M.I.L VIGILANCE

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M.I.L VIGILANCE
M.I.L
VIGILANCE
N° 1/2008
La lettre des adhérents du M.I.L.
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LE BILAN NOIR DES REGIONS ROSES
Patron des élus régionaux UMP et secrétaire d’État chargé des Relations avec
le Parlement, Roger Karoutchi publie l’édition 2008 du “Livre noir des régions
PS”. Une augmentation moyenne de 35%,depuis 2004,des impôts régionaux
(taxes foncières, taxe professionnelle): c’est le résultat de la gestion des vingt
régions, sur vingt-deux, dirigées par le PS. Soit un prélèvement de 2 milliards
d’euros de plus par an pour les contribuables! Auxquels s’ajoutent, les 500
millions d’euros supplémentaires ponctionnés aux automobilistes via les hausses sur la part régionale de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers).
Tandis que l’État s’est enfin fixé comme objectifs de réelles économies budgétaires (non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, etc.),
les régions socialistes n’ont jamais autant dépensé.“La faute à la décentralisation”, justifient elles. Faux, répondent Roger Karoutchi et les vingt présidents de
groupe UMP concernés, qui ont participé la rédaction de ce livre noir. D’abord
parce que les deux seules régions françaises non dirigées par la gauche (Alsace
et Corse) n’ont pas connu les mêmes “dérives”: en Alsace, l’augmentation de la
fiscalité a été de «deux à trois fois inférieure » et les dépenses de fonctionnement ont baissé (de 6,8 à 6,3%), alors qu’elles « ont explosé dans l’ensemble
des régions socialistes ». Ensuite, parce qu’il existe de profondes différences –
conséquences de leur gestion – entre les régions dirigées par le PS : + 58% de
taxe foncière sur le bâti en Bourgogne entre 2004 et aujourd’hui, contre 10 % en
Haute- Normandie; + 79 % de frais de personnels en Basse-Normandie, contre
20 % en Midi-Pyrénées…
Surtout, ces dépenses nouvelles «sont intervenues avant que les transferts liés
à la décentralisation aient des effets sur les budgets régionaux. De plus, dans
chaque région, la Commission consultative sur l’évaluation des charges, organisme indépendant, veille au respect à l’euro près des charges transférées ».
Chiffres à l’appui, les élus UMP accusent:«ce sont bien les frais de fonctionnement, les dépenses de communication, de représentation et les nombreuses
interventions hors compétence qui ont fait exploser les budgets régionaux
».Morceaux choisis.
Aquitaine Endettement en 2008: 110 millions d’euros. Hausse des impôts: + 17
% depuis 2004. Augmentation de la taxe professionnelle : + 63% en dix ans. La
région dépense 127 millions d’euros en faveur de l’action économique , mais
prélève, dans le même temps, 155 millions d’impôts sur les entreprises (taxe
professionnelle). Auvergne Augmentation des impôts régionaux:+ 67 % entre
2004 et 2008, soit près de 168 millions d’euros supplémentaires. Hausse des
charges de fonctionnement, hors décentralisation: + 47% en quatre ans (de
199,4 millions d’euros à 293,4 millions). Facture prévisionnelle de la construction
du nouveau siège de la région : 70 millions d’euros. Bourgogne Augmentation
de la part régionale de la taxe professionnelle : + 83 % depuis 2004. Triplement
du budget de la communication en quatre ans (1,1 million d’euros en 2004, 3,7
millions en 2008). Exemples de subventions: 25000 euros pour “l’intégration
sociale par la pratique musicale amplifiée”, 4000euros pour développer les
“échanges entre éleveurs bourguignons et touaregs”… Bretagne Depuis 2004,
la fiscalité régionale sur les entreprises et le foncier a augmenté de
30%.Augmentation des cartes grises : 10 euros par cheval-vapeur. Hausse des
dépenses de colloques et séminaires depuis quatre ans:+ 249%.Depuis 2005,
200 millions d’euros supplémentaires ont été prélevés sur les contribuables, soit
200 euros par ménage. Centre Augmentation de 10 % de la dette depuis le
début de la mandature. Hausse des dépenses de fonctionnement:147euros par
habitant en 2004, 190 euros en 2008. Baisse de près d’un tiers des investissements. Augmentation de la taxe régionale sur les cartes grises : + 50 %. Soit un
surcoût de 70euros pour une petite voiture de type Clio. Champagne-Ardenne
Augmentation des impôts régionaux (dont taxe professionnelle : + 38 %) : 20 à
26 millions d’euros supplémentaires par an. Encourt annuel de la dette : 21
millions d’euros par an en 2008, contre 8,7 millions en 2004. Soit + 162 %.
Franche-Comté Augmentation de la fiscalité régionale:+35% en quatre ans,
TIPP incluse. Soit 100 millions d’euros de prélèvements supplémentaires. Sur 5
euros dépensés par la région, 4 vont dans le fonctionnement, contre un seulement pour l’investissement. Île-de-France Augmentation des prélèvements pour
les propriétaires depuis 2004: + 100 millions d’euros par an ; pour les automobilistes:+300millions. Depuis 1998, les dépenses de communication ont été multipliées par quatre et les frais de réception augmentés de 160 % (1,9 million
d’euros par an). Exemples de subventions:120000euros pour la location d’un
bus aux couleurs de la région, 7500 euros pour le financement d’une thèse sur
“L’histoire de la pilosité”… Languedoc-Roussillon Augmentation de 87 % des
impôts régionaux depuis 2004: le record. Auquel s’ajoute un nouvel emprunt de
250 millions d’euros en 2008. Implantation de quinze “maisons de la région
Languedoc- Roussillon” à travers le monde : New Delhi, Chengdu, São Paulo…
Autre exemple de gaspillage : 85 000 euros pour un sondage sur l’image du
président de la région (Georges Frêche). Limousin Augmentation systématique
des impôts régionaux depuis 2004 (entre 2 et 7% par an). Hausse de 33 % de la
taxe sur les cartes grises en quatre ans. Achat de locaux : 7,2 millions d’euros
entre 2004 et 2006. Augmentation de 52 % des effectifs depuis 2004 (hors
transfert des Tos, techniciens et ouvriers de service, de l’Éducation nationale).
Lorraine Augmentation de la dette de 146 % depuis 2004.Hausse des dépenses de fonctionnement : de 160 euros par habitants en 2005 à 264 euros en
2008 (+91%).Chute des investissements en matière de formation professionnelle: – 22 %. Exemple de subvention : 875000 euros pour un ballon dirigeable… Nord-Pas-de-Calais Augmentation de 21 % de la taxe foncière, de 24 %
de la taxe professionnelle et de 36 % de la dette depuis 2004.Coût, depuis
2003, de la construction du nouveau siège de la région : 180 millions d’euros
(soit 36 millions d’euros par an). Basse-Normandie Doublement de la dette
entre 2004 et 2007.Augmentation des dépenses de fonctionnement depuis
2004: + 131 millions d’euros ; baisse,dans le même temps,des dépenses
d’investissement:– 31 millions d’euros – les deux courbes se croisent dès 2005.
Haute-Normandie Hausse des prélèvements depuis quatre ans : + 10% pour
les deux taxes foncières ; + 15% pour la taxe professionnelle ; + 36% pour la
taxe sur les cartes grises. Augmentation de la TIPP en 2008 : + 21millions
d’euros supplémentaires, soit entre 50 et 75 euros par automobiliste et par an.
Midi-Pyrénées Augmentation, depuis 2004, des impôts régionaux: près de 30
%. Financement de 570 emplois associatifs hors champ de compétence régionale (coût: 6,5 millions d’euros). Pays-de-la-Loire Augmentation depuis 2004
des impôts régionaux: + 310 millions d’euros ; de la TIPP : + 41 millions d’euros
.Hausse de 25% des dépenses de fonctionnement entre 2006 et
2007.Multiplication des placards publicitaires dans la presse. Picardie Quasidoublement du budget de la région en quatre ans (2004 : 593 millions d’euros,
2008 : 1milliard d’euros).Quasi-doublement des dépenses de fonctionnement
(350 millions d’euros en 2004, et 650 millions en 2008). Poitou-Charentes
Augmentation de 87 euros par contribuable et par an,en moyenne, des impôts
régionaux (de 284euros en 2003 à 371 euros en 2008). La région de Ségolène
Royal est l’une des seules à imposer aux jeunes conducteurs une taxe sur le
permis de conduire de 25 euros. À laquelle s’ajoute 28% d’augmentation de la
carte grise depuis 2004. En quatre ans, la part des investissements dans le
budget n’a cessé de diminuer, tandis que la dette par contribuable a augmenté
de 135 euros. Provence-Alpes-Côte-d’Azur Hausse, depuis dix ans, des
impôts régionaux : + 110 %, quasi-doublement de la dette (encours annuel de
celle-ci : 1,4 million d’euros en 2008, contre 723 000 euros en
1998).Augmentation de la TIPP : + 200 % en deux ans, soit 60 millions d’euros
de ponctions supplémentaires sur les automobilistes. Rhône-Alpes Augmentation de près d’un quart des impôts régionaux en quatre ans (179 millions d’euros
de prélèvements supplémentaires). L’augmentation de l’emprunt depuis 2004
est près de deux fois plus importante (100 millions d’euros) que celle des investissements (60 millions). Coût estimé du nouvel hôtel de région : 200 millions
d’euros, soit l’équivalent de huit lycées. Coût de la création graphique du nouveau logo de la région: 73000 euros, contre 12000 euros en moyenne…
Valeurs Actuelles du 30 mai 2008
DE GAULLE ENFIN HONORE DANS LA CAPITALE
Le général de Gaulle n'avait pas de lieu parisien dédié. C'est désormais chose
faite avec cet historial révolutionnaire aux Invalides.
Une chose est sûre : l'historial consacré à l'épopée du général de Gaulle, à son
rôle dans l'histoire de France, de l'homme du 18 Juin, au père de la Ve République, est proprement époustouflant, révolutionnaire. Le résultat est fantastique.
Dans une sorte de coupole inversée en référence à celle qui abrite aux Invalides
le tombeau de Napoléon, l'historial plonge le visiteur sous terre dans un univers
passionnant.Autour d'un auditorium de 200 places où est diffusé en permanence
un film pédagogique de vingt-cinq minutes projeté sur un multiécran, trois espa-
ces aménagés par thème (l'hommedu 18 Juin, la libération de Paris et le père de
la Ve République) proposent des installations multimédias interactives formidables. Il y a aussi une sphère géante consacrée à la Ve République, un livre
magique qui se feuillette virtuellement, un plan qui fait vivre heure par heure la
libération de Paris... Un rien hagiographique pour « le grand homme », cet
historial n'en réserve pas moins une passionnante plongée dans l'histoire de
France.
Historial Charle-de-Gaulle, musée de l'Armée à l'hôtel des Invalides, ouvert du
mardi au dimanche. Plein tarif : 8 € . (pour le musée et l'historial).
Le Parisien du 20 février 2008
LA DROLE DE MORT DU FN
Il est mort. Et ça danse autour de son cadavre. Et ça crache sur sa tombe. Tous
ceux - innombrables - à qui il a fait peur ; tous ceux - nombreux - qui ont fait
semblant d’avoir peur. Le Front national est mort. Décapité par Sarkozy à la
présidentielle, il n’a pas ressuscité aux municipales, la pire des élections pour un
parti sans élus. Son honorable score aux cantonales - près de 9% - est passé
inaperçu… comme les cantonales elles-mêmes. Il ne survit dans les journaux
qu’aux rubriques immobilières ou sociales. Le Pen n’a réussi à percer ce mur
d’indifférence médiatique qu’en se parodiant : le « détail » ou Vingt ans après. Et
pourtant. La défaite de Le Pen à la présidentielle fut le produit d’une conjonction
astrale exceptionnelle : après 2002, les électeurs du FN avaient compris que
jamais Le Pen ne parviendrait au pouvoir ; ils entendirent en 2007 un candidat Sarkozy - qui osait reprendre une partie de sa thématique : ils franchirent le
Rubicon. Depuis, Sarkozy a fait l’ «ouverture» à gauche ; le mini-traité européen ; supprimé le référendum obligatoire pour la Turquie ; le pouvoir d’achat
est rongé ; cet électorat souvent populaire juge que le nouveau Président ne fait
pas Président. Mais le désamour pour Sarkozy n’entraîne pas un retour
d’affection pour Le Pen. Dans toute l’Europe, en Italie, en Angleterre, aux PaysBas ou en Allemagne, une droite - que ses détracteurs qualifient de populiste fait son miel de la critique acerbe des dégâts causés par la mondialisation - celle
des capitaux comme celle des hommes. Nouveau paradoxe français : le Front
national se porte bien partout en Europe sauf en France. Cette bizarrerie ne
pourra perdurer. Le cadavre du FN bouge encore.
Le Figaro Magazine du 10/05/08
LE PS A PERDU 40% DE MILITANTS
François Hollande a fait ses comptes. Le taux de reprise de cartes par les
militants pour l’année 2007 est d’ "environ 60%". L’évaporation est considérable.
En novembre 2006, lors du vote de désignation du candidat socialiste à
l’élection présidentielle, le parti comptabilisait 218 761 militants à cours de
cotisation. Avec les départs massifs, notamment de "nouveaux adhérents", le
PS avoisine aujourd’hui les 130 000 adhérents. Bien moins, donc, que les partis
sociaux démocrates européens voisins: 600 000 pour le SPD allemand ; 500
000 pour le PSOE espagnol.
L’Express.fr du 18 janvier 2008
HOMOPARENTALITE. L'ARRET QUI CHANGE TOUT
C’est un arrêt lourd de conséquences qu’a rendu, le 22 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) : il met le droit de la famille sens dessus
dessous. Par dix voix contre sept, ses magistrats ont condamné la France pour
discrimination. Pourquoi ? Parce que les tribunaux français avaient refusé à une
femme homosexuelle le “droit” d’adopter un enfant. Peu importe aux magistrats
européens que la plus haute juridiction française, le Conseil d’État, se soit
prononcée contre cette adoption : la jurisprudence de la Cour européenne
s’impose aux quarante-sept États membres du Conseil de l’Europe. C’est bel et
bien une révolution. (… ) Le PS vient de déposer deux propositions de loi. L’une
vise à « ouvrir le mariage aux couples de même sexe », l’autre à permettre
l’adoption conjointe d’un enfant par un couple homosexuel. Au contraire, les
Associations familiales catholiques veulent « clarifier le droit de l’adoption et le
réserver aux couples mariés, homme-femme ». Pour l’heure, aucune réaction
officielle n’a été rendue publique. « On ne commente pas la décision de la Cour,
même si on en prend acte », a seulement fait savoir le cabinet de Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Relations sociales, également chargé de la
Famille.
Valeurs Actuelles du 1er février 2008
L’IRAN EMMURE
Le Salon militaire Defence Services Asia 2008 qui se déroule à Kuala-Lumpur,
ne réussit pas aux Iraniens. La pièce se joue en deux actes. Dans un premier
temps, sous la pression des Etats-Unis, les Iraniens ont été invités à démonter
leur stand. Ce qu’ils font tout en se réinstallant la nuit venue. Dans un deuxième
temps, les Etats-Unis, excédés, demandent aux organisateurs de choisir entre
eux et l’Iran. Dénouement : la décision a été prise de murer le stand iranien.
TTU du 23 avril 2008
MIL-VIGILANCE N° 1/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 2/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
SCENE D'EMEUTE, "SCENE DE CRIME"
C'est bien en France, à quelques kilomètres de Paris, que des quartiers sont
survolés par des hélicoptères les nuits de violences urbaines. Le bourdonnement est continu, à quelques dizaines de mètres de hauteur, au-dessus de
policiers en patrouille. Un puissant projecteur balaie les toits des immeubles, les
rues sombres, les parkings et les habitants qui osent sortir. Impression d'être
ailleurs, dans un contexte de guerre civile. Mais c'est bien aujourd'hui en
France, et cela risque d'être de plus en plus courant.
C'est aussi en France que la police prévoit de développer le recours aux drones
pour surveiller ces territoires sans être repérée. En France, que les policiers
s'équipent pour patrouiller dans les cités comme s'ils partaient au combat. Des
"Robocop", disent joliment les habitants de banlieue, avec gilets pare-balles,
casques de protection et Flash-Ball pointés sur la population. En France, encore, que les CRS patrouillent au ralenti dans les cités, établissent des barrages
et fouillent les véhicules en s'appuyant sur des réquisitions normalement exceptionnelles, mais signées à la chaîne par les procureurs de la République.
Depuis deux ans, depuis les émeutes de l'automne 2005, le ministère de l'intérieur a fait de la répression des violences urbaines une "priorité absolue". Parce
que les émeutiers bousculent l'"autorité de l'Etat" sur "leurs" territoires. Parce
qu'ils ne jettent plus simplement des pierres mais ont franchi un seuil en cherchant à tuer des policiers. Parce qu'ils ont endossé, après d'autres, le costume
d'"ennemis publics numéro un" de la société française.
A Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), fin novembre 2007, après le décès de deux adolescents dans un accident avec une voiture de police, cette logique a conduit à
la mobilisation d'une armée de policiers : face à ce que le ministère de l'intérieur
a décrit comme une "guérilla urbaine", 1 000 hommes, dont des tireurs d'élite,
ont été déployés dans la cité, appuyés par un hélicoptère. Trois mois plus tard,
le même dispositif a été utilisé pour interpeller les participants présumés à ces
émeutes.
Voilà pour la partie émergée de la lutte contre les violences urbaines. Le reste
se joue dans la discrétion des enquêtes policières. Dans la recherche de
condamnations exemplaires. Dans la volonté de briser les "bandes". "Mettez les
moyens que vous voulez, mais vous les retrouvez", s'est exclamé Nicolas
Sarkozy à propos des émeutiers de Villiers-le-Bel. Message reçu par la hiérarchie policière. Trente enquêteurs de la police judiciaire de Versailles ont été
immédiatement mobilisés. Et la PJ s'est donné des instruments exceptionnels :
des milliers de tracts ont été distribués aux habitants pour les inciter à témoigner
moyennant des récompenses financières.
Le raisonnement est simple : interpeller les auteurs, c'est réduire le noyau dur
des émeutiers ; les faire condamner de manière exemplaire, c'est envoyer un
message de fermeté aux autres. "On l'avait déjà expérimenté en 2005, raconte
le patron des renseignements généraux (RG) d'un département de la banlieue
parisienne. Lorsqu'on avait plusieurs tribunaux, avec des politiques pénales plus
ou moins sévères, on a immédiatement mesuré la différence sur le terrain. Là où
les condamnations étaient dures, les incidents se sont rapidement arrêtés.
Ailleurs, ça a duré plus longtemps."
La police agit désormais pour les violences urbaines comme pour les crimes les
plus graves. Recherche d'empreintes, d'ADN, vérification de la téléphonie à
grande échelle, enquêtes de voisinage, activation des "indics", recours aux
"témoins anonymes", garde à vue pouvant aller jusqu'à quatre-vingt-seize
heures - comme pour le terrorisme : depuis deux ans, la police utilise tous les
moyens humains, juridiques et scientifiques pour faire condamner les émeutiers.
"Sur ces affaires, la pression politique et médiatique est énorme, explique David
Skuli, directeur départemental de la sécurité publique de la Seine-Saint-Denis,
sans doute le policier le plus exposé de France. La difficulté, c'est qu'il s'agit
généralement d'infractions collectives alors que nous devons établir des responsabilités individuelles."
La police a progressivement mis au point une méthodologie d'enquête diffusée
en interne sous forme de "retours d'expériences". "L'affaire des Tarterêts (Essonne), en septembre 2006, a marqué un tournant. Vu la gravité des faits, on a
mis des moyens d'enquête extrêmement importants. Et comme cela a fonctionné, c'est devenu une référence", explique un responsable de la direction
centrale de la sécurité publique.
Cet épisode de violence a témoigné, aux yeux des policiers, d'une évolution
inquiétante, validée ensuite par les émeutes de Villiers-le-Bel : une haine des
"keufs" qui se traduit par la volonté de tuer. Le 19 septembre 2006, vers 21 h 45,
deux CRS sortent de leur véhicule au coeur des Tarterêts, cité sensible de
Corbeil-Essonnes, pour interpeller des jeunes qui viennent de leur lancer des
pierres. Quinze à vingt personnes se jettent sur eux, les frappent à coups de
poings, de pieds et à l'aide d'une barrière métallique. L'un d'eux sera grièvement
blessé. Un véritable "lynchage", selon les termes du jugement rendu par le
tribunal correctionnel d'Evry un an plus tard.
Dans les minutes qui suivent, les forces de l'ordre lancent des investigations
extrêmement poussées. Comme pour un meurtre. A la recherche d'empreintes
ou de traces ADN, les enquêteurs ramassent tout ce qui traîne. La barrière
utilisée par les assaillants. Les bouteilles et canettes abandonnées. Les restes
de pizza. Au total, 89 "scellés" sont transmis aux laboratoires de la police scientifique.
"La logique est de ne plus se contenter du maintien de l'ordre, mais de conduire
immédiatement les premières enquêtes judiciaires", explique le commissaire
Marcel Faure, patron de la sûreté départementale de l'Essonne. La méthode est
jugée exemplaire. Lorsque surviennent des incidents, ailleurs, les enquêteurs
suivent la même démarche, transformant les quartiers en véritables "scènes de
crime". "la seule différence avec un crime habituel, c'est qu'on ne se trouve pas
à l'échelle d'un appartement, mais d'un quartier", explique M. Faure.
Comme à Saint-Dizier, en Haute-Marne, où, en octobre 2007, les hommes de la
police scientifique entament leurs recherches sous la protection des CRS, alors
que les forces de l'ordre viennent à peine de reprendre le contrôle du quartier.
Dans la nuit, flotte encore l'odeur des voitures brûlées et la fumée des bâtiments
incendiés. Un puissant projecteur éclaire les décombres de la MJC. Pendant six
heures, sur plusieurs centaines de mètres carrés, les policiers fouillent, remuent
les cendres, effectuent des prélèvements. Les pierres utilisées pour briser les
vitres. Les barres de fer qui ont servi au saccage. Les mégots abandonnés, les
traces de sueur sur les bouts de bois, les restes de crachats, parce que, dixit un
enquêteur, "les jeunes des cités crachent beaucoup".
Les policiers parviennent à identifier sept traces d'ADN, dont quatre correspondent à des individus fichés. "L'ADN est un élément précieux, mais n'est pas
suffisant", explique le commissaire Michel Klein, responsable de l'enquête. Les
policiers épluchent tous les appels téléphoniques passés sur la zone pendant
les violences "pour savoir qui se trouvait à quel endroit, à quel moment". Ils
récupèrent les bandes vidéo des caméras de surveillance, surveillent les sites
Internet : l'expérience a prouvé que les émeutiers pouvaient être tentés de
mettre en scène leurs actions.
"On visionne systématiquement les vidéos et les photos sur les téléphones
portables. Il arrive qu'on trouve des images intéressantes où on voit un copain à
côté d'une voiture en train de brûler", note Jean-André Graviassy, directeur de la
sécurité publique de l'Essonne. A Trappes, dans les Yvelines, les auteurs de
l'incendie d'un bus, en octobre 2006, ont été retrouvés grâce à la vidéo mise en
ligne sur Internet. Il a suffi aux enquêteurs de remonter le fil des traces laissées
par le vidéaste.
Mais la police scientifique et technique est rarement suffisante. Car, dans ce jeu
du chat et de la souris, les policiers ne sont pas les seuls à s'adapter. Les
émeutiers ne se nourrissent pas uniquement des séries télévisées qui décrivent
l'univers policier. Pendant les procès de leurs proches, ils bénéficient d'une
véritable formation continue aux techniques d'enquête. Et agissent en conséquence : enlever la puce de son portable, s'équiper de talkies-walkies, éviter les
zones couvertes par des caméras, porter une cagoule et des gants.
Face à ces difficultés, le renseignement humain est devenu déterminant. Les
enquêteurs sont souvent convaincus de connaître les "noyaux durs" à l'origine
des faits. Dans la plupart des cas, les émeutes répondent à un incident intervenu un peu plus tôt. Une interpellation qui se passe mal. La condamnation d'un
habitant. Le démantèlement d'un trafic. Ce qui donne une première piste aux
enquêteurs.
Les renseignements généraux tentent aussi de faire remonter des informations,
mais les résultats restent médiocres. Dans l'affaire des Tarterêts, trois notes des
RG ont été versées au dossier. Réalisées à partir d'une "source sûre et à protéger", elles impliquent cinq individus suspectés d'avoir participé aux violences. Au
final, deux seulement seront poursuivis et un seul condamné.
Judiciairement, ces éléments sont de toute façon compliqués à exploiter. "Le
renseignement fournit un indice, mais pas une preuve judiciaire", résume David
Skuli. A Villiers-le-Bel, un tiers des 36 personnes interpellées le 18 février ont
été relâchées dans les 48 heures. "Certaines informations qui nous venaient de
sources sérieuses sont infondées", a sobrement commenté le procureur de la
République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry.
Dans ces enquêtes, les policiers se heurtent au silence comme à un mur. Les
relations entre habitants et forces de l'ordre ne cessent de se dégrader. "Aucune
enquête de voisinage n'était possible après les émeutes", reconnaît le commissaire Jean Espitallier, directeur régional de la police judiciaire de Versailles,
chargé des investigations à Villiers-le-Bel.
La collaboration des habitants est difficile à obtenir - y compris lorsque les faits
sont condamnés par la population. Dans l'enquête sur la mort de Jean-Jacques
Le Chenadec, un habitant de Stains décédé pendant les émeutes de 2005 après
une altercation, les policiers pensaient avoir trouvé l'auteur des coups portés.
Après dix-huit mois d'enquête, ils interpellent un jeune homme et le placent en
garde à vue sur la base de rumeurs affirmant qu'il se serait vanté de l'agression.
Son frère décide de prouver son innocence. En moins de deux jours, il retrouve
le véritable agresseur et le convainc de se présenter au commissariat. Celui-ci a
ensuite reconnu les faits. "Dans la cité, on savait très bien qui étaient les auteurs", se désole Alain Jakubowicz, l'avocat de la veuve.
La crise de confiance se double de la peur d'éventuelles représailles. Le premier
appel à témoins lancé par la PJ, qui avait distribué des tracts dans les boîtes
aux lettres à Villiers-le-Bel, n'a donné aucun résultat. "Des élus nous ont expliqué que les habitants craignaient une manipulation des voyous qui auraient
cherché à savoir qui allait parler", raconte le commissaire Espitallier.
A Draveil, dans l'Essonne, pendant l'été 2007, un groupe de jeunes a incendié
des véhicules et proféré des menaces de mort à l'encontre de voisins qui
avaient osé témoigner. Le tribunal correctionnel les a condamnés à des peines
d'un à sept mois de prison ferme. Dans l'affaire de Villiers-le-Bel, un adjoint de
sécurité qui avait témoigné devant le tribunal a été roué de coups, une fois
revenu dans son quartier. "La parole n'est pas libre. Il existe une peur sourde
dans certains quartiers, instaurée par une minorité d'individus et ressentie par la
majorité", tonnait le procureur de la République, Rodolphe Jarry, lors du jugement de l'affaire des Tarterêts.
Face à cette "loi du silence", les témoignages sous X... constituent un recours
de plus en plus fréquent. La loi prévoit que cette disposition, instituée en 2001
par le gouvernement Jospin, et étendue en 2002 aux crimes et délits punis d'au
moins trois ans d'emprisonnement, est normalement exceptionnelle. Un juge
des libertés et de la détention (JLD) doit se prononcer sur chacune des demandes. Les policiers établissent ensuite deux dossiers distincts pour éviter que
l'identité du témoin apparaisse.
Pour les violences urbaines, le recours à l'anonymat est pourtant devenu systématique. A Saint-Dizier, les enquêteurs ont recueilli une vingtaine de témoignages sous X. "Certains témoignages ont été importants parce qu'ils ont permis de
recouper la présence d'individus en nous donnant, notamment, des indications
sur leurs tenues vestimentaires", indique Michel Klein. Pour l'agression des deux
CRS dans le quartier des Tarterêts, les investigations se sont appuyées sur les
déclarations anonymes d'un homme qui téléphonait à proximité des lieux et qui
s'est rapproché pour voir ce qui se passait.
"Pour être utilisable à l'audience, un témoignage sous X doit être le plus circonstancié possible. Mais si le procès-verbal est trop détaillé, il y a un risque
évident que le témoin soit reconnu", relevait Jacques Beaume, procureur de la
République de Marseille à l'époque de l'incendie du bus où se trouvait Mama
Galledou, en 2006. Cette contrainte interdit quasiment les témoignages de
gardiens d'immeubles, bien informés mais faciles à identifier.
Quantitativement, pourtant, l'essentiel se déroule dans l'ombre des comparutions immédiates. Sans enquête approfondie, sans recherche ADN, sans recours à des témoins - hormis les policiers eux-mêmes. A la chaîne, par dizaines,
loin des affaires médiatisées, des jeunes hommes comparaissent pour violences, rébellion, incendie, voire "participation à un attroupement armé". "C'est
généralement la parole d'un policier contre la parole d'un jeune. Le premier dit
avoir reconnu le second qui lançait une pierre ou allumait un incendie, et le
second réfute", relève Damien Brossier, avocat à Evry, fin connaisseur des
problématiques de banlieue.
Ce mode de traitement judiciaire s'était vérifié lors des émeutes de 2005. Pour la
Seine-Saint-Denis, par exemple, 115 des 122 majeurs poursuivis avaient été
jugés en comparution immédiate, le plus souvent avec des avocats commis
d'office. Dans la plupart des cas, les interpellations ont lieu dans les minutes qui
suivent les incidents. Les policiers reconnaissent des "individus" en fonction de
leur couleur de peau ("type européen" ou "type NA", pour Nord-Africain) et de
leurs vêtements. L'ensemble de la procédure repose sur leurs déclarations malgré les risques de confusions lorsque les violences ont eu lieu dans l'obscurité avec des jeunes cagoulés.
Sur un panel de 25 jugements prononcés en 2006 en Seine-Saint-Denis, les
chercheurs Aurore Delon et Laurent Mucchielli ont relevé que, dans 21 affaires,
les interpellations avaient été réalisées dans la demi-heure "généralement à
l'issue d'une course-poursuite". "L'impression d'ensemble est que, dans la
cohue, les policiers ont souvent attrapé ceux qui couraient moins vite que les
autres", soulignent les deux sociologues après avoir épluché des dizaines de
procès-verbaux.
Les tribunaux n'hésitent certes pas à relaxer les prévenus lorsque les dossiers
ne tiennent pas. A Bobigny, en Seine-Saint-Denis, la cour d'assises des mineurs
a ainsi acquitté deux adolescents accusés d'avoir incendié un bus où se trouvait
une femme handicapée, grièvement brûlée, en novembre 2005. Faute de preuves, le tribunal correctionnel d'Evry, dans l'Essonne, a relaxé deux participants
supposés à l'incendie d'un bus à Grigny, en octobre 2006. Pour les émeutes de
2005, une étude du Conseil d'analyse stratégique (CAS) a montré que, pour la
Seine-Saint-Denis, 35 % des majeurs poursuivis avaient été relaxés à cause de
l'insuffisance des dossiers. Mais les tribunaux prononcent généralement des
peines très sévères, correspondant aux consignes de fermeté des parquets et
s'inscrivant dans le durcissement continu des textes de loi. Depuis 2002, le
législateur n'a cessé de créer de nouveaux délits (guet-apens à l'encontre de
policiers, par exemple) ou de durcir ceux existant (incendie commis en bande
organisée, passible de vingt ans de réclusion).
Cette politique d'extrême sévérité se lit dans les jugements prononcés. A partir
de l'étude, sur quarante ans, des infractions sur "dépositaires de l'autorité publique" (outrages, rébellions, etc.), le sociologue Fabien Jobard a mis en évidence
que les condamnations étaient de plus en plus lourdes. "La part des peines de
prison est passée de 10 % des sanctions en 1985-1994 à 20 % environ dix ans
plus tard", indique le chercheur. Des sanctions accompagnées d'amendes plus
importantes.
Cette tendance se retrouve dans les procès de ces deux dernières années,
singulièrement pour les décisions les plus récentes. A Cergy, en juin 2007,
l'auteur d'un incendie de voiture a écopé de trois ans de prison, dont deux
ferme. Dans l'affaire des Tarterêts, jugée en octobre 2007, trois adultes ont été
condamnés à six et huit ans de prison. A Toulouse, l'auteur d'un jet de pierre
contre un camion de pompiers, en novembre 2007, a été condamné à deux
années d'emprisonnement. A Brest, deux majeurs ont écopé, en janvier, de trois
et quatre années de prison ferme pour port d'arme et incendie - des peines
jugées insuffisantes par le parquet, qui a fait appel.
Pour Villiers-le-Bel, les autorités ont promis, par avance, des sanctions "exemplaires". Conclusion du sociologue Marwan Mohammed : "Les bandes et les
émeutiers incarnent aujourd'hui une nouvelle figure du danger social. Ils matérialisent l'insécurité et les peurs collectives - ce faisant, ils justifient un contrôle
social toujours plus étroit." Jusqu'où ?
Le Monde du 27 février 2008
PRISON FERME POUR TROIS EMEUTIERS
Trois hommes âgées de 26 à 43 ans ont été condamnés à des peines de 1 à 2
ans de prison, pour avoir blessé des policiers aux Mureaux (Yvelines) lors
d'échauffourées en octobre 2006 qui avaient entraîné une opération policière
médiatisée et contestée. Le conducteur d'une voiture, âgé de 36 ans, un multirécidiviste dont le refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier est à l'origine de
l'émeute, s'est vu infliger la peine la plus lourde et a été incarcéré. Son frère a
été relaxé au bénéfice du doute. Un troisième homme a été condamné à 18
mois de prison, dont 6 avec sursis, et un quatrième prévenu, qui fait l'objet d'un
mandat d'arrêt, et n'était pas à l'audience, a été condamné par défaut à 18 mois
de prison. Des échauffourées avaient éclaté le 1er octobre 2006 dans la cité des
Musiciens aux Mureaux, théâtre de nombreuses émeutes, notamment en novembre 2005.
Le Parisien du 10 janvier 2008
FACEBOOK POURRAIT MENACER LA SECURITE D'ISRAËL
Le site communautaire Facebook pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale en Israël si l'on en croit un article publié, dimanche 13 avril, sur le
site Internet du Jerusalem Post et relayé par le site Arouts7. "Des douzaines,
voire peut-être des centaines, de photographies classées confidentielles par
Tsahal sont librement disponibles sur Facebook, le fameux support social si
populaire sur le Net", écrit le Jerusalem Post. Ces photos, envoyées par des
soldats, montrent des bases de Tsahal, mais aussi des systèmes d'armement.
On trouve également sur le réseau social les coordonnées d'unités d'infanterie
et de reconnaissance, de centres d'entraînement et de formation de combat. Le
ministère de la défense israélien a déclaré être conscient de ce problème. Une
unité spéciale de Tsahal a d'ailleurs été mise en place il y a quelques mois afin
de traquer sur Facebook les photographies, cartes et textes révélant des secrets
militaires. Les autorités israéliennes ont prévenu que tout soldat qui divulgueraient des informations secrètes sur Facebook serait jugé en cour martiale.
Le Monde du 14 avril 2008
LA RETRAITE AU SOLEIL …
Près de 33 000 fonctionnaires perçoivent actuellement leur retraite en outremer, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. L’explication de cette très forte progression : les fonctionnaires métropolitains sont de plus en plus nombreux à prendre
leur retraite dans les îles. Rappelons que la pension des fonctionnaires est
majorée de 35% à La Réunion et à Mayotte, de 75% en Polynésie, en NouvelleCalédonie et à Wallis-et-Futuna. Et qu’elle est exonérée de la CSG et de la
CRDS. Selon Bercy, ce dispositif coûte désormais 271 millions d’euros au
régime général des retraites, une dépense qui a augmenté de 8,7% en seulement un an.
Brèves Sociales du 4 décembre 2007
LA LCR DECOLLE
Quelle poussée de la gauche anticapitaliste ! » se régale Alain Krivine, porteparole de la LCR. Le parti d’Olivier Besancenot présentait 200 listes et se félicite
de ses résultats : plus de la moitié franchissent la barre des 5 % et plus de 1 sur
6 celles des 10 %. Au lendemain du premier tour, on se pince toujours pour
croire à ces scores à deux chiffres, comme à Clermont-Ferrand (13,8 %) ou
Quimperlé (15,3 %). La Ligue crée la surprise même là où elle n’était pas implantée, à Bar-le-Duc (9,9 %) ou à Ivry-sur-Seine (7,8 %). Mais, au siège de la
LCR, à Montreuil, la reine du 9 mars s’appelle Christine Poupin. Depuis 2001,
cette technicienne informatique a fait grimper son score de 4,4 à 14,6 % à
Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime), soit deux fois plus que Besancenot à la
présidentielle ! « J’y vois une sanction du maire, un strauss-kahnien, analyse-telle, dans une commune où 2 habitants sur 3 ont voté non au référendum européen de 2005. » Résultat total pour la LCR en France : 71 élus au premier tour.
Lutte ouvrière n’en obtient que 36, majoritairement et singulièrement dans le
cadre d’accords avec le PCF ou le PS.
L’Express du 13 mars 2008
LA PRESSE EST GLOBALEMENT DE GAUCHE
« La presse est globalement de gauche, non pas socialiste, non pas partisane,
mais culturellement de gauche. Cela ne gêne personne. Lorsque Jean-Marie
Colombani, directeur du plus grand quotidien français, deux jours avant le
second tour appelle à voter Ségolène Royal et à barrer la route à ce « bushiste
néoconservateur » de Sarkozy, c’est la démocratie ! C’est-à-dire que la liberté
de la presse, c’est le soutien de la gauche. Quand on me soutient, ça devient
la mainmise des médias. La presse, globalement, a été opposée à ma candidature. C’est son droit. Dire qu’elle m’a aidé, c’est à exploser de rire ! »
Nicolas Sarkozy, Président de la République
Le Nouvel Observateur du 13 décembre 2007
MIL-VIGILANCE N° 2/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 3/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
CHARLES DE GAULLE, PERE DE L’EUROPE
L’année du cinquantième anniversaire du traité de Rome, vrai point de départ de
la construction européenne, se termine sans que le rôle essentiel du général de
Gaulle au départ de celle-ci ait été salué comme il convient. Les partisans de
l’intégration européenne se gardent de mentionner son nom : il n’évoque pour
eux que le refus de la supranationalité, la dénonciation des « cabris » et la
politique de la chaise vide. Bref, le général est le mauvais génie, un homme
forcément « dépassé ». Les souverainistes les plus radicaux, de leur côté,
réduisent son action à la défense de la souveraineté nationale. De manière un
peu courte, tout ce qui va contre l’Europe est, pour eux, gaullien. Seuls des
hommes comme l’archiduc Otto de Habsbourg ont rendu hommage au rôle du
général aux origines de la construction européenne. Un rôle essentiel.
Il est même permis de dire que l’Union européenne, telle que nous la connaissons pour le meilleur et pour le pire, n’existerait sans doute pas si le général de
Gaulle ne s’était trouvé au pouvoir pendant les onze années qui ont suivi la
signature du traité de Rome. Ce traité, il n’en avait pas été, comment l’ignorer ?
enthousiaste. Muré dans un silence hautain au moment où il était négocié, il ne
cacha cependant pas à ses proches les réserves que lui inspirait ce projet, au
même titre que toutes les initiatives des partisans de l’Europe intégrée. Néanmoins, une fois revenu au pouvoir, il s’attacha à le mettre en œ uvre avec ardeur.
D’abord parce qu’il mettait un point d’honneur à respecter la signature toute
fraîche de la France. Ensuite parce qu’il voyait dans ce traité instaurant le marché commun, au départ d’abord commercial, un défi à relever susceptible de
stimuler les Français. La baisse des droits industriels, que tout le monde redoutait, même accompagnée d’une importante dévaluation, devait, selon lui, stimuler notre économie et c’est bien ce qui arriva. On ne saurait oublier que tout au
long de la présidence de ce prétendu isolationniste, les tarifs douaniers industriels ne cessèrent de baisser : ils furent même abolis le 1er juillet 1968, peu de
temps avant sa retraite. Les partisans de l’Europe, qui, en France et à l’étranger,
redoutaient le retour au pouvoir du général, suspect de nationalisme, virent dans
ces premiers pas une heureuse surprise.
Le climat se gâta à partir de 1962, quand il s’agit de mettre en œ uvre le second
volet du marché commun : la politique agricole commune, édifice plus complexe
parce qu’il supposait toute une mécanique, coûteuse pour les budgets, de
soutien des marchés et non pas seulement leur libre jeu. Ce volet avait été
signé avec beaucoup de réticences par certains de nos partenaires. Il était
considéré d’un mauvais œ il par les États-Unis qui craignaient le protectionnisme
européen et risquaient, du fait de la préférence communautaire, de perdre une
partie de leurs débouchés agricoles sur le continent. C’est pourquoi Jean Monnet, toujours proche des intérêts américains, initiateur de la CECA et de la CED
avait été réticent devant le traité de Rome. Nul doute que si une forte volonté
n’avait appuyé la mise en œ uvre du marché commun agricole, ce dernier eût été
coulé par les pressions américaines sur les Européens les plus vulnérables.
Pour le général de Gaulle, aucun compromis n’était possible : le volet industriel,
favorable disait-on à l’Allemagne, devait être complété par le volet agricole dont
la France serait le grand bénéficiaire. C’est cette volonté qui s’affirma au cours
des marathons agricoles successifs, du premier, fin 1961 à la crise de juin 1965
qui se traduisit durant sept mois par la « politique de la chaise vide » et au terme
de laquelle la France finit par imposer son point de vue. Comme toujours chez le
général, les enjeux de la grande politique ne lui faisaient pas perdre de vue les
intérêts concrets des Français, en l’occurrence des agriculteurs. C’est ainsi que
le général imposa la mise en œ uvre du marché commun agricole. Quand on sait
que ce dernier représenta pendant une vingtaine d’années environ 80 % du
budget communautaire, on mesure l’importance qu’il eut au démarrage de la
Communauté économique européenne. Jusqu’aux années quatre-vingt,
l’Europe, c’est d’abord la politique agricole commune. Nul doute que sans la
forte volonté du général, celle-ci n’eut pas vu le jour.
Autre sujet contentieux : l’entrée de l’Angleterre dans la Communauté. Pour nos
partenaires, poussés par les États-Unis, celle-ci allait de soi. Que le gouvernement britannique cachât à peine son intention d’y être le cheval de Troie des
Américains, voire de saboter l’entreprise de l’intérieur, leur importait peu. Paradoxalement, sur la scène française, les partisans de l’intégration la plus poussée, SFIO et MRP, qui, n’en étaient pas à une contradiction près, étaient aussi
les plus fermes partisans de l’entrée du Royaume-Uni. Même contradiction hors
de nos frontières chez un Paul-Henri Spaak pour qui « l’Europe sera supranationale ou ne sera pas », mais lui aussi fervent partisan de l’entrée de
l’Angleterre... On sait comment le général mit son veto, à deux reprises en 1962
et 1967, à cette candidature. Le Royaume-Uni entra dans la Communauté mais
plus tard, après qu’elle ait été consolidée ; on sait le rôle ambigu que ce pays
joua dans l’Union, une fois entré : sa manière propre de garder un pied dedans
et un pied dehors, de tirer tous les avantages et de refuser les inconvénients de
l’Europe. Tout cela est, on ne le voit que trop, conforme au pronostic du général.
Mais dans les décennies qui ont suivi, l’Angleterre ne cherchait plus à démolir
l’édifice. Nul doute que si, comme cela aurait été le cas avec tout autre dirigeant
que lui, l’Angleterre avait été admise d’emblée, l’entreprise européenne eut fait
long feu.
À cette Europe en construction, il ne suffisait pas de se doter d’institutions, il
fallait une âme. Il fallait pour cela surmonter la principale source de conflit : le
contentieux franco-allemand. Le traité d’amitié et de coopération du 22 janvier
1963, passé entre de Gaulle et Adenauer, acte historique s’il en est, mettait un
terme à un siècle d’hostilité entre les deux principales nations continentales de
l’Europe de l’Ouest. Désormais la coopération franco-allemande devait être le
moteur des avancées européennes, la négociation directe entre les deux grands
partenaires permettant à chaque pas de prévenir ou de surmonter les crises.
Cette conception gaullienne de l’Europe fondée sur l’idée d’un bloc continental
solidaire à direction franco-allemande et émancipé des Anglo-Saxons ne plaisait
pas à Washington. L’Amérique tenta de saboter le traité de l’Élysée ou du moins
de lui enlever sa portée en assortissant sa ratification par la partie allemande
d’une déclaration destinée à en amoindrir la portée. Le paradoxe est que cette
déclaration fut préparée sous les auspices de Jean Monnet, fidèle à ses allégeances américaines et que l’aveuglement idéologique conduisait ainsi à
contrecarrer l’acte de réconciliation le plus fondamental qui ait été passé en
Europe depuis la guerre. Mécontent des positions prises par la Commission,
spécialement par son président Walter Hallstein, de Gaulle obtint au terme de
l’ultime crise de 1965-66 qu’elle soit renouvelée dans un sens plus favorable à
ses idées. Elle n’eut plus à partir de ce moment et pour quelques années la
prétention de devenir un super-gouvernement. En même temps que le rêve
supranational était enterré, de Gaulle fit admettre en, janvier 1966 le compromis
dit de Luxembourg selon lequel aucune décision majeure ne saurait être imposée contre son gré à un des pays composant le marché commun. En outre
l’Euratom était enterré. Même s’il eut par la suite quelques mouvements
d’impatience hostiles aux institutions européennes, de Gaulle ne remit plus en
question l’équilibre ainsi trouvé.
S’il mit provisoirement fin au rêve supranational, le général de Gaulle ne parvint
cependant pas à imposer sa vision d’une « Europe des patries » : « coopération
organisée d’États en attendant d’en venir, peut-être, à une puissante confédération. » C’était l’objectif du plan Fouché (1961) refusé par nos partenaires sous la
pression des États-Unis. Mais même si le principe supranational se trouvait mis
en veilleuse, ce que les adversaires du Général ne lui pardonnèrent pas,
l’édifice institutionnel de la Communauté économique européenne était durablement consolidé. Il était fondé sur une base solide, le marché commun agricole, lequel devait être la matrice des futurs développements institutionnels. Il
était d’autre part à l’abri des tentatives de sabotage anglaises et se trouvait doté
d’un moteur : le tandem franco-allemand au travers duquel la France pouvait
imprimer largement sa marque. Malgré l’éloignement de l’Allemagne au temps
du docteur Erhard, successeur aussi médiocre qu’infidèle d’Adenauer, le traité
de coopération franco-allemand porta ses fruits. Comme on sait, c’est le marché
commun — et non la CECA ou toute autre initiative — qui est la matrice de tous
les développements ultérieurs de l’aventure européenne. La formule arrêtée au
cours des années soixante : coopération institutionnelle d’États, primauté de
l’agriculture, dura jusqu’aux années quatre-vingt. Moins que l’élargissement,
c’est l’inclusion de l’agriculture dans le laminoir du GATT (aujourd’hui OMC) en
1984 qui marqua sa fin. Privé de sa base agricole — et même industrielle du fait
de l’érosion du tarif extérieur commun, la Communauté devait rechercher
d’autres finalités : l’harmonisation des législations, l’union monétaire, la libre
circulation des hommes (et des capitaux) , et à terme, la relance du projet
d’union politique marquent , à partir de 1990 une nouvelle phase dont on peut
imaginer sans peine combien le général de Gaulle l’eut désapprouvée . Mais
ces nouveaux développements se sont greffés sur un édifice qui était au départ
celui du marché commun. Nul doute que si celui-ci, au cours des dix années
critiques de sa mise en œ uvre, n’avait été comme « mis en couveuse », protégé
par la forte volonté du général de Gaulle, l’entreprise eût fait long feu.
Liberté Politique du 14 décembre 2007
TERRORISME : UNE JEUNE FILLE ARRETEE POUR L’ATTENTAT
RATE DE LA DEPANNEUSE
Même les services spécialisés ont du mal à les nommer : les « anarchos », les
« autonomes », les « totos » ou encore les « juniors terroristes ». Cette mouvance d’extrême gauche « totalement inorganisée », selon un expert, inquiète
en tout cas et oblige les policiers à employer les grands moyens. Témoin,
l’enquête menée depuis le 2 mai dernier après la découverte d’un engin explosif
déposé sous la dépanneuse de la préfecture de police garée sous les fenêtres
du commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris. Des investigations très
lourdes qui viennent d’aboutir partiellement avec la mise en cause d’une jeune
filles âgée de 24 ans, interpellée dans le cadre d’une autre affaire. C’est une
mèche de cheveux laissée sur l’engin explosif qui a permis de la confondre.
Retour le 2 mai dernier, rue de Clignancourt à Paris. Des policiers en faction
devant le commissariat sont intrigués par la présence d’un volumineux sac en
plastique sous une dépanneuse garée devant le bâtiment. A l’intérieur du colis,
un engin explosif est découvert. Pas une bombe de professionnel, mais plusieurs bouteilles remplies d’un liquide incendiaire et reliées à un dispositif de
mise à feu. En pleine campagne présidentielle, l’affaire est prise au sérieux.
De minutieux prélèvements sont effectués sur l’engin par les experts du laboratoire de la préfecture de police. Plusieurs traces ADN sont trouvées. L’enquête
est transmise à la brigade criminelle et à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de
la police judiciaire. Les mois passent, jusqu’au rebondissement de la semaine
dernière lorsqu’une patrouille des douanes intercepte un véhicule près de Vier-
zon (Cher). Dans le coffre : environ 2 kg de chlorate de soude ainsi que de la
documentation expliquant la fabrication de bombes artisanales. Les deux occupants de la voiture, une fille et un garçon, âgés de 24 et 26 ans, sont interpellés et confiés aux policiers de la Sdat. Et c’est en comparant le profil ADN de
ces deux suspects que les enquêteurs s’aperçoivent que la jeune fille a laissé
une mèche de cheveux sur l’engin retrouvé sur la dépanneuse parisienne huit
mois auparavant. « Ils ont tous les deux le profil de cette mouvance d’extrême
gauche qui surfe sur la vague anti-CPE et anti-Sarkozy pour se développer »,
analyse une source proche du dossier. La section antiterroriste du parquet de
Paris s’est saisie des deux dossiers, celui de Vierzon et celui de la dépanneuse.
Et ce n’est peut-être pas fini, car cette mouvance inquiète. Il y a les radars
automatiques qui explosent sous les bombes du Fnar, ce curieux groupuscule à
l’origine de huit attentats, la justice antiterroriste s’étant aussi saisie de ce dossier.
Mais les polices de Toulouse et de Rennes travaillent également sur un curieux
trio : trois étudiants rennais, deux garçons et une fille âgés de 21 et 25 ans, mis
en examen et incarcérés depuis novembre dernier après avoir fait exploser une
« bombe test » près de Toulouse. Ces jeunes activistes avaient été repérés
pendant les récentes manifestations étudiantes au Mirail, où ils étaient venus
« animer » quelques assemblées générales. Ils viennent d’être entendus par un
juge rennais au sujet de l’explosion d’une voiture piégée début novembre 2007
devant la Direction régionale des douanes de Rennes.
Le Parisien du 30 janvier 2008
CRIMES SEXUELS : PROTEGEONS LES VICTIMES
Je leur parle de protection des victimes, ils me répondent réinsertion des criminels. C’est, en substance, le résumé des conversations que le père d’AnneLorraine, Philippe Schmitt, a eu avec plusieurs élus et responsables politiques
après l’assassinat de sa fille, le 25 novembre, dans le RER D. « Pour rendre
impossible la récidive, ne peut-on pas envisager de rétablir une véritable perpétuité ? Cette solution semble avoir été évacuée une fois pour toutes au nom
du droit de liberté de la personne », regrette-t-il dans l’entretien qu’il accorde à
Valeurs actuelles.
Les parlementaires sauront-ils entendre l’inquiétude de ce père de famille qui,
parce qu’il a deux autres filles, voudrait être certain que l’assassin d’AnneLorraine ne ressortira pas, cette fois, de prison ? Les députés ont commencé,
mardi, l’examen en séance d’un projet de loi destiné à empêcher les criminels
sexuels de récidiver. Un de plus, serait-on tenté de dire, tant ils en ont déjà voté.
Il ne se passe pas un an, parfois seulement quelques mois, sans qu’une nouvelle tragédie ne brise le cœ ur des Français. Cette fois, c’est après le viol du
petit Enis que le Parlement s’apprête à légiférer.
Ce petit garçon de 5 ans a été retrouvé l’an dernier, au mois d’août, dans un
garage de Roubaix, où vivait Francis Évrard. Une affaire tristement exemplaire.
Évrard, 61 ans, sortait à peine de prison, après plusieurs condamnations. La
première en 1975, pour attentat à la pudeur avec violences sur mineur : quinze
ans de réclusion, il n’en fera que huit. Libéré en 1983, il agresse un jeune garçon six semaines après sa sortie de prison. Relâché quatre ans après, il récidive
en 1987 en violant un petit garçon de 7 ans, puis un autre de 8 ans. Il est, cette
fois, condamné à vingt-sept ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de
sûreté de dix-huit ans. Libéré le 2 juillet dernier, bien que l’expert ait signalé un
risque de « récidive avéré », il s’en prend au petit Enis moins de deux mois plus
tard. Cette nouvelle affaire est en cours d’instruction à Roubaix. Évrard devra
répondre d’enlèvement et de viol aggravé sur mineur. Encore une fois.
Affaire “exemplaire” et, malheureusement, presque banale. Il faut évoquer ici le
souvenir du petit Mathias, 4 ans, violé et noyé dans la Nièvre en mai 2006. Son
meurtrier, Christian Beaulieu, avait été jugé pour attentats à la pudeur sur des
enfants en 1983 puis en 1989. L’on doit aussi rappeler l’horreur vécue par
Jeanne-Marie, 11 ans, Julie, 14 ans, Edwige Vallée, 38 ans, tuées par Pierre
Bodein quelques semaines après sa sortie de prison : plusieurs fois condamné
pour vols avec violence et pour viols, Bodein était censé passer vingt ans derrière les barreaux. Il n’en fera que dix avant de ressortir en 2004 et de récidiver,
après avoir bénéficié de mesures de grâce présidentielle, de réductions de
peine et d’une libération conditionnelle.
Faut-il redire enfin que l’assassin d’Anne-Lorraine, Thierry Dève-Oglou, a été
condamné pour viol en 1996 par la cour d’assises de l’Oise ? Cinq ans de
prison, dont trois ferme. Comme il avait fait un an de détention provisoire avant
d’être jugé, il était ressorti dix-huit mois seulement après le prononcé de la
sanction. Les enquêteurs essaient désormais d’élucider d’autres viols commis,
depuis, sur cette ligne de RER.
À chacune de ces affaires, les gouvernements ont réagi en promettant de durcir
la loi. Plusieurs rapports ont été demandés. Pas moins de trois en deux ans !
Celui de la commission santé-justice, présidée par le procureur Burgelin, en
juillet 2005. Celui du député Jean-Paul Garraud, en février 2006. Celui des
sénateurs Goujon et Gautier, en juin de la même année. Tous ont conclu que le
droit ne protégeait pas assez la société de ces criminels sexuels.
Ce n’est pas faute de lois. Loi Guigou du 17 juin 1998 relative à la prévention et
à la répression des infractions sexuelles. Loi du 12 décembre 2005 relative au
traitement de la récidive des infractions pénales. Loi Clément du 5 mars 2007
relative à la prévention de la délinquance. Loi Dati du 10 août 2007 renforçant la
lutte contre la récidive. Des textes utiles, mais insuffisants : on tourne autour du
pot.
En l’état actuel du droit, trois mesures permettent de surveiller certains condamnés à l’issue de leur incarcération : le suivi sociojudiciaire, qui s’accompagne
désormais d’une injonction de soins ; l’inscription au fichier national des auteurs
d’infractions sexuelles ou violentes, créé en 2004 ; et la surveillance judiciaire,
qui peut s’accompagner d’une injonction de soins et-ou d’un placement sous
surveillance électronique pour les criminels ayant été condamnés à dix ans de
prison au moins.
Beaucoup de lois, donc, mais peu d’effets. D’abord parce qu’une loi votée,
quand elle est plus sévère que celles qui l’ont précédée, ne s’applique pas aux
criminels déjà jugés (selon le principe de non-rétroactivité). Ensuite, parce que,
l’émotion retombée, le suivi des textes n’est pas toujours assuré avec diligence.
La pose d’un bracelet électronique a été prévue par la loi du 12 décembre 2005,
mais son décret d’application n’a été pris que dix-sept mois plus tard. Il a fallu
constituer, dans l’urgence, une “commission consultative pluridisciplinaire des
mesures de sûreté” pour que la loi puisse enfin s’appliquer : en septembre 2007,
Martial Lecomte, condamné à quatorze ans de réclusion pour le viol d’une
collégienne, a été doté d’un bracelet électronique mobile lors de sa sortie de
prison. La libération de Lecomte avait été reportée d’un mois en raison de
témoignages comparant sa dangerosité à celle de Francis Évrard.
Le texte que le Parlement examine en ce moment complète ces mesures. Il
prévoit une procédure permettant la “rétention” des criminels les plus dangereux
(condamnés à quinze ans de prison pour meurtre, assassinat, torture ou viol)
après qu’ils ont purgé leur peine. Mais le projet soumis aux députés posait des
conditions si restrictives qu’elles le rendaient presque inapplicables : il limitait
l’application de la rétention aux auteurs de crime sur les mineurs de moins de 15
ans.
« Absurde ! », selon Jean-Paul Garraud. Le député de Gironde – dont le rapport
a inspiré la Chancellerie – devait défendre un amendement étendant cette mesure aux auteurs de crimes sur des majeurs : « La dangerosité d’un individu ne
dépend pas de l’âge de sa victime ! », assène Garraud. Comment expliquer, en
effet, que la rétention ne puisse pas s’appliquer, par exemple, à l’assassin
d’Anne-Lorraine, sous prétexte qu’elle avait 23 ans ? Comment expliquer, aussi,
que des criminels incarcérés échappent à cette mesure à la sortie de prison,
sous prétexte que la loi leur était plus favorable au moment de leur condamnation ? D’où un autre amendement soutenu par le gouvernement : il vise à permettre aux juges de prononcer la rétention, y compris pour les criminels déjà
sous les verrous. « Sinon, ce texte ne s’appliquerait pas avant 2023, dit JeanPaul Garraud, quand les criminels condamnés cette année auront fini de purger
leurs quinze ans ! »
L’opinion ne comprendrait pas que les députés tergiversent. Les arguments du
père d’Anne-Lorraine auront-ils convaincu les parlementaires ?
Valeurs Actuelles du 11 février 2008
NB : Les parlementaires de la majorité ont voté ce texte, les parlementaires
socialistes ont immédiatement saisis le Conseil constitutionnel pour en
ralentir la mise en application et en limiter le champs.
LES DEPUTES UMP RUENT DANS LES BRANCARDS
Crise sur les OGM, couacs sur la carte famille nombreuse, éventuelle prise en
charge des frais d'optique par les mutuelles : les députés UMP ruent à nouveau
dans les brancards et exigent du gouvernement de la "cohérence". "Tous les
jours, il y a quelque chose. Quand ce n'est pas la carte famille nombreuse, ce
sont les lunettes. Ca suffit, ça manque de visibilité, de cohérence et de cohésion
au gouvernement", a tempêté le député Jacques Le Guen. Si les réactions des
élus de la majorité avaient été, de l'avis général, plus tempérées que prévu au
lendemain de la défaite de la droite aux municipales, les couacs et échanges de
noms d'oiseaux à l'occasion du débat sur le projet de loi, très controversé, sur
les OGM ont remis le feu aux poudres, tendant à nouveau les relations gouvernement-députés UMP. Les reproches de la majorité ne portent pas forcément
sur le fond -les députés UMP se disent très favorables aux réformes- mais sur la
méthode du gouvernement.
Le Parisien du 16 avril 2008
"JE QUITTE LE MODEM"
« Un parti doit avoir une ligne politique claire, assumée. Ne pas être ballotté au
gré des humeurs des uns ou des autres. Ou alors, c'est la tempête qui gouverne
l'océan. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Je quitte le Modem. Je n'y ai plus
ma place. Et la plupart des sénateurs du groupe pensent comme moi. (… ) Mon
parti historique, c'est l'UDF. C'est, d'ailleurs, celui de l'ensemble des sénateurs
centristes. Nous avons tous été élus sous cette étiquette. L'UDF n'est pas
morte, contrairement à ce que certains tentent de faire croire. L'UDF a conservé
son existence juridique et patrimoniale. Je demande, que soit rapidement
convoqué le comité directeur de l'UDF. (… ) Je ne veux plus être pris en otage.
Pour le moment, la situation est bloquée, elle doit évoluer. Si nous ne pouvons
retrouver notre liberté "à l'amiable", nous étudierons les voies juridiques de le
faire. Je veux faire revivre l'UDF, et je ne suis pas le seul. Nous avons les
moyens de le faire. Au titre du financement de la vie publique, j'ai toujours
déclaré mon rattachement à l'UDF, jamais au MoDem. Y compris cette année.
Les locaux occupés par le Modem, rue de l'Université à Paris, sont des locaux
qui appartiennent à l'UDF. Il va, aussi, falloir régler cette question. »
Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat - Le Journal du
dimanche du 6 avril 2008
MIL-VIGILANCE N° 3/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
José Bové et ses amis, en voulant bloquer les OGM en France, font le jeu de
Monsanto en lui permettant de maintenir sa situation de quasi-monopole.
Rappelons qu’avec deux ou trois autres multinationales américaines, Monsanto
distribue actuellement 94 % des semences OGM de la planète.
La loi OGM présente l’avantage d’instaurer un délit de fauchage,assorti d’une
peine de prison. Mais si les faucheurs volontaires, qui sont bel et bien à classer
dans la catégorie des écoterroristes, continuent leurs saccages, la France, qui
avait une position de leader dans la recherche en génie biogénétique et arrive
maintenant quasiment en queue de peloton, sera définitivement hors course.
Professeur Bernard Debré, député UMP de Paris, membre du comité d’honneur
du MIL – Valeurs Actuelles du 11 avril 2008
"LES ANTI-OGM SONT DES IRRESPONSABLES"
SARKOZY APPELLE TOUS LES MINISTRES A "LA LOYAUTE" ET A
"LA SOLIDARITE"
M.I.L
VIGILANCE
N° 4/2008
Actuellement, 800 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim.Les
OGM,qu’il s’agisse du maïs, du blé ou encore du soja, ont une productivité
accrue de l’ordre de 10 à 40 % car ils se défendent mieux vis-àvis des
prédateurs et les récoltes subissent moins de pertes.
Nous n’arrivons pas à nourrir l’humanité alors que nous sommes moins de sept
milliards.Dans trente ans,nous serons neuf milliards.Nous devons d’ici là réussir
à doubler la production agricole planétaire. Les OGM sont une partie de la
réponse à ce problème, si l’on veut éviter de traverser une crise alimentaire
gravissime. Ils offrent non seulement une meilleure productivité mais peuvent
pousser sur des terres plus arides ou plus salines, jusque-là incultivables.
Autre avantage,ces cultures sont plus écologiques. Les OGM n’ont pas besoin
d’être traités : ils se défendent eux-mêmes contre les maladies.Finis les pesticides, parfois nocifs, que l’on retrouve ensuite dans la nappe phréatique! En dix
ans,les Américains ont ainsi économisé 300 000 tonnes de pesticides et deux
milliards de litres de fuel,en utilisant moins les engins agricoles.
Autre atout, les OGM sont plus sains pour la santé. Quand une plante est
attaquée par un parasite, des champignons s’installent dans ses lésions et
sécrètent des mycotoxines,hautement cancérigènes pour l’homme.Les OGM
n’ont pas de lésions et leur taux de mycotoxines chute de plus de 90 %.
Les OGM sont en culture dans le monde depuis douze ans. On en a ainsi cultivé
sur cette période près de 700 millions d’hectares. Que disent les rapports de
l’Organisation mondiale de la santé ? Aucune maladie, aucun dérèglement n’a
pu être imputé aux OGM. Leurs détracteurs mettent en avant le principe de
précaution,considérant ne pas savoir comment la situation va évoluer…
Les écolos parlent de “dangers”. Évoquent par exemple le monarque,un papillon
menacé par les OGM.Toutes les études ont démontré que c’était faux. Ils nous
disent ensuite que des rats, nourris au maïs Mon863, auraient eu des incidents
au foie et aux reins.Faux, encore. Toutes les études des scientifiques ont prouvé
qu’il ne s’agissait pas de dysfonctionnement. Argument suivant:attention,les
OGM vont contaminer les autres plantes, avec la diffusion du pollen.Faux.Ce
risque est écarté dès lors que l’on prend un certain nombre de précautions
comme le respect,par exemple,d’une distance de 50 mètres d’un champ OGM à
un autre.
C’est sans compter avec la détermination des anti-OGM,qui reviennent à la
charge et tentent de nous expliquer qu’au Mexique, un maïs OGM a contaminé
un maïs primitif, par le pollen,selon une étude publiée en 2001 dans la célèbre
revue scientifique Nature. Mais en 2002, Nature s’excuse et retire cette
publication, reconnaissant ses conclusions erronées, après que huit autres
études ont montré que le maïs OGM mexicain n’avait rien contaminé. La vérité,
c’est que depuis douze ans que l’on cultive des OGM dans le monde, il n’y a
jamais eu le moindre problème, ni pour l’homme ni pour les animaux.
Le rôle des OGM en médecine est fondamental. En Argentine, on a modifié le
génome de la vache. Un troupeau de trente bêtes sécrète de l’insuline dans son
lait, permettant de traiter la totalité des diabétiques de ce pays. L’hormone de
croissance, l’insuline, les produits qui permettent de lutter contre un certain
nombre de cancers, sont maintenant fabriqués par génie génétique grâce aux
OGM.On a trouvé,en France,une plante qui, génétiquement modifiée, donne
justement un produit permettant de lutter contre les effets de la
mucoviscidose.Mais la recherche a été stoppée car les parcelles cultivées ont
été fauchées par les écoterroristes.
En 1998, la France comptait plus d’un millier de parcelles d’essais d’OGM en
plein champ, étape absolument incontournable dans le processus de recherche.
En 2006, il n’y en avait plus que 22… et les faucheurs volontaires en ont détruit
65%! Ne plus cultiver d’OGM en France,c’est rater le train de la
modernité,perdre l’un de nos atouts majeurs: la compétitivité de nos filières
agroalimentaires,l’une des composantes de notre indépendance.
Et nous devrons faire face à d’autres difficultés. La pollution, tout d’abord. Les
Européens nous reprocheraient assez vite d’utiliser beaucoup trop de produits
phytosanitaires. Autre problème, nous rejetons 550 millions de tonnes de CO2
par an, nous en piégeons 240 millions, notamment grâce aux plantes.Nous
devons réussir à piéger 50 millions de tonnes supplémentaires.Certains
OGM,plus absorbants, permettent de mieux le piéger. Et il faudrait encore se
priver de ce progrès ! Idem pour le développement des biocarburants, sur
lequel, sans OGM, il faudra encore mettre une croix.
Être anti-OGM aujourd’hui c’est complètement irresponsable. De surcroît, je ne
pardonne pas aux anti-OGM le climat de peur et de haine qu’ils ont imposé. Sur
la base d’affirmations très contestables,ils accusent ceux qui ne sont pas dans
leur camp d’être des assassins, des affameurs, à la solde des grands céréaliers.
J’ai reçu des emails haineux où l’on me dit souhaiter ma mort d’un cancer
provoqué par les OGM.Emails d’injures où l’on m’accuse de recevoir de l’argent
du céréalier américain Monsanto.Mais c’est tout l’inverse. La vérité, c’est que
Le président de la République Nicolas Sarkozy a appelé les membres du
gouvernement à faire preuve de "loyauté" et de "solidarité" entre eux, a rapporté
le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. "Le président de la République, à
l'issue du Conseil des ministres, a appelé tous les membres de son
gouvernement à la loyauté, à la solidarité et à la nécessité d'avoir une équipe
soudée autour de lui et autour du gouvernement", a affirmé M. Chatel.
Cette mise au point du chef de l'Etat intervient après une série de couacs entre
ministres mais aussi entre le gouvernement et l'UMP. "Il a demandé à
l'ensemble des membres du gouvernement de faire preuve de courage et de
l'esprit de réforme", a souligné le porte-parole. Le président "a souhaité des
débats au sein de son gouvernement. Il peut y avoir des désaccords sur un
certain nombre de sujets", mais "il souhaite pour l'efficacité de l'action du
gouvernement qu'il y ait de la loyauté et de la solidarité et qu'une fois les
arbitrages rendus, le gouvernement soit uni derrière les décisions qui sont prises
et qui sont arbitrées par lui-même ou par le Premier ministre".
AFP du 16 avril 2008
BACHELOT CHAHUTEE A LA SALPETRIERE
Au ministère on évoque «des difficultés pendant le déplacement de Roselyne
Bachelot». Au regard de l'incident, la formule paraît pudique. Au programme du
déplacement à l'hôpital de la Pitié-Salepétrière, à Paris: visite du service de
neurologie, dans le cadre de la journée mondiale consacrée à la maladie de
Parkinson. Une poignée de syndicalistes l'attend avec des intentions peu
hospitalières, selon une source interne à l'établissement. Prudente, la ministre
n'emprunte pas l'entrée principale et évite ce comité d'accueil un peu particulier.
Vingt minutes plus tard, elle ressort, cette fois entourée d'un cordon de sécurité.
Des membres du personnel s'improvisent gardes du corps pour faciliter la sortie
de la ministre jusqu'à son véhicule. Bien vu, puisque le comité d'accueil avait
trouvé la bonne issue. Dans le chahut, cinq cadres de l'hôpital sont malmenés.
Ils seront pris en charge aux urgences avec de légères comotions.
Le Parisien du 13 avril 2008
LES SENATEURS JUGENT «PREOCCUPANT» LE CLIMAT AU SEIN
DE LA GENDARMERIE
«La situation de la gendarmerie demeure préoccupante. » C’est écrit en toutes
lettres dans le rapport que rendu public par un groupe de sénateurs présidé par
Jean Faure (UMP, Isère). Un pavé dans la mare, alors même que le
gouvernement s’apprête à formaliser dans un projet de loi le rattachement
fonctionnel de la « quatrième armée » au ministère de l’intérieur. Ce constat
trouve aussi son illustration dans la création récente d’une association de
gendarmes mécontents : Forum gendarmes et citoyens.
Le malaise dans la gendarmerie est récurrent depuis la fin des années 1980. Il a
même débouché sur deux mouvements de protestation. La première fronde
s’était manifestée, durant l’été 1989, par l’envoi de nombreuses lettres
anonymes aux plus hautes autorités de l’État et à la presse, mettant en cause
les conditions de travail de la corporation. Puis une nouvelle crise a éclaté, en
décembre 2001, sous la forme de manifestations de plusieurs milliers de
gendarmes en tenue dans les grandes villes, notamment à Paris.
Chaque fois, une issue à la contestation avait pu être trouvée grâce à une
amélioration de l’organisation des tâches, afin d’alléger le service :
permanences de nuit et de week-end d’abord, mutualisation du travail des unités
par la création de communautés de brigades ensuite.
Mais visiblement, cela n’a pas suffi. Jean Faure a auditionné avec six autres
sénateurs des dizaines de gendarmes dans plusieurs brigades du territoire, ainsi
que les associations d’épouses et de retraités. Conclusions : si le climat au sein
de cette institution militaire n’est pas aussi tendu qu’en 1989 ou 2001, il se
caractérise par « de fortes attentes » dans deux domaines : les rémunérations et
le logement.
Après le sentiment de manque de considération, qui avait motivé les
précédentes crises, ce sont donc aujourd’hui des revendications plus concrètes
qui sont mises en avant. Celles-là mêmes qui avaient été portées bruyamment
sur la place publique par l’association Gendarmes en colère – à laquelle vient de
se substituer le Forum gendarmes et citoyens – début 2007, lors de la
campagne pour l’élection présidentielle. Pour le sénateur de l’Isère, « il est
essentiel » d’y répondre.
Sur le plan salarial, les gendarmes ressentent avec amertume le « décrochage
», tout à fait réel, des rémunérations des militaires par rapport à celles des
policiers. Cette différence de traitement a d’ailleurs été relevée par le Haut
Comité d’évaluation de la condition militaire, dans son premier rapport remis en
février 2007 au président de la République (Jacques Chirac à l’époque). Il en
résulte, par exemple, que le salaire net mensuel moyen des sous-officiers n’a
progressé que de 7,5 % entre 1990 et 2004 (passant de 1 928 € à 2 072 € ),
contre 10,9 % pour celui des grades similaires de la police (montant de 2 305 à
2 557 € ).
Ce sentiment d’injustice, éprouvé d’ailleurs par l’ensemble des militaires, est pris
au sérieux en haut lieu. Devant 2 000 gendarmes et policiers réunis le 29
novembre à Paris, Nicolas Sarkozy s’est engagé à assurer « une parité globale
de traitement et de perspective de carrière » des deux sortes de personnels.
C’est ainsi qu’un groupe de travail conjoint au ministère de la défense et au
ministère de l’intérieur met actuellement la dernière main à une grille indiciaire
permettant de réduire les écarts.
Seconde difficulté : les conditions de logement, très importantes pour les
gendarmes, qui sont astreints à la vie de casernement avec leurs familles. Selon
Jean Faure, bon nombre de ces casernes doivent être « réhabilitées car elles ne
sont pas aux normes de confort ». Si des conditions de vie décentes n’étaient
pas données aux gendarmes, laisse entendre le groupe sénatorial, ces derniers
seraient amenés à « faire pression » pour remettre en cause leur statut militaire.
Ce qui n’est « pas souhaitable ».
La Croix du 15 avril 2008
ET MAINTENANT... LES PV A LA VOLEE
Un matin, vous trouvez une contravention dans votre boîte aux lettres faisant
état d'un feu rouge que vous auriez grillé... pourtant, vous n'avez aucun souvenir
d'avoir été verbalisé par un agent de police. Ce n'est pas une mauvaise
plaisanterie : vous avez tout simplement fait l'objet d'un « PV au vol », un
procès-verbal dressé à la volée.
Une procédure légale qui permet à tout agent ou officier de police judiciaire de
relever le numéro d'immatriculation d'un contrevenant sans l'intercepter, dès lors
qu'il affiche un comportement dangereux au volant. Non-respect des distances
de sécurité, franchissement d'un feu rouge, utilisation d'un couloir de bus ou
doublement par la droite : la procédure s'applique aux quatre infractions qui
peuvent être imputées au titulaire de la carte grise du véhicule, sans qu'il soit
nécessaire d'arrêter le conducteur. Mais, bien souvent, elles visent aussi
l'utilisation du téléphone portable au volant, ou l'oubli de la ceinture de sécurité.
Cette disposition de l'arsenal répressif existe depuis plusieurs années, mais elle
connaît une véritable explosion dans les grandes villes de France ces derniers
mois. Et notamment dans la capitale. Un récent rapport rendu public par la
préfecture de police (PP) de Paris fait état d'une augmentation de 1 266 % des
PV au vol entre 2006 et 2007. L'an dernier, 2 282 de ces contraventions ont été
dressées, contre 167 en 2006. Une prise de position revendiquée par la PP. «
Nous souhaitons nous attaquer aux catégories d'usagers les plus réfractaires au
Code de la route et ne pas laisser impunis des comportements dangereux,
souligne-t-on à la préfecture de police. Il faut cesser de considérer que traverser
Paris est anodin... Sur le périphérique, par exemple, les deux-roues ne
représentent que 5 % du trafic, mais sont impliqués dans 58 % des accidents,
souvent à cause de prises de risques démesurées. Nous nous donnons les
moyens de sanctionner ces conduites. »
Le Parisien du 16 avril 2008
L’ECOLE DES CADRES DE LA CGT
A Gif-sur-Yvette, ancienne propriété des Rothschild puis d’un Russe blanc ayant
collaboré avec les Allemands, ce manoir fut un bordel pour officiers de la
Whermacht. Pris par les FTP le 24 août 1944, pour laisser le passage au
général Leclerc venu libérer Paris, le domaine a été acheté par le syndicat en
1947. C’est ici, au centre Benoît Frachon, que les militants apprennent l’histoire
syndicale, la négociation collective, la prise de responsabilité, la communication
avec des intervenants CGT et quelques universitaires et juristes. Les références
viennent davantage de Marx et de Keynes que de Smith et Friedman. Une sorte
« d’école des cadres » où se croisent de futurs et actuels dirigeants.
Challenges du 27 mars 2008
LES PUNIS DES MUNICIPALES
La grogne monte depuis que 240 dissidents, qui s’étaient présentés contre les
candidats officiellement investis, ont été sanctionnés par le bureau politique du
mouvement. La salle du siège de l’UMP qui accueille le bureau politique de
l’UMP, ce 9 avril, est comble. Trop petite pour la centaine de participants.
Surchauffée. Le climat est lourd quand la question des sanctions disciplinaires
au sujet des candidats dissidents est abordée. La liste est projetée sur un écran
mais personne n’arrive à la lire. On demande à Édouard Courtial, secrétaire
national aux fédérations, de faire la lecture de la longue liste à voix haute.Un
nom, une sanction… à deux cent quarante reprises. Le brouhaha succède au
silence pesant.Françoise de Panafieu, tête de liste malheureuse à Paris, est la
première à manifester sa désapprobation: «On ne peut suspendre autant de
monde sans savoir, sans connaître la situation de chacun. » Elle est suivie par
Hervé Mariton qui lance: « On est en Chine ! » Georges Tron, député villepiniste
de l’Essonne, renchérit et marque à son tour son désaccord. «La scène était
surréaliste, commente- t-il. Cette liste égrenée en prononçant le nom de la
personne concernée et sa peine, on se serait cru dans le tribunal populaire
d’une ville soviétique dans les années 1950 ! Je ne suis pas opposé au principe.
Ceux qui nous ont fait perdre sont sanctionnés, soit.Mais le minimum aurait été
de respecter leur droit à se défendre ! On a assisté à une véritable opération de
mise à l’index. Une première dans l’histoire de ce mouvement. »
Valeurs Actuelles du 18 avril 2008
SUJET TABOU
« L’apartheid urbain se renforce dans nos cités et la carte scolaire ne contribue
pas à la mixité et à l’intégration. Comment intégrer dans des écoles où 50% à
100% des enfants ne sont pas de langue maternelle française ? Sujet d’autant
plus tabou que l’on refuse de voir que 40% des naissances en Ile-de-France
sont d’origine immigrée. Comment traiter un problème que l’on s’interdit de
mesurer ? »
Michel Godet, membre du Conseil d’analyse économique - La Tribune 7 mars
2008
BRUXELLES MUSULMANE ?
« Bruxelles pourrait compter une majorité de musulmans dans une vingtaine
d'années, une évolution qui risque d'engendrer une situation explosive dans la
capitale de l'Union européenne, estime un universitaire belge. (… ) Mais un tiers
de la population de Bruxelles est déjà musulmane. (… ) Les partis politiques
traditionnels présentent de plus en plus de candidats d'origine étrangère,
notamment des musulmans. (… ). Des “groupes radicaux” profitent du vide pour
présenter des listes islamistes qui pourraient potentiellement engranger 25%
des voix aux élections locales. »
Reuters Bruxelles du 11 mars 2008
HOMOPARENTALITE. L'ARRET QUI CHANGE TOUT
C’est un arrêt lourd de conséquences qu’a rendu, le 22 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) : il met le droit de la famille sens dessus
dessous. Par dix voix contre sept, ses magistrats ont condamné la France pour
discrimination. Pourquoi ? Parce que les tribunaux français avaient refusé à une
femme homosexuelle le “droit” d’adopter un enfant. Peu importe aux magistrats
européens que la plus haute juridiction française, le Conseil d’État, se soit
prononcée contre cette adoption : la jurisprudence de la Cour européenne
s’impose aux quarante-sept États membres du Conseil de l’Europe. C’est bel et
bien une révolution. (… ) Le PS vient de déposer deux propositions de loi. L’une
vise à « ouvrir le mariage aux couples de même sexe », l’autre à permettre
l’adoption conjointe d’un enfant par un couple homosexuel. Au contraire, les
Associations familiales catholiques veulent « clarifier le droit de l’adoption et le
réserver aux couples mariés, homme-femme ». Pour l’heure, aucune réaction
officielle n’a été rendue publique. « On ne commente pas la décision de la Cour,
même si on en prend acte », a seulement fait savoir le cabinet de Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Relations sociales, également chargé de la
Famille.
Valeurs Actuelles du 1er février 2008
COUPS DE POING AU CONSEIL REGIONAL
Le conseiller régional communiste - dissident - et député de la Somme, Maxime
Gremetz, est accusé de violences par son homologue socialiste, Gilles Seguin.
Il accuse l’élu communiste de l’avoir «violemment jeté à terre» au conseil
régional à Amiens. Philippe Massein, le président du groupe socialiste,
développe: «à la reprise de la session du conseil régional», le député de la
Somme a «insulté plusieurs de ses collègues» puis «s’en est pris physiquement
à Gilles Seguin qu’il a frappé d’un coup de coude, bousculé et violemment jeté à
terre». L'élu socialiste, qui «souffre d’insuffisance respiratoire» et «est reconnu
invalide», a ensuite «passé plusieurs heures en observation à l’hôpital», avant
de pouvoir porter plainte. Forcément, quand bagarre il y a, l’autre version est
toujours différente. Maxime Gremetz infirme cette version des faits. Au contraire,
il affirme avoir «été agressé» et «insulté» par des membres de la majorité «très
en colère» parce que «le quorum n’avait pas été atteint». Ils «se sont jetés sur
moi pour me faire sortir», «Seguin s’est aidé à tomber».
Libération du 29 avril 2008
L'HISTORIAL DE GAULLE
L'Historial, décidé en 2002 par Jacques Chirac, s'appuie sur un très important
patrimoine visuel et sonore: Charles de Gaulle est le premier chef d'Etat français
dont le parcours a été entièrement photographié, filmé, enregistré. Situé au
coeur du musée de l'Armée, à l'Hôtel national des Invalides à Paris, il privilégie
des dispositifs audiovisuels interactifs pour "donner à voir et à comprendre"
l'homme du 18 juin 1940. L'Historial retrace, sur 2.500m2, l'itinéraire de l'ancien
président et fondateur de la Ve République, de sa naissance le 22 novembre
1890 à Lille à sa mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Eglises.
The Associated Press du 21 février 2008
MIL-VIGILANCE N° 4/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
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M.I.L
VIGILANCE
N° 5/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
IMMIGRATION : UNE POLITIQUE JUSTE ET EFFICACE
Si les diverses enquêtes d'opinion montrent que la grande majorité de nos
concitoyens comprend, approuve et soutient la nouvelle politique d'immigration
de la France, je suis cependant attentif aux critiques ici ou là, parfois bruyantes.
Certains contestent les principes mêmes de notre politique. D'autres – dans une
construction intellectuelle bizarre et contradictoire – fustigent leur application au
cas par cas, comme nous le faisons en ce moment même avec les travailleurs
clandestins en grève. Certains dénoncent notre refus des régularisations massives. D'aucuns s'élèvent contre le principe d'objectifs chiffrés ou condamnent
l'existence de centres de rétention, jugeant notre politique trop répressive. Après
les avoir écoutés, je veux répondre à chacun d'eux.
S'agissant des fondements de notre politique, j'observe qu'il n'existe plus un
seul pays d'Europe qui refuse aujourd'hui de maîtriser les flux migratoires et de
lutter sans relâche contre l'immigration illégale.
Lorsque 1 800 immigrés clandestins sont morts en 2007 aux portes de l'Europe
sur des barques de fortune, victimes de réseaux et de passeurs, faudrait-il rester
les bras ballants ? Lorsque des immigrés légaux font l'effort de respecter nos
lois et de suivre le parcours d'intégration, faudrait-il n'en tenir aucun compte et
ne pas faire de différence avec ceux qui rentrent en France illégalement et y
séjournent sans y être autorisés ?
Lorsque les gouvernements des pays d'émigration eux-mêmes nous demandent
de ne pas piller leurs forces vives, faudrait-il refuser de les écouter et de gérer
les flux migratoires avec eux de manière concertée ? A l'évidence, pour la
France comme pour tous les pays européens, la maîtrise des flux migratoires,
condition du succès de l'intégration, est désormais la seule politique possible.
J'avance donc, sans a priori ni idéologie, avec trois principes simples. D'abord,
la France a le droit de choisir – comme tout pays, ni plus ni moins – qui elle veut
et qui elle peut accueillir sur son territoire. Ensuite, deuxième principe, l'étranger
qui est accueilli légalement sur le territoire doit avoir, pour l'essentiel, les mêmes
droits économiques et sociaux que les Français.
Enfin, sauf situations humaines particulières, tout étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, autant que possible de
manière volontaire ou s'il le faut de manière contrainte. Rien de plus républicain
: la France est un Etat de droit et dans un Etat de droit, chacun doit en respecter
les règles.
Les esprits chagrins ou malintentionnés qui critiquent les principes de notre
politique dénoncent aussi leur application au cas par cas. Quel mauvais procès!
Depuis dix mois, je n'ai cessé de demander aux préfets, sur l'ensemble du
territoire national, que la situation individuelle de chaque personne étrangère
soit examinée de manière plus attentive. Dans l'immense majorité des cas,
aucune dimension – sanitaire, sociale, familiale, économique – n'est ignorée.
Lorsque j'ai personnellement connaissance de dysfonctionnements, je les
corrige. Le 18 janvier, j'ai ainsi demandé que soit régularisée la situation d'une
dame turque malade âgée de 89 ans. La semaine dernière, de même, j'ai demandé qu'une femme béninoise, veuve d'un Français, bénéficie d'un titre de
séjour.
En quoi cela est-il critiquable ? Voudrait-on que je ne régularise personne ou
que je régularise tout le monde ? Ceux qui dénoncent le refus des régularisations massives ne savent pas de quoi ils parlent. Ainsi, quand un éditorial du
Monde, le 8 avril, assure que "plusieurs pays européens – l'Espagne, l'Italie, la
Grande-Bretagne, les Pays-Bas – ont trouvé des solutions pour régulariser des
sans-papiers", je m'étonne de la légèreté de votre conjugaison tant le passé
composé n'est, en réalité, que de l'imparfait : ce sont précisément ces pays qui
ont aujourd'hui tous renoncé aux régularisations massives, trop conscients de
l'appel d'air qu'elles engendrent.
Ecoutez Giuliano Amato, ministre socialiste de l'intérieur du gouvernement
italien, le 5 juin 2007 : "Nous sommes tout à fait d'accord pour lutter contre les
régularisations généralisées."
Quant à ceux qui s'attaquent à "la politique du chiffre", ils redoutent peut-être
l'efficacité de notre action. Oui, notre politique est efficace. Elle porte ses fruits.
Pour la première fois depuis une génération, le nombre de clandestins a diminué
en France en 2007, connaissant même une baisse de 6 %. Au total, ce sont
près de 110 000 clandestins qui ont quitté la France depuis 2002.
Simultanément, nous luttons sans relâche contre les esclavagistes de notre
temps qui exploitent la misère des candidats à l'immigration clandestine : 1 564
employeurs de clandestins ont été interpellés en 2007, contre 1 077 en 2006,
soit une augmentation de 45 %. Quelque 96 filières ont été démantelées et 684
marchands de sommeil ont été arrêtés, soit une hausse de 15 %.
Que l'on se rassure : nous ne sommes pas des ayatollahs du chiffre ! Mais s'y
référer a le mérite de constituer un triple signal : un signal adressé à ceux qui,
arrivés légalement sur notre territoire, respectent nos règles et nos valeurs et
doivent se sentir protégés, un signal aussi à ceux qui seraient tentés de se
rendre en France de manière clandestine comme à ceux, réseaux et passeurs,
qui font de la misère humaine un juteux fonds de commerce.
S'agissant des centres de rétention administrative (CRA), je rappelle que les
premiers ont été ouverts en 1984, lorsque les socialistes et les communistes
étaient au pouvoir.
Les CRA existent aujourd'hui quasiment dans toute l'Europe et, s'ils n'existaient
pas, l'alternative serait la prison, comme c'est déjà le cas ailleurs dans le
monde. Faut-il rappeler que la rétention administrative peut s'interrompre à tout
moment si l'intéressé manifeste son désir de rentrer par lui-même dans son
pays d'origine, le cas échéant avec le bénéfice d'une aide au retour ?
J'ajoute que la personne retenue, qui séjourne en moyenne douzejours en CRA,
bénéficie de conditions de vie beaucoup plus libérales que celles d'un détenu :
droit de visite étendu, possibilité de téléphoner à l'extérieur, absence d'enfermement en cellule… De plus, mon ministère consacre cette année encore 3,88
millions d'euros pour financer la présence d'une association, la Cimade, au sein
des centres de rétention.
Le commissaire pour les droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas
Hammarberg, m'a d'ailleurs récemment fait part de sa satisfaction quant aux
conditions de rétention, qui sont parmi les meilleures d'Europe.
Enfin, certains fustigent une politique jugée trop répressive. Pourtant, dès ma
prise de fonctions, j'ai demandé expressément qu'il n'y ait pas de contrôle au
faciès. J'ai, par ailleurs, exigé qu'il n'y ait pas d'interpellation à la sortie des
écoles. Je ne suis pas dupe des amalgames que certains voudraient mettre en
scène. Quelle est cette méthode ignoble qui consiste à imputer la mort d'immigrés clandestins à la police alors que celle-ci était présente sur les lieux du
drame pour de tout autres raisons que la lutte contre l'immigration irrégulière?
Je pense à cette ressortissante chinoise qui s'est tuée en novembre 2007 alors
que des policiers étaient venus remettre une convocation judiciaire au marchand
de sommeil chez qui elle était hébergée. Je pense encore à ce jeune Malien qui
s'est jeté voilà plusieurs jours dans la Marne alors qu'il tentait de se soustraire à
un contrôle occasionné par la vérification d'un titre de transport. En suscitant la
confusion à partir de ces drames, les bien-pensants alimentent une psychose
que la seule exigence du respect de la loi ne justifie certes pas.
En devenant ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et
du développement solidaire dans le gouvernement de François Fillon, je savais
que ma tâche serait difficile. Ce nouveau ministère est sans doute l'un des plus
sensibles du gouvernement. Il est sensible parce que, plus que tout autre, il
touche à l'être humain, trace un destin commun et dessine l'avenir de notre
communauté nationale. Il affirme sa dimension européenne et sa volonté d'un
développement solidaire.
Je ne suis ni sourd ni aveugle. J'entends les critiques et lis les articles. Je partage l'émotion. Qui peut croire que sur un sujet aussi délicat, parce qu'il touche à
l'équilibre de notre société, il n'y ait que des certitudes et aucune interrogation ?
Pas un jour ne se passe sans que je me pose la question : notre action est-elle
juste ?
Chaque matin, je m'interroge et chaque soir, je repars avec la même conviction.
Au-delà des mots, de l'incantation et des postures collectives aussi généreuses
qu'elles n'entraînent aucune conséquence individuelle pour ceux qui pratiquent
l'insulte ad hominem, j'affirme que la nouvelle politique d'immigration de la
France, dont le président de la République est à l'initiative, est la seule possible
et responsable. Elle trouve sa cohérence dans sa triple vérité : elle est à la fois
nécessaire, efficace et équilibrée.
Brice Hortefeux, Ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale
et du codéveloppement.
Le Monde du 24 avril 2008
PS : LA GUERRE DES ELEPHANTEAUX
Dray, Moscovici, Bartolone, Cambadelis, Aubry, Lebranchu… : tous sont candidats, déclarés ou non, à la succession de Hollande. Objectif: faire barrage à
Royal et Delanoë. Combien seront-ils? «Au train où ça va, je pense qu’il serait
plus utile de demander à ceux qui ne sont pas candidats de lever la main », a
ironisé Laurent Fabius devant quelques proches. Aussitôt répétée, la formule a
fait le tour de la Rue de Solferino, siège du PS, où elle a fait rire – jaune.
Valeurs Actuelles du 18 avril 2008
INTERNET ET TELEPHONE :
COMMENT SOMMES-NOUS TRACES ?
Identifiés, repérés, le cas échéant, écoutés, nous pouvons tous l'être. À certaines conditions, dans un but précis et pour une durée limitée.
Téléphone. Notre opérateur stocke pendant un an nos données techniques
(nom, prénom, numéro de téléphone, adresse, date, heure des appels, durée
des appels et des textos, numéros de l'appelant et du destinataire, numéro de
carte bancaire...). Le but est d'identifier les personnes recherchées par la police
dans le cadre d'une enquête pénale. Les textos émis ou reçus par notre mobile
peuvent être transmis aux magistrats, officiers de police judiciaire et agents des
douanes qui en font la demande par réquisition dans le cadre d'une enquête
judiciaire.
Écoutes judiciaires. Des écoutes judiciaires, justifiées par la répression d'infractions pénales punies d'une peine de prison supérieure à deux ans, permettent
l'enregistrement des voix, la lecture des SMS et la géolocalisation des portables.
En 2006, 20 000 écoutes judiciaires ont été requises. C'est le juge d'instruction,
dans le cadre d'une commission rogatoire, ou le parquet, qui ordonne la mise en
place d'écoutes des conversations téléphoniques. Techniquement, les opérateurs procèdent aux interceptions et transfèrent, sans y avoir accès, les contenus à l'officier de police judiciaire requérant, lequel dresse un procès-verbal qu'il
met à disposition du juge. Pour réguler le système et assurer la confidentialité
du transport des données, la place Vendôme se dotera bientôt d'une "plateforme nationale des interceptions judiciaires" (prévue pour 2009). L'objectif est
de maîtriser les frais de justice générés par les écoutes judiciaires, cette fonction
étant assurée par la Délégation aux interceptions judiciaires placée au sein du
secrétaire général du ministère de la Justice. La plate-forme servira de vecteur
technique et d'authentification des réquisitions adressées par les officiers de
police judiciaire aux opérateurs de communications électroniques et aux fournisseurs d'accès Internet.
Internet. Notre fournisseur d'accès à Internet stocke pendant un an nos données
de connexions techniques (adresses IP, mails et postales, adresses des pages
consultées, mots de passe...). L'objectif est d'identifier les personnes recherchées dans le cadre d'infractions pénales. Le FAI ne conserve pas le contenu
des pages Web consultées, la teneur des e-mails envoyés et le nom des pièces
jointes à un courriel, sauf si un juge le lui demande dans le cadre d'une infraction pénale. Les fournisseurs d'hébergement et fournisseurs d'accès à Internet
doivent conserver les données permettant l'identification des personnes ayant
contribué à la création de contenus mis en ligne : blogs, pages personnelles,
annonces sur un site de vente aux enchères... Par ailleurs, certains organismes
tels que les banques, organismes sociaux, services fiscaux, entreprises de
transport, compagnies d'assurance, etc., peuvent être amenés à communiquer
les données qu'ils détiennent aux agents des services de police et de gendarmerie habilités à cet effet.
Prévention du terrorisme. Des "interceptions de sécurité" peuvent être mises en
place dans le cadre de la prévention du terrorisme, de la sécurité nationale, de
la criminalité organisée et de la sauvegarde du potentiel économique et scientifique de la France. Elles sont réalisées par le Groupement interministériel de
contrôle après autorisation de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (la CNCIS est une autorité indépendante rattachée aux
services du Premier ministre). Environ 6 000 interceptions sont effectuées
chaque année. Dans un but de prévention, toujours, les services de renseignement peuvent obtenir les numéros de téléphone, adresses e-mails, factures
détaillées (appels entrants et sortants), lieux d'où ont été passés les appels
téléphoniques et dossiers concernant la souscription d'un abonnement (numéro
de carte bancaire...), à la condition d'y avoir été préalablement autorisés par une
"personnalité qualifiée", autorité indépendante placée sous le contrôle de la
CNCIS - actuellement, François Jaspart, inspecteur général de la police nationale. Les contenus des courriels, conversations téléphoniques, pages Web
interrogées peuvent être consultés uniquement dans le cadre de la prévention
d'actes de terrorisme et ne peuvent être obtenus qu'avec l'autorisation de la
CNCIS.
Profilage. De nombreuses informations personnelles (requête, cookies, etc.)
sont stockées par les FAI, fournisseurs d'hébergement, moteurs de recherche,
etc., dans le but de profiler leurs offres publicitaires. Le temps de conservation
de ces données varie selon l'opérateur (AOL et Yahoo! les conservent 13 mois),
en moyenne, de 6 à 24 mois. Dans son dernier rapport (avril 2008), le G29, qui
regroupe l'ensemble des Cnil européennes, a fixé un délai maximum de 6 mois.
Si, par exemple, Google souhaite recouper ses données avec celles de YouTube, il devra solliciter l'autorisation des internautes. Enfin, tous les moteurs
devront permettre l'accès des internautes au traitement qu'ils font de leurs
données.
Le Point.fr du 24 avril 2008
LES POLICES MUNICIPALES BIENTOT AUTORISEES
A UTILISER LE TASER
Selon M. Bauer, qui présidait un colloque du Haut comité français pour la défense civile (HCFDC) sur l'armement non létal, un décret va ouvrir prochainement aux polices municipales le droit à l'utilisation de PIE, "le processus" étant
selon lui "très avancé et en voie de finalisation". M. Bauer a toutefois indiqué
que les policiers municipaux devraient avoir les mêmes obligations, en matière
de formation notamment, que les policiers et les gendarmes qui utilisent déjà
cette arme, réitérant à cette occasion son opposition à l'octroi d'armes à feu aux
policiers municipaux. Si les armes dites non létales se présentent sous diverses
formes (gaz paralysant, flashball, ondes magnétiques ou autre faisceaux lasers),
c'est l'arme électrique et le Taser en particulier qui a été au centre des discussions.
D'emblée Gérald Kierzek, de la fédération urgence anesthésie, réanimateur
SMUR à l'Hôtel Dieu à Paris, a indiqué "qu'aucun trouble du rythme cardiaque
n'a été démontré après utilisation du Taser" sur une personne. Concernant la
polémique sur des cas de décès aux Etats-Unis et au Canada, le médecin a
rappelé que ces personnes n'étaient pas décédées sur le coup. Or, "si le Taser
avait provoqué une fibrillation ventriculaire, le décès aurait été immédiat". Pour
lui, les complications viennent plutôt de l'endroit où les dards de l'arme ont été
plantés, ainsi que des blessures occasionnées par leur retrait, de brûlures
lorsque l'appareil est employé en contact direct avec la peau, ou de chutes.
Alain Bauer a appelé a éviter la banalisation "des armes non létales" qui sont,
selon lui, "l'avant-dernier recours", souhaitant que comme dans la police nationale le système Taser soit couplé à un dispositif vidéo. Il a enfin réclamé l'interdiction de vente absolue de certains dispositifs actuellement en vente libre
délivrant des décharges électriques beaucoup plus importantes et pouvant être
mortelles. Le Taser X-26 envoie jusqu'à 10 mètres deux dards sur la personne
visée, lui administrant une décharge de 50.000 volts avec une intensité de 2
milliampères agissant sur son système nerveux et le tétanisant quelques secondes, le temps de le maîtriser.
AFP du 16 avril 2008
UN AVOCAT POURSUIVI ET CONDAMNE POUR VIOLATION DU
SECRET PROFESSIONNEL
Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a condamné Me Mohamed Sehrane, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis, à deux ans de prison
dont 18 mois avec sursis, et une interdiction définitive d'exercer. Avocat de l'un
des accusés dans un dossier d'enlèvement et séquestration, Me Sehrane avait
révélé à son ami d'enfance, également impliqué, puis condamné, mais qui
n'avait alors pas été entendu, des éléments issus d'une confrontation, «sachant
très bien quelles pouvaient être les conséquences quant au dépérissement des
preuves ou au risque de concertation», précise le réquisitoire.
Le Parisien du 18 avril 2008
LES PROPOS DE LE PEN
«N'ENGAGENT PAS LE FRONT NATIONAL»
Le Pen ne veut plus forcément dire FN. Louis Aliot, secrétaire général du Front
national, a précisé que les propos de Jean Marie Le Pen sur la seconde guerre
mondiale «n'engagent pas» le parti. Le leader du FN a suscité un tollé et s'est
attiré des menaces de nouvelles poursuites judiciaires en qualifiant à nouveau
les chambres à gaz de « détail de l’’histoire de la Seconde Guerre mondiale »,
dans un entretien au magazine «Bretons». «Ces propos ne constituent en
aucun cas une ligne politique», écrit Louis Aliot. Au-delà de la «polémique dans
le landerneau politico-médiatique», les déclarations de Jean-Marie Le Pen ont
semé «un certain trouble dans nos rangs militants», ajoute ce proche de Marine
Le Pen, qui avait remplacé Carl Lang au poste de secrétaire général du FN en
octobre 2005. Selon lui, toutes les réactions prouvent que ce sujet «divise d'une
manière très importante notre famille politique et sert d'épouvantail à une grande
majorité de Français». (… ) Le sujet de la seconde guerre mondiale «ne constitue pas pour nous une ligne de fracture», précise-t-il cependant, soulignant que
«cela n'enlève rien à la confiance, l'estime, la considération et le respect que
nous portons à Jean-Marie Le Pen».
20 Minutes du 28 avril 2008
L'ESCALADE DE LA VIOLENCE
Pour la première fois à Toulouse de façon aussi frontale, des policiers - trois
fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC) du Mirail - ont été pris à partie
par un groupe d'une vingtaine de personnes. Peu avant 2 heures du matin, ces
assaillants ne se sont pas contentés, si on peut dire, de caillasser les forces de
l'ordre à distance. Armés de barres de fer et de divers projectiles, ils ont attendu
les policiers de pied ferme alors que les fonctionnaires ramenaient vers leur
véhicule un incendiaire qu'ils venaient d'interpeller. Les policiers ont subi un
déchaînement de violence. « Ils nous ont donné l'assaut quatre fois », témoigne
l'un d'eux. Les trois policiers ont été blessés. L'un d'eux a reçu une brique jetée
en pleine figure. « À terre, le policier a cru son dernier moment arrivé. Ses
collègues l'ont traîné dans la voiture. Ils criaient : arrêtez, on va tirer ! Deux
minutes plus tard, après les flash-balls et les lacrymogènes, ils étaient obligés
d'utiliser leur arme. » rapporte un officier.
Outre le jeune homme soupçonné d'avoir incendié une voiture, trois jeunes
d'une vingtaine d'années ont été arrêtés Et un cinquième le lendemain matin.
Pendant leur garde à vue, tous ont nié les faits mais aussi leur simple présence
sur les lieux. Les policiers de la BAC les ont pourtant bien reconnus. Mieux, à
force d'arpenter le quartier, ces derniers savaient à qui ils avaient affaire. Les
cinq jeunes présentés au palais de justice ont été écroués.
La Dépêche du midi du 23 avril 2008
HEMORRAGIE DE JEUNES MILITANTS A L’UMP
Roger Karoutchi a tiré le 29 mars dernier la sonnette d’alarme à propos de
l’hémorragie de militants qui touche l’UMP. Selon le ministre, seulement 10%
des Jeunes Populaires, le mouvement des sarkozystes de moins de 30 ans, ont
repris leur carte d’adhérent en 2008. C’était au siège de l’UMP, rue de la Boétie
à Paris, lors d’un débat sur l’engagement des jeunes en politique. Une centaine
de personnes assistaient à cette rencontre.
Bakchich.info du 30 avril 2008
PCF : LA SCOUMOUNE
Du muguet, qui devait être vendu pour la fête du Travail, a été dérobé dans la
nuit dans le local de la section du Parti communiste à Alfortville (Val-de-Marne).
Une ou plusieurs personnes se seraient introduites dans le local en pénétrant
par effraction par les caves de l'immeuble. «Ils ont volé près des trois quarts de
la marchandise, il y avait pour 3.000 euros de muguet et nous n'avons pu en
vendre que pour 1.200 euros», s'est lamenté le secrétaire de la section du PCF
d'Alfortville, qui a précisé que ce local avait déjà été cambriolé neuf mois plus
tôt. Les auteurs du délit sont «des gens qui connaissent ces HLM et qui savent
qu'on (le PCF) vend du muguet tous les ans», a-t-il ajouté, excluant toute motivation politique de la part des malfaiteurs.
Le Parisien du 2 mai 2008
MIL-VIGILANCE N° 5/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 6/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LETTRE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
ADRESSEE AUX MILITAIRES FRANÇAIS
Dès ma prise de fonction et comme je m’y étais engagé, j’ai lancé une réflexion
très large sur notre stratégie de défense et de sécurité nationale pour les quinze
ans à venir. Il s’agit d’identifier les capacités que nous devons détenir pour
assurer la sécurité des Français, défendre nos intérêts stratégiques, respecter
nos alliances et assumer nos responsabilités internationales. C’est la première
des missions du Président de la République et Chef des armées.
Ces impératifs sont à l’origine de votre engagement au service de la Nation. Ils
ont une traduction concrète sur votre métier, sur la façon dont vous l’exercez et
sur votre vie quotidienne.
Parce que vous êtes les premiers concernés, il m’a semblé important de
m’adresser personnellement et directement à vous pour expliquer la démarche
de modernisation que nous avons entreprise.
Un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale est sur le point
d’être adopté. J’ai confié la responsabilité de ces travaux à une commission
pluraliste réunissant des personnalités de tous horizons professionnels et politiques, y compris bien sûr des armées.
Les conclusions de ces travaux décrivent un monde qui a profondément évolué
sous l’effet de la mondialisation. Un monde pas nécessairement plus dangereux
mais un monde plus incertain dans lequel des armées modernes, polyvalentes,
équipées et entraînées sont une garantie indispensable pour la France. Un
monde dans lequel l’Europe de la défense doit affirmer ses ambitions. Un
monde dans lequel la séparation traditionnelle entre sécurité intérieure et sécurité extérieure s’est estompée. Nous devons donc désormais avoir une vision
plus globale de notre sécurité.
Pour tenir compte de ce nouveau contexte, nous devons poursuivre les efforts
d’adaptation de nos armées. Une réforme de grande ampleur sera mise en
œ uvre. Le ministère de la défense, comme tous les autres ministères, s’est
lancé dans une révision générale de son organisation et de son fonctionnement.
Il s’agit d’améliorer l’efficacité de chaque ministère en utilisant mieux les moyens
dont il dispose. Cette réforme se traduira, pour la défense, par le regroupement
de nos bases et de nos régiments, par des économies sur le soutien et par des
réductions d’effectifs. Ces marges de manœ uvre permettront de satisfaire
l’objectif prioritaire : l’équipement et la protection des forces en opérations. Elles
renforceront nos capacités opérationnelles.
Cette réforme a été longtemps repoussée. J’ai la certitude qu’elle est porteuse
d’une grande ambition pour nos armées. Je veux la mettre en œ uvre et c’est
pourquoi j’ai déjà décidé que les économies dégagées seront intégralement
réinvesties dans la défense, d’une part au profit de la condition du personnel,
d’autre part dans la modernisation et le renouvellement de vos équipements. Le
budget de la défense ne baissera pas.
Le temps pris pour mener ces travaux est le gage du sérieux avec lequel ils ont
été conduits. Tous les aspects de cette réforme et de ses conséquences ont été
approfondis : les hypothèses d’engagement et la localisation probable de ces
engagements, les capacités dont nous devons nous doter, notre ambition pour
l’Union européenne comme notre place au sein de l’OTAN, la place de chaque
catégorie de personnel dans la défense comme celle des armées dans la Nation.
Le 17 juin, je présenterai à trois mille d’entre vous les grandes décisions que
j’aurai prises pour notre stratégie de défense et de sécurité nationale pour les
quinze ans à venir. Compte tenu de l’importance de la réforme qui sera engagée, qui exigera la mobilisation de chacun, il me semble utile que vous puissiez
également suivre cette intervention qui sera retransmise dans les médias.
Début juillet, vous serez informés des modalités de mise en œ uvre de mes
décisions, qu’il s’agisse du format des armées, des matériels dont elles seront
dotées, de l’implantation de leurs unités et des indispensables mesures
d’accompagnement de cette réforme. Je fais confiance à Hervé Morin pour la
mener.
En la matière, le ministère de la défense s’est toujours comporté de façon
exemplaire. L’efficacité dont vous avez fait preuve pour conduire la professionnalisation en témoigne. Je vous fixe un nouvel objectif, celui de parachever la
réforme de 1997 et d’adapter notre défense au XXIème siècle. J’ai conscience
que cette nouvelle étape est ambitieuse et qu’elle sera exigeante. Elle sera
aussi exigeante pour les Français, qui continueront de consentir un effort budgétaire considérable pour leur défense. Mais elle est nécessaire pour que la
France conserve un outil de défense et de sécurité nationale à la hauteur de ses
ambitions et du devoir qu’elle a d’assurer la sécurité de tous les Français.
Que ce soit en France ou sur des théâtres d’opérations, j’ai déjà rencontré un
grand nombre d’entre vous. Je sais le sens de l’intérêt général et la discipline
intellectuelle qui vous animent. Je sais la fierté que vous avez de servir votre
pays. J’ai vu la volonté que vous aviez de conduire à leur terme les missions qui
vous sont confiées. Vous avez toute ma confiance. J’ai la certitude qu’ensemble,
nous saurons relever ce nouveau défi.
Nicolas SARKOZY – 30 mai 2008
DEFENSE :
"IL EST URGENT DE PENSER LA GUERRE AUTREMENT"
Où en est la réflexion sur le rôle que doit jouer la France dans le monde ?
La prise de conscience d'une évolution de l'environnement international s'effectue en France avec retard parce que, situés au bout de la péninsule indo-européenne, nous nous sentons globalement en sécurité. Les Français ont de plus
en plus de mal à faire le rapport entre l'effort de défense et leur propre sécurité,
qui leur paraît un acquis. Le revers de la médaille du succès de l'Europe, c'est
que les générations actuelles ne réalisent pas que si nous vivons dans cette
situation de sécurité, c'est parce que nous avons réussi à écarter la menace par
la défense. Je crois que si nous ne nous occupons pas davantage de défense,
cette bulle artificielle de sécurité va éclater. Le risque sera alors que nous
soyons devenus incapables d'assurer nous-mêmes notre propre sécurité.
Faut-il pour autant tomber dans un discours alarmiste sur les risques ?
Non, bien sûr, mais on ne peut ignorer un double phénomène : premièrement, la
violence se répand dans le monde, les crises et les affrontements armés, même
s'ils sont à plus petite échelle, se multiplient. Deuxièmement, les dépenses de
défense s'accroissent partout, sauf en Europe. Il y a une espèce d'autisme
européen, qui ferme les yeux devant l'évolution guerrière du monde. Il y a un
autre phénomène, les armées européennes sont dans leur majorité des armées
professionnelles, et ce qu'on avait pu craindre en 1996 s'est produit : les Français sont moins intéressés par les problèmes de défense depuis que leur armée
a été professionnalisée, et le lien entre l'armée et la nation s'est fragilisé.
Dans votre livre La Guerre probable, vous dites que les armées ont de plus
en plus pour mission de rétablir les "contrats sociaux"...
Nous devons prendre conscience que nous sommes sortis de la parenthèse du
XXe siècle, au cours de laquelle il y avait une sorte d'équivalence entre l'efficacité militaire et la destruction. Or c'est une dérive : à l'époque de la conquête
coloniale, nos grands anciens, comme les maréchaux Lyautey et Gallieni,
savaient que l'important n'était pas de détruire, mais bien de construire avec les
élites locales le nouveau cadre politique leur permettant de remplir leur mission.
Si les soldats doivent assumer un rôle humanitaire, ne doivent-ils pas
recevoir une formation différente de leur formation traditionnelle ?
Cela demande surtout une formation complémentaire. La guerre n'abandonne
jamais un espace qu'elle a conquis : cela veut dire que nous ne devons pas
abandonner les formes de guerre que nous savons faire, parce qu'elles peuvent
revenir. Nous devons former et entraîner nos soldats pour les guerres conventionnelles "d'hier", et en même temps pour les guerres nouvelles. Par ailleurs,
nous autres soldats savons bien qu'il n'y a pas de "soldats-humanitaires", il n'y a
que des soldats, avec une mission. C'est ce que, sur le terrain, on appelle le
"paradigme de la réversibilité" : il faut être capables d'utiliser nos armes avec la
plus grande violence, et, en même temps, de porter secours aux populations
civiles.
En Irak, les soldats américains ont eu bien du mal à s'adapter à cette
"réversibilité"...
Le conflit irakien marque un tournant dans la compréhension occidentale, notamment américaine, de la guerre. Les Américains ont fait considérablement
évoluer leur doctrine stratégique depuis leurs difficultés en Irak. Ils ne se préoccupaient pas du "day after", de l'après-guerre, parce qu'il s'agissait avant tout de
vaincre. Il y a eu aussi cette très dangereuse interprétation américaine de la
"révolution dans les affaires militaires", selon laquelle la technologie pouvait
directement produire des résultats politiques. Nous savons que c'est faux,
comme les exemples de l'Irak, de l'Afghanistan ou du Liban le montrent : la
technologie ne produit pas d'effet politique. Ce qui est mort aussi en Irak, c'est
l'idée qu'il y avait des victoires militaires rapides qui pouvaient conduire à des
résultats durables. Nous avons compris que le résultat militaire ne conduit plus
directement au résultat stratégique. Parce que l'Amérique est la puissance
dominante, nous avons suivi ce courant de pensée. Mais les difficultés que
rencontrent aujourd'hui les armées occidentales montrent bien qu'il est urgent
désormais de penser la guerre autrement.
Les opinions occidentales sont-elles prêtes à accepter l'idée que leur
tranquillité dépend de guerres qui se déroulent dans l'Hindu Kuch ?
C'est la difficulté. Il appartient aux politiques et aux stratèges de marteler qu'il
existe un lien fort entre ce que j'appellerai nos "batailles de l'avant" et notre
sécurité intérieure. Hier, c'était assez facile, puisque l'adversaire était juste de
l'autre côté des frontières. Aujourd'hui, les théâtres où nous devons intervenir
sont loin du territoire national. Les Français doivent comprendre qu'il est bien
plus aisé d'éradiquer les sources de violence à l'étranger que d'essayer de
combattre celle-ci dans nos rues, nos quartiers et nos villes, si nous la laissons
parvenir jusqu'à nous.
Vous n'êtes pas très éloigné de la conception américaine qui consiste à
projeter la sécurité des Etats-Unis à travers le monde. Est-ce une sorte de
"droit d'ingérence sécuritaire" ?
C'est une question de fond, car on voit bien que la limite est difficile à trouver.
Quel est notre droit à intervenir ? Je crois à la "prévention active", qui empêche
la violence de se répandre. Et puis, par rapport à la morale du monde, la prévention est plus défendable que l'action répressive. Quant à la légitimité, c'est
une question qui est davantage d'ordre moral : quand a-t-on le droit d'intervenir
sachant que, dans un premier temps, l'intervention veut dire plus de violence, de
morts et de destructions ? Ce que disait saint Thomas d'Aquin est toujours vrai :
on a le droit d'intervenir si on est à peu près persuadé, en son âme et conscience, que le bien à venir est supérieur au mal passager que l'on va créer.
C'est la "guerre juste" ?
Non, je crois que le concept de "guerre juste" est dangereux, parce qu'elle
suppose une dissymétrie morale entre celui qui intervient et son adversaire.
Cette dissymétrie est porteuse du pire. Les guerres conduites pour des buts
moraux deviennent rapidement des guerres absolues utilisant des moyens
absolus. Mais c'est vrai que, dans la culture stratégique américaine, la notion de
"guerre juste" est fondamentale. Ce n'est pas étonnant, parce que les Etats-Unis
sont une nation foncièrement "morale", le droit d'intervention y étant d'abord
moral avant d'être politique. Les puissances européennes, davantage habituées
aux querelles de voisinage, ont des perceptions plus "politiques" que "morales".
La multiplication des crises entraîne un accroissement des opérations
extérieures. C'est le moment où, en France, on s'oriente vers une réduction des effectifs. Est-ce cohérent ?
Je ne pourrais pas comprendre qu'on affiche une ambition pour la France et
qu'en même temps nous ne donnions pas l'exemple en ne maintenant pas notre
effort de défense. La voix de la France, en Europe en particulier, ne sera entendue que si elle montre l'exemple. Si, à la fin du Livre blanc sur la défense et la
sécurité nationale, les capacités d'action militaire se trouvaient fortement réduites, de quel droit la France pourrait-elle exhorter ses partenaires à s'engager
avec elle dans une défense atlantique et européenne renforcée et restructurée ?
Que demandent l'OTAN et les Américains à la France en Afghanistan ? Pas des
gadgets électroniques, mais des troupes sur le terrain, c'est-à-dire de prendre
une part du risque humain et du risque politique, au profit de l'effort commun.
Que vaut le siège de la France de membre permanent du Conseil de sécurité
des Nations unies ? Hier, cela se mesurait essentiellement par le poids nucléaire stratégique, parce que le feu nucléaire était la mesure du poids politique.
Aujourd'hui, ce qui compte, c'est la capacité d'efficacité politique des nations,
donc celle de pouvoir déployer rapidement des troupes efficaces sur le terrain,
là où se règlent les crises. Il faut prendre garde aux effets de seuil. Si les effectifs diminuent en deçà d'un certain seuil, on devient vite une armée de deuxième
rang.
Les militaires sont inquiets à propos du Livre blanc : ils ont le sentiment
que c'est un exercice piloté depuis l'Elysée, sans véritable débat...
On aurait pu imaginer que les militaires seraient davantage représentés à la
commission du Livre blanc. Je ne peux, d'autre part, que constater qu'il n'y a pas
véritablement de débat en France sur ce sujet. Or la démocratie appelle un tel
débat. Une réforme de ce type doit reposer sur une vision. La vision gaullienne
des années 1960, c'était l'indépendance et la dissuasion, l'une étant la condition
de l'autre. En 1994, lors du précédent Livre blanc, la vision était celle de la
professionnalisation et de la projection des forces.
Aujourd'hui, on voit moins se dessiner une telle vision d'ensemble. J'espère
qu'elle va se manifester, parce que, s'il n'y a pas de vision globale, nous aurons
de grandes difficultés à faire adhérer la population française et les armées au
modèle d'armée rénové qui va émerger du Livre blanc. On risque même d'avoir
une réaction négative de la communauté militaire, avec le risque d'une politisation d'une institution qui y a jusqu'à présent échappé.
Vincent Desportes, commandant du Centre de doctrine d'emploi des forces
(CDEF) du ministère de la défense
Le Monde du 27 avril 2008
LA FRANCE VEUT VENDRE LE TIERS DE SES CHARS LECLERC
Dans la plus grande discrétion, la France cherche à vendre cent vingt chars
Leclerc à un pays étranger. La nouveauté, c'est qu'il ne s'agit pas de chars qui
seraient fabriqués par leur constructeur, la société Nexter (ex-Giat Industries),
mais bien de chars en dotation dans l'armée française. Celle-ci comptant 350
Leclerc en ligne (c'est-à-dire dans son inventaire, aptes au combat), c'est bien le
tiers du parc national de chars de bataille dont le gouvernement veut se séparer.
Les engins d'occasion seraient remotorisés par une société allemande, et mis
au standard SX (avec caméra thermique et climatisation, entre autres). (… ) De
bons connaisseurs du dossier ont motivé les raisons qui, à leurs yeux, justifient
la cession de bijoux de famille ; elles ne sont autres que celles exprimées le 11
septembre 2007 par le ministre de la Défense Hervé Morin : "On se rend compte
aujourd'hui que quatre cents chars Leclerc ne représentent pas nécessairement
l'équipement prioritaire pour nos armées." En conformité avec ce jugement, les
opérations de vente sont donc lancées. Pourtant, ce ne sont pas précisément
des motivations "stratégiques" qui sont mises en avant par les promoteurs du
dossier, mais, plus prosaïquement, des questions financières. Alors que l'armée
de Terre dispose chaque année de 558 millions d'euros pour l'entretien et le
"maintien en condition opérationnelle" (MCO) de l'ensemble de ses matériels du Famas à l'hélicoptère de combat - les seuls chars Leclerc consomment bon
an mal an entre le quart et le tiers de ce budget ! Selon des sources connaissant
parfaitement cette affaire, les quinze chars Leclerc déployés au Sud-Liban
depuis 2006 grappilleraient, à eux seuls, la moitié des crédits affectés au MCO
du char de bataille français. Les arguments des "cavaliers" - les militaires de
l'arme blindée-cavalerie - en faveur du char lourd, et de son maintien dans
l'arsenal français, sont connus : dans un environnement de combat "pollué" par
toutes sortes de munitions, seuls les chars de bataille peuvent résister. Même si
le sort réservé par le Hezbollah aux chars israéliens Merkava (plusieurs dizaines
ont été détruits à l'été 2006) ne milite pas précisément en faveur de cet argument. En France, de toute façon, c'est l'argument budgétaire qui est mis en
avant... À l'été prochain, l'armée de Terre procédera à la mise en oeuvre d'une
nouvelle politique d'emploi de ses matériels. Quels qu'ils soient, ils seront tous
placés dans l'une des quatre catégories suivantes : parc d'entraînement, pour
les camps et les écoles ; parc permanent, affecté dans les unités ; parc d'alerte,
disponible immédiatement pour une opération à l'étranger ; parc de gestion, les
matériels étant dans ce cas soit mis en réserve sous cocon, soit envoyés en
usine pour une reconfiguration. Concernant les Leclerc, 89 seront affectés à
l'entraînement ; 117 au parc permanent ; 15 au parc d'alerte ; 175 au parc de
gestion. Les cent vingt chars proposés à la vente devraient être pris sur ce
dernier parc "de gestion", si les intentions actuelles du gouvernement sont
confirmées.
Le Point.fr du 28 avril 2008
BOURGES : DES ARMES SAISIES CHAQUE JOUR AU TRIBUNAL
Depuis que l’intérieur du palais de justice est contrôlé grâce à un portique de
sécurité, installé il y a deux mois, des armes sont saisies chaque jour : couteau,
poing américain, hachoir de boucher … Cette surveillance rassure donc le
personnel, qui frissonne rétrospectivement des risques encourus par le passé.
Le Berry Républicain du 11 décembre 2007
LE FN S’ENFONCE
Toutes les conditions étaient réunies pour que le Front national remonte la
pente : déclin de Nicolas Sarkozy dans les sondages, grogne sur le pouvoir
d’achat, scandale de l’UIMM… En chute libre depuis 2007, le FN confirme sa
perte d’influence à chaque scrutin. Malgré les clairons de Jean-Marie et Marine
Le Pen, le parti d’extrême droite peut se maintenir au second tour dans seulement 13 villes de plus de 10.000 habitants, pour 41 en 2001 – et plus de 100 en
1995… C’est le cas à Cluses (Haute-Savoie), à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et à Noyon (Oise). Dans ces cités, les résultats se révèlent très inférieurs
aux précédentes consultations. L’unique espoir du FN résidait dans le succès de
Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : elle est nettement distancée
par le maire sortant, le divers gauche Gérard Dalongeville. « Ce n’est pas un
succès, mais c’est quand même très remarquable », a estimé son père. Doux
euphémisme…
L’Express du 13 mars 2008
LA FRAUDE FISCALE SE PORTE BIEN
Entre 42 et 51 milliards d'euros : tel serait le montant de la fraude fiscale en
France. Une somme à comparer avec le déficit public, évalué à 50,3 milliards.
Impôts sur les sociétés, escroquerie à la TVA ou dissimulation des revenus…
Les fraudeurs ne manquent pas d'idées.
La Dépêche du Midi du 16 avril 2008
PALMARES
A la veille du premier tour des municipales, Nicolas Sarkozy s’est fait communiquer le tableau des déplacements des personnalités UMP. Il a ainsi pu observer
que le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, avait
effectué le plus de visites (essentiellement en Ile-de-France), devant le ministre
du Travail, Xavier Bertrand.
L’Express du 13 mars 2008
PS : L’APPEL AUX VOLONTAIRES
La fédération des Landes du Parti socialiste lance un appel aux volontaires pour
assurer le service d’ordre du meeting national de Ségolène Royal, le 1 er mars à
Mont-de-Marsan.
Sud-Ouest du 21 février 2007
LA DIRECTION DE LA LCR LICENCIE SON PRINCIPAL OPPOSANT
La direction nationale de la LCR ne supporte plus les critiques trop fortes de ses
opposants. Lors de sa dernière réunion plénière elle a décidé de "dépermanentiser" son principal opposant, Christian Picquet. En clair, de le licencier après
vingt-huit ans de service. (… ) Le texte sanctionnant le dissident explique qu'il
"n'est plus permanent de la LCR" et que cette "décision politique" prend effet
immédiatement.
Sylvia Zappi - Le Monde du 28 mars 2008
"L'UMP RESSEMBLE A UNE ARMEE MEXICAINE"
« L'UMP ressemble désormais à une armée mexicaine, sans véritable chef. (… )
L'UMP s'est étiolée, a perdu sa dimension populaire. Ce n'est pas bon signe que
tant de candidats aient évité de mettre le logo de l'UMP sur leurs affiches. (… ).
Je note simplement que son discours officiel reste le même après ces élections
municipales qu'avant. Je ne l'entends pas se remettre en cause, encore moins
entamer la moindre autocritique. Je m'interroge sur ce que comprennent nos
électeurs. A force de devenir un machin snob, l'UMP n'est plus audible. Ses
messages sont confus, brouillés. »
Christian Estrosi, maire UMP de Nice – Le Journal du dimanche du 30 mars
2008
MIL-VIGILANCE N° 6/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 7/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
INTERESSEMENT :
L'OFFENSIVE GAULLISTE DE NICOLAS SARKOZY
La polémique tombe à pic. Alors que les socialistes Ségolène Royal et Bertrand
Delanoë se déchirent dans une querelle de mots sur la compatibilité du socialisme et du libéralisme, Nicolas Sarkozy entame sa semaine par une contreoffensive sociale, en proposant la rénovation de deux ordonnances emblématiques du gaullisme : celle de 1959 sur l'intéressement (facultatif) et celle de 1967
sur la participation (obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés et
déterminée par une formule fixe).
Il s'agissait à l'époque de dépasser l'opposition capital travail, en associant les
salariés à la bonne marche et aux bénéfices de l'entreprise. "Je souscris à cette
vision non pas antagoniste mais réconciliée, harmonieuse et efficace du lien
entre le travail et le capital", a déclaré le chef de l'Etat, après avoir cité le général de Gaulle, dans la foulée d'une visite aux salariés de Poclain (machinesoutils hydrauliques), à Verberie (Oise). Selon M. Sarkozy, la réforme doit permettre de doubler d'ici quatre ans les sommes versées chaque année au titre de
l'intéressement. Pour la dernière année du quinquennat, les salariés bénéficieraient de 6 milliards d'euros supplémentaires. Le second objectif est de forcer
les chefs d'entreprises à négocier avec les syndicats et leurs salariés, y compris
dans les PME où la participation n'est pas obligatoire et où l'intéressement ne
concerne qu'un salarié sur dix.
Pour cela, M. Sarkozy entend manier la carotte et le bâton. La carotte, c'est
l'incitation fiscale. Les entreprises qui signeront un accord d'intéressement
auront un crédit d'impôt égal à 20 % des sommes versées. Un projet de loi sera
présenté en conseil des ministres avant la fin juillet, puis voté à l'automne au
Parlement, pour être applicable début 2009. Le bâton, c'est une seconde loi,
couperet, prévue pour 2010 : les PME qui n'auront pas signé d'accord seront
contraintes d'associer leurs salariés à leurs bénéfices, selon une formule à
déterminer. "L'autre branche de l'alternative est claire : une disposition obligatoire, si cela ne marche pas", a prévenu le chef de l'Etat.
Cette méthode avait été employée par la socialiste Martine Aubry sur les 35
heures, une seconde loi de janvier 2000 les ayant rendues obligatoires pour les
entreprises n'ayant pas conclu d'accord suite à la loi de juin 1998.
Les salariés pourront disposer immédiatement des sommes, mais paieront alors
l'impôt sur le revenu. Ils en seront exonérés s'ils n'y touchent pas pendant cinq
ans. Il est possible que l'intéressement continue d'être considéré comme un outil
d'épargne. Les accords risquent alors de se conclure au détriment des hausses
salariales et de ne pas résoudre le problème immédiat de pouvoir d'achat.
M. Sarkozy a donc annoncé deux menaces pour inciter les chefs d'entreprises à
lâcher du pouvoir d'achat : celles qui n'ouvriront pas chaque année des négociations salariales, comme la loi les y oblige, se verront supprimer 10 % des
allégements de charges dont elles bénéficient, notamment depuis la loi sur les
35 heures. Ensuite, les entreprises membres de branches professionnelles qui
ont des minima salariaux en dessous du smic se verront supprimer une partie
de leurs allégements si elles ne revoient pas à la hausse leur grille. La mesure
ne vise pas les salariés au plus bas de l'échelle – le smic est obligatoire – , mais
est censée pousser à la hausse l'ensemble des salaires des branches et éviter
une smicardisation de l'économie.
Le chef de l'Etat a également annoncé la création d'un comité d'experts chargé
de donner son avis sur la hausse du smic, qui interviendra, à compter de 2010
le 1er janvier au lieu du 1er juillet. L'enjeu est de mettre fin aux "coups de
pouce" politiques au smic, qui concerne un salarié sur sept. Selon M. Sarkozy,
ce système est "déresponsabilisant", les partenaires sociaux se sentant "exonérés de négocier sur les salaires de manière dynamique".
La visite dans l'Oise s'inscrit dans une tentative de reconquête de l'opinion. M.
Sarkozy estime qu'il s'est fait "enfoncer" sur le paquet fiscal de l'été 2007, qui
comportait la défiscalisation des heures supplémentaires mais a été perçu
comme un cadeau aux riches (bouclier fiscal, droits de succession, etc.). Il
espère éviter ces déboires en "vendant" lui-même les mesures sur le pouvoir
d'achat : participation et renforcement de la concurrence dans le commerce.
Le Monde du 27 mai 2008
BESANCENOT, CAUCHEMAR DU PS
Les ambitions de Besancenot agacent sérieusement les caciques du PS. Dans
le baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine, sa cote d’avenir dépasse les
35 % depuis un an. Il occupe même la quatrième place des personnalités les
plus populaires à gauche, derrière Delanoë, Royal, Aubry, et à égalité avec
Strauss-Kahn. Il y a aussi ce sondage CSA pour Marianne qui lui donnait 7%
d’intentions de vote à la présidentielle, en février dernier.La prochaine est loin,
certes, mais Besancenot a déjà fait 4% en 2007, soit 1,5 million de voix…
Il y a, enfin, son projet de fonder un « nouveau parti anticapitaliste » à la fin de
l’année ou début 2009. Le « parti d’Olivier » sera-t-il autre chose qu’une LCR
ripolinée ? Ira-t-il au-delà de son électorat traditionnel: des jeunes, des intellos
agrégés à des catégories populaires ? Le sondage CSA le créditait, en février,
de 14 % d’intentions de vote dans les professions intermédiaires : le terrain de
chasse du PS. Il faudrait alors compter avec lui.Mais comment négocier avec
quelqu’un qui a choisi pour ligne politique le précepte de Bernstein: «Le but n’est
rien, le mouvement est tout »? «Il est difficile de discuter avec lui car il semble
avoir exclu de son discours toute phase de compromis, toute stabilité d’accord
avec d’autres organisations que la sienne», analyse Jean-Christophe Cambadélis dans le Nouvel Observateur.
Trop longtemps la droite a souffert de la concurrence du Front national pour ne
pas rêver que Besancenot joue,à gauche, le rôle que Le Pen occupait naguère à
droite. En sera-t-il capable ? Il arrive que « les mecs avec une tête de boys
band»,même avec un couteau entre les dents, aient bien du talent…
Valeurs Actuelles du 16 mai 2008
SOUVENIRS
« Contrairement à la légende, il y a des lacunes dans l’information d’un préfet de
police. Souvent, c’était mon transistor branché sur Europe 1 ou RTL qui me
renseignait avant les RG sur les incidents d’une manif. »
Maurice Grimaud, Préfet de police de Paris (1966/1971)
Le Point du 1er mai 2008
CES 23 000 ENSEIGNANTS SANS ELEVES
À l'heure où les enseignants manifestent de nouveau contre les 11 200 suppressions de postes prévues à la rentrée, le ministre de l'Éducation nationale
s'attelle au dossier explosif des profs qui n'enseignent pas, représentant l'équivalent de 23 200 postes. Une façon de laisser entendre aux syndicats et à
l'opinion que les élèves ne risquent pas de pâtir du plan d'économie décidé.
Selon les derniers chiffres divulgués par l'Éducation nationale, quelque 210 000
enseignants, soit un sur quatre, ont bénéficié d'une «décharge de service»
pendant l'année 2006-2007. (… ) La rationalisation du système, qui représente,
selon un rapport de la Cour des comptes de 2005, près de 30 000 emplois à
temps plein, n'est pas abandonnée. D'autant que, selon un rapport de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale de l'Éducation nationale,
ces avantages coûtent au contribuable (hors décharges syndicales) 1,65 milliard
d'euros. Mais toutes ne sont pas injustifiées, en particulier celles qui concernent
des missions pédagogiques. Ce même rapport estime que l'on pourrait réduire
de 40 % les décharges et économiser ainsi 11 800 postes.
Le Figaro du 15 mai 2008
L’UMP SE VIDE DE SES MILITANTS
« Nous, collectif de jeunes Aulnaisiens engagés auprès de l’UMP, présentons
officiellement notre démission. (… ) L’absence de démocratie au sein d’un parti
tenu par des élus bien enracinés est indigne et révoltante. » Le courrier, envoyé
à la veille des municipales, est signé de 30 adhérents d’Aulnay-sous-Bois(93).
De quoi aggraver l’hémorragie militante qui épuise le parti présidentiel depuis le
début de l’année. Rue de la Boétie, on se vante toujours d’être le premier parti
de France ? avec 385 000 adhérents (dont seuls 160 178 sont à jour de cotisation). Or, ce chiffre, aux dires de nombreux responsables de la majorité, ne
serait qu’un mirage. Fin 2008, les effectifs de l’UMP auront, selon eux, fondu de
30%, soit près de 80 000 cartes en moins ! « Ici, moins d’un militant sur deux
reprend sa carte », admet un responsable du Val-de-Marne. « La tendance n’est
pas bonne du tout », confirme un élu des Yvelines. Même Neuilly, le fief présidentiel, est touché : Jean Sarkozy, nouveau patron de la section, n’a pas réussi
à endiguer la fuite des adhérents, qui ne sont plus que 1 250, contre 3 869 au
31 décembre 2007 … « On savait que les adhérents bling-bling, qui ne militaient
que pour la suppression de l’ISF et qu’on ne voyait qu’au meetings de Sarkozy,
s’en iraient vite. Ce qui nous surprend, c’est le départ de vieux adhérents … »
Tous désignent un seul responsable : le nouveau secrétaire général, Patrick
Devedjian. « L’UMP, qui aurait dû être l’aiguillon de l’action présidentielle, est
devenu un parti exclusivement suiviste et contraint d’applaudir les ministres
socialistes du gouvernement », soupire un député.
Marianne du 3 mai 2008
UNE NOUVELLE CRISE ENTRE L'ELYSEE ET LA MAJORITE
Le député UMP Hervé de Charette s'est inquiété, dans un entretien "d'une "crise
d'identité pour l'UMP". "L'UMP est un parti qui a été organisé de façon autoritaire
par Nicolas Sarkozy pour la conquête de pouvoir, mais son fonctionnement
devient inadapté sous la présidence brejnevienne de Patrick Devedjian", ajoutet-il. "Il y a une indispensable nécessité de réforme des structures et du mode de
vie interne de l'UMP. Je suis pour l'existence de courants au sein du parti", dit le
député de Maine-et-Loire, se qualifiant de "centriste de toujours".
Interrogé sur les nouveaux couacs au sein de la majorité, Hervé de Charette
estime que "tout cela va continuer à se développer s'il n'y a pas de remède. Ce
n'est pas le groupe UMP qui ne marche pas bien. C'est le parti".
De son côté, l'ancien secrétaire d'Etat et proche du président de la République,
Christian Estrosi, a estimé jeudi que l'UMP "n'est pas utile à Nicolas Sarkozy
aujourd'hui" et qu'il y a "un vrai problème d'organisation" en son sein. "Ce qui
m'inquiète, c'est que le parti n'est pas utile à Nicolas Sarkozy aujourd'hui, alors
qu'il devrait être le garant de ses engagements. Il n'est pas non plus utile dans
la vie politique parce qu'il y a un vrai problème d'organisation, de débat interne
et de confrontation des idées", explique-t-il.
En réunion de groupe, le député UMP Claude Goasguen a fustigé les
"connards" (sic) qui "parlent trop de l'autre côté de la Seine". En clair, les
conseillers de Nicolas Sarkozy. Le recadrage opéré la semaine dernière par le
chef de l'Etat lors de la réception de la majorité à l'Elysée n'a donc rien changé.
"On ne peut pas dire que son intervention de la semaine dernière ait été totalement concluante", ironisait le député UMP François Goulard.
Le Nouvel Obs.com du 15 mai 2008
LES FRANÇAIS "CHAMPIONS DU MONDE" DES VACANCES
Avec 37 jours de congés en moyenne par an, les Français demeurent "les
champions du monde des vacances". Ce constat est issu de l'enquête internationale effectuée par l'institut Harris Interactive. Réalisée pour la huitième année
consécutive, cette étude confirme la première place de la France en terme de
nombre de jours de congés accordés. En 2008, les Italiens arrivent en deuxième
position (avec 33 jours), suivis par les Espagnols (31 jours), les Hollandais et les
Autrichiens (28 jours). Les Britanniques (26 jours) et les Allemands (27 jours)
ferment la marche européenne. Quant aux Américains, ils demeurent les plus
mal lotis avec seulement 14 jours de vacances. Mais congés "accordés" ne
signifient pas congés "pris". Ainsi, 49 % des Hollandais, 47 % des Italiens et 41
% des Autrichiens déclarent qu'ils renonceront à prendre l'intégralité de leurs
vacances, en 2008, contre 20 % des Français et 19 % des Allemands. Les
Italiens céderont six jours de congés à leur entreprise, les Français deux et les
Allemands un seul.
Le Monde du 17 avril 2008
SEGOLENE ROYAL CONDAMNEE
La Cour d'appel de Rennes a donné raison jeudi à deux ex-attachées parlementaires de Ségolène Royal, qui réclamaient depuis 1997 le versement de
plusieurs mois de salaires non payés.
Le Parisien du 10 avril 2008
CHIRAC AU SALON DE L’AGRICULTURE
L’ex-président de la République a renoué avec ses fidèles porte de Versailles.
«Pour le monde agricole, c’est toujours le président», s’exclame un nostalgique.
Une main sur l’épaule de Christian Patria, président du Salon, guidé par le
député (UMP) Christian Jacob, l’ex-président s’est replongé avec un plaisir
visible dans les fondamentaux de son «grand moment de l’année» : serrages de
mains, bises aux enfants, caresses aux vaches, dégustations et photos de
groupe, le tout ponctué d’encouragements, de «toutes mes félicitations», «aaah
le beurre !» ou «ce jambon espagnol, c’est l’Europe dans ce qu’elle a de meilleur»… Malgré la foule qui n’a cessé de l’entourer et quelques signes de fatigue,
il a arpenté près de quatre heures durant les allées d’un salon qu’il connaît par
cœ ur. Hommes ou bêtes, il retrouve ici nombre de visages connus. Au petit jeu
de la comparaison avec l’actuel chef de l’Etat, l’ex sort largement gagnant porte
de Versailles. A la grosse demi-heure de visite au pas de charge de Nicolas
Sarkozy, Chirac, 75 ans, oppose une déambulation à l’ancienne, laissant les
badauds s’approcher, changeant d’itinéraire pour gagner un stand.
Puis c’est le nouveau Chirac qui entre en scène. Celui de la future Fondation
Chirac pour le développement durable et le dialogue des cultures. Le voilà donc
sur les stands de l’ONF pour parler puits de carbone, auprès des représentants
africains, ou encore à la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde,
qui devrait être partenaire de sa fondation. C’est là qu’il se lance dans une
intervention sur le problème de l’eau en Afrique. «En plus des conséquences
économiques, l’absence d’accès à l’eau a aussi des conséquences sociales et
éducatives, car la tradition veut que ce soient les petites filles qui vont chercher
l’eau», assure un Chirac redevenu sérieux. A 13 heures, il s’engouffre dans sa
voiture sous la pluie et les applaudissements.
Libération du 27 février 2008
« JE SUIS UN ACCIDENT DE L'HISTOIRE »
« Ce qui aurait été cohérent après cette campagne, c'est de se rassembler
autour de moi pour mettre la dynamique de la campagne au service de la gauche, de reconstruire un nouveau corpus idéologique et de voir si cela réussissait
ou non » (… ) « Je constate que ça ne se passe pas pour moi comme cela s'est
passé pour d'autres, François Mitterrand, Lionel Jospin...» (… )
« J'entends parfois dire que je suis un accident de l'histoire, une météorite qui
serait passée et qui doit disparaître, ce qu'on n'a jamais dit à aucun homme »
Ségolène Royal – Le Parisien du 7 mai 2008
DEFILE ANNUEL DU FRONT NATIONAL EN PEAU DE CHAGRIN
De la foule hérissée de drapeaux tricolores s’échappe le cri d’un militant : «Non,
on n’est pas morts!» Le Front national a pourtant vécu un 1er mai a minima. Son
défilé annuel a réuni à Paris 1 250 participants d’après la police, 6 000 selon les
organisateurs, alors que l’affluence était estimée à 4 000 personnes l’an dernier.
Dans le cortège, sympathisants et dirigeants du parti, en proie à une sévère
crise financière après la déroute électorale de 2007, optaient pour la méthode
Coué.
Libération du 2 mai 2008
FN : L'IMPOSSIBLE SUCCESSION
Le FN ne pèse plus politiquement. Mis en selle par François Mitterrand, il aura
été, ironie du sort, vidé de ses électeurs par Nicolas Sarkozy. Financièrement
exsangue, en proie à des luttes internes permanentes, le FN ne survivra vraisemblablement pas à la retraite de son dirigeant historique. Car qui pourrait
aujourd’hui, comme lui, réussir à nouveau le tour de force d’amalgamer un
électorat particulièrement hétéroclite, allant de l’extrême gauche à l’extrême
droite, au nom de revendications quasi exclusivement protestataires ? Envisagée au plus creux de la vague, la succession de Jean-Marie Le Pen semble
impossible sans nouvelle scission. Parce que c’est en Jean-Marie Le Pen et en
lui quasi exclusivement que ce parti vit. Les jours du Front national sont désormais comptés.
Profession Politique du 30 avril 2008
SCANDALE : UNE ELUE UMP PARISIENNE
VA CELEBRER UN PACS
Jusqu'alors, seule la gauche assurait cette cérémonie facultative en mairie. La
jeune génération d'élus UMP aurait-elle décidé de bousculer ses aînés ? Rassemblés au sein du courant baptisé Pari, Paris, une poignée de conseillers de
Paris majoritairement trentenaires ont annoncé leur intention de «déringardiser»
la droite parisienne. C'est Roxane Decorte qui lance aujourd'hui la première
salve sur le thème du pacs, le pacte civil de solidarité. Le 7 juin, elle présidera
l'union de deux de ses amis homosexuels en mairie du XVIIe. Ce sera la première élue UMP parisienne à le faire.
Juridiquement, ce passage «devant le maire» n'est absolument pas obligatoire
pour les pacsés. La procédure se borne à une simple signature entre les partenaires au tribunal d'instance devant un greffier. De nombreux couples cependant apprécient de pouvoir organiser une cérémonie afin de célébrer officiellement leur union en famille et avec leurs amis. A Paris, c'est le maire PS du IXe,
Jacques Bravo, qui a montré l'exemple en acceptant d'organiser la première
célébration en août 2001. Tous les autres maires d'arrondissement lui ont emboîté le pas sauf... ceux de droite.
Si le courant Pari, Paris veut maintenant faire bouger les lignes, la majorité des
édiles UMP (même les nouveaux) reste réfractaire à ces cérémonies. Brigitte
Kuster, la nouvelle maire du XVIIe, semble faire figure d'exception. «J'y suis
favorable. Tous les élus de mon arrondissement n'y sont pas prêts, mais si des
couples me sollicitent, je suis d'accord pour présider ces cérémonies. Ça va
dans le sens de l'évolution de la société», commente Brigitte Kuster. Son homologue du XVe et président de la fédération parisienne, Philippe Goujon, lui, y
est farouchement opposé. «Ce n'est pas prévu par la loi. Et d'ailleurs, même si
la loi était modifiée, je ne le ferais pas. C'est contraire à la conception que je me
fais du mariage », tranche l'élu. «Mais je suis favorable au pacs», s'empresse-t-il
néanmoins de préciser. Du côté de chez Rachida Dati, on répond sobrement
que «la question ne s'est pas encore posée». Pour Roxane Decorte, il n'y a pas
à tergiverser. «Mes amis, Emmanuel et Aurélien, m'ont sollicitée. J'ai bien
évidemment accepté. C'est normal qu'ils aient envie que leur union soit inscrite
dans la République», argumente la conseillère de Paris.
Le Parisien du 10 mai 2008
L’ARGENT NOIR DES SYNDICATS
Les auteurs de « L’argent noir des syndicats », deux syndicalistes, Jean-Luc
Touly (CGT), Christophe Montgermont (FO) et un journaliste, Roger Lenglet, ont
enquêté pendant un an sur les pratiques en cours dans les milieux syndicaux.
Versement douteux, petits arrangements, achats d’influence … Tout y passe. Ils
ont rencontrés des délégués syndicaux qui ont accepté de dénoncer des systèmes de financement « vérolés ». Dans ce florilège pas vraiment reluisant, on
découvre des pépites, comme celle du comité central d’entreprise de la SNCF.
On y apprend qu’un secrétaire du CE à découvert que chaque année 200 000
euros de dotation ne trouvaient aucune justification comptable. Les auteurs se
sont aussi intéressés au gâteau de la formation professionnelle, suspectée
d’être utilisée comme pompe à finance. L’ex-responsable de l’institut de formation d’un puissant syndicat révèle que « plus de la moitié » du budget formation
« est utilisé à d’autres fins », 3 millions d’euros par ans.
Le Parisien du 15 mai 2008
« LE CHE SANS POILS »
Le petit facteur de Neuilly, à la bouille si sympathique et télégénique, se pliait
donc aux us et coutumes de la LCR qui bannit avec horreur tout ce qui pourrait
s’apparenter à une personnalisation du pouvoir. Et puis, badaboum ! La nouvelle
est tombée comme un éclair dans le ciel de la gauche altermondialiste, Olivier
Besancenot a accepté de participer à l’émission de Michel Drucker, sur France
2. A des années-lumière du « grand soir ». (… )
Une manière de consécration. Et le signe que, malgré ses grandes envolées, «
le Che sans poils » fait désormais partie intégrante du « système ».
Le Figaro Magazine du 16 mai 2008
MIL-VIGILANCE N° 7/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 8/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
EN 68, LE SEUL REVOLUTIONNAIRE, C'ETAIT DE GAULLE
En mai 1958, au moment de son retour au pouvoir, le général de Gaulle avait
confié à André Malraux : «Si, de mon vivant, je voyais la jeunesse de France
tenir toutes les promesses que je mets en elle, je considérerais que cela est plus
important pour le pays que la Libération.» Dix années plus tard, en mai 1968, le
général de Gaulle rencontre une certaine jeunesse de France. Ce serait trop
simple de ne voir dans la contestation étudiante de Mai 68 qu'un simple rejet du
père glorieux de la nation, concentrant sur sa personne les conservatismes et
symbolisant le pouvoir autoritaire. Mai 68 : sorte de révolution œ dipienne mêlée
à un hédonisme individualiste et libertaire. La réalité est plus complexe.
Depuis sa «réélection» en 1965, le général de Gaulle défend un projet social qui
lui tient à cœ ur : l'association capital - travail. Il souhaite que les salariés puissent recevoir une partie des bénéfices des entreprises par la participation :
« Dans une entreprise, la participation doit prendre trois formes distinctes. Pour
ceux qui y travaillent, il faut d'abord qu'elle comporte l'intéressement matériel
direct aux résultats obtenus, ensuite le fait d'être mis au courant de la marche
de l'entreprise dont le sort de chacun dépend, et enfin la possibilité de faire
connaître leurs propositions pratiques.» Idées révolutionnaires, voire subversives, à l'époque. Le premier ministre, Georges Pompidou, est loin d'être séduit
par ces idées. Le général de Gaulle songe alors à se séparer de lui, mais la
courte victoire aux élections législatives de mars 1967 l'en empêche. Le 8 mars
1967, au Conseil des ministres, à la surprise et à l'incompréhension de ces
derniers, il annonce que «c'est la question ouvrière qui, avec le désarmement
atomique, conditionne désormais les grandes questions de notre temps». Et
André Malraux de l'approuver : «Il faut une politique sociale plus généreuse : il
faut distribuer nos caisses pleines. Quant aux jeunes, prenons garde ! Le gaullisme est le destin de la France. Tout ce qui est en face, ce sont des combinaisons.» Ils ne seront pas entendus.
Un an plus tard, au début de l'année 1968, l'atmosphère en France est trompeuse. Si tout semble calme en apparence, les réalités économiques et sociales
sont différentes. La situation s'est progressivement dégradée : l'inflation est de
retour, la croissance ralentit, le chômage augmente en touchant essentiellement
les jeunes. Un problème devient aussi majeur : celui de l'université. Les étudiants sont de plus en plus nombreux. L'université a du mal à suivre. Un projet
est préparé pour introduire sélection et orientation, à la demande du général de
Gaulle. Mais les esprits dans les universités commencent à s'échauffer, particulièrement à Nanterre. On connaît la suite. Six mois plus tard, André Malraux livre
sa pensée sur Mai 68 : «L'imagination au pouvoir, ça ne veut rien dire. Ce n'est
pas l'imagination qui prend le pouvoir, ce sont des forces organisées. La politique n'est pas ce qu'on désire, c'est ce qu'on fait. L'important n'est pas de crier
“Vive la Liberté”, c'est de faire que les libertés soient réalisées par l'État. Ce que
les jeunes attendaient de nous, avant tout, c'était un espoir, au fond des malaises qu'ils ressentent plus que nous encore, et qui est au fond de nature religieuse, parce que nous sommes dans une situation sans précédent de rupture
entre l'homme et le cosmos, entre l'homme et le monde… » Et le général de
Gaulle de conclure au plus fort de la crise étudiante : «Il est possible que parmi
ces farfelus de la Sorbonne, il y en ait certains qui n'aient pas tort. »
Quarante ans plus tard, la prophétie de Malraux se confirme : «Tout le monde a
été, est ou sera gaulliste», le gaullisme est entré dans la légende. (… ) Cependant, face aux immenses défis de notre monde, il reste une aventure collective
pour la jeunesse de France, et cette aventure s'appelle la France, et un exemple
qui s'appelle Charles de Gaulle, homme de culture et d'histoire, de réflexion et
d'action, rebelle et visionnaire. Il faut relire le programme du Conseil national de
la Résistance à l'aune de notre siècle. Et le général de Gaulle de confier à
André Malraux au soir de sa vie : «La Révolution ? Le seul révolutionnaire,
c'était moi !»
Le Figaro du 30 mai 2008
LA GRANDE MANIF DU 30 MAI
Ah, la belle manif ! Homme de droite, sans réserve et sans culpabilité, Jacques
Godfrain, l'ancien député UMP de l'Aveyron, garde un souvenir épatant de ce 30
mai 1968. C'était un jeudi où un million de Français descendirent les ChampsÉlysées pour soutenir Charles de Gaulle qui, la veille encore, doutait à Baden
Baden. « J'étais à Paris ; je finissais mes études et travaillais à la SNECMA.
Comme beaucoup de Français, j'attendais la fin de ces désordres. On avait vu
les piquets de grèves, on voyait les défilés dans les grandes villes, on se demandait comment ça allait s'arrêter », raconte Jacques Godfrain. À cette époque, il n'a que 24 ans, mais est déjà introduit dans les milieux gaullistes et les
réseaux post-coloniaux. Plus tard, il confiera à Jeune Afrique : « c'est Jacques
Foccart qui m'a, en quelque sorte, fait entrer en politique. C'était en novembre
1965 [… ] je venais de débarquer à Paris. C'est lui aussi qui m'a présenté à
Pompidou et c'est lui enfin, qui, en 1968, m'a fait investir comme candidat à la
députation ». Ces années-là, il s'immisce aussi dans les arcanes plus secrets
[… ] de la politique africaine. Devenu le « filleul » politique de Foccart le barbouzard, il rentre au Service d'Action Civique où il joue un rôle important. « Je ne le
renie en rien, dit-il aujourd'hui. Et d'ailleurs, si vous réécoutez le discours du
Général, il en parle du SAC, et en bien ». Retour à la préparation de la manif : «
des messages remontaient de partout, les gens condamnaient la pagaille et on
fait remonter au Général notre volonté de faire quelque chose. Il a alors été
décidé d'y répondre dans la rue, puisque ça se passait dans la rue, et d'avancer
à 15 heures le discours prévu initialement le soir. L'effet a été extraordinaire, la
mise a été doublée ! L'inquiétude, c'était les risques de débordements. J'avais
même reçu un coup de fil du préfet Grimaud, mais tout était bien organisé. Moi,
par exemple, je canalisais ceux qui arrivaient de banlieue avec les bus. Cette
manifestation nous laisse une empreinte peu banale, celle de Français moyens
soucieux de faire bouillir la marmite et qui se trouvaient dans une France anarchique. À une époque où toute autorité était contestée, le Général a repris le
dessus et a retrouvé sa légitimité. Du solide ».
La Dépêche du Midi du 21 mai 2008
LA PROVINCE DEFILE POUR DE GAULLE
Au lendemain de la grande manifestation parisienne qui a réuni un million de
personnes sur les Champs-Elysées, la province a massivement défilé en faveur
de l'action du général de Gaulle. À Lyon, soixante mille personnes ont manifesté
autour de l'ancien ministre de Justice, Louis Joxe et des députés de la région de
la place Bellecour à la place des Terreaux. Des slogans hostiles à la gauche ont
été scandés. Ils visaient particulièrement François Mitterrand et Pierre MendèsFrance. Un drapeau rouge a été brûlé. À Marseille, la manifestation favorable à
de Gaulle et organisée par les Comités de la République s'est étirée sur un
kilomètre. Un important cortège a également défilé dans les rues de Toulouse.
Quelques incidents sont à déplorer notamment devant les facultés des lettres et
de droit entre l’extrême gauche et l’extrême droite. À Grenoble, vingt mille
personnes ont manifesté, chanté La Marseillaise et scandé "De Gaulle n'est pas
seul", "Liberté du travail", "Pierre Mendès-France au rancart". Dix mille Havrais
ont manifesté leur soutien à l'action du chef de l'Etat. Cinq mille nancéens se
sont également réunis devant le monument de la Résistance pour soutenir
l'action du Général. À Besançon, cinq mille personnes ont défilé. Deux mille cinq
cents manifestants se sont réunis à Clermont-Ferrand devant le monument aux
morts de la guerre 1939-1945 aux cris de "Vive de Gaulle", "La France au
Français", "Mitterrand au poteau".
Enfin, à Limoges, deux mille personnes se sont rassemblées autour de la banderole suivante : "Le communisme ne passera pas".
Source interne
OPERATION «MAINS PROPRES» DANS LA SECURITE PRIVEE
Ecoutes sauvages dans l'univers du luxe par une société anglo-saxonne équipée de «mouchards» dernier cri achetés au marché noir en Angleterre, approche d'un ingénieur d'une grosse société agroalimentaire française par un faux
chasseur de têtes désireux de percer le secret d'une licence, corruption de la
secrétaire d'un dirigeant du secteur de la défense afin de connaître le calendrier
de ses déplacements à l'étranger… Si elles ont toujours fait partie du paysage,
ces méthodes inavouables n'ont jamais tant fait parler d'elles. Elles débouchent
parfois sur des secrets d'alcôve ou des secrets d'État. Souvent enfouies, comme
tout ce qui sent le soufre, elles éclatent parfois au grand jour. Depuis le début de
l'année, pas moins de quatre scandales ont mis sur le devant de la scène des
cabinets de sécurité privés ou des agences d'intelligence économique… En un
mot qu'ils n'apprécient guère , des «officines».
L'affaire la plus récente concerne le candidat à la présidentielle de la Ligue
communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot. Sa vie familiale aurait été
«épiée, disséquée et mise en fiches» d'octobre 2007 à janvier 2008. Mais c'est
surtout l'épisode Moigne qui a provoqué les secousses les plus fortes au sein de
l'institution policière. Et les conséquences judiciaires les plus spectaculaires.
Ancien patron de la brigade d'enquête aux faux moyens de paiement, ce commissaire est en détention provisoire depuis mars dernier. Il aurait empoché 20
000 euros pour avoir puisé à plus de cent reprises dans les abondantes données du Stic, le fichier policier recensant les noms des auteurs, victimes et
témoins d'infractions. Il aurait également fourni des plannings d'interpellations et
de perquisitions à venir dans un volet de l'affaire Total. Depuis, des consignes
de vigilance ont été passées y compris au sein la prestigieuse brigade financière
: les anciens de la maison n'y sont plus les bienvenus et la moindre demande
formulée aux enquêteurs est désormais consignée. Il s'agit de tordre le cou à la
«tricoche», cette combine qui consiste à piocher des informations dans les
services d'enquête en activité pour nourrir des investigations privées.
Parmi les «sous-marins» soudoyés par les officines pour piocher du «rens'»,
comme dit leur jargon, figurent pêle-mêle les gardiens d'immeubles luxueux ou
certains concierges d'hôtels où sont installés capitaines d'industrie ou ingénieurs
de passage. Mais aussi de jeunes stagiaires accortes, travaillant pour le compte
d'un concurrent ou d'une puissance étrangère, passées maîtresses dans l'art de
cannibaliser en douceur les données sensibles d'un disque dur. Un tuyau de
bonne qualité peut être facturé plusieurs milliers d'euros, permettant aux «indics» d'afficher des salaires de cadre supérieur.
L'ancien patron du GIGN, Paul Barril, décrit cet univers avec un franc-parler
plutôt rare. S'exprimant pour la première fois depuis la fin de sa détention provisoire dans l'affaire du Cercle Concorde, où il est mis en examen pour «association de malfaiteurs», le capitaine de gendarmerie explique au Figaro que les
«audits, enquêtes, fiches de recherche, attestations, rapports, tout cela se
vend… ». Après vingt ans de sécurité privée, Barril affirme qu'il «accepte toutes
les missions claires et légales, que souvent la police ou la justice refusent même
de regarder». Mais les « d emandes irréalistes et illégales» seraient telles qu'il
affirme opposer une fin de non-recevoir à «huit demandes sur dix».
Pour prévenir les abus, la Direction générale de la police nationale a déjà pris
les devants. « Nous considérons qu'un policier retraité ne doit plus travailler
dans certaines boîtes privées avant un délai de trois ans, qui est la durée de vie
moyenne de son carnet d'adresses, souligne-t-on. Nos retraités doivent être
embauchés pour leur savoir-faire, et non plus pour les contacts qu'ils gardent
avec leurs collègues encore en exercice.»
Restent les zones grises, notamment les consultations illégales de fichiers
policiers. Fin avril, dans une affaire impliquant un policier, un agent du fisc et
trois détectives privés, le tribunal correctionnel de Nice a par exemple découvert
avec stupeur les tarifs en vigueur : 50 euros pour la consultation du fichier
bancaire Ficoba, 15 euros pour celui des cartes grises… Dans une autre affaire,
la facture est montée jusqu'à 18 550 euros. Il s'agissait d'obtenir la copie judiciaire des listings Clearstream !
Au ministère de l'Intérieur, le message est clair : «Tout ce qui ressemble de près
ou de loin à une officine ou à de la “ barbouzerie ” va être combattu avec la plus
grande fermeté», prévient-on dans l'entourage de Michèle Alliot-Marie. Dans la
plus grande discrétion, la Place Beauvau planche sur une opération «mains
propres». Une très officielle procédure d'agrément délivré par l'État serait imposée aux sociétés, mais aussi à la nuée de «consultants» gravitant autour d'elles.
Cette licence individuelle pourrait être délivrée au terme d'une enquête associant la future direction centrale du renseignement intérieur, englobant l'actuelle
DST, et les Renseignements généraux.
Selon un document officiel, un texte est déjà prêt : la nouvelle loi d'orientation et
de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Lopsi 2) prévoit
que chaque acteur de l'intelligence économique devra obtenir un agrément
préfectoral au cas par cas. Le projet devrait être adopté l'automne prochain au
Palais Bourbon. Les conditions seront impitoyables : ces nouveaux permis ne
seraient délivrés qu'aux Français ou aux ressortissants de l'Union européenne.
Avec un casier judiciaire vierge et même un «comportement et des agissements» qui «ne sont pas contraires à l'honneur, à la probité, aux bonnes
mœ urs». Et, bien sûr, qui ne «porte pas atteinte à la sécurité publique ou à la
sûreté de l'État». La violation de ces dispositions pourrait être punie de trois ans
d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Et les entreprises, fermées pour
au moins cinq ans.
Comment faire le tri entre les sociétés de renseignements honorables et les
officines ? Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, témoin
privilégié de plusieurs des affaires récentes, confie que la difficulté à traquer
ceux qui dérapent est réelle : «Pour ces sociétés, les activités de renseignement
en elles-mêmes ne sont pas illicites. Le matériel est en vente libre. En revanche,
quand des collectes de renseignements s'opèrent par des moyens non autorisés, elles peuvent constituer des atteintes à la vie privée, des écoutes téléphoniques illégales, des sonorisations ou des vidéosurveillances de lieux privés ou
encore des détournements de pièces de procédure.» Mais dans la plupart des
affaires qu'il a eues à traiter, le magistrat a le plus souvent décelé «un délit de
copinage davantage qu'un délit de corruption». Pour sa part, un haut commis de
l'État souligne même les abus qu'une chasse aux sorcières pourrait provoquer :
«Travailler pour le privé après sa retraite n'est pas illégal, remarque-t-il…
S'étonne-t-on de voir des inspecteurs des finances venir travailler dans les
banques qu'ils étaient chargés de contrôler quelques années auparavant ?»
Cette bataille de l'ombre se déroule sur fond de guerre économique. Le Medef
Paris, dans un guide adressé aux PME, vient de souligner le rôle central du
renseignement sur le marché planétaire. Les exemples sont nombreux. Récemment, un producteur de Champagne a missionné une société privée pour
mettre un terme à des contrefaçons réalisées au Brésil. Une entreprise de vente
par correspondance a utilisé le même biais pour lancer des investigations autour
d'une escroquerie ayant provoqué 400 000 euros de pertes. Le dossier a été
ensuite transmis à la justice.
Ce besoin de compétitivité gagne la Place Beauvau. «Notre ambition est de
professionnaliser un secteur qui n'abrite encore aucun acteur français d'envergure mondiale», y observe-t-on. Évoquant la «nouvelle compétitivité économique», l'État souhaite que les sociétés d'intelligence économique françaises
soient «dimensionnées pour passer à l'offensive sur la scène internationale
dans les cinq prochaines années». En attendant, ces détectives de l'économie
française font tout pour mettre en avant leur probité. En préambule des dossiers
fournis par le cabinet CP Conseils de l'ancien policier Charles Pellegrini, on
trouve ainsi cette page de garde : la société «mène ses investigations et délivre
ses rapports conformément à la déontologie de profession d'agent de recherche
privé. (… ) Le cabinet se refusera à divulguer les sources et moyens utilisés pour
obtenir (les renseignements)». Le message fait figure de garantie de bonne foi
et d'autodiscipline.
«L'intelligence économique, formulée en France il y a quinze ans, est encore un
concept adolescent», concède le général Pinatel. Le président de la Fédération
des professionnels de l'intelligence économique évoque des «erreurs de jeunesse». La nébuleuse française du renseignement privé rassemble aujourd'hui
quelque 140 000 agents privés et consultants en tous genres, un chiffre supérieur à celui des 120 000 policiers.
En coulisse, les professionnels voient dans les réformes à venir la possibilité
d'obtenir un statut plus clair. Voire de meilleures rémunérations. Illustrant à sa
façon la crise de croissance de son nouveau métier, un policier reconverti
soupire : «En France, on veut des James Bond au prix de Pinot simple flic !»
Pour sa part, il se dit rémunéré 400 à 600 euros par jour. Deux fois moins, selon
lui, qu'un consultant en communication.
Le Figaro du 10 mai 2008
BISBILLES AU SOMMET POUR LE MPF DE VILLIERS
Pour la première fois depuis la présidentielle et son appel à voter pour Nicolas
Sarkozy, Philippe de Villiers s’exprime. Non pas pour critiquer les prises de
position atlantistes du chef de l’Etat, mais pour «faire taire les rumeurs». «Je ne
vais pas me séparer de Guillaume Peltier et lui n’a pas l’intention de se séparer
de moi», assure le président du Mouvement pour la France (MPF) à propos de
son ancien secrétaire général et directeur de campagne pendant la présidentielle. Très critiqué en interne après le piètre score de Villiers en 2007 (2,23%
des voix), Guillaume Peltier a cédé son poste de numéro 2 du parti à Patrick
Louis, député européen, pour prendre la direction de la campagne des européennes de 2009. Cet ancien membre du FN entretient des contacts assidus
avec Brice Hortefeux, le ministre de l’Immigration.
Libération du 29 mai 2008
BAISSE DE 6% DU NOMBRE DE CLANDESTINS
Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a affirmé que «pour la première fois
depuis une génération» le nombre de clandestins avait «commencé à diminuer», de 6 %, ajoutant que plus de 28.000 avaient été expulsés en 12 mois, du
1er mai 2007 au 30 avril 2008. Interrogé sur le nombre d'immigrés illégaux, M.
Hortefeux a donné une «fourchette entre 200.000 et 400.000».
Le Parisien du 2 juin 2008
LES DEPUTES SONT TROP ABSENTS
Un Premier ministre qui défend dans l'hémicycle la loi de modernisation des
institutions de la Ve République devant... une trentaine de députés (sur cinq
cent soixante-dix-sept). Un texte sur les OGM rejeté parce qu'il n'y a pas suffisamment de députés de la majorité présents ! Ainsi va la vie parlementaire
française : aucun instrument ne permet de mesurer l'absentéisme des élus, mais
celui-ci saute régulièrement aux yeux.
Au groupe UMP (trois cent treize députés), on assure ne «jamais voir» un quart
des élus. Au PS, on admet que certains députés «sont sur des rotations longues». En clair : ils ne daignent que très rarement mettre les pieds au PalaisBourbon. «En réunion de groupe, sur deux cent cinq députés, on est entre
cinquante et cent», témoigne Sandrine Mazetier, députée PS de Paris. Les
commissions, lieu où s'effectue l'essentiel du travail législatif préparatoire, ne
sont pas davantage fréquentées.
La vie parlementaire est concentrée sur deux journées : elle démarre le mardi à
11 h 30 avec les réunions de groupe, pour se terminer le mercredi à 16 heures.
Les élus de province repartent alors, vers les gares et aéroports. La résidence
Saint-Dominique (VII e arrondissement), où dorment une partie des élus de
province, affiche un taux de remplissage de 100 % le mardi soir. Qui retombe à
60-70 % le mercredi soir. Et qui n'est que de 2 % les autres jours de la semaine.
Durant ces deux journées, «les députés sont submergés, avec souvent trois ou
quatre réunions en même temps, témoigne l'un d'entre eux : entre les commissions, les groupes politiques, d'études ou d'amitié, c'est infernal. Et cela désorganise le travail parlementaire ». Seule la tranche 15 heures - 16 heures du
mercredi est «sanctuarisée», la plupart des élus se faisant un devoir d'assister à
la séance des questions d'actualité, retransmise à la télévision. Pour le député
de l'Aisne (app PS) René Dosière, l'absentéisme est «lié au cumul des mandats.
Pour son collègue UMP de la Drôme Hervé Mariton, «certains ont simplement
du mal à entrer dans le jeu du travail parlementaire. Ils décrochent». Une analyse partagée par Warsmann : «La fonction de législateur est passionnante à
partir du moment où on est actif. Mais c'est vrai, c'est un mélange de jeu de rôle
et de perte de temps.» La loi de modernisation des institutions est de nature à
changer la donne : «Le député votera moins de lois, mais passera davantage de
temps à contrôler leur application et la façon dont l'argent public est dépensé.»
En clair, il aura plus de travail. Peut-être la raison pour laquelle certains députés
ne veulent pas de cette réforme !
Le Parisien du 23 mai 2008
LES CHEMINOTS AIMENT LES VELOS
« Au comité central d’entreprise de la SNCF le système est identique à celui
d’EDF qui a défrayé la chronique. On trouve une accumulation de nombreuses
bizarreries. Par exemple, c’est fou comme les cheminots aiment les vélos :
12 000 vélos dorment dans les entrepôts, tous achetés au même fournisseur.
C’est d’ailleurs incroyable la fidélité du comité à certains fournisseurs, dans
d’autres secteurs comme la formation, les cantines ou l’entretien. On a aussi
découvert que la fédération CGT de la SNCF achetait des ordinateurs neufs et,
au bout d’un an ou deux, les revendait au comité central de la SNCF au prix
d’achat. L’affaire a été mise en lumière par un contrôleur de gestion qui s’est
curieusement fait licencier. »
Jean-Luc Touly, juge prud’hommal CGT – Le Parisien du 15 mai 2008
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LES SCANDALES DE L'EPARGNE RETRAITE
Fondateur de l’Association nationale des fonctionnaires épargnant pour la
retraite,Guillaume Prache publie les Scandales de l’épargne retraite, un livre
choc retraçant les dérives de différents systèmes de retraite (Perp, Cref-Corem,
Préfon et Complémentaire retraite des hospitaliers) et les abus dont ont été
victimes des millions de petits épargnants.
À l’origine de la plus médiatique de ces quatre affaires: un régime de retraite par
semi-répartition, le Cref, promettant à ses adhérents une retraite indexée sur
l’évolution des salaires de la fonction publique. Une promesse peu viable, qui
entraîne une véritable fuite en avant budgétaire. En effet,pour faire fonctionner
la répartition,il faut recruter toujours plus d’adhérents… jusqu’à ce que tout
s’écroule.C’est ce qui arrive en 1999, quand un rapport de l’Igas (inspection
générale des affaires sociales), pointe de nombreux dysfonctionnements, au
premier rang desquels le système par répartition, qui aurait dû être abandonné
depuis longtemps pour passer à la capitalisation.Le trou à combler pour que la
mutuelle puisse tenir ses engagements est de 11 milliards de francs fin 1996
(1,6 milliard d’euros) et atteindrait 15 milliards de francs en 2000 (2,3 milliards
d’euros). Le rapport note aussi « un fonctionnement institutionnel marqué par la
forte présence d’administrateurs permanents bénéficiant d’avantages importants
» et précise leur nature: « logements et voitures de fonction » et encore « le
versement d’indemnités non autorisées par l’assemblée générale ».Au premier
rang de ces bénéficiaires, René Teulade, ancien ministre des Affaires sociales
de Mitterrand et mentor politique de François Hollande, qui fut le président de
l’Unmrifen et de la Fédération nationale de la mutualité Française.Le suppléant
du premier secrétaire du PS à l’Assemblée nationale bénéficie d’un appartement
de fonction rue de Solferino, d’une voiture. Selon Guillaume Prache, cet appartement a été pris en charge de 1980 à 1999.
Le 29 juin 2001, Valeurs actuelles révèle des extraits du rapport de l’Igas,« plus
difficile à se procurer qu’un rapport de la DGSE».Le système vacille. Pressé par
la commission de contrôle,le Cref a décidé de commencer à réduire son trou de
11 milliards en diminuant brusquement les droits de tous ses adhérents de 17
%. Ceux qui refusent ce reniement des engagements de la mutuelle sont poussés à la démission, et perdent une grande partie de leurs économies dans des
pénalités démesurées. Le Cref explique à ses adhérents que cette baisse
surprise est due à l’allongement de la durée de vie qui n’avait pas été prévue et
à des directives européennes. Près de 450 000 petits épargnants sont lésés.
René Teulade est placé en garde à vue en 2002, en même temps que huit
autres dirigeants et anciens dirigeants. Entre 2001 et 2002, le Cref s’autodissout
pour renaître dans une nouvelle structure, la Corem, afin de ne pas souffrir des
suites d’un scandale judiciaire. En 2002, Lionel Jospin, encore premier ministre
pour quelques semaines, exonère le Cref des obligations du code de la mutualité pour vingt-cinq ans, sans le citer précisément dans le décret qu’il signe.Il
entérine en fait une situation hors la loi depuis des années puisque l’organisme
aurait dû abandonner la répartition,mode de calcul non viable pour une mutuelle
complémentaire facultative. Les poursuites continuent. Guillaume Prache cite
dans son livre une lettre écrite en 2003 par François Hollande à un adhérent du
Cref qui « protestait contre la taxation du montant remboursé aux démissionnaires du Cref ». Le député-maire y affirme « que le chef d’accusation d’abus de
biens sociaux concernant quelques dirigeants n’a plus lieu ». C’est complètement faux pour l’auteur,qui rappelle que ces dirigeants « sont encore à ce jour
mis en examen pour abus de confiance ».
Trois procès sont aujourd’hui en cours. Le premier, celui des dirigeants, devrait
être renvoyé en correctionnel. Le second est une procédure civile intentée par
plus de 6000 adhérents de la mutuelle afin d’obtenir une indemnité. Le jugement
a été mis en délibéré pour le 24 juin prochain. Le dernier procès vise la responsabilité de l’État, dont les manquements ont déjà été établis en 2006 par le
tribunal administratif de Paris pour faute lourde, du fait de sa « carence manifeste dans le contrôle réglementaire de ce régime ».
Valeurs Actuelles du 9 mai 2008
CES CHRETIENS QU'ON PERSECUTE
Dans un nombre croissant de pays, le simple fait d’être chrétien peut valoir l’exil
forcé ou la mort. Les défenseurs patentés des droits de l’homme ont souvent
tendance à l’oublier. Une série d’événements importants prouvent cette année
que le Vatican n’est plus seul à aborder la question de la survie des chrétiens et
à dénoncer leur persécution, souvent systématique, dans les chrétientés
d’Orient et d’Asie. En juin, Doudou Diène, le rapporteur des Nations unies sur
les formes actuelles de discrimination, tirait officiellement la sonnette d’alarme :
«Il y a actuellement une résurgence de cette christianophobie qui, paradoxalement, a été ignorée dans les débats internationaux. » (… )
L’Onu et l’Union européenne en ont déjà pris acte : les persécutions actuelles
sont nouvelles dans leur essence car les persécuteurs sont des partis, des
gouvernements ou des nébuleuses terroristes mettant en application des théories globales. Il ne s’agit plus d’individus isolés – un dictateur fou comme Néron
ou un “paumé” en Belgique qui égorge le père De Leener en juin 2005 – mais
d’initiatives coordonnées appliquant des programmes réfléchis. Les actes sont
voulus, prémédités. Ils s’inscrivent dans une stratégie délibérée et cohérente.
On le vérifie dans les trois sources principales du nouvel antichristianisme que
sont l’islamisme, les fondamentalismes hindouistes et bouddhistes, le communisme. Le phénomène fondamentaliste musulman est depuis quelques années
la principale source de ces nouvelles persécutions. Pour comprendre sa haine
radicale du “croisé”, il suffit de lire les programmes des mouvements les plus en
vue, quelle que soit l’aire culturelle ou ethnique dans laquelle il s’exprime. Dans
de nombreux pays, la simple lecture de la constitution – établie sur la charia, la
loi islamique – est édifiante. L’Arabie Saoudite est le cas le plus typique. Le culte
catholique y est interdit aux centaines de milliers de chrétiens qui travaillent
dans le pays. Ils ne peuvent même pas se réunir chez eux, pour une simple
prière ! Dans le nord du Nigeria, en Afghanistan, au Pakistan, en Indonésie, en
Malaisie, mais aussi en Algérie, depuis la loi “anticonversion” de mars 2006, la
situation est quasi identique. (… )
Ces pays d’islam ont développé une pensée structurée, à la fois philosophique
et théologique, qui promeut la soumission ou l’élimination de fait, puis de droit,
du christianisme. Le processus est toujours le même, afin d’instaurer un sentiment d’insécurité permanente : insultes, calomnies (comme dans les manuels
scolaires égyptiens ou les BD du Hamas), crachats au passage du chrétien,
menaces.
Valeurs Actuelles du 21 décembre 2007
LA FRANCHISE DE XAVIER BERTRAND
«Oui, je suis franc-maçon.» Xavier Bertrand fait son coming-out sur le site
Internet de «L’Express». Le ministre du Travail, des relations sociales et de la
solidarité, explique qu’il a «adhéré, en 1995. Il précise que «dès 2004, lors de
mon entrée au gouvernement, j'ai souhaité me mettre en retrait. Depuis, je n'ai
plus participé à aucune réunion, n'intervenant que deux fois cette année-là
comme conférencier.» A la question «Pourquoi ne pas nier votre appartenance,
comme vous le permet la tradition du secret?», le ministre répond qu’«un ministre ne doit pas mentir. Sinon, son action publique perd toute crédibilité».
AFP du 20 février 2008
SONDAGES
« Pendant six ans, j'ai connu des sondages à leur zénith. Et mes adversaires
expliquaient que cela ne signifiait rien. Aujourd'hui, après deux mois de baisse,
les mêmes expliquent que la situation est très grave. Bien sûr, les bons sondages facilitent les réformes, et les mauvais les compliquent, mais cela ne change
pas mon cap. Je travaille à la modernisation de la France sans me laisser
distraire par les péripéties, même si je me dois d'être attentif à tout, y compris à
l'humeur du moment. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République – Le Figaro du 6 mars 2008
VILLIERS-LE-BEL :
PRIME DE 828 000 EUROS POUR LES POLICIERS
La direction de l'administration de la police nationale a accordé une prime de
400 euros "pour évènement exceptionnel" à 2070 policiers, à l'issue des violences urbaines de Villiers-le-Bel, dans le Val-d'Oise, du 25 au 28 novembre 2007.
Soit un total de 828 000 euros. L'information a été relayée sur le site Internet du
Post. Le ministère de l'Intérieur avait promis cette prime en décembre dernier
pour tous les policiers ayant assuré le maintien de l'ordre lors des affrontements
de Villiers-le-Bel. Au cours de ces échauffourées survenues après la mort de
deux jeunes gens lors de la collision de leur mini-moto avec une voiture de
police, 119 policiers avaient été blessés, dont cinq très grièvement, selon un
bilan du ministère de la Justice.
L’Express.fr du 7 janvier 2008
LICEENS EN COLAIRE, FACHE AVEC L’ORTOGRAFE
Alors que profs et lycéens manifestent ce mardi 15, les revendications de la
FIDL, principale organisation lycéenne, qui proteste contre les suppressions de
postes prévues à la rentrée 2008 dans l’Éducation nationale, sont d’autant plus
légitimes qu’elle mériterait vraiment quelques cours de français.
Principale organisation syndicale lycéenne, la FIDL (Fédération indépendante et
démocratique lycéenne) est au cœ ur de la mobilisation des élèves qui protestent
maintenant depuis près de deux mois contre les 11 200 suppressions de postes
prévues à la rentrée 2008.
Pour s’en convaincre, il suffit de consulter le site Internet du syndicat fondé par
Julien Dray à la fin des années 80. Il y constaterait l’urgence de recruter un
nombre conséquent de profs de français afin de soumettre nos jeunes syndicalistes à une impitoyable rééducation des règles de base de… l’orthographe. Du
budget qui est tout juste « sortie » (sic) à ces « 250 collège » (resic) en passant
par « l’appartenance sexuel » (reresic) des uns et des autres et des « acquis qui
ont été durement gagné » (rereresic), nos sympathiques militants paraissent
éprouver les plus grandes difficultés à accorder un nom commun au pluriel ou
distinguer le verbe avoir d’une préposition.
Phénomène d’autant plus inquiétant que, comme nul ne l’ignore, la FIDL est l’un
des viviers où le Parti socialiste puise avec régularité ses futurs dirigeants.
Il en va donc de l’avenir de l’opposition dans ce pays !
Bakchich.info du 15 avril 2008
LES FRAUDES A L'ASSURANCE MALADIE
206 millions d'économies ont été réalisées en 2006-2007 (dont 116 millions en
2007), s'est félicitée la Cnam , qui entend poursuivre son programme de lutte
contre les abus et les fraudes à l'assurance maladie en 2008. Si le contrôle de la
tarification à l'activité des établissements a permis de récupérer des indus de
l'ordre de 71 millions d' € en deux ans, quelque 34 millions ont été recouvrés au
titre de la prescription d'arrêts de travail abusifs. Pour 2008, l 'assurance maladie, qui espère récupérer 140 millions de prestations, va intensifier son contrôle
sur les transports sanitaires, les établissements hébergeant des personnes
âgées dépendantes et les professions paramédicales, les laboratoires de biologie médicale, les professionnels de santé «ayant un volume d'activité aberrant».
Elle contrôlera également les indemnités journalières d'accidents du travail en
portant son action sur les possibilités de collusion entre employeurs et salariés
pour permettre à ces derniers de bénéficier «d'un revenu élevé de substitution
par l'assurance maladie en lieu et place de leur salaire».
Bréves Sociales du 13 décembre 2007
GIFLE : UNE PETITION SOUTIENT LE PROFESSEUR
La pétition de soutien lancée par le Snalc-CSEN au professeur José Laboureur
qui a giflé un élève insolent de 6e fin janvier à Berlaimont (Nord), a été signée
par 21.350 personnes, a annoncé le syndicat traditionnellement classé à droite.
Dans un communiqué, ce syndicat du secondaire "approuve totalement" la
décision annoncée hier par José Laboureur de refuser la procédure du plaidercoupable qui lui avait été proposée à l'issue d'une garde à vue "scandaleuse".
AFP du 24 mars 2008
LE «COMMANDO KIEFFER»
Le nouveau «commando Kieffer», porté sur les fonts baptismaux par Nicolas
Sarkozy à Ouistreham, là même ou le commandant Philippe Kieffer débarqua
avec 176 soldats français le 6 juin 1944, est le premier commando marine créé
depuis six décennies. La marine comptait jusqu'à présent cinq unités de forces
spéciales, toutes issues de la Seconde Guerre mondiale. Au-delà des symboles,
le sixième commando marine, qui sera basé à Lorient et réunira dans un premier temps 32 soldats d'élite, se veut une réponse pragmatique aux nouvelles
menaces rencontrées sur les théâtres d'opérations extérieures. Pour la première
fois, une unité de commandos marine comptera dans ses rangs des maîtres
chien, dont les animaux seront spécialement entraînés à la détection des «engins explosifs improvisés». Ces pièges sournois jonchent les pistes d'Afghanistan ou d'Irak où ils font de nombreux morts dans les rangs alliés. Des spécialistes des drones (avions sans pilote), de la guerre électronique, du déminage ou
du combat en environnement NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et
chimique) y opèreront également.
AFP du 8 mai 2008
MIL-VIGILANCE N° 9/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 10/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LE MORAL DES MENAGES A UN PLUS BAS HISTORIQUE
Triste record. Le moral des ménages français a encore chuté de trois points en
mai, il atteint son niveau le plus bas depuis 1987, date à laquelle la statistique a
été créée. Il s'agit de la onzième baisse consécutive de cet indicateur.
Les Echos du 28 mai 2008
UN AN FERME POUR L’EX-PRESIDENT DU FN
Daniel Féret, l’ex-président du parti d’extrême-droite Front National, a été
condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Namur à un an de prison
ferme et à une amende de 100 euros, pour faux et usage de faux. Cette
condamnation ajoute une ligne au curriculum chargé de l’ex-leader frontiste.
Le docteur Daniel Féret a fondé le parti Front National en 1985, s’en déclarant le
« président à vie ». En 1987, Daniel Féret a été condamné à un an de prison
avec sursis assorti d’une suspension de ses droits civils et politiques pour cinq
ans. Il avait délivré un certificat médical de complaisance à la complice de
l’auteur d’un hold-up commis à la poste de Châtelineau en 1982. Le document
devait servir à innocenter cette femme, mais l’auteur principal de l’attaque à
main armée avait vendu la mèche. En 1989, Daniel Féret a été condamné une
première fois à trois ans de suspension de ses activités professionnelles par le
Conseil de l’Ordre des Médecins. La même peine lui a été infligée une nouvelle
fois en 1993 (confirmée en instance d’appel en mai ’94) « pour avoir abusé de la
confiance de certains de ses patients et failli à son devoir de leur donner des
soins attentifs, consciencieux et conformes aux données actuelles de la science
». Il lui était notamment reproché d’avoir prescrit à la légère des « cocktails
médicamenteux » en principe destinés à faire maigrir, mais qui présentaient des
risques d’effets secondaires dangereux. Au milieu des années ’90, plusieurs
sociétés ainsi que son ancien assistant parlementaire l’ont attaqué pour nonpaiement de factures et non-paiement de cotisations à la sécurité sociale. En
1995, il est déchu de son siège de conseiller communal à Bruxelles-ville pour
fausse domiciliation. Il perdra également son siège en 2000 à Charleroi pour les
mêmes raisons. En 2005, une instruction judiciaire du chef de détournement,
escroquerie et organisation d’insolvabilité est ouverte à son encontre et celle de
sa compagne Audrey Rorive par le parquet de Bruxelles. En novembre 2006, il
est condamné à 10 ans d’inéligibilité et à 250 heures de travaux d’intérêt général
dans le secteur de l’intégration des personnes étrangères. L’ancien président du
parti d’extrême-droite a longtemps renâclé à assumer cette peine. Après des
mois de pourparlers, Daniel Féret est entré en 2008 au service d’une structure
bruxelloise subsidiée où il assume un travail d’encodage de données informatiques. Toujours en 2008, Jean-Marie Le Pen, le président du Front National
français, demande à la justice belge l’interdiction d’utilisation du logo représentant une flamme par l’ancien président du FN belge. A ce stade de l’examen du
dossier, le juge du tribunal civil a décidé de rouvrir les débats le 26 novembre.
Daniel Féret a donc été condamné à un an de prison ferme et à une amende de
100 euros, pour faux et usage de faux. Le juge a également ordonné son arrestation immédiate. Sa compagne Audrey Rorive a, elle, écopé d’une peine de
neuf mois de prison avec cinq ans de sursis et d’une amende de 100 euros.
Deux autres militants du Front National ont également été jugés dans ce dossier. Les quatre prévenus étaient poursuivis pour des fausses signatures, dont
celles de personnes décédées, dans le cadre des élections européennes de
2004. Ils contestaient ces charges, s’estimant victimes de personnes mal intentionnées qui auraient écrit « n’importe quoi » (fausse adresse, fausse date de
naissance, etc) en remplissant les listes pour se débarrasser des démarcheurs.
Le Soir – Bruxelles du 2 juin 2008
ALAIN TERRENOIRE : MAI 68 ET MAI 58,
LE MYTHE ET LA REALITE
Submergés par l'envahissement médiatique des célébrations et de la glorification des événements de Mai 68, les jeunes de mai 2008 risquent de s'en étourdir d'illusions et de frustration. Les anciens combattants de cette époque nous la
décrivent avec suffisamment de complaisance pour accréditer une supposée
révolution qui aurait transformé la société française sclérosée de l'après-guerre.
Nous étions en fait dans les Trente Glorieuses qui avaient apporté aux Français
les progrès d'une croissance et d'une modernisation qu'ils n'avaient jamais
connus à un tel degré dans toute leur histoire. Le développement économique
sur l'ensemble du territoire national, l'augmentation permanente du pouvoir
d'achat, l'ouverture de l'enseignement supérieur aux enfants issus du babyboom, la démocratisation et l'allongement des congés, l'explosion du confort
domestique, la télévision pour tous avaient, entre bien d'autres changements,
modifié en profondeur la vie des Français et le visage de la France qui, dix ans
auparavant, était traitée «d'homme malade de l'Europe» !
Certes, ce grand bouleversement avait ses revers et notamment un afflux de
populations déracinées dans les villes, mal anticipé et mal maîtrisé, à l'origine
d'une grave crise du logement. La situation la plus critique était à l'évidence le
retard pris par les rémunérations des salariés par rapport à la croissance de
l'économie, au plein-emploi et à la richesse des entreprises, dont la gestion
sociale et le fonctionnement s'avéraient trop souvent conservateurs.
Mais ces retards et ces erreurs d'adaptation justifiaient-ils des semaines de
barricades au Quartier latin, des manifestations multiples, l'occupation des
facultés puis des usines et des administrations couvertes des drapeaux rouges
du communisme totalitaire, oppresseur des Européens de l'Est et de tant d'autres ?
Fallait-il «interdire d'interdire» pour obtenir à l'automne suivant la loi Edgar
Faure sur la modernisation des universités, bienvenue par ailleurs, et pour
bénéficier d'une forte augmentation des rémunérations dont, hélas, près de la
moitié fut rognée seize mois plus tard par la dévaluation d'un franc affaibli ?
Comment pouvait-on se griser des slogans «de groupuscules gauchisants»,
selon la formule célèbre du communiste Marchais, qui osaient nous donner en
exemple la Révolution culturelle de Mao et la dictature de Castro ? Quels frissons, au bord du précipice, pouvaient faire rêver, au stade Charléty, d'un coup
d'État et autoriser Mitterrand à se présenter en sauveur d'une République honnie ?
De tout cela aujourd'hui, en dehors de quelques attardés du trotskisme, nos
anciens combattants de Mai 68, dont beaucoup paradent encore aujourd'hui
dans les médias, ne s'en vantent plus guère. Seule la révolution des mœ urs et
la libéralisation des comportements sociétaux ont grâce à leur mémoire défaillante. Mais celle-ci était en marche partout en Occident et elle se serait imposée
en France, comme ailleurs, sans les barricades et sans mettre notre pays aux
abonnés absents.
Enfin, n'oublions pas que ces temps aventureux, mais sans effusion de sang,
n'auront vécu qu'un court printemps. De Gaulle, après quelque flottement, ayant
pris la mesure de cette «chienlit», retrouva le 30 mai les mots qui rassemblèrent
un million de Français à la Concorde et qui lui donnèrent un mois après, par les
urnes, une majorité exceptionnelle à l'Assemblée nationale !
En revanche, dix ans auparavant, mai 58 fut le début d'une vraie révolution que
la France allait connaître. Quelques rappels sont nécessaires, tant pour nos
soixante-huitards flamboyants que pour la jeunesse de 2008, souvent mal
informée.
Depuis la Libération, la France souffrait de guerres coloniales permanentes.
Celle d'Algérie était la plus douloureuse et les gouvernements de gauche au
pouvoir étaient incapables d'y mettre fin. Par ailleurs, la France s'était dotée
avec la IVe République d'institutions et d'un système électoral qui favorisaient
l'instabilité gouvernementale. Cette situation n'avait pas permis à notre pays de
s'approprier pleinement les bénéfices d'un développement généralisé.
Nous nous retrouvions aussi pour notre politique extérieure et de défense dans
la dépendance des États-Unis. Enfin, malgré de bons débuts dans la nouvelle
coopération européenne, la France avait dû demander, en raison de ses faiblesses au début de 1958, de reporter la mise en route du traité de Rome.
Dans cette impasse, les Français ont fait appel à l'Homme du 18 juin. Dès son
retour au pouvoir, le général de Gaulle a mis en chantier une nouvelle Constitution qui a répondu à la nécessité d'équilibre et d'efficacité des pouvoirs démocratiques. Il a aussi réalisé la décolonisation en accordant l'indépendance à
toutes nos colonies et en mettant fin à la guerre d'Algérie. De Gaulle a également redonné à notre pays son prestige perdu depuis la Première Guerre mondiale, en inaugurant une nouvelle politique étrangère, particulièrement appréciée
par le tiers-monde, et en assurant à la France sa propre sécurité par une défense autonome.
Dans les domaines de la recherche et des nouvelles technologies, le chef de
l'État a pris des initiatives spectaculaires, dont nous tirons encore de nombreux
avantages, notamment en matière de défense, d'énergie, de nucléaire et d'espace.
Dès le retour de De Gaulle, la reprise de l'économie nous a permis de tenir toute
notre place dans le concert européen et international.
Enfin, c'est la vision européenne du général de Gaulle, par ailleurs si dénaturée,
qui à long terme a fini par s'imposer.
C'est pourquoi nous sommes toujours aussi nombreux à préférer, aux rappels
nostalgiques des bobos reconvertis dans l'écolo-réformisme, la persistance d'un
sillon gaullien qui, malgré les obstacles rencontrés et une charrue parfois hésitante, fait rimer la France avec l'espérance d'une Europe-puissance, indépendante, souveraine et solidaire et surtout déterminée à être un acteur majeur du
processus de mondialisation, dont la marche souvent chaotique ne cesse de
s'accélérer.
Repris du FIGARO - 22/04/2008
JACQUES CHIRAC INVENTE UNE VIE APRES L'ÉLYSEE
Dans les bureaux parisiens de Jacques Chirac, rue de Lille, à deux pas de
l'Assemblée nationale et de l'ancien siège du RPR, quelques personnes s'affairent dans la cuisine. Ces proches de l'ancien président glissent dans des enveloppes des cartons d'invitation à la journée de lancement de la Fondation Chirac, qui se déroulera au Musée du quai Branly. Un événement qui marquera le
retour de Jacques Chirac. Depuis qu'il a quitté l'Élysée, le 16 mai 2007, au
terme de douze années de mandat, transmettant ses pouvoirs à Nicolas Sarkozy, grand triomphateur d'une élection présidentielle que le chef de l'État
sortant a regardée en spectateur plus qu'en acteur. Ce jour-là, après un bref
tête-à-tête dans le bureau présidentiel, le nouvel hôte des lieux prend congé de
son prédécesseur. Dans un geste rappelant sa fameuse traversée de Paris au
soir de sa victoire, le 7 mai 1995, Chirac adresse un salut de la main par la
fenêtre de sa voiture. Sous les applaudissements, souvent émus, de ses
conseillers et des personnels de l'Élysée, il part vers une vie nouvelle. Il part
vers l'inconnu. Depuis ce 16 mai 2007, cet homme d'action qui, pendant quarante ans, a occupé le devant de la scène, bataillé sur tous les fronts et exercé
tous les pouvoirs, a tourné la page. Il a dû inventer sa place dans la République,
celle d'un ancien président qui a quitté définitivement la politique. Une situation
sans précédent, alors qu'à son départ de l'Élysée, en 1981, Valéry Giscard
d'Estaing rêvait de reconquête.
Retiré de la politique, Jacques Chirac, âgé aujourd'hui de 75 ans, s'est fait une
règle d'or de ne gêner en rien son successeur. «Quand vous avez exercé des
fonctions qui sont aujourd'hui exercées par d'autres, appartenant à votre camp,
vous n'avez pas à les critiquer. D'ailleurs, je ne critique ni mes prédécesseurs ni
mes successeurs. C'est une règle à laquelle je me plie tout à fait spontanément», déclare au Figaro l'ancien président, qui interdit aux membres de son
cabinet toute déclaration sur Nicolas Sarkozy. Lui-même se refuse à commenter
les récentes critiques du président de la République et le procès en immobilisme
fait dans les rangs de l'UMP. «Il est au-dessus de tout ça. Il a été l'objet de
tellement d'attaques qu'il a appris à y attacher le moins d'importance possible»,
fait valoir le très chiraquien Henri Cuq. «Mais on sait ce qu'il pense. Son sourire
est significatif», ajoute l'ancien ministre. Jean-Pierre Raffarin, lui, est «mal à
l'aise en entendant les piques qui sont adressées sur l'action passée». «Une
majorité de la majorité souhaite qu'on se mobilise dans l'union sur les projets
d'avenir plutôt qu'entretenir les tensions du passé», assure l'ancien premier
ministre. Muet sur la situation politique, Jacques Chirac répète qu'il entend
«servir autrement», avec toujours la même détermination et le même enthousiasme. De l'avis de ses proches, il n'a jamais été homme «à pleurer sur le lait
renversé». «Je ne regrette rien, confie-t-il lui-même au Figaro. C'est mon côté
Piaf.» «Jacques Chirac n'est pas emprisonné par son passé. Il a son projet, ses
perspectives. Il est tourné vers l'avenir», affirme Jean-Pierre Raffarin, qui lui a
téléphoné cette semaine encore.
L'avenir, pour Jacques Chirac, dont beaucoup soulignent qu'il a mal vécu ses
premiers mois de retraité, c'est sa Fondation. Il en a rappelé les objectifs mardi
soir, à ses anciens collaborateurs élyséens, qu'il avait invités à une réception au
Centre Pompidou : «J'ai souhaité, à la place qui est désormais la mienne,
poursuivre les combats de toute ma vie, en créant une Fondation. Ces combats,
ce sont ceux de la justice et de la paix, de la solidarité et de la dignité, du développement durable et du dialogue des cultures.» Après l'inévitable parcours du
combattant devant le Conseil d'État, la Fondation Chirac, dont l'association de
préfiguration est présidée par Michel Camdessus, ancien directeur général du
FMI, a été reconnue d'utilité publique en mars. Elle est dotée d'un comité d'honneur prestigieux où siègent notamment Kofi Annan, ancien secrétaire général de
l'ONU, les Prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri, Mohammad Yunus et Rigoberta Menchu, le Polonais Bronislaw Geremek, le secrétaire général de la
francophonie Abdou Diouf ou le chanteur Youssou N'Dour. Très bientôt, elle
s'installera dans des locaux près de la rue de Lille, dans le VIIe ou le VIIIe.
L'idée est de créer une structure légère : «Ce sera plutôt une équipe de chevaux-légers qu'une panzer division. On privilégie les projets sur la structure»,
explique Valérie Terranova, secrétaire général de l'association de préfiguration.
La Fondation travaillera en réseau avec des ONG, d'autres fondations, des
entreprises, des institutions internationales. Elle agira en Afrique, bien sûr en
raison des situations d'urgence et des fidélités de Jacques Chirac, «mais pas
exclusivement», ajoute Valérie Terranova.
Devant ses anciens collaborateurs, Chirac a précisé mardi soir quelles seront
ses priorités d'action : «la lutte contre la déforestation, la lutte contre la mort des
langues et l'accès à l'eau et aux médicaments». Des domaines qui «déterminent
aujourd'hui les conditions d'une paix durable pour demain», a-t-il dit . Et qui
correspondent à ses engagements de toujours. «Sur tous ces sujets, comme sur
le dialogue des cultures, l'appellation d'origine contrôlée Chirac, ça veut dire
quelque chose dans le monde», fait valoir Valérie Terranova. Un ancien collaborateur se réjouit que la Fondation soit désormais sur les rails : «Chirac va reprendre plus d'activité. Il a besoin d'action. Ce n'est pas un contemplatif.»
Coïncidant avec le lancement de la Fondation, une autre structure chiraquienne
va s'installer, avenue de La Motte-Picquet : l'association «avec le président
Chirac ses amis rassemblés autour de ses valeurs». Elle est présidée par Henri
Cuq, avec comme vice-présidents, l'ancien ministre Nelly Olin et Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider. Jacques Toubon a
largement contribué à la mise en place de cette association qui prétend être un
lieu de rencontre pour les fidèles de l'ancien chef de l'État et de recherche sur
son action et les valeurs qu'il a défendues tout au long de sa carrière. À la
manière de la Fondation François Mitterrand qui continue à entretenir la flamme.
Mais ce ne sera en aucun cas «un outil politique», affirme Henri Cuq.
Jean-Pierre Raffarin, qui a récemment remis au président chinois Hu Jintao une
lettre de Jacques Chirac qui avait dû annuler sa visite en Chine, souligne que
l'ancien président suit avec toujours la même «acuité» la situation internationale.
Préoccupé par les émeutes de la faim, il est aussi très attentif au drame du
Liban. Il estime que la France et la communauté internationale doivent mettre
fermement en garde la Syrie et l'Iran contre toute atteinte à l'intégrité physique
des responsables libanais, notamment Fouad Siniora, Saad Hariri et Walid
Joumblatt. Il s'agit à ses yeux d'«une ligne rouge» que Damas et Téhéran ne
doivent en aucun cas franchir.
Au Centre Pompidou, tout le monde était très attentif à l'état de santé de l'ancien
patron, qui a subi en avril la pose d'un pacemaker. Ses ex-collaborateurs sont
repartis confiants. Chirac a fait la fermeture ou presque, quittant la réception
parmi les derniers. Après son triomphe au Salon de l'agriculture, fin février, le
carré des fidèles a vu un signe encourageant dans la dernière livraison du
baromètre Ifop-Paris Match : l'ancien président se hisse à la troisième place du
classement, à 68 %, gagnant quatre points en un mois.
Le Figaro du 16 mai 2008
MODEM: VOTE ET FOIRE D'EMPOIGNE
Le Modem tenait son premier conseil national, destiné à mettre le parti en "ordre
de marche". Au programme: l'adoption d'un règlement intérieur. Si François
Bayrou s'est félicité du vote du texte à la quasi-unanimité, l'ambiance s'est
ensuite clairement détériorée. Un opposant à Bayrou a dénoncé une "mascarade", une algarade s'en est suivie et les noms d'oiseaux ont volé.
Pour François Bayrou, ce rendez-vous était capital. Il allait permettre de mettre
"en ordre de marche" son parti né officiellement il y a cinq mois. Le conseil
national s'est retrouvé au siège du Modem, rue de l'Université à Paris, pour
adopter le règlement intérieur du parti. Réunis depuis 9h30, la centaine de
membres de l'instance étaient toujours, cinq heures plus tard, à amender le
texte proposé par François Bayrou, dans la touffeur de la salle et un certains
brouhaha. A la tribune, le leader centriste joue les maîtres d'école pour faire
avancer les débats: "Les enfants s'il vous plaît, du calme. Je mets cet amendement aux voix". Illico, une autre participante propose un nouvel amendement sur
les commissions du parti. "Je suis lâché là", maugrée un membre. Interdit, le
leader rétorque: "Les journalistes m'attendent, je vous laisse continuer". Le
mode participatif à ses impondérables...
Tout sourire, le chef du mouvement s'avance alors vers les reporters, réunis
dans la cour du cossu immeuble du 7e arrondissement. " Le règlement intérieur
est en cours d'adoption. Et tous les amendements ont été voté à la quasi-unanimité", se félicite-t-il. "Désormais, le Modem est en marche et on va pouvoir
mettre notre organisation au travail. La phase de lancement est en route". Un
bureau exécutif "comparable au gouvernement" et un conseil national de 300
membres, "le parlement", est mis sur pied. Surtout, François Bayrou annonce la
tenue de la fameuse "grande consultation nationale" pour la fin du mois de juin,
censée valider la ligne d'indépendance déterminée par François Bayrou. Le
noeud du problème, en fait, puisque certains élus du mouvement démocrate
contestent encore cette orientation. "Il y aura peut-être plusieurs contributions
mais cette consultation sera donc la clarification ultime".
Passant par là, le député européen Thierry Cornillet, qui souhaite déposer une
motion contre Bayrou lors de ce grand vote, ironise: "Ah il vous a parlé de la
consultation? Je suis ravi de l'apprendre car en cinq heures de débat, on n'en a
pas parlé. C'est ridicule, on n'a pas eu un mot pour la politique". "Si tu avais lu le
texte, tu saurais", rétorque du tac au tac Bayrou, avant de passer son chemin.
Dans la cour, - les effets des rayons de soleil? - l'ambiance se tend légèrement.
"Je n'ai de leçon de centrisme à recevoir de personne. On peut 's'exciter' sur
l'indépendance du parti, mais il faut revenir au principe de réalité. La vérité, c'est
que pour gagner, il faut des alliés. Quand on fait 15% des voix on a zéro élu. Je
dirais même quand on fait 33% aux municipales, on n'est pas maire", argue-t-il
en référence à la déroute de Bayrou à Pau.
La température prend encore quelques degrés quand l'élu européen est pris à
parti par d'autres membres du Modem. " Va au Nouveau centre, tu es minoritaire ici!". "On n'a pas de ligne politique lisible. On ne peut pas rester le cul entre
deux chaises comme ça, ou alors on ne pèsera rien. Pour avoir des élus et
changer les choses, je suis pour qu'on soit alliés à l'UMP". "C'est si on s'allie à
l'UMP qu'on n'est plus lisible. Il faut se battre, il faut tenir", répond une jeune
centriste tendance Bayrou.
D'autres éclats de voix se font entendre au centre de la cour. "C'est une mascarade. Je ne cautionne pas ce texte", clame un homme très fort, devant les
caméras de télévision, tout à côté de François Bayrou, interviewé par d'autres.
Le leader du Modem tente de faire bonne figure puis lâche: "c'est grotesque",
avant de s'éloigner. Bernard Le Hideux, député européen, tombe à bras raccourcis sur "l'intrus", Farid Taha, en bisbille avec le leader centriste. "Tu es
ridicule. Tu es un clown qui vient faire ton cirque devant les caméras alors que
tu n'étais même pas là pour le vote. Tu es tout seul contre 300". Le conseiller
national s'écarte. Un autre membre du Modem le prend à parti dans un coin,
furieux de voir porter une querelle interne sur la place publique: "Tu te conduis
comme un salopard, un salopard à l'égard de ce parti".
Farid Taha - bien esseulé - estime que "le texte proposé par Bayrou peut se
résumer comme donner les pleins pouvoir à Bayrou". Il s'échappe de la cohue
mais Le Hideux le rattrape: "C'est honteux ce que tu as fait aujourd'hui." "Je suis
toujours membre du Modem", estime le rebelle. "Tu t'es exclu tout seul", tranche
Le Hideux. François Bayrou passe pour rejoindre l'Assemblée, non sans jeter un
très long regard noir à l'auteur de l'altercation. La fête de lancement du Modem
est gâchée. "Tout s'est bien passé tout au long de la journée et la presse ne va
retenir que cet énergumène minoritaire", lâche une centriste, dépitée.
le JDD.fr du 14 mai 2008
360.000 AGENTS DE L'ETAT PROFITENT DES HEURES SUP'
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, a annoncé que le
dispositif sur les heures supplémentaires exonérées de charges sociales et
fiscales avait bénéficié en mai à 360.000 fonctionnaires d'Etat, sur 2,5 millions.
Le nombre de bénéficiaires, dont 85% d'enseignants, était de 345.000 en avril,
346.000 en janvier, après 207.000 en octobre et novembre 2007.
Le Parisien du 9 juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 10/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 11/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
HUMOUR SOCIALISTE
Ségolène Royal suggère de sanctionner ceux qui dénigrent le PS. "J'espère qu'il
en restera encore à la direction du Parti socialiste", a ironisé François Hollande.
Le NouvelObs.com du 28 mai 2008
REPRISE DE L’ARTICLE DU MONDE DU 1ER JUIN 1968 :
LES "PRO" DE GAULLE SONT DANS LA RUE
La manifestation qui s'est déroulée, jeudi [30 mai] en fin d'après-midi, à l'appel
de diverses organisations gaullistes, a surpris et impressionné par son ampleur.
Le cortège a paru le plus spectaculaire qu'on ait pu voir depuis que " le pouvoir
est dans la rue " : une mer humaine, des vagues de drapeaux tricolores et de
banderoles recouvraient les Champs-Élysées et la place de la Concorde. Cette
foule qui acclamait le chef de l'Etat était très largement égale en importance à
celle qui a défilé lors de la manifestation de masse organisée par les forces de
gauche, le 13 mai dernier, et qui avait été évaluée à un million de personnes par
les participants, à deux cent mille par les services de police. Cette fois encore,
des chiffres variables sont avancés...
Ce concours de peuple était d'autant plus étonnant qu'y figuraient des couches
sociales peu habituées à descendre dans la rue. Mais il y avait également
beaucoup de jeunes, des étudiants et des gens de milieux modestes, y compris
— mais plus rarement — des ouvriers.
Autre fait digne de remarque, cette masse avait emprunté aux défilés de la
gauche leur style et leurs méthodes. Bien qu'à l'origine il dût s'agir d'un cortège
silencieux, d'innombrables " Marseillaise " furent chantées, de nombreux slogans furent scandés. Sur les mêmes airs que les manifestants de gauche, on a
chansonné M. Mitterrand : " Adieu, François, adieu ", " Mitterrand, c'est raté ".
Aux poings levés ont répondu les deux doigts qui figurent le V de la victoire.
Comme dans les cortèges de gauche, enfin, un service d'ordre, coude à coude
ou main dans la main, canalisait la foule, réglait la marche et, à la fin du défilé,
recommandait la dispersion dans le calme. Il y eut parfois pourtant quelque
flottement : les organisateurs ne s'attendaient pas à un tel raz de marée, suscité
en partie, semble-t-il, par l'allocution du président de la République. Il peut bien
entendu en découler le risque de voir surgir aussi une agressivité nouvelle... Si
l'unanimité s'est faite sur le nom du général de Gaulle, faut-il penser que la foule
était composée uniquement de " gaullistes " ? La présence de personnalités
politiques diverses dans le cortège, et quelque fois de sympathisants de l'extrême droite indique clairement que non. L'unité profonde de ce rassemblement
trouvait sa source dans le refus du communisme. Il s'y mêlait aussi une protestation en face des désordres. Il en résultait qu'on sentait affleurer une tension
dans les sentiments et quelquefois dans leur expression.
En même temps, on a vu éclore l'enthousiasme et la joie de gens qui la veille
encore, composaient de façon inorganisée " le parti de la crainte " et qui étaient
comme étonnés de découvrir qu'ils étaient si nombreux et qu'ils constituaient
une force. " S'il le faut, on reviendra ", a-t-on crié en se sentant naître une détermination nouvelle. Dès le milieu de l'après-midi de jeudi, dans les environs de
la place de la Concorde, les premiers drapeaux tricolores apparaissent, tandis
que des tracts invitant à la manifestation et en expliquant les raisons étaient
lancés. On y lisait en substance qu'au-delà des appartenances politiques, " tous
les Français " étaient appelés à exprimer par leur présence qu'ils étaient de
ceux " qui refusent l'anarchie et veulent assurer le renouveau dans le maintien
de la légalité ".
Vers 17 heures, les premiers groupes se constituent place de la Concorde,
occupant les alentours de l'Obélisque et des fontaines, ainsi que l'entrée de
l'avenue des Champs-Élysées. Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que le
rassemblement prend sa véritable ampleur : des rues de Rivoli et Royale d'une
part, du pont de la Concorde d'autre part, les manifestants arrivent par vagues
et envahissent la place qui déjà à ce moment est occupée presque entièrement.
Les drapeaux tricolores, dont les manifestants vont avec passion faire leur
emblème, sont de plus en plus nombreux. Déjà il en a été fixé au sommet des
deux fontaines. Il en est réclamé à grands cris aux façades de l'hôtel Crillon et
de l'Automobile Club de France comme, ensuite, d'une manière générale, il en
sera réclamé avec véhémence aux personnes qui des immeubles des ChampsÉlysées regarderont défiler le cortège.
Lorsque ces demandes ne seront pas satisfaites spontanément, des personnes
iront eux-mêmes pallier ces carences, escaladant les façades comme, exemple
entre plusieurs, ce jeune homme qui va se hisser jusqu'au premier étage du
bâtiment du " Pub " Renault et sous les applaudissements de la foule va fixer les
trois couleurs.
Cette foule, qui est-elle ? Il y a des anciens combattants, bien sûr, que l'on
remarque d'abord à leurs décorations arborées, quelques fois à leur uniforme
revêtu pour la circonstance ; mais aussi des anciens d'Indochine ou d'Algérie,
des anciens résistants. On remarque même quelques brassards FFI. Et puis
encore un mélange de gens de tous âges, aux opinions politiques assurément
diverses d'après leurs conversations, mais qui ne cachent pas être venus ici
moins pour la défense d'un homme que pour une riposte aux manifestations
précédentes. " C'est dès le premier jour qu'on aurait du faire ça ", ou encore : " II
n'y a pas que les gaullistes contre l'anarchie et le communisme. " Peut-on aussi
définir socialement ces gens qui, à 18 heures, emplissent la place de la
Concorde et occupent déjà l'avenue des Champs-Élysées à son début, alors
que d'autres attendent dans la partie haute vers l'Arc de triomphe ? Si la différence est patente, notamment dans l'habillement, le nombre des décorations
portées, une certaine attitude, peut-on pour autant affirmer qu'il s'agit là de seule
" bourgeoisie " au sens classique du terme ? Peut-être conscientes de ce fait, de
nombreuses personnes affirmeront qu'elles aussi appartiennent aux classes
laborieuses. Une pancarte le dit, qui fait sourire dans les rangs, mais connaîtra
pourtant son succès : " Je suis ouvrier, j'ai sept enfants. Contre l'anarchie, vive
le général de Gaulle. " Mais il y a aussi, ça et là des hommes qui portent le béret
rouge des parachutistes qu'ils furent, quelquefois même qui ont revêtu la " tenue
léopard "... De même, en civil, on a pu reconnaître des officiers d'active. Beaucoup aussi de femmes élégantes qui, émues et palpitantes, raccrochent leur
enthousiasme patriotique aux ultimes paroles de la Marseillaise.
Pourtant ce qui frappe le plus c'est le nombre impressionnant de jeunes gens,
garçons et filles, jeunes travailleurs. Ce seront eux les plus turbulents et d'une
certaine manière les plus passionnés. Surpris et ravis, des bords des trottoirs,
des adultes iront même jusqu'à les applaudir le plus fort. Cette masse, étonnée
elle-même de se trouver si nombreuse, va entre 19 heures et 20 heures occuper
à la fois toute la surface de la place de la Concorde (360 mètres de longueur sur
210 de largeur) et de l'avenue des Champs-Élysées (1910 mètres sur 70 de
largeur).
En tête de ce cortège parti lentement des chevaux de Marly se tiennent de front
bras-dessus bras-dessous de nombreux ministres, Michel Debré, André Malraux, Louis Joxe, François Missoffe, Maurice Schumann, Pierre Billotte, Edmond Michelet, Henri Duvillard, notamment, ainsi que Raymond Marcellin,
ministre délégué, qui, accompagné de Jean Chamant et André Bettencourt,
conduit la délégation des républicains indépendants. Au hasard de leur arrivée
dans le parcours, ont pris place également dans les rangs de nombreuses
personnalités gaullistes, parlementaires ou non, notamment Robert Poujade,
Alexandre Sanguinetti, Alain Peyrefitte, Jacques Chaban-Delmas, Yvon Bourges, Philippe Dechartre, Jacques Foccart. On remarque aussi la présence de
François Mauriac.
Prévue initialement silencieuse la manifestation ne devait évidemment pas l'être,
surtout après le bref discours à 16 heures 30 du président de la République dont
les gens rassemblés connaissaient la teneur et le ton.
Aussi bien, dès le rassemblement à la Concorde, commencèrent à fuser les
slogans, établis tant dans les termes que dans les cadences, pour être des
répliques à ceux des manifestations qui depuis quinze jours se sont succédé à
Paris. Parmi ceux les plus souvent repris et dont la foule finira par faire ses
leitmotive (?) : " De Gaulle n'est pas seul ! ", " Le communisme ne passera pas !
", " Le drapeau, c'est bleu-blanc-rouge ! ", " La France aux Français ! ", " Les
Français avec nous ! ", " Liberté du travail ! ". Et puis aussi sur notes de comptine ironique : " Mitterrand, c'est raté ! ", ou sur l'air des stades : " Allez, de
Gaulle ! " II y eut pourtant plus vif, plus hargneux, sinon haineux : " Cohn-Bendit
en Allemagne ! ", " Le rouquin à Pékin ! ", " Vidangez la Sorbonne ! ", " Cocos au
poteau ! ", " Les cocos à Moscou ! " (… ) A cela s'ajoutaient les formules inscrites
sur les banderoles, les calicots et les pancartes : " Evolution sans révolution ! ", "
Liberté du travail ! ", " Non à la dictature d'une minorité ! ", " Pour la liberté du
prolétariat, à bas le marxisme ! " et des centaines de : " Assez de violences ! "
D'autres banderoles annonçaient l'origine des groupes qui se succédaient : les
CDR (comité de défense de la République) de Paris, de banlieue, mais aussi de
province, notamment de l'Eure, du Nord et du Pas-de-Calais, de Dijon.
On voit aussi des écriteaux annonçant les Engins Matra, Simca, et aussi une
délégation de l'ORTF, qui n'est, bien sûr, pas la même que celle qui, la veille,
avait participé à la manifestation cégétiste. Pendant deux heures la marche se
poursuit. En la suivant on relève des détails : Michel Debré, à hauteur du Lido,
scandant avec vaillance : " Mitterrand au Lido ! " l'apparition dans la forêt des
drapeaux français, de quelques emblèmes des Etats-Unis d'Amérique. Beaucoup de gens ont adopté pour salut le V des journées de 1945, V qui se retrouve
sur le blanc de nombreux drapeaux où il sertit la croix de Lorraine.
A 19 heures, alors que depuis une demi-heure le circuit radio-téléphone —
interrompu après la dernière nuit des barricades — a été rétabli pour les postes
radiophoniques, la tête du cortège est proche de la place de l'Etoile. Henri
Duvillard, ministre des anciens combattants, s'en est détaché pour venir, en
compagnie de Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale,
ranimer sous l'Arc de triomphe cerné par la foule, la flamme au tombeau du
Soldat inconnu. La Marseillaise est chantée.
Maintenant les organisateurs vont tenter de faire entreprendre la dispersion. (… )
Il a été prévu que devant l'Arc de triomphe la foule doit le contourner soit par la
droite soit par la gauche pour s'écouler ensuite par les avenues de Wagram et
Foch.
C'est alors que va se produire un incident. La foule, parmi ses slogans, avait
aussi : " Bridez le drapeau rouge ! ". Or, à l'angle de la place de l'Etoile et de
l'avenue de la Grande-Armée, une grue d'un chantier du métro express régional
portait à son sommet un drapeau rouge gardé, là-haut, par quatre ouvriers. Très
vite, à peine repéré cet emblème, les premières clameurs se font entendre.
D'abord le cri " Enlevez le drapeau ! ", très vite devenu : " Brûlez ce torchon ! ".
Mais le drapeau demeure et les ouvriers qui le gardent paraissent fermement
décidés à son maintien. Un homme alors va entreprendre d'escalader l'engin
dans de périlleuses conditions puisqu'il hisse avec lui un grand drapeau tricolore. A mi-hauteur les deux ouvriers qui sont sur la première plate-forme lui
jettent des projectiles et de l'eau. Cela entraîne en riposte des envois de pierres
qui naturellement, ne peuvent atteindre leur objectif. A ce moment un cordon de
gardiens de la paix, suivi quelques minutes après par un détachement de gendarmes mobiles, vient se mettre en position autour du chantier. Des discussions
sont entamées avec un contremaître qui finalement ira rejoindre les ouvriers au
sommet de la grue et, malgré les protestations véhémentes de l'un d'eux, fera
retirer le drapeau. La fureur de la foule tombe d'un coup.
A 21 heures, la manifestation proprement dite se termine. En fait, si le plus
grand nombre des participants rentrent chez eux, les rues de tout le centre de
Paris et même de la rive gauche vont connaître jusqu'à près de 3 heures du
matin une animation qui n'est pas sans rappeler à la fois le 13 mai 1958 et la
Saint-Sylvestre. Ce seront, dans des concerts d'avertisseurs, des passages de
voitures incessants avec drapeaux tricolores au vent. Vers 2 heures du matin ce
sont d'autres petites manifestations : rue Bayard, au siège de Radio-Luxembourg, où un drapeau tricolore est hissé au-dessus de l'entrée principale, et rue
François-Ier, devant l'immeuble de Europe 1, où se fait une opération semblable
avec plus de monde.
Au quartier Latin des groupes aussi devaient se retrouver en face des barrages
d'étudiants de gauche qui spontanément s'étaient formés boulevard SaintGermain. Notons que la présence sur les ponts d'importantes forces de l'ordre
avait empêché la formation de cortèges constitués qui auraient pu avoir l'idée de
se présenter à la Sorbonne. Les rencontres qui se firent donc durant cette nuit
furent, contre toute attente, pacifiques, entraînant seulement de vigoureuses
discussions. C'est à l'occasion de l'une d'elles que François Mitterrand, qui
passait par là, fut reconnu place Saint-Germain-des-Prés vers 23 heures et
aussitôt entouré par une centaine de jeunes gens des deux bords qui, dans la
confusion la plus grande, semblèrent se retrouver pour signifier au président de
la Fédération de la gauche qu'il n'était pas leur homme. On entendit : " Mitterrand ne passera pas ! ". L'ancien ministre fut même pris dans une bousculade et
dut se retirer dans la précipitation jusqu'à son domicile rue Guynemer après
avoir trouvé un abri trop précaire sous une porte cochère.
Le Monde du 1er juin 1968
MAI 68, DES BARRICADES OU DES REFORMES ?
Une réflexion 40 ans après accompagnée du document original paru après mai
68 par Alain Griotteray
Préfaces 1968 et 2008 de Valéry Giscard d’Estaing
Dans un de ses discours de candidat à la présidence de la République, Nicolas
Sarkozy s’écria : « Il est temps d’en finir avec les errements de mai 1968. Il est
grand temps. »
Alain Griotteray, à la demande de Valéry Giscard d’Estaing, avait analysé devant les députés Républicains Indépendants en juin 1968 les erreurs du mois de
mai auxquelles le peuple avait répondu par la manifestation du 30 mai 1968 aux
Champs-Elysées et par les élections triomphales de fin juin.
Sa conférence fut publiée en septembre 1968. Cet ouvrage en redonne la
version intégrale. Alain Griotteray répondait alors par l’analyse du mal et les
leçons à en tirer.
Il complète aujourd’hui son analyse de juin 1968. Il décrit les Français tournant
le dos à leur civilisation chrétienne et subissant l’invasion de l’islam… Est-ce la
fin de leur monde, selon l’expression d’André Malraux en juin 1968 ? Cette fin
est-elle inéluctable à partir du moment où nul ne se fait une certaine idée de la
France ?
Alain Griotteray fut l’un des plus jeunes chefs de réseau de 1940 à 1945. Responsable du réseau Orion, il participe à la création des « Commandos de
France ». Il fait partie des cabinets des ministres de la Défense nationale puis
est chargé de mission au Vietnam et sert en Afrique du Nord. Après le retour du
général de Gaulle auquel il contribue, il devient Rapporteur général du Budget
de la Ville de Paris. Député du Val-de-Marne, il est maire de Charenton de 1973
à 2001.
Il crée avec Louis Pauwels le Figaro magazine dont il est co-directeur et éditorialiste de 1978 à 2001. Il a publié de nombreux ouvrages dont récemment en
2006 : « De Gaulle encore et toujours (éditions l’Age d’homme), « Ne l’appelez
plus jamais France » (éditions de Paris).
« COMMENT J’AI PIEGE ACTION DIRECTE »
par Christophe Cornevin, Les Stores rouges. Au cœ ur de l’infiltration et de
l’arrestation d’Action directe, Editions des Equateurs.
Le Figaro du 06/06/08
Le coup de filet est alors salué au plus haut sommet de l’Etat, jusqu’au 10 mai
1981 et l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. A la stupeur des services les
plus informés, la plupart des militants d’Action directe sont amnistiés et remis en
liberté dès le mois d’août. « Un geste politique fondé sur une grande naïveté
consistant à penser que l’extrême gauche allait déposer les armes dès lors que
les socialistes étaient aux affaires », décrypte Jean-Pierre Pochon, aujourd’hui
enseignant à Sciences Po Paris après avoir été quasiment le seul policier à
passer par la DST puis la DGSE avant de partir à la retraite comme directeur
honoraire de la police nationale.
En mars 1982, quelques mois après leur mise en liberté, les militants d’Action
directe se vengent en tuant de deux décharges de chevrotine Gabriel Chahine,
précieuse « source humaine » des renseignements généraux, officiellement
désignée comme étant la « balance des flics ». Le tabou du sang est levé.
Plusieurs policiers seront tués dans le plus total anonymat. Puis les membres
d’Action directe assassineront notamment le PDG de Renault, Georges Besse,
et le général Audran. Deux « symboles » qui seraient peut-être toujours en vie,
sans cette amnistie de 1981 qui sonne, aujourd’hui encore, comme un scandale
de la République.
« QUE L’UMP NE JOUE PAS TOUS LES ROLES ! »
Le Nouveau Centre veut être mieux respecté par l’UMP. Président du groupe à
l’Assemblée, député de la Côte d’Or, François Sauvadet exprime sa lassitude
devant l’hégémonie du groupe majoritaire.
Vous êtes chaque semaine un peu plus critique sur l’UMP. Qu’est-ce qui
ne va pas ?
François Sauvadet. Le point d’orge a été atteint avec les pressions de l’UMP,
tout à fait inacceptables, sur Raymond Durand, député NC nouvellement élu,
afin qu’il rejoigne l’UMP. Il y a un an, nous avons fait le choix d’être au côté du
président de la République, de participer à la majorité présidentielle. Pour autant, nous n’avons jamais renoncé à nos convictions. Qui dit partenariat dit
respect mutuel. Nous voulons que ce partenariat ne s’exprime pas simplement
quand il faut voter les réformes. Ces derniers temps, il y a eu des coups de canif
réguliers.
Depuis quand ?
Le climat a changé depuis le 16 mars. Le NC a bien tenu aux municipales et
même remporté de belles victoires. Que cela puisse agacer certains m’étonne.
On ne gagnera qu’ensemble.
Que demandez-vous ?
Que notre partenariat trouve sa traduction dans l’important travail législatif de
réforme. Par exemple, en ne reprenant pas systématiquement les amendements
qu’on dépose pour les redéposer sous le nom de l’UMP. Ce sont des méthodes
d’un autre temps ! Mais surtout que nos amis de l’UMP nous écoutent. L’idée du
plafonnement des niches fiscales fait aujourd’hui l’unanimité. On nous aurait
écoutés il y a un an quand nous l’avons proposé, on aurait évité de perdre du
temps. De même, si on nous avait écoutés sur les franchises médicales ou sur
la redevance télé, on aurait également évité bien des bogues. Je demande que
le travail que nous faisons soit respecté. Que l’UMP joue son rôle, mais ne
cherche pas à jouer tous les rôles !
Sinon ?
On a devant nous des réformes difficiles. Une majorité, le petit doigt sur la
couture du pantalon, ne sert à rien ! Nous continuerons à exprimer notre sensibilité, quitte à être le petit caillou dans la chaussure majoritaire. La manière
moderne de faire de la politique, ce n’est pas de contraindre. C’est de convaincre.
Diriez-vous, comme Christine Boutin, que l’UMP se replie sur elle-même ?
Oui, l’UMP se replie trop sur elle-même. Elle est dans une sorte de débat interne
permanent, elle essaie de gérer ses difficultés. Or, on gagnera à avoir le débat
non pas entre nous, mais devant les citoyens.
François SAUVADET, président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée
nationale - Le Parisien du 17/06/08
MESQUINNERIE
Les socialistes ont la rancune tenace, et Eric Besson en fais toujours les frais …
Un responsable du PS raconte comment ses anciens camarades se plaisent à
humilier le secrétaire d’Etat à la Prospective. « Quand j’étais au gouvernement,
Besson me saluait toujours d’un « bonjour, monsieur le Ministre » … Aujourd’hui, quand on le croise, on lui assène un « bonjour, monsieur le Secrétaire » qui le rend dingue ! »
Marianne du 10 mai 2008
UNE ENTREPRISE ALLEMANDE SUR DEUX EST ESPIONNEE,
COMBIEN EN FRANCE ?
Une entreprise allemande sur deux est concernée par l'espionnage industriel, en
particulier chinois, russe et iranien. L’information est donnée par Hartwig Möller,
un responsable des services de renseignements allemands, cité par le Financial
Times Deutschland. Les méthodes sont très diverses, allant de l'usage d'internet
à celui, plus classique, d'agents infiltrés dans les entreprises. « Des étudiants et
des boursiers chinois ont essayé de mettre la main sur des résultats de recherche » dans les entreprises ou institutions les accueillant, a-t-il précisé.
Le préjudice économique de l'espionnage est estimé à entre 15 et 20 milliards
d'euros par an, rappelle le journal. Un rapport complet sur le sujet a été publié
par les services de renseignements allemands.
L’Expansion.com du 16 mai 2008
FO PREDIT "UNE EXPLOSION SOCIALE"
"Les mécontentements s'accumulent et cela ne pourra pas durer éternellement.
Il y aura forcément, à un moment ou l'autre, une explosion sociale. Les relations
des syndicats avec le gouvernement continuent à se tendre et cela ne va pas
s'arrêter"
Jean – Claude Mailly, secrétaire général de FO - Les Echos du 3 juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 11/2008
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VIGILANCE
N° 12/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LIVRE BLANC DE LA DEFENSE : LES POINTS CLEFS
Concept de sécurité globale, renseignement, protection des populations, réduction des formats... Le Livre Blanc tire les conséquences de la fin de la guerre
froide et de la mondialisation.
· Sécurité nationale
La doctrine stratégique se fixe pour objectif de réunir et coordonner plusieurs
politiques publiques : défense, sécurité intérieure, diplomatique et économique.
L'approche globale, qui brasse aussi bien les moyens militaires que civils, doit
permettre de faire face aux risques diffus qui sont apparus avec la mondialisation, comme le cyberterrorisme, la prolifération nucléaire, ou les crises sanitaires. Le Livre blanc sera actualisé avant chaque nouvelle loi de programmation
militaire.
· Conseil de défense et de sécurité nationale
Ce nouvel organisme se veut la manifestation de la prise en compte globale des
questions de sécurité. Outre le président, il rassemblera le Premier ministre, le
ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Défense, de l'Economie et
du Budget. Il pourra se réunir en formations spécialisées : conseil restreint, ou
conseil national du renseignement (lire après). Un conseil consultatif sur la
défense et la sécurité nationale sera aussi créé comportant des personnalités
indépendantes nommées par le chef de l'Etat.
· Renseignement
La nouvellefonction« connaissance et anticipation » est érigée au rang de
priorité nationale. Ainsi, les crédits consacrés au satellites militaires vont doubler
(380 millions d'euros en 2008). Un conseil national du renseignement va voir le
jour qui définira les grandes orientations assignées aux différents services, et
planifiera les objectifs et les moyens. Un coordonnateur national du renseignement sera nommé auprès du président.
· Protection de la population
Avec la mondialisation, le territoire et la population sont plus vulnérables. La
protection des Français requiert des moyens renforcés de sauvegarde maritime
ou de surveillance aérienne. Le système d'alerte actuel à base de sirènes sera
complété et tirera profit des nouveaux médias (SMS, courriels, panneaux d'affichage publics, autoroutes...). Le Livre blanc préconise aussi de bâtir un système
de détection et d'alerte avancé de départ de missiles balistiques. Un centre
interministériel de gestion de crise va être mis en place au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, à Paris.
· Info-guerre
La protection des réseaux informatiques est une préoccupation majeure pour
assurer la capacité de résistance du pays. Une agence de la sécurité des systèmes d'information placé sous la tutelle du SGDNS (nouveau nom du SGDN)
devra coordonner les moyens de défense. Et des capacités de lutte informatique
offensive vont être développées, sous la responsabilité des armées.
· Contrats opérationnels
Sans exclure l'hypothèse d'un engagement lourd, le format des armées est
réduit pour tenir compte de la dispersion des menaces. L'armée de terre doit
être en mesure de déployer 30.000 soldats en six mois pendant un an à 7.000
ou 8.000 kilomètres (avec l'appui de 70 avions de combat). Elle doit aussi pouvoir mobiliser jusqu'à 10.000 hommes en quelques jours pour la protection du
territoire. Et maintenir une capacité de réaction rapide de 5.000 hommes. Pour
assurer ses missions, la marine disposera notamment de 18 frégates de premier
rang, et de quatre bâtiments de projection et de commandements (deux de plus
que prévu).
· Le Parlement renforcé
Toute prolongation d'une opération extérieure au-delà de quatre mois devra être
autorisée par vote de la représentation nationale. Députés et sénateurs seront
saisis de toute actualisation du Livre blanc qui va rendre publique la liste des
accords de défense conclu par la France avec d'autres pays.
· Un effort d'équipements cadencé en deux phases
De 2009 à 2015, la modernisation des forces armées mettra l'accent sur le
renseignement, spatial notamment, les hélicoptères de combat, la protection des
forces, les frégates anti-sous-marines, les avions et hélicoptères de transport,
les avions ravitailleurs, et la remise à niveau du stock de munitions. De 2015 à
2025, le renouvellement de la flotte de surface sera accéléré, de même que la
modernisation de l'aviation (avec l'arrivée de drones notamment).
· La notion de loi de programme glissante fait son apparition
Bâties pour six ans (2009-2014, et 2015-2020), les deux prochaines LPM seront
actualisées tous les quatre ans.
Les Echos du 17 juin 2008
LES MENACES QUI PESENT SUR LA FRANCE
La population et le territoire européens sont aujourd'hui plus vulnérables que
dans les années 1990, c'est-à-dire davantage exposés à des menaces directes.
Le Livre blanc classe ces menaces en fonction de leur probabilité d'occurrence
et de l'ampleur de la crise qu'elles peuvent susciter:
- Attentats terroristes (simultanés et/ou majeurs): probabilité forte, ampleur
moyenne à sévère; risque NRBC réel;
- Attaques informatiques: probabilité forte, ampleur faible à forte;
- Menace balistique, en provenance de puissances majeures, ou de nouvellespuissances dotées, compte tenu des portées prévisibles des missiles à l'horizon2025 : probabilité faible à moyenne, ampleur potentiellement sévère;
- Pandémie:probabilité moyenne, ampleur moyenne à sévère;
- Catastrophes naturelles (notamment inondations en métropole) ou industrielles: probabilité moyenne à forte; ampleur moyenne à sévère;
- Criminalité organisée (accroissement des trafics de drogue, de contrefaçons,d'armes, activités de blanchiment); probabilité élevée;
- Cas particulier des départements et collectivités d'outre-mer:
* zone Caraïbes (séismes et cyclones) : probabilité forte;
* menaces sur Guyane et zone Océanie: probabilité faible."
L’Express.fr du 17 juin 2008
LA GRANDE MISERE DE L’ARMEE
Les chars Leclerc dépassés. L’armée de terre possède 346 exemplaires de ce
« fleuron ». Sa conception remonte à la guerre froide, quand la France avait
pour mission, en cas d’attaque soviétique contre l’Ouest, d’envahir la Tchécoslovaquie ! Dans le nouvel « arc de crise » - de la Mauritanie à l’Afghanistan
selon le Livre blanc- le Leclerc n’est pas indispensable (il y en a une dizaine au
Sud-Liban). En outre son utilisation revient à 3000 euros de l’heure et il souffre
régulièrement de problèmes techniques. Résultat : à en croire certaines notes
« confidentiel-défense », seuls 142 chars sont opérationnels dans les régiments
et les équipages les font tourner en moyenne deux heures par semaine !
Hélicoptères et avions cloués au sol. Il y a d’un côté les superbes Rafale. Et de
l’autre la litanie des « taux de disponibilité » en berne. Moins d’un hélicoptère
Puma sur deux (45 %) est en état de voler. Hélicos toujours : seuls 35 % des EC
725 Caracal, 37 % des Lynx et 33 % des Super Frelon – un appareil de 40 ans
d’âge- sont capables de décoller ! Quant à l’armée de l’air, seuls 36,9 % de ses
Mirage F1 de reconnaissance sont utilisables. Sans oublier les avions de transport de troupes Transall, nerf des opérations extérieures (Opex) : une flotte à
bout de souffle, où on « cannibalise » les vieux appareils pour pouvoir faire
décoller les plus flambards vers l’Afghanistan ou l’Afrique. Le Libre blanc prévoit
un parc aérien plus resserré : 234 avions « en ligne » contre plus de 400 aujourd’hui.
Une flotte vieillissante. Certains des six sous-marins nucléaires d’attaque (SNA)
ont été construits avant 1990. Le « Rubis » a même été lancé en 1983. « 25
ans, c’est plutôt vieux pour un SNA », commente un marin. Plusieurs frégates
antiaériennes ont, elles, plus de 30 ans ! Autre problème, le second porteavions : la décision de le construire (coût 3,8 milliards) a été renvoyée à 2011.
Avoir un porte-avions (PA) c’est bien mais il en faut absolument deux pour
assurer la permanence à la mer. Ainsi le « Charles-de-Gaulle », en « hyperrévision » à Toulon depuis juillet 2007, ne sera pas disponible avant fin 2008.
D’où l’idée de Sarkozy et Morin (ministre de la Défense) d’un groupe aéronaval
en commun avec les Britanniques : des avions ou navires accompagnateurs
français avec un PA anglais, ou vice-versa. Léger problème, le Premier ministre,
Gordon Brown, conscient de l’euroscepticisme de ses compatriotes, ne veut
surtout pas que Paris en dise trop sur ce projet !
Le Parisien du 06 juin 2008
LES DEPENSES MILITAIRES ONT BONDI DE 45 % EN DIX ANS
Les dépenses militaires mondiales se sont accrues de 6 % en 2007 et ont bondi
de 45 % en dix ans, selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche pour la paix à Stockholm. L'an dernier, elles ont atteint 851 milliards d'euros
tirées à 45 % par les Etats-Unis. Des dépenses qui correspondent à 2,5 % du
produit intérieur brut (PIB) mondial ou encore à 128,4 euros par personne. Pour
la période 1998-2007, l'Europe de l'Est a enregistré la plus forte hausse de ces
dépenses qui ont plus que doublé (+ 162 %), indique l'institut. En dix ans, les
dépenses militaires de l'Amérique du Nord ont, quant à elles, bondi de 65 %,
celles du Moyen-Orient de 62 %, tandis que celles d'Afrique et d'Asie de l'Est se
sont accrues de 51 %. L'Europe de l'Ouest et l'Amérique centrale sont les deux
régions où les dépenses militaires ont le moins progressé avec respectivement
6 % et 14 % de hausse en dix ans.
Aux Etats-Unis, l'augmentation des dépenses militaires ont, en 2007, atteint un
niveau supérieur à celui connu lors de la seconde guerre mondiale. "Depuis
2001, les dépenses militaires américaines se sont accrues de 59 %, principalement en raison des opérations militaires en Afghanistan et Irak mais aussi en
raison de l'accroissement du budget défense de base", explique l'institut.
Conséquence directe, les ventes d'armes des cent principaux fabricants mondiaux (hors Chine) ont augmenté de près de 9 % en 2006.
Le Monde du 10 juin 2008
« LA FRANCE N’A PLUS LES MOYENS DE TOUT FAIRE »
SERVICE CIVIL OBLIGATOIRE, IL EST URGENT D’ATTENDRE
« Dans ma vie d’officier, j’ai vu l’évolution de l’équipement individuel qui a été
modernisé. Le guerrier d’aujourd’hui est très bien équipé (gilet pare-balles,
lunettes de vision nocturne… ) alors qu’a contrario les moyens de transport et
d’appui n’ont pas suivi. C’est la résultante de non-choix. On a voulu tout faire en
même temps : les chars, les hélicos, les missiles, les avions de chasse… Il
aurait fallu que les gouvernements et les états-majors successifs aient le courage de trancher. Car la France n’a plus les moyens de tout faire. (… ) Compte
tenu des conflits actuels, j’aurais aimé avoir plus d’hélicos et plus de véhicules
de combat légers. Les hélicos nous manquent cruellement alors que la France
avait la capacité aéromobile la meilleure du monde dans les années 1980. Il faut
aujourd’hui retrouver cette capacité capitale, car les guerres se gagnent avec la
mobilité. (… ) La réforme des armées qui s’annonce est la conséquence des
choix qu’on a sans cesse remis à plus tard. La professionnalisation, notre dernière grande réforme, n’a pas été menée jusqu’au bout. On a conservé des
régiments croupions et des bases aériennes non viables économiquement.
C’est un non-sens en termes de formation et d’entraînement. L’idée de créer
des bases de regroupement interarmes, voire interarmées, va donc dans le bon
sens : c’est la mutualisation du soutien et de la logistique, ce qui va dégager des
économies de fonctionnement au quotidien. La révolution qui se prépare dans
les armées peut être un électrochoc motivant pour les militaires qui ont la foi
chevillée au corps. Les tièdes et les pétochards resteront sur le bord de la route
car le changement fait toujours peur. (… ) Le contrat opérationnel de 50.000
militaires projetables n’était pas réaliste ! Car pour 30.000 hommes projetables,
il faut en mobiliser 90.000 : 30.000 sur place, 30.000 qui se préparent à prendre
la relève et 30.000 qui viennent de rentrer. Or, la France est devenue un petit
pays dans le monde de par sa démographie, avec seulement 63 millions
d’habitants. »
Le Parisien du 06 juin 2008
« Se référant aux programmes des trois principaux candidats à l’élection présidentielle de 2007, qui préconisaient la mise en place d’un service civil, Pierre
Pascallon et Emmanuel Dupuy relancent le débat et plaident pour un service
citoyen national obligatoire. En 1997, année de suspension de la conscription,
j’écrivais dans un quotidien régional : « Je pensais qu’à côté d’une armée professionnalisée, dont j’avais exprimé le besoin à mon retour de la première
guerre du Golfe, il était indispensable de garder un service civil obligatoire,
universel et égalitaire, pour renforcer la cohésion sociale et le civisme des
jeunes filles et garçons, de 18 ans et plus. Malgré la conjoncture favorable, ce
projet n’a pas été retenu. Ce fut certainement une erreur. »
Si je suis encore d’accord sur le fond, je me pose la question de la nécessité de
rendre obligatoire ce service citoyen. Aujourd’hui, il faut être conscient que dans
cette France où le chômage reste élevé, les jeunes diplômés ont pour premier
objectif de trouver un emploi. Consacrer dix mois de sa vie active à des actions
de solidarité, de défense ou de sécurité sera perçu comme un frein à l’insertion
professionnelle. Quant aux non-diplômés, cette proposition de participer au bien
commun en donnant de son temps est absente de leurs préoccupations. Par
ailleurs, les moyens nécessaires à un tel rétablissement, hors infrastructures,
avaient été évalués, en 2006, par le premier ministre à un montant compris
entre 3 et 5 milliards d’euros pour 800.000 jeunes pendant six mois. Les caisses
de l’Etat ne peuvent pas se le permettre. En outre, la dispersion, dans des
associations, des ONG, des services publics, des administrations territoriales
n’entraînera pas le brassage social recherché, qui demande au contraire une
concentration dans un même lieu d’une centaine de personnes au minimum.
Enfin, l’âge d’appel étant fixé à la majorité, les adolescents de 12 à 18 ans, ceux
qui ont le plus besoin de retrouver, ou simplement d’acquérir, les valeurs qui font
la force de notre République, seront de facto exclus de ce service.
Pour ces raisons, l’instauration obligatoire et immédiate de ce service me paraît
actuellement irréalisable, et même source de conflits sociaux. Je propose donc
qu’un effort se porte sur le volontariat. Il faut augmenter le nombre de volontaires dans les armées, la police, les douanes, les pompiers, la sécurité civile,
rétablir les volontaires en entreprise et aider financièrement leur recrutement
dans les associations humanitaires. Certes, cela se traduira par un coût et devra
être assorti d’avantages (défiscalisation, priorité de recrutement dans les services publics, durée comptée dans les annuités pour la retraite). Pour les jeunes
défavorisés, il faut marier la formation professionnelle et la remise à niveau
scolaire avec une éducation comportementale au sein de structures offertes à
des jeunes en difficulté. Un exemple existe, lancé en 2005 par le ministère de la
Défense, avec les ministères de l’Emploi, de l’Education nationale et de la
Jeunesse. C’est le dispositif « Défense 2e chance », inspiré du service militaire
adapté, qui, en 2008, offre 2.200 places à des garçons et filles, volontaires,
mobilisant 1000 cadres. Le projet dispose d’un budget annuel de 100 millions
d’euros, financés par le plan de cohésion sociale, soit un coût moyen de 25000
euros par stagiaire. En mai 2007, le taux d’insertion atteignait 70 %. Le 22e
centre a été ouvert à Bourges en avril de cette année. Ce dispositif présente
l’avantage, à travers l’apprentissage et le respect des règles de vie en commun
alliés à l’obtention d’un diplôme professionnel qualifiant, de faire revivre les
valeurs civiques, de renforcer la cohésion sociale et de faciliter l’insertion dans
la société française des jeunes en situation d’échec scolaire et professionnel.
En conclusion, si un service citoyen est souhaitable, il est inopportun aujourd’hui
de le rendre obligatoire ; en attendant, je considère qu’il faut privilégier le volontariat, tout en pérennisant, développant et améliorant les structures qui ont fait
leurs preuves. »
Le Figaro du 14 juin 2008
PANNES ET "MALCHANCE" POUR L'ARMEE FRANÇAISE
La libération par l'armée française des otages du voilier de croisière Le Ponant,
au large de la Somalie, le 11 avril, saluée à l'époque comme un succès, s'est
accompagnée d'une succession de dysfonctionnements des matériels. Celle-ci
est aujourd'hui qualifiée à l'état-major de la marine de "conjonction de malchance". Confronté au récit publié par Le Canard enchaîné de ces pannes à
répétition, le ministère de la défense a salué le fait que "les hommes engagés et
le processus de planification ont permis de faire face à ces impondérables". Cet
euphémisme vise particulièrement les navires et les avions engagés dans la
zone, qui se sont révélés "un peu boiteux", admet l'état-major de la marine.
Ainsi, l'un des deux avions de patrouille maritime Atlantique-2 chargés de surveiller la zone de la prise d'otages a eu "une panne moteur" qui l'a obligé à se
dérouter de sa mission et à se poser sur l'aéroport d'Al-Mukalla, au Yémen. Si
les pannes des navires "n'ont aucunement remis en cause la mission réussie de
libérer nos concitoyens", souligne le porte-parole de l'état-major des armées
(EMA), elles ont été nombreuses : la frégate Jean-Bart a eu plusieurs avaries,
qui n'ont pas retardé son arrivée, alors que la frégate Surcouf était en escale
technique à Djibouti pour des pannes survenues avant le début des opérations,
auxquelles elle n'a donc pas participé. Le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc, mis
en service en 1964, a dû faire chauffer un peu ses vieilles machines pour atteindre la vitesse de 20 noeuds, mais cela s'est fait sans anicroche. La frégate
Georges-Leygues, qui l'accompagnait, a eu moins de chance, puisqu'elle a eu
"des problèmes techniques tout au long de la campagne". Les pannes n'ont pas
épargné deux hélicoptères Puma stationnés à Djibouti, mais sur cet appareil
vieux de quarante ans, des pannes "se produisent tous les jours", comme le
reconnaît l'EMA. Etant stationnés à 1 000 kilomètres du Ponant, il n'était pas
prévu qu'ils participent à l'opération. La guigne n'a pas épargné un chaland de
débarquement LCVP qui devait recueillir les commandos-marine puisque, à la
suite d'une "fausse manoeuvre", il a... coulé à proximité du Jean-Bart. "Qu'ils
appartiennent à la marine de guerre ou à la plaisance, tous les marins savent
qu'à bord d'un bateau, il y a en permanence des pannes et des réparations ;
c'est comme cela, c'est la vie normale d'un bateau". Sans remettre en cause son
épilogue, la face cachée de l'affaire du Ponant jette une lumière crue sur l'efficacité du dispositif militaire engagé. Mais les militaires ne sont pas forcément
mécontents que de telles révélations soulignent ce dont ils se plaignent régulièrement : la vétusté de certains matériels. Leur maintien en condition opérationnelle a fait des progrès ces dernières années, le taux de disponibilité des bateaux étant aujourd'hui de 72 %. Mais, manifestement, il y a encore "de l'eau à
courir", comme disent les marins...
Le Monde du 13 juin 2008
MARIAGE DES PRETRES ?
La célébration d'une pseudo cérémonie de mariage entre deux prêtres a constitué une violation des règles de l'Eglise anglicane, a fait savoir un porte-parole
de l'institution religieuse britannique. Deux clercs ont échangé leurs alliances et
leurs vœ ux le mois dernier lors d'une cérémonie en l'église St. Bartholomew the
Great de Londres. La cérémonie s'est déroulée selon la liturgie traditionnelle du
mariage, avec cantiques et Eucharistie.
Le Nouvel Obs.Com 16 juin 2008
MARSEILLE: LES ELUS PS SE VOTENT UNE AUGMENTATION
Le socialiste Eugène Caselli s’est offert samedi un joli cadeau pour fêter son
élection surprise à la tête de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), le 17 avril : il a augmenté son salaire, ainsi que celui des 33 viceprésidents qu’il a nommés. Le Président va gagner 5 424 euros brut, contre 3
549 pour le précédent occupant du poste, Jean-Claude Gaudin (UMP). Soit +
52%. Même hausse pour les vice-présidents, qui passent de 1 777 euros à 2
712, alors que leur nombre est considérablement augmenté, de 19 à 33. Novice
dans la gestion politique, Caselli a promis « une action publique novatrice, audelà des clivages partisans, au service exclusif de nos communes et des habitants ». Sa première décision montre que c’est bien parti. Danièle Milon (UMP),
nouvelle maire de Cassis, a bien tenté de ramener ses pairs à la raison : « Je
suis enseignante. Il faut regarder le contexte social. Il y a terriblement de gens
malheureux. Je ne pense pas que ce soit l’augmentation des indemnités qui
nous fera travailler plus. » Elle n’a pas été entendue. Par 93 voix pour, et 62
contre, l’augmentation est passée.
LibéMarseille du 2 juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 12/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 13/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
XAVIER BERTRAND :
« IL FAUT SORTIR DU CARCAN DES 35 HEURES »
Le gouvernement va-t-il, sur les 35 heures, lâcher du lest ?
Xavier Bertrand. Nous sommes totalement déterminés à maintenir les solutions
qui vont permettre de sortir du carcan des 35 heures imposées. J'ai toujours
indiqué ma ligne de conduite. Elle repose sur deux piliers : la détermination et le
dialogue.
C'est donc non à la CGT et à la CFDT ?
Je serai toujours attentif à ce que me diront les organisations syndicales, et pas
seulement les deux en question. Car tout se passe en ce moment comme si, en
France, il n'y avait que deux syndicats représentatifs. Il y en a cinq. Ce n'est pas
parce que certains ne sont pas engagés dans la mobilisation d'hier qu'ils n'ont
pas voix au chapitre.
François Chérèque réclame une renégociation du projet de loi sur les 35
heures...
Ouvrir des négociations supplémentaires, ça voudrait dire retarder l'application
de ce texte dans les entreprises. Ce n'est pas envisageable. J'insiste : il faut
sortir enfin de ces 35 heures imposées. Le même uniforme partout, ça ne marche pas. Mais comment en sortir ? La seule solution, c'est la négociation dans
les entreprises avec des garanties pour les salariés, et le plus tôt possible en
débloquant les contingents d'heures supplémentaires. Toute négociation supplémentaire repousserait cette échéance et irait donc à l'encontre des intérêts
des salariés comme des employeurs.
Sur le dossier des retraites aussi, la négociation, c'est fini ?
J'ai toujours indiqué que nous reverrions les partenaires sociaux : ce n'est pas
un scoop. En revanche, le fait nouveau, c'est que, le 26 juin prochain, avec
Christine Lagarde et Laurent Wauquiez, nous parlerons aussi avec eux de
l'emploi des seniors. Ils savent que nous sommes en train de travailler à des
solutions nouvelles pour les polypensionnés, c'est-à-dire les salariés qui ont
cotisé à la fois dans le public et dans le privé. Tantôt on me dit que je vais plus
loin que les partenaires sociaux, tantôt que je ne vais pas assez loin. Chaque
fois, j'entends des reproches. Je demande un peu moins de contradictions.
La CGT et la CFDT vous accusent de ne pas respecter les règles du dialogue social...
Depuis un an et demi, chacun sait ce que l'on veut faire sur les 35 heures.
Nicolas Sarkozy a toujours joué cartes sur table. Il l'a redit on ne peut plus
clairement fin novembre à la télévision. François Fillon l'a écrit noir sur blanc
dans un document d'orientation complémentaire le 26 décembre dernier.
La confiance est-elle « rompue », comme l'affirme François Chérèque ?
Evitons les grands mots : ils ne servent pas les dossiers sociaux que nous
avons devant nous. En France, on a quand même le droit de ne pas être d'accord sur tout. Il y a une légitimité sociale que je respecte : je demande simplement que l'on tienne compte également de la responsabilité politique qui est la
nôtre.
A droite, certains s'inquiètent d'une possible radicalisation de la CFDT...
Personne ne recherche la tension. Personne n'y a intérêt. Dans les rapports
sociaux, un maximum de sérénité s'impose. Voilà pourquoi je ne suis pas le bon
client pour la surenchère verbale. Je préfère être concret. Le fait, par exemple,
que les salariés à temps partiel puissent maintenant bénéficier de jours de RTT
et se les faire payer, qu'ils puissent aussi faire des heures supplémentaires et se
les faire payer, tout ça, c'est nouveau et le texte le rend possible. Le fait que des
cadres puissent, eux, se faire payer des jours au-delà du forfait jour avec une
majoration, c'est pérennisé. Sur tous ces sujets, notre texte apporte des avancées concrètes et précises, avec une garantie en béton : le chef d'entreprise ne
pourra rien imposer. Ce sont les accords dans les entreprises qui vont permettre
de trouver les solutions négociées.
Cependant, beaucoup de salariés sont perdus. Ça bouge sans arrêt...
Un exemple : aujourd'hui, dans le bâtiment, vous avez un plafond d'heures
supplémentaires de 180. Quand il y a davantage de travail, si les employeurs
veulent dépasser ce contingent, c'est un parcours du combattant. Demain, par
accords d'entreprise, l'employeur et les représentants du personnel pourront se
mettre d'accord pour aller au-delà. Et toute heure supplémentaire sera majorée
de 25 % comme aujourd'hui. Si les 35 heures conviennent, ils pourront y rester.
Si au contraire, les 35 heures et les contingents d'heures supplémentaires les
bloquent, ils pourront les dépasser, mais toujours par accords d'entreprise. Je
propose de la souplesse.
Vous avez, avec 26 autres ministres européens de l'Emploi, négocié un
accord autorisant des assouplissements, notamment la possibilité de faire
travailler les salariés jusqu'à 60 ou 65 heures par semaine. On va voir ça
en France ?
Il n'y aura aucun changement. On reste à 48 heures hebdomadaires maximum
en France. Cela figure au procès-verbal du Conseil des ministres européens.
Que compte faire le gouvernement pour inciter les entreprises à changer
de comportement vis-à-vis des seniors ?
Les déclarations d'intention, ça ne marche pas. Nous avons déjà commencé à
taxer sévèrement les entreprises qui ont recours aux préretraites. A partir du 1 e
r janvier 2009, je suis prêt à aller encore plus loin si les partenaires sociaux sont
d'accord. Par ailleurs, les chefs d'entreprise devront modifier leur comportement
à l'égard des salariés les plus âgés. Si d'ici 2010 rien n'a changé, avec Christine
Lagarde et Laurent Wauquiez, nous appliquerons des sanctions en augmentant
les cotisations retraite des entreprises qui n'auront rien fait pour les seniors.
Le taux d'activité des 55-64 ans stagne, en France, à 38 % depuis près de
dix ans. Quel objectif vous fixez-vous ?
Le plus haut possible. Le plein-emploi va devenir une réalité. Mais il faut aussi
donner envie aux seniors de rester en activité. A partir du 1er janvier 2009, on
pourra cumuler un emploi avec sa retraite. Nous proposons qu'il n'y ait aucune
limite : pas de plafond de revenu, pas de délai pour reprendre un emploi. Les
salariés qui ont acquis tous leurs droits à la retraite pourront choisir de continuer
à travailler. Avec la surcote, s'ils travaillent deux ans de plus, ils auront 10 % de
retraite en plus. Voilà des leviers pour faire bouger les choses. Mais je suis
ouvert aux propositions des partenaires sociaux.
Ministre de la Santé, vous avez porté le décret interdisant le tabac dans
tous les lieux publics. Etes-vous prêt aujourd'hui à faire un geste pour les
professionnels qui ont perdu une partie de leur chiffre d'affaires ?
Certains établissements ont connu une baisse d'activité analogue à ce qui s'est
passé dans tous les pays qui ont mis en place l'interdiction de fumer dans les
lieux publics. Mais ce n'est pas l'effondrement annoncé. Personne n'a déserté
les bars et les restaurateurs disent qu'il n'y a pas eu de baisse d'activité. Il y a eu
une vraie évolution des comportements.
Votre ministère travaille avec celui de la Justice sur un statut des beauxparents. Quand sera-t-il prêt ?
La famille évolue. Il est important de pouvoir accorder des droits supplémentaires aux beaux-parents. Par exemple, lorsqu'il y a une séparation, le beau-parent
n'a pas forcément vocation à perdre tout lien avec l'enfant dont il s'est occupé.
L'avant-projet de loi a donné lieu à une très large concertation conduite par
Rachida Dati et Nadine Morano avec les associations. Il sera discuté dans les
prochains mois.
Les couples homosexuels seront-ils, eux aussi, concernés ?
La famille recouvre, aujourd'hui, des réalités différentes dont il faut tenir compte.
Des associations parlent, à propos de la conférence nationale du handicap, d'un « rendez-vous manqué » parce qu'il n'y a eu aucune annonce sur
un revenu minimum d'existence pour les personnes handicapées.
Nous avons décidé d'augmenter d'ici 2012 de 25 % l'allocation d'adulte handicapé (actuellement de 628 € ). C'est une mesure sans précédent. Une nouvelle
hausse de 3,9 % va d'ailleurs intervenir en septembre. Chaque année, il y en
aura de nouvelles. Cela fera 150 € de plus d'ici cinq ans.
Les Irlandais ont dit non au traité de Lisbonne. Cela vous inquiète-t-il ?
Bien évidemment, j'aurais préféré un oui irlandais. Il faut absolument poursuivre
le processus de ratification jusqu'au bout. Il n'est pas possible, il n'est pas pensable de mettre l'Europe en panne. Il faut qu'on arrête de dire « à cause de
l'Europe » et qu'on montre un peu plus ce qui est fait « grâce à l'Europe ».
La présidence française, c'est pour le 1er juillet, et il va y avoir des turbulences...
Il faut que l'Europe soit davantage concrète, davantage protectrice. C'est un
long chemin. Pour moi, le social est une priorité essentielle. L'Europe parle aux
citoyens, notamment ceux qui voyagent. Elle parle aussi aux consommateurs,
mais elle doit aussi davantage être protectrice pour les salariés. D'où les initiatives que prend le président de la République, notamment sur la fiscalité des
carburants. Voilà une occasion idéale de montrer que l'Europe peut être efficace, et qu'elle améliore la situation des Européens. En Europe, la démarche
doit être à la fois citoyenne et politique. Pas seulement économique et financière. On a besoin d'un nouvel élan. Il faut un maximum de pédagogie. Regardez, par exemple, la directive sur le travail intérimaire. Personne n'en a parlé. Or
elle donne l'égalité de traitement au premier jour pour des dizaines de millions
de salariés.
Votre présence sur le plateau de France 2 pour l'émission de François
Fillon a été remarquée car vos relations ne sont pas au « beau fixe »...
Le Premier ministre m'avait demandé le mardi si je pouvais être présent sur le
plateau. Bien évidemment, ma réponse était oui. J'avais un dîner de travail avec
des chefs d'entreprise : je l'ai avancé à 19 heures, et je suis arrivé peu de temps
avant l'émission. Nous nous étions vus, le Premier ministre et moi, en tête à tête
deux jours auparavant, mardi soir, pour parler des 35 heures.
Certains mettent donc artificiellement de l'huile sur le feu ?
Nous préférons mettre de l'huile dans les rouages.
Qu'avez-vous pensé de la prestation du Premier ministre ?
Il était dans son rôle : solide, sérieux, pédagogue. Il a joué la carte de la sincérité. Exactement la feuille de route qu'il s'est fixée depuis qu'il est à Matignon. Il
a complètement éclipsé François Hollande, ce qui montre bien qu'en politique,
quand on n'a pas d'idées, ça finit par se voir.
Souhaitez-vous que l'UMP change de ton, de style ? Est-ce que, là aussi,
ça doit bouger ?
« Soyons offensifs » : c'est le message que je passe partout. On s'aperçoit
aujourd'hui qu'on est assez loin du climat de début d'année, où les militants
avaient le sentiment qu'on avait en permanence le vent de face...
Auriez-vous maintenant le vent dans le dos ?
Il y a encore du travail, mais je ne ressens plus cette chape de plomb qui semblait peser sur l'UMP quand nous avions le sentiment que nous étions condamnés à être passifs. On peut être fiers de nos valeurs, et du travail qui a été
entrepris. En se gardant de deux dérives : l'autoflagellation, l'autosatisfaction.
Aux militants, j'explique que tout n'a pas encore été fait, que tout n'est pas
forcément parfait mais qu'on a des choses à expliquer et que, si on compte sur
les autres pour faire la pédagogie des réformes, on est perdu.
Vous ne voulez quand même pas transformer l'UMP en parti de godillots ?
Certainement pas. Je propose, au contraire, une nouvelle stratégie politique
pour l'UMP : que l'UMP ne soit pas seulement aux côtés du gouvernement, ce
qui est nécessaire, mais que l'UMP soit devant le gouvernement. Un tiers aux
côtés, deux tiers devant.
Sur les 35 heures, l'UMP à l'Assemblée était plutôt à côté ou très devant !
Jean-François Copé avait juste indiqué qu'il fallait qu'on ait un débat et qu'il
fallait justement le laisser se dérouler. Et, sur les 35 heures, il a dit très clairement la semaine dernière que les députés étaient totalement en phase avec le
gouvernement.
Il a peut-être corrigé le tir. En tout cas, vous dites que ça se passe bien
avec les députés ?
Oui, ça se passe bien. Et maintenant je veux mettre un SAV : le service AVANT
vote. C'est-à-dire pas comme une certaine candidate socialiste qui venait voir
les Français en disant : « Je n'ai pas d'idées, donnez-moi les vôtres, ça m'arrangerait ». Nous, nous venons avec le projet présidentiel, et on en débat. Parce
que c'est la démocratie, et aussi parce que je préfère que l'on profite du bon
sens des hommes et des femmes de terrain pour éviter de commettre la moindre erreur.
L'UMP va donc se mettre à l'écoute ?
Il faut que l'UMP renoue avec les débats de société, y compris les débats décoiffants...
Par exemple ?
Je pense à la bioéthique. Nathalie Kosciusko-Morizet travaille spécifiquement làdessus. On va devoir se repencher sur la législation sur la bioéthique : un parti
politique peut-il en parler ? Bien sûr que oui. Je pense au vieillissement qui est,
pour moi, un vrai et grand sujet de société : il concerne tous les pans de la vie
quotidienne. Je pense à la mondialisation. On a l'impression que la mondialisation nous tomberait dessus comme ça. On va finir par croire qu'il n'y a que le
démagogue Besancenot qui est autorisé à en parler, alors que ce monsieur joue
en permanence sur les peurs. Si vous voulez partager les richesses, il faut
commencer par les créer. Et les créer, comment ? Par la valeur travail. Or lui
parle de casser le travail. Sur tous ces sujets, on doit être beaucoup plus offensif. Par ailleurs, la carte de l'UMP a vocation à être un bulletin de vote permanent. Nous irons plus loin avec les têtes de liste pour les régionales : elles ne
seront plus désignées à Paris, ou par Paris. Les militants voteront et ils y tiennent.
Vous parlez en futur patron de l'UMP !
Je suis secrétaire général adjoint, avec Nathalie et aux côtés de Patrick (NDLR :
Devedjian) , et je trouve qu'on forme une bonne équipe.
Puisque tout va si bien avec François Fillon et Matignon, comment se faitil que vous ayez eu la mention « passable » dans des notes attribuées à
Matignon...
Matignon a démenti.
Ce seraient vos ennemis qui vous feraient des croche-pattes ?
Je ne suis pas le seul à être cité dans cette vraie-fausse liste. Il y a aussi, par
exemple, Xavier Darcos...
Deux Premiers ministrables pour dans très longtemps !
Je vous vois sourire en posant cette question !... Ecoutez, les choses sont
claires : le ministre du Travail a toujours du travail pour progresser. J'ai des
réformes à réussir et, en définitive, la vraie grille de lecture, c'est celle-ci : au
final, les réformes accomplies, aura-t-on, oui ou non, les résultats qu'on attend ?
J'en suis persuadé. A nous de l'expliquer. Le travail est à la fois de faire des
réformes et d'expliquer les réformes.
Interview au Parisien du 18 juin 2008
LE CNI REPREND SON « ENTIERE INDEPENDANCE »
Le Centre national des indépendants et paysans (CNI), aile droite de la majorité
présidentielle, est déçu par Nicolas Sarkozy. Au terme d’un conseil national, la
présidente du CNI, Annick du Roscoät, a exprimé les « divergences fortes » qui
existent entre son parti et le chef de l’Etat sur le droit de vote des étrangers aux
élections locales, l’adoption pour les couples homosexuels, la réforme des
institutions ou l’ISF. Regrettant « l’absence de dialogue avec la direction » de
l’UMP, Annick du Roscoät a donc annoncé que le CNI reprenait son « entière
indépendance d’action ». Auparavant parti associé à l’UMP, le CNI entend
désormais présenter ses propres candidats aux différentes élections. Fondé en
1949 et longtemps dirigé par Antoine Pinay, le CNI, ancien parti de Valéry
Giscard d’Estaing, dispose aujourd’hui de trois parlementaires et revendique
quatre mille adhérents.
Le Figaro du 09 juin 2008
LE PRESIDENT ET LES DEPUTES UMP
Désormais, l'UMP est pour le Président une terre de mission : il doit reconquérir
la piétaille législative comme le bon peuple. Pourquoi ? Un bref retour en arrière
s'impose. Au départ, le groupe parlementaire UMP avait tout du principe du parti
godillot. La coïncidence entre élection présidentielle et élections législatives était
censée rendre les députés encore plus dépendants du Président que par le
passé. Ne devaient-ils pas la victoire au président élu ? Ce beau schéma institutionnel n'a pas résisté longtemps à l'épreuve des faits, c'est-à-dire du sarkozysme en acte. D'abord, les élections législatives se sont avérées plutôt en recul
pour la majorité par rapport aux scores du Président élu. Les accents triom-
phants de la victoire sarkozyste leur annonçaient une vague bleue. Les élus ont
vu leurs plusieurs dizaines de leurs collègues se faire retoquer et passer tout
près le vent du boulet. Du coup, ceux qui ont été réélus en ont gardé l'impression qu'ils n'avaient pas triomphé grâce au Président mais malgré lui. La déroute de la majorité aux municipales ont amplifié le phénomène. Cette fois-ci, les
députés-maires en campagne ont évité d'inviter le président à les soutenir sur le
terrain, lui préférant le Premier ministre ou, pire encore, choisissant de «dépolitiser» leur campagne. Là encore, nombre de députés umpistes ont vu revenir à
l'Assemblée une cinquantaine de leurs collègues maires non réélus. De là à en
conclure que le Président avait un talent certain pour saccager le patrimoine
électoral de la droite, il n' y qu'un pas que beaucoup ont franchi. Cela n'a pu en
tout cas que les renforcer dans leur idée que le Président est un piètre leader
pour la majorité. Sarko joue perso, il ne donne plus rien. Tel est le constat
désenchanté que se font intérieurement bien des députés. L’ouverture, qui
déçoit un certain nombre d'espoirs de postes (commissions de l'Assemblée,
ministres) stimule les frustrations.
Par ailleurs, le comportement du Président les a déçu. Ils ont l'impression d'un
homme instable, immature, contradictoire. La mise en scène de son mariage a
choqué beaucoup d'entre eux, comme ses différents dérapages et son côté
bling bling. Sans compter que ceux qui ont un minimum de sens des institutions
constatent que Sarkozy se comporte en chef de parti, voire de clan. Quiconque
a un souvenir même vague des principes gaullistes ne peut qu'être révolté de
voir le Président accorder au Nouveau Centre l'introduction d'une règle d'airain
budgétaire dans le texte sacré de la Constitution. Au fond, les députés sont
comme les électeurs : ils ne respectent plus l'homme Sarkozy. Les critiques sont
violentes et permanentes. La discipline de groupe ne fonctionne plus. Sans
compter que l'activisme sarkozyste a multiplié les sujets de mécontentement sur
le terrain. On parle de supprimer les allocations familiales. On ferme des hôpitaux, des casernes. On accepte lesOGM après avoir fait mine de les refouler.
On déroule le tapis rouge devant la grande distribution et la Chine, ce qui a
permis à Lionel Lucas de faire adhérer 160 élus à son groupe favorable au
dialogue avec le Tibet. Ce «on» n'a évidemment rien d'indéfini : on c'est le
Président qui dirige tous les chantiers de réformes alors qu'il ne peut évidemment les connaître et les maîtriser tous. Et pendant que, dans leurs circonscriptions, les députés se font insulter par leurs électeurs, le Président parade avec
sa Carla aux quatre coins du monde, donnant l'impression d'être en vacance un
jour sur deux. Entre 2002 et 2007, Nicolas Sarkozy était perçu comme le seul
espoir de la droite par tous les élus de droite. Depuis son accession au pouvoir,
il ne cesse de les décevoir. Son inconstance, ses changements de pieds permanents, son incohérence politique, son instabilité sentimentale les excède.
(… ) Au départ, la fronde législative était mineure. Quelques villepinistes résiduels, une queue de comète souverainiste excédée par le rejet de la Constitution gaullienne. Les résistants de la première heure ne sont pas restés esseulés
longtemps. Dès le début 2008, un Hervé de Charette déclarait «nous sommes
confrontés à une politique de petits coups et non à une réforme globale pensée
et sérieuse que nos concitoyens sont en droit d'attendre et d'ailleurs réclament».
Le 13 mai, la grogne devient une fronde ouverte lorsque, au moment de l'adoption du projet de loi sur les OGM, bon nombre députés de l'UMP s'en vont voter
à la buvette. Le lendemain, leur chef se fait sermoner par le Président : «avant
de prétendre sauter 2 mètres 40 en hauteur, il faut savoir passer 1 mètre 80»,
se moque Nicolas Sarkozy lors du Conseil des ministres. Le jour même, le 14
mai, Copé est longuement applaudi sur les bancs de l'Assemblée, ainsi que
Fillon, manière de montrer au Président que tous les députés sont avec eux et
contre Sarkozy... avant de se faire applaudir à l'Assemblée pour avoir eu le
courage de l'affronter. Depuis ce jour, le Président sait que la droite plurielle,
qu'il souhaitait voir organisée au sein de l'UMP par le biais de tendances, a pris
ses habitudes au sein du groupe UMP. Jean-François Copé a d'ailleurs trouvé le
concept de cette contestation législative : la «co-production» législative. Sous
entendu : puisque le gouvernement est désormais aux ordres, il revient aux
députés d'imposer leurs idées à la majorité. Ce mot d'ordre difficilement attaquable (pourquoi les députés n'auraient-ils pas leur mot à dire sur les lois qu'ils
sont appelés à voter ?) contraint l'Elysée à « composer » avec le groupe.
Marianne en ligne du 17 juin 2008
C’EST DIT
« Michel - Edouard Lecerc est un populiste tonitruant au service d’un capitalisme
opaque. »
Renaud Dutreil, ancien ministre, député UMP – Marianne du 24 mai 2008
UN MUSULMAN CONDAMNE POUR AVOIR REFUSE QU'UN
HOMME ACCOUCHE SA FEMME
La demande d'indemnité d'une famille imputant à l'hôpital de Bourg-en-Bresse la
naissance d'un enfant handicapé a été rejetée. Le père de famille, musulman,
avait refusé la présence de médecins hommes au moment de l'accouchement. Il
a été condamné à payer une amende de 1.000 euros.
Le Point du 11 juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 13/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 14/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
A L’UMP, XAVIER BERTRAND FUTUR CHEF ?
Ce dimanche à Poitiers, la veille à Dijon, l’avant-veille à Vesoul: l’animal politique est affamé. Ministre du Travail en semaine, Xavier Bertrand consacre ses
week-end à l’UMP. Et laisse clairement paraître son ambition d’en devenir le
patron. Officiellement, il n’est encore que l’adjoint du secrétaire général Patrick
Devedjian. Mais il suffit de le suivre dans sa visite au «printemps populaire»
organisé par la fédération de la Vienne pour se convaincre qu’il ne se satisfait
pas d’un second rôle. Pas une seule fois, d’ailleurs, on ne l’entend nommer ni
même évoquer l’existence d’un numéro un de l’UMP. En première ligne sur le
front gouvernemental, avec un projet de loi sur le temps de travail - projet combattu par la CGT, la CFDT, la FSU et Solidaires, - il est à Poitiers pour expliquer
aux militants que l’UMP s’engage dans une «nouvelle stratégie». De ce renouveau, il se veut le prophète. Et son ambition n’est pas mince: il s’agit, en toute
simplicité, de «construire le parti le plus moderne d’Europe». Et cela passe par
la Vienne, où l’attendaient 400 militants. «Vous l’attendiez depuis longtemps. Il
est là. Je vous demande de l’acclamer», s’enthousiasme le jeune président de la
fédération départementale Olivier Chartier, 30 ans à peine. Et comme pour
anticiper l’irrésistible ascension du visiteur, il marque ostensiblement une pause
flatteuse quand il souhaite la bienvenue au «secrétaire général … adjoint».
Libération du 16 juin 2008
A PARIS, AU GROUPE UMP,
C’EST VERBE HAUT ET COUTEAUX TIRES
L’ambiance serait-elle tendue au sein du groupe UMP à la mairie de Paris ?
C’est peu de le dire si l’on en croit le récit fait d’une réunion destinée à préparer
le conseil de Paris. Ce jour-là, Claude Goasguen, député-maire du
XVIe arrondissement, s’en prend violemment au président du groupe, JeanFrançois Lamour, qui refuse de lui redonner à nouveau la parole. D’où la réplique, «Tu me cherches ou quoi», de l’ancien ministre de la Jeunesse et des
Sports. «Disons que cela a été viril. Ils ont quasiment failli en venir aux mains»,
raconte un des témoins de cette passe d’armes pour qui «Claude Goasguen
cherche à exister par tous les moyens, quitte à dire blanc quand c’est noir et
réciproquement. Du coup, Lamour est débordé». «Goasguen avait soutenu
Legaret (maire du Ier arrondissement) lors de l’élection à la tête du groupe.
Maintenant, il essaye de se faire Lamour tous les jours», regrette un autre élu.
«La défaite des dernières municipales a creusé de gros clivages au sein du
groupe. Le bilan de cette élection n’a pas vraiment été fait», regrette un des
nouveaux élus.
L’UMP Paris se divise en trois grands groupes. D’abord, les nouveaux élus. En
provenance majoritairement de l’Est parisien, ils se plaignent du manque de
moyens qui leur est attribué. Ils ambitionnent également de «changer le logiciel
UMP sur Paris pour mieux tenir compte de l’évolution sociologique de la ville,
notamment sur les questions de société». Comme sur le vote des résidents
extracommunautaires aux élections locales. Ces prises de position de la jeune
garde progressiste baptisée «Pari Paris», et réunie autour de Roxane Decorte et
de Pierre-Yves Bournazel, heurtent la deuxième tendance, les élus plus traditionnels de l’Ouest parisien, confortés dans leur fauteuil. «Comme ils ont retrouvé leurs bureaux, leurs voitures, que l’UMP a conservé le même nombre
d’arrondissements, certains feignent d’ignorer que nous nous sommes pris une
vraie raclée. La droite recule en voix sur Paris. Nous sommes en danger»,
analyse un des élus de la nouvelle génération. «Il y a une érosion dans nos
arrondissements traditionnels», reconnaît Jean-Didier Berthault, le secrétaire
départemental de la fédération de Paris, l’une des plus importantes de France.
Enfin, l’UMP doit compter avec ses électrons libres, tel Claude Goasguen, objet
de tous les ressentiments de la part de Pierre Lellouche, candidat battu dans le
VIIIe arrondissement face à Jean-François Lebel, le maire sortant. Face à ces
rancœ urs et à ces querelles, «Jean-François Lamour ne dispose pas de la
masse critique nécessaire pour imposer ses choix», juge Pierre Lellouche.
Le malaise au sein du groupe UMP à l’Hôtel de Ville n’est évidemment qu’une
réplique de la bataille en cours pour la présidence de la fédération de Paris. La
garde des Sceaux, Rachida Dati, ainsi que la ministre de l’Economie et des
Finances, Christine Lagarde, n’excluent pas d’y concourir. Tout comme Lynda
Asmani, la jeune élue du Xe arrondissement. Le chef de l’Etat a réuni
l’ensemble des élus parisiens pour tenter de calmer le jeu et surtout bien leur
spécifier qu’il surveillera la vie du groupe «comme le lait sur le feu», selon un
des conseillers de l’Elysée.
Libération du 16 juin 2008
BOUTIN SE DEMARQUE DU PARTI MAJORITAIRE ET ACCUSE
BAYROU DE « RENIER SON HERITAGE »
Etre à son compte, quel bonheur ! Solidement installée à la tête du Forum des
républicains sociaux - le FRS, le parti qu’elle a créé en 2002, Christine Boutin
goûte le plaisir de pouvoir critiquer l’UMP tout en étant au gouvernement.
« L’UMP est en train de retrouver les traits de l’ancien RPR, s’est alarmé la
ministre du Logement. Un parti très hiérarchisé et qui n’a plus d’expression
propre par rapport à l’action du chef de l’Etat. » A en croire l’ancienne candidate
à la présidentielle de 2002, cette évolution « ruine l’espoir qu’avait eu Alain
Juppé lorsqu’il a créé l’UMP en 2002 : réunir toutes les sensibilités de la droite
et du centre et garantir leur liberté d’expression grâce à l’organisation de courants ». En somme, soutient Boutin, heureusement qu’il existe des « petites
boutiques » comme le Forum des républicains sociaux, parti associé à l’UMP,
pour faire vivre le débat dans la majorité. « Notre philosophie, c’est la démocratie chrétienne et le gaullisme social », a affirmé la ministre du Logement devant
cent cinquante cadres de son parti. « Se dire démocrate-chrétien ne doit pas
être si facile qu’on le prétend parfois. La preuve : personne d’autre que moi
n’ose le faire ! » Ancienne figure de l’UDF, la ministre du Logement remarque
que « François Bayrou a abandonné toute référence au christianisme lorsqu’il a
transformé le CDS en Force démocrate. » Un choix qui, pour elle, est « une
erreur tragique. Aujourd’hui, le MoDem préfère s’orienter vers un autre camp et
renier son héritage ».
Des considérations doctrinales qui ne font pas perdre de vue la tambouille
politique. Fort de ses trois députés - Jean-Frédéric Poisson, Jean-François
Chossy et Dino Cinieri - et de quelque cent soixante élus locaux, le Forum des
républicains sociaux se prépare à défendre au mieux les intérêts des siens lors
des négociations avec l’UMP pour les européennes de 2009 et les régionales de
2010. « Si l’UMP veut recaser sur les listes tous les battus des municipales, on
est mal parti », avertit Boutin.
Le Figaro du 09 juin 2008
LES INDIGENES DE LA REPUBLIQUE INQUIETENT LA POLICE
Symbole d’une dérive identitaire, le Mouvement des indigènes de la République
est désormais sous haute surveillance. Depuis peu, les services de renseignements ont accentué leur attention sur l’idéologie sulfureuse de cette association.
Se présentant à l’origine en 2005 comme des « descendants d’esclaves et de
déportés africains, filles et fils de colonisés » par la France, les Indigènes,
gravitant dans la nébuleuse de l’extrême gauche, avaient recruté parmi ceux
ayant combattu la loi interdisant le voile à l’école. Des fidèles du prêcheur Tariq
Ramadan, des altermondialistes ou encore des trotskistes sont ensuite venus
gonfler les rangs des militants. Arc-bouté sur un virulent repli communautariste,
le MIR a depuis lors versé dans l’outrance. Ainsi, le 8 mai dernier, jour anniversaire de la répression des émeutes musulmanes de Sétif en 1945, les Indigènes
ont animé dans Paris une « marche décoloniale » conviant les « immigrés, noirs,
arabes » à pourfendre « la République raciste et coloniale ». Avec une bonne
douzaine d’associations disant vouloir lutter contres les discriminations, le
Mouvement des indigènes a drainé quelque 800 personnes, selon une estimation des renseignements généraux. Les Indigènes font aujourd’hui l’objet d’une
note confidentielle de plusieurs pages. Derrière la banderole de tête, des manifestants brandissaient des slogans scandant « Non à l’intégration par le jambon » ou encore dénonçant la « politique occidentale de la domination de la
France ». Mais ce sont les déclarations d’Houria Bouteldja, porte-parole du
mouvement, qui alimentent à nouveau aujourd’hui la polémique. A l’occasion
d’une émission télévisée, cette jeune femme membre du collectif féministe les
Blédardes – en réaction au collectif Ni putes ni soumises- avait déclaré : « C’est
le reste de la société qu’il faut éduquer, (… ) c’est le reste de la société occidentale… Enfin de ce qu’on appelle, nous, les « souchiens », parce qu’il faut bien
leur donner un nom, les « Blancs. » Le néologisme de « souchiens » - pour
« français de souche » - a provoqué l’ire du gouvernement, d’autant qu’il peut
aussi évidemment s’entendre, par homophonie, comme « sous-chiens ».
Qualifiant ces propos d’ « inacceptables », Brice Hortefeux s’est le premier
déclaré « très choqué, très heurté ». Après s’être félicité que les actes de racisme soient passés de 189 à 71 entre 2004 et 2007, le ministre de l’immigration
a déploré que le « risque existe aussi à l’égard de la communauté nationale ».
Sans attendre, il a attiré la vigilance de la garde des Sceaux, Rachida Dati.
« L’association doit savoir qu’elle ne doit plus franchir les bornes », prévient-on
dans l’entourage du ministre. Sur Internet, les Indigènes, évoquant des « accusations mensongères » et sentant peut-être le vent du boulet, assimilent maintenant le vocable de « souchiens » à une « formule de dérision ». Cela ne les
empêche pas de dénoncer « le président de la République, élu pour casser la
résistance indigène. Nouveau dérapage ? « En dépit de certaines similitudes, le
MIR diffère de la Tribu Ka, en cela qu’ils ne commettent pas d’action violente »,
note un spécialiste. Groupuscule prônant la suprématie de la race noire, Tribu
Ka avait été dissous en juillet 2006 pour ses menées racistes et antisémites.
Le Figaro du 14 juin 2008
DES MILITAIRES DONNENT L'ASSAUT CONTRE DES POLICIERS
Des militaires guinéens ont donné l'assaut contre des locaux abritant des policiers en grève pour une augmentation salariale, arrêtant au moins 34 policiers
qu'ils ont emmenés dans un camp militaire. "Des militaires fouillent tous les
véhicules à la recherche de policiers" à Conakry, a précisé une source militaire.
Les militaires ont attaqué la Compagnie mobile d'intervention et de sécurité
(Cmis), une unité d'élite de la police guinéenne dont le siège est situé près du
centre-ville de Conakry. Douze militaires ont été blessés lors des échanges de
tirs avec les policiers. Cette attaque intervient après un incident entre les deux
corps. Des policiers en grève pour réclamer notamment une augmentation de
leurs salaires avaient arrêté deux militaires et saisi un véhicule conduit par des
soldats. Les deux militaires ont été libérés, en même temps qu'une dizaine de
responsables de la police qui avaient été pris en otages par des policiers grévistes, et le véhicule a également restitué aux militaires. "Les militaires se sont
sentis humiliés quand des policiers ont arrêté un de leurs véhicules et deux de
leurs hommes". Ce nouvel épisode de tensions survient après une mutinerie fin
mai de soldats dont les principales revendications, liées à une promotion en
grade des soldats et un paiement d'arriérés de primes, ont été satisfaites par le
président guinéen, Lansana Conté. M. Conté est au pouvoir depuis 1984, l'armée est un pilier du régime.
AFP du 17 juin 2008
LES BONS COMPTES D’ALICE
Pour 800 millions d’euros, Iliad, maison mère de Free, va s’offrir le fournisseur
d’accès à internet Alice. Toutefois, le montant payé pourrait se limiter à moins
de 200 millions. D’une part, Alice a accumulé un déficit de 1,4 à 1,5 milliard
d’euros, qui offrira à son acquéreur un crédit d’impôt de 450 à 500 millions.
S’ajoute le cash qu’Iliad trouve dans Alice. Au total, Iliad récupère chacun des
875.000 abonnés actifs d’Alice pour 300 à 400 euros. Si l’on considère qu’un
abonné de Free apporte chaque année 500 euros de chiffre d’affaires, sur lequel
le fournisseur dégage une marge brute de 50 %, Iliad devrait amortir en deux
ans ce rachat, qui lui permet de s’installer à la place de numéro deux français,
avec 4 millions d’abonnés.
Le Figaro Magazine du 14 juin 2008
DES EX-AMIS EN ORDRE DISPERSE
La part de gâteau est petite, mais les bouches à nourrir sont nombreuses. En
rejoignant les bancs de l’opposition au lendemain de la présidentielle, François
Bayrou a ouvert une brèche dans l’espace politique de la vieille UDF. Autour du
centre se joue donc aujourd’hui une bataille décisive pour en récupérer
l’héritage. Il faut une boussole pour s’y retrouver tant les divisions, courants,
sous-courants sont nombreux. D’abord, les anciens amis du patron du MoDem
regroupés au sein du Nouveau Centre, présidé par Hervé Morin : ils se sont
réunis en congrès à Nîmes le 17 mai pour tenter d’affirmer leur importance.
Ensuite, Jean-Louis Borloo, à la tête du Parti Radical valoisien, qui, dans cette
course, pâtit d’un sérieux handicap : sa formation politique est associée à l’UMP.
Voilà du côté des partis organisés. Restent les électrons libres, à la tête de clubs
de réflexion ou de forums qui n’ont pas réussi à fédérer autour de leur nom :
Jean-Marie Cavada, Gilles de Robien, l’ex-PS Eric Besson et son ancien camarade Jean-Marie Bockel, ou encore Jean Arthuis, orphelin depuis son récent
départ du MoDem. Sans oublier les centristes de l’UMP tels Pierre Méhaignerie,
Jean-Pierre Raffarin, Hervé de Charrette, Claude Goasguen… qui rêveraient de
rassembler autour d’eux.
Pour asphyxier le « conseiller municipal de Pau » et empêcher qu’une nouvelle
figure n’émerge, le président de la République a mis sur pied un comité de
liaison réunissant les centristes de la majorité. Une solution que beaucoup
jugent insuffisante tant elle les place sous tutelle. Jean-Marie Cavada verrait
plutôt la création d’un programme commun, sorte de « socle d’urgence » qui
permettrait de peser au sein de la majorité actuelle. Surtout, tous rêvent de
prendre la tête d’un véritable parti politique regroupant les composantes de cette
nébuleuse. Car, aujourd’hui, aucun ne dispose de l’ensemble des attributs
nécessaires : un leader, un projet, des élus, des militants, de l’argent. Le mieux
placé, le Nouveau Centre, n’arrive plus à recruter. Au congrès de Nîmes, Dominique Baudis, l’ancien maire de Toulouse, n’est finalement pas venu, et JeanMarie Cavada comme Eric Besson n’ont fait le voyage qu’en « amis ». Hervé
Morin a dû repousser à septembre la création d’un nouveau parti, avec un
nouveau nom et une nouvelle couleur. Le sénateur de la Mayenne Jean Arthuis,
président de la commission des Finances au Sénat, refuse d’intégrer ce parti et
rêve de recréer l’UDF. Il devrait lancer, à la fin juin, une « convention pour
souder cette famille centriste sous la forme de fédérations ». Mais l’objectif d’un
grand parti semble inatteignable tant les batailles d’ego et les ressentiments
entre les différentes composantes sont importants. D’autant que plane une
menace : la modification du mode de scrutin aux élections régionales. « On
envisage un seul tour au lieu de deux, explique Dominique Paillé, ancien centriste devenu conseiller du président. Cela renforcerait alors le bipartisme. » Et
le centre sera tributaire pour sa survie des alliances avec l’UMP. Le scrutin à un
tour pourrait ensuite être inscrit dans le prochain programme présidentiel du
candidat UMP pour être appliqué aux législatives et aux municipales. Signant
ainsi la mort des petits partis et enterrant les velléités de Bayrou de créer un
troisième pôle.
Paris Match du 22 mai 2008
REPRESENTATIVITE SYNDICALE : CE QUI VA CHANGER
Dans l'entreprise. Les syndicats, pour être reconnus représentatifs, devront avoir
recueilli 10 % des voix au premier tour des élections au "comité d'entreprise ou
de la délégation unique du personnel ou à défaut des délégués du personnel".
Pourront se présenter au premier tour les cinq confédérations actuellement
représentatives, et les syndicats constitués "depuis au moins deux ans couvrant
le champ professionnel et géographique de l'entreprise concernée".
Dans la branche. Les organisations ayant recueilli 8 % des voix dans les entreprises d'une même branche seront déclarées représentatives. Ce seuil a été
abaissé "pour permettre notamment à la CFTC" de ne pas perdre sa représentativité dans certaines branches, explique un négociateur.
Au niveau interprofessionnel. Sont reconnues représentatives les organisations
ayant recueilli 8 % des voix au niveau national selon un mode de calcul qui n'est
pas encore précisé. Elles devront aussi avoir été reconnues représentatives
dans "des branches à la fois de l'industrie, de la construction, du commerce et
des services".
La CFE-CGC a obtenu qu'une confédération puisse être jugée représentative
"pour représenter les personnels concernés par des collèges électoraux" particuliers, en l'occurrence les cadres. Les cinq confédérations gardent leur représentativité nationale jusqu'en 2013 - le temps d'un cycle électoral complet, soit
quatre ans. Le texte laisse au Conseil d'Etat le soin d'y ajouter d'ici là d'éventuels nouveaux entrants au vu, par exemple, des élections prud'homales de
décembre 2008. Les négociateurs appellent cet article "l'amendement UNSA".
Par ailleurs, le gouvernement propose la création d'un "haut conseil du dialogue
social", qui aura vocation à faire des propositions sur la liste des syndicats
représentatifs et à veiller aux dispositions transitoires entre le 1er janvier 2009 et
2013.
Le Monde du 19 juin 2008
LE RETOUR « SANS CONDITION » DE LA FRANCE DANS L’OTAN
INQUIETE L’EX-PREMIER MINISTRE
En théorie, Alain Juppé ne devait plancher hier soir que sur Mai 68, thème du
colloque organisé par la Fondation pour l’innovation politique. D’entrée, il a
prévenu : « je ne suis pas un expert de la question ». En revanche, l’ancien
ministre des Affaires étrangères est toujours expert en matière de diplomatie.
Interrogé, hier soir, sur la survivance du gaullisme quarante ans après Mai 68, il
a exprimé ses inquiétudes sur le retour de la France dans l’Otan. « Jacques
Chirac avait proposé que la France réintègre le commandement de l’Otan, mais
à deux conditions », a-t-il rappelé : si les Américains partageaient le pouvoir et si
l’Europe se dotait d’une défense intégrée. « Ce qui m’inquiète aujourd’hui, a-t-il
expliqué, c’est que le « si » a disparu. Je me demande si on n’est pas en train
de faire un marché de dupes en rentrant sans condition. » Alain Juppé souhaite
aussi que la France continue « à protéger ses ressortissants » en Afrique en
maintenant des troupes sur place. Début juillet, il remettra à Nicolas Sarkozy un
livre blanc sur la politique étrangère.
Le Figaro du 19/06/08
LES CACIQUES SOCIALISTES CRAIGNENT
DE FAIRE LES FRAIS DE LA GUERRE DES CHEFS
Surtout, ne pas bouger. Alors que la confrontation attendue entre B. Delanoë et
S. Royal a démarré très tôt, et très fort, les barons du PS, grands élus et responsables des fédérations de poids, rivalisent d’ardeur pour ne pas prendre
parti. Loin de la dynamique de la primaire, qui avait vu les fédérations tomber
une à une, comme aux dominos, dans l’escarcelle de Ségolène Royal, la tendance est plutôt au poker. Et en cette période de bluff, les caciques, circonspects, attendent d’y voir plus clair dans le jeu. «C’est la conséquence de la
dépolitisation et de la féodalisation du parti, résume un parlementaire. Pour les
barons, le congrès est synonyme d’emmerdes. Ce qu’ils veulent, c’est se retrouver tranquilles, dans le cocon majoritaire, à l’abri des débats. Et leur problème,
aujourd’hui, c’est qu’ils ne savent pas qui va gagner… »
Libération du 6 juin 2008
CA SE PASSE COMME ÇA AU BUREAU NATIONAL DU PS
Bureau national du PS avec pour ordre du jour Michel Charasse. Hollande, une
fois n’est pas coutume, était partisan de la ligne dure : l’exclusion. Jean-Luc
Mélenchon a demandé un « retour aux principes » et en a appelé au « choix des
militants ». Jean-Christophe Cambadélis, moqueur, lui a alors envoyé un « ça
me rappelle quelque chose », sous-entendant que, lors du référendum sur
l’Europe, le même Mélenchon s’était affranchi des mêmes militants. Aussi sec,
le sénateur de l’Essonne, qui est un sanguin, s’est levé en pointant un doigt vers
Camba : « Tu me le paieras cash ! » « Si tu as un souci, on sort », lui a envoyé
Cambadélis, peu impressionnable. J’ai cru qu’ils allaient se prendre par le col
tous les deux. Mélenchon a ruminé sa réplique un quart de seconde : « Je n’ai
pas de leçon à recevoir de toi qui, pendant vingt ans, as protégés un infiltré de
l’OCI au sein du PS », a-t-il tonné, faisant allusion au passé de Lionel Jospin.
Camba a souri : « Cher Jean-Luc, je ne sais pas de qui tu parles, mais je sais
qui a laissé ses neurones là-bas … »
Paris-Match du 24 avril 2008
MIL-VIGILANCE N° 14/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 15/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
"LE PRESIDENT A DISSIPE LE MALENTENDU AVEC L’ARMEE"
« Le Président de la République a envoyé comme chaque année au 14 juillet un
message aux Armées dans lequel il exprime sa confiance aux Armées et il
remet l’incident de Carcassonne à sa juste place. Un malentendu s’était instauré
avec une certaine complaisance autour des propos qu’il avait tenus à
Carcassonne. Il avait traité d’amateur des gens qui avaient fait une faute
inexcusable et inacceptable et qui n’aurait jamais dû arriver. Il y a eu un
malentendu et ils (beaucoup de militaires) avaient, en écoutant certains
commentaires, compris que ce qualificatif visait l’ensemble de l’Armée de Terre
et des Armées alors qu’il s’adressait naturellement aux responsables des portes
ouvertes de Carcassonne. »
Jean-Louis Georgelin, chef d’Etat-Major des Armées - RTL le 14 juillet 2008
LES ARMEES APRES LA CRISE
Pour l’Élysée, pour Hervé Morin, le ministre de la Défense, et Jean-Louis
Georgelin, le chef d’état-major des armées, il y a eu « malentendu » à
Carcassonne entre le chef de l’État et les armées. L’accusation d’amateurisme
qui a tant choqué les militaires n’aurait visé que les responsables directs de
l’accident tragique du 29 juin. Il y aurait eu ensuite « une certaine complaisance
» (Georgelin).Interrogé sur RTL, le général Georgelin a pourtant été obligé de
reconnaître « un certain désappointement » dans ses troupes.«Il faut tourner la
page », entend-on dans les états-majors.
Sans doute exagéré, cet incident entre Nicolas Sarkozy et la communauté
militaire n’a fait que cristalliser une accumulation de déceptions et de vexations
dans les armées,une série de maladresses de la part d’un président qui n’a pas
la même légitimité ni la même sympathie naturelle à l’égard des militaires que
son prédécesseur. Nos articles ont reflété cette réalité. L’abondant courrier reçu
après notre « Lettre à l’Élysée » (le 3 juillet), puis au lendemain de notre une sur
« L’armée traumatisée » (le 10), a confirmé ce malaise diffus. Les réactions ont
été immédiates, massives, d’une franchise inédite. Aucun de ces courriers n’est
anonyme. Tous sont de qualité et traduisent l’incompréhension, parfois même la
peine de leurs auteurs.
Presque tous nos correspondants militaires reconnaissent aussi le bien fondé de
la grande réforme en cours. Ils regrettent simplement la communication
débridée du président, son manque de chaleur à l’égard d’une communauté qui
n’a pas cessé de se réformer depuis vingt ans, avec efficacité. C’est loin d’être
le cas de tous les grands corps de la Fonction publique. Les armées attendaient
des responsables politiques une meilleure reconnaissance de ce dévouement
exemplaire.
L’Élysée a compris l’alerte. La seule logique budgétaire (« Par rapport à
d’autres, vous êtes des privilégiés… ») ne suffit pas à susciter l’adhésion. Le
message adressé aux militaires par le chef de l’État, ce 14 Juillet,devrait apaiser
les esprits. Nicolas Sarkozy veut mettre un point final à l’affaire de Carcassonne
: «Un tel événement n’engage pas la confiance que j’ai dans nos armées, ni
celle que les Français leur témoignent. » Félicitant ceux qui concourent
quotidiennement au succès des missions, le chef de l’État a dit les mots
attendus: « Je vous assure de toute mon estime et mon amitié et je vous
renouvelle ma confiance. » Pour Hervé Morin aussi, il fallait faire retomber la
pression pour lancer enfin sa réforme sur de bonnes bases. Le ministre a vite
calmé les ardeurs des enquêteurs de la DPSD (Direction de la protection et de
la sécurité de la défense), lancés sur la piste du mystérieux “Surcouf”. Dans son
entourage, on a regretté « ces collaborateurs zélés qui partent sur un
froncement de sourcils de l’autorité », l’autorité en question étant à l’Élysée…
Georgelin avait lui-même exprimé ses réserves: «Et j'ai été entendu. » Le climat
de suspicion devenait pesant. Morin a rassuré les unités et s’est battu pour
préserver l’intérêt matériel des militaires concernés par les déménagements à
venir. À la faveur de cette crise, le ministre a peut-être réussi à tisser ce lien de
cordialité qui lui manquait encore avec les armées.
Les militaires attendent maintenant ce qui n’a que trop tardé : l’annonce, le 24
juillet, des 20 à 30 suppressions de grandes unités. Ils savent ces sacrifices
nécessaires. Dans le cadre fixé par l’état critique des finances publiques, ils
devinent que c’est le prix à payer pour renouveler leurs équipements, entretenir
les matériels existants, améliorer leurs conditions de vie, ne pas baisser leur
qualité opérationnelle.
Tous confient que leur vrai rendez vous avec le chef de l’État sera cet automne,
avec la présentation de la “bonne” loi de programmation militaire annoncée par
Nicolas Sarkozy. « J’ai décidé de donner à nos armées les moyens humains et
matériels dont la France a besoin en ce début de XXIe siècle », promettait-il
encore ce 14Juillet.
Valeurs Actuelles du 17 juillet 2008
SALUONS L’HONNEUR D’UN OFFICIER GENERAL
Elégance, panache, éthique, honneur, tels sont les mots qu’il faut employer au
sujet du Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, le Général Cuche. Le drame de
Carcassonne entraîne une démission très spectaculaire, qui exprime la
grandeur et la difficulté du métier de militaire. Sans aucune responsabilité
directe précise, le Général Cuche assume sa responsabilité hiérarchique en
forçant l’admiration. Dans cette conjoncture particulière, où le lien entre l’armée
et la nation va faire l’objet à la suite du Livre Blanc sur la Défense de lourdes
décisions et de programmations délicates, il est essentiel pour le moral des
armées d’exprimer avec force notre confiance et même plus notre fierté d’avoir
des militaires aussi professionnels, valeureux et courageux. Qu’une erreur
lourde, qui doit être sanctionnée, ne devienne pas le prétexte à une forme
d’antimilitarisme mal déguisé. Sachons incarner nous-mêmes par notre soutien
l’esprit de défense
Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre – le 2 juillet 2008
«DESORMAIS, QUAND IL Y A UNE GREVE,
PERSONNE NE S'EN APERÇOIT»
La phrase du chef de l'Etat pourrait rester dans les mémoires. «Désormais,
quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit», a lancé Nicolas Sarkozy,
lors du conseil national de l'UMP. Cette sentence a provoqué les
applaudissements des 2.000 cadres du parti. Elle a aussi suscité un tollé dans
les rangs syndicaux. Pour Jean-Claude Mailly (FO), Nicolas Sarkozy a eu «un
mot de trop», vu le «réel mécontentement des salariés». Selon Jacques Voisin
(CFTC), le chef de l'Etat risque d' «attiser les conflits», au moment où les
syndicats feraient preuve d'une «attitude très responsable» pour les éviter.
Nicolas Sarkozy «joue avec le feu» prévient Maryse Dumas, l'une des
secrétaires confédérales de la CGT, pour qui ces déclarations ne sont qu’«une
opération diversion» face à l'insuccès de sa politique. Christian Mahieux (SUDRail), n'est pas plus amène avec le président. «Ces déclarations relèvent de la
méthode Coué et de la provocation. S'il est vrai que la loi sur le service minimum
dans les transports rend plus difficile l'organisation des mouvements mais, il est
faux de dire que ça se passe mieux pour les usagers.»
Il n'empêche qu'en mai et juin, les grèves n'ont pas eu le succès espéré par les
syndicats. Christian Mahieux en convient. «En multipliant les journées d'action
on a épuisé les forces militantes. Mieux vaudrait entamer un mouvement
interprofessionnel long.» Gérad Aschieri (FSU) juge lui aussi «désolants» et
«faux», les propos du président. Pour autant, le leader syndical enseignant
remarque que le taux de grévistes dans le pays chute «depuis plusieurs
années», notamment dans le privé. «Mais d'autres formes de protestation,
localisées et dures, se développent: des occupations, des menaces de jeter des
produits toxiques dans une rivière... On ne peut pas dire que le climat social est
apaisé.» Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque rejoint la liste des
leaders syndicaux outrés par les propos de Nicolas Sarkozy, samedi. «Le
président de la République a une vision très archaïque du syndicalisme (...)
Notre objectif est d'amener des résultats, ce n'est pas la grève, la grève est le
moyen ultime», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «Mesurer l'efficacité d'un
gouvernement au nombre de grèves correspond a une vision archaïque du
dialogue social. Je crois que le président de la République doit encore
progresser
dans
sa
vision
du
syndicalisme».
20 Minutes du 6 juillet 2008
INGRID BETANCOURT : LE POST.FR REHABILITE CHIRAC ET
VILLEPIN
Acte 1 - Sur la vidéo de remerciement d’Ingrid Bétancourt à la France, version
originale, diffusée la veille par la télévision, l'ex-otage colombien remerciait
chaudement la France, Nicolas Sarkozy, le président Chirac et "son ami",
Dominique de Villepin.
Acte 2 - Surprise le lendemain sur le site "AgirpourIngrid" et sur LeFigaro.fr : la
vidéo de remerciements diffusée passait à la trappe les remerciements à
Jacques Chirac et Dominique de Villepin. La rédaction du Post enquête pour
savoir pour quelles raisons le passage en question a été coupé au montage. Si
LeFigaro.fr rejette toute responsabilité en renvoyant au comité de soutien de
l'ex-otage, auteur de la vidéo, nous n'aurons en revanche aucune explication de
la part de l'exécutif du comité "Agir pour Ingrid".
Acte 3 - Surprise à nouveau, la vidéo coupée, modifiée, censurée (choisir le
terme adéquat) a été supprimée de Dailymotion. A la place, vous trouverez
désormais la vidéo de France 24, version intégrale des remerciements en
français d'Ingrid Bétancourt, avec mention de l'ensemble des acteurs du dossier.
Le Post.fr du 5 juillet 2008
LA DEFAITE EN CHANTANT
Evoquant la guerre des chefs au PS, Jean-Christophe Cambadélis a déclaré :
« Les contributions sont au PS ce que le haka est aux All Blacks. » La
différence, c’est que le chant des All Blacks les mène souvent à la victoire, alors
que le PS brille par ses défaites.
Marianne du 14 au 20 juin 2008
AU VOLANT SANS PERMIS
DES CRS TROP BRUYANTS
Les chiffres les plus fous -2, voire 3 millions (!)- ont longtemps circulé, jusqu'à ce
que l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr) estime,
en juin dernier, le nombre de contrevenants à près de 300 000 (pour 38 millions
de permis). "On compte deux conducteurs sans permis -presque exclusivement
des hommes-, pour 1000 avec permis", résume Cécile Petit, la déléguée
interministérielle à la Sécurité routière. Un phénomène marginal, certes, mais
préoccupant. Ces conducteurs sans permis sont en effet impliqués dans 1,8%
des accidents corporels recensés en 2007. Une proportion qui dépasse 4%
dans les cas d'accidents mortels, souvent associés à une consommation
d'alcool et/ou de stupéfiants. La menace de la confiscation immédiate du
véhicule d'un conducteur sans permis, annoncée en mai dernier par le
secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, suffira-t-elle à les
décourager de prendre le volant, sachant qu'ils encourent aussi deux ans de
prison et 4500 euros d'amende ?
Plus de 80 000 de ces conducteurs sans permis ont été contrôlés l'an dernier.
Ce sont, en premier lieu, des jeunes rebutés par le prix du permis (au minimum
1200 euros en cas de réussite à la première tentative) ou les délais d'attente
(plusieurs mois après un échec). On trouve ensuite les conducteurs sous le
coup d'une suspension provisoire prononcée par un juge et ceux qui ont perdu
leurs douze points. "Aujourd'hui, les juges n'accordent plus de permis blancs
permettant au moins de se déplacer pour son travail", regrette Me Eric de
Caumont, avocat spécialisé en droit de l'automobile. "Il y a beaucoup moins
d'aménagements qu'avant", reconnaît volontiers le ministère de l'Intérieur.
Symbole de cette intransigeance envers les chauffards, les radars. On en
dénombre aujourd'hui plus de 2000, fixes et mobiles. On nous en promet 4500
d'ici à 2012. Dont de nouveaux modèles avant la fin de l'année pour piéger les
"grilleurs" de feux rouges. La multiplication des radars est-elle à l'origine de
l'hécatombe de points retirés (9,5 millions en 2007) et de permis invalidés (88
698, soit une progression de 28,8% par rapport à 2006)? Oui pour les pertes de
points, mais non pour les retraits de permis, répond en substance Cécile Petit.
Selon la déléguée interministérielle, "les dernières études du ministère de
l'Intérieur démontrent que 50% des conducteurs ayant perdu leur permis ont
commis au moins une infraction à 6 points, généralement due à des problèmes
d'alcoolémie. Par ailleurs, si l'on considère la période 1993-2006, on constate
que la vitesse ne représente qu'un quart des pertes de points chez les
conducteurs ayant atteint un solde nul. Ce ne sont pas les radars qui sont
directement à l'origine des pertes de permis". Surprise, en 2007, ce sont les plus
de 65 ans qui ont connu la plus forte progression (+ 46 %) d'infractions
constatées. Les contrevenants "flashés" auraient en fait tendance à désigner
papy ou mamy en lieu et place du vrai conducteur, pour ne pas perdre leurs
points. Autre phénomène difficile à évaluer: celui du "trafic de points",
notamment par le biais d'Internet, où l'unité se négocie autour de 500 euros.
Faute d'incrimination spécifique, les forces de police et de gendarmerie se
disent impuissantes. Inscrite dans la loi d'orientation pour la sécurité intérieure
qui doit être présentée à l'automne au Parlement, une mesure devrait changer la
donne. Le trafic de points sera désormais puni de six mois de prison et de 15
000 euros d'amende. Le double, si les faits sont commis via Internet...
Le permis à points, qui vient de fêter son seizième anniversaire, a également
donné naissance à une nouvelle activité florissante: l'organisation de stages,
que se disputent auto-écoles et nouveaux venus dans le secteur. Deux jours à
250 euros en moyenne, pour récupérer 4 points au final. Plus de 220 000
orphelins de points ont franchi la porte d'un des 1 300 prestataires en 2007. Une
réflexion est en cours pour réglementer et mieux encadrer ces stages. Le
marché des points intéresse aussi les avocats à la recherche du moindre défaut
de procédure. Compter en moyenne 4 000 à 5 000 euros pour récupérer un
beau permis à 12 points. Restent de petits malins, qui ne s'embarrassent pas de
ces contingences: ils choisissent de conduire avec un permis obtenu dans un
autre pays de l'Union européenne (Portugal, Belgique...), où le permis à points
n'existe pas encore...
Le Journal du Dimanche du 6 juillet 2008
« Il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres … » Depuis l’arrivée des
beaux jours, les riverains du 2-4 square de la Poterne, un immeuble de 7
étages, aimeraient pouvoir dormir tranquille et ne plus entendre presque tous les
soirs cette célèbre chanson paillarde monter de la caserne des CRS de Massy.
Contactée, la direction de la compagnie républicaine de sécurité explique que le
cantonnement en question accueille toute l’année des policiers en mission
temporaire. Actuellement, c’est un groupe d’élèves policiers venu de Rouen qui
y est logé. « Des ordres ont été donnés immédiatement pour restaurer le
calme ».
Le Parisien du 4 juillet 2008
LE RAPPEUR PRIVE DE 4 X 4
Le rappeur Sinik espérait récupérer son 4 x 4 Mercedes ML placé en fourrière
depuis le début de l'année, il devra patienter. Le tribunal d' Evry a confirmé la
confiscation du véhicule : Sinik, de son vrai nom Thomas Idir, ne pourra pas
récupérer son luxueux bolide d'une valeur de 60 000 € avant que l'affaire n'ait
été tranchée sur le fond, ce qui devrait prendre au moins deux ans. En janvier,
le poids lourd du rap français avait été contrôlé par les policiers. Problème : il est
sous le coup d'une annulation de permis de conduire depuis 2005. Plutôt que de
la jouer profil bas, la star monte en pression, insulte deux jeunes femmes
gardiens de la paix et se retrouve en garde à vue pour vingt-six heures. Jugé en
comparution immédiate, trois mois de prison avec sursis, 4 000 € d'amende et
210 heures de travaux d'intérêt général sont requis contre Sinik. Dès son
interpellation, le rappeur s'est vu immobiliser son véhicule, qui stationne depuis
à l'air libre dans une fourrière du département. (… ) « La lenteur des procédures
administratives a d'énormes conséquences pour mon client, soupire son avocat.
Dans trois ans, ce 4 x 4 aura pourri et ne vaudra plus rien. »
Le Parisien du 08 juillet 2008
ROUEN : CONFISCATION LES VOITURES DES RECIDIVISTES
Mise en fourrière du véhicule à la troisième infraction, c'est la nouvelle méthode
qui sera appliquée dès le 1 e r juillet dans le ressort du parquet de Rouen afin
de lutter contre la délinquance routière. Le procureur de la République, Joseph
Schmit, a décidé de frapper très fort. Il explique le mécanisme du dispositif : « A
la troisième infraction, dès le moment de l'interpellation, la police ou la
gendarmerie prendront la voiture qui sera placée à titre conservatoire dans un
garage avec comme objectif d'obtenir du tribunal la confiscation du véhicule
avec exécution immédiate. Si la confirmation est ordonnée, le véhicule
deviendra immédiatement et définitivement la propriété de l'Etat, ce qui
n'empêchera pas le propriétaire-auteur de l'infraction de payer les frais
d'enlèvement et de gardiennage de la voiture. » C'est la conduite sous l'emprise
de l'alcool qui est la première cible, mais les infractions concernant la conduite
sans permis, les excès de vitesse, l'emprise de stupéfiants ou encore le défaut
d'assurance et la conduite dangereuse connaîtront une sanction identique.
L'année dernière, 3 900 permis ont été retirés en Seine-Maritime dont 3 435
pour ivresse au volant. Les services de police et de gendarmerie estiment que
cette nouvelle initiative devrait se révéler dissuasive. Le procureur de la
République de Rouen ajoute : « Au troisième avertissement, nous n'avons plus
le choix. Si nous voulons diminuer l'insécurité routière et protéger les
conducteurs qui respectent les règles du Code sur la route, la meilleure solution
est de leur enlever la voiture. D'après une étude, cela concernera au minimum
une centaine de personnes dans la circonscription du parquet de Rouen pour
les conduites alcoolisées. Je veux d'abord enlever une arme à quelqu'un qui,
j'en suis sûr, s'il a déjà conduit trois fois en état d'ivresse le fera une quatrième.
De plus, quand un conducteur se fera saisir sa voiture, cela en fera réfléchir plus
d'un. »
Le Parisien du 29 juin 2008
MEGA PLAN SOCIAL CHEZ GENERAL MOTORS
Le constructeur automobile américain a lancé un vaste plan de départs
volontaires. Il pourrait concerner jusqu'à 74.000 ouvriers. GM affiche pour 2007
une perte nette colossale, de près de 40 milliards de dollars.
L’Express du 12 février 2008
GENERAL MOTORS PRET A DE LOURDS SACRIFICES
Buick, Saturne, Saab: après Hummer, le constructeur automobile américain
pourrait vendre plusieurs de ses marques, voire stopper leur production. GM, en
situation critique, se prépare à supprimer des milliers d'emplois de cadres.
L’Express du 7 juillet 2008
LA VICTOIRE EN CHANTANT
Ils ont chanté pour Sarkozy, et s’en mordent les doigts. Leur héros a gagné, et
les voilà qui déchantent. Doc Gynéco ? Quand, quelques semaines après la
présidentielle, il est monté sur scène, il a été accueilli aux cris de « Sarko facho,
Doc Gynéco collabo ». Depuis, on ne l’a plus revu. Faudel ? Ses concerts se
finissent sous les crachats. Et l’image d’Enrico Macias s’est effondrée. Plus que
quatre ans avant de remonter sur scène ?
Marianne du 21 au 27 juin 2008
GEORGES M. DEVEDJIAN
Un parti qui comptait 370 000 adhérents recense désormais 190 000 fidèles
ayant acquitté leur cotisation au 15 juin de l’année suivante. Son secrétaire
général admet « un léger reflux ». Non il ne s’agit pas du « léger tassement de
voix » reconnu par Georges Marchais quand le PCF perdit la moitié de son
influence électorale. Il s’agit de l’UMP, passée de 370 000 cartes en 2007 à
190 000 en 2008. Voilà ce que Patrick Devedjian considère comme « un léger
recul ».
Marianne du 5 juillet 2008
MIL-VIGILANCE N° 15/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 16/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
D'où vient l'argent des partis politiques ?
Le journal du net (http://www.journaldunet.com/) du 17 juillet 2008
En 2006, l'Etat a versé 71 millions d'euros à près de 200 formations politiques.
Depuis que le financement des partis politiques est strictement encadré, c'est à
lui que revient l'essentiel du financement de notre démocratie. Mais les partis
ont d'autres ressources, comme les cotisations de leurs adhérents ou les
chéquiers de généreux donateurs.
LES DONS EN 2006
Les dons aux partis politiques sont très réglementés : 7 622 euros par personne
et par parti. A ce jeu là, l'UMP détient sans conteste la palme du plus grand
montant de dons avec 8,35 millions d'euros. La seconde place du PCF semble
plus étonnante. C'est en fait la réponse des sympathisants à la souscription du
parti pour éponger les dettes consécutives aux déroutes électorales des
dernières années.
Les partis politiques qui captent le plus de dons
Partis
Montant des dons en 2006
Union pour un mouvement populaire (UMP) 8,35 millions €
Parti communiste (PCF)
4,52 millions €
Lutte Ouvrière (LO)
1,39 million €
Front National (FN)
0,79 million €
Mouvement pour la France (MPF)
0,45 million €
Source : CNCCFP
LES COTISATIONS EN 2006
Année d'une primaire socialiste sans précédent, le nombre de militants
socialistes à littéralement bondi en 2006. Les fameux "militants à 20 euros"
(environ 60 000) ont certes favorisé l'investiture de Ségolène Royal, mais ils ont
aussi fait du bien aux finances du parti. Idem pour l'UMP qui s'est transformé les
deux années précédant la Présidentielle en machine à encarter. Fin 2004, l'UMP
en revendiquait seulement 150 000. Le Parti communiste bénéficie encore d'un
vrai vivier, bien qu'il s'érode d'année en année.
Les plus fortes cotisations en 2006
Partis
Nombre d’adhérents
revendiqués en 2006
Montant total des cotisations
PS
218 000
11 106 000 €
UMP
338 554
7 642 000 €
PCF
134 000
3 231 000 €
LO
8 200
990 000 €
Les Verts
9 100
928 000 €
Source : CNCCFP
LES FINANCEMENTS PUBLICS EN 2006
Plus un parti a d'élus, plus il gagne de l'argent. Ce raisonnement inscrit dans la
loi est valable non seulement au moment du scrutin (les plus juteux sont les
législatifs et sénatoriaux, une voie valant 1,63 euro), mais aussi pendant toutes
la durée des mandats de l'élu apparenté, (un parlementaire rapporte un peu plus
de 44 000 euros par an à son parti). C'est donc un classement sans surpris : la
majorité du scrutin de 2002 se place en tête et dispose d'un véritable atout
financier sur les autres formations comme le PS et l'UDF.
UMP
PS
UDF
FN
PCF
Les plus importantes aides publiques en 2006
Partis
Montant de l’aide
32,17 millions €
18,73 millions €
4,65 millions €
4,58 millions €
3,78 millions €
Source : CNCCFP
LES FINANCEMENTS PUBLICS EN 2007
En 2007, l'Etat a versé 73,21 millions d'euros à près de 200 formations contre
un peu plus de 70 millions l'année précédente. Sans surprise, ce sont les 13
premières formations politiques qui trustent 97% de cette aide. Et encore, les six
premières ne laissent que des miettes aux suivantes. Les comptes des partis
politiques pour cette année présidentielle ne seront publiés que fin 2008.
Montants d'aide publique effectivement versé en 2007
Partis
Montant
Union pour un mouvement populaire 32,21 millions €
(UMP)
Association parti socialiste, parti 20,02 millions €
radical de gauche (PS et PRG)
Front national (FN)
4,57 millions €
Union pour la démocratie française 4,61 millions €
(UDF)
Parti communiste français (PCF)
3,75 millions €
Les Verts
2,19 millions €
Chasse, pêche, nature et traditions 0,65 millions €
(CPNT)
Mouvement pour la France (MPF)
0,60 millions €
Ligue communiste révolutionnaire 0,53 millions €
(LCR)
Mouvement républicain et citoyen 0,50 millions €
(MRC)
Lutte ouvrière (LO)
0,49 millions €
Mouvement national républicain 0,41 millions €
(MNR)
Centre national des indépendants et 0,38 millions €
paysans (CNIP)
Source : CNCCFP
LES FINANCEMENTS PUBLICS EN 2008
En 2008, les partis ayant présenté des candidats dans au moins
50 circonscriptions lors des dernières législatives se sont vus attribués par
décret le versement de sommes en rapport avec leurs résultats électoraux. Les
comptes des partis politiques pour cette année ne seront clôts qu'en juillet 2009.
Aides publiques attribuées par le décret du 15 mai 2008
Partis
Montant
Union pour un mouvement populaire
34,48 millions €
Parti socialiste
22,7 millions €
UDF - Mouvement démocrate
4,05 millions €
Parti communiste français (PCF)
3,65 millions €
Front national
1,81 million €
Les Verts
1,83 million €
Parti radical de gauche
1,08 million €
Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
0,89 million €
Mouvement pour la France (MPF)
0,86 million €
Lutte ouvrière
0,36 million €
Chasse, pêche, nature et traditions
0,36 million €
Le Trèfle-Les nouveaux écologistes
0,16 million €
Mouvement écologiste indépendant
0,12 million €
Solidarité écologie gauche alternative
0,1 million €
Source : CNCCFP
60% DES RECETTES DE L'UMP
PROVIENNENT DE L'AIDE PUBLIQUE
Parti au pouvoir et vainqueur des dernières élections législatives, l'UMP est la
formation politique qui disposait en 2006 des plus importantes ressources :
53,09 millions d'euros. Avec 32,17 millions d'euros, l'argent de l'Etat représente
60,6% de ces recettes. L'autre pilier du budget du parti, ce sont les dons. En
2006, l'UMP a encaissé 8,3 millions d'euros de dons, légalement limité à 500
euros par personne. Ses 338 554 adhérents lui ont rapporté 7,6 millions d'euros.
Ses sattelites (Parti radical, Debout la République...) lui ont versé 171 397
euros. Grâce à ses succès électoraux, l'UMP devrait recevoir de l'Etat un
chèque de 34,48 millions en 2008.
Financement public : 32,17 millions € - Cotisations : 7,64 millions €
Dons : 8,36 millions € - Contribution des élus : 1,87 millions €
LE PARTI SOCIALISTE MAXIMISE SES RECETTES
GRACE A SES ADHERENTS
Le premier parti d'opposition, qui tient une majorité des collectivités locales en
France, se distingue par la contribution importante de ses adhérents à son
financement. En 2006, le parti franchissait pour la première fois de son histoire
les 200 000 adhérents, quelques semaines avant la désignation du candidat à la
présidentielle. Cet engouement a permis aux socialistes d'empocher
11,1 millions d'euros. Mais l'essentiel des ressources est assuré par le
financement public (18,7 millions) et par les contributions des élus (12,1
millions). En 2008, le PS touchera 22,7 millions d'euros de la part de l'Etat à la
faveur de ses bons résultats aux législatives.
Financement public : 18,73 millions € - Cotisations : 11,17 millions €
Dons : 389 535 € - Contribution des élus : 12,09 millions €
LA MOITIE DES RECETTES DU PARTI COMMUNISTE
PROVIENT DES ELUS
Si ses scores électoraux se sont considérablement amoindris, le Parti
communiste demeurait en 2006 le troisième budget des formations politiques
avec 32,3 millions d'euros. Mais ce train de vie, le Parti communiste ne le doit en
rien à l'Etat qui lui verse seulement 3,8 millions d'euros. C'est moins que le FN
ou l'UDF. Le point fort des recettes du parti, c'est la contribution des élus
(17,2 millions), preuve que si le parti de Marie-George Buffet dispose de moins
de trente parlementaires, son maillage local reste puissant. Les élus
communistes contribuent ainsi à hauteur de 53,3% des recettes.
Financement public : 3,78 millions € - Cotisations : 3,23 millions €
Dons : 4,52 millions € - Contribution des élus : 17,21 millions €
L'AIDE PUBLIQUE EST INDISPENSABLE AU FRONT NATIONAL
Quatrième budget des partis politique en 2006, le FN profitait encore à l'époque
de ses bons scores aux élections précédentes. Un budget largement alimenté
par les fonds publics qui représentaient en 2006 58% des recettes du parti. Les
cotisations des adhérents étaient plutôt faibles tandis que les donateurs se
distinguaient par l'apport de 786 918 euros. Les autres recettes provenaient
notamment du produits des manifestations. Le déclin électoral du Front national,
notamment lors des derniers scrutins va se faire sentir.
En 2008, le Front National devra se contenter de 1,81 million en 2008. Le parti à
d'ailleurs pris les devants en vendant son siège de Saint-Cloud.
Financement public : 4,57 millions € - Cotisations : 728 760 €
Dons : 786 918 € - Contribution des élus : 2 744 €
LE TRESOR DE GUERRE DE L'UDF
EST LARGEMENT ALIMENTE PAR L'ETAT
Bien plus que les autres partis, l'UDF tirait l'essentiel de ses ressources de la
manne publique. Sur un budget de 6,4 millions d'euros, 72,6% de des recettes
proviennent de l'Etat, ce qui prouve bien que le parti centriste est un parti d'élus.
Cet argent a été largement utilisé pour organiser en 2006 un congrès
exceptionnel pour valider l'orientation du parti, responsable d'un important déficit
de la formation enb fin d'année. Aujourd'hui, le "trésor de guerre" de l'aide
publique fait l'objet d'une âpre dispute entre François Bayrou et ses anciens
partenaires, notamment du Nouveau centre. S'il emporte le morceau, le parti de
François Bayrou touchera en 2008 4,05 millions d'euros de la part de l'Etat.
Financement public : 4,65 millions € - Cotisations : 505 507 €
Dons : 249 105 € - Contribution des élus : 131 857 €
parisien pour un peu plus d'un million d'euros, ce qui a dopé ses recettes et
permis de rembourser quelques un de ses multiples emprunts. Autrement, le
ressources du parti souverainiste se répartissaient de manière équilibrée entre
les cotisations (554 496 euros), les dons (450 177 euros), l'aide publique
(603 000 euros) et la facturation de services rendus à ses candidats pour les
campagnes électorales (512 413 euros). En 2008, le MPF touchera
863 000 euros d'aides publiques.
Financement public : 603 695 € - Cotisations : 554 496 €
Dons : 450 177 € - Contribution des élus : 0 €
LA LCR PROFITE DES COTISATIONS
En 2006, le parti d'Olivier Besancenot a enregistré 2,16 millions d'euros de
recettes. Les adhérents de la LCR apportent le tiers de cette somme avec leurs
cotisations (740 283 euros). De quoi couvrir largement, non seulement
l'organisation des réunions publiques, mais aussi le loyer des antennes locales
et les salaires des permanents. Manifestations et colloques ont rapporté
134 377 euros à la Ligue cette année-là alors que l'aide publique s'élevait à
525 523 euros. Mais l'ascension politique du facteur de Neuilly va gonfler le
budget de sa formation. Son score à la Présidentielle a fait bondir l'aide publique
à 894 503 euros pour 2008.
Financement public : 525 523 € - Cotisations : 740 283 €
Dons : 147 346 € - Contribution des élus : 0 €
LE PARTI RADICAL DE GAUCHE EST DEPENDANT
DE L'AIDE PUBLIQUE
Le Parti radical de gauche ne peut pas vraiment prétendre à l'indépendance
financière. C'est une association liées au Parti socialiste qui lui reverse une aide
publique. En 2006, cette aide s'élevait à 1,3 million d'euros, soit 70% des ses
recettes totales. Les cotisations, pourtant deuxième poste de revenus, sont
réduites à peau de chagrin (162 377 euros). Les élus aussi sont mis à
contribution à hauteur de 100 901 euros, mais moins que les donateurs
(136 074 euros). Et si le succès d'un parti se mesure au montant de l'aide
publique, force est de constater que l'influence du PRG diminue. En 2008, il
recevra à peine 1,1 million d'euros.
Financement public : 1,3 million € - Cotisations : 162 377 €
Dons : 136 074 € - Contribution des élus : 100 901 €
RESTRUCTURATION HISTORIQUE EN ALLEMAGNE
Le conglomérat allemand Siemens a annoncé l'un des plus lourds programmes
de restructuration de son histoire, qui se traduira par 16.750 suppressions
d'emplois. La très grande majorité de ces emplois seront supprimés dans
l'administration et les services de gestion. Siemens, l'un des premiers
employeurs d'Allemagne, emploie au total 400.000 personnes dans le monde.
La Dépêche du Midi du 8 juillet 2008
LES VERTS PEUVENT REMERCIER ELUS ET ADHERENTS
CONSEILS D’AMIS
Si le premier parti écologiste français doit se contenter de dons très faibles (à
peine 80 000 euros), il peut s'appuyer sur une solide aide publique (2,2 millions).
Une bonne part des ressources est assurée par la contribution des élus. A eux
seuls, ils apportent 1,44 million d'euros. Les 9 100 adhérents représentaient
également un poste de ressources non négligeable pour le parti, avec une
somme de cotisations de 928 398 euros. Une somme qui représente la moitié
des charges de personnel du parti. Mais l'année 2007 s'étant soldé par de
mauvais scores électoraux, Les Verts ne devraient toucher que 1,83 million
d'euros de la part de l'Etat en 2008.
Financement public : 2,2 millions € - Cotisations : 928 398 €
Dons : 78 995 € - Contribution des élus : 1,44 million €
Certains proches de Bertrand Delanoë l’incitent à ne pas postuler au poste de
Premier secrétaire : "Il vaut mieux que Bertrand ait fait naître le désir plutôt qu’il
se prenne une raclée au vote des militants".
Profession Politique du 8 juillet 2008
LES DONATEURS DOPENT LES RECETTES
DE LUTTE OUVRIERE
Le parti d'extrême gauche Lutte ouvrière, incarnée par l'inusable Arlette
Laguiller, pourrait presque se passer de l'aide de l'Etat. Les 494 996 euros qu'il
lui a alloués en 2006 ne représentaient que 12,6% de ses recettes. Ses
ressources, Lutte Ouvrière va bien sûr les trouver auprès de ses adhérents
(990 331 euros), mais ce sont les donateurs qui constituent le premier poste de
recette. En 2006, le parti trotskyste a profité de la générosité de ses fidèles à
hauteur de 1,39 million d'euros, soit 35% de ses ressources totales. Cette année
là, LO avait dépensé 1,14 million d'euros en communication. Mais les mauvais
résultats électoraux de 2007 vont plomber le budget. En 2008, LO devra se
contenter de 365 000 euros.
Financement public : 494 996 € - Cotisations : 990 331 €
Dons : 1,39 million € - Contribution des élus : 13 388 €
LE PARTI DE PHILIPPE DE VILLIERS RECUPERE LE JACKPOT
AVEC LA VENTE DE SON IMMEUBLE
En 2006, le parti créé par Philippe de Villiers affichait un total de recettes de
3,48 millions d'euros. Des sommes honorables pour un parti qui ne compte
qu'une poignée de parlementaires. Cette année là, le MPF vendait son siège
UNE MAROCAINE EN BURQA SE VOIT REFUSER LA NATIONALITE
FRANÇAISE
La burqa est-elle incompatible avec la nationalité française ? Une Marocaine de
32 ans, mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France, vient de
se voir refuser la nationalité au motif qu'elle "a adopté, au nom d'une pratique
radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les
valeurs essentielles de la communauté française, et notamment le principe
d'égalité des sexes". Pour la première fois en France le Conseil d'Etat a pris en
compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité
d'assimilation d'une personne étrangère.
Le Monde du 12 juillet 2008
MIL-VIGILANCE N° 16/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 17/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LES FRANÇAIS NOUS DEMANDENT D'ESSAYER
« Ce qui met en cause la démocratie française, c'est l'immobilisme, cet
immobilisme qui conduit les gens au désespoir. Les Français ne me demandent
pas de réussir tout, ils nous demandent d'essayer. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République – Le Monde du 17 juillet 2008
IL FAUT LANCER DE NOUVELLES REFORMES
« Le ralentissement de l'économie ne fait que renforcer la nécessité de lancer
de nouvelles réformes. Je récuse les plans de rigueur, pour une raison qui n'a
rien d'idéologique : cela ne sert à rien. En revanche, la réduction des effectifs
dans la fonction publique est un objectif central et incontournable : parce qu'il
faut moderniser les administrations et parce que cela représente les deux tiers
des dépenses du budget de l'Etat avec les retraites. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République – Le Monde du 17 juillet 2008
TOUS LES DOSSIERS SONT LIES
« Mais, aujourd'hui, tous les dossiers sont liés. Vous ne pouvez pas réformer la
recherche sans l'université, l'université sans la formation professionnelle, la
formation professionnelle sans le droit du travail. C'est ce qui rend passionnant
ce travail, et je le fais avec passion. »
Nicolas Sarkozy, Président de la République – Le Monde du 17 juillet 2008
ELECTION DES REPRESENTANTS ETUDIANTS AU CNESER :
VICTOIRE DE L’UNI
L’élection au CNESER, qui a eu lieu mercredi 16 juillet a vu la victoire de l’UNI,
seule organisation étudiante à avoir gagné un siège. Le CNESER (conseil
national des études supérieures et de la recherche) est présidé par la ministre
de l’Enseignement supérieur. Il est consulté sur les sujets majeurs de
l’enseignement supérieur. L’élection des 11 représentants étudiants a lieu tous
les deux ans. C’est, en partie, sur la base de cette élection qu’est calculée la
représentativité nationale des mouvements étudiants. L’ancrage des trois
principaux mouvements étudiants a été confirmé. L’UNEF (gauche) reste en
tête. La FAGE (centriste) perd un élu au profit de l’UNI, les deux organisations
disposent désormais de deux élus chacune. Les résultats de l’UNI témoignent
par ailleurs de la très bonne implantation territoriale du mouvement qui a obtenu
des voix dans plus des trois quarts des établissements, ce qui fait de l’UNI le
deuxième mouvement étudiant, juste derrière l’UNEF, par sa représentativité
territoriale. (… ) La liste d’union de l’extrême gauche (SUD/ FSE) a failli créer la
surprise, son score a doublé par rapport à 2006. Ces bons résultats de l’UNI
récompensent l’action menée au quotidien sur le terrain par ses militants, afin de
défendre un enseignement supérieur de qualité.
Communiqué de presse du 17 juillet 2008
30.600 FONCTIONNAIRES NON REMPLACES EN 2009
Le gouvernement propose le non remplacement de 30.600 fonctionnaires
partant à la retraite en 2009, dont 13.500 pour la seule Education nationale. Le
budget 2008 prévoyait le non remplacement de 22.900 fonctionnaires partant à
la retraite. Pour 2009, le gouvernement propose notamment de supprimer
13.500 postes dans l'Education nationale (sur environ un million au total), 8.250
dans la Défense (426.000 au total), 2.953 à l'Intérieur (190.000) et 2.812 pour le
ministère du Budget et de la Fonction publique (150.000). Selon les "plafonds
d'emplois" pour 2009, les seuls ministères qui voient leurs effectifs progresser
sont la Justice, qui gagnerait 512 postes (sur 72.000), et les services du Premier
ministre, qui en gagnerait 40 (sur 7.600 environ). "Cet effort permet d'atteindre
quasiment, dès la première année du budget pluriannuel, l'objectif de non
remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux", précise le
ministère du Budget. Il se traduit aussi par "la quasi-stabilisation de la masse
salariale de l'Etat en valeur, qui passerait de 85,8 milliards d'euros" dans le
budget 2008 à "86,6 milliards en 2011, soit une progression moyenne de 0,3%
par an".
Libération du 15 juillet 2008
AVANTAGES EN NATURE : LA FIN DES PRIVILEGES
Menaces sur les «privilèges» des salariés d'Air France, de la SNCF et d'EDFGDF qui bénéficient d'avantages en nature. Cela, sous forme de voyages
gratuits ou pas chers ou de kilowatts ou de mètres cubes de gaz à bon compte.
Ces billets dits «GP» (gratuité partielle) qui font fantasmer ceux qui rêvent d'être
salariés de ces entreprises, risquent fortement d'être taxés, ce qui n'est pas le
cas aujourd'hui. Ils seraient alors soumis à des cotisations sociales payées à la
fois par l'employeur et par le salarié. Ce dernier devra, en plus, les inscrire dans
sa déclaration annuelle de revenus et sera donc imposé en fonction de la
tranche atteinte.
L'URSSAF s'est saisie de ce dossier et aurait souhaité appliquer strictement,
dès le 1er juillet, le Code de la Sécurité sociale et les arrêtés des 10 et
20 décembre 2002 qui définissent son application. On y lit que les avantages en
nature constituent un élément de rémunération et doivent donc supporter des
cotisations sociales. Toutefois, par mesure de tolérance, l'administration
exonère de charge les produits et services fournis aux salariés de ces
entreprises dès lors que la réduction tarifaire accordée n'excède pas 30 % du
tarif public le plus bas pratiqué dans l'année. Ce qui n'est pas le cas, ni à Air
France, ni à la SNCF, à EDF et à GDF où la remise sur le prix payé par le
salarié et ses ayants droit peut atteindre 90 %, voire 100 %.
Les velléités de l'URSSAF ont fait l'effet d'une bombe. Certains syndicats du
transport aérien ont déjà inscrit ce point dans leur revendication lors de
prochaines grèves. Même l'UMP s'en émeut par l'intermédiaire de sa
«délégation pôle aérien» dans une lettre adressée la semaine dernière à
Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des Transports, dont Le Figaro a
pris connaissance. «Ces mesures provoquent une vive émotion dans notre
milieu professionnel qui s'étonne de voir l'URSSAF s'attaquer ainsi à son
pouvoir d'achat», écrit au ministre Lionel Tardy, délégué général du pôle aérien
UMP qui avertit : «Devant ces attaques ciblées, nous tenons à vous informer
d'un risque de conflit majeur de l'ensemble des salariés du secteur de l'aérien
lors des prochains départs en vacances.»
Interrogé par Le Figaro, un porte-parole de l'URSSAF précise qu'elle contrôle
les grandes sociétés et les grandes structures environ tous les trois ans et
qu'elle n'est pas en mesure d'évaluer le montant des recettes attendues après
taxation du 1,5 million de billets délivrés par an par Air France à ses salariés et
ayants droit.
La taxation de ces avantages en nature semble très complexe alors que la
réintégration d'une voiture, d'un logement ou d'un téléphone de fonction mis à
disposition d'un cadre est simple.
En outre, les salariés de la SNCF bénéficient de billets entièrement gratuits
tandis que ceux d'Air France paient un petit pourcentage du coût du transport.
Des négociations sont en cours entre les différentes parties notamment sur la
notion de prix de base d'un billet. Dans l'aérien, il est devenu très difficile
d'établir un prix de référence, car les tarifs changent sans cesse en fonction du
remplissage de l'avion. Un salarié d'Air France peut bénéficier de billets sur
d'autres compagnies qui devront alors avoir une comptabilité spécifique vis-à-vis
de l'URSSAF. Par ailleurs, «le billet GP» a perdu beaucoup de son aura depuis
que les vols sont de plus en plus souvent complets. Il connaît un certain succès
sur les liaisons intérieures et européennes aux nombreuses fréquences.
L'interdiction de réserver les rend aléatoires en long-courrier quand, par
exemple, une rentrée scolaire doit être assurée le lendemain.
Enfin, notent les syndicats d'Air France, cette fiscalisation remettrait en cause la
grille salariale du personnel au sol qui accepte une rémunération peu élevée en
échange de ces avantages.
Le Figaro du 8 juillet 2008
PRISONS - PAS DE GRACE DU 14 JUILLET
Comme l’an dernier, il n’y aura pas de grâce présidentielle pour les détenus.
Avec plus de 63.000 détenus pour 50.000 places, soit un taux d’occupation de
125 %, la saison estivale sera, cette année encore, particulièrement difficile
dans les prisons. Si au fil des ans la grâce présidentielle avait perdu de sa
symbolique, elle permettait au moins de soulager le milieu carcéral d’environ
3.000 détenus. La surpopulation est surtout visible dans les maisons d’arrêt, où
la détention préventive est massivement utilisée. Pour lutter contre ce problème,
le projet de loi Dati transmis au Conseil d’Etat mise beaucoup sur les bracelets
électroniques. Ceux-ci seraient généralisés pour les personnes en instance de
jugement ou pour les peines inférieures ou égales à six mois. La détention
provisoire n’interviendrait « qu’à titre exceptionnel ». Aussi, les bracelets
électroniques avec assignation à résidence pourraient se substituer à
l’emprisonnement pour certains délits.
France Soir du 15 juillet 2008
ITALIE : LES FORCES DE L'ORDRE ONT ETE CONDAMNEES
Quinze responsables médicaux et des forces de sécurité italiens ont été
condamnés à des peines allant de quelques mois à cinq ans de prison pour les
violences commises contre les manifestants lors du sommet du G-8 à Gênes en
2001.
Le Nouvel Obs.com du 15 juillet 2008
TIBERI, QUARANTE ANS DEJA !
JEAN-MARIE LE PEN PARRAIN DE LA FILLE DE DIEUDONNE
Il y a quarante ans tout juste, Jean Tiberi était élu pour la première fois à
l'Assemblée nationale. Depuis, le maire du V e a empilé les mandats de député,
sans aucune interruption. Assez malicieusement, Jean Tiberi sourit en évoquant
sa première élection de député : « Vous savez, je suis un enfant de mai 1968 ! »
lance-t-il avec son sourire aux yeux plissés, qui lui a valu le surnom de Chinois.
Il y a quarante ans, l'inoxydable député-maire du V e était élu à l'Assemblée
nationale pour la première fois. Gaulliste, adhérent au RPF depuis ses 15 ans,
Jean Tiberi avait été porté par la vague gaulliste.
« On avait battu Jean-Marie Le Pen, député de 1956 et 1962. » D'abord
suppléant de René Capitant, il siégera deux mois plus tard lorsque ce dernier
entre au gouvernement. Personnalité un peu oubliée aujourd'hui, Capitant était
une figure des gaullistes de gauche. Déjà un élément qui ne colle pas avec
l'image de Jean Tiberi, souvent associé à une droite un peu réactionnaire et
défendant les intérêts des notables. « On me connaît mal, commente-t-il. J'étais,
et je suis toujours, un fervent partisan de la participation des salariés. »
Jean Tiberi est le plus ancien des 577 députés, battu de quelques mois par le
député de Seine-et-Marne, Didier Julia. « Il est un peu le symbole d'un système
dépassé, où l'on détenait son mandat jusqu'à la mort », ironise Christophe
Caresche. Mais si le député PS « ne cautionne pas sa façon de faire de la
politique », il admet que Jean Tiberi « est un type intelligent, ne correspondant
pas à sa caricature. C'est avant tout un élu local : les quarante ans, il les a
surtout passés dans sa mairie ».
Jean Tiberi dément mollement : « J'ai participé à des combats, j'ai porté des
dossiers », assure-t-il, en n'en citant toutefois que deux ou trois. En revanche, le
V e , où il est né le 30 janvier 1935, il pourrait en parler des jours entiers. Maire
depuis 1983, il ne l'a jamais quitté, s'y est confondu au point d'être accusé de «
clientélisme » et de népotisme. Quand il reçoit dans son bureau, son fils
Dominique, élu sur sa liste en mars, entre par une porte et son épouse, Xavière,
par une autre. « Et alors ? s'étonne le maire. Les gens me font confiance. Ils
m'ont toujours réélu, car ils savent ce que je fais pour eux. »
Inoxydable Jean Tiberi ? Conspué après la défaite de la droite en 2001, il s'est
relevé. Tous ceux qui l'insultaient alors lui font des ronds de jambe aujourd'hui.
L'homme est passé à travers les gouttes de nombreuses affaires. A chaque fois,
il déjoue les mauvais augures. Prochaine bataille : son procès, début 2009, dans
l'affaire des faux électeurs.
En attendant, à 73 ans, pas question de passer la main. La forme physique de
l'homme ne laisse pas d'étonner ses collègues : « Je ne fais aucun sport ! J'ai
arrêté de fumer il y a vingt-cinq ans et je bois très peu. Je suis encore là pour
quelques décennies », sourit Jean Tiberi, toujours derrière ses yeux plissés.
Le Parisien du 1er juillet 2008
Jean-Marie Le Pen a confirmé l'information révélée par Libération qui affirmait
que le président du Front national est devenu le parrain du quatrième enfant de
Dieudonné. "C'est Dieudonné qui m'a demandé de devenir le parrain d'un de
ses enfants car il pense que ce n'est pas incompatible avec son sens de la vie
et de l'honneur", a expliqué le président du FN. Et ajoute qu'il s'agit du troisième
enfant de l'humoriste. "J'ai de l'estime pour Dieudonné, déclare Jean-Marie Le
Pen, nous nous sommes rapprochés car nous avons des points communs. Nous
appartenons tous les deux à la 'communauté des parias'". Selon l'enquête du
quotidien, le baptême de l'enfant, une petite fille, a eu lieu samedi 12 juillet à
Bordeaux, dans la paroisse traditionaliste de Saint-Eloi, par l'abbé Philippe
Laguérie.
Le Monde du 17 juillet 2008
LES PROSTITUEES FONT REGNER L'ORDRE
Les voles et les dégradations nuisent au commerce... Dimanche dernier, vers 3
h 30, une professionnelle du bois de Vincennes repère plusieurs hommes qui
s'affairent autour d'une voiture. Elle les voit briser une vitre et extraire un sac à
dos. La voiture appartient à un client occupé avec une « collègue ». Elle se doit
d'intervenir. La prostituée démarre et prend en chasse les voleurs à la roulotte
qui s'enfuient en Twingo. Elle tente même de les bloquer mais abandonne, de
peur de prendre un mauvais coup. Elle appelle tout de même la police, fournit
l'immatriculation de la Twingo et explique que c'est « le plus petit » des quatre
hommes qui a forcé la voiture. Dans la journée, les policiers identifient et
interpellent le conducteur de la Twingo et les trois autres hommes qui
l'accompagnent. Le parquet décidera finalement de n'en poursuivre qu'un seul.
Mardi, Guillaume, 21 ans, domicilié en Seine-et-Marne, a été jugé en
comparution immédiate à Créteil. Il a écopé d'une peine plancher de deux ans
de prison dont dix-huit mois avec sursis, assortis d'un mandat de dépôt.
Le Parisien du 10 juillet 2008
UN PARCOURS A BIEN DES EGARDS SINGULIER
Le maire de Jarnac est choqué par la présentation dans un manuel d’histoire de
terminale de la vie du Mitterrand d’avant 1981. Sur la page de gauche, trois
photos qui donnent le ton du dossier consacré à François Mitterrand avant son
arrivée au pouvoir en 1981. En haut, le jeune François, du haut de ses 19 ans,
est tout sourire lors d’une manifestation de la droite en 1935 « contre l’invasion
métèque et le trop grand nombre de juifs » comme indiqué dans la légende.
Dessous, une photo du candidat à l’élection présidentielle de 1974 à son
domicile en compagnie de René Bousquet, « ancien chef de la police de Vichy
et organisateur de la rafle du Vel’ d’Hiv’ », comme le rapporte à nouveau la
légende. Enfin, dernière photo de la page, avec François Mitterrand ministre de
l’intérieur saluant les soldats français en Algérie en 1954. Forcément, cela
donne comme le dit le début du dossier « un parcours à bien des égards
singulier ». Jean-Michel Lamblin, agrégé d’histoire et auteur de l’ouvrage,
explique que son dossier correspond à la vie de François Mitterrand avant son
arrivé au pouvoir en 1981. « Laissons les historiens faire leur métier et que les
autres se mêlent de ce qui les regardent ! J’aurais pu aussi remettre la photo de
1942 quand il est en compagnie de Pétain à Vichy. Elle est d’ailleurs dans
d’autres manuels. Toutes ces photos sont des documents historiques qui
retracent son parcours, singulier, dans le sens où il commence à l’extrême droite
pour finir avec les bises de sa femme à Fidel Castro. Ce sont les faits. »
La Charente Libre du 9 juillet 2008
CANAL + VISE PAR DES MENACES TERRORISTES
Depuis septembre 2006, un mystérieux corbeau, se présentant comme
musulman, menace de commettre des attentats si le film pornographique du
samedi soir sur Canal + continue à être diffusé en direction des pays du
Maghreb. Les missives laissent toutes entendre que ses auteurs pourraient
«faire sauter le siège» de la chaîne cryptée et de la société qui la diffuse par
satellite. Elles ont donc été prises au sérieux par le parquet de Paris qui a confié
plusieurs enquêtes aux policiers de la brigade criminelle.
Le Figaro du 8 juillet 2008
LA DERNIERE AUDITION DE JACQUES CHIRAC
Jacques Chirac a été interrogé une cinquième fois par la juge chargée de
l'enquête sur les "chargés de mission" fantômes de la mairie de Paris entre 1983
et 1995. L'ancien président de la République, mis en examen pour
"détournement de fonds publics", a fini de s'expliquer sur les 35 contrats litigieux
visés par la procédure et conclu son interrogatoire par une déclaration destinée
à exonérer ses anciens directeurs de cabinet, eux aussi poursuivis dans cette
affaire. "Au terme de l'examen de la situation des chargés de mission, a précisé
Jacques Chirac à la magistrate, je souhaite vous redire que, bien entendu, en
qualité de maire de Paris, j'assume la responsabilité de leur recrutement, même
si, pour beaucoup d'entre eux, je ne les connaissais pas. Dès lors, il serait
injuste d'en rendre responsables les directeurs de cabinet qui, dans le cadre de
leurs fonctions, devaient signer les contrats." Cette déclaration pourrait faciliter
la défense de ces derniers (parmi lesquels les anciens ministres Michel Roussin
et Robert Pandraud). L'ancien chef de l'État a ajouté que "ces décisions de
recrutement" avaient été "prises en toute légalité", en vertu de la "grande
autonomie" consentie aux maires dans l'emploi de leurs collaborateurs par les
lois de décentralisation et a terminé par ces mots : "Jamais, à aucun moment, je
n'ai eu ni la volonté ni même le sentiment de commettre une quelconque
infraction ou irrégularité, ni même de transgresser la morale ou l'éthique, ou
encore de léser les intérêts des Parisiens, qui pendant 18 ans m'ont accordé
leur confiance."
Le Point du 8 juillet 2008
« JE VEUX FACTURER LES APPELS ABUSIFS »
« Le comportement des requérants a changé. Ils ont compris qu'ils ont le choix
entre le Samu, les pompiers et les autres opérateurs, de type SOS Médecins,
garde médicale de Paris etc. Or, quand ils composent le 15 ou le 18, nous
sommes là gratuitement en moins de dix minutes. Avec les autres, c'est
beaucoup plus long et c'est payant. Ils ont vite choisi. La population parisienne
nous utilise comme les médecins de famille d'autrefois qui se déplaçaient à
domicile. Ce n'est pas notre mission. (… )Nous allons très probablement
demander des comptes à ceux qui font preuve de désinvolture à l'égard du
service public, comme c'est déjà le cas en mer ou à la montagne. Le secours n'a
pas de prix mais il a un coût. Je veux donc facturer les appels abusifs. Nous
voulons ramener les gens à la raison par le portefeuille. »
Général Joel Prieur, commandant des sapeurs-pompiers de Paris – Le Parisien
du 13 juillet 2008
LE PS SE TRANSFORME EN VERITABLE PETAUDIERE
« Le PS se transforme en véritable pétaudière. Rien n'est respecté au sein du
Parti socialiste, ni le calendrier, ni les militants, ni aucune des décisions qui sont
prises",
Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris – Le Nouvel Obs.com du 22
juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 17/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 18/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LE VRAI VISAGE DE BESANCENOT
Mieux vaut tard que jamais. Le bureau national du PS a décidé la création d’un
“groupe de veille” sur Olivier Besancenot. Une idée signée François Hollande,
après que celui-ci eut assisté, deux jours plus tôt, à la prestation du facteur
trotskiste lors de l’émission Vivement dimanche sur France 2. Selon lui,
Besancenot, qu’il a trouvé « très bon », réclame au parti « d’être doublement
vigilant » parce qu’il s’écarte du « langage habituel » et parce qu’il «cherche à
structurer un espace politique en excluant de gouverner avec [eux] ».
Lui-même ancien de la Ligue, Julien Dray prend alors la parole. Il partage
l’inquiétude de Hollande : « Si le PS se divise, dit-il, si nous ne sommes pas
capables d’avancer, alors risque de se développer un fatalisme, un esthétisme
de la minorité ; certains à gauche soutiendront Besancenot pour se faire plaisir.
» Autre intervenant : Jean-Christophe Cambadélis, lui aussi ancien trotskiste. Il
compare l’émission du jeune facteur au passage – fondateur – de Jean-Marie Le
Pen à l’Heure de vérité, en février 1984, au début de sa percée : « Sans vouloir
faire d’amalgame, prévient-il, il s’agit dans les deux cas d’un passage du statut
de leader extrémiste à celui de leader comme les autres. » Et d’ajouter : « Trop
occupés par le cas Bayrou, nous avons négligé le phénomène Besancenot. »
C'est peu de le dire. Profitant d’une hausse de treize points en un mois, le porteparole de la LCR est aujourd’hui considéré par les Français comme “le meilleur
opposant” à Nicolas Sarkozy, selon la dernière étude OpinionWay-le Figaro. «
Contrairement aux responsables socialistes, ce n’est pas l’échéance de 2012
qui le préoccupe, mais la situation des gens », relèvent massivement les
personnes interrogées – dont de nombreux électeurs du PS. Avec 52 %
d’opinions favorables, Besancenot devance désormais, aussi, Royal, Hollande,
Fabius et Aubry dans le baromètre Ipsos-le Point. « Il se passe vraiment
quelque chose. Ce n’est pas seulement une bulle de savon médiatique »,
affirme, pour sa part, Jérôme Fourquet, de l’Ifop. Chargé, par Hollande, de
“piloter”le “groupe de veille” dédié à l’ancien candidat à la présidentielle (4,5 %),
Daniel Vaillant a réuni une petite équipe autour de lui : Bruno Le Roux, le
“monsieur sondage”du PS, et quelques trotskistes “recyclés” : Dray,Cambadélis,
l’eurodéputé Henri Weber… La consigne reçue est claire : «Trouver les moyens
efficaces d’empêcher la construction pérenne d’une extrême gauche. » « En
1974, se souvient Vaillant, Mitterrand avait confié à Jospin une mission
d’observation sur les relations avec le parti communiste. Ses travaux avaient été
très utiles. »
Pour le PS, il y a péril. « On va vous faire avec Besancenot ce que vous nous
avez fait avec Le Pen », a lancé Sarkozy à Hollande, le 7 juin, dans l’avion qui
les ramenait du Liban, où le chef de l’État avait convié les chefs de parti. Mais à
droite aussi, la percée du leader trotskiste ne devrait pas manquer d’interpeller.
Sous prétexte de diviser la gauche, faut-il se réjouir de l’ascension d’un homme
dont le parti résume ainsi son objectif, en préambule de son “plan d’urgence
anticapitaliste” : « Nous voulons chasser ce gouvernement et mettre à sa place
[… ] un gouvernement fondé sur la mobilisation et le contrôle populaire. » Parmi
les propositions contenues dans son programme : l’interdiction de licenciement,
le passage aux 32 heures, la renationalisation de toutes les entreprises
privatisées et ouvertes à la concurrence… Le tout financé avec l’argent des
“riches” : suppression de tous les “cadeaux fiscaux”, augmentation de l’ISF, des
hautes tranches de l’impôt sur le revenu et des cotisations patronales. « Le
maintien des emplois doit être assuré sous peine de réquisition des entreprises,
précise-t-on sur le site Internet de la LCR. En cas de carence de l’employeur,
c’est la responsabilité collective du patronat de maintenir les salaires et les
activités, grâce à un fonds de mutualisation fondé sur des cotisations
patronales. » Plus loin, cette autre “perle” : « La sécurité industrielle exige des
mesures radicales qui retirent le pouvoir aux actionnaires et donnent le pouvoir
aux populations de décider et de contrôler »…
Les liens historiques entre l’extrême gauche et le terrorisme
Ultradirigisme d’un côté.Ultralaxisme de l’autre. En matière d’immigration, ses
électeurs, et les autres, savent-ils en effet que Besancenot et son parti
réclament la régularisation immédiate de tous les sans-papiers, avec l’octroi
d’une carte de résident de dix ans, automatiquement renouvelable ? Savent-ils
encore que la LCR revendique le droit de vote et l’éligibilité pour tous les
étrangers (y compris hors Union européenne) à toutes les élections (dont la
présidentielle) ? Afin de sortir de la « criminalisation des jeunes et des pauvres
», le parti trotskiste préconise rien moins que l’abrogation des lois de sécurité et
même… la suppression des fichiers informatiques de police ! Les « contrôles »
étant, en revanche, renforcés dans le domaine social.
« Irréaliste et dangereux » : c’est ainsi que le ministre d’ouverture Jean-Marie
Bockel, interrogé par Valeurs actuelles, juge le programme de la LCR. « Si ses
recettes étaient appliquées, ajoute-t-il, on assisterait, en quelques semaines, à
l’effondrement de notre économie et, assez rapidement, à la remise en cause de
nos libertés. » L’adhésion de Jean-Marc Rouillan, l’ancien terroriste d’Action
directe, au parti de Besancenot n’est, de ce point de vue, pas aussi anodine que
ce dernier l’a laissé croire. Elle rappelle, en effet, les liens “historiques” entre
l’extrême gauche et l’action violente. Liens jamais entièrement rompus :
interrogé par le Monde, Pierre-François Grond, dirigeant de la LCR et proche de
Besancenot, ose ainsi qualifier de simple « connerie faite il y a vingt ans » le
double assassinat de Georges Besse et du général Audran ! Complice de
Rouillan au moment des faits, il se murmure d’ailleurs que Nathalie Ménigon
s’apprêterait, elle aussi, à rejoindre le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) de
Besancenot…
À plusieurs reprises, au cours de son histoire, la Ligue communiste, devenue
LCR en 1974, a allègrement franchi la ligne jaune : candidat à la présidentielle
de 1969, Alain Krivine, le mentor du postier, appelle ses électeurs à sortir de la
légalité en s’organisant en « comités rouges » ; en 1979, le parti refuse de
condamner l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS… Dissoute une première fois
en 1973, suite à l’attaque sanglante (des dizaines de policiers blessés) d’un
meeting d’extrême droite, l’organisation manquera à plusieurs reprises de l’être
à nouveau, tant son « redoutable service d’ordre paramilitaire » fait parler de lui.
« Cette tentation militariste ira très loin », écrit Christophe Bourseiller dans les
Ennemis du système (Robert Laffont), citant notamment le film Mourir à trente
ans de Romain Goupil. Lequel « décrit la trajectoire de Michel Recanati,
principal responsable du service d’ordre, que tenaille l’envie de passer à l’acte.
Au terrorisme. Après la dissolution de la Ligue en 1973, Recanati prendra du
champ et se suicidera quelques années plus tard ».
La LCR a-t-elle vraiment changé ? Et si oui – au moins sur la forme – , sur quelle
ligne se situe exactement Besancenot ? De lui, on sait finalement peu de
choses. Mais son profil est loin d’être aussi lisse qu’on le dit : “facteur
volontaire”, puisqu’il dispose d’une licence d’histoire qui lui aurait permis de
briguer un autre emploi, Besancenot ne s’est jamais contenté pour vivre de ses
1 200 euros mensuels : ancien assistant parlementaire de Krivine au Parlement
européen,le leader trotskiste, qui perçoit un second salaire de son parti,est aussi
le compagnon de Stéphanie Chevrier, l’une des plus importantes éditrices de
Paris. C’est dans le très bourgeois appartement de cette ex-compagne du
chanteur Yves Simon que vit Besancenot, plus que dans l’appartement du
XVIIIe dont il est propriétaire – et qu’il a mis en location.
Plus cynique qu’on le dit, est-il aussi moins “modéré”qu’on croit ? Daniel Vaillant
s’interroge : «On sait que Christian Picquet, qui incarnait une ligne d’ouverture à
la LCR, a été débarqué il y a quelques semaines, relève-t-il. Il est donc
important de connaître les conséquences de ce limogeage : la Ligue va-t-elle
effectuer un tournant plus radical, ou au contraire va-t-elle reprendre la ligne de
Picquet en se l’appropriant ? »
À cette question, et à beaucoup d’autres, le “groupe de veille” mis en place par
le PS devra répondre, s’il ne veut pas risquer une LCR aux alentours de 10 %
aux européennes de 2009, comme certains le craignent. Le temps presse. Mais
la commission mise en place par Vaillant a plutôt tendance à se traîner. Signe
de la profonde léthargie dont semble atteint le parti socialiste, c’est près d’un
mois après sa création que la cellule de crise s’est enfin réunie pour la première
fois ! La réunion a eu lieu dans un… salon privé de l’hôtel Bristol – l’un des plus
chics de la capitale. Pendant ce temps, Besancenot, lui, était à Nantes devant
un parterre d’enseignants…
Valeurs Actuelles du 17 juillet 2008
LA FRANCE VA MANQUER DE BRAS ET DE CERVEAUX
« La France va, comme ses voisins, manquer de bras et de cerveaux. Elle se
réjouit pourtant d’avoir la meilleure fécondité d’Europe mais cette médaille a son
revers, comme le montre bien le rapport annuel sur l’immigration et la présence
étrangère en France en 2006 de la Direction des populations et migrations.
Hélas, ce rapport, que devait diffuser la Documentation française (il a été
imprimé et retiré de la vente) sera sans doute mis au pilon. En effet, les chiffres
de ce rapport sont différenciés en fonction des origines ethniques des Français,
ce qui est maintenant prohibé par le Conseil constitutionnel ! Va-t-on demander
de retirer des bibliothèques les rapports des années précédentes tout aussi
répréhensibles ? On apprend ainsi dans les éditions précédentes de ce rapport
que le taux de chômage des Maghrébins et des Africains du sud du Sahara est
trois fois plus élevé que celui des Français, alors que celui des Chinois est
équivalent. Comment traiter un problème que l’on refuse de plus en plus de voir
et de mesurer ? (… ) On apprend encore dans ce rapport, qui s’appuie sur les
données OCDE de migrations internationales, que les jeunes issus de
l’immigration représentent aujourd’hui en France 25% de la tranche des 20-29
ans, dont un tiers né en France d’un parent étranger, un tiers de deuxième
génération (parents immigrés devenus français et un tiers né à l’étranger). Cette
proportion devrait dépasser les 30 % dans le futur en raison des statistiques de
fécondité qui contredisent le discours officiel et lénifiant de l’Ined. (… ) On ne sait
toujours pas officiellement combien d’enfants nés en France sont issus de
l’immigration (seules des estimations circulent sous le manteau, avec les relevés
officieux de prénoms dans les écoles de certaines académies). La peur de
savoir et l’idéologie sont là pour masquer la réalité : il y a, on le sait, 5 millions
d’immigrés en France, dont 2 millions sont devenus français par acquisition (1
million depuis 2000) et 3 millions qui sont des étrangers nés à l’étranger. (… ) Au
vu des chiffres précédents, on peut avancer qu’au moins 25% des naissances
de 2006 étaient issues de deux parents immigrés. »
Michel Godet, professeur au Cnam - La Tribune.fr du 09 mai 2008
PRIX « PRESS CLUB, HUMOUR ET POLITIQUE 2008 »
Le jury a désigné comme Lauréat 2008 : Jean-Louis BORLOO, Ministre d’État,
Ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de
l’aménagement du territoire, pour la phrase : « Sarkozy, c’est le seul qui a été
obligé de passer par l’Elysée pour devenir Premier Ministre ».
Le Prix Spécial du Jury a été décerné à Xavier BERTRAND, Ministre du Travail,
pour la phrase : « Le parti socialiste est un parti sans leader. François Bayrou
est un leader sans parti. Ils sont faits pour fusionner ».
Le Prix des internautes a été décerné à François GOULARD, Député-maire de
Vannes pour la phrase : « Johnny Hallyday qui annonce son intention de rester
Français et Bernard Laporte qui entre au gouvernement, c’est une période faste
pour l’intelligence française ».
Les 15 finalistes étaient :
Jean ARTHUIS, Sénateur de la Mayenne : « Bernard Palissy brûlait ses
meubles. Bayrou brûle ses élus. C’est la stratégie de l’anéantissement ».
François BAYROU, Président du Modem au soir de sa défaite aux Municipales :
« Je vous le promets, nous aurons d’autres victoires ». Et refusant sa porte à
Ségolène ROYAL : « Ne montez pas, il y a du monde dans la rue ».
Réponse de Ségolène ROYAL dans son livre : « Il m’a fait l’impression de
l’amant qui craint la panne… ». Xavier BERTRAND, Ministre du Travail : « Le
Parti Socialiste est un parti sans leader. François Bayrou est un leader sans
parti. Ils sont faits pour fusionner ». Eric BESSON : « On ne peut pas s’entendre
avec tous les Ministres, car tous les Ministres ne peuvent pas s’entendre ».
Jean-Louis BORLOO : « Sarkozy, c’est le seul qui a été obligé de passer par
l’Elysée pour devenir Premier Ministre ». Christian ESTROSI, Ancien Ministre,
Maire de Nice, s’adressant à des journalistes accompagnant le Chef de l’Etat en
Guyane : « Vous avez vu comme Monsieur Sarkozy est populaire en forêt
amazonienne ? ». François GOULARD, Député-maire de Vannes : « Johnny
Hallyday qui annonce son intention de rester Français et Bernard Laporte qui
entre au gouvernement, c’est une période faste pour l’intelligence française ».
François HOLLANDE : « Sarkozy est passé de la présidence bling-bling à la
présidence couac-couac ». Christine LAGARDE : « Pour faire face à la hausse
du prix du pétrole, je conseille aux Français de faire du vélo ». Bernard
LAPORTE, Ministre des sports débarquant en Guadeloupe : « Je voulais voir les
Antilles de vive voix ». Jean-Claude MAILLY, Secrétaire Général de FO : « Les
retraits de l’UIMM, c’est mieux que la valise RTL ». Un échange entre Nadine
MORANO et Fadela AMARA : Nadine MORANO : « Fadela Amara au
Gouvernement, cela montre les limites du casting à la Fogiel ». Réponse de
Fadela AMARA : « J’ai tendance à croire que Nadine Morano c’est la
Castafiore ». Josselin de ROHAN, Sénateur du Morbihan :« Souvent les
courants d’air proviennent de ce qu’il y a trop d’ouverture ». Rama YADE : « Je
me retrouve avec la journée des droits de l’homme sur les bras et Khadafi sur le
tarmac ».
Source : PressClub
M. PASQUA REPLIQUE A L'"IMPETUEUX" M. DEVEDJIAN
A 82 ans, Charles Pasqua n'a rien perdu de sa verve. Enjeux : la gestion d'un
(très) riche département, où M. Pasqua dispose encore de relais efficaces; un
"héritage" de la famille UMP laissé à M. Devedjian par Nicolas Sarkozy, mais
sur lequel lorgne désormais le fils du président, Jean.
Patrick Devedjian entend "nettoyer les écuries d'Augias" et en finir avec
l'image d'un département "malhonnête". En tant qu'ex-patron du conseil
général, comment réagissez-vous ?
M. Devedjian est impétueux et parfois abrupt dans ses jugements. Il faut qu'il
reprenne ses esprits. Je souhaite pour les Hauts-de-Seine qu'il assume
calmement ses fonctions et qu'il explique à sa majorité que ses mots ont
dépassé sa pensée. Dans le cas contraire, il vaut mieux qu'il fasse autre chose
car la situation va rapidement devenir intenable.
Il évoque le cas d'entreprises payées en liquide par la SEM coopération,
que vous avez créée pour développer des opérations de développement
en Afrique.
C'est totalement faux. Pour l'instant, il se garde de donner des faits précis ou de
citer des noms. En revanche, il jette la suspicion sur tout le monde. Il faut qu'il
fasse attention. A la minute même où il citera nommément des élus ou des
personnels du conseil général, on s'expliquera devant les tribunaux. C'est clair !
M. Devedjian affirme que vous êtes un de ses opposants.
Je n'ai jamais été contre M. Devedjian. J'ai fait la campagne de Jean Sarkozy
pour la présidence du groupe UMP. Je me suis borné à dire que le conseil
général avait besoin d'un coup de jeune et la majorité de dynamisme et d'unité.
Jean Sarkozy était le mieux à même de l'assurer.
J'avais pour M. Devedjian de l'estime. Par le passé, c'est moi qui ai fait en sorte
qu'il se présente à la mairie d'Antony, puis qu'il soit député des Hauts-de-Seine.
Il me doit tout. Aujourd'hui, il considère qu'il est attaqué par l'humanité tout
entière. En tout cas de moi, il n'a rien à craindre ! Je ne suis plus candidat à
rien. Il doit seulement s'attendre à ce que je rende les coups qu'il me porte.
M. Devedjian affirme qu'en voulant lutter contre "la corruption", il dérange
certains élus UMP.
Il dérange parce qu'il est incompréhensible et incohérent. Il a eu la chance de
succéder à Nicolas Sarkozy et à moi-même. Il est à la tête d'un des
départements les plus importants de France. Il a hérité d'une situation en or.
N'importe qui aurait dit : Ça va marcher comme sur des roulettes . Mais il a
malheureusement une espèce de tempérament destructeur qui l'amène à
dénoncer tout ce qui a été fait avant lui. (… ) Je comprends qu'il veuille imprimer
sa marque. Mais son problème, c'est qu'il est à la recherche d'une posture et
qu'il ne l'a pas encore trouvée.
Sa politique remet-elle en question les orientations qu'avait fixées M.
Sarkozy pour le département ?
S'il met en cause la gestion de ses prédécesseurs, cela retombe aussi sur M.
Sarkozy, en tant qu'ancien président du département. Dans cette mesure, ce
que fait M. Devedjian est de nature à nuire aux intérêts du président de la
République. C'est clair! Mais que cherche-t-il au juste ? Il y a plusieurs
hypothèses. Il assure qu'il n'a pas d'ambition pour l'avenir. Si l'on analyse ses
propos d'un point de vue freudien, cela veut dire qu'il en a ! Il peut vouloir se
positionner pour 2012. J'en connais beaucoup qui n'ont qu'une seule envie, c'est
de savonner la planche sur laquelle est installé M. Sarkozy. En fait-il partie ?
Le Monde du 18 juillet 2008
LES SURPRISES DE LA FUSION ENTRE LES RENSEIGNEMENTS
GENERAUX ET LA DST
Comme prévu, les Renseignements généraux (RG) se scindent en deux : une
partie de leurs effectifs fusionne avec la DST pour former le renseignement
intérieur (RI), une autre rejoint la nouvelle sous-direction de l’information
générale (SDIG) au sein de la sécurité publique. Doucement, le partage des
missions et des effectifs s’opère, dans le cadre de la réforme mise en oeuvre
par Michèle Alliot-Marie, ministre de l’intérieur. Aux uns, le renseignement en
milieu "fermé", la lutte contre terrorisme et la protection des intérêts
économiques, aux autres, la surveillance, en milieu "ouvert", des violences
urbaines, les sans-papiers, l’environnement, les voyages officiels... Mais
première surprise : la traditionnelle section "presse-communication" des RG
passe entièrement sous la coupe RI, soumise à l’habilitation "confidentiel
défense". Cette cellule, chargée des relations avec les médias et de l’information
sur ce secteur, aurait dû, en toute logique, rejoindre la SDIG. Il n’en est rien.
Bernard Squarcini, futur directeur central du renseignement intérieur disposera
d’un bataillon de conseillers directement rattachés à son cabinet dont l’un sera
chargé de la communication. Conséquence : le contrôle sur l’information se
resserre.
Deuxième innovation : si l’islam traditionnel, comme toutes les religions, reste du
domaine de la SDIG, tandis que l’islam radical est du ressort du RI, la future
direction centrale du renseignement intérieur pourra, quand elle l’estime
nécessaire, et sans prévenir, intervenir dans tous les domaines.
Côté effectifs, chacun devait exprimer des "voeux" quant à son affectation avant
le 1er juillet, date de l’entrée en vigueur de la réforme. En apparence, tout se
déroule pour le mieux. A l’issue de la réunion statutaire entre la direction de la
police et les syndicats, qui devait formellement s’achever jeudi 19 juin, sur 1 544
officiers concernés, 85,52 % ont obtenu satisfaction sur leur premier choix ;
6,35 % sur leur deuxième voeu. "On a limité la casse, ça s’est plutôt bien passé,
indique Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat Synergie Officiers.
Et dans six mois, on procédera encore à des ajustements." Le 30 mai, c’était au
tour des commissaires. "Il y a eu des commissaires déclassés de postes, sans
affectation mais nous avons pu finalement tout régler au cas par cas", raconte
Sylvie Feucher, secrétaire générale du syndicat des commissaires, le SCPN. "Je
regrette quand même, ajoute-t-elle, que la réforme ait dû se faire dans l’urgence,
au détriment de la qualité des ressources humaines." Le coeur n’y était pas lors
du "pot de l’amitié" des RG, organisé par la direction dans la salle du restaurant
d’entreprise au siège du renseignement intérieur, à Levallois (Hauts-de-Seine).
Moins d’un tiers des directeurs départementaux avaient fait le déplacement. Les
agapes ont été vite expédiées, à l’issue des quelques mots prononcés par le
directeur central des RG, Joël Bouchité, en présence du directeur général de la
police national, Frédéric Péchenard, et de M. Squarcini.
"Dans le cadre de la fusion des services ST/RG, un nouvel horizon s’ouvre à
vous, a déclaré M. Bouchité, qui devrait lui-même bientôt quitter ses fonctions.
C’est un signe de l’adaptation des structures de police aux menaces nouvelles."
"Cette réforme, s’est-il félicité, s’est opérée dans un contexte favorable. Sans
pression exogène, sans scandale". Un dernier hommage, "aucun radar, aucun
satellite, aucune caméra ne vaut l’homme engagé sur le terrain", un dernier
auto-satisfecit, "nous intégrons la réforme (...) avec une maison en parfait état
de fonctionnement et de performance", et le tour était joué. Fin des RG.
Mais la peur de se retrouver en commissariat, comme à Grenoble, a poussé
nombre de RG à opter pour le renseignement intérieur au détriment du pôle
information générale. A la tête de la SDIG, Serge Guillen, a dû déployer des
trésors de persuasion et d’énergie pour récupérer le millier de fonctionnaires
qu’il escomptait. A Marseille, sur les 100 policiers des RG, il n’en reste plus que
27 en IG ! Tous les autres ont opté pour le renseignement intérieur, quitte, pour
cela, à requalifier des violences urbaines en violences inquiétantes... Résultat :
la SDIG devra envoyer, depuis Paris, 100 hommes pour anticiper et surveiller
les trois voyages officiels prévus à Marseille au mois de juillet...
Le Monde du 19 juin 2008
MIL-VIGILANCE N° 18/2008
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La lettre interne des adhérents du M.I.L.
HOMMAGE NATIONAL RENDU AUX SOLDATS MORTS EN
AFGHANISTAN LE 18 AOUT 2008
Aujourd’hui, c’est un jour de deuil pour la Nation française. Aujourd’hui, la
tristesse et le chagrin anéantissent les familles mais l’émotion étreint chaque
Français. Aujourd’hui, c’est le temps du recueillement.
Les familles pleurent. Les familles pleurent la disparition de celui qu’elles
chérissaient, un père, un fils, un frère, un mari, un ami. Pour les armées
françaises, elles pleurent dix des leurs, dix qui sont tombés en allant jusqu’au
bout de leur engagement.
A travers nous qui sommes ici, dans cette Cour des Invalides, c’est toute la
Nation française qui veut rendre hommage à dix de ses fils, dix qui ont vécu le
sacrifice ultime, celui de leur vie. Certains n’avaient pas vingt ans. Ils ont donné
leur vie loin de leur pays pour faire leur devoir, pour la liberté des droits de
l’Homme, pour des valeurs universelles qui sont au coeur de notre République.
Dans ce haut lieu de la mémoire militaire que sont les Invalides, c’est cela qui
nous rassemble. Nous sommes rassemblés d’abord pour témoigner, témoigner
notre respect, témoigner notre admiration, témoigner notre gratitude pour leur
courage. Et même si ce ne sont que des mots, et lorsque l’on est anéanti par le
chagrin, les mots des autres, sans doute, vous paraissent étrangers, nous qui
n’avons que des mots à vous dire, nous voulons aussi vous entourer.
Adjudant Sébastien DEVEZ,
Sergent Damien BUIL,
Sergent Nicolas GREGOIRE,
Sergent Rodolphe PENON,
Caporal Mélan BAOUMA,
Caporal Kévin CHASSAING,
Caporal Damien GAILLET,
Caporal Julien LE PAHUN,
Caporal Anthony RIVIERE,
Caporal Alexis TAANI,
La mort vous a fauchés dans la fleur de l’âge le 18 août à l’est de Kaboul alors
que vous remplissiez votre mission. Mission difficile, mission dangereuse,
mission exigeante.
Je sais pour en avoir parlé avec vos camarades, hier encore, à Kaboul,
l’enthousiasme qui vous animait et la camaraderie qui vous unissait. Vous étiez
partis en reconnaissance dans la vallée Uzbeen. Au passage d’un col, vous
avez été pris sous le feu nourri de terroristes talibans qui vous avaient tendu une
embuscade. Le combat s’est engagé, vous avez lutté des heures entières avec
une bravoure et une ténacité qui forcent l’admiration.
Issus du 8ème Régiment parachutiste d’infanterie de marine de Castres, du
Régiment de marche du Tchad de Noyon et du 2ème Régiment étranger de
parachutistes de Calvi, tous les dix, vous veniez de toute la France, de Vendée,
du Cantal, de Gironde, du Calvados, de Haute-Garonne, des Hautes-Alpes, des
Bouches-du-Rhône, de Seine-et-Marne, de la Réunion et de la NouvelleCalédonie. Vous étiez unis par un même idéal et vous aviez fait le choix du
même engagement au service de votre patrie.
Vous étiez engagés en Afghanistan dans un combat contre la barbarie,
l’obscurantisme et le terrorisme.
Ces mots montrent que le métier de soldat n’est pas un métier comme les
autres. Tous les dix, vous êtes morts jeunes mais néanmoins vous avez eu ce
privilège de vivre votre engagement, de choisir ce métier, ce métier des armes
dont nous voyons aujourd’hui de quel prix on peut le payer.
Vous êtes des hommes qui voulaient vivre debout, vous êtes des hommes qui
avaient des valeurs : la loyauté, le courage, la camaraderie, la solidarité.
J’ai parlé avec vos camarades qui étaient là-haut et qui étaient bouleversés de
ne pas avoir pu vous en sortir. Ils n’ont rien à se reprocher.
C’est la France tout entière qui mesure, aujourd’hui, ce que signifie que d’être
un soldat de l’armée française.
La France peut et doit être fière de son armée.
Nous sommes en Afghanistan, la France, depuis 2001. Nous y sommes dans le
cadre d’un mandat de la communauté internationale. Car la France que vous
avez servi tous les dix, si le métier de soldat n’est pas un métier comme les
autres, la France n’est pas non plus un pays comme les autres. Elle est membre
permanent du Conseil de sécurité. Elle a en charge, avec les autres pays du
monde, je veux dire les grands pays, la responsabilité de la paix dans le monde.
On parle beaucoup des droits que confère le fait d’être une grande puissance.
Aujourd’hui, nous voyons le prix qu’il peut en coûter car il n’y a pas de droit sans
devoir, mais aujourd’hui, c’est le prix du sang que vous avez payé, vous dans
votre vie, vos familles dans leur affection et dans le déchirement qu’elles vivent
aujourd’hui.
A tous les dix, vos camarades sont fiers de vous, vous avez fait le choix d’un
métier qui vous honore.
Tout le monde n’est pas capable d’être soldat et d’aller jusqu’au bout. Je veux
dire devant vos dix dépouilles ici, ce matin, que vous et vos camarades, vous
pouvez être fiers de ce qu’a fait l’armée française depuis 2001.
Dans ce pays qui était ravagé par la guerre, aux mains d’un régime
moyenâgeux qui avait donné et qui donne encore, hélas, asile au terrorisme
international, qui opprimait sa population et qui bafouait les droits les plus
élémentaires de la personne, et notamment des femmes, vous vous battiez làbas contre le terrorisme. Terrorisme qui a ravagé des familles sur le sol de la
République française et qui, pour une large part, prend naissance là-bas où
vous et vos camarades avez combattu courageusement
Si la France est présente, elle n’y est pas seule. Je dois dire combien j'ai été
bouleversé avec Bernard KOUCHNER et Hervé MORIN de voir vos frères
d'armes, les autres armées d'Europe s'incliner aux passages de vos cercueils.
Et ce n’est pas un hasard si 25 des 27 Etats-membres de l’Union européenne
sont en Afghanistan.
En Afghanistan, vous avez travaillé pour la paix, comme la France travaille pour
la paix au Liban où l'armée française a payé un si lourd tribut, comme la France
travaille pour la paix en Géorgie, dans les Balkans et en Afrique. Je veux dire
devant vos familles, à ce moment précis où je vous parle, jamais à quel point, je
n'ai mesuré ce que peut être la solitude d'un chef de l'Etat face aux décisions
qu'il doit assumer.
Je dois dire devant vous, devant vos corps, devant ceux qui vous aiment que j'ai
pris mes responsabilités, que j'en mesure la gravité. Nous n'avons pas le droit
de perdre là-bas. Nous n'avons pas le droit de renoncer à défendre nos valeurs.
Nous n'avons pas le droit de laisser les barbares triompher. Car la défaite à
l'autre bout du monde se paiera d'une défaite sur le territoire de la République
française.
Soldats, vous avez accompli votre devoir. C’est votre honneur. Je sais bien que
ce mot honneur devant le corps d'un homme de 20 ans peut paraître dérisoire.
Et pourtant donner sa vie avec honneur, c'est réussir sa vie.
Soldats, vous avez surmonté votre peur, vous avez surmonté l'adversité. Par
votre comportement exemplaire, vous avez fait honneur aux armées françaises
et à la France. C’est pourquoi vous avez été promus au grade supérieur à titre
posthume. C’est pourquoi la Croix de la valeur militaire, accompagnée d’une
citation à l’ordre de l’armée, vous a été décernée. C’est aussi pourquoi, dans
quelques instants, je vous remettrai à chacun d'entre vous la Croix de chevalier
de la Légion d’Honneur. Croyez-bien que j'aurai préféré vous l'épingler sur la
poitrine d'un homme debout et non pas d'un cercueil.
En tant que chef des Armées, je n'ai pas le droit de considérer la mort d'un
soldat comme une fatalité.
Je verrai les familles dans quelques minutes, je veux qu'elles sachent tout. Elles
y ont droit. Je veux que vos collègues ne se retrouvent jamais dans une telle
situation. Je veux que tous les enseignements soient tirés de ce qui s'est passé.
Je sais que pour les familles et les proches qui affrontent cette épreuve
épouvantable, les mots, que je prononce, peuvent paraître d’un faible secours,
ils ne vous rendront pas l'être aimé. Mais je veux que vous sachiez, qu'au plus
profond de moi-même, je partage votre douleur. Je m’incline devant votre
chagrin. La France pleure avec vous vos enfants. Elle sera à vos côtés et ne
vous abandonnera pas. Je sais que rien ne pourra réparer la perte de l’être
aimé. Moi, je vous dis qu'on peut être fier de ce qu'ils ont fait.
Je veux associer à cet hommage, en terminant, vos 21 camarades blessés. Je
veux assurer leurs familles et leurs proches de mes affectueuses pensées.
J’ai rencontré hier à Kaboul les soldats qui poursuivent cette mission. Je leur ai
dit ma confiance. Je veux m’incliner avec respect et émotion devant les
drapeaux des régiments où étaient engagés vos enfants, qui se sont illustrés au
feu : le 8ème Régiment de parachutistes d’infanterie de marine, le Régiment de
marche du Tchad et le 2ème Régiment étranger de parachutistes.
Soldats, ces régiments surmonteront cette épreuve comme vos prédécesseurs
l’ont fait au cours de la longue et glorieuse histoire des régiments auxquels vous
appartenez.
Adjudant Sébastien DEVEZ,
Sergent Damien BUIL,
Sergent Nicolas GREGOIRE,
Sergent Rodolphe PENON,
Caporal Mélan BAOUMA,
Caporal Kévin CHASSAING,
Caporal Damien GAILLET,
Caporal Julien LE PAHUN,
Caporal Anthony RIVIERE,
Caporal Alexis TAANI,
J'ai voulu que vos noms soient prononcés dans cette cour où tant de noms
prestigieux furent prononcés avant le vôtre.
Vous méritez la reconnaissance de la Nation tout entière.
Ici, dans ce haut lieu de la gloire militaire, je veux vous dire, au nom du peuple
français que nous ne vous oublierons pas, tout simplement parce que nous n’en
avons pas le droit.
Nicolas Sarkozy, Président de la République
Hôtel des Invalides – Jeudi 21 août 2008
EDVIGE :
INUTILE DE NOUS FICHER, NOUS LE FAISONS NOUS MEMES !
Edvige, cet innocent prénom, signale un nouveau système de fichage des
personnes qui suscite de nombreuses indignations de toutes sortes. Des
réactions surprenantes alors que le passe-temps favori de l'époque consiste à
dévoiler sa vie privée et son intimité sur des réseaux sociaux.
Pourquoi un tel scandale autour d'un nouveau mode de fichage des individus,
alors qu'il en existe déjà des dizaines à un moment où l'un des divertissements
les plus courus est d'exhiber soi-même son intimité sur la toile ? Précédant ainsi
tous les services de sûreté. Changement d'époque, changement de style : « t'es
sur facebook ? » a remplacé « on bouffe ensemble ? ». Avec en sous-entendu
l'obligation d'en être au risque de se voir mis à l'écart de tout un pan de
l'humanité. Celui des bienheureux technophiles. Une comparaison infondée,
sinon ridicule, répondront les adeptes de Facebook, puisque chacun décide
librement d'aller ou pas sur Facebook, et de diffuser les informations
susceptibles d'y être publiées. Certes. Pour autant, comme le notait récemment
l'avocat Vincent Dufief, dans une chronique parue dans Libération, la création
d'Edvige intervient dans un contexte marqué par « un affaiblissement
considérable de la vigilance des personnes quant à la protection de leurs
données personnelles. Le constat vaut tant pour les "anonymes" que pour les
personnes connues. Il est en effet frappant de voir à quel point les individus,
notamment les plus jeunes, divulguent facilement sur Internet des pans entiers
de leur vie privée, que ce soit sur les blogs, sur Facebook ou sur les autres
réseaux sociaux ».
Nul besoin non plus d'aller embêter Edvige pour trouver quelque renseignement
sur une personne connue. Quelques clics sur Wikipédia, Google et des blogs
bien informés feront largement l'affaire. Excepté pour les personnes réputées
dangereuses, une fiche des Renseignements Généraux n'a jamais fait état que
de renseignements très généraux…
Auteur du livre La privation de l'intime, le philosophe Michael Foessel analyse ce
nouveau désir d'exposition de sa vie privée : « s'il faut dénoncer Edvige, il me
semble que les questions que l'on pose sur Edvige seraient tout aussi
pertinentes pour Facebook. La différence, c'est que Facebook répond à un vrai
désir, les gens ont envie de dévoiler leur intimité. Motivés par l'illusion qu'ils sont
maîtres de ce qui est publié. Dans la critique qui est faite de la société de
surveillance, on n'a simplement pas pris acte des changements majeurs
introduits par Internet. L'idée que l'on maîtrise ce qui est publié est fausse.
Personne ne ressemble véritablement à sa photo ! En ce sens, la société du
contrôle de soi me paraît tout aussi préoccupante. Et Edvige me paraît presque
un faux problème à ceci près que l'indignation qu'il suscite permet de faire
émerger un débat sur le fichage des individus».
Le président de la Cnil, Alex Türk, s'interroge à son tour sur cette notion de vie
privée à l'heure où : « chacun se dévoile sans complexe sur Internet, révèle ses
goûts, ses opinions politiques, ses préférences sexuelles, son réseau d'amis…
». Un paradoxe qui en appelle d'autres. Ainsi celui relevé encore par Vincent
Dufief : « Les pétitions en ligne se multiplient sur les sites spécialisés. Des blogs
"anti-Edvige" se créent. Des groupes se sont même créés sur Facebook, pour
lutter contre les dérives d'Edvige ! Si le Net est un vaste champ d'expression
contestataire, dont l'utilité ne saurait être mise en cause, il reste quelque peu
paradoxal de devoir être soi-même fiché par un site privé pour lutter contre le
fichage gouvernemental ! ». Une constatation qui, à elle seule, ne manque pas
de sel : le fichage privé à visée commerciale est moins redouté que le fichage
gouvernemental : « là encore, si Edvige pose des questions, on vit sur l'idée
d'un Etat totalitaire qui veut tout savoir. Globalement, je me méfierais beaucoup
plus de l'usage commercial fait des informations qui circulent sur le net que de
l'utilisation encadrée par la loi d'un fichier comme Edvige. Le marché, sans
régulation, est le plus grand consommateur d'informations » , ajoute Michael
Foessel.
Par ailleurs, les fichiers de données privés ne sont en rien aussi étanches que
leurs utilisateurs consentants veulent le croire et les services de renseignement
n'ont pas attendu Edvige pour y glaner quelque information. Sans compter
l'aspect ludique, égotiste et infantilisant de réseaux type Facebook qui
participent largement à cet aveuglement consenti de l'utilisateur en quête de
pseudo-friends ou autres relations sociales prétendument valorisantes. Dès lors,
on peut s'étonner de l'énergie mise en œ uvre par l'Etat pour répertorier ses
citoyens quand ceux-ci lui livrent du travail pré-mâché. On n'est jamais que
l'esclave de soi-même.
Marianne2.fr du 10 Septembre 2008
LES FRANÇAIS FAVORABLES AU R.S.A
MAIS PAS A SON FINANCEMENT
Selon un sondage IFOP pour « Métro », 74% des Français sont favorables au
Revenu de solidarité active. Par contre, concernant son mode de financement,
les Français font un peu plus la grimace, puisque 61% d'entre eux le
désapprouvent, contre 39% qui l'approuvent. Le RSA doit être financé grâce à
une taxe annuelle de 1,1% sur les revenus du patrimoine, comme les loyers
perçus par les propriétaires, et les placements, comme les assurances-vie et les
actions. Dans le détail, ce sont surtout les employés (70%) et les ouvriers (65%)
qui désapprouvent ce mode de financement, mais aussi plus de la moitié (51%)
des professions libérales et cadres supérieurs.
LCI.fr du 5 septembre 2008
ET PAF, UNE BAFFE
Et paf. Une grande claque. Et bing, un coup dans les côtes. Deux cerbères du
PS ont dégagé ce matin une quinzaine de jeunes qui tractaient devant l'Espace
Encan, où se tient l'université d'été des socialistes. S'ils portent des tee-shirts
roses, le mot «virus» apparaît assez nettement. A bien y regarder il s'agit en fait
de jeunes de l'Ump. «40 ans plus tard la jeunesse qui bouge a changé de
camps», provoque leur tract. D'où la réaction musclée. «On est sur la rue,
l'espace public, pas sur le parvis. On vient discuter démocratiquement, on fait
trente mètres et deux personnes baraquées nous arrivent dessus et nous
poussent», s'insurge Arthur, 17 ans, très friand de la métaphore soixantehuitarde inversée: «Ils n'ont que des pavés, on a des idées». «Moi je me suis
pris une grande baffe», constate Julien, 23 ans. Ils sont là pour faire de la
provoc', créer l'incident, mais n'en reviennent toujours pas d'avoir si bien réussi.
Un de leur copain a enregistré la scène en vidéo pour prouver et surtout diffuser
leur fait d'arme. Tous parlent déjà comme des politiciens aguerris ou des
publicitaires: «L'ouverture est à droite, pas à gauche». «On a envie de casser
les codes couleurs et d'être agitateur d'idées. D'accord on est de droite, mais on
est des jeunes motivés, confiants dans l'avenir». «On suit les réformes, on les
accompagne, on les précède. On va fournir un livre blanc de la jeunesse à
Nicolas Sarkozy, synthèse de nos journées d'été à Royan le week-end
prochain». Deux «organisateurs» du PS, comme l'indique leur badge, arrivent
pour calmer le jeu. «Vous êtes pas à Denver. Je croyais qu'à l'UMP ils étaient
tous à Denver avec Obama?», persifle l'un d'eux. Et quid du PS? «On est triste
pour eux», feignent-ils de compatir. Avant de tourner les talons Aurélien Bon, 21
ans, conseiller municipal à la Rochelle, fait une déclaration à Ségolène Royal:
«Elle nous a lancé un grand message d'amour. Nous aussi on l'aime. Elle est
notre candidate à 100% pour prendre la tête du PS. Mais pas de la France,
évidemment».
Libération du 30 août 2008
FUSILLADE DE CARCASSONNE : DES SOLDATS
RECONNAISSENT DE GRAVES DYSFONCTIONNEMENTS
Les auditions judiciaires des militaires présents lors de la fusillade accidentelle
de Carcassonne, fin juin, mettent en lumière de graves dysfonctionnements
dans la gestion des munitions, comme le révèlent les extraits du procès-verbal
de ces auditions rendues publiques, par France Info sur son site Internet. Le 29
juin, lors d'une simulation de libération d'otages où le public avait été convié, des
balles réelles avaient été utilisées par inadvertance et blessé 17 personnes. Le
jour même et les jours suivants, cinq militaires, dont le sergent qui avait tiré,
avaient été entendus par la gendarmerie. Leurs déclarations montrent que le
règlement de l'armée, qui prévoit qu'après chaque exercice à balles réelles, les
munitions résiduelles doivent être mises en sécurité, n'a pas été respecté.
Interrogé sur la possibilité de garder des balles réelles à l'issue d'un tir, un des
sergents répond : "Bien évidemment, c'est possible. Notre groupe tient sur la
responsabilité de chacun. Personne n'ira vérifier le nombre de cartouches tirées,
le nombre de cartouches rendues et ce que fait chacun d'entre nous. Pour ma
part, ça m'est arrivé de garder des munitions à balles réelles sachant que j'avais
un autre tir le lendemain." Les déclarations d'un lieutenant confirment le peu de
contrôle des munitions à l'issue des exercices : "Après les tirs à balles réelles,
on se contrôle par binôme. On vérifie les armes, les douilles sont mises dans
une caisse à part, celles non utilisées dans une boîte à part. Je ne fais pas la
vérification générale des armes. Chaque personnel est responsable de son
arme. C'est très possible [qu'un soldat garde des munitions]. Il n'y a pas de
contrôle." Les extraits du PV des auditions révèlent également un manque criant
d'organisation de la manifestation du 29 juin. L'ensemble des acteurs présents
lors de l'exercice n'avait en effet pas eu connaissance d'une note de service sur
l'exercice, qui détaillait notamment les conditions de réception du public.
"Concernant le scénario des démonstrations, il y a eu des correctifs entretemps, a déclaré un autre lieutenant interrogé. Il y a eu une note pour ce
changement, que je n'ai pas vue. Au départ, la tente avec le public devait se
trouver dans l'angle, à l'opposé de là où elle se trouvait. Mes hommes se sont
entraînés deux trois jours avec cette configuration. Il n'y a pas eu de mesure de
sécurité particulière liée à la présence de la foule."
Le Monde du 11 septembre 2008
ON EST DANS LE BRONX...
"On est dans le Bronx... ça dégaine dans tous les coins", résume un dirigeant
socialiste à la sortie d’un bureau national (BN). Au PS, non seulement les
courants se font la guerre entre eux, mais depuis le fiasco de La Rochelle, ça
tangue aussi à l’intérieur de chaque courant. Dans la dernière ligne droite du
dépôt des motions, le 23 septembre, tout le monde tire sur tout le monde sur l’air
de : « Encore une minute, monsieur le bourreau ! ».
Paris Match du 11 septembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 19/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 20/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
UN MINIMUM RETRAITE POUR LES AGRICULTEURS
François Fillon a annoncé à Rennes une revalorisation des petites pensions des
agriculteurs avec l'instauration d'un minimum retraite, une revendication
ancienne et récurrente de ce secteur. Evoquant « un véritable filet de sécurité »,
le Premier ministre a indiqué que ce nouveau dispositif concernerait tous les
agriculteurs qui auront cotisé au moins dix-sept années et demie. Les veuves et
conjoints, jusqu'ici les plus défavorisés avec une pension moyenne de moins de
400 euros mensuel, en bénéficieront également. M. Fillon entend ainsi réduire
« les poches de pauvreté où se débattent ceux qui n'ont pu justifier d'une durée
de cotisation complète », comme s'y était engagé le président Nicolas Sarkozy
en avril pour cette profession considérée comment traditionnellement de droite.
Cette modification du régime de retraite agricole prendra effet entre 2009 et
2011, précise-t-on à Matignon. Le minimum retraite sera calculé sur la base du
minimum vieillesse du régime général (soit 633 euros pour 37 annuités et demi).
Ainsi, la veuve d'un exploitant agricole qui aura cotisé 32 ans et demi verra son
revenu augmenter de 600 euros par an. Une enveloppe de 116 millions d'euros
y sera consacrée dès l'année prochaine. Par ailleurs, les veuves pourront
bénéficier à partir de 2010 de la retraite complémentaire obligatoire de leur
conjoint. Cette mesure entrera en vigueur en 2010 et 40 millions d'euros y
seront affectés, toujours selon Matignon. Enfin, en 2011, 39 millions d'euros
serviront à parachever ce nouveau système de retraite. Au total, près de
350 000 retraités agricoles, dont une majorité de veuves, devraient profiter de
ces mesures de revalorisation financées par le Fonds de financement des
prestations sociales agricoles. Le président de la FNSEA, Jean-Michel
Lemétayer, a rappelé qu'aujourd'hui 60% des exploitants agricoles à la retraite
touchent une pension « nettement inférieure au Smic ».
Les Dernières Nouvelles d’Alsace du 10 septembre 2008
L'UMP UNIE SE MOBILISE EN VUE DES PROCHAINES
ECHEANCES ELECTORALES
Les ténors et jeunes militants de l'UMP ont envoyé un message de mobilisation
pour les prochaines échéances électorales. Réunis à Royan pour leur
"Campus", les membres du parti majoritaire veulent "recréer une nouvelle
dynamique" et "aller partout chercher" de nouveaux adhérents. "Chacun a
compris après les municipales qu'on ne pouvait pas attendre un vent porteur et
qu'il fallait justement recréer une nouvelle dynamique", a déclaré Xavier
Bertrand. Le ministre du Travail veut ainsi "passer à des vitesses supérieures"
pour tenter de remobiliser les militants. Les adhésions au parti connaissent un
ralentissement : alors qu'ils étaient 370.000 fin 2007, les encartés ne sont plus
que 210.000 actuellement. Xavier Bertrand a aussi promis des "surprises et
nouveautés en terme d'action", "en dehors même du renouvellement" des
instances locales, programmé au mois de novembre. "On est dans une nouvelle
stratégie, on est beaucoup plus offensifs", a ajouté le ministre, soulignant
"qu'aujourd'hui, dans une formation politique, si vous restez dans votre
permanence à attendre qu'on vienne vous voir, vous n'avez rien compris". Il faut
"davantage d'actions de terrain et il nous faut développer toute une nouvelle
stratégie internet" pour aller "chercher partout" les nouveaux adhérents, pour
notamment reprendre en 2010 les régions perdues (22 sur 24) en 2004. En vue
de cette échéance électorale, les militants UMP désigneront leurs chefs de file
en mars prochain."On le fait suffisamment tôt parce que sur les régionales, on
est en position de challenger", a expliqué à l'AFP l'autre secrétaire générale
adjointe, Nathalie Kosciusko-Morizet. Patrick Devedjian, secrétaire général du
parti de la majorité critiqué pour sa gestion mais qui reçu le soutien de Nicolas
Sarkozy a, de son côté, relativisé la baisse du nombre d'adhérents. Cette baisse
touche "absolument tous les partis" a-t-il assuré, car "2007 était une année de
passion électorale, 2008 un long fleuve tranquille". Il a appelé les jeunes
militants du parti majoritaire à "gagner les nouvelles batailles idéologiques" face
à une gauche "à bout de souffle".
Au premier jour du "Campus" de Royan, les ténors de l'UMP ont voulu montrer
leur "unité". "La Rochelle, c'était les querelles de personnes et l'absence de
proposition. Ici, c'est l'unité et en même temps le travail intellectuel", a résumé
Patrick Devedjian. "Il est clair que nous ne voulons pas afficher de division, nous
ne voulons pas exprimer de polémiques", a reconnu, pour sa part, Jean-Pierre
Raffarin, vice-président du parti. Exit donc les bruits évoquant des changements
à la direction du parti ou le départ de Patrick Devedjian pour cause de
divergences avec Nicolas Sarkozy, ancien président du parti mais toujours "vrai
patron".
Le Nouvel Obs.com du 8 septembre 2008
UNE LETTRE DE JEAN SARKOZY
RSA : COMMENT METTRE FIN AU RMI ET A L’ASSISTANAT.
Chère Amie, Cher Ami,
La mise en place du RSA (Revenu de Solidarité Active) et son financement
créent parmi nous un trouble et des interrogations bien légitimes.
Mais j’insiste pour que nous, les adhérents de l’UMP, ne soyons pas
perméables à toutes les contre-vérités et les raccourcis que prend la gauche
pour trouver le moyen d’exister par la critique systématique.
Le RSA, c’est quoi ?
Il sera financé - à court terme puis à moyen terme - comment ?
Le RSA est un dispositif qui doit sceller la disparition définitive du RMI et la
disparition de la logique d’assistanat si chère à la gauche.
L’idée est simple : quelqu’un qui souhaite travailler et qui retrouve un travail sera
aidé par l’Etat, tout comme ceux que l’on appelle les travailleurs pauvres ; tandis
que celui qui vit sur le dos de l’Etat à ne rien faire verra les aides supprimées.
Il n’est pas acceptable que, dans notre pays, l’inactivité rapporte davantage que
le travail. C’est le principe fondamental du RSA.
Lorsqu’un chômeur reprendra le chemin du travail, le RSA comblera la
différence si son salaire à venir est inférieur aux montants des revenus de
l’assistance.
De même, le RSA a pour objectif d’aider les travailleurs pauvres, c’est-à-dire
des Françaises et des Français qui travaillent et dont les revenus ne leur
permettent plus de bénéficier des aides, mais dont les charges pour se loger ou
se nourrir dans les grandes villes par exemple, les conduisent à dormir dans leur
voiture et trouver dans les poubelles de quoi nourrir leur famille.
La véritable solidarité nationale doit s’exprimer auprès de ceux qui travaillent,
qui apportent leur valeur ajoutée à la société, et non pas auprès de ceux qui ont
fait de la course aux aides publiques un véritable métier.
Comme l’a dit le Président de la République le 28 Août dernier, « c’est le travail
que l’on récompense ».
S’agissant du mode financement, là aussi, ne nous laissons pas tromper par les
hauts cris d’une gauche responsable et coupable de la logique d’assistanat.
A terme, le RSA s’autofinancera sur les revenus du travail ainsi créés.
Dans l’intervalle, le dispositif de financement pèsera effectivement sur les
revenus du capital, sans pour autant déroger aux principes du bouclier fiscal.
Dans les faits, lorsque l’on parle de 1,1% de prélèvements, ceci signifie que
cette base est applicable sur les revenus, et non pas sur le capital investi ou
épargné lui-même.
1,1%, c’est une contribution de 11€ par tranche de 1.000€ de revenus du
capital.
Cette mesure n’accroîtra donc pas le déficit public, et c’est bien là aussi une
nouveauté, tant la mauvaise habitude prise par les gouvernements socialistes
consistait à inventer et nourrir l’assistanat, sans contre partie, sur le dos de ceux
qui travaillent, par une augmentation de la pression fiscale au-delà du
supportable d’une part, et sur le dos de l’Etat, c’est-à-dire du contribuable
d’autre part. La gauche a donc inventé la double peine en matière fiscale, voire
la triple peine avec la CSG.
Ainsi donc, le gouvernement remplace le « ne pas travailler pour gagner plus »
hérité des années socialistes, par une culture de la valorisation du travail.
En cela, le Président de la République et son gouvernement tiennent les
promesses faites pendant la campagne présidentielle, et c’est peut-être ce qui
dérange le plus leurs opposants, restés figés dans la politique d’avant-hier où
les promesses n’engageaient que ceux qui les recevaient.
Cette époque est révolue.
Jean Sarkozy
Chargé de mission pour l’UMP Neuilly-Puteaux
Président du Groupe Majoritaire au Conseil général des Hauts-de-Seine
LES CATHOS RELEVENT LA TETE
Le grand retour des cathos, titrait l’Express le 10 avril dernier, après que Valeurs
actuelles eut constaté que « Les cathos retrouvent la parole » (15 décembre
2006) ou eut recensé « Les intellos tentés par la foi » (20 juillet 2007). Dans un
livre paru le 4 septembre aux éditions Panama, l’anticléricale obsessionnelle
Caroline Fourest s’inquiète de la montée en puissance des Nouveaux soldats du
pape. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en alarme, le constat est unanime : c’est
une Église de France qui tente de tourner la page de décennies
“d’enfouissement”, du nom de cette pastorale soixante-huitarde visant à se
fondre dans le monde pour mieux se mettre à son diapason, que va visiter
Benoît XVI du 12 au 15 septembre. Au-delà du 150e anniversaire des
apparitions de la Vierge à Bernadette, à Lourdes (lire aussi page 84), le pape
aura à coeur, au cours de sa visite, d’apporter un encouragement à cette
nouvelle génération de catholiques qui, indifférente aux exclusives, aux
accusations contradictoires de “repli identitaire”et de “triomphalisme”, à l’ironie et
aux clichés des médias, entend simplement, avec enthousiasme et espérance,
témoigner de sa foi au grand jour, et redonner à l’Église une visibilité trop
longtemps perdue.
Valeurs Actuelles du 11 septembre 2008
FN : LE REBOND OU LE CHAOS
DES TERRORISTES ARRETES A RENNES ?
Englué dans ses problèmes financiers à la suite de la déroute des législatives
(4,7 % des voix), contraint de se séparer de son siège de Saint-Cloud, en
procès avec son imprimeur, le FN traverse, depuis la présidentielle, sa plus
importante crise depuis la scission mégrétiste de 1998. Dont il s’était cependant
relevé,Le Pen atteignant quatre ans plus tard, le second tour de la présidentielle.
Convaincu d’avoir définitivement “siphonné”le FN,Nicolas Sarkozy le répète en
petit comité: « le Front est mort! » Ce diagnostic,nombreux sont ceux, à l’UMP
comme au PS, à le partager. Le Pen, la fin, a pu titrer Libération, au diapason de
la plupart des médias. Les sondages, eux, restent désespérément
atones,malgré la chute de Sarkozy dans l’opinion – notamment chez les exélecteurs de Le Pen en 2002. « Je ne suis pas inquiet, tous les partis ont connu
des périodes difficiles avant de remonter la pente », confie néanmoins le
président du FN, rappelant notamment les 3 % du RPF gaulliste en 1957, un an
avant le retour au pouvoir du général de Gaulle.
D’ici à la prochaine présidentielle, Le Pen va cependant devoir gérer la partie la
plus difficile, car la moins gratifiante, de sa longue carrière: sa succession. Car
celui-ci l’a annoncé: selon toute vraisemblance, il devrait abandonner son poste
de président lors du prochain congrès de 2010, après trente-huit ans de règne à
la tête du Front.
Si longtemps repoussé – c’est un fait que Le Pen, lorsqu’on le rencontre, ne fait
pas ses 80 printemps – , ce départ annoncé, s’il clarifie la situation, attise en
revanche les rivalités internes. À quelques jours des universités d’été du Front
national, ce week-end à Évian, une question est sur toutes les lèvres: qui sera,
entre Marine Le Pen, Bruno Gollnisch et Carl Lang (celui-ci ayant annoncé qu’il
ne serait candidat que si Gollnisch ne l’était pas), le prochain président du FN?
Les militants seront appelés à trancher. Concernant le “souhait”, aujourd’hui, de
ses sympathisants, le résultat du sondage Ifop-Valeurs actuelles que nous
publions en exclusivité est sans appel : 76 % d’entre eux plébiscitent la
benjamine des filles Le Pen, contre 14 % pour Gollnisch et 7 % en faveur de
Lang. Celle-ci réalise notamment un carton plein chez les plus jeunes : 89 % de
soutien chez les moins de 35 ans, quand Gollnisch réalise, lui, son meilleur
score chez les plus anciens : 30 % chez les 65 ans et plus.
Largement distancé, celui-ci – qui rappelle être arrivé en tête des votes des
militants, devant Marine Le Pen, lors des deux derniers congrès – justifie son
retard par la « médiatisation » de sa concurrente. «Mais, prévient- il, le jour où la
question de la succession se posera réellement, les choses changeront. » Dans
son entourage, certains dénoncent aussi le soutien dont bénéficierait, en sousmain, la fille du chef de la part de son père. « Le Pen, ironise l’un d’eux,
applique à sa succession sa célèbre formule sur la préférence nationale: “Je
préfère mes filles à mes cousines, mes cousines à mes voisines, etc. ».
Interrogé par Valeurs actuelles (lire page suivante), le président du FN s’en
défend : « Je ne favoriserai quelqu’un, qu’en fonction de ce que je considérerai
être l’intérêt du Front national. »
Il n’empêche: pour la première fois, Le Pen laisse aussi clairement apparaître
ses préférences: «Nous sommes, Bruno Gollnisch et moi, d’une génération qui
avons vécu un certain nombre d’événements et qui ont une vue des choses qui,
parfois, n’est pas celle des jeunes générations. À tort peut-être, mais c’est ainsi.
Marine est plus proche des préoccupations des gens. C’est une jeune mère de
famille.Moi je suis un grand père. Bruno commence à l’être. Marine, ses enfants
ont dix ans… » Et d’ajouter, au sujet de sa fille, qu’elle « incarne, forcément,
davantage l’avenir » du FN. Difficile d’être plus clair.
Marine Le Pen se voit aussi préférée à Carl Lang, proche de Gollnisch et ancien
secrétaire général du Front, pour conduire la liste dans le Nord, dont il est
député européen sortant, lors des européennes de 2009 :«Carl Lang, dit-il, s’est
abstrait de la vie centrale du parti [… ]. On ne peut aspirer à être sur la
passerelle quand on a choisi soi-même d’être sur le pont. »
La prochaine élection européenne – qui avait valu au FN sa première percée, en
1984 – , sera celle de tous les dangers. Son résultat y a été toujours inférieur à
celui des législatives précédentes. « C’est à l’occasion des scru- tins européens
que l’électorat populaire, fortement lepéniste, s’abstient le plus », rappelle
notamment Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l’Ifop.
Mais c’est aussi de cette élection que peut venir le rebond tant attendu. « D’ici la
fin de l’année, nous serons sortis de nos difficultés matérielles et financières,
affirme Le Pen. Et puis la conjoncture politique nous sera beaucoup plus
favorable au moment des européennes. Or c’est cette situation économique et
sociale qui mobilise nos électeurs. Nos moyens d’action sont extrêmement
modestes, nous n’avons que très peu accès aux médias, mais nous disons
inlassablement la vérité. Quand on est un national, de la droite sociale, et qu’on
est en désaccord avec la politique de Sarkozy, son ouverture à gauche et ses
impôts nouveaux, pour qui peut-on voter d’autre que le FN ? »
Deux signaux encourageants, les premiers depuis plus d’un an. « Nous avons
dû refuser du monde pour notre université d’été, assure Louis Aliot, le secrétaire
général du FN. Deux fois plus de personnes que prévu se sont inscrites. »
Tombés à 40000 visites par jour au lendemain des législatives, le site Internet
du FN connaît lui aussi, depuis la rentrée, un regain de forme: 90000 personnes
– plus du double – le visitent désormais quotidiennement. « Je suis aussi très
surpris, avance Le Pen, de la jeunesse de ceux qui nous envoient des mails:
beaucoup d’entre eux ont entre 14 et 18 ans. » Déjà un premier “effet Marine” ?
Valeurs Actuelles du 11 septembre 2008
La France aurait-elle échappé à un attentat? Cinq personnes soupçonnées
d'avoir voulu fomenter un attentat dans l'Hexagone ont en tous cas été
interpellées à Rennes (Ille-et-Vilaine), apprend-on jeudi de source policière. Il
s'agirait de cinq jeunes de 17 à 20 ans, d'origine maghrébine, certains étant
connus des services de police pour des faits de dégradations et braquages mais
ne figurant pas dans les fichiers des services antiterroristes. Interpellés pour des
"vérifications", ils ont été placés en garde-à-vue. Leur arrestation a été menée
par la sous-direction antiterroriste (SDAT), qui relève de la police judiciaire, et
résulterait d'une enquête menée par la section anti-terroriste du parquet de
Paris. (… ) La semaine dernière, un homme s'était présenté devant des
gendarmes leur expliquant avoir surpris une conversation suspecte entre son fils
et d'autres jeunes gens.
Le JDD.fr du 11 septembre 2008
POUR L'AFGHANISTAN, L'ARMEE FRANÇAISE SE FOURNIT EN
URGENCE A L'ETRANGER
L'armée de terre s'est essentiellement fournie à l'étranger, depuis le début de
l'année, pour acheter dans l'urgence les équipements collectifs et matériels de
protection au profit des forces terrestres françaises déployées en Afghanistan.
Le tout pour 108 millions d'euros, environ.
72 tourelleaux téléopérés pour Véhicules de l'avant blindés, fournis par la
société Kongsberg (Norvège) et installés par Renault Trucks Defense , filiale du
groupe suédois Volvo. Ces équipements seront livrés entre novembre 2008 et
avril 2009. Le tourelleau est équipé d'une mitrailleuse de 12,7 mm M151 et
permet au servant de l'arme de tirer de l'intérieur du véhicule ; Blindage de
cabine pour 22 camions Scania (Suède) et 31 GBC 180 Renault Trucks
Defense ; 1.000 supports de casque pour équipement de vision nocturne OB 70.
400 ont déjà été livrés ; 5 véhicules Buffalo protégés contre les mines de la
société américaine Force protection. Livraison en octobre 2008 ; 135 nouveaux
brouilleurs anti-IED (Improvised Explosives Devices, pour engins explosifs
bricolés), venant s'ajouter au 191 de différents modèles déjà présents sur le
théâtre d'opérations afghan. 76 sont actuellement en cours de transfert ; 300
pistolets automatiques PAMAS G1 (fabriqués en France sous licence italienne
Beretta) cédés en urgence par la gendarmerie nationale ; 50 postes de radio
américains PRC-117 ; 150 kits de protection Last Armor , filiale du groupe
britannique Qinetiq pour les véhicules logistiques autres que les Scania et les
GBC 180 ; 50 protections latérales pour les Véhicules blindés légers VBL ;
Équipements TAC-P (Tactical Air Control party) , dont 24 illuminateurs laser, 10
caméras, 15 pointeurs ; Phares infrarouges et pointeurs lasers pour armes de
petit calibre ; 20 lance-grenades MK-19 produits par General Dynamics , et
20.000 munitions ; Filtres antibrouillages pour les radios PR4G de Thales, qui ne
pouvaient pas fonctionner quand les brouilleurs anti-IED étaient mis en route.
La liste des équipements nécessaires en urgence n'est pas close, et les fleurons
de la technologie française que sont les canons Caesar et les hélicoptères de
combat Tigre partiront pour l'Afghanistan "quand leurs expérimentations
opérationnelles seront terminées", dit l'armée de terre sans davantage de
précisions.
Le Point du 10 septembre 2008
DES POLICIERS EN GARDE A VUE
POUR AVOIR FAIT SAUTER DES PV
Une dizaine de personnes, dont des policiers, ont été placées en garde à vue,
soupçonnées de "corruption active" pour avoir fait notamment "sauter" des
contraventions. La procédure est traitée par l'Inspection générale des services
(IGS, la "police des polices") et vise des faits de "corruption active" et de "trafic
d'influence", selon les premiers éléments de l'enquête.
La Depêche du 11 septembre 2008
L'IPOD COMME TRADUCTEUR SUR LE CHAMPS DE BATAILLE
Plutôt que de trimbaler des ordinateurs ou des assistants personnels, la dixième
division montagnarde américaine a choisi d'utiliser 260 iPod modifiés. Ces iPods
utilisent un logiciel qui tire parti de la molette de l'iPod et du système de menus
hiérarchiques et permet de sélectionner des phrases types dans une langue
locale. La phrase est prononcée par une voix synthétique grâce à un haut
parleur relié à l'iPod. Etonnamment, certains Irakiens sont déjà familier avec le
lecteur de musique si bien que cet outil permet de surmonter les barrières
culturelles. L'expérience s'est montrée tellement concluante que l'armée US
songe à étendre le programme à la première division de cavalerie. Les capacité
d'affichage de l'iPod pourrait aussi être mise à profit pour montrer des photos,
des vidéos et des cartes aux résidents Irakiens.
Svmmac du 31 août 2008
MIL-VIGILANCE N° 20/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 21/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
MAM : «LES ISLAMISTES RECRUTENT DANS NOS PRISONS»
LE FIGARO. Sept ans après le 11 Septembre, l'Afghanistan est redevenu
l'un des bastions du terrorisme islamiste. De jeunes djihadistes quittent-ils
la France pour aller s'entraîner dans cette région ?
Michèle ALLIOT-MARIE. Nos services ont effectivement établi que des Français
se rendent aujourd'hui dans la zone pakistano-afghane pour y recevoir
enseignement et entraînement. Une information confirmée par plusieurs
agences de renseignement européennes ou extra-européennes.
Combien de candidats à la guerre sainte afghane avez-vous identifiés ?
Plus d'une dizaine assurément. Les spécialistes de la lutte antiterroriste suivent
ces réseaux. Au-delà de la résurgence de cette filière pakistano-afghane, nous
sommes également intervenus à plusieurs reprises au cours de l'année pour
mettre fin à l'existence de groupuscules en lien avec al-Qaida au Maghreb
islamique sur notre propre territoire. Ainsi des membres présumés d'un groupe
terroriste d'Asie centrale ont été récemment arrêtés à Mulhouse, alors qu'ils
envoyaient de l'argent et du matériel pour le djihad. À Toulouse et dans l'est de
la France, des extrémistes ont été interpellés alors qu'ils soutenaient des
entraînements paramilitaires.
Dans ce contexte difficile, quel est le bilan des services antiterroristes
français ?
Je peux vous révéler que 89 activistes islamistes ont été interpellés en France
en 2007. Et que 55 autres ont été arrêtés sur notre sol depuis le début de
l'année.
Comment naissent ces nouvelles cellules terroristes ?
Les prisons françaises sont un lieu de recrutement privilégié pour les islamistes
radicaux. C'est l'une de mes préoccupations. Je viens d'ailleurs de proposer à
mes homologues européens d'élaborer un manuel sur l'islamisme en milieu
carcéral, pour mieux informer les professionnels de la sécurité sur la façon de
détecter et d'empêcher ce type de recrutement. Certains quartiers sensibles
dans nos banlieues restent également des cibles de choix pour les activistes
salafistes. Les jeunes sont ensuite envoyés en formation théologique en terre
d'islam, pris en charge dans des écoles coraniques, comme les madrasas du
Pakistan, d'Égypte ou du Yémen.
La filière irakienne est-elle tarie ?
L'Irak reste un point d'attraction pour certains islamistes, mais les filières
pakistano-afghanes se sont indéniablement renforcées. Aujourd'hui, les lieux
d'endoctrinement et d'entraînement se concentrent à nouveau sur cette zone.
Voyez-vous poindre d'autres menaces sur le front islamiste ?
Ce qui se passe sur Internet nous mobilise de plus en plus. Les groupes
communiquent entre eux par ce biais. La coopération européenne entre les
ministères de l'Intérieur se révèle indispensable pour assurer une veille efficace
sur les messages qu'ils s'échangent. Par ailleurs, il est essentiel d'intensifier le
contrôle aux frontières pour repérer les réseaux ou les terroristes qui tentent de
pénétrer dans notre pays. Pour cinq pays à risque, comme le Pakistan ou le
Yémen, nous nous faisons communiquer, en accord avec les compagnies
aériennes, les noms, les prénoms, les dates de départ et d'arrivée de passagers
signalés dangereux. Nous voulons étendre cette veille à d'autres pays et aux
vols avec escale, ce qui interdirait par exemple de passer par la Suisse en
venant du Pakistan pour brouiller les pistes. Enfin, nous souhaiterions savoir si
les passagers visés voyagent seuls ou accompagnés. C'est important pour
prévenir les détournements d'avions.
L'Afrique n'est pas épargnée. Faut-il encore craindre pour nos
ressortissants ?
Malheureusement oui. Je me souviens d'avoir fait supprimer une étape du ParisDakar au Mali car je disposais d'informations concernant une menace très
précise. Depuis six ans et demi, au ministère de la Défense puis à celui de
l'Intérieur, j'ai observé des changements dans la structure d'al-Qaida. D'une
organisation centralisée, on est passé à une myriade de réseaux autonomes,
puis ces dernières années à des regroupements autour de mouvements comme
l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien, rebaptisé alQaida au Maghreb islamique. AQMI menace aujourd'hui les intérêts français
dans tout le Maghreb et son influence s'étend au Sahel. Un danger d'autant plus
important que les terroristes ont changé de tactique. Plusieurs dirigeants des
pays du Golfe m'ont ainsi confié que les attentats organisés longtemps à
l'avance cèdent le pas à des attaques d'opportunité, non programmées et
commises par des individus endoctrinés via Internet. Ces derniers ne font
parfois même pas partie d'un réseau. Ce nouveau péril est donc beaucoup plus
difficile à cerner et à suivre.
En France, le terrorisme englobe aussi les mouvements indépendantistes
violents. En Corse, quelle est la situation après la mutation controversée
du coordonnateur des forces de police ?
Le terrorisme y est en baisse constante. Même si nous avions déploré une petite
reprise au dernier trimestre, nous avions enregistré 181 attentats sur l'île en
2007, contre une moyenne de 235 en 2006. Depuis le 1er janvier, il n'y a eu que
62 attentats.
Le Figaro du 10 septembre 2008
LES AMIS DE BAYROU : JEAN PEYRELEVADE
Jean Peyrelevade, le vice – président du Modem, ex-président du Crédit
lyonnais, ancien conseiller de Pierre Mauroy à Matignon se veut le critique
rigoureux de Nicolas Sarkozy. Mais le penseur économique du Modem est un
Robin des bois qui agirait à l’envers : il veut prendre aux ménages pour donner
aux entreprises.
Marianne du 13 septembre 2008
LE PEN ET LA SUCCESSION AU FN
« J’ai vu que Bruno Gollnisch avait annoncé qu’il se présenterait en cas
d’élection à la présidence du parti, c’est tout à fait son droit.Ce sera aux militants
de décider. Marine n’est pas populaire que sur son nom. Il y a sa personnalité,
son charisme. Elle est sympathique et passe très bien dans les médias. Même
si Marine est plus “nationale-populaire”, comme je le suis, je parlerai surtout
d’une différence de génération. Nous sommes, Bruno Gollnisch et moi, d’une
génération qui a vécu un certain nombre d’événements et qui a une vue des
choses qui, parfois, n’est pas celle des jeunes générations. À tort peut-être,
mais c’est ainsi. Marine est plus proche, forcément, des préoccupations des
gens. C’est une jeune mère de famille. Moi, je suis un grand père. Bruno
commence à l’être. Marine, ses enfants ont 10 ans… Si la prochaine élection
présidentielle a lieu en son temps, Marine aura 43 ans, Bruno 62 ans et moi 83
ans. Il faudrait des circonstances exceptionnelles pour que je sois candidat à
nouveau. (… ) J’ai fait un certain nombre de choses dans ma vie dont je suis fier.
Quand je me regarde, je suis modeste, quand je me compare, je suis
orgueilleux. Mais dire que Le Pen n’a pas préparé l’avenir, qu’il ne pense pas à
sa succession, c’est totalement faux. Il n’y a pas de vie réussie sans legs. Mais
je ne favoriserai quelqu’un qu’en fonction de ce que je considérerai être l’intérêt
du Front national. »
Jean-Marie Le Pen - Valeurs Actuelles du 11 septembre 2008
BOUCLIER FISCAL :
75% DES BENEFICIAIRES SONT "TRES MODESTES"
Frédéric Lefebvre, l'un des porte-parole de l'UMP, estime que "tout le monde dit
n'importe quoi" sur le bouclier fiscal en affirmant que "ce serait un truc pour les
riches" alors que "75% des gens" qui en profitent sont "des gens très modestes".
"Le bouclier fiscal ça serait un truc pour les riches? Mais est-ce qu'on a regardé
l'application du bouclier fiscal? Est-ce qu'on a vu que 75% des gens qui profitent
du bouclier fiscal sont en-dessous de 3.750 euros de déclaration annuelle aux
impôts? Ce sont des gens très modestes", a ajouté le député des Hauts-deSeine. "Bouclier fiscal dans l'esprit des gens égale riche, mais c'est ridicule", a-til insisté. "25% des Français les plus riches en profitent, certes, mais 75% des
Français qui en profitent sont au contraire des Français modestes", a-t-il insisté.
AFP du 8 septembre 2008
1,14 MILLION DE RMISTES FIN JUIN, EN BAISSE DE 5,2%
Le nombre d'allocataires du revenu minimum d'insertion s'établissait à 1,14
million en France fin juin, en baisse de 5,2% par rapport à la même époque de
l'an dernier, annonce la Drees. La Direction de la recherche, des études, de
l'évaluation et des statistiques, note toutefois une augmentation de 0,1% au
deuxième trimestre, en raison d'"un ralentissement de l'amélioration du marché
du travail". Au 30 juin, 179.000 foyers bénéficiaient d'une mesure
d'intéressement à la reprise d'activité au titre du RMI, dont 93.000 continuaient à
percevoir un paiement RMI. On comptait à cette date environ 13.000 inscrits au
revenu de solidarité active (RSA) au titre du RMI, un dispositif actuellement
expérimenté dans 34 départements et que le gouvernement souhaite
généraliser en juin 2009.
Agence Reuters du 11 septembre 2008
RETOURS AU BERCAIL
Des milliers de jeunes Espagnols, incapables de financer leur propre logement,
sont contraints de réintégrer le domicile familial. Un quart des moins de 35 ans
ayant quittés leurs parents au cours des deux dernières années sont rentrés au
bercail ou sont sur le point de le faire. Idem pour nombre de couples divorcés.
Incapables de se reloger, ils doivent choisir entre deux maux : soit rentrer chez
leurs parents, soit continuer de vivre sous le même toit !
Marianne du 13 septembre 2008
L'APPEL DU GAULLISME
Les Mémoires politiques sont un genre difficile. D’abord, parce qu’il y a de
grands maîtres et des chefs d’œ uvre. Du Cardinal de Retz au Général De
Gaulle, il est délicat de s’abriter sous les chênes qu’on abat. Ensuite parce que
l’auteur hésite forcément entre la simple chronique ou le journal, les mémoires
pour servir à l’histoire du temps, et l’œ uvre littéraire achevée, des Mémoires
d’Outre tombe aux Antimémoires, de Las Cases à Churchill. S’il ne se présente
pas comme des Mémoires, le « document » que Robert Grossmann nous livre
sous le titre L’Appel du Gaullisme aux éditions du Rocher, en a, néanmoins,
toutes les tentations. Biographie à la recherche d’un destin, chronique de vingt
ans de vie politique française, ouvrage de science politique sur le mouvement
de jeunes que fut l’U.J.P., mais au-delà, réflexion sur la politique elle-même et
l’engagement, prosopopée de la France à travers ses grandes voix, scènes
amèrement amusées sur les faiblesses de l’arrivisme et la petitesse des
ambitions, et enfin construction soignée mélangeant le suspens, le retour sur
l’histoire, l’enchevêtrement des points de vue, rien n’y manque. Il y a du littéraire
là-dedans, et souvent de l’excellent, qui manie les registres, du comique au
grave, de l’émouvant au sarcastique. Au-delà du Lys dans la vallée que l’auteur
aime à citer, il y a du Fabrice à Waterloo, du Chateaubriand présenté à
Versailles, du Frédéric sur les barricades de 48, et très peu, et c’est tout à son
honneur, de Rastignac devant Paris.
Mémoires, sans aucun doute, aux yeux du lecteur, et c’est là que le bât blesse.
Il y a, en effet, dans les Mémoires, l’idée implicite, comme l’on dit, que cela finit
toujours mal. C’est la basse continue du genre, comme l’embrassade l’est chez
Molière, la mort chez Corneille ou l’exil chez Racine. « Pourvu que ça dure »,
disait la mère de l’Empereur. Mais justement, ce qui fait la grandeur des
Mémoires, c’est que pour qu’enfin l’éternité le change tel qu’en lui-même, ce qui
fut doit accepter le linceul pourpre où dorment les dieux morts. Dans la crypte
des Invalides ou dans un petit cimetière de la Haute-Marne, la mort seule donne
aux rêves qui ont fait la France cette fièvre qui anime les cœ urs, par delà le
fracas de leur chute.
L’appel du Gaullisme est évidemment un titre magnifique. Il « rappelle » bien
sûr, celui de Londres, et tant d’autres où, à travers les brumes de l’histoire, une
voix a surgi, de celle qu’entendit Jeanne pour délivrer le gentil dauphin et faire
naître la Nation, à celles qu’entendait Jules Michelet dans les grimoires des
Archives de France. Mais il pose la délicate question de son écho. Que reste-t-il
du gaullisme ? L’auteur n’élude pas cette question classique au point d’être un
pont-aux-ânes pour journalistes, étudiants des sciences politiques ou apprenti
député du R.P.R. ou de l’U.M.P., sociologue expert à la télévision ou sénateur
écarté pour raison d’âge de la gestion de sa bonne ville de province. Mais on eût
aimé qu’il s’y attardât davantage, et l’on reste un peu pantois devant la
renaissance du phoenix sous les traits de l’actuel Président de la République,
dont la filiation, rien moins qu’évidente, eût mérité un armorial plus précis, sauf à
apparaître comme un lapin d’un chapeau de prestidigitateur. Certes, il y a des
Mémoires apocryphes, des testaments exhumés post mortem pour authentifier
des filiations improbables ou des prétentions nouvelles. Mais il s’agit là d’un
genre littéraire propre aux chambres syndicales des notaires ou aux Parlements
d’Ancien Régime, pas au Mémorial des Siècles.
Un des aspects les plus intéressants du livre est le chevauchement des
réflexions du jeune instituteur strasbourgeois, témoin du retour au pouvoir du
Général De Gaulle et acteur d’une organisation de soutien à son action, et la
création de l’U.J.P. Ce sont là deux courbes, deux asymptotes,
remarquablement entrelacées et qui font de ce « document » un témoignage à
la fois original et irremplaçable. D’un côté, on voit naître le désir de
l’engagement d’un jeune homme formé sous la « démocratie plutôt grise »,
conscient des difficultés de la France, ébloui par la figure du Général,
désarçonné par ses premiers pas en politique, inquiet de savoir si un espoir né
dans la Résistance saura survivre dans le tran-tran des Institutions, surpris par
les rivalités entre Paris et la Province, se ressourçant aux idéaux qui l’ont
conduit à l’engagement gaulliste, confronté aux difficultés d’être jeune et de «
militer pour le pouvoir ». De l’autre côté la lente et difficile « émancipation » d’un
mouvement de jeunes, à la fois désiré mais cantonné par les Anciens, dont la
légitimité est incontestable, à des tâches de « cyclistes ou de claque », soutenu
par certains, mais méprisé par d’autres, gagnant peu à peu à partir des années
1966 – 67, son autonomie juridique, puis financière, confronté au départ du
Général, à l’élection puis à la mort de Georges Pompidou, au choix délicat, et
orageux, de son successeur. Le lecteur remarquera comment se nouent les
deux histoires, comment au début, l’anecdote foisonne, piquante et drôle (il faut
lire l’ « enrôlement » chez les Républicains-sociaux, véritable scène
stendhalienne, ou plan-séquence dans Barry Lindon, ou bien encore l’arrivée de
René Tomasini lors des assises nationales de l’U.N.R. , qui « va pisser dans le
lavabo »), où les portraits abondent entre les vieux grognards et les jeunes «
Marie-Louise », et comment à la fin, les enjeux politiques prennent le pas,, les
discours, le poids des décisions, pour comprendre comment le sérieux de la vie
politique, et de l’intendance, s’impose progressivement au jeune appelé.
L’amateur du De viris illustribus de l’abbé Lhomond s’enchantera des grandes
figures d’un temps où l’on entend la voix de Gabin rappeler au Parlement que «
Gouverner, Messieurs, ce n’est pas administrer une mare pour le compte de ses
grenouilles », toutes sont évoquées, dans une galerie pour certains d’outretombe et d’outre-Manche, avec respect, avec l’émerveillement de ceux qui ont le
sentiment d’arriver après la bataille , un peu comme ces Enfants du Siècle de
Musset qui se souviennent d’un père les serrant sur des poitrines chamarrées
d’or avant de remonter sur leur cheval vers d’autres victoires. Et d’autres, des
moins grands, des tout petits même, les carriéristes pour lesquels l’auteur ne
cache pas son profond mépris. L’amateur de gazettes découvrira également, les
tractations qu’ouvrirait la mort de Georges Pompidou, la fidélité à Jacques
Chaban Delmas, le compagnon, l’arrivée des « chevau-légers » et, même si
l’expression n’est pas dans le livre, l’arrière salle du chiraquisme naissant. C’est
en 1972, à Royan, eh oui ! à Royan, que Robert Grossmann quitte la présidence
de l’U.J.P. Au son de la musique de Guy Béart. C’en est fini de l’eau vive. On
commence à sentir la canalisation et la mise en bouteille. Le livre ne s’arrête pas
là, mais c’est une sorte de chroniqueur qui prend le relais. Chacun pourra juger.
Mais dans les sept premiers chapitres, il y a de quoi nourrir bien des
discussions.
Tout d’abord celle-ci ; qui reste d’actualité : Comment peut-on militer pour le
pouvoir ? Comment peut-on soutenir un gouvernement ? De 1958 à 1962,
pendant les événements d’Algérie, comment être ni pro F.L.N, ni pro O.A.S. ?
En 1968, lorsque, Sartre et la Cause du peuple semblent rencontrer soudain les
ambitions des « chevaux de retour » de la IVème République, la C.G.T.
dubitative, et les aspirations diverses, comment être pour la réforme et contre la
chienlit ? Que de quolibets, que de moqueries n’a-t-il pas fallu affronter ? Dans
combien de regards n’a-t-on vu ce mépris sarcastique disant « A votre âge ?
Déjà réactionnaire ? » Ce n’est pas facile, à vingt cinq ans, d’être à rebours de
l’opinion. Certes, aujourd’hui, on rencontre beaucoup d’anciens communistes
qui voudraient ne pas l’avoir été. Et beaucoup d’antigaullistes qui regrettent de
l’avoir été.. Danse et contredanse. Mais à vingt cinq ans, dire qu’on vote pour un
contemporain de son grand-père nécessite beaucoup d’amour, beaucoup de
conviction et une certaine dose de culot. Le « petit-fils du gaullisme », comme l’a
surnommé Catherine Nay, n’en manquait pas.
Ensuite, cette autre question : Qu’est-ce qui forge une conviction ? L’époque est
aux valeurs, aux convictions, dès qu’il s’agit de mentir, ou de se rattraper aux
branches d’un discours technocratique, où l’on confond la feuille d’impôt, le
devis, les calculs d’amortissements ou d’intérêts et le sens de la vie. Robert
Grossmann rappelle que la fidélité au Gaullisme fut simplement l’adhésion au
courage d’un homme, le souvenir, encore récent, de la Résistance. Ce n’est
qu’ensuite qu’une idée de l’Etat se fit jour, puis une politique étrangère, une
vision sociale, des choix économiques, etc. Ce ne fut pas l’accord à une
doctrine. Mais ce ne fut pas non plus l’aventure d’un homme. C’est cet étonnant
mélange d’une « certaine idée de la France » d’où découlaient un certain
nombre de choix, et d’un regard lucide sur le monde, d’où découlaient un certain
nombre d’autres choix. Grande leçon pour nous : La politique, c’est la volonté
des hommes dans les nécessités du temps.
Enfin, cette dernière question : Qu’est-ce qu’un militant ? C’est un homme «
propre ». L’adjectif aura de quoi surprendre. Il est emprunté à une rhétorique
condamnée qui verrait dans les hommes politiques des copains et des coquins.
Robert Grossmann est entré très propre dans un monde qui ne l’était pas tant
que cela. Il a regardé passer bien des trains, il a eu le sentiment, ici ou là, d’être
joué par des plus rusés, des plus ambitieux que lui. Mais lui a été et demeure «
l’appelé ». Lorsque l’appel s’est fait plus lointain, il est retourné à sa charrue,
comme il le dit lui-même. Si vous cherchez un manuel du savoir-faire en
politique, des cours de réussite politicienne, ou un guide du « Comment se faire
élire en trois trahisons et cinq copinages ? », ne lisez pas ce livre : il vous
désespérerait. Le militant s’est bien transformé aujourd’hui. Quand il ne « clique
» pas sur Internet, il s’amourache, il s’enthousiasme. La « militance citoyenne »
fait florès. Pour la défense de pandas, la survie de la planète, la défense des
sans-papiers, le logement social, les retraites, le pouvoir d’achat, les droits des
Tibétains, la libre disposition de son corps, la baisse des charges des
entreprises, l’agriculture biologique, le doublement de la RN 20, le
rétablissement du casernement d’un régiment, la réfection du toit de l’église ou
le maintien du marché le mercredi. Tout cela se justifie, sans doute. Mais ce que
ce livre nous rappelle, c’est que militer, c’est d’abord aimer la France et vouloir
la servir.
Gérard LIFELD, pseudonyme d'un haut fonctionnaire ancien militant de l'UJP
Renaissance du 13 septembre 2008
SOCIALISTES : LE CHAOS ALLEMAND
Il a longtemps été le modèle d’une social-démocratie qui s’assumait. Le SPD
allemand est désormais un parti en débris qui n’en finit plus d’étaler les ravages
d’une crise idéologique et programmatique. Plus encore que les manœ uvres de
précongrès du PS français, les difficultés du SPD illustrent combien le projet
social-démocrate européen est en panne, déphasé des attentes de son
électorat. (… ) La situation parait des plus désespérées. Le recentrage brutal de
la nouvelle direction du SPD tire le bilan de deux années passées : l’échec du
coup de barre à gauche tenté pour regagner les faveurs d’un électorat et d’un
monde syndical en rupture. Depuis 2005, un nouveau parti s’installe dans le
paysage : Die Linke, coalition des anciens communistes de l’Allemagne de l’Est
et de la fraction la plus à gauche du SPD emmenés par Oskar Lafontaine. Le
SPD n’y avait vu qu’un relookage de l’ancien et honni PDS est-allemand. Il s’est
trompé et doit aujourd’hui, dans l’urgence et dans la division, se remettre en
ordre de marche.
Marianne du 13 septembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 21/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 22/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
DISCOURS DU PAPE BENOIT XVI AUX EVEQUES DE FRANCE
(EXTRAIT)
A l'Élysée, j'ai évoqué l'autre jour l'originalité de la situation française que le
Saint-Siège désire respecter. Je suis convaincu, en effet, que les Nations ne
doivent jamais accepter de voir disparaître ce qui fait leur identité propre. Dans
une famille, les différents membres ont beau avoir le même père et la même
mère, ils ne sont pas des individus indifférenciés, mais bien des personnes avec
leur propre singularité. Il en va de même pour les pays, qui doivent veiller à
préserver et développer leur culture propre, sans jamais la laisser absorber par
d'autres ou se noyer dans une terne uniformité. « La Nation est en effet, pour
reprendre les termes du Pape Jean-Paul II, la grande communauté des hommes
qui sont unis par des liens divers, mais surtout, précisément, par la culture. La
Nation existe "par" la culture et "pour" la culture, et elle est donc la grande
éducatrice des hommes pour qu'ils puissent "être davantage" dans la
communauté » (Discours à l'UNESCO, 2 juin 1980, n. 14). Dans cette
perspective, la mise en évidence des racines chrétiennes de la France
permettra à chacun des habitants de ce Pays de mieux comprendre d'où il vient
et où il va. Par conséquent, dans le cadre institutionnel existant et dans le plus
grand respect des lois en vigueur, il faudrait trouver une voie nouvelle pour
interpréter et vivre au quotidien les valeurs fondamentales sur lesquelles s’est
construite l’identité de la Nation. Votre Président en a évoqué la possibilité. Les
présupposés sociopolitiques d’une antique méfiance, ou même d’hostilité,
s'évanouissent peu à peu. L'Église ne revendique pas la place de l'État. Elle ne
veut pas se substituer à lui. Elle est une société basée sur des convictions, qui
se sait responsable du tout et ne peut se limiter à elle-même. Elle parle avec
liberté, et dialogue avec autant de liberté dans le seul désir d'arriver à la
construction de la liberté commune. Une saine collaboration entre la
Communauté politique et l’Église, réalisée dans la conscience et le respect de
l’indépendance et l’autonomie de chacune dans son propre domaine, est un
service rendu à l’homme, ordonné à son épanouissement personnel et social.
De nombreux points, prémices d'autres qui s'y ajouteront selon les nécessités,
ont déjà été examinés et résolus au sein de l’ « Instance de Dialogue entre
l’Église et l’État ».
La Croix du 15 septembre 2008
LES TENORS SOCIALISTES SONT LOIN DES MILITANTS
La chaleur qui règne sur La Rochelle incite plus au farniente qu'à la mobilisation
politique. Pourtant les ténors et les militants ont fait preuve de vaillance hier
dans leurs occupations respectives. Les premiers dans leurs contacts plus ou
moins secrets, les seconds dans leur participation studieuse aux ateliers de
travail. Les fabiusiens étaient les plus matinaux. Dès 8 h 30, ils se réunissaient
autour de l'ancien Premier ministre arrivé en tenue décontractée, polo blanc,
blazer et jean. Ils étaient rejoints par le strauss-kahnien Cambadélis et Martine
Aubry, tunique carmin et pantalon bleu-marine. Tout ce petit monde se montrait
satisfait car un axe semblait s'ébaucher au profit d'Aubry. Dans la nuit les
strauss-kahniens avaient approuvé la fusion avec les fabiusiens, les aubrystes
et les partisans de Montebourg, Moscovici acceptant même de ne plus faire de
sa candidature un « préalable » à une fusion avec les partisans d'Aubry et les
autres sensibilités. Mais dans la matinée, il présentait cette concession comme
« une politesse de langage », réaffirmant sa « détermination » à postuler à la
succession de Hollande...
Toute la journée, conciliabules, rumeurs se succédaient, obligeant les
journalistes à courir les hôtels de la ville pour assister aux conférences de
presse respectives de Moscovici, du tandem Emmanuelli-Hamon, de Fabius
pendant que Martine Aubry papotait à l'étage en dessous au bord de la piscine.
Pendant ce temps, les militants, étrangers à toutes ces manœ uvres, planchaient
sur des sujets comme l'Éducation, l'Europe, l'économie, le social, etc. Le PS
donnait l'impression d'être coupé en deux : d'un côté les chefs qui
s'étourdissaient de leurs négociations confuses, de l'autre la base qui « bossait
» sur le fond. A l'heure du déjeuner toute le monde faisait une pause dans les
restaurants ou à la plage. Certains même s'échappaient pour l'île de Ré. Quant
aux tractations entre les ténors, elles se poursuivaient encore dans la soirée…
Les militants, eux, préféraient déguster des fruits de mer sur le vieux port, les
querelles des chefs leur restant sur l'estomac. « On en a marre de ces conflits
internes. On aimerait bien un programme complet du PS pour pouvoir répondre
à Sarkozy », se plaignait une militante. Le PS donnait l'impression d'un parti
coupé en deux : d'un côté les chefs qui s'étourdissaient de leurs négociations
confuses, et de l'autre la base qui «bossait» sur le fond.
La Dépêche du 31 Août 2008
LE PCF PEINE A FAIRE LA PREUVE DE SON UTILITE
Menacé par la concurrence croissante d'Olivier Besancenot, le Parti communiste
prend peur et se raidit. Après la débâcle électorale de Mme Buffet à l'élection
présidentielle - 1,93 % -, le PCF est de moins en moins audible. Les effectifs
sont à la baisse et le moral des troupes en berne. Parallèlement, le succès du
Nouveau Parti anticapitaliste se confirme dans les couches populaires, comme
auprès des militants syndicaux. Autant de secteurs-clés de la base militante
communiste. Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire occupe
tous les esprits au PCF, au point d'apparaître en filigrane de la plupart des
interventions publiques des dirigeants communistes. Lors de sa conférence de
presse de rentrée Mme Buffet a ainsi expliqué que si le PCF incarnait, lui aussi,
"la contestation", il était "un parti qui ambitionne de participer à une majorité de
gauche". Signe du raidissement, le quotidien communiste, L'Humanité, a refusé
de publier une tribune de M. Besancenot. Le message consiste à distinguer
gauche responsable et gauche de protestation. Et que le PCF peut encore être
utile en "parti de la colère" qui assume son aspiration gestionnaire. Pour la
cause, les dirigeants de la place du Colonel-Fabien ont repris leurs accents
antigauchistes de 1968 : "Nous ne disons pas qu'il faut des manifs, nous les
organisons", martèle le porte-parole, Olivier Dartigolles. "Nous, nous ne
désespérons pas du changement", renchérit Michel Laurent, membre de
l'exécutif. Une étude de l'IFOP montre que M. Besancenot bénéficie du même
niveau de popularité que Mme Buffet auprès des sympathisants communistes
(respectivement 85 et 89 %).
Sylvia Zappi – Le Monde du 12 septembre 2008
QUAND DIEUDONNE ET LE PEN FONT AFFAIRE
Parrain de Plume, l'une des filles de Dieudonné, Jean-Marie le Pen «parraine»
aussi indirectement les spectacles de l'humoriste. Un contrat entre le Front
national et la société Bonnie Production, gérée par Dieudonné , aurait ainsi été
noué peu de temps avant la présidentielle de 2007. Le parti d'extrême-droite
aurait versé 60 000 € à Bonnie Production pour louer le Théâtre de la Main-d'Or,
situé dans le XI e arrondissement de Paris et propriété de la société de
Dieudonné, qui produit également ses spectacles. Le FN n'a «pas démenti cette
information». Selon Jean-Michel Dubois, vice-trésorier du Front national : «Nous
avons formé à cet endroit des militants pour obtenir les cinq cents signatures de
maires qui permettaient à Jean-Marie Le Pen d'être candidat pour ce scrutin».
Etablir un tel contrat entre un parti et une société n'est pas illégal et assez
habituel. «La Commission nationale des comptes de campagne et des
financements politiques ne nous a jamais épinglés sur ce contrat», a d'ailleurs
tenu à préciser Jean-Michel Dubois. Mais cette prestation n'est manifestement
pas du goût de certains militants frontistes. «Que le FN, criblé de dettes, engage
plusieurs dizaines de milliers d'euros pour une location de salle alors que les
militants auraient pu être formés au Paquebot (NDLR : siège historique du parti
aujourd'hui mis en vente), c'est jeter l'argent par les fenêtres, s'agace l'un d'eux.
Pour bénéficier pendant une journée du Théâtre de la Main-d'Or et de ses 200
places, le locataire doit s'aquitter d'environ 2 000 € . Avec ce budget de 60 000 € ,
«le Front national aurait pu s'offrir la salle du Zénith et ses 6 000 places (environ
52 000 € )».
Le Figaro du 16 septembre 2008
«LA CRISE ACTUELLE EST LA PLUS GRAVE DEPUIS 1929»
La crise actuelle n’a rien à voir avec 29. Comme chacun sait, les parallèles ne
se rencontrent jamais. C’est donc de l’incompétence économique notoire que
mettre cette idée dans l’esprit des gens. La différence fondamentale avec 1929,
c’est d’abord que l’ensemble des pays étaient en récession au moment du
krach, alors qu’aujourd’hui nous sommes encore dans une période de
croissance mondiale très forte, d’environ 4%. Deuxième raison: les banques
centrales bénéficient des enseignements de 1929 et les bêtises faites alors ne
sont plus faites. A l’époque, elles avaient supprimé des liquidités, alors qu’elles
en injectent aujourd’hui. La crise est la plus grave depuis la Grande dépression
de 1929 par le fait de la titrisation, c’est-à-dire la transformation des créances de
crédit des banques en produit de marché, la crise n’est pas sectorielle. C’est
plus grave. Les subprimes ne sont que la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
La crise est globale, elle touche l’ensemble des crédits dans toutes les banques
et tous les pays. Pour autant, on ne peut pas parler de crise systémique, car
dans ce cas, la chute d’une banque entraînerait la chute d’autres banques. Ce
qui se passe, c’est qu’on vient de redécouvrir que le risque existe, alors qu’il a
été oublié pendant 5 ans. Notamment parce que les banques centrales ont
injecté de la liquidité lors des crises. Les banques d’affaires ont alors analysé
moins sérieusement les risques qu’elles prenaient. (… ) Il n’y a aucun risque
pour les clients des banques de détail, dans le sens où celles-ci ne vont pas
faire faillite. Il y a en revanche un risque global de resserrement des crédits, qui
seront moins nombreux et plus chers. C’est un risque - qui n’est pas que
français - d’exclusion bancaire: les ménages les moins fortunés auront de plus
grandes difficultés d’accéder au crédit. Un problème similaire se pose pour les
petites entreprises. Il faut réagir, et c’est ce qui explique la position de l’ECOFIN
(la réunion des ministres des finances européens) qui a demandé à la Banque
européenne d’investissement de consacrer 30 milliards d’euro de prêts pour le
financement des PME.
Libération du 16 septembre 2008
SARKOZY S'OFFRE SON "AIR FORCE ONE"
PARTI SOCIALISTE - POURQUOI TANT DE HAINE
L'élysée et le ministère de la Défense font tout pour garder ce dossier secret
mais les informations commencent à filtrer. La Présidence de la République
française recevra dans quelques mois un nouvel avion aux couleurs de la
République française. En effet, le ministère de la Défense vient de finaliser
l'acquisition d'un Airbus A330 pour le compte de l'Élysée. Son nom de code est
« Cotam 01 ». Moins gros que son homologue américain, le Boeing 747 baptisé
«Air Force One», cet Airbus A330 a été acheté d'occasion. C'est moins cher et
plus rapide que d'en commander un directement à Airbus. L'appareil a
appartenu successivement au loueur américain ILFC avant de voler sous les
couleurs de Swiss Air puis d'Air Caraïbes. Le long courrier va devoir être
reconfiguré. Le marché aurait été attribué à Sabena Technics à Mérignac près
de Bordeaux qui va devoir repenser tout l'aménagement.
Nicolas Sarkozy avait manifesté il y a quelques mois le besoin d'avoir un avion à
plus long rayon d'action pour ses déplacements officiels. Pour l'instant, il utilise
un A319 Corporate jet qui l'oblige à faire escale quand il se rend loin comme en
Martinique ou en Inde. Pas vraiment normal pour le représentant de la
cinquième puissance du monde alors que George Bush dispose, lui, d'un
Boeing 747. Cet été, Louis Gallois, avait conseillé à Nicolas Sarkozy d'opter
plutôt pour un Airbus A340 : « Il a un plus large rayon d'action. Et puis, un
quadrimoteur, ça en jette tout de suite plus » avait glissé le patron d'EADS. Alors
que François Mitterrand volait en Concorde, on aurait même pu imaginer un
A380 aux couleurs de la République. Le coup de pub pour le superjumbo
d'Airbus aurait été sensationnel. à chaque atterrissage, toutes les caméras du
monde auraient retransmis l'arrivé du Air Force One français.
Un élysée volant. Le futur A330 devra être capable de transporter le Président
dans un grand confort et surtout mettre à sa disposition tous les moyens de
communication moderne. Une zone de travail avec un espace secrétariat, des
ordinateurs, des moyens de reproduction et de communication cryptés devraient
être installés à bord. Côté sécurité, si l'Air Force One de George Bush dispose
d'une capsule d'éjection pour le Président, l'A330 tricolore sera plus modeste en
embarquant des « leurres anti-missiles» contre les attaques terroristes. Dans
son A319 actuel, le président dispose de sa chambre avec grand lit et d'une
douche.
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy n'a quasiment pas quitté les avions
présidentiels. Il a déjà réalisé l'équivalent de cinq tours du monde en 280 jours.
Notre confrère Bruno Dive qui l'a suivi dans une dizaine de déplacements publie
un livre sur l'infatigable globe-trotter. On apprend les habitudes de voyages du
président de la République. Le journaliste confie : « Il travaille beaucoup à bord
notamment à l'aller pour maîtriser ses dossiers à son arrivée. Il en profite aussi
pour dormir un peu et écoute de la musique ». Des tubes des années 70 et les
chansons de… Carla Bruni ! Il a même organisé un karaoké improvisé entre
Tanger et Marrakech.
Le problème du rayon d'action de l'Airbus présidentiel s'est posé de manière
risquée lors du retour des obsèques d'Aimé Césaire en Martinique : « Le
commandant de bord a jugé qu'avec les vents favorables, il n'était pas
nécessaire de faire une escale aux Açores comme à l'aller juste pour refaire le
plein. à l'arrivée à Paris, la jauge n'était pas loin de zéro ! » se souvient Bruno
Dive. Et si Nicolas Sarkozy passe autant de temps dans l'avion c'est parce qu'il
aime bien dormir chez lui. « Déjà pendant la campagne électorale ses
conseillers avaient du mal à le faire dormir sur place», raconte l'auteur. En tant
que président, il voyage avec plusieurs avions dont un réservé à la presse et
aux chefs d'entreprise. Par ailleurs, un Falcon 900 de rechange suit toujours le
cortège pour ramener l'hôte de l'élysée en cas de panne.
La Dépêche du Midi du 16 septembre 2008
Comment en est-on arrivé là ? Un Parti socialiste éclaté, où aucune personnalité
ne s’impose aux autres, où chacun (ou chacune) est décidé à aller jusqu’au bout
de sa logique fratricide, où le favori des sondages, Bertrand Delanoë, peine à
rassembler un peu plus d’un tiers des sympathisants du PS sur son nom et où
l’on peut prendre à coup sûr le pari que la guerre des roses ne cessera pas
après le congrès de Reims de novembre, le tout faisant le jeu de l’ennemi
Nicolas Sarkozy ou de l’outsider François Bayrou. Oui, on peut se demander
comment le premier mouvement de l’opposition en est arrivé là, les «
camarades » eux-mêmes se posant la question. Une des clés pour comprendre
l’impasse dans laquelle le PS s’est enferré, et avec lui l’état de la démocratie en
France, c’est le degré de haine atteint par la plupart de ses leaders actuels, qui
remonte à un moment ou à un autre de l’histoire du parti relancé à Epinay par
François Mitterrand il y a près de quarante ans. Réconciliations de façade,
alliances tactiques, actes de bonne volonté, rien ne tient à l’aune de ces
parcours marqués par un mitterrandisme plus ou moins bien recyclé. Le leader
de l’union de la gauche, premier et, pour l’instant, seul vainqueur lors d’une
présidentielle sous la Ve République, a fait éclore une génération d’hommes et
de femmes dans leur genre exceptionnels. Aujourd’hui, ils s’entre-tuent. Sous
les sourires et les dagues. (… )
D’autres haines éclairent l’imbroglio actuel. Pierre Mauroy et Michel Rocard ne
peuvent supporter Laurent Fabius, leur prédécesseur ou successeur socialiste à
Matignon. A l’égard du premier, Fabius a posé au moderne, à l’égard du second,
au gardien de la gauche : « Entre le plan et le marché, il y a le socialisme. »
Aujourd’hui, Mauroy, discrètement, Rocard, ouvertement, roulent pour Delanoë.
Ce que fait Hollande, qui garde une dent contre Fabius, qui l’a traité de « fraise
des bois », de « M. Petite Blague » et autres qualificatifs flatteurs. D’autres
détestations secondaires, mais qui ont leur importance dans le paysage, sont
nées de diverses trahisons : ainsi Vincent Peillon considère-t-il qu’Arnaud
Montebourg lui a manqué à plusieurs reprises lorsqu’ils étaient alliés. L’un
soutient Ségolène, tandis que le second est partisan d’Aubry, après avoir
beaucoup changé de champion... De même, la pseudo-amitié entre les
dauphins de DSK n’a pas résisté au choc des ambitions : Pierre Moscovici milite
pour lui-même avec les barons du PS, tandis que Jean-Christophe Cambadélis
a fait le pari de l’alliance su Pour l’instant, les enfants de Mitterrand se
cherchent. Et ne se trouvent pas.rnaturelle Aubry-Fabius. (… )
Pour l’instant, les enfants de Mitterrand se cherchent. Et ne se trouvent pas.
Le Point du 11 septembre 2008
VICTIME D’UN PROCES EN INCOMPETENCE,
UN MAIRE DEMISSIONNE
Même dans ses rêves les plus fous, il n'avait pas osé l'imaginer : en mars, Denis
Guyonnet, 48 ans, est devenu maire de Venansault (Vendée), une commune de
4 700 habitants. Une victoire si inattendue qu'elle a tourné au cauchemar.
L'intéressé vient d'y mettre un terme en adressant sa lettre de démission au
préfet, qui l'a acceptée. Le conseil municipal de Venansault va se réunir pour en
prendre acte et élire son successeur. Préparateur en pharmacie, M. Guyonnet
n'avait nullement l'intention de prendre la mairie. Tout au plus se voyait-il
conseiller municipal. "Il voyait un peu ça comme une consécration", témoigne un
habitant. Par deux fois, en 2001 puis en 2008, il avait fait des offres de service
au maire sortant, l'indéboulonnable Emmanuel Viaud - proche du Mouvement
pour la France de Philippe de Villiers -, dont la réélection, en mars, ne semblait
faire aucun doute. De dépit, M. Guyonnet a bâti une liste, qui a devancé de trois
petites voix celle de M. Viaud. A peine le nouveau maire a-t-il eu le temps de
fêter son succès qu'une campagne, aux forts relents discriminatoires, a débuté.
Des courriers électroniques ont dénoncé son "inexpérience" et "une certaine
fragilité psychologique", ainsi que "sa naïveté et son incompétence". Certains
appelaient à réagir "dans la légalité pour ne pas laisser l'avenir de la commune
entre les mains d'élus qui ne connaissent rien". Après avoir fait bloc autour de
lui, les propres adjoints de M. Guyonnet lui ont demandé d'abandonner son
écharpe. Après s'être fait un peu prier, le maire s'est rangé à l'opinion de ses
futurs ex-amis. Projeté presque malgré lui sur le devant de la scène, M.
Guyonnet devrait retrouver un rôle plus obscur de conseiller municipal. Ce qu'il
avait toujours désiré.
Le Monde du 12 septembre 2008
DRAME A MATIGNON
Un drame familial s'est déroulé à Matignon, une bourgade de 1.600 âmes, dans
les Côtes d'Armor. Le maire de la commune et son épouse ont été retrouvés
morts, dans leur maison perdue au milieu des champs et des arbres située au
lieu-dit Le Lien. Autour d'eux, treize chiens de concours, des pékinois, tous
morts eux aussi. Le procureur de la République de Dinan précise que le maire
"aurait tué sa femme et leurs chiens à l'arme blanche, avant de se donner la
mort de la même façon." Aucune lettre d'explication n'a été trouvée sur les lieux
du drame.
LePost du 12 septembre 2008
DES SUPER-CONTROLEURS POUR SECURISER LES BUS
Pour améliorer l'offre des lignes des bus et renforcer la sécurité des usagers et
des conducteurs. Loin d'être une vague idée, ce projet est en route. Avec
notamment la création d'une Brigade de prévention et de la sécurité mobile
(BSM) à l'échelle départementale. Une première en province !
Présentée par Christian Estrosi, président du conseil général, cette brigade est
déjà rodée. À bord de leur véhicule, ces « super-contrôleurs » répartis en sept
équipes - avec pour chacune une zone géographique à couvrir - interviennent
dans les bus. Pour effectuer des missions de prévention, prendre la tension sur
les différentes lignes et surtout régler les différends dès qu'ils surviennent. En
cas d'altercations graves, ce sont les forces de l'ordre qui prennent le relais.
Financée par le conseil général, la création de cette brigade de sécurité qui
coûte 2,27 Me par an, était une nécessité. « Depuis des années nous
réclamions une protection. Pour les chauffeurs et les usagers, note Michel OttoBruc, de la CGT-Transport. Cela afin d'enrayer la montée inquiétante des
phénomènes d'insécurité dans les bus. » La faute à quoi ? À l'augmentation du
nombre d'usagers dans les transports en commun. Depuis les baisses
successives du prix du ticket de bus et, notamment, son passage à 1 euro, le
1er janvier dernier, le trafic passager a explosé. Pour s'accroître en quatre ans
de 93 % ! Avec en moyenne par jour, 30 000 passagers sur les 55 lignes de bus
régulières des A.-M. Du coup, finis les bus version cocooning où tout le monde
se connaissait. Aujourd'hui, ils sont le reflet de la société. Avec ses bons et ses
mauvais côtés, matérialisés par des incivilités, différents entre conducteurs et
voyageurs ou bien voyageurs entre eux.
Nice Matin du 16 septembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 22/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 23/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LES DEPUTES UMP GROGNENT CONTRE LE «CONCOURS
LEPINE» DES TAXES
Relayant la grogne de la majorité contre les mesures de fiscalité verte, exprimée
par les députés lors de la réunion de rentrée du groupe UMP, Bernard Accoyer
(UMP), président de l'Assemblée nationale, a critiqué un "concours Lépine" des
prélèvements, après l'annonce d'une "taxe pique-nique", et l'éventualité démentie par le ministère de l'Ecologie- d'une extension du bonus-malus à la
consommation d'électricité. "Sur les bonus-malus, il y a un petit côté concours
Lépine. Je taxe ceci, je détaxe cela", a estimé sur I-télé Bernard Accoyer. "Je
suis partisan de clarifier la politique de la majorité" et que "l'on cesse des
annonces
en
tous
sens",
a-t-il
ajouté.
"Le stade de la réflexion ne doit pas être une exposition permanente d'idées
iconoclastes qui ne seront pour la plupart d'entre elles pas prises. On a besoin
d'une lisibilité, d'une stabilité", a-t-il renchéri. Il a cité le prélèvement récemment
annoncé par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo sur les assiettes et
couverts jetables dit "taxe pique-nique". "Que vont devenir les fabricants de
gobelets si on décide que leur avenir sera entaché par les taxes?", a-t-il
demandé. Il demande de "prendre un petit peu de recul" et de laisser au
Parlement "faire des choix" en ce qui concerne l'impôt et les prélèvements.
"Arrêtons au moment où il y a des problèmes économiques majeurs, arrêtons de
parler sans cesse de nouveaux prélèvements", a-t-il expliqué, jugeant que "cela
ne correspond pas à la politique qui est conduite par ce gouvernement qui a
baissé les impôts depuis un an".
Libération du 17 septembre 2008
DETECTEURS DE RADARS: ÇA PEUT VOUS COUTER CHER
De plus en plus de détecteurs de radars saisis et, comme par hasard, moins de
grands excès de vitesse constatés : cela montre bien que ce petit appareil,
illégal en France, s'est multiplié derrière les pare-brise. En permanence sur les
autoroutes de Midi-Pyrénées, les gendarmes des Brigades rapides
d'intervention (BRI), ceux qui possèdent la fameuse Subaru, l'ont constaté :
cette année, ils ont déjà saisi 30 appareils en Haute-Garonne, alors qu'il y a
deux ans, en 2006, ils n'en avaient décelé que huit. Des chiffres qui coïncident
avec la tendance nationale : 571 saisies en 2007 contre 411 en 2006. C'est bien
simple : plus il y a de radars automatiques, fixes mais surtout embarqués, plus il
y a de détecteurs… Il ne faut pas confondre le localisateur de radars, qui est
légal, et dont 700000 exemplaires ont été vendus en France, avec le détecteur
qui, lui, est interdit. Les gendarmes sont donc devenus des spécialistes de ces
mouchards, plus ou moins sophistiqués et plus ou moins difficiles à détecter.
Dans la majorité des cas, c'est lorsqu'ils chassent les vitesses au bord d'une
autoroute que les militaires débusquent le détecteur. Il ne faut pas confondre le
localisateur de radars ou avertisseur, qui est légal, avec le détecteur, interdit
mais facile à se procurer sur le Net ou en Andorre.
Autorisé : L'avertisseur se contente de répertorier les positions des radars fixes,
voire mobiles en incluant les zones habituellement utilisées par les forces de
l'ordre pour effectuer des contrôles, et que les usagers signalent à l'opérateur.
Mais pour que ce système soit efficace, il faut veiller à le mettre à jour
régulièrement via internet.
Interdit : Le détecteur débusque le radar grâce aux ondes que ce dernier envoie.
Ce qui est totalement interdit. Il n'y a par contre pas besoin de mise à jour, mais
suivant leur qualité, ils préviennent lorsqu'il est déjà trop tard… Également
prohibé, le brouilleur, qui comme son nom l'indique, perturbe les ondes émises
par les radars, et s'installe à l'avant du véhicule, dans la calandre.
Ce que risque l'automobiliste : jusqu'à 1 500 € d'amende (5e classe) ; une
suspension de permis jusqu'à trois ans ; un retrait de deux points ; la saisie du
matériel, voire de la voiture. Les étrangers doivent s'acquitter sur le champ d'une
consignation de 750€ . Le seul fait de posséder le détecteur, même sans
l'utiliser, suffit pour être sanctionné.
La Dépêche du Midi du 18 septembre 2008
RSA: LES RICHES PAIERONT AUSSI
Après la levée de boucliers suscitée par l'annonce d'une taxe sur les revenus et
le capital pour financer le revenu de solidarité active (RSA), le gouvernement a
décidé de plafonner les niches fiscales. Un "impôt plancher" présenté comme un
moyen de rendre plus "équitable" l'assiette du RSA. Une correction qui ne
devrait rapporter que 200 millions d'euros.
Le JDD.fr du 18 septembre 2008
DANS L'ENFER DE MATIGNON
Journaliste au Monde, R.B. a recueilli les confidences des premiers ministres
sur leur passage à Matignon. Voici quelques extraits.
Michel Rocard (premier ministre du 10 mai 1988 au 15 mai 1991) sur les
conditions de sa nomination.
"J'étais vraiment convaincu que nous étions dans une impossibilité de travailler
ensemble et de cohabiter, donc j'étais très tranquille (...). Ma secrétaire
m'apprend (le président ne me prend pas au téléphone) qu'il me convie à
déjeuner le lendemain. Nous allons donc tomber le mardi 10 mai, qui sera
l'anniversaire, le septième anniversaire de sa première élection, et qui est deux
jours après sa réélection. Je ne sais rien de plus. (...) Ma secrétaire apprend que
nous serons modestement quatre, lui et moi compris. Le matin même du
déjeuner, j'apprends que je suis convié à la table du président avec Pierre
Bérégovoy et Jean-Louis Bianco. Bref, nous voilà tous les quatre, moi n'ayant
rien préparé du tout (...). A sa droite, il place l'homme de sa confiance, son plus
proche collaborateur, Jean-Louis Bianco. En face, il met l'autorité légitime la plus
forte qui est celle de son ancien ministre d'Etat, Pierre Bérégovoy (...). Et puis
moi-même, mais j'étais à la gauche du président, là où le protocole place les
invités de moindre importance... Le président, comme à son habitude, nous
décrit les travers et les drames de notre pays avec talent. (...) On n'en est pas
encore tout à fait au fromage, et, tout à coup, le président a cette phrase tout à
fait étonnante : "Il ne faudrait tout de même pas oublier que dans une heure et
quart, et il regarde sa montre, je vais nommer un premier ministre." Et il cueille
le regard de Bérégovoy qu'il ne va plus quitter. Il parle en regardant Bérégovoy
qui est pour lui un collaborateur proche, un ami (...). Et nous entendons : "C'est
un exercice purement politique qui est totalement étranger à toute catégorie
intellectuelle connue sous le nom d'amitié, de confiance, de fidélité ou de
choses de ce genre. En fait, la nomination d'un premier ministre, c'est le résultat
de l'analyse d'une situation politique." Je lis sur son visage que Bérégovoy
commence à ne pas prendre cela très bien. Moi je regarde obstinément le fond
de mon assiette. François Mitterrand continue : " Et l'analyse de la situation
politique actuelle est claire, il y a une petite prime pour Michel Rocard." "Petite
prime pour Michel Rocard..." Mon pauvre ami Bérégovoy passe du rouge au vert
et au violet. Tout le monde a compris.
Edith Cresson (15 mai 1991-2 avril 1992).
Un jour, mes collaborateurs m'ont dit que je devrais regarder le Bébête Show
pour comprendre ce qui se tramait contre moi. (...) J'étais représentée en
cochonne, mi-pute, mi-mégère, nulle et lubrique, qui se traînait aux pieds de
Mitterrand. C'est là que j'ai compris l'extraordinaire campagne qui était diffusée
contre moi sur la chaîne de télévision la plus regardée. Je ne pouvais rien faire.
(...) Alors j'ai laissé faire et j'ai cessé de regarder. C'est tout. Mais la presse,
vous êtes tout de même obligé de la lire. Non pas pour savoir ce qui se passe,
mais ce que les médias veulent que les gens pensent. Dès les premiers jours,
j'ai entendu le pire. On attaquait Mitterrand à travers moi et on attaquait aussi
directement ma personne. Dès ma nomination, François d'Aubert a lâché devant
les caméras : "Voilà la Pompadour." Personne ne s'est indigné. Les médias ont
été incroyablement violents. Le Nouvel Observateur a publié une photo de mes
jambes en affirmant que je portais des bas filés, alors que j'ai des cicatrices à
cause d'un accident de voiture. Claude Sarraute, du Monde, a carrément écrit,
en parlant de Mitterrand et moi : "J'imagine mal mon Mimi te repoussant du pied,
agacé par tes câlineries de femelle en chaleur..." On s'est mis à déformer tous
mes propos. On m'a fait dire en "une" du Journal du dimanche : "La Bourse, j'en
ai rien à cirer." (...) J'avais dit cela non pas à la journaliste qui était venue
m'interroger, mais à un de mes collaborateurs qui me parlait au téléphone en
interne, et qui me disait : "La Bourse n'a pas bougé", au milieu d'autres
informations... Dans une démocratie, il y a une majorité, une opposition. Nous
étions dans la majorité, nous avions une opposition, très bien. Mais là, j'avais
deux oppositions. J'avais une opposition normale et l'opposition des médias, en
particulier la première chaîne de télévision qui avait décidé qu'il fallait faire la
peau du premier ministre. (...) Aurais-je aimé rester ? On n'aime jamais rester
dans une vie intenable, impossible. D'un autre côté, c'est un peu humiliant d'être
révoqué sans raison. Mais j'en ai pris mon parti. J'avais fait tout ce que,
humainement, on pouvait faire.
Jean-Pierre Raffarin (6 mai 2002-31 mai 2005).
Pour les premiers ministres, en général, les sondages sont très utiles au début
de leur mandat et ne servent à rien à la fin. Au départ, ils sont un réconfort et ils
peuvent être un élément politique très important. Il est évident que, dans mon
rapport de force avec Nicolas Sarkozy, j'ai construit une relation différente dès
que je l'ai doublé dans les cotes de popularité. Et lorsqu'au début de l'année
2003, il me redouble, il en profite. Donc il est clair que le sondage, c'est un peu
le carnet de notes du premier ministre. Et tous les gens qui rentrent dans le
bureau ont à l'esprit : "Il monte ou il descend." On ne vous demande pas
comment vous allez, puisqu'on connaît votre sondage.
Dominique de Villepin (31 mai 2005- 15 mai 2007).
Etre premier ministre, c'est se trouver en permanence dans cette complexité qui
fait que ce que vous décidez passe par beaucoup de tamis, qu'entre le haut et le
fin fond de la décision, il y a beaucoup d'obstacles, beaucoup de contraintes. Et
de ce point de vue-là, oui, c'est un poste immensément frustrant qui apporte fort
peu de satisfaction. Sauf si vous décidez de ne rien faire. Je l'ai observé dans
ma longue expérience de fonctionnaire : quand vous décidez de ne rien faire,
que les sondages sont bons, que le temps est calme, alors oui, on doit pouvoir
sans doute goûter une vie tranquille à Matignon.
François Fillon (depuis le 17 mai 2007).
J'avais connu, comme ministre, trois premiers ministres, Alain Juppé, Edouard
Balladur et Jean-Pierre Raffarin, dont les types de management étaient fort
différents (...). Edouard Balladur avait sans doute le management des hommes
le plus sophistiqué et le plus efficace. Il était toujours affable, très disponible
pour les membres de son gouvernement, y compris pour les plus modestes
d'entre eux. (...) Alain Juppé, c'était tout le contraire. Des décisions très abruptes
et souvent pour les ministres le sentiment qu'ils n'avaient pas eu le temps de
s'expliquer et de défendre leur position. (...) Jean-Pierre Raffarin, lui, donnait le
sentiment de ne pas être en mesure de trancher les sujets. Soit parce qu'il ne
voulait pas le faire, soit parce qu'il voulait que le président de la République le
fasse. Nous avions donc des réunions très longues, assez confiantes, mais dont
il sortait rarement une décision. Il y avait énormément de ministres qui passaient
par-dessus la tête de Raffarin pour aller à l'Elysée voir Jacques Chirac, je le sais
parce que j'en faisais partie.
Le Monde du 13 septembre 2008
L'ELECTORAT DU FRONT NATIONAL EST EN DESHERENCE
Un peu plus de six ans après le coup de tonnerre du 21 avril 2002, le Front
national semble en voie de marginalisation. Le parti d'extrême droite, qui réunit
samedi 13 et dimanche 14 septembre son université d'été à Evian (HauteSavoie), se trouve confronté à un triple défi : l'effritement brutal de son électorat,
l'érosion de ses finances et le retrait prochain de son leader historique, JeanMarie Le Pen, ayant annoncé son intention de quitter ses fonctions après le
congrès de 2010.
10,7 % au premier tour de la présidentielle de 2007 ; 4,7 % aux législatives ;
moins de 1 % aux municipales : Pascal Perrineau, directeur du Centre de
recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), évoque un phénomène de
"défidélisation profonde", qui serait accompagné d'un "reclassement majeur des
électeurs du FN". Que sont-ils devenus, ces électeurs qui avaient qualifié M. Le
Pen pour le second tour de l'élection présidentielle face à Jacques Chirac ? Le
Centre de recherches politiques de Sciences Po a ausculté un panel d'électeurs
frontistes, de l'élection présidentielle de 2002 jusqu'aux élections municipales de
2008. L'étude révèle que, sur cent électeurs représentatifs de 2002, seulement
40 % sont restés fidèles à M. Le Pen en 2007. 25 % sont passés chez Nicolas
Sarkozy, 13 % à gauche et 23 % se sont répartis entre les autres candidats ou
réfugiés dans l'abstention.
Pour M. Perrineau, l'hémorragie s'explique avant tout dans la capacité qu'a eue
M. Sarkozy d'incarner un projet susceptible de "parler" aux électeurs lepénistes :
"Pendant l'entre-deux- tours, tous les candidats se sont polarisés sur le MoDem.
Le seul à parler aux électeurs du FN, ce fut Nicolas Sarkozy." Autre explication :
la banalisation de M. Le Pen. L'éternel protestataire se trouve, en 2007,
concurrencé sur son propre terrain : tous les candidats occupent à leur manière
le terrain de la protestation, de la rupture. "L'image de Le Pen, commente M.
Perrineau, s'est étiolée, elle a perdu son parfum de soufre. Or ses électeurs se
reconnaissent dans un leader qui, comme eux, est sorti du système." L'étude
montre que le "dépouillement électoral" du FN s'accentue aux législatives de
2007 : le parti de M. Le Pen ne conserve plus que 17 % de ses électeurs de
2002 ; 39 % ont basculé sur l'UMP, 5 % sur le MoDem, 15 % à gauche et 24 %
ont choisi de ne pas voter. "On assiste à un véritable dynamitage d'un électorat",
souligne M. Perrineau. Contrairement aux espoirs de M. Le Pen, les municipales
de 2008 vont encore amplifier ce phénomène de défidélisation. Mais, cette fois,
il ne profite plus à M. Sarkozy : une partie des électeurs frontistes qui l'avaient
rejoint ont déjà été déçus et se sont réfugiés dans l'abstention. Ni le chef de
l'Etat ni l'UMP n'ont réussi à fidéliser les anciens électeurs lepénistes.
Une étude qualitative réalisée par la Sofres sur les élections municipales à
Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, confirme l'émergence de cette abstention
protestataire chez une catégorie baptisée "les oubliés", dans laquelle on
retrouve une forte proportion d'anciens frontistes. Pour cet électorat plutôt actif
et féminin - en majorité des cadres -, animé d'un fort sentiment d'abandon, de
déclassement social, et d'une très grande déception du monde politique,
l'abstention constitue une "bouteille à la mer", un dernier recours pour exprimer
leur détresse. Pour l'heure, le FN a perdu ces oubliés. Son dernier noyau est
désormais extrêmement populaire. Un électorat de la protestation sociale et
même de la "souffrance", comme dans le Pas-de-Calais. Une cible visée, à
l'autre extrême, par le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot.
Le Monde du 14 septembre 2008
POLICES MUNICIPALE ET NATIONALE FONT LA PAIX
Il n'y aura pas de guerre des polices à Angoulême entre les 12 agents
municipaux et les fonctionnaires de la police nationale. Mieux, le conseil
municipal d'Angoulême validera une nouvelle convention de collaboration entre
les polices nationale et municipale. Cette convention devrait mettre le point final
à la polémique du début de l'été lorsque le maire, socialiste, avait dénoncé
l'absence «de képis derrière les voitures stationnées sur les trottoirs ou à la
poursuite des multiples rodéos dans les quartiers».
La Charente Libre du 17 septembre 2008
LE PCF EST-IL DEVENU UNE SIMPLE ATTRACTION FORAINE ?
Loin, très loin de sa splendeur d'hier, le Parti communiste ne cesse de voir
fondre son électorat. Premier parti de France en 1945, il est aujourd'hui quasi
inexistant : 1,93 % à la présidentielle de 2007. Son audience dans l'opinion est
des plus faibles. Selon un sondage OpinionWay, cette semaine, 1 % des
sympathisants de gauche citent Marie-George Buffet comme «premier
opposant», quand ils sont 21 % à citer le leader de la Ligue communiste
révolutionnaire, Olivier Besancenot. Le PCF est-il pour autant mort ? Celui qui
se faisait appeler à la Libération le «Parti des 75 000 fusillés», chiffre depuis
contesté par les historiens, reste un parti fort de 10 000 élus. Ce n'est pas rien.
Mais pour combien de temps encore ? Après avoir perdu son groupe autonome
à l'Assemblée nationale en 2007, ses élus sont essentiellement des «barons»
locaux. Plus souvent réélus sur leurs noms que sur leur étiquette communiste.
Cet héritage a subi de nouvelles fissures aux dernières municipales, où
plusieurs de ses bastions sont tombés. Le plus emblématique a été celui de
Montreuil, où la sénatrice verte Dominique Voynet a ravi à Jean-Pierre Brard la
mairie, communiste depuis 1944.
Le Parti communiste français reste plus que jamais une spécificité française.
Presque partout en Europe, voire dans le monde, les anciens partis
communistes ont abandonné toute référence au communisme dans leur nom.
Chez nous, la mutation engagée par Robert Hue dans les années 1990 a
échoué. Aujourd'hui, les «orthodoxes», l'un des courants minoritaires, cherchent
même à réintroduire le marteau et la faucille comme emblème. «Fiers de nos
couleurs», martèle le député du Rhône André Gerin, candidat déclaré à la
succession de la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, au congrès de
décembre. Marie-George Buffet, qui succéda à Robert Hue en 2001, elle, ne sait
dire qu'une chose : «rassemblement». Rassemblement des communistes,
rassemblement de la gauche. Elle le répète depuis des années. En vain. Sa
proposition d'une candidature unique de la gauche pour la présidentielle de
2007 s'est soldée par six candidatures au premier tour.
Parallèlement, son parti périclite, vieillit. Les jeunes, du moins ceux qui se
revendiquent de la mouvance antilibérale, se tournent, pour la plupart sans le
savoir, vers l'ennemi héréditaire des «vieux stals» (staliniens) du PCF, à savoir
vers le leader trotskiste de la LCR, Olivier Besancenot. Àce titre, la dernière
campagne présidentielle a été instructive. Les jeunes remplissaient les Zénith de
province où s'exprimait Olivier Besancenot, quand Marie-George Buffet était en
peine d'en trouver… Peu de jeunes donc, et de moins en moins d'anciens.
Depuis l'époque d'un certain Georges Marchais, qui prônait alors la «préférence
nationale» comme remède au chômage, beaucoup de vieux militants ont en
effet rejoint le rang du FN dans les années 1990. Anciens et jeunes ont été
séduits par la fonction tribunitienne occupée en 2002 par Jean-Marie Le Pen et
en 2007 par Olivier Besancenot. Mais, semble-t-il, perdue pour le PCF.
Aujourd'hui, Besancenot nargue le «vieux PCF». En s'invitant à la Fête de
l'Humanité, ce week-end, il devrait une nouvelle fois ravir la vedette. Si la LCR a
depuis de nombreuses années un stand dans les travées de La Courneuve, la
présence du médiatique facteur, qui lancera en janvier son Nouveau Parti
anticapitaliste (NPA), devrait cette année prendre une autre tournure. Tout au
plus lui offrir un ballon d'essai pour son nouveau parti. Et reléguer ainsi le PCF
au rôle de gentil organisateur de la Fête de l'Huma. Mais peut-être est-ce ça
aujourd'hui le PCF : une sympathique attraction foraine.
Le Figaro du 12 septembre 2008
ALGERIE : TRIPLEMENT DU BUDGET DE LA DEFENSE
Le budget du ministère algérien de la défense a triplé en 2009, passant de 2,5 à
6, 25 milliards de dollars, rapporte le quotidien arabophone "El Khabar". Le
budget de la défense occupe ainsi la première place parmi les budgets
sectoriels et dépasse de loin les budgets de la Présidence et de la Primature de
par les crédits alloués, suivi des budgets du ministère de l'Education et du
ministère de l'Intérieur, précise le journal. Une partie du budget du ministère de
la défense sera réservée à la création d'une industrie de guerre en vue de
satisfaire les besoins de l'armée en matériel militaire, d'armement et en
munitions, ainsi que le transfert de technologie militaire pour réduire les achats
militaires à l'étranger. L'Algérie compte exploiter, en outre, l'amélioration de sa
situation financière et la hausse des revenus du pétrole, qui atteindront 80
milliards de dollars à la fin de l'année en cours, pour doter le pays d'une armée
professionnelle, conformément au programme adopté en 2000 et mis en
exécution en 2001, souligne le journal qui relève que ces objectifs visent à
améliorer les capacités militaires de l'armée en vue de lutter efficacement contre
les groupes terroristes.
eMarrakech.info du 15 septembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 23/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 24/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
IN MEMORIAM
FREDERIC DELOFFRE (1921-2008)
UNIVERSITAIRE. COMBATTANT. HOMME DE CΠUR
L’un des fondateurs de l’UNI vient de disparaître.
Ceux qui ont bien connu Frédéric Deloffre éprouvent un vif chagrin qui restera
présent au fond de leur cœ ur.
Mais tous ceux qui sont attachés à la grandeur de la civilisation française, et en
particulier de l’université, doivent avoir une idée de la personnalité de cet
homme d’exception et du rôle qu’il a joué dans les difficultés et les agitations
que notre pays a traversées au cours de ces dernières décennies.
Frédéric Deloffre a toujours déployé une activité qui aurait pu remplir plusieurs
vies ordinaires et, à plus forte raison, un nombre incalculable de vies soumises
au rythme des trente-cinq heures hebdomadaires. Au départ, tout semblait le
destiner à une carrière universitaire brillante menée à vive allure jusqu’aux plus
hautes consécrations. Après de brillantes études, couronnées par l’Ecole
normale supérieure, Frédéric Deloffre accède à l’enseignement supérieur et
soutient très jeune une thèse qui fait date sur Marivaux et le marivaudage. Il
obtient son premier poste de professeur à la faculté des lettre de Lyon. C’est là
que je l’ai connu, que j’ai été son étudiant et que je suis devenu son disciple.
Que ce soit dans ses relations avec ses collègues et, surtout, avec les étudiants,
il était le contraire exact de l’image du mandarin que les soixante-huitards
minables et envieux ont voulu donner comme représentative de l’université
traditionnelle. La qualité éminente de ses travaux et de son enseignement était
reconnue comme une évidence, mais ce qui le caractérisait par excellence,
c’était la simplicité, la disponibilité (terme qui n’était pas alors aussi à la mode
qu’aujourd’hui) et même la fantaisie souriante qui se manifestait en toute
occasion. On trouvait en somme une correspondance assez naturelle entre sa
personnalité et l’aimable dis-huitième siècle qui faisait la matière de ses
premiers travaux universitaires.
Même si ce n’est pas ici le lieu d’énumérer et d’analyser ses ouvrages
d’érudition (il n’aimait pas le terme de chercheur dont se gargarisent souvent
ceux qui ne trouvent pas grand-chose), il faut dire un mot de ce qui les
caractérise tous et qui fait mieux comprendre sa personnalité. Contre la rigueur
universitaire traditionnelle, qu’il pratiquait sans concessions et qu’il défendait
contre l’invasion de la confusion intellectuelle et du jargon prétentieux, Frédéric
Deloffre ne publiait pas son livre ou un article sans avoir le souci d’apporter
quelque chose qu’on peut tenir désormais pour acquis et dont le lecteur pût faire
son miel en toute certitude. Pour lui, ce qui comptait avant tout, c’était la vérité
fondée sur la réalité. C’est dans cet esprit qu’il a restitué les Lettres portugaises
à leur auteur français (entreprise intellectuelle que nous avons menée en
commun, lui et moi). C’est ainsi également qu’il a exhumé un des rares auteurs
injustement méconnus de la littérature française, Robert Halle, auquel il a, de
plus, attribué avec certitude des œ uvres anonymes du plus grand intérêt.
Jusque dans les derniers mois de sa vie, il a poursuivi son œ uvre de
construction en retrouvant les personnages réels dont Voltaire s’était inspiré
pour composer son Candide. Quelques semaines avant sa mort, le Figaro
littéraire a publié un numéro amplement consacré à cette découverte.
On peut être sûr, sans tomber dans la facilité des prédictions gratuites, que les
travaux de Frédéric Deloffre conserveront toute leur valeur dans beaucoup plus
d’un siècle. Alors, et sans attendre cet avenir lointain, les contorsions verbales
obscures et creuses qui auront été portées aux nues pendant plusieurs
décennies par les médias seront retombées en poussière, ou, au mieux, seront
devenues des objets de curiosité amusée.
A lire ce qui précède, on pourrait se représenter l’image d’un érudit enfermé
dans sa bibliothèque et insensible aux rumeurs du monde. Les événements ont
démontré avec éclat le contraire.
C’est en mai 1968 que le destin a frappé avec fracas. A la vue de ce que de
Gaulle appelle la chienlit, l’universitaire savant et souriant s’est mué en
combattant acharné et en porte-drapeau de la résistance. Il avait vu
immédiatement que les fameux « événements » de mai n’étaient pas dus à un
débordement de vitalité, mais, tout au contraire, à une sinistre pulsion
destructrice et même mortifère. Il était alors professeur à la Sorbonne, au cœ ur
symbolique de l’offensive et il ne pouvait imaginer de rester sans réagir, simple
spectateur des coups portés contre les valeurs de l’université et de la civilisation
française. Dans la désorganisation et le désarroi généralisés, on essayait de se
servir au mieux de quelques structures utilisables. Dans l’université existait entre
autres un Syndicat autonome des facultés des lettres, sorte d’amicale
ronronnante, de coquille vide de substance. Les dirigeants officiels avaient soit
trahi, soit refusé toute responsabilité. On alla chercher Frédéric Deloffre, qui
n’avait aucun autre titre que son courage et sa lucidité. Il ramassa l’épée et omit
simplement de revêtir une armure. Il reçut donc, comme il est naturel, tous les
coups de ceux qui s’acharnaient contre un homme qu’ils ne pouvaient ni
intimider, ni user, ni soudoyer. Au plus fort de la tourmente, personne ne lui
disputa le port de l’épée, mais dès que les temps parurent redevenir plus
calmes, les bien-pensants jusqu’alors muets sortirent hardiment de dessous les
tables où ils s’étaient prudemment réfugiés et se mirent à clamer que les
positions très nettes prises par Frédéric Deloffre étaient décidément bien
compromettantes.
Dans la situation de désordre qui suivit le mois de mai, il s’avéra assez vite que
les solutions du type « Syndicat autonome » étaient pour le moins insuffisantes.
Frédéric Deloffre s’en avisa parmi les premiers et poussa vigoureusement à la
création d’un mouvement de type nouveau, adapté à la lutte contre les dangers
qui menaçaient la société française. Ce mouvement, ce fut l’UNI.
Après avoir fait partie du noyau très restreint des fondateurs de notre
mouvement, Frédéric Deloffre en devint le porte-drapeau et, si l’on peut dire,
une cheville ouvrière essentielle. On pourrait difficilement donner une idée de
toute l’activité qu’il a déployée à ce titre, que ce soit dans la confection de
l’Action universitaire, dans l’élaboration de divers projets où l’UNI était partie
prenante (par exemple les découpages universitaires, en particulier la création
de l’université Paris IV) ou dans le rôle joué au sein du CNESER, où la rigueur
explosive de ses interventions semait l’affolement dans les rangs de la gauche.
L’universitaire et le combattant, qui semblent si différents, étaient cependant le
même homme. Le besoin de construire, de faire du nouveau, mais du nouveau
utile, se retrouvent dans les travaux érudits comme dans les situations les plus
brûlantes. La chose se vérifia jusque dans le détail. En 1978, à l’occasion des
élections législatives, Frédéric Deloffre avait rédigé un livre important qui était un
« Guide pratique du programme commun » (de la gauche). Cet ouvrage, qui est
un modèle du genre, présente à la fois toute la rigueur d’analyse d’un travail
universitaire et toute la force percutante d’une arme de combat.
Depuis quelque temps, Frédéric Deloffre prenait évidemment moins de part au
combat quotidien qui, il faut l’avouer, n’est pas toujours enthousiasmant. Mais il
suivait toujours l’actualité avec la même acuité et nous portions toujours sur elle
le même regard, comme en témoigne le dernier article qu’il a donné à l’Action
universitaire, à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007, pour envoyer
avec esprit une flèche empoisonnée dans la candidature de Ségolène Royal.
Cette évocation de la personnalité de Frédéric Deloffre serait non seulement
incomplète, mais radicalement faussée, si l’on ne disait pas ce qui, sous le
regard de l’éternité, est peut être essentiel : c’était un homme de cœ ur. Il avait
du cœ ur au sens classique, comme Rodrigue, ce qui le conduisait à tirer
symboliquement l’épée ou à gifler très concrètement un journaliste insolent. Il
avait du cœ ur aussi au sens moderne : non pas de la gentillesse quelque peu
mièvre, mais une profonde bonté, dissimulée par une pudeur déconcertante qui
prenait la forme de la brusquerie ou, plus souvent, d’une désinvolture souriante.
Il ne prononçait sans doute jamais le mot de compassion, mais il éprouvait ce
sentiment pour les humbles et pour ceux qui étaient dans la peine et il ne se
contentait pas de l’éprouver, il l’appliquait de la manière la plus concrète.
Frédéric Deloffre était une bonne pierre de touche pour évaluer les sentiments
de ceux qui l’approchaient. Ainsi, ses collègues vraiment éminents avaient pour
lui de la considération, voire de l’admiration, et de l’amitié ou de l’affection
(c’était le cas du regretté Raymond Picard). D’autres, de catégorie inférieure, le
dénigraient ouvertement ou le jugeaient fielleusement. Même après sa mort, le
journal que de Gaulle appelait l’Immonde a sans doute voulu être fidèle à sa
grande tradition en crachotant quelques gouttes de bave. La « victime » s’en fût
à coup sûr divertie.
Sa carrière aurait pu être encore plus brillante. Loin de moi l’idée de laisser
entendre que le titre de professeur à la Sorbonne puisse ne pas être hautement
honorable, mais il est certain que ses talents hors du commun auraient dû valoir
à Frédéric Deloffre une reconnaissance sociale plus éclatante. Toutefois, si l’on
s’en tient à l’essentiel, on peut dire que sa vie a été belle.
Ses derniers mois sur cette terre ont été à la fois assombris par le décès de sa
femme, survenu quelques semaines avant sa propre mort, et éclairés par
l’affection profondément tendre de son fils Jean-Paul et de sa fille Marie-Hélène,
qui avant de suivre sa vocation religieuse, fut l’une des premières et des plus
ardentes militantes de notre mouvement, dont elle suit toujours l’action avec
sympathie. Nous savons ce qu’ils ont perdu, nous mesurons leur chagrin et
nous leur disons toute notre affection.
Par Jacques Rougeot, président de l’UNI, Professeur émérite à l’université de
Paris-Sorbonne
RSA : TAXES EN STOCK
Sur le papier, c’était le coup du roi. En créant le RSA, mesure
incontestablement « de gauche » qui figurait en bonne place dans le programme
de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy coupait l’herbe sous les pieds du PS et
portait le trouble chez l’ennemi. En finançant la mécanique imaginée par Martin
Hirsch au moyen d’un impôt sur le capital, il désarmait le (faux) procès en
« injustice sociale » intenté à son gouvernement depuis la loi Tepa (le fameux
« paquet fiscal ») et donnait une consistance spectaculaire à l’ouverture
politique. Jadis, la suppression de la double peine avait permis au ministre de
l’Intérieur Sarkozy d’échapper à sa réputation d’ « ennemi des immigrés » ; la
création du RSA devait permettre au Président de gommer sa caricature
d’ « ami des riches ».
Après l’été « régalien » de Nicolas Sarkozy, sa rentrée « sociale »… Sur le
papier, l’opération était d’une diabolique habileté. Dans la réalité, sa mise en
œ uvre est un rien plus compliquée. La droite proteste, le centre conteste, la
gauche pinaille. Plus les jours passent et plus le RSA laisse voir, derrière son
intention louable, une efficacité discutable et un financement contestable - le
tout pour un bénéfice politique très incertain.
Aider les exclus du système à retrouver un emploi, qui pourrait être contre ?
Permettre à chacun de gagner davantage en travaillant qu’il ne gagne en restant
chez lui à toucher des aides publiques, comment ne pas applaudir des deux
mains ? L’ennui est que ce bel objectif était déjà celui du RMI, décidé par Michel
Rocard en 1988 sous les acclamations générales, et qui, faute d’un vrai volet
« insertion », a produit les désastres que l’on sait. L’ennui est que c’était aussi
l’objectif de la prime pour l’emploi (PPE), créée par Lionel Jospin en 2001, dont
la Cour des comptes a reconnu depuis la totale inutilité. Et l’objectif encore du
RMA (revenu minimum d’activité), décidé en 2003 par Jean-Pierre Raffarin, qui
n’a guère eu plus d’effets… Cette nouvelle couche ajoutée au mille-feuille de
l’assistanat national sera-t-elle plus efficace que les précédentes ? S’il est trop
tôt pour répondre – on ne connaît pas les détails du système -, il est à tout le
moins permis de s’interroger.
Côté financement, en revanche, le doute n’est pas de mise. La France,
championne d’Europe des prélèvements, va créer une nouvelle taxe ! Puisqu’il
s’agissait de corriger les effets pervers du RMI (5,5 milliards d’euros par an) et
de la PPE (4,5 milliards), le bon sens aurait voulu que le gouvernement
récupérât ici ce qu’il distribuait là. Mais non, on ne revient pas sur un acquis
social ! On aurait pu, soyons fous, imaginer aussi d’autres économies. Après
tout, 1,5 milliard (le coût additionnel du RSA), c’est moins de 0,5 % des
dépenses de l’Etat. L’occasion était belle de se pencher sur le gouffre de la
formation professionnelle (19 milliards) ou sur ce système proprement ubuesque
qui fait que l’Etat, chaque année, dépense d’une main 16 milliards en
allègement de charges pour compenser le passage aux 35 heures et 4 milliards
de l’autre pour en organiser la sortie ! La chance n’a pas été saisie : pour l’Etat,
il n’est de richesses que d’impôts.
Quelle importance, nous dit-on, puisque cet impôt-là frappe le capital !Le
(gros) mot est choisi à dessein pour nous faire entendre la fortune insolente :
l’argent qui dort, la rente, les yachts et les châteaux… Double erreur. Le capital,
c’est l’épargne. Il ne dort pas : il entretient l’investissement, la croissance et
l’emploi. Quant à ceux qui devront acquitter la taxe nouvelle, on aurait tort de
voir en eux des privilégiés. Ce sont ces 12 millions de Français inquiets pour
leur retraite (et comment ne le seraient-ils pas ?) qui ont souscrit un contrat
d’assurance-vie. Ce sont ces 4 millions de foyers à qui un loyer permet
d’arrondir leurs fins de mois. Ce sont 6,5 millions de petits épargnants,
détenteurs de valeurs immobilières. Bref, tous ceux dont Nicolas Sarkozy a dit
durant sa campagne qu’ils étaient « trop pauvres pour être riches et trop riches
pour être pauvres » et qui, sommés une fois encore de cracher au bassinet de
l’impuissance publique, ont tout lieu aujourd’hui d’être désorientés.
Bien-sûr, les avocats du RSA n’ont pas tort de dire que cette hausse de la
fiscalité du patrimoine ne ruinera personne. Bien-sûr, le gouvernement a raison
de soutenir que cette nouvelle taxe est loin, bien loin, d’annuler pour le
contribuable le bénéfice des baisses d’impôts et de charges consenties depuis
un an. Il n’empêche : alors que se profilent en 2009 la hausse des cotisations
retraite, la taxe sur les mutuelles et les assurances, la contribution sur
l’intéressement et la participation, la taxe sur l’internet et la téléphonie mobile, et
les malus environnementaux en tous genres, ce nouvel impôt, si minime soit-il,
brouille le message et alimente le sentiment de confusion. Tout ça pour
tournebouler les socialistes à la veille de leur congrès ? Trop d’habileté tue
l’habileté.
Le Figaro Magazine du 06/09/08
DECES D’ALAIN GRIOTTERAY, HUSSARD DE LA DROITE
Grand résistant, polémiste, ancien maire de Charenton-le-Pont et ancien député
du Val-de-Marne, Alain Griotteray est décédé samedi à l’âge de 85 ans. Retiré
de la vie politique depuis une dizaine d’années, il était hospitalisé depuis le mois
de mai, souffrant de la maladie de Charcot, a précisé à l’AFP sa fille Michèle.
Alain Griotteray avait été l’une des grandes plumes du Figaro Magazine, dont il
avait été le cofondateur avec Louis Pauwels. Editorialiste passionné, il avait été
directeur délégué aux relations extérieures de l’hebdomadaire.
Le président Nicolas Sarkozy a salué hier « la mémoire du jeune résistant », de
« l’homme politique » et « du journaliste engagé ». « Alain Griotteray était un
homme de convictions, des convictions qui lui étaient propres. Toute sa vie aura
été marquée par l’engagement dans la vie publique et par le goût pour le débat
d’idées », a déclaré le chef de l’Etat, dans un communiqué.
Né le 15 octobre 1922 à Paris, Alain Griotteray n’est qu’un tout jeune homme,
grandi dans le climat intellectuel de la droite d’avant-guerre, lorsqu’il accomplit
son premier acte de résistance. A 18 ans, refusant l’occupation allemande, il est
l’un des instigateurs, l’un des « provocateurs, dans un très grand désordre »,
comme il le racontait lui-même, de la manifestation du 11 novembre 1940 par
laquelle, devant l’Arc de Triomphe, les étudiants défient l’occupant allemand en
commémorant l’armistice de la Première Guerre mondiale. Repéré à cette
occasion par Henri d’Astier de la Vigerie, il rejoint le réseau de ce dernier, le
réseau Orion, et en prend le commandement en 1943, devenant ainsi le plus
jeune chef de réseau de la Résistance. Après novembre 1942, les agents de ce
réseau vont organiser d’innombrables évasions par l’Espagne et se reconvertir
dans le renseignement militaire en métropole.
Capitaine parachutiste jusqu’en 1945, Alain Griotteray est, dans l’immédiat
après-guerre, chargé de mission au cabinet du ministre de la guerre, PierreHenri Teitgen puis René Mayer (1947-1948), avant d’être attaché au cabinet du
général commandant supérieur des troupes françaises au Maroc (1956-1957).
En 1947, cet électron libre du gaullisme rejoint le RPF de Charles de Gaulle. En
mai 1958, Alain Griotteray est de ceux qui participent aux événements qui
permettront le retour au pouvoir du Général. Il adhère alors au mouvement
gaulliste, l’UNR, et, en 1959, il est élu conseiller de Paris sous cette étiquette.
Mais ce militant passionné du maintien de l’empire colonial rompt avec le
gaullisme par fidélité à l’Algérie française.
Il rejoint alors les Républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing et
sera un des fondateurs de la Fédération nationale des clubs Perspectives et
Réalités, l’une des composantes fondatrices de l’UDF.
Alain Griotteray a accompli une belle carrière politique : député UDF du Val-deMarne (1967-1973, puis 1986-1997), il a été maire de Charenton-le-Pont de
1973 à 2001. Candidat malheureux aux législatives de 1997, il avait
démissionné de l’UDF l’année suivante. Aux municipales de 2001, il avait retiré
sa liste entre les deux tours en raison de son faible score au premier.
Pourfendeur de la gauche
« Je crois à la France comme je croix en Dieu ! », proclamait ce « hussard de la
droite ». Eurosceptique et patriote, pourfendeur de la gauche qui, disait-il, sait
« donner une apparence savante à ses raisonnements absurdes », Alain
Griotteray était un partisan déclaré d’ententes entre la droite parlementaire et le
Front national. Ce qui lui a souvent valu des critiques de son propre camp. Aux
législatives de 2007, il avait, au nom d’ « une certaine idée de l’Europe »,
apporté son soutien à Marine Le Pen, « ardente défenseur de l’Europe des
patries ». Aux municipales de 2008, ce républicain avait soutenu la candidature
de Rachida Dati dans le VIIe arrondissement de Paris en invoquant, cette fois, le
« génie assimilationniste » de la France.
Grand officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 39-45 et médaillé de la
Résistance, Alain Griotteray était l’auteur de nombreux livres, dont Lettre aux
giscardo-gaullistes (1980), Je ne demande pas pardon (2001) et Non à la
Constitution : pour une certaine idée de l’Europe (2005). En 2004, il avait publié
ses Mémoires (éditions du Rocher/éditions de Fallois). Un retour sur un
parcours hors du commun. « Qui se dit de droite ? C’est tellement plus simple
d’être de gauche », écrivait, dans le Figaro Magazine en 2001 cet homme qui ne
mettait jamais son drapeau dans sa poche.
Le Figaro du 01/09/2008
SOLANGE TROISIER, ANCIENNE DEPUTEE GAULLISTE
Ancienne députée gaulliste, ancien médecin inspecteur général de
l'administration pénitentiaire, Solange Troisier est morte, le 9 septembre à SaintHymer (Calvados), à l'âge de 89 ans.
Née le 18 juillet 1919 à Paris d'un père médecin, elle était chirurgien
gynécologue et avait été présidente de l'ordre des sages-femmes et professeure
à la faculté de médecine de Paris.
Elle était l'arrière-petite-nièce du bailli de Suffren (1729-1788) et la petite-fille
d'Emile Ollivier (1825-1913), ministre de la justice et premier ministre de l'empire
libéral. Cette ascendance, dont elle s'enorgueillissait, avait conduit cette femme
entière et intransigeante à entrer tôt en politique. Ancienne résistante, elle se
définissait comme une "gaulliste inconditionnelle". Elle avait été élue députée
UDR du Val-d'Oise en 1968, au lendemain des événements de Mai, un siège
qu'elle avait occupé jusqu'en 1973 avant de devenir membre du conseil national
du RPR.
Elle s'était d'abord fait connaître comme chirurgien gynécologue à la prison des
femmes de la Petite Roquette à Paris (11e). Nommée en 1973 médecin
inspecteur général de l'administration pénitentiaire, elle était restée à ce poste
jusqu'en 1983, date à laquelle il avait été supprimé, la médecine des prisons
passant sous la responsabilité du ministère de la santé.
Solange Troisier forçait la controverse. En 1981, elle avait pris la décision de
faire alimenter de force, par perfusion, des détenus corses grévistes de la faim.
En 1988, à l'occasion de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, elle
avait brocardé "la cure d'amaigrissement de Nathalie Ménigon", une détenue
d'Action directe, elle aussi en grève de la faim. Mais c'est surtout l'affaire des
grâces médicales accordées dans des conditions suspectes à des détenus de
droit commun qui avait entaché sa réputation. Condamnée en 1983, dans cette
affaire, pour "fausses attestations", elle avait été relaxée un an plus tard par la
cour de Versailles.
Solange Troisier avait été membre du Comité consultatif national d'éthique
(1996-2000) et membre du Conseil économique et social (1987-1988). Elle
laisse deux livres de souvenirs, J'étais médecin des prisons : l'affaire des grâces
médicales (La Table ronde, 1985) et Une sacrée bonne femme, postface de
Jacques Chirac (La Palatine, 2003).
Le Monde du 17.09.08.
MIL-VIGILANCE N° 24/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 25/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LE GENERAL DE GAULLE ET LE VOTE DES FEMMES
C'est à Alger, le 21 avril 1944, qu'une ordonnance est prise par le Comité
français de Libération nationale, prévoyant dans un article que les femmes sont
électrices et éligibles.
Le général de Gaulle était un révolutionnaire s'inspirant, peut-être avec humour,
de Lénine qui pensait que la réussite d'une révolution passait par l'émancipation
des femmes.
La France était misogyne, traditionaliste, conservatrice.
Cependant il y eut sous la IIIe République, en 1936, trois femmes sous-secrétaires d'Etat au gouvernement. Bien sûr elles n'avaient pas été élues. Il
s'agissait d'Irène Joliot-Curie, de Suzanne Lacore et de Mme Brunschvicg. Les
suffragettes manifestaient, faisaient entendre leur voix au Parlement, dans la
presse, dans la rue, un peu partout.
Louise Weiss, journaliste célèbre, a en 1936 empêché un cheval de prendre le
départ à Longchamp devant le président de la République, pour défendre la
cause des femmes. Elle fut plus tard élue au Parlement européen.
Le Général appréciait les femmes qui avaient fait leurs preuve pendant la guerre
et dans la Résistance, beaucoup moins les suffragettes.
La France a été un des derniers pays à accorder le droit de vote et l'éligibilité
aux femmes, juste avant l'Italie, la Grèce et d'autres petits pays.
C'est à Alger, le 21 avril 1944, qu'une ordonnance est prise par le Comité
français de Libération nationale, prévoyant dans un article 1er la convocation
d'une Assemblée nationale constituante "élue par tous les Français et Françaises majeurs", et ajoutant dans un autre article que les femmes, comme les
hommes, sont électrices et éligibles.
Dans le second tome de ses Mémoires de guerre, le Général évoque succinctement cette décision, rappelant que cette vaste réforme mettait un terme à
des controverses qui duraient depuis plus de 50 ans. Les femmes vont donc
voter pour la première fois en 1945. Elles se montrent plus abstentionnistes que
les hommes. Cette constatation vaut pour toute la IVe République et ne
s'atténue pas au début de la Ve. Lors du premier tour des élections législatives
de 1962, les partis de gauche recueillent seulement 38 % des votes féminins
contre 48 % des votes masculins. En 1965, lors du second tour de l'élection
présidentielle, 61 % des femme se prononcent en faveur du Général, contre 49
% des hommes. Jusqu'en 1969, toutes les voix convergent pour montrer que de
Gaulle peut vraiment compter sur les femmes.
Cet attachement s'explique par plusieurs facteurs sociologiques. D'abord, les
femmes sont moins nombreuses à exercer une activité professionnelle et dans
le milieu du travail, on parle beaucoup de politique et parfois on radicalise les
attitudes. Ensuite, à l'époque, les femmes avaient un bagage scolaire plus léger
et n'avaient guère d'intérêt pour la chose publique. Peut-être aussi un facteur
moral, religieux, en un mot conservateur, les poussaient à voter à droite. Et puis
nos concitoyennes n'aimaient guère les partis politiques et les fauteurs de
troubles. Elles étaient souvent gaullistes et elles détestaient la politique
politicienne, et à l'instar de ce que disait André Malraux : "ni la droite, ni la
gauche : le pays" .
Les femmes ne se bousculaient pas pour se faire élire et quand j'ai été élue
députée en 1968 à Sarcelles, nous étions 8 femmes sur 170 députés, soit 1,4
%. Je voudrais désigner quelques-unes d'entre elles : Nicole de Hautecloque,
Suzanne Ploux, Jacqueline Thome-Patrenotre, Marie-Claude Vaillant-Couturier
etc.
Après le départ du général de Gaulle, le comportement des femmes va changer.
Les femmes sont plus nombreuses à affronter le suffrage universel et leurs
choix sont plus orientés à gauche. Aux législatives de 1981, 58 % d'hommes et
54 % de femmes se sont prononcé pour la gauche.
Les femmes sont libérées. Nous devons nous souvenir des durs combats
qu'elles ont menés pour cela. Elles sont devenues adultes, elles choisissent en
toute indépendance leur avenir et celui de leurs enfants. La dure réalité du
monde du travail, du syndicalisme, ont fait d'elles des actrices à part entière de
la vie politique tant locale que régionale, nationale ou européenne.
Nous devons nous souvenir…
par le Professeur Solange Troisier, ancien député
http://www.charles-de-gaulle.org/
ALAIN GRIOTTERAY EST MORT
IL INCARNAIT LA « DROITE DES CONVICTIONS »
Il a été dans la Résistance. Il a défendu l’Algérie française. Il était un gaulliste
convaincu. Il a milité pour l’union de toutes les droites. Il a appartenu toute sa
vie à une espèce en voie de disparition : la droite de conviction. Alain Griotteray
n’est plus. Il s’est éteint le 30 août à l’âge de 85 ans.
Nous sommes le 16 septembre 1981. la gauche la plus arrogante du monde est
au pouvoir depuis quatre mois. A l’Assemblée nationale, elle doit faire face à la
première motion de censure de l’opposition de droite. Censurer la gauche ?
Quelle effronterie ! Pierre Mauroy, alors premier ministre de François Mitterrand,
se lance dans le seul domaine dans lequel la gauche excelle : les leçons de
morale. Toisant les députés de l’opposition, il leur lance : « Vous savez quels
sont ceux qui, dans les heures sombres où le pays roulait vers le gouffre, se
sont rassemblés pour que la France retrouve un jour sa dignité et sa liberté ? » Il
insiste : « Vous savez qu’une certaine grande bourgeoisie et ceux qui défendent
les plus gros intérêts ont choisi de suivre le gouvernement de Vichy pour
prendre leur revanche ! »
Résistant pour de vrai à 18 ans
Pour inexacte qu’elle soit, cette antienne n’en est pas moins ancienne : la
gauche a résisté, la droite a collaboré ! La première peut donc parader, la
seconde doit se taire. Pour un ancien résistant qui, en 1940, n’avait que 18 ans,
la suffisance du maire de Lille est une insulte. Il va en faire un livre : 1940 : la
droite était au rendez-vous. Qui furent les premiers résistants ? (Robert Laffont,
1985). Car en 1940, les premiers résistants sont légitimistes, maurrassiens ou
nationalistes. Honoré d’Estienne d’Orves. Maurice Duclos. Le colonel Rémy. Le
colonel Passy. Georges Loustanau-Lacau. Pierre de Bénouville. Charles Vallin.
Tant d’autres encore. Ils viennent tous des rangs d’une droite nourrie de la
pensée de Barrès et de Péguy. La gauche, elle, à l’image de Marcel Déat, de
Jacques Doriot ou de Paul Marion, a choisi la collaboration.
Ce résistant, piqué au vif, qui ne supporte pas l’insulte faite à ses camarades de
combat, sait de quoi il parle. Il s’agit d’Alain Griotteray. Le 11 novembre 1940, il
a tout juste 18 ans. Cela ne l’empêche pas de participer à la première
manifestation parisienne organisée contre l’occupant allemand. En fin d’aprèsmidi, à l’appel de Jean-Ebstein-Langevin, qui appartient à l’Action française, des
centaines d’étudiants se retrouvent pour déposer une gerbe sur la tombe du
soldat inconnu. La police militaire intervient. Le sang ne coule pas, mais les
jeunes gens arrêtés passent de trois semaines à six mois en prison au ChercheMidi.
Le combat d’Alain Griotteray pour la libération du sol de la patrie occupée
commence. Il participe à la création du réseau Orion du nom, d’un village
béarnais se trouvant sur la ligne de démarcation et choisi comme point de
passage entre les deux zones. Ses camarades se nomment notamment Pascal
Arrighi, qui sera en 1986 député du Front national ; Jean-Baptiste Biaggi, avocat
talentueux et ami de Jean-Marie Le Pen ; Yves de Kermoal, l’auteur du Chant
des Commandos de France ; Noël Leclercq, au nationalisme intransigeant.
Par l’entremise d’Henri d’Astier de la Vigerie, le réseau Orion, en tant que
réseau de renseignement, est impliqué dans la préparation du débarquement
d’Afrique du Nord du 8 novembre 1942. En octobre 1943, Alain Griotteray
rédige, avec l’abbé Cordier, les statuts des Commandos de France. La libération
arrive. Griotteray a été un vrai résistant. Il ne fait donc pas partie de ceux qui
exhibent cette qualité à tout bout de champ.
Aux côtés de Malaud et de Junot
En 1947, il rejoint le RPF fondé par De Gaulle. Gaulliste, il le sera toute sa vie,
même si, partisan de l’Algérie française, il n’approuve pas la politique de
l’homme du 18 juin. Son attachement à l’empire colonial lui vaut de voir son nom
cité, en 1957, dans l’affaire du bazooka. Le 16 janvier de cette année, un obus
de bazooka pulvérise à Alger le quartier général des forces armées. Le général
Raoul Salan était visé. Absent, il est épargné, mais son adjoint, le commandant
Rodier, est tué. Les partisans de De Gaulle, au premier rang desquels figure
Michel Debré, sont suspectés d’avoir voulu tuer Salan pour provoquer le retour
aux affaires du général. Dans ses Mémoires (éditions du Rocher/De Fallois,
2004), Alain Griotteray tentera, dans des pages trop brèves, de blanchir Debré
en chargeant Mitterrand, accusé d’avoir voulu à l’époque, en tant que garde des
Sceaux, mouiller Michel Debré. Le mystère sur cette affaire reste entier.
En 1962, un hebdomadaire insolent voit le jour. Il s’agit de « Minute ». Un an
plus tard, Alain Griotteray acquiert 240 actions de la société éditrice du journal
par le biais de la Société d’études techniques et de publicité dont il est le cofondateur. Son beau-père, Bernard Leclerc, entre au conseil d’administration de
la société qui édite « Minute ». Son aventure dans la presse ne s’arrêtera pas là.
En 1978, il fonde avec Louis Pauwels « Le Figaro Magazine ». Celui de la
grande époque. Celui des articles politiques indépendants. Avant que les pages
glamour n’envahissent les colonnes du journal.
Après avoir rejoint les Républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing, il
devient membre du Parti républicain. Il sera plusieurs fois député et maire de
Charenton-le-Pont de 1973 à 2001. Optimiste (ou pessimiste actif), en 1984, il
écrit un livre, Nous ne serons plus jamais socialistes (éditions Albatros). Quatre
ans plus tard, François Mitterrand est réélu face à Jacques Chirac. La droite la
plus bête du monde s’est suicidée. Contrairement au vœ u d’Alain Griotteray, elle
a refusé toute entente avec le Front national. Elle le refusera toujours. Avec
toujours plus d’aveuglement.
Alain Griotteray, lui, militera toujours pour l’union de toutes les droites. Il le
montrera encore en 2007 en apportant son soutien à Marine Le Pen, qui vient
de rendre hommage « à un grand homme dont les différentes étapes de la vie
ont été marquées par l’amour de la nation ». Dans le domaine de l’immigration, il
ne s’est pas trompé. Son livre, Immigration : le choc, paru en 1985 (Plon), mérite
de figurer aux côtés du Camp des saints de Jean Raspail. Aussi tristement
prophétique.
Philippe Malaud est parti. Michel Junot s’en est allé. Alain Griotteray les a
rejoints. La droite de convictions est une nouvelle fois en deuil.(… )
Minute du 03/09/08
« L’UNION DE TOUTES LES DROITES ETAIT CHEZ LUI
UNE IDEE FIXE »
Michel Caldaguès, ancien député et ancien sénateur (RPR), et ancien maire du
1er arrondissement de Paris, était un ami proche d’Alain Griotteray depuis les
années 1950. Il était l’un des mieux placés pour nous parler de celui qui s’est
éteint samedi dernier.
Minute : Politiquement, comment le définiriez-vous ?
Michel Caldaguès : Alain Griotteray appartenait à la droite résolue par opposition à la droite de pacotille. Il avait la réputation d’un homme intransigeant, voire
inflexible. S’il a soutenu Rachida Dati aux dernières élections municipales dans
le VIIe Arrondissement de Paris, c’est parce qu’il considérait qu’ils se
rejoignaient dans cette inflexibilité. C’était un dur, mais d’une grande sensibilité
et d’une grande pudeur. Il était apprécié de ses pires adversaires, y compris par
les communistes qu’il a toujours combattus.
Les communistes respectaient en lui le grand résistant. Je me souviens d’une
anecdote. A l’issue d’une commémoration, il allait remonter dans sa voiture. Il
aperçoit alors un vieux communiste, Raymond Bossu, qui apparemment n’avait
pas de voiture. Griotteray lui propose alors : « Voulez-vous que nous vous
emmenions à l’Hôtel de ville ? » Bossu lui a répondu : « D’accord, mais je
m’assoirai devant. Je ferai le gorille. »
A-t-il toujours été en accord avec le général De Gaulle ?
Non. Il était favorable à l’Algérie française et avait donc été sur cette question en
désaccord avec le général De Gaulle. Mais son passé de résistant remontait
toujours. Il ne pouvait pas oublier ses camarades de combat. Il était ainsi très
proche de Pierre Messmer et de Jean Foyer. Il n’oubliait pas que Jean Foyer,
comme Georges Pompidou, s’étaient opposés à De Gaulle pour refuser
l’exécution du général Jouhaud (le général Edmond Jouhaud avait été
condamné à mort pour sa participation au putsch d’Alger, en avril 1961. Il fut
finalement gracié par De Gaulle). Foyer avait été inflexible sur ce point. C’est
cette inflexibilité de l’homme qui était le lien principal entre les deux hommes.
Alain était aussi un homme d’une grande activité. Il ne supportait pas le bavardage. Il avait coutume de terminer une conversation par la phrase : « Et
maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? »
Pourquoi s’est-il battu tout au long de sa vie ?
Alain Griotteray était fondamentalement patriote. Ces dernières années, il disait
souvent, devant la décadence de la France : « J’ai mal à la France. » Il avait été
un adversaire résolu du projet de Constitution européenne et avait naturellement
voté non lors du référendum. Il portait sur la France le regard d’un enfant pour
sa mère. Il était attaché à des valeurs qui sont aujourd’hui oubliées. Fidèle à ses
idées, il était prêt à abandonner toute prudence pour les défendre. Mais ses
convictions ne l’avaient jamais séparé de ses amis avec lesquels il pouvait avoir
des divergences.
Sur Radio Courtoisie, il avait coutume de dire à Jean Ferré : « Moi qui suis un
gaulliste de toujours, je suis content d’être auprès de vous. » Jean Ferré lui
répondait alors : « Moi qui suis un antigaulliste de toujours, je suis heureux de
vous recevoir. »
Il avait une idée fondamentale, qui est également la mienne : l’union de la droite,
de toutes les droites. C’était chez lui une idée fixe. Il voulait que cessent les
divisions datant de 1945 et de la guerre d’Algérie. (… )
Minute du 03/09/08
LA MORT DU DEPUTE JEAN MARSAUDON
Une page politique se tourne. Elu maire de Savigny sans discontinuer depuis
1983, député depuis 1993, l’UMP Jean Marsaudon s’est éteint. C’est une figure
politique qui disparaît. Jean Marsaudon, maire UMP de Savigny depuis vingtcinq ans, député depuis quinze, est décédé des suites d’une leucémie. Nicolas
Sarkozy et François Fillon lui ont rendu hommage. Jacques Chirac, à qui il est
toujours resté fidèle, a salué « un homme politique de conviction ».
Comme Napoléon qu’il admirait, ce passionné d’histoire il collectionnait les petits
soldats de plomb savait manoeuvrer. Longtemps aux commandes du RPR, « il
était indispensable, souligne Georges Tron, actuel patron de l’UMP 91. Je
l’appelais régulièrement. » Grand marcheur, il arpentait inlassablement son fief,
ravi au PC en 1983. Un travail de terrain payant : il n’a jamais perdu une seule
élection ! Pour « protéger » Savigny, il refusait toute intercommunalité. Même
ses prises de position, parfois droitières, n’ont jamais émoussé sa popularité. Ce
gaulliste pur jus avait été l’un des premiers à ordonner un couvre-feu pour les
mineurs, en 2001. « Ce n’était pas non plus l’agneau qui vient de naître,
reconnaît Laurent Sauerbach, son fidèle attaché parlementaire. Il était ferme
dans ses convictions, entier et bourré de complexité. » « Son discours sur les
étrangers était un peu raide », se souvient son ancien adversaire au conseil
général, le MRC Paul Loridant. A l’Assemblée, le député Marsaudon présidait le
groupe d’amitié France-Tibet, s’était battu pour rendre obligatoire les drapeaux
tricolores sur les mairies et les écoles. Localement, le « taureau de Savigny »
n’y allait pas par quatre chemins. Ayant implicitement appelé à voter Front
national lors des cantonales de 1998, les mairies voisines l’avaient déclaré
persona non grata « une attitude stalinienne », selon l’intéressé. Volcanique, « il
n’appréciait pas la contradiction », confirme Georges Tron. Pas rancunière, son
opposition retient aujourd’hui « l’homme plus que le politique », selon le MoDem
François Damerval, qui a appelé ses amis à la même retenue. « Je suis très
triste », avoue Jean Estivill, son plus vieil opposant.
Le Parisien du 19 septembre 2008
SARKOZY VERT... ET AUSSI DE RAGE
Les couches-culottes, tout de même! Comment peut-on taxer les couchesculottes! Nicolas Sarkozy grince. Il fixe sa secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie
Kosciusko-Morizet, coupable d'avoir disserté sur cette question picrocholine au
micro d'Europe 1. Les couches-culottes, et la taxe pique-nique, et quoi d'autre?
"On annonce une taxe par jour!" Le peuple de droite est furieux, le Président
aussi. Dans le bureau élyséen, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet,
les ministres écolos, Eric Woerth, le gardien du Budget, et Luc Chatel, chargé
de l'Industrie et la Consommation, se taisent. Le Grenelle de l'environnement se
joue ici, dans une réunion de crise. Le point final de plusieurs jours de
cacophonie, où un projet emblématique de Sarkozy s'est perdu dans
l'incohérence gouvernementale et le bruit médiatique.
Le dessous de l'histoire? Une bataille de désinformation superbement menée
par les hommes en gris de la République: les seigneurs du Budget, les chevaliers du ministre Woerth... avec l'appui au moins tacite du Premier ministre,
François Fillon. Fillon, Woerth et leurs séides ont une mission. Ils pensent
sauver les finances de la Nation, et le Président lui-même, sans doute égaré,
des aventuriers du Grenelle. Le bonus-malus, cette panacée de la Borlooécologie? Ils l'abhorrent. Essayé à la voiture, il a coûté 250 millions d'euros à
l'Etat! A la limite, un malus-malus, une bonne taxe des familles, pour punir les
produits polluants et remplir les caisses de l'Etat! Les hommes de Bercy
fulminent. Pourtant, ils ont perdu: l'environnement, c'est un choix du roi, la
politique du Président, on ne devrait pas y revenir. Mais ils y reviennent. Dans
les réunions de calage. Et dans les coulisses. Ils distillent des informations,
faussement indignés, ou vraiment choqués. Ils mettent le feu à la plaine médiatique... Et ils débordent l'adversaire. (… )
Quand il arrive à l'Elysée, Borloo n'est plus sûr de rien. Une heure plus tard, il va
mieux. Le Président est toujours écolo. Nicolas Sarkozy est fâché, mais il veut
sa croissance verte. Il le dit. "Le malus-bonus, c'est formidable, on ne va pas
tout laisser gâcher par des erreurs de communication !" Il y croit. "Parce que
l'écologie, c'est un gadget pour faire avaler sa politique nucléaire", suggèrent
des adeptes du sarko-cynisme. "Parce qu'il sait que l'écologie est son grand
projet, une vraie clé de développement", dit et répète Borloo. En tout cas,
Sarkozy ne cédera pas. Et il redonne la ligne. Elagage et clarification, fin de la
polémique sur les taxes. Mais maintien du bonus-malus, qui sera testé sur une
nouvelle famille de produits.
Le Journal du Dimanche du 21 septembre 2008
ITALIE : DES FEUX ROUGES TRUQUES POUR MULTIPLIER LES
AMENDES
L'affaire fait scandale en Italie. Les "vampires rouges" ont été détournés... Les
"T-red" - leur vrai nom - sont des radars automatiques greffés sur des feux
tricolores, flashant les automobilistes qui s'aventurent à passer au rouge. Un
dispositif apparemment intransigeant. Pourtant, une trentaine de communes
italiennes ont trouvé la technique pour remplir copieusement leur caisse. Les
appareils tricolores étaient trafiqués de telle sorte que le temps attribué au feu
orange était réduit au minimum. Des milliers d'automobilistes se sont ainsi
retrouvés piégés par la caméra au beau milieu d'un carrefour sans avoir eu le
temps d'achever leur manoeuvre avant le passage au feu rouge. Le surplus
d'argent ainsi récolté (en moyenne 30 % supplémentaire par rapport aux
amendes justifiées) tombait directement dans les caisses de quatre entreprises,
toujours les mêmes, qui se partageaient le juteux marché par l'entremise de
fonctionnaires "arrosés" au passage... L'enquête est partie des nombreuses
plaintes d'automobilistes, injustement victimes de ces feux diaboliques. Au
terme d'un an d'investigation, elle a abouti à la mise en examen de 21 personnes, dont des employés d'une société de fabrication de "T-Red", des
employés municipaux et des fonctionnaires de police, tous soupçonnés de
fraude et d'organisation de marchés truqués. Derrière les barreaux, les langues
des prévenus ont commencé à se délier. Un commandant de police a reconnu la
magouille, allant jusqu'à lâcher : "En août, ma fille s'est mariée. J'avais besoin
d'un prêt de 1.000 euros."
Le Point.fr du 22 septembre 2008
SENATORIALES:
LA PROGRESSION DE LA GAUCHE ETAIT «ATTENDUE»
«On a perdu en 2004 les élections régionales et les élections cantonales, on a
perdu en 2008 les élections municipales et les élections cantonales, ça se
traduit mécaniquement par un plus grand nombre de grands électeurs socialistes», a expliqué Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP. «C’est une
élection d’abord mécanique, les grands électeurs sont très politisés, et ensuite
c’est une élection de proximité» où peuvent jouer «des problèmes personnels»,
a-t-il ajouté.
Libération du 22 septembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 25/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
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N° 26/2008
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son jeu vidéo! Il s'agit du jeu vidéo GTA qui consiste à se glisser dans la peau
d'un personnage amoral pour commettre virtuellement le maximum d'actes
illégaux. La série de jeux GTA est accusée fréquemment aux États-Unis d'avoir
une influence néfaste sur les jeunes joueurs et d'inspirer des vrais actes criminels. Le mineur a été remis à sa mère. Il est convoqué ultérieurement devant un
juge des enfants. Pour de vrai.
Le Journal de Saône et Loire du 22 septembre 2008
FIERS D’ETRE FRANÇAIS
Raoul Béteille, ancien député de la Seine-Saint-Denis, président du comité
d’honneur du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L), Christian Labrousse,
président du M.I.L et le bureau national font part de leur indignation au lendemain de la provocation anti-française « spontanée » lors du match France –
Tunisie au stade de France où l’hymne national a été sifflé par une partie des
supporters de l’équipe de Tunisie.
Alors que la France et son Président jouent un rôle de premier plan sur la scène
économique et politique internationale (gestion de la crise financière, lutte contre
le terrorisme en Afghanistan, médiation efficace en Géorgie … ), nous sommes
fiers de la France et de son action, fiers d’être Français car nous aimons la
France, cet acte d’irrespect envers notre hymne national est inacceptable. Siffler
l’hymne français revient à bafouer les valeurs de la France et à manquer de
respect envers chaque Français, quel que soit son origine.
Face à la répétition, de plus en plus outrancière, des outrages à l'hymne national, le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) demande l’application stricte de la
loi française. Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) rappelle que l’article 4335-1 du code pénal prévoit une peine de 6 mois de prison et 7.500 euros
d'amende pour outrage à l'hymne national, ou au drapeau tricolore, lorsqu'il est
commis en réunion. Les auteurs et les éventuels organisateurs de cette bronca
doivent être identifiés, jugés et punis sans faiblesse.
Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) rappelle qu’il a lancé, dans le passé,
deux campagnes sur les thèmes : « fiers d’être français » et « la france, aimez la
ou quittez la » et invite tous ceux qui ont participé à cet outrage à la France à en
tirer les conclusions qui s’imposent.
Communiqué de presse du MIL du 15 Octobre 2008
GERARD LARCHER,
UN GAULLISTE QUI "MOUILLE SA CHEMISE"
LA LUTTE ANTI-SECTES EST CONFIEE A UN PARTISAN DE LA
"LIGNE DURE"
Sénateur-maire UMP de Rambouillet, ex-ministre du Travail, Gérard Larcher est
un gaulliste, fin connaisseur de la Haute Assemblée, à la réputation d'homme
qui "mouille sa chemise". Âgé de 59 ans, il a été vétérinaire de campagne
pendant 14 ans. Il est amateur de bonne chère, de bons vins, de chevaux, de
chasse.
Il s'engage dans les jeunes gaullistes en 1966 en 1ère au Lycée "par admiration
pour le général de Gaulle" mais aussi "par influence familiale". Son père fut
longtemps maire d'un village de l'Orne. Maire de Rambouillet depuis 1983,
Gérard Larcher a conservé ce fauteuil, avec la seule interruption d'une parenthèse ministérielle entre 2004 et 2007. Il rejoint en 1976 le RPR dont il intègre le
bureau politique (1995-1998), puis le comité politique. Il fut longtemps proche de
Charles Pasqua. Beaucoup, à propos de cet homme de réseaux, évoquent une
appartenance à la franc-maçonnerie, qu'il nie fermement. Mais la spiritualité est
importante pour ce baptisé catholique devenu protestant par amour de son
épouse. "Je me sens bien dans toutes les églises, je rêve d'un courant transchrétien", confie-t-il. Lors de son passage au ministère du travail dans le gouvernement Raffarin III (2004-2005) puis celui de Dominique de Villepin (20052007) il acquiert la réputation de savoir écouter et d'être fin négociateur. "La
plupart des syndicalistes, de droite comme de gauche, évoquaient un homme
qui mouillait sa chemise, participant lui-même aux négociations jusqu'à très
tard", rapporte un témoin de cette période. Lui-même dit "avoir gardé des relations" avec ses partenaires d'alors. "Vous seriez étonnés de savoir de qui j'ai
reçu des encouragements", glisse-t-il. Mais son autre passion, assure-t-il, c'est
le Sénat. "J'aime profondément cette maison où j'ai passé 18 ans". En 1986, à
36 ans, il remporte le siège des Yvelines, devenant le plus jeune sénateur.
Réélu en 1995, il revient au palais du Luxembourg en 2007, après la parenthèse
ministérielle. Il a été vice-président du sénat de 1997 à 2001 puis président de la
commission des Affaires économiques de 2001 à 2004. Il est aussi l'auteur de
trois rapports sur La Poste en 1997, 1999 et 2003 dans lesquels il préconise sa
transformation en société anonyme à capitaux publics. Depuis son retour rue de
Vaugirard, ce père de trois enfants est sur tous les fronts, présidant la commission spéciale sur la loi de modernisation de l'économie, coprésidant une mission
sur la flexi-sécurité pour l'Union européenne (UE), participant au groupe de
travail UMP sur la réforme constitutionnelle. Il prend la tête d'une mission sur
l'avenir de l'hôpital dont le rapport préconisant les regroupements d'établissements inspire la future réforme hospitalière de la ministre de la Santé Roselyne
Bachelot. De 1997 à 2004, il a présidé la Fédération hospitalière de France
(FHF) qui représente la quasi-totalité des hôpitaux publics. De 1985 à 1992, il a
aussi a été conseiller régional d'Ile-de-France.
Le Point.fr du 23 septembre 2008
L’ancien député (UMP) du Rhône, Georges Fenech, a été nommé président de
la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
(Miviludes) par le premier ministre, François Fillon. M. Fenech n'est pas un
nouveau venu dans le monde organisé de la lutte anti-sectes en France. Il fait
partie de la dizaine de députés de droite et de gauche spécialistes du sujet et
tous tenants d'une ligne dure à l'égard des mouvements potentiellement sectaires. S'il reconnaît que les dérives sectaires émanent aujourd'hui de petits
mouvements ou d'individus, M. Fenech est aussi connu pour être un
pourfendeur d'organisations installées. En mars, il avait préconisé l'ouverture
d'une enquête parlementaire consacrée à l'Eglise de scientologie "pour en avoir
le coeur net sur ce mouvement qui pose problème de manière récurrente".
Président de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes et les
mineurs de 2006, il avait dénoncé à ce titre l'action des Témoins de Jéhovah,
soupçonnés d'élever "45 000 enfants dans un contexte sectaire".
Le Monde du 25 septembre 2008
IL BRULE DES VOITURES, COMME DANS SON JEU VIDEO
Un enfant âgé de 13 ans a été interpellé par une patrouille de police, à Lyon, au
terme d'une poursuite dans le quartier. Il avait été surpris en train de tenter
d'incendier une fourgonnette, avec un simple briquet. Les policiers ont découvert
deux autres fourgonnettes aux vitres brisées, complètement calcinées. L'adolescent a reconnu les incendies, expliquant qu'il avait fait flamber les sièges avec
son briquet. Et livrant un mobile à peine croyable : il voulait faire comme dans
ROUILLAN: BESANCENOT DANS L'ETAU
Ce sont des mots qui manquent. Après la publication, par L'Express, d'un
entretien-choc accordé par Jean-Marc Rouillan à l'hebdomadaire, Olivier Besancenot n'a toujours pas formellement condamné les propos fracassants de l'ancien militant d'Action directe, sur son absence de regrets dans l'assassinat de
Georges Besse en 1986 ou sur sa volonté de lutter contre le capitalisme par les
armes. (… ) Comment interpréter ce lourd silence? Il existe une hypothèse plus
inquiétante que les autres. Tout en la rejetant a priori, Olivier Besancenot sait
que la violence fait partie du corpus idéologique de l'extrême gauche, qu'elle
entre de plain pied dans le processus révolutionnaire anti-capitaliste. Les luttes
passées sont là pour le prouver. D'ailleurs, au moment du lancement du NPA, le
facteur le plus connu de France n'avait-il pas appelé de ses voeux "une bonne
vieille révolution"... Au-delà de la formule - et de l'art de la manier -, Olivier
Besancenot le guévariste n'y voyait-il pas une occasion de durcir son discours?
Jean-Marc Rouillan a livré son point de vue: "Quand on se dit guévariste, on
peut simplement répondre que la lutte armée est nécessaire à certains moments. On peut avoir un discours théorique sans faire de la propagande ou de
l'appel au meurtre."
Il n'empêche, cette lecture de l'idéologie Besancenot révèlerait alors une nouvelle facette du personnage, forcément dangereuse pour sa popularité, voire
pour son avenir politique. Déjà abîmé par certains, qui voient dans sa visibilité
médiatique une volonté de la droite d'affaiblir le PS en le plaçant en opposant
numéro 1 à Nicolas Sarkozy, le facteur de Neuilly avancerait donc masqué. Les
louanges tressées par Rouillan dans les colonnes de L'Express pourraient
également accréditer l'idée d'un profil plus secret que celui qu'il affiche à longueur de luttes sociales. "C'est quelqu'un qui n'est pas typique des cadres du
'groupusculisme' que j'avais connu après 1968. Il est en rupture", a en effet jugé
l'ancien terroriste qui l'a rencontré. Je crois sincèrement qu'il a compris qu'il
fallait une autre vision, une autre organisation aujourd'hui en France." A contrario, pour lui, et dans une stratégie - volontaire ou non - de distanciation entre les
deux hommes, "le camarade Krivine n'a pas compris que l'époque du centra-
lisme démocratique (...) est dépassée". Conséquence: entre Krivine et Rouillan,
Besancenot devra forcément choisir.
Le JDD.fr du 2 octobre 2008
AUCUNE EXCUSE
Lorsque j’ai entendu « la Marseillaise » sifflée, j’ai vraiment été très en colère.
(… ) Cet événement est inadmissible et honteux. J’ai même le sentiment qu’on a
tendance à banaliser ce genre de comportement. La justice doit être exemplaire.
Il faut vraiment passer à la sanction. Je veux être claire : il ne faut leur trouver
aucune excuse. Pas de pitié avec ces gens-là ! Arrêtons de parler de malaise
social ou de problème d’intégration. Il existe une classe moyenne maghrébine
qui ne siffle pas « la Marseillaise ». On a la chance de vivre dans ce pays avec
les règles de la République. Si on légitime ce genre d’attitude, on donne raison à
ceux qui veulent réorganiser les quartiers hors de ces règles. Donc je ne veux
même pas chercher de justification.
Fadela Amara, Secrétaire d’Etat– Le Parisien du 16 octobre 2008
« UNE DECISION HISTORIQUE »
Le tribunal administratif de Bordeaux vient de mettre un terme à une discrimination vieille d'un demi-siècle. Il a jugé que les pensions militaires accordées aux
anciens combattants originaires des ex-colonies françaises du Maghreb devaient être alignées sur celles des Français de souche.
Sud - Ouest du 16 Octobre 2008
LES DONNEES PERSONNELLES DE 100.000 SOLDATS
BRITANNIQUES DISPARAISSENT
Nouvel épisode d'une embarrassante série pour le gouvernement britannique :
un disque dur d'ordinateur contenant les détails personnels (noms, adresses,
numéros de passeport et permis de conduire) de plus de 100.000 militaires - sur
les 193.100 engagés - a disparu. Le ministère de la Défense britannique (MoD)
affirme avoir été informé de cette disparition par EDS, organisme privé de
maintenance informatique avec lequel il travaille, mercredi 8 octobre. En outre,
ce disque dur contenait des informations sur quelque 600.000 candidats potentiels à une carrière militaire. EDS avait déjà été impliquée début septembre dans
la perte d'un disque dur, cette fois du ministère de la Justice, contenant les
données personnelles de 5.000 personnes condamnées à des peines de prison.
En juillet dernier, le MoD avait annoncé que 658 de ses ordinateurs portables
avaient été volés depuis 2004 et que 89 autres avaient été perdus. Mais le cas
le plus retentissant de cette épidémie s'est produit en novembre 2007, lorsque le
gouvernement a reconnu la perte par les services fiscaux de deux cédéroms
contenant les données confidentielles de 25 millions de Britanniques, soit près
de la moitié de la population.
Le Point.fr du 10 octobre 2008
LES SUR-RETRAITES DES FONCTIONNAIRES
RESIDANT OUTRE-MER BIENTOT PLAFONNEES
Le plafonnement des sur-retraites des fonctionnaires résidant en outre-mer,
dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, provoque la
colère des syndicats et des élus en Polynésie française. 5 000 manifestants ont
défilé dans les rues de Papeete. En tête du cortège figuraient une vingtaine
d'hommes politiques de tous bords. Ils estiment en effet que les sur-retraites
participent à l'activité économie locale. La réforme prévoit de réserver désormais
le bénéfice de l'indemnité temporaire de retraite (ITR) aux seuls retraités de la
fonction publique ayant "des intérêts matériels et moraux en outre-mer" ou ayant
travaillé au moins quinze ans dans une collectivité d'outre-mer. Pour les retraités
déjà pensionnés, elle met en place un plafonnement de la majoration à hauteur
de 18 000 euros. Pour les fonctionnaires prenant leur retraite à partir de 2009,
l'ITR ne pourra pas dépasser 8 000 euros par an. Le secrétaire d'Etat à l'outremer, Yves Jégo, a affirmé que la réforme ne toucherait qu'une minorité. "Sur 7
000 retraités de la fonction publique d'Etat en Polynésie, il y a quelques centaines de cas inadmissibles, a-t-il expliqué. L'épargne accumulée par ces hauts
revenus ne profite même pas au territoire puisqu'elle est souvent renvoyée en
métropole." Joël Carillo, président de la Fédération des associations de retraités
en Polynésie française (FARE), dénonce pour sa part "une réforme conçue en
métropole sans prise en compte des spécificités de l'outre-mer, et surtout de la
cherté de la vie." Il affirme que les fonctionnaires de catégorie A seront directement concernés. L'ITR, qui varie de 35 % à 75 % selon les collectivités d'outremer, atteint son niveau maximum en Polynésie. Depuis cinq ans, des parlementaires comme Jean Arthuis (Union centriste) au Sénat et Pierre Méhaignerie
(UMP) à l'Assemblée nationale dénoncent les "retraites cocotiers". Mis en place
en 1952, le système bénéficie à 34 000 fonctionnaires et a coûté 292 millions
d'euros au budget de l'Etat en 2007. Après les sur-retraites, le gouvernement
pourrait s'attaquer bientôt aux sur-rémunérations des fonctionnaires en activité
outre-mer. Yves Jégo a mis en place un observatoire des prix à Papeete pour
"parvenir à établir un indice du coût de la vie en Polynésie". Le principal argument des syndicats pour défendre la sur-rémunération, qui peut atteindre un
coefficient multiplicateur de 2,08 en Polynésie, est le niveau élevé des prix.
Le Monde du 15 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 26/2008
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N° 27/2008
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PARTI SOCIALISTE : LA RELEVE EST DANS LES CHOUX
« Détruisez-vous les uns les autres, en commençant par les plus jeunes. » Le
PS met allègrement en pratique ce grand principe de désamour. C'est la relève
qui a trinqué la première. La nouvelle génération qui prétendait tout renverser,
tout blackbouler. Ah, les naïfs! Les jeunots sont retournés dans les choux. Grosjean comme devant. La queue basse, nos lionceaux ont encore des dents de
lait. Ils n'ont pas su mordre. Pas vraiment voulu non plus. Et les vieux fauves ont
le cuir épais. Les quadra-quinquas ont été dévorés, quand ils ne sont pas déchiquetés eux-mêmes. Trop tendres et trop rivaux. Trop jeunes dans une société
trop vieille. Manque de volonté, de moelle aussi ?
Manuel Valls, 46 ans et toutes ses quenottes acérées a pourtant du tempérament. Il promettait d'ailleurs de tout révolutionner, même le nom du parti ! Or, le
député-maire d'Evry a fini obscurément à la « Ligne Claire », en compagnie des
barons de province, Gérard Colomb de Lyon et le père (Jean)-Noël (Guérini)
des Bouches-du-Rhône, qui ont tous deux rejoint Ségolène Royal. La province
au pouvoir. La révolution pour demain ou pour la saint Glin-Glin. Nos espoirs de
rénovation, chancelants, prenaient un coup supplémentaire avec l'effacement de
Julien Dray, le supporter de SOS Racisme, le créateur de mouvements hors pair
et un lanceur d'hommes politiques qui en avait assez de jouer les Bruno Coquatrix pour les autres, pour Harlem Désir, par exemple. « Juju » voulait être son
propre impresario, se mettre à son compte, arrêter de faire l'ex-trotskyste-expert
en rapports de force-conseiller-manœ uvrier, comme pour Ségolène Royal… qu'il
a fini par retrouver ! Avec Arnaud Montebourg, le juvénile et jubilant avocat, qui
devait l'être de lui-même et enflammer la morne plaine du PS grâce à son
éloquence de feu… Le voilà qui se retrouve donc, lui aussi, chez Ségolène
Royal… Passez jeunesse et morfondez-vous en laissant derrière vous un sillage
étincelant de regrets. Qui ne verserait pas quelques larmes encore sur l'envol
brisé, l'émancipation ratée de Pierre Moscovici, un ex-trotskyste lui aussi, un
énarque cultivé, même futé, qui échoue chez… Bertrand Delanoë, avec François Hollande et Lionel Jospin dans l'ombre…
Au fond, cette génération manquée fait irrésistiblement penser à celle des
rénovateurs de droite dans les années 80, les François Léotard, Dominique
Baudis, Michel Noir, etc., tous explosés par les vieux (Giscard-Chirac) et par
leurs propres infantiles rivalités personnelles. Car les jeunes n'ont pas besoin
des aînés pour se massacrer les uns les autres. Ils ne cessent de se cannibaliser. Mais les rénovateurs de tous les partis ont aussi la partie difficile. Nous
sommes dans une société d'anciens. Respect obligé pour les Mathusalem. C'est
la culture mitterrando-chiraquienne : il faut avoir échoué, et plusieurs fois, pour
réussir. On doit être cabossé, couturé de partout, si l'on veut être admis à la
table des grands. Il faut prendre son tour, sagement, patiemment. En attendant
que vos cheveux blanchissent de la poussière des ans, et que les respectables
soient dégagés à l'usure. Ça prend du temps. Delanoë, Aubry, Royal même,
sont là, dans le paysage public, depuis près de trente années. Bravo à eux,
mais ça ne nous rajeunit pas. D'autant qu'ils ont été vieillis plus encore par
Sarkozy. Peut-être est-ce pour éviter cette confrontation miroir qu'ils préfèrent se
cogner entre eux ! A la vérité, s'ils continuent à se déchirer, ce sera tout bénéfice pour les autres. Pas pour les jeunes, non. Mais pour les hors-parti socialistes.
Marianne2.fr du 24 Septembre 2008
MULTIPLICATION DES CONTROLES ANTIDROGUE
Chauffeurs de bus, conducteurs de trains, agents de sécurité dans les centrales
nucléaires : les métiers exposant le public à des risques ne sont pas épargnés
par la consommation de drogue. Selon l'une des rares études conduites sur ce
sujet en 2004 auprès de mille chauffeurs routiers, 8 % étaient sous l'emprise du
cannabis et 6,4 % des opiacés.
Après avoir longtemps fermé les yeux, les pouvoirs publics veulent désormais
lutter contre ce phénomène. Depuis la loi de prévention de la délinquance de
2007, des dépistages salivaires peuvent ainsi être menés, par surprise, dans les
entreprises de transports par les officiers de police judiciaire sur réquisition du
procureur de la République. En cas d'usage confirmé par une analyse de sang,
les salariés encourent en outre des peines aggravées.
Ces dernières années, la consommation de cannabis est devenue un vrai sujet
de préoccupation pour de nombreux chefs d'entreprise. Alors que la France
compte 1,2 million de fumeurs de joints, dont 550 000 quotidiens, nombre d'entre eux rejoignent le marché du travail chaque année. «Le phénomène est
désormais très étendu, relate le Dr Bernard Fontaine, médecin du travail spécialisé dans les addictions. Certains métiers, en manque de bras, sont particulièrement touchés : ceux qui recrutent des jeunes, souvent issus de milieux défa-
vorisés, comme les caristes, les couvreurs, les chauffeurs routiers ou les agents
de sécurité.»
«Or, alors que l'alcool a commencé à être pris en compte, la drogue est restée
une question taboue dans l'entreprise», souligne Étienne Apaire, le président de
la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt),
qui entend porter ce débat lors d'états généraux réunissant, en 2009, les grandes centrales syndicales et le Medef. On estime que 20 % environ des accidents
du travail sont dus à une consommation d'alcool, de psychotropes ou de stupéfiants. Ces addictions expliqueraient aussi une part de l'absentéisme et des
conflits entre employés.
Le Figaro du 24 septembre 2008
NOUVEAU CENTRE : QUEL AVENIR ?
Lapins en cascade. Alors que Jean-Pierre Raffarin et Valéry Giscard d’Estaing
avaient annoncé leur venue au séminaire organisé le 18 septembre par le
Nouveau Centre à Épaignes (Eure), la petite commune dont Hervé Morin est le
maire, tous deux se sont… décommandés au dernier moment. Officiellement, le
premier n’avait « pas le temps » d’effectuer le déplacement, trop occupé qu’il
était par sa campagne sénatoriale. Le second était « retenu en Allemagne » –
alors qu’il avait lui-même fixé la date de la réunion ! Selon un ministre UMP, l’un
et l’autre, en réalité, n’ont pas souhaité, par leur présence, « abîmer leur image
en donnant l’impression de prendre position dans les guerres picrocholines du
centre. »
Reste qu’un peu plus d’un an après avoir créé leur mouvement, les exbayrouistes ralliés à Nicolas Sarkozy durant l’entre-deux tours de la présidentielle ne sont toujours pas parvenus à s’imposer ni dans l’opinion ni sur
l’échiquier politique. Une simple « question de temps », prédit François Sauvadet, président du groupe à l’Assemblée nationale. Optimiste, celui-ci promet que
son parti deviendra « l’aiguillon de la majorité ». « Comme l’UDF autrefois,
assure-t-il, nous entendons rassembler le centre droit. » Pour l’heure, on en est
loin. « L’espace est particulièrement embouteillé, décrypte Jérôme Fourquet, de
l’Ifop. La personnalité de François Bayrou est certes hybride, mais il séduit et sa
voix porte. En prospérant à gauche, il n’a pas perdu, loin de là, son capital au
centre droit. Sur le même créneau, se situe aussi la galaxie des transfuges de
gauche, dirigés par deux collègues d’Hervé Morin au gouvernement : Gauche
moderne de Jean-Marie Bockel et Les Progressistes d’Éric Besson. Ce sont
eux, plus que les ministres Nouveau Centre, que Sarkozy a mis en avant dans
le cadre de son ouverture. Il y a encore le parti radical de Jean-Louis Borloo, le
plus populaire, après Bernard Kouchner, des ministres du gouvernement. Enfin,
on trouve, autour de Pierre Méhaignerie, les centristes de l’UMP qui tentent, à
l’égal des libéraux d’Hervé Novelli, tous issus de l’UDF comme Morin, de faire
entendre leur petite musique. » Autre handicap : où se trouve la spécificité
centriste quand, à droite et à gauche, les partis concurrents se sont recentrés ?
Le PS n’est plus marxiste, l’UMP n’est plus gaulliste, les deux sont pro-européens, laïcs, humanistes, favorables à la décentralisation – bref à tout ce qui fit,
longtemps, l’identité centriste… Et puis, quand il est si dur pour l’UMP (passé de
370 000 à 210 000 militants) d’exister de manière autonome au sein de la
majorité face à un Sarkozy omniprésent, comment imaginer qu’une structure
aussi modeste que le Nouveau Centre (8 000 adhérents) puisse y parvenir ?
Pour autant, que peut faire, seul, le Nouveau Centre, presque entièrement
“phagocyté” par l’UMP ? Espérer… « Un grand parti, ce que nous avons vocation à être, doit être présent sous ses propres couleurs aux élections », affirme
Sauvadet à propos des européennes de 2009. Tout en précisant que des «
contacts » ont été pris avec le parti radical. Et qu’il n’est « pas exclu » qu’il fasse
liste commune avec l’UMP. En politique, le cordon ombilical ne se coupe pas si
aisément…
Valeurs Actuelles du 25 septembre 2008
LE RSA TRES INCITATIF POUR REPRENDRE UN TRAVAIL
Une étude présentée lors du congrès de l'Association française de sciences
économiques permet d'y voir plus clair quant aux «effets du revenu de solidarité
active sur les gains de retour à l'emploi». Son originalité est de prendre en
compte l'ensemble des transferts sociaux pour mesurer l'efficacité de la nouvelle
prestation portée par Martin Hirsch : les revenus d'assistance tels que les minima sociaux (RMI, API, ASS… ), la prime de Noël, les exonérations de redevance télévision, la réduction sociale d'électricité ou encore la CMU mais aussi et c'est une première dans une étude - les aides sociales locales, comme le
soutien au logement, l'aide à la cantine ou la gratuité dans les transports publics, représentant «20 % des ressources des ménages pauvres» et voués à
«mécaniquement diminuer» avec la progression des revenus d'activité.
Le constat des deux universitaires (Yannick L'Horty et Denis Anne), auteurs de
cette étude basée sur un échantillon de 13 villes est sans ambiguïté : «Le RSA
est globalement efficace, car il fait disparaître pour toutes les configurations
familiales les zones pour lesquelles le revenu disponible du ménage pouvait être
inférieur à celui obtenu sans revenu d'activité.» Ainsi, au lieu de chuter de
manière brutale lors de la sortie du RMI - ce qui est très démotivant à la reprise
d'un emploi -, «les droits connexes diminuent progressivement, avec la mise en
place du RSA, lorsque les revenus d'activité s'accroissent.»
Le RSA rend également «payant» n'importe quel niveau de salaire par rapport
aux revenus d'assistance dans toutes les villes et pour la quasi-totalité des
configurations. Ainsi, dans les 13 villes passées au crible, une personne isolée
doit actuellement travailler 27 heures en moyenne par semaine pour que son
retour à l'emploi soit rentable, contre 11 seulement demain avec la mise en
place du RSA. Plus spectaculaire encore, le salaire annuel permettant à un
couple avec trois enfants d'obtenir un revenu disponible supérieur à celui reçu
sans revenu d'activité va aujourd'hui jusqu'à 19 680 euros. Avec le RSA, il chute
littéralement à… 1 680 euros seulement. Soit près de 12 fois moins ! Ces résultats permettent aux auteurs de l'étude de conclure que, dans tous les cas de
figure, «il y a bien une nette augmentation du revenu disponible par rapport à la
situation de non-emploi.»
Le Figaro économie du 25 septembre 2008
AMSTERDAM, ON PEUT FUMER DES JOINTS, MAIS SANS TABAC
Le propriétaire d’un coffee-shop d’Amsterdam s’est fait surprendre, lundi, en
train de fumer dans son bar un joint mélangé avec du tabac. Ce détail n’a pas
échappé à un policier en patrouille, qui lui a collé une amende non pas pour la
fumette, encore tolérée, mais à cause du tabac, hors-la-loi depuis le 1er juillet. Il
n’y aurait pas eu d’amende si le contrevenant s’était roulé un joint d’herbe ou de
haschisch pur. L’interdiction de tabac dans les cafés, restaurants et coffee-shop
des Pays-Bas n’est que plus ou moins respectée. Selon les services
d’inspection sanitaire, un café sur cinq laisse encore ses clients fumer. Ce taux
monterait à 30 % dans le nord du pays, selon le quotidien Algemeen Dagblad,
qui titrait hier sur une «révolte». Certains auraient monté des caisses communes
pour payer les amendes de 300 à 2 400 euros. Du coup, les cafés qui respectent la loi se sont plaints aux autorités pour concurrence déloyale.
Libération du 25 septembre 2008
LE TRIBUNAL DES FLAGRANTS DELIRES
Qu'est-ce qui leur a pris ? Alors que les dirigeants de SOS-Racisme avaient
jusqu'ici choisi de démontrer point par point pourquoi certains passages du livre
de Pierre Péan « Noires fureurs, blancs menteurs » sont, à leur sens, susceptibles de favoriser la naissance d’un certain racisme, à la barre, l'un de leurs
témoins, Benjamin Abtan, ancien président de l'Union des étudiants juifs de
France (UEJF), s'est lancé dans un discours délirant. Il n'a pas hésité à comparer le livre de Péan à… Mein Kampf d'Adolf Hitler. Rien que ça. Il a également
affirmé (sans en apporter la moindre preuve) qu'il avait rendu visite à des «
hutus génocideurs » au Rwanda, et que certains de ces criminels, retenus dans
des camps, lui auraient affirmé que la lecture de l'ouvrage de Pierre Péan les
incitait à vouloir « finir leur travail » - à savoir le massacre des Tutsis - dès leur
sortie. Une influence considérable pour un livre qui ne s'est vendu au Rwanda
qu'à quatre exemplaires ! « Oui, mais les journaux hutus en ont fait de longs
compte-rendu », a vaillamment justifié Lev Forster, avocat de SOS Racisme.
Ben voyons. «Je ne comprend pas le procès en sorcellerie que l'on intente à
Pierre Péan», s'est ému Bernard Debré, ancien ministre de la Coopération, qui
témoignait en faveur de l'auteur. Et de s'interroger : « Existe-t-il une histoire
officielle à laquelle un journaliste n'aurait pas le droit de déroger ? » Lui-même
auteur de La véritable histoire des génocides rwandais, le député parisien a
ensuite raconté à quel point l'opération Turquoise menée par la France au
Rwanda en 1994 avait été dénigrée par les extrémistes hutus et tutsis, mécontents des pressions tricolores visant à obtenir un partage des responsabilités
politiques entre ces deux communautés. Une véritable campagne de désinformation dans laquelle certaines organisations humanitaires auraient été piégées.
Marianne2.fr du 25 septembre 2008
FETE DE L’HUMANITE 2008 :
SPONSORS – EXPOSANTS – FOURNISSEURS OFFICIELS
Boissons – Alimentation : Kronenbourg ; Confédération nationale de la Boulangerie ; Neslé Waters France ; Pernod ; Ricard ; Orangina Schweppes ;
Groubier Transports : Air France ; SNCF ; Véolia Transport ; Bombardier ;
Alstom Transport ; Cie Nationale du Rhône ; EADS ; RATP Automobile : Renault / Paris nord automobiles Energie : EDF ; GDF Suez ; TOTAL ; RTE.
Industrie : Fagorbrandt Communication, médias : France Inter ; Le Mouv’ ;
France Bleu Ile-de-France ; FIP ; France Musique ; France Télécom ; Idélia ;
L’élu d’aujourd’hui ; TF1 ; Trace TV ; La Poste ; Lagardère ; Thomson ; Dailymotion ; Eicar ; Viva Magazine ; Nouvelle Vie Ouvrière ; Options ; Médias et
Publicité ; SCT Hip Hop Collectivités Territoriales – Institutions Publiques :
Conseils régionaux d’Aquitaine, de Bourgogne, du Centre, de ChampagneArdenne, d’Ile-de-France, du Limousin, de Midi-Pyrénées, du Nord-Pas-deCalais, des Pays-de-la-Loire, de PACA, de Rhône-Alpes ; Conseils généraux Du
Cher, de Dordogne, de Loire-Atlantique, de la Nièvre, de l’Oise, du Puy-deDôme, de Seine-Saint-Denis, du Tarn, du Val-de-Marne ; Communauté
d’Agglomération Pays d’Aubagne et de l’Etoile ; Mairies d’Aubagne, de Bagneux, de Bobigny, de Gennevilliers, d’Ivry, de la Rochelle, du Mans, de Martigues, de Nanterre, de Nantes, de Paris, du Tréport, de Vitry ; Orchestre national d’Ile-de-France ; Festival de Marne Tourisme / Loisirs : Association Vacances Evasion Loisir ; Comité Régional du Tourisme de Lorraine, PACA et RhôneAlpes ; Comité Départemental du Tourisme de l’ Oise ; Cévéo ; FOL 74 ; LVJ ;
Office du tourisme de Poitiers ; Touristra ; ULVF ; Musée de l’Air et de l’Espace
Edition : Actes Sud ; CD Diffusion ; Cercle d’art ; Economie et Politique ; Editions Delga, Le Cherche Midi, Elka, de Janus ; L’Elu d’aujourd’hui ; Grafouinages Editions ; Livres Pathfinder ; Salih ; Cause Commune ; Europe Revue
littéraire ; Mémoires des luttes ; La Cathode ; Passagers Clandestins ; Grrr Art
Edition ; La Riposte ; Rue du Monde ; Arte France ; Sté éditrice du Monde ;
Fondation Copernic ; Approche marxiste ; Les Amis d’Aragon ; Mémoire Equipement et services des collectivités : Bérim ; Otv ; Véolia Environnement ;
Véolia Propreté ; Imestia ; La Moderne ; Sade ; Siaap Banque – Assurance –
Mutualité – Santé : AXA France ; Banque Postale ; Crédit Agricole ; Mutuelle
de France ; La Mutuelle des étudiants ; Sida info service
L’Humanité Dimanche du 4 septembre 2008
Ils financent les communistes, pensez-y en faisant vos achats et en payant
vos impôts locaux.
HISTOIRE BELGE ?
L'industriel Robert Wagner est poursuivi pour faux et usage de faux, corruption
et détournement de subside. Son procès s'ouvre devant le tribunal correctionnel
de Charleroi. Le procureur du roi de Charleroi a déposé au dossier, à titre d'information, une lettre saisie dans une maison de Robert Wagner à la Côte d'Azur.
Dans cette lettre, un franc-maçon y écrit à un autre franc-maçon, ami de Robert
Wagner. Il y dit avoir appris d'un juge, également franc-maçon, que Robert
Wagner risque gros en justice et que cela irait mieux si les juges étaient également franc-maçons. Il y est question de tout organiser pour que tous les juges
soient des franc-maçons. Les deux franc-maçons ont été entendus par le procureur du roi. Ils lui ont donné des noms de magistrats franc-maçons qu'ils
connaissaient. Ils ont affirmé qu'il n'y a rien de répréhensible. Cette lettre manuscrite pourrait déboucher sur des demandes de renvoi du procès dans les
ressorts de Liège ou de Bruxelles pour cause de suspicion légitime car elle jette
un doute sur la probité de certains magistrats.
La Libre Belgique du 14 octobre 2008
VIOLENCES URBAINES : PAS D’IMPUNITE
Une vaste opération de gendarmerie dans la banlieue de Vitry-le-François a
conduit à l'interpellation de trente-six personnes dans le cadre d'une enquête
sur les violences urbaines de la mi-juin dans cette ville. Une information judiciaire avait été ouverte après des violences qui avaient fait des blessés parmi
les forces de l'ordre et les pompiers et provoqué d'importantes dégradations.
Trente-six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
AFP du 14 octobre 2008
REGLEMENT DE COMPTES AU PS
Selon un document classé confidentiel qui a été éventé, la fédération de l'Oise
du Parti socialiste a complètement perdu pied, en 2006 et 2007, sur le plan
financier. Le trou qui alimente rumeurs et rancœ urs est plus important que
prévu. Des factures multipliées par dix, près de 100 000 € de frais sans justificatif... Quelle mouche a donc piqué la fédération de l'Oise du PS ces deux dernières années ? Selon cette note interne qui a fui de la dernière réunion de la
commission chargée d'enquêter sur les finances de la fédération, le déficit est
passé de 600 € en 2005 à 71 000 en 2006 et 199 000 en 2007. Cette dernière
année, l'imprimerie a tourné à fond. La fédération a dépensé 127 000 € contre
41 000 en 2006. Les seules élections n'expliquent sans doute pas tout. D'autant
que la fédé a touché 38 000 € des instances nationales du parti. Les détracteurs
de l'équipe au pouvoir évoquent des dépenses plus personnelles. Mais il y a
surtout cette ligne qui a de quoi indisposer un comptable. La fédé a enregistré
l'an dernier 95 286 € de charges qui ne trouvent aucun justificatif dans la comptabilité. Le document de la commission chargée d'examiner les comptes relève
que ces dépenses fantômes ont été « signées ou non » par un ex-permanent
limogé pour faute grave. C'est la première fois que la fédération doute officiellement que le jeune militant puisse être seul à l'origine de ses difficultés.
Le Courrier Picard du 9 octobre 2008
LA CLAQUE D'HERVE MORIN
Le ministre de la Défense était «content» d'assister à l'inauguration du Mémorial
Charles-de-Gaulle. «Mon père était un gaulliste absolu, j'ai été élevé dans le
culte du général», se souvient l'ex-lieutenant de François Bayrou. Et Hervé
Morin, devenu président du Nouveau Centre, de confier cette anecdote du
temps de son adolescence : «Un soir où le général parlait à la télévision, j'avais
parié avec mon frère de débrancher la prise électrique. Furieux, mon père m'a
mis une claque mémorable !»
Le Figaro du 14 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 27/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 28/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
NOS POUBELLES INTERESSENT
LES ESCROCS ET LES MALFAITEURS
Le contenu des poubelles des particuliers et des entreprises intéresse les escrocs de tout poil qui y trouvent des données confidentielles permettant des
usurpations d'identité, phénomène croissant dont le préjudice est évalué à
"plusieurs milliards" d'euros par an en France. Le criminologue Christophe
Naudin de l'université Paris II a ainsi estimé que l'usurpation d'identité, à partir
de données confidentielles abandonnées ou volées, augmente chaque année
de 40% en France et a causé en 2007 un préjudice évalué à "plusieurs milliards"
d'euros.
Franck Lehuédé, chercheur du Centre de recherche pour l'étude et observation
des conditions de vie (Credoc), a présenté une étude menée auprès de 200
petites entreprises et de 300 ménages d'Ile-de-France et sur le contenu de leurs
poubelles déposées sur la voie publique. Cette étude révèle que les deux tiers
des poubelles des entreprises étudiées contenaient au moins un papier confidentiel sur la société ou ses employés et que 80% des poubelles des ménages
concernés renfermaient au moins un document susceptible d'être utilisé pour
une usurpation d'identité.
Selon Christophe Naudin, cette "criminalité identitaire" intéresse d'abord les
filières d'immigration clandestine (27,24%), devant les détournements de fonds
(21,5%) au détriment d'établissements bancaires ou d'organismes sociaux,
comme les Assedic ou les caisses d'allocations familiales (CAF). Ce chercheur a
cité le cas d'une "mère de famille", qui en 2006 à l'aide de faux papiers, avait
déclaré avoir accouché de quintuplés... auprès de 17 CAF, ce qui lui avait
permis d'empocher 22.100 euros par mois pendant 28 mois. Dans un rapport
d'information publié en 2006, le député Dominique Tian (UMP, Bouches-duRhône) citait une estimation de l'Urssaf évaluant "l'évasion sociale à 4 milliards
d'euros, voire à 8 milliards" et "à 10.000 le nombre de personnes vivant à Paris
de la fraude sociale". Chaque mois, assure Christophe Naudin, 30.000 faux
permis de conduire sont mis en circulation en France, principalement à partir
d'ursurpations d'identité. Le commandant de police Christian Fauvel, expert en
"fraude documentaire" a expliqué que la "mode actuelle" était au permis de
conduire volé vierge et rempli avec l'état-civil (nom, prénom) d'une personne qui
existe réellement avec une photo représentant le titulaire du faux permis. Lors
d'un contrôle, les policiers ou les gendarmes vérifient que le numéro du passeport est bien enregistré dans une préfecture et non que la photo correspond au
nom. Guy, un sexagénaire parisien, a raconté à l'AFP la mésaventure dont il
avait été victime au début de l'année. A partir de son chéquier, envoyé par la
poste et volé, un escroc a notamment fabriqué un faux permis de conduire au
nom et à l'adresse de Guy sur lequel il a collé sa photo. Muni de ce vrai chéquier
et de ses vrais-faux papiers, l'escroc a souscrit huit abonnements de téléphone
portable, fait des achats dans des boutiques et s'est procuré pour 10.000 euros
de timbres fiscaux vraisemblablement utilisés... pour la confection d'autres faux
papiers. Le prix de faux papiers s'échelonne selon la qualité de 300 euros pour
une mauvaise imitation de permis de conduire à 1.500 euros pour très bonne
vraie-fausse carte de séjour valable dix ans. Ces spécialistes conseillent aux
entreprises et aux particuliers de détruire leurs documents ou les photocopies
de ceux-ci dans une broyeuse ou par le feu.
Midi Libre du 7 octobre 2008
SARKOZY REVENDIQUE SA FIDELITE AU GAULLISME
La Ve République, «régime unique, original», demeure avec «ses principes
essentiels». Ceux-ci ne sont pas entamés par la révision de juillet 2008. Mais
cette réforme, «la plus importante de ses révisions depuis 1962, sinon depuis
1958 si l'on en juge par le nombre d'articles concernés», semblait nécessaire
pour mettre la Ve République en «adéquation» «aux besoins de notre temps» :
c'est le message qu'a voulu transmettre Nicolas Sarkozy, dans le discours qu'il a
prononcé sous la coupole de l'Institut de France. Le président de la République
était invité par l'Académie des sciences morales et politiques, lors d'une séance
solennelle - en présence de Jacques Chirac et de plusieurs ministres, dont
Xavier Darcos en habit d'académicien des sciences morales - consacrée au
cinquantième anniversaire de la Constitution. Il a rappelé que celle-ci «ne fait
qu'une» avec «l'idée supérieure que de Gaulle avait de la France, son engagement total à la servir, sa conception exigeante de l'État et de l'action publique,
son volontarisme politique, son souci constant de la modernisation du pays».
Mais, selon le chef de l'État, «pour rester la Ve République, la Ve République
devait changer». «Il eût été coupable et contraire à la pensée du général de
Gaulle de ne pas s'interroger sur l'adéquation de nos institutions aux évolutions
du monde», a-t-il affirmé. La pratique constitutionnelle présentait «un exécutif
trop peu encadré» et «un Parlement trop faible». Or, si «un exécutif fort est
nécessaire pour gouverner», il faut aussi que «les pouvoirs exécutifs et législa-
tifs s'équilibrent pour que chacun réponde devant l'autre de ses responsabilités,
avant d'en répondre devant le peuple». La limitation à deux mandats présidentiels, le droit de veto du Parlement sur les principales nominations, l'intervention
du Parlement en cas d'opérations militaires prolongées à l'extérieur, la possibilité donnée au président de s'exprimer devant le Congrès pour «rendre des
comptes devant la représentation nationale», mais aussi le pouvoir donné aux
assemblées de voter des résolutions, et l'encadrement du 49-3 : toutes ces
innovations ont rendu la Constitution, selon Nicolas Sarkozy, «plus équilibrée
[… ] et au fond plus efficace». Le président a aussi insisté sur les nouveaux
droits donnés aux citoyens - exception d'irrecevabilité, saisine du Conseil supérieur de la magistrature, référendum d'initiative populaire et Défenseur des
droits. De nouveaux droits également pour l'opposition parlementaire. «Ce n'est
pas qu'elle les ait mérités» en s'opposant à la réforme, a ironisé Sarkozy. Tous
ces nouveaux droits sont nécessaires, selon le chef de l'État, pour contrebalancer le fait majoritaire, «qui confie désormais le pouvoir exécutif et le pouvoir
législatif aux élus d'un même camp». La réforme n'en a pas moins préservé les
principes essentiels de la Ve République, a conclu Nicolas Sarkozy : «Un président de la République élu au suffrage universel, un exécutif à deux têtes, dont
une coordonne l'action du gouvernement, mais seconde clairement l'autre, un
gouvernement responsable devant le Parlement, la stabilité gouvernementale, la
possibilité pour le président d'en appeler directement au peuple.»
Le président, qui a cité deux fois Jacques Chirac, a aussi rendu un hommage
appuyé à Raymond Barre, qui «ne céda jamais aux passions du moment ni à la
facilité» et «laissa un pays éprouvé par une conjoncture internationale tourmentée, mais un État en ordre et des finances saines». Cette séance solennelle
avait été ouverte par François Terré, président de l'Académie des sciences
morales et politiques. Pierre Mazeaud, membre de cette académie et président
de la Fondation Charles de Gaulle, a ensuite souligné le rôle essentiel de Michel
Debré, auprès du Général, dans l'élaboration de la Constitution et l'instauration
du «parlementarisme rationalisé». L'un et l'autre ont rendu hommage à Jean
Foyer, mort récemment, lui aussi membre de l'Académie, qui avait pris l'initiative
de cette séance et aurait dû intervenir.
Le Figaro du 8 octobre 2008
LA QUESTION QUI CHOQUE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
« Est-ce qu'il faut généraliser la scolarisation des enfants de 2 à 3 ans et est-ce
qu'il nous faut des professeurs recrutés à bac +5 pour s'occuper des enfants de
2 et 3 ans? » (… ) « Est-ce qu'il est vraiment logique que nous fassions passer
des concours bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement
de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? »
Xavier Darcos, Ministre de l’éducation – AFP du 18 septembre 2008
ROUILLAN / BESANCENOT
« Je me demande parfois si, aux yeux de certains au NPA, il n'est pas plus
grave d'avoir participé à un exécutif avec le PS que d'avoir tué des gens... »
Clémentine Autain, ancienne adjointe de Bertrand Delanoë – Le JDD du 5
octobre 2008
UN RECENSEMENT ETHNIQUE EN 2009
Cinq ans après, la Calédonie va de nouveau se compter. Et contrairement à
celui de 2004 le recensement général de la population 2009 devrait intégrer des
données ethniques.
« À laquelle des communautés suivantes estimez-vous appartenir ? » « Pour les
Français de la communauté mélanésienne, indiquez la tribu d’appartenance et
le statut. » Ce sont ces deux questions, qui figuraient dans les huit recensements menés en Calédonie entre 1946 et 1996, qui ont été supprimées du
formulaire 2004. Immorales peut-être, d’un point de vue métropolitain, mais en
aucun cas illégales. Car la loi « informatique et liberté » de 1978, qui interdit en
effet les références à l’appartenance ethnique en France métropolitaine, les
autorise explicitement pour la Nouvelle-Calédonie dans l’alinéa 3 de son article
31. Argument retenu : « La CNIL (Commission nationale Informatique et liberté)
considère que le recueil de l’appartenance ethnique des personnes, compte
tenu du caractère socio-démographique propre à la Nouvelle-Calédonie, répond
à un motif d’intérêt public. » Seule condition : que le Conseil d’État l’autorise par
décret.
Les Nouvelles Calédoniennes du 10 octobre 2008
LES NOUVEAUX OUTILS DE LA CONTESTATION
Si le mouvement antimondialisation a su retenir l’attention des opinions publiques du monde entier c’est, certes, parce qu’il traite de problèmes qui touchent
l'ensemble de l’humanité ; mais aussi et surtout parce qu’il a su s’exprimer d’une
manière inhabituelle et attrayante. Loin des vieilles manifestations syndicales,
les opposants à la mondialisation ont développé un étonnant talent d’adaptation
et une créativité qui ont séduit nombre de jeunes. Leurs manifestations n’ont
guère d’équivalent, si ce n’est le mouvement ponctuel de 1968. Mais ils savent
durer et ne se contentent pas de manifester leur mécontentement. Développant
une véritable stratégie de reconquête des esprits et des espaces occupés par le
libéralisme, ils sont aussi capables d’innover dans leurs tactiques d’action,
qu’elle soit ou non violente. Les activistes utilisent tous des modes d'expression
non-violents, même s'ils relèvent des techniques subversives ou d'agitation
propagande. Ils agissent les plus souvent en employant de vieilles tactiques de
subversion des mouvements gauchistes mais aussi sur une utilisation intensive
des nouvelles technologies de la communication, principalement internet. Malheureusement, depuis quelques années diverses dérives violentes se font jour.
Leur objectif est de porter directement atteinte aux personnes, aux évènements
et aux biens matériels qui incarnent la mondialisation. Parmi leurs modes d'action, il importe de distinguer les actions non-violentes - dont la finalité reste de
provoquer une réaction disproportionnée de l’adversaire pour le discréditer - les
opérations menées sur Internet et les actions violentes, qui relèvent souvent de
la délinquance ou du terrorisme. Discréditer l’adversaire en provoquant sa
réaction violente, le déstabiliser en refusant la confrontation traditionnelle, le
paralyser ou l’essouffler en fixant ses forces avec de faibles moyens : telles sont
quelques unes des tactiques de l’action non-violente. Ces modes d’action sont
aujourd’hui employés par la quasi totalité des organisations antimondialistes, à
l’exception des mouvements violents qui veulent aller plus loin.
Si la violence de ces mouvements sociaux n’est pas un fait nouveau, l’intensité
et l’ampleur qu’elle a prise dans le cadre de l’opposition à la mondialisation est
inédite. Cette proximité des partisans de l’action directe violente et non violente
repose sur des fondements anciens et solides. Les deux tendances, issues de
l’aile radicale du mouvement, ne diffèrent que par le mode d’action, et maintiennent des liens étroits. La frontière entre violents et non violent est donc réelle
chez les militants, mais les techniques « pacifiques » ou « défensives » enseignées lors des stages peuvent aussi bien servir les mouvements ultra-radicaux,
et le but reste d’empêcher physiquement les rassemblements de décideurs
d’avoir lieu. Malheureusement, la majorité de ces causes ont donné naissance à
des groupuscules violents (écoterroristes bio-terroristes, etc.), n'hésitant pas à
recourir à des actions paramilitaires pour faire aboutir leurs idées. Ces cellules
sont très proches dans leur fonctionnement d'organisations politiques clandestines et maîtrisent parfaitement les techniques de renseignement et d'opérations
clandestines violentes (sabotages, séquestration, destructions, actions commando, etc.). Ainsi se dessine une architecture originale de ces nouvelles
formes de contestation sociétales : chaque dispose presque systématiquement
de son ou ses mouvements d'expression non-violents mais aussi d'un groupuscules quasi terroriste. Cela ressemble à s'y méprendre au schéma basque (Herri
Batasuna + ETA) ou irlandais (Sinn Fein + Ira). Et les liens entre les deux ne
sont pas toujours aussi tranchés qu'il y paraît, même si la majorité des premiers
craint que les seconds ne décrédibilise leur action. Les branches violents des
nouvelles formes de contestation des pays développés (mouvements antimondialisation, animalistes, écoterroristes, militants anti-avortement, bio-terroristes,
etc.) sont très proches dans leur fonctionnement d'organisations politiques
clandestines et maîtrisent parfaitement les techniques de renseignement et
d'opérations clandestines violentes (sabotages, séquestration, destructions,
actions commando, etc… )
E.D. – Centre Français de Recherche sur le Renseignement, éditorial du 9
septembre 2007
LES HUISSIERS CHEZ AUBRY
Deux huissiers se sont présentés à la mairie de Lille pour présenter une sommation au nom de Martine Aubry de la part de la société SMP Technologies,
distributeur exclusif en France du pistolet Taser X 26. Interrogée sur Canal +,
pour savoir si elle équiperait les policiers municipaux de sa ville de ce pistolet à
impulsions électriques, la maire de Lille avait répondu non. «C'est dangereux,
cela a déjà fait 290 morts en Amérique du Nord» avait-elle justifié. L'utilisation
de cet équipement par les policiers municipaux a été autorisé fin septembre par
un décret du ministère de l'Intérieur. Le patron de SMP Technologies, se dit
stupéfait par les déclarations de Martine Aubry qu'il a depuis essayé d'appeler
en vain. Il a donc décidé de lui envoyer une sommation lui donnant un délai de
48 heures pour «justifier les noms des 290 victimes dont elle a parlé». «Quand
on postule aux plus hautes responsabilités, il faut donner les preuves de ce
qu'on avance sinon cela s'appelle du charlatanisme, poursuit-il. Si elle ne donne
pas les noms, nous l'attaquerons pour diffamation ou pour dénigrement de
produit». SMP Technologies assigne déjà en diffamation Olivier Besancenot qui
avait également évoqué des décès dus au Taser.
Le Parisien du 8 octobre 2008
REGLEMENT DE COMPTES AU PS
Vingt-neuf ans de vie politique récompensée par ce qu’elle considère comme la
trahison d’un des siens… Lors du conseil municipal de Brunoy, Christine Malcor,
l’ex-candidate PS vaincue aux municipales de mars, a rendu son tablier. Avec
un zeste de tristesse et d’amertume. Et pour l’ambiance, une lettre d’adieu, un
brin douche froide, lue en plein conseil, devant une centaine de personnes. Il est
minuit dans la grande salle des fêtes. Les 35 élus viennent de passer trois
heures à passer en revue l’ordre du jour. En clôture, Laurent Béteille, le maire
UMP, annonce officiellement la démission remise par Christine Malcor, 66 ans.
Celle qui vit alors son dernier conseil dégaine une lettre. Sanglante. « Deux
jours après le second tour, j’étais débarquée de mon groupe, à la demande
pressante d’un excellent camarade tout auréolé d’un récent succès », lit la
sexagénaire. Visé : son collègue PS Edouard Fournier, 40 ans, fraîchement élu
aux cantonales. Dans la foulée, elle fustige ceux qui l’ont renvoyée à « la seule
place assignée à une femme politique de mon âge : m’occuper de mes petitsenfants ! » Ambiance… Mal à l’aise, Edouard Fournier dira après coup : « Il
fallait qu’elle passe la main. » Et ne cache pas sa mission : « Ravir la mairie
dans six ans. » Lors du conseil, Laurent Béteille a salué celle qui fut pendant
trente ans sa principale opposante : « Nous n’avons pas souvent été d’accord,
mais vous partez la tête haute. » La bise et un bouquet d’orchidées à la main, il
glisse malicieusement : « Je n’ai pas osé vous offrir des roses. »
Le Parisien du 27 septembre 2008
LE RMI SOUFFLERA SES 20 BOUGIES EN DECEMBRE
Le montant maximum du RMI dépend de la situation : 0 enfant. Personne seule :
447,91 euros. Couple : 671,87 euros 1 enfant. Personne seule : 671,87 euros.
Couple : 806,24 euros 2 enfants. Personne seule : 806,24 euros. Couple :
940,61 euros Par enfant en plus. Personne seule : 179,16 euros. Couple :
179,16 euros.
Outre le versement de l’allocation, le RMI ouvre un certain nombre de droits
sociaux, appelés droits connexes, tels que : le droit automatique à la sécurité
sociale, CMU et CMU complémentaire. Il faut préciser que la CMU est attribuée
sous conditions de ressources indépendamment du RMI ; un dégrèvement
d’office de la taxe d’habitation, et par conséquent de la redevance audiovisuelle ; le versement de l’allocation logement ; la réduction sociale téléphonique
(uniquement destinée aux abonnés à une ligne fixe téléphonique) ; des réductions dans les transports en commun dans certaines communes ; des bons
d’éléctricité ou de chauffage dans certaines communes ; un mois au lieu de trois
pour le préavis en cas de départ d’une location d’un appartement non meublé ; la gratuité dans certains musées ; une prime de Noël à la fin de l’année.
Les Rmistes ont le devoir de conclure et de respecter un contrat d’insertion,
adapté à ses besoins et aspirations, dans les trois mois qui suivent le début du
versement de l’allocation. Ils doivent déclarer leurs ressources tous les trois
mois afin que leurs droits soient étudiés
Clicanoo (Ile de la Réunion) du 6 octobre 2008
SONDAGE
Une grève de la part de footballeurs payés en moyenne 47.000 € par mois,
serait - elle préjudiciable à leur image ?
L’Est Républicain du 9 octobre 2008
LE TASER ET LE CHEVAL SONT TRES TENDANCE
DANS LA POLICE MUNICIPALE
Au carrefour des polices municipales, au Fort de Mons, on découvre que les
équipements dédiés aux policiers municipaux évoluent à la mesure des nouvelles prérogatives qui leur sont accordées. On voit notamment se développer les
brigades de police montée, même en milieu urbain. Le Taser est aussi très
tendance. Finalement, cette manifestation « européenne » témoigne de l'évolution d'une profession qui petit à petit redore son blason. « Depuis 5 ans, la
police municipale a bénéficié d'un certain nombre de décisions légales qui
permettent de dire qu'elle a rempli les missions qui lui étaient demandées »,
souligne Jacques-Henri Janssens, président de l'association des polices municipales et responsables de services. Cette évolution est perceptible dans les
équipements d'autant que le cadre réglementaire et législatif a grandement
contribué à ce changement. L'uniforme est maintenant partout le même pour
tous. Mais le policier municipal de demain pourra encore vous surprendre. Par
exemple en excès de vitesse, ce qui était déjà le cas, mais avec un nouveau
système électronique directement géré pas le centre de Rennes. Un PDA relié à
une petite imprimante vous sortira un ticket (PV) indestructible. « C'est le principe de la verbalisation électronique », confirme Eric Nirel, uniformier.
La Voix du Nord du 15 octobre 2008
QUESTION DE TEMPO
« La doctrine de la LCR est de refuser la violence minoritaire, même si elle
considère, en tant qu’organisation communiste et révolutionnaire, qu’à un moment il faudra bien recourir aux armes si on veut exproprier les capitalistes. Les
troskistes ne sont jamais revenus là-dessus. »
Henri Weber, Député européen PS, cofondateur de la LCR - Le Parisien du 8
octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 28/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 29/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
SARKOZY APPORTE «DE BONNES REPONSES» A LA CRISE
Ce n'est pas «l'union nationale» réclamée en vain par François Fillon pour faire
face à la crise financière, mais ça y ressemble : Martine Aubry a décerné un
satisfecit aux décisions de Nicolas Sarkozy face à la crise financière. «Les
réponses» apportées par le chef de l'Etat «pour garantir les dépôts des Français
et pour agir chaque fois qu'une banque est en difficulté sont les bonnes réponses», a expliqué la maire de Lille et candidate à la succession de François
Hollande à la tête du PS. Pour elle, «lorsqu'il y a crise comme c'est le cas aujourd'hui, le président de la République agit. Il agit dans l'urgence». Le PS, en
tant que «parti républicain responsable», doit alors «l'accompagner dans cette
action».
Le Figaro du 8 octobre 2008
FOOT : L’INDECENCE
En pleine crise financière et boursière, à l’heure de la récession généralisée où
chacun s’inquiète pour son emploi et son pouvoir d’achat, nos joueurs de football professionnels, eux, menacent de faire grève. Ils gagnent jusqu’à 300.000 €
par mois, soit plus de 220 fois le smic, mais ils s’apprêtent à débrayer. On croit
rêver… Motif de la colère de ces enfants gâtés du ballon rond : ils s’opposent au
projet des présidents de club de prendre le pouvoir absolu au sein du conseil
d’administration de la Ligue. Admettons que le motif soit défendable, la méthode, elle, est carrément indécente – tout autant que leurs salaires, d’ailleurs !
Marianne du 11 octobre 2008
BESANCENOT DRAGUE LA BANLIEUE… ET PREND UNE VESTE
7 millions de personnes vivent dans les quartiers populaires en France. Un
potentiel militant extraordinaire et orphelin, sur lequel la gauche s'est toujours
cassé les dents. Olivier Besancenot et ses lieutenants ont quand même tenté
leur chance et sont venus faire un tour au Forum Social des Quartiers Populaires, organisé à Nanterre par des associations connues pour leur radicalisme,
telles le Mib ou DiverCités. Histoire de faire de la retape, à l'heure où les comités
NPA reçoivent leurs premières cartes d'adhérents. Le moins qu'on puisse dire,
c'est que c'était plutôt raté. La veille, les militants NPA qui tractaient en colonne
à l'entrée du Forum s'étaient déjà fait virer sans ménagement par le Mib. « On
ne veut pas être la chair à canon politique, ni de la gauche, ni de l'extrêmegauche, s'enflamme un militant de Vaulx-en-Velin. On n'est plus les supplétifs
de ces gens-là. On ne viendra au NPA que s'il pousse nos revendications : la
dénonciation des bavures policières, de la justice à deux vitesses, la surpopulation carcérale et les discriminations. Quand on s'appelle Mohamed, on a trois
fois moins de chances de trouver du travail que quand on s'appelle Philippe ! Le
NPA doit en faire une priorité ! ».
Bref, Besancenot est loin d'arriver en terrain conquis. Sous le grand chapiteau
installé au pied des Tours de la cité Pablo Picasso, Abdelaziz Chaambi, l'un des
organisateurs du Forum, discute longuement avec le facteur de Neuilly qu'il
considère comme un bourgeois. « La classe politique ne réagit que lorsque les
problèmes qui nous touchent depuis des années la concernent à son tour », lui
lance-t-il au sujet d'Edvige. « Vous hurlez quand on liste les syndicalistes, les
homos, mais nous, qui sommes fichés du berceau à la tombe, ça ne compte pas
? ». Besancenot est mal à l'aise, évoque sa guerre contre le taser… « Sur les
crimes policiers, tu dis quoi ? », lui lance encore Chaambi. «Moi, individuellement, je suis convaincu, répond le chef du NPA. Maintenant, la LCR a du retard
à l'allumage… ».
Mais la vraie pierre d'achoppement, le dossier qui pourrit les relations entre le
NPA et les acteurs du Forum Social des Quartiers Populaires, c'est l'affaire du
foulard, qui a abouti à la loi du 15 mars 2004. Ici, personne n'a oublié que les
deux profs d'Aubervilliers par qui toute l'histoire avait commencé - ils avaient
demandé l'exclusion d'Alma et Lila, deux sœ urs voilées - étaient encartés à la
LCR… «Comment tu veux avoir la confiance des quartiers populaires après
ça?» interroge un militant historique du MIB. Et si Besancenot considère aujourd'hui que « c'était une connerie » ( !), il tient quand même à préciser : «Dans la
pratique, il y aura des clashs. Il y a des sujets sur lesquels on ne tombera pas
d'accord. On va pas se convaincre en discutant en l'air».
La LCR a beau être minoritaire dans les comités NPA, son fondateur, Alain
Krivine, reste persuadé que les militants de la Ligue peuvent imposer leur ligne
à des jeunes de quartiers « destructurés ». Las. Abdel Zahiri, le jeune avignonais de 28 ans que Besancenot aimerait voir désigner comme porte-parole au
congrès de janvier, est qualifié de « naïf » par les militants du Forum. « Il y a un
risque de hold-up politique de la LCR pour rafler les voix des militants sincères
qui n'espèrent plus rien de la gauche. Le NPA ne porte aucun nouveau projet
politique », soupire un membre de DiverCités. Sans compter que les cadres du
NPA et les gens des quartiers ont du mal à trouver un langage commun. En
banlieue, la lutte anti-capitaliste ne fait pas recette. Logique : l'ultra-libéralisme le
plus sauvage y règne.
Marianne2.fr du 09 Octobre 2008
LE FRANÇAIS EN ENTREPRISE, C'EST L'AFFAIRE DE TOUS!
Montréal regroupe quelque 160 communautés culturelles et plus de 75 langues
y sont parlées. La métropole est également la terre d'accueil de plus de 80 % de
tous les immigrants qui viennent s'installer au Québec. Clairement, la métropole
est le reflet d'un phénomène vécu dans plusieurs grandes villes: elle s'ouvre sur
le monde, accueille des individus de toutes les provenances et se diversifie
rapidement. Ainsi, il est parfaitement normal que la nouvelle composition démographique de Montréal se reflète également dans sa réalité linguistique: autant
les entreprises sont composées d'employés de toutes origines, autant la clientèle s'exprime dans une grande diversité de langues. Dans un tel contexte, il est
tout aussi naturel que des mesures concrètes soient prises afin de promouvoir
et de renforcer le caractère français de Montréal. On peut évidemment se réjouir
du fait que, depuis trente ans, la francisation des milieux de travail et des commerces ait progressé, et ce, tant à Montréal que partout ailleurs au Québec.
Cela dit -- parce que le caractère profondément français de Montréal est à
l'essence même de son identité --, il est de notre devoir à tous de veiller à la
santé du français en entreprise. Et ce qu'il faut surtout garder en tête, c'est que
le français n'est pas que le «ciment» de notre culture collective; il représente
également un avantage concurrentiel pour l'économie de Montréal. Voilà pourquoi il est si important d'en consolider l'usage. D'ailleurs, pour une raison fort
logique et d'un point de vue strictement économique, la clientèle francophone de
Montréal -- même au centre-ville! -- est tout simplement trop importante pour
l'ignorer. Ainsi, quoi qu'on dise, le français à Montréal est un ingrédient incontournable de la réussite en affaires.
Françoise Hudon, Présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain – Le Devoir (Québec) du 9 octobre 2008
PEINES PLANCHERS:
RACHIDA DATI A LES PROCUREURS GENERAUX A L'ΠIL
«Mon rôle est de donner des instructions aux parquets pour l’application de ce
texte, a indiqué Rachida Dati à «20 Minutes». Il est normal que je demande aux
procureurs généraux de me rendre compte de l’application de la loi.» Pour elle, il
n’est pas question de surveillance des juges mais de veiller à la politique pénale
du gouvernement. «Je veux savoir pourquoi on n’utilise pas les peines planchers, a-t-elle expliqué. Parfois, il ne s’agit que d’un problème d’outils statistiques, et d’autres fois, il n’y a pas assez d’appels sur des condamnations fermes
requises, mais non prononcées. Dès lors, je demande aux procureurs généraux
qu’il y ait systématiquement appel du parquet quand des peines planchers ne
sont pas prononcées.» Et d’annoncer qu’elle recevra tous les mois les procureurs généraux des cours de justice où des lacunes auront été détectées.
20 Minutes du 2 octobre 2008
SARKOZY AU SALON DE L'AUTO
Un déplacement de Nicolas Sarkozy dans un salon, c'est toujours aussi sportif.
Pour lui serrer la main ou faire une photo avec lui relève du miracle pour le
quidam. Le long du cortège qui se déplace de stand en stand - que des constructeurs français -, même les policiers s'arrachent les cheveux. «Appelez-moi
votre chef, commande à un policier en civil le patron du service de sécurité
rapprochée du Président, on est en train de se marcher sur les pieds.» Lorsque
Nicolas Sarkozy s'aventure dans les travées pour aller serrer des mains, la
sécurité se resserre et même les caméras censées prendre des images pour
toutes les télés sont éjectées. «On essaye d'organiser, mais personne ne respecte ce qu'on met en place, se désole un membre de l’équipe de presse. Je
me demande comment les journalistes peuvent travailler dans ces conditions.»
Seule différence notable, tout est fait pour éviter de répéter les incidents du
Salon de l'agriculture où le président avait eu un échange verbale - et filmé avec un visiteur. Cette fois, une grande partie de la foule qui l'entoure est composée de sympathisants UMP invités par l'Elysée. Ça aide.
20 Minutes du 10 octobre 2008
DELANOË "NI POUR LES SOVIETS, NI POUR LE BOLCHEVISME"
Aurait-il, dans sa tête, déjà gagné? C'est un Bertrand Delanoë bien droit sur sa
ligne qui s'est autorisé quelques confidences, tard, dans le wagon bar vide du
TGV qui le ramenait de Lille, où il avait tenu meeting.
Le maire de Paris a d'abord fermement défendu son positionnement "libéral et
socialiste" du printemps, que nombre de camarades bien intentionnés, en ces
temps de crise, entendent lui faire payer au prix fort. Et d'invoquer à son secours
les sondages, lui dont les proches moquaient, il y a quelques mois encore,
l'ascension sondagière de sa rivale Ségolène Royal: "Dans l'opinion, ça ne m'a
rien coûté. Dans l'opinion de gauche non plus. Chez les militants, on verra. Et si
les citoyens avaient mieux compris que les commentateurs et les politiques que
le libéralisme n'était pas le capitalisme ?"
Et de riposter aux tacles de sa camarade Martine Aubry, qui n'est pas la moins
féroce à son égard. "Martine utilise le mot libéralisme tout le temps. Elle fait
campagne. On verra si c'est efficace. Mais est-ce qu'elle se rattache à la famille
sociale-démocrate, donc libérale politiquement, ou à une ligne plus radicale?
Bon courage..." Bertrand Delanoë, lui, assume tout. "Moi, je suis social-démocrate, pour l'économie de marché. Je ne suis ni pour les soviets, ni pour le
bolchevisme."
La preuve: c'est dans le costume d'un manager avisé et exigeant que le maire
de Paris semble déjà installé dans le fauteuil de François Hollande. "J'ai un petit
côté entrepreneur. J'aime bien que les choses tournent avec une certaine efficacité. Un dirigeant national qui a bout d'un an n'a pas produit la mission qui lui
a été confiée doit être remplacée."
A quand le recours à une agence de notation, type Standard & Poors pour
évaluer le boulot des membres du bureau national?
Libération du 10 octobre 2008
CONNAISSEZ-VOUS FANNY TRUCHELUT ?
Elle était propriétaire d’un gîte dans les Vosges, menait une vie discrète et sans
histoire jusqu’au jour où elle vit arriver chez elles deux femmes voilées…
Quand elle leur demanda de bien vouloir enlever leur voile dans les parties
communes du gîte, pour maintenir l’ambiance sereine qui régnait entre tous ses
clients, elle ne s’attendait pas du tout à la catastrophe qui allait lui tomber dessus. Car l’une de ces femmes, Horia Demiati, porta plainte contre elle.
Le MRAP, La LICRA et la LDH s’associèrent à sa plainte, pour « discrimination
religieuse ». Premier procès : Fanny Truchelut fut condamnée à 4 mois de
prison avec sursis et 8 490 euros d’amende. Elle fit appel. Le verdict est tombé :
2 mois avec sursis et 4 000 euros d’amende. Pour la famille Demiati : 4 fois 500
euros, plus 500 euros de préjudice. Pour le MRAP, la LICRA et la LDH, 1 euro
de dommages et intérêts et 500 euros de dédommagements pour chacun d’eux.
Sans commentaires… .
Madepêche.com du 9 octobre 2008
LE COMMISSARIAT VIRTUEL DEBARQUE EN FRANCE
Après l'Italie et la Belgique, la France s'apprête à se lancer elle aussi dans
l'aventure des commissariats virtuels. Dans les prochains jours, le ministère de
l'Intérieur lancera un portail Internet permettant aux citoyens, qui s'estiment
victimes, de faire des pré-dépôts de plainte en ligne depuis leur salon. "Nous
peaufinons encore quelques aspects juridiques", précise-t-on dans l'entourage
de la Ministre. L'expérimentation sera lancée dans un premier temps dans le
département des Yvelines et à La Rochelle. La personne choisira sur le site
Internet dans quel commissariat ou brigade de gendarmerie elle souhaite déposer sa plainte. Après s'être identifiée, elle ne pourra porter plainte que pour des
faits dits "mineurs", comme les vols ou les dégradations. L'internaute recevra alors une réponse automatique de bonne réception. Mais contrairement à ce
qui se fait en Italie ou en Belgique, ce système de pré-dépôt de plainte ne
dispensera pas le plaignant d'une visite au commissariat. "Après étude de sa
déposition sur Internet, il se verra proposer un rendez-vous pour venir finaliser
et signer la plainte au commissariat. Ce n'est qu'au moment de cette validation
physique, au commissariat ou à la brigade, que la plainte sera valable légalement", précise un gendarme. Dans les rangs de la police, on se réjouit déjà de la
mise en place de ces commissariats en ligne. "Depuis des années nous demandions un allègement des contraintes de procédure par la dématérialisation de
celles-ci, explique Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat d'officiers Synergie Officiers. Ce système de pré-dépôt de plainte en ligne va permettre de gagner du temps car toutes les informations standard, comme le
recueil de l'identité du plaignant, seront pré-formalisées. Avec ce système, le
service public s'y retrouve, puisqu'il gagne en efficacité et l'usager s'y retrouve
aussi, notamment en n'ayant plus à faire la queue au commissariat".
LCI.fr du 10 octobre 2008
UNE CONSEILLERE MUNICIPALE PS EN GARDE A VUE
C’est le genre d’affaire que traitent très régulièrement les policiers de l’Essonne :
un fumeur de joint interpellé par une patrouille, et des enquêteurs qui déroulent
la pelote pour remonter à son dealer, puis idéalement jusqu’aux grossistes. Sauf
que, cette fois, c’est une élue qui est impliquée. Une jeune conseillère municipale socialiste de Ris-Orangis, également élue à la communauté
d’agglomération Evry Centre Essonne, a été cueillie à son domicile par les
forces de l’ordre au petit matin. Aux alentours de 7 heures, elle et son petit ami
ont été appréhendés puis placés en garde à vue au commissariat de Draveil.
Tout avait commencé banalement, alors qu’ils sont en surveillance, les policiers
de tombent sur un individu qui fume un joint de cannabis. Chez lui, ils
découvrent 60 g de résine, sur les 100 g que l’individu reconnaît avoir achetés.
L’homme finit par donner le nom de son vendeur. Très vite, les policiers
l’identifient, avant d’investir son domicile, où la perquisition s’est avérée
fructueuse. Sur place, outre des stupéfiants, un véritable kit du parfait cultivateur
de cannabis a été saisi. Le couple s’exerçait à la culture de plants en intérieur,
avec visiblement une certaine réussite. On ignore encore quelle est la part de
responsabilité du jeune homme et de sa compagne. Mais, a minima, celle-ci ne
pouvait ignorer les plantations présentes dans son domicile.
Le Parisien du 9 octobre 2008
LES ASSASSINS DES BRIGADES ROUGES
Les Brigades Rouges (BR) ont été l'un des principaux acteurs des "années de
plomb" qui ont ensanglanté l'Italie. Fondées en 1973 par un sociologue, elles
sont nées de la radicalisation de groupes après mai 1968, un hiver 1969 agité et
des attentats sanglants impliquant services secrets et réseaux fascistes. Certains opposants basculent alors dans la lutte armée, dont les BR à l'idéologie
marxiste-léniniste. Ils prennent d'abord en otage le directeur du personnel de
Fiat en 1973. Puis débutent les enlèvements. Le plus terrible aura lieu en 1978.
Alors que la Démocratie Chrétienne est au pouvoir, son leader Aldo Moro est
enlevé et retrouvé mort 55 jours plus tard dans une voiture. Des dizaines de
magistrats, hommes politiques, journalistes, industriels... seront ainsi tués avant
que des scissions n'apparaissent. En 1999 et 2002, de "nouvelles" Brigades
rouges assassinent encore deux consultants du gouvernement. Et l'an dernier
encore, une quinzaine de personnes se réclamant du mouvement ont été arrêtées à Milan, soupçonnées de préparer des attentats.
Le Dauphiné du 13 octobre 2008
DES SALARIES ATTAQUENT FO EN JUSTICE
Dans le Val-d'Oise, 110 salariés de la librairie Grand cercle (160 salariés au
total), à Éragny, engagent une action judiciaire contre Force ouvrière pour
maintenir l'ouverture dominicale de leur magasin. « En voulant nous empêcher
de travailler le dimanche, ce syndicat nous porte gravement préjudice en réduisant notre pouvoir d'achat et en menaçant nos emplois. Nous assignons FO en
justice pour non-représentativité de notre opinion », expliquent les salariés
constitués en association.
Ouest-France du 13 octobre 2008
LES SOUBRESAUTS DU MNR
Le Mouvement national républicain (MNR) s'est doté d'une nouvelle direction
lors d'un conseil national. Après l'exclusion le 23 septembre de son secrétaire
général Nicolas Bay, ex-bras droit de Bruno Mégret, et de Jacques Gaillard,
secrétaire général adjoint, accusés de "travailler pour Marine Le Pen et chercher
à liquider le MNR", une nouvelle direction a été élue, a annoncé le parti dans un
communiqué. Il s'agit d'Annick Martin comme secrétaire générale, Alain Vauzelle comme trésorier, et Isabelle Laraque et Yann Phelippeau comme secrétaire généraux adjoints. Nicolas Bay avait appelé les adhérents du MNR à
rejoindre la structure Convergences nationales au soir de son exclusion, "dans
une démarche de coopération avec différents acteurs de la droite nationale,
notamment le Front national". Il avait affirmé que le parti, fondé en 1999 après
une spectaculaire scission du Front national, ne comptait plus que "1.700 membres à jour de cotisation", comparé aux "8.000 à 9.000" revendiqués. L'ex-président du MNR Bruno Mégret avait annoncé en mai son retrait de la vie politique
et son départ à l'étranger.
AFP du 13 octobre 2008
LE GIGN SE RENFORCE
Depuis un an, l'unité d'élite s'est métamorphosée en silence, passant de 120 à
380 hommes. Ce triplement historique de ces effectifs a été rendu possible
grâce au renfort d'une trentaine de gendarmes du Groupe de sécurité de la
présidence de la République (GSPR) et des 150 hommes de l'escadron parachutiste d'intervention. Sur le papier, ce curieux amalgame entre gardes du
corps surentraînés, paras aguerris et experts en intervention aurait pu sonner
comme le mariage de la carpe et du lapin. Pour faire «sauter les cloisons»,
«créer un nouvel esprit de corps», les caciques de la maréchaussée ont donc
décidé de placer pour la première fois un général à la tête du nouveau GIGN
grand format. (… )Outre des blindés et des Chevrolet de 430 chevaux, le GIGN
dispose en cas de besoin d'hélicoptères Puma des armées et d'une cinquantaine de tenues de protection nucléaire, bactériologique et chimique pour mener
des assauts en milieu contaminé. Chasuble israélienne, bottes en fourrure type
«grand froid» ou encore hamac de jungle complètent la panoplie. En outre, un
étourdissant arsenal de 2 000 calibres de toute nature ayant permis aux 280
supergendarmes de tirer à eux seuls quelque 800 000 cartouches l'année
dernière. Soit environ 25 % de la dotation en munitions de toute la gendarmerie !
Le Figaro du 10 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 29/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 30/2008
Carnet de bord
des réformes 2007-2008
par le groupe parlem entaire
de l’UMP - octobre 2008
MIL-VIGILANCE n°30 a 36
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
L’ACTION POUR DYNAMISER NOTRE ECONOMIE
Notre politique poursuit trois objectifs majeurs : replacer le travail au centre de
notre économie, libérer l’investissement et anticiper pour construire un
développement durable. « Travailler plus pour gagner plus » était au centre
du projet présidentiel : là où la gauche, avec les 35H, avait voulu diviser le
travail, nous voulons le multiplier.
1) Première étape : nous avons libéré les possibilités de travailler.
La priorité, c’était de tourner la page des 35 heures : c’est chose faite !
Les salariés les plus modestes ont été les premières victimes des 35 heures :
la limitation contrainte de leur travail s’est traduite directement par un gel de
leurs salaires (le salaire brut moyen en France est inférieur la moyenne
européenne). Pour sortir des 35H uniques pour tous, plutôt qu’un système
rigide du tout ou rien, nous avons opté pour un système souple, où chaque
salarié, dans chaque entreprise a la liberté de choisir. Ainsi, un accord de
branche ou d’entreprise peut permettre de sortir des 35 heures, contre une
augmentation de salaire. C’est également pour restaurer la liberté de travailler
que nous avons augmenté le contingent d’heures supplémentaires et surtout
que nous les avons rendues plus attractives à travers une exonération fiscale
et sociale (loi TEPA du 21 août 2007). Depuis l’entrée en vigueur de la loi, 6
millions de salariés (soit près de 4 millions de foyers) ont déclaré des heures
supplémentaires exonérées et le taux d’utilisation du dispositif ne cesse de
croître. Enfin, l’assouplissement du système des retraites permet à ceux qui le
souhaitent de continuer à travailler ou de combiner travail et retraite.
2) Deuxième étape : nous avons fait en sorte que le travail paie, pour
tous !
Pour ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus : le nouveau régime des
heures supplémentaires ne fait pas que libérer le travail. Il incite au travail en
valorisant ce travail en plus : les heures supplémentaires sont payées 25% de
plus et défiscalisées et les RTT peuvent être échangées contre salaire majoré
de 10%. Le montant équivalant aux heures supplémentaires déclarées depuis
la mis en vigueur de la loi est de 1540 millions d’euros, soit près de 400 euros
de revenu supplémentaire par foyer concerné. Pour ceux qui étaient
prisonniers de l’assistance : avec le RSA nous mettons un terme à cette
situation absurde qui voulait qu’une personne perde de l’argent en quittant
l’assistance pour reprendre un travail ! Le RSA instaure une échelle de
rémunération incitative et graduelle, où à chaque échelon, on peut gagner plus
en travaillant plus, et il renforce l’accompagnement des « exclus du marché du
travail ». Le RSA constitue une réponse efficace au « phénomène des
travailleurs pauvres » : pour les 1,5 million de travailleurs pauvres, le RSA
représentera en moyenne 110€ /mois en plus (130€ /mois pour un couple avec
enfants). Avec le RSA nous réconcilions la solidarité avec le travail en mettant
fin aux effets pervers de l’assistanat.
3) Troisième étape : nous avons modernisé notre marché du travail pour
davantage de souplesse et d’accompagnement des demandeurs d’emploi
L’Accord du 11 janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail permet
une plus grande flexibilité dans le choix du contrat de travail.
Notre objectif est de mieux accompagner les actifs : ce n’est pas toujours le
travail qui manque, puisque l’on estime à plus de 400.000 les offres d’emploi
non pourvues. Dans cette situation, notre tâche est d’aider l’offre à « trouver
preneur » : En rendant le marché de l’emploi plus lisible et plus simple (fusion
de l’ANPE et des Assedic au premier janvier 2009). En remédiant au défaut de
qualification par la professionnalisation de l’enseignement supérieur et la
formation continue. En apportant à chacun une réponse appropriée, pour lui
permettre d’évoluer dans son parcours professionnel (aide aux jeunes actifs,
aide à la mobilité géographique et professionnelle). La contrepartie de cet
accompagnement renforcé, ce sont des contrôles accrus pour inciter à la
reprise d’emploi. L’offre raisonnable d’emploi est un accord passé entre
l’ANPE et le demandeur d’emploi, au terme duquel le demandeur d’emploi qui
s’engage à accepter une offre raisonnable bénéficie en retour d’un
accompagnement spécial et prioritaire. L’enjeu est notamment de lutter contre
le chômage de longue durée.
Libérer l’
investissement, pour réveiller la croissance
1) Nous desserrons l’étau fiscal qui pèse sur les entreprises et les
ménages
Pour les ménages : le TEPA a permis de réinjecter 7,7 milliards d’euros
directement en faveur des ménages : Avec la déductibilité des intérêts
d’emprunt pour tous les ménages modestes qui jusqu’ici se disaient que la
propriété, ce n’était pas pour eux. Avec les droits de mutation à titre
gratuit pour faire en sorte que celui qui a travaillé toute sa vie et qui a déjà
payé des impôts sur les fruits de son travail puisse les transmettre à ses
enfants, sans qu’ils soient à nouveau obligés de payer ! Avec le bouclier fiscal
à 50%, pour qu’aucun contribuable ne travaille plus d’un jour sur deux pour
payer ses impôts. Pour les entreprises : le paquet fiscal est d’abord un
« paquet d’investissement et de croissance » La réduction de l’ISF a permis
d’orienter plus de 930 millions d’euros vers l’investissement dans les PME :
c’est une manne pour ses entreprises qui manquent souvent de financements
et pour l’économie française. La loi « LME » de modernisation de l’économie
du 6 août 2008 étend encore la politique d’allègement fiscal, cette fois plus
spécifiquement à destination des entreprises, en particulier par la facilitation
de la reprise ou de la transmission des entreprises.
2) Au total, nous mobilisons l’argent qui dort pour soutenir notre
économie
C’est tout l’enjeu du bouclier fiscal à 50% qui vise à inciter nos concitoyens les
plus fortunés à invertir chez nous plutôt qu’à l’étranger. Quand on sait que
l’évasion fiscale représente environ 40 milliards d’euros par, on mesure
l’urgence à agir ! C’est aussi tout l’enjeu de la mobilisation de l’épargne en
faveur des PME (déduction d’ISF) ou de la solidarité intergénérationnelle
(droits de mutation à titre gratuit)
Anticiper, pour préparer un développement durable
1) L’investissement dans les secteurs des TIC et de la recherche :
passeport pour l’économie de demain
Nous remédions au retard français en matière de développement des
économies numériques. Nos PME et TPE investissent moins que leurs
homologues européens et américains dans les TIC (technologies de
l’information et de la communication) qui sont pourtant un formidable levier de
croissance : seulement 15% d’entre elles profiteraient du développement des
TIC pour la croissance de leurs exportations ! Nous avons mis en œ uvre un
vaste plan de développement et de promotion des TIC à destination des PME.
Grâce au « Passeport pour l’économie numérique » 30.000 entreprises sont
déjà entrées dans l’économie numérique. Outre les réformes dans
l’enseignement supérieur et la recherche, la réforme du crédit d’impôt
recherche est venue doper les dépenses en R&D des entreprises innovantes.
87% des PME innovantes étaient favorables à cette réforme qui simplifie aussi
leurs démarches.
2) L’écologie : un nouveau vivier de croissance
Le Grenelle de l’environnement a mis en lumière les formidables opportunités
de développement que représente la mise en place de la « croissance verte ».
Le système de bonus-malus encourage la consommation dans les secteurs
« propres » sans pour autant condamner les secteurs traditionnels
concurrentiels : ainsi, grâce aux voitures « propres » dont les ventes ont
augmenté de 45%, le secteur automobile français a globalement moins
souffert que ses voisins ces derniers mois : c’est donc bien de croissance qu’il
s’agit. L’ouverture de nouveaux marchés liés à l’écologie (comme la filière bio
dans la restauration, les phytosanitaires propres et les alternatives au
programme autoroutier) encouragera par ricochet les secteurs de l’innovation
et de la R&D.
POUVOIR D’ACHAT
Notre action en faveur du pouvoir d’achat est d’abord ciblée sur le travail,
parce que le principal levier du pouvoir d’achat, c’est la feuille de paie.
C’est dans cet esprit que nous avons pris toute une série de mesures pour
libérer les possibilités de travailler et faire en sorte que le travail paie
davantage, pour tous les Français : avec les assouplissements successifs des
35H et la défiscalisation des heures supplémentaires, il est possible de
travailler plus et de gagner plus ; avec le développement de l’intéressement et
de la participation dans toutes les entreprises et les possibilités de libération
anticipées, les salariés touchent les fruits de leur travail quand l’entreprise fait
des bénéfices ; avec le RSA, nous rendons le travail plus attractif que
l’inactivité et l’assistance et nous mettons en place un dispositif efficace de
lutte contre le phénomène des travailleurs pauvres
La deuxième étape, c’est de réduire les dépenses incompressibles des
Français. Avec une action en faveur du logement qui représente plus du quart
du budget des ménages et même davantage en Ile-de-France : déductibilité
des intérêts d’emprunt, loyers alignés sur les prix à la consommation,
réduction et lissage des cautions pour les locataires…
Avec une action pour réduire la facture énergétique : hausse de la prime à la
cuve à 150 euros, maîtrise des tarifs de gaz et d’électricité avec notamment un
tarif social. Avec une action sur les prix et pour combattre les « petites
arnaques du quotidien ».
DEUX LOIS MAJEURES POUR DYNAMISER LA CONCURRENCE
ET FAIRE BAISSER LES PRIX AU BENEFICE DU
CONSOMMATEUR
La loi du 3 janvier 2008 pour le développement de la concurrence au service
des consommateurs et la loi du 4 août 2008 de modernisation de l’économie
constituent deux soutiens essentiels de notre économie.
Le FMI estime que lorsque la loi de modernisation de l’économie aura produit
ses effets, les gains de pouvoirs d’achat s’élèveront à 1.000 euros par ménage
et par an.
Les relations commerciales sont modernisées : Deux étapes : la réintégration
des « marges arrière » dans le prix de vente et la négociation des conditions
générales de vente pour rendre les relations commerciales plus efficaces et
favoriser la baisse des prix pour les consommateurs. Des relations
commerciales transparentes : obligation de communication des conditions
particulières de vente ; une convention écrite indique les obligations
auxquelles se sont engagées les parties. Des sanctions renforcées : les
pratiques discriminatoires sont plus fortement réprimées pour empêcher les
abus de puissance d’achat ou de vente : triplement de l’amende ; possibilité
d’astreintes journalières ; publication du jugement.
La réforme de l’urbanisme commercial est engagée : notre législation est mise
en conformité avec le droit communautaire et les règles d’urbanisme sont
simplifiées pour instaurer une plus grande concurrence entre les acteurs de la
distribution et favoriser la baisse des prix. Le seuil de déclenchement de la
procédure de saisine de la CDAC est fixé à 1.000 m². A la demande des
députés UMP, le Gouvernement s’est engagé à proposer, dans un délai de 6
mois, un projet de loi intégrant l’urbanisme commercial dans le droit général de
l’urbanisme.
Le commerce de proximité est soutenu : Réforme de la réglementation des
soldes avec la fixation de 2 périodes nationales de 5 semaines avec des
dérogations possibles pour certaines zones touristiques ou frontalières et de 2
semaines complémentaires par an à des dates choisies par les commerçants.
Réforme de la TACA qui devient la « taxe sur les surfaces commerciales » et
dont l’objectif est d’alléger le poids qui repose sur les petits commerces.
Renforcement de l’action du FISAC, principal outil de soutien des activités
commerciales et artisanales. Le champ d’intervention du FISAC est élargi et
son budget accru de 20 % (100 millions d’euros).
Le contrôle est accru : Une autorité de la concurrence est instituée avec des
pouvoirs d’enquête élargis et des moyens accrus. Cette autorité qui remplace
le Conseil de la concurrence sera amenée à examiner toutes les demandes de
concentrations. Elle peut prononcer des injonctions structurelles à l’encontre
des entreprises en situation d’abus de position dominante, des sanctions
pécuniaires et des cessions de surface pour garantir une concurrence effective
dans une zone de chalandise. Amélioration de la lutte contre les pratiques
déloyales.
Des mesures spécifiques pour les consommateurs les plus modestes
sont adoptées
Création d’un tarif social pour la téléphonie mobile. Amélioration de
l’accessibilité bancaire. Plus de transparence et une meilleure information des
consommateurs. Dans le secteur de la téléphonie : obligation du
remboursement des avances sur consommation ou des dépôts de garantie,
préavis de résiliation des contrats de communications électroniques ; limitation
de la durée de réengagement dans le secteur de la téléphonie mobile ; gratuité
des temps d’attente « on-net » ; les services après-vente accessibles via des
numéros non surtaxés. Dans le secteur bancaire : extension du champ de la
médiation bancaire et instauration d’un relevé périodique des frais bancaires et
des agios. Dans le secteur de l’énergie : transmission obligatoire par écrit des
détails d’une l’offre commerciale. Il est également précisé que le
consommateur n’est engagé que par sa signature.
UNE POLITIQUE FISCALE RESPONSABLE, EFFICACE ET JUSTE
1) Notre politique fiscale est responsable
Parce que nous avons tenu nos engagements de 2002 : nous avons réduit
l’impôt sur le revenu de près de 10 milliards d’euros entre 2002 et 2007 : pour
3,7 millions de contribuables, l’impôt aura été diminué de 30%.
Parce que nous tiendrons nos engagements de 2007 et notamment celui de
réduire durablement la pression fiscale. Nous avons déjà commencé à la faire
et nous continuerons, même si la conjoncture très dégradée peut nous
imposer une phase momentanée de stabilité globale du taux de prélèvements
obligatoires. Parce que nous maintenons l’objectif de maîtrise des dépenses
publiques
2) Notre politique fiscale est efficace
Parce qu’au moment où les prix de l’immobilier baissent et les crédits se
renchérissent, la déductibilité des intérêts d’emprunts permet à chaque
contribuable d’économiser 0,8% de charges de la dette. Cette mesure de la loi
TEPA a permis à 320.000 ménages, entre mai et décembre 2007, de devenir
propriétaires de leur logement dans un contexte très difficile. Parce que nous
aidons à l’installation des entreprises innovantes en triplant l’effort financier en
faveur des entreprises innovantes, soit 3 milliards d’euros de crédit impôt
recherche en année pleine.
3) Notre politique fiscale est juste :
Parce que nul ne paie plus de la moitié de ses revenus à l’Etat. Le bouclier
fiscal à 50% protège le pouvoir d’achat de tous les Français (77% des
bénéficiaires du bouclier gagnent de moins de 1000 euros par mois !). Parce
qu’aucun haut revenu doit échapper totalement à l’impôt, nous voulons
corriger les injustices fiscales en empêchant certains gros contribuables de se
soustraire totalement à l’impôt en plafonnant le cumul des niches fiscales.
L’ ACTION EN FAVEUR DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI
La dynamisation de notre économie passe par la revalorisation du travail, une
véritable politique de rémunération et la modernisation de notre marché du
travail. Et pour atteindre ces objectifs, nous nous appuyons sur un dialogue
social rénové afin de restaurer la confiance.
Remettre le dialogue social au cœur du système pour restaurer la
confiance
Nous avons mis le dialogue avec les partenaires sociaux au cœ ur de la
volonté de réforme, pour restaurer la confiance dans les relations du travail.
L’accord du 10 avril et la loi du 20 août 2008, ont profondément rénové les
règles de représentativité afin de redonner du souffle au dialogue social et de
la légitimité aux accords. Désormais pour qu’un accord collectif soit valable il
faut qu’il soit conclu avec des organisations représentant 30% des voix aux
élections professionnelles. C’est un nouveau mandat qui sera donné par les
salariés à leur organisation et une nouvelle responsabilité des organisations
vis-à-vis des salariés. Nous avons réussi à introduire davantage de souplesse
dans le marché de l’emploi : l’accord du 11 janvier (Accord national
interprofessionnel sur le marché du travail) et la loi du 25 juin 2008 portant
modernisation du marché du travail ont rendu l’emploi plus flexible, à l’entrée
comme à la sortie, grâce à l’assouplissement de la durée de la période
d’essai, la création d’un CDD à objet défini ou encore la rupture
conventionnelle du contrat de travail.
Les 3 grands axes de notre politique pour revaloriser le travail
1) Libérer le travail
Nous permettons de travailler plus, en mettant fin au système des 35 heures.
Un an après l’adoption de la loi travail emploi pouvoir d’achat (« Loi TEPA »), 6
millions de salariés ont déclaré des heures supplémentaires, soit une
augmentation de 40%. La loi du 20 août 2008 en a également facilité la mise
en œ uvre en supprimant l’autorisation de l’inspecteur du travail pour dépasser
le plafond de 220 heures supplémentaires par an. Dans un cadre plus souple,
la négociation du temps de travail se fait au plus près du terrain, dans
l’entreprise (contingent d’heures supplémentaires et conversion des RTT).
Nous permettons à tous de travailler, en débloquant le système des retraites
d’office. Pour améliorer notre taux d’activité nous devons autoriser la
recherche d’emploi après 57 ans, et mettre fin aux mises à la retraite d’office,
en permettant à ceux qui le souhaitent de continuer à travailler, ou de cumuler
emploi et retraite.
MIL-VIGILANCE N° 30/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 31/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
Carnet de bord des réformes 20072008 par le groupe parlementaire de
l’UMP - octobre 2008 (suite)
2) Rémunérer le travail
Nous incitons au travail, en le rémunérant mieux, et en le rendant toujours plus
intéressant que l’assistanat. La loi TEPA valorise les heures supplémentaires,
défiscalisées et majorées de 25%, ou 10% pour les conversions de RTT en
heures supplémentaires. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, cette mesure a
créé 1540 millions d’euros de salaires en plus, soit plus de 400 euros de
revenu supplémentaire par ménage concerné. Le texte sur les revenus du
travail prévoit plusieurs dispositifs destinés à améliorer la rémunération des
salariés : Une incitation directe aux entreprises à ouvrir des négociations
salariales et aux branches à relever les minima de leurs grilles salariales. Une
incitation à développer l’intéressement et la participation dans toutes les
entreprises, afin que les salariés soient davantage associés aux bénéfices de
leur entreprise.
L’objectif du RSA est de faire en sorte que le travail paie toujours plus que
l’inactivité. Notre pays dépense des sommes considérables en prestations
sociales (le RMI et l’API coûtent 6 milliards d’euros). Or, si elles sont un
indispensable filet de protection contre la grande pauvreté, ces prestations
n’ont pas atteint leur objectif qui est de sortir leurs bénéficiaires de l’assistanat.
Le RSA au contraire permettra à 1,5 million de nos concitoyens tenus à l’écart
de l’emploi de « remettre le pied à l’étrier ». Il offre à ceux qui étaient enfermés
dans l’assistanat la certitude qu’en reprenant une activité, ils y trouveront leur
compte financièrement. Pour ceux qui travaillent, le RSA fonctionne comme un
accélérateur de ressources afin que le travail paie et permette de vivre
dignement sans avoir à courir derrière les prestations sociales. Il contribuera à
réduire la pauvreté en France, qui ne recule plus, en donnant un coup de
pouce aux travailleurs pauvres.
3) Accompagner la modernisation du marché de l’emploi
La fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC permet de mettre les moyens en
commun : Chaque conseiller devient un référent unique pour le demandeur
d’emploi, afin d’opérer un accompagnement de proximité. Le projet
personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) sera établi et actualisé en fonction des
qualifications, compétences, expériences du chercheur d’emploi, ainsi que de
sa situation personnelle et familiale.
Nous exigeons un engagement réciproque, entre le demandeur d’emploi et
l’aide publique. L’assurance chômage comme son nom l’indique est une
assurance, l’assurance contre le risque de la perte d’emploi : il ne peut pas y
avoir un droit de tirage illimité et sans contreparties ! Désormais toute offre
d’emploi répondant aux critères arrêtés dans le PPAE ne pourra pas être
refusée plus d’une fois. La mise en place de l’offre raisonnable d’emploi crée
l’obligation pour tout demandeur d’emploi d’accepter les offres valables
d’emploi qui lui sont proposées en contrepartie d’un accompagnement spécial
et prioritaire au demandeur d’emploi.
LA RUPTURE CONVENTIONNELLE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Les partenaires sociaux ont crée un nouveau mode de rupture du contrat de
travail : la rupture conventionnelle. La procédure est très simple et surtout elle
évite de créer du conflit là où il n’y en a pas, en essayant de trouver un litige
pour se mettre d’accord sur le départ de l’entreprise.
Etapes de la procédure simplifiée : un entretien a lieu au cours duquel le
salarié peut se faire assister ; un document CERFA est complété et adressé à
la direction départementale du travail ; le salarié a la possibilité de se rétracter
pendant les 15 jours suivants ; à la fin du délai de rétractation la DDTE a 15
jours pour intervenir en cas de vice du consentement du salarié, faute de
décision explicite l’homologation est réputée acquise ; la rupture ouvre droit à
la couverture de l’assurance chômage
LES CHIFFRES DU CHOMAGE
N’ayons pas la mémoire courte : mi-2005, le taux de chômage atteignait
10,2% et la France comptait plus de 2,5 millions de chômeurs. 3 ans plus tard,
mi-2008, le taux de chômage s’établit à 7,2% et nous sommes passés sous la
barre des 2 millions de chômeurs ! C’est 3 points de moins et surtout plus de
500.000 personnes qui ont retrouvé le chemin de l’emploi. Voilà la vérité :
depuis 2005, nous assistons à une baisse continue du nombre de demandeurs
d’emploi et le chômage est au plus bas depuis 25 ans. Nous sommes
déterminés à maintenir ce cap et même à redoubler d’efforts pour faire face à
une situation économique qui se dégrade brutalement.
LE RSA
Le RSA met fin aux trappes à l’inactivité : avec le RMI et les droits connexes
qui étaient attachés à ce « statut » on pouvait déplorer que la reprise d’activité
eût pour effet la baisse des ressources ! Résultat : les politiques sociales
conduisaient de fait à « enfermer » leurs bénéficiaires dans une situation
d’assistanat. Le RSA remplace par une prestation unique : le RMI, l’API, les
mécanismes d’intéressement à la reprise d’activité.
Le RSA c’est plus de 3,5 millions de ménages bénéficiaires (dont 1,3 millions
d’anciens allocataires de minima sociaux et pour, en moyenne, 109 euros par
mois). Le RSA fonctionne comme un accélérateur de revenu qui vient
mécaniquement renforcer le gain de revenu dès que l’allocataire accroît son
temps de travail. Le RSA, calculé en fonction des revenus et de la situation
familiale est juste et vient aider ceux qui ont le plus de charges. Le RSA c’est
juste, pérenne et favorable au travail !
L’OFFRE VALABLE D’EMPLOI
La loi du 23 juillet 2008 a instauré une logique d’engagements réciproques au
travers d’un projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) dans lequel est
défini l’offre valable d’emploi. L’offre valable d’emploi défini les emplois que le
demandeur d’emploi doit accepter en fonction de ses qualifications, de ses
compétences et ses expériences professionnelles. Le PPAE et les critères de
l’OVE sont revus à intervalles réguliers, chaque trimestre. Le PPAE étant
élaboré de manière commune, le demandeur d’emploi ne pourra pas être
contraint à accepter un emploi à temps partiel si ce critère n’a pas été inclut
dans les critères de la définition de l’OVE.
LA LME : PLUS D’ENTREPRISES POUR PLUS D’EMPLOIS
L’objectif de ce texte est de générer, à partir de 2009, au moins + 0,3 point de
croissance (soit 6 milliards d’euros par an) et de créer 50.000 emplois par an.
La création d’entreprise est simplifiée. Un statut de l’auto-entrepreneur est
institué. Il permet de payer les impôts et charges uniquement lorsque des
recettes sont perçues : simple déclaration auprès du centre de formalités des
entreprises ; régime simplifié et libératoire de prélèvement fiscal et social ; pas
de soumission à la TVA ; exonération de taxe professionnelle pendant 3 ans ;
dispense d’établissement de compte annuels.
Les conditions de fonctionnement sont rénovées : Le patrimoine personnel de
l’entrepreneur est mieux protégé ; Les conditions d’utilisation du local
d’habitation comme local professionnel sont assouplies ; Le régime des
sociétés par actions simplifiées et des SARL est simplifié et les conditions de
détention du capital des sociétés d’exercice libéral sont assouplies.
Le développement des entreprises est soutenu : La réduction des délais de
paiement, plafonnés à 45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires, permettra
de dégager 4 Mds€ de trésorerie supplémentaire pour les entreprises. La
réduction des délais de paiement de l’Etat est, quant à elle, fixée à 30 jours.
L’accessibilité des PME innovantes aux marchés publics est affirmée ; Un
cadre fiscal favorable aux sociétés en amorçage est instauré. Avec ce
nouveau dispositif, l’Etat s’engage au côté des créateurs d’entreprises en ce
qui concerne la prise de risque. Les sociétés de capitaux (SA, SAS et SARL),
créées depuis moins de 5 ans, peuvent opter pour le régime fiscal des
sociétés de personnes et imputer les déficits sur le revenu imposable à l’impôt
sur le revenu. Le régime juridique des fonds d’investissement de proximité
(FIP) est assoupli et un nouveau cadre juridique des fonds communs de
placement à risques contractuels (FCPR) est instauré. L’accès au microcrédit
et à l’investissement solidaire est favorisé. Pour favoriser l’activité des
entreprises à l’international, le régime fiscal des impatriés et les conditions
d’exercice du VIE sont améliorés. L’accès des entreprises aux nouvelles
technologies de l’information et de la communication est une priorité avec le
développement du câblage en très haut débit en fibre optique.
Des freins à l’embauche sont levés : A titre expérimental, jusqu’en 2010, les
conséquences financières du franchissement des seuils de 10 à 20 salariés
par les entreprises sont gelées puis lissées ; A l’initiative des députés UMP, le
chèque-emploi TPE est étendu aux entreprises de moins de 10 salariés.
La reprise d’entreprises est favorisée : Les droits de mutation à titre onéreux
sont abaissés. Ils sont fixés à 3 % pour les cessions de SARL, de fonds de
commerce et d’actions de sociétés ; Le régime de réduction d’impôt est
étendu. Il est accordé au titre des emprunts souscrits pour la reprise d’une
entreprise ; Le recours au tutorat est étendu en cas de cession d’entreprise.
L’ ACTION EN FAVEUR DE LA SANTE ET DE LA SOLIDARITE
1) Notre priorité : la sauvegarde de notre système de santé solidaire
Notre système de santé est confronté à de nouveaux défis : allongement de
l’espérance de vie (15 ans depuis 1950), développement des pathologies
chroniques, progrès de la médecine. Notre système de santé doit s’adapter et
anticiper ces nouvelles réalités qui conduiront à une augmentation des
dépenses de santé de plusieurs milliards d’ici 2025 (200 milliards soit 11 % du
PIB aujourd’hui).
Nous défendons le maintien d’un très haut niveau de protection sociale : la
part de l’assurance maladie obligatoire dans le financement des dépenses de
santé est l’une des plus élevée au monde à 77 %. Il s’agit de consolider ce
modèle solidaire et universel auquel nous sommes tous attachés.
Mais nous ne voulons pas faire peser ces dépenses sur les générations
futures. Malgré une amélioration sensible, la situation financière des comptes
sociaux reste préoccupante : en 2008, le déficit du régime général est évalué à
8,9 milliards d’euros dont 4,1 milliards pour l’assurance maladie. Il nous faut
donc poursuivre résolument le redressement des comptes. Cela suppose un
engagement résolu de tous !
C’est pourquoi le Président de la République a fixé comme cap le retour à
l’équilibre des comptes sociaux en 2011. Pour y parvenir, nous tablons sur de
nouvelles recettes (taxation des stocks options par exemple) et sur des
économies dans le cadre de la politique de maîtrise médicalisée des
dépenses tant pour les soins de ville qu’à hôpital. Nous voulons aussi mieux
associer les complémentaires santé à la gestion du risque et à la maîtrise de
la dépense.
2) Un système de santé plus responsable et plus solidaire avec ceux qui
en ont le plus besoin
Nous avons renforcé la lutte contre les abus et les fraudes car il n’est pas
acceptable qu’un petit nombre profite abusivement de la solidarité de tous. De
nouveaux outils ont été mis en place : des « peines planchers » en cas de
travail dissimulé et, dès 2009, à l’encontre des fraudeurs à l’assurance
maladie, la suppression du bénéfice des allocations logement en cas de
fraude, la prise en compte du « train de vie » pour l’attribution des prestations
sociale. Grâce à cela, l’assurance-maladie a économisé 116 millions d’euros
en 2007 et plus de 206 millions d’euros en deux ans. Et les comportements
commencent à changer, comme le montre la baisse du nombre d’arrêts de
travail abusifs.
Nous devons faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin : c’est l’idée que
nous nous faisons de la justice sociale. Pour un égal accès aux soins sur
l’ensemble du territoire. Pour remédier à l’inégale répartition des
professionnels de santé sur le territoire, nous incitons au développement de
solutions alternatives de proximité : la création de 100 maisons de santé avec
à la clé 50 000 euros d’aide de l’Etat par projet. Outre l’augmentation du
numerus clausus, nous veillerons à la bonne répartition des étudiants en
médecine selon les régions et les spécialités. Un exemple à suivre : l’accord
conclu entre les représentants des infirmiers et l’assurance maladie permettant
de réguler la démographie de la profession dans les zones sur-denses. Plus
de transparence sur les dépassements d’honoraires : obligation pour les
professionnels de santé de délivrer un devis écrit préalable à partir de 70
euros ou dans tous les cas pour un acte effectué avec dépassement lors d’un
prochain rendez-vous ; sanctions à l’encontre des médecins n’affichant pas
leurs tarifs ou pratiquant des dépassements au-delà « du tact et de la
mesure » et bientôt un renforcement de l’interdiction de refus de soins. Le
recours aux dépassements d’honoraires représente aujourd’hui 2 milliards
d’euros chaque année, soit 10 % des honoraires médicaux. Nous avons
simplifié le « chèque santé » pour permettre à tous l’accès à une
complémentaire santé (d’un montant de 100 à 400 euros). Ce dispositif a
encore vocation à être amélioré et nous le ferons. Nous sommes ainsi aux
côtés des 10 % des Français qui n’ont toujours pas accès à une
complémentaire santé.
Nous avons impulsé une véritable politique de prévention que notre système
de santé a trop longtemps négligé : interdiction totale de fumer dans les lieux
publics depuis le 1er janvier 2008, plan santé des jeunes, plan de lutte contre
les drogues et les toxicomanies 2008-2012, généralisation du dépistage du
cancer colorectal et, dès 2009, le lancement prochain du 2e plan cancer et des
mesures de lutte contre l’obésité. Nous consacrons aujourd’hui 7% des
dépenses de santé à la prévention, nous en consacrerons 10% d’ici 2012.
3) La réforme de l’organisation de notre système de santé est enfin sur
les rails
Nous voulons aller plus loin et réformer l’organisation de notre système de
santé qui souffre de nombreuses faiblesses (pilotage insuffisant de l’hôpital,
engorgement des urgences, cloisonnement… ) : c’est l’ambition du projet de loi
« Hôpital, patients, santé et territoires » qui sera discuté par le Parlement à
l’automne 2008.
Une meilleure organisation de l’offre de soins pour plus de sécurité et qualité
pour les patients : une organisation fondée sur les besoins de la population,
plus de coopération entre professionnels de santé, une meilleure gradation
des soins en ville (offre de soins de premier et de second recours) et à l’hôpital
(reconversion de certains hôpitaux en établissements de long séjour). Un
engagement : à l’hôpital, les restructurations ne conduiront à aucune fermeture
d’établissement !
La réforme hospitalière pour un hôpital plus autonome, plus attractif, plus
ouvert et mieux géré : un meilleur pilotage avec un directeur d’établissement
aux pouvoirs renforcés, plus de coopération entre établissements et entre
professionnels grâce aux communautés hospitalières de territoire, une
extension du contrat des praticiens, une gestion plus souple mais aussi plus
rigoureuse des comptes. Le Plan Hôpital 2012, qui représentera au total 10
milliards d’euros d’investissements, accompagnera la réforme. Les personnels
de l’hôpital y seront étroitement associés grâce à la mise en place d’une
politique d’intéressement.
Un pilotage plus cohérent et plus efficace du système de santé grâce à la
création des agences régionales de santé (ARS) : elles rassembleront
l’ensemble des acteurs de santé au niveau régional et mettront fin aux
cloisonnements actuels entre ville et hôpital, prévention et soins, sanitaire et
médico-social, Etat et assurance maladie. Cette réforme est attendue depuis
longtemps par l’ensemble des acteurs de santé. Elle permettra par exemple
d’améliorer la gestion des urgences médicales et de la permanence des soins.
PLUS DE SOLIDARITE POUR NOS AINES
ET LES PERSONNES HANDICAPEES
Certains de nos concitoyens sont fragilisés par le grand âge, la dépendance
voire le handicap. Il nous appartient de leur offrir une prise en charge adaptée
à leurs besoins et de garantir leur insertion dans la vie sociale et
professionnelle.
Face au vieillissement de la population, nous devons faire plus pour nos aînés.
En 2008, nous aurons consacré 6,5 milliards d’euros au financement des
soins dans le secteur des personnes âgées, permettant la création de 6 000
places de services de soins à domicile, de 3 300 places d’accueil de jour et
d’hébergement temporaire et de 7 500 places d’EHPAD, soit 50 % de plus
qu’en 2007. Et nous continuerons dans les années à venir !
La lutte contre la maladie d’Alzheimer, un chantier prioritaire du Président de
la République. Doté d’une enveloppe de 1,6 milliard d’euros, le Plan Alzheimer
2008-2012 doit permettre de mieux prendre en charge nos concitoyens
atteints par cette maladie et leurs familles : création d’un dispositif d’annonce
de la maladie et d’un centre national de référence pour les malades jeunes,
nouvelles structures de répit pour les aidants familiaux, développement de la
recherche médicale. Grâce aux franchises médicales, ce plan sera
entièrement financé et ne sera pas une simple déclaration de bonnes
intentions !
Après la loi fondatrice de 2005, de nouvelles avancées pour les personnes
handicapées. Conformément à l’engagement du Président de la République,
l’allocation adulte handicapé (AAH) sera augmentée de 25 % d’ici 2012 avec
dès 2008 une première hausse de 5 %. La première conférence nationale du
handicap, présidée par le Chef de l’Etat, a insufflé une nouvelle dynamique :
d’ici 2012, 50 000 places en établissements et services seront créées, en
priorité pour les plus lourdement handicapés.
Assurer à chacun une fin de vie digne. Doté d’une enveloppe de 230 millions
d’euros, le Plan soins palliatifs 2008-2012 prévoit de doubler d’ici à 2012 le
nombre de patients pris en charge et de développer la culture palliative auprès
des personnels soignants et de la société. La mission parlementaire conduite
par le député Jean Léonetti sur la fin de vie doit permettre d’évaluer et
d’améliorer l’application de la loi de 2005.
Lancement du chantier du 5e risque dépendance. Pour relever le défi de la
dépendance, le Président de la République s’est engagé à créer un 5ème
risque de protection sociale dédié à la dépendance. La concertation vient
d’être lancée avec l’ensemble des acteurs, sur la base des travaux de la
Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et de la mission
sénatoriale en cours sur ce sujet. Un projet de loi sera soumis au Parlement
début 2009.
LOGEMENT
La France connaît une crise du logement résultant du déséquilibre important
entre l'offre et les besoins. Cela s'explique par la construction insuffisante de
logements au cours des deux décennies écoulées.
Nos concitoyens, surtout les plus modestes, éprouvent ainsi des difficultés à
trouver un logement correspondant à leurs besoins, alors que le logement est
l'une de leurs préoccupations majeures et souvent le premier poste de leurs
dépenses.
Le plan de cohésion sociale lancé en juin 2004, renforcé par la loi du 5 mars
2007 instituant le droit au logement opposable (DALO), a déjà organisé une
relance volontariste de l'offre de logements sur la période 2005-2009.
Avec 435.000 nouveaux logements commencés en France, l’année 2007 a
ainsi été la plus forte année de production depuis la fin des années 1970.
MIL-VIGILANCE N° 31/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 32/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
Carnet de bord des réformes 20072008 par le groupe parlementaire de
l’UMP - octobre 2008 (suite)
œ uvre du droit au logement opposable (DALO), garantie universelle des
risques locatifs (GRL), réflexion sur la mutualisation des risques et la
suppression de la caution, réduction du dépôt de garantie à 1 mois,
généralisation du paiement en tiers payant pour les aides au logement,
indexation des loyers sur le seul indice des prix à la consommation,
revalorisation des aides au logement… ; l’accession à la propriété :
déductibilité des intérêts d’emprunts, développement du dispositif Passfoncier…
Le Gouvernement soumettra au Parlement prochainement un nouveau projet
de loi qui vise à concentrer les interventions de tous les acteurs (État,
collectivités territoriales, associations, professionnels publics et privés) autour
de priorités fortes : renforcer l’engagement des organismes d’habitations à
loyer modéré et du « 1% logement » dans la mise en œ uvre de la politique du
logement ; mettre les outils d’urbanisme et de planification au service de la
construction de logements ; lancer un programme pluriannuel de rénovation
des quartiers anciens dégradés, complément indispensable du programme
national de rénovation urbaine ; développer l’accession populaire à la propriété
permettre l’accès des plus défavorisés à l’hébergement et au logement, pour
concrétiser la mise en œ uvre du droit au logement opposable
Au-delà de l’effort sur la construction, le Gouvernement et la majorité
parlementaire ont concentré leurs efforts sur : l’accès au logement : mise en
LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L’ECOLE
1) L’éducation nationale comme acteur de la modernisation de l’Etat
Notre pays investit massivement dans son école : le budget qui atteint près de
60 milliards d’euros (28 % du budget de l’Etat), a été multiplié par 2 en 20 ans.
Nous avons raison car l’école est le fondement de notre pacte républicain !
En dépit de ces efforts budgétaires, les résultats ne sont pas toujours au
rendez-vous : environ 15 % des élèves qui entrent au collège ont de graves
lacunes dans la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. La dépense
moyenne par lycéen est supérieure de 22% à celle de tous les pays
développés, mais 1 bachelier sur 2 échoue au cours du premier cycle
universitaire. Bref, l’école n’est pas qu’une question de moyens comme on a
trop longtemps voulu nous le faire croire ! Dans un contexte budgétaire
contraint et de baisse du nombre d’élèves dans le 2nd degré (40 000 élèves
en moins à la rentrée 2008, 145.000 élèves en moins au cours de trois
dernières années), il est légitime que l’éducation nationale participe à l’effort
de modernisation de l’Etat. Ce sont ainsi 11.200 départs à la retraite qui n’ont
pas été renouvelés en 2007 et 13.500 qui ne le seront pas en 2008. Pour
autant le non-renouvellement de ces postes n’a pas d’incidence sur le taux
d’encadrement des élèves : il n’y a pas moins d’enseignants devant les
élèves ! Comment ? Grâce à la baisse de la démographie scolaire et à la
réduction du nombre de professeurs qui ne sont pas devant les élèves. En
outre, il ne faut pas oublier que sur les 8.500 postes de professeurs non
renouvelés en 2008, 5.000 postes ont été transformés en heures
supplémentaires !
élèves des écoles maternelles et élémentaires privées et publiques en cas de
grève est une réalité pour toutes les familles dès cette année. La loi instaurant
un nouveau droit à l’accueil des élèves prévoit que l’Etat assure l’accueil des
enfants et finance l’organisation d’un dispositif d’accueil par les communes les
jours de grève massive (Loi n°2008-790 du 20 août 2008). Cette réforme doit
permettre de mieux concilier la liberté de faire grève, droit fondamental, et la
liberté de travailler.
2) L’école « nouvelle génération » : plus de services pour les élèves, plus
de libertés pour les familles
Grâce à ces nouvelles marges de manœ uvre, le Gouvernement a engagé les
réformes de structure dont l’école a besoin. L’école « nouvelle génération »
que nous voulons, c’est une école plus juste, qui fait progresser les libertés,
les droits et la réussite des élèves et de leurs familles. Plus de services pour
assurer la réussite de tous les élèves. Nous avons choisi de faire plus pour les
élèves qui en ont le plus besoin : Le dispositif d’accompagnement éducatif qui
vise à remédier au problème des « orphelins de 16h » connaît un vif succès.
Depuis la rentrée 2008, l’ensemble des collégiens et des élèves du primaire
peuvent bénéficier d’un accompagnement éducatif après la classe quatre jours
par semaine entre 16 h et 18 h. Pour l'année scolaire 2007-2008, 1 508
collèges l’ont organisé au profit de 210 253 élèves, soit 46% des élèves de
6ème. En outre, des stages de remise à niveau ont été mis en place pour les
CM1 et les CM2 volontaires aux vacances de Pâques et en juillet-août. Au
lycée, des stages d’anglais gratuits seront proposés dès février 2009.
La réussite pour tous, c’est aussi faire respecter le droit à la scolarisation des
enfants handicapés. Dans la droite ligne de la loi de 2005, le Gouvernement
amplifie ses efforts en faveur de la scolarisation des enfants handicapés. A la
rentrée 2008, le système scolaire a accueilli 10 000 enfants handicapés de
plus qu’à la rentrée 2007, soit 172 000 au total (contre 89 000 en 2002). 2 000
auxiliaires de vie scolaire (AVS) supplémentaires ont été embauchés à la
rentrée 2008 portant leur nombre à 18 300 et 200 unités pédagogiques
d’intégration (UPI) de plus, ce qui permettra d’atteindre les 2 000 UPI en 2010.
L’assouplissement de la carte scolaire est un vrai succès. Dès juin 2007, la
carte scolaire a été assouplie et elle disparaîtra en 2010 au profit d’un système
de critères plus souples et plus justes. Cette mesure, qui permet aux parents
de choisir l’établissement de leurs enfants dans la limite de la capacité
d’accueil, est une vraie mesure d’égalité des chances : les demandes de
dérogations ont progressé de 17 % en 2007 et 88 % d’entre elles ont été
satisfaites ; mieux, le nombre d’élèves boursiers ayant obtenu l’affectation
qu’ils souhaitaient a progressé de 30 % !
Un nouveau droit à l’accueil des enfants dans les écoles en cas de grève a été
mis en place. Promis par le Président de la République, le droit d’accueil des
UNE PRIORITE :
LA LUTTE CONTRE L’ECHEC SCOLAIRE DANS LE PRIMAIRE
3) Une meilleure reconnaissance de la condition enseignante : un
chantier bien engagé
Plus de pouvoir d’achat pour les enseignants : au total, 410 millions d’euros en
plus pour les enseignants dont 294 millions d’euros au titre des heures
supplémentaires défiscalisées et exonérées. C’est un effort inédit !
Concrètement, c’est une prime annuelle de 500 euros pour chaque enseignant
effectuant 3 heures supplémentaires hebdomadaires en plus de sa
rémunération. Par ailleurs, une prime annuelle d’entrée dans le métier de
1 500 euros est allouée pour revaloriser les débuts de carrière. Enfin, les
indemnités des directeurs d’école seront réévaluées. L’amélioration du
recrutement et de la formation des enseignants : dès 2010, le recrutement des
enseignants au niveau master 2 (bac +5) est généralisé et les différents
concours sont intégrés au cursus universitaire. La création d’une agence du
remplacement dès janvier 2009 permettra de rationaliser l’utilisation des
remplaçants qui ne sont aujourd’hui utilisés qu’à 80 %.
Le Président de la République a fait de la réforme de l’école primaire une
priorité. Objectif : diviser par trois le nombre d'élèves en difficulté à l’entrée en
sixième au cours des 5 prochaines années, en le ramenant à 5 % et réduire de
moitié le nombre de ceux qui redoublent au cours de leur scolarité primaire.
Principaux axes de la réforme du primaire : Nouveaux programmes recentrés
sur les apprentissages fondamentaux ; Réorganisation du temps scolaire avec
la suppression des cours du samedi (durée hebdomadaire de l’instruction de
26 heures à 24 heures) et une aide personnalisée pour les élèves en difficultés
grâce aux 2 heures libérées ; Mise en place d’un dispositif d’accompagnement
éducatif à toutes les écoles de l’éducation prioritaire à compter de la rentrée
2008. Stages gratuits de soutien scolaire et de remise à niveau pour les élèves
en difficultés des classes de CM1 et de CM2 depuis les vacances de
printemps 2008.
LES CHIFFRES CLES DE L’EDUCATION NATIONALE
Environ 12 millions d’élèves scolarisés ;
Plus de 66 700 établissements (écoles, collèges, lycées) ;
Plus d’un million d’agents publics dont 870 000 enseignants ;
Près de 60 milliards d’euros (dont 96 % de dépenses de personnel), soit
environ 22 % du budget de l’Etat.
LA REFORME DU LYCEE SUR LES RAILS
Plus d’autonomie et de responsabilité pour les élèves, moins de rigidité dans
l’organisation des cursus, plus de spécialisation pour ceux qui le souhaitent :
telles sont les grandes orientations de la réforme du lycée annoncée par le
Gouvernement. Dès la rentrée 2009, une nouvelle maquette de la classe de
2de puis une nouvelle 1ère et une nouvelle terminale en 2011 et un nouveau
baccalauréat en 2012.
La rénovation de la voie professionnelle : le baccalauréat professionnel en
trois ans au lieu de quatre ans, se met en place pour réduire le nombre de
jeunes quittant le système scolaire sans qualification. Les diplômes
intermédiaires (BEP) sont maintenus.
LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
1) L’enseignement supérieur, un chantier prioritaire du Président de la
République
L’université, parent pauvre de notre système d’enseignement supérieur : des
conditions d’accueil des étudiants dégradées, une inadéquation entre
diplômes et marché du travail, un sous-financement avéré, une perte
d’attractivité au niveau international, comme le montre le classement de
Shanghai. Des objectifs ambitieux : « Nous allons rebâtir l’Université française.
Pour cela, nous nous sommes fixés un double objectif : conduire un jeune sur
deux vers un diplôme de l’enseignement supérieur et faire de nos universités
des pôles d’excellence » (Extraits du discours du Premier ministre François
FILLON le 3 juillet 2007 à l’Assemblée nationale). Un effort budgétaire sans
précédent : dans un contexte budgétaire contraint, le budget des universités
augmentera de 50 % d’ici 2012 avec 1 milliard d’euros supplémentaires
chaque année, soit un investissement qui passera de 7.000 euros par an et
par étudiant à 10.000 euros.
2) Autonomie, rénovation des campus, réussite pour tous : la réforme
des universités en marche
De la loi du 10 août 2007 sur l’autonomie et les responsabilités des universités
à son application : déjà de premiers résultats ! Un an après, les universités se
sont appropriées les nouvelles possibilités offertes par la loi du 10 août 2007,
socle de la réforme des universités : plus autonomes, les universités seront
aussi plus fortes, plus ouvertes au monde et mieux pilotées. Dès à présent, le
paysage universitaire a changé : Des instances décisionnelles largement
renouvelées : toutes les universités ont mis en place leurs nouveaux conseils
d’administration (CA), renouvelés à plus de 65% en moyenne, avant la date
prévue par la loi ; le monde socio-économique y fait son entrée avec plus de
100 entreprises recensées. Dès le 1er janvier 2009, 20 universités seront
autonomes et bénéficieront de compétences élargies : budget global, prévision
des moyens sur 4 ans et gestion des ressources humaines et de la masse
salariale. D’ici 2012, toutes les universités seront autonomes. Non seulement,
l’Etat ne se désengage pas mais il accompagne la réforme : dotation de
250.000 euros par université autonome au 1er janvier 2009, plan de formation
triennal pour 1 500 personnels d’encadrement et plan de requalification des
emplois pour accroître l’encadrement.
L’opération Campus : la rénovation de l’immobilier universitaire engagée. Face
à la démocratisation de l’enseignement supérieur, un certain nombre de nos
campus universitaires ne sont plus adaptés : plus de 30 % des locaux sont
vétustes. Pour y remédier, le Gouvernement a lancé un plan inédit de
rénovation de l’immobilier universitaire : l’opération Campus. Plus de 5
milliards d’euros sont consacrés à cette opération grâce à la cession de 3 %
d’actions d’EDF. Dès à présent, 10 premiers campus, qui regroupent 39
universités et concernent 650 000 étudiants et 21 000 chercheurs, ont été
sélectionnés. L’opération bénéficiera à toutes les universités y compris celles
qui n’ont pas été retenues.
La réussite pour tous : le plan « licence » opérationnel dès la rentrée 2008.
Trop de nos étudiants échouent au cours du premier cycle universitaire : seuls
37 % d’étudiants accèdent à la licence et 90 000 étudiants quittent chaque
année l’université sans diplôme. Nous voulons accompagner tous les
étudiants vers la réussite. Tel est le sens du plan « réussir en licence » 20082011 lancé par le Gouvernement. Objectif : diviser par deux le taux d'échec en
première année en 5 ans et faire de la licence un vrai diplôme qualifiant,
tremplin vers le monde du travail ou la poursuite d’études.
Trois axes prioritaires : une meilleure orientation des élèves pour prévenir
l’échec en licence, un renforcement du contenu de la licence, et une ouverture
de la licence sur les métiers et le monde professionnel. 730 millions d’euros
d’effort cumulé supplémentaire sera réalisé entre 2008 et 2012 en quatre ans,
soit une hausse de 43 % du budget dédié à la licence.
3) L’amélioration de la condition étudiante : un chantier de justice sociale
Bourses, prêt sans caution, etc. : faire davantage pour ceux qui en ont le plus
besoin. Le Gouvernement a engagé une réforme des bourses sur critères
sociaux à laquelle sont consacrés 100 M€ . Les principales avancées sont : La
revalorisation de 2,5 % du montant des bourses à la rentrée 2008, après une
première revalorisation de 2,5 % en 2007, soit la plus forte hausse depuis 10
ans ; L’élargissement de l’accès aux bourses en revalorisant de 3,2 % les
seuils d’entrée : 50.000 étudiants supplémentaires depuis septembre 2008.
La création d’un 6ème échelon de bourses pour les 100 000 étudiants les plus
défavorisés, soit une augmentation des bourses de 10 % par rapport à l’an
dernier ; La défiscalisation du travail étudiant prévue par la loi TEPA. Le
Gouvernement a lancé, à la rentrée 2008, le prêt bancaire sans caution et
avec remboursement différé pour aider les étudiants à réaliser leur projet
professionnel. Un fonds de garantie abondé par l’Etat à hauteur de 5 M€
permettra le financement de 20.000 prêts d’ici la fin d’année.
Logement social étudiant : tenir les objectifs du plan ANCIAUX. Alors qu’un
tiers des étudiants peinent à trouver un logement, le Gouvernement s’est
engagé à atteindre les objectifs du plan ANCIAUX, soit 5 000 constructions et
7.000 réhabilitations de chambres universitaires par an pendant dix ans (20042014). Pour y parvenir, le budget pour le logement étudiant a été augmenté
dès 2008, de 11%, soit un effort de la puissance publique de 155 M€ et de
620M€ d’ici 2012. En outre, grâce au protocole d’accord pour la reconversion
d’anciens bâtiments militaires en chambres d’étudiants, entre 5.000 et 6.000
logements pourraient ainsi être livrés à la rentrée 2010 dans 15 villes.
LES CHIFFRES CLES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
2,2 millions d’étudiants dont 1,3 millions dans les universités ;
90 000 enseignants et enseignants-chercheurs ;
83 universités et établissements assimilés en France ;
23,5 milliards d’euros, c’est le budget de l’enseignement supérieur et de la
recherche en 2008.
LE PLAN LICENCE : LES NOUVEAUTES DE LA RENTREE 2008
Expérimenté depuis quelques mois, le Plan « Réussir en licence » est
pleinement mis en œ uvre depuis la rentrée 2008 dans les universités.
L’objectif est de diviser par deux le taux d'échec en première année en 5 ans.
Les principales « nouveautés » pour les étudiants sont : Une meilleure
orientation pour prévenir l’échec en licence : un accompagnement
personnalisé du lycée à l’université, une présentation des différentes filières de
l’université, un dossier unique de préinscription, un contrat de réussite et un
professeur référent. Le renforcement du contenu de la licence : 1ère année
« fondamentale » pluridisciplinaire, 2ème année de « consolidation des
acquis » puis 3ème année de spécialisation, 5 heures par semaine en plus
d’enseignement et d’accompagnement éducatif, heures de tutorat. L’ouverture
sur les métiers et le monde professionnel : renforcement du lien avec les
entreprises, stage obligatoire dans tous les cursus, création d’un bureau d’aide
à l’insertion professionnelle.
L’AMELIORATION DE LA SITUATION DES JEUNES
CHERCHEURS : UN CHANTIER SUR LES RAILS
Le Gouvernement a pris plusieurs mesures afin d’améliorer la situation des
jeunes chercheurs : Mise en place du dispositif des doctorants-conseils
permettant aux doctorants d’effectuer des missions de conseil en entreprise,
en attendant la réforme des contrats post-doctorat proposés aux jeunes
chercheurs qui sont trop courts (12 à 18 mois), mal rémunérés et mal
raccordés à la suite de la carrière ; Défiscalisation du mécénat pour les
projets de thèse.
L’ ACTION EN MATIERE DE SECURITE
Consciente que les principales victimes de l’insécurité sont le plus souvent les
plus vulnérables, la majorité UMP a apporté un soutien sans faille au
Gouvernement pour renforcer toute la chaîne de sécurité et placer les victimes
au centre de notre système pénal.
1) Les forces de l’ordre ont les moyens d’accomplir leur mission
L’efficacité de la police et de la gendarmerie a permis un recul significatif de la
délinquance. Le bilan de l’année passée a confirmé la tendance à la baisse de
la délinquance, amorcée depuis 2002-2003 : Depuis août 2007, la délinquance
générale a baissé de 3%, alors même que les délits révélés par l’initiative des
services ont quant à eux augmentés de 11%. Pendant la même période, la
délinquance de proximité a diminué de 9%. Concrètement, cela représente
154 500 victimes potentielles en moins. Une inversion de la tendance dans les
violences faites aux personnes. Pour la première fois depuis 12 ans, les
violences aux personnes ont diminué. Entre 1998 et 2002, ces agressions
avaient connu une croissance de 40%. Traduction concrète de l’efficacité des
nos forces de police et de gendarmerie pour la sécurité des Français : 6 600
agressions qui affectent les Français dans leur vie quotidienne ont été évitées.
Entre août 2007 et août 2008, les violences faites aux personnes ont effet
diminué de 0,8%. Autre signe de la performance des services, le taux
d’élucidation a atteint 37,47%, contre 35,25 % dans la période précédente. En
d’autres termes, la police identifie aujourd’hui plus d’un coupable sur trois.
MIL-VIGILANCE N° 32/2008
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Carnet de bord des réformes 20072008 par le groupe parlementaire de
l’UMP - octobre 2008 (suite)
Des moyens humains, matériels et financiers pour lutter contre toutes les
formes d’insécurité. En 5 ans, nous avons déployé 7.000 gendarmes et 6.500
policier supplémentaires et réorganisé les forces de sécurité, notamment en
créant des Groupes d’intervention régionaux ou en utilisant de manière
rationnelle et quotidienne les CRS. Le rapprochement de la police et de la
gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur répond à un souci de meilleure
coordination entre les forces de sécurité, nécessaire pour assurer une
protection plus efficace des citoyens. Des moyens modernes ayant fait la
preuve de leur efficacité vont être mis au service de la sécurité : par exemple
le nombre de caméras de vidéoprotection sur la voie publique va être multiplié
par trois et le nombre de cyber-enquêteurs sera doublé tandis que le
signalement technique des sites illicites sera amélioré.
2) A l’autre bout de la chaîne de sécurité, les moyens de la Justice ont
également été renforcés
Avec une augmentation de 4,5% de son budget, la Justice est l’une des
priorités du Gouvernement. Le budget de la justice en 2008 est en progression
de 4,5 % par rapport à 2007, signe de la priorité qui est accordée à la Justice.
Il prévoit également la création de 1 615 emplois supplémentaires, afin
d’améliorer le fonctionnement de la justice.
Un arsenal pénal pour mettre fin au sentiment d’impunité et mieux encadrer
les délinquants les plus dangereux. La loi « anti récidive » a doté notre justice
des moyens nécessaires pour une lutte efficace contre toutes les formes de
récidive : La loi crée un régime juridique clair pour lutter contre les délinquants
multirécidivistes majeurs et mineurs en instaurant des peines minimales en
cas de récidive. Preuve de son efficacité, des peines planchers ont été
prononcées dans 50,6% des cas en première instance et dans plus de 64% en
appel. Désormais, la minorité ne constitue plus une échappatoire systématique
à la sanction. L’excuse de minorité a d’ores et déjà été écartée pour 36
mineurs. Pour les délinquants sexuels, cette loi impose des obligations aux
condamnés. Ils ne pourront plus bénéficier de réductions de peine
supplémentaires ou de libération conditionnelle s'ils refusent de se soigner.
La loi relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité
pénale pour cause de trouble mental permet de prévenir la récidive des
criminels les plus dangereux en les plaçant dans des hôpitaux fermés à l’issue
de leur peine de prison lorsqu’ils restent particulièrement dangereux et
présentent un risque très élevé de récidive.
Parallèlement, nous avons voulu faciliter l’indemnisation des victimes. Une
Justice efficace c’est aussi une justice qui aide les victimes à recouvrer les
dommages intérêts qui leur sont dus -c’est l’objectif du SARVI (Service
d’Assistance au Recouvrement des Victimes d’Infractions)- et qui leur offre
l’accès à un juge spécialisé. Le juge délégué aux victimes pourra relayer
efficacement leurs attentes dans l’institution judiciaire et veillera notamment à
leur indemnisation effective. La proposition de loi créant de nouveaux droits
pour les victimes et améliorant l'exécution des peines, examinée à l’initiative
de députés UMP, renforce les droits des victimes. Elle permet en particulier de
mettre fin au scandale des victimes d’incendies de voiture, jamais
indemnisées.
Doter la France d’un système pénitentiaire moderne et digne qui garantit les
droits de chacun. Un effort significatif a été réalisé pour moderniser le système
pénitentiaire : 1.100 postes ont été créés en 2008 pour des crédits en
augmentation de 6,4%. Pour éviter la surpopulation carcérale, 2.800 places
nouvelles ont été créées et l’application du bracelet électronique généralisée.
Notre politique pénale s’est en outre accompagnée d’une politique visant à
garantir les droits des détenus. Ainsi, le contrôleur général des lieux de
privation de liberté, entré en fonction au mois de juin, veillera au respect des
droits fondamentaux des personnes privées de liberté. La politique
pénitentiaire doit également préparer la réinsertion des détenus, le nombre de
condamnés ayant bénéficié d’aménagement de peines pour réussir leur
réinsertion a augmenté de 31% entre mai 2007 et juillet 2008.
UNE GESTION DES DETENTIONS
QUI VEILLE A LA SECURITE DE TOUS
Une baisse sensible des mouvements collectifs, 155 au lieu de 265 en 2006 (41,5%). La politique de prévention des suicides a permis une baisse de ceuxci de 30% entre 2003 et 2007. La sécurité du personnel pénitentiaire s’est
également accrue, avec une baisse des violences contre le personnel de
15,3% entre 2006 et 2007.
SECURITE ROUTIERE
La lutte contre l'insécurité routière a connu des résultats exceptionnels sur la
période 2002-2007 inclus : réduction de 43 % du nombre de personnes tuées,
ce sont près de 11 000 vies sauvées. 130 000 personnes blessées épargnées
Le déploiement des radars automatiques, qui a permis un meilleur respect des
limitations de vitesse, mais aussi le changement de comportement des
Français au volant ont largement contribué aux progrès réalisés.
2007 a ainsi été la 6ème année consécutive de baisse de la mortalité routière
et les chiffres des huit premiers mois de l’année 2008 s’inscrivent dans cette
tendance : - 9,4 % de tués, - 12,4 % de blessés dont - 10,9 % de blessés
hospitalisés et – 8 % d’accidents corporels.
L’enjeu de sécurité routière reste donc majeur. Il n’est en effet pas possible de
se résoudre à la fatalité de plus de 4 500 morts sur les routes de France a
indiqué le Président de la République le 21 décembre 2007 lors d’un Conseil
restreint relatif à la sécurité routière.
C’est pourquoi, le Président de la République, en accord avec le Premier
ministre, a fixé l’objectif de passer sous la barre des 3 000 personnes tuées
sur les routes d’ici à 2012. Pour y parvenir, le Président de la République a
précisé les orientations prioritaires de la politique des pouvoirs publics : la lutte
contre la conduite sous l’emprise de l’alcool, l’amélioration de la sécurité des
usagers les plus vulnérables, le combat contre les infractions au Code de la
route, en poursuivant notamment le déploiement des radars automatiques,
l’amélioration de la formation des conducteurs.
LA FUTURE LOI PENITENTIAIRE : UNE PRISON MODERNE ET
DIGNE QUI GARANTIT LES DROITS DE CHACUN
Le Parlement examinera prochainement un projet de loi pénitentiaire. Le texte
vise à doter la France d'une loi fondamentale sur le service public
pénitentiaire. Les détenus doivent conserver l’exercice de leurs droits
fondamentaux. Ce texte vise à notamment à favoriser le maintien des liens
familiaux, à encourager l’exercice d’une activité professionnelle ou encore à
mettre en place une aide aux plus démunis. L’amélioration de la vie
quotidienne des détenus passera également par une adaptation des cellules
collectives à la vie à plusieurs. Le projet de loi prévoit par ailleurs un
programme de construction de 13 200 places supplémentaires d’ici 2012. La
politique pénitentiaire doit aussi préparer la réinsertion des détenus, ainsi les
aménagements de peine seront facilités et les missions de l’administration
pénitentiaire davantage tournées vers la réinsertion et la prévention de la
récidive.
L’ACTION EN MATIERE D’IMMIGRATION
La création du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité
nationale et du développement solidaire est une innovation qui doit permettre
de construire une nouvelle politique d’immigration cohérente et équilibrée.
leur insertion professionnelle. Un plan de mobilisation des primo-arrivants pour
l’aide à la personne a été mis en place en 2008 pour orienter chaque année
10 000 étrangers en situation régulière vers ces métiers.
1) Rééquilibrer les flux entre immigration familiale et immigration du
travail
Nous avons commencé à rééquilibrer nos flux migratoires : Entre juin 2007 et
mai 2008, le nombre d’étrangers entrant en France pour y travailler est passé
de 22 400 à 30 700. Et sur les 5 premiers mois de 2008, les visas de long
séjour accordés pour motif « professionnel » ont progressé de +28,6%. Dans
le même temps, l’immigration familiale a diminué de 12,6%. Et sur les 5
premiers mois de 2008, elle a chuté encore de 2,8%.
Nous préparons les primo-arrivants à l’accès à l’emploi : Un bilan de
compétence peut être proposé aux étrangers qui arrivent en France pour la
première fois. Ils sont orientés vers une formation qualifiante, en particulier
vers les métiers qui connaissent une pénurie de main-d’œ uvre pour faciliter
2) Intensifier la lutte contre l’immigration clandestine et la fraude
Un renforcement des contrôles à nos frontières et une accélération des
mesures d’éloignement. Depuis 2002, plus de 120.000 immigrés clandestins
ont quitté la France de manière volontaire ou contrainte pour être
raccompagnés dans leur pays d’origine. De juin 2007 à mai 2008, 29.729
étrangers en situation irrégulière ont fait l’objet de mesures d’éloignement. En
un an, le nombre de clandestins présents sur notre territoire a diminué d’au
moins 8%, pour la première fois depuis une génération. Entre juin 2007 et mai
2008, 22.403 qui ont tenté d’entrer en France sans visa ont été refoulés aux
frontières françaises, contre 23.162 l’année précédente. Cette diminution de
3% prouve le caractère dissuasif de notre politique d’immigration.
Un accroissement des retours volontaires. Dans le cadre de l’aide au retour
volontaire, le nombre de départs volontaires s’est élevé à 8349. En 2008, 38%
des éloignements sont des départs volontaires.
Un renforcement de la lutte contre le travail clandestin, les filières clandestines
d’immigration et les marchands de sommeil. 1 155 employeurs d’étrangers ont
été interpellés en 2008, soit une augmentation de plus de 137% par rapport à
2007. Les interpellations d’employés étrangers en situation irrégulière ont
progressé de 10,5% par rapport à 2007 (1 549 au cours des 5 premiers mois
de 2008). Dans les 5 premiers mois de 2008, les opérations menées contre les
filières d’immigration clandestine ont permis à la police et à la gendarmerie de
démanteler 36 filières et d’interpeller près de 664 passeurs. Par ailleurs, sur la
même période, 407 marchands de sommeil ont été arrêtés, soit une
augmentation de 28,8% par rapport à 2007.
3) Rester fidèle à notre tradition d’accueil tout en décourageant les
demandes d’asile abusives
Nous avons pris des mesures pour offrir une meilleure intégration aux
étrangers résidant légalement sur notre sol. Il y a aujourd’hui 5 millions
d’immigrés légaux présents en France. Parmi eux, 3 millions sont de
nationalité étrangère et 2 millions, nés à l’étranger, ont choisi la nationalité
française. Nous avons pris des mesures pour faciliter l’intégration des
étrangers en situation régulière dans notre société. Ainsi, depuis juin 2007,
101.050 « contrat d’accueil et d’intégration » ont été signés. A leur arrivée en
France, les étrangers s’engagent à suivre une formation aux valeurs de la
République et des cours de français si nécessaire ; ils bénéficient également
d’un bilan de compétence professionnelle.
Les mesures prises pour lutter contre les détournements de la procédure
d’asile commencent à porter leurs fruits et permettent à la France de garder
intact sa tradition de terre d’accueil. Entre juin 2007 et mai 2008, la France a
reçu 35.702 demandes d’asile, soit un nombre équivalent à celui sur la même
période un an plus tôt. La France n’est plus le premier pays d’Europe par le
nombre de demandes d’asile. La baisse de la demande d’asile signifie que les
filières clandestines et les passeurs ont compris le message que nous leur
avons envoyé : la procédure d’asile n’est plus une « fabrique à clandestins ».
Parce que la France lutte contre les détournements de procédures d’asile, elle
peut rester fidèle à sa tradition d’accueil des réfugiés politiques. Sur la même
période 9 515 personnes ont acquis le statut de réfugié, soit une augmentation
de 17% par rapport à 2007.
4) Accentuer les politiques de codéveloppement pour maîtriser les flux
migratoires
Le codéveloppement est bien sur un enjeu humanitaire majeur et c’est aussi la
clé d’une gestion apaisée et durable des flux migratoires. Cinq accords de
gestion concertée avec les pays d’émigration ont été signés avec le Sénégal,
le Gabon, la République du Congo, le Bénin et la Tunisie. Pour 2008, le
programme codéveloppement est doté d’une enveloppe de 60 millions d'euros
d'autorisation d’engagement (+139% par rapport à 2007) et de 29 millions de
crédits de paiement (+85% par rapport à 2007).
PACTE EUROPEEN SUR L’IMMIGRATION ET L’ASILE
Le Pacte européen sur l’immigration et l’asile est une des priorités de la
Présidence Française de l’Union européenne. Il reprend en grande partie le
concept d’immigration choisie défendu par la France.
Une approche globale des migrations. Une meilleure organisation des
migrations légales. Une lutte plus efficace conte l’immigration irrégulière
(sanctions des employeurs, préférence communautaire… ). La promotion d’un
partenariat entre pays d’origine, de transit et de destinations des migrants
(accords de reconduites… ). Fin des régularisations massives en Europe.
Renforcement de l’Agence FRONTEX qui devra disposer de moyens
suffisants pour exercer sa mission de coordination. Délivrance au plus tard au
1er janvier 2012 de visas biométriques par les consulats des pays de l’UE.
Mise en place d’un régime commun d’asile d’ici à la fin 2009.
UNE NOUVELLE ORGANISATION DES POUVOIRS AU SERVICE DE
L’EFFICACITE PUBLIQUE
1) Revoir en profondeur l’organisation de l’Etat pour un meilleur service
public au meilleur coût
Globalement satisfaits en tant qu’usagers de la qualité du service public, les
Français expriment cependant régulièrement des doutes quant à son
efficacité. Surtout, ils estiment que l’administration, loin de leur simplifier la vie,
la leur complique au contraire avec la multiplication des interlocuteurs,
l’empilement des règles et leurs changements fréquents. Dans la continuité
des audits de modernisation, le Président de la République et le
gouvernement ont donc engagé, en juillet 2007, une révision générale des
politiques publiques (RGPP) destinée à revoir toutes les missions de l'Etat afin
d’adapter les politiques conduites aux besoins des citoyens, de renforcer
l’efficacité de l’administration et de dégager des moyens budgétaires pour
financer de nouvelles politiques.
S’inscrivant dans la démarche de performance initiée par la LOLF, la RGPP
vise à : tenir les objectifs de réduction de dépenses et de désendettement
sans sacrifier la qualité du service rendu aux Français, engager une réflexion
sur le périmètre d’intervention de l’Etat et sur les modes d’intervention et de
gestion (Etat, agences, privée), contribuer à la rationalisation des décisions
politiques : pluriannualité budgétaire, décisions stratégiques, et arbitrages
Etat/sécurité sociale et Etat/collectivités locales.
Clos en juin dernier, l’exercice de revue de l’organisation de l’Etat a donné lieu
à plus de 300 mesures structurantes et novatrices pour réformer l’Etat en
profondeur. Ces évolutions majeures peuvent se décomposer en deux
catégories, toutes deux placées sous le signe de la meilleure efficacité de la
dépense publique : Des réformes d’organisation vont permettre aux
administrations de maintenir leur capacité à remplir leurs missions, tout en
réduisant très significativement leur coût de fonctionnement. Il s’agit en
particulier : de la réorganisation de l’administration déconcentrée : réduction
du nombre de directions régionales (d’une trentaine à 7 ou 8) et
départementales (d’une quinzaine à 2 ou 3), renforcement du rôle des Préfets
ayant désormais autorité sur les directions ; des regroupements
d’administrations centrales (DGI/DGCP pour créer la direction générale des
finances publiques) et déconcentrées (création des agences régionales de
santé regroupant la partie santé des DRASS, DDASS, ARH, unions régionales
d’assurance maladie, groupements régionaux de santé publique et une partie
des services régionaux des trois régimes d’assurance maladie), de la
suppression de certaines implantations (recalibrage du réseau diplomatique à
l’étranger, regroupement de brigades de gendarmerie, suppression de
casernes… ), des mutualisations ou des externalisations de certaines fonctions
supports (habillement/alimentation pour les armées) ; du développement de
l’utilisation des nouvelles technologies (par exemple : la visioconférence pour
éviter les transferts de détenus). Un recentrage des politiques publiques sur
leurs objectifs et publics prioritaires, parce que nos concitoyens doivent avoir
la certitude que chaque dispositif public est utilisé au profit de ceux qui en ont
le plus besoin. Les aides à la recherche-développement seront réorientées
prioritairement vers les PME innovantes. Il n’est pas normal que 87 % de l’aide
à la recherche des entreprises aille à quelques secteurs très concentrés, avec
de grandes entreprises, alors que ces secteurs ne représentent que 34 % de
l’effort de recherche. La fusion ANPE-UNEDIC et la mise en œ uvre des
nouveaux droits et devoirs des demandeurs d’emplois doivent permettre
d’assurer un accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi, en
particulier des plus fragiles et de favoriser la reprise rapide d’un emploi.
La refonte des minima sociaux avec la création du RSA va remettre de la
cohérence dans un système qui, à force d’empilement, est devenu
incompréhensible. Elle a surtout pour objectif de supprimer la trappe à
assistanat dans laquelle le RMI a enfermé la plupart des bénéficiaires.
L’application rapide de ces réformes, jalonnée dans un budget pluriannuel
pour les années 2009 à 2011, doit nous permettre de respecter l’engagement
présidentiel de retour à l’équilibre des finances publiques. A horizon 2011, des
économies de 7 à 7,5 Mds€ sont attendues des premières réformes engagées.
Cette nouvelle étape de la réforme de l’Etat, d’une ampleur inédite, va
favoriser la maîtrise de la dépense publique. Le non remplacement d’un
fonctionnaire sur deux partant à la retraite est bien la conséquence des
réformes et non le préalable. Cela va nous permettre d’arrêter de transférer à
nos enfants les factures de nos dépenses courantes, sans augmenter les
impôts.
Car un Etat plus efficace et plus économe, ce sont des ménages plus
confiants et plus riches. Les citoyens ont en effet l’assurance que chaque euro
public sera dépensé dans leur intérêt et dans celui de leur pouvoir d’achat.
2) Un processus législatif modernisé pour voter des lois moins
nombreuses et plus utiles
En France, nous légiférons trop et mal. Nos citoyens sont accablés, nos
entreprises étouffées et nos juges chargés d’appliquer la loi en ont le vertige.
Les parlementaires eux mêmes sont bien conscients qu’ils font mal leur travail.
Les textes que nous votons, fréquemment dans l’urgence, sont souvent
tellement inapplicables que les textes réglementaires d’application ne sortent
jamais ! Et que dire de la mesure de leur efficacité qui évidemment n’existe
pas. Pour preuve, quelques exemples concrets : Au cours des dernières
décennies, la « machine normative » s’est emballée : Le Journal officiel, de
15 000 pages dans les années 1980, est passé à 23 000 pages au cours des
dernières années. Le volume des lois a plus que doublé au cours des quinze
dernières années, le total des amendements examinés par l’Assemblée
nationale et le Sénat est passé de 16 000 en 1990 à plus de 37 000 en 2004.
En parallèle, le droit international et communautaire, les nouveaux droits
(nouvelles technologies, environnement, bioéthique… ) sont venus accroître
l’ordre juridique national.
MIL-VIGILANCE N° 33/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 34/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
Carnet de bord des réformes 20072008 par le groupe parlementaire de
l’UMP - octobre 2008 (suite)
Cette dérive est lourde de conséquences : l’inflation normative amoindrit la
lisibilité et l’efficacité des politiques publiques, elle peut affaiblir la compétitivité
de notre pays à l’international, elle est en outre chronophage pour les services
des administrations qui doivent appliquer des textes qui parfois se
contredisent. Aujourd'hui, le Parlement, qui vote les lois, comme les Français,
qui les vivent au quotidien, ne veulent que des législations nécessaires,
efficaces, simples et claires. En nous inspirant des meilleures pratiques
observées chez nos voisins et de l’initiative « mieux légiférer » prise par la
Commission européenne, nous avons inscrit, au moment de la réforme de la
Constitution, les principes d’un travail législatif efficace et moderne, dont les
modalités seront reprises dans une loi organique relative à l’élaboration des
lois. Cette loi organique, que nous voterons au cours du 1er trimestre 2009,
devra fixer quelques principes simples pour améliorer la qualité des lois :
L’examen préalable de la nécessité d'un nouveau texte, La mesure des
impacts attendus dans tous les domaines (économique, environnemental,
social, budgétaire, mais également en terme de formalités nouvelles pour les
usagers), La consultation publique large en passant par Internet (« Fenêtre de
consultation obligatoire ») à l’instar de ce qui se passe au Royaume-Uni (12
semaines minimum) ou consultations publiques pratiquées par la Commission
européenne. Ainsi tous les citoyens, et pas seulement les lobbies organisés
pourraient réagir et faire connaître leur position. La transmission des
principaux textes réglementaires découlant de la loi. Il faut en effet s’assurer
que les textes votés sont matériellement applicables et dans un délai
raisonnable. Cette exigence découle du principe de sincérité : le Parlement
disposera ainsi de l'ensemble des informations au moment des débats et du
vote. L’évaluation obligatoire après 3 ans d’application.
Le travail de préparation des lois sera plus dense et plus long en amont, mais
le débat en sera enrichi. Et surtout nous aurons l’assurance que les lois votées
seront utiles et pourront être appliquées rapidement.
3) Culture du résultat et évaluation, un nouveau mode d’exercice du
pouvoir
L’une des plus grandes modernisations permises par la nouvelle Constitution
adoptée en juillet a été de confier au Parlement une nouvelle compétence
d’évaluation. C’est une avancée majeure pour notre Parlement, qui ne peut
plus se contenter de légiférer, même mieux et moins, mais doit surtout
s’attacher à évaluer et à contrôler les politiques gouvernementales pour
mesurer leur efficacité et ce qu’elles ont changé ou pas dans la vie
quotidienne des Français.
En effet, par rapport à leurs homologues européens, les parlementaires
français siègent aussi longtemps voire plus mais consacrent trop de temps à
voter les lois et pas assez à contrôler leur application et à évaluer leurs
résultats. Ainsi, en Espagne, chacune des deux assemblées consacre deux
jours de séance sur trois au contrôle de l’action gouvernementale. Cela est
possible car les commissions ont un pouvoir de législation largement délégué.
en Grande-Bretagne, la Chambre des Communes a mis en place une seconde
salle des séances à Westminster Hall afin d’examiner plus particulièrement les
rapports des commissions de contrôle (les deux tiers des jeudis de chaque
session sont consacrés à ces débats). en Italie, une loi de 1988 oblige le
gouvernement à joindre un rapport technique à ses projets de loi et à ses
amendements comportant des dépenses, nouvelles ou en augmentation. Ces
rapports techniques doivent permettre au Parlement de vérifier les données et
les méthodes utilisées par le gouvernement pour chiffrer les dépenses.
L'absence de rapport technique empêche la transmission des projets aux
commissions compétentes.
A l’heure où la performance fait partie intégrante de l’exercice du pouvoir, les
parlementaires ont un rôle éminent à jouer pour porter un jugement politique,
au sens noble du terme, sur la mise en œ uvre des grands projets
gouvernementaux et s’assurer qu’ils portent leurs fruits au bénéfice des
Français.
DES INSTITUTIONS RENOVEES POUR UNE DEMOCRATIE
RENFORCEE
La coproduction législative est enfin possible, avec à la clé un accroissement
sans précédent des pouvoirs du Parlement. La réforme constitutionnelle
propose 20 nouveaux droits pour le Parlement. Parmi ces avancées, il y a le
partage de l’ordre du jour entre le Gouvernement et le Parlement et l’examen
en séance publique des projets de loi dans leur rédaction issue de la
commission. Et tout projet de loi devra être assorti d’une étude d’impact. Les
parlementaires seront ainsi partie prenante des réformes et in fine, ceux qui
feront les réformes, seront aussi ceux qui sont sur le terrain, au contact direct
des Français. A la suite de l’adoption d’un amendement de députés de la
majorité, le Parlement se voit par ailleurs reconnaître un rôle en matière de
contrôle de l’action du Gouvernement et d’évaluation des politiques publiques.
La limitation du recours au 49-3 fait en sorte que le Gouvernement ne puisse
plus obtenir l’adoption d’un texte sans vote du Parlement que dans des cas
très limités. Les Parlementaires seront impliqués dans l’engagement des
forces armées à l’étranger. Cette disposition historique a été appliquée pour la
1ère fois le 22 septembre 2008 sur le renforcement de la présence de nos
forces armées en Afghanistan.
Les pouvoirs du Président de la République sont encadrés : Les pouvoirs du
Président de la République ont sans cesse augmenté au cours des 50
dernières années. Nicolas Sarkozy aurait pu se satisfaire d’une situation
institutionnelle qui lui est favorable. Il a souhaité une réforme qui encadre ses
pouvoirs dans des domaines majeurs. Ainsi, le Président pourra prendre la
parole devant le Parlement réuni en Congrès pour qu’il mette en perspective
son action auprès de la représentation nationale. Son pouvoir de nomination
sera encadré avec un droit de veto au profit du Parlement. Les pouvoirs
exceptionnels de l’article 16 de la Constitution seront encadrés par une
possibilité de saisine parlementaire du Conseil constitutionnel. Le droit de
grâce est limité aux grâces individuelles.
De nouveaux droits pour mettre les citoyens au cœ ur des institutions. La
réforme vise également à ce que les citoyens soient davantage écoutés et que
leurs droits soient mieux garantis. Cette réforme ouvre aux justiciables la
faculté de contester la constitutionnalité de dispositions législatives déjà
promulguées, par voie d’exception, au regard de leur conformité aux droits et
libertés garantis par la Constitution. Elle leur permettra aussi de saisir le
Conseil supérieur de la magistrature ainsi que le Conseil économique et social
par voie de pétition. Toute personne s’estimant lésée par le fonctionnement
d’un service public pourra saisir le Défenseur des droits des citoyens. Les
parlementaires ont enrichi le texte initial en instituant un référendum d’initiative
populaire : si un cinquième des députés et sénateurs et un dixième des
électeurs français le demandent, un référendum sera organisé.
LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT
1) La mise en place d’une véritable stratégie nationale pour le
développement durable
La refonte de la politique de l’Ecologie en France est un engagement du Chef
de l’Etat qui a érigé la lutte contre le changement climatique au rang de priorité
de l’action du Gouvernement. Création d’un grand ministère, sans équivalent
dans d’autres pays, regroupant l’écologie, les transports, l’aménagement du
territoire, l’équipement et l’urbanisme. Mise en place d’une nouvelle
organisation du MEDAD qui est le deuxième employeur public de l’Etat avec
70.000 agents.
Le lancement d’un processus démocratique novateur qui participe à la prise de
conscience de la nécessité de changer nos comportements et nos mentalités
vis-à-vis de l’écologie. Constitution, dès juillet 2007, de 6 groupes de travail
thématiques dans lesquels l’ensemble des acteurs de la société sont
représentés au sein de 5 collèges (Etat, collectivités territoriales, ONG,
représentants des employeurs et des salariés). Lancement d’une large
concertation et consultation publique de septembre à octobre 2007.
Déclaration du Gouvernement suivie d’un débat au Parlement : le 3 octobre
2007 à l’Assemblée nationale et le 4 octobre au Sénat. Tenue de 4 tables
rondes et présentation des conclusions du « Grenelle de l’environnement » au
Chef de l’Etat, le 25 octobre 2007. Lancement de 33 chantiers opérationnels
chargés de préparer l’élaboration du projet de loi. Saisine du Conseil
économique et social.
Notre majorité est mobilisée sur les questions environnementales : Création
d’un groupe de suivi du « Grenelle de l’environnement » au sein de la
commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire de
l’Assemblée nationale et du Sénat ; Un nouvel exemple de coproduction
législative : participation des parlementaires aux chantiers opérationnels et
mise en place de 4 ateliers de travail au sein du groupe UMP à l’initiative de
Jean-François Copé, Patrick Ollier et Christian Jacob qui concourent à
l’élaboration du projet de loi d’orientation et de programme et du futur projet de
loi « Grenelle 2 ».
Un projet de loi de programme relatif à la mise en œ uvre du « Grenelle de
l’environnement », premier texte inscrit à l’ordre du jour de la session ordinaire
2008-2009, qui a pour vocation de concilier écologie et développement.
Comme s’y était engagé le Président de la République, ce texte (50 articles)
est la traduction des 273 engagements définis par l’ensemble des acteurs
concernés par le développement durable au sein du « Grenelle de
l’environnement ». 3 objectifs principaux : la réduction des émissions de gaz à
effet de serre de 20 % d’ici 2020 ; la réalisation de 20 % d’économies
d’énergies et le dépassement du seuil de 20% d’énergies d’origine
renouvelable d’ici 2020. Un objectif final : parvenir au « Facteur 4 » (diminution
par 4 des émissions de gaz à effet de serre) d’ici 2050. Une stratégie nationale
qui se décline autour de la lutte contre le changement climatique dans le
bâtiment, les transports, l’énergie, l’urbanisme et la recherche ; de la
préservation de la biodiversité et des milieux naturels avec des dispositions
consacrées à la qualité de l’eau, à l’agriculture, à la forêt, à la mer et au
littoral ; de la prévention des risques pour l’environnement, la santé et la
gestion des déchets ; de l’exemplarité de l’Etat ; de la mise en place d’une
nouvelle gouvernance ; de la prise en compte de la spécificité de l’outre-mer.
2) Les premières mesures concrètes du « Grenelle de l’environnement » :
le système du bonus-malus écologique dans le secteur de l’automobile
et la loi relative aux organismes génétiquement modifiés.
Le système du bonus-malus écologique automobile a pour objectif de modifier
les habitudes de consommation, d’inciter les consommateurs à acheter des
véhicules moins polluants, d’encourager les constructeurs automobile à mettre
au point de véhicules plus propres et de retirer de la circulation les véhicules
les plus polluants. Ce dispositif a connu un fort succès (depuis le début 2008,
les ventes de véhicules émettant moins de 130 g de CO2/km ont augmenté de
45 % en 8 mois), mais il a généré, cette année, un surcoût budgétaire
d’environ 140 millions d’euros. La loi n°2008-595 du 15 juin 2008 relative aux
organismes génétiquement modifiés respecte les engagements pris dans le
cadre du « Grenelle de l’environnement » qui reposent sur les principes de
prévention et de précaution, de libre choix de produire ou de consommer avec
ou sans OGM, de responsabilité et de transparence. Cette loi a doté la France
d’une des législations les plus protectrices du monde en matière d’OGM.
3) La consécration du principe « pollueur-payeur »
La loi n°2008-757 du 1er août 2008 de responsabilité environnementale qui
procède à la transposition d’une directive européenne de 2004 met en œ uvre,
pour la première fois, le principe « pollueur-payeur » introduit par la Charte de
l’environnement. Elle consacre le principe de la réparation des dommages
causés aux biens inappropriables et prévoit qu’une entreprise reconnue
responsable de dommages graves à l’environnement devra financer les
mesures de prévention ou de réparation des dégâts. Elle donne également la
possibilité aux collectivités territoriales de se constituer partie civile pour se
prévaloir d’un préjudice lié à un dommage environnemental survenu sur son
territoire.
REFORME PORTUAIRE : « L’URGENCE DE L’ACTION »
Pointé dès 2006 par la Cour des comptes, le manque de compétitivité des
ports français devait faire l’objet d’une action ambitieuse tant ses
conséquences engagent l’avenir de l’ensemble de l’économie française.
Depuis son annonce par le Premier ministre le 14 janvier 2008 à Marseille, le
plan de relance des ports français a fait l'objet d'une concertation approfondie
au niveau local comme au niveau national. Le projet de loi qui a découlé de
cette concertation, voté par le Parlement en juin dernier, vise ainsi à accroître
la compétitivité des principaux ports maritimes français, les actuels ports
autonomes, afin d'améliorer leurs performances au service de l'économie
française et de son commerce extérieur, dans le cadre de la politique des
transports visant à développer les modes massifiés de transport de fret.
Ce plan de relance s’articule autour de quatre axes :
1) Les missions des grands ports maritimes sont recentrées sur les activités
de sécurité, sûreté et police portuaire, et sur les fonctions d’aménageur
du domaine portuaire. Les ports deviennent propriétaires de plein droit
de leur domaine. La coordination entre les ports d’une même façade ou
d’un même axe fluvial est encouragée. Parmi les objectifs qui leur sont
assignés figure l’élaboration de « projets stratégiques », qui pourront
faire l’objet de contrats d’investissements avec les collectivités locales
2)
Concernant la manutention portuaire, la loi prévoit que les grutiers et
portiqueurs, salariés des ports autonomes sont désormais employés par
les entreprises privées, comme les dockers le sont depuis 1992 : leurs
contrats de travail sont transférés aux opérateurs selon des modalités
garantissant les droits des salariés.
3) S’agissant de la gouvernance des grands ports maritimes, la loi institue
un conseil de surveillance et un directoire qui se substituent à l’unique
conseil d’administration afin de dissocier les missions de contrôle et de
gestion.
4) L’Etat prévoit d’investir dans les ports 367 millions d’euros sur la période
2009-2013 et d’augmenter sa contribution pour l’entretien des accès
maritimes des ports à hauteur de 75 millions d’euros par an pour les cinq
prochaines années.
Cette nouvelle ambition pour les grands ports maritimes français doit les
conduire à regagner des parts de marché dans le contexte d'une forte
croissance mondiale des échanges maritimes, ce qui aura des effets positifs
en termes de valeur ajoutée et d'emplois induits. Le plan de relance doit
conduire à créer plus de 30 000 emplois d'ici à 2015, notamment en
permettant la localisation en France d'implantations logistiques liées au trafic
de conteneurs.
OGM : UN DEBAT COURAGEUX
POUR UN TEXTE EQUILIBRE ET PROTECTEUR
Le Parlement a définitivement adopté, à l’Assemblée nationale le 20 mai puis
au Sénat le 22 mai dernier, le projet de loi relatif aux OGM. Ce texte reste
parfaitement fidèle aux conclusions du Grenelle de l’Environnement en
encadrant le développement des biotechnologies dans le respect absolu de la
santé publique, de l’environnement et de l’agriculture française. En adoptant le
texte, l’Assemblée nationale et le Sénat ont confirmé les objectifs de la
majorité parlementaire et du Gouvernement : garantir un très haut niveau de
protection de la santé publique et de l’environnement, en s’appuyant sur des
capacités d’expertise et de recherche renforcées ; défendre toutes les filières
de production agricoles, en particulier celles qui n’utilisent pas d’OGM ;
garantir une transparence totale sur l’évaluation et l’utilisation des OGM, pour
créer enfin les conditions d’un débat apaisé. Ce texte est devenu celui du
Parlement, autant que celui du Gouvernement : 68 amendements et sousamendements ont été adoptés au Sénat, 110 à l’Assemblée nationale. Ces
amendements ont conduit à des avancées majeures. Contrairement à ce que
l’on a pu lire ou entendre, ils n’ont pas été inspirés par les positions
réductrices, ni des « pro-OGM » ni des « anti-OGM ». Au contraire, ces
amendements répondent à de grands principes, sur lesquels nous nous
entendons tous. En votant ces amendements au texte, les députés et les
sénateurs ont renforcé la protection des AOC et de la biodiversité, en
prévoyant notamment la possibilité d’interdire toute culture d’OGM dans les
parcs naturels. Ce texte permet la mise en place d’un cadre juridique clair, de
règles précises et rigoureuses, qui vont nous permettre d’encadrer le
développement des biotechnologies et de mettre un terme à plus de dix
années d’esquives et de non dits pendant lesquelles aucune traçabilité et
aucune transparence n’étaient garanties.
LE BONUS-MALUS ECOLOGIQUE
DANS LE SECTEUR DE L’AUTOMOBILE
Institué par la loi de finances rectificative pour 2007, le système du bonusmalus écologique automobile est applicable, à compter du1er janvier 2008,
pour l’achat d’un véhicule neuf. Il prévoit : Un bonus pour les véhicules neufs
émettant moins de 130 grammes de CO2 par km pouvant aller jusqu’à 5.000
euros (réduction sur le prix d’achat) ; Un super- bonus ou « prime à la casse »
de 300 euros supplémentaires ; Un malus ou taxe additionnelle, dite
« écopastille », perçue à l’occasion de la délivrance de la carte grise pour les
véhicules émettant plus de 160 grammes de CO2 par km de 200 à 2.600
euros.
LA FRANCE EST DE RETOUR
SUR LA SCENE INTERNATIONALE ET EUROPEENNE
Deux grandes orientations se dégagent de cette première année du
quinquennat : une politique européenne ambitieuse et une politique étrangère
novatrice, mais fidèle aux grandes ambitions françaises de peser sur la scène
internationale. Nous y prenons une part active : le 22 septembre 2008, en
vertu de la réforme constitutionnelle votée en juillet nous nous sommes, pour
la première fois, prononcés sur le maintien de nos forces armées sur le terrain
dans le cadre d’une opération extérieure.
1) Une politique européenne ambitieuse
Depuis le referendum négatif de 2005, l’Union connaissait une crise profonde
et durable. La France a repris l’initiative et la signature du Traité de Lisbonne
le 13 décembre 2007 a constitué une étape décisive pour mettre en place une
Europe incarnée plus efficace et plus démocratique. La France a donc repris
l’initiative en matière européenne : La France assure depuis le 1er juillet la
Présidence française de l’Union et multiplie les initiatives ; L’Union pour la
Méditerranée lancée en juillet à Paris est porteuse d’importants espoirs de
paix et de prospérité pour les pays riverains de la Méditerranée.
Les parlementaires prennent toute leur part dans la politique européenne de la
France : L’Union européenne joue un rôle toujours plus important dans la vie
quotidienne des Français : des pans entiers de notre législation sont d’origine
européenne (législation environnementale, normes de sécurité, politique
agricole… .). Face à cela, notre devoir de parlementaires, c’est d’être partie
prenante aux réformes européennes, pour les accompagner, les expliquer et
aussi les amender.
MIL-VIGILANCE N° 34/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 35/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
Carnet de bord des réformes 20072008 par le groupe parlementaire de
l’UMP - octobre 2008 (suite)
D’ailleurs, les différentes réformes engagées par l’Union vont toutes dans le
sens du renforcement des rôles du Parlement européen et des Parlements
nationaux. Nous avons adopté à une très large majorité le 4 février 2008 en
Congrès la modification du titre XV de la Constitution, puis le 7 février nous
avons ratifié le Traité de Lisbonne. A ce jour, seul deux pays ne se sont pas
encore prononcés sur la ratification du Traité de Lisbonne (la République
tchèque et la Suède). L’Irlande a, quant à elle, rejeté le Traité par référendum.
Les négociations avec l’Irlande se poursuivent afin de trouver une solution au
rejet du Traité et permettre à l’UE de fonctionner dans les meilleures
conditions afin de relever les nombreux défis auxquels elle est confrontée :
énergie, paix sur le continent, immigration… Frontières de l’Europe : attachés
à une définition claire des frontières de l’Europe, les Parlementaires UMP ont
œ uvré, lors de la réforme constitutionnelle, pour obtenir un compromis
acceptable sur les processus d’adhésion des nouveaux membres de l’Union.
Le referendum reste la règle sauf avis contraire exprimé par le Parlement. Le
Club des 27 : le groupe UMP de l’Assemblée nationale a lancé l’initiative de
regrouper les Présidents des groupes parlementaires des 27 Parlements
nationaux. Deux réunions ont déjà eu lieu le 18 décembre 2007 et le 2 juillet
2008. Il s’agit d’encourager les prises de contact, les échanges autour des
grands sujets qui nous concernent tous, nous les parlementaires et à travers
nous, les peuples de l’UE. Suivi des Directives : le groupe UMP souhaite
travailler plus en amont sur les projets de directives européennes. Pour cela
des parlementaires du groupe travaillent en lien avec les députés européens
et les instances européennes en charge des dossiers qui nous paraissent
importants (directive santé… ).
2) Une politique étrangère novatrice pour que la France compte dans le
monde
Nous sommes tout particulièrement attachés au rôle que la France peut et doit
tenir dans le monde. Nous sommes attachés à la défense de ses intérêts
politiques, économiques et diplomatiques mais aussi aux valeurs universelles
de droits de l’homme et de la démocratie que notre pays représente et défend
à travers le monde. Face aux défis énergétiques, à la crise financière, à
l’explosion des prix des matières premières (agricoles entre autres) et à la
montée de nouvelles puissances, la France doit affirmer son appartenance à
l’ensemble européen. C’est une priorité de notre diplomatie. Notre
enracinement dans la famille occidentale passe par l’apaisement de nos
relations avec les Etats-Unis et notre participation plus active au sein de
l’OTAN, c’est le sens de notre engagement aujourd’hui en Afghanistan. C’est
le sens du vote des députés UMP le 22 septembre qui ont fait le choix de
maintenir les troupes françaises sur le sol Afghan, afin d’y préserver notre
sécurité et de lutter contre le terrorisme qui nous menace. Nous soutenons les
actions du Président de la République dans ses efforts pour œ uvrer à une
solution de paix au Proche-Orient. Ces efforts passent par des discussions
avec la Syrie et une relation de confiance avec Israël. Nous suivons avec le
plus grand intérêt les évolutions de notre politique en Afrique. Politique que
nous souhaitons ouverte, fidèle en amitié mais sans exclusive et exigeante en
matière d’aide au développement. Nous avons approuvé les premières
conventions sur la gestion concertée des flux migratoires qui mettent en place
une approche globale des questions migratoires et des questions de
développement.
L’UNION POUR LA MEDITERRANEE
Lancement, le dimanche 13 juillet 2008, à Paris de l’Union pour la
Méditerranée projet phare du Président de la République. C’est un projet pour
lequel la France et le Président de la République se sont très fortement
engagés. Nous avons dû convaincre nos partenaires de l’utilité du projet. Pour
la première fois plus de 40 pays des deux rives de la Méditerranée se
réunissent, « unis par une ambition commune, qui est de bâtir ensemble un
avenir de paix, de démocratie, de prospérité et de compréhension humaine,
sociale et culturelle ». Cette union rassemble 750 000 millions d’habitants. Ce
projet est conçu comme un moyen efficace de dépasser les conflits politiques
et aborder des aspects concrets de coopération. Deux pays officiellement
toujours en guerre depuis 1948, Israël et la Syrie étaient assis à la même
table. L’UPM refonde un dialogue euro-méditerranéen en panne après le
processus de Barcelone qui n’avait pas donné les résultats espérés et qui se
voit ainsi replacé au centre des préoccupations européennes.
Cinq projets concrets et fédérateurs ont été choisis: La dépollution de la
Méditerranée d’ici 2020. La protection civile. Une autoroute du Maghreb arabe
reliant la Mauritanie, le Maroc et l'Algérie ; La création d'autoroutes de la mer ;
Le développement de l’énergie solaire
Les modes de financements seront diversifiés : participation du secteur privé,
contribution des Etats, banque européenne d’investissement… Parallèlement
à la réunion une intense activité diplomatique a eu lieu, favorisée et soutenue
par la France: entretien entre le Président syrien et le nouveau chef de l’Etat
libanais, Michel SLEIMANE. Rencontre entre Ehud OLMERT et le Président
de l’Autorité Palestinienne Mahmoud ABBAS. Ces entretiens ont permis par
exemple de préparer un début de normalisation des relations entre le Liban et
la Syrie (promesse d’ouverture d’ambassades… ). Cet évènement est un
incontestable succès pour la France qui a su fédérer autour de ce projet.
LA PRESIDENCE FRANÇAISE DE L’UNION
Depuis le 1er juillet 2008 la France assure sa douzième Présidence de l'Union
européenne. Des priorités placées sous le signe de l’Europe qui protège.
Un projet de « pacte européen sur l’immigration et l’asile». Ce dernier a pour
ambition de poser les fondements d’une politique commune renforcée
reposant sur trois piliers : « une meilleure organisation des migrations
légales », « une lutte plus efficace contre l’immigration irrégulière» et «la
promotion d’un partenariat étroit entre pays d’origine, de transit et de
destination des migrants ». L’adoption de ce texte va conduire les 27 à
harmoniser leurs conditions d’accueil et leurs moyens de lutte contre les
clandestins.
La politique de l’énergie et du développement durable. Les récents
évènements survenus cet été en Géorgie ont de nouveau mis la question de
l’indépendance énergétique au cœ ur des débats. La sécurité énergétique est
l’une des priorités de la France pour sa Présidence du Conseil de l’Union
européenne. L'objectif est de développer une Europe du développement
durable et de l’innovation. L’accent sera mis sur la réduction des gaz à effet de
serre, sur la fiscalité écologique, sur le développement de produits propres et
sur la constitution d’un espace européen de la recherche.
L’Europe de la Défense La relance de la politique européenne de la défense
n’est pas incompatible avec l’OTAN. Le président de la République souhaite
rendre l'Europe plus efficace sur la scène internationale, alors qu'un poste de
Haut représentant pour la politique étrangère verra le jour lors de la mise en
œ uvre du Traité de Lisbonne.
Le « non » irlandais. Le 12 juin 2008, 53% des Irlandais se sont prononcés
contre la ratification du Traité de Lisbonne. La Présidence française de l’Union
doit donc gérer cette nouvelle crise institutionnelle européenne qui démontre
une fois de plus le décalage entre les opinions publiques européennes et ceux
qui ont la charge de bâtir l’Europe.
L’objectif est de poursuivre le processus les ratifications afin d’attendre que
tous les pays de L’UE se soient prononcés avant de trouver une solution
acceptable pour nos partenaires irlandais.
La crise russo-géorgienne. Sur fond de dépendance énergétique, la crise
russo-géorgienne a permis à l’UE d’afficher son unité et de peser sur le
règlement du conflit. L’Union sera au centre des futurs débats concernant
l’avenir de cette région.
LES DEPUTES UMP EN INITIATIVE PERMANENTE
Prenant les devants par rapport à la réforme des institutions et s’inscrivant dans
la nouvelle dynamique insufflée par le Président de la République, les députés
UMP se sont mobilisés dès le début de la législature pour faire évoluer leur
mission. Tout en étant mobilisés à 100% aux côtés de Nicolas Sarkozy et du
Gouvernement, les députés ont fait vivre le débat dans la majorité et se sont
affirmés comme une force de propositions audacieuses, en initiative
permanente.
1) « La coproduction » : une nouvelle façon de travailler
La loi de modernisation de l’économie a inauguré une nouvelle façon de
travailler entre le Parlement et le Gouvernement : la coproduction législative. A
travers des groupes de travail, des réunions régulières avec les ministres
concernés, le Groupe UMP participe à la préparation des réformes, en amont de
l’examen des projets de loi en commission et en séance. Cette méthode permet
de limiter les fameux « couacs » qui surviennent lorsque les Parlementaires ne
sont pas suffisamment impliqués. Elle permet surtout d’aboutir à des lois plus
pertinentes qui tiennent davantage compte des réalités du terrain et des attentes
des Français.
A travers des échanges renouvelés entre partenaires sociaux et députés, les
parlementaires UMP ont voulu construire un lien solide entre la démocratie
sociale et la démocratie politique. C’est la « coproduction sociale ». Le Président
du Groupe UMP a proposé aux syndicats de faire le point régulièrement sur
leurs avancées dans les négociations qu’ils conduisent. Plusieurs réunions ont
été organisées, notamment sur la représentativité syndicale.
En créant « le Club des 27 », qui rassemble les présidents des groupes de
droite et de centre-droit des parlements nationaux de l’Union Européenne, JeanFrançois Copé a proposé de lancer la « coproduction européenne ». Il s’agit
pour les députés nationaux de s’impliquer dans les principaux chantiers
européens qui concernent les citoyens, le plus en amont possible, dès que la
Commission européenne veut lancer des nouvelles réglementations.
2) Propositions de lois des députés UMP : de la « niche » à la réalité
Grâce à l’adoption de la réforme des institutions et au nouveau partage de
l’ordre du jour, le Parlement disposera d’une plus grande maîtrise dans la
conduite des travaux législatifs. Il pourra porter des grandes réformes de fond,
comme celles des départements et régions ou celle de la formation
professionnelle.
Depuis le début de la législature, sur les 395 propositions de loi déposées par
les députés UMP, plusieurs lois ont été votées par l’Assemblée nationale dans
le cadre de l’ordre du jour prioritaire, les fameuses « niches ».
Simplifier le droit, pour simplifier la vie. La complexité du droit français est un
mal reconnu et régulièrement dénoncé. Pour simplifier la vie des particuliers,
des entreprises et des administrations, les députés UMP ont décidé de lutter
activement pour rendre notre droit plus lisible et moins bavard. Ils ont donc voté
une loi déposée par Jean-Luc Warsmann, Etienne Blanc et Yves Jégo qui vise à
supprimer une série de dispositions devenues désuètes ou sans objet. Cette loi
supprimer également l’obligation de fournir certaines pièces administratives
jugées inutiles (par exemple, le certificat médical prénuptial)
Risques d’incendie : une proposition de loi pour sauver des vies. Le 17 juin
dernier, les députés ont examiné la proposition de loi visant à réduire le nombre
de victimes d’incendies. Alors que chaque année plus de 800 décès sont causés
par des incendies de logements, ce texte rend obligatoires l’achat et l’installation
des détecteurs de fumée dans tous les lieux d’habitation. Le texte sera présenté
en deuxième lecture à l’Assemblée avant la fin de l’année 2008.
Le combat contre l’anorexie. L’anorexie mentale touche en France entre
30 000 et 40 000 personnes (des jeunes filles dans 9 cas sur 10). A l’initiative de
Valérie Boyer, les députés UMP ont voté une proposition de loi visant à
combattre l’incitation à la maigreur extrême et à l’anorexie, présentée le 15 avril
2008. Ce texte vise à lutter plus efficacement contre les incitations (notamment
publicitaires) à l’adoption de comportements alimentaires pouvant menacer la
santé, voire la vie des personnes les plus fragiles.
Plus de parité dans les conseils généraux. La proposition de loi en faveur de
la parité au sein des conseils généraux défendue par le groupe UMP à
l’Assemblée nationale, propose que lorsqu’un conseiller général doit
démissionner parce qu’il est élu député ou sénateur, il soit remplacé par un
suppléant qui sera désormais obligatoirement de l’autre sexe.
D’autres propositions de loi ont été adoptées, à la suite de mini-missions,
menées par les députés UMP (voir ci-dessous) : une loi visant à lutter contre la
prolifération des mini-motos dans nos villes, une loi élargissant la possibilité de
recours aux chèques emploi associatif pour faciliter la vie des associations…
3) Les députés en phase avec les préoccupations des Français
En contact permanent avec le terrain, les députés sont les témoins des attentes
et des problèmes des Français. Pour mieux prendre en compte les remontées
des circonscriptions, pour apporter des solutions concrètes à des questions que
se posent nos concitoyens, les députés du groupe UMP se mobilisent dans le
cadre des « mini-missions ».
A la demande du groupe, une équipe de députés UMP travaille pendant une
durée limitée (quelques semaines) en rencontrant les différents acteurs de
terrain, en auditionnant les administrations concernées… Le but est d’aboutir à
quelques propositions concrètes - pas forcément d’ordre législatif - en vue
d’apporter des réponses rapides aux attentes des Français.
15 missions de ce type ont été menées par les députés du groupe depuis le
début de la législature, sur des problématiques très variées. Parmi les missions :
La lutte contre la prolifération des mini-motos dans nos villes : Encadrer
l’usage des mini-motos, et en interdire la vente aux mineurs étaient les objectifs
principaux de la mini-mission devenue une proposition de loi adoptée le 15 mai
dernier. L’accès au permis de conduire : les députés UMP ont proposé des
mesures facilitant l’accès au permis de conduire et ont rendu leurs conclusions
en janvier 2008. La lutte contre les violences faites aux femmes : la mission
a proposé une série de mesure pour améliorer la prévention et approfondir le
lien entre procédure civile et pénale. Alcool chez les mineurs : la mission a
conclu ses travaux au mois de juillet dernier, en recommandant une interdiction
de la vente d’alcool aux mineurs dans les commerces alimentaires. Prise en
charge du polyhandicap : le 29 avril dernier, les députés ont fait part de leurs
conclusions sur ce thème. Ils préconisent le lancement d’un plan spécifique en
faveur des personnes polyhandicapées. L’élargissement du chèque emploiassociatif : Les députés ont proposé de rendre accessible le recours au chèque
emploi associatif pour les structures jusqu’à 9 salariés au lieu de 3. Cela allège
les démarches de plus de 137 000 associations contre 43 000 auparavant. Cette
mission a abouti sur une proposition de loi adoptée en 1ère lecture par
l'Assemblée nationale le 5 février 2008. La conciliation entre vie familiale et
mobilité professionnelle : la mission a notamment proposé la création d’un
guide de la mobilité professionnelle par le ministère du Travail. D’autres « minimissions » sont en cours, et les propositions seront dévoilées d’ici la fin de
l’année : la cyberdépendance ; la gouvernance des banques ; les fonds
souverains ; marges de manœ uvres budgétaires ; la politique de sevrage
de la toxicomanie ; la promotion de la diversité dans les entreprises ; la
lutte contre les atteintes aux sépultures…
SUITES DU RAPPORT ATTALI :
DES PROPOSITIONS DU GROUPE UMP POUR UNE CROISSANCE
DURABLE ET POUR LE PLEIN-EMPLOI
Les députés UMP ont eu l’ambition d’être aussi réformateurs que le Président
de la République et que son Gouvernement et ont ainsi pris l’initiative de
travailler sur les conclusions du rapport Attali dès sa sortie, en janvier 2008.
Tous les députés UMP ont donc été sollicités pour donner leur avis sur les
propositions du rapport et apporter des contributions dans le cadre de quatre
groupes de travail coordonnés par Christian Jacob (Seine-et-Marne) : Groupe
«Formation et emploi», Groupe «Consommation, concurrence, entreprises »,
Groupe « Solidarités, famille, logement », Groupe «Gouvernance ».
Le groupe UMP a donc avancé 30 propositions visant à faire de la France un
pays de plein emploi et de croissance durable. Ces propositions s’articulent
autour de quatre priorités : La prime au capital humain, à travers l’innovation, la
formation et le travail, favoriser le développement des petites et moyennes
entreprises, transformer les administrations en développant la recherche de
performance, renforcer la cohésion de notre pays, en permettant aux plus
fragiles et aux familles de profiter de la croissance.
Certaines propositions ont déjà été prises en compte dans différentes lois,
notamment la loi de modernisation de l’économie. D’autres feront l’objet de
réformes à venir (notamment la réforme des collectivités locales). Certaines de
nos propositions ne passent pas par des évolutions législatives mais sont liées à
des décisions du Gouvernement ou à des accords entre partenaires sociaux. La
coproduction législative trouve ici tout son sens : Les députés UMP ont ouvert
des échanges avec les parties concernées depuis le mois de mai 2008.
LA MISSION FIN DE VIE
La prise en charge de la fin de vie soulève en France, comme dans les autres
pays, des débats importants. Pour aborder ces questions dans un climat apaisé,
hors de l’emballement médiatique, Jean Leonetti, Député des Alpes-Maritimes
et Vice-président du groupe UMP, s’est vu confié une mission qui doit permettre
notamment de réaliser un état des lieux des pratiques des professionnels de
santé et des attentes de la population sur la fin de vie. Il s’agit notamment de
créer un observatoire de la fin de vie afin de disposer de données objectives sur
les pratiques médicales actuelles et à venir.
LA COMMISSION POUR UNE NOUVELLE TELEVISION PUBLIQUE
En annonçant, le 8 janvier 2008, sa décision de supprimer la publicité sur les
chaînes de télévision publiques, le Président de la République a lancé une
réflexion qui allait bien au-delà de la seule question du financement de France
Télévisions. En effet, depuis 20 ans, personne ne s’était interrogé sur la place et
l’avenir de la télévision publique en France. Nicolas Sarkozy a confié ce chantier
majeur à Jean-François Copé, Président du Groupe UMP, en le nommant à la
tête de la Commission pour une nouvelle télévision publique, composée de 16
professionnels et 16 parlementaires. Durant 4 mois, la Commission a auditionné
près de 250 personnes et a recueilli de très nombreuses contributions, en
particulier par l’intermédiaire du site Internet matelepublique.fr, ouvert à tous les
Français. Le rapport de la Commission a été remis au Président de la
République le 25 juin dernier, dans lequel il propose un nouveau modèle global
pour la télévision publique : Une entreprise plus moderne et plus efficace, grâce
à une nouvelle organisation en entreprise unique qui respecte les salariés, des
programmes attractifs et de qualité, diffusés sur tous les supports : tv, internet,
téléphone portable… , selon la logique d’un média global. un financement clair et
cohérent qui permettra non seulement de compenser à l’euro près la
suppression de la publicité (grâce à la prise en compte des nouveaux acteurs du
secteur audiovisuel - fournisseurs d’accès à Internet et opérateurs de téléphonie
mobile), mais aussi d’assurer le développement de France Télévisions (grâce
aux synergies qui pourront être réalisées et au développement des activités
commerciales de France Télévisions). Ces préconisations sont reprises dans le
Projet de loi relatif à la nouvelle télévision publique qui sera discuté cet automne
au Parlement.
LES CHIFFRES CLES
18498 : c’est le nombre de questions écrites posées par les députés UMP
195 : questions d’Actualités
330 : questions au Gouvernement
395 : Propositions de Loi déposées par les députés UMP
15 : mini missions menées par les députés UMP
65 : députés UMP sont présidents ou coprésidents de Groupe d’Etudes
MIL-VIGILANCE N° 35/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 36/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
Raoul Béteille, président du comité
d’Honneur, Christian Labrousse, président, et
le Bureau national du MIL vous souhaitent de
bonnes fêtes de Noël et de fin d’année. Ils
vous assurent de leurs sentiments amicaux et
vous donnent rendez-vous pour une année
2009 riche en activité et en succès.
AIMEZ LA OU QUITTEZ LA
« Les immigrants, non Australiens, doivent s’adapter. À prendre ou à laisser, je
suis fatigué que cette nation s'inquiète à savoir si nous offensons certains individus ou leur culture. Depuis les attaques terroristes à Bali, nous assistons à une
montée de patriotisme chez la majorité des Australiens. Notre culture s'est
développée depuis plus de deux siècles de luttes, d'habileté et de victoires par
des millions d'hommes et de femmes qui ont recherché la liberté.
Notre langue officielle est l'anglais; pas l'Espagnol, le Libanais, l'Arabe, le Chinois, le Japonais, ou n'importe quelle autre langue. Par conséquent, si vous
désirez faire partie de notre société, apprenez en la langue!
La plupart des Australiens croient en Dieu. Il ne s'agit pas d'obligation chrétienne, d'influence de la droite ou de pression politique mais c'est un fait, parce
que des hommes et des femmes ont fondé cette nation sur des principes chrétiens, et cela est officiellement enseigné. Il est parfaitement approprié de les
afficher sur les murs de nos écoles. Si Dieu vous offense, je vous suggère alors
d'envisager une autre partie du monde comme votre pays d'accueil, car Dieu fait
partie de notre culture.
Nous accepterons vos croyances sans poser de question. Tout ce que nous
vous demandons c'est d'accepter les nôtres, et de vivre en harmonie pacifiquement avec nous.
Ici c'est notre pays, notre terre, et notre style de vie et nous vous offrons l'opportunité de profiter de tout cela. Mais si vous en avez assez de vous plaindre,
de vous en prendre à notre drapeau, notre engagement, nos croyances chrétiennes, ou notre style de vie, je vous encourage fortement à profiter d'une
autre grande liberté Australienne, 'le droit de partir.'
Si vous n'êtes pas heureux ici, alors partez. Nous ne vous avons pas forcés à
venir ici. Vous avez demandé à être ici. Alors acceptez le pays que vous avez
accepté. »
John Howard, Premier Ministre Australien – Janvier 2008
COMMENT SARKOZY A NEUTRALISE LA GAUCHE
En dénonçant les excès de l’économie financière, le président de la République
ôte au PS son argument favori. Comme il lui avait confisqué, en 2007, le thème
du changement. Pour Benoît Hamon, qui incarne l’aile gauche du PS, c’est un
cri du coeur teinté d’amertume : « Nous n’avons pas à nous définir par rapport à
lui. » « Lui », c’est Nicolas Sarkozy. Et « nous », c’est tous ceux qui, à gauche
notamment, en perdent leur latin depuis que le chef de l’État,de Bruxelles à
Washington et de G4 en G8, fustige l’irresponsabilité des banquiers, le rôle «
délétère » du « capitalisme financier » (qu’il oppose au capitalisme « entrepreneurial ») et le scandale des «parachutes dorés»… Avant, qui sait, de s’en
prendre à « l’ultralibéralisme » ?
De fait, la rapidité avec laquelle Sarkozy a fait son affaire de la crise financière
en prenant la défense des clients des banques (au point de pousser l’empathie
jusqu’à porter plainte contre la sienne, qui aurait péché par négligence en laissant “pirater”son compte personnel !), laisse sans voix une opposition habituée à
ne voir dans la droite que « l’auxiliaire du grand capital »… Les porte-parole du
PS peuvent bien rappeler que, pendant sa campagne, le candidat Sarkozy
défendait la création de fonds de pension à la française (ceux là même dont la
dépréciation entraîne la ruine des retraités américains),voire même un système
de subprimes à la française,les choses sont claires : c’est à l’Élysée, et nulle
part ailleurs, que s’organise la résistance contre les excès de « l’économie
virtuelle ». Ce n’est pas François Hollande qu’on entend tonner contre les spéculateurs qui ont mis en péril « les économies des déposants modestes », mais
bien Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui, fidèle à son
engagement de toujours contre la logique du traité de Maastricht,plaide pour
que les États reprennent le pouvoir face aux banquiers centraux de Francfort ; et
c’est ce même Sarkozy qui, le 15 octobre à Bruxelles et le 18 à Camp David, a
obtenu de ses partenaires européens, puis du gouvernement américain, la mise
en place d’une concertation interétatique pour sauver les banques, à défaut des
banquiers. « Save banks, not bankers » : outre- Atlantique, démocrates et
républicains se sont toujours mis d’accord là-dessus depuis la Grande Dépression !
Quel en sera le résultat ? À ce stade, où chaque initiative compte, l’histoire ne
retiendra qu’une chose : le silence assourdissant du PS qui, le 14 octobre, a
préféré s’abstenir au Parlement plutôt que de dire oui au plan Sarkozy, trop
occupé qu’il était à préparer son congrès de Reims, horizon tellement indépassable qu’il lui fait oublier jusqu’à l’intérêt de ses électeurs. Lesquels ne sont pas
moins concernés que ceux de l’UMP, du MoDem, du PC ou du Front national
par la survie des établissements de crédit ! Face à cette opposition en coma
dépassé, Nicolas Sarkozy joue sur du velours. Et l’opinion s’en rend compte :
selon le dernier baromètre Ifop-JDD, rendu public le 19 octobre, la cote du
président a augmenté de six points depuis le début de la crise (et celle du
premier ministre de trois). Il est passé, en un mois, de 37 à 43% d’opinions
positives – son meilleur score depuis près d’un an – et progresse dans toutes
les catégories sociologiques et politiques : chez les plus jeunes comme chez les
plus âgés (+ 9), chez les ouvriers (+ 11) comme chez les professions libérales et
les cadres supérieurs (+ 7), chez les sympathisants communistes (+ 12) comme
chez les Verts (+ 9) ou les partisans du MoDem (+7). Seuls rétifs : les électeurs
socialistes, chez qui sa cote ne progresse que d’un point (15 % de bonnes
opinions), et ceux du Front national, parmi lesquels son crédit reste “scotché”à
35 % de bonnes opinions. Cette remontée, remarquable en période de crise,
résistera-t-elle aux mauvais indices qui commencent à s’accumuler, s’agissant
notamment du chômage ? Une chose est sûre : le PS, englué dans ses querelles de bornage, est moins que jamais en état d’incarner, face à Sarkozy, la
moindre alternative crédible. Au contraire de François Bayrou qui, plus que
jamais décidé à se dresser contre lui en 2012, a eu l’habileté de ne pas
s’opposer au plan de sauvetage des banques. «Parce qu’on ne construit rien,
dit-il, sur la politique du pire »… Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy parvient ainsi à neutraliser ses opposants. En 2007, déjà, il avait dérobé au
PS le monopole du « changer la vie », qui lui avait si bien réussi sous François
Mitterrand, en le cantonnant dans un contre-emploi absolu : le conservatisme
face aux réformes. En même temps, le thème de la rupture, jusqu’alors connoté
à gauche, avait puissamment mobilisé une droite lasse de l’immobilisme des
années Chirac – celles, en particulier, du second mandat.
Mais voici qu’avec la tempête financière, anxiogène par excellence, Nicolas
Sarkozy revient aux fondamentaux : ce n’est pas la “rupture” qui rassure en
période de crise, mais bien la référence aux valeurs qui ont fait leurs preuves.
Un conseiller de l’Élysée le résume d’une formule : «Maintenant que les réformes de structure sont en route et que nul ne doute de sa volonté d’aller au bout,
la priorité du président est d’adosser le moral des Français à des certitudes
insubmersibles. » Parmi celles-ci : l’assurance que l’autorité de l’État garantira,
d’abord, la sécurité des plus faibles. Mais aussi qu’elle s’exercera pour sanctionner ceux qui ont trahi la confiance publique, à commencer par certains
aventuriers de la finance trop enclins à confondre la Bourse avec une table de
jeu. Et le même d’ajouter : « C’est quand les peuples ont l’impression que tout
leur échappe qu’on doit leur rendre foi dans la continuité nationale. Par ce que
les psychologues appellent un langage antépathe » Même quand il vantait la «
France d’après », Sarkozy a-t-il jamais suggéré autre chose ? Du retour de
l’autorité à l’école à la réhabilitation du travail, en passant par la création d’un
ministère de l’Identité nationale, ce fut, en quelque sorte,sa marque de fabrique,en même temps qu’une des raisons de sa percée dans l’électorat populaire,
délaissé par le PS et déboussolé par les effets inéluctables de la mondialisation.
Comme Alexandre Dumas, qui voulait « accrocher » la modernité de ses romans au « clou du passé », Sarkozy entend plus que jamais inscrire sa politique
dans la permanence de l’énergie nationale. Échouerait-il qu’il conserverait, face
à ses adversaires, l’avantage insigne d’avoir au moins essayé.
Valeurs Actuelles du 23 octobre 2008
QUI CONTROLE QUI ?
Il faut surveiller attentivement ce que vont faire les vrais banquiers de la planète,
à la faveur de la crise. L’Asie de l’Est (Chine, Singapour, Brunei), l’Inde, les pays
du Golfe, la Russie et la Norvège disposent d’un levier financier exceptionnel :
3.000 milliards de dollars, rassemblés dans leurs fonds souverains. C’est le
pactole amassé par ces Etats champions du monde des excédents commerciaux ou budgétaires, notamment grâce aux pétrodollars. Ces fonds souverains
pourraient peser 15.000 milliards de dollars dans cinq ans. En 1995, ils avaient
dépensé 60 millions de dollars en acquisitions dans le monde. L’an dernier,
c’était 1000 fois plus. Les fonds souverains sont devenus des partenaires stratégiques des Etats et des entreprises. Leur intervention, à « titre amical », a
permis de soutenir l’économie américaine et d’absorber ses dettes. En moins
d’un an, à la faveur de la crise des subprimes, Singapour a investi 10 milliards
dans la banque suisse UBS, 6,8 milliards dans la banque américaine Citigroup,
4,4 milliards dans Merrill Lynch ; Abou Dhabi a injecté 7,5 milliards de dollars
dans Citigroup et la Chine 5 milliards dans Morgan Stanley. Moscou va aussi
prêter 4 milliards d’euros à l’Islande en faillite. Politiquement, le coup n’est pas
neutre : la Russie « achète » un pays de l’Otan ! La même opération pourrait se
reproduire en Scandinavie ou en Europe de l’Est, dans l’ancien glacis soviétique.
La crise n’épargne pas ces fonds souverains. Eux aussi ont perdu beaucoup
d’argent, car les Bourses asiatiques ou arabes ont dégringolé. On parle de 300
milliards de dollars envolés pour ces six pays du Golfe, au moment où le prix du
baril de brut s’affaisse (147 dollars en juillet, 80 en octobre). C’est une mauvaise
passe évidente, mais ces pays partent de très haut. Ils détiennent les plus
importantes réserves en devises étrangères du monde, de colossales réserves
en liquidités. Leur force de frappe est à peine entamée alors qu’ils n’ont pas
d’autre choix que de continuer à investir aux Etats-Unis, à soutenir le billet vert,
à acheter des bons du Trésor américain, ce que font les Chinois : près de 1.200
milliards de dollars de leurs propres réserves sont placés aux Etats-Unis. Les
fonds souverains seront-ils des sauveurs, en refinançant le système capitaliste
occidental ? Seront-ils des prédateurs, en cueillant des pépites fragilisées, dans
des secteurs stratégiques (énergie, transport, services financiers, télécommunications, pharmacie) ? Poussée à son terme, leur stratégie financière peut soulever de vrais problèmes de souveraineté et de dépendance économiques. Leur
argent frais est aujourd’hui de l’oxygène. Sans paranoïa excessive, il permet
aussi à des intérêts étrangers de se consolider ou de prendre le contrôle financier de grandes entreprises occidentales. Autant s’en préoccuper dès maintenant. Malgré ou à la faveur de la crise.
Valeurs actuelles du 16 octobre 2008
LA CIRCULAIRE ANTIFRAUDE DU PS
C’est la circulaire antifraude, la 1365. Un document de sept pages adressé à
tous les responsables et parlementaires PS. A moins d’un mois du grand rendez-vous de Reims, la direction sortante veut un congrès propre, sans tripatouillage. Signée de François Hollande, l’actuel premier secrétaire, la circulaire
tente d’instaurer une règle commune applicable par toutes les fédérations,
quelles que soient leurs «traditions»… En vue d’une compétition qui s’annonce
serrée, militants et cadres devront donc respecter « sept conditions impératives
» lorsqu’ils devront, en section, départager les six motions concurrentes le 6
novembre. Si l’une d’entre elles n’étaient pas respectée, le vote de la section,
voire de la fédération pourrait, après enquête, être invalidé.
1 Avant 17 heures, tu ne voteras pas. A chaque consultation, la scène se répète
dans les villes socialistes : «dès 9 heures, les employés municipaux défilent
dans le bureau du maire pour voter», raconte un cadre. Cette fois, il faudra
attendre la fin de l’après-midi.
2 Les bureaux «cachés», tu éviteras. Un grand classique : «l’urne itinérante
dans le coffre d’une voiture pour les camarades âgés», témoigne Pascale Le
Néouannic, proche de Jean-Luc Mélenchon. Le lieu du scrutin n’est pas toujours
transmis. Ou trop tard. L’adresse complète du lieu de vote devra donc être
communiquée aux militants et aux représentants de chaque camp « au moins
quinze jours à l’avance ».
3 Ta seule signature, tu apposeras. Pas question qu’une seule personne signe
lors du vote pour toute la fratrie. «Ni pour les morts. Dans l’Hérault, j’ai connu le
cas… » prétend Le Néouannic. Comme dans n’importe quel scrutin républicain,
«seule la signature personnelle sera retenue comme émargement».
4 Les observateurs, tu accepteras. Les dépouillements entre amis favorisent les
petits arrangements. « A Paris, j’ai déjà dû batailler ferme pour m’approcher de
l’urne ou même disposer d’un isoloir », soutient un cadre d’un courant. Les
représentants de chaque motion doivent donc pouvoir assister « aux opérations
de mise à jour des cotisations, de vote, de dépouillement, de centralisation des
résultats ».
5 Des billets de banque, tu ne donneras pas. Des résidants de foyers africains,
« à qui on paye l’adhésion le soir du vote », aux camarades « qui se refilent le
même billet pour pouvoir régulariser leur cotisation et voter », les espèces
circulent souvent au PS les soirs de vote. Cette fois, les régularisations de
dernière minute devraient être étroitement encadrées. L’enjeu est de taille : près
de 65 000 adhérents sont dans la nature et n’ont pas repris leur carte depuis la
primaire de 2006. Or, ils pourront voter le soir du 6 novembre à la condition de
se mettre à jour de cotisations « mais uniquement par chèque bancaire ». Pour
une année de retard, il en coûtera au minimum « 16 € » augmentés de la part
qui revient à la fédération.
6 Saint Rosam, tu respecteras. Rosam, c’est le nom du fichier de tous les électeurs potentiels. Sans «rature de noms», et sans «rajouts», chaque adhérent
doit y figurer. Et personne d’autre.
7 A 1 heure du matin, tu te coucheras… Fatigue oblige, dans certaines sections
rurales du puissant Pas-de-Calais, on préfère aller se coucher en reportant au
lendemain le dépouillement. C’est aussi une astuce qui permet d’affiner les
résultats nationaux. Cette fois, les résultats seront centralisés au niveau national
« au plus tard à 1 heure du matin le 7 novembre 2008 ». Le suspens aura alors
pris fin sur le score de la motion arrivé en tête.
Reste à savoir comment la circulaire 1365 sera reçue dans certaines fédérations
qui pourraient l’égarer, l’oublier, ou même feindre de ne pas l’avoir du tout
reçue.
Le Parisien du 18 octobre 2008
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a déclaré Raoul Béteille, ancien député RPR, président du Comité d’honneur du MIL.
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VIGILANCE
N° 37/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LE TERRORISME DU MAGHREB INQUIETE L’EUROPE
Les réseaux terroristes du Maghreb et l’influence croissante d’Al-Qaïda dans la
région du Sahel inquiètent les spécialistes occidentaux du renseignement, qui
craignent une contamination en Europe. "Le danger Al-Qaïda va croissant en
Afrique du Nord", a ainsi assuré le chef du renseignement allemand, Ernst
Uhrlau ajoutant qu’"en Europe on risque d’avoir affaire à des terroristes issus de
l’immigration du Maghreb". "Il existe en Europe un cercle important de
sympathisants issus de l’immigration maghrébine," susceptibles de s’engager
notamment aux côtés d’organisations telle Al-Qaïda au pays du Maghreb
islamique (AQMI), nouveau nom de l’organisation algérienne Groupe salafiste
pour la prédication et le combat (GSPC) qui a prêté allégeance à Al-Qaïda le 11
septembre 2006, a indiqué M. Uhrlau. "L’AQMI non seulement se trouve
géographiquement proche de l’Europe (...) mais constitue le groupe le plus
dynamique de la nébuleuse Al-Qaïda à l’heure actuelle", a-t-il affirmé.
Al-Qaïda s’intéresse particulièrement au recrutement d’Européens de souche
convertis à l’islam, a également estimé M. Uhrlau qui a rappelé que les autorités
allemandes recherchaient actuellement un islamiste de souche allemande, Eric
Breininger, âgé de 21 ans. Ce jeune homme, dont la photo figure désormais sur
des avis de recherches affichés dans toutes les gares, aéroports, et
commissariats du pays, ferait partie d’une cellule de l’Union du jihad islamique
impliquée dans une tentative d’attentat en Allemagne, déjouée en septembre
2007. Trois autres jeunes hommes — dont deux ’convertis’ de souche
allemande et un Turc — ont été arrêtés en Allemagne dans le cadre de cette
affaire.
Selon le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte antiterroriste, Gilles de
Kerchove, l’Afrique du Nord représente aujourd’hui "un cocktail explosif",
notamment en raison de la résurgence de la violence en Algérie et d’une
évolution de la guérilla rurale vers des opérations terroristes, visant des intérêts
occidentaux et impliquant des attentats-suicides. Al-Qaïda, a-t-il également
estimé, cherche aussi "à tisser des liens avec la diaspora maghrébine vivant en
Europe" comme en témoignent des arrestations récentes en Espagne, en
France, et en Italie. Pour Jean-Louis Bruguière, ex-juge français chargé des
affaires de terrorisme, la situation en Europe "est beaucoup plus sérieuse qu’il
n’y paraît". Et "le niveau de la menace, même s’il n’est pas visible, est
particulièrement élevé en France" où vit une importante communauté d’origine
nord africaine et où, dans les années 1990, des islamistes algériens avaient
déjà mené une campagne d’attentats à la bombe.
Spyworld du 23 octobre 2008
LES IMMIGRES DEUX FOIS PLUS TOUCHES PAR LE CHOMAGE
Quel est le taux d'activité des immigrés? Quels postes occupent-ils? Combien
sont diplômés? Une étude de l’Insee, portant sur l'année 2007, dresse un état
des lieux détaillé de l'activité des immigrés en France. Pour rappel, est
considérée comme immigrée toute personne née de nationalité étrangère à
l'étranger (peu importe au regard de la statistique qu'elle ait acquis ou non la
nationalité française par la suite, autrement dit un immigré n'est pas
nécessairement étranger). Les clandestins sont également pris en compte.
Selon cette définition, la France comptait 4,9 millions d'immigrés en 2004, soit
8,1% de la population.
Premier enseignement de cette étude, si le taux d'activité des femmes
immigrées reste inférieur de 9 points à celui des non-immigrées, celui des
hommes immigrés est très légèrement supérieur: 78% des hommes immigrés
ont un emploi ou en cherchent un, contre 74% des non-immigrés. Les immigrés
nés au Portugal, hommes comme femmes, sont les plus actifs. Plus actifs, mais
plus facilement au chômage: le taux de chômage des immigrés est deux fois
plus élevé que celui des non-immigrés (15,2% contre 7,3%). Si cet écart
s'explique en partie par les différences de qualification, à diplôme égal les
immigrés demeurent plus souvent au chômage que les autres. Le taux de
chômage des immigrés diplômés de l'enseignement supérieur est près du triple
de celui des autres actifs de niveau équivalent. Or depuis 1990, le niveau de
formation des immigrés actifs, hommes comme femmes, a nettement progressé:
en 2007, un immigré sur quatre a un diplôme de l'enseignement supérieur (25%
contre 12% en 1990, et contre 29% aujourd'hui pour les non-immigrés). Ce sont
ceux originaires d'Europe qui sont les plus diplômés, à l'inverse des natifs de
Turquie ou du Portugal. Dans le même temps, la part de ceux qui ne disposent
d'aucun diplôme est passée de 53% à 37%. Enfin, les immigrés occupent
encore principalement des emplois d'ouvriers ou d'employés. C'est le cas pour
62% d'ente eux, contre 51% des autres actifs ayant un emploi. Ainsi, en Ile-deFrance, 69% des salariés des entreprises de nettoyage et 66% des personnes
employées par les ménages sont immigrés.
Libération.fr du 31 octobre 2008
LA FRANCE PROMEUT UN MODELE ANTI-EMEUTE D'EXCEPTION
La police française est désormais convaincue de disposer de techniques de
maintien de l'ordre lui permettant de faire face à de nouvelles émeutes en
banlieue. Devant des responsables policiers des pays européens, l'état major de
la direction centrale de la sécurité publique française (DCSP) a présenté, mardi
14 et mercredi 15 octobre, au cours d'un symposium réuni près de Lyon sur "les
défis des violences urbaines", son modèle de maintien de l'ordre dans les
quartiers difficiles. En recourant de plus en plus à la technologie et en
spécialisant ses forces d'intervention, le ministère de l'intérieur met en place un
régime d'exception pour les banlieues.
Déjà amendées après les émeutes de 2005, les méthodes policières ont été à
nouveau modifiées après l'épisode de Villiers-le-Bel, en novembre 2007, où de
nombreux dysfonctionnements avaient été relevés. La répétition des émeutes quatre qualifiées de "graves" en douze mois en zone police, une en zone
gendarmerie - et le degré accru des violences contre les forces de l'ordre, visées
par des armes à feu, ont conduit le ministère de l'intérieur à revoir ses
protocoles d'intervention.
Pour limiter les risques de diffusion des incidents, la police mobilise des moyens
absolument considérables - qui traduisent son inquiétude quant au climat réel
dans les cités sensibles. Plus de mille hommes à Villiers-le-Bel, 320 policiers
dans un quartier de Romans-sur-Isère début octobre après la mort d'un jeune.
Eric Le Douaron, directeur central de la sécurité publique (DCSP), explique que
la police réprime désormais ces violences en se déplaçant par petits groupes,
très mobiles, exactement comme les auteurs de violence. "La réaction doit être
très rapide, souligne M. Le Douaron. Les premières heures sont primordiales
pour les conséquences et la contagion."
En "première ligne", la DCSP place des CRS, éventuellement des escadrons de
gendarmerie mobile, et les compagnies de sécurisation de la sécurité publique,
nouvellement créées. La première a commencé à fonctionner début octobre en
Seine-Saint-Denis, deux autres sont en cours d'installation à Marseille et
Toulouse. En tout, neuf compagnies de sécurisation sont prévues d'ici à la fin de
l'année 2009. Au cours des opérations, aux côtés de ces policiers en tenue,
interviennent des effectifs en civil, principalement les brigades anticriminalité
(BAC) chargées de procéder aux interpellations. Cette "combinaison entre
effectifs traditionnels et effectifs en civil" est jugée "primordiale" par M. Le
Douaron. Pour une centaine de policiers déployés sur une zone, un tiers sera en
civil. A Romans, plusieurs équipes de brigades anticriminalité (BAC) avaient
ainsi été appelées en renfort. Avec un résultat tangible : l'impossibilité, pour les
jeunes, de se réunir et donc de former des groupes assez nombreux pour
passer à l'acte.
L'équipement a évolué. Les policiers sont désormais équipés des Flash-Ball
d'une portée de 40 mètres avec lunettes de visée. A Romans-sur-Isère, les
policiers disposaient de fusils tirant des balles en caoutchouc. La sécurité
publique utilise aussi des motos banalisées et des caméras embarquées sur les
véhicules. Et chaque chef de patrouille sera équipé d'une caméra individuelle,
de la taille d'un téléphone portable, agrafée sur la poitrine, pour filmer toutes les
interventions. Sur le plan judiciaire, les enquêteurs disposent d'une arme jugée
"très efficace" : la possibilité de placer les émeutiers en garde à vue pendant 96
heures - comme pour les affaires de terrorisme.
Enfin, les "moyens aériens" sont de plus en plus utilisés, notamment les
hélicoptères ou de petits avions - en attendant les drones - munis de spots
d'éclairage permettant d'éclairer les toits et les espaces publics. L'avion a été
testé à Strasbourg pour la nuit du réveillon de la Saint-Sylvestre fin 2007. Des
véhicules dotés de hauts mats d'éclairage vont aussi être mis en service.
Au cours du colloque, de nombreux responsables policiers européens ont salué
le haut niveau de performance française en matière de maintien de l'ordre. Mais,
en marge de la conférence européenne, plusieurs, parmi eux, se disaient
nettement plus sceptiques sur la capacité de la France à prévenir les violences.
"La police française envoie des Robocop en banlieue mais ne peut plus parler
avec les habitants. Nous, on fait le choix d'envoyer des hommes pratiquement
sans équipement pour avoir un dialogue", soulignait ainsi le responsable policier
d'un Etat voisin.
Le Monde du 18 octobre 2008
AVEC DES ALLIES COMME CA …
Un bataillon de 24 soldats néerlandais a été placé en “service non actif” en
Afghanistan pour refus d’obéir aux ordres. (… ) Les soldats ont refusé de faire
une patrouille de reconnaissance la semaine dernière, vraisemblablement à
cause du manque de véhicules blindés. (… ) Le commandant du bataillon rebelle
a signalé que ses hommes rechignaient tellement qu’il était devenu impossible
de les déployer sur le terrain. (… ) D’autre part, le moral des troupes est tombé à
zéro le 24 septembre, lorsque Eimert van Middelkoop [ministre de la Défense] a
avoué au magazine “Vrij Nederland” ne pas avoir fait son service militaire et s’en
être “réjoui”.
Libération du 1er octobre 2008
LES JUGES FRANÇAIS SONT LES MOINS SANCTIONNES
La France est l'un des pays européens qui rechignent le plus à sanctionner ses
magistrats : c'est l'un des enseignements du lourd travail effectué par le Conseil
de l'Europe qui a rendu public son troisième rapport. Si ce vaste travail de
collecte des données européennes, effectué par la Commission européenne
pour l'efficacité de la justice, ne permet pas toujours une comparaison stricto
sensu de systèmes judiciaires aux fonctionnements différents, il offre néanmoins
une base d'évaluation. Comme en 2004, le nombre de sanctions disciplinaires
prononcées à l'égard des juges reste faible dans l'Hexagone au regard de la
pratique des autres pays. En 2006, 14 magistrats ont été sanctionnés en
France, contre 29 en Allemagne, 26 en Autriche, 66 en Italie, 41 au Portugal,
par exemple. Si l'on rapporte ce chiffre au nombre de magistrats dont s'est doté
chaque pays, le «taux de sanction» en France se situe en toute fin de peloton
européen, avec 1,5 sanction pour 1000 magistrats. Moins d'une dizaine de
saisines ont été engagées. Une absence de responsabilité des juges largement
soulignée par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur puis pendant
sa campagne présidentielle.
En France, le fait même de déclencher une poursuite disciplinaire est exceptionnel. Seul le garde des Sceaux et les chefs de cour - c'est-à-dire la haute
hiérarchie - depuis 2001 en ont le pouvoir. «Les chefs de cour ne le font quasiment jamais, explique Christophe Regnard de l'USM (syndicat majoritaire) car
en réalité seule la Chancellerie peut diligenter une enquête, via l'inspection des
services judiciaires.» «Il y a quelques années, reprend-il, l'USM avait demandé
que toutes les juridictions fassent l'objet d'un contrôle… Ce n'est pas pour rien.
Nous savons parfaitement qu'il peut y avoir des problèmes.» Magistrats au
comportement déplacé, ivres à l'audience ou accumulant de longs mois de
retard dans leur travail… les quelques scandales de ces dernières années ont
surtout souligné l'inertie de la machine judiciaire face à ses dysfonctionnements.
Le rapport note que la sanction la plus fréquemment infligée à travers l'Europe
est la réprimande. Cependant, les manquements aux obligations des procureurs
se soldent dans 13 % des cas par des sanctions financières - qui n'existent pas
en France. Par ailleurs, les procédures intentées sont principalement basées sur
une insuffisance professionnelle (36 %), une faute déontologique, mais aussi un
délit pénal - or, en France, dans ce cas, un magistrat sera d'abord poursuivi
devant un tribunal plutôt qu'au disciplinaire.
La réforme des institutions prévoit que tous les justiciables pourront porter
directement leur plainte devant le Conseil supérieur de la magistrature. Une telle
faculté reste très rare à travers les pays étudiés. «Le système ne fonctionnera
que si le Conseil supérieur de la magistrature est doté de moyens d'enquête
propres», avertit Emmanuelle Perreux au Syndicat de la magistrature. Beaucoup
de professionnels craignent également un afflux de plaintes. Certaines estimations tablent sur plusieurs milliers de dossiers par an - c'est-à-dire beaucoup
plus que la poignée de poursuites actuelles…
Le Figaro du 9 octobre 2008
LES PV DEVIENNENT SANS FRONTIERE
La France et la Belgique ont signé un accord sur les sanctions routières transfrontalières qui permet à un des deux pays, en cas d'infraction, de faire payer
une amende à un contrevenant de l'autre pays. De tels accords bilatéraux
existent déjà entre la France et l'Allemagne, le Luxembourg et la Suisse. M.
Bussereau, secrétaire d'Etat français aux Transports, a également présenté, en
présence des vice-présidents de la Commission européenne Jacques Barrot
(Justice) et Antonio Tajani (Transports), une proposition de directive qui rendraient valables sur toute l'Union européenne ces accords bilatéraux dans
quatre types de comportements dangereux: la conduite en état d'ivresse, l'excès
de vitesse, le non port de la ceinture de sécurité et le franchissement d'un feu
rouge. «Le combat, c'est de faire en sorte que cet échange d'information (actuellement bilatéral, ndlr) puisse se faire maintenant au niveau européen», a
déclaré M. Bussereau lors d'une conférence de presse. Il a souligné que durant
l'été 2008, «plus de 35% des excès de vitesse notés par les radars étaient le fait
d'automobilistes étrangers».
Nord-Eclair du 14 octobre 2008
LE PS : UN PARTI D’IRRESPONSABLES ?
"Je regrette que nous n'assumions pas totalement notre responsabilité de parti
d'opposition mais qui doit gouverner. Il manque des hommes d'État aujourd'hui
au PS."
Manuel Valls, Député-Maire PS d’Evry – Profession Politique du 15 octobre
2008
« Y A QUE LE BLED QUI PEUT LE SAUVER ! »
Chaque année depuis quatre ans, Mohamed, 11 ans, désormais en 6 e , devient
« un peu plus violent ». « Les enseignants m’ont toujours dit : On ne peut rien
faire pour lui. J’ai en permanence été seule à gérer le problème », témoigne
Aïcha, 35 ans, assistante maternelle. « A l’école, il ne pouvait pas rester assis
une seconde, dévisageait les profs et était impliqué dans toutes les histoires de
récré », se souvient-elle. En CE 1, celui qui n’a « jamais fait le deuil de la maternelle » et qui n’a connu son père qu’à l’âge de 3 ans a consulté un psy au centre
médico-psycho-pédagogique. Sans résultats. « Je n’en pouvais plus, alors je l’ai
envoyé dans le Nord chez sa grand-mère qui l’avait élevé jusqu’à l’âge de 5 ans
», précise-t-elle. Les choses ne s’arrangent pas. « Il y a quelques jours, il a tenté
d’étrangler un camarade. Il va se faire exclure du collège, s’alarme-t-elle. Y a
que le bled qui peut le sauver ! J’envisage de l’envoyer en Algérie. Car, à 15
ans, si ça continue, c’est un délinquant… »
Le Parisien du 15 octobre 2008
ILS SE PRENAIENT TOUS POUR DES POLICIERS !
Ont-ils lu trop de polars, ou vu trop de séries à la télévision ? Toujours est-il que
plusieurs Dijonnais, qui se prenaient pour des policiers, ont été interpellés… par
de vrais flics !
Vendredi la police municipale interpelle un homme rendant visite aux commerçants du centre-ville à Dijon ; celui-ci leur pose des questions. Allaient-ils bien ?
La sécurité de leur commerce était-elle bien assurée ? Avaient-ils à se plaindre
ou pas ? Il se présentait comme étant un policier de la Brigade anticriminalité
(BAC). Vérification faite, son titre était inventé. Pas son taux d'alcoolémie. Il a
été placé en garde à vue et son domicile perquisitionné. Un pistolet et une paire
de menottes factices y ont été découverts.
Il fera l'objet d'une convocation devant le tribunal correctionnel, dans le cadre
d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Le
même jour, un homme aux cheveux grisonnants, âgé d'une cinquantaine d'années, et portant une moustache, accoste les passants, sur la place Darcy.
Visiblement, il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales ; il répète à qui veut
l'entendre qu'il est… commissaire de police. Après un simple contrôle par de
vrais gardiens de la paix, le commissaire imaginaire a pris le bus pour rentrer
chez lui, à Dijon. Mercredi après midi, les policiers de la brigade moto voient
passer devant eux, un véhicule roulant à vive allure, avec un gyrophare bleu.
Problème : à l'arrière de la voiture, est apposé le A, obligatoire des jeunes
conducteurs. Les trois jeunes occupants sont contrôlés, ils habitent Dijon, et
Quetigny et ont de 18 à 20 ans. Dans l'automobile, les représentants des forces
de l'ordre saisissent un brassard et un médaillon, tous deux portant la marque «
sécurité », un couteau, une réplique de Sig-Sauer, le pistolet automatique des
policiers, ainsi que deux armes factices, à billes. Les trois jeunes hommes ont
été entendus, le temps d'établir une procédure, transmise au procureur de la
république, en vue d'une ordonnance pénale.
Le Bien Public du 15 octobre 2008
ELSA
C’est un avion sans pilote, un drone, qui pèse 1,2 kg, ressemble à un modèle
réduit sommaire en polystyrène blanc, d’une envergure d’1,50 mètre environ, et
équipé d’une petite caméra à l’avant. Il est relié par radio à une mallette à partir
de laquelle un policier programme son parcours, et retransmet les images,
toujours par radio, vers le poste de commandement, qui peut ainsi voir sur grand
écran et en temps réel les personnes circulant de jour comme de nuit dans un
quartier, un stade, une zone frontalière, etc. Le drone peut voler 45 minutes
d’affilée, dont 15 minutes pour décoller, atterrir et changer les batteries, jusqu’à
70 km/heure et jusqu’à 500 mètres d’altitude — mais la réglementation le limite
à 150 mètres. Elsa, présenté lors d’un colloque sur les violences urbaines
organisé à l’occasion de la présidence française de l’UE, est destiné à être
utilisé lors d’émeutes, mais aussi pour toute grande manifestation. Il a également été utilisé dans le cadre d’exercices visant à repérer et arrêter des passeurs et des immigrants clandestins en pleine forêt. "C’est une aide à la décision, ni plus, ni moins", souligne Olivier Fohanno, chef du centre technique de la
Sécurité intérieure. "Il permet d’avoir une vue panoramique de ce qui se passe,
par exemple à la sortie d’une salle de concert, pour décider du déploiement des
effectifs de police", explique-t-il. Selon une source proche du dossier, les images
filmées par Elsa ne peuvent pas, pour le moment et pour quelques années
encore, être utilisées dans un cadre judiciaire : peu stables, floues, elles ne
permettent pas d’identifier les personnes filmées, d’ailleurs "l’engin n’a pas été
conçu pour cela". D’un coût de 35.000 euros environ pour l’ensemble du système, il a été conçu et fabriqué par un consortium de PME françaises après un
appel d’offre européen.
AFP du 15 octobre 2008
TRICOCHE
Selon les statistiques fournies par l'Inspection générale de la police nationale
(IGPN), la "police des polices", une centaine de cas de "consultation illégale de
fichiers" ont été traités en conseil de discipline ces cinq dernières années.
Environ 20 % relèvent d'interventions monnayées. La plupart des affaires
concernent l'accès au Stic, l'immense fichier recensant les mises en cause dans
des affaires judiciaires. "Lorsqu'il s'agit d'une tricoche avérée, avec contrepartie
financière, le fonctionnaire est révoqué dans la très grande majorité des cas",
précise Dominique Boyajean, le chef de l'IGPN. Les fautifs s'exposent par
ailleurs à des poursuites judiciaires, allant de la « simple » violation du secret
professionnel à la corruption, passible de dix ans d'emprisonnement.
Les recherches de l'administration pour identifier les taupes ont été grandement
facilitées depuis l'informatisation des fichiers de police, puis la mise en place, en
2001, d'un système de gestion sécurisé des habilitations. Toute interrogation est
aujourd'hui traçable grâce au système Cheops (Circulation hiérarchisée des
enregistrements opérationnels de la police sécurisés). Chaque fonctionnaire
dispose d'un code personnel. Il est censé en préserver la confidentialité, même
vis-à-vis des collègues de son propre groupe.
L’Express du 17 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 37/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 38/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
ROGER KAROUTCHI : "DANS LA TEMPETE, CE SONT LES
VAISSEAUX IMMOBILES QUI COULENT"
« La politique de réformes de structure va s'amplifier. Il n'y aura pas de pause.
Nicolas Sarkozy insiste justement pour dire attention, quand on est dans la
tempête, ce sont les vaisseaux immobiles qui coulent, ceux qui vont de l'avant
sortent de la zone de turbulences. Plusieurs ministres, d'ores et déjà, se posent
la question de savoir si, avant même l'élaboration de la loi, ils doivent prendre
contact avec le Parlement, avec les commissions, avec les groupes
parlementaires. Il y a des choses qui doivent et qui vont changer. Les textes de
loi très longs, très lourds, vont être de plus en plus difficiles à porter. Nous
devons revenir à des textes plus courts, plus centrés sur de vraies dispositions
législatives si on veut fluidifier le travail du Parlement. Par ailleurs, les ministres
ont conscience qu'ils vont devoir être beaucoup plus présents au Parlement, en
commission et en séance plénière, et dialoguer plus encore avec les groupes
parlementaires. L'essentiel du travail devra être fait en amont de manière à ne
pas avoir trop d'amendements, trop de difficultés en commission. Cela veut dire
un changement de mentalité. La plupart des ministres en sont conscients.
L'évolution est en marche, même si les parlementaires souhaiteraient, parfois,
qu'elle aille plus vite. On est encore dans l'ancien système, ils voudraient déjà
les nouveaux comportements. Nous sommes dans une période transitoire. »
Roger Karoutchi, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement – Le
Monde du 18 octobre 2008
ON A PIRATE LE COMPTE BANCAIRE DU PRESIDENT
Personne n'est à l'abri, pas même le président de la République! Des escrocs
ont en effet réussi à se procurer les coordonnées bancaires de Nicolas Sarkozy
et à effectuer des prélèvements sur son compte personnel. "De petites
sommes", précise une source proche de l'enquête, peu loquace en raison du
caractère "sensible" du dossier. En septembre dernier, le chef de l'Etat avait
déposé une plainte.
Les possibilités de "dérober" les coordonnées bancaires d'un particulier -elles
font l'objet d'un trafic juteux sur Internet- sont multiples. Les plus courantes se
présentent lors d'un achat en ligne ou au moment de la consultation d'un compte
sur le Net, lors du paiement avec une carte de crédit chez un commerçant
malhonnête, ou encore à l'occasion d'un vol ou d'une perte de documents. Les
escroqueries et infractions économiques et financières constatées sur les douze
derniers mois sont d'ailleurs en hausse de près de 9%, selon les derniers
chiffres de l'Observatoire national de la délinquance.
"A partir du moment où le voleur dispose du numéro de votre carte de crédit, du
cryptogramme [la série de chiffres au dos de la carte], de vos nom et prénom et
de la date d'expiration de la carte, il peut s'offrir tout ce qu'il veut via Internet,
confirme un expert en sécurité bancaire. Il multiplie alors les "petits" achats, de
moins de 200 euros, en espérant que la victime s'en rende compte le plus tard
possible..."
Le JDD du 19 octobre 2008
CRISE
"Cette crise est appelée à durer. Ce serait une erreur de croire que tout
redeviendra comme avant."
Christine Lagarde, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi –
Assemblée Nationale le 20 octobre 2008
LE MAMMOUTH
Ce n'est pas une malheureuse petite crise financière mondiale qui va faire
changer d'avis Gérard Aschieri ! L'avenir est angoissant, la récession menace,
les déficits risquent de s'aggraver, peu importe ! Le secrétaire général de la FSU
n'en démord pas : il n'y a pas assez de fonctionnaires à l'Éducation nationale. Il
l'a dit hier, il le redit aujourd'hui, il le redira demain. Il faudrait en quelque sorte
«regraisser le mammouth», alors même que, depuis la diatribe du socialiste
Claude Allègre sur les effectifs de l'Éducation, il y a dix ans, l'amaigrissement de
l'animal ne saute pas vraiment aux yeux. Avec plus d'un million de personnes
travaillant pour la Rue de Grenelle, la France est, au sein de l'OCDE, dans le
peloton de tête des pays qui consacrent le plus de moyens et d'effectifs à
l'éducation. C'est ce que rappelle Xavier Darcos lorsqu'il note que «si l'école se
résumait à une question de moyens, nous aurions la meilleure école du monde
puisque personne ne dépense plus que nous». Argument évidemment nul et
non avenu pour les syndicats d'enseignants qui, depuis vingt-cinq ans, ont
prouvé qu'en matière de conservatisme ils n'avaient de leçon à recevoir de
personne.
Le Figaro du 21 octobre 2008
MAM: " JE VEUX MORALISER LA SECURITE INTERIEURE "
L'intelligence économique, c'est une protection contre les agressions (faux,
piratages, déstabilisations, prises de contrôle...) qui visent à porter atteinte à
l'activité de nos entreprises, à l'emploi, à la défense des intérêts stratégiques de
notre pays. L'Etat a évidemment un rôle de protection à jouer. Mais il existe
aussi des agences ou entreprises qui, à titre commercial, s'intéressent à
l'intelligence économique. C'est là que peuvent survenir des dérives: atteintes à
la vie privée -comme dans l'affaire Taser-, à divers secrets juridiquement
protégés, violation de secrets professionnels... Je veux moraliser et assainir le
secteur, l'encadrer juridiquement. Dans le projet de loi d'orientation pour la
sécurité intérieure, je propose des mesures de régulation et de prévention. Je
veux soumettre les entreprises privées d'intelligence économique à un régime
d'autorisations et d'agréments comparable à celui qui existe pour les sociétés de
recherches privées. Nous en connaissons une centaine, les plus importantes,
mais pas toutes les petites officines. La loi permettra de les identifier, puisque
pour exister, elles auront besoin d'un agrément. Aujourd'hui, n'importe qui peut
se déclarer expert en intelligence économique et monter une société! Ce ne
sera plus possible puisque ces activités seront soumises à autorisation
préfectorale et que leurs dirigeants devront être agréés. De plus, un délai de
trois ans, au minimum, sera imposé aux agents issus des services de
renseignements (policiers, gendarmes, militaires, douaniers...), avant qu'ils
puissent exercer des activités d'intelligence économique. Ces professionnels
seront embauchés pour leurs compétences et pas pour leur carnet d'adresses.
Les entreprises étrangères, dès lors que leurs activités sont installées en
France, seront aussi concernées. Les contrôles seront effectués par les services
du renseignement intérieur (DCRI) ou par la PJ. Je suis et je serai
intransigeante à l'encontre des fonctionnaires qui donneraient des informations
à ces officines.
Michèle Alliot – Marie, Ministre de l’Intérieur – Le JDD du 19 octobre 2008
MAFFIA : PAS QU’EN ITALIE …
Une organisation mafieuse. Une vraie. Voilà comment fonctionne le gardiennage
des chantiers du bâtiment et des travaux publics dans certains quartiers de
Marseille. À L'Estaque (16 e), mais aussi dans le secteur de La Cayolle (9 e) ou
encore à Saint-Antoine (15 e), il y a des patrons qui aimeraient faire autrement
que de subir cette "loi du plus fort", mais ils ont très vite été confrontés à la
contrainte. Ce sont les RG qui, en 2006, ont levé l'affaire. L'enquête policière
menée sur le site de La Cayolle a permis d'apprendre beaucoup de choses.
D'abord que les racketteurs avaient créé une association de façade à l'intitulé
angélique "Entente Marseille Sud". Le marché parallèle avait ses lois, ses prix
aussi : 15 € de l'heure, 5 500 € par mois. Au total, ce sont plus de 277 000 euros
que la fine équipe de malfaiteurs a encaissés sur les comptes familiaux. Sans
quoi les chantiers, forcément, ne se seraient pas déroulés normalement. "Je
vais vous faire une proposition que vous ne pourrez pas refuser." Cela rappelle
une phrase de Coppola dans le "Parrain". Le principal mis en cause, Hakim
Nettah, 30 ans, avait justement, à La Cayolle, une figure de "parrain". Il s'en est
bien sûr défendu. "Je ne pense pas être propriétaire d'un territoire et mon
influence est extrêmement limitée", a-t-il argué devant les services de police. La
justice a décidé de poursuivre aussi cinq chefs d'entreprise, qui n'ont pas su dire
non pour "abus de biens sociaux". "Moi, je reconnais que j'ai acheté ma
tranquillité", racontera un patron. Un autre consent qu'il n'y a pas eu de
pressions directes, mais que "s'il avait refusé, les relations avec sa société
auraient été différentes". La plupart ont admis qu'ils n'avaient pas vérifié
l'agrément de la prétendue société de gardiennage. À Saint-Antoine (15 e ), en
décembre dernier, des malfaiteurs exigeaient 10 000€ par mois en échange de
la protection d'un chantier de construction de 35 villas. Du coup, la Fédération
du bâtiment des Bouches-du-Rhône a mis en place en février dernier un
dispositif de lutte contre le racket, les chantages à l'embauche et les vols sur les
chantiers. 225 plaintes déposées, 50 affaires résolues et 113 personnes
interpellées. Le leader de La Cayolle a écopé hier soir de 4 ans de prison ferme.
Il a été arrêté à la barre. Les entrepreneurs ont tous été relaxés.
La Provence du 21 octobre 2008
CRISE : L’INTERVIEW D’HENRI GUAINO, CONSEILLER SPECIAL
DE NICOLAS SARKOZY
Il y a eu un quasi-krach sur les marchés financiers vendredi. Cela veut-il
dire qu'ils ne croient pas à l'efficacité des mesures prises ces dernières
semaines ?
Il est toujours périlleux de tenter d'analyser la psychologie des marchés. Tout ce
que l'on peut dire, c'est que plus les marchés sont efficients, plus vite ils
réagissent aux informations qu'ils reçoivent, et plus ils suivent une marche au
hasard, c'est-à-dire que l'on ne peut pas prévoir les cours futurs à partir de ceux
d'hier ou d'aujourd'hui. Les Bourses ont tout de suite réagi aux plans de
sauvetage bancaire en montant, maintenant elles réagissent aux mauvaises
nouvelles sur l'activité économique en baissant. Ou plutôt elles surréagissent,
comme souvent, parce que chacun agit sur le marché en fonction de l'opinion
qu'il se fait de l'opinion des autres. Keynes appelait ça « le concours de beauté
». Mais au-delà de l'insaisissable psychologie des marchés, qui ne nous
apprend rien sur l'avenir, il y a un fait objectif qui tire les marchés plutôt vers le
bas : beaucoup d'acteurs se désendettent et sont donc obligés de vendre pour
se procurer des liquidités. Ce qui est sûr, c'est que si la chute des cours de
Bourse se poursuit et si l'on continue à évaluer les actifs au prix du marché dans
les bilans, elle contribuera à son tour à aggraver la crise.
Aujourd'hui, peut-on dire que le pic de la crise financière est passé ?
Personne n'en sait rien ! La crise de liquidité semble se résorber. Mais qui peut
dire dans la jungle de la titrisation, des dérivés, des synthétiques, des swaps, où
sont les produits toxiques ? Qui peut dire comment la bulle de l'endettement va
se dégonfler ? De toute façon le retour de la confiance sera lent et exigera une
profonde transformation du système financier mondial. C'est pour cela que le
sommet du 15 novembre est essentiel et qu'il ne peut pas être un sommet pour
rien.
Le plan européen s'est donné comme priorité de rétablir la confiance...
Oui, mais la garantie de l'Etat, c'est une réponse exceptionnelle à une situation
de crise exceptionnelle. Tout pouvait s'effondrer dès lors que la crise de
confiance empêchait l'argent de circuler entre les banques et que les déposants
pouvaient avoir peur pour leurs économies.
Les Etats ont fait ce qu'ils devaient. Mais pour l'avenir il faut reconstruire un
système où les banques financent l'économie au lieu de financer la spéculation,
où elles font leur métier qui est d'évaluer le risque de crédit et non de chercher à
gagner de l'argent sur les marchés. Ce n'est pas seulement un problème de
comportement individuel. C'est le système dans lequel elles se sont trouvées
placées avec ses exigences de rendement trop élevées et sa mutualisation
excessive des risques qui les a conduites à prendre, parfois sans le savoir, des
risques inconsidérés. Du coup, des rentabilités énormes sont apparues tandis
que des risques immenses s'accumulaient dans le système. Ce sont ces risques
qu'il faut maintenant purger et cette dérive qui déconnecte le risque de la
rentabilité qu'il faut corriger. C'est le principal défi à relever pour une nouvelle
régulation financière.
L'économie réelle accuse à son tour le choc. La crise actuelle peut-elle
déboucher sur une dépression ?
Le ralentissement de l'activité est déjà là : il se fait sentir dans le monde entier
du fait de la mondialisation de l'économie et de la globalisation financière.
Jusqu'où ira ce ralentissement, personne ne le sait. Ce que l'on sait, c'est qu'en
réagissant vite et fort au problème de la liquidité bancaire on a évité une
dépression du type années 1930. Maintenant, il ne faut pas prendre la crise
économique à la légère et il faut réagir sans tarder en fonction de l'évolution de
la conjoncture. On se souvient qu'à avoir trop tardé à réagir à la grave crise
financière qu'il a connue au début des années 1990, le Japon s'est condamné à
une stagnation de plus de dix ans de son économie. Il est essentiel de ne pas
reproduire cette erreur.
Si l'on met bout à bout ce qui a été annoncé depuis dix jours, diriez-vous
qu'il s'agit d'une politique de relance ?
Ce débat sémantique n'a aucun intérêt, il s'agit de soutenir l'activité. Est-ce
suffisant ? S'il faut faire davantage dans les mois qui viennent, eh bien le
gouvernement fera davantage.
Pourquoi avoir privilégié l'investissement sur la consommation ? Après
avoir vu défiler des milliards pour les banques, les Français risquent d'en
vouloir pour eux.
Parce qu'en sauvant les économies et les emplois des Français, on ne s'occupe
pas des Français ? Dans la situation actuelle, la meilleure façon de soutenir le
niveau de vie des Français, c'est de faire en sorte que les banques continuent à
prêter et que les entreprises ne mettent pas la clef sous la porte ! Pourquoi avoir
choisi l'investissement plutôt que la consommation ? Parce que notre économie
est très ouverte et qu'en stimulant les achats de produits étrangers, on ne
stimule pas beaucoup la production nationale. Parce que l'investissement, c'est
la meilleure façon de concilier les exigences de court terme et de long terme.
Parce qu'il faut nous mettre en situation de profiter au mieux de la reprise quand
elle viendra. Et elle viendra. Peut-être faudra-t-il un jour soutenir directement la
consommation mais le cadre européen serait alors plus adapté, parce que
globalement l'économie européenne est beaucoup moins ouverte.
A quoi va servir le fonds d'investissement annoncé jeudi : aider les PME
innovantes à se développer ? Aider une grande entreprise à combattre une
OPA hostile ?
L'épargne mondiale qui recherche la sécurité afflue vers les bons du Trésor et
les obligations d'Etat. Il faut réorienter cette épargne vers l'investissement, vers
la production, vers les entreprises. C'est la vocation de ce fonds qui aura des
objectifs stratégiques en investissant dans les activités porteuses d'avenir.
L'Etat est-il si bon décideur que cela ? Il ne l'a pas toujours été dans le
passé... L'Allemagne ne cache pas son agacement...
Il me semble qu'en ce moment l'infaillibilité des marchés est assez difficile à
défendre ! Et il ne s'agit pas d'étatiser l'économie mais de permettre à l'Etat
d'être un entrepreneur et un investisseur avec ses propres objectifs. Dans le
dossier Alstom cela n'a pas si mal marché et dans l'histoire du développement
économique et du capitalisme, l'Etat a joué un rôle qui n'a pas toujours été
négatif. Vous verrez que dans la période qui s'ouvre, les Etats seront partout
davantage présents dans l'économie même si certains ont encore du mal à
l'imaginer. Et je préfère un Etat entrepreneur et investisseur qu'un Etat
bureaucratique, protectionniste, dirigiste. L'Europe sera-t-elle la seule à subir ou
se donnera-t-elle les moyens d'agir ? Voilà la question.
Pour le fonds d'intervention, on a parlé de 100 milliards puis le chiffre a été
démenti...
Les fonds seront mobilisés au fur et à mesure des besoins. C'est un fonds
d'investissement, ce n'est pas un guichet !
Jusqu'où peut aller ce retour de l'Etat ? L'Etat reprend-il le contrôle de
l'économie ?
Non, les prises de participation seront temporaires avec pour objectif de réaliser
des plus-values. Mais au-delà de ce fonds, je crois qu'il y aura effectivement
demain dans l'économie mondiale un autre équilibre entre le politique et le
marché. Sous quelle forme, pour combien de temps ? C'est encore trop tôt pour
le dire.
Revient-on au capitalisme d'Etat des années 1960 ? Quels sont vos
modèles ?
Il n'y a aucun modèle, il faut en quelque sorte réinventer le monde au sortir de
cette crise. Si demain il doit y avoir une nouvelle forme de capitalisme d'Etat,
elle ne ressemblera sans doute pas à celle des années 1960 ou à celle du XIXe
siècle. Pour le meilleur si nous réussissons à nous mettre d'accord sur les
nouvelles règles du jeu mondiales. Pour le pire si nous échouons. Ce que je
crois, c'est que dans les années qui viennent la pression des opinions risque
d'être plus forte que celle des marchés. Comme l'a dit le président jeudi dernier,
si l'on ne répond pas au besoin d'éthique, de régulation, d'équité, on pourrait
bien se trouver confronté dans les pays développés à la grande révolte des
classes moyennes.
Pourquoi n'avez-vous pas décidé de plans sectoriels, sur l'automobile
notamment ?
La meilleure réponse est européenne, en tout cas coordonnée avec les autres
grands pays constructeurs d'automobiles. Les Américains ont accordé 25
milliards de prêts bonifiés à leur industrie automobile. On voit bien que face à
une telle mesure la doctrine européenne sur les aides d'Etat ne peut pas rester
figée. L'Europe va devoir réfléchir à la manière de s'adapter à un monde qui
change.
Le débat sur les déficits est-il un peu dépassé ?
Il a toujours été mal posé et dans la situation actuelle si l'on ne soutient pas les
banques et si l'on ne soutient pas l'activité, les déficits se creuseront bien
davantage. Ce n'est naturellement pas une raison pour faire n'importe quoi et
pour jeter l'argent public par les fenêtres.
Pourquoi le président persiste-t-il sur son idée de gouvernement
économique de l'Europe au risque d'introduire un vrai différend avec
Angela Merkel ?
L'Europe a besoin de plus de politique. Il lui faut tirer les leçons de ce qu'elle a
été capable de faire face à la crise bancaire. Le soutien aux banques, personne
n'en voulait, puis tout le monde y est venu. Le soutien à l'activité, personne n'en
voulait, maintenant tout le monde en fait. Les idées évoluent. Mais si l'on n'ouvre
pas le débat, il n'y a aucune chance pour que les choses changent. La zone
euro a-t-elle besoin d'un gouvernement économique ? La réponse est oui. Alors
pourquoi ne pas le dire ? Le président a ouvert le débat. Il a bien fait.
George Bush s'est fait un peu tirer l'oreille pour accepter le sommet
international...
Non, simplement les idées ont évolué avec les événements. Imaginez ce que
l'on aurait dit il y a un an si quelqu'un avait émis l'hypothèse aux Etats-Unis ou
en Angleterre que dans certaines circonstances il pouvait être utile de
nationaliser les plus grandes institutions financières du pays ? Avec la prise de
conscience des risques écologiques, la montée des crispations identitaires, le
terrorisme, le 11 Septembre, la guerre en Irak, s'est close l'ère de la
mondialisation heureuse. La crise financière achève le mouvement de balancier.
Une nouvelle ère s'ouvre. Beaucoup de gens en prennent conscience. Les
Américains comme les autres.
La crise à l'oeuvre depuis un an condamne un certain capitalisme
financier. Au fond, est-ce que vous jubilez d'avoir eu raison contre tout le
monde ?
Qui pourrait se réjouir d'un tel désastre avec son cortège de souffrances ? Je
déplore qu'il ait été impossible de débattre plus tôt des dérives du système pour
pouvoir les corriger au lieu d'attendre une telle crise. Le capitalisme financier a
perverti le capitalisme et détruit le système de valeurs qui depuis toujours lui
donne sa vitalité et sa puissance créatrice. L'enjeu aujourd'hui, c'est de revenir
aux sources éthiques du vrai capitalisme, celui de l'entrepreneur, de la
récompense de l'effort et du mérite, de la responsabilité.
Les Echos du 27 octobre 2008
MARINE LE PEN FAIT LE MENAGE
« Cela ne fait plus de doute : elle souhaite vider le FN de ses vieux cadres,
confie un fidèle lieutenant de Jean-Marie Le Pen. Faute de réseau, elle
commence à tisser sa toile en isolant, voire en écartant ces cadres grâce aux
Européennes. »
Le Parisien du 16 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 38/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 39/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
A COGNAC, L'UMP DISTRIBUE LES TRACTS DE FO ET DE LA CGT
C'est certainement le casting le plus improbable de l'année. Prenez Michel
Gourinchas, un maire socialiste connu pour son engagement ancien à la CGT.
Face à lui, une intersyndicale FO-CGT qui l'attaque bille en tête au sujet de la
non-titularisation d'une salariée de la Ville. C'est déjà cocasse. Mais si on ajoute
au tableau des militants UMP potaches qui passent leur samedi soir à diffuser
dans les boîtes aux lettres de Cognac un tract de Force ouvrière et de la CGT, il
y a de quoi rire face à cette illustration du «Ensemble, tout est possible»! Michel
Gourinchas, lui, ne rigole pas du tout. «Je suis dans une colère noire», fulmine-til. Il ne digère pas les attaques de l'intersyndicale. Titre du tract diffusé au
personnel vendredi et relayé en ville ce week-end: «Plan social à la ville de
Cognac»! Le tract explique en fait qu'une agent, qui a cumulé environ cinq ans
de CDD (contrats à durée déterminée) à la mairie et à la communauté de
communes, n'est pas titularisée alors que «tout le monde était très satisfait de
ses prestations». La charge se poursuit, dénonçant «des postes réservés pour
les copains et les copines venus d'ailleurs». Plus loin: «Après six mois de
gestion de notre nouvelle équipe municipale, nous avons toutes les raisons
d'être inquiets pour l'avenir compte tenu des dossiers importants qui vont être
traités.» En pleine campagne pour les élections professionnelles et à la veille
des élections prud'homales, CGT et FO flinguent sévère contre les amis d'hier
devenus les patrons d'aujourd'hui. «Je savais qu'en devenant maire après trente
ans de syndicalisme, j'allais devenir un salaud de patron», a ironisé Michel
Gourinchas devant une quarantaine d'agents de la Ville réunis pour soutenir leur
collègue non titularisée.
La Charente Libre du 21 octobre 2008
LE TRESORIER NATIONAL DU MODEM
LANCE SON PROPRE MOUVEMENT
On aurait pu croire qu'après avoir enfin réussi il y a quelques semaines à
remettre en selle une fédération départementale, avec un président élu par les
militants, le MoDem lyonnais allait repartir comme un seul homme. Faire front
uni derrière le leader massimo Bayrou. Un scénario trop simple pour les
centristes. Michel Mercier, président du conseil général du Rhône, et trésorier
national du MoDem, vient de lancer avec ses proches son propre mouvement
centriste. Le Rassemblement centriste du Rhône…
Libé Lyon du 17 octobre 2008
EQUIPEMENTS INDIVIDUELS : LE CEMAT RECADRE
L'état-major de l'armée de terre est inquiet de la généralisation de l'usage des
téléphones potables durant les opérations, et devrait prochainement en limiter
autoritairement l'utilisation. "Il va falloir le border pour éviter qu'un jour il y ait des
drames", a déclaré le général Elrick Irastorza, chef d'état-major de l'armée de
terre (Cemat), lors d'une visite au 35e régiment d’infanterie de Belfort. Saluant le
retour, la veille, de 22 personnels du régiment rentrant d'une mission de six mois
en Afghanistan. Le Cemat a estimé que les téléphones portables GSM
représentent une menace trop sérieuse pour la sécurité des opérations et celle
des familles. Évoquant le vol éventuel de ces appareils contenant souvent dans
leur mémoire des photos de famille, des adresses et des numéros personnels,
des images des installations militaires, le général Iratorza a estimé que les
insurgés afghans pourraient en faire mauvais usage. Il a fait remarquer aux
soldats auxquels il s'adressait qu'ils n'apprécieraient sans doute pas que les
coordonnées de leurs familles, ou leurs numéros de téléphone, tombent entre
de mauvaises mains... Il a également souligné que, durant les opérations, les
soldats s'envoient des images et des SMS, mettant ainsi en péril la situation
tactique de leurs unités. (… ) Le général souligne sa crainte de "voir un jour une
mère appeler son fils au cours d'une patrouille de nuit. On aurait bonne mine !"
Plusieurs mesures sont à l'étude, dont le "vidage" des mémoires des cartes SIM
avant le départ pour les théâtres d'opération, voire le retrait total de ces cartes
personnelles et la vente de cartes vierges. Mais le plus probable est l'interdiction
de partir en opérations sur le terrain avec les téléphones GSM, ceux-ci
demeurant dans les enceintes militaires. (… ) Par ailleurs, toujours en
s'exprimant devant les soldats rassemblés, le général Irastorza s'est élevé
contre l'usage très répandu dans l'armée de terre, voulant que les soldats
achètent eux-mêmes une partie de leurs équipements. Il a notamment
condamné la quasi "vente forcée" d'effets (vêtements, chaussures...) dont des
chefs d'unités élémentaires imposeraient l'achat à des engagés volontaires
(EVAT) aux soldes modestes. Il a souligné que ces achats ont pu dévorer les
récentes augmentations de soldes des EVAT décidées par le gouvernement au
titre de l'amélioration de la condition militaire. Le général a dénoncé l'acquisition
de ces "équipements affriolants dans les boutiques, les officines ou les
catalogues de l'US Marine Corps", et s'est voulu "très clair : les équipements de
confort, oui. Les équipements de combat, non. C'est à la République d'équiper
ses soldats. Je n'en démordrai pas !" Il ne voit donc pas d'objection à ce que les
soldats acquièrent s'ils le souhaitent des duvets ou des sous-vêtements plus
"techniques" que ceux que l'armée de terre achète à des dizaines de milliers
d'exemplaires, mais s'opposera désormais à ce que des armements ou des
équipements de combats hétéroclites et non testés soient intégrés à la panoplie
guerrière. Il a rappelé que, depuis le début de l'année 2008, l'armée de terre a
acheté pour près de 120 millions d'euros de matériels destinés à améliorer les
conditions opérationnelles en Afghanistan, et a rapproché cette somme - pour
en souligner l'importance - des 75 millions d'euros dépensés chaque année pour
l'entraînement de l'ensemble des forces terrestres. L'armée de terre a consacré
108 millions d'euros à ces achats. Ce chiffre ne concerne en réalité que les gros
équipements. Il convient d'y ajouter 9 millions d'euros pour les petits
équipements individuels. Nous avons par ailleurs appris que les stocks de
munitions envoyés par la France en Afghanistan depuis le 1er janvier 2008 sont
d'environ 900 tonnes. Sachant que sur 2.600 Français actuellement présents en
Afghanistan, 1.800 sont des combattants effectivement déployés sur le terrain,
ces stocks transférés depuis 10 mois représentent une demi-tonne de munitions
diverses par soldat.
Le Point.fr du 22 octobre 2008
LE FLIRT CACHE DE DE VILLIERS ET CHEVENEMENT
A un peu plus de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, ce 15
janvier 2002, la rue Rembrandt, où habite le général Pierre-Marie Gallois, en
lisière du parc Monceau à Paris, est plongée dans la nuit et le givre.
A 19 h 30, un homme, le visage en partie dissimulé par le col relevé de son
imperméable, sonne à la porte de celui qui, malgré son âge avancé-il vient
d’avoir 91 ans-, reste une référence pour les souverainistes, de droite comme de
gauche. En ce début de 2002, il a mis son expertise et son influence, qui reste
considérable, au service de Chevènement, « seul candidat, dit-il, à avoir
vraiment assimilé l’héritage international du général de Gaulle »...
Son visiteur n’est autre que Philippe de Villiers. Gallois lui ouvre la porte.
Poignée de main de connivence, sourires de conspirateurs.
-Il est arrivé ? interroge immédiatement Villiers.
-Oui, il vous attend.
« Il », c’est Jean-Pierre Chevènement. En rupture de ban avec le Parti
socialiste, le président du MRC (Mouvement républicain et citoyen) est à la
recherche d’une « troisième voie ». Contrairement à Villiers, qui n’a pas encore
annoncé s’il postulera, ou non, à l’Elysée, l’ancien cofondateur du PS est
candidat à l’élection présidentielle. C’est, ce soir-là, sa première rencontre
privée avec son alter ego de droite, qui a, comme lui, mené campagne en faveur
du non au traité de Maastricht.
Lorsque Villiers, précédé de son hôte, arrive dans la bibliothèque, Coûteaux (le
député européen villiériste) et Chevènement l’y attendent, en discutant avec
l’épouse de Gallois. Le champagne est servi. On trinque. Puis l’ancien socialiste
se lance :
-Philippe-je peux vous appeler Philippe ?-j’ai la plus grande estime pour vous.
Je pense que je peux être élu président de la République. Il faut que vous
m’aidiez. Si je suis élu, vous jouerez un rôle important.
Villiers le confie aujourd’hui : « Le personnage m’est apparu plus que
sympathique. Son honnêteté et son patriotisme sont indiscutables. »
Les cinq convives passent à table. Le Vendéen prend la parole, s’adressant à
Chevènement :
-Vous vous dites « l’homme de la Nation », mais j’ai une question à vous poser :
si vous n’étiez pas au deuxième tour et si Jospin y était, appellerez-vous à voter
pour lui ?
Réponse du « Che » :
-Voter Jospin ? Jamais ! Comment pouvez-vous croire une chose pareille ?
Le général Gallois lève alors son verre à l’ancien ministre de la Défense :
-Nous avons ce soir à notre table celui qui incarne la continuité française :
l’héritier de Du Guesclin, de Saint-Just et de De Gaulle. Jean-Pierre
Chevènement est le dernier des résistants.
Puis, se tournant vers Villiers :
-Cher Philippe, vous aussi êtes un patriote. Vous devez répondre à l’appel de
Jean-Pierre, comme vous l’auriez fait à celui de l’homme du 18 juin.
[...] Au moment de se séparer, les deux hommes décident d’échanger leurs
coordonnées. Mais, sur le point de noter son numéro de téléphone sur une
feuille, Chevènement s’arrête subitement, stylo suspendu en l’air :
- C’est ennuyeux, dit-il. Il y a des écoutes. Il ne faut surtout pas que l’on
apprenne que nous sommes en contact. Même mon chauffeur doit l’ignorer.
- Que proposez-vous ?
- Nous allons prendre des noms de code...
Un temps, puis :
- J’ai une idée : vous serez Montaigne, et moi La Boétie. Ça vous va ?
Il s’arrête de nouveau :
- Non, attendez, on va changer. Montaigne, c’est le plus connu ? Alors
Montaigne, ce sera moi. Et La Boétie, ce sera vous. C’est plus logique.
Chevènement note alors ses coordonnées sur la feuille, qu’il tend à Villiers. Audessus de son numéro de téléphone est écrit : « Michel de Montaigne ». Sur le
pas de la porte, l’« homme de la Nation » se tourne une dernière fois vers
Villiers :
- C’est bien d’accord ? Vous êtes La Boétie ? Et, moi, n’oubliez pas : appelezmoi Montaigne !
Puis, au moment de lui serrer la main :
- Au revoir, La Boétie.
- Au revoir, Montaigne.
Quarante-huit heures passent. Le 17 janvier, Villiers, rentré la veille au soir en
Vendée, débarque de bon matin dans son bureau du conseil général. A peine
sur place, le téléphone sonne. Au bout du fil, la standardiste de nuit :
- Monsieur le président, il y a un certain M. Montaigne qui demande que vous le
rappeliez d’urgence. J’ai d’abord cru à une blague : ma soeur qui est de
Bordeaux habite dans sa rue ! Mais il a tellement insisté, que j’ai promis de vous
prévenir.
Le numéro laissé par « Montaigne » est bien celui de Chevènement. Villiers le
rappelle :
- Allô, Michel de Montaigne ? Ici Etienne de La Boétie.
- Ah ! Merci de me rappeler.
- Ecoutez, Montaigne, nous pouvons peut-être parler normalement...
- Surtout pas, monsieur de La Boétie. [...]
Villiers dîne en famille dans sa maison des Herbiers, en Vendée, lorsque le
téléphone retentit. C’est le « Che » qui l’appelle pour la troisième et dernière
fois. Son fils Nicolas décroche :
-Papa, c’est pour toi. Un certain M. Montaigne. Mais tu vas rire : il a la voix de
Chevènement !
Il supplie son père de brancher le haut-parleur. « Si tu veux, lui répond Villiers.
Après tout, pour ce que nous avons à nous dire... » Toute la famille se réunit
alors autour du combiné. Dominique, sa femme, s’en souvient encore : « Tout le
monde a été pris d’un fou rire. C’était atroce. Philippe n’arrivait même plus à
parler. Je suis sûr que Chevènement s’en est rendu compte. » ?
Eric Branca et Arnaud Folch, journalistes à Valeurs actuelles - « Histoire secrète
de la droite » octobre 2008
LE RECTEUR FAIT CHANTER « LA MARSEILLAISE » AUX ELEVES
«Enléve tes mains des poches ! », « Regardez devant vous ! » Ambiance
solennelle, à l’école élémentaire du Segrais, à Lognes. Une cinquantaine
d’enfants se placent en rang d’oignons. L’inspecteur d’académie de Seine-etMarne et le recteur de l’académie de Créteil vont les écouter chanter les hymnes
français et européen, une semaine jour pour jour après les sifflets de « la
Marseillaise » en ouverture du match de football France-Tunisie, au stade de
France. « Il ne s’agit pas d’une politique conjoncturelle, assure le recteur de
l’académie de Créteil . La loi prévoit depuis 2005 l’apprentissage de la
Marseillaise à l’école parmi les autres symboles de la République. Chanter
l’hymne en groupe sert des objectifs pédagogiques. Pour l’instant, la pratique de
la chorale et l’enseignement de la Marseillaise ne sont malheureusement pas
systématiques dans toutes les écoles de l’académie. Je vais m’assurer que ce
sera fait. » Objectif : doter cette année 100 % des écoles de l’académie en
chorales, avec au répertoire, entre autres, « la Marseillaise ». Pionniers en la
matière, les élèves et les enseignants de l’école de Lognes ont répété chaque
semaine, depuis la rentrée, pour mettre au point leur miniconcert : trois couplets
de l’hymne de Rouget de l’Isle et « l’Ode à la joie » chantés en allemand et en
français, manière de célébrer la semaine de l’Europe. Une performance pour
des enfants de 10 ans. « Au début, on ne comprenait pas trop les paroles des
couplets », avoue Ismaïl, fan des Bleus, en classe de CM 2. Pour le refrain,
aucun problème : « Je l’ai appris tout petit devant la télé, avant les matchs. » Il
était au stade de France avec sa famille, mardi dernier, pendant la rencontre
France - Tunisie. Il n’a pas sifflé, « parce que ce n’est pas poli ».
Le Parisien du 22 octobre 2008
INTERVIEW DE BERNARD SQUARCINI / DIRECTEUR CENTRAL DU
RENSEIGNEMENT INTERIEUR
Vous avez fusionné deux institutions, les Renseignements généraux et la
Direction de la surveillance du territoire. Pourquoi ?
Bernard Squarcini : Il fallait revoir notre dispositif face à l’évolution des nouvelles
menaces. Nous devons être plus efficaces pour éviter les doublons à certains
endroits et les vides ailleurs. Il n’y a plus de frontières entre les menaces
intérieure et extérieure au pays. Après la fusion, il y aura la mutualisation des
moyens avec la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), avec plus
d’échange d’experts. C’est une volonté du chef de l’État et du ministre de
l’Intérieur.
Quelles sont les "nouvelles menaces" ?
Bernard Squarcini : Contrairement à 1995 et à l’attentat du RER Saint-Michel,
les individus n’agiront plus de la même façon. Il y avait des réseaux, actionnés
depuis l’étranger, comme l’a fait le GIA algérien. Aujourd’hui, il s’agit de filières
qui s’organisent avec le retour des combattants du "Djihad" (la guerre sainte),
qui reviennent de la zone pakistano-afghane, d’Irak ou de Tchétchénie. Ensuite,
il y a les pays du Maghreb, avec al-Qaïda Maghreb islamique (Aqmi), la nouvelle
organisation qui a succédé au Groupe salafiste pour la prédication et le combat
(GSPC) et a fait allégeance à al-Qaïda. Ils ont aujourd’hui une grosse
potentialité pour nuire aux intérêts et aux ressortissants français dans leur pays.
Enfin, la dernière menace, ce sont les convertis à l’Islam, qui se radicalisent en
France. Il faut faire attention aux dérapages.
Y a-t-il des menaces sur Marseille et sa région ?
Bernard Squarcini : Dans cette ville, les choses ont toujours été différentes. Il y a
un gros travail fait par les associations, mais aussi la partie souterraine, le chiffre
noir de l’immigration clandestine, qui est très fort. Du coup, la région, qui sert de
zone de transfert, pour la petite logistique, les médicaments, l’armement n’est
pas vraiment ciblée par les terroristes. Ce que nous voulons, c’est stabiliser les
"zones grises" qui sont sous l’Algérie, le Sahara, aux mains des Touaregs, où
al-Qaïda vient se greffer pour le trafic de stups et d’armes. Le projet d’Union
pour la Méditerranée doit contribuer à cette volonté de normalisation et Marseille
doit y jouer un rôle majeur.
Quelle est la méthode pour identifier et interpellerles terroristes
potentiels ?
Bernard Squarcini : Il faut d’abord comprendre que le problème des nationalités
ne compte plus. C’est la confiance acquise au combat qui solidifie les liens entre
eux. Cela va de l’électron libre à la filière. Il est donc nécessaire de travailler à
l’international. On a 170 liaisons avec les services étrangers. La doctrine est de
travailler en anticipation, de faire de la détection précoce. Notre dispositif
législatif nous permet de travailler avant le passage à l’acte. C’est un dispositif
original puisqu’on peut faire du renseignement et la procédure judiciaire.
Ensuite, il y a un lieu d’arbitrage, c’est l’Élysée, avec Bernard Bajolet, le
coordinateur du renseignement. C’est un peu à l’image des États-Unis, où le
Director of national intelligence (DNI), coordonne les 16 agences de
renseignement.
Le renseignement a mauvaise presse, notamment avec la publication des
carnets noirs d’Yves Bertrand, l’ancien directeur des RG...
Bernard Squarcini : Les bonnes notes de Bertrand appartiennent au passé.
Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, ce système est
terminé. En ce moment, l’image est négative parce qu’on a sorti les miettes qui
étaient sous le tapis. Les initiatives de quelques-uns ne sont pas à l’image du
travail collectif qui est fait. On est à la fin d’une époque. Il faut prendre le temps
d’expliquer. Nous ne sommes pas là pour nuire aux libertés individuelles.
Aujourd’hui, si vous voulez savoir quelque chose sur quelqu’un, vous allez sur
"Facebook" (un site internet de réseau social) ou sur Google et vous avez tout
ce que vous voulez. Tant qu’il n’y a pas d’attentat, ça va. Mais si on en a trois
d’un coup, on sera content de pouvoir compter sur nos fiches et notre travail
effectué en amont.
Quand prenez-vous l’initiative d’établir une fiche sur tel ou tel individu ?
Bernard Squarcini : Il peut y avoir une demande particulière, sur une chose très
précise. Une info qui sort du conseil des ministres, cela peut intéresser des pays
étrangers. On est davantage sur la protection des institutions. C’est comme un
télégramme diplomatique qui fuite, sur la situation de tel ou tel pays sensible,
cela peut faire des morts. Dans ce cas-là, je suis saisi. Je peux aussi
m’intéresser à un journaliste qui est en liaison avec un service étranger offensif
de contre-espionnage. Si vous êtes spécialisé en défense et que vous êtes reçu
par un ex du KGB, j’ai le devoir de me renseigner.
Un tract a été diffusé au début du mois à Ajaccio, vous accusant après
l’arrestation d’un leader nationaliste (*). Qu’avez-vous à dire ?
Bernard Squarcini : Ce sont des règlements de compte en mon "absence",
lorsque j’étais en poste à Marseille, des fuites organisées, dans un contexte
d’alors de relations difficiles avec la PJ en Corse. (… ) Aujourd’hui, la véritable
activité, c’est plutôt l’ETA, le terrorisme islamiste et le contre-espionnage.
LaProvence.com du 22 octobre 2008
PEU IMPORTE LE FLACON …
Eva Joly avait laissé entendre qu’elle pourrait se présenter sous les couleurs du
MoDem aux européennes. Puis l’ex-juge a finalement choisi l’alliance écolo de
Cohn-Bendit. Explication de ce revirement, par un proche de Bayrou : "Elle est
allé voir Bayrou en lui réclamant une tête de liste tout de suite, avec cet
argument : « J’ai 65 ans et je n’ai plus l’âge d’être militante »". Elle a dû changer
de crèmerie…
Le Bleu de Profession Politique du 22 octobre 2008
DOC GYNECO CONDAMNE POUR FRAUDE FISCALE
Le chanteur de rap français Doc Gyneco, ex-soutien de Nicolas Sarkozy lors de
la présidentielle de 2007, a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour
une fraude fiscale d'un montant de plus de 350.000 euros. Pour sa défense, le
chanteur avait avancé lors de l’audience qu’à l’époque il était «mal renseigné»
et ne « savait pas » qu’il devait payer cet impôt. Le parquet avait requis un an de
prison avec sursis. «Aucune amende n’a été requise car M. Beausir a
remboursé l’intégralité de la somme plus les arriérés soit environ 780.000
euros», avait expliqué à l’AFP la source judiciaire.
Le Soir (Bruxelles) du 27 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 39/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 40/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LES EXPORTATIONS FRANÇAISES D'ARMES EN 2007
Les exportations françaises d'armes se sont légèrement érodées en 2007, les
commandes passant de 5,74 milliards d'euros en 2006 à 5,66 milliards malgré
l'expansion du marché mondial, selon un rapport officiel présenté mercredi à la
presse. Le montant des livraisons a en revanche progressé, passant de 4,03
milliards en 2006 à 4,81 milliards l'année dernière, d'après le rapport 2007 du
gouvernement au Parlement sur les exportations françaises d'armement. La
France a ainsi "consolidé sa position" de 4e exportateur, dans un marché mondial annuel passé de 55 milliards d'euros en moyenne ces dix dernières années
à 67 milliards d'euros en 2006. Les principaux pays clients de la France en 2007
ont été, dans l'ordre, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l'Espagne et les
Etats-Unis. Par région, le Moyen-Orient a représenté 43% des exportations
françaises, l'Europe 20% et l'Asie 10%. Le rapport souligne l'importance "cruciale" des exportations pour le maintien de l'industrie française d'armement.
Quelque 50.000 emplois, selon le document, seraient directement liés à ces
ventes aux pays étrangers. En 2006, les Etats-Unis sont restés de loin le premier exportateur mondial d'armement (54%), devant le Royaume-Uni (13%), la
Russie (9,5%), la France (près de 6%) et Israël (5,3%). Aces concurrents traditionnels se sont ajoutés de nouveaux rivaux, en particulier allemand, italien,
espagnol et suédois. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a fixé pour 2008
l'objectif de 6 milliards de commandes, avant 7 milliards en 2010. Dans un
entretien à La Tribune, Hervé Morin dit viser "à terme" 13% du marché mondial
pour la France, qui occupait il y a une dizaine d'années le même rang que le
Royaume-Uni.
Les Echos du 22 octobre 2008
LIBERATION EST PREVENU …
Marine Le Pen confie en privé qu’elle est décidée à ne plus se laisser faire. En
cas de récidive (de révélation sur son entourage) de « Libération », promet-elle,
elle diffusera des photos du directeur de publication du quotidien, Laurent Joffrin, qui seraient « politiquement très compromettantes » pour lui. Laurent Joffrin, de son vrai nom Laurent Mouchard, est le fils de Jean-Pierre Mouchard,
fondateur des éditions François Beauval et ami intime de Jean-Marie Le Pen,
dont il fut le mandataire financier lors de plusieurs scrutins.
Minute du 22 octobre 2008
LES VOYOUS SONT DE PLUS EN PLUS
FRAPPES AU PORTEFEUILLE
Tordre le coup à l'impunité des caïds et démanteler les filières criminelles en
frappant là où cela fait mal, c'est-à-dire au portefeuille : dès 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait jeté les bases de la nouvelle guerre
contre le banditisme. La répression de la pègre, mais aussi des réseaux qui
empoisonnent la vie dans les cités, est depuis montée d'un cran avec la mise en
place de la plate-forme d'identification des avoirs criminels (Piac). Depuis sa
création, en septembre 2005, cette structure a enregistré une spectaculaire
montée en puissance. Animée par une dizaine de policiers et de gendarmes
spécialisés au sein de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), la cellule de confiscation du patrimoine est relayée par quelque 110 correspondants régionaux. Selon nos informations, les
saisies faites chez les malfrats ont doublé dans les six premiers mois de l'année
avec cinquante millions d'euros de valeur raflés dans la poche des voyous.
Outre 17 millions d'euros en espèces, les forces de l'ordre ont mis la main
l'année dernière sur des immeubles pour une valeur de dix millions d'euros, une
dizaine de bateaux ou encore des bijoux et pierres précieuses pour 1,2 million
d'euros. Par ailleurs, près de neuf millions d'euros ont été bloqués sur des
comptes bancaires soupçonnés d'avoir recyclé de l'argent sale. Enfin, pas moins
de 461 véhicules ont été pris au terme d'opérations judiciaires.
Le Figaro du 22 octobre 2008
LE CONTRIBUABLE A TOUT A Y GAGNER
Les cours des valeurs bancaires sont au tapis. Le gouvernement, en fait, ne
prend pas un grand risque en s’affirmant prêt à investir jusqu’à 40 milliards
d’euros dans ce secteur. Tôt ou tard, les actions des banques vont remonter. Il
sera tout à fait intéressant pour l’Etat de revendre alors les participations qu’il
avait prises. Il est quasi certain d’ores et déjà de réaliser une jolie plus-value. S’il
le fait au bon moment, cela peut permettre une très forte réduction de la dette
publique ! Et alors, le contribuable a tout à y gagner.
Jean-Paul Fitoussi, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques – Le Parisien du 14 octobre 2008
SARKOZY CREE UN FONDS SOUVERAIN
«Ce que les producteurs de pétrole font, ce que les Chinois font, ce que les
Russes font, il n'y a pas de raison que la France ne le fasse pas au service
d'une politique industrielle digne de ce nom», a déclaré le président français lors
d'un discours devant des chefs d'entreprises. Selon Nicolas Sarkozy, le fonds
devra «stabiliser le capital d'entreprises qui ont un avenir, qui disposent de
savoir-faire et de technologies-clés et qui pourraient être des proies tentantes
pour des prédateurs». Outre ce fonds d'investissement public, le dirigeant
français a annoncé des allègements fiscaux pour les entreprises et des investissements publics de 175 milliards dans les trois prochaines années afin de
soutenir une économie française en récession, selon tous les instituts de
conjoncture. Enfin, il souhaite contrôler l'activité des banques qui viennent de
recevoir un soutien public massif. Un médiateur sera nommé pour vérifier qu'elles accordent suffisamment de crédits aux petites et moyennes entreprises.
Le Devoir (Québec) du 24 octobre 2008
ISLANDE: LES TRAVAILLEURS IMMIGRES FUIENT LA CRISE
«Eg er ad laera islensku» (j’apprends l’Islandais). Einar Skulason, directeur du
centre interculturel de Reykjavik range dans le tiroir de son bureau les pin’s
distribués il y a peu, par milliers, par l’Etat islandais aux travailleurs étrangers.
Désormais, cet avertissement s’affichera moins souvent sur les blouses des
caissières, des manutentionnaires, femmes de ménages ou des ouvriers dans
les entreprises islandaises. «Depuis la crise financière, les travailleurs immigrés
rentrent chez eux», raconte-t-il un peu déçu.
En décembre 2007, selon les statistiques nationales, les travailleurs immigrés
étaient encore 22.000 environ, venus de Pologne surtout (40%), de Lituanie, du
Portugal, ou même de Thaïlande, entre autres. Soit 10% de la population active:
un record historique pour la petite île de 313.000 habitants. Et pourtant avec une
croissance économique de 4,4% pendant la dernière décennie, ce vivier de
main d’œ uvre ne semblait pas suffire pour assurer les cadences de production
avant la crise. «L’année dernière, certaines usines en manque d’effectifs devaient limiter leurs horaires d’ouverture», se souvient Einar Skulason. Depuis, la
couronne islandaise a perdu 60% de sa valeur en un an et l’eldorado de
l’Arctique commence à être déserté. D’ici quelques semaines, environ la moitié
des travailleurs immigrés auront plié bagage, selon le directeur du centre interculturel.
Alors que la Pologne vient tout juste d’inaugurer son consulat sur le front de mer
de Reykajvik, Danuta Szostak, consule générale reste sonnée par ce revirement
brutal. «Beaucoup de travailleurs polonais en Islande sont des hommes seuls
qui expédient une grande partie de leur salaire à leur famille, explique-t-elle.
L’année dernière, ils envoyaient ainsi entre 15.000 et 20.000 euros à leurs
proches. Avec l’effondrement de la couronne, ce seront logiquement les premiers à partir.»
Pavel fait partie de ceux-là. Il a déjà pris son billet d’avion pour Varsovie.
«Qu’est-ce qui me retient ici? demande ce trentenaire ouvrier dans le BTP.
Avant la crise, je pouvais économiser chaque mois 3.000 euros. Désormais, je
ne pourrai envoyer que 1.300 ou 1.400 euros à ma femme et mon fils. A peu
près autant que ce que je pourrais gagner chez moi», calcule-t-il. Ce phénomène ne rassure pas Sigurdur Sverrisson, porte-parole de la Fédération des
entreprises de pêche islandaises. «L’industrie de la pêche est dépendante de
cette main d’œ uvre, notamment pour les travaux difficiles, lance-t-il. Ils représentent 6 à 7% de nos effectifs dans la pêche ou le conditionnement, soit 3.600
personnes. Qui les remplacera?» Une question cruciale d’autant que certains
analystes voient dans la pêche une bouée de sauvetage pour l’économie islandaise.
20 Minutes du 23 octobre 2008
JE ME REJOUIS DU RETOUR DE L'ETAT
Il n'est question ni d'augmentation ni de baisse d'impôt dans le cadre du budget.
Il est question de justice fiscale et d'assainissement du système capitaliste. Je
suis gaulliste et je considère que l'Etat a un rôle à jouer. Nicolas Sarkozy s'inscrit aujourd'hui dans cette logique. Je me réjouis du retour de l'Etat, je l'ai toujours souhaité. Je regrette simplement qu'on ait attendu la crise pour le voir
réapparaitre. L’Etat doit empêcher les dérives et les perversions du système
capitaliste. Je ne souhaite pas le rétablissement du contrôle des changes mais
l'Etat a les moyens d'éviter que certains aillent planquer leur argent dans les
paradis fiscaux, il faut punir les responsables de ce genre d'évasion. Interdire
aussi les parachutes dorés. Les Etats doivent se mettre autour de la table pour
mettre un terme à ces excès et donner de nouvelles règles au capitalisme. En
France, il faut aussi lutter contre les effets d'aubaine et les niches fiscales. Nous
avons créé le bouclier fiscal ce n'est pas pour que certains profitent de manière
inacceptable du système fiscal français. Je me réjouis de la pugnacité de Nicolas Sarkozy dans cette affaire. Il ne faut pas que ceux qui plantent les entreprises partent avec des parachutes dorés. La loi doit imposer cette mesure. Quant
à la rémunération, elle doit être fonction de la performance et de la réussite. Je
ne suis pas jaloux du salaire d'un grand patron qui réussit. Oui à un plan de
relance par l'investissement pour soutenir les entreprises. Mais non à une
relance par la consommation. C'est artificiel. Sur ce sujet nous aurons un débat
avec la gauche. Il ne faut pas se leurrer, le contrecoup de la crise mondiale sera
rude. Il y a déjà des plans sociaux drastiques dans les multinationales qui touchent des entreprises situées en France. Le capitalisme est devenu fou. Il faut
assainir. Ce sont des excès insultants et scandaleux pour tout le monde, notamment les plus précaires. J'espère que la violence de la crise a fait prendre
conscience à tous qu'il fallait réguler ce système.
Patrick Ollier, Président de la Commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire à l'Assemblée nationale, maire de Rueil-Malmaison et
député UMP des Hauts-de-Seine – Le Parisien du 24 octobre 2008
LE PEN FLINGUE LE "FRONT REGIONAL"
Des remous qui agitent le Front national en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).
Sur ces terres traditionnellement fertiles pour l'extrême-droite, quatre cadres
locaux, Guy Macary, Ronald Perdomo, Philippe de Beauregard et Michelle
Carayon, ont sonné la révolte contre l'état-major parisien, en lui opposant un
"Front régional". Dans un texte, les frondeurs ont notamment dénoncé une
course à la présidence du parti "fondamentalement faussée", ainsi qu'une
"hypertrophie de la direction centrale". Autant de critiques qui devraient les
conduire à la porte du FN. Au JDD.fr, Jean-Marie Le Pen explique avoir envoyé
un courrier aux quatre "renégats" dans lequel il exige d'eux "la dissolution de
cette organisation fantôme", sous peine d'être "déférés devant la commission de
discipline du parti". Laquelle, par le passé, n'a que rarement fait montre de
mansuétude... En attendant cette possible extrémité, le "Front régional" fait état
du malaise qui règne au FN depuis que Jean-Marie Le Pen a fait de sa fille
Marine, sa candidate favorite à sa succession, en 2010. "Je marque ma préférence, mais ce sont les militants qui décideront", explique-t-il aujourd'hui. Sauf
que pour le "Front régional", la promesse d'une élection équitable ne prend pas.
"Jean-Marie Le Pen a rendu publique sa préférence familiale pour sa fille Marine, dont la prise en mains de tous les rouages du FN est confirmée, explique le
manifeste. Ses concurrents, comme d'autres avant eux, sont traités par le
mépris ou même discrédités." Pire, pour Guy Macary et ses compères, "l'hypertrophie de la direction centrale s'accentue. Le remplacement des cadres défavorables à l'aggiornamento est systématisé et la mise à l'écart des 'anciens' se
poursuit". Démissionnaire d'une formation à laquelle il réclame devant les tribunaux la coquette somme de 6,7 millions d'euros d'impayés, l'eurodéputé Fernand Le Rachinel, ostracisé, avait lui aussi fustigé des "méthodes indignes d'un
parti politique respectable". Mélange d'ironie et de dédain, la réponse de "JMLP"
aux mécontents fuse: "Ils ont mis quarante ans pour se rendre compte que le
Front national est un parti monocéphale!" "Ils ne sont rien, c'est moi qui les ai fait
élire", continue le vieux chef, impitoyable contre ces cadres "inquiets pour leur
fauteuil régional" en 2010. Des "cellules mortes", dont la dissidence est pour lui
d'ores et déjà vouée aux gémonies. "Comme Bruno Mégret avant eux", enfonce
Le Pen. "Le talent en moins". C'est dire.
Le JDD.fr du 27 octobre 2008
LE DESARROI DES SOCIALISTES D’EN BAS
Ils ne veulent pas être cités. «Parce que c’est un peu compliqué au niveau
interne. Vaut mieux pas.» C’est la condition pour que ces deux étudiants livrent
leur jugement sur leur organisation. Et il est sévère. «Le parti est dans un état
catastrophique, tout le monde le sait», lâche le militant de 19 ans. «Le PS est
une structure fermée, relève aussi sa voisine de 22 ans. Intégrer le parti, c’est
une lutte de tous les instants pour les nouveaux arrivants. Les lionceaux ont
50 ans… » Ce soir, plusieurs ténors, Martine Aubry, régionale de l’étape, Vincent
Peillon et Benoît Hamon, présentent leur produit au siège de la puissante fédération du Nord. Dont le patron anime avec métier les débats. Jusqu’aux questions spontanées de la salle, réglées au millimètre. A la tribune, Vincent Peillon,
proche de Royal, l’assure : «Il n’y a pas de base, pas de sommet !» Mais les
adhérents ne sont pas convaincus, qui partagent le même sentiment de dépossession face à l’oligarchie socialiste. «Les réseaux sont sclérosés. Trop de
militants dépendent des élus», estime Stéphanie, 38 ans, dont dix de parti. Et de
désigner les textes des motions, qu’elle tient à la main : «Faut avoir une maîtrise
pour comprendre!» Cette militante, qui travaille à l’ANPE, en vient même à se
demander pourquoi elle s’engage : «Dans mon équilibre de vie, le yoga est plus
important… » Développeur informatique et blogueur politique, Marc Vasseur,
38 ans, ressent «une grande colère». «Sarkozy joue les bulldozers, et eux, ils se
déchirent. Combien de temps je vais supporter un parti qui n’est plus en capacité de faire quoi que ce soit ?» Exaspéré par ce «parti de notables, où fatalement, les arrangements se font entre notables», Marc Vasseur a décidé de se
porter candidat - sans la moindre chance - au poste de premier secrétaire
fédéral. Pour protester contre «une vision où les militants socialistes sont perçus
en parts de marché» : «Les dirigeants distillent la bonne parole, aux militants de
l’ingurgiter… » Dans toutes les bouches, l’exaspération va pourtant de pair avec
la volonté d’espérer à nouveau. Et l’obédience ne change rien à l’affaire. «Ségolèniste», Jean, 76 ans dont «cinquante de parti», en a tout simplement «marre
de perdre». «Ce que je veux, c’est qu’on en trouve un, et qu’on soit tous derrière. Hamon, Martine, n’importe lequel. Mais où se cache-t-il ? Qui est-il ?»
L’imam caché du PS peut-il surgir du congrès de Reims ? Cadre retraité, Jean,
81 ans, «vieux cabochard» mais «jeune militant» - deux ans de carte - résume
la délicate position du missionnaire socialiste : «J’y crois, sans y croire, tout en y
croyant.» Question de foi : «Les miracles, il faut y croire. Comme sœ ur Emmanuelle… »
Libération du 27 octobre 2008
SOUS TUTELLE DE L'ELYSEE, L'UMP PEINE A EXISTER
La scène se passe à l'université d'été de l'UMP à Royan (Charente-Maritime),
dimanche 7 septembre. Patrick Devedjian vient de conclure son discours. Un
permanent du parti sort précipitamment du chapiteau, le texte du prononcé en
main. Jérôme Peyrat, directeur général de l'UMP, s'empare des feuillets, pour
aller les faxer aussitôt. A l'autre bout... l'Elysée. Rien de la vie de l'UMP ne doit
échapper au président de la République. De l'accessoire au principal, le chef de
l'Etat veut tout savoir, tout contrôler, tout décider. Le slogan d'une affiche militante ? Le recrutement d'un collaborateur ? Le programme des universités d'été
? La refonte stratégique du parti ? C'est lui.
"Je n'aurais jamais dû quitter l'UMP. C'est une erreur", confie régulièrement
Nicolas Sarkozy à ses collaborateurs. Le 14 mai 2007, au lendemain de sa
victoire à l'élection présidentielle, le président de l'UMP s'était imposé l'obligation
de démissionner du parti dont il avait pris les rênes le 28 novembre 2004 au
Bourget (Seine-Saint-Denis). "Maintenant, je me dois à la France", avait-il déclaré à ses amis. Un président impartial, voilà pour l'affichage républicain. Mais,
dans les faits, le chef de l'Etat reste le patron incontesté du parti, son organisateur, son administrateur et sans doute son futur candidat à l'élection présidentielle.
La nature ayant horreur du vide, M. Sarkozy a veillé, avant son départ, à modifier les statuts du parti pour verrouiller la machine et stopper toute ambition
personnelle : l'UMP n'est plus dirigée par un président - ce poste a été laissé à
sa disposition -, mais par une direction collégiale, composite et concurrentielle,
où chaque membre est censé neutraliser l'autre. Pour garder la main sur l'appareil, M. Sarkozy a placé deux hommes de l'ombre, deux oreilles affûtées, deux
yeux de Moscou : Jérôme Peyrat et Eric Cesari. Le premier, un Périgourdin, issu
de l'héritage Chirac, occupe le poste de secrétaire général. Il gère personnel,
finances, dépenses, et assure le lien entre le parti et l'Elysée. L'homme dispose
d'un bureau rue La Boétie et d'un autre, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Téléphone vissé à l'oreille, Jérôme Peyrat noircit des pages : toute la vie du parti
et des élus est retranscrite dans ses carnets. Deux fois par semaine, il réunit à
l'Elysée, autour du président, la direction du parti, et la majorité. M. Peyrat est
souvent fébrile : lorsque les choses ne se déroulent pas selon le scénario élyséen, c'est lui qui encaisse.
Eric Cesari occupe, lui, le poste de directeur de cabinet du secrétaire général de
l'UMP. Moins exposé, plus énigmatique, aussi, ce Corse issu du clan Pasqua
des Hauts-de-Seine fait tourner la boutique UMP. Il est chargé de l'impulsion
politique, des propositions de nomination et surtout de la maîtrise de... M. Devedjian, avec lequel il est à couteaux tirés.
Choisi par M. Sarkozy, car dénué d'ambition personnelle, Patrick Devedjian a
beaucoup déçu l'hôte de l'Elysée : le parti ronronne. "Il est arrivé aigri, car il n'a
pas eu son ministère de la justice, dont il rêvait. Il ne s'est pas investi. Il n'est
jamais là. Or, pour faire tourner l'UMP, il faut s'en occuper du matin au soir",
note un cadre. "On a mis un mort à la tête de l'UMP", cingle un autre.
La tâche de M. Devedjian relève de l'impossible : surveillé par les hommes de
l'appareil, encadré par trois secrétaires généraux adjoints et trois porte-parole,
l'homme ne dispose d'aucune marge de manoeuvre. Même la composition de
son cabinet a dû subir le filtre de l'Elysée. L'avocat a dû présenter à l'Elysée le
CV détaillé des collaborateurs pressentis et supporter quelques veto. Pour
s'exprimer, il doit batailler avec Frédéric Lefèbvre, l'un des trois porte-parole, qui
use des communiqués comme d'autres des bulles de savon. Chaque jour, M.
Lefèbvre, qui rêve d'entrer au gouvernement court studios et plateaux pour dire
son inépuisable admiration pour M. Sarkozy, son action, son oeuvre. Mais il
n'est pas le seul : rares sont les réunions de l'UMP, bureau politique, comité
directeur ou commission exécutive, qui ne commencent pas par un éloge appuyé au chef de l'Etat.
"On a monté une usine à gaz qui ne fonctionne pas, résume un apparatchik. Ce
parti sans patron officiel ne sait plus où il en est." "C'est un parti de godillots,
analyse Claude Goasguen, député de Paris, parce que c'est une machine pour
l'élection présidentielle, l'arme de conquête de Sarkozy. Le parti n'attire pas les
députés, parce qu'il n'y a pas de courant, pas de débat. Finalement, la seule
force organisée, et, peut-être, le seul contre-pouvoir c'est Copé et le groupe à
l'Assemblée nationale où l'on peut vraiment débattre, travailler."
M. Copé, qui n'a jamais caché son ambition de succéder à M. Sarkozy, joue
habilement du désir des députés d'exister et compte sur l'application des nouvelles dispositions constitutionnelles pour pousser son avantage. Son attitude
irrite au plus au point M. Sarkozy. Ce dernier espère corriger le tir par un remaniement complet de la direction et de l'organigramme de son parti début 2009.
M. Devedjian, l'encombrant Jean-Pierre Raffarin et tous ceux ne répondent plus
aux canons élyséens devront faire place nette.
Le Monde du 29 octobre 2008
MIL-VIGILANCE N° 40/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 41/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
VIOLENCES, TRAFICS, MENACES :
LES COULISSES DE LA CGT DU LIVRE
Un matin d’octobre 2008, aux aurores, plusieurs dizaines de personnes se sont
rassemblées devant le siège des Nouvelles messageries de la presse
parisienne (NMPP), le groupe qui assure la distribution des quotidiens, dans le
XIIe arrondissement de la capitale. Certaines étaient casquées ou encagoulées
et brandissaient des masses. Ces ouvriers, membres du Syndicat général du
livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) qui proteste contre un plan de
modernisation plutôt avantageux, entendaient entrer à l'intérieur du bâtiment.
L'un d'eux, qui travaille au service maintenance du Journal officiel, a donc tenté
de fracturer la porte en verre à coup de masse. Il a été interpellé par les CRS
présents et a passé la journée en garde à vue. Une telle action est dans la
tradition du syndicat du Livre, communément surnommé "la bête noire des
patrons de presse". Ces derniers ne se sont pas pressés pour répondre aux
questions de Rue89. Certes, Laurent Joffrin (PDG de Libération) ou Nicolas
Beytout (patron des Echos) dénoncent leurs méthodes -le premier a évoqué sur
France Inter des menaces physiques constantes, le second l'avait fait en juin
lors d'une précédente grève. Mais beaucoup d'autres se taisent : très
susceptible, le Livre peut bloquer la parution de leurs journaux et leur faire
perdre des millions d'euros. "Off the record" cependant, des patrons se
répandent sur des méthodes qu'ils jugent "mafieuses", voire "terroristes". Il y a
un an, alors que j'enquêtais sur une censure ordonnée par la direction du
Progès par peur de la réaction du syndicat, j'avais joint un chargé de
communication du Livre. Avec une violence inouïe, cet homme m'avait accusé
de "vouloir réécrire les Protocoles des Sages de Sion", m'avait traité
d'"antisémite"... alors que le sujet n'avait évidemment rien à voir avec le
judaïsme et que, surtout, son syndicat n'était pas en cause dans la censure...
Mais tous les ouvriers du Livre ne sont pas si énervés. Ancien numéro 2 de
l'imprimerie du Figaro puis patron de celle du Monde jusqu'en 2004, Jean-Pierre
Guérin assure qu'ils ont toujours été "très aimables, très policés, jamais violents"
avec lui : "Ce que je retiens surtout, c'est l'impression de ne pas avoir été le
patron chez moi. Quand, dans une imprimerie, on est 10 sur 300 à ne pas avoir
sa carte du syndicat, il faut tout négocier." Selon Guérin, qui est aujourd'hui l'un
des dirigeants du Syndicat de la presse quotidienne nationale, la période
violente du Livre est en grande partie révolue. "D'ailleurs, on ne peut plus parler
"du" Livre. Il y en a qui ont évolué, comme le Syndicat des imprimeries
parisiennes. D'autres continuent comme avant, et c'est le cas du SGLCE." Dans
le conflit les NMMP, les positions de ce dernier (seul syndicat représenté chez
les ouvriers de la presse parisienne et des NMPP) ne sont d'ailleurs pas suivies
par sa fédération, la Filpac-CGT.
Avant, les ouvriers du Livre pouvaient cacher des armes, détourner du papier
par tonnes pour l'envoyer aux camarades cubains, ou se battre à coups de
battes de base-ball. "J'en ai déjà vu manier la batte, mais entre eux, des gens
du service départ contre les rotativistes", relate Jean-Pierre Guérin. Fin 1991, le
patron du syndicat du Livre de l'époque, Roger Lancry, appelle un des dirigeants
des NMPP et lui annonce une curieuse nouvelle : "On vient de me dire que vous
détenez dans vos locaux un stock d'armes." Pas moins de 5 000 armes
dormaient dans un entrepôt des NMPP : fusils, carabines, armes de guerre et
munitions ad hoc, toutes issues de la faillite de Manufrance dix ans plus tôt, et
stockées là par des ouvriers CGT. Elles n'avaient pas été vendues pour soutenir
les ouvriers licenciés, comme dans le cas des montres de Lip. Alors pourquoi ?
"Les ouvriers ont considéré les NMPP comme l'entreprise la plus sûre de
France, car ils y ont entreposé des matériels d'un intérêt stratégique, voire
révolutionnaire", croit savoir Emmanuel Schwartzenberg, qui relate cette histoire
dans son livre "Spécial Dernière" (Calmann-Lévy, 2007). Finalement, le
gouvernement a négocié avec la CGT la remise de tout le stock d'armes contre
l'impunité des auteurs. Discrètement transportées par des gendarmes, on les a
retrouvées un beau matin dans un champ d'Eure-et-Loir. Pour Marc Norguez,
actuel secrétaire général du SGLCE, ce matériel avait été stocké là pour
"récupérer un pécule". "D'ailleurs, il y avait aussi des vélos", rappelle-t-il. A la fin
des années 80, c'est un trafic de bobines de papier qui est découvert. Chaque
mois, 200 tonnes de papier étaient expédiées vers Cuba pour imprimer le
journal Granma. Selon Schwartzenberg, "les imprimeries de tous les quotidiens
nationaux" étaient concernées, et Castro lui-même traitait avec les ouvriers du
Livre. Robert Hersant, le "papivore", propriétaire notamment du Figaro, a préféré
étouffer l'affaire plutôt que d'affronter une grève. Pour cette raison, jamais les
éditeurs n'ont osé porter plainte contre le Livre. Ils l'ont fait une fois, mais pas
directement contre le syndicat, en 2003, quand un trafic de journaux a été
découvert. Chaque jour pendant plusieurs années, entre 500 et 2 000
exemplaires de quotidiens étaient détournés par certains ouvriers et vendus par
des kiosquiers. Préjudice estimé : 3 millions d'euros par an. Des brebis galeuses
du Livre étaient complices des trafiquants. Le syndicat s'est totalement
désolidarisé des agissements de ces ouvriers, dont "un adhérent"; qui a été
licencié, selon Marc Norguez. La récupération des plaques d'imprimerie offset,
en revanche, est tacitement allouée au syndicat par les patrons de journaux,
sauf ceux du groupe Amaury (Le Parisien, L'Equipe). Ces plaques de métal
peuvent se revendre, et rapporter jusqu'à 100 000 euros par an, en fonction des
cours des métaux qui les composent. Le trafic de la "gâche" (les rebuts) du
papier peut représenter, par quotidien, environ 500 000 euros par an. Là aussi,
parfois avec l'accord des patrons, le Livre serait impliqué. Voilà pour la routine.
En cas de conflit, c'est moins paisible. Au moment de l'arrivée en France des
premiers gratuits, en 2002-2003, les ouvriers ont donné le coup de poing, selon
les patrons des groupes concernés. Metro se plaignait de colporteurs agressés.
Frédéric Filloux, qui dirigeait à l'époque la rédaction de 20 Minutes, raconte que
son groupe avait donné pour consigne aux colporteurs de "ne pas résister" :
"C'était trop dangereux, on en a eu qui se sont fait poursuivre sur l'autoroute par
des voitures qui leur faisaient des queues de poisson. Ce qui m'a marqué, c'est
ce jour de 2002 où ils ont répandu place de la Nation 600 000 exemplaires volés
aux distributeurs. Je me souviens de l'un d'eux disant aux CRS de ne pas
intervenir, car il était en ligne avec le ministère de l'Intérieur. Il leur disait que
s'ils intervenaient, Le Monde ne paraîtrait pas l'après-midi. Quelques minutes
plus tard, j'ai entendu l'ordre d'annuler l'intervention dans un talkie-walkie de
CRS."
Pour Marc Norguez, absolument tout ce qui est relaté ci-dessus est faux. Les
hommes encagoulés devant les NMPP ? "Il faisait froid ce matin-là. Il y a eu une
vitre cassée, mais si on avait été si méchants et déterminés, on serait entrés."
Leur entrée mouvementée au siège de Lagardère ? "On a peut-être mis un coup
d'épaule, on a des gars un peu costauds." La guerre des gratuits ? "Il n'y a eu
aucune plainte de déposée." Les trafics ? "Il y a des indélicats dans toutes les
professions." Selon le syndicaliste, cette "psychose" autour du Livre n'a qu'une
origine : "Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage. Ce qu'on gagne, on le
mérite et on veut pouvoir le garder." D'après Emmanuel Schwartzenberg, un
rotativiste perçoit environ 4 500 euros bruts par mois pour 32h30 de travail
hebdomadaire (nocturne). "Laurent Joffrin ferait mieux de faire un bon journal
plutôt que de chercher des boucs émissaires", poursuit Marc Norguez, qui
rappelle que la diffusion des quotidiens est déficitaire, et couverte par celle des
magazines. "Nous traiter de terroristes, c'est diffamatoire. Mais on ne le
poursuivra pas, ça ne fait pas partie de nos méthodes."
Rue 89 du 1er novembre 2008
RADARS AUTOMATIQUES, CINQ ANS DEJA !
Il y a cinq ans, les premiers radars entraient en service dans une certaine
incrédulité quant à leur résultat. Ils sont aujourd'hui plus de 2 000, fixes et
mobiles, sur les routes françaises et ont atteint leur objectif : réduire le nombre
de morts sur les routes. Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité
routière, affirme "11 000 vies ont été épargnées et 150 000 blessés évités, très
largement à cause des radars". "On avait une tendance baissière de 2%, on
passe subitement à une tendance baissière de 10% avec les radars". Elle
souligne par ailleurs une baisse de 10% des vitesses moyennes. Chantal
Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, fait le même
constat : "les radars ont permis une modification du comportement des
conducteurs". Et elle cite le contre-exemple des motards, qui "n'ont pas
bénéficié des mêmes bons chiffres sur l'accidentalité parce que les radars en
position flash arrière ont été mis en place seulement en 2005". Plus de 2 000
radars automatiques (2/3 fixes, 1/3 mobiles) sont actuellement installés sur les
routes de France. On devrait en compter plus du double (4 500) d'ici 2012. En
cinq ans d'existence, les radars automatiques ont généré plus de 25 millions
d'avis de contravention. La proportion de messages d'infractions donnant lieu à
l'envoi d'avis de contravention progresse : 46,6% en 2006, 47,1% en 2007 et
48% sur les 9 premiers mois de 2008. Environ un quart des clichés (25,6%) ne
peuvent être exploités en raison de photos non lisibles, des motos prises de
face, donc sans immatriculation, d'adresses erronées... Un peu plus (26,4%)
sont le fait de véhicules immatriculés hors de France dans des pays avec
lesquels il n'y a pas d'échange d'informations. De tels échanges n'existent
qu'avec le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique. Des nouvelles machines
automatiques enregistrant le non respect des feux rouges et des interdistances
de sécurité devraient aussi être installées l'année prochaine. Annoncées pour
2007, elles se sont avérées plus compliquées à mettre au point que prévu.
Ouest France du 30 octobre 2008
L’ESPIONNAGE ECONOMIQUE POUR LES NULS
«QUI est Philippe ? » Dans l’assistance, une main se lève timidement. Sur
l’écran géant, le numéro de série du téléphone de ce participant apparaît aux
yeux de tous. « On jette un oeil sur les SMS ? », plaisante le conférencier. Le
public rit jaune. Philippe encore plus. Lionel, expert de la Direction centrale du
renseignement intérieur (DCRI), vient de montrer qu’un petit logiciel permet à un
ordinateur d’épier n’importe quel téléphone portable dont la fonction Bluetooth
est activée. Mercredi dernier, au centre national d’études et de formation de la
police nationale (CNEF) de Gif-sur-Yvette, Lionel et Robert, l’un de ses
collègues, se sont attelés à sensibiliser le public, et les entreprises, à la
nécessité de se protéger du vol d’informations.
L’erreur humaine en première ligne. « Le virus le plus dangereux, c’est celui
qui se trouve entre la chaise et le clavier », plaisante Lionel, manière de dire que
« dans 80 % des cas, la fuite d’informations est liée à une mauvaise hygiène
informatique », développe Robert. Raccompagner son visiteur, verrouiller son
ordinateur pendant la pause déjeuner : autant de réflexes qui permettent d’éviter
le pire. « Et le Français est bavard, souligne Robert. A la machine à café ou
dans un repas entre collègues, n’importe qui peut s’installer à côté et glaner des
informations. »
Rangez les bureaux ! « Le Français est aussi un orfèvre en matière de piles de
documents sur les bureaux, continue Robert. Alors qu’au contraire, il faut mettre
l’information sous clé. » Microsoft en a fait les frais, l’un de ses concurrents
parvenant à payer une femme de ménage pour fouiller la propre poubelle de son
PDG, Bill Gates. Une pratique courante.
Attention au photocopieur. Ces engins fonctionnent désormais avec un disque
dur. Tous les documents copiés y sont enregistrés. Problème : souvent, ces
photocopieurs sont en location, et l’information peut repartir… chez un
concurrent. Mieux vaut alors négocier un contrat dans lequel on achète le
disque dur.
Une clé USB à tout faire. Un petit logiciel trouvé sur Internet, et n’importe
quelle clé USB se transforme en… aspirateur. Un clic, et elle avale toutes les
informations sensibles d’un ordinateur en quelques secondes. Par exemple,
l’historique de la navigation sur Internet. « Ce qu’il y a de mieux pour découvrir
le côté obscur de votre personnalité… », glisse Lionel.
Chicorée contre wi-fi. L’Internet sans fil est tout sauf sûr. Il y a quatre ans, il
fallait une journée pour casser le mot de passe qui sécurise l’un de ses réseaux.
Aujourd’hui, sept minutes suffisent. Ensuite, il faut un ordinateur et… une boîte
de chicorée en ferraille en guise d’antenne. « Son diamètre correspond à la
longueur d’ondes du wi-fi », assure ce spécialiste.
Facebook ou « l’autoflicage ». « Sur Facebook ou d’autres sites, comme
Copains d’avant, les gens livrent des informations qu’ils ne confieraient pas à un
inconnu », constate Lionel, citant l’exemple de ce cadre ayant mis en ligne la
photo de son week-end d’orgie alcoolique. Il n’a pas été embauché par le
groupe auquel il avait envoyé son CV. Autre exemple : celui de ce cadre qui
surfait depuis son poste de travail sur le site de rencontre Meetic. Un collègue
jaloux en a profité pour copier le contenu de mails brûlants, et les adresser au
PDG. Résultat : une mise à pied et… un divorce. Sa femme travaillait dans la
même entreprise.
Le Parisien du 31 octobre 2008
SOYONS LUCIDE
Soyons lucides. Lorsque Renault est allé construire sa Logan en Roumanie, on
nous a expliqué qu'elle était destinée aux pays émergents. Deux ans plus tard,
le constructeur nous disait : mais pourquoi priver les Français d'une voiture bon
marché ? En 2001, la France produisait 3,3 millions de voitures. Elle n'en
fabrique plus que 2,2 millions. Dans quelques années, la production française
sera réduite à la portion congrue car tous les investissements de volume sont
réalisés hors de France. Je suis prêt à parier que l'on nous refera avec les
Airbus assemblés en Chine le coup de la Logan. Et l'informatique, la recherche
et les services connaîtront le même sort. Plus aucune activité, plus aucun
emploi n'est protégé. Ne nous voilons pas la face : la Chine et l'Inde forment
plus d'ingénieurs que l'Europe. Et c'est une bévue de penser que la recherche
pourra se développer à distance de la production.
Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat - Le Monde du
10 septembre 2008
Le Monde du 30 octobre 2008
SI ROYAL GAGNE LE CONGRES,
ROCARD POURRAIT QUITTER LE PS
Interrogé lors de l'émission «Questions d'info» (LCP-France Info-AFP) s'il
partirait de son parti en cas de victoire de la présidente de la région PoitouCharentes, ce partisan de Bertrand Delanoë a répondu indirectement : «Je vais
fêter l'an prochain mes soixante ans de parti. J'ai tout endigué : la guerre
d'Algérie, les trahisons de Guy Mollet, la folie des premières nationalisations de
1981 qui ont failli mettre notre économie à genoux. On a digéré beaucoup de
choses». Mais «c'est vrai que ce résultat ne me ferait pas plaisir», a-t-il poursuivi
à propos de l'ex-candidate à la présidentielle. Comparer la guerre d'Algérie et
son éventuel succès lors d'un Congrès… Ségolène Royal appréciera le
compliment. Partir du PS, «ce ne sont pas des décisions qu'on prend tout seul»,
tempère toutefois Michel Rocard. «Ça dépend des conditions, ça dépend de ce
qui va être dit au Congrès», a-t-il encore argumenté. Avant de glisser une
nouvelle pique : «Elle a encore le temps de faire des bons discours, on ne sait
jamais. Elle a aussi le temps d'en faire de mauvais». Paradoxalement, au même
moment, Michel Rocard dresse des lauriers à l'adversaire principal de son parti.
Il juge ainsi que face à une crise financière et économique, Nicolas Sarkozy
«joue intelligemment». Il «a su extraire du consensus de ses collègues»
européens. «Ça m'a surpris». «Le drame économique actuel est de l'ordre du
sida», observe-t-il encore. «Le vaccin est encore en laboratoire, on ne sait pas
bien, on cherche le diagnostic». Lui-même voit l'origine de ces désordres dans
une «désorganisation du marché du travail, l'excès de pression actionnariale et
de distribution d'un profit mal consommé, qui a ralenti la consommation et fait
augmenter le chômage et surtout le travail précaire».
Le Figaro du 29 octobre 2008
LE BOULET HOLLANDE
François Hollande, tel est le nom du vrai problème qui plombe la campagne
interne de Bertrand Delanoë selon certains proches du maire de Paris. “Non
seulement François n’a pas fait campagne pour Bertrand, mais son bilan de
Premier secrétaire n’a pas arrêté de nous gêner”, soupire un proche de
Delanoë.
Profession Politique du 29 octobre 2008
EMMANUELLI EST OPTIMISTE
Il ne faut pas trois ans pour gagner une élection présidentielle. En décembre
1980, Mitterrand était à 29 % et Giscard à 71 % dans les sondages ! Mais c'était
l'époque bienheureuse où la gauche ne croyait pas aux sondages ! Quant au
problème de chef, l'électorat de gauche doit cesser d'être frustré. En 2002, il y
avait un chef, personne ne contestait la légitimité de Lionel Jospin. Et il n'y a pas
eu victoire ! Il faut donc un chef, plus une ligne politique. Cette idée -si on a un
chef, on est sauvé - c'est plutôt une idée cultivée à droite...
Henri Emmanuelli, député PS des Landes – Sud Ouest du 29 octobre 2008
AMERTUME
LA FRANCE SOUTIENT SON ARMEE
« La politique est devenue un métier du spectacle. Les militants se sont
évanouis, ils ont fait place aux supporters ».
Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel – Le Progrès du 21
octobre 2008
Installés sur la BA 102 depuis juillet, les hommes du commando parachutiste de
l'air n° 20 partent en mission pour l'Afghanistan. Leur travail : récupérer les
pilotes éjectés en territoire hostile. Ce sont les commandos du CPA 20 qui sont
intervenus pour récupérer les militaires italiens dont l'hélicoptère était tombé en
juillet 2007 dans une zone talibane ; ce sont eux qui ont repéré la voiture de
l'otage délivrée par les forces spéciales allemandes en août 2007, et eux encore
qui sont intervenus pour venir en aide aux soldats du 8e RPIMA, lors de
l'embuscade mortelle dans les montagnes entourant Kaboul... La plupart de
ceux qui partent pour Kaboul en sont à leur 3e mission en 2 ans en Afghanistan.
La totalité a servi en Macédoine, en Ouganda, au Liban... « Nous sommes très
soudés », explique l'adjudant. « Dans ce métier, c'est obligatoire, c'est un travail
de groupe. La mission est fatiguante, vous savez : il n'y a pas de répit, peu de
repos. Et les vols sont stressants : passer des heures le nez à la porte de
l'hélico, en territoire hostile, ça n'est pas de l'amusement. »
Le Bien Public du 29 octobre 2008
PERFIDE ALBION
Dès le début de 2009, l’instruction des élèves pilotes [BA 709 de Cognac] sera
faite en anglais. Cette “anglicisation (… ) est un moyen de favoriser les échanges
avec les pays amis”.
La Charente libre du 17 septembre 2008
ON NE SAURAIT MIEUX DIRE …
Interrogé au deuxième jour de son procès par le président de la cour sur son
enfance, David da Costa, accusé d'avoir causé la mort de Marc, 5 ans, des
suites de violences répétées, a vivement pris le micro pour dire :
« J'en ai rien a foutre de mon enfance. J'ai tué un enfant, je mérite la peine de
mort. C'est tout ! ».
La Voix du Nord du 29 octobre 2008
PCF : LA "LASSITUDE" DES MILITANTS
Le congrès du PCF se prépare et il ne passionne guère. Ni à l'extérieur, où le
devenir d'un parti à 1,93 % semble peu peser sur la gauche, ni en interne, où les
réunions sont désertées par les militants. Ce sont près de 70 000 votants qui
sont invités à s'exprimer sur le texte d'orientation pour leur congrès de
décembre. Mais la fréquentation des assemblées générales est en chute libre :
dans le Val-d'Oise, à Ermont ou Goussainville, elle a oscillé entre 13 et 25
adhérents pour des sections qui en comptent au moins une centaine ; en Ille-etVilaine, l'AG départementale a réuni 25 personnes sur 700 adhérents ; ils
étaient 40 à Rennes sur 400 cartes et 25 sur 250 dans le 12e à Paris. Dans le
fief du Val-de-Marne, les chiffres sont accablants : 60 participants à Vitry sur 900
adhérents ; 40 à Choisy-le-Roi, 10 à Villeneuve-le-Roi. La direction saura faire
voter au dernier moment pour éviter d'afficher de tels résultats. Mais les militants
ne sont pas dupes.
MIL-VIGILANCE N° 41/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 42/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
LES AUTONOMES CIBLES
Ils sont quelques centaines, un millier au maximum, mais depuis quelques mois,
ils mobilisent l’attention des services de police et de renseignement. La mouvance de l’ultra-gauche, «anarcho-autonome» selon la terminologie de Michèle
Alliot-Marie, semble avoir repris du poil de la bête depuis la mobilisation antiCPE, en 2006. D’autres mouvements comme les manifestations lycéennes en
2007 ou, la même année, l’opposition à la LRU (loi sur le statut de l’université)
ont accéléré la création de petits groupes de militants plutôt jeunes. L’élection
de Nicolas Sarkozy a, selon les spécialistes du sujet, accentué leur radicalisation. Selon le criminologue Alain Bauer, «cette résurgence d’une ultra-gauche
radicale se fait sur le modèle du terrorisme de la période précédant Action
directe. Il s’agit de groupes peu professionnalisés mais très présents sur le
terrain.» Si les personnes interpellées hier sont toutes les auteurs des opérations des dernières semaines contre le réseau TGV, Alain Bauer estime qu’il
«s’agit de montrer qu’elles peuvent réaliser des opérations groupées. C’est une
sorte de test grandeur nature de leur capacité à frapper simultanément sur
plusieurs points du territoire». De fait, ces derniers mois ont été marqués par de
nombreuses opérations de vandalisme, mais il est compliqué d’y lire une stratégie globale, et même de mettre des noms sur des groupes ou des leaders. Un
des épisodes ayant le plus tendu les relations entre cette mouvance et les
autorités s’est déroulé en janvier 2008. Lors d’une manifestation proche du
centre de rétention administrative de Vincennes, trois hommes d’une trentaine
d’années sont interpellés en possession de clous, de ruban adhésif, de produit
allume-feu, ainsi que d’un sachet contenant 2,3 kilogrammes de poudre blanche. Analysée, celle-ci se révèle être un mélange très explosif de sucre et de
chlorate de soude. Des documents d’inspiration anarchiste sont saisis à leur
domicile. L’enquête est alors placée dans le champ du terrorisme, et les trois
hommes écroués pendant plusieurs mois, ce qui provoque de forts remous dans
la communauté «anar». Quelques jours après ces arrestations, un homme de 23
ans est arrêté à un péage de Vierzon (Cher) lors d’un banal contrôle douanier.
Lui aussi est détenteur d’un kilo de chlorate de soude et de documents expliquant la fabrication d’une bombe. L’homme était accompagné d’une femme de
27 ans dont l’ADN correspond à une empreinte relevée sur un engin explosif
artisanal retrouvé sous une voiture de police garée devant le commissariat du
XVIIIe arrondissement de Paris, le 2 mai 2007, quelques jours avant le second
tour de l’élection présidentielle. Présenté par la police comme des membres de
la mouvance ultra-gauche, ce couple a été mis en examen pour «association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». En août 2007, la découverte de deux engins explosifs sur le campus d’HEC, sur lequel devait se rendre
Nicolas Sarkozy pour l’université d’été du Medef, confirme que l’élection du chef
de l’Etat n’est pas étrangère à certaines de ces actions. C’est à cette époque,
début 2008, que Michèle Alliot-Marie exprime publiquement son inquiétude:
«L’affaiblissement à droite comme à gauche des partis politiques qui permettent
d’exprimer les frustrations sociales se traduit, l’histoire de France et de ses
voisins le montre, par l’apparition de mouvements radicaux et violents.» La
ministre de l’Intérieur révèle alors que, depuis plusieurs mois, les antennes
régionales des Renseignements généraux font «remonter» vers Paris toutes les
informations sur des groupes d’inspiration anarchiste. Les ex-RG, rebaptisés
Direction centrale du renseignement intérieur, ont ces derniers jours transmis
aux policiers antiterroristes les renseignements ayant abouti aux interpellations
d’hier. «Avec ce genre de groupe, le risque d’emballement est fort, estime Alain
Bauer. Une opération réussie peut entraîner une radicalisation encore plus
forte.» En juin, la chancellerie avait adressé aux parquets des consignes de
fermeté en raison d’une «multiplication d’actions violentes attribuées à la mouvance anarcho-autonome», et la demande de se dessaisir de ces enquêtes au
profit de la section antiterroriste de Paris.
Libération du 12 novembre 2008
CES SOCIALISTES QUI CHOISISSENT DE PARTIR
Malgré les vifs débats qui l'agitent, les scissions, sont rares au Parti socialiste.
En général, elles interviennent à propos de controverses politiques majeures
pour la gauche. Petit retour sur ces socialistes qui décident de claquer la porte
depuis 1920.
L'adhésion à l'Internationale socialiste. C'est en fait d'une scission que naît le
PS, qui s'appelle Section française de l'internationale ouvrière (SFIO), en 1920.
C'est le fameux Congrès de Tours: ceux qui acceptent de rejoindre l'Internationale socialiste de Lénine créent le futur Parti communiste et emmènent avec
eux la majorité des militants.
La colonisation, puis l'arrivée de de Gaulle au pouvoir. A la fin des années 50,
c'est une vague de scissions qui s'abat sur le PS. En cause ? La politique répressive menée par le socialiste Guy Mollet en Algérie en 1956, puis le soutien
de la SFIO au retour du général de Gaulle. Fin 1957, c'est la création de l'Union
de la gauche socialiste (UGS), où des dissidents de la SFIO se regroupent avec
d'anciens proches du PCF et des syndicalistes chrétiens. En 1958, c'est la
création du Parti socialiste autonome, sous l'impulsion d'Edouard Debreux,
ancien ministre de l'Intérieur, et ancien président du groupe parlementaire. En
1960, additionné à un groupe de dissidents du PCF, tout cela finit par donner le
Parti socialiste unifié, (PSU), en réaction à la guerre d'Algérie. Le PSU sera une
force importante à gauche, prenant la présidence du syndicat étudiant Unef. En
1969, Michel Rocard se présente à la présidentielle et recueille 3,6% des voix.
Pas beaucoup moins que la SFIO, dont le tandem Deferre-Mendès-France ne
recueille que … 5%. En 1974, une fraction importante du PSU amorce un retour
au PS, sous la férule de François Mitterrand. On retrouve au PSU de nombreux
socialistes qui joueront par la suite un grand rôle dans les années Mitterrand :
Michel Rocard et Pierre Bérégovoy deviendront premiers ministres Charles
Hernu, Alain Savary, Marylise Lebranchu et Jack Lang seront ministres.
La construction européenne. C'est ce qui amène Jean-Pierre Chevènement,
ancien ministre de l'Intérieur, à quitter en 1993 le PS dont il est un des animateurs historiques depuis plus de vingt ans. Au contraire des socialistes, il a fait
campagne pour le non au Traité de Maastricht en 1992. Il crée le Mouvement
républicain et citoyen dans la foulée, et se présente aux présidentielles de 2002,
où il recueille 5,3%.
La campagne présidentielle de 2007. La présidentielle et ses conséquences
politiques vont entraîner une série de départs chez les socialistes. Eric Besson
est le premier à franchir le pas, de manière spectaculaire, en pleine campagne
présidentielle. Secrétaire national à l'économie du PS, il rallie Nicolas Sarkozy,
dont il deviendra le secrétaire d'Etat à la prospective économique. Par la suite, il
fonde un parti rattaché à l'UMP, les Progressistes. Bernard Kouchner et JeanMarie Bockel suivront ensuite après l'élection de Sarkozy. Bockel fonde lui aussi
un parti rattaché à l'UMP, Gauche moderne.
20 Minutes du 12 novembre 2008
SABOTAGES SNCF : LE BREVIAIRE ANARCHISTE QUI INTERESSE
LES ENQUETEURS
L'essai retrouvé chez les gardés à vue soupçonnés de s'en être pris au réseau
ferroviaire se présente comme un manuel de l'insurrection, sabotage de lignes
TGV compris. C'est un petit livre vert de 125 pages qui intéresse fortement les
enquêteurs. Il a retrouvé chez les activistes présumés arrêtés dans le cadre de
l'enquête sur les dégradations des voies ferrées. Publié en mars 2007, L'Insurrection qui vient est signé par un «collectif invisible» qui se présente comme
«une tendance de la subversion présente». Les enquêteurs attribuent sa rédaction au chef présumé du groupe, 34 ans, ancien doctorant en sociologie. Au
paragraphe «Renverser, de proche en proche, tous les obstacles», on trouve
ces phrases : «Rutilant ou déglingué, le mobilier urbain (...) matérialise notre
commune dépossession. Persévérant dans son néant, il ne demande qu’à y
retourner pour de bon. (...) Pour la méthode, retenons du sabotage le principe
suivant: un minimum de risque dans l’action, un minimum de temps, un maximum de dommages. (...) Comment rendre inutilisable une ligne de TGV, un
réseau électrique? Comment trouver les points faibles des réseaux informatiques, comment brouiller des ondes radios et rendre à la neige le petit écran?»
Bréviaire anarchiste, l'essai se veut à la fois pamphlet contre une société «grotesque» qui accumule les symptômes de sa propre «agonie» et manuel de
l'insurrection : «Nous partons d’un point d’extrême isolement, d’extrême impuissance. Tout est à bâtir d’un processus insurrectionnel. Rien ne paraît moins
probable qu’une insurrection, mais rien n’est plus nécessaire.» Dans les quatre
derniers chapitres, le collectif appelle à le peuple à s'approprier le pouvoir localement, à s'affranchir du travail, à bloquer physiquement l'économie et à anéantir
les forces de police. Plutôt que de «s’engager dans tel ou tel collectif citoyen,
dans telle ou telle impasse d’extrême gauche, dans la dernière imposture associative», le collectif appelle à se constituer en communes, «une multiplicité de
communes qui se substitueraient aux institutions de la société». Ces communes, en attendant le point d'«auto-suffisance», vivraient de «combines multiples». «Outre le RMI, il y a les allocations, les arrêts maladie, les bourses
d’études cumulées, les primes soutirées pour des accouchements ctifs, tous
les tra cs, et tant d’autres moyens qui naissent à chaque mutation du contrôle. Il
ne tient pas à nous de les défendre, ni de nous installer dans ces abris de
fortune ou de les préserver comme un privilège d’initié. Ce qu’il est important de
cultiver, de diffuser, c’est cette nécessaire disposition à la fraude.»
Libération du 13 novembre 2008
LA «MOUVANCE ANARCHO-AUTONOME» PLACEE SOUS SURVEILLANCE
La «mouvance anarcho-autonome» est depuis quelque temps dans le collimateur des services de renseignement dont l’un des membres, de la Direction
centrale du Renseignement intérieur (DCRI), sous couvert de l’anonymat, a dit à
l’AFP que leurs «craintes étaient justifiées». Déjà, lors de la série des alertes à
la bombe contre les TGV en Savoie, en juin 2008, assorties d’une lettre de
revendication évoquant les Brigades rouges italienne, les services de police
avaient fait part de leurs inquiétudes. Plusieurs notes des Renseignements
généraux (RG), - disparus depuis au profit de la DCRI -, affirmaient «redouter
une résurgence d’un terrorisme d’extrémistes de droite et de gauche». Ils ne
relevaient pas de «menaces précises» ni de «groupes constitués» comme ceux
apparus dans les années 1980 par exemple, mais avaient réactivé leurs surveillances et leurs fichiers. Les RG relevaient, à l’appui de leurs craintes, une
série d’arrestations en région parisienne, Toulouse ou Marseille d’un «petit
nombre d’individus» se réclamant ouvertement «de la mouvance autonome».
Interpellés en possession d’engins explosifs ou d’armes, ils avaient été pour
certains recensés, par les RG, comme étant des «meneurs» d’incidents violents
avec les forces de l’ordre durant les manifestations lycéennes de 2O07. L’un
était également l’auteur présumé d’une série d’incendies criminels de voitures
en région parisienne durant la campagne présidentielle de 2007 qui a marqué,
selon les RG, un «regain d’activité des extrêmes de tous bords».
Début 2008, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait affirmé, sur la foi
de ces interpellations, «craindre» en France un «terrorisme d’extrême-gauche».
«Dans notre histoire, chaque fois que les partis extrêmes sont considérablement
affaiblis, nous voyons se créer des groupuscules beaucoup plus radicaux qui,
dans un certains nombre de cas, sont passés à l’acte», avait-elle dit. «Un rejet
de Nicolas Sarkozy, des mouvements apparus dans les squats ou le développement du net, véhiculant tout et son contraire, font qu’il y a des éléments
incitant à être attentif», avait estimé pour sa part à l’AFP, en juin dernier, un
ancien «patron» des RG, Jean-Pierre Pochon, qui a traqué Action directe en
France dans les années 80.
Libération du 11 novembre 2008
LA GUERRE DES CHEFS FRAPPE AUSSI LE FN
La succession à Jean-Marie Le Pen trouve un nouveau terrain d'expression. Le
député européen du Front national Carl Lang a lancé les hostilités en annonçant
qu'il allait mener sa propre liste dans le Nord-Ouest aux élections européennes
de 2009 malgré la candidature de Marine Le Pen, investie par le parti. Il se
défend pour autant de semer la zizanie au FN : "Je ne fais pas campagne contre
elle. C'est elle qui vient faire campagne contre moi." Pour Carl Lang, député
européen sortant du Nord-Ouest, Marine Le Pen vient chasser sur ses terres.
Élue en Île-de-France au dernier scrutin européen, la vice-présidente du FN
s'était présentée à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) aux législatives de 2007 et
municipales de 2008. Elle "espère assurer sa réélection" et "procède à la liquidation politique" d'un de ses concurrents à la direction nationale. Dénonçant des
"purges mariniennes", Carl Lang accuse la fille de Jean-Marie Le Pen "d'éliminer
systématiquement tous ceux qui ne font pas acte d'allégeance à sa personne". Il
regrette aussi que le président du FN "cède aux caprices électoraux de sa fille".
Dans son bras de fer local, Carl Lang peut compter sur onze conseillers régionaux du Nord-Pas-de-Calais sur les seize FN ainsi que sur les soutiens de
l'ancien député Christian Baeckeroot, et de l'eurodéputé Fernand Le Rachinel,
qui a démissionné du parti. L'ancien secrétaire général du FN (1988-1995 et
1999-2005) Carl Lang devrait discuter prochainement avec Jean-Claude Martinez, candidat pour les européennes dans le Sud-Ouest contre Louis Aliot, un
proche de Marine Le Pen. "Je vais le rencontrer pour voir si nous pouvons
articuler nos actions", confie-t-il, tout en indiquant ne pas envisager du tout de
démissionner du Front national. Marine Le Pen, vice-présidente du parti, a
exprimé sa "stupéfaction" à la suite de l'annonce de Carl Lang, soulignant lui
avoir proposé "d'être deuxième sur sa liste, c'est-à-dire en position éligible".
"Carl démontre par cet acte profondément décevant que la fidélité au combat
national, qu'il a pourtant prônée pendant des années, y compris pendant la
scission mégrétiste, n'était qu'une posture qu'il a abandonnée dès que ses petits
intérêts personnels étaient en jeu," écrit-elle dans un communiqué. "Cette
attitude sera très certainement sévèrement sanctionnée par l'électorat du Front
national", s'avance Marine Le Pen. Réponse du berger à la bergère : "Je n'ai
aucune confiance, ni politique, ni technique, en Marine Le Pen (...) depuis
qu'elle dirige, de fait, le Front national."
Le Point.fr du 13 novembre 2008
LE CHANTEUR RENAUD N'ASSUME PAS SA FAMILLE
Contrairement aux engagements fermes qu'il avait pris auprès de l'éditeur, le
chanteur ne participe à aucune des émissions qui étaient programmées pour la
sortie de «Renaud», biographie écrite par l'écrivain Christian Laborde et sortie
chez Flammarion en septembre. Renaud, dit-on, serait mal à l'aise avec ce récit
qui revient sur les vies de son grand-père maternel, membre du PPF de Doriot,
et de son père, qui travaillait pendant la guerre à Radio-Paris.
Le Figaro du 17 octobre 2008
FRENCHIES GO HOME !
De plus en plus d'expatriés français, notamment des jeunes qui travaillaient
dans les sociétés financières (en tête, Lehman Brothers), quittent Londres et
s'apprêtent à rentrer en France. La prévision de croissance au Royaume-Uni est
en effet négative pour 2009: -1,5 %.
L’Express.fr du 30 octobre 2008
VICHY VEUT TUER SES VIEUX FANTOMES
A l'occasion d'une conférence européenne, la station thermale veut mettre fin à
un ostracisme qui dure depuis 1945. Mais le thème choisi, «l'intégration des
étrangers», ne semble pas des plus heureux.
Le Temps (Genève) du 31 octobre 2008
QUAND LA GAUCHE APPROUVE LA POLITIQUE D'HORTEFEUX
Discrète satisfaction au ministère de l'Immigration, où l'on note que de nombreuses figures de gauche (Michel Rocard, Harlem Désir, Vincent Peillon,
Stéphane Le Foll...) ont approuvé lors d'un vote au Parlement européen, la
résolution adoptée lors du Conseil européen des 15 et 16 octobre. Ce texte
contenait l'ensemble du pacte sur l'immigration concocté par Brice Hortefeux.
L’Express.fr du 1er novembre 2008
FONCTIONNAIRE : LA PRIME DE FONCTION ET DE RESULTAT
Cela s'adresse aux fonctionnaires de catégorie A et B. On va commencer par
les attachés d'administration, parce qu'ils sont répartis dans tous les ministères
et sont 30.000. On passera ensuite à l'ensemble de la filière administrative, dont
les attachés. Dans les deux ou trois ans, l'ensemble des fonctionnaires (230.000
personnes) sera concerné. Il y a un grand nombre de primes, c'est une vraie
jungle... Ce trop grand nombre de primes crée beaucoup d'opacité sur la rémunération des fonctionnaires. Cette prime de fonction et de résultat va remplacer
presque toutes les autres primes, en créant une prime unique, dans laquelle on
jugera de la fonction, c'est-à-dire de la difficulté du poste. La deuxième partie de
la prime tient aux résultats qui sont fixés par la hiérarchie. Ca ne doit pas choquer, mais au contraire être très motivant.
Tout le monde est sur la même ligne de départ. Simplement, on modifie les
primes et on les remplace par la prime de fonction et de résultat, versée mensuellement sur la fiche de paie. Il y a un entretien annuel d'évaluation qui détermine le montant de la partie résultats personnels de la prime. Les gens vont
donc évoluer plus ou moins vite. C'est motivant.
Il ne faut pas qu'il y ait de "note de gueule". Tout doit être objectif: il faut que
vous sachiez ce qu'on attend de vous, et ceci doit être écrit. Il faut aussi qu'il y
ait un entretien d'évaluation qui doit être aussi le plus objectif possible. Les
personnes qui évaluent doivent aussi être évaluées. On fera des formations à
l'évaluation. Il y aura des voies de recours.
Quand on est payé pareil, c'est déjà une prime de favoritisme. Etre payé en
fonction de ses résultats, c'est naturel. Le paradoxe, c'est d'être obligé de l'expliquer.
L'objectif, c'est d'augmenter la qualité du service public, c'est-à-dire la qualité
des gens. Si on peut relier une partie de la rémunération à la partie du service
que ce fonctionnaire rend, tout le monde y gagne. L'idée n'est pas de faire des
économies là-dessus, mais de reconnaître la qualité du travail en terme de
promotion et de salaire. Il faut être capable de jouer des deux instruments.
La prime de fonction et de résultat comprend deux termes. On va côter les
postes selon leur degré de difficulté, de contrainte... Il y aura cinq ou six catégories. Quelqu'un à qui on proposera un poste connaîtra la prime de fonction qui
correspond à ce poste. Celle-là n'est pas liée à la personnalité du fonctionnaire
qui occupe le poste. Vient ensuite s'ajouter la qualité de service du fonctionnaire
lui-même.
Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique
– Libération du 3 novembre 2008
QUAND OLIVIER PREFERE S’APPELER SAÏD
Ils s’appellent Thierry, Jacques ou Olivier… mais veulent devenir ou redevenir
Mustapha, Karim ou Saïd. Une quinzaine de dossiers de demande de changement de prénom sont en ce moment sur la table du tribunal de Melun (Seine-etMarne). « Cela traduit un vrai problème de société. Les personnes qui font ces
requêtes, des hommes pour la plupart mais aussi des femmes, de tous âges,
invoquent des raisons culturelles ou religieuses », indique Hervé Charles, substitut du procureur, chargé des affaires civiles du parquet de Melun. Dans leur
argumentation, « cinq requérants ont expliqué avoir un souci d’intégration à la
communauté française. Ils portent un prénom français, chrétien, comme Jacques ou Paul, mais ils ont des origines maghrébines, sont de religion musulmane et font l’objet de moqueries », note le substitut du procureur. Pour le
magistrat, il est clair que c’est une situation souvent mal vécue. « Lors des
entretiens, beaucoup de demandeurs expliquent également subir des remarques désobligeantes dans leur communauté. Bien qu’ils soient français ils ont
un problème d’identité. » (… ) Beaucoup de demandeurs ont des diplômes, un
travail, confirme Hervé Charles. Leur démarche est réfléchie. » Le magistrat
note avant tout que ces demandes « vont à l’encontre d’une intégration dans la
société française ».
Le Parisien du 4 novembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 42/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale
M.I.L
VIGILANCE
N° 43/2008
La lettre interne des adhérents du M.I.L.
UN GENERAL AMERICAIN SALUE
LE TRAVAIL DES SOLDATS FRANÇAIS
Un général américain en charge du commandement régional Est de
l'Afghanistan a salué, dimanche 7 décembre, le "boulot extraordinaire" accompli
par les soldats français déployés au nord de Kaboul, dans la province de
Kapisa, qui ont "significativement interrompu" les capacités des insurgés.
"Leur succès le plus visible tient au fait que les activités de l'ennemi dans la
vallée de Tagab ont été significativement interrompues", a poursuivi le général,
au cours d'un entretien téléphonique avec l'AFP.
"La situation s'est améliorée"
"Le contingent français et les hommes du 8e RPIMa ont accompli un boulot
extraordinaire dans la vallée de Tagab, où la situation s'est considérablement
améliorée depuis cinq mois, tant sur le plan de la sécurité que de la
gouvernance et du développement", a affirmé le général Mark Milley,
commandant adjoint en charge des opérations du commandement dans la
région.
La province de Kapisa est un point de contrôle stratégique au nord de Kaboul où
différents insurgés y sont implantés, parmi lesquels les talibans et le groupe de
l'ancien chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar.
"On y trouve aussi un nombre limité de combattants étrangers et d'Al-Qaïda", a
souligné le général Mark Milley.
2.800 soldats français déployés
Quelque 700 militaires issus principalement du 8e Régiment parachutiste
d'infanterie de Marine (RPIMa) sont installés depuis le mois de juillet dans la
province de Kapisa, où ils ont relevé des soldats américains sur les bases
avancées de Nijrab et de Tagab.
Les "paras", qui étaient sous commandement américain, ont terminé leur
mission et une cérémonie de transfert de commandement entre le 8e RPIMa et
les hommes du 27e bataillon de chasseurs alpins qui les remplacent pour six
mois doit avoir lieu ce dimanche.
Plus de 2.800 soldats français sont déployés dans tout le pays, principalement
autour de la capitale et dans la province de Kapisa. Depuis près de deux ans,
les violences ont redoublé d'intensité dans ce pays malgré la présence de près
de 70.000 soldats étrangers. (avec AFP)
NouvelObs.com du 7 décembre 2008
OLIVIER BESANCENOT EST UN ALLIE POUR LE PS
La droite commet une grosse erreur en croyant qu'elle peut faire jouer à
Besancenot le même rôle qu'à Le Pen dans les années 1980. Le Pen pouvait
geler une partie de l'électorat, Besancenot ne le peut pas. Ses électeurs
voteront pour le candidat de gauche le mieux placé, car ils veulent avant tout
battre la droite.
Henri Weber, député européen PS – Le Figaro du 3 novembre 2008
LE PS PARTAGE LES MEMES VALEURS AVEC BESANCENOT
Le problème de Besancenot, c'est qu'il incarne à la fois la plus extrême
modernité dans son langage, sa communication, et le plus extrême archaïsme
dans les solutions qu'il propose. Tout le logiciel trotskiste s'y trouve
intégralement, à peine remis au goût du jour. Avec l'extrême gauche, nous
devons avoir une relation fraternelle et une confrontation énergique. Nous
partageons les mêmes valeurs, mais nous nous opposons sur les solutions.
Henri Weber, député européen PS – Le Figaro du 3 novembre 2008
LE FAUX MEDAILLE DE GUERRE EPINGLE PAR LA JUSTICE
Pendant quinze ans, il a incarné haut et fort la France des anciens combattants.
Décoré comme un sapin de Noël, béret rouge de para vissé sur la tête, Gilbert
Bolle a fanfaronné sous l’Arc de Triomphe au son de « la Marseillaise », serrant
la main des députés et du gouverneur militaire, se recueillant sur la flamme du
Soldat inconnu. Sauf que… tout son passé de héros militaire, c’était du bluff, et
ses décorations du toc. Hier, le faux héros de guerre, 74 ans, comparaissait au
tribunal correctionnel d’Evry, poursuivi pour port illégal de décorations. Risquant
jusqu’à un an de prison et 15 000 € d’amende, Gilbert Bolle a simplement été
condamné à 1 200 € d’amende. « Je ne suis pas un délinquant. Je ne mérite
pas ça », glissait doucement dans la salle des pas perdus le vieux monsieur
flottant dans son costume gris, sonotone à l’oreille, le visage blanc, les yeux
cernés. « J’ai juste un peu exagéré. » Pendant quinze ans, il s’est inventé dans
son petit pavillon cette vie « pour faire croire que j’étais quelqu’un », arborant
fièrement à la poitrine la médaille militaire, les palmes académiques, la valeur
militaire, achetées dans une boutique spécialisée à Paris. Il chapeautait
également une association d’anciens combattants. Se faisant immortaliser aux
14 Juillet, 11 Novembre… En 2004, c’est le « pompon » : il se fait remettre les
insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite par un colonel en uniforme
lors d’une cérémonie officielle ! A l’automne 2007, le pot aux roses est
découvert. Mais le faux médaillé s’entête dans son délire. Il veut prouver sa
bonne foi par tous les moyens, lui qui était plombier dans le civil et simple soldat
2e classe pendant son service militaire. Hier, à l’audience, le petit monde des
anciens combattants avait pris place, cheveux blancs, cannes et vraies
décorations à la boutonnière, certains ricanant devant le faussaire.
Le Parisien du 07 novembre 2008
L'ELYSEE JOUE LA TRANSPARENCE
La présidence de la République livre ses secrets. Nicolas Sarkozy a décidé d'en
finir avec la réputation d'opacité entourant les finances de l'Elysée. Son directeur
du cabinet, Christian Frémont, assure qu'il n'y a "rien à cacher". Il espère ainsi
couper court aux polémiques qui avaient suivi l'augmentation de 172 % du
traitement du chef de l'Etat, fin 2007, et la nouvelle progression de la dotation de
l'Elysée, portée à 112,3 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour
2009.
Pour la première fois, le rapporteur spécial de l'Assemblée nationale sur le
budget des pouvoirs publics, Jean Launay (PS, Lot), a donc pu obtenir
l'ensemble des éléments dont il souhaitait avoir connaissance. Cela donne,
dans le rapport qui devait être présenté vendredi 7 novembre en commission
élargie, un aperçu quasi exhaustif du fonctionnement du "château".
L'installation de M. Sarkozy à l'Elysée a entraîné des travaux d'aménagement
(1,8 million d'euros), des investissements pour l'informatique et la téléphonie
(0,9 million d'euros) et un renouvellement du parc automobile (0,3 million
d'euros) nécessitant l'inscription d'un crédit complémentaire de 1,5 million
d'euros en loi de finances rectificative sur 2007. Le parc automobile de l'Elysée
compte actuellement 62 véhicules et 7 scooters. Certains coûts ont en revanche
été réduits : ainsi des économies de 75 000 euros pour les fleurs et de 165 000
euros pour le vin ont-elles été réalisées.
Au 1er juillet, l'Elysée employait 1 031 personnes, dont 98 recrutées directement
par la présidence de la République, la majeure partie des personnels étant
constituée par des détachements. Les principaux pourvoyeurs en effectifs sont
la défense (359), l'intérieur (178), la culture (101), les finances (100) et les
affaires étrangères (29). Certains détachements peuvent paraître plus
surprenants : outre La Poste (11), France Télécom (29) et la Ville de Paris (5),
l'hôpital de Cadillac, en Gironde, et le département de Seine-et-Marne comptent
chacun un des leurs parmi les collaborateurs de l'Elysée.
Visite guidée du patrimoine présidentiel. Le porche du 55, rue du FaubourgSaint-Honoré s'ouvre sur une cour de 600 mètres carrés au fond de laquelle se
dresse le palais de l'Elysée. En plus des 147 bureaux et des 1 500 mètres
carrés de pièces de réception, le bâtiment abrite les cuisines et leurs réserves,
une salle de cinéma et les appartements du président de la République, qui
occupent une superficie de 330 mètres carrés. Dans le budget 2009, 1,4 million
d'euros d'équipement et de travaux ont été prévus. "C'est très compliqué de
vivre dans un palais quand on n'a pas les moyens de faire beaucoup de
travaux", assure M. Frémont. A l'arrière du palais s'étend un parc de 2 hectares.
Les numéros 2, 4, 14 et 22 de la rue de l'Elysée hébergent les annexes : 94
bureaux complémentaires, des cuisines et des salles de restauration, une salle
de sport et une crèche.
La "maison civile" de la présidence de la République comprend 89 personnalités
et collaborateurs, ainsi que 137 secrétaires et personnels administratifs. La
"maison militaire" - l'état-major particulier du chef de l'Etat - compte 31
personnes. A cela s'ajoutent les 263 membres de la garde républicaine et des
services placés sous les ordres du commandement militaire.
De nombreux corps de métier sont représentés parmi les 531 personnes
employées dans les services généraux. La seule correspondance présidentielle
n'emploie pas moins de 104 personnes. Les effectifs du groupe de sécurité de la
présidence de la République sont de 84 fonctionnaires de police.
Outre les services techniques tels que l'audiovisuel (19 personnes), les
télécommunications et l'informatique (38), les transmissions (15), la présidence
emploie aussi des personnels pour les cuisines (23) et la restauration (30), le
protocole (12), la crèche (10), la décoration (6), l'entretien et la surveillance des
résidences présidentielles (108).
Les hôtes du chef de l'Etat peuvent être accueillis dans la résidence Marigny.
Cet ancien hôtel particulier, situé en face de l'Elysée, propose près de 900
mètres carrés de salons et salles à manger et pas moins de 26 chambres. Lors
de son séjour officiel à Paris, le chef de l'Etat libyen, le colonel Khadafi,
demanda toutefois à planter sa tente dans les jardins.
L'Elysée dispose d'une annexe au palais de l'Alma, quai Branly. Outre le pavillon
d'honneur et la Maréchalerie, pouvant accueillir des manifestations officielles,
les bâtiments abritent 62 logements de fonction, dont 27 de type F4, F5 et plus,
pour une superficie totale de 5 300 mètres carrés : 16 sont destinés aux
collaborateurs du président de la République et chefs de service, 46 à des
personnels de service. "Les appartements de fonction sont justifiés par des
nécessités de service absolues. Leurs occupants acquittent la taxe d'habitation
et celle sur les ordures ménagères. Ces appartements font l'objet d'une
déclaration aux services fiscaux au titre des avantages en nature", précise
l'Elysée.
M. Sarkozy a de plus récupéré le pavillon de la Lanterne (600 mètres carrés et
un parc de 5,5 hectares), à Versailles (Yvelines), auparavant réservé au premier
ministre. Il dispose d'un pavillon de chasse à Souzy-la-Briche, dans l'Essonne
(250 mètres carrés et un parc de 380 hectares) et du fort de Brégançon, dans le
Var (1 330 mètres carrés et un parc de 2 hectares). Le patrimoine immobilier de
l'Elysée comprend enfin les domaines de Rambouillet (7 136 mètres carrés, un
parc de 140 hectares) et de Marly-le-Roi (1 100 mètres carrés, un parc de 50
hectares), dans les Yvelines, ouverts au public.
Le poste des déplacements est celui qui connaît la plus forte progression. Prévu
initialement pour 15,3 millions dans le budget pour 2008, il a été augmenté de 5
millions en cours d'année. Pour 2009, 20,356 millions d'euros sont inscrits. Ce
budget, cependant, ne comprend pas le coût de la mise à disposition de
l'escadron de transport, d'encadrement et de calibration (ETEC) pour les
déplacements présidentiels, estimé à 10 millions d'euros. L'A319 présidentiel
devrait être prochainement remplacé par un A330. Son achat sera pris en
charge par le ministère de la défense.
L'Elysée promet, désormais, la transparence et la rigueur. "Chaque chef de
service a un budget et je suis chargé de veiller à ce qu'il s'y tienne, assure M.
Frémont. Croyez-moi, l'angoisse de finir l'année dans le budget, je l'ai."
Le Monde du 8 novembre 2008
ENFIN !
Coup de bambou sur la tête des associations de défense des homosexuels. La
Cour de cassation a en effet blanchi le député UMP du Nord Christian Vanneste
et annulé sa condamnation pour injure envers la communauté homosexuelle.
L'affaire est née de l'opposition de Christian Vanneste à la loi du 30 décembre
2004, réprimant les injures et discriminations homophobes au même titre que
les injures et discriminations racistes ou sexistes. Le parlementaire avait justifié
sa position dans deux interviews, disant notamment dans la Voix du Nord que
l'homosexualité «était inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à
l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité». Le Figaro du 12/11/ 2008
MEME FERME, VOTRE TELEPHONE PORTABLE
PEUT ETRE ECOUTE...
Les Ecoutes, c’est encore pire que ce que je croyais. La technique permet
désormais tout. Et le reste. On m’interroge souvent, on me pose ce genre de
question: « J’entends des cliquetis dans mon téléphone, je crois être écouté.
Qu’en penses-tu? »
Eh bien, je n’en pense rien. Parce que je peux vous l’affirmer: nul ne peut
détecter quand il est écouté ou non. Un de mes amis spécialisés dans ce genre
de pratique m’a expliqué en long et en large que comme l’interception porte sur
les ondes radio électriques, totalement immatérielles, il n’existe aucun moyen
technique connu pour détecter les écoutes. Judiciaires, administratives ou
sauvages, même topo.
Quand les liaisons téléphoniques transitaient par des fils de cuivre, quand les
enregistrements étaient effectués sur des magnétophones -j’en ai vu beaucoup
en parcourant des locaux de police pour une raison ou une autre-, il était
possible de détecter les détériorations de signal provoquées par les
branchements. Aujourd’hui, avec le numérique, c’est fini.
Téléphone ouvert ou fermé, les experts peuvent accrocher votre ligne sans le
moindre problème.
Donc, où que vous soyez, du moment que vous portez sur vous un téléphone
cellulaire, on peut récupérer non seulement les communications transmises,
mais encore tout ce qui se passe autour de vous. Le téléphone devient en
quelque sorte un micro d’ambiance.
Même avec un téléphone fermé? Même avec un téléphone fermé, précise mon
interlocuteur. Mieux, l’agent chargé de l’écoute peut ouvrir à distance votre
téléphone à votre insu. Vous croyez que votre portable est fermé alors qu’il
est ouvert.
On entend tout ce que vous dites, tout ce qu’on vous dit, on perçoit -et donc on
enregistre- toutes les conversations autour de vous. L’écoute fonctionne comme
une téléconférence, c’est-à-dire qu’un troisième partenaire silencieux, dormant,
vient s’insérer dans votre dialogue.
A Paris seront bientôt installées des milliers de caméras dans la rue, comme à
Londres. Mais déjà des millions de microphones sauvages sont en opération:
vos téléphones portables.
Si vous voulez éviter l’écoute sauvage, précise mon interlocuteur, il faut retirer la
batterie de l’appareil. Et même dans ces conditions il y a probablement un
moyen de vous suivre à la trace!
En vérité, le seul moyen d’échapper aux écoutes, ou au moins de les retarder,
c’est le cryptage. Une technique horriblement coûteuse, donc hors de portée de
l’utilisateur moyen. J’ai bien écrit « retarder », car à ce jour aucun cryptage ne
résiste bien longtemps aux efforts pour le casser.
Des logiciels spéciaux permettent également de corriger le son, d’effacer les
parasites, d’amplifier des voix trop faibles.
Il y a mieux encore: votre téléphone peut être utilisé comme « radio balise »,
grâce à l’appoint du système GPS, il permet de suivre tous vos déplacements,
de vous localiser au mètre près.
D’assez nombreuses sociétés de transport -taxis et camions- utilisent d’ailleurs
cette faculté pour suivre en direct le déplacement des véhicules. Des contrats
spéciaux dits de « tracking volontaire » sont conclus dans ce sens avec les
sociétés spécialisées dans les écoutes. Elles fournissent toute la gamme de
prestations, y compris les services de traduction instantané. Dans toutes les
langues possibles.
Elle est loin l’époque où le grand système des écoutes était installé dans les
sous-sol de la caserne de La Tour Maubourg, sur le boulevard éponyme, à
Paris. Dans ce temps-là, des dizaines de postes de travail étaient alignés, des
officiers de Police judiciaire devaient prendre en note tous les propos recueillis
dans les écouteurs.
Ce temps préhistorique -quelques années seulement- est révolu. Maintenant,
tout le process technique est accompli à distance. A Paris, on peut écouter en
temps réel tout ce qui est dit en Martinique.
A Langley, le siège de la CIA, on peut pirater tous les secrets d’Etat qui
transitent par le téléphone. C’est pourquoi, d’ailleurs, à peine élu, Barack
Obama s’est vu confisquer son Blackberry; dont il était un utilisateur quasiment
maniaque. Sécurité nationale oblige. Mon Omniprésident, qui est un « adicté »
du portable, pourrait en prendre de la graine.
En principe, ces écoutes légales sont sévèrement encadrées et contrôlées par
la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité.
Les enquêtes de PJ, soit les demandes émises par les magistrats instructeurs,
20000 par an, doivent transiter par une super plateforme dépendant du
ministère de la Justice, capable de traiter voix, images, mails et SMS à un
rythme industriel.
Les sociétés prestataires ne peuvent travailler que sur réquisition judiciaire en
bonne et due forme. Coût: moins de 8 € par connexion, un coût divisé par 5 en
deux ou trois ans. Un service spécial du ministère de l’Intérieur est chargé de
contrôler la légalité des écoutes.
Pour les écoutes dites « administratives », c’est-à-dire pratiquées hors
poursuites judiciaires, par exemple pour surveiller des « terroristes » potentiels,
l’autorisation doit être délivrée de façon formelle par le cabinet du Premier
ministre. On en compte 6000 par an.
Mais la technique va plus vite que la loi. Aujourd’hui, n’importe quel bon
bidouilleur informatique peut intercepter votre téléphone. Et entrer sans la
moindre difficulté dans la mémoire et dans l’intelligence de votre ordinateur.
Pour les policiers traditionnels, les vieux, cette pratique des écoutes
généralisées présente un défaut majeur. L’un d’eux -non, je ne citerai pas ma
source- me confie:
« Avec cette pratique des écoutes, les jeunes policiers perdent l’habitude
d’enquêter, ils ne se fient plus qu’à la technique, on ne va plus sur le terrain. »
Alors, les écoutes tueraient-elles Sherlock Holmes? J’avais déjà repéré que les
James Bond modernes de la CIA, de la DGSE ou du Mossad répugnaient à aller
au contact pour recueillir du renseignement. Apparemment le mal s’étend à la
police judiciaire.
http://www.rue89.com
RWANDA COMMUNIQUE
Dans un Communiqué en date du 5 Août 2008, le Gouvernement Rwandais
accuse la France d’avoir participé à la préparation et à la mise en exécution du
génocide commis au Rwanda en 1994.
Les militaires ayant servi au Rwanda de 1990 à 1994, et en particulier ceux qui
ont participé à l’Opération Turquoise, auraient «pleinement pris en charge le
projet génocidaire», plusieurs d’entre eux étant désignés nominativement
comme comptant parmi les «personnalités militaires françaises les plus
impliquées dans le génocide». Ces accusations graves et infondées ne peuvent
rester sans réponse.
C’est pourquoi, une dizaine d’officiers mis en cause, atteints dans leur honneur,
ont décidé de donner une suite judiciaire aux accusations ainsi portées, devant
la Justice de notre pays. Ils ont déposé plainte le 4 novembre pour diffamation
contre X devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.
Les soldats français ont rempli de manière digne et exemplaire, sous les yeux
de nombreux observateurs, la mission qui leur a été assignée au Rwanda par le
Gouvernement et le Président de la République. Les Nations Unies et la
Communauté internationale leur en ont donné acte en 1994. En 1998, une
Commission Parlementaire française a écarté toute ambiguïté possible sur leur
action. Les accusations portées sont indignes et inacceptables. Elles visent des
hommes qui ont mis fin au génocide, sauvé des milliers de vies et permis
d’éviter une catastrophe humanitaire en persuadant trois millions de personnes
fuyant au Zaïre de rester au Rwanda. Ces accusations s’appuient sur le contenu
et les conclusions d’un rapport de commande dit « Rapport Mucyo ». Présents
sur le terrain, nous sommes en mesure d’affirmer que ces accusations reposent
sur de nombreux faux témoignages. Les officiers requérants font confiance à la
Justice française pour donner à leur requête la suite qui conviendra.
Jean Claude Lafourcade, Président de l’Association France Turquoise - le 4
novembre 2008
MIL-VIGILANCE N° 43/2008
Mouvement Initiative et Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois
Imprimerie spéciale

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