Sieste, apprentissage et performances
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Sieste, apprentissage et performances
Sieste, apprentissage et performances En France, en milieu professionnel, la sieste même de courte durée (10 à 30 minutes) n’est pas une pratique courante. Pourtant, les spécialistes s’accordent sur ce qu’elle apporte notamment en termes d’efficacité (Vecchierini & Badiu, 2008). Dans le milieu sportif, les pratiques sont très variées : € € En Thaïlande, dans les camps d’entraînement de muay thaï, une sieste quotidienne de deux heures est imposée aux boxeurs professionnels. En France, par contre, la sieste est loin d’être généralisée et systématique. Pourtant les bénéfices sur la santé, les performances et les apprentissages intellectuels et moteurs sont connus. La sieste, c’est quoi ? Le mot « sieste » vient du latin « sexta » qui signifie sixième heure du jour. Il s’agit plus précisément du temps de repos pris après le repas de midi. La torpeur qui apparait entre 14h et 15h aurait une origine génétique chez l’être humain, avec pour conséquences une baisse de la vigilance et des capacités de concentration. Certains spécialistes avancent qu’il s’agirait un reliquat du sommeil polyphasique du nourrisson… D’ailleurs, cette baisse de la vigilance et des capacités de concentration, serait corrélée avec un pic des accidents de la route au même moment. La sieste n’est pas pour autant synonyme de sommeil. S’assoupir suffit à certain(e)s pour se « recharger ». Sieste et santé D’après Naska & Col. (2007) : « La sieste chez des individus apparemment en bonne santé est inversement proportionnelle à la mortalité coronaire, en particulier chez les hommes qui travaillent ». Parmi les bienfaits sur la santé, la sieste permettrait : € € € de réguler la fonction cardiaque, de restaurer l’équilibre nerveux et hormonal, de lutter contre le stress. Faire trois siestes par semaine réduirait de 37% le risque de mourir d'une maladie cardiaque. Nature du sommeil de sieste Le sommeil de la sieste n’est pas de même nature selon que celle-ci est de courte durée (15 à 30 minutes) ou longue (d’une heure et demi à trois heures) : € € la sieste de longue durée peut constituer un cycle complet de sommeil et ainsi en comprendre toutes les phases (stade de sommeil lent léger, lent profond et paradoxal…). la sieste de courte durée est normalement constituée de sommeil lent léger (stades 1 et 2). Elle ne permet généralement pas d’atteindre les stades de sommeil lent profond ni paradoxal. Pourtant elle permet de récupérer même en cas de réveil provoqué. Sieste et apprentissages Les travaux de Naitoh (1981) démontrent que de petits sommes d’une vingtaine de minutes peuvent permettre à l’organisme de retrouver ses performances cognitives et psychomotrices. Ainsi, la sieste : € € € favoriserait la mémorisation, renforcerait la vigilance et la concentration, permettrait d’assimiler les informations nouvelles, € € améliorerait les fonctions cognitives, favoriserait la créativité… Les sportifs, confrontés à des tâches complexes impliquant concentrations, vigilance, mémorisation sont tout à fait concernés. Sieste et performances Plusieurs études ont conclu que la sieste permettrait d’améliorer : € € € € la perception, la précision, la motricité, l’endurance. Selon certains, le niveau de performance physique serait corrélé à la variation cyclique de la température centrale : la période la plus favorable pour s’entraîner ou pour réaliser des performances se situerait en fin de journée. Apprendre à faire la sieste Il ne s’agit pas de faire une sieste de 2 à 3 heures. Ce qui est même déconseillé. L’idéal est compris entre 10 et 30 minutes. En dessous, il n’y a pas de bénéfice sur les facultés intellectuelles. Au-delà, on bascule dans le sommeil profond au détriment de la nuit de sommeil qui suivra. En pratique, c’est une question "d’entraînement" qui consiste à utiliser un compte à rebours. Avec l’entraînement, l’organisme est conditionné à récupérer puis se réveiller au terme de cette durée. La sieste doit être précédée de quelques respirations lentes et profondes en cherchant à se relaxer. La principale difficulté est mentale : accepter le lâcher-prise relatif aux activités et aux pensées en cours. Conclusion Si les bénéfices de la sieste sont reconnus, les mécanismes sousjacents sont mal connus. Quoiqu’il en soit, au regard des bénéfices tant au plan intellectuel que physique, la sieste de courte durée (10 à 30 minutes) apparait comme une pratique recommandée au plus grand nombre. Les sportifs en bénéficieraient largement. Cependant, empiétant sur la nuit de sommeil, la sieste, en particulier de longue durée, est déconseillée aux personnes insomniaques. Les siestes de longue durée sont à éviter sauf pour récupérer : € € d’une nuit blanche (non-insomniaque), d’un décalage horaire... Références Auteur non-précisé. (2008). Le bon réflexe : Faire la sieste. En ligne. Auteur non-précisé. (2010). Sport et sommeil. En ligne. Auteur non-précisé. (2011). Sieste. En ligne. Cooper, B.-B. (2013). The Science Behind What Naps Do For Your Brain--And Why You Should Have One Today. En ligne. Davenne, D. (2006). Activités physiques, sommeil et qualité de vie. Sommeil et vigilance. 15 : 8-10. Léger, D. & Duforez, F. (2012). Sport et sommeil. Chiron éditeur. Rogelt, A. (2013). La sieste : 20 minutes pour se régénérer. En ligne. Naska, A., Oikonomou, E., Psaltopoulou, T., Trichopoulos, T. & Trichopoulou, D. (2007). Siesta in healthy adults and coronary mortality in the general population. Archives of Internal Medicine. 12;167(3):296301. Naitoh, P. (1981). Circadian cycle and restorative power of naps. In Johnson& col. Biological rhythms : sleep and shift works. New York spectrum publication : 553-80. Vecchierini, M.-F. & Badiu, C. (2008). La sieste : Quels bienfaits ? Quelles limites ? Sommeil et vigilance. 17 : 6-8.