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Communications orales
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01 à
C0
16
CO 01
IMMOLATION EN TUNISIE DEPUIS LA RÉVOLUTION :
D’UN ACTE DE DÉSESPOIR À UN OUTIL
DE CONTESTATION POLITIQUE
DERBEL I. (1), JOHNSON I. (1), MOKNI A. (2), TRIKI R. (1),
TRABELSI S. (1), DELLAGI L. (1), MESSADI A. (2),
TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(2) Centre de traumatologie et des grands brûlés, BEN AROUS,
TUNISIE
Introduction : Le suicide par le feu (ignition ou immolation) est
un acte spectaculaire qui peut avoir une portée politique. Les
exemples qui ont marqué l’histoire sont nombreux : de Jan
Tro Palach, l’étudiant tchécoslovaque qui protestait contre l’invauble sion de son pays par l’Union Soviétique au moine vietnamien
de
militant contre le régime dictatorial pro-américain de l’époque
l’hu en passant par le jeune tunisien qui protestait contre l’injustice
meu sociale et qui a lancé non seulement un mouvement de révolte
r
mais aussi une succession de tentatives de suicide par immolation. Comment peut-on expliquer cette vague ? Quelle est
sa portée socio-culturelle ? Et quel est le profil de ces sujets ?
Objectif : Étudier le profil épidémiologique des suicidants par
immolation dans le contexte socio-politique de la révolution
tunisienne.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive
portant sur les patients hospitalisés pour tentative de suicide
par immolation au Centre des Grands Brûlés à Ben Arous
(Tunis) sur une période de 10 mois allant de décembre 2010
à septembre 2011.
Résultats : Les hospitalisations pour immolation constituent
30 % des admissions (vs. 17 % dans l’année précédente).
Il s’agit d’hommes dans 75 % des cas avec une moyenne
d’âge de 30 ans.
Les antécédents psychiatriques sont présents dans 20 %
des cas.
85 % des tentatives de suicide par immolation ont été effectuées
en public.
Les raisons politiques constituent 28 % des facteurs déclenchants.
Conclusion : L’incidence de l’immolation a nettement augmenté en Tunisie depuis le 14 janvier 2011. Il existe un effet
de mimétisme évident consécutif au premier cas observé fin
décembre 2010 et ce à cause d’un contexte socio-politique qui
a fait de ce geste, condamné cependant par la religion, un symbole de révolte. Cette incidence en augmentation est en passe
de devenir un problème de santé publique du fait du handicap
qu’elle occasionne et de ses implications socio-économiques.
De par sa prévalence le trouble dépressif majeur représente
un enjeu de santé publique. Il se caractérise par un trouble
de la régulation émotionnelle et des troubles cognitifs, associés à des troubles somatiques, mais aussi par un important
risque de récidive et une prédominance féminine assez nette.
Les principaux troubles cognitifs décrits portent essentiellement sur des troubles mnésiques, attentionnels et exécutifs,
notamment concernant l’inhibition cognitive. Par ailleurs, les
données de la littérature mettent en avant un biais dans le
traitement des informations émotionnelles, au profit des informations négatives.
L’objectif de ce travail était d’évaluer les processus de traitement émotionnel dans le trouble dépressif majeur en nous
intéressant d’une part à l’inhibition cognitive et d’autre part
au traitement implicite des informations émotionnelles.
Dans une première expérimentation, nous avons évalué les
capacités d’inhibition cognitive auprès d’une population de
vingt patients souffrant d’un trouble dépressif majeur en nous
basant sur le modèle de Hasher et Zacks (1988), en utilisant
du matériel d’évaluation neutre (sans valence émotionnelle).
Dans une deuxième expérimentation, nous avons évalué, sur
une population de vingt sujets déprimés, les capacités d’inhibition cognitive et les processus automatiques de traitement
émotionnel au cours d’une tâche d’amorçage émotionnel
multi-modal (visages, sons, mots).
Les principaux résultats confirment des capacités d’inhibition
cognitive déficitaires chez les sujets souffrant d’un trouble
dépressif majeur, en particulier au niveau de deux fonctions,
l’accès des informations en mémoire de travail et le freinage
des informations principales. Pour le traitement implicite, la
tâche d’amorçage émotionnel nous permet de confirmer le
biais vers les informations négatives, corrélé au déficit d’inhibition cognitive.
Nous discutons de l’intérêt d’une meilleure connaissance des
processus de régulation émotionnelle dans le trouble dépressif majeur tant au niveau des facteurs de vulnérabilité, de la
psychopathologie mais aussi des traitements aussi bien chimiothérapiques que psychothérapiques.
CO 03
PSYCHO-ÉDUCATION DANS LES TROUBLES
BIPOLAIRES : EFFETS À COURT TERME
ET DÉVELOPPEMENT D’UN CDROM DESTINÉ
AUX PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
COCHET B. (1), ETAIN B. (2), MBALAIRA K. (3),
BELLIVIER F. (4), LEBOYER M. (4), HENRY C. (4)
GOHIER B. (1), FERRACCI L. (2), DENES D. (1),
BRIERE M. (1), AIRAGNES G. (1), GARRE J.B. (1),
LE GALL D. (2)
(1) Centre Expert Troubles Bipolaires, Pôle de psychiatrie,
Hôpital Albert Chenevier, CRÉTEIL, FRANCE
(2) Fondation Fondamental – Centre Expert Troubles Bipolaires,
Pôle de psychiatrie, Hôpital Albert Chenevier, CRÉTEIL, FRANCE
(3) Fondation Fondamental, CRÉTEIL – Département de Psychiatrie Adulte, CHS Charles-Perrens, BORDEAUX, FRANCE
(4) Centre Expert Troubles Bipolaires, Pôle de psychiatrie,
Hôpital Albert Chenevier – Fondation Fondamental – Université
Paris XII, CRÉTEIL, FRANCE
(1) CHU Angers, ANGERS, FRANCE
(2) UPRES EA2646, ANGERS, FRANCE
La psycho-éducation des troubles bipolaires a connu un
essor considérable à partir du début des années 2000 suite
CO 02
INHIBITION COGNITIVE ET MÉMOIRE IMPLICITE
DANS LE TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR
L’Encéphale, 2012 ; 38 : 3-9
3
10e Congrès de l’Encéphale
aux premières études randomisées, contrôlées, en double
aveugle, réalisées par l’équipe espagnole du Pr. Vieta. Ces
études ont permis de démontrer que cette approche psychothérapeutique qui comporte des aspects pédagogiques, éducatifs, psychologiques et comportementaux permet une diminution du nombre et de l’intensité des rechutes thymiques
(dépressives, (hypo)maniaques et mixtes), une diminution de
la fréquence et de la durée des hospitalisations sur des périodes de suivi allant de 2 à 5 ans. Cependant, cette approche
reste encore relativement peu diffusée en France et des
actions permettant son implémentation dans les soins courants sont nécessaires.
La première action vise à rapporter les données d’efficacité
de cette approche dans une pratique hospitalière en France.
Au sein d’un groupe de 63 patients atteints de troubles bipolaires et ayant participé à un programme psycho-éducatif
de 10 à 12 séances, la comparaison des évaluations réalisées dans le mois qui précède et dans le mois qui suit la
participation montre : une amélioration des connaissances
sur la maladie et de l’adhérence au traitement médicamenteux, une diminution de la perception négative de la maladie,
une amélioration du fonctionnement social et de l’estime de
soi.
La deuxième action vise à développer des outils d’animation
permettant aux praticiens qui le souhaitent une mise en
œuvre plus rapide et opérante. Au sein du réseau des 8 centres experts troubles bipolaires en France, un groupe de
réflexion a été constitué afin de créer un CDRom permettant
l’animation de groupes psycho-éducatifs par des professionnels de la santé (psychiatres, psychologues, infirmiers en
psychiatrie) et de mettre en place une journée de formation
à la psycho-éducation. Cette démarche de création d’un
CDRom visant à la diffusion de la psycho-éducation des troubles bipolaires en France sera décrite.
ont ainsi été sélectionnés. Les données recueillies ont été
analysées et comparées aux données disponibles à partir
des mêmes sources sur le suicide des femmes en population
générale et à la population des femmes ayant donné naissance à cette période.
Résultats : 66 femmes sont décédées par suicide au cours
de la grossesse ou de la première année de post-partum pour
la période étudiée. Le taux maximum est observé en 2004
(1,5 décès pour 100 000 naissances vivantes). Les âges
extrêmes de la fécondité seraient des sous-groupes plus à
risque ; les moyens de passage à l’acte sont violents avec la
pendaison comme moyen privilégié ; les périodes à risque
de suicide correspondraient à la découverte de l’état de grossesse et au premier mois du post-partum.
Si on compare les taux spécifiques selon l’âge et ceux de la
mortalité par suicide en population générale, le contexte de
grossesse et de post-partum apparaît comme « protecteur ».
Discussion : On peut faire l’hypothèse d’une sous-estimation importante du nombre de décès par suicide en période
gravido-puerpérale secondaire à un défaut de certification
(pas de mention de grossesse indiquée). Au terme de ce
travail, il apparaît que le suicide survenant dans la période
gravido-puérperale correspond à une réalité qui ne peut être
ignorée et qui est sans doute sous-évaluée. La prise en
compte du contexte très spécifique dans lequel il survient,
loin d’être un événement de vie banal devrait amener à
repenser les procédures spécifiques de dépistage et de
prise en charge.
CO 04
LE SUICIDE EN PÉRIODE GRAVIDO-PUERPÉRALE :
UNE ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE EN FRANCE
KAZOUR F. (1), KHEIR W. (2), CHAMMAI R. (3),
ROHAYEM J. (1), BADARO-TAHA M. (2), RICHA S. (3)
BOIVIN S. (1), AOUBA A. (2), CAMMAS R. (3), GUT A.S. (1),
WALTER M. (1)
(1) CHRU Brest-Hôpital de Bohars, BOHARS, FRANCE
(2) Inserm, CépiDC, LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
(3) CHS Maison-Blanche, NEUILLY-SUR-MARNE, FRANCE
Introduction : Évoquer le suicide en période périnatale amène
à penser simultanément la vie et la mort, paradoxe difficilement représentable. Pourtant, le suicide apparaît comme la
première cause de mortalité maternelle au Royaume-Uni
dans leur dernière enquête confidentielle.
Objectif : Quantifier l’ampleur de ce phénomène au travers
d’une étude épidémiologique descriptive sur les décès par
suicide en période gravido-puerpérale entre 2000 et 2008 en
France.
Méthode : L’étude a été menée à partir de la base de données
du CépiDc, Centre d’épidémiologie sur les causes médicales
de décès de l’INSERM. Depuis 1998, le certificat médical de
décès comporte une question spécifique relative à la grossesse. Les certificats de décès correspondant à des suicides
4
CO 05
IMPACT DU DÉPLACEMENT SUR LES TROUBLES
PSYCHOLOGIQUES DE L’ENFANT :
ÉTUDE RÉALISÉE AUPRÈS D’UNE POPULATION
DE DÉPLACÉS PALESTINIENS AU LIBAN
(1) Hôpital Psychiatrique de la Croix, JAL EL DIB, LIBAN
(2) Family Guidance Center, BEYROUTH, LIBAN
(3) Université Saint-Joseph, BEYROUTH, LIBAN
Introduction : Entre mai et septembre 2007, une guerre a eu
lieu entre l’armée libanaise et un groupe islamiste armé au
camp de réfugiés palestiniens de Nahr el Bared – Liban Nord,
résultant en 26 000 déplacés. L’objectif de l’étude est d’évaluer en 2011 la perception parentale de l’impact du déplacement sur les troubles psychologiques d’enfants consultant
dans un centre spécialisé.
Méthode : Nous avons inclus 22 enfants et adolescents consultant en psychiatrie. Un questionnaire est rempli par les
parents pour évaluer : les conditions du déplacement durant
la guerre et du logement actuel, les causes directes des difficultés de l’enfant, les facteurs favorisants et l’impact de la
guerre sur le trouble.
Résultats : Âge moyen : 10,1 ans [2-18], taille de la famille :
6,7 personnes [4-12], pièces/foyer : 2,9 [2-5], familles encore
déplacées : 81,8 %. Plainte principale : difficultés scolaires
(36 %), agressivité (27 %), anxiété (23 %). Diagnostics les
plus fréquents : Dépression (18,2 %), Trouble des appren-
Péd
ops
ychi
atrie
Communications orales
tissages (13,6 %), Trouble oppositionnel avec provocation
(13,6 %), Trouble de l’ajustement (13,6 %), État de stress
aigu (13,6 %). Causes directes perçues : décès d’un proche
(27 %), conflit familial (23 %), déplacement (18 %), guerre
(5 %). Facteurs favorisants perçus : pauvreté (50 %), déplacement (18,2 %), délinquance (13,6 %), promiscuité (9,1 %).
Discussion : Quatre ans après la guerre, 82 % des familles
n’ont pas retrouvé leur logement initial. Les conséquences
de la guerre (déplacement, conditions de logement, pauvreté,
délinquance, promiscuité) sont perçues par les parents
comme facteurs influençant le trouble de leurs enfants plutôt
que la guerre elle-même.
CO 06
PERCEPTION DES PARENTS CHEZ
LES ADOLESCENTS AYANT DES SYMPTÔMES
OBSESSIONNELS COMPULSIFS (SOC) ET
DE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF (TOC) :
UNE ÉTUDE COMPARATIVE
RADY A. (1), SALAMA H. (2), WAGDY M. (3), KETAT A. (2)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(3) Institute of Public Health, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
But du travail : Évaluer la prévalence des symptômes obsessionnels compulsifs (OCS) et la prévalence du TOC chez les
adolescents. Objectif secondaire : évaluer la perception du
style éducationnel des parents d’adolescents avec OCS et
TOC.
Matériel et méthodes : Consentement du ministère de l’Éducation et de l’autorité générale de la population pour le questionnaire et les procédures ont été obtenus. L’étude est une
étude transversale menée sur 1299 élèves du secondaire.
La taille de l’échantillon a été choisie sur une prévalence estimée du TOC de 2 % conformément aux données de la littérature. Les adolescents ont été recrutés dans les 3 zones
éducatives du Gouvernorat d’Alexandrie. Les symptômes
obsessionnels compulsifs ont été évalués par la version
arabe de Lyeton obsessionnels version enfant inventaire LOICV. Les étudiants ayant un score supérieur à 35 ont été soumis à l’outil d’inventaire neuropsychiatrique international pour
enfants MINI-KID version arabe pour évaluer les comorbidités psychiatriques. Les patients TOC détectés par MINI-KID
ont été évalués par une interview psychiatrique pour confirmer les critères du TOC selon le DSM IV-TR.
Le « style parents’ rearing » a été évalué en utilisant le Egna
Minnen Uppfostren (Embu) version arabe.
Résultats : La prévalence des symptômes obsessionnels
compulsifs était de 15,5 %, tandis que celle du trouble obsessionnel compulsif a été de 2,2 %. Le score de sous-échelles
de chaleur émotionnelle, de rejet et de contrôle ont été
16,03 ± 4,72, 23,1 ± 5,39 et 10,31 ± 1,69 pour le groupe TOC
comparativement à 19 ± 2,44, 23,07 ± 4,68 et 9,9 ± 1,35
pour le groupe OCS (échelle Embu). La seule différence pour
la sous-échelle de chaleur émotionnelle a été significative
p < 0,002.
CO 07
INTÉRÊT DE L’ÉVALUATION CLINIQUE
DES TROUBLES SENSORIELS DANS LA CLINIQUE
DU SPECTRE AUTISTIQUE
PHILIPPE P., SCHOLL J.M., MAES N., DI DUCA M.,
BOURS A.F., RAMAEKERS V.
CHU Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Objectif : Évaluer la pertinence du dépistage des particularités sensorielles lors de la mise au point diagnostique et de
l’intervention psychothérapeutique avec le patient.
Méthodologie : Les particularités sensorielles sont identifiées
sur base du questionnaire du Profil Sensoriel de W. Dunn.
L’échelle est validée. Elle comporte 125 items décrivant des
comportements dont il s’agit, sur une échelle de Likert à
5 gradients, d’indiquer la fréquence. Une grille d’analyse permet d’obtenir différents scores (recherche sensorielle, sensibilité sensorielle, évitement sensoriel, réaction émotionnelle…), selon un classement en « typique », « différence
probable » (1 écart type), « différence notable » (2 écarts
types). Le questionnaire du Profil Sensoriel de W. Dunn est
rempli en consultation avec les parents et l’enfant.
Les résultats sont confrontés au diagnostic résultant du bilan
multidisciplinaire réalisé au Centre de Référence Autisme ;
la sensibilité et la spécificité du profil sensoriel sont évaluées
en fonction des diagnostics posés.
Résultats : Conformément à la littérature, nos résultats montrent la grande fréquence des particularités sensorielles chez
les enfants présentant un Trouble envahissant du développement. À l’inverse, ces particularités sensorielles sont rares
dans les cas de retard mental ou de retard simple du développement. De plus, le questionnaire du profil sensoriel
apporte des précisions cliniques et une analyse détaillée
avec une évaluation normée. L’investigation menée amène
parents et patient à réfléchir aux comportements habituels,
aux difficultés mais aussi aux compétences présentes.
Conclusion : Habituellement, les particularités sensorielles ne
sont pas investiguées lors des bilans diagnostiques. Or, rechercher les particularités sensorielles de l’enfant et leurs retentissements au niveau comportemental et émotionnel permet de :
1) apporter une information complémentaire utile lors d’un
bilan diagnostique ;
2) donner aux parents et/ou aux enfants une compréhension
différente des comportements produisant un effet thérapeutique sur la relation et déculpabilisant chez les parents ;
3) rechercher une meilleure adaptation de l’environnement
au patient et une meilleure appréhension par le patient de
son environnement.
CO 08
À MOTS OUVERTS : INTÉRÊTS D’UN DISPOSITIF
GROUPAL POUR LES FRATRIES ENDEUILLÉES
PETIT E., DUMAS N., FOURNERET P.
Hôpital Femme Mère Enfant, BRON, FRANCE
La présence des enfants à l’hôpital, auprès de leur frère ou
de leur sœur malade est désormais reconnue comme béné5
10e Congrès de l’Encéphale
fique par toutes les équipes pédiatriques. Mais lorsque survient la mort, beaucoup de fratries se retrouvent isolées, et
doivent faire face à un deuil d’une particulière complexité.
Confrontés bien trop précocement à la perte, à un âge où le
concept de mort n’est pas encore acquis, les frères et sœurs
traversent un deuil innommable, pour lequel aucun mot ne
définit leur nouvelle identité. La famille est bouleversée émotionnellement et dans la place de chacun. Dans ce contexte,
la parole de la fratrie endeuillée souffre de ne trouver que peu
d’échos, car un enfant qui parle de la mort est inentendable
et donc inentendu.
Ces situations suscitent une forte inquiétude des soignants
des services de pédiatrie et des proches, qui nous interpellent
alors en tant que « psy de l’hôpital » pour proposer une aide
adaptée au vécu singulier de ces jeunes.
Afin de soutenir le travail de deuil des fratries en pédiatrie, le
groupe de parole « À Mots Ouverts » a été mis en place dans
un lieu neutre du Groupement Hospitalier Est de Lyon. Ouvert
aux enfants âgés de six à dix-huit ans et co-animé par une
psychologue et une pédopsychiatre, ce groupe fonctionne
sur cinq séances thématiques, et est clôturé par un entretien
familial.
Utilisant divers supports de médiation, comme le conte ou le
dessin, ce groupe a pour principal objectif de libérer la parole
des enfants et soutenir ainsi leur travail d’élaboration psychique du deuil. Bénéficiant de la dynamique groupale, les
enfants s’appuient sur la rencontre à l’autre pour partager et
communiquer autour de cette épreuve douloureuse si singulière. Ce dispositif permet enfin un travail transversal entre
plusieurs hôpitaux, favorisant ainsi la collaboration entre
pédiatres et « psy » autour d’une préoccupation commune.
Après la présentation de cet « outil de parole », nous discuterons de nos observations, lesquelles confirment l’importance de tels espaces et incitent à développer la prise en
charge des fratries en deuil.
Psy
cho
se
CO 09
DÉFICIT DE L’APPRENTISSAGE PAR OBSERVATION
CHEZ LES PATIENTS AVEC SCHIZOPHRÉNIE
La schizophrénie touche environ 1 % de la population mondiale. Elle débute le plus souvent en fin d’adolescence et à
l’âge adulte. Les modèles contemporains la conceptualisent
comme un trouble psychiatrique avec un fort taux de troubles
cognitifs. Ces déficits sont patents dès le premier épisode et
restent stables tout au long de l’évolution. Ils sont prédictifs
de la qualité du fonctionnement socio-professionnel. Parce
que l’un des déficits majeurs chez les patients schizophrènes
est l’incapacité d’attribuer des actions à soi-même et à autrui,
nous supposons que l’apprentissage par observation peut
être altéré chez ces patients.
Pour tester cette hypothèse, nous avons testé les performances d’apprentissage d’un groupe de patients schizophrènes
(n = 32) en comparaison à celles d’un groupe témoin (n = 32)
appariés par sexe, âge et niveau d’éducation.
Matériel et méthodes : La tâche requise (patients et contrôles) est d’associer des indices visuels avec des mouvements
de joystick sous deux conditions : dans une première condition (essais et erreurs, TE), les patients apprennent par
essais et erreurs, sans observation préalable. Dans l’autre
condition (LEO), ils accomplissent la tâche après l’observation d’un modèle plus performant (sur une vidéo). Le nombre
d’essais au critère a été comparé entre les patients et les
contrôles en utilisant le test-t.
Résultats : Comme attendu, les sujets contrôles ont obtenu
de meilleurs résultats dans la condition LeO que dans la condition TE. En revanche, les patients avec schizophrénie n’ont
pas bénéficié de l’observation d’un modèle : leur performance n’est pas significativement différente de la condition
d’essais et d’erreurs.
Discussion et conclusion : Les résultats sont discutés à la
lumière des déficits sociaux des patients avec schizophrénie,
possiblement en raison de leur faible capacité à attribuer des
actions à eux-mêmes et à autrui.
Ce travail a été soutenu par le GDRI Neuro (198, CNRS
France & CNRST Morocco), et par the European Union project Neuromed (FP7-REGPOT-2009-2, 245807).
HASMI L. (1), SAADOULI A. (2), MONFARDINI E. (3),
BATTAS O. (2), BOUSSAOUD D. (4), MEUNIER M. (5),
AGOUB M. (6)
(1) Laboratoire de Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,
Université Hassan II-Ain Chock. CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Laboratoire de Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,
Université Hassan II-Ain Chock ; CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(3) Centre de Neurosciences de Lyon, INSERM U1028, CNRS
UMR5292 (Bron, France). 4 – Institut de Médecine Environnementale, Paris (France), BRON, FRANCE
(4) Institut de Neurosciences Cognitives de la Méditerranée,
INCM, UMR 6193, CNRS & Université de la Méditerranée, MARSEILLE, FRANCE
(5) Centre de Neurosciences de Lyon, INSERM U1028, CNRS
UMR5292, BRON, FRANCE
(6) Laboratoire de Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,
Université Hassan II-Ain Chock ; CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
6
CO 10
INFLUENCE DU MILIEU DE VIE SUR LE PASSAGE
À L’ACTE VIOLENT DANS LES PSYCHOSES
ROTHÄRMEL M. (1), POIRIER M.F. (2), KAZOUR F. (2),
BLEHER S. (3), GASTAL D. (4), LAZARETH S. (5),
LEBAIN P. (6), OLARI M. (1), OUKEBDANE R. (4),
RENGADE C.E. (7), THEMINES J. (8), ABBAR M. (5),
DOLLFUS S. (6), GASSIOT A. (8), HAOUZIR S. (1),
Communications orales
JANUEL D. (4), MILLET B. (3), OLIÉ J.P. (2),
STAMATIADIS L. (4), TERRA J.L. (7), CAMPION D. (1),
LEVACON G. (1), GUILLIN O. (1)
(1) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN,
FRANCE
(2) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
(4) EPS Ville Evrard, SAINT-DENIS, FRANCE
(5) CHU de Nîmes, NÎMES, FRANCE
(6) CHU de Caen, CAEN, FRANCE
(7) Centre Hospitalier Le Vinatier, LYON, FRANCE
(8) Centre Hospitalier Sainte-Marie, RODEZ, FRANCE
Introduction : Les troubles mentaux graves s’accompagnent
d’un risque de violence physique envers autrui plus important
que celui de la population générale. L’influence de la violence
environnementale dans le passage à l’acte des patients psychotiques apparaît controversée. Notre objectif principal était
d’évaluer le niveau de violence de patients psychotiques en
fonction du niveau de violence de leur lieu de résidence.
Méthode : Nous avons mené une étude prospective multicentrique dans 9 villes françaises ayant chacune des taux différents de coups et blessures volontaires. Les patients éligibles étaient des patients psychotiques, hospitalisés sous
contrainte dans des unités d’admissions psychiatriques de
ces villes. Au cours de leur hospitalisation, nous avons
recensé chaque comportement agressif à l’aide de l’OAS
(Overt Aggression Scale). Nous avons obtenu, pour chaque
patient de chaque ville, un score moyen de l’OAS Totale rapporté au nombre de jours d’hospitalisation.
Résultats : De juin 2010 à mai 2011, 95 patients ont été
inclus. Soixante-dix neuf pour cent des patients ont montré
un comportement agressif au cours de leur hospitalisation.
La violence des patients était essentiellement verbale (65 %
des cas).
• En analyse bivariée, les facteurs significativement liés à la
violence des patients étaient : le sexe masculin, les antécédents de violence, l’abus/dépendance aux substances, les
diagnostics avec une composante « hyperthymique », un
score élevé à la BPRS lors de l’admission, un faible niveau
d’insight et les antécédents de violence des personnes.
• En analyse multivariée, seuls l’abus/dépendance aux substances, le niveau de psychopathologie évaluée par la BPRS
et le taux de violence des villes restaient significativement liés
au passage à l’acte des patients.
Discussion : Nos résultats étaient en accord avec les données de la littérature en ce qui concerne les facteurs de risque
de passage à l’acte. Par contre et pour la première fois à notre
connaissance, le niveau de violence du lieu de vie apparaissait également fortement associé à ce risque.
Conclusion : Nos résultats suggèrent que la violence dans
l’environnement de vie des patients psychotiques pourrait
être un des facteurs associés au passage à l’acte violent au
cours de leur hospitalisation.
CO 11
SCHIZOPHRÉNIE ET CANNABIS : QUEL LIEN ?
TEFAHI B. (1), TALHI I. (2), KHEROUFI S. (2), KACHA F. (3)
(1) Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
(2) CIST Boukhadra, ANNABA, ALGÉRIE
(3) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
Le cannabis reste la substance psycho active illicite la plus
consommée dans le monde.
Le lien entre cannabis et schizophrénie semble être établi,
le cannabis constitue un facteur de risque dans la survenue
de la schizophrénie chez les sujets prédisposés dans un contexte d’automédication. Il accroît l’incidence des rechutes
psychotiques et aggrave le cours de la maladie.
Le but de notre étude est de déterminer la fréquence de la
consommation de cannabis chez 40 schizophrènes selon les
critères DSM IV-TR suivis au niveau du centre intermédiaire
de soins pour toxicomanes (CIST) de Annaba durant la
période allant du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2010.
L’analyse des données donne les résultats suivants : la tranche
d’âge la plus touchée se situe entre 21 et 30 ans dans 60 %
des cas avec un âge moyen de 29,15 ans (âge minimal
= 19 ans et âge maximal = 48 ans), majoritairement de sexe
masculin, célibataire (90 % des cas), inactive (85 % des cas),
résidant la région de Annaba (Est-Algérien) (48 % des cas) avec
un niveau d’instruction moyen (57,5 % des cas). La schizophrénie de type désorganisé est retrouvée dans 60 % des cas,
la fréquence de consommation de cannabis est de 80 % des
cas, l’âge de début de la consommation est inférieur à 20 ans
(70 % des cas), la quantité consommée est de 1 à 3 joints par
jour dans 45 % des cas et pendant une durée supérieure à 6 ans
dans 70 % des cas, traitée par les antipsychotiques et par les
médicaments antabus dans 70 % des cas ; le taux d’abstinence
est de 60 % des cas avec une rémission psychotique et toxique.
Mots clés : Cannabis ; Fréquence ; Lien ; Prise en charge ;
Schizophrénie.
CO 12
L’UTILISATION DE LA STIMULATION
TRANSCRANIENNE EN COURANT DIRECT – TDCS –
POUR LE TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS
AUDITIVES PERSISTANTES DE LA SCHIZOPHRÉNIE
MONDINO M. (1), GASSAB L. (2), HAESEBAERT F. (1),
GAHA L. (2), SUAUD-CHAGNY M.F. (1), SAOUD M. (1),
MECHRI A. (2), POULET E. (1), BRUNELIN J. (3)
(1) EA 4166 (UCBLyon I – CH le Vinatier), BRON, FRANCE
(2) Laboratoire « Vulnérabilité aux psychoses », CHU F Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
(3) Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard, QUÉBEC, CANADA
Les hallucinations auditives (HA), symptômes fréquents et
invalidants de la schizophrénie (SCH), sont habituellement
jugulées par les traitements antipsychotiques mais apparaissent résistantes dans 25 % des cas. Au niveau physiopathologique, ces symptômes sont associés à un dysfonctionnement des aires fronto-temporales gauches. Dans cette étude,
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10e Congrès de l’Encéphale
nous proposons d’utiliser la stimulation transcrânienne en
courant direct (tDCS) comme technique thérapeutique des
HA persistantes de la SCH. Cette technique non invasive permet à la fois d’appliquer une stimulation « cathodique » diminuant l’excitabilité corticale et une stimulation « anodique »
l’augmentant. Ainsi, nous avons fait l’hypothèse que la tDCS,
de par son effet cathodique appliqué au niveau du cortex temporo-pariétal gauche et son effet anodique appliqué au
niveau du cortex préfrontal pourrait entraîner une diminution
des HA persistantes. Dans un objectif secondaire, nous nous
sommes intéressés à l’effet de la tDCS sur les autres dimensions symptomatologiques de la SCH.
Trente patients schizophrènes présentant des HA réfractaires
aux traitements antipsychotiques ont été inclus dans notre
étude. Après randomisation, les patients ont bénéficié de
10 séances de 20 minutes de tDCS active (intensité = 2 mA)
ou placebo, à raison de 2 séances quotidiennes sur 5 jours
consécutifs. Les HA ont été évaluées à l’aide d’une échelle
spécifique d’évaluation : l’AHRS (Hoffman et al., 2003) avant
et après la cure de tDCS ainsi qu’un et 3 mois après. Les autres
dimensions symptomatologiques de la SCH ont été évaluées
par une analyse dimensionnelle de la PANSS.
Conformément à notre hypothèse, nous avons rapporté une
amélioration des HA dans le groupe actif comparativement au
groupe placebo, avec une diminution de 31 % des scores à
l’AHRS après la cure, 36 % à 1 mois et 38 % à 3 mois. Nous
avons également rapporté un effet de la stimulation active sur
d’autres dimensions symptomatologiques de la SCH, plus particulièrement sur les dimensions négative, dépressive et positive. Ces résultats préliminaires sont prometteurs et placent la
tDCS comme une technique pertinente de traitement des
symptômes persistants de la SCH. Toutefois, ces résultats doivent être confirmés sur un échantillon plus large de patients.
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CO 13
CORRÉLATIONS CLINIQUES ENTRE LE TDA/H
ET LE SYNDROME D’IMPATIENCE MOTRICE
DES MEMBRES INFÉRIEURS
HARDY-DE BUISSERET F.X. (1), SENTISSI O. (2),
OSWALD P. (1), KORNREICH C. (1), VERBANCK P. (1),
NEU D. (1)
(1) CHU Brugmann – Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
(2) HUG Genève CTB – Service de Psychiatrie adulte, GENÈVE,
SUISSE
Introduction : Nous avons voulu investiguer les relations cliniques entre le trouble déficitaire de l’attention (TDA/H), le
syndrome d’impatience motrice des membres inférieurs
(Restless Legs Syndrome, RLS), la qualité du sommeil, ainsi
que le niveau de somnolence et de fatigue diurne chez des
patients présentant un TDAH, un RLS ou une éventuelle combinaison co-morbide des deux.
Méthode : Nous avons investigué de manière transversale les
niveaux de somnolence, de fatigue, la qualité du sommeil, le
chronotype, la symptomatologie TDA/H et l’intensité des
plaintes RLS dans un groupe de patients diagnostiqués avec
un RLS au laboratoire du sommeil et nous les avons comparés
à un groupe apparié de patients ambulatoires diagnostiqués
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et suivis pour un TDA/H adulte. Au niveau de la psychométrie
structurée, nous avons utilisé l’échelle de somnolence
d’Epworth (ESS), l’échelle de sévérité de la fatigue (FSS),
l’échelle d’auto-évaluation du TDA/H chez l’adulte ASRS
V.1.1, l’échelle d’évaluation rétrospective de Wender-Utah
(WURS), l’index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI)
et l’échelle de matinalité-vespéralité de Horne et Ostberg ainsi
que l’échelle de l’« International Restless Legs Syndrome
group » (IRLS) respectivement, dans les deux groupes.
Résultats : De manière intéressante, les résultats montrent
un niveau similaire de symptômes dysattentionnels/hyperactifs dans les deux groupes ! Ce qui n’est pas le cas de l’intensité des symptômes d’impatience motrice significativement
plus élevée dans le groupe RLS. Le niveau de fatigue était
significativement corrélé à la qualité du sommeil (p = 0,009),
mais pas au niveau des symptômes dysattentionnels dans
le groupe TDA/H uniquement. Par contre la fatigue montrait
seulement une tendance de lien avec l’intensité des symptômes d’impatience motrice dans le groupe RLS (p = 0,07).
Conclusion : L’étude suggère qu’il y a chez les patients présentant un RLS un chevauchement potentiel en ce qui concerne les différentes dimensions de la symptomatologie du
TDA/H alors que parmi les patients TDA/H, bien que la prévalence de RLS soit plus élevée que dans la population générale, la symptomatologie d’impatience motrice semble moins
évidente et moins invalidante.
CO 14
THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE ET
TROUBLE ANXIEUX. ÉTAT DES LIEUX EN ALGÉRIE
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2)
(1) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS DE PSYCHIATRIE, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Il s’agit d’une étude comparative des effets de deux types de
prise en charge concernant le trouble panique avec
agoraphobie : la thérapie comportementale et cognitive et le
traitement pharmacologique à base d’Anafranil.
L’abord cognitivo-comportemental traitement récent en Algérie sera comparé au traitement classique du trouble panique
avec agoraphobie par l’Anafranil.
L’étude concerne deux types de populations triées selon les
principes de la randomisation où l’une recevra un traitement
à base de d’Anafranil (75 à 200 mg/j) uniquement et l’autre
recevra un traitement purement cognitivo-comportemental.
Tous les malades inclus dans l’étude répondent au diagnostic
de trouble panique avec agoraphobie selon le DSM IV.
Chaque population est composée de 50 malades et le suivi
s’étale sur 3 mois.
Les diverses évaluations sont faites grâce à des échelles
d’anxiété, de phobie et d’évitement.
Les résultats sont nettement en faveur d’un traitement cognitivo-comportemental avec disparition des troubles, amélioration de la qualité de vie et facilité de réinsertion socio-professionnelle.
Mots clés : Agoraphobie ; Antidépresseur ; Thérapie comportementale et cognitive ; Trouble panique.
Communications orales
CO 15
LES INTERNES, LA PSYCHANALYSE
ET LA SUPERVISION
VAN EFFENTERRE A. (1), AZOULAY M. (2), CHAMPION F. (3),
BRIFFAULT X. (3)
(1) Internes en psychiatrie, membres du bureau de l’AFFEP,
PARIS, FRANCE
(2) Internes en psychiatrie, membres du bureau de l’AFFEP,
PARIS, FRANCE
(3) Chercheurs en sociologie de la santé mentale au CNRS.
CERMES3/CESAMES, PARIS, FRANCE
L’AFFEP (Association Française Fédérative des Étudiants
en Psychiatrie) a mené une enquête sur la formation aux psychothérapies durant l’internat afin d’établir un état des lieux
de la formation actuelle (niveau de satisfaction des internes,
accès à une supervision, etc.) et de connaître l’intérêt des
internes pour les psychothérapies et pour la psychanalyse.
Méthode : Un auto-questionnaire anonyme a été diffusé en
version papier et électronique aux internes français inscrits
au DES de psychiatrie pour l’année universitaire 2009-2010.
Résultats : 869 internes sur 1 334 ont répondu à l’enquête,
soit un taux de réponse de 65 %. Outre un décalage important
entre l’intérêt porté par les internes aux différentes psychothérapies et leur niveau de satisfaction de la formation reçue
au sein du DES de psychiatrie, l’enquête montre que toutes
années confondues 11 % des internes sont en cure analytique et 8 % en psychothérapie d’inspiration psychanalytique.
Parmi eux, 40 % souhaitent exercer en tant que psychanalyste.
Il existe par ailleurs une variation importante de la proportion
d’internes en psychanalyse d’une ville à l’autre, avec plus de
50 % dans certaines villes (Brest, Strasbourg) et moins de
10 % dans d’autres.
En ce qui concerne la supervision, 97 % des internes la considèrent comme nécessaire durant l’internat, mais l’enquête
révèle que seule la moitié des internes y ont accès, avec à
nouveau, une disparité importante selon les villes.
Conclusion : Ce poster présentera les résultats de cette
enquête, en s’intéressant d’une part aux différences observées en fonction des villes d’internat, et d’autre part à la comparaison avec les résultats obtenus dans une précédente
enquête datant de 2001. Enfin, l’intérêt des internes pour les
thérapies psychanalytiques sera mis en perspective avec leur
intérêt pour les autres types de psychothérapie.
Mots clés : Formation ; Internes ; Psychanalyse ; Psychothérapies ;
Supervision.
CO 16
RÉFORME DE LA PSYCHIATRIE EN BELGIQUE
ET MODALITÉS D’INTERVENTION D’UNE ÉQUIPE
MOBILE DE CRISE
DESCHIETERE G., LAURENT M., VERMEIREN E., DUBOIS V.
Cliniques Universitaires St-Luc, BRUXELLES, BELGIQUE
Une réforme de la psychiatrie et de la santé mentale a été
décidée en Belgique en 2010. Elle a été initiée devant le nombre important de lits psychiatriques en Belgique (2e pays
européen selon les chiffres de l’OMS en 2008). Elle devrait
aboutir à une refonte complète mais progressive de la prise
en charge de la souffrance psychique et de la maladie mentale. Cette réforme vise différents buts : meilleure inclusion
sociale des patients psychiatriques, allocation plus efficiente
des moyens de la santé publique, accessibilité plus grande
aux soins psychiques…
Parmi les dispositifs innovants que cette réforme soutient, il
y a la création d’équipes mobiles de crise afin de permettre
la prise en charge des patients dans la cité et de poursuivre
la tendance à la désinstitutionnalisation. À Bruxelles, un des
deux projets soutenus émane d’un partenariat entre deux institutions, le centre hospitalier Jean Titeca (hôpital psychiatrique) et les cliniques universitaires St-Luc (général).
Nous élaborons actuellement les procédés de mise en œuvre
de cette équipe mobile de crise en relisant attentivement les
données de la littérature internationale mais également en
prenant en compte les expériences issues de l’unité de crise
des cliniques universitaires St-Luc.
La présentation tentera de faire part du travail d’indications
retenues pour l’envoi de l’équipe mobile de crise à travers les
items suivants : le solliciteur (travail de réseaux), les hypothèses diagnostiques (psychiatriques et psychodynamiques)
et le défaut d’alternative pour une prise en charge habituelle
(en ce y compris les facteurs sociaux). Nous terminerons sur
les considérations éthiques liées à la mise en œuvre d’un tel
dispositif.
Références
1. De Clercq M. (1997) Urgences psychiatriques et interventions de
crise, De Boeck édition.
2. Johnson S. et al. (2008), Crisis Resolution and Home Treatment in
Mental Health, Cambridge University Press.
3. Peritogiannis V. et al., (2011) The contribution of a mobile mental
health unit to the promotion of primary mental health in rural areas
in Greece : A 2-year follow-up, European Psychiatry.
4. Bonsack C. et al. (2007) Étude qualitative des attentes d’un réseau
sanitaire et social pour le suivi des troubles psychiatriques sévères
dans la communauté, Revue Encéphale.
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