Mon corps, ma culture
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Mon corps, ma culture
Cours de morale Mon corps , ma culture Mon corps, ma culture 1.Introduction Explorer ses représentations, échanger, écouter l’autre PHASE LIBERATIVE Je commence généralement la leçon en faisant un état des lieux de ce que l’on peut faire « légalement » ou pas : à quel âge peut-on se faire piercer ou tatouer ? Quels sont les interdits ? Ce qu’ils en pensent… Pour ce faire, j’utilise un reportage « Tatouage, piercing : les règles de l’art », Autant Savoir, RTBF. Je leur laisse voir le reportage et je poursuis avec un Quizz pour vérifier ce qu’ils en ont retenu. Je les mets par équipes de 2 ou 3 pour qu’ils sachent avec qui ils vont travailler et puissent s’organiser. Ils peuvent prendre des notes s’ils le souhaitent et ils peuvent arrêter le reportage et poser des questions. Cet exercice leur permet de s’exercer à la prise de notes, de prendre conscience des mécanismes de mémorisation, de travailler en groupes. Après le reportage, je leur donne une ardoise, une craie et ils doivent me répondre aux questions que je pose (exemple : à quel âge peut-on effectuer un tatouage ? Citez trois conditions d’hygiène essentielles à la pratique d’un tatouage ? etc.) Ensuite, Je leur fait passer toutes sortes d’images de tatouage, piercing, scarification, de modification du corps au sens large du terme, de toutes les cultures. Et on discute… Et puis, seulement la leçon telle que vous la voyez sur le papier commence. Les élèves doivent commencer 1. Répondez, dans la colonne droite, en indiquant un chiffre de 1 à 5. 1 = je ne suis pas du tout d’accord 4 = je suis plutôt d’accord 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 2 = je ne suis plutôt pas d’accord 5 = je suis tout à fait d’accord 3 = je n’ai pas d’avis clair sur la question Les tatouages devraient être autorisés aux jeunes en dessous de 18 ans Les tatouages devraient être autorisés à l’école Le tatouage est une forme d’art Les tatouages ne sont pas hygiéniques Le tatouage enlaidit la personne tatouée Les tatouages sont typiques des drogués Le tatouage défigure le corps Se tatouer fait mal Les tatouages révèlent la personnalité On se fait tatouer pour « épater la galerie » 2. Quelle est la raison principale, selon vous, qui poussent les gens à se faire tatouer? □ le tatouage rend plus sexy □ c’est une preuve d’audace □ c’est pour faire comme certaines vedettes □ quelqu’un les influence à le faire □ parce que leurs amis en ont fait un □ pour une autre raison. Laquelle ? (à préciser. 3. Pourquoi pourrait-on principalement hésiter à se faire tatouer ? □ parce que c’est laid □ parce que cela risque de faire mal □ parce qu’on pourrait le regretter plus tard □ parce que les parents ne seraient pas d’accord □ pour une autre raison. Laquelle ? Module 1 : de l’animal à l’homme 1 Humanité-spécificité de l’homme Cours de morale Mon corps , ma culture 2. En images 1.1. Extrait de « Y a pas photo ! », Les excentriques, TF1, décembre 2001 Problématiser 1. Qu’exprime le corps d’Elsa? Son corps est son journal intime : elle écrit sa vie sur sa peau 2. Sur quelle valeur s’appuie-t-elle pour expliquer son excentricité ? 1.2. l’authenticité Reportage, La folie tatoo, Arte, 2002 Le tatouage, c’est…beau, c’est un moyen d’expression (désir, peur, espoir,…), cela permet de se souvenir d’un moment de sa vie, de changements qui ont marqué l’existence. Cela permet d’être unique, d’acquérir de la personnalité. Se tatouer, marquer son corps s’exprimer Marquer son corps = exprimer sa personnalité ? PHASE INFORMATIVE 3. Signes de… S’informer Texte 1 Apanage des milieux sadomasochistes, puis gay de la côte ouest américaine, ces petits anneaux ou clous en acier séduisent aujourd’hui de plus en plus de monde, et notamment une clientèle jeune et branchée (…) Accros de la techno, ces jeunes cherchent à faire partie d’une sorte de tribu moderne, à être hors du temps tout en pouvant se reconnaître et se rassembler grâce à des signes distinctifs, comme la décoloration des cheveux ou ce petit bijou (…). souffrance est perçue par certains comme un outil. Si, de l’avis des spécialistes un trou dans la langue est indolore, tout juste désagréable, il en va tout autrement d’un piercing sur le mamelon, réputé très douloureux. Il semble que la douleur sous certaines conditions soit une nécessité pour se démontrer à soi-même ce que les anthropologues appelleraient la pureté. (…) La En effet, quelqu’un qui a eu mal en se faisant poser un anneau peut ensuite avoir le sentiment d’avoir combattu quelque chose de fort et donc de se sentir plus résistant. Une épreuve que l’on se fixe à soimême et qu’il faut réussir. Quo, novembre 1998, pp.46-49 Répondez par vrai ou faux, d’après le texte ci-dessus : Le piercing a vu le jour dans les milieux homosexuels américains. En 1998, ce sont surtout les jeunes qui écoutent de la musique techno qui se font piercer. Le piercing est un signe de reconnaissance culturelle. C’est le piercing dans la langue qui est le plus douloureux. La douleur que cela procure est une épreuve fixée à soi-même pour prouver sa force, son endurance. F V V F V Texte 2 « Aujourd’hui le corps est perçu comme inachevé, comme une matière première en devenir, dit David Le Breton (sociologue français). Il faut l’améliorer, le perfectionner par les régimes alimentaires, le culturisme, la chirurgie esthétique. La vogue des tatouages témoigne de cette ambivalence. Il faut modifier le corps qui n’est pas à la hauteur, qui ne devient beau qu’au terme d’une intervention extérieure. […]. Il est tentant d’établir un parallèle entre les marques corporelles d’aujourd’hui et les rites de passage des sociétés tribales traditionnelles. Les références aux tribus sont d’ailleurs constantes chez les adeptes du tatouage, qui qualifient de tribal un motif non figuratif imitant un tatouage emprunté à une tradition. La douleur du tatouage, inévitable malgré l’emploi d’appareils modernes, accentue l’aspect initiatique de la pratique. En fait, la douleur semble nécessaire pour valoriser ce Module 1 : de l’animal à l’homme 2 Humanité-spécificité de l’homme Cours de morale Mon corps , ma culture moment. (…). Les marques corporelles d’aujourd’hui ont un sens totalement différent de leurs antécédents traditionnels, même quand elles cherchent à les imiter. « Tout rite de passage suppose une transmission dans laquelle les aînés jouent un rôle essentiel, dit David Le Breton. Chez nous, la transmission devient de plus en plus difficile, le passage à l’âge adulte est problématique, les parents s’identifient à leurs enfants. » Les rites des jeunes sont individuels, ils ne traduisent pas une filiation. La marque signe un sujet singulier, non pas un corps qui relie l’individu à la communauté et au cosmos. Dans les sociétés tribales, l’homme cherche à se dissoudre dans le groupe. […] A l’inverse, dans la société individualiste moderne ou post-moderne la marque est l’affirmation d’une irréductible singularité. 1. Ce texte veut surtout : informer 2. Le thème du texte, c’est : le corps convaincre plaire enjoindre le tatouage le conflit de générations la signification des marques corporelles 3. L’auteur défend l’idée que : o o o o Le corps est aujourd’hui perçu comme inachevé. A la différence des sociétés tribales, le marquage du corps dans nos sociétés est l’affirmation de la singularité de l’individu. Les jeunes n’ont plus que piercing et tatouage pour se différencier de la génération de leurs parents. Il y a un parallélisme entre les marquages du corps dans les sociétés tribales et le tatouage des jeunes dans nos sociétés. Texte 3 Depuis la nuit des temps, et en tout point du globe, l’homme s’efforce de marquer son corps, de le couvrir d’artifices. Comme si le corps nu était inacceptable. Comme s’il n’évoquait qu’une bestialité menaçante. Comme s’il fallait à tout prix l’arracher à la nature et lui donner l’empreinte d’une culture, sous peine d’être confondu avec l’animal sauvage.(…) En Europe chrétienne toute atteinte au corps est œuvre du diable : Dieu n’a pas créé l’homme à son image pour le voir se métamorphoser ! Le marquage du corps par tatouage ou le piercing (limité aux boucles d’oreille) fut donc longtemps réservé en Occident aux individus en marge de la société : bagnards, légionnaires, marins, gens du voyage,…Il n’est d’ailleurs pas anodin que le premier mouvement culturel ( ou plutôt contre-culturel ) à se réapproprier ses pratiques soit les punks. En Polynésie, la jeune femme non tatouée ne trouve pas de mari Au Tchad, les femmes se moquent des hommes n’ayant pas les incisions tribales derrière les oreilles . Chaque groupe définit ses critères de beauté (et donc de laideur), impose sa géographie du désir. Le pied de la Chinoise bandé, ligaturé dès le plus jeune âge. Le cou de la Birmane, allongé, déformé par des anneaux. Crâne coiffé et plumé, dents limées telles des crocs , lèvres prolongées de plateaux en bois, narines percées d’un os, ventre scarifié à coups de couteau…Le corps est quadrillé de signes pour être lu, interprété, jugé. Nés de la crise économique qui met brutalement fin aux golden sixties, les punks se percent volontiers les joues ou les oreilles d’épingles de nourrice, montrant ainsi leur rejet d’une société dont ils n’attendent plus rien. Le corps doit être effrayant, à l’image d’un monde perçu comme tel.(…) Au début des années nonante, le couturier Jean-Paul Gaultier pare pour la première fois des mannequins de tatouages et de piercing. Tandis que les rock-stars les plus médiatiques affichent soudain ces signes distinctifs autrefois bannis, parmi lesquelles Madonna, les Spice Girls, Prodigy et Aérosmith, dont les clips sont massivement diffusés sur MTV ou MCM. Aujourd’hui, même la nièce de la reine d’Angleterre, la jeune Zara, exhibe sa langue percée… 1.Que signifie ici le mot culture ? Ensemble des habitudes, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles,…d’un groupe humain 2.En quoi le cas de Tom Léopard entre en contradiction avec ce qui est dit dans le chapeau du texte « Ici et ailleurs » ? Reportage : Extrait de « Y a pas photo ! », Les excentriques, TF1, décembre 2001 Il veut ressembler à un animal sauvage alors que marquer son corps c’est se différencier de l’animal sauvage Module 1 : de l’animal à l’homme 3 Humanité-spécificité de l’homme Cours de morale Mon corps , ma cultur SYNTHESE Tatouage, piercing, branding, … signes de… 1. appartenance à un groupe 2. singularité 3. culture Module 1 : de l’animal à l’homme 4 Humanité-spécificité de l’homme