Les vêtements de signalisation EN471
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Les vêtements de signalisation EN471
Quelle tenue d’intervention? VU ET ÈTRE VU ! Les vêtements de signalisation EN471 ! Pour améliorer la sécurité, en particulier sur la route, la Norme Européenne de la haute visibilité EN 471 : 2003 spécifie les caractéristiques essentielles des couleurs du vêtement et défini ses qualités rétroréfléchissantes afin d'assurer, de jour comme de nuit, une performance visuelle optimale en toutes circonstances. Visibilité des piétons la nuit (source: 3M) La matière de base de couleur fluorescente, est destinée à être hautement visible. La haute visibilité de ces tissus, dont la surface semble émettre une lumière propre, est obtenue par leur capacité à absorber l’énergie dans les zones proches de l’ultraviolet, puis à la transformer en lumière visible. De ce fait, les couleurs fluorescentes semblent plus éclatantes que les couleurs standards et rendent l’individu portant ces vêtements plus visible le jour. La matière rétroréfléchissante est un rétroréflecteur qui renvoie la lumière vers la source émettrice, rendant l’objet éclairé ‘visible’ en cas de faible luminosité. La rétroréflexion aide l’œil à capter la lumière lorsque cette dernière est faible. Ainsi, en réfléchissant les rayons lumineux vers la source initiale, par exemple la lumière émise par les phares d’une voiture, le tissu semble plus brillant aux yeux du conducteur et rendent plus visible l’individu portant ces vêtements la nuit. Trois classes de vêtements de signalisation Les classes I, II et III. La classe III offre le plus grand niveau de protection et la classe I le plus bas. La quantité de matière réfléchissante de base utilisée est liée directement à la classe du vêtement. Le classement est déterminé par les surfaces de matériaux fluorescents (visibles de jour) et réfléchissants (visibles de nuit). Chacune des trois classes doit avoir des surfaces minimales de matières constituant le vêtement: Classe 3 Classe 2 Classe 1 Matière de base 0,80 m2 0,50 m2 0,14 m2 Matière rétroréfléchissante 0,20 m2 0,13 m2 0,10 m2 Classe I Est le niveau de visibilité le plus faible que l’on trouve par exemple sur les pantalons portés seuls, baudriers ou petites pièces (gants, bonnets). Ils ne peuvent pas être utilisés pendant l'exécution de travaux sur ou le long de la voie publique. Classe II Représente le niveau intermédiaire, que l’on retrouve sur les gilets ou bien des vestes sans bandes rétroréfléchissantes sur les manches. Ils peuvent être portés le jour, par conditions atmosphériques favorables assurant une bonne visibilité, ainsi que par les services de secours de jour ou de nuit lors d’une intervention de courte durée( classe 3 recommandée). Le torse aura deux bandes horizontales de matériel rétroréfléchissant au moins, distantes de 50 mm de la bande horizontale inférieure, éloignée au moins de 50 mm à partir du rebord inférieur du vêtements, avec des bandes au-dessus de chaque épaule, joignant l'avant et le dos de la bande supérieur. Classe III Concerne le niveau de visibilité le plus élevé et regroupe des vestes à manches longues, des parkas, des combinaisons et des ensembles veste-pantalon. Ils doivent toujours être portés en cas de moins bonne visibilité, par exemple à la nuit tombante ou en cas d'intempéries, ainsi que par les services de secours, d'intervention et de dépannage. Le torse est donné comme pour les gilets, les manches intégrales devraient avoir deux bandes de matériel rétroréfléchissant assortis à ceux sur le torse ; la bande supérieure entre le coude et l'épaule, la bande inférieure au moins à 50 mm à partir du rebord inférieur de la manche. Marquage Un vêtement de signalisation à haute visibilité est accompagné d’un pictogramme et les niveaux de performances le cas échéant. X = la classe sur la base de la superficie de la matière fluorescente Y = la classe sur la base de la superficie des bandes réfléchissantes le plus petit des chiffres X et Y indique la classe du vêtement Bibliographie, source: http://www.sisl.ch/technique/yellow_color.htm Quelle tenue d’intervention alors? Voici un article du journal des sapeurs-pompier suisse paru en février 2011 Techniques 95 118 swissfire.ch 2|2011 EN 471, EN 469 Etre visibles oui, mais au prix de quels sacrifices? Photo: Publication approuvée par Growag Feuerwehrtechnik GmbH. Lors de toute intervention, la visibilité du sapeur-pompier est primordiale pour sa sécurité. Mais la recherche de cette visibilité est-elle en adéquation avec la protection fondamentale que doit offrir le vêtement principal du sapeur-pompier? Par exemple une veste mise en service en 2007, lavée 50 fois, a le coefficient moyen de rétroréflexion 3 fois plus éleve que le minimum normatif. Afin de pouvoir analyser toutes les composantes de ce concept, nous allons, dans un premier temps, rafraîchir nos connaissances en la matière pour ensuite aborder les normes et les réglementations en vigueur.Quelle différence y a-t-il entre un matériau fluorescent et un matériau rétroréfléchissant? Matériau fluorescent Les pigments spéciaux qui sont utilisés pour sa fabrication ont la particularité de capter une partie des rayons ultraviolets émis par le soleil et non visibles par l’œil humain. L’absorption de ces rayons a pour effet d’engendrer un rayonnement lumineux qui est, cette fois-ci, visible par l’œil humain. Le matériau fluorescent ne réagit toutefois qu’en présence d’une source de rayonnement lumineux ultraviolet naturel (soleil) ou artificiel. Les couleurs pigmentées avec des produits fluorescents renforcent la vivacité et la clarté de la couleur, en particulier dans des conditions de faible luminosité naturelle (par exemple ciel couvert, brouillard, tombée de la nuit, lever du jour). Les matériaux fluorescents offrent le meilleur contraste avec la plupart des arrière-plans. Donc, par définition, les matériaux fluorescents affichent une meilleure visibilité le jour, particulièrement au crépuscule et à l’aube, et c’est donc ce type de matériaux qui sont utilisés pour la haute visibilité dite de jour. Il ne faut pas les confondre avec les matériaux photoluminescents qui vont continuer d’être lumineux un certain temps après la suppression de la source rayonnante (de lumière) d’activation. Matériau rétroréfléchissant Il renvoie le rayonnement lumineux directement à sa source. Cette propriété permet par exemple au conducteur d’un véhicule de voir la lumière réfléchie par le matériau rétroréfléchissant fixé sur un vêtement tant que la personne qui l’endosse se tient dans le faisceau lumineux émis par les phares de son véhicule. Ce principe est obtenu par deux procédés: au moyen de microbilles de verre (environ 60 millions au m2) enchâssées dans une résine réflectorisée sur un tissu de maintien ou grâce à des prismes acryliques alignés correctement et soudés à un film de maintien. Les matériaux rétroréfléchissants sont efficaces dans des conditions de faible luminosité ambiante. Ils peuvent aussi réfléchir la lumière le jour, mais le manque de contraste avec le milieu ambiant les rend alors inefficaces. Ces caractéristiques font que les matériaux rétroréfléchissants sont utilisés pour la haute visibilité dite de nuit. Les matériaux réfléchissants font en quelque sorte «rebondir» la lumière qui frappe leur surface selon un certain angle et avec plus ou moins de diffusion selon l’état de la surface. Nous pouvons dire que la plupart des surfaces réfléchissent naturellement la lumière. Le terme réfléchissant n’est pas utilisé dans la norme. Ces matériaux peuvent être utilisés en combinaison avec d’autres matériaux pour élaborer les matériaux dits rétroréfléchissants. Matériau combiné Dans ce cas, les deux principes (fluorescences et rétroréflexion) sont regroupés dans un seul matériau. Cette association est toutefois susceptible de diminuer les performances de chacun des produits de base. Actuellement, avec la rapide évolution technologique, ce type de produit peut être utilisé dans la fabrication de vêtements qui correspondent aux classes de visibilité 2 et 3 de la norme EN 471. Pour cela, ils doivent répondre à toutes les exigences imposées autant au matériau de base qu’au matériau rétroréfléchissant. Ils peuvent être utilisés pour la signalisation de visibilité sur des vêtements de 96 Techniques Journal des sapeurs-pompiers suisses rayon réfléchi Tissus microbilles. rayon incident Films micro-prismatiques. Les recherches scientifiques pour l’arrangement des bandes rétroréfléchissantes sur le concept du «Body Langage» (langage du corps) permettent de signaler clairement l’activité d’une silhouette humaine. résine réflectorisée protection pour sapeurs-pompiers comme expliqué ci-après. Que disent les normes EN 471 et EN 469? Les normes indiquent les informations nécessaires pour effectuer les contrôles de performances que doivent subir les équipements ainsi que les informations nécessaires à la fabrication. Evoquer toutes ces informations dans le présent article serait fastidieux. Pourtant, nous allons nous attacher à mettre en évidence les principaux éléments constituants des exigences ainsi que leur champ d’application dans un domaine où effectivement on trouve malheureusement encore sur le marché des articles qui font référence à des normes qui ne les concernent pas. microbille de verre rayon réfléchi rayon incident prismes acryliques film extérieur PVC de couleur La norme EN 469 Comme évoqué dans notre précédent article et à titre de rappel, elle s’applique aux vêtements de protection devant être portés lors d’intervention de lutte contre film PVC de soudure l’incendie et d’activités associées telles que par exemple les opérations de sauvetage. Cette norme inclut la protection contre les projections accidentelles de liquides chimiques ou inflammables. Par Grafiques: 3M La norme EN 471 Son domaine d’application concerne les vêtements de protection pour une utilisation professionnelle ayant pour but de signaler visuellement la présence des utilisateurs afin de les détecter et de les voir dans toutes les conditions de luminosité, de jour comme de nuit, dans la lumière des phares. Le choix et l’utilisation des vêtements de signalisation à haute visibilité est défini par le pays dans lequel la norme est mise en application et ceci en fonction d’une évaluation des risques de la situation qui impose le port de ce type de vêtements. tissu Techniques 97 118 swissfire.ch 2|2011 1 2 Libellé EN 471 EN 469 et annexe B Classement par degré de visibilité. Trois classes.1 Dès qu’un matériau pour la visibilité est utilisé lors de la confection du vêtement, la norme et son annexe doivent être respectées. Surface minimale des matériaux. Selon la classe de visibilité.2 0,20 m2 pour les matériaux fluorescents et combinés. 0,13 m2 pour les matériaux réfléchissants. Couleur du matériau de base. Jaune fluorescent Orange-rouge fluorescent Rouge fluorescent.3 Selon EN 471. Utilisation séparée des matériaux. Non.2 Dans les classes 2 et 3, les matériaux doivent être utilisés conjointement. Dans la classe 1, les matériaux de base et rétroréfléchissants peuvent être remplacés par un matériau combiné. Oui. Largeur de la bande rétroréfléchissante. Minimum 50 mm. Sauf baudriers, minimum 30 mm. Libre. Positionnement des matériaux dans la confection. Réglementée dans la norme.4 Il est uniquement précisé que les bandes rétroréfléchissantes doivent au minimum permettre une visibilité circulaire par encerclement des bras, des jambes et du buste des articles d’habillement. Exigences photométriques des matériaux rétroréfléchissants et combinés à l’état neuf. Réglementées dans la norme. Pour les matériaux rétroréfléchissants, valeurs minimales selon le degré de visibilité. Selon EN 471. Pour les matériaux rétroréfléchissant, les valeurs minimales doivent correspondre au tableau de la classe 2 de la norme EN 471. Exigences de rétroréflexion après essais. Réglementées dans la norme. Après avoir subi les essais de résistance thermique conformes à la norme EN 469, les matériaux doivent être conformes aux exigences de rétroréflexion de la norme EN 471. Résistance thermique, résistance à la flamme. Aucune. Réglementées dans la EN 469. Trois classes de vêtements de signalisation sont définies compte tenu des surfaces minimales des matières à utiliser. Les vêtements de la classe 3 offrent une plus grande visibilité dans la plupart des milieux urbains et ruraux que les vêtements de la classe 2 qui sont eux-mêmes supérieurs à ceux de la classe 1. Pour chacune des classes, une surface minimale est demandée pour les matériaux fluorescents et rétroréfléchissants, ainsi que pour les matériaux combinés. A noter que les matériaux combinés ne sont utilisés que dans la classe 1. Néanmoins, avec l’évolution technologique, les matériaux combinés peuvent être utilisés en classe 2 et 3 pour autant qu’ils remplissent les exigences demandées par ces classes quand ils sont testés séparément comme matériaux rétroréfléchissants ou fluorescents. Ces surfaces sont à prendre en considération pour la plus petite taille du vêtement fabriqué. La répartition des surfaces doit être plus ou moins égale entre le dos et l’avant (50% +/–10%). contre, ces types de vêtements ne sont pas conçus pour protéger lors d’opérations de décontamination chimique et/ou en présence de gaz. Elle ne couvre pas non plus les vêtements spéciaux destinés à être utilisés dans des situations à risques élevés comme par exemple les vêtements de protection aluminisés contre le rayonnement thermique, les tenues d’interventions chimiques, bactériologiques, etc. Et, remarque importante, elle n’englobe pas non 3 4 Trois couleurs pour les matériaux de base et les matériaux à caractéristiques combinées sont définies avec leurs coordonnées chromatiques: le jaune fluorescent, l’orange-rouge fluorescent et le rouge fluorescent. Les matériaux rétroréfléchissant doivent répondre à des critères minimum de réflectivité et une largeur minimale est exigée en fonction de la classe de visibilité. Leur positionnement dans la confection ainsi que les distances les séparant sont clairement définis. Une inclinaison maximale de +/–20° est autorisée pour la ou les bandes horizontales. Il existe trois configurations de positionnement des bandes rétroréfléchissantes sur l’avant et le dos. Les manches des vestes et les canons des pantalons doivent être entourés par deux bandes. plus la protection de la tête qu’assurent les cagoules et les casques, la protection des mains qu’assurent les gants ni la protection des pieds qu’assurent les bottes ou les chaussures. Dans cette article, nous évoquerons uniquement le contenu de l’annexe B pour l’édition de la norme actuellement en vigueur. Cette dernière traite des exigences de visibilité et elle présente un caractère normatif et non informatif. Qu’ils soient rétroréfléchissants, fluorescents ou combinés, les matériaux utilisés doivent être conformes à la norme EN 471 sur certains points. Pour illustrer les différences existantes entre les deux normes, nous avons réalisé deux tableaux comparatifs. Comme nous pouvons le constater sur le tableau 2, les exigences en termes de surfaces de la norme 469 se situent entre les classes de visibilité 1 et 2 de la norme 471. 98 Techniques Journal des sapeurs-pompiers suisses ment la norme EN 471 ne prend pas en compte ce style de confection (y compris la largeur des bandes) dans le calcul de la surface totale de la matière, alors que la norme EN 469 le fait. Tableau 2 Ceci n’est pas un compromis de la norme EN 471 mais le fruit de résultats obtenus suite à une analyse de la visibilité de jour et de nuit de modèles de vêtements pour sapeurs-pompiers équipés de signalisations avec des matériaux rétroréfléchissants et fluorescents qui étaient déjà proposés sur le marché. Il ressort aussi de cette étude que les résultats obtenus de jour comme de nuit avec la combinaison de bandes posées horizontalement et verticalement et formant un carré sur l’avant et le dos étaient nettement supérieurs à la moyenne. Il est intéressant de relever que, dans la norme EN 469 et son annexe B, aucun test n’est demandé en ce qui concerne la soliUne personne équipée de matériaux rétroréfléchissants est visible à 160 m minimum. Une personne sans matériaux rétroréfléchissants est visible jusqu’à 30 m. dité de la couleur de la matière de base, soit le matériau fluorescent. Ce que nous savons encore L’utilisation de bandes rétroréfléchissantes pour accroître les chances d’être vu de nuit ou par faible luminosité par un automobiliste a fait ses preuves. L’avantage indéniable réside dans le fait qu’une personne portant un vêtement équipé de bandes rétroréfléchissantes est perçue à plus de 160 m, ce qui est une distance minimale si l’on tient compte qu’il faudra environ 120 m à un automobiliste pour arrêter son véhicule roulant à 90 km/h par temps sec à partir du moment où il aura perçu le danger. D’autres recherches ont démontré que la juxtaposition des bandes rétroréfléchissantes permettait l’identification aisée de la silhouette d’une personne, indépendamment de sa position. Notons qu’actuelle- Que dit la législation en Suisse? Avec les accords européens, nous appliquons dans notre pays les différentes directives européennes élaborées par les Etats membres. A ce niveau, c’est la directive 89/686 du Conseil qui prescrit les exigences minimales de sécurité des équipements de protection individuelle. Cette directive fait partie des composants de base pour l’élaboration ou la révision des normes. Sur le plan suisse, ces directives influencent nos lois et nos ordonnances directement ou indirectement. En ce qui concerne les problèmes de visibilité, l’article 48 de l’ordonnance sur les règles de la circulation routière (OCR) précise que les personnes qui effectuent des travaux sur la chaussée ou aux abords de celle-ci porteront des vêtements fluorescents et rétroréfléchissants conformes à la norme suisse SN 640 710 leur permettant d’être bien visibles de jour comme de nuit. L’ordonnance sur les travaux de construction, (OTConst) précise, à l’art. 6, que lors de travaux effectués à proximité des moyens de transport, des vêtements de couleurs voyantes et munis de bandes réfléchissantes doivent être portés. La norme suisse SN 640 710c a été élaborée par l’Union des professionnels suisses de la route. Elle fait référence à la norme EN 471 et précise au point 8: «Les personnes affectées à des travaux sur les routes publiques ont en principe l’obliga- W Pictogramme de conformité Le pictogramme de conformité EN 471 doit être accompagné de deux valeurs: • la valeur x représente la classe de visibilité du vêtement (1, 2 ou 3); • la valeur y représente le niveau de performance des bandes rétroréfléchissantes (1 ou 2). Techniques 99 118 swissfire.ch 2|2011 Veste fabriquée avant la mise en vigueur de l’annexe B de la norme EN 469. Nous pouvons apprécier l’importance de la surface minimum de matière rétroréfléchissante demandée par la norme, soit 0,13 m2. Cette veste ci-dessus a une surface totale mesurée de matériau rétroréfléchissant de 0,09 m2. Photos: Clara Rüsi Veste conforme à la norme 469, annexe B, ce modèle présente une signalisation verticale qui favorise la perception d’une silhouette selon le principe du Body-Langage. Veste conforme aux normes EN 469, annexe B, et EN 471. Dans cette configuration, les surfaces jaunes fluorescentes favorisent le contraste avec le milieu ambiant, mais comme on peut le percevoir, seuls les bandes rétroréfléchissantes sont efficaces de nuit. tion de porter des vêtements de signalisation à haute visibilité, de la classe 2 et/ou 3.» Contrairement à la classe 3, il suffit, pour la classe 2, de porter soit le pantalon, soit la veste ou le blouson. Lorsque la présence sur la chaussée est de courte durée, la classe 2 est suffisante (p. ex. gilet de protection). En conclusion Nous avons une indication précise des exigences de conformité requises par les deux normes. Un vêtement de protection conforme à la norme EN 469 annexe B n’est pas conforme d’office à la norme EN 471. Pour l’être, il doit aussi remplir les exigences de la norme EN 471. Certaines indications fournies peuvent être ambiguës dans la formulation des indications et des descriptions des vêtements. Il est dès lors nécessaire de s’assurer de la conformité de ces derniers par un contrôle du marquage. Le cas échéant, la demande du certificat de conformité peut être nécessaire. Le marquage pour la norme EN 471 a l’avantage d’être clair (voir Pictogramme de conformité). 100 Techniques Il est important d’être renseigné correctement sur la classe de visibilité des vêtements, soit de la veste et du pantalon assorti. Il est probable que, pour certains vêtements, la classe de visibilité soit respectée uniquement si la veste et le pantalon assorti sont portés simultanément. La technologie réflective a été commercialisée par l’entreprise 3M en 1940. Depuis, les matériaux évoluent et bénéficient de l’ensemble des découvertes réalisées dans ce domaine. Actuellement, les matériaux rétroréfléchissants sont très résistants aux agressions externes générées par les interventions des sapeurs-pompiers et présentent d’excellentes qualités de stabilité. Nous avons pu apprécier ces résultats dans le cas, par exemple, d’une veste mise en service en 2007 dans un centre d’instruction et portée quotidiennement dans des exercices incluant des conteneurs de simulations de phénomènes thermiques. Durant cette période, cette veste a été lavée 50 fois. L’état visuel du matériau rétroréfléchissant était excellent et son coefficient moyen de rétroréflexion mesuré était supérieur à 300 cd/(lx.m2). La norme prescrit, après l’essai de lavage, un coefficient minimum de rétroréflexion de 100 cd/(lx.m2). La surface prescrite par la norme EN 469 correspond au degré de visibilité 2 de la norme EN 471 et, de toute évidence, les vêtements de protection équipés de ce produit ne peuvent qu’augmenter la sécurité de ceux qui les portent sans altérer la protection thermique qu’ils doivent procurer. Pour répondre de manière exhaustive au degré de visibilité 2, il faudrait encore que le vêtement de protection présente une surface totale de matériau fluorescent de 0,5 m2. Et c’est bien là que le bât blesse: pour atteindre une aussi Journal des sapeurs-pompiers suisses grande surface, la fabrication des bandes traditionnelles composées d’une partie rétroréfléchissante et fluorescente péjorerait les caractéristiques du matériau de base servant à la couche externe du vêtement de protection comme par exemple la résistance à la vapeur d’eau. Des recherches sont menées qui prennent en compte ces différents paramètres et nous voyons apparaître différents matériaux en fibre d’aramide teintés aux couleurs correspondantes à la norme EN 471. Dans ce cas, s’il est possible de satisfaire aux exigences de colorimétrie à l’état neuf et après exposition au xénon selon la norme EN 471, il n’y a encore aucune certitude sur la stabilité du matériau lorsqu’il est exposé aux composants chimiques des fumées, de la chaleur et de l’humidité générés lors d’incendies, car la norme EN 471 ne prévoit qu’un test de la résistance de la couleur au frottement, à la transpiration et au lavage selon étiquetage. Comme nous pouvons le remarquer, les vêtements de protection sont bien spécifiques à leur domaine d’utilisation et l’optimalisation de ces derniers reste, dans cette perspective, la priorité afin de viser à la protection maximale de l’utilisateur. Selon ce qui précède et en tenant compte de la législation en vigueur sur le plan suisse, restons pragmatiques: les sapeurspompiers ne «travaillent» pas mais interviennent de manière ponctuelle et de courte durée. Ils sont en général en groupes, équipés avec du matériel devant aussi assurer leur propre sécurité et ils bénéficient d’une formation dans ce domaine. Malgré toutes les casquettes que doivent porter aujourd’hui les sapeurs-pompiers, leur mission de base reste la lutte contre les incendies et ils doivent être équipés en consé- La signalisation sur cet équipement propose un arragement de bandes rétroréflechissantes et de bandes combinées fluorescentes et rétroréflechissantes. quence. C’est pour toutes ces raisons que la Fédération suisse des sapeurs-pompiers recommande ce qui suit. En cas d’intervention sur la chaussée telle que feu de véhicule, désincarcération, mise en place des dispositifs de sécurité pour l’intervention, etc., il est recommandé que les vêtements qui équipent les sapeurspompiers soient conformes à la norme SN EN 469 et son annexe B. Il est recommandé aux sapeurs-pompiers qui, durant l’intervention, reçoivent des missions explicites de sécurité telles que régulation du trafic, déviation du trafic, etc., de porter un équipement conforme à la norme SN EN 471, degré de visibilité 2. Ce dernier peut être un vêtement de type gilet en classe de visibilité 2 porté par-dessus le vêtement de protection conforme à la norme SN EN 469 annexe B, ou bien un vêtement de protection conforme aux normes SN EN 469 annexe B et 471, classe de visibilité 2. Pour tous les sapeurs-pompiers affectés au service de la circulation («Pol route»), un vêtement conforme à la norme SN EN 469 n’étant pas nécessaire, il est recommandé que le vêtement porté soit conforme à la norme SN EN 471, classe de visibilité 3. Néanmoins, ce dernier doit au minimum être conforme à la classe de visibilité 2 de la norme SN EN 471. f Jean-Philippe Croset Chef du centre de prestations techniques Clara Rüsi, rédactrice en chef adjoint