aidons les rescapés à se relever
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aidons les rescapés à se relever
Aider plus loin # 81 décembre 2013 | janvier | février 2014 issn 2109-036x - 0,76 € philippines page 3 | urgence aidons les rescapés à se relever Devant les ravages du typhon Haiyan dans la ville de Tacloban (Leyte), un enfant blessé par un éclat de débris page 8 | dossier spécial réfugiés à leurs côtés 3 | urgence philippines “ La journée de la fin du monde ” selon un rescapé ! Le 8 novembre à 4h40, le typhon Haiyan frappe les Philippines avec des vents de plus de 300 km/h, des vagues immenses ravageant tout sur leur passage, des villes et des villages, semant la désolation, le malheur, la douleur, l’isolement et laissant les survivants exsangues. À la télévision vous avez sûrement vu ces images de fin du monde à Tacloban sur l’ile de Leyte. Chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, c’est la mobilisation générale. Faire vite et bien, c’est la règle de l’urgence. Sur place, Sandra notre responsable urgence nous dit qu’il n’y a plus d’électricité, de télécommunication, que l’approvisionnement en eau est coupé, les maisons se sont littéralement envolées, les conditions d’hygiène sont catastrophiques et les Philippins ont faim et soif d’eau potable. L’aide internationale reste encore insuffisante et pourtant c’est une véritable course contre la montre. Heureusement, pour secourir les survivants, nous pouvons compter sur vous et sur des partenaires rapides. Il nous faut maintenant amplifier les secours, sortir de Tacloban vers les villages les plus inaccessibles et commencer dès que possible à reconstruire les maisons et tout le reste. Là encore votre don va faire la différence. Les fêtes de fin d’année approchent. Puissent les Philippins à nouveau avoir alors un toit, de quoi manger, boire de l’eau potable, espérer… grâce à votre générosité tant il est vrai “ qu’il n’y a pas d’espoir dans le silence des autres ”. Notre équipe, qui passera les fêtes aux Philippines, comme tous les membres de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL où qu’ils soient de par le monde, se joignent à moi pour vous souhaiter de bonnes fêtes de Noël et de nouvel an, pour vous, vos proches, vos familles en vous disant un immense merci. Alain Boinet Fondateur de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL journal des donateurs de solidarités international sommaire 3 6 7 8 12 14 15 urgence Philippines Dans l'œil du cyclone Repères • 7 107 îles • 3 régions : Luçon (capitale Manille), les Visayas, et Mindanao • 96,5 millions d’habitants • Superficie : 300 000 km² • 316 habitants/km² • 114e rang sur 187 à l’indice de développement humain (PNUD 2012) infos focus contre la faim Des sacs qui n'ont rien d'accessoire dossier spécial réfugiés à leurs côtés reportage liban “ Nous étions professeurs... ” rencontre édouard lagourgue “ Un regard peut changer tant de choses ” ensemble NOTRE MISSION Depuis 32 ans, l’association d’aide humanitaire SOLIDARITéS INTERNATIONAL porte secours aux victimes de conflits armés et de catastrophes naturelles. Notre mission est de répondre en urgence à leurs besoins vitaux : boire, manger, s’abriter ; et de les accompagner vers l'autonomie. Particulièrement engagées dans le combat contre les maladies liées à l’eau insalubre, première cause de mortalité au monde, nos équipes humanitaires développent une expertise et un savoir-faire reconnus dans le domaine de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, mais aussi dans ceux, essentiels, de la sécurité alimentaire et de la reconstruction. Association humanitaire selon la loi de 1901 | 89 rue de paris 92110 Clichy-la-Garenne | 01 80 21 05 05 | www.solidarites.org Directeur de la publication Alain Boinet | Rédacteur en chef Renaud Douci | Coordination éditoriale Rachel Erskine Rédaction Renaud Douci, Rachel Erskine, Camille Niel, Marine Pradel | Édouard Lagourgue Photos Sylvain Cambon, Constance Decorde, Renaud Douci, Reza Kasraï, Marine Pradel, REUTERS / Erik De Castro | Couverture REUTERS / Erik de Castro Conception graphique F. Javelaud | Impression Imprimerie Jean Bernard | Tirage 25 000 exemplaires | N° commission paritaire 0910 H 87781 Dans l’œil du cyclone DERNIèRE MINUTE Le journal des donateurs bouscule son sommaire pour vous faire vivre, en coulisses, les premiers jours de la catastrophe qui a frappé les Philippines le 8 novembre dernier. à l’heure où nous bouclons, nous sommes le 20 novembre. Ayant surmonté de nombreux défis logistiques et uniquement grâce à la mobilisation des donateurs de l’association, l’équipe d’urgence de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vient en aide à plus de 12 500 personnes. Une première action qui consiste à répondre aux besoins vitaux des rescapés des environs de la ville de Tacloban, en leur fournissant eau potable, abris et kits de survie. photo offerte par trust.org éDITORIAL 8 novembre 4h40 heure locale • 11h40 en France Un super typhon de catégorie 5 frappe les côtes philippines. Avec des rafales pouvant atteindre 275 km/heure et des chutes de pluie allant jusqu’à 30 mm/ heure, Haiyan est, d’après les météorologues, le typhon plus puissant jamais enregistré. Dans la journée, il traverse le pays d’est en ouest. La ville de Tacloban (Leyte), peuplée de 200 000 âmes, est dévastée. Bien que le gouvernement philippin ait évacué préventivement plus de 800 000 personnes des zones menacées, on estime que le nombre de personnes affectées se situe entre 11 et 13 millions. Le gouvernement fait appel à l’aide internationale. 17h Siège de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL Réunion de crise chez Solidarités International. Sandra Lamarque, responsable de notre équipe d’urgence, a convoqué tous les services qui vont travailler pour répondre à la crise. Une dizaine de personnes de tous les départements ont pris place autour de la table. “ La décision a été prise par le comité de direction de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL : l’équipe d’urgence se rend sur l’île de Leyte, la plus touchée selon les premières informations. Avec Andrea, expert en eau, hygiène et assainissement, nous prenons le premier avion, dimanche soir, pour Cebu, deuxième ville du pays, située face à l’île de Leyte. Direction ensuite Tacloban, pour réaliser un diagnostic précis des besoins en vue d’une intervention d’urgence. ” 11 novembre 13 novembre Arrivée de Sandra et d’Andrea à Cebu dans la soirée après deux transits à Dubaï, puis Manille. Le lendemain, ils rencontreront autorités et acteurs humanitaires présents pour récolter toutes les informations disponibles. à Clichy, l’association lance un premier appel à dons sur le web. Un courrier sera également adressé aux donateurs dans la semaine. Objectif Réunir les fonds nécessaires pour financer les premières étapes cruciales de notre réponse d’urgence permettant de couvrir dans un premier temps les besoins en eau, hygiène et assainissement, ainsi qu’en abris, de 2 500 familles. 15 novembre Une journée de perdue Une journée de perdue. Sandra et Andrea ont attendu 5 heures à l’aéroport de Cebu avant d’embarquer dans l’avion qui fera finalement demi-tour avant d’arriver sur Tacloban. Les donateurs quant à eux ont répondu présents pour apporter leur aide aux Philippins. 60 000 € sont pour le moment collectés. La Fondation EDF Help (100 000 €) et l’agence de l’eau Loire Bretagne (20 000 €) se sont également mobilisées en urgence. 14 novembre Enfin arrivée avec Andrea à Tacloban pour débuter immédiatement leur diagnostic, Sandra témoigne. Notre matériel est prêt à partir aux Philippines depuis le stock d’urgence à Dubaï : 3,5 tonnes de matériel d’approvisionnement et de traitement de l’eau, des kits de fabrication d’abris et de survie (couvertures, tapis de sol, moustiquaires) “ Des centaines de sacs alignés au bord de la route ” Le choc intervient dès notre arrivée à l’aéroport, à peine remis en état. Une foule de gens hagards et épuisés attendent entre les bâtiments éventrés et tordus, dans l'espoir d'un éventuel départ... Mais l'aéroport est saturé. Les candidats au départ sont trop nombreux. Malgré la boue noirâtre qui recouvre le moindre cm² du sol et l’odeur extrêmement forte dégagée par les toilettes éventrées et débordantes, des centaines de familles, le regard vide de fatigue, restent là. Certaines depuis plusieurs jours déjà. Assis à nos côtés dans l’avion, Marlon, ingénieur expatrié à Mexico, est revenu chercher son épouse restée au pays. Il nous tend vite des masques chirurgicaux sortis de son sac : “ La ville est sale, noire. Elle sent mauvais. Les gens ont peur des maladies. ” Il nous déposera chaleureusement dans le centre-ville quelques heures plus tard. Partout, les gens sont affublés de masques à cause des détritus qui s’amoncellent et de cette odeur nauséabonde qui ne trompe pas : celle de la mort, omniprésente. Partout là aussi, des cadavres dans des sacs noirs sont alignés sur le bord des routes. Nombreux sont trop méconnaissables pour être identifiés. Autant de familles qui ne retrouveront jamais les leurs. Ici, une vague de 6 à 8 mètres a emporté le reste des maisons éventrées sous l’effet des vents déchaînés. Une bonne moitié d’entre elles sont détruites. Reste la boue, les poteaux électriques couchés, les arbres à terre, les voitures retournées, les plaques de tôles comme venues du ciel. En prévision du cyclone, les gens se sont regroupés dans 32 centres d’évacuation en dur répartis dans la ville. Certains n'ont pas tenu le coup et se sont effondrés sur celles et ceux qu’ils étaient censés protéger. Depuis, des familles ont tout abandonné pour se réfugier dans la ville d’Ormoc, à quelques heures de route, voire sur l’île de Cebu. Mais la majorité des habitants vivent désormais dans un abri de fortune fait de frêles matériaux de récupération, à côté de ce qui leur reste de leur maison. En zone rurale, à quelques kilomètres de là, le niveau de destruction dépasse les 90 %. Les maisons en bois et au toit de palmier se sont envolées. L’équipe logistique arrive quant à elle à Cebu. Alex et son épouse Justine, contactés par un ami d’un des salariés de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, mettent un étage de leur société à notre disposition, ainsi qu’une partie de leur stock. Un gain de temps qui permet à Etienne, coordinateur logistique, d’organiser avec l’appui du siège le transport de notre stock d’urgence depuis Dubaï (plus de 3 tonnes d’unités de traitement et de potabilisation de l’eau). Avec Win Htay, dépêché depuis le Myanmar et Anaïs de retour de mission du Tchad, l’équipe s’occupe d’acheter de quoi permettre à l’équipe opérationnelle d’agir efficacement (voiture, carburant, instruments d’analyse de l’eau supplémentaires…), de se procurer le matériel nécessaire pour composer les kits de survie & abris qui seront distribués “ et surtout de trouver le moyen d’acheminer le tout jusqu’à Tacloban ”. Une semaine après la catastrophe et malgré une grande mobilisation humanitaire, très peu d’acteurs sont opérationnels sur le terrain du fait de la destruction des infrastructures. Le dernier bilan de la catastrophe fait état de 4 000 morts, 18 000 blessés, 1 500 disparus, 11 millions de personnes affectées, 3 millions de personnes ont été évacuées. 500 000 maisons, 2 000 écoles et 90% des structures de santé sont endommagées, la moitié complètement détruites. Depuis Tacloban, Sandra tient à souligner le courage, l’entraide et la solidarité dont les Philippins font preuve : “ Les sourires malgré les ténébres ” Aujourd’hui, trois jeunes gens nous ont arrêtés dans la rue... Pour me donner une barre chocolatée. Un don tellement précieux, octroyé de si bonne grâce et sous leurs encouragements : “ Prenez de l’énergie pour votre marche ! ” Leur situation est pourtant si critique. Le décor tellement noir. Le malheur comme stagnant à tous les coins de rue. Et malgré tout, tous ces gens croisés qui vous sourient quand ils vous croisent… alors que nous n’avons encore rien fait. Je m'attendais à des questions impatientes, voire un peu hostiles. Au contraire, “ thanks for helping us ”. C’est si dur. Ces hommes et ces femmes sont si forts. Nous sommes dans la phase de diagnostic. Un impératif avant de commencer toute action, dont les effets se révèleraient néfastes si elle n’est pas adaptée et coordonnée avec les autres acteurs humanitaires, les municipalités et les militaires également présents. En zone urbaine, où les gens avaient de l'eau du robinet, le réseau de la ville est endommagé. La station de traitement pour toute la ville fonctionne seulement au tiers de sa capacité. Les tuyaux sont cassés, à cause du cyclone, de la marée, mais aussi parce que les gens n’ont eu d’autre choix que de les arracher à certains endroits pour avoir de l’eau. Là où le réseau de Tacloban ne va plus, nous allons installer des stations de traitement alimentées par des générateurs, couplées avec des réservoirs souples d’eau chlorée et des rampes de distribution. En zones rurales, notamment dans le district de Tolsa (où sont regroupés 18 villages avec un total de 17 530 habitants), pendant que nous désinfecterons les puits et réhabiliterons les pompes, nous mettrons des mini réseaux en place et organiserons, là où il le faudra, des distributions d’eau par camion et de jerricans. Nous distribuerons également des kits abris (bâches, cordage et outils), ainsi que des kits hygiène. Nous construirons des toilettes d’urgence sur les fosses sceptiques qu’il nous faudra déblayer. Pour le moment, les gens ont aménagé des endroits où faire leurs besoins. Dans le meilleur des cas, ils partagent leurs toilettes avec leurs voisins. Les effets, qui ne se font pas sentir tout de suite, seront catastrophiques d’ici peu. Les cas de diarrhée se multiplient déjà. Reste que la nourriture est le besoin immédiat qui fait le plus souffrir la population. Nous allons tout faire pour trouver et distribuer des rations alimentaires au plus vite et au plus grand nombre. Après 4 jours à Tacloban, j’en sais déjà trop sur ce qu’est la faim. Peut-être aussi beaucoup trop sur ce qu’est le courage. Cela a assez duré. C’est à nous de jouer. 18 novembre Le stock d’urgence arrive enfin à Cebu Il fait partie d’un chargement de 90 tonnes de matériel. Xavier, chef de mission adjoint, est arrivé à Cebu la veille. Il part sur le ferry du soir pour Tacloban et prête main forte à Sandra et à Andrea. Le stock d’urgence arrivera le lendemain. Nous pourrons alors commencer ce pourquoi nous sommes venus : apporter une assistance humanitaire dont les gens, à bout de force, ont plus que jamais besoin. RD depuis Cebu, en route pour Tacloban AIDER Avec 90 €, vous nous aidez à procurer à une famille un abri d’urgence, de l’eau potable et un kit de survie. (soit 22,50 € après déduction fiscale) 6 | infos instantané 7 | focus Coordination Fondateur de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, Alain Boinet a été élu président de la Coordination Humanitaire et Développement qu’il représente au sein du Conseil d’Administration de Coordination Sud. Il milite pour que le lien urgence - reconstruction - développement figure dans la Loi d’orientation pour le développement et la solidarité internationale qui va être présentée au parlement. en chiffre 10 OCTOBRE SOLiDARITÉS INTERNATIONAL a invité ses donateurs et ses partenaires à l’inauguration de son nouveau siège à Clichy. L’occasion de leur faire découvrir les coulisses de notre association humanitaire, de leur faire rencontrer nos équipes, de leur expliquer nos métiers et de partager notre engagement tourné vers l’action de terrain au bénéfice des plus fragiles. Merci aux 250 personnes qui ont fait le déplacement pour rejoindre la chaîne de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Merci 325 000 C’est le nombre de personnes qui ont vu notre campagne Aider plus loin sur le web. Avec un slogan volontairement provocateur (‘‘ Tout le monde ne peut pas aider sur le terrain, mais tout le monde peut faire un don ’’), ces spots mettent en scène de façon décalée des candidats au départ en mission humanitaire, loin de se douter que leur profil est très éloigné des exigences du terrain. Ils nous soutiennent aux Philippines Merci à nos partenaires historiques et nouveaux pour leur mobilisation rapide après la catastrophe. Leur soutien nous a permis de répondre au plus vite aux besoins des rescapés du Typhon Haiyan. contre la faim MALNUTRITION Lors de la Journée Mondiale de l’Alimentation, le 16 octobre dernier, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a mobilisé le grand public pour financer son programme de sacs potagers dans le camp de Mae La, en Thaïlande. Participez vous aussi à cette opération humanitaire et offrez à 598 familles les moyens d’avoir accès à une alimentation à la fois plus complète et plus variée. des sacs qui n'ont rien d'accessoire 870 millions de personnes souffrent actuellement de la faim dans le monde. Parmi elles, nombreuses sont celles confrontées à la pauvreté, au manque d’espace et à la surpopulation, explique Julie Vray, experte en sécurité alimentaire. Habitants des bidonvilles ou des camps de réfugiés, ils n’ont pas accès à la terre et doivent tout acheter. Ils dépensent 80 % de leurs revenus pour se nourrir. Résultat, ils diminuent leur nombre de repas par jour, en allègent leur composition et sont sous-alimentés. ” Pour combattre ce problème alimentaire majeur, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met en œuvre une solution simple, peu coûteuse et porteuse d'avenir, qui renforce la sécurité alimentaire des habitants. Lancé la première fois en 2008 dans le bidonville de Kibera, à Nairobi au Kenya, le projet sac potager a rapidement connu un vif succès. Des dizaines de milliers de familles de ce bidonville se nourrissent aujourd’hui grâce à lui. Des résultats qui poussent l'ONG à introduire cette technique dans d'autres pays : au Soudan du Sud, en Haïti, dans les camps de réfugiés en Thaïlande et au Myanmar. Un quart des réfugiés de Mae La ne mangent pas à leur faim À voir & à partager sur notre page Dailymotion, ainsi que sur les chaînes LCP et du groupe AB Productions, partenaires gracieux de l’opération. À l'occasion de la Journée Mondiale de l'Alimentation, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a lancé un appel à la générosité sur le web pour continuer à développer ce programme et en faire bénéficier toujours plus de familles, dont celles qui survivent dans le camp de Mae La, en Thaïlande. “ Depuis plus de 30 ans, ce camp dit “ temporaire ” est une ville fermée dont il est interdit de sortir “ Avec le sac potager, faisons fleurir des garde-manger dans les bidonvilles et les camps de réfugiés. ” Julie Vray experte en sécurité alimentaire sans autorisation. Plus de 45 000 réfugiés birmans survivent dans cet environnement restreint, sans accès à la terre et sans avoir le droit de travailler. Près d'un quart ne mangent pas à leur faim et, pour 5 % d’entre eux, leur vie même est en danger. ” Pour donner à ces familles un accès à une alimentation à la fois plus complète et plus variée, nos équipes apportent, grâce aux sacs potagers, une solution concrète et efficace aux familles qui manquent d'argent et d'espace cultivable pour se nourrir. “ À Mae La, nous avons pour objectif d’équiper les 598 familles les plus fragiles de sacs potagers, mais pas seulement. Le projet a aussi pour vocation de distribuer aux bénéficiaires du matériel agricole (semences, plants, outils, fumier, terreau), de les former et à les suivre de façon individuelle et enfin de créer une pépinière pour leur fournir des plants. ” À l’heure actuelle, les dons récoltés nous permettent d’équiper 118 familles. 480 ont encore besoin de vous. Participez vous aussi à ce beau projet. Rejoignez la chaîne de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL et avec nous, aidez plus loin. RD AIDER Avec 15 €, vous équipez une famille de sacs potagers et du matériel agricole nécessaire, et participez à la création d’une pépinière. (soit 3,75 € après déduction fiscale) 8 | dossier spécial | réfugiés URGENCE Syriens, Maliens, Birmans, Congolais, Haïtiens et aujourd’hui Philippins… Près de 45 millions de personnes dans le monde sont considérés comme réfugiées. Derrière ce terme générique se cachent des hommes, des femmes et des enfants courageux qui ont dû se résigner à partir loin de chez eux pour échapper à la guerre, à la pauvreté ou parce qu’ils ont tout perdu suite à une catastrophe. Leur reste alors l’espoir de protéger les leurs et de trouver sur leur chemin des humanitaires pour sauver la vie des plus faibles et répondre à leurs besoins vitaux : boire, manger, s’abriter. Grâce à votre aide, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient auprès de plusieurs millions d’entre eux. DÉCRYPTAGE Réfugiés parce que personne ne choisit d'être réfugié... Selon le dernier rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), ils étaient 45,2 millions dans le monde fin 2012 à fuir leur terre d’origine en raison ‘‘ d’une persécution, d’un conflit, d’une violence généralisée ’’ ou ‘‘ d’atteintes aux droits de l’homme ’’ pour se réfugier à l’étranger (ils sont alors considérés comme réfugiés) ou ailleurs dans leur pays (ce sont les déplacés). C’est le chiffre le plus élevé jamais atteint depuis 1994 (47 millions), année qui marquait la fin du génocide rwandais et l’éclatement de la Yougoslavie. Voir notre film d’animation sur solidarites.org crise syrienne …Nous avons choisi d’être à leurs côtés. Crise humanitaire ’’ Ces mots sont synonymes de guerres, d’épidémies ou de catastrophes naturelles. Il s’agit dans tous les cas d’hommes, de femmes et d’enfants qui voient leur vie soudainement bouleversée après avoir tout perdu : leur toit, leurs biens, leur statut social, leurs proches, leurs rêves... Qu’ils aient été riches ou pauvres, agriculteur, pharmacien, instituteur, pêcheur, couturière ou marchand ambulant, ils deviennent ce qu’on appelle communément des rescapés, des réfugiés, des déplacés, des déracinés. Soit plus de 45 millions de personnes dans le monde. N’ayant d’autre choix que d’abandonner leur maison pour mettre les leurs en sécurité, ils se retrouvent sur les routes, bravant tous les dangers et emportant ce qu’ils peuvent pour échapper à leur sort. Fatigués, ils finissent par s’installer là où ils le peuvent, quitte à se retrouver par centaines, voire par milliers, à trouver ou construire des abris de fortune pour s’y abriter. Dans ces camps, les conditions de vie peuvent être terribles. L’eau potable et la nourriture manquent. L’insalubrité s’installe. Les maladies apparaissent, mettant leurs vies en danger. Sans aide extérieure, il leur est bien souvent impossible de s’en sortir. Agir vite et de façon efficace Pour faire face à cette situation d’urgence, la réactivité est primordiale. Chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, les équipes sont en veille permanente. Instantanément alertées en cas de crise humanitaire, elles peuvent à tout moment lancer un protocole d’action pour agir le plus rapidement et le plus effi- À LIRE Notre reportage en p.12-13 sur notre action auprès des familles syriennes réfugiées au Liban cacement possible. ‘‘ Une enveloppe budgétaire est dégagée pour envoyer une équipe spécialisée réaliser sur place un diagnostic précis des besoins, indique Frédéric Penard, notre directeur des opérations. Au plus proche des familles affectées, nos experts mesurent très précisément l’ampleur de la catastrophe, leurs besoins et les dangers qui pèsent sur elles. Chaque minute compte. Ils doivent agir très vite pour envoyer leur rapport de diagnostic. C’est à l’aide de ces informations que nous préparons la réponse humanitaire la mieux adaptée. ’’ Deuxième étape : informer le grand public de la situation, et appeler à la solidarité. Donateurs, institutions internationales, entreprises, fondations et collectivités sont sollicités. Ce sont ces fonds collectés qui nous permettent d’envoyer sur le terrain une équipe d’intervention et l’aide humani- taire nécessaire pour secourir celles et ceux dont la santé et la vie sont menacées. ‘‘ Sur place, nos équipes humanitaires travaillent main dans la main avec les populations. Ensemble, elles installent des points d’eau potable et des toilettes pour pallier aux maladies. Elles construisent des abris et, en coordination avec les autres acteurs présents, elles distribuent à grande échelle et selon les besoins : nourriture, couvertures, savons, eau potable, jerrycan, ustensiles de cuisine, chlore pour potabiliser l’eau… ’’ 7 personnes secourues chaque minute Même dans l’urgence et la difficulté, chacune de nos actions se doit d’être durable, concertée et tournée vers l’avenir. Le rôle de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL va au-delà d’une simple assistance humanitaire. Nos équipes transmettent aux populations leur savoir-faire et les outils nécessaires pour s’en sortir. Le but est d’aider ces familles à reconstruire leur vie dès que possible et retrouver leur dignité. C’est ce que nous appelons ‘‘ Aider plus loin ’’. Et c’est pour aider plus loin que nous avons besoin du soutien de nos donateurs. ‘‘ SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, c’est près de 20 pays d’intervention, plus de 2 000 humanitaires dans le monde et plus de 4 millions de personnes secourues chaque année. Soit plus 7 personnes aidées chaque minute, détaille Frédéric Penard. Votre soutien pour aider les populations en danger est essentiel. Et mieux encore, quand ce soutien est régulier, il nous permet d’aider plus loin. Rejoignez la chaîne de Solidarités International et, avec nous, aidez plus loin… ’’ EB & RD 10 | dossier spécial | réfugiés parce que personne ne choisit d'être réfugié... …Nous avons choisi d’être à leurs côtés. soudan du sud échouée à yida Réfugiés, déplacés, oubliés, déracinés... Les chemins de l’exil sont longs et cruels, parfois sans retour. Chassés par la violence de la guerre, par le déchainement des éléments, ils ont souvent tout perdu ou presque. Pourtant, ils sont dignes, courageux. Se battant pour survivre et pour sauver leurs enfants, ils forcent notre respect. Face à la faim, la soif, la maladie, la perte d'un toit... Ils s’entraident, s’appuient, s’épaulent. Mais dans l’adversité la plus noire, ce n’est malheureusement plus suffisant. Reste alors notre solidarité qui peut faire toute la différence. ’’ Alain Boinet, fondateur de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL A ssise sur sa natte, derrière sa moustiquaire bleue, précieuse relique emportée de sa vie d’avant, Nadia veille, dans sa tente faite de branches et de bâches, sur son dernier né. Avec son mari et son fils aîné, elle a fui sa terre, dans les Monts Nouba, en avril 2012. Alors enceinte de 6 mois, elle est partie avant de ne plus en avoir la force. Comme elle, ce sont les combats et la faim qui ont poussé, début 2012, plus de 70 000 personnes du Sud Kordofan à abandonner leur maison et à prendre la fuite. Pour ces familles parvenues jusqu’ici, Yida représente pourtant une bouée de sauvetage précaire, où les humanitaires pourront leur donner à manger et à boire, peut-être sauver leurs enfants malades. C’est aussi un refuge où ils tentent de ne pas perdre pieds et de rester en vie. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL y intervient en urgence depuis juin 2012. ‘‘ Deux mois après notre arrivée, j’ai accouché d’un garçon, se souvient-elle, jetant un coup d’œil sur les deux maigres valises à roulettes que son mari a réussi à traîner jusqu’ici. Nous l’avons appelé June, parce qu’il est né en juin pendant le premier mois de la saison des pluies. L’hôpital était rempli d’enfants mourants et de mères souffrantes. Quand notre aîné est tombé malade en juil- “ Je ne devrais pas, mais j’en veux à mon mari ” let, j’étais terrifiée. Atteint de diarrhée, il ne tenait plus sur ses jambes. Au centre de santé, ils m’ont dit qu’il y avait trop de monde. Nous l’avons soigné à l’aide d’une plante que l’on trouve ici et que l’on mélange à l’eau. Et même si depuis quelques jours, il va mieux, ajoute-t-elle, démunie, je suis très inquiète. Comment les préserver des maladies avec toutes ces mouches et quand on a si peu d’eau ? Je ne devrais pas, mais j’en veux à mon mari. C’est plus fort que moi. Avant il était instituteur. Nous avions une maison. Nous avions à manger. Nous étions respectés et nourrissions des rêves pour nos enfants. Qu’avons-nous aujourd’hui ? Même pas un avenir. ’’ Pour elle comme pour les dizaines de milliers de personnes qui peuplent désormais Yida, mais aussi le camp de Yussuf Batil, à l’est du pays, nos équipes mènent chaque jour un travail vital : donner un accès à une eau potable, construire des toilettes, distribuer des kits de première nécessité, mener des campagnes de sensibilisation à une hygiène adaptée. Si le flot de réfugiés s’est réduit, au Soudan, de l’autre côté de la frontière, combats et bombardements perdurent. Le camp de Yida n’est pas prêt de disparaître. À défaut de redonner des rêves à Nadia, il s’agit de faire en sorte que Yida n’engloutisse plus la vie de celles et ceux qui y échouent. MYANMAR ‘‘ Aider sans autre considération que celle des besoins ’’ À l’ouest du pays, l’État du Rakhine est le terrain de violences entre bouddhistes et musulmans majoritairement issus de la minorité rohingya présente sur le territoire depuis plusieurs siècles. Depuis 1982 et la loi relative à la citoyenneté birmane, les 800 000 Rohingyas sont considérés comme apatrides. Selon l’ONU, cette minorité ethnique est l’une des plus persécutées au monde. En mai, puis en octobre 2012, deux vagues de violence ont provoqué la mort de 189 personnes et la destruction de 10 000 maisons et bâtiments. 170 000 personnes déplacées se trouvent depuis dans des camps surpeuplés. ‘‘ Faisant évidemment fi de leurs origines, nos équipes apportent une aide humanitaire à près de 12 000 familles parquées dans 3 camps situés dans le district de Sittwe : Baw Du Pah, Dar Paing et Thea Chaung, explique Christophe Vavasseur, responsable de nos opérations en Asie. Pour leur venir en aide, il nous a fallu transporter par bateau depuis Sittwe de l’eau, ainsi que tout le matériel de stockage et de traitement nécessaire. Nous construisons aujourd’hui des points d’eau, des toilettes et distribuons régulièrement des kits d'hygiène et de survie. Nous aidons enfin des centaines de ménages à cultiver des sacs potagers pour qu’ils puissent eux-mêmes répondre à leurs besoins alimentaires. ’’ MAURITANIE Point de non-retour F adimata Walett a fui les combats qui sévissent au Mali, et plus particulièrement dans la région de Tombouctou, en février 2012. Elle vit depuis avec ses 5 enfants et ses 3 petits-enfants dans le camp de Mberra, dans le sud de la Mauritanie. ‘‘ Grâce aux distributions d’eau potable effectuées par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, je parviens à m’approvisionner en eau potable et à remplir les 4 jerrycans que je stocke dans ma tente, explique-t-elle. ’’ Alors que la température est en moyenne de 45°C à l’ombre, il est primordial pour elle et sa famille que ces distributions continuent : ‘‘ Pour boire, mais aussi pour préparer à manger et pour maintenir une hygiène minimum. ’’ Aujourd’hui, sa préoccupation majeure est la paix au Mali, la condition nécessaire pour retourner vivre chez elle, dans sa communauté d’origine. Mais son inquiétude principale concerne la survie de sa famille dont elle se sent profondément responsable. ‘‘ J’ai tout laissé derrière moi pour venir me réfugier en Mauritanie. Je sais malheureusement que mon avenir dépend exclusivement de l’aide apportée par les acteurs humanitaires. ’’ À l’image de Fadimata, les 70 000 personnes qui vivent aujourd’hui dans le camp ne sont pas prêts de regagner le nord du Mali où règne encore l’insécurité. Consciente de cette réalité, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL prend actuellement en main toute l’alimentation en eau potable du camp pour améliorer la desserte et donner aux familles de réfugiés des conditions de vie dignes. ‘‘ Nous venons de finir de construire un château d’eau qui permettra d’alimenter le camp en eau de façon continue. Les familles n’auront plus à faire la queue comme jusqu’à présent parce que l’eau n’était disponible que quelques heures par jour, indique Erwann Lacoste, expert en eau, hygiène et assainissement de retour de mission sur place. ’’ 12 | reportage peine, la Syrie. Une quinzaine de familles se sont installées sur ce terrain, loué 100$ par foyer et par mois à un propriétaire de la région. Avec un revenu moyen par famille estimé à 150$ par mois, le loyer est le principal poste de dépense des réfugiés. Ce n’est malheureusement pas leur seul problème. Fatima, venue de la banlieue de Homs, est là depuis un peu plus de quatre mois, fuyant les bombardements. Dans l’obscurité de sa tente, on compte neuf enfants. Sur la peau de sa fille, des taches rouges, comme des brûlures : “ L’eau est contaminée. Ce sont les enfants qui attrapent des maladies les premiers. ” liban Les enfants, premières victimes des maladies LIBAN Depuis avril dernier, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vient en aide aux réfugiés des deux districts de Zgharta et MiniehDenniyeh, dans le nord du pays. à la situation déjà très critique de ces familles loin de chez elles -abris précaires, manque d’eau potable, d’hygiène, de nourriture- s’ajoute maintenant l’hiver et des températures qui descendent en dessous de 0°. “ nous étions professeurs, mais ça, c'était avant ” Reportage de Marine Pradel Nous voulons rentrer en Syrie. ” C’est par cette phrase que les réfugiés syriens au Liban commencent souvent. L’expression d’une volonté, appuyée par une pression des mains ou un regard fixe, qui sonne presque comme une formule introductive. “ Nous n’avons pas choisi d’être ici ”, insistent-ils. Eux, les 1 900 000 réfugiés syriens qui ont fui leur pays depuis le début du conflit au printemps 2011. Plus de 2 ans de guerre, et 6 000 personnes qui fuient la Syrie tous les jours, un rythme jamais at- teint depuis le Rwanda. C’est le petit Liban qui paye proportionnellement le plus lourd tribut des convulsions de son voisin. Ils sont un million de Syriens selon l’ONU, de tous milieux sociaux, de tous âges, à s’être réfugiés au Liban. Bientôt, un Libanais sur quatre sera un réfugié, dans un pays à peine plus grand que la Corse. Dans le district de Minie, au nord du pays, des dizaines de milliers de personnes vivent désormais le long de la grande route côtière. Au nord-est, à 15 kilomètres à Le couple voisin est arrivé de Hama il y a 9 mois. Leur maison a disparu dans un nuage de poussière, sous une bombe larguée par l’aviation du régime. Le camion de Ziyad, chauffeur routier, a été confisqué par l’armée. Leur tente est vide. “ Le plus dur quand on devient réfugié et qu’on doit vivre dans des endroits comme ici, c’est l’hygiène, arriver à ne pas tomber malade. ” Hélas, la partie est déjà presque perdue pour le jeune couple. Hana Rachet, leur bébé de 13 mois, les inquiète. Elle semble comme désarticulée, sa tête ne tient pas toute seule. Son regard est vide. “ Quand nous sommes partis de Syrie, elle avait juste de la fièvre. En arrivant ici, cela s’est propagé dans sa colonne vertébrale. Le médecin ne sait pas ce que c’est. ” Ziyad a beau savoir que le mal de sa fille est plus complexe, il est en colère. Il soulève un pan de sa tente, découvrant un amas de détritus qui pourrissent au soleil : “ C’est à cause de toutes ces ordures, et de ces excréments. ” Des réfugiés syriens vivant dans le nord du Liban reçoivent de la nourriture et des biens de première nécessité de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL Comme la plupart des réfugiés syriens, Yazi et Ziyad refusent de se laisser photographier. La peur d’être reconnus par des hommes du régime est trop forte. Un seul homme acceptera, mais de dos, et sous un nom d’emprunt : Muhammad. “ Nous étions des professeurs. Mais ça c’était avant. Nous sommes aujourd’hui des réfugiés ”, lâche-til comme pour clore la conversation. “ Une crise sans précédent ” Dans ces campements improvisés, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL apporte une aide d’urgence sur tous les fronts : eau, assainissement, sécurité alimentaire, hygiène, réhabilitation de logements. “ Quand nous sommes arrivés au Liban, en mars 2013, il y avait environ 16 000 réfugiés enregistrés dans ces deux districts, indique Jérôme Voisin, Coordinateur terrain. Aujourd’hui, ils sont plus de 43 000, soit presque trois fois plus ! ” SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a tenu à mettre en place une réponse adaptée, presque au cas par cas, aux problèmes des réfugiés. “ Cette crise n’est pas une crise habituelle. La plupart des personnes à qui nous portons assistance avaient jusque-là un niveau de vie de classes moyennes dans un pays développé. Ils se retrouvent du jour au lendemain réfugiés, obligés de devoir survivre au jour le jour, or ces populations ne sont pas armées pour faire face à ce genre de situations. ” Une observation qui se vérifie sur le terrain : ceux qui sont arrivés il y a un an avec des économies ont pu un temps louer un appartement. Mais aujourd’hui leurs ressources sont épuisées, car le coût de la vie est 40 à 50% plus cher au Liban qu’en Syrie et le marché des travaux journaliers ouvert aux Syriens est complètement saturé. Des populations marginalisées de plus en plus vulnérables SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met un point d’honneur à impliquer les autorités et les populations locales dans l’assistance aux réfugiés. Comme dans ce campement situé dans le district de Zgharta. Pour s’y rendre, il faut prendre une petite rue en plein village, puis descendre à pic dans une cave. Les yeux mettent quelque temps à s’habituer à l’obscurité, et puis on les aperçoit : 80 personnes, surtout des femmes et des enfants, qui vivent là, à trois mètres sous terre, avec pour toute ouverture deux soupiraux et une grille de garage. Ici, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a installé des toilettes et fait poser des panneaux de contreplaqué pour que chaque famille puisse avoir un minimum d’intimité. Le propriétaire exige 600 dollars par mois pour ce réduit. “ Nous avons fait appel aux entreprises du coin pour effectuer les travaux de réhabilitation, explique Jérôme Voisin. L’idée étant que leur présence génère un surplus d’activité économique. ” La solidarité dont a fait montre le Liban dans les deux premières années du conflit risque d’être mise à mal par le pourrissement de la situation en Syrie et le nombre toujours plus important de réfugiés arrivant sur son territoire chaque jour. L’arrivée de l’hiver fait craindre des situations d’extrême détresse pour les centaines de milliers de personnes vivant dans des tentes ou des immeubles en construction. MP 14 | rencontre Votre nouvel espace d'expression, d'information et de dialogue édouard lagourgue “ Un regard peut changer tant de choses ” SOLIDARITéS INTERNATIONAL a lancé en 2012 une dynamique de changement pour toujours mieux répondre aux défis humanitaires d’aujourd’hui et de demain. En juin dernier, édouard Lagourgue a notamment succédé à Pierre de la Bretesche au poste de président. Présentation. président de solidarités international 17 juin 1961 Naissance à Neuilly 1979-1983 Diplômé de l’ESCG Paris, auditeur de l’IHEDN(57SN) et EMTD SciencesPo 1986 1re mission avec Solidarités International au Pakistan & en Afghanistan 1991-2002 Co-fonde & dirige une ong en faveur de l’éducation et l’enfance 2002 Prend la direction générale puis la direction d’une PME de services aux entreprises 2008 Devient membre du conseil d’administration puis du bureau (2011) de Solidarités International 2013 Est élu président de Solidarités International L’Afghanistan, source de plus de 20 ans d’engagement humanitaire La longue chaîne de Solidarités international Je suis venu à l’humanitaire par conviction profonde de la nécessité et de l’utilité du regard sur l’autre. Les yeux ne mentent pas. Un regard peut changer tant de choses… J’ai connu Solidarités international en 1984, à l’initiative d’Alain Boinet, lorsqu’il fallait parler des ‘’caravanes humanitaires de l’urgence’’, en Afghanistan, avec le soutien de Paul Emile Victor. J’ai vécu des années intenses de militantisme humanitaire, tourné vers ce pays en guerre, que nous traversions à pieds et en partageant la vie de ceux que nous venions aider. Une aventure au bout de nous-mêmes, utile à la vie des autres. Et depuis, tant de chemin parcouru ensemble… Une longue chaine d’amitié du donateur aux envoyés, des équipes nationales au siège, et une chaine de solidarité qui sans cesse se renouvelle pour inventer, adapter et porter une réponse humanitaire juste et pérenne au coeur des populations en danger. Ces besoins vitaux auxquels nous répondons sont un devoir international et un droit de l’homme essentiel. Solidarités International participe à mettre en pratique et à faire respecter ce droit par cette réponse humanitaire. Nous n’avons pas changé le monde, mais la vie de certains La fascination qu’exerçait l’Afghanistan sur notre jeunesse est quasi inexplicable. Le besoin de s’engager dans une cause, l’inconnue que représentait un tel pays, le sens humanitaire d’une telle démarche sont les fondements de mon engagement à Solidarités International en 1986 pour ma première mission. J’en ai été changé à jamais et ai passé plus de 20 ans sur ces sujets, à vivre l’engagement humanitaire. Nous n’avons pas changé le monde, mais la vie de certains. C’est là l’essentiel. En 20 années, j’ai mené plus de 90 missions humanitaires dans plus de 25 pays, avec toujours autant d’enthousiasme. courrier des lecteurs 15 | ensemble AIDEZ PLUS LOIN SOLIDARITÉS INTERNATIONAL renforce ses équipes de bénévoles Comment puis-je être sûre que les dons seront bien affectés en faveur des Philippins ? Maryse H. Chère Maryse, Je comprends votre interrogation et vos doutes concernant la bonne affectation des dons suite à l’appel à don Philippines. Nous nous devons d’être tout à fait transparents visà-vis de nos donateurs, nos partenaires et l’ensemble des membres de notre communauté quant à l’utilisation de ces fonds. Un dispositif de suivi et de traçabilité des dons est en place de leur réception jusqu’aux activités développées sur le terrain. De plus, notre association a mis en place de nombreuses procédures de contrôle. Cette transparence est obligatoire au regard des audits réalisés par les commissaires aux comptes et des bailleurs de fonds d’une part, d’autre part vis-à-vis de nos comptes qui sont publics et en consultation libre à partir de notre site Internet www.solidarites.org, volonté de l’association depuis ses débuts. En complément de ce double contrôle externe indépendant, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a également mis en place un contrôle interne de l’ensemble de ses activités. Il est animé par une cellule composée de contrôleurs de gestion spécialistes au sein du service “ AGIR ” (service audit interne et gestion intégré des risques). Nos comptes emplois ressources ainsi que notre Rapport annuel 2012 sont disponibles en accès libre sur notre site Internet, rubrique “ comptes et chiffres ”, si vous souhaitez le recevoir, n’hésitez pas à me contacter au 01 76 21 87 00. Pour toujours plus de dialogue avec nos donateurs et de forces vives lors de nos événements grand public, nous avons besoin de vous ! VOTRE CONTACT Si vous souhaitez vous aussi vous exprimer et nous poser des questions, n’hésitez pas à joindre Vanessa Perrier, notre chargée des relations donateurs. 01 76 21 87 00 [email protected] 89 rue de Paris - 92110 Clichy Impliqué, autonome et capable d’initiatives, vous êtes à l’aise à l’écrit comme à l’oral. Vous maîtrisez les outils multimédias et de bureautique (word, excel), ainsi que l’outil téléphonique. Si vous disposez de quelques jours par mois en semaine, voire parfois le week-end, que vous avez une sensibilité particulière pour nos actions et que vous êtes motivé, n’hésitez plus. Rejoignez-nous ! Je me tiens à votre disposition pour toute information supplémentaire. L’ensemble des équipes de l’association remercient tous les donateurs pour leur grande générosité suite à l’appel à dons Urgence Philippines. Cela permettra aux familles rescapées de bénéficier de kits de survie, d’eau potable et d’un abri. Un grand merci pour votre soutien ! Veiller à notre intégrité et à notre indépendance élu en juin dernier, j’ai pour mission d’épauler, avec les membres du conseil d’administration et du bureau, ceux qui rendent active cette solidarité. Nous allons veiller au sens et à l’application de notre mandat, accompagner la réflexion et la mise en place d’une transformation de notre structure pour nous adapter aux grands changements de notre époque. Enfin, seront au cœur de ma responsabilité : la bonne transformation des dons, l’intégrité de notre travail humanitaire, notre indépendance et la sécurité de ceux qui portent l’action humanitaire de Solidarités International sur tous les terrains où nous sommes présents. MERCI PHilippines Merci à Marc Haffner (ténor), Marion Dhombres (soprano) et Romain Dumas (piano) qui ont chanté et joué Wagner au profit des victimes du typhon Haiyan aux Philippines, le 16 novembre dernier à l’église écossaise (Scots Kirk) de Paris, évènement organisé par Paul Snelgrove. Plus de 500 € ont ainsi été collectés pour l’action d’urgence menée par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. BythewayCreacom – Crédit Coopératif – Société coopérative anonyme de Banque Populaire à capital variable – RCS Nanterre 349 974 931 – APE 6419 Z – N° ORIAS 07 005 463 – 12, boulevard Pesaro – CS 10002 – 92024 Nanterre cedex – Illustrateur : Adrian Johnson. ÉPARGNER OU PARTAGER POURQUOI CHOISIR ? ÉPARGNEZ ET PARTAGEZ EN MÊME TEMPS ! En plaçant votre épargne sur le livret Agir du Crédit Coopératif, vous faites fructifier votre argent tout en soutenant SOLIDARITÉS INTERNATIONAL qui, depuis plus de 30 ans, porte secours aux populations victimes de conflits armés et des catastrophes naturelles. Particulièrement engagés dans la lutte pour l’accès à l’eau potable, les humanitaires de l’association sont venus en aide, en 2012, à près de 4,6 millions de personnes à travers le monde. Chaque année, la moitié de vos intérêts lui sera automatiquement reversée. Pour plus d’informations sur le livret Agir SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, j’ai trois possibilités : SI001 ✂ • Internet : www.credit-cooperatif.coop/particuliers/ • Téléphone : N° Azur 0 810 63 44 44 (prix d’un appel local depuis un poste fixe ou selon opérateur) • Courrier : je renvoie ce coupon-réponse sans l’affranchir à : Crédit Coopératif – MonCreditCooperatif.coop – Libre réponse 93 336 – 92019 Nanterre cedex Monsieur Madame Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : Téléphone : E-mail : Je souhaite recevoir des informations sur le livret Agir SOLIDARITÉS INTERNATIONAL du Crédit Coopératif * * Les informations communiquées seront enregistrées par le Crédit Coopératif uniquement pour le traitement de votre demande. Ces informations sont obligatoires. Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’opposition et de suppression dans les conditions prévues par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. 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