Veuvage Luba

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Les aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez les
Baluba du KATANGA
par Magalie KABALE
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication (IFASIC) - Licence en communication sociale
Traductions: Original: fr Source:
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INTRODUCTION
I. Problématique
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Votre communication orale
La présente étude porte sur la situation de la veuve ou du veuf chez le Baluba Force de Conviction et Impact avec comédiens
du Katanga, notamment en ce qui concerne la condition du conjoint survivant. Pros 21-22 Janv DIF
Une étude menée en 2002 par l'association des femmes juristes démontre que www.beauparleur.com
plus du tiers des veufs et veuves ne jouissent pas de la protection suffisante de MAIGRIR vite de 10-30kg ?
la société, en particulier en ce qui concerne les relations entre le conjoint Avec les protéines et SANS régime Résultats
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survivant et la famille du défunt ou de la défunté.
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Mais avec le nouveau code de la famille, nous constatons que beaucoup
d'efforts sont fournis dans le but d'améliorer la situation.
Pour bien comprendre les problèmes liés à la situation de la veuve ou du veuf,
il faut nécessairement se demander quels poids culturels pèsent sur eux.
Evidemment beaucoup des travaux ont tenté de répondre à cette question en
recensant les différents types de problèmes (code de la famille 2001,
Ministère des affaires sociales). Mais peu des travaux fouillés, à notre
connaissance, se sont intéressés aux raisons profondes qui mènent au calvaire
que subissent certains veufs et veuves.
Pour parler efficacement de ce sujet, il faut non seulement chercher à savoir
quels sont les types des problèmes posés par la situation du veuvage, mais il
faut tenter de comprendre aussi ce qui amène les familles à agir dans le but
d'infliger divers traitements dégradants au conjoint survivant. Les traitements
tels que ne pas boire, ne pas manger, ne pas se déplacer sans autorisation, ne
pas se laver, ne pas parler, frapper le veuf, etc. En outre, très peu des travaux
ce sont penchés sur l'aspect communicationnel des ces pratiques dégradantes.
C'est à ce niveau que les peines infligées aux veufs et veuves cessent d'être
considérées comme solution à leurs éventuels problèmes. Parce que les
auteurs de ces pratiques justifient leurs actes comme étant des rites de
purification pour le conjoint survivant. Cependant, au cours de notre
recherche exploratoire, nous avons remarqué que diverses recherches ont déjà
été entreprises dans le cadre de la communication traditionnelle ainsi que la
communication à travers les signes et symboles. C'est le cas de NSIMBA
DIVUTUKA qui, en 2005, a étudié les signes et symboles liturgiques comme
moyen de communication1(*). Dans ladite recherche, l'effort fournis était de
faire comprendre à la communauté scientifique les signes et symboles tels
qu'utilisés et pratiqués dans l'église catholique. Selon elle, ces signes et
symboles sont d'une grande importance dans la transmission du message. Ils
actualisent les faits passés mais aussi transforment des réalités invisibles en
réalités visibles.
Un autre travail est celui de NICOLE MWANZA qui, en 2001, a étudié la
communication dans le milieu traditionnel Baluba du Kasaï (cas du
TSHIONDO)2(*). Au cours de cette recherche, l'auteur a voulu ressortir la
valeur culturelle de cet instrument de communication chez le peule Baluba du
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Kasaï vue l'arrivée des nouvelles technologie de l'information et de la
communication. Le TSHIONDO comme instrument de communication qui
privilégie la transmission du message concernant un cas donné, d'un émetteur
à un récepteur. Le rôle de cet instrument se voit amoindri jusqu'à sentir la
perte de cet héritage ancestral.
Nous observons qu'il règne un certain flou autour de la notion de veuvage. Il
ressort aussi de deux études mentionnées plus haut que la symbolique du
veuvage constitue l'une des dimension les moins cherches mentionnent que la
communication sévère l'une du fait que les pratiques 'traditionnelles regorgent
en leurs sein des signification. Mais il subsiste une marque de connaissance
quant aux motifs de ces pratiques. Dans le cade de notre recherche nous nous
posons la question de savoir : quels sont les aspects communicationnels de la
symboliques du veuvages chez les Baluba - Katanga ?
Pour mieux cadrer notre question nous y ajoutons une question subsidiaire qui
est : ces pratiques sont elles des conditions sine qua non pour accéder à la
désaliénation ?
II. Hypothèse
Les aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez les baluba
du Katanga sont nombreux et prennent plusieurs formes. Il s'avère que dans la
société baluba du katanga. Les pratiques du veuvage sont les conditions sine
qua non pour que les veufs ou la veuve accède à la désaliénation, c'est-à-dire
à la libération du survivant ou de la survivante.
III. Intérêt du sujet
Dans le cadre de ce travail, nous avons porté notre choix sur la dimension des
aspects communicationnels. Notre choix est bien sur motivé par un intérêt
personnel pour les phénomènes sociaux culturels et communicationnels, mais
est aussi appuyé par des motifs plus profonds. En effet, nous croyons qu'il est
impératif de nous pencher sur des aspects communicationnels de la
symbolique du veuvage. Car jusqu'à ce jour, il n' y a que peu de travaux
documentés dans une perspective communicationnelle. C'est dans cette
perspective d'application de concepts communicationnels que nous
choisissons de nous intéresser particulièrement aux problèmes liés à la
symbolique du veuvage. Et parce que nous croyons que la symbolique, en tant
que véhicule des idées et composantes essentielles de la culture, devrait
prendre une place plus importante dans la compréhension des us et coutumes.
IV. Méthodes et techniques
« La méthode dit Kaptan cité par Grawitz a le propre d'aider à comprendre au
sens la plus large, non les résultats de la recherche scientifique, mais le
processus de recherche lui-même»3(*). Ceci nous conduit à porter notre choix
sur la méthode descriptive qui consiste à « ressembler les informations à
propos de tel ou tel autre phénomène afin de fournir une image aussi
cohérente et aussi approfondie que possible de celui-ci »4(*). Cette méthode
nous aidera à décrire les pratiques du veuvage.
La méthode analytique nous permettra bien entendu à analyser les données
recueillies des diverses sources dans le but de vérifier notre hypothèse. Quant
aux techniques, nous comptons recourir à l'analyse documentaire et à
l'entretien
- l'analyse documentaire nous permettra de compulser différents ouvrages,
mémoires et autres documents ayant trait à notre recherche.
- L'entretien nous permettra de recueillir également des informations
explicatives ayant trait à la symbolique du veuvage chez le peuple baluba du
Katanga ;
- De ce point de vue nous ferons appel aux fils et filles baluba-Katanga qui
nous éclaireront nos lanternes.
V. Division du travail
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Outre l'introduction et la conclusion, le travail est divisé en trois chapitres. Le
premier aborde le cadre théorique et le cadre conceptuel en relation avec
notre problématique et nos questions de recherche. Le deuxième chapitre
présente le peuple baluba du Katanga et donne une description approfondie
des pratiques liées au veuvage chez ce peuple. Le troisième chapitre présente
et interprète les résultats de l'enquête.
CHAPITRE PREMIER :
CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
Ce chapitre définit les termes clés relatifs à notre recherche et présente les
assises théoriques qui vont la sous tendre.
I.1 COMMUNICATION
I.1.1 Définition
Le concept « communication » possède plusieurs acceptions. Il est au centre
de plusieurs disciplines et se définit suivant le domaine de recherche.
Différents auteurs oeuvrant dans les domaines de la communication ont pu
éclairer les lanternes sur ce concept de communication. Ainsi BULHER
définit la communication comme « un système qui met en présence les
éléments appelés: source, canal, destination moyennant un message qui part
de l'émetteur vers le récepteur5(*)
Il clairement admis que la communication est intrinsèquement liée à la
l'émission d'un message d'une personne à une autre et s'élargit aux relations
entre personnes.
Selon HOVLAND, la communication est un processus par lequel un individu
(émetteur) transmet des stimuli à un autre individu (récepteur) afin de
modifier son comportement6(*) . Jean LOHISSE définit la « communication
comme une action de transmettre quelque chose ou l'action de communiquer
avec quelqu'un ou encore un échange verbal entre un émetteur et un
récepteur »7(*)
Yves WYNKIN soutient, quant à lui, que la communication peut être définie
comme le système de comportement intégré qui calibre, régularise, entretient
par là, rend possible les relations entre les hommes 8(*)
Nous pouvons voir dans la communication le mécanisme de l'organisation
sociale, tout comme la transmission de l'information est le mécanisme des
comportements communicatifs9(*)
De son côté, Alex Mucchielli pense que la communication se présente
elle-même, et ce, à tous les niveaux, comme un système qui met en présence
deux formes indissociables : la communication rationnelle ou le contenu et la
communication relationnelle ou la forme. Elle ne peut donc être pensée que
comme un système 10(*)
Il va beaucoup plus loin dans sa définition de la communication généralisée en
disant que la communication peut désormais prendre un sens beaucoup plus
large que son sens habituel, restreint aux paroles, aux écrits et aux
paralangages, échanges essentiels du niveau interpersonnel. D'emblée, les
actions et les conduites des acteurs sociaux y sont intégrées. Y sont intégrées
aussi toutes les « comminations ». c'est-à-dire tout ce qui aurait pu se faire, se
dire, s'écrire ... dans la situation en question et qui ne s'est pas fait, pas dit, pas
écrit... et qui, de ce fait, est porteur des sens11(*).
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A notre entendement, communiquer renvoie à un échange entre des individus
au sein d'une société. Ces interactions allant d'un point A vers un point B
doivent avoir un contenu ou un message susceptible d'influencer les
partenaires interactants. Communiquer c'est également mettre ensemble et
transmettre avec autrui au travers d'un canal. De toutes ces définitions, nous
retenons les trois dernières dans le cadre de notre travail.
I.1.2. Acte de communication 12(*)
L'acte de communication est l'association que constitue les réalisations
particulières d'un langage : le comportement des interlocuteurs au moment où
ils en font usage et la satisfaction dans laquelle s'effectue cet échange. En cas
d'une concertation orale, l'acte de communication comportera les éléments du
discours : réalisations de la langue ; mais il fait aussi appel à des paroles, des
mimiques, des gestes, des expressions et à certaines connivences culturelles
propres à la communauté linguistique considérée.
En ce qui concerne cette présentation, il va de soi qu'elle exclut toute forme
de communication qui emprunte autre véhicule que celui de la parole
humaine. Mais l'acte de communication se produit de plusieurs façons
notamment dans les gestes et les paroles de tous les jours, dans les gestes et
paroles à caractère didactique et récréatif, dans les gestes et paroles rituels
ainsi que les gestes et les paroles institutionnels.
I.1.3. Dans les gestes et paroles de tous les jours.
L'échange, le dialogue ou la conversation ordinaire s'établissent entre
hommes. L'organisation de leur contenu et de leur forme est fonction des
besoins de la situation dans laquelle ils s'effectuent.
Parmi les gestes et paroles à caractère didactique et récréatif on trouve les
mythes, les contes et les berceuses. Quant aux gestes et paroles rituelles, ce
sont ces gestes et paroles qui interviennent dans les manifestations et attitudes
telles que l'initiation, l'offrande, l'exorcisme, la malédiction. Ils relèvent d'un
cérémonial lié à des croyances religieuses et occultes.
Toutes les fois que nous sommes en présence de véritables rituels, de manuels
liturgiques, l'énumération précise des circonstances n'y manque point. Le
moment où le rite doit s'accomplir est soigneusement déterminé. Certaines
cérémonies doivent se faire la nuit ou à des heures choisies de la nuit ou du
jour. Le rite se veut respectueux du temps, du lieu, des matériaux, des
instruments, des agents de la cérémonie. 13(*)
L'acte de communication soutient Faïk NZUJI, constitue les réalisations
particulières d'un langage, le comportement des interlocuteurs au moment où
ils en font usage et à la satisfaction dans laquelle s'effectue est échangé14(*).
Pour LOHISSE, l'acte de communication des phénomènes bien plus complexe
qui étudient les théories organistes : acte d'implication du sujet dans la
communication, déplacement de la référence ou fonction des actes posés,
impact de communication sur le réel.
Mais plus originellement, il s'agit de déplacement d'optique. La question n'est
plus posée à l'objet à la combinaison d'objets, stables, à la structure mais à
l'acte, aux fonctions et aux transformations.15(*)
I.1.4 Gestes et paroles institutionnelles
En ce qui concerne les gestes et paroles constitutionnelles, ces derniers
servent à fixer dans la mémoire les conventions, les statuts sociaux, les us et
coutumes qui régissent la communauté. Certains relèvent d'une procédure
verbale ou gestuelle compliquée, d'autres, par contre, sont simples et faciles à
comprendre.
Il convient de souligner que la séparation n'est pas à mettre entre les diverses
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circonstances de communication, le proverbe, par exemple, peut être récréatif
dans certaines situations. Les gestes et paroles qui l'établissent sont
essentiellement variables. Evidement, seules les paroles prononcées dans les
dernières circonstances nous intéressent dans le cadre de ce travail ; mais
également tous les signes et symboles autour de la cérémonie. Ils constituent
des modes culturelles de la communication traditionnelle. Cependant, la
parole sera désignée par l'art oral.
I.1.5 Art Oral
L'art oral traditionnel peut donc se définir comme étant un ensemble des
manifestations orales et paroles gestuelles qui en plus de leur rôle de
communication ordinaire ont une fonction sociale, institutionnalisé reconnu à
un degré variable.
Fruit de la création collective d'une société donnée, l'art oral traditionnel
renferme une série d'expériences et des constatations personnelles ou
collectives dont le groupe social intéressé se sert pour distraire, enseigner,
conseiller, louer, juger ou coordonner ses membres. La transmission est dans
certaines sociétés assurées par des professionnels des paroles, des griots,
maîtres de la parole.
I.2 Le contexte16(*)
Le contexte a pris une grande importance dans les sciences aujourd'hui. On le
retrouve sous différentes appellations. Ainsi on appelle milieu ce qui se trouve
entre, autour, à l'intérieurs des êtres. Le contexte, ne se limite pas à
l'environnement naturel, matériel et physique. Il est aussi et avant tout un
espace symbolique. Cet espace symbolique est constant dans la relation
intersubjective à l'autre et aux autres :
v Espace occupé par l'autre où il manque sa présence
v Espace de rencontre des autres lieux où la communauté s'objective.
Mais l'espace symbolique est aussi celui de sa relation sociale ou s'organise la
société elle - même avec ses conventions, ses structures, ses pouvoirs, ses
rites, ses représentations collectives, sa culture.
Pour l'étude de différentes théories organistes de la communication, on
retiendra deux types de contexte. Selon que la perspective est plutôt celle du
langage ou celle des faits sociaux.
I.2.1 Perspective du langage 17(*)
Le contexte est un environnement sémiotique : ce qui peut être l'entourage
langagier immédiat d'un signe, d'un énoncé, d'un message. C'est ce qu'on a
désigné comme co-texte (une phrase dans le contexte des autres phrases). ce
qui peut être aussi plus largement l'univers de signification, de discours et des
représentations auxquelles se réfère un message, ce qu'on peut appeler
l'intertexte (un livre de philosophie prenant place dans un courant de pensées
philosophique).
I.2.2. Perspective des faits sociaux
Ici on parle de la situation. Ce terme désigne les conditions et les
circonstances dans lesquelles se déroule une interaction. C'est le cas du
contexte institutionnel qui prescrit le rôle et le statut des intratactants, les
rapports qui s'instaurent entre eux, les normes qui commandent leur relation,
les contraintes structurelles.
Aspects Communicationnels
Par aspects communicationnels, nous entendons les différentes modalités de
communication par lesquelles se pratique la communication. On distingue la
modalité verbale de la modalité non verbale. Dans la modalité non verbale
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nous distinguons la modalité proxémique, la modalité kinésique, la modalité
vestimentaire, la modalité olfactive, etc.
En d'autres termes, pour communiquer, il faut qu'il y ait un code. Ainsi,
certains représentent la communication comme un processus d'encodage et de
décodage. Dans la symbolique du veuvage chez les peuples baluba du
Katanga, l'on peut noter des messages, des codes, des symboles qui portent en
eux des significations. Mais tous cela ne sont pas utilisateurs des langages
verbaux.
On peut avoir des codes vestimentaires, des gestes, des mimiques, etc. dans
tous les cas, le processus reste la même : lire ou accéder au message,
l'interpréter et probablement réagir.
Ainsi dans les formes des communications, nous distinguons la modalité et
plusieurs modalités non verbales.
I.3.1. La modalité verbale.
Elle consiste à transmettre des messages à un ou plusieurs individus à l'aide de
la parole. Selon Ferdinand de Saussure, la parole est l'activité de l'émetteur qui
engage une personne déterminée dans un usage de la langue. Il propose une
différence entre la langue et la parole : la parole est l'activité de l'émetteur
(locuteur) qui engage une personne déterminée dans un usage de la langue et
la langue est un système fondé par un ensemble des signes et de règles de
combinaisons.
La parole implique deux opérations : celle qui consiste en une sélection de
certains mots dans le code d'une langue et celle qui porte sur une combinaison
de ces unités des ensembles complexes. Chaque niveau intégrant ceux qui
procèdent dans un ordre chronologique : de sens aux mots, des mots aux
phrases, des phrases aux discours.
Ces liaisons de complexité croissante sont régies par les lois phonologiques,
grammaticales et symboliques de la langue.
I.3.2. La modalité non verbale
Elle consiste à communiquer non pas par la parole mais par l'attitude, les
mouvements corporels, les odeurs, les regards, ...
La communication ne concerne pas seulement les échanges verbaux mais elle
englobe aussi les événements paralinguistiques tels que les gestes, les habits,
le maquillage, la coiffure, etc.
Selon HAll, le langage verbal de communication n'est pas comme le langage
silencieux.18(*)
Nous pouvons dire que le silence n'est pas à négliger dans le domaine de la
communication. Il occupe une place dans la théorie de la communication. Ce
n'est pas un temps mort, vide de sens. C'est un moyen par lequel on transmet
le message.
I.3.3. La Proxémique. 19(*)
Elle étudie les positions occupées par les personnes. Elle s'intéresse aux
distances qui séparent celles - ci.
Pour HALL, il y a
- la distance intime : en dessous de 50 cm
- la distance personnelle : de 50cm à 1,20 m
- la distance sociale : de 1,2 m à 2,4 m
- la distance publique : jusqu'à 8 m
Ces distances d'interaction varient suivant le contenu du message mais aussi
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suivant les individus et les cultures.
I.3.4. La Kinésique 20(*)
Toute situation de face implique une communication multi - canal. Si on
s'exprime par la parole, il est clair que celle-ci s'accompagne avec des
mouvements, des gestes, etc.
Modalité vestimentaire21(*)
Le vêtement est un moyen de commination active. Il rend possible le passage
d'un message de soi à autrui par un système de connaissance complice. Les
vêtements ethniques ou folkloriques permettent ainsi de revendiquer son
appartenance à un peuple ou à une nation.
Modalité olfactive22(*)
Cette modalité renvoie à la relation qui lie l'odeur et la communication.
Bachelard affirme que l'odorat autorise la communication véritable avec le
passé. Marcuse le considère comme un sens de la proximité et Michel Serres
comme celui des contacts et des rencontres. D'emblée, l'olfactif paraît donc
placé sous les signes contraires de l'incommunicabilité et de la
communication. L'odeur qui s'impose de la façon la plus directe et la plus
indiscrète peut susciter des comportements instantanés d'attrait et de rejet.
Symbole
Selon Rose, le symbole est un stimulus qui a une signification apprise et une
valeur pour des gens qui réagissent en fonction de ces signification et valeurs
et non de simulations physiques affectant leur organes sensoriels23(*).
ANZIEU et MARTIN pensent que tous les éléments de la communication sont
essentiellement des symboles, plus ou moins connus des interlocuteurs, plus
ou moins clairs, rarement univoques. La charge symbolique des significations
des mots utilisés au fur et en mesure induit des associations de sens qui
ouvrent les champs de compréhension respectifs des interlocuteurs et permet
à ces champs de coïncider de mieux en mieux24(*). On appelle procès
symbolique, le procès ou moyen duquel les êtres humains désignent
arbitrairement certaines choses pour représenter d'autres, soutient
HAYAKAWA.25(*)
Toutes ces définitions nous aideront à comprendre le sens utilisé du symbole
par les intaractants que nous avons ciblé pour notre investigation.
La symbolique
La symbolique est l'étude des clés qui permettent d'interpréter les symboles.
Elle ne vise pas une explication globale du cosmos mais seulement la
description d'un vocabulaire, référé en particulier au mental.26(*)
Le palier symbolique de la réalité sociale est tellement vaste et important,
tellement envahissant même, qu'il peut paraître bien difficile à délimiter. A les
considérer comme un aspect, la majorité des plans étagés de la réalité sociale
relèvent du symbolisme. C'est le cas de la plupart des manifestations, des
modèles surtout de ceux qui sont dits culturels : des rites, des procédures, des
traditions, des pratiques des modes, des rôle sociaux.
Ce symbolisme s'étend jusqu'aux catégories logiques, aux impératifs moraux
et juridiques et même aux représentations collectives et autres états mentaux.
Les niveaux divers du social symbolisent en premier lieu, le tout
indécomposable de la réalité sociale, les phénomènes sociaux totaux dont les
plans étagés se tiennent liés les uns aux autres et s'interpénètrent, en
particulier grâce à la médiation des symboles sociaux. Les symboles sociaux,
produits et producteurs de la réalité sociale dont ils représentent la
quintessence, fonctionnent, comme une espèce de ciment social fluide et on
omniprésent qui s'insinue partout pour raccommoder sans relâche les cassures
et les décalages des niveaux. Ils ne sont d'ailleurs à la hauteur de leur tâche du
fait qu'ils se trouvent toujours plus ou moins en retard sur la mobilité
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incessante de la vie sociale et qu'ils sont débordés par ses discontinuités sans
cesse renouvelées.
Mais aussi si les symboles sociaux symbolisent tout d'abord l'ensemble
indécomposable des niveaux, ils se trouvent en même temps rattachés plus
spécialement aux oeuvres mentales, aux idées et valeurs collectives dont ils ne
donnent jamais qu'une expression inadéquate.
Les oeuvres de civilisation dans la diversité de leurs manifestations, y compris
le langage, la connaissance, la moralité, l'art, la religion, le droit, l'éducation et
leur justification dites idéologiques sont particulièrement en liaison avec les
symboles. Ces derniers doivent, par ailleurs tenir compte à la fois des attitudes
collectives des sujets auxquels ils s'adressent, sujets récepteurs ou interprétés,
et de ceux qui les formulent, sujets émetteurs ou promulgateurs. Les symboles
poussent, les uns comme les autres, à la participation directe aux contenus
symbolisés.
GURVITCH affirme que le problème du symbolisme a donné lieu à des graves
erreurs d'interprétation. Selon lui, d'après certaines conceptions récentes
surtout anglo-saxonnes, les symboles se réduiraient entièrement aux signes et
signaux.27(*)
VEUVAGE 28(*)
D'après les informations obtenus auprès à l'issue des entretiens, le veuvage est
définit par les Baluba du Katanga comme étant la période qui va du décès du
conjoint jusqu'au jour du divorce d'avec le (la) défunt (e). Cette période
couvre une durée de 40 jours. C'est au cours de cette période que les familles
organisent les cérémonies de veuvage. Exceptionnellement, elle peut être
prolongée et aller jusqu'à deux ans. Pendant ce temps, le conjoint survivant
reste lié maritalement au conjoint décédé. Il ne peut donc se marier. Cela va
jusqu'à deux ans lorsque les deux familles n'arrivent pas à se mettre d'accord
sur les indemnités mortuaires et sur la cause de la mort.
I.6.1. LE ROLE
Définition29(*)
Le rôle est défini soit comme la manière dont le titulaire d'un statut doit y
répondre, auquel cas le rôle se définit en terme d'attentes, soit la façon dont il
accomplit affectivement et habituellement les tâches découlant dudit statut.
Autrement dit, statut et rôle sont deux faces d'une même chose considérée
d'un point de vue différent. Comme le dit Linton, il n'y a point de statut sans
rôle ni de rôle sans statut.
Le statut30(*)
Le statut s'analyse comme un ensemble de droit et d'obligations socialement
déterminés. Ainsi les qualités de père, d'homme, de femme, de jeune ou de
vieux, constituent autant de manière d'être que la société reconnaît
officiellement. Mais cette reconnaissance sociale des faits naturels et culturels
doit allée de pair avec l'offre ou l'imposition d'exigences, tantôt vagues, tantôt
précises, auxquelles le titulaire d'un statut doit satisfaire dans le cadre d'un
système social donné. Le statut revêt avant tout un aspect normatif en ce qu'il
implique des droits et des devoirs ; tandis que le rôle n'est rien d'autre que le
côté dynamique ou comme disent d'aucun, processuel du statut en tant que
celui-ci déclanche un processus d'actions et de comportements
caractéristiques, dont la déviance ou la dérive par rapport à ses exigences
peuvent provoquer la menace ou l'implication de sanctions.
II. CADRE THEORIQUE
II.1. INTERACTIONNISME SYMBOLIQUE
Dans le cadre de ce travail nous allons utiliser l'interactionnisme symbolique
appuyé de la théorie systématique de la communication. L'interactionnisme
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symbolique est un courant de pensée né à Chicago, aux Etat Unis d'Amérique,
au début du 20° Siècle. Il a comme initiateur Georges Herbert Mead et son
disciple Herbert Blumer.31(*)
L'idée véhiculée par l'interactionnisme symbolique s'énonce comme suit :
Les individus sont les producteurs de leur propre action et signification. Bien
que vivant dans un même cadre social, chaque acteur social donne un sens
individualisé à l'action, selon les circonstances, aux objets et aux situations qui
caractérisent ce cadre social ou environnement matériel.
Mead distingue les signes naturels des autres signes. Pour lui, les signes
naturels sont des symboles significatifs. Ces symboles sont nécessaires et
importants aux interactions entre les individus32(*)
L'approche interactionniste accorde une grande importance au caractère
représentationnel de la réalité sociale33(*)
La notion de « situation » concerne également l'attribution du « sens » en ce
qu'elle désigne le fait que les significations sociales ne sont pas
intrinsèquement liées aux institutions, aux objectifs sociaux pris en
eux-mêmes indépendamment des auteurs.
Elles sont inversement attribuées aux faits sociaux par les individus pendant
leur interaction.
En d'autres termes, au cours de leur existence les individus sont bien obligés
d'interpréter au cours de leur interaction et de donner sens aux faits et gestes
des autres partenaires interactants en vue d'y répondre consciemment au ou
inconsciemment.
La définition de la situation par des individus s'enracine dans toutes les
modalités de communication
v Modalité verbale
v Modalité kinésique
v Modalité proxémique
v Modalité olfactive
v Modalité vestimentaire, etc.
Ainsi la définition de la situation c'est son institution. Mead forge également
un autre concept fondamental, celui du « soi » en ce qui concerne la
construction des identités. En d'autres termes, l'identité se forme toujours au
milieu des interactions. Laquelle identité est toujours à construire et à
maintenir. Donc elle est en perpétuelle construction. L'interactionnisme
symbolique est à la croisée de trois disciplines : la psychologie, la sociologie et
l'anthropologie.
L'emprunt réalisé de manière indistincte à toutes ces disciplines est de deux
ordres : d'une part, la problématique des rapports entre individus et société,
avec comme objet d'observation privilégié la socialisation, notamment son
processus et ses procédures ; d'autres part, la tendance, principalement à
l'Ecole de Chicago, d'orienter les études vers les faits concrets et empiriques »
34(*)
, soutient Ekambo qui souligne que l'apport le plus important de Mead est
le fait que ce dernier trouve dans la communication un terrain d'expérience
individuelle de la socialisation (approche microsociologique) et du
déterminisme social ou, en d'autres termes, l'assomption de la société par
l'individu.
La théorie développée sur l'interactionnisme symbolique nous permettra
d'appréhender les actes de communication posés au cours de la symbolique de
veuvage chez les baluba du Katanga. En effet, comme montré dans les pages
précédentes, les acteurs sont les créateurs de leur propre signification. Et ce
sont toutes les significations attribuées aux gestes, aux paroles, à l'habillement,
aux mouvements corporels, que nous nous attachons à mettre en exergue dans
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l'analyse des aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez
les Baluba du Katanga.
Le systémisme
L'ambition du systémisme tel que défini par Ludwig Von Bertalanfy35(*) est
de mettre en place un modèle capable d'impliquer les ensembles complexes.
« L'importance n'est plus dans la nature intrinsèque de l'objet, mais plutôt dans
son caractère relationnel par rapport aux autres objets ». Le système est alors
défini comme « un ensemble d'éléments un interaction entre eux et avec leur
environnement ». Cette définition a été plus tard explicitée par l'Ecole de Polo
Alto : « un ensemble d'objets et les relations entre ces objets et entre leurs
attributs, les objets sont les composantes ou éléments du système, les attributs
sont les propriétés des objets et les relations ce qui font tenir ensemble le
système ». 36(*)
Cette conception fut également enrichie par la cybernétique de Norbert
Wiener 37(*) et les théories de la communication. Elle insiste sur le fait de
penser à la globalité et non aux éléments distincts. Elle étudie aussi les
interactions qui sont dynamiques et non pas la causalité.
Il sied de préciser qu'il existe une nette différence entre une approche
systématique et une approche analytique. Lorsqu'on décompose un
phénomène comme la communication, on aborde séparément les différents
facteurs intervenant dans le processus communicationnel (émetteur,
récepteur, message et canal, etc.)
Il s'agit là d'une approche analytique. L'approche systémique insiste sur les
relations, les interactions. Ici, on ne s'arrête pas dans des études séparées des
différentes composantes et les attributs séparément.
Selon Lohisse, dans la systémique il y a plusieurs courants tel que l'anti conformisme, l'écart marqué par rapport aux règles de fonctionnement, la
cybernétique traite de l'organisation, elle l'escamote en l'enfermant aussitôt,
avec le programme, dans l'idée de coercition, de contrainte organisationnelle.
Il a également parlé de l'organisation par la communication. c'est ce dernier
courant qui cadre le mieux avec notre recherche en effet Jean Lohisse dit : Un
organisme n'est pas constitué par les cellules mais par les actions qui
s'établissent entre les cellules or l'ensemble de ces interactions constitue
l'organisation du système. 38(*)
Les concepts de base du systémisme
Le système
Un système est un ensemble d'objets et de relations entre ces objets et entre
leurs attributs. Dans cette définition, les objets sont les composants ou les
éléments du système. Les attribut sont les propriétés des objets relations ce
qui fait tenir ensemble le système. Le système est une structure qui a une
force propre. Il est structuré et exerça sa force de structuration sur les
éléments qui les rejoignent. Il s'offre de les inclure dans le jeu des relations
déjà en place.39(*)
Homéostasie
Autrement appelé équifinalité, l'homéostasie est définie comme l'économie
interne du fonctionnement. Elle est la force interne du système, énergie grâce
à laquelle le système est en équilibre.
Contexte des interactions.
Tout échange effectué prend place dans un réseau d'échange qui constitue un
contexte et qui donne un sens. Une action isolée n'a pas de signification. Ainsi
un segment isolé du comportement est formellement indécidable, c'est-à-dire
dénué de sens. Une interaction serait donc comme la note d'un instrument
dans le concert des autres instruments qui jouent au sein de l'orchestre. C'est
cet ensemble qu'il faut s'efforcer d'analyser. Ainsi la raison d'être de la
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communication n'est donc pas de transférer de l'information.
Mais d'activer et de clore un système déjà en place pour modifier une
conduite, il s'agit essentiellement de modifier le système dans lequel la
conduite est mise en oeuvre. Car, dans le contexte modifié, la communication
en question prend un autre sens qui n'apparaît plus, alors, comme pertinent à
l'auteur.
Cadrage d'observation
Il couvre et complète le concept de contexte des interactions il suppose que
toute relation pour être comprise doit être remplacé dans son contexte, son
champ large d'observation pour inclure le dit phénomène
Le systémisme ou la théorie systémique se prête bien à l'étude des ensembles
complexes. Dans le cadre du présent travail, il nous sera intéressant de
découvrir ce qui permet aux coutumes de ses perpétuer. Situation qui peur
être comprise comme équilibre interne au sein du système constitué des
objets, en l'occurrence : les veufs, les veuves et leurs familles, ainsi que des
relations entre ces différents acteurs. Des relations qui font que les coutumes
sur le veuvage et des pratiques afférentes survivent. Un autre intérêt pour le
systémisme sera de vérifier si réellement le contexte des interactions qui
entourent les pratiques du veuvage chez les Baluba du Katanga apporte des
nouvelles dimensions dans ces pratiques communicationnelles.
III. OPERATIONNALISATION DES
CONCEPTS
Au regard de notre hypothèse, nous opérationnalisons les concepts suivants :
aspects communicationnels, symbolique du veuvage, pratiques du veuvage et
désaliénation.
Aspects communicationnels
Il faut entendre par aspect communicationnel les différentes modalités de
communication par lesquelles se pratique la communication. On distingue la
modalité verbale de la modalité non verbale. Dans la modalité non verbale
nous distinguons la modalité proxémique, la modalité kinésique, la modalité
vestimentaire, la modalité olfactive, etc.
Concept
Aspects
communicationnels
Dimension
indicateurs
-la modalité verbale
-Communication par la
parole
-la
kinésique
modalité
-gestes,
-la
modalité -les mimiques,
vestimentaire
Communication par
-la
modalité l'habillement
olfactive, etc.
-communication par le
parfum
Pratique du veuvage
Processus par lequel le conjoint survivant se désaliéne de son union conjugale
avec le conjoint décédé.
Concept
Indicateurs
pratique du veuvage étapes du processus de désaliénation
Symbolique du veuvage
L'ensemble des symboles et leurs significations utilisées pendant la période du
veuvage.
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Concept
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indicateurs
Symbolique du veuvage -faits,
gestes,
paroles,
chansons,
proverbes,
-habillement
Repas
maquillage
Désaliénation
C'est l'opération qui consiste à délivrer un individu des liens qui l'attache à un
autre individu ou une idéologie ou encore une confession.
Concept
dimension
désaliénation -opération
délivrance
Indicateurs
de Délivrance d'un individu par rapport à un
autre individu
Délivrance d'un individu par rapport à une
confession ou une idéologie
CHAPITRE II :
PRESENTATION DU
PEUPLE BALUBA
Ce chapitre va pouvoir donner un aperçu géographique historique de la
culture de baluba du Katanga. Il survolera quelques points en rapport avec
l'organisation du peuple baluba et présentera une section sur les pratiques liées
au veuvage. Pour arriver à la réalisation de ce chapitre, nous nous inspirerons
largement des différentes des revues et divers bulletins sur les problèmes
sociaux congolais.
II.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
A l'exception du îlot de la région de Kasongo40(*), au Maniema, les baluba Katanga déborde un peu au Kasaï chez les kaniok et en bordure des baluba du
kasai, forme un énorme bloc homogène au centre du Katanga, de la Luemba
au Lualaba, du sixième et dixième parallèle. Ils couvrent ainsi les territoires de
Kabongo, Kamina et Bukama, au sud la majorité de celui de Malemba Nkulu
et Bukama, au sud la majorité de celui de Malemba Nkulu et des pointes en
direction de Lubudi et Kolwezi, à l'Est des avancées vers Manono et
Kabalo.Les Kulundwe à l'Ouest, en région de Kaniama font pont avec les
Kanyok et les Luba Kasaï. Dans cet ensemble, au sud vivent les baluba samba
à l'Est vivent les baluba Katanga et sont plus ou moins mêlés aux baluba
orientaux, l'ilot du Nord est mal connu. Il faut aussi révélé le fait que les
coutumes Hemba du lac Upemba et Zela Mitwaba vers l'Est, se relève assez
purement des baluba du Katanga. Le coeur géographique des baluba du
Katanga se situe à l'Est de Kanima, en chefferie Kabongo Niembo.
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II.2. APERCU HISTORIQUE
Les baluba du Katanga, une population fortement nombreuse qui représente le
1/3 des habitants de laprovince du Katanga. La légende dit que le peuple
Baluba du Katanga fait état d'un ancêtre appelé Kiabakaubaka qui fut un
spécialiste de l'art de la poterie. Il y a également Mpanga Maloba, Nyundo et
sa femme Zuibi, Mijibu premiers chefs au vidye. Muleya Monga est connu
aussi pour avoir été un chasseur extraordinaire. Tous ces noms se perdent
dans la nuit de temps et on ne sait plus rien de leur langage, de leur manière
d'être, de leur hiérarchie. Le héros de l'empire Luba du Katanga a été
NKONGOLO MWAMBA fils de MULEYA MONGA et de MWAMBA, il
eut deux soeurs, MABELA et BULANDA. Il du son nom de NKONGOLO à
son teint rouge pâle. NKONGOLO naquit près du Lac Boya, à 10 km de la
chefferie de Kabongo. Ce fut un dictateur, un conquérant au pouvoir Tyran.
L'histoire dit que NKONGOLO sentit sa vocation de fondateur d'empire, au
spectacle d'une colonne de fourmis rouge vainquant et dépouillant une
colonne de fourmies blanches. Il rassemble tous les Baluba sous une direction
unique. On trouve encore de nos jours, à 45 km à l'Est de Kabongo au village
de Kimona, les traces de l'ancienne résidence de Nkongolo. Les grosses
tranchées qui protégeaient la ville y demeurent encore. NKONGOLO fut très
critiqué pour la manière dont il traita son peuple. Il le soumettait à d'immenses
travaux et fit notamment détourner la cour royale du Lomami. Des centaines
des ses sujets en moururent d'épuisement. Autres traits de son caractère, c'est
le fait qu'il sépara un jour de leurs mères les enfants de 3 à 6 ans et les fit
placer à une distance de celles-ci. Puis les enfants furent relâché afin de voir
s'ils se dirigeraient vers une autre mère et NKONGOLO proclama que l'enfant
doit être considéré comme jugeant aussi bien qu'une grande personne.
L'arrivée d'un prince errant, grand et gros au teint foncé, bouleversa un
certain jour le royaume de NKONGOLO. Celui-ci après consultation des
augures, permit à l'étranger d'enter dans son empire, avec sa suite. MBIDI
KILUWE qui fit connaissance avec les deux soeurs de NKONGOLO et se
fiança avec elles. NKONGOLO accepta cette nouvelle à contre - coeur et
MBIDI KILIWE s'installa auprès de lui après avoir épousé les deux soeurs.
MBIDI qui veut dire civette noire parce qu'il fut chasseur il obtenu le nom de
KILUWE. Ce prince venait d'un lointain royaume de l'Est, du côté du
Tanganyka. Peu à peu NKONGOLO se mit à craindre la popularité
grandissante de son beau - frère et décida de le supprimer. Mais Mijibu,chef
spirituel à la cour, avertit Mbidi, au cours d'une séance où il fit de transes
sacrées. Mbidi décida de fuir. Il fit des recommandations à ses femmes pour
que leur futur fils puisse le réjoidre dans son royaume au Tanganyaka. C'est
depuis la venue de MBIDI que la langue Kiluba remplaça le mélange de
Kisonge, Kikusu, Kikunda et de Kiyembe, parlés jusqu'alors chez les baluba
du Katanga.41(*)
II.2.1. le Bulopwe ou la chefferie
Le Bulopwe chez les baluba - Katanga est unique42(*). Ce n'est pas seulement
la dignité mais aussi, il est considéré comme un lien qui unit les baluba baluba
- Katanga ensemble. Le Bulopwe réside dans un Puipata ou résidence du chef
et les chefs inférieurs ne peuvent l'obtenir que par la participation. Ainsi le
chef Kabongo s'est rendu indépendant.
D'ailleurs, sous l'occupation Belge, une guerre aurait surgit entre les frères
Kasongo a Niembo et Kabongo. Les Luba - Katanga n'admettent en effet
qu'un chef suzerain. Le Bulopwe est sacré. Le Bavijye du Balopwe sont les
chefs Kalrey : Ba - Mpanga ne Bonze, ce sont les Bavijye de la Kwipata. Ces
esprits se maintiennent par la possession de deux femmes par le chef. D'elles,
il reçoit son mpemba sacré et remet pour cela deux jeunes esclaves garçons et
filles. Le Bulopwe réside dans le Kwipata qui contient essentiellement le
Kimanga, qui lui n'est que la réunion des Makambo. Le jikombo est une
espèce de grand panier à couvercle ou de caisse fermée. Il contient la tête de
chef précédant, du moins s'il est mort d'une mort violente. Si non la tête d'un
enfant du précédant chef tué pour office du remplacement de la tête de son
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père non trouvé. Cette tête est séchée et doit garder toutes les dents. Elle
repose sur une peau de lion, et est entourée de peau de léopard, d'enfilades
des dents humaines.
Le Jikombo ou la tête de NKONGOLO est tenue en grand honneur, ainsi que
celui du chef précédant. Tous les Makombo qui sont dans le Kinanga sont
disposée par rang d'ancienneté, à débuter par NKONGOLO qui fut tué par
KALALA ILUNGA.
II.2.2. Organisation socio - politique
II.2.2.1. Organisation sociale
La société baluba du Katanga s'intéressait beaucoup à l'agriculture, à la pêche,
à la cueillette, à l'élevage du petit bétail et de la volaille. L'alimentation de
base est le « NShima », le bouet de manioc et du Maïs. La patate douce, le
haricot, la pistache, l'arachide, la courge, ... constituaient un dessert.43(*)
L'initiation à la vie d'adulte est structurée. Celle des garçons, le disao, se
pratiquait au moment de la circoncision en brousse. Celles des jeunes filles, le
Butamba, apprenait aux jeunes filles à devenir femme, épouse et mère.
II.2.2. La langue
Au sein de cette société où tout le monde était imprégné de sentiments de
dignité, la langue ou indiome était tout. Elle résume la famille, le clan, bref
une tribu entière. Dans quelques formes qu'elle fut et partout où elle se
trouvait. Une personne, ses moeurs, ses coutumes, les traditions qui
constituaient toutes son histoire, c'était la langue. Les coutumiers ont bien
compris cela. Ils ont ainsi amené leur idiome jusqu'à leur dialecte et s'y sont
attachés jalousement. Ceux-ci ont pu subir quelques influences étrangères,
mais pas de substitutions. 44(*)
Les baluba du Katanga ont un nombre de dialectes qui est égal à peu près à la
diversité de leur clan selon les influences subies, mais encore cette différence
ne tient qu'à quelque mode de prononciation. Cependant jamais les Les baluba
- Katanga plus précisément les Les baluba - Sanga n'ont préféré le dialecte de
Bene Mulongo au leur ni les Bene Kiabi celui de Bene Samba. Les coutumiers
n'ont pas moins compris qu'il n'y a rien de si beau, de si éloquent et de si
original qu'une fable, une tradition, une histoire narrée ou un jugement rendu
dans la langue originale.
II.2.2.3. Jugement
Les prononcés des jugements étaient encore autrement importants. A cette
occasion, les vieux sages s'assemblaient dans la cours du Mulopwe ou chef.
Ils y occupaient dignement leurs places dans l'ordre hiérarchique. Leurs
coudes s'appuyaient soit sur une lachette soit sur un autre instrument qui
servait à chacun de compagnon assidu dans la vie.
Ils écoutaient attentivement les exposés faits dans leur langue habituelle c'està-dire le Kiluba. Ils étudiaient avec les mêmes intérêts l'emploi des
expressions des circonstances dans leurs moindres détails. Les contestants
s'expliquaient à tour de rôle, jusqu'à épuisement de tous les arguments.
L'interruption par la parole pour nier la véracité de l'un ou l'autre passage du
récit, n'était jamais accordée à la partie opposée. Elle se faisait en silence par
le jet d'un brin d'herbe ou d'une note de terre devant les juges.
II.3.1. L'appartenance à la parentèle
Les coutumes baluba du Katanga déborde le cadre de l'unité ethnique de ce
non tracé par BOONE.
Les baluba - Katanga sont patrilinéaux et leur originalité consiste à avoir mis
au point, comme et encore plus que les Lunda, un formalisme précis des
preuves de la paternité : il peur varier selon les lieux mais demeure rigoureux
et clair. Jadis, il était possible de rencontrer chez les baluba du Katanga une
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appartenance matrilinéaire légitime dérivée de l'union contractée par une
femme libre avec un esclave. C'est ainsi que très régulièrement, bien que ce
détour n'était qu'exceptionnel,. La matrilinéarité n'est que principe que pour
une naissance en dehors du Mariage. En beaucoup de religion, bien que cette
coutume soit en recul, l'ayant droit de la fille célibataire enceinte peut éviter le
père naturel à couvrir la grossesse ; ceci s'opère, habituellement, par l'offrande
d'une pincée de sel à l'amont, celui - si se voit attribuer l'enfant. A remarquer
qu'un cérémonial précis peut aussi consacrer une adoption.45(*)
II.3.1.7. Vie Maternelle
Les coutumes différentes selon la période considérée à savoir la grossesse, la
naissance proprement dite. Lorsqu'un s'aperçoit qu'une jeune femme est
enceinte pour la première fois. Il y a lieu de se réjouir et de conclure une
maxime appropriée.
Les coutumes voulaient que la grossesse chez une personne concevant pour la
première fois fût officiellement déclarée. Cette déclaration se faisait en quatre
étapes :
v pour le repos du couple, le lendemain, on apprêtait un morceau de viande
d'antilope.
v Le soir venu, la femme dont le premier enfant vivait était chargée de
l'exécution du programme. Elle devait prendre en bouche une eau
spécialement puisée à cette intention
v Prévenu à l'avance, le mari qui coutumièrement se couche du coté de la
porte, devait trouver un prétexte pour déroger à cette règle, afin que l'eau
projetée pu atteindre directement le ventre de la femme enceinte. La
vaporisation du liquide était accompagnée des paroles injuriant aussitôt cette
femme qui venait lui dire des choses conséquemment absurdes, l'intéressée
éclatait en sanglot. S'il s'agissait de la femme du chef, elle devait dès lors
quitter l'honneur pour occuper une maisonnette dehors.
v Le lendemain au réveil, le couple assis sur une natte, était lavé et enduit
d'huile. Ils ne pouvaient ni travailler, ni se promener ce jour - là. Six mois plus
tard, la cérémonie de présentation de l'enfant au chef aura lieu.
II.3.2. Naissance
Une ou plusieurs accoucheuses assistaient la jeune mère selon qu'elle était
courageuse ou peureuse, on la laissait tranquille ou non selon la maîtrise de la
mère de peur qu'elle n'étrangle et ne tue l'enfant.46(*)
La façon dont celui - ci naissait, donnait lieu à un surnom. Dans tous les cas le
père aussitôt avisé se confondait à la haute en action de grâce et remerciait sa
femme en se frottant de la terre blanche.
II.3.3. Le Mariage
Le mariage est ce que nous pouvons traduire par le mot Kiluba « Busonga Ngangi » du verbe « Kusonga Mupapi » pour dire marier une femme.
Peut être le sens de l'acte de mariage serait - il, en Kiluba « Butundailwa »
dans le sens restreint et exclusif de recevoir ou amener la femme chez soi,
après les fiançailles et le versement de la dot. « Kutundaïla » peut également
servir dans le cas de la réception d'un hôte. De toute façon, le sens qui nous
intéresse ici est de Butundailwa.
Au jour convenu, la fiancée accompagnée des personnes expérimentées se
rendait au village de sa fiancée. Parmi sa suite, ses trouvait une jeune femme
chargée de porter le panier contenant l'habillement, les bijoux, le trousseau de
la mariée. Les parents préparaient tout pour l'installation de leur fille :
casserole, marmite, gargoulettes, paniers, tous les ustensiles de ménage. Le
jour du départ, la « mutundaila » était coquettement vêtue après avoir pris un
bain devant un témoin qui l'examinait minutieusement.
Puis on la place sur une natte en dehors. Sa coiffure dénotait une oeuvre
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pleine de dexterité. Elle portait au cou un « Kikole Kya masumba » ou collier
composé de six coquillage blanc d'une grande valeur. Autour de son corps
pendait une série de grelot, ses bras, ses avant bras, ses jambes Etaient paré de
bracelets et de perles, d'un travail esquisse. Toute sa personne reflète la
soumission et une candeur virginale. A côté d'elle se tenait la porteuse de
« Kikukula » soigneusement lavé et enduit d'au moins trois quart de litre
d'huile. La mutundailwa écoutait en pleurant les conseils qui lui étaient
prodiguées. Après on la présentait au mari et à sa suite en la soumettant
officiellement à une sorte d'examen physique public.
Au moment du départ, on la cachait dans une maison. C'est le moment où
commençaient les manifestations folkloriques au cours desquelles les mishinga
étaient perçues. La tante s'étendrait en travers de la porte et feignait de
s'opposer au départ de sa nièce. Aussitôt qu'elle livrait passage après
indétermination, le beau - père répétait le même simulacre. On lui remettait
une hachette.
Le cortège se mettait alors en marche, précédé d'une personne agitant une
clochette. Elle rehaussait la cadence des chants traditionnels. La suite était
dirigée par deux « Bakulu » au grand, un homme et une femme. Ces derniers
avaient pour mission d'assurer la discipline, percevoir les indemnités,
reconnaître tous ce qui se fait pour la réception. Le « Mululu » homme
recevrait une flèche au Muketo des mains des parents du garçon. C'était une
garantie qui donnait les beaux-parents. Mais lorsqu'il remarquait une
hésitation de la part de ceux qui devaient la donner. Il n'avait plus l'accepter.
Le lendemain avait lieu le banquet traditionnel dit « Masobo ». Il se tenait
dans une maison soigneusement balayée. Des nattes neuves attendaient leurs
hôtes.
II.3.4. Organisation politique
L'autorité appartenait au chef de famille qui regroupe tous les individus
descendant d'un ancêtre mâle commun. La perte et les enfants se
reconnaissent dans la personne du patriarche de la famille ou du clan. Ce
dernier est l'aîné de la génération la plus ancienne encore en vie.
Les baluba du Katanga reconnaissaient dans chaque village deux autorités. La
première est relative à la propriété foncière. C'est celle du Kajilo, Kilolo
appelé parfois honorifiquement Mulopwe wa Mujilo. Il tire son autorité de la
terre elle - même, et la régit.
Les baluba du Katanga ignorent la propriété foncière individuelle. Il n'y a que
le village qui la possède. L'administrateur de cette terre communale est le chef
foncier, le Kajilo. Il est inférieur au chef du village en ce sens qu'il est tenu de
lui offrir le Mulombo au tribut fixé.47(*)
II.4. Les baluba du Katanga et les pratiques
du veuvage
A la mort d'un conjoint plusieurs pratiques se font chez le peuple baluba du
Katanga. Le Cadavre restait exposait pendant plusieurs jours afin de
permettre à toutes les lignées du clan de venir pleurer celui qui les quittait.
C'est par groupes que ces visiteurs arrivaient au village du défunt. Les femmes
étaient vêtues de vieux habits en lambeaux, d'autres de feuilles de bananier, la
tête rasée. Le tors nu, d'autres la chevelure en désordre enduit de boue ou
couverte de poussière. Elles poussaient des cris de lamentations chantaient la
mémoire du défunt et clamaient la peine que leur causait le disparition de cet
être cher.
Lorsque c'était la femme qui mourait le conjoint survivant appuyé sur le corps
du défunt pleurait de toutes ses larmes jusqu'à en étouffer. Il est vétu d'une
bande de tissu passé entre les cuisses et dont les deux extrémités retombent
l'une par devant, l'autre par derrière. Ce pagne est retenu par une corde fixée
autour des reins. Le reste du corps est entièrement nu et couvert de poussière.
Dans sa douleur, le conjoint survivant se roule par terre et se lamente. Si le
trépassé est l'époux, sa femme le suit, torse nu, tenus par deux femmes de la
famille, l'une au bras droit, l'autre au bras gauche. Elle est entourée par des
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membres proches de la famille.48(*)
II.4.1. L'inhumation
Le cimetière était l'endroit qu'avait habité l'ancêtre fondateur du village. Il y
était entouré dans sa propre habitation. A sa mort, le village avait été
transplanté ailleurs, mais tous les habitants de ce village décédant par après,
étaient inhumés autour de sa tombe.
Quand le cortège funèbre est arrivé au cimetière, le cercueil est déposé dans
la fosse. Les démonstrations de tristesse se sont poursuivies jusqu'à moment
où l'aîné de la famille du défunt prend la parole, suivi en cela par l'aîné de la
famille du survivant ; ce dernier, ou encore l'un ou l'autre parent, s'adresse une
dernière fois au défunt.
La dépouille mortelle est alors descendu dans le tombe. On ne manquera pas
d'y joindre tous les vêtements qu'ils avaient amassés ou que la parenté a
apportés comme contribution coutumière. Aux funérailles. On lui laisse tous
ses objets les plus chers faute de quoi il viendrait les réclamer. On recouvre
dans le cercueil de terre. Sur la tombe, on plante des branches d'arbres
auxquelles on prend assiettes, vases, bouteilles, verres à boire etc. Il arrivait
qu'après l'enterrement, les deux familles soient en tension autour de la cause
du décès. La famille du défunt accusait celle du survivant. Et cette dernière se
défendait par rapport à ces accusations. Ces discussions pouvaient atteindre
une certaine gravité. Dans semblable cas, la mésentente entre les deux
familles durera aussi longtemps que le deuil.
Il en suivait des complications liées au paiement des indemnités que la
coutume impose au conjoint survivant. Le deuil durera plusieurs mois, il ne
sera levé qu'après autorisation de la famille du disparu. Durant ce temps, le
conjoint survivant est soumis à un régime sévère. Il reste assis. Et lorsqu'il est
contraint de se déplacer, il ne peut parler ni se retourner. Il ne pouvait boire ni
manger qu'avec l'autorisation de l'autre famille et moyennant le paiement d'un
écot prévu par la tradition. Le survivant n'est pas admis à se laver jusqu'à la
levée du deuil.49(*)
II.4.2. Deuil et Purification
Pendant le deuil, le survivant se sépare du monde. Lorsque la fête du levé du
deuil est prête, un ancien du village accompagne le survivant à la rivière ou
celui - ci sera purifié. Il se débarrasserait sans doute de ses vêtements de deuil,
il sera ramené au village et la fête, danse et beuveries débutaient. La nuit
venue, le survivant devait se retenir avec un aîné ou allié de l'autre sexe de la
famille de la défunte. Les deux devaient avoir des rapports sexuels. Il doit
attendre deux ou trois mois pour se remarier. Si c'est la femme qui perd son
conjoint et elle ne contractait pas une union dans la famille du défunt. Elle
n'est libre qu'après une cérémonie de rupture de l'alliance. La tête du
survivant est rasée par son allié, et la veuve généralement partage la couche
de l'héritier.
Le veuf moyennant un cadeau se fait couper les cheveux par une alliée à
l'issue du deuil.
En Kiluba, le deuil en plusieurs étapes est font long : pendant une quinzaine
de jour l'isolement avec pleurs du survivant qui ne se laves plus, clôturé par
une libération. Après un à trois mois, nouvelle fête, un parent du défunt et de
sexe apposé au survivant, lui rase la tête, lui tranche la ceinture, le survivant
s'habille de blanc et se mêle à la vie du village ; après un ou deux ans,
nouvelle coupe de cheveux, repos par allié de l'autre sexe qui passe une ou
deux nuits avec le survivant qui est enfin purifié.
Comme nous l'avons souligné dans les phrases précédentes, chez les baluba du
Katanga après la mort d'un conjoint, il y a des écots ou indemnités qui doivent
être payé.50(*)
II.4.3. Indemnité à la charge du veuf.
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Le veuf verse une indemnité de décès à ses beaux - parents. S'il tarde à
s'acquitter, il en court une sévère sanction. Mais les beaux parents convaincus
d'en avoir réclamé aussi au premier mari de la défunte si cette dernière n'est
pas à son premier veuvage, sont puni et doivent indemniser le veuf.
L'indemnité de mort ne peut être remboursé. On peut donner le petit bétail
sacrifié au repas de deuil et un montant en espèce distribués aux frères et
soeurs de la défunte.
Après que le veuf se soit indemnisé, une cérémonie comme une onction de
pemba marque la libération du veuf.
II.4.4. Indemnité et prise en charge du conjoint survivant
La veuve aidée de sa famille devra payer l'indemnité de décès. Aucune veuve
ne peut s'en échapper et elle paye une chèvre. Si le mari avait plusieurs
femmes, la première femme verse plus que les co - épouses.
II.4.1. Pseudo Lévirat et Pseudo - Sororat
Le survivant et le remplaçant du défunt peuvent chacun refuser de contracter
un nouveau mariage. S'il intervient, un supplément de dot devra être versé
pour bien marquer qu'il s'agit d'une nouvelle union. Pour la veuve, si elle
décline le pseudo - lévirat, devra être accompli la cérémonie de l'imposition
du bracelet.
Le successeur élu peut décliner le choix de la veuve. En Kiluba, la coutume
veut que le pseudo - sororat puisse se contracter avec un membre de la lignée
maternelle du défunt. Mais il y mentionné une sorte de mariage à l'essaie de la
veuve avec l'héritier.
II.4.2. Le sort de la dot
Généralement la dot n'est pas restituable si l'épouse est décédée chez son mari
ou d'une maladie contractée chez lui. Elle l'est, par contre, le plus souvent
quand c'est l'époux qui meurt. Alors on doit procéder à la cérémonie de
divorce à l'issu de laquelle la dot sera restituée. S le défunt a laissé des
enfants, sa famille ne prendra qu'un bien symboliquement.
Ce chapitre nous a permis de présenter les Baluba du Katanga. Nous les avons
situé géographique et historiquement. Nous nous sommes surtout appesantis
sur l'organisation sociopolitique de ce peuple et sur leurs coutumes relatives à
la naissance, au mariage et au décès. Cet aperçu nous permet de passer au
troisième où nous décriront les pratiques liées aux coutumes de veuvage avant
de les analyser.
CHAPITRE III. ANALYSE
DES ASPECTS
COMMUNICATIONNELS DE
LA SYMBOLIQUE DU
VEUVAGE CHEZ LES
BALUBA DU KATANGA
Le présent chapitre porte sur l'analyse des aspects communicationnels de la
symbolique du veuvage chez les Baluba du Katanga. Ce chapitre sera
subdivisé en trois sections la première se basera sur le protocole
méthodologique, la deuxième présentera le corpus. Et enfin la troisième et
dernière section portera sur l'analyse des données et l'interprétation des
résultats de l'enquête.
III.1. PROTOCOLE METHODOLOGIQUE
Nous portons notre choix sur la méthode descriptive qui consiste à ressembler
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les informations à propos de tel ou tel autre phénomène afin de fournir une
image aussi cohérente et aussi approfondie que possible de celui-ci. Cette
méthode nous aide à décrire les pratiques du veuvage.
La méthode analytique nous permet bien entendu à analyser les données
recueillies des diverses sources dans le but de vérifier notre hypothèse. Quant
aux techniques, nous recourons à l'analyse documentaire et à l'entretien.
- l'analyse documentaire nous permet de compulser différents ouvrages,
mémoires et autres documents ayant trait à notre recherche.
- L'entretien nous permet de recueillir également des informations explicatives
ayant trait à la symbolique du veuvage chez le peuple baluba du Katanga ;
II.1. Présentation du corps
Dans la collecte des données nous avons eu deux entretiens. Le premier a été
réalisé avec M.NGOLE, chercheur dans le domaine des coutumes chez les
baluba du Katanga. Cet entretien a duré près de quatre heures pendant deux
jours. Il s'est étalé sur une période allant du 16 au 17 août 2008 à Kinshasa.
Nous reprenons ci-dessous les données recueillies.
Kusubuka kwa mukaji ou Veuvage chef la femme
Quand la femme perd son mari, elle est assujettie à plusieurs cérémonies. La
personne qui meurt a plus ou moins 48 heures lorsqu'il n'y a pas de palabres.
Au cas contraire le deuil peut aller jusqu'au delà de cette période de 48
heures. La femme est habillée en pagne de raphia juste pour couvrir ses seins
et la partie inférieure de son corps. Ce pagne va jusqu'au bas s'il elle a assez
des moyens matériels ou financiers. Au cas contraire, elle n'a qu'un morceau
d'étoffe qui couvre ses seins en bas. Elle porte un soutien gorge traditionnel
cousu des perles. Ces perles qui remplissent quatre fonctions.
- La fonction esthétique : elles servent à l'ornement
- la fonction économique : elles servent des monnaies de référence
- la fonction sexuelle : elles sont utilisées tout autour de la hanche de la
femme. elles servent à exciter les hommes.
- la fonction spirituelle : elles servent des clés pour entrer dans le monde divin
Ce morceau d'étoffe est de couleur noire, symbole de tristesse. Cette tenue est
appelée Mpidi ou Mpili qui vient de Kupindakano en kiluba eta veut dire
s'entrecroiser. Les perles ou l'habit entrecroisé représente les quatre points
cardinaux. Dans la culture Baluba, c'est Dieu qui gouverne le monde en
plaçant à chaque point un esprit.
- Kalumbo le créateur se trouve à l'est
- Kibawa l'esprit chargé de punir tous ceux qui font le mal dans le monde. Il
punit en envoyant des maladies, des malheurs afin que la personne qui fait du
mal arrête et que l'harmonie puisse régner.
- Muluba Kaunga se trouve au nord. Source d'intelligence et de la
connaissance. Il est le génie de la science.
- Monga se trouve à l'ouest, il accueille tous le esprits de mort
Cette tenue permet d'identifier la veuve à première vue. Pendant qu'on pleure,
elle doit toujours être à côté du cadavre car chez les Baluba la mort naturelle
n'existe pas. Toute mort à une cause et la première à être soupçonnée est la
femme du défunt du fait qu'il a vécu avec ce dernier. La femme doit
également se coucher près du cadavre pour montrer sa dernière union
physique, cet amour qu'elle avait pour son mari.
Elle est maquillée d'argile autrement appelée kaolin de couleur rouge. À
défaut l'utilisation de l'argile de couleur blanche est permise. Elle doit assister
à l'enterrement de son mari sans boire, ni manger moins encore se laver. Elle
reste dans ces conditions jusqu'à l'enterrement. Ce maquillage signifie que
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cette femme porte l'opprobre. Elle ne se lavera que pendant la cérémonie de
purification qui dépend de la famille du défunt. Une période déterminée par
cette dernière. Cette pratique s'appelle « Kusubula » qui vient du mot kiluba
«disubi » qui signifie l'opprobre. Cet usage est suivi de l'opération de divorce
d'autant que la femme ne peut jamais contracter des relations sexuelles avec
un autre homme si elle n'est pas divorcée d'avec le précédent. Alors, elle doit
passer la nuit avec un membre de la famille de son défunt mari. Ce dernier
doit être de sexe opposé car les Baluba disent que l'esprit de mort peut
poursuivre quelqu'un qui prendra en mariage la veuve au cas où ce dernier
n'est pas de la famille du défunt. Pour garder cet esprit dans la famille, cet
acte est posé et la femme devient libre. Elle ne sera plus hantée par l'esprit de
mort de son mari. Lorsqu'elle ne contracte pas un mariage ailleurs, c'est la
personne avec laquelle elle a passée la nuit qui la prendra en mariage. Le
lendemain une poule ou une chèvre est a battue. Le choix porté sur ces
animaux se justifie par le fait que dans la conception des Baluba, ces animaux
sont les substituts directs de l'homme. Ils sont utilisés dans le domaine de
sacrifice et peuvent prendre la place de l'être humain. C'est au cours de la
cérémonie de purification que le statut marital de la veuve est déterminé. Soit
la veuve est prise en mariage par l'un des frères de son défunt mari. Elle se
mariera ailleurs au cas où il n' y a pas de frère en âge de l'épouser ou encore, il
y a incompatibilité des comportements entre les deux après un période de
cohabitation. Elle peut être libérée en cas du refus du frère du fait qu'il est
déjà marié.
Dans la culture des Baluba, le femme ou l'homme n'appartient pas seulement à
son conjoint mais ou clan. Donc il n'est pas étonnant de voir la femme ou
l'homme courir après le frère ou la soeur de son conjoint même de son vivant.
Les personnes qui participent à la cérémonie sont le père du défunt s'il est
encore vivant, au cas contraire ce sont ses frères et oncles. Du côté de la mère
du défunt, il y a quelques représentants, il y a également les sages du village.
Leur présence se justifie par le fait que la cérémonie de rupture du mariage est
autant publique que le mariage lui-même. Alors les gens de divers horizons
doivent y participer. L'habit porté pendant le deuil s'appelle KANIKI. Il est de
couleur noire symbole de douleur et de souffrance. La femme est lavée par les
membres de la famille du défunt qui prennent leur belle soeur en prenant le
soin de compter toutes les cicatrices qui sont sur son corps. Cela est
également fait lors du mariage pour savoir si elle a subi un bon traitement de
la part de son mari pendant leur vie conjugale. Apres quoi une évaluation sera
faite.
En suite la famille du défunt doit payer une amande. Chez les Baluba du
Katanga, le mariage est sacré, pour honorer la mémoire du défunt, on procède
par une cérémonie pendant laquelle la personne qui désir hériter de la femme
doit le dire devant les sages. Ces derniers lui donneront l'autorisation. Le fait
d'hériter de la femme du défunt s'appelle KUPIANA.
Kusubuka kwa mulume ou Veuvage de l'homme
Lorsque la femme meurt, le veuf est appelé à annoncer la mort de sa femme à
sa belle famille. L'annonce se fait en prenant un des objets de la femme tel
que un pagne, une casserole, etc. qui sera amené chez les parents pour
annoncer la nouvelle. Les conditions dans lesquelles la femme a été traitée
influence le traitement du veuf par sa belle famille.
Si le mari était bon envers sa femme, il payera des amandes une mort sans
cause n'existe pas. Au cas contraire il sera frappé par sa belle famille et il ne
doit pas réagir cela pour dire qu'il n'était pas bon envers sa femme. Comme il
l'a annoncée, il amène sa belle famille à venir pleurer et enterrer. Il porte le
deuil pendant un temps. La purification se fait tel que l'on a décrit pour la
femme. Il passe à la cérémonie de divorce toujours et alors il peut se remarier.
Lorsque dans la famille de la défunte il y a des jeunes femmes non mariées, il
peut prendre une des soeurs de la défunte. Les Baluba pensent que cette soeur
peut bien prendre soin des enfants de la défunte.
La restitution de la dot
Cette restitution signifie que la mort est acceptée par tous. Cette mort a
dissocié l'os de la chair. L'os qui représente l'homme et la chair qui représente
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la femme. Tous ce qui avait été demandé lors de la cérémonie de la dot est
connu par tous. On commence par énumérer ce qui avait été donné. A partir
de cela, les membres de la famille de la défunte sauront quoi retrancher pour
compenser le fait que la femme avait eu des enfants et le temps qu'elle avait
passé avec le mari.
De toute la dot, composée des biens en nature et en espèce, il n' y a que la
partie espèce qui est remboursable. Cette restitution signifie que la dot
symbolise la fille qu'on prend en mariage. À sa mort la dot est restituée car
cette fille qui avait été remplacée par cette dernière n'existe plus. Cette dot
permettra au mari d'aller une autre e femme ailleurs si celui - ci ne prend pas
en mariage une des soeurs de la défunte. Au cas où la défunte laisse des
enfants, la famille du mari ne prendre qu'un bien à leur choix qui symbolisera
cette dot. Les Baluba disent que les enfants lient toujours les deux familles.
Quand aux biens du défunt, ce sont les frères et les soeurs aînés de la famille
qui en seront bénéficiaires. Si les survivant ne passe pas par cette cérémonie,
il peut être victime d'un mauvais sort. Les ancêtres doivent accepter le
survivant dans la société.
Tableau synthétique des données recueillis lors du 1er entretien
ETAPES
I
CEREMONIES
veuvage de l'homme
-l'homme outillé d'un objet
Annonce de
appartenant à la femme va
la mort
annoncer la nouvelle à la
belle famille
II
Le port de
l'habit du
deuil
III
veuvage de la femme
-l'annonce est faite
directement par la femme.
-l'homme porte un cache sexe Elle est habillée d'un soutien
de couleur noire symbolisant gorge traditionnel en raphia
la tristesse.
Elle porte un pagne en raphia
de couleur noire symbolisant
-il s'enveloppe une cuisse
la tristesse
d'une étoffe rouge
symbolisant le sang de la
Elle se rase la tête et est
défunte
maquillée de kaolin rouge
-il se rase la tête
Elle est pieds nus et porte
des perles entrecroisées
Il est maquillé de kaolin
Pendant 40jours, il ne
participe à aucune activité
Période du
deuil pendant Il reçoit la visite des ses
40jours
proches
Il partage sa maison avec les
membres de sa famille
Pendant 40jours, il ne
participe à aucune activité
Elle reçoit la visite des ses
proches
Elle partage sa maison avec
les membres de sa famille
Leurs conversations tournent Leurs conversations tournent
autour des circonstances de la autour des circonstances de
la mort de la défunte.
mort de la défunte.
Ils partagent le repas composé
de la viande de poule ou de la
chèvre
Ils partagent le repas
composé de la viande de
poule ou de la chèvre
Objets utilisés : arc et flèche
IV
La soeur aînée de la famille
de la femme asperge de l'eau
Bain de
de rivière à l'homme en
purification présence des proches de la
défunte et du mari et des
sages du village
Apres le bain, la soirée de
Le frère aîné de la famille de
l'homme asperge de l'eau de
rivière à la femme en
présence des proches du
défunt et de la femme, et des
sages du village
Apres le bain, la soirée de
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désaliénation par le rapport
sexuel entre le mari et la
soeur aînée de la défunte
V
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désaliénation par le rapport
sexuel entre la femme et le
frère aîné de défunt
Restitution de la partie
matérielle de la dot.
Divorce et
restitution de Si le mari ne prend pas en
la dot
mariage une soeur de la
défunte il n'y a pas restitution
VI
Remariage
L'homme peut prendre en
mariage l'une des soeur de la
défunte. il doit le déclarer
devant la famille et les sages
pour honorer la mémoire de
sa femme défunte
La femme peut prendre en
mariage l'un des frère de la
défunte. il doit le déclarer
devant la famille et les sages
pour honorer la mémoire de
son mari.
Le second entretien a été réalisé avec M. LUKANDA, chercheur et écrivain.
Ses recherchent portent sur les coutumes chez les baluba au Katanga et au
Kasaï. Cet entretien a durée près de six heures pendant trois jours. Il s'est
étalé du 18 au 21 août 2008 à Kinshasa. Nous reprenons ci-dessous les
données recueillies à la suite de cet entretien.
L'idée de la mort chez les Baluba - Katanga
D'après la philosophie des Baluba du Katanga, la constitution de l'être humain
est faite suivant une trilogie.
Il y a le corps matériel ou Mubidi Wa ngitu,
- l'ombre vital ou l'âme appelée Mu vwe
- l'esprit ou Mukishi ou Kikudi.
Quand quelqu'un meurt, c'est la partie du corps matériel qui est détruite. Le
spirituel ou l'esprit continue à vivre. C'est pourquoi lorsque quelqu'un meurt
alors qu'il y a certaines personnes qui ne sont pas informé de la situation, cette
personne peut leur apparaître. Là ce n'est pas le corps matériel qui apparaît
mais c'est le corps spirituel. Lorsque l'homme et la femme s'unissent
sexuellement, ils ne donnent que la partie matérielle ou le Mubidi mais
l'ombre vital et l'esprit viennent s'incarné pour animer le matériel et devenir
l'être vivant. C'est pourquoi chez les Baluba du Katanga dans l'acte de
mariage on dit que « l'homme est l'os, la femme est la chair. Il n' y a que la
mort qui dissocie l'os de la chair ». Cela veut dire que dans la conception de à
la mort les chez les baluba du Katanga, la partie matérielle est détruite mais
l'esprit et l'ombre vital ne meurt jamais. L'ombre vital de quelqu'un peut être
attaqué c'est - à - dire qu'on peut lier un mort et l'atteindre à travers l'ombre
vital.
Chez les Baluba du Katanga, l'amour et la connaissance ne meurent jamais. Ils
s'approfondissent davantage lorsque une personne meurt. Dans l'au - delà, la
spatio temporalité n'existe pas. Le respect des morts s'explique par le fait que
les Baluba considèrent que les morts sont présents mais ils n'ont perdu que la
partie matérielle ces derniers considèrent Dieu comme étant l'être suprême et
l'être humain comme le petit dieu.
- Vidye Mukulu : Dieu l'être suprême
- Vidye Nkasa : le dieu cadet ou l'être humain.
Dans la prière du Muluba il dit : « Dieu aîné c'est moi le dieu cadet qui
t'appelle. » C'est cette croyance qui fonde tout le rituel du veuvage. Tous les
comportements, gestes, rites, faits ne sont basés que sur cette vision du
Monde. Le Muluba pense qu'il y a l'esprit dans l'ombre vital. Cet esprit vient
s'incarné c'est-à-dire qu'avait que l'homme ne naisse il vient comme esprit
dans l'au-delà. C'est pourquoi, les Baluba disent :
- TWAILE KUTALA DIUBA
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- MISUMBA IBIDI PA NTANDA
- WA SATWE YE KEVIUKENE
- KALUNGA WAKETE (PO) BANA
- ETE BANA KE KIBUNDU
C'est pour dire :
Nous sommes venus contempler le soleil
Et voila deux cités sur terre
La troisième est inconnue
Notre vraie cité c'est le séjour des morts
Le séjour des morts qui envoie des messagers.
Ce séjour des morts qui ne rappelle pas ces enfants s'il leur envoie des rappels,
ils deviennent tertre.
En principe pour les personnes qui connaissent la mort naturelle, le conjoint
ou la conjointe qui supposait être à coté de son patient puisse que c'est lui qui
doit être le premier témoin appelé à expliquer les moindres péripéties de la
vie, les conditions dans lesquelles est mort son partenaire.
En effet, chez les Baluba, la mort de son proche est la sienne d'où le proverbe
Kiluba « LWAFWA UDI DYODI LWA JOKELA PODI », cela veut dire
littéralement que la mort de ton semblable te sort mortel. En d'autres termes,
la mort dont meurt celui qui est comme toi, te reviens. Pour cela l'homme
meurt dans la mort de sa femme et la femme meurt dans la mort de son
homme. D'une manière plus explicite les anciens disent : « UKU YUKILE
WAFWA NOBE UFWILE ». C'est pour dire que l'un meurt dans l'autres, si
celui qui te connaît meurt, tu es aussi mort. Dès qu'un conjoint meurt, le
partenaire est supposé également mourir mais pas physiquement. Il meurt
moralement, spirituellement, etc......c'est ce qui explique tout le comportement
autour du veuvage.
Lorsqu'il y a deuil dans le village, hormis les petits enfants, tout le monde ne
mange pas pendant que le corps du défunt est sur place. Cela prend
généralement deux jours pour éviter que le corps ne se décompose. S'il y a des
palabres tout autour de cette mort, le corps reste exposé pendant trois jours ou
plus. Dans ce cas il est permis de prendre un léger repas tel que la bouillie
faite à base de cossette de manioc et de l'arachide. Qui sera consommé
discrètement. Lorsqu'il s'agit d'une personne importante autrement du
NKUMVI ou tam tam fusent. Le NKUMVI est un instrument qui annonce la
mort dans le village. Cette annonce se fait en ce terme :
KUBU KUBU KUBU
KUBU KUBU KUBU
LUFU MUKULU
LUFU MUKULU
BUANGA KU BEPA
KIADI KIMENE
KIE KISENDA LELE
KIADI KIMENE KIA KUPO NENA MUKIOTO
WAFWA WA MWANA MALWA
WAFWA WA MWANA MALWA
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WA MWANA MALWA AKAMONENGA
WA LALA BUBI BUTANDA
KE BUDI NTANDA BELO
KUBU KUBU KUBU
TWAILE KUTALA DYUBA
INSUMBA IBIDI MPANTANDA
WASATWE YEKE UYU KENE
KALUNGA NIOMBO TUMANIA MIKENDI
KALUNGA WAKETE BANA
ETE BANE KE KIBUNDU
Traduction :
La mort est puissante
Le charme ou le fétiche est un mensonge
La porte qui était droite vient de se pencher
Et même tombée dans le feu
Il vient mourir
Il a connu un malheur qu'il n'a jamais connu
Il s'est couché sur un mauvais lit
Là où il ne peut même se déployer.
Le NKUMVI ou Tamtam est battre par un « mungedi » qui joue le rôle de
l'annonciateur. C'est un dignitaire du village qui joue un rôle auquel les Baluba
tiennent beaucoup.
La mort du conjoint
Quand le conjoint meurt dans la maison, son corps est étalé sur une natte
renversée. Cette natte est renversée pour signifier que la personne qui y est
posée n'est plus. Elle sera enveloppée de cette natte. Le veuf ou la veuve se
mettra dans la même chambre que le défunt. Son regard fixé dans un coin.
Cela signifie qu'il ne peut plus contempler une beauté, la plus belle figure s'est
éteinte. En suite, il doit enformer le pouce dans la main droite durant toute la
période du deuil jusqu'à l'enterrement.
Pour signifier qu'il ne doit pas travailler, ni manger. La personne pour laquelle
il travaillait n'est plus. Cette pratique se fait conformément au principe
culturel de Baluba qui dit :
DIFUKU DYO NAKAFWILE, KEDIDI MUDIE UDILE, KEDIDI MUTWI
UTIWILE NANSHA MUTEKI YA MBUYU
Cela signifie que le jour de ma mort, il n' y aura personne qui pourra manger,
piler même puiser de l'eau.
Après l'enterrement, le conjoint pour manifester sa douleur peut refuser de se
lever et commencer à ramper en chantant. Chez les baluba, ramper signifie
que la personne a perdu celui qui peu le soutenir débout. Il rampe parce que
qu'il manque de soutien, de vigueur et de force.
La tête du veuf (ve) est rasée pour dire que la personne pour laquelle on se
faisait beau ou belle n'est plus. Il n' y a plus de raison de se faire belle. La
laideur, le mal est symbolisé par cet état.
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Après la mort du défunt, le survivant doit prendre soin de récupère les
reliques qui sont composés des onglets des pieds et des mains, des cheveux de
la face et des poils du pubis. Cela sera enterre après dans l'intimité. Il n' y a
aura que le survivant accompagné des proches de la famille du défunt. Ces
reliques jouent un double rôle, d'une part servent à faire des rituels pour
identifier la personne qui serait à la base de la mort. D'autre part, certifier la
mort dans le cas où la personne est morte dans un autre territoire.
Tout Muluba à droit à deux tombes
- le Kibundu : là où on enterre tout le corps
- le Kumalenge : là où on enterre les reliques
Les significations des reliques
La touffe de cheveu à la face : identifie l'intelligence, l'individualité de la
personne. Les onglets des mains : montre tout son art. Ceux des pieds tout le
temps que le défunt a passé su terre, les distances qu'il a parcourues. Tout ce
qu'il a heurté dans sa vie. Les poils du pubis symbolisent la force créatrice par
le sexe. La puissance d'être modeleur. Le veuf (ve) doit contempler pour une
dernière fois le défunt. Pour comprendre combien il a perdu et cette beauté ne
reviendra plus.
Tableau synthétique des données recueillis lors du 2ème entretien
ETAPES
I
CEREMONIES
veuvage de l'homme
Chanson en kiluba
Annonce
de la mort Kubu kubu kubu
veuvage de la femme
Chanson en kiluba
Kubu kubu kubu
Kubu kubu kubu
Kubu kubu kubu
Lufu mukulu
Lufu mukulu
Lufu mukulu
Lufu mukulu
Bwanga kubepa
Bwanga kubepa
Kiadi kimene
Kiadi kimene
Kie kisenda lele
Kie kisenda lele
Kiadi kimene kia kupo nena
Kiadi kimene kia kupo nena
Mukioto
Mukioto
Wafwa wa mwana malwa
Wafwa wa mwana malwa
Wafwa wa mwana malwa
Wafwa wa mwana malwa
Wa mwana malwa akohonenga Wa
mwana
malwa
akohonenga
Wa lala b ubi butanda
Wa lala b ubi butanda
Ke budi ntanda belo
Ke budi ntanda belo
Kubu kubu kubu
Kubu kubu kubu
Twaile kutala dyuba
Twaile kutala dyuba
Insumba ibidi mpantanda
Insumba ibidi mpantanda
Wasatwe yeke uyu kene
Wasatwe yeke uyu kene
Kalunga
niembo
tumania
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mikendi
Kalunga wakete bana
Kalunga
mikendi
niembo
Ete bane ke kibungu
Kalunga wakete bana
tumania
Ete bane ke kibungu
II
Proverbes
Proverbes
Période du twaile kutala diuba
deuil
pendant misumba ibidi pa ntanda
40jours
wa satwe ye keviukene
twaile kutala diuba
misumba ibidi pa ntanda
wa satwe ye keviukene
kalunga wakete (po) bana
kalunga wakete (po) bana
ete bana ke kibundu
ete bana ke kibundu
Proverbe 2
Proverbe 2
lwafwa udi dyodi lwa jokela
podi
lwafwa udi dyodi lwa jokela
podi
-Reliques
III
-Reliques
Lieu de purification Rivière
Maison PurificateurSoeurs de
Bain de la défunteTantes de la
purification défunteSages du villageGriots
Assistants
à
cérémonieSoeurs
de
défunteTantes
de
défunteSages du village
Objets
utilisés
Lieu de purification Rivière
MaisonPurificateurFrères du
défuntOncles du défuntSages
du villageGrillotAssistants à la
cérémonie Frère du défunt,
la oncles du défunt sages du
la village
la
Perle
MonnaieKaolinCheveuxOngles
de mainsOngle de piedsPagne
ou casseroleEauPoule
PerleLa
monnaieKaolinCheveuxOngles
de mainsOngle de piedsPagne
ou casseroleEauPoule
III.3 Analyse et Interprétation
Dans la cérémonie du veuvage, la rivière intervient dans l'étape de
purification. Elle est considérée comme lieu par excellence pour la
purification. C'est le symbole de la pureté. Etant considéré impur (e), Sali(e)
par la mort de sa femme ou de son mari, l'eau apparaît comme élément
purification. Sur le plan physique rien ne permet d'affirmer que l'eau de la
rivière purifie, c'est pourtant le sens qu'on lui accorde. La maison du (de la)
défunt (e) est l'endroit ou se passe le reste des cérémonie et rituels en rapport
avec le veuvage elle est utilisée pour délier le (la) survivant(e) de l'esprit de
mort. C'est dans la maison où se passe la liaison sexuelle entre le (la)
survivant(e) et le frère ou la soeur du (de la) défunt(e). Puisse que le conjoint
y habité, on considère que son esprit y habite également. Ce qui nous renvoi à
la modalité proxémique. La maison n'est pas considérée comme l'endroit où
n'habitent que les vivants mais également les esprits, même ceux de mort. Là,
se vérifie le principe de la systémique qui veut qu'il y ait relation. La
signification ou le sens ne se cache pas dans la nature intrinsèque des rituels
mais plutôt dans son caractère relationnel. Comme l'affirme la systémique.
On peut ainsi dire que dans ce contexte du veuvage,les relations sexuelles
entre un conjoint survivant et le frère ou la soeur du (de la) défunt (e) sont
permises pour illustrer le fait que le mari ou l'épouse appartient au clan tout
entier. Dans d'autre circonstance, cet acte serait perçu différemment il
pourrait même être à la base des flictions entre frère ou soeurs de la même
famille. Mais le contexte du veuvage permet une telle interaction et elle prend
une toute autre dimension. Cette interaction est considérée comme normale et
acceptable par tous.
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La soeur aînée de la défunte ou le frère aîné du défunt est présent(e) à la
cérémonie pour prendre la parole(modalité verbale) à la place de la mère dans
le premier cas du père dans l'autre cas. La tante est présente lorsque la
défunte n'a pas de soeur aînée et prend la place de la mère. Du côté de
l'homme ou du défunt, c'est l'oncle paternel qui prend la place du père si ce
dernier n'est pas en vie. Les sages du village viennent pour rendre la
cérémonie publique. Cette seule présence des sages (qui est une modalité de
communication) permet de légitimer la cérémonie. Comme ils étaient témoins
à la cérémonie de mariage qui avait lié les deux personnes et les familles. Ils
participent également à la cérémonie du divorce. Ces assistants à la cérémonie
symbolisent l'autorité.
Ici intervient le principe de la recherche de l'équilibre. La seule présence de la
soeur de la défunté ou du frère du défunt, des oncles, de la toute et des sages
du village est toute une communication qui peut être comprise comme la
recherche de l'équilibre du système. Cela en vue de pérenniser les liens
sociaux déjà établis dans le précédent mariage avec la (le) défunt (e).
Les assistants sont assis en cercle. La distance entre les assistants présents à
cette cérémonie ne dépasse pas un mettre c'est une cérémonie qui se passe
dans une grande intimité du fait que la personne qui fait l'objet de la rencontre
est au centre de cercle. Cela symbolise l'attention dont il (elle) est l'objet de la
part du clan dans son entièreté. Cette distance entre les membres des deux
familles traduit l'intimité qui existe entre elles. Ici la modalité proxémique est
porteuse du sens dans la symbolique du veuvage.
Quant aux objets utilisés, la flèche et l'arc sont parmi les symboles très
significatifs. Ils représentent la capacité de l'homme de subvenir au besoin de
sa famille. La flèche est remise à la famille de la femme lors du mariage pour
symboliser l'alliance lors de la cérémonie du divorce, elle est rendu au mari
pour lui permettre d'aller prendre en mariage une femme ailleurs s'il le désire.
Les perles représentent la monnaie mais également la femme. car c'est elle qui
met des perles pour s'embellir.
Chez les Baluba du Katanga la chasse figure parmi les activités lucratives
dévolu à l'homme. Le fait de lui restituer la flèche est une reconnaissance de
la prise en change de la défunte et que par cet acte, on décharge l'homme de
cet engagement qui n'a plus raison d'être puisse qui la femme n'est plus. Les
perles quant à elles sont portées par la soeur de la défunte qui passera la nuit
avec son beau frère.
Lorsqu'on n'avait pas de monnaie en espèce, les portes étaient également
utilisées pour représenter la monnaie et payer les identités mortuaires. La
modalité vestimentaire traduit également le sens de cette ceremonie. Le
Kaniki ou habit du deuil sera enlevé et nettoyé pas les membres de la famille
du (de la) défunt (e). C'est sera un frère quand il s'agit de femme qui mourait,
une soeur quand c'est l'homme qui mourait. Après il y a la présentation des
reliques (cheveux, ongles des pieds, et des mains). Cela permet aux membres
de la famille du (de la) défunt(e) d'identifier les personnes qui ont concouru
autour de la mort de leur soeur ou frère.
Le pagne ou la casserole font partie des biens de la femme. Ces biens sont
remis à la soeur aînée qui en est héritière. Ces objets annoncent également la
mort de la femme. Dans la construction sociale des objets, le pagne ou la
casserole symbolise la femme autant que la flèche symbolise l'homme. Le fait
de restituer ce pagne ou cette casserole signifie la rupture des biens avec la
défunte.
Dans la création du sens qui entoure cette cérémonie, nous relevons la
modalité verbale de la communication rendue manifeste par les proverbes et
la chanson. Ces derniers servent à perpétuer la coutume et mettre les
assistants dans un état d'esprit conforme à la cérémonie.
CONCLUSION
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Dans le présent travail, nous nous sommes fixés comme objectif de décrire les
types de problème relatifs aux coutumes sur le veuvage chez les Baluba du
Katanga. Il était question d'explorer la symbolique liée aux pratiques relatives
à ces coutumes. Nous nous sommes posé la question de savoir : quels sont les
aspects communicationnels de la symbolique du veuvage chez les baluba du
Katanga? Nous avons postulé l'hypothèse selon laquelle les aspects
communicationnels de la symbolique du veuvage chez les baluba du Katanga
sont nombreux et prennent plusieurs formes. Il s'avère que dans la société
baluba du katanga. Les pratiques du veuvage sont les conditions sine qua non
pour que les veufs ou la veuve accède à la désaliénation, c'est-à-dire à la
libération du survivant ou de la survivante.
Nous avons validé notre hypothèse grâce à la méthode descriptive qui nous a
permis de décrire les coutumes du veuvage et la méthode analytique nous a
permis d'analyser ces coutumes et de les interpréter. Comme technique, nous
avons utilisé l'entretien qui nous a aidé à rassembler les informations propre
ou phénomène du veuvage afin de fournir une image aussi cohérente et aussi
approfondi que possible de celui-ci. L'analyse documentaire nous a permis de
compulser différents ouvrages, mémoires et autre document ayant trait à notre
recherche.
Dans le premier chapitre, nous nous sommes appesanti sur les définitions des
concepts clés relatifs à notre travail et à poser les assises théoriques. Le
deuxième chapitre a présenté le peuple Baluba du Katanga. Dans ce chapitre
nous avons donné une situation géographique et un aperçu historique. Nous
avons également présenté l'organisation sociopolitique de ce peuple. Nous
avons parlé du contexte dans lequel les pratiques du veuvage ont lieu. Dans le
troisième chapitre nous décliné le protocole méthodologique et le corpus du
travail avant d'analyser et d'interpréter les différentes données recueillies au
près des diverses sources. Nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels
dans la symbolique du veuvage chez les baluba du Katanga les aspects
communicationnels sont porteurs des sens et des significations en vue de
maintenir l'équilibre du système et le pérenniser.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
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Presse universitaire de France, 1962 ,288 p.
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GRAWITZ, M, Les méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz 1990 pages
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2. MEMOIRES
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3. NOTES DE COURS
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ELITE, G, Introduction à la recherche scientifique, Kinshasa, IFASIC 2007 2008 inédit
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MATUMUENI, M, Atelier de la RTV, Kinshasa, IFASIC, 2002 - 2003 inédit
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4. REVUES
SOHIER, J, Institution coutumières Katangais, Kinshasa, Centre d'étude des
problèmes congolais n°64
Bulletin du centre d'études des problèmes sociaux indigènes n°24
Bulletin du centre d'études des problèmes sociaux indigènes n°17
Bulletin juridique indigènes et du droit coutumiers congolais n°2
5. WEBOGRAPHIE
LASSEGUE, J. Qu'est ce que le symbole ? In www.undp.org
* 1 NSIMBA D, Les signes et symbole liturgique comme moyen de communication, Kinshasa,
TFE, IFASIC, Inédit, 2005
* 2 MWANZA, N., La communication dans le milieu traditionnel baluba Kasaï, Kinshasa, TFC,
Inédit, IFASIC, 2001
* 3 GRAWITZ, M., Méthodes en sciences sociales, Paris Dalloz, 1990, p.18
* 4 ELITE, G., Initiation à la recherche scientifique, cours, 2ème graduat, IFASIC, 2007, inédit
* 5 BULHER Cité par EKAMBO, Communication et développement, Cours G3, Kinshasa,
IFASIC, 2002 - 2003, Inédit.
* 6 Idem, p.10.
7)
*
LOHISSE, J, La communication de la transmission à la relation, Bruxelles, De Bock,
Université, 2001, p.13.
* 8 WYNKIN, Y, la nouvelle communication, Paris, éd. De seuil, 1981, p.157.
* 9 Idem
* 10 MUCCHIELLI, A, Les sciences de l'information et de la communication, Paris, 3e éd.
Hachette Libre, 2001, p.96, 101.
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* 11 Idem, p.101
*
12
LOHISSE, J, op. cit p.107
*
13
M. MAUSS, Sociologie et Anthropologie, Paris, Puf, 1973, p. 40, 41
*
14
F. NZUJI, L'art Oral traditionnel, in Zaïre - Africa, n° 3, p. 25 du 26 février 1983
*
15
LOHISSE, J., op. cit, p. 108
*
16
LOHISSE, J, op. cit. p. 105.
*
17
LOHISSE, J, op. cit. p. 106
*
6
18
HALL Cité par DURAND, J, Les femmes de la communication, Paris, éd Durana, 1996, p.
19
* ECKMAN Cité de par MUTUMUENI, M., Atelier de la RTV, G3, Kinshasa, IFASIC, 2004 2005
*
20
Idem
*
21
SFELZ, L, Dictionnaire Critique de la Communication, Tome I, Paris, PUF, 1993, p. 452
* 22 Idem, p. 445
23
* ROSE Cité par BAYEDILA, Théories de la microsociologie, « notes de cours de la
communication sociale », Kinshasa, IFASIC 2007 - 2008, p. 3 inédit
* 24 ANZIEU, D. et MARTIN, J-Y, La dynamique des groupes restreints, Paris, Presse
Universitaire de France, 1969, p. 135
* 25HAYAKAWA, S, I, On pense avec les mots, New - York, Nouveaux Horizon 1966, p. 46
* 26 LASSEGUE, J, Qu'est - ce qu'un symbole ? In www.undp.org consulté le 27 août 2008
* 27 GURVITCH, G, La vocation actuelle de la sociologie, Tome I, Paris, Puf, 1968, p. 94.
* 28 LUKANDA, 25/ 08/ 2008 16h
* 29 LINTON Cité par COSTER, M. et Alii, Introduction à la sociologie, 5e éd. Bruxelles, De
Boeck, 2002 p. 139
* 30 Idem
* 31 BAYEDILA, E, op. cit p.2
* 32 ) MEAD cité par BAYEDILA, op. cit p. 3
* 33 LOHISSE, J, op. cit p. 493
* 34 EKAMBO, J, C, Nouvelles anthropologie de la communication, Kinshasa, IFASIC éd., p.
50 -51
* 35 BERTALANFY cité par EKAMBO, Nouveaux paradigmes en communication, Kinshasa,
IFASIC éd. 2004, p. 65
*
36 )
MUCCHIELLI A., op. cit p. 209
* 37 SFELZ, L, op cit p. 209
* 38 WATZALWICK, P et Alii, Une logique de la communication, éd. Du seuil, Paris 1972, p.
120
* 39 ) LOHISSE, J, op. cit p. 114
* 40 SOHIER, J, les institutions coutumières du Katanga,in Congo Afrique, N°74 du 28 Mars
1982,pp 25-26
*
41
Bulletin des juridictions indigènes et du droit coutumier N°2 DU 28 Avril 1952 p.354
*
42
Bulletin de centre d'études des problèmes sociaux indigènes, N° 17 Mars 1959, pp.55-59
43
* Centre d'études pour action sociale (Cepas) Congo Afrique économie culture vie, vie
sociale février 2003
* 44 Bulletin juridictionnel indigene et du droit coutumier, N° p.365 DU 28 Avril 1952
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http://www.memoireonline.com/12/08/1651/Les-aspects-communicatio...
* 45 Idem p.65
*
46
Idem
*
47
Idem
*
48
SOHIER,J., op.cit,pp35-36
* 49 KALENDA, J. Shaba Kasaï ou sont nos coutumes, Bruxelles, du culot Gembloux, 1998,
p.150-152
*
50
Bulletin du centre d'études des problèmes sociaux congolais. N°64-.62
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