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BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 1 Communiquez à cet emplacement ! Colloques, salons, manifestations Demandez nos tarifs Gros Plan : Jean-Marc Roué, nouveau chef de file des “armateurs-paysans” P. 32 Enquête : Développement durable : La chasse au gaspi est ouverte P. 36 Région : Le pôle Mer : Priorité aux financements N° 179 • MAI 2007 • 4,20 € P. 34 DOSSIER : RAPPROCHEMENT JEUNES ET ENTREPRISES Assurer la relève ! BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 2 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 3 édito sommaire A ACTUALITÉS A L’AFFICHE FOCUS : L’offre hôtelière dans l’intérieur des terres BRETAGNE EN RÉSEAU : Breizpack regroupe les industriels de l’emballage AILLEURS : Elopsys,un pôle high-tech en Limousin ................ 5 12 ................................ 14 ........................................................................ 20 ................................................................................................................................................................................... ENTREPRISES Larnicol, créateur es-biscuits et chocolats 21 Noret, fabricant de vêtements cyclistes haut de gamme 22 Les transports Jégou innovent 23 ............................................................ ............................................................................................................ DOSSIER Comment attirer les jeunes dans l’entreprise, les fidéliser 24 voire les former au métier d’entrepreneur Entretien :Jean-Paul Jéhanno,coordinateur régional 30 de l’Association jeunesse et entreprises (AJE) ......................................................... ...................................................... GROS PLAN Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance de Brittany Ferries ......................................................................................................................................................... 32 vis de forte tension sur le marché de l’emploi. D’ici 2010, la main d’œuvre jeune disponible deviendra une denrée rare. En quelques années, la “rupture démographique” est devenue une réalité largement perceptible et ses effets se font déjà sentir. De nombreuses offres d’emplois sont difficiles à pourvoir faute de candidats, en particulier dans les filières industrielles. En 2007, les chefs d’entreprise bretons prévoient plus de 67 000 recrutements dont 20 000 concernent particulièrement les jeunes. Dans ce contexte, l’enjeu pour les entreprises bretonnes est d’attirer ces jeunes vers les métiers qu’elles proposent et de les fidéliser. Pour y parvenir, elles devront anticiper leurs besoins en compétences et diversifier leurs modes de recrutement en ayant notamment plus largement recours aux contrats en alternance. Il leur faudra également renforcer leur attractivité auprès des jeunes par l’attention qu’elles apporteront à leur accueil, leur formation et leurs perspectives d’évolution professionnelle. RÉGION La vie des pôles de compétitivité : Le pôle Mer à Brest .................................................................................................................................................. 34 PRATIQUES ENQUÊTE : Développement durable : bons gestes, petits pas… pour tendre vers la performance globale FORMATION : Des tuteurs en télécoms JURIDIQUE : Reprise d’une entreprise ou d’un commerce ............................................................... 36 40 .............................................. 41 ............. Ce numéro comporte un encart Ouest Industries EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE » CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX Rédaction : Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28 e-mail :[email protected] Directeur de la publication : JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC Responsable Publication : VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39 Assistante rédaction et développement : ANNIE RENAULT Ont collaboré à ce numéro : C.CHERON - V.JOURDAN - V.MAIGNANT S.MARSHALL - S.NEEL - Y.POUCHARD - V.ROLLAND Publicité : 02 99 25 41 36 Directeur délégué : RÉMI BILGER Comité de rédaction : FRANÇOIS CLÉMENT - VANESSA ERMEL JACQUES FEUNTEUNA - YOUENN LE BOULC’H MARIO PIROMALLI - PATRICK SOLO Couverture : Fotolia Création,maquette & photogravure : ODÉBI Impression : CLOÎTRE IMPRIMEURS Le réseau des CCI bretonnes s’implique depuis de nombreuses années dans des opérations destinées à aider les entreprises à relever ce challenge. Par la formation d’abord, en préparant chaque année 2 700 apprentis qui, pour 85 % d’entre eux, poursuivent en entreprise au terme de leur contrat d’apprentissage ; par la sensibilisation des dirigeants à la gestion prévisionnelle des emplois et compétences en mettant à leur disposition des réseaux d’appui en ressources humaines ; par le rapprochement “école-entreprise”, destiné aux enseignants et aux jeunes, centré sur la connaissance de l’entreprise, la découverte des métiers et les possibilités de réalisation professionnelle qu’ils offrent. Faciliter la rencontre entre les jeunes et l’entreprise pour favoriser leur réussite dans la vie professionnelle, leur donner le goût et l’envie d’entreprendre, faire du jeune l’atout de l’entreprise et de l’économie régionale, telles sont les ambitions que nous portons. Jean-François LE TALLEC Président de la CRCI Bretagne 3 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 4 Commandez le fichier des 600 premières entreprises bretonnes Les classements, par chiffre d’affaires et par secteur d’activités ✓ Les coordonnées des entreprises (noms des dirigeants, adresses, téléphones, fax…) ✓ Sur CD-rom PC Tél. 02.99.25.41.37 ABONNEZ-VOUS À BRETAGNE ÉCONOMIQUE 35 € au lieu de 41,20 € Bulletin d’abonnement à retourner à Bretagne Économique 1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37 1 an d’abonnement = 35 €* Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse 8 numéros Offre valable jusqu’au 31 décembre 2007 Société ........................................................................................................................ Destinataire ................................................................................................................... Adresse ........................................................................................................................ Ville ............................................................................................................................. Code postal .............................. Tél. .......................................... Fax .......................................... Code APE ................................. Signature Date : .......... / .......... / .......... ou cachet BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 5 Le réseau des CCI FINISTÈRE DÉVELOPPEMENT DURABLE Inciter les entreprises à intégrer une démarche de développement durable, telle est l’ambition du partenariat signé le 17 mars dernier entre le groupe La Poste et la CCI de Quimper Cornouaille. “Le développement durable constitue un enjeu important pour nos entreprises. Il s’agit de les mobiliser pour leur montrer que la prise Premier partenariat de ce type en France entre une CCI et le groupe La Poste en compte de l’environnement et du progrès social est source de développement” affirme Jean-François Garrec, président de la CCI. Ainsi, avec ce partenariat, ILLE-ET-VILAINE la CCI affiche son engagement pour la protection des ressources et permet avec une série d’enveloppes, FORMATION totalement écologiques, proposée aux 11 000 entreprises de Cornouaille, de sensibiliser l’ensemble des partenaires des entreprises à ces nouvelles pratiques. La malentendance touche aujourd’hui près de cinq CONTACT : CCI Quimper Cornouaille : 02 98 98 29 29 millions de personnes en France et menace un public plus large encore : les seniors, concernés par la presbyacousie, les adolescents ou adultes, grands consommateurs de concerts et CÔTES D’ARMOR autres baladeurs, les ouvriers de l’industrie ou du BTP qui travaillent parfois sans protection… L’Ecole d’audioprothèse PROSPECTIVE J.E. Bertin de Fougères s’est associée à la Journée nationale de l’audition. L’enseignement dispensé sur trois Toutes les entreprises, quels que soient leur ans et les équipetaille, leur secteur d’activité ou leur implantation géoments de pointe graphique, sont invitées le 30 mai prochain à participer dont disposent les aux Etats généraux de l’économie qui se tiendront à étudiants assurent Saint-Brieuc. Organisé par les chambres consulaires des une formation comCôtes d’Armor (Chambre de commerce et d’industrie, plète qui conduit à Chambre d’agriculture, Chambres de métiers et de l’arl’obtention du tisanat de Saint-Brieuc et de Dinan), cet événement diplôme d’état important permettra de faire entendre la voix de l’écod’audioprothésiste. nomie et de ceux qui la font, dans une période politiNous avons en que chargée. Commerçants, dirigeants de PME, France un besoin industriels, artisans ou encore agriculteurs du départeévident d’audioprothésistes dans un marché notoirement sousment, tous feront part de leurs attentes et de leurs développé. En effet, seulement 20 % des personnes malentenpréoccupations pour les années à venir. dantes appareillables le sont, contre 60 % en Grande-Bretagne CONTACT : CCI des Côtes d'Armor : 02 96 78 62 00 et plus encore dans les pays scandinaves. CONTACT : CCI du Pays de Fougères, Ecole J.E. Bertin : 02 99 94 75 00 Message reçu cinq sur cinq ACTUALITÉS La Poste-CCI Quimper Cornouaille, un partenariat novateur Les Etats généraux de l’économie en Côtes d’Armor MORBIHAN MARCHÉS PUBLICS 60 millions d'euros pour les entreprises locales Le Centre hospitalier du Centre Bretagne à Pontivy qui devrait être opérationnel à l’automne 2010 s’étendra sur une surface de 40 800 m2. Il verra ses travaux débuter en septembre 2007. 29 lots séparés constituent le marché passé par les donneurs d’ordre publics et privés de ce projet. Ce découpage offre l’opportunité à des entreprises locales de participer, individuellement ou en se regroupant, à cette réalisation ambitieuse. Pour recueillir de plus amples renseignements sur ces appels d’offres qui seront publiés à partir de la mi-juin pour une réponse mi-septembre, il suffit de s’adresser à la direction des travaux du Centre hospitalier du Centre Bretagne à Pontivy. CONTACT : 02 97 28 45 25 5 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 6 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ Avec 25 salariés et un CA de 6 millions d'euros, dont 40% réalisés à l’export, Atlantic RF s’illustre au départ de Vitré (35) comme l’un des leaders européens de la Radio Frequency Identification (RFID) en passe de “rayer” le code barre des mémoires. Cette jeune entreprise innovante table sur “l’intelligence ambiante” explique Marc Garin, dirigeant : “plusieurs objets communiquent entre eux sans intervention de l’utilisateur. Soit le principe de la fonction anti-démarrage des clés de voiture.” Une technologie plus que jamais d’actualité au moment où les étiquettes numériques, métier d’Atlantic RF, sont de plus en plus produites pour quelques euros… avec de nouvelles applications pour la RFID : marché du télé-relevé de compteurs d’énergie, bornes de télépéage autoroutier et marchés émergents dans l’IAA (SVA et Lactalis ont déjà validé la démarche engagée par Atlantic RF). L’entreprise travaille en ce moment à de nouvelles applications de la RFID “en boucle fermée” : des solutions d’automatisation de process industriels qui permettront à ses clients d’assurer un suivi en temps réel de leur production et de gagner en productivité. Contact : 02 23 55 35 36 ■ Au revoir, Sylvie Journaliste à Bretagne Economique durant dix ans, Sylvie Séguier est décédée le 10 avril dernier. Forte personnalité, enthousiaste et volontaire, ses papiers étaient à son image : engagés, enlevés et souvent piquants. Nous perdons une professionnelle reconnue mais aussi et surtout une amie. Présidente de l'association Initial BBB qu’elle avait créée en 2003, elle a construit et mené, sans jamais lâcher prise, son projet : aider trois pouponnières du Burkina Faso à acquérir leur autonomie en approvisionnement en lait. Après plusieurs séjours dans ce pays du Centre Afrique, elle avait noué des liens solides avec des jeunes burkinabés. Aujourd'hui avec le soutien de l'association, ils sont à la tête d’une mini laiterie située dans le village de Kaya (nord de Ouagadougou) qui démarrera son activité en septembre prochain. Une des trois pouponnières située non loin de là sera leur premier client. Elle verra ainsi son budget “lait” allégé de manière durable. Regroupant quelque 200 adhérents, les membres de l’association entendent bien poursuivre l’initiative de Sylvie. Si vous souhaitez vous y associer, vous pouvez adresser vos dons à Initial BBB Jean-François Portier - 9, rue Seica Mare - 35690 Acigné. Sylvie Séguier lors d’un séjour au Burkina Faso en novembre 2005 ■ Banquier et assureur, la Caisse d'Epargne de Bretagne devient aussi fournisseur de services à domicile. “Le marché des services à la personne se situe aujourd'hui à plus de 10 milliards d'euros. Avec des perspectives de croissance de 10 à 15 %, il pourrait atteindre 16 milliards en 2011. A cette échéance, notre objectif est de réaliser 1,5 milliard de CA soit 15% du marché” détaille Tanguy Carré, directeur des services à la personne au sein de la Caisse d'Epargne. Lancé dès février 2006, la Bretagne est la 9ème caisse sur 29 en France à proposer à ses clients Ecureuil Sérénité Services. Géré par une plate-forme téléphonique appelée Séréna, employant aujourd'hui une cinquantaine de personnes, l'ensemble des services (ménagers, soutien scolaire, garde d'enfant, aide aux personnes âgées, handicapées ou dépendantes) est accessible 7 jour sur 7. Ouvert à tous, clients de la Banque et non clients, Ecureuil Sérénité Services propose deux formules : une à 48 euros par an qui permet de bénéficier de l'ensemble des prestations de façon illimitée, l'autre à 15 euros par an qui met en place un seul service. Séréna sous-traite auprès d'acteurs locaux (entreprises et associations). Ils sont une trentaine référencée par la Caisse d'Epargne de Bretagne. 6 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 L’équipe de rédaction Elle souhaite, à travers cette offre de services, fidéliser ses clients mais surtout en conquérir de nouveaux avec un potentiel clients évalué à un million. Contact : 0 825 30 30 00 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 7 9 à 27 salariés ces deux dernières années. Elle a réalisé un CA 2006 de 1,7 million d'euros en hausse de 10 %. “Je table sur un CA de 2 millions en 2007, 3 en 2008” poursuit le ■ Sodicome (35) investit massivement dirigeant. L'entreprise intervient sur 2 marchés : la collecte et “Entre la certification Iso 9001, l’emménagement dans de le traitement des déchets de soins médicaux et mercuriels nouveaux locaux d'une surface de 1 000 m2 (3 000 m2 de ter- des particuliers et des professionnels de santé ; la collecte, le rain en tout) et l'acquisition d'un logiciel de traçabilité embar- traitement et la valorisation des piles, des néons et des qué, j'atteins un niveau d'investissement de 948 000 euros” déchets électriques et électroniques en fin de vie (DEEE). détaille Philippe Le Hannier, PDG de Sodicome, SAS basée à L'entreprise couvre 71 départements et dispose d'une Saint-Gilles (35). Créée en 1994, l'entreprise est passée de agence en Ile-de-France. Depuis l'obtention de sa certification et l'équipement de ses camions d'un logiciel de traçabilité à code barres relié par satellite, Sodicome décroche de nombreux appels d'offre. Le dernier en date “1 371 points de collectes de piles sur 16 départements du Grand Ouest. L'avantage offert à mes clients : ils peuvent suivre en temps réel la quantité et le volume des produits enlevés.” Le marché est si porteur que Philippe Le Hannier envisage dans les mois à venir une croissance externe avec rachat de plusieurs entités. Alors, sans doute, les nouveaux locaux inaugurés officiellement ces jours-ci seront déjà trop étroits ! Sodicome intervient sur le marché de la collecte et du traitement des déchets médicaux Contact : 02 99 64 82 64 et des déchets électriques et électroniques ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 7 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 8 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ Changement de régime pour Publitex Offset (16 salariés à Brest-29 pour deux entités juridiques). Reprise en janvier 2006 par François Lehmann, la PME spécialisée dans l’impression de tous types de documents, de la petite à la grande série, a bien l’intention de monter en puissance. Après plus de 100 000 euros très vite investis dans le parc machines (73 000 euros dans une nouvelle presse d’impression et 50 000 dans une nouvelle technologie numérique), l’entreprise prévoit 30 000 euros dans un logiciel lourd “qui nous permettra de tout suivre, du devis à la facturation finale en passant par la gestion de production” explique le dirigeant qui dynamise actuellement sa force commerciale (2 personnes pour la rentrée prochaine) afin de toucher de nouveaux prospects : le grand public via un portail sur le web qui permet de passer commande de cartes de visite et autres faire-part, mais aussi le créateur d’entreprise “avec un pack global que j’ai voulu très compétitif. Il s’agit de proposer au créateur toute une gamme d’outils nécessaires à sa communication.” Soit “aller vers le client et non plus attendre qu’il vienne à soi.” Objectif de Publitex Offset : monter à 30/40 salariés et devenir second sur son territoire. Contact : 02 98 46 17 71 ■ Avec 6,5 millions d'euros de CA attendus cette année (contre 4 millions en 2006 et 3,2 millions en 2005), Socometal (20 salariés à Saint-Avé-56 et dix autres à Nivillac près de la Roche-Bernard) s’est spécialisée depuis 20 ans dans la conception et réalisation de bâtiments industriels pour une zone de chalandise qui court du 56 au sud de la Loire-Atlantique. A la tête de la PME depuis janvier 2001, Pierre Montel, passé par Bouygues, où il avait une culture du tertiaire, s’est “retrouvé à la tête d’une PME de construction “rationnelle” avec le métal, à laquelle j’essaie d’associer mes convictions acquises dans le tertiaire.” Le dirigeant a ainsi créé Immometal, filiale de la holding “avec un commercial qui Votre Agence Locale partenaire de vos recrutements 8 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 a pour mission de connaître le foncier en vue de faire une offre globale à nos clients.” Sans perdre de vue “l’étage construction” de l’entreprise, Pierre Montel qui a aussi créé une fonction ingénierie et développé le bureau d’études de sa PME, ne cache pas que ce “package” est original dans son métier. Tout comme son idée de proposer des bureaux, non pas en poutres et béton, mais “en métallique. Le type de structure assez innovante sur notre zone. C’est pourtant 25 % moins cher et le chantier ne prend que 6 mois contre 14 traditionnellement.” La Saur de Vannes a craqué (2 400 m2). Socometal est aujourd’hui lancée dans un autre chantier de ce type : 1 200 m2 pour l’Admer-56. Contact : 02 97 44 51 61 ■ “Côté production, même dans des locaux exigus, j’ai ouvert un jour de plus. Ici, les salariés sont au 35h sur 4 jours. J’ai mis en place deux équipes, une qui intervient du lundi au jeudi ; l’autre du mardi au vendredi. Soit un jour de plus et déjà 15 à 20 % de résultats en plus, avec aussi 3 personnes de plus.” Satisfaction pleinement mesurée chez MSM (Menuiseries sur mesures), fabricant de portes et fenêtres en bois installé à Saint-Vincent-sur-Oust-56 (1,4 million d'euros de CA, 20 salariés). A la tête de l’entreprise depuis un an et demi après avoir travaillé dans la filière bois (meubles de cuisine) à Langon, Christian Bourcier travaille sur un volant de commandes essentiellement régional, en Bretagne Sud précisément, “là où nous comptons beaucoup de négociants partenaires. A nous de travailler maintenant sur d’autres zones. J’ai eu de gros chantiers mais je suis conscient de la nécessité de mettre en place de nouveaux outils pour maintenir cette progression. Je me suis appuyé sur un bureau-conseil avec qui nous avons mis au point une nouvelle plaquette commerciale et mené une enquête de satisfaction auprès de nos clients en vue de bien jauger ce qu’ils attendent.” En réflexion aussi, le déménagement de la PME à moyen terme. “Je me suis rapproché des collectivités locales. Mais il me faut 500 000 euros si je m’installe dans un bâtiment loué. Plus d’1 million d’euros si je construis.” Contact : 02 99 91 27 33 24/04/07 15:58 Page 9 DEVELOPPEMENT ■ A Lannion, Eco-Compteur innove. En 1999, les premiers produits Eco-Compteur sont créés. Et c'est en 2004 que Christophe Milon lance, depuis Lannion, la société EcoCompteur. Elle est devenue, depuis, la première entreprise mondiale spécialisée dans le comptage des personnes en situation de mobilité douce. Le chiffre d’affaires a atteint 600 000 euros en 2006 dont la moitié réalisée à l'international. Aujourd’hui, l'entreprise innove et lance une solution dédiée au comptage des cyclistes, secteur à fort potentiel de développement selon son dirigeant : “on ne peut pas faire, en France, plus de 10 kilomètres en voiture sans être compté. Alors que l’on peut traverser le pays du nord au sud en vélo, ou Paris à pied d’est en ouest sans être pris en compte une seule fois ! Le vélo est un mode de transport non polluant en plein essor”. Les systèmes de comptage des cyclistes proposés par Eco-Compteur devraient donc apporter des données précieuses aux gestionnaires municipaux et territoriaux. Contact : 02 96 50 81 28 ■ 30 millions d'euros de CA contre 18 millions en 2002 : acteur majeur sur le marché des sauces, Cap Diana (200 personnes), leader sur le marché des enrobages de viande, se positionne comme nouvel acteur sur le marché des protéines de viande, via les CAProteins. “Les fonctionnalités de ces protéines carnées (issues de porc, boeuf…) sont gélifiantes et émulsifiantes. Leurs performances de rétention d’eau sont supérieures” explique Christophe Villalon, directeur général de Cap Diana. “Elles sont une alternative concurrentielle aux protéines végétales. Le marché des CAProteins est mondial. Son développement sera à 95 % à l’international.” Ces premiers résultats ont conduit les équipes de production à travailler très rapidement en 3/8 dans un atelier dédié à Pleucadeuc (56), sur le site de Cap Diana. En six mois, cette production a nécessité l’embauche de 20 salariés à temps plein. La direction prévoit d’ores et déjà un agrandissement de l’atelier actuel dans un an et demi, en vue de doubler la capacité de production des CAProteins. A noter que la PME réalise déjà 25 % de son CA à l’export, sur l’Europe, les Etats-Unis et le Japon et consacre 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D. Contact : 02 97 26 94 64 ACTUALITÉS BAT BE 179 - Partie 1 9 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 10 ACTUALITÉS INTERNATIONAL ■ Le 5 juin, “Cap sur l'International” avec la Banque Populaire de l’Ouest. Avec 331 000 clients en 2006, la Banque populaire de l'Ouest (siège social à Rennes) affiche un résultat net de 29 millions d'euros en hausse de 4,9 % par rapport à 2005. Ses clients, répartis pour moitié entre professionnels-entreprises et particuliers, ont bénéficié de 4 636 millions d'euros de crédits en hausse de 10,4 %. Son encours moyen annuel de collecte dépasse la barre des 6 milliards d'euros en progression de 7,5 %. La poursuite de sa croissance s'est accompagnée de la mise en place d'une boutique en ligne en juillet et de l'ouverture de 6 nouvelles agences dont 4 en Bretagne (Pacé et Chateaubourg dans le 35, Plouzané et Plabennec dans le 56). 3 ou 4 nouvelles ouvertures sont prévues jusqu'en 2008, selon Yves Breux, le directeur régional. Présente auprès d’une entreprise sur deux sur son territoire, la BPO accompagne aujourd’hui 500 entreprises dans leurs opérations internationales en lien avec Natixis Pramex International, structure créée en novembre dernier avec le groupe Caisse d’Epargne. C'est aussi avec son soutien qu'elle organise le 5 juin prochain à Rennes une journée ouverte à tous les chefs d'entreprise de la région ayant un projet à l'international. Alternant rendez-vous individuels et ateliers thématiques collectifs, Cap sur l'international proposera également une conférence sur “les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), nouveaux maîtres du monde ?, Quel avenir pour les entreprises françaises ?”. Programme complet et inscriptions sur : www.capsurlinternational.com ■ Création d'une web TV sur l'Union européenne à Saint-Malo. “Je suis un européen convaincu. A travers ce site, je souhaite se faire fréquenter les européens”. Lancée en septembre 2006, la Web TV http://www.europeenimages.net, gratuite et d’accès libre, reçoit 4 500 visiteurs par mois “de 50 nationalités différentes” précise Pierre Hachet, son créateur basé à Saint-Malo. L'historique du projet remonte à 1998. Un petit nombre d’enseignants et de cadres d’entreprise se retrouvent avec la volonté de rapprocher le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise, tout en mettant sur le marché des produits pédagogiques. Ils créent une structure associative et, en décembre 2004, déposent la marque Pierre Hachet, créateur de la Web TV Europeenimages.net “Europe en images”. Ainsi née, la web TV se compose de deux parties : l'une est informative. Elle diffuse des documentaires sur des sujets variés (arts et culture, éducation-jeunesse, économie et social, histoire, international, institutions, sciences et espace, vie quotidienne) et des reportages sur l'actualité européenne, mis à jour chaque semaine. L'objectif est de faire mieux connaître l'Europe, sa diversité et ses richesses ainsi que la vie des institutions européennes et les décisions qui sont prises. Elle a l'ambition de participer à la création d'une citoyenneté européenne. L'autre est promotionnelle et vise à accueillir des films d'entreprises ou d'institutions les plus divers. “A partir de 250 euros par an pour un film d'une durée de 5 minutes, une entreprise européenne peut se faire connaître de tous les internautes. Les Roumains sont très demandeurs et je suis en train d'ouvrir un bureau de représentation sur place” détaille Pierre Hachet. Trois espaces ont été définis : “Entreprises et Produits d'Europe”, “Villes et Régions d'Europe” et “Musées d'Europe”. Contact : 02 99 81 24 45 FINANCES ■ Fusion des Caisses d’Epargne de Bretagne et des Pays de La Loire en 2008. Afin de se préparer à cette échéance, les deux caisses viennent de signer le pacte fondateur de la futur Caisse d’Epargne Bretagne – Pays de La Loire. Elle regroupera 2, 5 millions de clients, 3 000 collaborateurs et 421 agences répartis sur 9 départements. Le siège social de cette nouvelle entité bancaire sera situé à Nantes et les directions du siège seront réparties de façon équilibrée sur les deux sièges administratifs de Nantes et Rennes. 10 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 24/04/07 15:58 Page 11 Des résultats financiers en hausse pour la Bretagne Avec 198 agences, 1,1 million de clients et 1 300 collaborateurs, la Caisse d’Epargne de Bretagne affiche en 2006 un résultat net de 57, 9 millions. Ses fonds propres en hausse de 13, 15 % atteignent 546,3 millions d’euros. Le produit net bancaire 2006 de la Caisse d’Epargne de Bretagne a atteint 220 millions d’euros en hausse de 6,7% par rapport à 2005. Ces bons résultats s’expliquent par une reprise de la collecte à la hausse (+47 % par rapport à 2005), soutenue par l’assurancevie (263 millions d’euros de collecte), le livret A, la gestion privée et la bancarisation. 2006 aura également été marquée par la contribution significative de la Caisse d’Epargne de Bretagne à la mise en marché de Natixis, avec 42 000 souscriptions. Le crédit constitue une fois de plus un des leviers majeurs de ce développement avec 1,2 million d’euros de crédits accordés. Après une progression significative sur les deux exercices précédents, les effectifs se sont stabilisés et s’établissent à 1 295 CDI au 31 décembre. DÉVELOPPEMENT ■ Vraoum… Vraoum… Popularisée en 1969 par le film culte Easy Rider, la légendaire marque de moto HarleyDavidson s’illustre aujourd’hui au départ de Vezin (35) où Jérôme Ganeval a ouvert le plus grand magasin d’Europe ! Soit 3 200 m2 dont 1 300 d’espace aéré et rutilant comme des chromes. Image nouvelle dont veut se doter la marque qui souhaite ainsi en finir avec celle du “biker” barbu, propre à effrayer les vieilles dames. Avec des motos aux selles plus basses, HD séduit aussi les femmes (19 % de la clientèle européenne), les vêtements et accessoires représentant 15% du CA mondial. Le dirigeant souligne comment la marque HD “s’adresse aujourd’hui à une clientèle plus large qui souhaite se faire plaisir avec un véhicule de loisirs haut de gamme.” Modèle avoué ? Porsche pour le “haut de gamme sérieux de ses réalisations”. Avec un premier exercice clos le 26 mai prochain, l’entreprise (murs loués + 120 000 euros d’investissements) affiche des résultats “supérieurs de 15 % à nos attentes avec 2 millions d’euros de CA.” Avec des rendez-vous d’adhérents qui peuvent réunir “300 à 400 motos”, Jérôme Ganeval fait aussi travailler… l’hôtellerie locale ! Contact : 02 99 14 99 99 ACTUALITÉS BAT BE 179 - Partie 1 11 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 12 FOCUS (Après la mer, les terres ? ACTUALITÉS UNE OFFRE D’ACCUEIL HAUT DE GAMME POUR SÉDUIRE LE TOURISME INTÉRIEUR “La mer…” chantait Charles Trenet. Et les terres ? Qui saura les rendre aussi séduisantes que le littoral ? Aujourd'hui, certains professionnels de l’hôtellerie, mais aussi des particuliers, misent sur l’attractivité et le potentiel de l’Argoat, après l’Armor. Pour ce faire, ils ont investi dans le haut de gamme, du choix des oreillers aux services high-tech. Conditions requises pour séduire touristes étrangers ou VRP de passage. tre occupée par la Caisse d’Epargne, Le Vintage Hôtel (3 étoiles) est tenu par Jérôme Cariou, 33 ans, depuis 2001. Avec sa mère, déjà à la tête du Bistro de la Tour, ils ont investi ici 4,5 millions d’euros pour les murs et l’ouverture de 10 chambres. Mobilier Knoll ou Le Corbusier, chaise Mackintosh… Jérôme et son épouse ont ici choisi les meilleures références en matière de design. Loin du lit-clos. Ils ont aussi fait une étude de marché. “Du restaurant de ma mère, j’ai pu observer les hommes d’affaires ou les touristes de passage et le temps qu’ils restaient.” Avec sa haute et sa basse ville, aujourd’hui rénovée, il table sur une nouvelle attractivité touristique de Quimperlé. Même s’il attend une impulsion plus forte de la Ville dans ce sens. A ses côtés. Les meilleures références en matière de design au Vintage Hôtel à Quimperlé “La difficulté pour tous les acteurs de l’hôtellerie souhaitant s’implanter dans l’intérieur reste bien de définir les conditions pour atteindre un seuil de rentabilité.” explique Nadine Duvaudier, chef du service commerce tourisme à la CRCI Bretagne. Le Conseil régional affiche 5 ambitions dont une Bretagne attractive et accessible. La CRCI anime la thématique “Bretagne compétitive” avec un plan d’actions divulgué cet automne.” Car, pour la responsable, “le tourisme intérieur est à positionner soit comme une destination en tant que telle, soit comme une complémentarité de séjour, parfois à la journée.” Le patrimoine, oui… le lit-clos, non ! “Quimperlé est l’une des villes de Bretagne les plus riches au regard de son patrimoine et complètement sous-estimée.” Près de 18 hôtels en centre-ville à une époque et un seul 3 étoiles en 2007 ! Développé dans l’ancienne maison de maî12 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 Miser sur un “intérieur” cosy “C’est un complément qui demande du temps” atteste Carine Solo, 31 ans, à la tête de La demeure à Guingamp (22), un hôtel particulier à rénover (quelque 150 000 euros de travaux) qu’elle découvre en 2004, pour lequel elle a eu un “coup de cœur”. Elle décide alors d’ouvrir 5 chambres d’hôtes. “Professionnels de passage ou personnes en vacances, recevoir est devenu pour moi une vraie passion mais ça n’était pas assez rentable.” Carine, qui a quitté depuis son travail de DRH dans l’industrie, mais dont le conjoint a conservé son emploi, vient de décider de passer officiellement dans la catégorie Hôtel. “J’ai acheté une autre partie d’un hôtel particulier que nous avons détruit pour tout reconstruire (300 000 euros). Et nous n’avons cessé de nous adapter : road-book pour les touristes, petits déjeuners, service blanchisserie et petite cuisine.” Isolation, literie de qualité adaptée aux mœurs des étrangers (plumes, pas plumes) et décoration “qui respecte l’esprit du lieu – boiseries, parquet, cheminées – avec des touches de modernisme”, la professionnelle qui se fait plaisir, ne le cache pas : “je me demande si j’en verrai le bout. Me mettre aux normes de sécurité incendie m’a coûté 30 000 euros ! Toute offre de “local à sommeil” devra y passer.” Avec 10 chambres et suites à remplir, elle met 24/04/07 15:58 Page 13 ACTUALITÉS BAT BE 179 - Partie 1 Une décoration qui respecte l’esprit du lieu à La Demeure, ancien hôtel particulier à Guingamp donc les bouchées doubles côté communication : animation d’un site en ligne avec des promotions WE, prescription via des sites spécialisés, liens avec les Maisons de la Bretagne ou encore partenariat avec la Britanny Ferries. Jouer de la synergie régionale 30 restaurants et 5 hôtels (ouverts à l’année) pour seulement 800 habitants : la ville à s’illustrer ainsi n’est autre que La Roche-Bernard qui, avec aussi 600 bateaux dans son port, a su miser sur son charme et sa position géographique. Autant de raisons pour lesquelles Eric le Calvez, 44 ans, n’a pas hésité à reprendre Le Manoir du Rodoir en septembre 2003. “Je ne me reconnais pas trop dans l’appellation “tourisme rural”. On a de la chance d’être dans une cité à notoriété. C’est vrai qu’avant de nous installer, nous avions des critères. Le littoral reste trop saisonnier. Ici, 50 % de notre clientèle est certes composée de touristes – on est au cœur de l’axe Vannes/ Redon/La Baule avec, tout à côté, une voie express et trois sorties – attirés par la mer à 40 km, mais nous remplissons aussi avec notre activité de séminaires.” D’où des relations tout à la fois tissées par Eric et son épouse (deux anciens salariés d’une chaîne hôtelière) avec des tour-opérateurs et des sites de réservation en ligne qui leur amènent une clientèle belge, hollandaise, anglaise et espagnole… mais aussi “une communication ciblée via la brochure du Comité départemental du tourisme, Séminaires en Bretagne, et un marketing direct sur fichiers pour toucher des secteurs d’activités précis, laboratoires, banques…” Avec un CA doublé depuis la reprise (700 000 euros), Eric, qui a rénové les 26 chambres (hôtel 3 étoiles) pour 70 000 euros et “changé le restaurant”, confirme être dans son business plan. “On est sur un axe très passant, on va donc travailler notre signalétique, essayer de séduire la clientèle française et jouer de la synergie avec les hôtels, chambres d’hôtes et golfs de la région.” Un tourisme accessible aussi aux handicapés C’est dans le cadre d’un partenariat privé-public avec la mairie, qui espérait son hôtel deux étoiles et souhaitait se positionner comme village étape, que Thierry Amirault, 47 ans, a repris en début d’année Les Palis au Grand-Fougeray (35). 19 mois de travaux plus tard et 2 millions d’euros investis, dont 400 000 directement par ce professionnel de l’hôtellerierestauration venu de Loire-Atlantique, Eric mise aujourd’hui sur cette “jolie commune de caractère. Elle renaît avec ses commerces, sa tour Du Guesclin, ses maisons de torchis, son église classée… située aux portes de la Bretagne. On est à mi-chemin de Nantes et Rennes avec une grosse clientèle d’entreprises à capter.” Il a donc veillé à doter son établissement 100% climatisé (une dizaine de chambres et un restaurant gastronomique) des toute dernières technologies : TV écran plat avec 15 chaînes, WiFi, ADSL… Avec un taux de remplissage de l’hôtel “à 63/64 %”, Eric, qui a encore racheté 15 000 m2 de terrain et pense ouvrir un Spa, est satisfait, bien aidé par le réseau Logis de France, l’un des plus implantés en milieu rural. “En ce moment, je reçois beaucoup de VRP. Quand ils vont ralentir leurs déplacements, j’aurais les touristes anglais et allemands. Je me suis fait connaître de la Maison du tourisme de Redon dans ce sens.” Le professionnel souhaite aussi développer un tourisme accessibles aux handicapés avec 4 chambres en cours de labellisation (mobilier adapté, boîte vocale, voyant lumineux pour alerte) et formation du personnel pour recevoir déficients moteur et mentaux. “Le littoral reste trop saisonnier, il n’y a pas de marché en février-mars” ■ Serge Marshall 13 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 14 BRETAGNE EN RÉSEAU ACTUALITÉS AGENDA ■ Salon du commerce équitable d’Ici et d’ailleurs du 11 au 13 mai Palais des congrès de Lorient www.ingalan.org ■ 4ème édition de la semaine pour la qualité de vie au travail du 21 au 25 mai Programme sur [email protected] ou 02 23 44 01 44 ■ Cap sur l’international : pour le développement des entreprises hors de nos frontières, journée organisée par Natixis Pramex et Banque Populaire de l’Ouest au Coq Gadby à Rennes le 5 juin Contact : 02 99 29 79 12 www.capsurlinternational.com ■ Du 4 au 8 juin, semaine le Goût d’entreprendre consacrée à l’intervention de chefs d’entreprise CCI de Rennes : 02 99 33 66 45 ■ Ouest Industries, Salon interrégional de l’industrie Parc expo de Rennes du 19 au 21 juin Contact : 02 99 22 84 12 ■ Salon sur la franchise les 19 et 20 juin Parc des expos de Nantes Contact : 01 46 02 61 51 ■ 1ère semaine de l’innovation en Bretagne se déroulera du 25 au 29 juin Contact : 02 99 67 42 00 ■ Cosm’ing 2007 4ème colloque international consacré aux ingrédients cosmétiques et biotechnologies du 27 au 29 juin Palais du Grand Large de Saint-Malo Contact : www.cbb-developpement.com 14 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 (Des propositions bien emballées BREIZPACK REGROUPE LES INDUSTRIELS DE L’EMBALLAGE Filière de production à part entière, le secteur de l’emballage est animé par Breizpack, réseau de veille, d’information et de conseil à l’usage des prestataires comme des utilisateurs de tous les types de conditionnement. “La Bretagne compte près de 300 entreprises travaillant dans le domaine de l'emballage, avec des savoirfaire diversifiés : bois, céramique, métal, verre, papier, carton, plastique, cellulose, mais aussi machines de conditionnement et services en emballage (design, conditionnement à façon, conseil…). Ce secteur regroupe 10 000 emplois et génère plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires”, explique Blandine Lagain, ingénieur-conseil à Breizpack. Membre du réseau France Emballages, Breizpack a pour mission d’animer et de développer la filière de l’emballage, par le biais de réunions, de journées d'information, de veille et de conseil, et par son site internet. Breizpack répond à la demande d’entreprises très variées. Par exemple, la biscuiterie Le Dréan à Guégon (56) considère le réseau comme “un véritable dictionnaire de l’emballage, déclare Jean-Marc Fleurot, qui dirige cette PME de 10 personnes spécialisée dans le travail à façon. Quand nous avons recherché la composition d’un film plastique utilisé au Japon pour emballer les biscuits, nous avons bénéficié de la veille technologique1 de Breizpack et trouvé un fabricant pour ce produit très complexe”. Se tenir au courant des dernières innovations technologiques, suivre, voire anticiper les évolutions réglementaires… font aussi partie des préoccupations de Britt, brasserie de 27 salariés, installée à Trégunc (29) et Tréguier (22). “Nous sommes tenus régulièrement au courant des nouveautés par Breizpack qui a accès à des sources d’information difficilement accessibles pour une PME, souligne Jean-François Istin, co-dirigeant de l’entreprise. Faire partie du réseau nous a crédibilisés face à notre principal fournisseur, une grande entreprise sur la région, et nous a permis de nouer un partenariat pour définir des packagings originaux”. L’échange d’informations et la mise en relations font aussi partie des services rendus aux prestataires de services, comme le cabinet Le Guen, qui anime à Saint-Aignan (56) “une cellule de conseil et de formation consacrée au couple emballage-déchets. Lors d’une étude menée en 2004 pour le compte de la CCI des Côtes d’Armor sur les emballages compostables, en échange des informations que j’ai obtenues du réseau, Breizpack a pu immédiatement rendre l’étude disponible à tous ses membres”. Enfin, pour répondre à une demande croissante, Breizpack organise des sessions de formation adaptées au terrain. ■ Clotilde Chéron 1 L’Arist Bretagne assure une veille technologique et produits pour le compte de Breizpack P s n ( BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 15 Avec Maileva, l’envoi d’un mailing prend 10 minutes ! Créé en 1994 à Cesson Sévigné, Espace 3 est aujourd’hui un des derniers groupes Nissan indépendants au niveau national. Dirigée par Jean-Marc Laferrière, l’entreprise emploie 43 salariés et a réalisé en 2006 un CA de 27 millions d'euros. Le lancement, en février dernier, du Nissan Qashqaï a particulièrement mobilisé Anne-Cécile Dubreuil, responsable marketing et communication. Elle nous explique ici pourquoi et comment elle utilise les services de Maileva, filiale du groupe La Poste. “L'essentiel de mon activité est de relayer en local les campagnes nationales de Nissan. En fonction des stocks de chaque site (Rennes, Saint-Malo et Laval) et de la sortie des nouveaux modèles, j'ajuste mes opérations de communication : expos, salons, presse, radio, affichage, Internet et bien sûr marketing direct” détaille-t-elle. Seule à assurer cette fonction au sein de l'entreprise, elle a rapidement pris la décision de travailler avec La Poste et adopté Maileva pour l'envoi et la gestion de ses mailings. “Avant mon arrivée en 2001, tout était fait manuellement : photocopies, mises sous plis, affranchissements. Le temps passé et l'argent gaspillé m'ont très vite incitée à imaginer une autre façon de travailler. Aujourd'hui, la souplesse de Maileva, sa rapidité et sa sécurité sont essentielles dans mon organisation.” Entre les offres commerciales, les opérations “portes ouvertes” et les invitations à l’occasion du lancement de nouveaux modèles, Anne-Cécile Dubreuil orchestre plusieurs opérations de mailing par mois. “Je travaille à partir de mes propres fichiers. J’utilise mes fonds de page et rédige mon texte. Ensuite, de mon PC, je me connecte à Maileva, via Internet, et je saisis mon mot de passe. Tout l’historique de mes précédentes opérations s’affiche immédiatement. Je pré-visualise mon mailing, vérifie si adresse et signature sont bien positionnées (une centaine de champs est disponible), puis je transmets le tout. Maileva s’occupe du reste ! Dans les minutes qui suivent, je reçois un mail de confirmation qui m’indique que mes données ont bien été prises en compte. Un deuxième mail me parvient quand le dépôt poste a été effectué. C’est très sécurisant et très sécurisé. On ne peut pas envoyer un mailing par hasard ! Et le gain de temps est énorme !” Tous les envois affranchis en lettre prioritaire avant 14 h sont remis à la poste le soir même et distribués par les facteurs le lendemain. Le mode d'expédition est bien sûr au choix du client, lettre prioritaire, éco pli… en fonction de sa stratégie et de son budget. “En plus je peux programmer mes envois. Avant un départ en vacances, je transmets toutes mes Pour toute demande de diagnostic ou renseignement sur les solutions Courrier du groupe La Poste, n’hésitez pas à composer le 36-34 (0,225 euro TTC la minute à partir d’un téléphone fixe) Anne-Cécile Dubreuil, responsable marketing et communication chez Nissan Espace 3, et Yvonnick Fralin, chargé de comptes à la Direction Haute-Bretagne de La Poste données et indique le jour auquel je souhaite que mon mailing soit déposé.” conclut, satisfaite, Anne-Cécile Dubreuil. Avec Maileva, chaque client décide quand et comment, en fonction de sa stratégie marketing. Sa souplesse et sa réactivité font aujourd'hui son succès. Les services de La Poste évoluent en même temps que les technologies de l'information et de la communication. Pour preuve, poursuit Yvonnick Fralin, aujourd'hui, nous mettons à disposition des clients le fichier “Géomail”. Il leur ouvre la possibilité de toucher des foyers très réceptifs directement par e-mail avec une sélection par critères géographiques et/ou socio démographiques. Nouveauté de ce printemps 2007, il est possible désormais de mener une campagne de marketing direct via le SMSmailing. Mailing, mail ou SMS, le groupe La Poste permet d’accéder en toute simplicité au marketing direct adressé en mode multi-canal. PUBLI-INFO LES SOLUTIONS MAILEVA DE LA POSTE : GÉRER SES CAMPAGNES DE MARKETING DIRECT ADRESSÉ VIA INTERNET BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 ACTUALITÉS CESSION REPRISE 15:58 Page 16 Cette transmission était préparée de longue date pour permettre au groupe de poursuivre son développement dans un climat serein. ■ Cession au sein du Groupe Isatech. “J’ai pris beaucoup de plaisir à diriger cette entreprise, mais après 32 ans ■ Erwan Tymen vient de céder sa société éponyme passés à évoluer dans le secteur des TIC, je ressens à Daniel Tremblays, PDG d'Idées Jardin basé à Basseaujourd’hui le besoin et l’envie d’orienter ma vie vers d’au- Goulaine dans le 44. Créée en 1981 à Quéven (56), la SARL tres projets” explique Henri Caye, président directeur géné- Erwan Tymen a très vite acquis une notoriété à l'échelle du ral et fondateur du groupe Isatech (anciennement Grand Ouest mais également à l'étranger, en Suisse, Belgique, Informatique 56), basé à Vannes. Il vient de céder ses fonc- Irlande ou encore en Espagne. Son activité consistait en la tions à Jérôme Bazin, ancien réalisation d'études pour la créadirecteur des opérations au sein tion de jardins et pouvait mener De G à D : Jérôme Bazin et Christian Guilloux de la société Isatech du groupe. Cette passation de quelquefois à la prise en charge pouvoir s’accompagne égaledu chantier lui même. Erwan ment d'une restructuration du Tymen intervenait principalement capital et d'un changement de auprès des particuliers. Evoluant direction. Jérôme Bazin pilotera dans le milieu depuis 1967, Erwan le groupe avec Christian Tymen bénéficie aujourd'hui d'un Guilloux, désormais directeur réseau d'architectes connus et de général du groupe Isatech et nombreuses relations dans les président d’Innexa. Les deux médias spécialisés. Composé de hommes deviennent les princi12 salariés pour un CA de paux actionnaires du groupe 900 000 euros, la SARL Tymen est Isatech. Editeur et intégrateur de reprise par Idées Jardin, société solutions informatiques et de de conseil et négoce pour la progiciels de gestion intégrés, le groupe Isatech a été créé décoration de jardins auprès des particuliers et des profesen 1983. Il compte aujourd’hui 65 salariés sur 4 sites, sionnels. Erwan Tymen accompagnera pendant 3 ans le Vannes (siège social), Nantes, Rennes et Paris, plus de 500 nouveau propriétaire. Ne possédant plus aucune action dans clients réguliers et affiche un CA 2006 de 7 millions d'euros. la société, il interviendra désormais en tant qu'architecte. 16 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 24/04/07 15:58 Page 17 DÉVELOPPEMENT ■ “Avec toutes ces entreprises qui se font manger, on a intérêt à se renforcer toujours sur le blanc.” Dans la bouche d’Alain Ganster, dirigeant d’AG Cosmetics (50 salariés, 3 millions d'euros de CA à Bais-35), le “blanc”, c’est tout ce qui a trait aux produits de soin pour le visage. A côté des alcools (parfums), du maquillage et du savon. Quatre métiers (et sous-traitants) différents que le grand public ne différencie pas nécessairement quand il entend “secteur cosmétique” mais qu’Alain Ganster, lui, perçoit fort bien. “Penser à une opération de croissance externe, c’est envisageable mais je pense aussi à un pool de sociétés, un peu l’équivalent d’un contorsium où, à plusieurs, on pourrait répondre aux besoins des clients. Avec une offre groupée.” Façonnier pour des marques non communiquées, discrétion oblige, Alain Ganster voit en effet le secteur évoluer à grande vitesse. “La législation est de plus en plus contraignante. On en est à une 7ème directive avec des attaques souvent injustifiées sur les conservateurs par exemple. Il va encore falloir tout modifier. Les gros clients ont les moyens d’assumer mais bien des petites marques vont disparaître.” Contact : 02 99 76 39 24 ■ Internet dope l'activité d'Air France et de sa filiale Brit Air en région. “Le 1er juillet 2007, le billet d'avion “papier” aura complètement disparu et ce au niveau mondial. En 2006, les réservations par Internet ont crû de 65 % en France par rapport à 2005. Désormais, elles représentent 30 % du total des réservations.” explique Daniel Petiot, directeur régional Ouest chez Air France. Internet est en train de révolutionner le secteur du tourisme et accroit le trafic aérien. En 2006, au départ de Rennes, Air France, via sa filiale Brit Air, enregistre une hausse de 12 % de son trafic. La création de tarifs moins chers et mieux adaptés aux clients qui se déplacent pour motifs personnels (loisirs, famille, amis) explique pour l'essentiel cette augmentation. En hausse de 25 %, cette clientèle apprécie particulièrement la ligne Rennes-Paris Charles-de-Gaulle pour les correspondances internationales. Au départ de Brest, la croissance du trafic est en hausse de 6 % sur cette même période. Les vols quotidiens (franchise Brit Air) vers Nice et Marseille enregistre le meilleur score. Cet été, dès le 4 juin, Brit Air ouvrira une ligne quotidienne (50 places) vers Toulouse à partir de 129 euros l'aller/retour. Daniel Petiot, directeur général Ouest Air France ACTUALITÉS BAT BE 179 - Partie 1 Marc Lamidey, PDG de Brit Air 17 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 18 AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ACTUALITÉS INTERVIEW DE FRANÇOISE L'HOTELLIER, COMMERÇANTE ET VICE PRÉSIDENTE À LA CCI DE RENNES EN CHARGE DU TOURISME ET DU COMMERCE Pour un centre-ville accessible et attra Jugez-vous l’offre de stationnement actuelle suffisante pour maintenir l’équilibre économique entre le centre-ville et la périphérie ? L’accessibilité au centre-ville importe plus que le stationnement. A Rennes, les capacités de ce dernier semblent mal utilisées puisque beaucoup de places de parkings restent vides. Seul, le parking de la Vilaine situé sur les quais affiche presque toujours complet. Outre les prix sans doute trop élevés des stationnements1 en centre-ville et la limitation de la durée, c’est leur accessibilité, notamment par le nord qui reste difficile. Déficit de communication sur les parkings, manque de fléchage, sens de circulation compliqué, office de tourisme mal indiqué, depuis un an nous travaillons à améliorer ces points avec les élus de Rennes Métropole, dans le cadre de la charte d'urbanisme commercial du Pays de Rennes. Cette dernière devrait être signée en juin prochain. Elle engage toutes les parties prenantes (centres commerciaux, grandes enseignes, commerçants, élus…) à respecter les principaux équilibres en matière d'aménagement du territoire, sur une durée de cinq ans. Les actions à partir des politiques de stationnement paraissent aujourd'hui efficaces et susceptibles d’être mises en œuvre pour diminuer la circulation automobile (stationnements payants, parcs relais, offre de transports collectifs…). Mais elles comportent des risques. Celui redouté par les commerçants des centres-villes se situe bien dans le changement de comportement des clients qui pourraient se rendre en voiture dans les zones commerciales suburbaines plutôt que d'utiliser d’autres modes de transport pour effectuer leurs achats en centre-ville. Zoom sur le Pays de Rennes. 18 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 Quels changements souhaiteriez-vous voir apportés à la politique de stationnement actuelle ? Plus de parking ? De parc relais ? Les parkings relais ne sont pas la solution. Ils sont destinés aux gens travaillant à Rennes mais habitant à l'extérieur. Ils ne sont pas faits pour les touristes qui veulent accéder rapidement et facilement au centre-ville. Pour mieux les capter et éviter qu'ils ne soient tentés pas les pôles commerciaux situés en périphérie, il faut à tout prix maintenir et créer des stationnements en bordure des zones piétonnières. Ces dernières vont d'ailleurs être étendues. Il ne faut pas oublier que les freins psychologiques liés au problème de sécurité sont encore très nombreux face aux parkings souterrains. En matière de mobilier urbain, beaucoup reste à faire. Mais à nous aussi commerçants de jouer le rôle de VRP auprès des touristes et d'être imaginatifs. Il faut considérer le centre-ville comme un grand centre commercial à ciel ouvert avec une offre différenciée. Désormais, le consommateur et/ou touriste vient en centre ville pour des achats plaisir. Il est en attente d'une offre plus culturelle, plus ludique et plus conviviale. C'est l'occasion pour lui de faire des découvertes. Il veut être surpris. Depuis quelques années, la ville de Rennes a restreint l'accès du centre-ville aux automobilistes et développé l'offre des transports en commun. Quels ont été les impacts sur l'activité des commerçants ? Le métro facilite sans aucun doute le transport des Rennais d'un bout à l'autre de la ville. De ce fait, il a permis de redynamiser certains quartiers comme celui de Sainte-Anne. Les gens qui travaillent en périphérie hésitent moins à prendre le “Val” pour venir manger le midi dans les restaurants du centre. Il a permis de recon- 24/04/07 15:58 Page 19 ractif ! Le parking de la Vilaine à Rennes (251 places) affiche complet quérir la clientèle de Vern-sur-Seiche ou de Chantepie. Mais une autre clientèle, non desservie par le métro, s'est envolée. D'une manière générale, la fréquence a diminué. Désormais on trouve tout en périphérie. Les gens viennent vraiment dans le centre-ville 1 pour chercher autre chose ! A nous, commerçants, de leur donner envie de revenir et aux élus de faciliter son accessibilité. ■ Propos recueillis par Véronique Maignant ACTUALITÉS Photo : A. Renault BAT BE 179 - Partie 1 Règles du stationnement sur voirie en centre-ville : deux zones, une rouge pour faciliter la rotation des voitures et une verte dans les secteurs où le caractère résidentiel prédomine. Les tarifs : zone verte : 0,75 €/h pour une durée maximale de 2h40 ; zone rouge : 1,33 €/h pour une durée maximale de 1h33. Règles de stationnement des 10 principaux parkings à Rennes : les tarifs : Abt 1 mois de 75 à 90 euros, l'heure 1,20 euro la 1ère heure, 1 euro les suivantes. LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DE LA LGV (LIGNE GRANDE VITESSE) POUR LA VILLE DE RENNES À L'HORIZON 2013 L’impact de la LGV sur l’immobilier tertiaire mais plus encore les enjeux pour la ville de Rennes et la région Bretagne ont été débattus lors du forum immobilier organisé à l’initiative du groupe Kermarrec en avril dernier à Pacé (35). Tour d’horizon sur les différents points de vue exprimés. “A travers un tel forum, nous souhaitons sensibiliser le plus grand nombre d'acteurs économiques régionaux à l'arrivée de la LGV à Rennes en 2012-2013 …même si le décret de déclaration d'utilité publique n'est pas encore signé à ce jour”,rappelle Jean Kermarrec, PDG du groupe éponyme basé à Rennes et Vannes. “Rappelons qu’un tel équipement nous mettra à 1 h 30 de Paris et entraînera un accroissement important de la demande dans le tertiaire. Il nous faut dès à présent anticiper l'afflux de nouvelles entreprises et imaginer une offre de qualité.” 100 000 m2 supplémentaires de bureaux sont prévus dans le quartier de la gare. A terme, cette dernière devrait devenir un véritable carrefour ferroviaire capable d'assurer la convergence des trains en provenance de Lyon, Lille, Bruxelles… bref toutes les gran- des métropoles nationales et européennes, via les interconnexions en Ile-de-France, pour ensuite repartir sur Brest ou Quimper. “3/4 d'heure de gagner c'est essentiel ! En 1 h 30, la clientèle “affaires” peut programmer de vraies demi-journées de travail sur Paris en prenant notamment son De G à D : Pierrick Massiot, Jean-Philippe Dupont, Jean Kermarrec, Hervé Kermarrec repas dans le train. Nous devrons alors faire un saut dans l'offre de services. Avec la tre de 800 ainsi que des salles d'expo LGV, nous estimons à 2 millions le nombre de et de réunions” précise Pierrick Massiot, voyageurs supplémentaires transitant par vice-président de Rennes Métropole. Rennes !” Même si l'ingénierie financière relative à la LGV Un projet de centre de congrès en lieu et ne sera achevée que fin 2007 (1 milliard d'euplace de l'actuel Palais Saint-Georges est ros financé par les collectivités locales, la aussi en gestation et directement lié à l'arri- région, la SNCF, le RFF et l'Etat) “je suis optivée de la LGV. Il fera de Rennes une véritable miste sur le projet et la tenue du calendrier car métropole européenne.40 à 50 % des congrès je sens la volonté de toute la Bretagne et sont liés à des activités universitaires et de de toutes les forces politiques” conclut le recherche. “Nous prévoyons la construction de directeur régional de la SNCF. deux amphithéâtres, un de 300 places, l'au■ V. M. Photo : V. Maignant 2 millions de voyageurs et 100 000 m2 de bureaux supplémentaires 19 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 20 ACTUALITÉS AILLEURS ( Elopsys tire sur les fils des réseaux “MICRO-ONDES, PHOTONIQUE ET RÉSEAUX SÉCURISÉS” : UN PÔLE HIGH-TECH EN LIMOUSIN Etre reconnu au niveau européen comme le pôle de référence en matière de hautes technologies “micro-ondes, photonique et réseaux sécurisés” voilà pour l'ambition. La méthode pour y parvenir est classique et désormais largement répandue au sein des pôles. Il s'agit d'appliquer des programmes collaboratifs et favoriser tous les rapprochements. “Il y a deux types de pôles de compétitivité, les gros comme Images & Réseaux en Bretagne et les “petits” comme le nôtre avec un bassin de PME limité. Soit 25 entreprises sur les technologies de cœur du pôle, 50 en élargissant à leurs partenaires. Chez nous, toute communication se fait en “one to one”. On connaît les gens et on n’a pas besoin de réunions d’information pour aller à la pêche.” A écouter Thomas Vincent, responsable opérationnel d’Elopsys, tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes… “On a une technologie, le “micro-onde dans le hardware”, qui nous vaut d’être reconnus avec le développement de produits télécoms (tout ce qui est réseau sans fil), produits militaires, avioniques et produits radar. Cela change la donne, c’est indéniable. Cette renommée passe aussi par des laboratoires d’envergure internationale qui collaborent avec tous les grands groupes : Thalès, Alcatel…” Sauf qu’un pôle, c’est un territoire et une zone d’intervention. “C’est vrai que notre enjeu est bien d’utiliser cette coopération nationale entre les uns et les autres au profit du tissu régional. Il ne s’agit pas de détruire ce qui existe mais de l’étendre à nos PME afin qu’elles développent des projets pour ces grands groupes.” Thomas Vincent soupire alors : “Il y encore des freins, d’ordre pratique, avec des habitudes prises, et financiers. L’Etat lui-même est habitué à travailler avec ces grands groupes. Pensez que seuls 23 % des sommes allouées vont au Fonds de compétitivité des entreprises. Mais les choses évoluent. L’Etat est en train de revoir ses exigences face aux PME et aux start-up, notamment sur leur crédibilité financière. La notation financière ne peut être la même.” En matière de propriété industrielle, on ne sait pas toujours à quoi s'en tenir Une goutte de souplesse dans un univers revêche ? Attelé à travailler sur trois principaux types de projets1, Elopsys supporte notamment un projet collaboratif qui associe le groupe Thalès à la PME Prana et la start-up Amcad. Objectif : plancher sur les 20 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 systèmes hautes fréquences, illustre Thomas Vincent. Ce programme, du nom de Lipsys, a en vue de développer une “technologie de rupture, avec une bonne partie de recherche mais aussi d’incertitudes. Il s’agit d’aboutir à des produits de télécommunication pour toutes les technologies de télécoms et de réseaux.” Soit 24 personnes engagées sur 3 ans pour un programme subventionné à hauteur de 2,5 millions d'euros. “Thalès est le chef de file mais l’élément moteur reste Amcad.” “Dire que nous sommes la colonne vertébrale du projet serait exagéré, nuance Stéphane Dellier, co-fondateur de cette startup née fin 2004. En fait, on a monté le projet avec Thalès suite à un concours de circonstance. On s’est rencontrés et on s’est rendu compte qu’on travaillait sur des problématiques similaires. Comme on est sur des activités très spécifiques – caractérisation et modélisation de composants semiconducteurs, applications hyper fréquence – on travaille en lien avec leur R&D. Thalès n’a pas intérêt à mobiliser du matériel et des hommes sur ce projet. Aujourd’hui, le projet technique démarre et avec lui les premiers prototypes de Prana, la PME associée au projet.” Une ligne de produits devrait voir le jour sous trois ans avec “segmentation” de l’offre entre Prana et Thalès. Ce qui amène la question des droits et de leur exploitation… “C’est vrai que nous sommes sur des projets de R&D. On ne sait pas toujours jusqu’où on ira et “quoi sera à qui”, ne cache pas Stéphane Dellier, attaché “à bien verrouiller” l’accord de propriété intellectuelle avec Thalès. “Ils ont un service juridique qui ne fait que ça. Inutile de dire qu’en cas de conflit, la différence de taille entre eux et nous serait sensible !” Solution choisie par Amcad pour ne pas se voir refuser l’utilisation de certaines applications : prendre le cas échéant un avocat-conseil. Dura lex sed lex… ■ Serge Marshall 1 les projets d'implantation d'entreprise, les projets collaboratifs et les projets de start-up innovantes. BAT BE 179 - Partie 1 24/04/07 15:58 Page 21 LARNICOL, CRÉATEUR ES BISCUITS ET CHOCOLATS A 52 ans, Georges Larnicol s’amuse de son credo de gamin : il aura tout tenté pour échapper à son destin. Pourtant sa 7ème boutique ouvrira à Nantes, puis ce sera Paris et Londres. Et le Meilleur Ouvrier de France ne compte pas s’arrêter là. “Mon père était pâtissier aux halles de Quimper pour nourrir ses quatre enfants. Alors tout le monde participait. Dès huit ans, on m’a mis à nettoyer les moules à cakes et je détestais ça. Puis j’ai fait les éclairs le samedi matin avant d’aller à l’école. Toutes les vacances scolaires y passaient… J’étais plus fatigué pour la rentrée qu’au début.” Ce qui n’empêche pas le petit Georges de briller en classe et de truster les meilleures notes. “Quelques jours avant le Bac en 1973, mon père m’a annoncé qu’il fallait que j’aille à Brest… passer le CAP de pâtisserie auquel il m’avait inscrit en candidat libre sans me prévenir. Pour lui faire plaisir, j’y suis allé, je l’ai obtenu, ainsi que le Bac dans la foulée.” Le jeune homme rêve d’autres horizons que la boutique. Il entre en Math Sup pour préparer l’architecture. “Quand notre père est mort en 1975, mon jeune frère de 14 ans a choisi de prendre la suite mais il ne connaissait pas assez le métier. J’ai quitté la fac pour le former à rythme forcé : la nuit, il faisait des gâteaux avant d’aller à l’école. Au bout de six mois, il était au point et moi, j’avais perdu l’envie de la fac !” ENTREPRISES “Pâtissier, moi jamais!” Pour entrer dans la vie active, Georges passe alors des concours (IBM, SNCF, PTT…) qu’il réussit tous mais une malformation cardiaque le fait exclure à la visite médicale. Alors, il vendra des frites dans le centre de Quimper durant deux ans avant de rencontrer par hasard à Saint-Paul-de-Vence un vieux cordier d’art. Lui qui recherche une nouvelle orientation est emballé. Il apprend auprès du maître et revient à Quimper ouvrir une boutique des objets en corde qu’il fabrique de ses mains. Le succès est au rendez-vous durant cinq années quand un microbe, transporté par des cordes importées d’Asie, attaque son cœur. Il doit changer de métier ou mourir. De la boutique à la chaîne “J’ai alors saisi l’opportunité d’un petit local en bail précaire pour ouvrir avec mon épouse un salon de thé. Pour accompagner les boissons, j’ai fait quelques petits gâteaux… que les gens se sont arrachés. Il a du coup fallu que je m’y remette à fond !” Sa boutique, “baptisée ‘Boule de neige’ pour que ça grossisse”, fait courir le tout Quimper. Alors durant un an, il prépare assidûment le concours de Meilleur Ouvrier de France. “J’ai mis l’entreprise en péril mais j’étais certain que ce titre ferait décoller mon avenir.” Objectif atteint dans la promotion 1993-94. Tout s’enchaîne alors rapidement : création d’une autre boutique en ville-close de Concarneau, puis à Locronan, revente de Quimper, ouverture d’une seconde à Concarneau, puis une nouvelle à Pont-Aven et enfin à Auray-Saint-Goustan en février dernier. “On rouvrira à Quimper en juin, puis ce sera à Nantes en septembre, à Paris pour la fin d’année et à Londres en 2008. A partir de là, nous lancerons 4 à 5 magasins par an.” Autant dire que les 3 millions d’euros de CA et les 24 emplois permanents sont appelés à l’expansion. Pour anticiper ce développement, Georges Larnicol a acquis l’an dernier à Melgven, près de Concarneau, un atelier-laboratoire de 2 350 m2 pour alimenter l’ensemble du réseau de ses créations gourmandes. “Je resterai un artisan, même si, demain, il y a 250 magasins !” ■ Yves Pouchard 21 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 22 CONFECTION DE VÊTEMENTS CYCLISTES HAUT DE GAMME ENTREPRISES Noret mise sur l’ouverture de son marché Une qualité haut de gamme, un nombre conséquent de clubs (3 000) constituant l’essentiel de la clientèle et une production entièrement intégrée : tels sont les ingrédients qui ont porté l’entreprise Noret (22) à la place de leader français sur le marché du vêtement cycliste personnalisé. Une place que l’entreprise doit défendre en restant ouverte à de nouveaux marchés. Découpe de tissus, sérigraphie et sublimation… Dans les vastes locaux de l’entreprise familiale, située depuis 1939 à la sortie du bourg de Saint-Denoual près de Lamballe, 100 000 pièces sont réalisées chaque année. Arrivés en rouleaux, les tissus blancs passent d’un atelier à l’autre : l’intégralité d’une pièce est d’abord imprimée sur papier, puis la sublimation opère le transfert du papier sur le tissu qui, une fois découpé, est assemblé afin de réaliser maillots, blousons et cuissards destinés aux cyclistes. “Nous sommes une entreprise à 100 % intégrée, ce qui nous permet d’être très réactifs”, insiste Nicolas Bonenfant, qui dirige l’entreprise avec son frère Jean-Noël. “Avec un effectif de 60 salariés, nous travaillons essentiellement sur commande, notre clientèle étant composée à 80 % de clubs cyclistes”. Des clubs dont les pratiques évoluent et permettent à l’entreprise de s’ouvrir sur de nouveaux marchés. Depuis 5 ans en effet, Noret se tourne vers l’athlétisme, le triathlon, et les clubs de rollers, ces sports utilisant les mêmes matériaux et coupes que le vélo. “Ce développement s’est imposé à nous car beaucoup de clubs de vélo se sont transformés en club triathlon (vélo, course à pied et natation), poursuit Nicolas Bonenfant. C’était donc une demande du marché. Mais les clubs de running, en plein essor aujourd’hui, représentent également une ouverture importante”. Un marché “technique”, qui suit les innovations : tissus évacuants et respirants, fonds thermorégulateurs… Répondre à la demande des 22 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 sportifs représente également un atout. “En terme de technicité, nous avons nos fournisseurs qui nous soumettent régulièrement le fruit de leurs recherches ou que nous sollicitons pour de nouvelles matières, ajoute Jean-Noël Bonenfant. Et le fait de sponsoriser deux équipes de professionnels qui nous font part de leurs remarques, Agritubel et Bretagne Armor Lux, nous permet d’aller au devant de la demande des clubs”. Sur la ligne de départ Un temps fournisseur officiel de l’équipe de France, Noret s’est vu ravir la place par le géant Adidas. Si la marque a été éclipsée des podiums, elle n’en demeure pas moins présente, désormais en tant que sous-traitant d’Adidas. Parallèlement, dans le vaste atelier de sérigraphie, l’équipement numérique permet désormais de répondre à des appels d’offres sur de gros volumes, passant de 350 pièces à 3 500. “Si, en termes de finitions de montage, la qualité reste la même, celle du tissu est moindre, afin de pouvoir répondre aux exigences de prix, poursuit Jean-Noël Bonenfant. Mais nous ne voulons pas nous installer sur ce marché, pour lequel nous ne répondrons qu’à des “gros coups” ponctuels. Nous devons veiller à rester sur le haut de gamme, car c’est ce qui fait notre force”. Avec un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros, les deux frères se sont fixé un nouvel objectif : relancer la vente d’articles standards dans les grandes surfaces et magasins spécialisés en dormance depuis quelques années (à peine 20 % du CA). “Nous voulons relancer cette gamme parce que nous savons que nous y avons notre place, d’autant qu’en termes de prix, nous restons très compétitifs. Cela permettra surtout de dynamiser l’activité de l’entreprise pendant la saison creuse, en automne”. Soutenu par une équipe de 4 infographistes créant deux collections par an et 2 commerciaux lancés sur le territoire national, Noret est prêt à aborder un marché où l’entreprise reprend tout à zéro. Le top départ est lancé ! ■ Véronique Rolland BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 23 “Le monde du transport routier doit passer à la phase industrielle” Sur le marché du transport routier, l’entreprise Jegou, installée à Brécé (35), se positionne sur un créneau innovant : le double plancher. C’est ce qui lui permet d’envisager sereinement la concentration et la concurrence dans son secteur d’activité. Après une expérience réussie comme exploitant puis responsable d’agence à Bordeaux, Christophe Jégou crée le 1er juin 1991 son entreprise de transport en rachetant deux ensembles (semi et tracteur) “bricolés” à l’entreprise Duval. C’est une innovation ingénieuse, qu’il va améliorer jusqu’à en faire un système exclusif de plancher hydraulique mobile, et qui explique en grande partie son succès. Manœuvré grâce à une télécommande, le système de double plancher porte la capacité de charge du camion de 33 à 66 palettes. “Les normes européennes imposent les dimensions et le poids maximum des véhicules en charge, pourtant de nombreux ensembles roulent partiellement à vide, au gré des tournées, explique le dirigeant. Une capacité de chargement augmentée de 30 à 100 % génère des économies à tous les niveaux : il y a moins de véhicules sur les routes, l’entreprise consomme moins de carburant, gère mieux ses plannings et améliore la rotation de ses approvisionnements. Le système limite les emballages superflus tout en évitant l’écrasement de marchandises.” Spécialisé dans le transport des aliments secs industriels, l’entreprise Jegou emploie aujourd’hui 50 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros. Ses 35 ensembles sillonnent l’Europe à partir des sites de Brécé (son siège social) et de son agence de Compiègne, “soit plus de 4 800 000 km par an. Nous sommes actuellement à la recherche d’une entreprise à reprendre sur le Sud-Ouest, pour desservir ainsi tout l’arc Atlantique”, précise Christophe Jegou. “Avec une farouche volonté, celle de rester indépendant”. Se concentrer sur la productivité La cause n’est pas gagnée d’avance : “En deux ans, au plan national, 3 800 entreprises de transport ont cessé leur activité ou vendu. Celles qui restent se recentrent sur la rentabilité plutôt que sur le développement alors que les perspectives d’activité sont encourageantes : le transport ENTREPRISES DEPUIS BRÉCÉ, LES TRANSPORTS JEGOU JOUENT LE DÉVELOPPEMENT routier doit doubler d’ici 2015 en Un système exclusif de double plancher Europe, assurant le transport de 80 % des tonnages dans un rayon de moins de 250 km”. Le secteur français du transport routier doit relever plusieurs défis. Celui de la concurrence européenne, tout d’abord : “la baisse de la productivité devrait s’accentuer, notamment en raison de la nouvelle réglementation européenne qui renforce les contraintes dans la gestion du personnel roulant”. Si le coût du carburant est désormais indexé, la privatisation des autoroutes a fait des péages un poste en forte augmentation : “Les entreprises de transport représentent 20 % du trafic et 30 % du chiffre d’affaires des sociétés d’autoroute. Le secteur est aussi pénalisé par son image peu attractive, en partie injustifiée. Les véhicules neufs répondent à des normes antipollution strictes, les limitations de vitesse ou de circulation participent à l’amélioration de la sécurité”, précise le dirigeant. L’effort de formation des conducteurs (avec la Fimo, formation initiale obligatoire) et l’amélioration des conditions de travail sur les longues distances ne suffisent pas à réduire les difficultés de recrutement au moment où de nombreux chauffeurs partent en retraite. “Pris entre les industriels et la GMS, les entreprises de transport doivent continuellement revoir leurs marges”. Si l’on considère que 50% des entreprises ont moins d’un salarié, et seulement 15% plus de 50, le secteur va être amené à se concentrer pour optimiser les moyens. “Comme l’a fait le bâtiment depuis quelques années, le passage à un monde industriel est incontournable”, conclut le dirigeant. ■ Clotilde Chéron 23 Christophe Jégou BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 24 DOSSIER RAPPROCHEMENT JEUNES ET ENTREPRISES Assurer 24 au plus vite la relève ! BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:31 Page 25 À l'heure où le renouvellement des dirigeants et des cadres est une question primordiale pour les entreprises, la moitié des jeunes serait plus attirée par le secteur public. Pour autant, les initiatives pour rapprocher la jeunesse et le monde de l'entreprise se multiplient. Tour d'horizon de la dynamique bretonne. omment attirer les jeunes dans l'entreprise, les fidéliser, voire les former au métier d'entrepreneur ? Comme ailleurs, la question se pose de manière ardente en Bretagne. Évolution démographique, pyramide des âges, d'ici à 10 ans près de 7 000 PME bretonnes, totalisant 140 000 emplois directs1 seront à transmettre. Alors que le rythme annuel des reprises d'entreprises se situe aujourd'hui entre 420 et 450, le besoin pourrait passer, dès 2010, à 575 reprises pour maintenir le tissu économique breton. Deux bonnes raisons de placer le renouvellement des dirigeants, des cadres et des salariés au centre des préoccupations des entreprises. Dans les faits, les difficultés de recrutement persistent et le choc des générations semble encore freiner l'intégration de la jeunesse. C des jeunes affirment avoir “une image positive de l'entreprise”. “Dans le Finistère, les chefs d'entreprise ont eu du mal à y croire, explique Gwenaëlle Lamy, correspondante de l'AJE, la jeunesse a encore trop souvent une image négative. Elle n'aurait plus le goût du travail. Il s'agit d'un malentendu né de la méconnaissance, par les générations plus âgées, des motivations de la jeunesse”. Vannes - novembre 2006 : conférence d’Yvon Gattaz sur le thème “Créer une entreprise de croissance à partir de zéro” Le paradoxe de la jeunesse Mais le chemin à parcourir vers la jeunesse reste important. Aujourd'hui encore, elle nourrit une vision paradoxale du monde de l'entreprise. Une étude réalisée en juin 2006 par Ipsos et l'Association Jeunesse et Entreprises (AJE)2 auprès d'un millier de jeunes lycéens, étudiants et jeunes actifs âgés de 16 à 26 ans, révèle que 52 % d'entre eux déclarent “rechercher une activité dans le secteur public” plutôt que dans le privé. L'esprit d'entreprise semble aussi faire défaut puisque plus des trois quarts d'entre eux excluent de créer leur propre entreprise. Attentes fortes, réticences latentes, l'étude de l'AJE montre aussi que les jeunes actifs se sentent souvent peu reconnus dans leurs compétences. 60 % d'entre eux considèrent que “les entreprises les perçoivent plutôt comme des débutants qui vont mettre du temps à devenir opérationnels et vont devoir être formés”. Contrairement à l'ambiance de travail et aux horaires qui leur apportent satisfaction, la rémunération et les avantages sociaux demeurent un point noir. Sur ces deux derniers aspects, les trois quarts se disent peu satisfaits de leur situation. Une image positive de l'entreprise Mais ces données ne doivent pas cacher une réalité positive. Qu'ils soient encore en études ou déjà au travail, plus de 80 % Un décalage de génération que constate aussi Christophe Le Nancq, directeur de l'Association pour l'emploi et la formation, l'Alef, dans le Pays de Saint-Brieuc. “Il y a chez la jeunesse une demande forte de sens et de connaissance dans le travail. Le motif le plus récurrent pour la rupture d'un contrat d'apprentissage est le manque de communication. Cela oblige à réfléchir aux méthodes de management. Garder sa porte physiquement ouverte n'est plus toujours suffisant.” L'essentiel est de communiquer avec lui sur le fonctionnement de l'entreprise, de lui expliquer ce qui se passe en amont et en aval de l'activité. 25 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 26 DOSSIER L'ALEF JETTE DES PONTS ENTRE ENSEIGNEMENT ET MONDE ÉCONOMIQUE Réduire le fossé entre les deux mondes Créée en 1999, l'Alef du Pays de SaintBrieuc (Association locale pour l'emploi et la formation ) opère, grâce à son volet jeunesse, un rapprochement entre l'enseignement et le monde économique local. Au programme, rencontres, visites, stages pour sensibiliser les professeurs. “Les enseignants découvrent la complexité et la diversité des formations mais aussi celles des métiers et des parcours dans l'entreprise qui ne sont pas aussi linéaires que dans l'enseignement. Ils deviennent de bons relais auprès des jeunes”, explique Christophe Le Nancq, directeur de l'Alef. Pour lui, les entreprises ont, elles aussi, tout intérêt à entrer dans cette démarche de rencontre car elles ont des effets concrets : “concernant les formations, deux bac pro, conducteur de ligne et plasturgie, qui répondent à des besoins locaux, ont ainsi été créés”. À noter aussi, la multiplication des interventions de chefs ou de cadres d'entreprises auprès de classes de BTS : “ces interventions Des enseignants visitent l’entreprise Graniouest à Saint-Carreuc Christophe Le Nancq apportent une connaissance plus concrète de l'entreprise, souvent abordée de manière trop théorique par les enseignants”. Des interventions qui, selon Christophe Le Nancq, permettent aussi aux entreprises de se faire connaî- Ça bouge dans l'enseignement Le souci est qu'avant d'arriver sur le marché du travail, les jeunes n'entendent pas assez parler de l'entreprise. En Bretagne, des concours ou des formations tentent d’y remédier en favorisant la rencontre entre jeunes et entreprises. A l’initiative de la Région et du Rectorat l’opération “Une entreprise dans votre lycée” a été mise sur pied il y a une douzaine d’années et bénéficient aujourd’hui de l’appui des CCI L’observation en entreprise en classe de 3ème est essentielle 26 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 tre : “on ne récolte que ce que l'on sème ! Les entreprises qui savent aller vers les jeunes ont de grandes chances de les faire venir chez elles et de les fidéliser car elles les connaissent mieux.” V. G. de Bretagne. Durant quelques mois des groupes de jeunes imaginent et font vivre un véritable projet d’entreprise, soumis au final, à l’examen d’un jury qui récompense les meilleurs d’entre eux. Certains projets débouchent même sur la création de l’entreprise via une association. La multiplication des séquences d'observation en entreprise pour les collégiens mais aussi pour les professeurs est un signe encourageant . C'est un premier niveau de découverte mais il est essentiel ! Autre nouveauté, l'option de découverte professionnelle proposée à tous les établissements de l'hexagone depuis la rentrée dernière. L'objectif n'est pas d'orienter l'élève mais de lui donner une bonne culture du monde économique en général et de celui de l'entreprise en particulier. Découverte de métiers et de filières professionnelles, des activités locales, des lieux et des modalités de formation, de la diversité des cursus professionnels, la palette des enseignements est large et les rencontres avec des entrepreneurs locaux sont favorisées. Depuis 2005, les CCI de Bretagne et l’Abea en partenariat avec le Rectorat organisent des journées “découverte des métiers de l’agro-alimentaire.” Ouvertes à tous les professeurs des lycées et des collèges de Bretagne, ces journées enregistrent, à chaque visite, une douzaine de participants. Les échanges sur le lieu même de l’entreprise permettent par la suite la mise en place de projets pédagogiques au sein de l’école mais surtout une meilleure transmission du savoir-faire de l’entreprise auprès des élèves. À la rentrée 2006, 66 établissements du Finistère se sont engagés dans cette démarche. À Quimperlé, BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 27 des enseignants ont décidé d'intéresser leurs élèves à la filière du transport. Ils ont étudié l'aval autant que l'amont. Ils ont visité des entreprises de construction navale à Concarneau et de transports routiers. Développer l'esprit d'entreprendre Un esprit qui définit la première édition bretonne des Entrepreunariales. Porté en région par l'association Bretagne Entreprendre, le concours a un objectif clair : “mixer les connaissances générales et la pratique de terrain, explique Catherine Derousseaux, qui accompagne le projet dans les Pays de la Loire et la Bretagne, pour démystifier le monde de l’entreprise et inciter les étudiants à se glisser dans la peau du créateur désireux de lancer une nouvelle activité, tout en utilisant sa formation”. Pour sa première édition bretonne3, 15 chefs d'entreprise ont suivi bénévolement 15 équipes, représentant 50 étudiants et étudiantes, pour leur apporter “réalisme et facilité d'accès à leurs réseaux. Déjà mené dans d’autres régions, ce concours est extrêmement positif pour les deux parties”, souligne Catherine Derousseaux. Accueillir des stagiaires Autre action menée en région et qui relève de cette même volonté de rapprocher les jeunes et l’entreprise : Stages Ouest. Pilotée par Ouest-France multimédia en coopération avec la CRCI Chez Rétis Communication, le pari sur les jeunes correspond à un état d’esprit de Bretagne, l’UPIB et Idée 56, l’association à l’origine du projet, Stages Ouest est une bourse d’offres et de demandes de stages dans le cadre universitaire. Gérée en ligne à partir du site stagesouest.com, elle représente une des bourses les plus importantes au niveau national. Aujourd’hui, quelque 27 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 28 DOSSIER MAGSI À SIZUN (29) Les jeunes, c’est très consommateur d'énergie mais c’est celle de demain ! Fabricant d'accessoires pour engins destinés au monde agricole et industriel, Magsi TP et Magsi accessoires appartiennent au groupe Prévision. Dirigées par Yves Durieux depuis 2005, les deux entités misent sur les jeunes pour se développer et pérenniser l'entreprise. “Quand les personnes connaissent précisément leurs missions et ce que représente la part de leur travail dans le résultat final de l'entreprise, il est beaucoup plus facile de les motiver. Alors, bien sûr cela demande du temps et de l'énergie en explications et en réunions mais c'est essentiel pour intégrer et fidéliser notamment les jeunes ! Ils sont dans l'attente d'être formés et de se voir proposer CDI et promotion” explique Yves Durieux. Chez Magsi, l'effectif total se monte à 75 personnes et la moyenne d'âge tombe à 28 ans. L'entretien individuel, le plan de progrès individuel, la formation en prévention des risques ou sécurité sont obligatoires pour tout le monde. “L'intérêt de faire confiance aux jeunes ? Ils bousculent les habitudes, sont beaucoup plus faciles à remettre en cause et adhèrent beaucoup plus vite aux idées nouvelles. Et si, quelquefois, leur inexpérience est source d'erreurs, elle nous fait aussi progresser ! Car alors nous nous reposons les questions : pourquoi, comment, qu'est-ce qui n'a De gauche à droite : Arnaud Verveur (Bureau d’étude), Vincent Fleouter (Bureau d’étude), Gurvan Le Boulch (Soudeur), Stéphane Habasque (soudeur), Christophe Corre (Soudeur), Yoann Grall (Soudeur) pas fonctionné ? On accepte l'erreur si elle est reconnue et corrigée. “Un ancien” aura beaucoup de mal à la reconnaître.” Devant les difficultés à recruter soudeurs et chaudronniers, Magsi s'appuie sur tous les dispositifs : formation en alternance, apprentissage, accompagnement formation préalable à l'emploi (AFPE) et autres chèques insertion existants. “Un jeune, recruté dans le cadre du dispositif chèque insertion de la CCI de Brest et de la Région, est devenu en à peine deux ans chef d'atelier dans la nouvelle unité de Tréfflenez. Car pas question de faire du consommable. Si un jeune a de vraies 2 000 entreprises de l’Ouest sont inscrites et y déposent leurs offres de stage. Elles peuvent également pré-sélectionner leurs stagiaires en fonction des profils de chacun et des demandes exprimées . En 2006 , le site a reçu 113 000 visiteurs et cumulé 11 000 demandes de stage. Accueillir les jeunes et les former, c’est une façon de préparer la relève. Aller vers les quartiers Ce goût d'entreprendre, la CCI de Rennes a aussi souhaité le mettre au cœur de ses actions 2007 “revues et adaptées pour s'adresser à la jeunesse”, précise Cyril Barbet, directeur du pôle création, transmission, parrainage des entreprises. Job dating, conférences, 2007 est aussi l'occasion de tenter des méthodes innovantes. Une rencontre entre des jeunes, scolarisés ou 28 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 aptitudes, on lui propose très rapidement un CDI et de réelles perspectives d'évolution” complète Yves Durieux. “D'ailleurs, nous espérons embaucher courant de ce mois une dizaine de jeunes suite à la plate-forme emploi montée avec l'ANPE. C'est une autre façon de recruter, par simulation. A l'issue de ces tests, les jeunes sélectionnés passeront un entretien individuel et se verront proposer directement un CDI associé à un contrat de professionnalisation d'un an avec 500 heures de formation !” Tout ceci est vital pour la survie de l'entreprise. non, et des entrepreneurs est ainsi en projet. Son originalité ? Être organisée dans un quartier, avec les acteurs locaux et les acteurs économiques. “La démarche est totalement nouvelle et presque révolutionnaire”, juge Cyril Barbet. Pour Mario Piromalli, franchisé McDonald’s et engagé auprès de la CCI de Rennes, ces actions répondent aussi à une nécessité : “Nous devons montrer que l'entreprise a changé en allant l'expliquer aux jeunes pendant ces rencontres. Nous ne sommes plus dans un monde où l'entreprise se transmet de père en fils. Chaque jeune doit pouvoir se poser naturellement la question “puis-je V .M. BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 29 RÉTIS COMMUNICATION, UNE STRATÉGIE DE L’EFFICACITÉ ET DE LA FIDÉLITÉ devenir un entrepreneur” ? Il faut changer leur regard sur l’entreprise car ils sont prêts pour cela. Ils sont mieux armés que nous pour évoluer dans un monde en perpétuelle évolution et rempli d'incertitudes. Ils ont un regard neuf, indispensable au fonctionnement de l'entreprise. Il y a donc une réelle nécessité à les intégrer.” La jeunesse au cœur de l'entreprise Changer de vision Pour certains dirigeants, les entreprises ont elles aussi leur rôle à jouer pour assurer le défi du renouvellement. Joël Chéritel est le PDG de Rétis Communication à Montauban de Bretagne (35). Depuis la création de l'entreprise, il mène une politique active d'intégration de jeunes collaborateurs et apprentis (cf. encadré). “Ce pari sur les jeunes correspond à un état d'esprit mais il ne s'impose pas de lui-même. Au sein de Rétis, ce choix de recrutement est évident car nous prenons plaisir à compléter leur formation. C'est valorisant pour eux mais aussi pour nous. C'est aussi un moyen de nous améliorer car les jeunes sont dynamiques et posent souvent de bonnes questions. C'est un investissement rentable.” Selon Joël Chéritel, l'urgence à assurer la relève au sein de l'entreprise doit être une occasion d'aller à la rencontre de la jeunesse, mais aussi “de se remettre en question et de s'obliger à lever la tête du guidon”. Joël Chéritel, PDG de Rétis Communication ■ Virginie Jourdan 1 Étude publiée en 2005 par la Chambre régionale de commerce et d’industrie et menée auprès des entreprises de 5 à 199 salariés relevant du secteur marchand non agricole (inscrites au RCS), soit 14 500 entreprises représentant 265 000 emplois. 2 La mission de l'AJE est de rapprocher l'univers de l'enseignement et celui des entrepreneurs 3 La sélection des 50 équipes s'est déroulée le 26 novembre dernier. Photo : A. Renault Une classe de collégiens découvre les métiers des travaux publics sur un chantier SPIE Chez Rétis Communication (Montauban de Bretagne - 35), spécialisée dans les métiers du réseau et de l'information, l'intégration des jeunes fait partie intégrante de la stratégie de développement de l'entreprise depuis sa création en 1993. Dans l'entreprise, 43 % des salariés ont moins de 31 ans. Près de 70 % des collaborateurs y connaissent leur première expérience professionnelle. “Dans notre secteur, le savoir doit être très vite réactualisé et les jeunes sont d'une fraîcheur technique intéressante”, explique Joël Chéritel, le PDG de Rétis Communication. Une véritable politique. En moyenne, l'entreprise intègre 5 % de jeunes en apprentissage ou contrat de professionnalisation. “C'est une manière de nous forcer à ne pas oublier cette nécessité. Nos stagiaires et apprentis sont issus de l'informatique, du câblage ou du commercial. Notre but est de les former aux métiers mais aussi de gérer l'avenir de l'entreprise”, ajoute-t-il. Même si les jeunes qui arrivent chez Rétis Communication sont diplômés ou étudiants, 6 % de la masse salariale ont été consacrés à la formation sur les cinq dernières années. Pour Joël Chéritel, cette stratégie a un double intérêt. Elle assure une efficacité dans le travail et une fidélité à l'entreprise. Autre volet développé, la politique sociale et managériale. Voiture de fonction, présentation régulière des chiffres et de la stratégie de l'entreprise aux équipes : “La nouvelle génération attend des contreparties à son investissement au travail”, juge Stéphanie Villejoubert, responsable des Ressources humaines. Pour sa part, Joël Chéritel souligne surtout la forte attente des jeunes concernant le contenu du travail et la reconnaissance au sein de l'entreprise. Et la formule fonctionne. Chez Rétis Communication, le taux de turn-over est de 10 % et l'ancienneté supérieure à 5 ans. “Cette politique a un coût, précise Joël Chéritel, mais il s'agit surtout d'un investissement. L'intégration forte de nos salariés nous a permis de faire face à l'explosion de la bulle Internet. En 2003, nous avons dû proposer des mesures de sauvetage et nous avons reçu l'adhésion des collaborateurs.” En 1993, l'entreprise comptait 6 personnes. Quatorze ans plus tard, et après la tourmente de 2003 à 2005, l'effectif est de 106 collaborateurs. L'investissement a payé. V.J. 29 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 30 DOSSIER RENCONTRE AVEC JEAN-PAUL JÉHANNO, COORDINATEUR RÉGIONAL D'AJE, ASSOCIATION JEUNESSE ET ENTREPRISES “Aller à la rencontre des jeunes doit devenir une priorité pour les dirigeants d’entreprise” En 2006, l’AJE a usé du slogan “Une entreprise qui n’attend rien des jeunes n’a pas d’avenir”. Quel était l’impact recherché ? Ce slogan était proposé à l’occasion des 20 ans de l’AJE. Il voulait souligner qu’il existe un fossé d’ignorance réciproque entre les jeunes et l'entreprise. Les jeunes ne connaissent pas assez l’entreprise mais l’inverse est aussi vrai. Dans l’entreprise, la jeunesse est certes considérée, mais l’idée qu’elle ne ressemble plus aux jeunes que nous avons pu être n’est pas encore assez acceptée. Les jeunes sont différents de ce que nous étions à leur âge. En quoi les jeunes sont-ils différents de leurs aînés ? Les jeunes sont souvent plus formés. Beaucoup ne feront plus les travaux pénibles qu’ont pu accepter leurs parents. Ils recherchent du sens et des méthodes participatives au travail. Leur vision de l’emploi est aussi différente car beaucoup ont encaissé le chômage de leurs parents. Des parents qui étaient cadres, techniciens ou ouvriers et qui étaient fidèles à leurs entreprises. Ils connaissent aussi eux-mêmes souvent le chômage avant de trouver un premier emploi. Le sentiment d’insécurité vis-à-vis de l’entreprise est donc fort. Il y a un effort supplémentaire à faire pour aller vers eux. Le monde de l’enseignement vous semble-t-il enclin à endosser cette mission de découverte du monde de l’entreprise ? Plus enclin qu’hier, oui. Suffisamment ? La réponse est clairement : non ! Trop peu d’enseignants connaissent le monde de l'entreprise et son fonctionnement. Idem pour les conseillers d’orientation. Les options de découverte de l’environnement économique ressortent du seul volontariat. C’est un réel problème. Récemment, le ministre de l’Éducation, Gilles de Robien, a exprimé son désir de créer un parcours obligatoire de découverte de l’environnement économique dans les IUFM. C’est une bonne chose. Reste à passer à l’acte. Quel rôle tient l’AJE dans ce contexte ? Notre travail est d’être fédérateur dans nos actions. Il s'agit d'accompagner le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise en disant : “Allez-y, rencontrez-vous, vous avez besoin de 30 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 cet enrichissement mutuel”. En Bretagne, nous travaillons à l’échelle des bassins. Nous nous basons sur les partenariats avec le Rectorat, des établissements scolaires et des entreprises dans l’idée de faire connaître les métiers et l’activité économique du secteur. Pour que la recette fonctionne, il faut constituer des équipes mixtes. Mais le temps manque souvent aux deux parties et l’on rencontre une difficulté à faire de ces activités une priorité pour les acteurs éducatifs ou économiques. Les entreprises ont donc, elles aussi, une démarche particulière à entreprendre vers les jeunes ? Oui. Aujourd'hui, je rencontre des chefs d’entreprise qui disent : “Nous avons des problèmes de recrutement. Mais, si nous refusons d’accueillir des collégiens, de transmettre des livrets d’accompagnement dans l’entreprise, de former des tuteurs en interne, avons-nous le droit de nous plaindre ?” Les chefs d’entreprise ont des contraintes multiples pour mener leurs activités. Elles accaparent du temps et de l’énergie. Mais l’intégration des jeunes, aller à leur rencontre, doit devenir une priorité comme les autres pour le dirigeant ou son plus proche collaborateur car il s’agit d’assurer l’avenir de l’entreprise. ■ Propos recueillis par Virginie Jourdan BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 31 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 32 JEAN-MARC ROUÉ, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DE BRITTANY FERRIES GROS PLAN Le nouveau chef de file des “a L’année 2006 marque un tournant dans l’histoire de Brittany Ferries. La maladie d’Alexis Gourvennec, père fondateur de la compagnie, contraint les actionnaires à réorganiser les pouvoirs. Lors de l’assemblée générale extraordinaire du 1er décembre 2007, une société dotée d’un directoire et d’un conseil de surveillance est instituée. La disparition de celui qui fût le “le révolutionnaire en sabots” fait de Jean-Marc Roué le capitaine de la transmanche léonarde. Photo : expression-bretagne.com Jean-Marc n’a plus qu’une seule idée en tête : “devenir paysan” ; il passe un brevet de technicien agricole au Nivot, puis un BTS agricole à Saint-Hillion et, après son service militaire, part en stage prévisionnel d’installation. “Mes résultats scolaiFils et petit-fils de légumier res n’étaient pas catastrophiques ! Nous sommes en 1968, dans J’aurais pu passer un bac D’ pour devecette région du nord Finistère appelée nir ingénieur agro. Mais à 15 ans, je vou“ceinture dorée des primeurs”, quelques lais m’installer sans perdre de temps.” années après la création de la Sica de Très rapidement, Jean-Marc porte un Saint Pol de Léon et du premier marché regard critique sur son métier et prend au cadran, véritable révolution d’une conscience de la nécessité d’une proagriculture jusque-là bien trop archaï- duction plus organisée. “Partout ailleurs, que. C’est ici que Jean-Marc Roué, fils après guerre, les moissonneuses-batet petit-fils de légumier, apprend l’amour teuses ont remplacé les chevaux qui faide la terre et le courage de la bien tra- saient tourner le manège. Ici, il s’est vailler. “À la maison, tout le monde allait passé la même chose, mais entre 1970 aux champs ; quand on rentrait de et 1985. En Bretagne, on avait 15 ans de l’école, on posait les cartables et on retard !” Il se souvient que, jusqu’en aidait les parents, c’était normal !” Les 1987, son père sarclait les légumes presvacances d’été transformaient les collé- que essentiellement avec son cheval. giens en “tâchons”, les betteraves étaient Mais la région de Saint-Pol fourmille de démariées en juillet et les choux se plan- petites fermes familiales ; les bras sont taient en août. “Il nous restait quelques nombreux et la terre bien trop chère. Il jours avant la rentrée pour aller aux faudra que certains jeunes, désireux mûres ! On était élevé dans cette d’embrasser d’autres carrières, cèdent ambiance de travail, on savait que, pour leurs hectares à ceux qui restent, pour s’en sortir, il fallait bosser.” Dès lors, que les exploitations s’agrandissent et 32 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 que la mécanisation, devenue nécessaire, soit rentable. Un parcours syndical sans relâche C’est l’entrée de l’Espagne dans le marché commun qui vient, en 1986, bousculer l’organisation laborieuse des légumiers du Léon ! Les années Franco laisse derrière elles un pays écrasé par le chômage, mais impatient de se reconstruire. Des compagnies agricoles californiennes saisissent l’opportunité d’une terre qui ne vaut plus rien et d’une main d’œuvre qui sait produire, pour semer sur des centaines d’hectares, Iceberg, brocolis et choux à la mode de chez nous, mais beaucoup plus vite et donc bien moins cher. “Il faut réagir, sinon c’est la mort du petit cheval.” Le centre départemental des jeunes agriculteurs (CDJA) de SaintPol organise alors un séminaire au Dourdy pour que les jeunes pensent l’avenir. “Toi Roué tu iras !” Dès son retour, il est élu secrétaire du CDJA de Saint-Pol et contribue à la remise en place des “Quartiers” qui réunissaient une centaine de jeunes exploitants agricoles désireux d’aller de l’avant. 1990 sera pour Jean-Marc Roué le prologue d’un parcours syndical sans relâche ; à la fois réaliste et ambitieux, il défendra les intérêts de la profession légumière et deviendra, à l’automne 1994, président du comité cantonal des jeunes agriculteurs (CCJA). Lors des élections à la chambre d’agriculture, l’hiver qui sui- BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 33 vra, c’est au côté de son homonyme Guy Roué, qu’il livrera bataille. “La victoire de René Quéméré, soutenu essentiellement par les céréaliers et les producteurs porcins, fût une catastrophe pour toute la profession qui ne fût plus suffisamment représentée dans le département. La production légumière de plein champ est très spécifique et c’est une minorité souvent incomprise. La révolution paysanne est venue d’ici, c’est la voix d’Alexis qui a crié notre misère au pays ! Nous lui devons beaucoup”. Les légumiers souffrent encore aujourd’hui d’une structure nationale trop fragmentée et pour Jean-Marc Roué, il est urgent que toutes les petites exploitations se reqroupent pour se faire entendre, tant au niveau national qu’au sein de la Communauté européenne. “Le légume est un produit qui peut se vendre brut ! Nous ne sommes pas dépendants de l’industrie de transformation comme le sont les céréaliers où les producteurs de viande et de lait. C’est à la fois notre force, mais aussi la cause principale d’une atomisation de nos unités de production. Il faudrait un nouveau Pisani au ministère de l’Agriculture ! L’état devrait refuser toute aide financière ou technique à ceux qui font du commerce parallèle, pour que le seul objectif soit l’organisation ! Cela existe déjà dans les textes, mais n’est pas appliqué”. Un homme de progrès Jean-Marc Roué s’implique depuis plusieurs années dans “l’amélioration du légume”, convaincu que le savoir-faire hérité des anciens doit se nourrir des progrès récents de la recherche et s’intégrer dans une pratique professionnelle quotidienne. Il siège au conseil d’administration du laboratoire breton de biotechnologie végétale (BBV), du centre agricole technique d’expérimentation (CATE) et préside l’organisation bretonne de sélection (OBS) depuis avril 2000. C’est d’ailleurs à ce titre qu’Alexis Gourvennec lui propose de rejoindre Repères Repères 1968 : 1990 : 1991 : 1994 : 1995 : 2000 : 2006 : 2007 : Le 23 Février, naissance à Landivisiau (Finistère) Secrétaire du CDJA de Saint-Pol de Léon Administrateur stagiaire de l’OBS Président du CCJA de Saint-Pol et membre du conseil d’administration de CDJA 29 Elu sur la liste de G. Roué aux élections de la chambre d'agriculture Elu président du conseil d’administration de l’OBS et intègre celui de la Sica et de la BAI Le 1er Décembre, élu vice-Président du conseil de surveillance de Brittany Ferries Président du conseil de surveillance de Brittany Ferries suite au décès d'Alexis Gourvennec Un représentant acharné des plus grandes organisations de la profession légumière Photo : expression-bretagne.com GROS PLAN “armateurs-paysans” le conseil d’administration de la Sica, puis en Octobre 2000 celui de la BAI, pour y représenter la profession légumière. Souvenons-nous comme le lien est fort entre les paysans du Léon et la compagnie maritime roscovite ! Une telle histoire forge une culture d’entreprise peu commune et une grande partie du capital de la société reste encore aujourd’hui contrôlée par les intérêts agricoles de la région. Les collectivités locales bretonnes, normandes et ligériennes y sont également parties prenantes, au travers de sociétés d’économie mixte d’équipement. Brittany Ferries arme à ce jour 8 navires au départ de Saint-Malo, Caen et Cherbourg et, avec ses 3 000 salariés, est désormais le premier employeur de marins français. Pour s’adapter aux nouvelles exigences des transporteurs européens de marchandises, la compagnie s’apprête à recevoir deux nouveaux bateaux “l’Armorique” et “le Cotentin” qui sera le fréteur le plus rapide de la Manche. Jean-Marc Roué, nouveau président du conseil de surveillance, devra définir une stratégie solide pour s’imposer, dans cette guerre des prix du transport des passagers, entre les compagnies aériennes low-cost et le tunnel sous la Manche. Alexis Gourvennec était convaincu de l’existence “d’hommes de qualité capables de prendre le relais le moment venu”. Lorsque l’on rencontre la foi et la détermination de Jean-Marc Roué, on ne peut pas en douter. ■ Sophie Néel 33 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 34 La vie des pôles de compétitivité LE PÔLE MER À BREST RÉGION Priorité aux financements ! Présidé par Hervé Moulinier1 depuis Brest, le pôle Mer est un des 16 pôles de compétitivité à vocation mondiale. Associé au pôle Mer Paca, ses ambitions sont le développement d'équipements et de services innovants2 en lien direct avec le milieu marin. Réunissant aujourd'hui 232 adhérents, nous avons interviewé Patrick Poupon, son directeur général. Patrick Poupon “La dynamique pôle fait son petit bonhomme de chemin et les projets se mettent en place. Au nombre de 27 (à fin mars) depuis le début de l'aventure, ils atteignent un montant total de 84 millions d'euros. En 2006, le pôle Mer a réussi à lever 15 millions d'euros, tous financements confondus, dont l'essentiel a profité aux PME. Elles sont 124 sur un total de 152 entreprises” détaille Patrick Poupon. L’une des particularités du pôle est son étroite collaboration avec le pôle Mer Paca : “Nous sommes des pôles jumeaux et avons réussi à concrétiser notre mariage en faisant travailler ensemble deux régions. Les projets sont co-labellisés et de ce fait renforcent notre crédibilité à l'échelle européenne et internationale !” Concernant la dynamique de financement, le constat est le même que celui opéré par les responsables des autres pôles. Si 34 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 les collectivités territoriales assurent pleinement leurs missions, entre autres en débloquant assez rapidement les fonds après acceptation du dossier, l'Etat, à travers le FUI3 ou l'ANR4, met entre 6 et 12 mois à le faire. Or, en 2006, sur les 12 projets assurés d'un financement, la part de l'Etat représente 41 %. “La R&D pèse lourdement sur la trésorerie des PME et c'est là tout le problème ! Notre priorité absolue dans les mois à venir est de diversifier les sources de financement et raccourcir les délais. Nous allons nous tourner vers des acteurs issus du privé, faire appel aux banques ou aux capital risqueurs.” Nous privilégions l’Europe L'international est aussi une des priorités du pôle. Au sein d'une équipe de 8 personnes équivalent temps plein, deux sont en charge de cet aspect, notamment auprès des PME et en lien direct avec le pôle Mer Paca. “Le but de chaque déplacement à l'étranger est de faire générer du business aux entreprises accompagnatrices. Soit au travers de projets collaboratifs mais aussi directement entre elles. Dernièrement, nous avons rencontré les membres d'un cluster à Southampton et en moins de 6 mois nous allons être capables de répondre ensemble à un appel d'offres européen. Grâce à la Marine nationale qui nous a ouvert les escales de la “Jeanne d'Arc” d'octobre à la fin de ce mois, nous sommes partis à la rencontre des membres du pôle Qualitropic à la Réunion …avec à la clé de véritables opportunités pour les entreprises embarquées. Nous sommes aussi parvenus à nous intégrer dans une démarche francocanadienne. Et même si nous privilégions l'Europe, cela ne nous empêche pas de regarder du côté de l'Asie. L'essentiel est de mettre en avant que dans ce pays de terre, la mer représente un enjeu économique de premier ordre !” Des projets dans des secteurs émergents au niveau international Contrairement aux autres pôles bretons, le pôle Mer n'emploie pas directement de personnel. Il utilise les compétences de spécialistes mis à sa disposition par des structures comme la CCI de Brest, la Technopôle Brest-Iroise, Thalès ou la DCN. “Nous nous appuyons sur toutes les compétences externes existantes.” Parmi les projets retenus en 2006, la moitié relève des biotechnologies et de la pêche, des secteurs très en pointe à l'échelle internationale. Nous ne les énumé- 24/04/07 16:01 Page 35 rons pas tous mais citerons deux projets retenus par le FUI. Asemar, d'un montant de 15 millions d'euros, financé à hauteur de 5 millions d'euros par l'Etat et les collectivités territoriales (le reste étant autofinancé par les entreprises) vise à mettre au point un drone (véhicule sous-marin) autonome et intelligent. Il facilitera la détection d'épaves ou la recherche de boîtes noires. Ce drone d'une nouvelle génération sera capable de reconnaître les fonds sur lesquels il évolue et de prendre seul les bonnes décisions. A ce projet, porté par Thalès, collaborent des PME comme ECA et iXSea à Brest. Le projet Modena d'un montant de 2 millions d'euros a, quant à lui, représenté une année de travail en interne. Il porte sur la mise au point d’un outil au service de la surveillance maritime pour lutter contre les pollutions. RÉGION BAT BE 179 - Partie 2 Détail des escales de la Jeanne-d’Arc ouvertes aux entreprises du pôle Mer Cette dynamique de projets se poursuit, “nous espérons lever 25 millions d'euros en plus en 2007, le gros des projets se chiffrant entre 1,5 et 3 millions d'euros. Vraiment, notre priorité dans les mois à venir est d'assurer le financement de tous les projets labellisés” conclut Patrick Poupon. 1 Directeur de Thalès à Brest Equipements et services en matière de sécurité et sûreté maritimes, d’ingénierie, maintenance et services navales, d’exploitation des ressources énergétiques et biologiques marines et aussi d’environnement et génie côtiers 3 Fond unique interministériel 4 Agence nationale de la recherche 2 ■ Véronique Maignant 35 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 36 Enquête DÉVELOPPEMENT DURABLE : BONS GESTES, PETITS PAS …POUR TENDRE VERS LA PERFORMANCE GLOBALE PRATIQUES La chasse au gaspi est ouverte L’environnement est un engagement de longue date chez Sanitherm (56) Aujourd’hui, les patrons de PME 1 sont de plus en plus interpellés sur la question du “non” au gaspillage au profit du “oui” au recyclage. Tri du courrier, récupération des eaux de pluie ou encore installations de déflecteurs sur camions pour moins consommer : le développement durable passe aussi et surtout par une politique des petits pas. 36 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 “Je pense que “développement” et “durable” sont deux termes antinomiques. Mais je sais qu’il faut faire passer le concept auprès des entreprises, alors on a joué de “durable” parce que ça rassure. Quant à l’idée de “développement”, on entend tellement parler de croissance qu’on est acquis à l’idée. C’est vrai que tout organisme vivant croît mais il y a un moment ou toute croissance stagne : de notre taille aux cours de la bourse où même les analystes disent que “les arbres ne montent pas au ciel ! Sans parler des prédateurs : il y a un moment où, dans la vie, toute croissance est stoppée.” Celui qui tient ces propos ? Un chef d’entreprise : Jean-Marie Andrade. Il a repris il y a un peu plus d’un an Sanitherm, entreprise de plomberie et chauffage qui emploie près de 20 salariés à Vannes-56 (1,8 million d’euros de CA). Cynique, notre patron de PME ? Pas du tout. Attiré par l’environnement “depuis au moins 30 ans”, cet ingénieur Insa “option traitement des eaux” est on ne peut plus écolo dans l’âme. Une preuve ? Non seulement il est attelé à réorienter sa PME “vers les énergies renouvelables” mais il demande à ses fournisseurs de moins emballer les matières premières, quand il ne leur fait pas remarquer qu’ils “ne trient pas leurs déchets !” Et il insiste par la preuve : “le respect de l’environnement, c’est des trucs tout simples comme mettre une bannette à côté de la photocopieuse.” Dont acte. Aux Ateliers Fouesnantais (Fouesnant-29), entreprise adaptée (tri sélectif des emballages ménagers et démantèlement des déchets électriques et électroniques. Paysage : entretien, création et maçonnerie. Hygiène : blanchisserie et repassage) qui emploie 220 salariés répartis sur divers sites (CA 7 millions d’euros), on fait encore plus fort. “Dans notre nouvelle unité de Saint-Evarzec (29), sans aller dans une démarche HQE, nous récupérons les eaux de pluie pour le nettoyage des sols par exemple” illustre Philippe Fillette qui a ainsi investi 20 000 euros à ces fins. Autant d’exemples qui attestent que 24/04/07 16:01 Page 37 le développement durable, quels que soient le secteur et la problématique de l’entreprise, ça commence donc par la chasse “aux gaspis” de toutes sortes. Gagner des points de productivité Un dernier exemple parlant. A la tête de Ludovic Le Gall (Ploufragan-22), entreprise spécialisée dans le recyclage de ferraille et métaux non ferreux (CA 25 millions d’euros - 80 salariés), Philippe Le Gall était confronté à un problème : “Prenez nos chauffeurs (20. NDLR), la question de la consommation de gazoil se pose avec des camions qui ne sont pas vraiment Pose de déflecteurs pour économiser le carburant chez Ludovic Le Gall LA MÉTHODOLOGIE PERFORMANCE 2D S'ADRESSE AUX PME P2D comme programme de développement durable Initiée en 2006 par la Drire, cofinancée par le Conseil régional et pilotée par la CRCI de Bretagne, l'opération P2D est une opération régionale pour promouvoir le développement durable. La méthodologie Performance 2D s'adresse aux PME souhaitant s'engager sur la voie d'un développement durable qui concilie le développement économique avec la prise en compte des attentes des parties prenantes de l'entreprise (salariés, collectivités territoriales, société civile, clients, fournisseurs, actionnaires). Entre mars 2006 et avril 2007, le dispositif aura permis à 25 PME (de 7 à 220 salariés et de tout secteur : IAA, BTP, industrie, services informatiques, communication…) de bénéficier d’un diagnostic stratégique basé sur l’utilisation des principes du développement durable (prospective, précaution, prévention, responsabilité, solidarité, équité, éthique) pour améliorer la performance des relations de l’entreprise avec ses parties prenantes (actionnariat-financeurs, RH, fournisseurs, clients, Etat/Collectivités, société civile). PRATIQUES BAT BE 179 - Partie 2 profilés et résistent beaucoup à l’air. On va mettre des déflecteurs afin d’économiser du carburant.” Soit 700 euros/pièce. Deux camions en seront équipés dans un premier temps. 37 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 PRATIQUES BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:01 Page 38 Un investissement qui amène des indicateurs différents à réfléchir sur les améliorade ceux qui existent pour tions plus conséquentes que les gros capacitaires. Mais doivent anticiper les PME. avec des comptes d’exObjectif : gagner des points ploitation de plus en plus de productivité. A l’évidence, tendus et une production le sujet peut impressionner. faite de dérivés de pétrole, “Nous allons devoir expliquer on ne peut plus se perà toute l'entreprise qu'elle mettre de prendre et de doit bien tenir compte de jeter la matière première différentes parties prenantes sans quantifier. 1 ou 2 % et que le développement de gagnés sur les achats durable c’est bien plus vaste peuvent contribuer aux qu’elle ne le pense. Cette résultats de la PME !” Une prise de conscience est ambition que ne dément incontournable” remarque pas Christian Turrini. Ronan Perennou, dirigeant Depuis Pont-Scorff (56), d’Actuaplast à Saint-Evarzec, cette PME de 60 salariés (société d'études et de réalifabrique exclusivement sation de pièces plastiques, pour l’éditeur de meubles prototypage rapide, moulage haut de gamme Roche sous vide, moules d'injecBobois. Conscient qu’il lui tion). “Dans la tête de bien faut élargir le volant de ses des gens, le développement fournisseurs en allant les durable, c’est proche de solliciter hors de France, la l’écologie. Pour ma part, PME entend recruter un j’avais pris connaissance des responsable Achats pour Turrini créera un emploi avec les économies réalisées sur les déchets de bois travaux menés par le CJD qui ses deux sites de produca sorti un guide avec 100 tion. “Un poste qui se questions qui portaient sur des choses comme la performance financera par les économies réalisées” pronostique Christian globale et comment intéresser la PME dans toutes ses dimen- Turrini qui, en quête de nouvelles sources de “gains”, entend sions autres que ses comptes de résultats” souligne enfin bien ne plus rien gaspiller. “Ce qui ne vous coûte plus, vous Jean-Yves Harscouët d’Info DB (éditeur de progiciel) installé rapporte de l’argent. Prenez nos déchets de bois. Les faire à Pordic (22). enlever nous coûtait de l’argent. 18 000 euros/an si je tiens compte de tout ce qu’on laissait en vrac sur le site breton ! Désormais, je les revends à l’un de nos fournisseurs qui s’en Ce qui ne coûte plus fait gagner de l’argent sert pour ses panneaux agglomérés. Non seulement, il prend Ce qui n’empêche pas de mettre en place des indicateurs pour en charge le transport mais nous paie à la tonne. On en a fini jauger des déperditions et autres pertes. “Avec le responsa- de payer pour des bennes !” Prochain investissement du chef ble financier, on avait quelques indicateurs : achats, factura- d’entreprise : “la mise en balles du carton. 7 000 euros rention, coûts directs, comptes fournisseurs avec mise à jour tabilisés sur un an et demi. Le carton ainsi valorisé devient automatique pour nos comptes de matière première à vendre à des résultats” poursuit toujours le diripapetiers qui le recyclent à leur tour.” geant d’Info DB. “Mais il nous fallait Pé-ren-ni-ser son entreprise en mettre sur pied de nouvelles cho“mesurant la performance de tout”… ses plus qualitatives. Prenez notre nous laisserons le mot de la fin à hot-line : on doit savoir combien Ronan Perennou. “Du côté de nos d’heures cela prend pour résoudre approvisionnements, on a mis en un problème sur lequel nous somplace des tableaux de bord pour une mes interpellés. Même chose sur le synthèse mensuelle avec commentaidéveloppement. Quand un marché court sur 12 mois, il est res de ce qu’on économise. Une tonne de matière première facile de savoir combien de jours sont passés sur le site du économisée peut nous permettre de rester plus compétitifs et client : billet de train, frais de déplacement, factures hôtels… de… moins polluer.” CQFD on a des traces de tout. Ce qui est difficile à évaluer, ce sont ■ Serge Marshall les jours internes : ils sont “masqués”. Un collaborateur mis sur une opération pendant 3 jours peut tout mener en une seule Les entreprises citées ont participé journée, comme connaître des interruptions, des déplaceau Programme Développement durable (P2D) voir encadré ments, revenir… On avait des taux de productivité qui s’effilochaient : 70 000 euros par personne, puis 65 000, 60 000…” Autre action, celle menée chez Actuaplast. “Du côté des économies en production, on avait moins à l’esprit de mettre “1 ou 2 % de gagnés sur les achats peuvent contribuer aux résultats de la PME !” 1 38 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:02 Page 39 LE TEUFF ELECTRICITÉ (LANESTER-56) Chez Le Teuff Electricité (Lanester56), Stéphane Le Teuff, dirigeant, récupère les eaux de pluie depuis son toit de 1 000 m2. Usage : le nettoyage de sa flotte de camions. Une démarche encore rare chez les PME moins encouragées que les particuliers. Spécialisée dans les installations électriques (pavillons résidentiels, collectifs et tertiaire), cette PME de 30 salariés (3 millions d’euros de CA) s’est engagée à sa manière dans le développement durable il y a déjà quelques années, souligne Stéphane Le Teuff, même si les choses se sont accélérées. “On a mis en place le tri de nos déchets et on vient d’installer tout un système de récupération des eaux fluviales. Soit un budget d’environ 4 000 euros pour la cuve intercalée entre le rejet et les gouttières avec le système de trop plein, la pompe et le filtre, et stockage dans un ballon.” Idéal pour laver les 20 véhicules de la PME. Le professionnel le reconnaît : “récupération des eaux, installation de panneaux solaires, substitution de tel produit au béton… Beaucoup de PME font des efforts mais rien ne les encourage, à la différence des particuliers qui peuvent bénéficier de crédits d’impôts. Un chef d’entreprise attend de voir les investisse- Récupération des eaux de pluie pour le nettoyage ments et leur retour de la flotte de camions quantifiés très vite, alors qu’il s’agit de choix dont on juge des ter vers les marchés émergents “avec retombées au bout d’un certain temps.” des solutions pérennes pour le client : Convaincu pour sa part que le développe- lampes “éco” et mise en œuvre de l’éclaiment durable est bel et bien le marché de rage d’une collectivité au départ d’un demain, Stéphane Le Teuff entend s’orien- point unique par exemple.” PRATIQUES De l’eau de pluie à la flotte 39 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:02 Page 40 Formation - emploi SFR, MOTOROLA ET ALCATEL S’ENGAGENT POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES PRATIQUES Des tuteurs en télécoms Lancé dans l’Ouest en octobre dernier par SFR, Motorola et Alcatel, le programme “Cercle Passeport Promotions Télécoms” est un partenariat entre les entreprises de télécoms et l’Etat qui vise à faciliter l’accès à des études d’ingénieurs aux jeunes issus des quartiers situés en zones urbaines sensibles. “C’est à la fois une occasion de découvrir le secteur des télécoms et d’ouvrir mes choix d’orientation”, explique Antoine Chaulloux, l’un des 84 étudiants tutorés depuis la rentrée dernière dans six lycées bretons. Antoine, qui suit une classe ATS (classe préparatoire post-BTS) au lycée Marcel Callo à Redon, est suivi par Frédéric Glorieux, ingénieur chez SFR. “Nos échanges m’ont permis de préciser mon choix d’études, sans doute à l’ENSTB ou à l’Insa de Rennes, et m’ont motivé pour les télécoms”, précise le jeune homme qui souligne la grande disponibilité de son tuteur pour “me faire rencontrer des professionnels, m’aider à faire mon CV et m’entraîner aux entretiens de recrutement. Et pour ceux qui le veulent, il y a aussi des stages d’anglais à la demande”. “Nous sommes allés rencontrer la classe d’Antoine pour présenter nos métiers et surtout insuffler aux jeunes l’envie de poursuivre leurs études, poursuit Frédéric Glorieux. Comme les tuteurs ont des profils de formation très différents (issus de classe préparatoire ou de la formation continue), notre discours était crédible. J’ai particulièrement ressenti la forte motivation d’Antoine, qui s’est renforcée après la visite de l’entreprise et au fil de nos contacts”. Outre cet accompagnement pragmatique au quotidien, le Cercle Passeport pro- pose une aide financière de 1 500 euros, complémentaire des bourses d’études, des stages et des contrats d’apprentissage. Les tuteurs suivent les étudiants pendant leurs cursus en écoles d’ingénieurs et lors de leur recherche d’un premier emploi. Ils peuvent aussi les accompagner dans un projet de création. Clotilde Chéron ■ “Pact’saison”, une formation courte et expérimentale pour les “étudiants saisonniers” bretons. L’objectif de cette formation est de rendre les étudiants plus rapidement opérationnels, mais aussi de garantir aux professionnels du tourisme qui les embaucheront un socle minimum de compétences pour une meilleure intégration dans l’entreprise. Programmée sur 3 jours, Pact'saison porte sur l’accueil client, la sécurité, l’hygiène. Elle s’adresse aux étudiants des universités bretonnes et de BTS qu’ils aient ou non une première expérience en tant que saisonnier. Les étudiants intéressés par cette formation gratuite doivent envoyer leur demande de préinscription à l’adresse électronique suivante : [email protected]. Les professionnels du tourisme à la recherche d’étudiants saisonniers formés pour cet été dans les métiers concernés sont invités à se faire connaître auprès de leur CCI. ■ L’Agefos PME Bretagne s’engage pour développer l’emploi et la formation des seniors. Une rencontre est prévue à Pont-Péan près de Rennes le 19 juin. En France, le taux d’emploi des 55-64 ans est faible ; il est de 37,8 % en 2005 alors que l’objectif européen est de 50 %. Des mesures sont prises pour atteindre cet objectif en 2010. DIF, professionnalisation, tutorat, entretiens professionnels, tous ces outils doivent faciliter la transmission des compétences, la pérennisation des savoir-faire et la motivation des salariés. Alors, comment rendre efficace le maintien des salariés âgés dans l’entreprise ? Comment organiser le remplacement de ces salariés lorsqu’ils quitteront le monde du travail ? Pourquoi recruter des salariés expérimentés ? Pour en débattre l'Agefos-PME donne rendez-vous aux entreprises bretonnes le 19 juin prochain. Contact : 02 99 78 84 33 40 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:02 Page 41 Juridique REPRISE D’UNE ENTREPRISE OU D’UN COMMERCE Le vice dans la cession La cession de fonds de commerce dispose d’un régime spécifique depuis 1909, qui est désormais intégré dans le Code de Commerce. La principale spécificité porte sur les déclarations de chiffre d’affaires et de résultats. Les trois derniers exercices doivent obligatoirement faire l’objet de déclaration par le cédant. Celui-ci s’appuie en général sur une attestation de son expert-comptable. Bien que cette attestation soit une première garantie, elle ne met pas nécessairement à l’abri de toutes les surprises. La discussion peut notamment se développer lorsque la cession ne porte pas sur un fonds en entier, mais sur une partie de celui-ci. Les documents comptables ne permettent pas toujours de rendre compte de cette situation. L’acquéreur qui se considère lésé doit réagir rapidement, car l’action spécifique dont il bénéficie se prescrit un an après la prise de possession du fonds. Si cette action ne peut être mise en œuvre, l’acquéreur pourra faire jouer les mécanismes de droit commun, qui s’appliquent également en cas de cession de parts ou d’action. intérêts en compensation du préjudice. Le dol peut résulter de manœuvres actives ou de dissimulation par réticence. Ces mécanismes, qui supposent le plus souvent une interprétation, obligent presque systématiquement de recourir à la justice, avec l’aléa qui s’y attache. PRATIQUES Le législateur met en place des dispositifs fiscaux qui facilitent la cession d’entreprise. Un grand nombre de chefs d’entreprise vont en effet être amenés à prendre un repos bien mérité. Pour le repreneur, la situation n’est pas nécessairement de tout repos, spécialement lorsqu’il découvre un problème au sein de l’entreprise. Si une difficulté se révèle, il faut distinguer, en droit, la cession de fonds de commerce et la cession de parts ou d’actions. Sur la rédaction de l’acte de cession, la vigilance est donc de mise. Le conseil d’un professionnel du droit est une garantie véritable. Il est d’ailleurs préférable que vendeur et acquéreur aient chacun leur conseil. Ce n’est pas un poste sur lequel faire des économies, car il s’agit d’un investissement qui sécurise grandement la cession. De cette façon, le chef d’entreprise pourra se consacrer à ce qui constitue le cœur de son métier : développer son entreprise. En premier lieu, l’acte de cession lui-même comporte généralement un certain nombre de déclarations, assorties habituellement de garanties de passif ou d’actif, sous des formes diverses. Il convient que le cédant soit particulièrement attentif à ces déclarations, qui sont, en droit, ses déclarations. Il est engagé contractuellement par celles-ci. Plus que jamais, la méfiance à l’égard du “copier-coller” est de mise ici. L’acquéreur doit également porter attention à ces déclarations, ainsi qu’aux modalités de mise en œuvre de la garantie. Les conditions, notamment de délai, sont souvent organisées de façon particulière. Si ces conditions ne sont pas respectées, il faudrait en venir aux règles contractuelles de droit commun. Une cession de part ou d’action est en droit un contrat de vente. La vente oblige le vendeur à procéder à la délivrance de la chose vendue, et à garantir l’acquéreur des vices cachés. Un contrat peut être affecté de vices du consentement (erreur ou dol), qui peuvent entraîner sa nullité ou l’allocation de dommages41 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 PRATIQUES Annonces 42 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 16:02 Page 42 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:02 Page 43 Annonces BUREAUX A LOUER • 40 à 75 m2 - RENNES CENTRE et périphérie, Libre rapidement • 80 et 84 m2 - RENNES CENTRE et périphérie pour prof. libérales • 105 m2 - RENNES CENTRE avec parkings - Libre de suite • 162 m2 - remis à neuf RENNES CENTRE • 200 m2 - Rez de chaussée Zone Activité RENNES EST • 583 m2 sur 1 niveau, près métro, Libre (2 lots possibles) RENNES SUD • 746 m2 - PACÉ Immeuble autonome neuf. Divisible - disponible LOCAUX REZ DE CHAUSSÉE RENNES ET PÉRIPHÉRIE • Local commercial et bureaux 230 m2 - Vitrine Libre rapidement LOCAUX ACTIVITES A LOUER • 250 m2 - Bureau et atelier dépôt isolé - chauffé Libre - RENNES EST • 1 650 m2 - dont 300 m2 de bureaux Libre - RENNES OUEST • 2 360 m2 - dont 400 m2 de bureaux face rocade - RENNES SUD EST Autres sites, nous consulter 1, Place Général Giraud (35000) RENNES Tél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28 E. Mail : [email protected] - [email protected] INDEX DES ANNONCEURS ABALLEA FINANCE ANPE CAISSE D’EPARGNE CMB COBI ENGINEERING CONSEIL REGIONAL CREATRONIC FACET INGENIERIE FEDERAL FINANCE GROUPAMA LA POSTE L’IMMOBILIÈRE D’ENTREPRISE MODULE CREATION ORDRE DES AVOCATS REUNICA SERUPA SOMAINTEL UNIVERSITE RENNES 1 UNIVERSITE RENNES 1 P.11 P.8 P.27 P.31 P.10 P.34 P. 39 P.17 P. 44 P.28 P.15 P.9 P.35 P.41 P.16 P.7 P.2 P. 37 P. 40 Poissonnerie Affaires à céder Clientèle : Particuliers et Restaurateurs Implantation : Bretagne Sud Chiffres clés : C.A. 2005 1.000 K€ RN retraité 2005 5 % (Grand Ouest) 1. Entreprise générale de bâtiment spécialisée dans la construction neuve (60 %), la restauration (20 %) et divers (20 %). Domaines d’intervention : la maçonnerie (60 %) la charpente (25 %), la plomberie et le chauffage (15 %). C.A. : 2 M€ Effectif moyen : 5 personnes Entreprise située dans les Pays de Loire Emplacement commercial de premier ordre. Répartition du chiffre d’affaires : 80 % produits frais et 20 % conserves, saurisserie et liquides. Possibilité d’intégrer simultanément une petite unité de filetage. 2. Cabinet d’architecture et bureau d’études techniques (Etudes et réalisations du bâtiment) Domaines d’intervention : projets personnalisés pour tous types de réalisations, de la conception du bâtiment à la réception des travaux. Marchés : Publics et privés, avec une spécialisation dans les secteurs agro-alimentaires, industriels, santé (hôpitaux, maisons de retraite), l’immobilier de loisirs et résidentiel C.A. : 2,5 M€ et RN > 10 % Motif de la cession : Cession de filiale de groupe Objet de la cession : Vente de fonds de commerce PRATIQUES S E L E C T I O N S IMMEUBLES BUREAUX AUTONOMES • 205 - 237 m2 Rdc Immeuble neuf avec 15 parkings - RENNES OUEST • 1072 m2 Divisible par niveau - Bureaux standing - RENNES CENTRE • 3306 m2 ou 1372 et 1935 m2 Bureaux neufs RENNES SUD-OUEST Pour toute demande de renseignement, achat, cession JTB ENTREPRISES : RENNES Félix JOLIVET Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine 35000 Rennes Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 E-mail : [email protected] NANTES Jacques THIÉBAUT 16, rue Marie-Anne du Boccage 44000 Nantes Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 E-mail : [email protected] Le sudoku n°179 D’ALAIN LE BORGNE 2 3 9 6 8 3 4 6 8 5 9 2 7 1 1 5 2 7 5 1 9 3 6 Solution dans le numéro 180 - Juin 2007 43 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007 BAT BE 179 - Partie 2 24/04/07 16:02 Page 44