tanzanie - Refworld

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TANZANIE
République-Unie de Tanzanie
CAPITALE : Dar es Salaam
2
SUPERFICIE : 942 799 km
POPULATION : 29 461 000 habitants
CHEF DE L’ÉTAT : Benjamin William Mkapa
CHEF DU GOUVERNEMENT : Frederick Tluway Sumaye
LANGUES OFFICIELLES : anglais, swahili
PEINE DE MORT : maintenue
TANZANIE
Des initiatives ont été prises en vue de mettre fin à la crise politique qui secoue l’île semi-autonome de
Zanzibar, mais 18 dirigeants et partisans de l’opposition, accusés de trahison, ont été maintenus en
détention dans l’attente de leur jugement. Les débats sur les réformes constitutionnelles et judiciaires à
mettre en œuvre en Tanzanie se sont poursuivis ; une proposition a été faite visant à instaurer une
commission nationale des droits humains. L’ex-président Julius Nyerere, qui menait une mission de bons
offices dans le cadre des négociations de paix entre le gouvernement du Burundi et les groupes burundais
d’opposition armée, est décédé en octobre.
Zanzibar
En avril, le Civic United Front (CUF, Front civique unifié) a signé avec le Chama cha Mapinduzi (CCM, Parti
de la révolution, au pouvoir) un accord global de réconciliation prévoyant l’adoption de réformes
démocratiques, ce qui a mis fin à la crise politique engendrée par les élections controversées de 1995. Le CUF a
décidé de ne plus boycotter les travaux parlementaires et de reconnaître le gouvernement du président des îles de
Pemba et de Zanzibar, Salmin Amour.
ü Après avoir passé plus d’un an en prison, 18 dirigeants et membres du CUF ont finalement été mis en
accusation en mars. Ces personnes – 16 hommes et deux femmes – ont été poursuivies pour complot visant à
renverser le gouvernement de Zanzibar ; si leur culpabilité était établie, elles risqueraient la peine de mort. À la
fin de l’année, toutefois, leur procès n’avait pas encore commencé. Parmi les inculpés figuraient Juma Duni
Haji, ancien candidat de l’opposition à la vice-présidence, trois autres membres de la Chambre des représentants
de Zanzibar, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires. Ces 18 personnes ont toutes vigoureusement contesté les
charges retenues contre elles. Amnesty International craignait que leur procès ne soit pas équitable ;
l’Organisation a demandé leur libération immédiate et sans condition, considérant qu’elles étaient des
prisonniers d’opinion emprisonnés en raison de leurs activités politiques non violentes.
Réfugiés
La Tanzanie a continué d’accorder sa protection à plus de 800 000 réfugiés venus du Burundi, de la République
démocratique du Congo et du Rwanda, acceptant d’accueillir plusieurs dizaines de milliers de nouveaux
arrivants en 1999. À plusieurs reprises, la police a arrêté des réfugiés burundais, parmi lesquels des enfants, qui
avaient été recrutés dans les camps par des groupes burundais d’opposition armée. En janvier, la police a
appréhendé plus de 220 réfugiés, dont 70 enfants. Ils ont été déférés à la justice et les adultes condamnés ont été
emprisonnés ; les enfants ont subi une peine de bastonnade.
Liberté d’opinion
Près de 200 personnes appartenant à des factions rivales de la National Convention for Construction and Reform
(NCCR, Convention nationale pour la construction et la réforme), un parti d’opposition, ont été arrêtées à Dar es
Salaam en avril pour avoir organisé une réunion interdite. Elles ont été libérées sous caution quelques jours plus
tard. En juillet, plus de 200 musulmans, hommes et femmes, ont également été arrêtés dans la capitale lors d’une
manifestation non autorisée. Ils protestaient contre une mesure interdisant aux femmes de porter le hijab (voile),
et contre d’autres mesures jugées discriminatoires à l’égard des musulmans. Toutes les personnes arrêtées ont
été libérées sous caution et le gouvernement a par la suite levé l’interdiction relative au port du hijab.
Plusieurs journaux indépendants ont été menacés de poursuites judiciaires après avoir publié des articles
critiques à l’égard du gouvernement. Un certain nombre de lois prévoyant une peine d’emprisonnement pour les
de sédition pendant la campagne ayant précédé les élections locales à Moshi ; elle a été remise en liberté sous
caution.
Demande d’extradition
Un ancien officier de l’armée rwandaise inculpé de génocide, Bernard Ntuyahaga, a été libéré en mars sur ordre
du Tribunal pénal international pour le Rwanda, qui siège en Tanzanie. Immédiatement réarrêté par les autorités
tanzaniennes, il risquait d’être extradé vers le Rwanda. Amnesty International a demandé au gouvernement de
ne pas autoriser l’extradition de Bernard Ntuyahaga, au motif qu’il risquait de faire l’objet d’un procès
inéquitable et d’être condamné à mort si sa culpabilité était démontrée. À la fin de l’année, son dossier était
toujours examiné par un tribunal de Dar es Salaam. Auparavant, les autorités tanzaniennes avaient déjà refusé
son extradition vers la Belgique, où il aurait été jugé pour le meurtre de soldats belges de l’ONU.
Assassinées pour « sorcellerie »
Cette année encore, dans l’ouest du pays, de vieilles femmes accusées de sorcellerie, appartenant pour la plupart
à l’ethnie sukuma, ont été assassinées. Plus de 100 sorcières présumées ont ainsi été tuées en 1999, ce qui portait
à environ 400 le nombre total de vieilles femmes assassinées au cours de ces trois dernières années. Elles ont été
tuées, et leur corps mutilé, par des bandes qui auraient été payées par leurs supposées victimes. Des responsables
gouvernementaux ont dénoncé cette pratique, la qualifiant de « catastrophe nationale », mais ils n’ont quasiment
rien fait pour empêcher ces meurtres ni pour traduire en justice leurs auteurs présumés.
Autres sujets de préoccupation
Des tribunaux ont prononcé plusieurs condamnations à mort, mais, pour la cinquième année consécutive, aucune
exécution n’a eu lieu. Les conditions carcérales étaient éprouvantes et des informations ont fait état de mauvais
traitements en garde à vue. En organisant des activités publiques à caractère pédagogique, Amnesty
International a fait campagne contre les mutilations génitales féminines, une pratique qui, pour être illégale, n’en
continuait pas moins d’être très courante.
Mise à jour
En avril, répondant à la demande d’information que lui avait adressée Amnesty International en 1998 concernant
le décès présumé, en 1996 à Bulyanhulu (région de Shinyanga), d’ouvriers travaillant dans une petite mine d’or,
le gouvernement a nié qu’il y ait eu des morts. Il a en outre rejeté la demande de l’Organisation d’ouvrir une
information judiciaire indépendante. Tout en ne pouvant prouver le bien-fondé des allégations faisant état de la
mort de ces mineurs, Amnesty International a réitéré ses critiques à l’égard des fonctionnaires locaux qui
avaient, au mépris de l’ordonnance rendue par un tribunal, ordonné de combler les puits de mine.
Visites d’Amnesty International
Des délégués de l’Organisation se sont rendus en Tanzanie en août pour visiter des camps de réfugiés. Ils ont
interrogé des réfugiés sur les violations des droits humains perpétrées au Burundi, en République démocratique
du Congo et au Rwanda, et se sont enquis de la façon dont ils étaient traités dans les camps tanzaniens.