Dossier pédagogique - Musée des beaux

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Dossier pédagogique - Musée des beaux
Présentation aux enseignants
mercredi 10 octobre 2012, 16h
Les Prairies
les Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain
Carla Filipe au musée des beaux-arts, le vendredi 7 septembre 2012
Exposition présentée du 15 septembre au 9 décembre 2012
Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h (sauf lundis et jours fériés)
ouverture en continu le mardi
Musée des beaux-arts de Rennes
www.mbar.org
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Informations pratiques
Musée des beaux-arts
20 quai Emile Zola
35000 Rennes
02 23 62 17 45
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Tous les jours (sauf lundis et jours fériés),
de 10h à 12h et de 14h à 18h
ouverture en continu le mardi
La gratuité est accordée aux groupes scolaires accompagnés et aux enseignants préparant une visite
dont la date a été préalablement fixée.
Seuls les groupes ayant réservé seront admis dans l'enceinte du musée.
Afin de faciliter l'enregistrement des groupes, merci de présenter le carton de confirmation à l'accueil du
musée.
Pour tous les groupes, réservation obligatoire au 02 23 62 17 41
lundi, mercredi, jeudi et vendredi : 8h45 - 11h45 / 13h30 - 16h30
Permanence des conseillers-relais :
Mercredi, 14h - 17h : Marie Rousseau (arts plastiques)
Mercredi, 15h - 18h : Yannick Louis (histoire-géographie)
Téléphone : 02 23 62 17 54
Nous rappelons que :
> Les élèves sont sous la responsabilité des enseignants et des accompagnateurs.
Aucun élève ne doit être laissé seul, en particulier pour les groupes sans animation qui circulent
librement dans l'ensemble du musée.
En cas d'incident, l'établissement scolaire sera tenu pour responsable.
> Il est demandé aux établissements scolaires de prévoir un nombre suffisant d'adultes pour encadrer
les élèves.
> L'effectif du groupe ne doit en aucun cas être supérieur à 30 élèves.
> Il est interdit de manger et de boire dans les salles.
> Seul l'usage de crayons papier est autorisé : les stylos à bille ou à encre, les feutres, les compas et
les paires de ciseaux sont prohibés.
> Il est interdit de crier.
> Il est interdit de courir.
> Il est interdit de s'approcher à moins de 1 mètre des œuvres, et à plus forte raison de les toucher.
> Les photos sont autorisées, mais sans flash.
En cas de non-respect de ces règles élémentaires de conduite, le personnel du musée est autorisé à
demander le départ immédiat du groupe.
Merci de votre compréhension
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Les Ateliers de Rennes : Biennale d’Art Contemporain1, sont initiés en 2005, par une association fondée
et dirigée par Bruno Caron : Art Norac, qui mène des actions de mécénat (par exemple, la sculpture d’Aurelie
Nemours : Les Alignements du XXIe siècle).
C’est un projet mené par une entreprise privée, destiné à tous les publics et articulé autour des liens entre l’art
et l’entreprise.
Le fondement de cette relation, qui spontanément nous apparaît comme antagonique, comme un oxymore, un
paradoxe, repose sur la réflexion autour du concept d’entreprise. Le sens étymologique du terme
« entreprise » est double : d’une part, elle est considérée comme une opération de commerce liée à
l’économie et intimement liée à nos existences comme valeur d’échange ; et d’autre part, comme étant une
action de mise en œuvre du projet, du dessein (disegno italien).
Le commissaire de l’exposition, Anne Bonnin, directrice de l’association Lucidar, qui a été sélectionnée pour
concevoir la biennale, a orienté sa proposition d'après la citation de Jean-Jacques Rousseau : « Je forme une
entreprise… »2.
Cette action est entendue au sens de la praxis, c’est-à-dire d’une action-réflexion : d’un commencement. La
thématique questionnée est celle des Prairies. Lieu commun propice à la rêverie poétique, elles se définissent
comme des étendues d’espaces en attente d’être conquises, construites, cartographiées. Le pionnier est
qualifié de défricheur, bâtisseur : le premier à parcourir et à investir un espace, un être en mouvement,
déplacé, et qui finalement n’a pas de place.
Cette figure du pionnier se déploie par le truchement de différents domaines de réflexion :
L’étendue qui se déploie par les lieux existants : par exemple l’œuvre d’Helen Mirra avec son travail
d’empreintes prélevées lors de sa déambulation dans la prairie.
Le monde construit : par exemple, l’œuvre de Ian Kiaer crée un dialogue entre la notion de projet et
l’architecture utopique.
« Je forme une entreprise » : par exemple, l’œuvre de Loïs Weinberger, Garden, travaille le
végétal pour parler de la société : les plantes proliférantes, la végétation spontanée renvoient à la figure du
colon et de l’immigré au sens strict du terme.
L’occupation des sols : le point de départ étant le lieu saturé afin de générer ou d’inventer des
espaces : par exemple Francisco Tropa, dont l’œuvre Terra Platonica interroge le Memento Mori, le rituel, le
temps, la mythologie individuelle (Harald Szeeman).
Re : histoire, que l’on retrouve dans la messagerie électronique en réponse à l’envoyeur : par
exemple l’œuvre de Dora Maurer qui questionne la mise en abîme de l’image par l’utilisation du pli.
1 Une Biennale d’Art Contemporain, est un événement ou une manifestation artistique qui a lieu tous les deux ans et qui vise à un
rayonnement international. La plus ancienne étant la Biennale de Venise, fondée en 1895, qui proposait de créer une exposition
artistique dans le jardin public en l’honneur du jubilé du mariage du roi Umberto 1er et de son épouse Marguerite de Savoie.
2 Livre 1 des Confessions, 1782.
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La biennale est construite autour de deux lieux qui ouvrent ou rouvrent leurs portes pour l’occasion…
Le Newway Mabilais (ancien Centre de télécommunication) conçu par Louis Arretche en 1972, architecte
représentatif de Rennes : campus de Beaulieu et de Villejean, quartier du Colombier…
Le FRAC Bretagne, lieu muséal et bâtiment conçu par Odile Decq (inauguré en 2012), dont l’architecture
déconstruite et muette dialogue avec la lumière zénithale.
… et rayonne également dans six autres lieux rennais : 40mcube, La Criée : centre d’art contemporain, le
Phakt : centre culturel du Colombier, le Cabinet du Livre d’artiste, la Galerie Art et Essai de l’Université Rennes
2 et le musée des beaux-arts.
-----------------------------------------Le musée des beaux-arts présente deux artistes : Carla Filipe et Manfred Pernice dont les œuvres
autobiographiques sont intimement liées à la sociologie et les évènements politiques de leurs pays natifs :
Le Portugal en lien avec le fonctionnement de la mémoire pour Carla Filipe.
L’Allemagne de l’Est (RDA) en rapport avec des notions de psychanalyse qui enchevêtrent
l’inconscient personnel et l’inconscient collectif pour Manfred Pernice.
Carla Filipe est une artiste portugaise née à Vila Nova da Barquinha en 1973. Dans la posture d’une
ethnographe, le processus de son travail s’établit par la construction d’une collection autobiographique liée au
contexte historique qui la fonde.
Au fondement, une démarche idiosyncrasique (comportement particulier face aux influences de divers facteurs
extérieurs) structurée autour de trois piliers : l’autobiographie, l’environnement, l’archivage ; et politiquement
engagée : références à l’histoire du Portugal et à sa propre histoire familiale.
Fille de garde-barrière, elle restitue dans les œuvres Arquivo Surdo Mudo et Ex-voto3 une histoire du chemin
de fer : drapeaux des syndicats des chemins de fer, livres d’artistes, affiches, brochures, photographies… Le
médium photographique n’est pas utilisé pour enregistrer une réalité mais dans la finalité de constituer une
preuve, une trace, une archive d’un endroit, d’un espace contextualisé.
Le chemin de fer constitue un paradigme de l'apparition du capitalisme et du déplacement des populations.
Son œuvre retranscrit ces déplacements à la fois temporels, conceptuels et idéologiques.
Manfred Pernice est un artiste allemand né à Hildesheim en 1963.
Par l’entremise de matériaux pauvres : bois, carton, contreplaqué, béton : il confère aux objets une autre
dimension qui donne au spectateur l’illusion de carrelage ; il met en place un processus de mise en boîte de
représentations du monde. Ses sculptures architectoniques4 constituantes de l’installation font référence au
mobilier urbain que l’on peut retrouver dans les parkings, les stations de métro, les espaces domestiques. Son
attention se porte sur les espaces de passage, de stockage. Le spectateur se questionne sur la provenance
des matériaux : détournement de ready-mades, trompe-l’œil…
Il réinterroge les questions liées à l’esthétique du souterrain comme matérialisation de l’inconscient.
Le dispositif de présentation est fondamental dans son travail à la fois porté sur les aménagements, mais
également sur les équipements et questionne le rapport d’échelle soit en modélisant des architectures, soit en
créant des installations pénétrables permettant l’interaction avec le spectateur.
3
Un Ex-voto, en latin : selon le vœu, est une offrande à un Dieu se matérialisant par des objets hétéroclites : plaques, crucifix,
tableaux…
4 Qui concerne l’architecture, en tant que recherches et créations de structures.
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Propositions d’exploitations pédagogiques en Arts plastiques
Niveau concerné
6e
5e
4e
3e
Œuvres
Manfred Pernice
Carla Filipe
Carla Filipe
Manfred Pernice
Programme
L’Objet et l’œuvre
Images, Œuvre et
Fiction
Images, Œuvre et
Réalité
L’Espace, l’œuvre et
le Spectateur
Fonction de l’objet
L’image et son
référent
La nature et les
modalités de
production des
images
L’expérience
sensible de l’espace
L’objet symbolique
Ressemblance
La photographie
L’espace de
présentation de
l’œuvre
Incitation
« Mise en boîte »
« Preuves
imagées »
« Mémoire
photographique »
« Mythologie
personnelle »
Notions abordées
Contenant,
réduction,
déplacement
Traces, empreintes,
temps, archives…
Regard, cadrage,
image, mémoire,
temps…
Histoire, mythologie,
in situ, occupation,
œuvre, spectateur,
acteur…
Histoire des arts
Marcel Duchamp,
La boîte-en-valise,
1936-1941
Robert Capa, Mort
d’un milicien, 1936
Louis Bertillon,
Photographie
anthropométrique,
1888
Louise Bourgeois,
Les Cells, Precious
Liquids, 1992
Joseph Cornell,
L’Hôtel Eden, 1945
Georges Maciunas,
Fluxkit, 1964
Christian Boltanski,
Les Archives, 19651988
Rineke Dijkstra
Roman Opalka,
Œuvre d’une vie,
1965-2011
Yayoi Kusama,
Installation, 2000
Ilya Kabakov,
The Man Who Flew
into Space from His
Apartment, 19811988
Sandy Skoglund,
Radioactive Cats,
1981
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Arquivo Surdo Mudo / Deaf and Dumb Archive
Carla Filipe
2009-2011
Les Archives sourdes et muettes de
Carla Filipe sont constituées de cinq
drapeaux portugais des syndicats des
chemins de fer ; de sept livres d’artistes
dont O Processo (Le Procès) de Franz
Kafka, Luscovci (Os Lusiadas : Les
Lusiades5) de Luís de Camões ; de huit
ensembles thématiques constitués à la
manière d’un mnémosyne6 et deux objets :
un épi de maïs et une boîte en forme de
carte du Portugal.
Cette œuvre propose au spectateur une
relecture de documents d’archives par le
détournement, la suppression d’éléments
de lecture (par exemple la typographie sur
les drapeaux syndicaux qui apparaît dans
son aspect formel et non plus comme objet véhiculant des idées politiques).
L’installation incite le spectateur à déambuler parmi les drapeaux qui deviennent des éléments
architectoniques.
1.
A votre avis, quelle est la signification du titre choisi par l’artiste ?
2.
Les archives sont-elles réellement rendues sourdes et muettes ?
3.
Expliquez le choix de présenter à la fois des drapeaux, des livres d’artistes, des ensembles
thématiques…
4.
Quelles impressions sur le spectateur l’ensemble donne-t-il ?
5.
Quel est l’élément constituant l’œuvre qui vous a le plus intéressé et pourquoi ?
5 1556, œuvre considérée comme l’une des plus importantes de la littérature portugaise, de même que l’Iliade ou l’Odyssée pour la
Grèce Antique ou l’Énéide pour Rome, elle est destinée à raconter et à glorifier la naissance et le destin de la nation portugaise.
6 Il s’agit d’un ensemble de panneaux noirs sur lesquels sont épinglés des reproductions d’œuvres de l’histoire de l’art, développé par
Aby Warburg et destiné à permettre de penser l’image et ses corollaires anthropologiques.
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Ex-voto : domingo, cemitério anónimo & memorial aos ferroviários
Carla Filipe
2012
Ex-voto : dimanche, cimetière anonyme
et mémorial des cheminots de Carla
Filipe propose un parcours dans son
histoire personnelle : la biographie devient
ici histoire qui se caractérise par une
construction permanente d’archives et de
réflexions sur le processus de collection.
Constituée de soixante-neuf pièces qui
allient des collages de documents
d’archives tels que des photographies de
personnes liées au chemin de fer, des
réalisations de calligrammes effectués à
l’aide de la typographie inhérente à la
machine à écrire, des brûlures de
cigarettes…
Le dimanche étant répertorié comme la
journée la plus mortelle de la semaine, Carla Filipe propose au spectateur une remémoration ou une
commémoration de personnes décédées volontairement (suicide) ou suite à un accident sur la voie de chemin
de fer.
1.
A votre avis, comment l’artiste élabore-t-elle son travail ?
2.
L’ensemble est constitué de soixante-neuf pièces, peut-il y en avoir d’autres ?
3.
Comment appelle-t-on cette démarche artistique ?
4.
Que représentent les calligrammes en général ?
5.
Quels sont les gestes effectués par l’artiste?
6.
Certaines photographies sont découpées, d’autres sont échangées,
quelles impressions cela crée-t-il ? Le rapport à la mémoire est-il le même ?
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Tiefengarage
Manfred Pernice
2008
L’œuvre Tiefengarage présente un espace
dialoguant avec le souterrain comme lieu
de stockage d’objets inutilisables ou
obsolètes. Le titre, invention de l’artiste, est
créé par la combinaison du concept garage
et de l’adjectif tiefen, référence au terme
de Tiefenpsychologie (« psychologie des
profondeurs »). Ce lieu, le garage se rend
visible par l’utilisation de la peinture grise à
mi-hauteur, est souvent inaccessible et
constitue la métaphore d’un inconscient
caché, refoulé qu’il soit personnel ou
collectif.
L’installation est conçue pour être
modulable en fonction du lieu d’exposition
et les bancs de béton brut sont fabriqués
sur place à l’aide de moules. En regard, sont installés des cadres contenant des images issues d’archives
personnelles ou de reproductions d’illustrations.
1.
A votre avis, pourquoi Manfred Pernice utilise-t-il des matériaux pauvres ?
2.
Quels effets donnent l’utilisation des couleurs et l’espace choisi ?
3.
Quelle est l’importance de la lumière dans son œuvre ?
4.
Les cadres accrochés au mur témoignent des archives d’un étudiant d’art tchécoslovaque à Berlin
Ouest dans les années 60 : pourquoi ? Quel était le contexte politique à l’époque ?
5.
Le Tiefengarage propose une installation métaphorique de l’inconscient de l’artiste : que contient-elle ?
A votre avis pourquoi ?
6.
Quelles impressions sur le spectateur cela crée-t-il ?
7.
L’artiste Manfred Pernice souhaitait un lieu intérieur qui ne soit pas directement un espace
d’exposition : proposez un autre espace du musée dans lequel aurait pu s’inscrire son installation.
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Manfred Pernice au musée des beaux-arts de Rennes,
le lundi 10 septembre 2012
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Dossier : Marie Rousseau, conseillère-relais, MBAR, octobre 2012
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Photographies : Jean-Manuel Salingue - Maquette : Carole Marsac - Mise en ligne : Nadège Mingot, MBAR
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