MATIERE : PSYCHOLOGIE DE DEVELOPPEMENT REALISE PAR

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MATIERE : PSYCHOLOGIE DE DEVELOPPEMENT REALISE PAR
MATIERE :
PSYCHOLOGIE DE DEVELOPPEMENT
REALISE PAR :
LE CONSEILLER STAGIAIRE
SOUFYAN MENSOURI.
SOUS LA SUPERVISION DE :
M. L. EL HADRI
SOMMAIRE
I-INTRODUCTION.
.1
II-DEFINITIONS.
.2
III-LES DIFFERENTES FORMES DE DELINQUANCE.
.4
1-LES CONDUITES DELINQUANTES.
.4
2-CAUSES DE LA DELINQUANCE.
.6
IV-LA PERSONNALITE DU DELINQUANT.
.16
V-CONCLUSION.
.19
VI-LISTE BIBLIOGRAPHIQUE.
.20
I-INTRODUCTION :
La délinquance des mineurs donne trop souvent lieu à un
débat idéologique au mauvais sens du terme, où les jugements ne
sont pas confrontés au réel. Mais, le réel n'est jamais ce qu'on
pourrait croire; il est toujours ce qu'on aurait dû penser. Avant de
commencer ce modeste travail qui entre dans le cadre du cours de la
psychologie de développement, il me parait important de spécifier
les causes du choix de ce thème. Ce choix a été effectuer après des
constats qui
ont
marqués
l'éphémère
carrière
d'enseignant
d'éducation physique et sport que j'ai passé, qui convergent tous
vers des actes de violences, de "criminalité" qui augmentent d'une
manière terrible et d'une vitesse considérable.
Liée au développement de la société urbaine et industrielle, et
à l'évolution des mœurs dans le monde moderne, la notion de
délinquance juvénile intéresse à la fois le juriste, le sociologue et le
psychologue. Pour cela il est inutile d'étudier la délinquance sans la
voir comme un élément d'interaction entre plusieurs réseaux de
relations, plusieurs générations et plusieurs groupes sociaux.
Cette étude s'intéressera à faire la liaison entre différentes
définitions du terme et de dégager les formes de cette délinquance
et aussi la personnalité du jeune délinquant, toute en analysant à
l'intérieur de ces grands axes, les causes qui poussent ces jeunes à
enfreindre les lois de la société.
①
II-DEFINITIONS :
Quand vient le temps de définir la délinquance ou tout autre
concept pour désigner les individus irrespectueux des normes et
des lois; on se voit contraint de choisir à travers une multitude de
définitions rendant les concepts plus synonymes.
Délinquance :"conduite caractérisée par des délits répétés
considérée
surtout
sous
son
aspect
social
;
criminalité".
(Dictionnaire le Robert).
Le point de vue juridique nous amène à la notion de
criminalité qui est l'ensemble des actes jugés dangereux pour la
société et entraînant des sanctions pénales. Lorsque ces actes
dangereux ou répréhensibles sont commis par des enfants ou par
les adolescents; c'est-à-dire par des individus qu'on ne peut pas
toujours considérer comme entièrement responsables; la notion de
criminalité s'efface derrière celle de délinquance. Dans ce même
domaine on désigne par délinquance juvénile L’ensemble des
comportements prohibés par la loi et les règlements, qui sont le fait
de jeunes n’ayant pas atteint la majorité légale, constituant un
phénomène complexe : c’est à la fois un phénomène individuel, un
phénomène de bande, un phénomène de société.
Généralement,
complexes,
ce
sont
des
multidimensionnelles
conduites
qui
symptomatiques
s'expriment
par
la
trangression des règles sociales et des interdits et dont la
signification varie d'un simple appel jusqu'à l'expression d'un
trouble psychopathique, la délinquance révèle essentiellement une
②
pathologie de l'identité, du lien et des limites. Socialement la
délinquance infantile est une des formes sociales de l'inadaptation
des enfants; on ne saurait en sous-estimer l'importance. Le
"problème de l'enfant coupable" dit Heuyer,"est celui de la
criminalité de l'adulte".
Selon
la
classification
psychiatrique
internationale :"la
délinquance de groupe se caractérise par la présence d'un
comportement dyssocial ou agressif persistant, se manifestant chez
des adolescents habituellement bien intégrés dans leur groupe
d'âge".
la définition du dictionnaire de psychologie récapitule en
expliquant la délinquance juvénile comme des conduites déviantes
qui violent les règles par imprudence, intérêt, déni ou défi, leurs
transgression
agies
s'articulent
à
des
problématiques
developpementales, psychiques et sociales perturbées par des
altération du lien interhumain et des carences traumatiques.
③
III-LES
DIFFERENTES
FORMES
DE
LE
LA
DELINQUANCE :
1-Les conduites délinquantes :
Dans l'analyse du phénomène il faut être extrêmement
prudent, car on doit tenir compte des modifications intervenues sur
le plan législatif (selon les périodes, certains actes sont criminalisés,
d'autres
sont
décriminalisés),
mais
aussi
des
changements
économiques et sociaux. La motorisation; le développement des
grandes
surfaces
par
exemple,
ont
modifié
les
conduites
délinquantes, ainsi la moitié des délits sont aujourd'hui liés à la
motorisation (vols de voitures, vols des accessoires de voitures,
délits de fuite, infractions en matière de circulation...). d'après des
statistiques françaises un tiers seulement des délits sont commis par
des mineurs isolés,alors que 25% sont commis à deux; mais ce
phénomène de groupe semble évoluer . Les bandes structurées
ayant une véritable sous culture sont remplacées par des groupes
informels à faible effectif qui se constituent surtout pour commettre
une
infraction
pour
partager
des
loisirs
et
commettre
occasionnellement des délits, les délits contre les biens sont les plus
important; coups et blessures volontaires, infraction aux mœurs,
toxicomanie. Ces délits sont généralement moins graves que ceux
commis par des adultes, mais l'appréciation de la gravité des fautes
n'est pas toujours aisée. Ainsi entre le larcin et le vol organisé; la
frontière est parfois difficile à tracer. La délinquance se manifeste
notamment au travers des conduites d'anticipation des rôles
④
(délinquances
statuaire),d'interpellation
des
systèmes
réglementaires permettant de questionner les significations de
l'interdit et le fondement de l'autorité ou encore de prise de risques
telles qu'elles mettent en question la vie de leurs auteurs.
Un schéma commode est moins valable actuellement. Les
garçons volent, les filles se prostituent, et les autres vagabondent.

Le vol : les vols et "emprunts" de véhicules à moteurs sont
extrêmement fréquents, les charpardages dans les magasins,
favorisés par la multiplication des grandes surfaces et des libres
services est la deuxième grande cause de vols, puis les vols dans les
lieux habités avec ou sans effraction sont rarement orientés vers le
profit. Le vol à la roulette parmi les aspects de l'atteinte aux biens,
les actes de vandalisme sont des destructions gratuites effectuées le
plus souvent en groupe, se sont souvent des atteintes au domaine
public. Les objets volés sont souvent des produits inutiles, de valeur
marchande modérée, mais servent aux jeunes. Le vol peut même
être distribué; il apparaît surtout aux alentours de la puberté, il peut
être favorisé par une délinquance associée comme la toxicomanie.

La prostitution et les délits sexuels : sont peu nombreux chez
les mineurs, le terme "vagabondage spécial" se rapporte à tous les
actes qui favorisent la prostitution; fréquent dans les grandes villes,
le vagabondage spécial est la consécration de l'influence d'un
prosélytisme sur une enfance mal protégée. Dans la majorité des
cas, la prostitution est occasionnelle, plus souvent féminine que
masculine;"épiphénomène des fugues ou conséquence d'un climat
⑤
familial d'amoralité, la prostitution résulte d'une confusion entre
liberté sexuelle et liberté tout court". Certains attentats à la pudeur
et aux mœurs sont le fait de préadolescents de niveau intellectuel
médiocre ou d'adolescents présentent une inhibition névrotique
importante.

Le vagabondage : c'est un délit actuellement peu réprimé.
Mais il conduit souvent fatalement à des délits tel que le vol. on
peut distinguer deux groupes de vagabonds :

Les
irresponsables
(débiles,
épileptiques,
schizophrènes,..) dont il faut rapprocher des déséquilibres
suggestibles et des psychopathies marginaux.

Ceux qui quittent volontairement leur foyer, par réaction
contre un milieu jugé hostile ou incompréhensible,à tort ou a
raison, mentionnons en particulier, "les vagabondage-tests" des
"assoiffés d'amour", le vagabondage entraîne fatalement des
délits comme la mendicité, le vol et la prostitution. Healy a dit
" le vagabondage est l'école primaire du délit; la prison en est
l'école supérieure et le casier judiciaire le diplôme."

Les violences en vers autrui :

Les toxicomanies : elle représentent un délit en constante
augmentation les dernières années.
⑥
2- Les causes de la délinquance :
Il faut se garder d’expliquer de tels passages à l’acte par une
approche trop généralisante. Pendant longtemps, on a admet que
les déficiences intellectuelles étaient la cause principale de la
délinquance ; or il apparaît aujourd’hui qu’elles ne sont pas le trait
le plus important. Ces actes, en effet, sont toujours la résultante
d’un ensemble de facteurs affectant de manière propre chaque
individu. L’observation des mineurs délinquants conduit cependant
à souligner l’importance de quatre facteurs particuliers : la famille,
la vie sociale, l’adolescence et la place dans la société.
Il est banal de dire que les parents ont une tâche éducative
importante, qui consiste à faire assimiler par l’enfant les principes
d’autorité et de loi, à canaliser ses forces vers des valeurs sociales et
morales et aussi à le contrôler. La délinquance juvénile correspond
souvent à une faiblesse parentale, à une carence éducative. Elle se
rencontre fréquemment dans les familles dissociées, que cette
dissociation soit effective ou non, et dans des situations où l’enfant
se trouve à certains moments dans un état de tension et de
déséquilibre, souffrant dans ses besoins de sécurité et d’amour, le
divorce n'est pas étranger aux difficultés, car il autorise une liberté
plus étendue qui réduit le contrôle des parents et les moyens de
pression utilisables par ces derniers.
La délinquance peut provenir aussi d’une éducation trop
conformiste, trop rigide, qui empêche le mineur de s’exprimer. Plus
⑦
spécifiquement, on peut relever qu'un contrôle parental rigide chez
les filles en cours d'adolescence est associé à la production et à la
persistance de conduites délinquantes, alors que chez les garçons se
serait un contrôle erratique caractérisé par un désinvestissement de
la fonction parental qui jouerait le rôle de clef. Cela nous renvoie
aux capacités d'adaptation et de flexibilité du contrôle parental au
cours de la période de transition qu'est l'adolescence, ce manque
d'adaptation aux besoins de l'adolescent favoriserait l'adoption de
conduites délinquantes. Chez les filles, les parents ne seraient pas
réceptifs aux besoins d'autonomie et adopteraient des positions
rigides; alors que les garçons se retrouveraient confronté à une
attitude démissionnaire.
Parmi
les
facteurs
sociaux,
l’échec
scolaire
est
particulièrement important. La plupart des délinquants, en effet,
sortent prématurément des circuits scolaires et n’ont aucun
diplôme. Ils ont, en général, peu d’ambition et leur travail est
insuffisant. Certains jeunes vivent la société comme illégitime
dans la mesure où elle n'arrive pas à appliquer les principes
démocratiques qu'elle prétend défendre (cela se voit clairement
dans les textes des chansons de rap). Se sont les jeunes qui ont de
telles difficultés qui risquent plus que les autres d’entrer dans un
circuit judiciaire, des études sur la délinquance cachée précisent
que plus le nombre de délits avoués par un élève est grand, plus
ses résultats scolaires sont faibles. L’indiscipline scolaire (refus
d’obéir aux enseignants, propension à troubler la classe, école
⑧
buissonnière) est, elle aussi, un facteur significatif d’inadaptation.
Ces difficultés d’insertion scolaire et professionnelle ont aussi des
retentissements sur le choix des camarades : plus un enfant
fréquente des délinquants, plus il y a de risques qu’il commette
lui aussi des délits. Ce n’est pas là une cause initiale de la
délinquance, mais les jeunes ont tendance à être attirés par des
compagnons qui ont les mêmes sentiments qu’eux. À ce momentlà, l’incitation joue, et le passage à l’acte est facilité. La perception
des inégalités sociales et économiques comme des injustices et la
valorisation des travailleurs qui détiennent un emploi comme
favorisés, par contre eux s'inscrivent dans le chômage et se
retrouvent surveillées et parmi les causes de délinquance.
L’adolescence, par ailleurs, constitue une période de fragilité
biologique et psychologique, au cours de laquelle commettre un
délit peut, par exemple, prendre la signification d’une marque
d’opposition mais aussi représenter un moyen d’attirer l’attention
sur soi ou d’obliger des parents plus ou moins désunis à se
rencontrer et à se concerter. Cet âge est celui d’une réorganisation
personnelle face à la société et implique une émancipation par
rapport à la famille, un renforcement de l’image de soi. C’est une
période d’expérimentation de nouveaux comportements.
Durant
cette
période,
l'ensemble
des
manifestations
transgressives peut avoir plusieurs significations et recouvrir
divers aspects. Dans certains cas, elles peuvent représenter un
⑨
moyen de s'intégrer à un groupe d'adolescents référents (bandes).
D'autres fois, elles permettent à l'adolescent d'affirmer sa virilité,
quelques fois, elles sont liées à la recherche inconsciente d'une
punition pour permettre à l'adolescent de soulager sa culpabilité.
Pour
certains
auteurs,
l'acte
délictueux
renverrait
à
un
traumatisme demeuré sans mentalisation possible, quand, au gré
de la vie, la représentation traumatique est réactivée, une
décharge motrice violente et immédiate viendrait se substituer à
l'activité de la pensée; ainsi la conduite transgressive pemetterait
d'éviter à l'adolescent toute élaboration de ses conflits intérieurs.
D'autres cliniciens considèrent que les adolescents qui présentent
des sentiments de dévalorisation importants vont compenser leur
fragilité par des passages à l'acte délictueux.
Les facteurs de l'inadaptation juvénile ne se limitent pas à
ces quatre composantes, mais d'autres facteurs interviennent
d'une manière qu'on ne peut négliger. Nous aborderons dans ce
qui suit les facteurs innés, Facteurs périnataux.
 Les facteurs innés : Les facteurs innés sont ceux qui ont agit
avant la naissance, mais dont les conséquences peuvent
n’apparaître que bien après celle-ci ; on les divise en héréditaires
ou congénitaux.
– Les facteurs héréditaires sont liés aux particules
chimiques d’ADN (acide désoxyribonucléique) qui composent les
gènes constitutifs des chromosomes apportés par le père et par la
⑩
mère, au moment de la conception, c’est-à-dire de l’union de la
cellule sexuelle mâle et de la cellule sexuelle femelle. Chaque gène
apporte un certain nombre de caractères qui déterminent le
biotype de l’individu et, éventuellement, l’apparition d’une
maladie ; il s’agit alors de maladies héréditaires qui sont souvent
aussi des maladies familiales, c’est-à-dire qu’elles atteignent
plusieurs sujets de la même famille (plus de 2 000 types de
maladies héréditaires ont pu être classés et leur mode de
transmission précisé).
– Les facteurs congénitaux sont ceux qui interviennent au
cours de la vie intra-utérine. Ils sont en général plus nocifs
pendant la période embryonnaire (les trois premiers mois et
surtout les premières semaines) que pendant la vie fœtale (six
derniers mois).
À côté des facteurs à action organique, tels que les maladies
infectieuses de la mère (en particulier la rubéole qui peut
provoquer une cataracte ou une arriération mentale). les maladies
virales (danger des vaccins à base de virus vivants atténués), les
maladies parasitaires (toxoplasmose, paludisme). les intoxications
(alcool,
quinine),
les
agressions
physiques
(traumatismes,
applications de rayons X ou de radium), il faut retenir l’influence
nocive de certains médicaments dits tératogènes (tranquillisants
ou antibiotiques) et même de certaines situations psychologiques
pendant la grossesse.
⑪
Les conséquences des facteurs congénitaux, selon le moment
où ils entrent en jeu, peuvent affecter le développement lui-même
en gênant la formation de l’embryon (dysembryopathie, avec
défaut de coalescence des fentes embryonnaires : bec-de-lièvre),
en provoquant des malformations (absence de membres), mais
dans ces cas il est possible qu’intervienne également l’hérédité ou
l’aberration chromosomique. Ces conséquences se font parfois
sentir même sur un fœtus déjà bien formé, à la suite d’agressions
intra-utérines, et donnent les encéphalopathies congénitales.
L’association des facteurs héréditaires et des facteurs
congénitaux fixe la constitution de chaque individu avec ses
formes normales ou anormales, ses potentiels et ses fragilités,
cette constitution se traduisant soit par des prédispositions soit
par des affections, tantôt évidentes à la naissance, tantôt
n’apparaissant que tardivement, bien après la naissance ; telles
sont les maladies systématisées du système nerveux, relevant
d’un processus abiotrophique précoce de certaines parties du
cerveau ou de la moelle.
 Facteurs périnataux : Il s’agit de facteurs qui interviennent
soit avant (facteur prénatal), soit au moment (facteur périnatal
proprement dit ou obstétrical), soit après la naissance (facteur
postnatal) c’est-à-dire pendant la période qui s’étend de la 28e
semaine de la grossesse au 8e jour suivant la naissance. L’étude
de ces facteurs et de leurs conséquences a donné naissance à un
⑫
domaine d’observation qui porte maintenant le nom de
périnatalogie, et s’intéresse à la prématurité, à la fragilité au
moment de la naissance des dysplasiques et des mongoliens, à
l’incompatibilité des groupes sanguins rhésus de la mère et de
son enfant, et à tout ce qui entre dans la terminologie de maladie
traumatique du nouveau-né ; conséquences d’un accouchement
trop lent ou trop rapide, de l’application de forceps ou de
manœuvre difficile, naissance en état de mort apparente par
syncope ou asphyxie (à la naissance une anoxie – ou diminution
de l’alimentation en oxygène – qui dépasse 7 à 10 minutes peut
être grave), asphyxie par circulaire (ou nœud) du cordon
ombilical, encéphalite postnatale précoce, toxicose, etc.
La période périnatale constitue un moment particulièrement
dangereux pour la vie et pour l’avenir des enfants. On estime que
le nombre de vies humaines perdues pendant cette période
dépasse le total des décès dus au cancer et aux accidents de la
route. Les facteurs de la mortalité et de la morbidité périnatales
sont nombreux et on a été amené récemment à parler à ce sujet
d’« enfants à risque élevé ». Les conditions de nature à déterminer
de tels risques ont été classées sous les rubriques suivantes :
– Conditions touchant à la vie ou à l’état de la mère ellemême : mauvaises conditions socio-économiques, insuffisance
du volume cardiaque, séquelles de manœuvres abortives,
endocrinopathies (diabète, etc.), états infectieux (rubéole,
⑬
toxoplasmose, bactériurie), intoxication (par le tabac, les
médicaments,
la
morphine,
etc.),
complications
immunologiques (incompatibilité fœto-maternelle, maladie
auto-immunisante de la mère).
– Conditions pathologiques de la grossesse : hémorragie,
insuffisance du col, néphropathie gravidique et hypertension
artérielle isolée, malformation utérine, hydramnios, oligamnios,
souffrance fœtale aiguë ou chronique.
– Anomalies
l’accouchement :
ou
siège,
mauvaises
césarienne,
conditions
forceps,
de
ventouse,
déclenchement de l’accouchement par médicaments, second
jumeau, rupture prématurée de la poche des eaux (plus de
24 heures).
– Situation
des
« nouveau-nés
pathologiques » :
prématurés (moins de 260 jours), postmatures ; sujets atteints
de gigantisme, d’hypothermie, de malformation ou ayant
souffert d’asphyxie.
Le fait de diagnostiquer telle ou telle de ces conditions
permet d’envisager l’apparition de complications dans la période
postnatale
immédiate
ou
lointaine.
On
peut
citer :
les
prédispositions inscrites dans la biotypologie du sujet ; son
bagage héréditaire ; les facteurs biologiques qui ont influé ou
peuvent encore jouer sur son développement ; les crises
⑭
évolutives qu’il a pu traverser ; des infirmités éventuelles, des
troubles et retards de développement dans le domaine somatique,
somato-moteur, somato-sensoriel ou somato-psychique ; des
troubles de l’électrogenèse encéphalique ; des insuffisances et
troubles mentaux.
⑮
IV-LA PERSONNALITE DU DELINQUANT :
Les faits de délinquance renvoient à des personnalités
diverses; on peut retrouver chez le délinquant des traits de
personnalité pouvant faire évoquer des pathologies variées;
psychose,
névrose,
psychopathie,
déficience
intellectuelle
et
beaucoup d'autres. Chez certains adolescents, on ne repère pas de
personnalité pathologique au sens psychiatrique, souvent dans ces
cas, l'acte transgressif est réactionnel à une situation précise et reste
unique.
Plusieurs chercheurs ont essayé d'établir des classifications de
délinquants selon leurs conduites; notamment Winner (1992) qui a
suggéré quatre types de délinquants : les délinquants socialisés, les
délinquants
névrotiques,
les
délinquants
psychotiques
et
neuropsychologiquement perturbés, et les délinquants caractériels.
Les délinquants socialisés s'engagent dans des activités illicites par
sentiment de valorisation et d'appartenance à un groupe qui
endosse des normes antisociales de conduite. Les délinquants
névrotiques posent épisodiquement des gestes antisociaux lorsque
des problèmes personnels génèrent des sentiments de tension, de
remords ou de découragement qui exacerbent leur besoin d'être
reconnus, respectés et soutenus. Les délinquants psychotiques sont
des individus schizophrènes dont la perte de contact avec la réalité
affecte la logique, le jugement et la maîtrise de soi. De ces altérations
⑯
peuvent découler des comportements délinquants. Les délinquants
neurologiquement perturbés sont ces personnes dont les lésions
cérébrales déclenchent des crises épileptiques psychomotrices. Ces
crises, attribuables à une activité anormale de la région temporale
du cerveau, peuvent se manifester par des explosions de colère,
d'agression et de comportements antisociaux. Les délinquants
caractériels
sont
ces
personnes
dont
la
personnalité
est
fondamentalement d'orientation antisociale. Différemment des
délinquants
socialisés,
les
délinquants
caractériels
sont
habituellement des solitaires qui n'ont aucun lien d'appartenance ou
de loyauté à un groupe. Ils contreviennent à la loi soit d'eux-mêmes
ou dans le cadre d'une alliance temporaire avec un autre ou
plusieurs autres délinquant(s). Ils ne font confiance qu'à euxmêmes. Ils peuvent prétendre faire confiance aux autres et être
loyaux envers ceux-ci si cela sert leurs intérêts, mais il n'en est rien
dans les faits. Les délits des délinquants caractériels prennent
source dans leur indifférence face aux droits et sentiments d'autrui,
et dans leur incapacité ou manque de volonté d'éviter de les faire
souffrir. Leurs impulsions agressives, usurpatoires et hédonistes se
traduisent en des actions précédées d'aucune ou de peu de réflexion
sur les souffrances que ces actions peuvent infliger aux autres. Ils
contreviennent à la loi non pas en réponse à l'influence d'un groupe
ou à des besoins d'appartenance à un groupe, mais seulement pour
exprimer de la colère ou satisfaire un caprice. Pour ces raisons, la
délinquance caractérielle est fréquemment classifiée comme une
⑰
délinquance non socialisée ou de type solitaire. L'orientation
interpersonnelle et le style comportemental des délinquants
caractériels s'apparentent aux manifestations du trouble de la
personnalité psychopathe.
Le délinquant se caractérise, déclare Jeffery (1959)
par une
" dépersonnalisation " sociale : la formation de son " sur-moi " a été
défectueuse par suite de son identification imparfaite avec les
figures parentales ; son intégration dans la société laisse à désirer : il
n’a pas su s’y situer comme il le souhaitait. Il n’a intériorisé les
valeurs de la culture globale que partiellement, ce qui le place dans
un isolement mental relatif au sein de son milieu.
⑱
V- CONCLUSION :
Les conduites asociales des jeunes, qu'elles soient tournées
vers les autres ou vers eux même, sont à comprendre comme un
appel; elle traduisent un niveau de souffrance, d'incompréhension
individuelle et collective mais aussi de revanche ou de provocation
face à des situations, des événements de vie et des évolutions
sociétales par rapport auxquels ils se sentent impuissants et en
révolte. Les conduites traduisent à la fois les victoires et l'échec
d'une société, qui se cherche à travers la transformation et la
modernisation de ses différentes institutions, et notamment la
famille.
La famille premier lieu de référence et de socialisation et un
environnement qui intervient à de nombreux égards dans la
structuration du jeune mais également dans la position qu'il peut
avoir dans des situations potentiellement victimisante. Pour des
raisons diverses la famille ne peut remplir son rôle; l'école est
capable de fournir aux jeunes des outils de gestion des violences
notamment par l'instauration et la mise en place de lieux de
discussion (rôle primordial du conseiller en orientation).
⑲
VI- LISTE BIBLIOGRAPHIQUE :

François
Parot
et
Roland
dobon,"dictionnaire
de
psychologie", PUF, 1° édition, Paris 1991.

Dictionnaire le robert, 1992, Tome III.

Henri wallon,"l'évolution psychologique de l'enfant",
librairie Armond colin, 1968.

Michel Born et Pierre thys,"délinquance juvénile et
famille", l'Harmattan 2001.

Universalis encyclopédie 9.

www.senat . fr/rap/r01-340-1/r01-340-1. pdf.
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