1792 la marseillaise

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1792 la marseillaise
1792
LA MARSEILLAISE
Dans la nuit qui suit la déclaration de guerre à la Prusse et à l’Autriche,
le capitaine du génie Claude Rouget de Lysle, compose un chant qu’il dédie
au maréchal Lukner sous le titre « Chant de guerre pour l’Armée du Rhin ».
Ce chant
de guerre est publié pour la première fois pendant l’été 1792.
Imprimé, il sera distribué au bataillon des volontaires marseillais partant pour
Paris. Leur entrée dans la capitale au rythme de cet air martial aboutit à
désigner cet hymne sous le titre de « La Marseillaise ».
Tout le monde s’accorde à reconnaître à Rouget de Lysle la paternité des
paroles du « Chant de guerre pour l’Armée du Rhin ». Quant à la musique, on
parle de plusieurs musiciens connus vers 1800.
Or, Charles Vervoitte, maître de chapelle, avait en sa possession un
manuscrit découvert par lui à
Saint-Omer, l’Oratorio d’Esther, de Jean-
Baptiste-Lucien Grisons, et dans lequel figurait, à de très légères variantes
près, l’air de la Marseillaise.
Jean-Baptiste-Lucien Grisons est né à Lens en 1746. Passionné de
musique, il entre à l’âge de 17 ans à la maîtrise de Saint-Omer. A 29 ans, il
occupe le poste de « maître de chapelle » ainsi qu’on le désignait à l’époque
de 1775 à 1787. Il compose de la musique. Un inventaire établi à son départ
de la maîtrise fait état de 172 œuvres.
Arthur Loth, qui a en sa possession l’original de partition s’attarde sur
l’introduction de la scène 3 du 3ème acte de l’Oratorio qui est la mélodie
originale de la Marseillaise, sous la forme de « la marche d’Assuérus ». Et
d’expliquer ensuite comment Rouget de Lysle a pu entendre cet air, soit au
cours d’un office à la cathédrale de Saint-Omer, soit lors d’un concert à Paris.
Quant au fait que Grisons n’ait revendiqué la musique du « Chant de
guerre pour l’Armée du Rhin », il s’explique :
En cette époque révolutionnaire, un rien menait à la guillotine et
Grisons ne pouvait se prévaloir d’une œuvre écrite sur des paroles religieuses
sans encourir de risques mortels.
Jean-Baptiste-Lucien Grisons passa le reste de sa vie dans le
dénuement avant de mourir à Saint-Omer le 16 juin 1815. Rouget de Lysle
lui survécut 21 ans pour s’éteindre, lui aussi dans la misère, le 26 juin 1836 à
Choisy-le-Roi. Mais ce sont les cendres de Rouget de Lysle qui furent placées
au Panthéon, le 14 juillet 1915.
Raymond Dubois/ La Voix du Nord