56% - La Lettre de l`opinion

Transcription

56% - La Lettre de l`opinion
la Lettre de
l’opinion
la Lettre de l’opinion
[email protected]
la Lettre de
l’opinion
Bulletin d’abonnement
Vos coordonnées
Organisme :
Service :
Nom / Prénom :
JE m’abonne
Adresse :
et je reçois :
CP :
500 € HT/an soit 600 € TTC
Par courrier, le magazine mensuel la Lettre de l’opinion
Chaque mois, la synthèse exhaustive de tous les sondages
publiés avec décryptages exclusifs, en 20 pages
Par mail, les sondages du jour
Le panorama quotidien de l’opinion : les sondages avec les
principaux enseignements
Par SMS, les “ Actu Opinion ”
En temps réel, tous les sondages qui font l’actualité et qui
vont faire parler, sur votre portable
Ville :
Tél. portable :
pour l’envoi des SMS
@
e-mail :
Mode de règlement
à réception de votre facture
(mandat administratif, réservé aux collectivités et organismes publics)
chèque à l’ordre de la Lettre de l’opinion
à envoyer 41-43 rue Saint-Dominique
75007 PARIS
virement bancaire
18707
00611
09821444446
55
CCBPFRPPVER
code
banque
code
guichet
numéro de contrôle
clé RIB
domiciliation
éditeur : la Lettre de l’opinion/COM1 • SIRET 50892590600044 • APE 70212
la Lettre
de l’opinion
la Lettre de l ’opinion - N°84
février
2015
ER 2015
84 - FÉ- VRI
EXTRAITS du numéro
Le FN en tête aux élections départementales ?
C’est en tout cas le résultat des deux enquêtes menées récemment par l’IFOP. Pour saisir les enjeux de
ces élections, la Lettre de l’opinion a interrogé Jérôme Fourquet.
Quels rapports de force se dégagent des enquêtes de l’IFOP
concernant les prochaines élections départementales et le trio de
tête des partis, FN, UMP/UDI et PS ?
Jérôme
FOURQUET
Directeur du Département Opinion et
Stratégies d’entreprise à l’IFOP
@IfopOpinion
Le FN se situe à un niveau très élevé, alors même qu’il s’agit d’une
consultation locale, scrutin habituellement peu favorable à ce parti.
Ce score de 30% pour le FN vient démentir les commentaires de ceux
qui, pour expliquer la pole position du FN lors des dernières élections
européennes, tablaient sur la forte dimension “défouloir” de ce scrutin.
Idem pour ceux qui considéraient que Marine Le Pen avait commis une
très grave erreur en ne défilant pas dans le cortège “officiel” du 11 janvier
et en se mettant en marge du mouvement de communion nationale.
En réalité, si on prend un peu de recul, avec les résultats des dernières
sénatoriales et de l’élection partielle du Doubs, beaucoup de signaux
laissent à penser que le FN est durablement en position favorable dans
le paysage politique français.
Le bloc de droite UMP/UDI s’établit à un niveau très proche du score
du FN : la prudence s’impose à la lecture de nos chiffres parce que les
intentions de vote que nous avons recueillies l’ont été au niveau national
et sur étiquettes, c’est-à-dire que nous ne prenons pas en compte la
dimension locale et l’équation personnelle des candidats implantés
dans leur circonscription cantonale, qui peuvent jouer en faveur des
candidats UMP/UDI. L’autre difficulté qui incite à la prudence réside
dans la myriade de candidats “Divers droite” qui peut donner lieu à une
vraie bataille d’interprétation le soir du premier tour. Selon le périmètre
retenu, la première place pourra ne pas être la même. Le ministère de
l’Intérieur va-t-il comptabiliser uniquement les binômes “d’Union de
la droite” (UMP/UDI) ou va-t-il élargir aux candidats étiquetés “Divers
droite” ? Cette dernière hypothèse pourrait faire perdre au FN sa place
de premier.
Quant au PS, sa situation n’est pas flamboyante mais elle est moins
critique que si les élections départementales avaient eu lieu en décembre
dernier, avant les attentats. Néanmoins, avec 20%, le niveau du PS est
extrêmement faible et la règle de 12,5% des inscrits risque de coûter
très cher aux candidats de la majorité présidentielle. L’hypothèse qui
se dessine est celle de la disqualification des binômes de la gauche dans
des centaines de cantons au soir du premier tour.
A qui profite la faiblesse du PS ?
Les déconvenues de la gauche de gouvernement ne profitent pas
aujourd’hui à la gauche du PS : avec 6 et 7%, ni les Verts ni le Front de
Gauche ne percent et le résultat final de ces deux formations le soir du
premier tour pourrait être d’autant minoré qu’elles sont loin de présenter
des candidats dans tous les cantons… Ainsi, avec 13% à elles deux, la
gauche rouge et verte ne semble pas en capacité de profiter de la
faiblesse du PS. Comme on l’avait déjà vu dans la partielle du Doubs, il
n’y a pas d’effet Syriza en France.
2
la Lettre de l ’opinion - N°84 - février 2015
Que peut-on dire de la forte abstention (57%) que vous mesurez
dans votre toute dernière enquête ?
Effectivement, on s’achemine de nouveau vers une abstention élevée,
estimée à 57%. Premier enseignement, on peut dire que l’impact
du 11 janvier n‘aura pas eu un effet très prolongé et ne se traduit
pas significativement par un sursaut civique lors des prochaines
départementales.
Cette forte abstention porte également une conséquence électorale
d’envergure. En effet, la loi électorale impose d’obtenir 12,5% des inscrits
au premier tour pour pouvoir se qualifier au second. Or, 12,5% des inscrits
rapportés au taux d’abstention estimé aujourd’hui, cela équivaut à 29%
des exprimés. C’est-à-dire un seuil de qualification extrêmement élevé,
quasiment inatteignable pour de nombreuses formations politiques.
Dans ce cadre, on peut penser qu’il y aura une écrasante majorité de
duels aux seconds tours et quasiment pas de triangulaires.
Notres système n’est
absolument pas fait
pour le tripartisme.
Un FN aussi haut
et sur le temps long
conduira, fatalement,
à des recompositions
politiques.
Est-on en train d’assister à la reconfiguration du paysage politique
en 3 blocs ?
Le FN a déjà connu des périodes de dynamisme électoral, suives
par des coups d’arrêts : la scission mégrétiste vient mettre un terme à
l’élan qui profite aux FN après la dissolution de 1997 et en 2007, Nicolas
Sarkozy siphonne les voix du FN alors qu’il était parvenu au second tour
5 ans plus tôt. Aujourd’hui, il n’y pas de raison objective d’anticiper une
baisse de dynamique du côté du FN d’ici les prochaines années d’autant
que la personnalité de Marine Le Pen est très différente de celle de son
père. Mais l’histoire nous enseigne à être prudent…
En revanche, une chose est sûre, c’est que le système politique français
actuel – deux tours, deux candidats au second tour - n’est absolument
pas adapté au tripartisme. Un FN à 25/30% conduit mécaniquement à
l’élimination d’un des deux grands partis. Dans ce cas là, ce qui était
un accident en 2002 pourrait devenir une habitude, nécessitant de
nouvelles réponses. Si jamais le FN parvient à se maintenir à ce niveau
très élevé, il va, immanquablement conduire à des recompositions et
des réalignements, et, peut-être, à une coalition entre une partie de la
gauche et une partie de la droite.
Indice d’abstention
Intentions de vote départementales
1er tour des départementales 2015
30%
28%
57%
20%
comparatif avec les précédents scrutins
7%
6%
56%
56%
36%
cantonales 2011
européennes 2014
municipales 2014
Ifop / Le Figaro, 22 février
3
la Lettre de l ’opinion - N°82 - novembre
2014
82 - novembre 2014
EXTRAITS du numéro
Cadre de vie
Transition énergétique
Les entrepreneurs français
peu connus du grand public
Faible notoriété des subventions
pour les travaux énergétiques
Si 62% des Français sont capables de
citer le nom d’une grande entreprise
française, ils sont seulement 27%
à savoir la rattacher au nom d’un
entrepreneur. Lesquels ?
Trois quarts des Français se déclarent
personnellement concernés par la
transition énergétique (74%). Pour autant,
seul un tiers d’entre eux sait assez bien de
quoi il s’agit (38%).
Xavier Niel
8% de citations
Bernard Arnault
8% de citations
François Pinault
6% de citations
Martin Bouygues
27% des Français sont au courant des primes
et subventions proposées par sa commune/
ville ou communauté d’agglomération/
urbaine ou communauté de communes
dans le cas de travaux énergétiques. Environ
un tiers des propriétaires souhaite réaliser
des travaux de rénovation énergétique
dans son logement (38%), pour lesquels ils
préfèrent en laisser la charge à une petite
entreprise locale, un artisan (62%) qu’à un
grand groupe national (6%).
Ifop / Energie Perspective, 25 novembre
5% de citations
Métiers
Michel-Édouard
LECLERC
Les enseignants face aux métiers
de l’industrie
5% de citations
Serge Dassault
4%
Carlos Ghosn
3%
Vincent BOLLORÉ
3%
Liliane BETTENCOURT
3%
Bernard TAPIE
5%
Arnaud LAGARDÈRE
3%
Christophe de Margerie
2%
Alain AFFLELOU
2%
MULLIEZ
2%
Louis VUITTON
2%
Jacques-Antoine GRANJON
1%
MICHELIN
1%
PEUGEOT
1%
RENAULT
1%
Franck RIBOUD
1%
un autre nom
11%
Ipsos / Lire la société / Le Monde, 26 novembre
4
Les métropoles les plus attractives
pour les salariés
39% des enseignants ont le sentiment
d’être bien informés concernant les
métiers de l’industrie. Au-delà de ce
chiffre minoritaire, il apparaît que les
enseignants se sentent mieux informés
sur les métiers de la fonction publique
(66%) et des services (49%).
Les synergies entre l’école et l’industrie sont
jugées insuffisantes et seule une minorité
des personnes interrogées (37%) considère
que sa filière d’enseignement prépare bien
aux métiers de l’industrie. Les solutions
visant à favoriser les échanges entre l’école
et l’industrie – invitation de représentants
de l’industrie pour des interventions devant
les élèves / étudiants (57%), visites d’usines
(46%) – semblent les plus enclines à être
mises en place.
Ifop / l’Institut Lilly 25 novembre
9
RENNES
10
PARIS
8 11%
11%
NANTEs
1
22%
strasbourg
10%
3 LYON
17%
Bordeaux 2
23%
TOULOUSE 6
15%
5
4
7
NICE
MONTPELLIER AIX 15%
16%
MARSEILLE
12%
Critères de la métropole idéale
1
Proche de la mer
55%
2
À TAILLE HUMAINE
54%
3
CONNECTÉE À D’AUTRES
GRANDES VILLES EUROPÉENNES
33%
4
PROCHE DE LA MONTAGNE
21%
5
FRONTALIÈRE
15%
OpinionWay / Foncière des Régions / Metronews,
26 novembre
Moral économique
Le moral des Français au plus bas
Avec 87% des Français se déclarant plutôt
moins confiants pour l’avenir économique
de la France, la défiance progresse de 4
points en un mois et l’indice du moral
économique (différence entre les confiants
et les défiants) s’établit à -74, soit un niveau
encore plus bas que le précédent record
de pessimisme en l’avenir qui s’établissait
à -72, en octobre 2008 au moment de la
faillite de Lehman Brother.
Toutes les catégories de la population sont
majoritairement pessimistes en l’avenir,
y compris les sympathisants de gauche,
qui, avec 27% de “confiants en l’avenir”
constituent toutefois la catégorie de la
population finalement la plus “optimiste”.
Odoxa / BFM Business, Challenges, Aviva
Assurance, 13 novembre
la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier
2015
83 - JANVIER 2015
EXTRAITS du numéro
Baromètre de l’économie
Les attentats n’ont pas altéré le moral
économique des Français
Alors que cette enquête a été réalisée après les attentats mais avant la mise hors d’état de nuire
des terroristes et les mobilisations du week-end du 11 janvier, les Français révèlent leur étonnante
réaction face à ces événements.
Nicolas Schimel, Directeur général
d’Aviva France, partenaire de cette
enquête, le remarque : « les Français sont
toujours aussi imprévisibles et plein de
ressources. Car ces résultats globalement
positifs ont été récoltés dans la foulée des
actes barbares qui ont durement touché
notre pays la semaine dernière ».
Si les trois-quarts des Français se disent
toujours défiants par rapport à l’avenir
économique de leur pays, la part des
confiants, bien que toujours très
minoritaire, progresse de 19 à 23%.
Malgré le drame de Charlie Hebdo,
« ou peut-être grâce à l’élan de cohésion
nationale qu’il a suscité », note Gaël
Sliman, le moral macroéconomique des
Français poursuit son amélioration en
janvier. D’ailleurs, cette progression de la
confiance s’inscrit dans un mouvement
plus ancien : depuis novembre, l’indice
(c’est-à-dire la part des confiants moins
celle des défiants) du moral économique
est passé de -74 à -55. Il faut tout de même
rappeler que le niveau enregistré en
novembre dernier était le record absolu
de pessimisme économique, plus élevé
même que celui mesuré à l’automne
2008, lors de la faillite de la banque
Lehman Brothers.
Concernant l’envie d’entreprendre, un
quart des Français et même près d’un
jeune sur deux (48%) affirme avoir envie
de créer ou de reprendre une entreprise.
Un bémol toutefois, en période de crise,
il est probable que ce ne soit en réalité la
seule voie possible de trouver un travail.
Avec une augmentation de 10% de leurs
revenus, plus des trois quarts des Français
consacrerait cette somme à la fois à de
la consommation et à de l’épargne. 3%
choisiraient exclusivement de mettre cet
argent de côté et 20% la dépenseraient
en totalité. Dans le détail, les achats de
loisirs seraient massivement investis
(57% des Français utiliseraient cet argent
pour aller voir des spectacles, aller au
restaurant,...) signe, probablement, qu’il
s’agit aujourd’hui du poste le plus sacrifié
par les ménages. Comme l’illustrent les
courbes ci-dessous, de grandes disparités
se font jour selon le niveau de revenus…
Les Français sont
toujours aussi
imprévisibles et plein
de ressources. Car,
récoltés dans la foulée
des actes barbares,
ces résultats sont
globalement positifs.
Odoxa / BFM Business, Challenges, Aviva,
15 janvier
Postes de dépenses qui augmenteraient si les Français gagnaient 10% de plus
Mettre de l’argent de côté
Faire des achats
79%
88%
détails des achats
% moyenne des Français
57 Faire des achats de loisirs
achats selon le niveau de revenus
71
62
57
55
53
41
36
31
25
41
40
Effectuer des travaux
51 dans votre logement
51 Faire des achats de
première nécessité
51 Faire des voyages
23 Acheter une voiture
21
55
51
46
44
23
13
15 Changer de logement
57
40
29
25
12
6
41 Effectuer d’autres achats
moins de 1 500 €
5
72
67
69
de 1 500 à 2 499 €
De 2 500 à 3 499 €
3 500 € et plus
la Lettre de l ’opinion - N°83
janvier
2015
15
ER 20
84 - FÉ-VRI
EXTRAITS du numéro
Le rendez-vous de l’Éco
Le casse-tête des retraites
complémentaires
Paradoxe : si les Français ont conscience de la nécessité impérieuse de
réformer les régimes de retraite complémentaires, ils jugent inacceptables
toutes les pistes d’efforts envisagées.
55% des Français et 57% des salariés du
secteur privé - les premiers concernés pensent que les régimes de retraite
complémentaire de l’Agirc et de l’Arrco
pourraient faire faillite dans les quatre
ou cinq ans à venir. Ce pessimisme
général touche 6 sympathisants de
droite sur 10 (61%) et est partagé par un
sympathisant de gauche sur deux (49%
contre 50%).
En revanche, les Français (68%) et encore
plus les salariés du privé estiment que
l’on pourra très bien maintenir ces
régimes en trouvant d’autres solutions
que de demander des efforts aux salariés.
Ceux qui, à l’inverse, estiment qu’il faudra
obligatoirement demander des efforts
aux salariés sont très minoritaires parmi
les Français (30%), et plus encore parmi
les salariés du privé (22%).
Parmi les trois pistes évoquées dans le
débat public pour remettre à niveau les
caisses Agirc et Arrco (report de l’âge
de départ à taux plein, augmentation
des cotisations des salariés, baisse de la
pension des retraités), aucune ne suscite
une majorité d’adhésion dans l’opinion,
(cf. graphique ci-contre).
Quant à la confiance qu’ils accordent
aux différents acteurs pour trouver
une solution efficace, elle est très
limitée : 49% des Français et 51% des
salariés du privé ne font confiance ni
au gouvernement, ni aux partenaires
sociaux. Et ensuite, l’opinion accorde
davantage sa confiance - relative,
certes - aux partenaires sociaux (32%)
qu’à l’Etat (19%).
Acceptabilité des solutions
pour sauver les régimes de
retraite complémentaire
inacceptable
56
Augmenter
les cotisations
des salariés
82
Baisser le montant des
pensions de retraites
complémentaires des
retraités actuels
acceptable
Reporter l’âge à partir
duquel on peut toucher sa
retraite complémentaire
complète
64
Baisser le montant des
pensions de retraites
complémentaires des futurs
retraités
85
Odoxa / FTI Consulting, les Échos, Radio classique,
17 février
Écoscope
Les Français anticipent une hausse des impôts locaux
Solutions à mettre en œuvre
en priorité pour réduire les
dépenses
Evaluer l’efficacité des dépenses pour éviter le
gaspillage
75
Les Français ne se font guère d’illusions, malgré les promesses politiques.
Ils prévoient une fiscalité locale qui va s’alourdir en 2015 et déplorent la
passivité des collectivités pour revoir leurs dépenses à la baisse.
Près des trois-quarts des Français (74%)
estiment que la hausse des impôts
locaux est inévitable pour l’année qui
vient. Un pessimisme majoritaire quelle
que soit la proximité politique des
personnes interrogées et qui varie de
60% chez les sympathisants socialistes
jusqu’à 83% chez les proches de l’UMP.
Réduire le nombre de fonctionnaires
37
Multiplier les partenariats public/privé
28
Réduire les dépenses sociales
26
6
Les Français font preuve de maturité
sur la question fiscale : « ils ne sont pas
dupes de la difficulté de la tâche et de
l’absence de marge de manœuvre et de
solution miracle » précise Marc Sailly, le
PDG d’Axys Consultants. La seule option
crédible pour compenser la baisse des
dotations de l’Etat aux collectivités réside,
aux yeux des contribuables, dans la baisse
des dépenses (83%). 9% considèrent que
les collectivités devraient privilégier
l’augmentation des impôts et 6% avoir
recours à l’emprunt.
Problème, les collectivités territoriales
ne font pas d’efforts pour réduire leurs
dépenses selon une majorité de Français
(68%). Un jugement que partagent
même les sympathisants de gauche (54%
à la gauche de la gauche, 58% au PS) mais
dans une moindre mesure que ceux du
centre (67% MoDem), de la droite (68%
UMP), voire de l’extrême droite (77 % FN).
Une seule mesure est plébiscitée
comme solution pour parvenir à
réduire les dépenses : l’évaluation de
l’efficacité des dépenses pour éviter le
gaspillage. Une adhésion qui croît avec
l’âge : de 59% des 18-24 ans à 81% des
65 ans et plus. Quant à la réduction des
investissements (20%), des subventions
aux associations (19%) et encore plus des
aides aux entreprises (11%), les Français
s’y opposent fermement.
OpinionWay / Axys Consultants, Le Figaro, BFM
Business, 20 février
la Lettre de l ’opinion
la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier
2015
83 - JANVIER 2015
EXTRAITS du numéro
Législatives en Grèce
Rétrospective
L’évènement politique de 2014
1 Le FN en tête aux européennes 51%
2
La France à 13 régions
31%
3
Le retour de Nicolas Sarkozy
24%
4
La victoire de la droite aux
municipales
24%
5
Le remaniement ministériel
(départ d’A. Montebourg)
19%
Odoxa / CQFD / i>Télé, 27 décembre
Conflit russo-ukrainien
L’Ukraine vue de France
64% des Français se disent intéressés par
la situation en Ukraine : si cet intérêt est
majoritaire, il est peu intense, seuls 11%
se disant très intéressés. Et pour près des
deux-tiers des Français, le conflit actuel
est un conflit entre l’Ukraine et la Russie
et non une guerre civile (34%), conflit dans
lequel 8 Français sur 10 donneraient raison
à l’Ukraine (79%) plutôt qu’à la Russie (14%).
Scepticisme à l’égard de la construction
européenne, situation géopolitiquement
tendue dans cette région, quoiqu’il en soit,
seule une minorité de Français se déclare
favorable à l’entrée de l’Ukraine dans
l’OTAN (41%) ou dans l’UE (34%).
BVA / Ukraine Today, 21 janvier
Oui à la livraison des Mistral
Les deux tiers des Français considèrent
que la France s’est suffisamment impliquée
dans les négociations diplomatiques pour
apaiser les tensions entre l’Ukraine et la
Russie mais seul un Français sur deux
trouve que le gouvernement a été efficace
pour tenter de régler ce conflit (49%).
Les Français se révèlent particulièrement
dubitatifs sur la suspension de la livraison
des navires Mistral achetés par la Russie :
les trois-quarts d’entre eux considèrent
que cette mesure de rétorsion ne sera pas
efficace pour régler le conflit et les deux
tiers des Français souhaitent que les Mistral
soient livrés à leur commanditaire.
Ifop / La Tribune, 20 janvier
Attentats à Paris
Le retour du service national
plébiscité
Après les attentats, certaines voix se sont
élevées pour réclamer la mise en place d’un
service national. Cette demande rencontre
un très large écho puisque 80% des
Français y seraient favorables, dont 40%
s’y disant même “tout à fait favorables”.
Syriza : crainte ou espoir ?
Si plusieurs partis de gauche et le FN se
réjouiraient d’une victoire de Syriza, le
parti de gauche radicale “anti austérité”, les
Français eux, ne sont pas sur cette ligne : la
position de favori de Syriza est une source
de crainte pour 59% d’entre eux.
Odoxa / Aujourd’hui en France, 24 janvier
Conséquences pour l’UE
Dans le détail, l’adhésion à cette idée varie
linéairement avec l’âge : 69% parmi les
moins de 35 ans, 78% auprès des 35-49
ans et 90% chez les 65 ans et plus. Tous
les électorats sont nettement en faveur
d’un nouveau service national : 72% des
sympathisants du FG, 71% de ceux du PS
contre 90% à l’UMP et 89% au FN.
61% des Français ne souhaitent pas que la
Grèce sorte de l’UE si Syriza remporte les
élections, ni que la Grèce sorte de la zone
euro (51%). Moins d’un Français sur cinq
souhaiterait qu’un parti comme Syriza
accède un jour au pouvoir en France,
hypothèse que seuls 12% des sondés
jugent envisageable.
Ifop / Dimanche Ouest France, 27 janvier
BVA / iTélé, 24 janvier
Les mesures attendues...
Une très large part des Français se déclare
favorable à la déchéance de nationalité
française pour les binationaux condamnés
pour des actes de terrorisme sur le sol
français (81%, dont 58% de “tout à fait
favorables”), à l’interdiction du retour en
France de citoyens français qu’on soupçonne
d’être allés se battre dans des régions
contrôlées par des groupes terroristes (68%)
et à l’interdiction de sortie du territoire aux
citoyens français soupçonnés de vouloir se
rendre dans ce type de zone (68%).
Concernant la liberté d’expression, les
Français sont partagés, 49% se disent
favorables à sa limitation sur Internet et les
réseaux sociaux (49%), 50% s’y opposent.
Ifop / JDD, 19 janvier
... et celles proposées
Plus d’un Français sur deux (52%) estime
que les mesures annoncées par Manuel
Valls pour lutter contre le terrorisme sont
insuffisantes. Pour 39% elles sont bien
adaptées et 7% les jugent excessives.
Les trois quarts des Français pensent
aujourd’hui que l’intégration fonctionne mal
en France, soit trois points supplémentaires
par rapport à décembre dernier. Un constat
aussi bien partagé à gauche (67%) qu’à
droite (81%).
OpinionWay / Le Figaro, 21 novembre
Élections
Départementales : le FN en tête
Pas “d’effet Charlie” dans cette
première intention de vote nationale
après les attentats pour les élections
départementales mais les écarts se
resserrent. Le FN reste en tête (26% ; -2
points) devant l’UMP (23% ; -2 points) et le
PS (20% ; +3 points).
Avec cette hiérarchie et la règle de 12.5%
des suffrages exprimés pour se qualifier au
second tour, le PS serait éliminé dans de très
nombreux cantons et verrait donc l’UMP et
le FN s’affronter au second tour.
Odoxa / Presse régionale, France inter, l’Express, 27
janvier
2017 : Marine Le Pen en tête au
premier tour
L’impact des attentats rééquilibre les
rapports de force sans pour autant les
bouleverser. Au premier tour, Marine Le Pen
reste en tête (29%) et ne progresse pas par
rapport à la précédente mesure d’octobre
2014. Elle devance Nicolas Sarkozy (à 23%,
-3 points) et François Hollande (21%, + 7
points). Au second tour, Marine Le Pen
perdrait contre Nicolas Sarkozy (40/60)
et François Hollande (45/55). En cas d’un
second tour identique à celui de 2012,
Nicolas Sarkozy l’emporterait cette fois-ci
contre François Hollande (57/43).
Ifop / Marianne, 28 janvier
7
15
VIER 20
la Lettre de l ’opinion 83
- N°83
- janvier
2015
- JAN
EXTRAITS du numéro
Gouvernement
Manuel Valls au sommet
Manuel Valls, présidentiable
Dopée par l’union nationale issue des manifestations
et de la mobilisation nationale du week-end du 11
janvier, l’image personnelle du Premier ministre
s’améliore par rapport à son niveau enregistré lors de
son arrivée à Matignon.
Pensez-vous que, s’il était Président de
la République, Manuel Valls serait...
plutôt MEILLEUR que ne
l’est François Hollande
72%
63% des Français ont une bonne image
de Manuel Valls aujourd’hui, 36% une
mauvaise. Il progresse de 3 points par
rapport à la précédente mesure de mai
2014, lors de son entrée en fonction
comme Premier ministre. Pour Gaël
Sliman, le niveau actuel correspond donc
« non pas à un statu quo de sa popularité
mais bien à un retour en grâce à un niveau
encore supérieur à celui de mai ».
Revers de la médaille, il est également vu
comme impulsif (51%), peu sympathique
(51%), arriviste et jouant trop perso
(49%).
Valls Président ? Si la question semble
encore prématurée à deux ans de
l’échéance présidentielle, 72% des
Français trouvent que Manuel Valls
ferait un meilleur Président que François
Hollande, une idée logiquement
majoritaire à droite (85%) mais
également à gauche (58% contre 41%).
Toutefois, le Valls d’aujourd’hui n’est pas
considéré comme un meilleur président
que le Sarkozy d’hier : 52% des Français
jugent que Manuel Valls serait plutôt
moins bon que ne l’a été Nicolas Sarkozy.
Plébiscité par les trois quarts des
sympathisants de gauche (76%), il
est également apprécié par plus d’un
sympathisant de droite sur deux (51%).
Concernant son image détaillée, les
qualités d’autorité (74%), de convictions
(69%) et de compétence (64%) lui sont
largement prêtées.
plutôt MOINS BON que ne
l’a été Nicolas Sarkozy
52%
Odoxa / Aujourd’hui en France, 25 janvier
Gouvernement
Popularité et image
détaillée de B. Cazeneuve
très bonne
plutôt bonne
plutôt mauvaise
5
5
49
34
très mauvaise
09
janv
6
16
janv
compétent, +11
67%
æ
courageux, +10
57%
è
technocrate, -5
55%
æ
convaincant, +13
55%
Avec deux enquêtes réalisées à une semaine
d’intervalle, Odoxa a pu mesurer l’impact des attentats
sur l’image du ministre de l’Intérieur. Et en 7 jours,
« Bernard Qui ? » est devenu Bernard Cazeneuve, ministre
respecté et extrêmement populaire.
9
23
61
% de “s’applique plutôt bien” - évolution / 9 janvier
æ
B. Cazeneuveavant/après Charlie
Entre le lendemain de l’attentat et après
la mise hors d’état de nuire des terroristes,
les mobilisations et les hommages aux
victimes, la cote de Bernard Cazeneuve
en tant que ministre de l’Intérieur a
bondi de 13 points : 69% de Français
estimant aujourd’hui qu’il est un « bon
ministre ». Auprès des sympathisants de
gauche, la progression est de 7 points,
pour atteindre 83% de jugements
positifs et il est désormais considéré
comme un bon ministre par une majorité
de sympathisants de droite, 52% (+12).
Principale explication, les trois-quarts
des Français ont considéré le “premier flic
de France” à la hauteur des évènements,
un sentiment unanime à gauche
(85%) et partagé par les deux-tiers des
sympathisants de droite (65%).
Cette bonne gestion professionnelle a
mécaniquement profité à la popularité
personnelle de Bernard Cazeneuve : son
taux de bonnes opinions passe en effet
de 54 à 70% tandis que les mauvaises
opinions à son égard régressent de 20
points (29%). En termes d’image, il est
perçu compétent (67%, +11), courageux
(57%, +10), convaincant (55%, +13) et
ayant de l’autorité (53%, +4). Mais il
reste distant (53%), technocrate (55%),
ennuyeux (44%), et, malgré tout,
charismatique pour seulement 32% des
Français.
Odoxa / Aujourd’hui en France, 18 janvier
8
la Lettre de l ’opinion
15
la Lettre de l ’opinion84
- N°84
- février
2015
ier 20
- févr
EXTRAITS du numéro
Front National
Le FN se maintient à un niveau élevé d’adhésion
et de crédibilité dans l’opinion
La vague annuelle de ce baromètre dessine un Front National solidement ancré dans l’opinion et plus seulement
comme un parti de protestation, son influence grandissant même auprès des sympathisants de droite.
Après les attentats, une réaffirmation
des valeurs. Quelques semaines après
les attentats de Paris, on observe chez
les Français une progression des attentes
d’ordre, de sécurité et de (ré-)affirmation
des valeurs : 65% des Français pensent
qu’il faut donner beaucoup plus de
pouvoir à la police (+7 points par rapport
à 2014), 73% qu’on ne défend pas assez
les valeurs traditionnelles (+2 et +8 chez
les sympathisants de gauche). Enfin,
plus de trois Français sur quatre (78%)
adhèrent à l’idée que les djihadistes
français binationaux devraient être
déchus de leur nationalité française.
Et une décrispation à l’égard de
l’immigration et de l’islam. 52%
des Français pensent qu’il y a trop
d’immigrés en France, une assertion en
recul de 3 points et 48% que l’on accorde
trop de droits à l’islam et aux musulmans
(-5 points).
Cette décrispation est d’autant plus
notable que l’adhésion à ces deux idées
était en constante progression ces
dernières années.
à vouloir des alliances entre l’UMP et le
FN : ils sont 50% à le souhaiter au plan
local lors des élections départementales
et régionales de 2015 (soit +10 points
par rapport à 2014 s’agissant des
municipales).
Un parti comme les autres ? Ainsi, si la
dynamique d’expansion apparaît moins
forte que les années précédentes, le FN
parvient à fidéliser efficacement son
électorat acquis et 29% des Français
disent envisager de voter pour le FN.
Conformément à la bonne santé du
parti de Marine Le Pen dans les urnes
qui a engrangé de bons résultats aux
municipales et qui est arrivé en tête
aux européennes. Si la crédibilité du
FN comme parti ayant la capacité de
participer à un gouvernement plafonne
auprès de l’ensemble des Français
(36%, +1), elle progresse auprès des
sympathisants de l’UMP (43%, +6
pts). Ces derniers sont d’ailleurs plus
nombreux que les années précédentes
Le décalage entre l’adhésion aux
diagnostics et aux solutions. 35%
des Français adhérent aux constats
exprimés par le FN, mais n’adhérent
pas aux solutions qu’il propose. Un
positionnement où se situent de plus en
plus de sympathisants UMP (58%, +10
points). Seuls 13% des Français disent
adhérer aux constats et aux solutions
proposées par Marine Le Pen. Enfin, la
part de ceux qui n’adhèrent ni aux uns ni
aux autres (45%), en baisse tendancielle
depuis 2011, regagne actuellement deux
points.
TNS Sofres / Le Monde, France Info, Canal +,
12 février
Les niveaux d’adhésion à différentes opinions - évolution sur 15 ans
On ne défend pas assez
73
73 les valeurs traditionnelles
71
La justice n’est pas assez sévère
66 avec les petits délinquants
65 Il faut donner beaucoup
64
plus de pouvoir à la police
59
52 Il y a trop d’immigrés en France
48 On accorde trop de droits
47
45
à l’islam et aux musulmans
43
42 On ne sent plus vraiment
chez soi en France
36 Il faut rétablir la peine de mort
34
25 Il faut supprimer l’euro
et revenir au franc
mai
00
9
mai
02
nov
03
dec
05
dec
06
janv
10
janv
11
janv
12
janv
13
fev
14
fev
15
la Lettre de l ’opinion84
- N°84
- février
2015
15
ier 20
- févr
EXTRAITS du numéro
Opposition
Juppé vs Sarkozy : duel d’image au sommet
Partielle du Doubs : alors qu’Alain Juppé avait appelé à voter PS, Nicolas Sarkozy a proposé une
position d’équilibriste, le « ni-ou », sur laquelle il a été mis en minorité par le bureau politique qui lui
a préféré le « ni-ni ». Cette divergence a-t-elle modifié les traits d’image des deux concurrents pour
la présidentielle 2017 ? Oui, mais pas forcément dans le sens le plus entendu…
Juppé / Sarkozy : le match des traits d’image auprès des Français / sympathisants de droite
70%
Le dynamisme
Le sérieux
La capacité à
rassembler les électeurs
de droite et du centre
60%
50%
L’autorité
La sympathie
40%
ALAIN JUPPÉ
30%
auprès des Français
20%
auprès des sympathisants
de droite
La capacité à
représenter l’UMP pour
la présidentielle 2017
10%
La capacité à sortir
le pays de la crise
L’envie de
servir la France
Le courage
NICOLAS SARKOZY
auprès des Français
auprès des sympathisants
de droite
La capacité à remporter
la présidentielle 2017
La capacité à
rassembler les Français
Auprès des Français, Alain Juppé
devance Nicolas Sarkozy sur 10
des 13 qualités testées. Un rapport
qui s’inverse totalement quand
on
s’adresse
uniquement
aux
sympathisants de droite. Et cet écart
se creuse encore a fortiori en faveur du
président de l’UMP auprès de la base des
sympatisants UMP.
En termes d’évolution, par rapport à la
précédente enquête de novembre 2014,
le maire de Bordeaux régresse sur tous
les indicateurs aux yeux des Français : le
capacité à rassembler les électeurs de la
droite et du centre (-10), à représenter
La sensibilité aux
préoccupations des Français
L’honnêteté
l’UMP pour 2017 (-7) ou à remporter
l’élection présidentielle (-6). Nicolas
Sarkozy, à l’inverse - bien que toujours
distancé par Alain Juppé auprès de
l’ensemble de la population - progresse
légèrement ou reste stable sur 11 des 13
qualités testées. Le président de l’UMP
garde les faveurs des sympathisants de
droite : sur sa capacité à représenter
l’UMP pour 2017 (46 contre 28 pour Alain
Juppé), à remporter la présidentielle (43
contre 28), sur son courage (51 contre
19) ou son autorité (61 contre 16). Auprès
de cette base des sympathisants de
droite, le maire de Bordeaux ne devance
Nicolas Sarkozy que sur deux aspects :
sa capacité à rassembler la droite et le
centre (à 37 contre 33) et son honnêteté
(32 contre 21).
Pour Jérôme Fourquet de l’Ifop, “on
discerne bien l’enjeu que représente une
primaire ouverte pour Alain Juppé : plus
elle sera large, plus il aura de chances de
s’en sortir. A l’inverse, plus l’électorat sera
concentré à droite, plus Nicolas Sarkozy
sera en position de force. Résultat des
courses pour l’entre deux tours de la
législative partielle du Doubs : Sarkozy a
pris des risques, Juppé s’est déporté du
centre de gravité de l’UMP”.
Ifop / Atlantico, 16 février
10
la Lettre de l ’opinion
la Lettre de l ’opinion 84
- N°84
février
2015
15
ier 20
- fé-vr
EXTRAITS du numéro
École
Les usages des réseaux
en France
TOUJOURS PLUS DE SOCIONAUTES
dont moins
de 25 ans
internautes
82%
97%
inscrits sur au moins un réseau social
TOP 5 DES RÉSEAUX SOCIAUX
FACEBOOK INDÉTRÔNABLE
actifs au cours du mois
63%
26%
14%
progression
sur un an
instagram
ì
+10
9%
ì
+4
9%
ì
+4
whatsapp
Acheter ses médicaments en
ligne ? Oui, mais…
38% des Français déclarent se rendre
au moins quelques fois par mois à la
pharmacie. Près des trois quarts (73%) des
Français se disent prêts à effectuer leurs
achats de médicaments sans ordonnance
en grande surface, à condition qu’un
pharmacien diplômé soit présent. Sans
cette présence, cette proportion chute à
36%.
Spontanément, la vente en ligne de
médicaments apparait fréquemment
associée à des dimensions négatives, qui
concernent en premier lieu le “danger”, les
“risques de contrefaçons” et “d’arnaque”.
A l’inverse, le prix et la facilité d’accès
constituent les motivations principales de
l’achat de médicaments sans ordonnance
sur Internet.
Carnet de santé mensuel des
Français
15%
12%
Santé
Harris Interactive / 1001pharmacies, 23 février
23%
snapchat
Le numérique attendu !
79% se sentent en bonne forme ce moisci, ils étaient 78% en janvier.
30% des Français déclarent avoir eu au moins
un problème de santé, une proportion en
hausse constante depuis décembre (24%,
+6pts). 63% des Français ont eu des frais liés
à leur santé ce mois-ci. Des dépenses plutôt
stables en valeur puisque le budget de
santé des Français a représenté en moyenne
69,4€ (71,7€ en janvier).
BVA / MNH, 25 février
58%
des socionautes suivent
l’actualité d’une marque ou
d’un produit dont 81% des 15-24 ans
70% des Français considèrent que leur
pays est en retard par rapport aux autres
en matière de numérique à l’école, alors
même que l’enseignement du numérique
aurait
des
conséquences
positives,
notamment la formation des élèves aux
compétences numériques, indispensables
pour trouver un emploi (87%).
Solution privilégiée pour enseigner le
numérique à l’école : la création d’une
matière spécifique et la formation de
“professeurs du numérique” (58%), plutôt
que de disperser les enseignements et de
les confier aux professeurs des matières
existantes (40%).
Odoxa / Le Syntec numérique, 26 février
Logement
Investissement locatif
préférences des Français
11
les
Près des trois quarts des Français (72%)
considèrent l’achat d’un logement
neuf en vue de le louer comme un bon
investissement, et même, pour 10%,
comme un très bon investissement.
Quant aux préférences en termes de
villes pour un investissement locatif, s’ils
en avaient la possibilité économique,
les Français affichent des réponses assez
dispersées même si certaines villes se
détachent plus particulièrement
(% de citations, 3 réponses possibles)
11
34
PARIS
13 RENNES
Lille
15
strasbourg
24
NANTEs
27 LYON
9 Grenoble
34
Bordeaux
TOULOUSE
Harris Interactive, baromètre annuel des
usages des réseaux sociaux en France
:
22
14
NICE
22
6
MONTPELLIER MARSEILLE
Harris Interactive / E-tematik, 24 février
la Lettre de l ’opinion - N°84
- février 2015
84 - février 2015
EXTRAITS du numéro
Loisirs
Cinéma : le TOP 10 des films
recommandés par les spectateurs
en 2014
note
urs
spec tate classement
ce
box offi
1
12 years a slave
8,7
28
2
DALLAS BUYERS CLUB
8,6
116
3
LA FAMILLE BÉLIER
8,6
21
4
DRAGONS 2 (2D)
8,6
5
5
MOMMY
8,5
47
6
DRAGONS 2 (3D)
8,5
5
7
Philomena
8,5
68
8
QU’est ce qu’on a fait
au bon dieu ?
8,5
1
9
Nos étoiles contraires
8,4
54
10
IDA
8,4
89
Harris Interactive, le CNC et Mediavision, 19 février
Vie quotidienne
Détecteurs de fumée : les Français
mauvais élèves
Plus d’un foyer français sur deux (55%),
ce qui représente environ 21 millions de
familles, n’est pas équipé d’un détecteur
de fumée et parmi eux, 40% n’ont pas
l’intention d’en acheter ! Ce n’est pas faute
d’ignorer la loi puisque 85% des personnes
interrogées disent connaître la loi Morange
et Meslot qui rend obligatoire l’installation
d’un détecteur de fumée dans tous les
logements à compter de mars prochain.
Top 5 des biens emportés par les Français
en cas d’incendie :
•
documents
importants
d’identité,… ) : 66%
•
portefeuille, argent,
paiement : 63%
•
téléphone : 42%
•
trousseaux de clés : 39%
•
ordinateur, disque dur : 36%
Sports
Les activités
Français
préférées
des
36% des Français déclarent ne pratiquer
aucune activité sportive.
32% pratiquent la marche à pied, suivie
du fitness (12%), de la natation (12%) et du
footing (9%). Dans le détail, les retraités
privilégient la marche à pied tandis que les
25-34 ans figurent parmi les plus sportifs, et
sont les plus nombreux à déclarer pratiquer
le fitness, la natation, le footing, la danse et
le football.
CSA / Direct Matin, 16 février
Les JO à Paris
73% des Français sont favorables à
l’organisation des JO à Paris dont 29% tout
à fait favorables Un engouement d’autant
plus marqué chez les Franciliens (76%). Le
soutien aux JO décroît avec l’âge : de 88%
chez les 18-24 ans à 61% seulement chez les
plus de 65 ans.
CSA / Direct Matin, 9 février
12
(papiers
moyens
soit moins d’un Français sur cinq dit
avoir “envie d’en savoir plus” sur une
personne affichant un selfie en photo
de profil sur un site de rencontres.
OpinionWay / Nikon, 29 janvier
90%
des Français préfèrent acheter un
équipement d’entrée de gamme plutôt
que louer un bien haut de gamme.
OpinionWay / Lokeo, 28 janvier
de
OpinionWay / Nest, 29 janvier
Déménager seul ou accompagné ?
4 Français sur 10 sont concernés par
la problématique du déménagement,
soit ayant déjà eu une expérience de
déménagement au cours des 24 derniers
mois, soit ayant l’intention de déménager
dans les 12 prochains mois. 3 raisons
principales motivent le déménagement :
l’accès à la propriété (27%), un
logement plus grand (24%) et des raisons
professionnelles (20%).
Parmi ceux qui envisagent de déménager
dans l’année, 61% vont déménager seuls
et 39% accompagnés. Principale raison de
faire appel à un déménageur professionnel,
le volume important à déplacer ; principal
frein, le coût trop élevé.
Ifop / Demeco, 23 février
17%
77%
des Français se disent dérangés par la
fumée de tabac, gêne très importante
pour la majorité. A titre de comparaison,
51% indiquent être dérangés par une
personne qui vapote.
Harris Interactive / Fontem Ventures, 17 février
29%
des Européens considèrent qu’envoyer
des SMS au volant est un comportement
à risque, juste après conduire sous
l’emprise d’alcool / de stupéfiants (36%).
Ipsos / Fondation Vinci Autoroutes, 12 février
la Lettre de l ’opinion
la Lettre de l ’opinion - N°84 - février
2015
15
ier 20
EXTRAITS du numéro
84 - févr
Baromètre de la confiance dans les médias
Intérêt pour l’actualité en hausse et regain de
confiance dans les médias
Chaque année, TNS Sofres, pour le quotidien La Croix, se penche sur le rapport que les Français entretiennent
avec leurs médias. Vague exceptionnelle cette année puisque les Français ont été interrogés juste après les
attentats, ce qui n’est pas sans effet sur les résultats.
L’intérêt des Français pour l’actualité
L’intérêt
porté
aux
informations
progresse de 7 points par rapport à l’an
dernier : plus de trois Français sur quatre
(76%) déclarent suivre les nouvelles via
les moyens d’information. Soit un appétit
pour les informations qui frôle le record
de 77% établi en novembre 1993.
La crédibilité des supports
La confiance envers la façon dont est
restituée l’information augmente pour
tous les supports médiatiques, avec
toujours en tête la radio (63%, +5 points
sur un an), suivie de la presse écrite (58%,
+3 points), de la télévision (57%, +7
points), puis d’Internet (39%, + 2 points).
La perception de l’indépendance des
journalistes
Si la mise en doute de l’indépendance
des journalistes est nettement moins
forte que l’an dernier, une nette majorité
de Français considère toutefois que les
journalistes ne résistent pas aux pressions
des partis politiques et du pouvoir (58%,
-8 points) ou, dans une moindre mesure,
aux pressions de l’argent (53%, -7).
Les principales sources d’information
Les Français s’informent d’abord via la
télé (55%), ensuite par Internet (22%),
puis par les ondes (19%), alors même
que la radio est considérée comme le
média le plus crédible, et enfin, une
infime minorité (4%) s’informe par la
presse écrite dans sa version papier.
La télévision est également privilégiée
par les Français lorsqu’ils sont amenés à
approfondir certains sujets d’actualité.
Pour ce faire, ils se tournent d’abord vers
les JT des chaines généralistes (39%), puis
vers les chaines d’info en continu (18%)
puis les sites ou les applications mobiles
de la presse écrite (11%).
Focus sur le traitement médiatique
des attentats
64% des Français se disent satisfaits du
traitement médiatique des attentats
contre 35% qui ne le sont pas, dont
10% pas du tout. Dans le détail de
cette opinion, les motifs de satisfaction
sont les suivants : les médias ont bien
défendu la liberté d’expression (83%)
et ont permis de bien comprendre ce
qui s’était passé (80%). En revanche, les
avis sont largement plus nuancés sur
d’autres aspects : seuls 55% estiment
que les médias ont évité d’aggraver les
tensions entre les différentes catégories
de population, seuls 52% qu’ils ont fait
attention à ne pas mettre les otages en
danger (47% pensent l’inverse) et à peine
51% qu’ils ont fait attention à ne pas
compliquer le travail de la police (48%
pensent le contraire).
TNS Sofres / La Croix, 29 janvier
Focus sur le traitement médiatique des évènements de 2014
71%
la publication du
livre de Valérie
Trierweiler
En 2014,
les
médias
en ont trop
parlé
68%
l’affaire Julie
Gayet
56%
le retour de
Nicolas Sarkozy
13
les
médias
n’en ont pas
assez parlé
29%
la destruction d’un avion
de la Malaysia au dessus
de l’Ukraine
47%
l’enlèvement de
200 lycéennes au
Nigéria
28%
l’abandon de
l’écotaxe
la Lettre de l ’opinion - N°84 vr
- février 2015
84 - fé ier 2015
EXTRAITS du numéro
Baromètre du moral des Français
Le regain d’optimisme
attentats se confirme
post-
Évolution des optimismes
depuis janvier 2014
pour son avenir personnel
pour l’avenir de la société française
L’esprit de cohésion d’après les événements tragiques de janvier semble
encore habiter une partie de l’opinion publique.
Le moral des Français pour la société
française poursuit sa progression
pour s’établir à 33% (+4 points). Si un
tel score n’avait pas été atteint depuis
l’automne 2013, le niveau de pessimisme
demeure nettement majoritaire (65%)
malgré un recul de 4 points. Dans le
détail, l’optimisme des cadres grimpe de
13 points. Les interrogés se réjouissent de
la capacité de « sursaut » ou de « réveil »
des Français, autour d’un certain nombre
de valeurs communes. Mais on note
aussi, dans les verbatims, une confiance
accrue sur le front de l’économie qui se
traduit par la vente des avions Rafale à
l’Egypte ou l’adoption de la loi Macron.
Cela étant, le niveau de pessimisme
demeure majoritaire au sein de la
population française et ce mois-ci,
est encore principalement nourri par
les craintes suscitées par la montée
des extrémismes, incarnée par la
profanation des tombes à Sarre-Union
et par les attentats à Copenhague qui
ont marqué les esprits.
Sur le plan personnel, l’optimisme
des Français progresse fortement
et redevient majoritaire : 55%, +6
points. Le niveau de pessimisme baisse
pratiquement d’autant (-5) pour s’établir
à 42%. Toutes les catégories sociales sont
concernées par cette hausse, qui touche
encore plus particulièrement les cadres
et les professions intermédiaires (+9). Les
motifs d’insatisfaction sont hétérogènes
et relèvent d’un contexte sécuritaire et
économique perçu difficile.
60
55
50
40
européennes
attentats
de Paris
municipales
33
30
20
2015
2014
CSA / BFMTV, 21 février
Police
Popularité de la police
Diriez-vous que vous avez une très bonne,
une assez bonne, une assez mauvaise,
une très mauvaise opinion des policiers ?
12%
3%
84%
67%
Conseilleriez-vous à votre enfant de
rentrer dans la police ?
ensemble des
Français
NON
51%
OUI
55%
54%
sympathisants
de gauche
sympathisants
de droite
14
Applaudie lors des défilés du 11 janvier, les Français ont déclaré leur flamme à
leur police. Un hommage pas très « Charlie Hebdo » mais très « esprit Charlie »…
84% des Français ont une bonne
opinion de la Police, un score en hausse
de près de 20 points par rapport à
une enquête IFOP réalisée en octobre
dernier
17%
BONNE
OPINION
NON
La police bénéficie d’un “effet
Charlie”
Une cote de popularité quasiment
aussi forte à droite (85%) qu’à gauche
(82%) et même très élevée chez les
sympathisants d’extrême-gauche (68%)
traditionnellement moins favorables aux
force de l’ordre. Chez les Français ayant
eu un contact direct avec la police ces
cinq dernières années, on note un léger
fléchissement de popularité : 78%.
Les traits d’image associés à la police sont
flatteurs : les policiers sont, aux yeux des
Français, courageux (86%), ils défendent
les valeurs républicaines (84%), ils sont
efficaces (69%), motivés et respectueux
(67%). Un bémol toutefois sur deux
points : 55% des Français jugent la
présence policière pas suffisante et
59% estiment que la police ne traite pas
chaque citoyen de la même manière,
c’est-à-dire quelle que soit son origine.
En dépit des dangers du métier,
cruellement soulignés récemment, près
de la moitié des Français encouragerait
leur enfant à entrer dans la Police (48%
contre 51% qui ne les encourageraient
pas). Une différence de 9 points existe
toutefois entre les sympathisants de
droite (54%) et ceux de gauche (45%).
Enfin, pour les deux tiers des Français
(67%), les affaires récentes qui ont eclaté
dans la police sont avant tout le fait
d’individus isolés.
TNS Sofres / Sénat, 15 janvier
la Lettre de l ’opinion
15
la Lettre de l ’opinion 83
- N°83
janvier
2015
ier 20
- ja-nv
EXTRAITS du numéro
Actualité
Sous le vernis du slogan,
qui est Charlie ?
Derrière le slogan, aussi rassembleur que réducteur, qui sont ces millions de « Charlie » qui ont investi
les rues de Paris et de toutes les villes de France lors des manifestations monstres des 10 et 11 janvier ?
Deux instituts ont mené l’enquête et livrent des enseignements passionnants : Harris Interactive s’est
penché sur l’analyse de la motivation et du profil des manifestants tandis que l’Ifop s’est attaché à
montrer que les disparités géographiques de mobilisation étaient lourdes de sens. Décryptage.
Une mobilisation historique
Historique.
Les
mobilisations
nationales du week-end du 11 janvier ont
établi un record. à titre de comparaison,
1 million de personnes étaient dans les
rues de Paris le 26 août 1944 pour la
Libération, 1,5 à Paris pour fêter la France
championne du monde de foot le 12
juillet 1998 et autant dans toute la France
le 1er mai 2002 pour manifester contre
la présence de Jean-Marie Le Pen au
second tour de l’élection présidentielle.
Le 11 janvier dernier, il y avait 4 millions
de Charlie dans la France et 1,5 à Paris.
Une étude Harris Interactive pour LCP
a étudié les profils des manifestants et
tenté de cerner ceux qui composaient
cette France Charlie. Et les résultats
permettent d’identifier à la fois des
motivations différentes et les profilstype
des
manifestants.
Premier
enseignement, les manifestants et les
non-manifestants ne restituent pas de la
même manière les évènements. Certes,
tous expriment de « l’horreur », mais « la
tristesse », « la liberté », ou « la barbarie »
sont bien plus manifestes chez ceux qui
ont battu le pavé tandis que ceux qui
sont restés chez eux parlent davantage
de « terrorisme » et de « colère ». Dans
cette enquête, Harris Interactive
remarque que plus de Français déclarent
avoir participé aux marches qu’ils ne
l’ont fait.
15
Pas loin d’un Français sur quatre qui
affirme avoir, d’une manière ou d’une
autre, « battu le pavé » le week-end du
11 janvier. Le fait qu’une proportion
plus importante que la réalité affirme
avoir défilé permet de mesurer le
souhait de prendre part à ce moment
de communion nationale et sur la
connotation positive de cet événement.
Du côté des
manifestants,
on retrouve une
population que l’on
pourrait qualifier de
soixante-huitarde.
Profil des manifestants
In fine, trois populations se distinguent :
ceux affirmant avoir défilé (24%), ceux
indiquant avoir souhaité le faire mais
n’étant pas « passés à l’acte » (54%)
et ceux n’étant, volontairement, pas
descendus dans la rue (22%).
Ces trois groupes, aux proportions
différenciées, recouvrent des franges de
population différentes.
Du côté des manifestants, Jean-Daniel
Lévy note que « l’on retrouve une surreprésentation de personnes âgées
de 50 ans et plus (29% des 50-64 ans
notamment) soit, en quelque sorte, une
population que l’on pourrait qualifier de
soixante-huitarde ».
•
•
Socialement, il y avait dans les rues
plus de cadres et de professions
libérales que d’ouvriers (27% contre
20% et 32% des personnes les plus
diplômées).
Politiquement,
la
population
manifestante est très nettement de
gauche : 42% des sympathisants
socialistes indiquent avoir marché
contre 16% de ceux UMP.
A l’inverse, parmi ceux qui ont choisi
de rester chez eux, on trouve 36% des
Français proches du FN, 43% des électeurs
de Marine Le Pen en 2012 et 28% des
sympathisants UMP se retrouvent dans
cette frange de population.
C’est donc une population plutôt aisée,
insérée et de gauche qui est descendue
manifester dans la rue le week-end du
11 janvier et une autre, à droite (voire à
l’extrême-droite) qui, volontairement,
n’a pas adopté la même attitude.
la Lettre de l ’opinion - N°83 - nv
janvier 2015
83 - ja ier 2015
EXTRAITS du numéro
Motivations des manifestants
Première d’entre elles, « défendre les
valeurs fondamentales de la République
et notamment le respect de la liberté
d’expression » (81% sont tout à fait
d’accord avec cette proposition) et
ensuite pour « montrer au monde entier
l’unité des Français face au terrorisme ».
Jean Daniel Lévy précise : « cette partie
de la France qui croit dans la République
et qui attend d’elle sa capacité à pouvoir
porter, par-delà les frontières et quelles que
soient les circonstances, ses valeurs. Ces
rassemblements ont-ils pour autant permis
« d’exprimer le refus d’un amalgame entre
musulmans et terroristes islamistes » ?
Pas vraiment ». Tout se passe comme si
aller manifester avait pour but premier
et ultime la réaffirmation de valeurs,
sans que ne soit posée la question de
l’efficacité d’une telle mobilisation. à
l’inverse, les personnes ayant préféré ne
pas manifester l’ont fait au motif d’éviter
la « récupération politique » et mettent
en avant l’inutilité de la démarche.
Conclusion de Jean Daniel Lévy, si une
partie de la France a été dans la rue, il
apparaît important de considérer qu’elle
n’est pas tout à fait le reflet de l’ensemble
de la population : « c’est une partie de la
France plutôt insérée, se sentant légitime
à prendre la parole qui a manifesté. Cet
événement peut être lu comme un moment
d’émotion, de réaffirmation des valeurs de
la République et d’ouverture aux autres.
Pas nécessairement de la manière dont les
Français vont se comporter au cours des
semaines à venir ».
Disparités géographiques des
mobilisations
Autre étude, cette fois menée par
l’Ifop et s’intéressant à ce que cachent
les importants écarts en termes de
manifestants pour des villes de tailles
comparables. Comme c’est le cas par
exemple entre Lille (40 000 manifestants)
et Bordeaux (140 000) ou bien encore
entre Le Mans (20 000) et ClermontFerrand (70 000). L’institut a calculé
un taux de mobilisation, pour les 130
villes dont l’AFP a publié le nombre de
manifestants, en rapportant ce nombre
à la population de la commune. Premier
enseignement, ce taux varie entre 71%
(c’est-à-dire un ratio de 71 manifestants
pour 100 habitants) à Grenoble ou à
Rodez et seulement 3% au Havre voire
2% à Hénin-Beaumont.
Ratio nombre de manifestants/nombre d’habitants
selon la taille de la commune
67%
» Dans les communes de moins de 20 000
habitants, l’Ifop a compté en moyenne 28
manifestants pour 100 habitants.
Nonobstant les limites inhérentes à ce
type de calcul, « l’ampleur des écarts
observés est telle que l’hypothèse d’une
unité nationale s’étant exprimée avec une
intensité très différente sur le territoire doit
être retenue ».
Si la taille de la commune n’a pas joué
(Paris excepté) sur l’intensité de la
mobilisation (cf. graphique ci-dessous),
de vraies disparités géographiques
existent : les villes de Rhône-Alpes
(avec un taux moyen de 51%), du Grand
Ouest (35% pour la Bretagne, les Pays
de la Loire et la Basse-Normandie) et du
Sud-Ouest (36% pour l’Aquitaine, Midi
Une carte de la
mobilisation qui
renvoie en creux à
celle du vote FN et de
l’abstention.
Ratio nombre de manifestants/nombre d’habitants
en fonction du score de Marine Le Pen en 2012
67%
»
Dans les communes où Marine Le Pen a obtenu
moins de 10% à l’élection présidentielle, l’Ifop a compté
en moyenne 48 manifestants pour 100 habitants.
48%
28%
moyenne
(hors
Paris)
28%
Moins de
20 000
16
28%
de 20 à
30 000
24%
de 30 à
100 000
Plus de
100 000
31%
28%
moyenne
(hors
Paris)
29%
Paris
score de
M. Le Pen
29%
24%
19%
16%
3%
Inférieur
à 10%
10 à 15%
15 à 20%
20 à 25%
Supérieur
à 25%
la Lettre de l ’opinion
la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015
Les rebonds historiques
de popularité liés à un
évènement dramatique
ou “le ralliement au
drapeau” : un effet évident,
mais de courte durée
François Hollande
janvier 2015
+21 points
de satisfaction à l’égard de la
politique de François Hollande
après les attentats de Paris. IFOP
Jacques CHIRAC
septembre 2001
+10 points
pour Jacques Chirac après le 11
Septembre aux États-Unis ; embellie
de courte durée (gains reperdus dès
janvier 2002). TNS Sofres
François MITTERRAND
janvier 1991
+19 points
pour François Mitterrand entre
janvier et mars 1991, au moment de
la guerre du Golfe ; gain reperdu au
cours de l’été 1991. IFOP
17
Pyrénées, Poitou-Charentes et le Limousin)
furent en pointe quand les communes
méditerranéennes
(19%
seulement
pour PACA et Languedoc-Roussillon) et
surtout du Nord-Est (11% pour Picardie,
Champagne Ardenne et Nord-Pas-deCalais) participèrent beaucoup moins à
l’expression de ce moment de communion
nationale.
Tout se passe donc comme si les mots
d’ordre pourtant très fédérateurs des
organisateurs n’avaient pas rencontré
le même écho partout sur le territoire.
Plus encore, la carte de la mobilisation
renvoie en creux à celle du vote FN et de
l’abstention.
llustration symptomatique de cette
relation, c’est à Hénin-Beaumont, ville
conquise au premier tour des municipales
par le frontiste Steeve Briois et fief de
Marine Le Pen, que le taux de mobilisation
a été le plus faible (2%). Il fut également
très bas à Lens (3%), à Calais (4%) ou à
Nice (8%). Au regard de ces données, on
peut penser que l’électorat du FN s’est
moins mobilisé, sans doute en réaction
au fait que les autres partis ne l’aient pas
associé aux manifestations et aussi du fait
que ces électeurs se reconnaissent moins
dans les mots d’ordre et qu’ils estimaient
que ces manifestations relevaient d’une
opération de communication politique
masquant sous des slogans consensuels le
sujet principal à leurs yeux : celui du péril
islamiste.
Statistiquement parlant, le désintérêt de
l’électorat frontiste ne saurait expliquer à
lui seul le déficit de mobilisation dans ces
villes. Une large part de la population locale
de ces communes s’est sans doute sentie
moins concernée par ce combat et ces
valeurs communes et est plus désabusée
concernant l’avenir de la France. Ce n’est
pas un hasard si le taux de mobilisation est
également corrélé négativement (mais un
peu moins fortement qu’avec le vote FN)
avec le score du “non” au référendum de
2005. Les villes et les régions qui avaient
le plus massivement voté contre le TCE
sont, en moyenne, celles dont les citoyens
sont les moins descendus dans la rue le
week-end dernier. Après s’être fortement
exprimés “contre” en 2005, la nécessité
de se mobiliser “pour” leur est apparue
moins évidente. S’opposent ainsi une
France qui a ”décroché” et ne s’est pas
identifiée outre mesure à ce combat et
une France qui va mieux, regardant plus
positivement l’avenir et qui s’est beaucoup
plus mobilisée.
Ainsi s’opposent
une France qui a
“décroché” et une
France qui va mieux,
qui s’est beaucoup
plus mobilisée.
Cette dernière correspond aux régions qui
avaient voté « oui » au référendum de 2005
(Ouest, Rhône-Alpes et Paris) et comprend
également les métropoles universitaires
(Grenoble : 71% de mobilisation, Bordeaux :
59%). Comme le montre le tableau cidessous, les grandes villes universitaires
ont en effet systématiquement davantage
manifesté que les villes voisines de taille
comparable.
Une mobilisation plus importante
dans les villes universitaires
ville
univ.
ratio
ville
voisine
ratio
écart
Rennes
60%
Nantes
28%
+ 32
points
Nancy
47%
Metz
37%
+10
points
Rouen
32%
Le Havre
5%
+27
points
Tours
26%
Le Mans
14%
+12
points
la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015
Ceci ne renvoie pas au poids plus
important de la jeunesse dans ces
villes (car les calculs montrent que le
taux de mobilisation n’est pas indexé
sur la structure démographique des
communes) mais au climat d’opinion
spécifique régnant dans ces villes, plus
ouvertes mais aussi, plus attachées à la
liberté d’expression et aux valeurs mises
en avant dans les défilés. Ces messages
et ces slogans ont également davantage
résonné dans les villes habituellement
les plus civiques, comme si descendre
dans la rue à cette occasion était une
façon complémentaire de l’acte de voter
pour manifester sa citoyenneté active. En
témoigne la corrélation assez nette entre
le taux de participation aux dernières
élections européennes et le ratio de
mobilisation du week-end du 11 janvier.
Bien que très puissant et spectaculaire
le sursaut citoyen n’a donc pas été
partagé partout avec la même intensité
et n’a pas non plus arraché à l’anomie
civique les pans entiers du territoire qui
y sont plongés depuis des années.
Une moindre mobilisation des
musulmans ?
Même si la foule des cortèges était
relativement bigarrée, de nombreux
reportages publiés dans la presse ont
montré que la mobilisation « pour
Charlie » n’allait pas forcément de soi
dans une partie de la population de
confession musulmane. De nombreux
musulmans ont déclaré avoir été blessés
par les caricatures du Prophète dans
Charlie Hebdo, d’autres ont évoqué
leur incompréhension face au fait que
Dieudonné soit condamné pour ses
propos et pas Charlie Hebdo pour
ses dessins. Autant d’arguments pour
expliquer le relativement faible nombre
de manifestants à Marseille (115 000
manifestants pour une population de
850 000 personnes, soit un ratio de 14%,
très inférieur à la moyenne nationale) ?
En réalité, il est difficile de statuer
clairement sur cette question : déjà parce
que la population immigrée recensée
par l’INSEE équivaut en moyenne à 9%
Ratio nombre de manifestants / nombre d’habitants
en fonction du taux d’abstention aux européennes
»
Dans les communes où l’abstention aux
européennes a été inférieure à 55%, l’Ifop a compté
en moyenne 43 manifestants pour 100 habitants.
de la population des villes étudiées, soit
un taux relativement limité et surtout,
parce que la population musulmane ne
correspond pas à la population immigrée.
Néanmoins, quand on croise le ratio
de mobilisation avec le pourcentage
d’immigrés dans la population locale, il
apparaît que ces tendances ne sont guère
probantes. Dans la strate de communes
abritant plus de 15% de la population
communale, le taux de mobilisation
est un peu plus faible qu’ailleurs :
seulement 8% de mobilisation à Nice
ou Montbéliard, 17% à Strasbourg, 18%
à Saint-Claude et 19% à Orléans. Mais
d’autres villes comptant d’importantes
communautés immigrées ont affiché des
taux de mobilisation plus élevés : 30% à
Apt, 32% à Blois et 35% à Saint-Etienne.
Ainsi, l’hypothèse d’un boycott massif
des manifestations par les musulmans
est donc invalidée même si on peut
penser, qu’en tendance, la mobilisation
a sans doute été moins forte qu’ailleurs
dans cette partie de la population.
Ratio nombre de manifestants / nombre d’habitants
en fonction de la proportion d’immigrés dans la
commune
67%
» Dans les communes comportant moins de
5% d’immigrés, l’Ifop a compté en moyenne
27 manifestants pour 100 habitants.
43%
28%
moyenne
(hors
Paris)
28%
moyenne
(hors
Paris)
28%
19%
27%
28%
29%29%
23%
12%
taux
d’abstention
18
Inférieur De 55 à 60%
à 55%
De 60 à 65%
Plus de 65%
proportion
d’immigrés
Inférieure à 5%
5 à 10%
15 à 20%
Supérieure à 15%
la Lettre de l ’opinion