Anne-Claire Ronsin Rapport de fin de séjour Echange universitaire
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Anne-Claire Ronsin Rapport de fin de séjour Echange universitaire
Anne-Claire Ronsin Rapport de fin de séjour Echange universitaire à l’université de Sao Paulo, premier semestre de l’année 2007-2008 a) Vie pratique J’ai personnellement eu beaucoup de chance quant au logement, ayant appelé lors de mon arrivée une famille brésilienne grâce à un contact. J’ai finalement passé les cinq mois de mon échange au sein de cette famille moyennant une aide financière (300 Reais soit environ 130 Euros). En ce qui concerne mon système bancaire, j’ai fait faire une carte Gold Mastercard à ma banque ce qui m’a permis de retirer de l’argent directement aux distributeurs, sans taux de change et sans taxes excessives. Cependant, je crois qu’il est préférable pour un voyage au Brésil d’utiliser une carte Visa, plus généralement acceptée. Il est assez difficile de trouver des banques qui acceptent les cartes bancaires internationales mais dans les grandes villes et les lieux touristiques, il existe toujours une banque adéquate. Les distributeurs « 24 horas » acceptent toutes les cartes. Je conseille d’autre part à tous ceux qui voyagent de demander à leur banque un accès à leur compte par Internet, afin de faciliter les transactions et de se tenir au courant régulièrement des évolutions sur leur compte. Au Brésil, en général, tout se paie en monnaie, sauf dans les grandes villes où il est possible de payer par carte, mais le système de machines à carte du pays n’étant pas très puissant, il arrive régulièrement que nos cartes européennes soient refusées. Ma carte Gold m’a permis d’être couverte par une assurance pour tous types de dommages gratuitement les trois premiers mois, j’ai ensuite fait une extension de cette même assurance auprès de ma banque. La perte de ma carte dans les dernières semaines a été résolue en 24h, de l’argent cash m’a été avancé et une carte provisoire m’a été envoyée en 72h mais celle-ci n’a cependant jamais fonctionné. Sur le plan santé, ne prenant que très rarement des médicaments, je n’ai pas de complémentaire. Il faut savoir que le service de santé brésilien est compétent, il y a des pharmacies partout, dont beaucoup sont ouvertes 24h/24. Le téléphone portable est indispensable au quotidien à Sao Paulo, les premiers prix de téléphone à carte sont intéressants (environ 70-80 Reais), il est aussi possible d’utiliser juste une puce brésilienne dans un portable français débloqué. Les rechargements à carte sont couramment utilisés malgré un coût élevé pour quelques minutes (même situation qu’en France), mais un engagement par forfait suggère sans doute l’ouverture d’un compte en Reais dans une banque brésilienne. L’administration brésilienne est lente et compliquée, y compris à l’université où il faut passer de bureau en bureau pour régler une formalité. Les premières semaines universitaires sont une course aux papiers justificatifs. Le choix des cours est très libre, il faut cependant veiller au nombre de crédits de chaque cours pour les équivalences. Les cours se déroulent dans une atmosphère détendue, participative et intéressée où les élèves appellent le professeur par son prénom. Les cours sont généralement plus vivants qu’en France, l’université est une chance, les Brésiliens en sont conscients et s’investissent beaucoup. Il y a cependant beaucoup de jours fériés, de semaines entières de vacances, le rythme est donc relativement tranquille puisqu’il ne se passe pas un mois sans jours fériés ! Le climat au Brésil est généralement très chaud toute l’année, même si l’hiver est plus « frais » que l’été, il n’est rien de comparable avec nos hivers européens. Sao Paulo souffre cependant d’un micro-climat qui est peut-être un des pires du Brésil ! Imprévisible, il pleut régulièrement et fait parfois froid, il faut en général prévoir de quoi se vêtir pour les quatre saisons dans la même journée… Dans le reste du Brésil, au nord surtout, il fait toujours chaud mais il faut s’armer contre la pluie qui, en régions amazoniennes et subtropicales (Nord du pays), peut être très importante pendant toute une saison. Le rythme de vie varie aussi en fonction du lieu, Sao Paulo est réputé stressé et stressant, mais encore une fois il n’y a rien de comparable avec le stress parisien par exemple. La vie brésilienne est très détendue, très tranquille. Les commerces ouvrent tôt, voire très tôt (6h30 en région amazonienne), et ferment généralement vers 19h-20h. Les transports en ville coûtent autour de 2 Reais (2.30 Reais à Sao Paulo) et sont relativement mal organisés, le métro est limité, ne fonctionne pas avec les mêmes tickets que les bus, etc. Il faut rapidement faire une carte de transport afin d’éviter des dépenses inconsidérées en correspondances, pour cela il faut s’armer de patience puisqu’une carte de transport urbain vous fera passer de bureau en bureau à l’université comme au service de transport de la ville… Sao Paulo est gigantesque mais la coutume veut qu’au lieu d’utiliser un plan de la ville (qui est décidément beaucoup trop grand pour tenir dans la poche), les gens demandent toujours dans la rue où se trouvent les rues, pas impossible de se perdre, non, puisque en général une information sera toujours contredite par un autre passant… Mais dans les bus, pas d’itinéraire affiché, toujours demander où descendre au « cobrador », qui travaille dans le bus. Les transports nationaux se font généralement en bus ou en avion et sont efficaces malgré un coût important comparativement au niveau de vie du pays. La culture brésilienne est différente selon les régions, cependant vous trouverez presque toujours de quoi manger dans la rue, « sur le pouce » pour peu cher et le typique arroz-feijao (riz et haricots rouges) pour des prix modiques. Les sucreries sont toujours très très sucrées et le café aussi, déconseillé aux diabétiques… La culture brésilienne est une culture de la fête, de la musique et de la danse, soyez donc certains de passer du bon temps entre les cours. Les étudiants étudient beaucoup et font aussi beaucoup la fête en fin de semaine, des soirées sont d’ailleurs organisées chaque semaine à l’université. Le temps hebdomadaire est divisé avec équilibre entre études et détente. b) Bilan et suggestions L’heure du bilan arrive, il va falloir confronter le positif et le négatif, pourtant seuls de bons souvenirs restent en mémoire. Je ne peux réellement formuler ce qu’ont été les difficultés rencontrées puisque, s’il en est, toutes ont été surmontées et dépassées. Le bilan de mon séjour au Brésil ne s’encombre pas de difficultés ou de mauvais souvenirs, les seuls bémols ont déjà été exposés dans la description de la vie pratique qui, comme toujours à l’étranger, demande adaptation et tolérance. Au Brésil, il faut garder son calme, regarder les Brésiliens, faire comme eux, prendre la vie avec douceur, sans s’énerver… L’arrivée dans un pays étranger, lointain, différent s’accompagne toujours et tout naturellement d’angoisses, de doutes liés à l’inconnu, au manque d’habitudes mais tout cela se surmonte aisément dès lors que l’on aborde chaque question avec calme. La langue s’apprend rapidement, le parler de la rue est relativement simple à mon sens puisque les mêmes mots et expressions reviennent régulièrement, l’accent et la prononciation sont plus difficiles mais il est facile de se faire comprendre puisque au Brésil tout le monde veut vous aider, il faut donc au début faire usage de ses mains, comme dans n’importe quelle situation à l’étranger. Les Brésiliens sont cependant très communicatifs et compréhensifs. Je suis arrivée au Brésil sans parler portugais, n’ayant jamais suivi de cours j’avais seulement tenté de m’habituer aux bases grâce à une méthode Assimil qui s’est révélée quasiment inutile, il m’a fallu un mois et demi pour me sentir à l’aise dans la langue. Évidemment le premier mois est très fatigant et il faut se forcer à ne pas utiliser son français ou son anglais mais bien à faire l’effort du portugais. Pour ma part, j’ai fait un bond incroyable suite à une semaine de férié où je suis partie seule, sans autre échappatoire que le portugais au quotidien. Le voyage aide à se trouver, mon projet professionnel et théâtral n’a pas changé, il s’est seulement enrichi et je n’ai dorénavant que plus de certitudes et d’énergie à le mettre en place à mon retour. Ce dernier étant en lien étroit avec l’international, le fait d’en discuter hors de mes frontières nationales m’a confortée dans mon idée, m’a aidée à prendre en considération d’autres facteurs. Il est bon de discuter de ce que l’on est et de ce que l’on souhaite professionnellement avec des personnes de culture différente. Sur le plan de l’échange universitaire, l’encadrement lyonnais n’a pas été excessif mais suffisant, l’accueil à l’USP a été de même. Les tâches administratives sont laborieuses, nombreuses et lentes, même si elles paraissent insurmontables à l’arrivée elles permettent finalement de mettre rapidement le pied à l’étrier. Rapidement on se libère de toute nécessité de soutien et les choses se mettent en place, il ne faut jamais hésiter à demander de l’aide. Au Brésil, rendre service tombe sous le sens de manière bien plus naturelle que par chez nous. Entre étudiants rhônalpins et internationaux s’est installée une grande solidarité quant à la mise en place et à l’organisation des cours et des démarches administratives. Il est certain que le meilleur soutien vient des étudiants déjà passés eux-mêmes par ces démarches, aussi je conseille vivement à tout nouvel étudiant d’échange de prendre contact avec les étudiants déjà sur place ou déjà partis. L’échange universitaire est une expérience unique, autant sur le plan de la valorisation d’un parcours universitaire que sur celui de l’enrichissement humain. Je considère que c’est une chance incroyable pour nous d’avoir ainsi la possibilité d’étudier à l’étranger, chance d’autant plus exceptionnelle que nombre d’étudiants internationaux ne bénéficient pas de bourse d’étude comme nous le proposent nos régions. C’est donc une occasion à saisir, sans peur, ce qui s’avère angoissant au début prend rapidement des tournures enrichissantes et excitantes. Après deux échanges je n’ai encore rencontré personne de déçu, ce qui prouve que tout le monde peut le faire. Il faut d’ailleurs prendre en compte la valorisation du Curriculum Vitae qu’une telle expérience procure. Je suggère donc à tout étudiant français de profiter de cette possibilité, il faut savoir que les bourses d’études et le soutien à ce type de projet abondent en France, c’est une opportunité énorme qu’il serait dommage de ne pas exploiter… Le seul bémol à ce sujet est de toujours « attendre le versement », que, dans le cas du Brésil et d’une rentrée dans l’hémisphère sud (en août), il serait préférable de traiter ces dossiers à part afin de ne pas attendre le versement en novembre comme pour les échanges qui font leur rentrée en octobre… Il est évident que le mois d’août est une période creuse en France mais ce n’est pas le cas de l’autre côté du globe, il faut donc attendre septembre voire octobre pour avoir des réponses directes à nos attentes et surtout survivre difficilement. Futurs étudiants, il faut donc veiller à ne jamais prévoir son budget en fonction des bourses mais bien se préparer à attendre plusieurs mois avant de recevoir l’aide financière. Voilà ma seule et unique critique, je tiens davantage à remercier toutes les personnes et institutions qui permettent ce type d’expériences incroyables, nous aidant à les mettre en œuvre, à en profiter pleinement et à entrer plus sereinement dans notre vie professionnelle et personnelle. Avec mes remerciements les plus sincères, très cordialement. Anne-Claire Ronsin Master 2 Recherche, Arts du Spectacle, Théâtre. Université Lyon 2 Louis-Lumière.