Chyen de Sonny Rupaire 1970

Transcription

Chyen de Sonny Rupaire 1970
Chyen de Sonny Rupaire
1970 Extrait de Cette igname brisée qu'est ma terre natale
Editions Caribéennes, 1982.
Un lundi matin 20 mars 1967, aux environs de 9h00, le propriétaire d’un magasin de chaussures
« Sans Pareil », un européen nommé SNRSKY lâche son chien berger allemand sur un pauvre
artisan noir (cordonnier cloueur) infirme en lui disant « dis bonjour au nègre !. »
Il s’ensuit une émeute au cours de laquelle plusieurs centaines de personnes vont saccager le
magasin, brûler les 2 véhicules du propriétaire et les jeter à la mer. Le sieur SNRSKY échappe de
peu à un lynchage populaire. Le lendemain mardi, nouvelle manifestation et le magasin est
incendié. Jusqu’au 22 mars Basse-Terre est en émeute. Le 23 mars, un attentat est perpétré à
Pointe-à-Pitre, contre le magasin de chaussures appartenant à la même famille.
Dans un appel au calme, le préfet de la Guadeloupe, M. Bolotte, déclare comprendre la colère
populaire et jure que cet acte raciste sera puni. Tout attroupement et réunion sont interdits, les
débits de boissons fermés et des renforts de police mis en place. Bilan : une quarantaine de
blessés. Mais une fois encore, les victimes sont considérées par le pouvoir en place comme les
coupables, et c'est ainsi que, malgré la promesse des autorités, les émeutiers seront condamnés à
de fortes peines de prison.
Deux mois plus tard, le mercredi 24 mai 1967, les ouvriers du bâtiment se mettent en grève et
réclament 2% d’augmentation et certains avantages sociaux. Le Vendredi 26 mai des
négociations débutent à la Chambre de Commerce de Pointe-à-Pitre (qui se trouvait dans les locaux
actuels du Comité Touristique des Iles de Guadeloupe) qui ne vont pas aboutir. Vers 15h00, on fait
appel aux CRS et gendarmes pour permettre aux représentants du patronat de sortir.
Afin de disperser la foule des grenades lacrymogènes sont lancées et les manifestants vont
répliquer par des jets de pierres, bouteilles et « kal » de lambi. Soudain, des coups de feu sont
tirés par les forces de police et 2 hommes vont tomber face aux monuments aux morts : Jacques
NESTOR atteint en plein ventre, il va mourir après son transfert à l’hôpital, l’autre touché en
pleine tête meurt sur le coup. Il était environ 15h30.
La ville est en proie aux émeutiers et il ne s’agit plus que d’un affrontement racial « noirs
blancs ». Tout européen était molesté, les magasins attaqués, des voitures incendiées, des coups
de feu sont entendus partout dans la ville.
Vers 1h00 du matin, le samedi 27 mai, le calme revient. Une manifestation des lycéens en
solidarité avec les ouvriers est également réprimée par les armes. Le calme s’installe peu à peu et
vers 17h00 ont lieu les obsèques de Jacques NESTOR et d’autres victimes. De nombreuses
familles ont inhumé secrètement leurs défunts et caché leurs blessés de peur des représailles.
Le bilan de ces 2 journées : il aura fallu attendre le 14 mars 1985 pour connaître la vérité soit 87
morts du Secrétaire d’Etat aux DOM-TOM de l’époque, M. Georges LEMOINE.
Il s’ensuivit après une vaste opération de police et des arrestations de nombreux guadeloupéens,
prisonniers politiques de la France, objets de procès, dont le fameux « Procès du GONG ».
26 - 28 mai 1802 : Ignace et Delgrès meurent héroïquement avec de nombreux guadeloupéens
pour combattre l’esclavage et au nom de la Liberté..
26 – 28 mai 1967 : de nombreux guadeloupéens meurent pour avoir revendiquer plus de dignité
et de respect.
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Pour des raisons de sécurité nous demandons aux participants de respecter les
règles suivantes :
1°) – Être à jour de ses cotisations pour bénéficier de l’assurance en cas
d’accident ;
2°) – Bien réaliser son « MAS » suivant le modèle de base en participant aux
ateliers au lokal Voukoum ;
3°) – Prévoir des rations d’EAU, et de boissons sucrées NON ALCOOLISEES ;
4°) - Bien MANGER avant le déboulé ;
5°) – Eviter de FUMER, d’ABSORBER, de CONSOMMER de l’ALCOOL ou des
DROGUES durant les déboulés ;
6°) – ECOUTER et RESPECTER les CONSIGNES données par les membres de
la Sécurité « SIYANKA » ;
7°) – Les jeunes mineurs (moins de 18 ans) doivent être accompagnés d’un
parent dans les déboulés ;
8°) – Afin d’éviter toute propagation de maladies sexuellement transmissibles se
munir de préservatifs ;
9°) – Les « Péteurs de Fwèt » doivent obligatoirement être à jour de leur
cotisation, respecter la tenue et posséder leur badge pour prendre part aux
déboulés ;
10°) – Venir aux réunions du MARDI SOIR à 20 Heures (Lokal Voukoum) pour
obtenir des précisions sur l’organisation des déboulés, prestations et
déplacements du groupe.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS :
MOUVMAN KILTIREL GWADLOUP
Ancienne Annexe Ecole Elie Chauffrein
Bas du Bourg (BADIBOU)
BP 405 97107 BASSE TERRE Cedex
Guadeloupe FWI
Tél. 0590 81 01 94
Fax 0590 81 90 27 // 0590 99 03 48
Email : [email protected]
http://art.rue.free.fr/voukoum/indexvouk.html
http://art.rue.free.fr
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DU 16 AU 30 DECEMBRE 2006
Centre d’animations
Lieu : Lokal VOUKOUM
Cette année Voukoum reconduit sa programmation d’ateliers
vers les jeunes de 07 à 100 ans pour la conception et fabrication
de « Fwèt, » de « Mas » (masque), et d’initiation à la musique
« Grosiwo » et de « dansé Mas ». Une façon de les imprégner
très tôt, les former et les préparer au carnaval.
Pour de plus amples informations sur l’organisation des ateliers
se rapprocher de Voukoum à son lokal du Bas-du-Bourg.
30 DECEMBRE 2005 Journée « Bokantaj – Lyannaj »
Au programme :
- Lieu : Place Saint-François Basse-Terre
- de 11h30 à 14h30 :
- vente de tee-shirt
- vente de « Fwèt »
- Lieu : Lokal Voukoum
- a partir de 15h30 :
- animation
- jwé an-tan-lontan
- Fwèt
- Ti Tanbou
- répétition « Dérébénal »
- Bwè é manjé
- Son « Tanbou-Ka »
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SAMEDI 06 JANVIER 2007
Dékatman Mas 2006
Lieu : Place Saint –François
A partir de 10 heures
Le dékatman-Mas ouvre la saison carnavalesque de Voukoum.
Nous rappelons qu’un « MAS » n’est pas un déguisement.
Le « Mas » recoupe tous les attirails qui vont recouvrir la
personne de la tête aux pieds. C’est une conception africaine du
masque, contrairement au sens occidental qui renvoie au visage.
Le « Mas » est, par conséquent, un héritage de nos ancêtres
africains qui se sont servis du carnaval pour pratiquer « an dous »
leurs cultes religieux. Ils devenaient, en cette courte période de
grande liberté et de dérision, des hommes habités par des
divinités africaines au nez et à la barbe des hommes d’église.
Une fois en « Mas » nous perdons notre identité, voyageons dans
l’espace et le temps par la transe qui s’empare de nous. Nous
sommes alors « l’ ESPRIT du Mas ». Mofwazé an Mas.
Il y a 40 ans en ces mêmes lieux des affrontements avaient lieu et
Basse-Terre ressemblait à une ville assiégée.
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DIMANCHE 07 JANVIER 2007
Déboulé « Nos Ancêtres Les gaulois »
Rendez-vous au Lokal Voukoum à 16 heures
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : rien n’est pire qu’une
répression morale, psychologique car sournoise. Nous
faire croire que nos ancêtres étaient des gaulois à tel point
que nos grands parents n’avaient plus conscience d’être
noirs.
Il nous reste aujourd’hui la dérision pour nous moquer de
nous-mêmes, des hommes d’église complices de cette
forfaiture, de nos hommes politiques larbins du maître
venu du froid, de nos enseignants aveugles et assimilés,
des évènements ou petits malheurs d’autrui.
Combien de crimes ont été commis parce que certains se
sont crus supérieurs à d’autres au point d’anéantir leur
culture, connaissance.
Voukoum, est « Nasyon » qui veille et rappelle les méfaits
de notre histoire pour que jamais semblables choses ne
puissent arriver. Respect. Dignité. Egalité.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou dérizyon-la) : « on
sap’ » : Costume ancien (complet 2 ou 3 pièces, Tailleur),
Chapeau ancien (style feutre), Maquillage Rouge ou gants
rouges pour les mains, Chaussures anciennes de cérémonie,
Maquillage blanc pour le visage, Cravate en carton à
récupérer au Lokal Voukoum.
VENDREDI 12 JANVIER 2007
Répétition « Mizik Dérébénal » au lokal
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SAMEDI 13 JANVIER 2007
Déboulé « Mas a Man Ibè » (Masque de Dame Hubert)
Rendez-vous au lokal Voukoum à 18 h 30.
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : il s’agit d’une adaptation de la
légende des « bèt a man ibè. »
C’est un Mas pour les hypocrites, les traites, les « tanbou-a-débonda » car Dame Hubert guérisseuse parcourait les bois la
nuit, en compagnie de ses chiens, à la recherche de plantes
médicinales et magiques. Critiquée et méprisée le jour par ceux
et celles qui la consultent en cachette à la nuit tombée, Dame
Hubert devient alors un véritable mythe.
Pour tous ces politiciens qui n’ont pas soutenu en Mars et Mai
1967 les revendications du peuple gwadloupéyen à plus de
considération et de respect. Ceux qui se sont pliés et couchés
aux ordres du pouvoir blanc alors même que leurs propres
frères se faisaient massacrer dans les rues comme des chiens.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè Mas-la) : sac ou tissu en
jute quadrillé au charbon de bois; chaussures et chaussettes
(bas) usagées ; bâton (canne) ; herbes médicinales ; farine de
froment ; serpillière portugaise pour les cheveux ; ustensiles de
cuisine.
Important : se rapprocher du lokal Voukoum pour la
confection en ateliers des masques.
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VENDREDI 19 JANVIER 2007
Répétition « Mizik Dérébénal » au lokal
SAMEDI 20 JANVIER 2007
Déboulé « Mas-a-Fwèt » (Masque à Fouet)
Rendez-vous au lokal Voukoum à 18 h 30.
Symbolisme (lèspri a mas-la) : le fouet a toujours été
présent dans notre vie depuis l’esclavage jusqu’à
aujourd’hui. Il est devenu invisible, mais ses stigmates sont
imprégnées dans notre esprit. Nous sommes toujours
dressés pour obéir selon les vœux du maître et si nous
faisons montre de rébellion la répression frappe avec
démesure. Docile ! Un peuple docile !
En 1967 les fusils nous ont rappelés qui étaient les vrais
maîtres du pays.
Le fouet est devenu un exutoire pour nos parents. Pour
railler et singer ceux qui fouettaient, le « Mas-a-Fwèt »
libère l’esprit de la vengeance et permet de surmonter
toutes douleurs.
Aujourd’hui nos jeunes en faisant claquer leur fouet sur le
macadam continuent l’histoire et transcendent le temps et
réclament leurs dus à cette société : suppression de toute
exclusion, de chômage pour éviter de sombrer dans la
délinquance, la consommation d’alcool et de drogues.
« Black Label » Léon Gontran Damas
(Présences Africaines)
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou mas-la) : papier
journal recyclé (pages écrites en noir et blanc uniquement)
découpé en bandes étroites, une vielle chemise et un vieux
pantalon, carton d’ emballage pour la coiffe, maquillage, un
fouet, un « ti-mas » à confectionner pour poser sur devant
de la coiffe.
Important : se rapprocher du lokal Voukoum pour la confection
en ateliers des masques.
Du 22 au 28 JANVIER 2007 : Bokantaj épi moun Marie-Galante
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En collaboration avec ….. nous avons établi un partenariat afin de
contribuer à un volet formation - initiation de jeunes de Marie-Galante à
une partie de la culture de Gwadloup : « mès é labitid annou. »
Les animateurs et formateurs de Voukoum se rendront à Marie-Galante
dès le 22 Janvier et seront par le reste de la troupe le vendredi 26 et samedi
27 janvier.
Au programme :
- du 22 au 26 Janvier 2007 ateliers résidence : fabrication de TiTanbou et Mas-a-Fwèt et initiation à la musique « Grosiwo » ;
- Vendredi 26 janvier 2007 : « Pit-a-pawôl » et présentation du
travail des ateliers ;
- Samedi 27 janvier 2007 à 16h00 : déboulé Mas-a-fwèt ;
à 20h00 : Dékatman-Mas ;
- Dimanche 28 janvier 2007 : Mas-lari à partir de 9h00
« Mas-a-Kongo Guy Pommier »
Fruits Dépareillés - Balles d'Or
Guy Tirolien
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VENDREDI 02 FEVRIER 2007
-
Préparation « Badibou an Mouvman »
entraînement « pétè-fwèt » ;
préparation Kaz-a-Voukoum ;
répétition mizik-a-mas Grosiwo.
SAMEDI 03 FEVRIER 2007
Badibou An Mouvman : « Swaré Grosiwo » et Léwôz
Lieu : Badibou (Bas-du-Bourg) devant l’espace Kiltirèl Voukoum.
A partir de 20 heures.
La 3ème Edition de la « Swaré-Grosiwo » dans le cadre du « Badibou an Mouvman » sera encore
consacrée à la musique « Grosiwo » et aux virtuoses des « Fwèt ».
Par contre cette année, nous terminerons la soirée par un « vayan léwôz » an lari-la.
Au programme :
A partir de 20 heures :
-
musique à « Mas Grosiwo »
des concours de « Pété Fwèt » :
_ par catégories (de 6 à 10 ans ; de 11 à 15 ans ; de 16 à … ; et toutes catégories) ;
_ par épreuves :
- sonorité : plus fort claquement « pétayman Fwèt » de fouet ;
- vitesse : plus grand nombre de claquements de fouet en 30 secondes ;
- endurance : plus grand nombre de claquement de fouet en 3 minutes maximum.
Pour les épreuves de vitesse et d’endurance le fouet ne doit jamais s’arrêter dans son élan,
l’épreuve prend fin pour le « péteur » de fouet dès qu’un temps mort apparaît dans son
« balan ».
D’un outil de répression, punition et de torture, « Fwèt-la » (le fouet) nous en avons fait un élément
important de notre culture carnavalesque. Au point qu’aujourd’hui les jeunes s’affrontent, en toute
fraternité, dans des compétitions de virtuosité dans l’art de faire claquer le fouet.
A partir de 23 heures : Léwôz a Voukoum-la.
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VENDREDI 09 FEVRIER 2007
A partir de 9 h00 : vente de tee-shirt Voukoum sur la place Saint-François au Centre ville.
Déboulé « Voukoum-an-Tchou-a-Yo » départ de Saint-Claude
Rendez-vous sur la Place des Martyrs de Mai 1802 (Parking Bas-du-Bourg) à 18
heures pour le transport par bus vers Saint-Claude.
Départ : Saint-Claude (Place de la Mairie) 19h30
Arrivée : Basse-Terre
Symbolisme (lèspri a déboulé-la) : pour ce traditionnel « gran
sanblé » (rassemblement) de tous les voukoumiens et
sympathisants, le départ sera donné à Saint-Claude et nous
rallierons Basse-Terre dans un grand déboulé. Chacun pourra
alors exprimer sa foi, son appartenance à la culture fondale natale
véhiculée par la « Nasyon Voukoum. »
« Nasyon-Voukoum an-tchou-a-yo tout-tan » même si beaucoup
de ceux, qui nous ont toujours dénigrés, reconnaissent
aujourd’hui la richesse du travail accompli, nous restons vigilants
et « véyatif » car longue est la route pour atteindre nos objectifs.
« Dèyè bwa tini bwa » mais nous ne devons pas baisser les bras
pour autant.
« Black Label » Léon Gontran Damas
(Présences Africaines)
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou déboulé-la) : un tee-shirt
Voukoum a acheté au Lokal Voukoum, un foulard aux couleurs
de notre drapeau : rouge, vert, jaune, noir.
Rèspé pou sa ki tan nou pou moun dèwô rèspèkté nou osi. Fôs pou jen an nou et nou menm. Mèsi.
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DIMANCHE 11 FEVRIER 2007
Déboulé « Mas-a-Roukou » (Masque à Roucou)
Symbolisme (lèspri a mas-la) : les premiers à subir la répression
des européens : les Arawaks, et autres tribus caraïbes sous forme
de génocide, ils ont tout perdu et ne sont plus que des ombres
dans une réserve dans l’île de la Dominique sans pouvoirs
économique, politique, sans reconnaissance sociale et toujours
exploités. Leur terre est aujourd’hui convoitée. Pourtant ils furent
les premiers à résister, maronner. C’est en mémoire de ce peuple
fier, valeureux, combatif mais respectueux de leur
environnement, dont nous occupons les terres aujourd’hui, que
Voukoum dédie ce « Mas ».
Respect et dignité pour ces peuples qui nous ont légué leur
connaissance médicinale, l’art de leur cuisine et autres plantes
comestibles et utiles.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè mas-la) : sac ou tissu en
jute pour le pagne et bustier des femmes, coquillages ; pour la
coiffe : carton d’emballage, tiges de feuilles de cocotier
(kokoyé), plumes, coquillages, colle ; collier en coquillages.
Roukou achteté par Voukoum.
Chaque participant est invité à déposer au lokal une bouteille
d’huile de table le vendredi 09 février au plus tard pour la
préparation de l’huile de Roukou.
Qui ?
qui ose de l'éventail d'un papaïer
chanter qu'il a pouvoir purificateur encore
sur l'odeur de cette île
ouverte
comme une plaie
à l'haleine cariée des carnassiers ?
Se lève
s'il ose,
celui de la route ancestrale
sans croisée
sans détours
rectiligne comme la mire d'un peloton
d'exécution.
Se lève
et dise :
« Je suis libre en ce puits
de siècle en siècle élaboré,
de mort en mort approfondi,
car dans sa nuit s'épuisent les couleurs.
Je suis le chemin de raison
pavé de bonnes intentions
de ceux qui m'ont donné la nuit
Ainsi soit-il. Ainsi sera. »
« Défi » de Sonny RUPAIRE
Démasyé : se rapprocher de la commission « SIYANKA » et
venir aux réunions du mardi (20 heures) pour l’organisation de la
baignade après le déboulé.
Important : se rapprocher du lokal Voukoum pour la confection
en ateliers de la coiffe.
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VENDREDI 16 FEVRIER 2007
Déboulé « An Tan Révolisyon » « La Révolution Voukoum »
Rendez-vous sur la Place des Martyrs de Mai 1802
(Parking Bas-du-Bourg) à 18 heures pour le transport
par bus vers Gourbeyre.
Départ : Gourbeyre (niveau Gendarmerie) à 19h30
Arrivée : Basse-Terre
Symbolisme (lèspri a révolisyon-la) : la Révolution Culturelle
de Voukoum revient pour commémorer les événements de Mars
et Mai 1967 et nous faire savoir et rappeler qu’il y a 40 ans
Basse-Terre et Pointe-à-Pitre ont vécu des jours de violence où
87 guadeloupéens vont trouver la mort sans compter les
nombreux blessés et estropiés. Rien que pour avoir revendiquer
dignité, justice et respect de leurs DROITS FONDAMENTAUX.
Révolution pour se réapproprier « sa ki tan-nou, » nos us et
coutumes et se rappeler les soulèvements et révoltes d’esclaves à
l’encontre de leurs tyrans.
La Révolution Voukoumienne va, encore une fois, enflammer les
rues, « wèt, lankogni, chimen, kat-chimen é patiraj » de BasseTerre. Voilà une tradition instaurée par Voukoum pour annoncer
les jours gras du Carnaval et démontrer toute la puissance de la
Culture Gwadloupéyèn.
Entre colonisateur et colonisé, il
n’y a de place que pour la corvée,
l’intimidation, la pression, la
police, l’impôt, le vol, le viol, les
cultures obligatoires, le mépris, la
méfiance, la morgue, la
suffisance, la muflerie, des élites
décérébrées, des masses avilies.
Aucun contact humain, mais des
rapports de domination et de
soumission qui transforment
l’homme colonisateur en pion, en
adjudant, en garde-chiourme, en
chicote et l’homme indigène en
instrument de production.
Aimé Césaire
« Discours sur le colonialisme »
Présence Africaine.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou Révolisyon-la) : un foulard
rouge, symbole du sang de nos ancêtres morts pour leur quête de
liberté ; des vêtements blanc (sans publicité) pour marquer la
justesse et pureté du combat de Voukoum et autres Mouvman
Kiltirèl engagés dans ce combat ; un « boutou » (branche
d’arbre) à la main représentant le côté violent de toute
Révolution.
Le public est invité à se vêtir de blanc + foulard
rouge pour faire corps avec la Révolution Voukoum.
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SAMEDI 17 FEVRIER 2007 Bokantaj épi Matinik
Dékatman-Mas à Fort-de-France
Retour en Guadeloupe Dimanche 18 Février au matin.
DIMANCHE GRAS 18 FEVRIER 2007 Participation au Carnaval de Pointe-à-Pitre
Déboulé « Mas Tirayè Sénégal »
(Masque des Tirailleurs Sénégalais)
14 heures : préparation « Mafwazaj Mas a »
14 h 45 : Déboulé
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : les tirailleurs sénégalais
ont été la chair à canon de l’armée française et n’ont jamais
eu de remerciements ou de reconnaissance en retour.
Aucune considération pour des nègres qui sont toujours
restés pour eux des sous-hommes, des moins que rien, des
esclaves. Encore de la Répression.
C’est pour Voukoum une occasion de transposer dans le
carnaval des événements historiques tragiques où racisme
et couleur de peau sont poussés à leur extrême. Les
tirailleurs sénégalais jouaient les gendarmes de la France
dans les colonies des Antilles Guyane. Des frères noirs
contre d’autres frères de couleur.
Les guadeloupéens, dont la peau était décolorée par de
multiples viols successifs de leur grand-mère et mère,
sortaient tout juste de l’esclavage et méprisaient ainsi les
tirailleurs sénégalais : « Tèlman misié nwè i blé » (il est si
noir qu’il est bleu). Jusqu’à aujourd’hui cette expression
demeure encore.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè Mas-la) : peinture
bleue pour le corps ; pantalon militaire kaki retroussé aux
genoux ; bottes et chaussettes militaires ; carton
d’emballage et tissu jute rouge pour le chéchia ; racines de
figuier maudit et lianes ; pour les femmes un bustier de
couleur rouge ; maquillage blanc et rouge.
« Chopin é Dimipo » Soni Ripè
Important : se rapprocher du lokal Voukoum pour la confection en ateliers de la coiffe.
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LUNDI GRAS 19 FEVRIER 2007
Déboulé « La Répression »
Rendez-vous devant Espace Voukoum (Bas-du-Bourg)à 18h00.
Symbolisme (lèspri a dérizyon-la) : « Chyen varè-nou. »
Cette dérision trouve tout son sens en cette année
commémorative des 40 ans des événements de mars et mai
1967 où la répression policière, militaire et la mitraille des
képis rouges se sont abattues sur les nègres de Gwadloup.
Notre société a été bâtie par la violence, grâce à la violence
et les rapports existant entre le pouvoir et le peuple sont
toujours empreints d’affrontements, de rapport de force, de
revendication et de répression en retour.
Et pourtant, comme dirait Aimé Césaire « Pitié pour nos
vainqueurs omniscients et naïfs ! » (tiré de Cahier d’un
retour au pays natal) car ils n’ont jamais pu éteindre cette
étincelle de lueur de Liberté qui brûle et brille en nous.
Chyen varé-mwen !
Chyen foré-mwen !
Chyen varé-mwen
kon nenpôt-ki-jan férèdchyen !
Chyen a zôrèy-la foré-mwen !
Chyen Nouyôk, chyen bastè, frè-mwen,
gay jan yo ka sanm.
Jandab Nouyôk, jandab Lapwent,
gay jan yo ka sanm.
Moun-a-sou Nouyôk, moun-a-sou
a Pari :
yo ka sanm.
Nèg Harlem é nèg Badibou
ka sanm kon
maléré.
Sé menm jan-la
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou dérizyon-la) : képi
rouge à acheter au lokal, tenus militaires camouflages,
chiens tenus en laisse avec muselière.
Rendez-vous devant l’espace Kiltirèl Voukoum à 18
Chyen varé-nou !
Chyen foré- nou !
Chyen varé- nou
kon nenpôt-ki-jan férèdchyen !
heures Chyen a zôrèy ka foré- nou !
Soni RIPÈ « Chyen »
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MARDI GRAS 20 FEVRIER 2007
Déboulé Mas a Kongo « Guy Pommier »
Masque à Congo Hommage à Guy Pommier
Rendez-vous a l’Embouchure de la Rivière du Gallion (côté Basse-Terre) à 12 h 30
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : un des éléments importants
sinon le principal masque qui symbolise le mieux le Carnaval
traditionnel en Guadeloupe. Il effraie, fait peur, sale puisque
noir comme la peau du nègre venu d’Afrique. C’est le « Mas »
des « vyè nèg », masque des mauvais nègres, des cas sociaux,
saoulards et autres voyous. En fait c’est l’expression des
insoumis, ceux qui n’ont pas pu s’intégrer et qui sont restés
sauvages et rebelles à la société. En entrant dans ce masque
nous faisons l’expérience thérapeutique psychologique de
libération de ce mal-être qui demeure en nous depuis
l’esclavage. Nous acceptons de devenir encore plus noir que la
couleur de notre peau. Monsieur Guy Pommier était un Maître
ès Mas a kongo qu’il a popularisé avec la danse des scieurs de
long ou danse sur bâtons.
Mais à l’origine ce masque est une tropicalisation d’une
pratique européenne païenne qui marquait et symbolisait la
sortie d’hibernation de l’ours.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè Mas-la) : mélasse de
canne à sucre, sirop de batterie, noir de fumée (suie), bandeau
rouge, short rouge, bustier rouge pour les femmes, boutou
(branche d’arbre) à la main, fard rouge.
Démasyé : baignade à l’embouchure du Galion comme l’exige
la tradition.
A partir de 17 heures : Véyé Vaval à l’Espace
Au programme :
- Mizik, tanbou, dansé ;
- Bwè é manjé ;
- Déboulé en Noir et Blanc à partir de minuit.
Culturel Voukoum (Bas-Du-Bourg).
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MERCREDI 29 FEVRIER 2006
Vidé an nwè é blan
« Mô é Lantèwman VAVAL »
Déboulé en Noir et Blanc
Mort et Enterrement de Vaval
Rendez-vous devant l’espace Kiltirèl Voukoum (Badibou) Bas-du-Bourg à 16 heures
Symbolisme (lèspri a vidé-la) : Le Roi VAVAL c’est la
mascotte du carnaval, la marionnette (bwabwa) désarticulée
qui ouvre le déboulé suivi par tous ses sujets.
Ce mercredi sera mis fin à son règne. Les sujets de sa
Majesté Vaval sont conviés au cortège funèbre et à revêtir
pour la circonstance les couleurs du deuil : Noir et Blanc.
Vaval étant un grand jouisseur, buveur et joyeux épicurien,
pour ses obsèques les hommes se travestissent en femme et
vice versa. Chacun pourra se laisser aller à ses fantasmes
les plus exubérants : grosse fesse, gros sexe, gros seins,
etc…
Mais le respect et la dignité que avons pour ce Grand
Homme nous imposent une tenue correcte, un
comportement digne. Pas de violence !
Le Roi est mort ! Vive le Roi !
Comme le veut la tradition le Roi Vaval sera brûlé sur le
bûcher dressé au Bas-du-Bourg et ses cendres dispersées.
Je parle de millions d’hommes
arrachés à leurs Dieux, à leur
terre, à leurs habitudes, à leur
vie, à la vie, à la danse, à la
sagesse.
Je parle de millions d’hommes
à qui on a inculqué savamment
la peur, le complexe
d’infériorité, le tremblement,
l’agenouillement, le désespoir,
le larbinisme.
Aimé Césaire
« Discours sur le colonialisme »
Présence Africaine.
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MERCREDI 14 MARS 2007 Soirée au Lokal de Voukoum
Bokantaj pawôl, manjé é bwè
Jédimo
JEUDI MI-CARÊME 15 MARS 2007
Déboulé « La Répression »
Rendez-vous devant l’espace Kiltirèl Voukoum
(Badibou) Bas-du-Bourg à 16 heures
Symbolisme (lèspri a Répression-la) : le Roi
Vaval est un Phœnix, il renaît toujours de ses
cendres. Pour fêter ce retour, cette année étant celle
du 40ème anniversaire des événements de mars et
mai 1967 Voukoum revient dans une dérision à 5
jours de la date anniversaire où, un lundi matin 20
mars 1967, aux environs de 9h00, le propriétaire
d’un magasin de chaussures « Sans Pareil », un
européen nommé SNRSKY lâche son chien berger
allemand sur un pauvre artisan noir (cordonnier
cloueur) infirme en lui disant « dis bonjour au
nègre !. »
Chyen varé-nou !
Chyen foré- nou !
Chyen varé- nou
kon nenpôt-ki-jan férèdchyen !
Chyen a zôrèy ka foré- nou !
Soni RIPÈ « Chyen »
« Tout jé sé jé men nou jé nou pé ké pwan! »
Le Carnaval 2007 est bien mort.
Léon Gontran DAMAS
Extrait de Black Label
Vive le Carnaval 2008 !
Commémoration des Evénements de MARS 1967 à Basse-Terre
JEUDI 22 MARS 2007 Soirée-débat à partir de 19 heures à la rue du Cours Nolivos.
« Pwan ti-ban-la sizé » sur les lieux-mêmes des événements de
Mars 1967 à Basse-Terre. In situe nous parlerons de l’Affaire
SNRSKY.
VENDREDI 23 MARS 2007 Déboulé « chaltouné »
Rendez-vous au lokal à 19h30
Tenue : en blanc sans publicité.
Du 26 au 28 MAI 2007 Commémoration des Evénements de 1967 à Pointe-à-Pitre
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