frac franche-comté / lycée edouard / lycée edouard belin / au
Transcription
frac franche-comté / lycée edouard / lycée edouard belin / au
frac franchefranche-comté / lycée edouard belin / au-delà des façades / aes, thierry bernard, julien berthier, josef schulz, jens wolf, raphaël zarka / du 14 janvier au 14 février 2013 / vesoul informations pratiques - ouverture du 14 janvier au 14 février 2013 de 8 h à 18 h du lundi au vendredi (s’adresser au CDI du lycée) - rencontre enseignant le mercredi 16 janvier à 16 h vernissage le jeudi 17 janvier 2013 à 17 h - séances vidéo Topographie anecdotée du Skate-board de R. Zarka mercredi 16 janvier à 17 h pour les enseignants mercredi 23 janvier à 20 h pour les internes jeudi 24 janvier à 16 h pour tous jeudi 14 février à 13 h pour tous Les visites scolaires d’une heure environ, sont encadrées pendant 20 mn par les élèves de terminale puis libres, sous la responsabilité des enseignants. Pour tout renseignement ou réservation vous pouvez joindre : - Charlotte Bel, professeure d’arts plastiques détachée au Frac les lundis après-midi de 14h à 18h au 03 81 61 55 18 ou par mail [email protected] - Naïma Lafond, responsable pôle publics médiation +33 (0)3 63 20 80 62 www.frac-franche-comte.fr Les galeries du frac dans les établissements scolaires Livret d’exposition Pionnière et expérimentale dans la Région, l’opération Les galeries du Frac permet aux collèges et aux lycées de la Région d’accueillir des œuvres pendant une durée définie par une convention de partenariat. L’attribution des œuvres s’effectue sous réserve de certaines conditions de sécurité et de disponibilité. Le Frac Franche-Comté organise le transport et l’installation des œuvres, réalise une documentation relative à l’exposition et propose des temps de rencontre avec les enseignants. Présentation de l’exposition Le FRAC Franche-Comté (Fonds Régional d’Art Contemporain) expose au Lycée Belin de Vesoul dans le cadre de sa saison inaugurale à la Cité de Arts. Une sélection de 7 œuvres, parmi les 550 de la collection, présente plusieurs points de vue artistiques sur l’architecture, sa représentation et ses fonctions. Cette thématique permet de proposer à tous les élèves du lycée et des alentours, de questionner les apparences, voir occurrences d’habitats tout autant pérennes que provisoires et d’interroger les passages, les relations intérieur/extérieur, les espaces sociopolitiques. Seront présentés, respectivement, les dessins de Julien Berthier pleins d’ironie quant aux stéréotypes, les photographies de zones périurbaines de Thierry Bernard, celles de Josef Schulz donnant à voir une série de postes frontières, une peinture de Jans Wolf questionnant la représentation en perspective, et le très beau collage sérigraphique du collectif AES associant tapis oriental et musée Guggenheim de New York. En parallèle, une vidéo de Raphaël Zarka compilant les archives filmiques du skateboard sera projetée à quatre reprises. Les approches des œuvres recouvrent ainsi plusieurs champs disciplinaires dont les arts, de toute évidence, mais encore l’Histoire, la Géographie, l’Economie et les Sciences. Projet pédagogique Un projet culturel s’appuyant sur cette exposition, est conduit tout au long de l’année pour deux classes de Bac professionnel et Terminale Arts Plastiques. Impliqués dans la transmission de leurs connaissances, les élèves ont rédigé des cartels développés joints aux œuvres, et recevront les plus jeunes pour leur présenter oralement l’exposition. Plusieurs visites architecturales viendront enrichir ce projet dont l’observation in situ de la Cité des Arts de Besançon, sous forme de visite accompagnée et atelier. En fin d’année ils présenteront à l’oral du baccalauréat le dossier qu’ils auront constitué. Les cartels développés que vous trouverez dans ce livret ont été rédigés par les élèves de terminales du lycée Edouard Belin, en option facultative d’Arts Plastiques. Des notices ou textes de référence les accompagnent. Josef SCHULZ Né en 1966 à Bischofsburg (Pologne) Vit et travaille à Düsseldorf (Allemagne) Übergang/Passages, 2005 40 x 52,4 cm, tirages C print, collection Frac Franche-Comté « Mon travail s’intéresse aux anciens postes frontières en Europe » nous dit l’artiste et il nous montre à quel point les postes frontières l’on marqué, étant donné qu’il a vécu dans une Pologne pauvre et modelée à plusieurs reprises. Ces photos lui rappellent un souvenir qui pourrait revenir, «ces images agissent sur moi et éveillent encore mon esprit ». Le contexte n’est plus reconnaissable car le paysage en fond est comme voilé, il est donc interchangeable. Ce que je perçois surtout c’est « combien différents étaient l’architecture et le goût de l’époque en fonction des pays. » Ce qui ne semble plus être le cas maintenant. Solène Ligey, élève de TS2 Les frontières entre les pays avaient par le passé le caractère de lignes de séparation. Les systèmes politiques, juridiques, fiscaux et monétaires étaient délimités les uns par rapport aux autres, les différences linguistiques et culturelles de la même manière. Les frontières n’étaient pas seulement des repères géographiques et territoriaux, elles traversaient aussi les esprits. L’Autre, ce qui n’était pas compréhensible, ce qui était déconcertant pouvait être localisé, dans un lieu bien séparé. Dans l’Europe d’aujourd’hui les frontières internes n’ont plus le rôle de séparer des mondes politiques et économiques. Mais comme ces barrières là disparaissent plus vite que celles qui sont dans les têtes, les anciennes frontières sont toujours présentes dans les esprits. La séparation culturelle ne doit pas être forcément conçue comme négative, mais pour bon nombre de citoyens l’élargissement géographique de l’UE n’est pas facile à saisir. Difficile de se prononcer sur les conséquences qu’auront à long terme les divergences qui naissent d’un monde vécu d’une part comme une unité fonctionnelle externe où règne d’autre part le déchirement culturel. Mon travail s’intéresse aux anciens postes frontières en Europe. C’est principalement l’arrière plan qui est modifié dans le travail ultérieur de l’image. Le contexte paysager n’est plus reconnaissable. Le paysage n’a plus rien de concret et est interchangeable. Se transformant en présence documentaire et en ayant perdu leur contexte, les postes frontière en sont réduits à des modèles. On perçoit combien différents étaient l’architecture et le goût de l’époque en fonction des pays. Les postes frontières se dressent comme des gardiens perdus, comme les monuments d’antan qui rappellent les anciennes divisions. Ils sont le souvenir de ce qui n’a pas encore été atteint et rappellent qu’ils pourraient en toute facilité être réinvestis de leur ancienne fonction. Ma propre biographie n’est pas étrangère à l’intérêt que je porte à ces lieux. J’ai grandi en Pologne, un pays dont le territoire a été modelé à plusieurs reprises au cours de l’histoire. Là aussi les douaniers ont disparu. Les postes frontière ont maintenant l’air inoffensif, mais vont tenir en éveil les images qui agitent encore nos esprits. Josef Schulz (traduit par: Brigitte Frelet) Le futurologue américain Samuel Hungtington a prédit une série de guerres entre trois grandes civilisations religieuses majeures : le christianisme occidental, l'islam, et le confucianisme. Pour préserver les intérêts occidentaux, il suggère que les pays occidentaux s'allient entre eux ainsi qu’avec les autres pays pratiquant le confucianisme pour combattre les pouvoirs islamiques. Le travail habituel de ces trois artistes est le plus souvent un commentaire grinçant et ironique sur la situation politique et sociale de l'actuelle Russie et peut prendre la forme d’une illustration grotesque du rôle de la mafia dans la société contemporaine ou d’une analyse cruelle de la délinquance criminelle de la jeunesse. Clémentine Lecointe, élève de TL2 AES Collectif d'artistes russes formé en 1987 Travel agency for the future, 1998, Travel Agency to the Future, installation, 1996-2006 à la Villa du Parc sérigraphie sur tissu, 150 x 200 cm, collection Frac Franche-Comté Ce projet se présente comme une agence de voyage avec affiches, posters, cartes postales, tee-shirts, etc. destinés à promouvoir des destinations étrangement familières et clairement islamisées. Le dispositif fonctionne comme une psychanalyse sociale reflétant les peurs, réelles ou fantasmées, de l'Occident face à l'Islam. Exemples : une statue de la Liberté portant le voile, un parvis de Beaubourg qui rappelle La Mecque, Central Park traversé par une caravane de chameaux, le musée Guggenheim de Bilbao augmenté de minarets... Cet iconoclaste détournement de sites et monuments censés dire la puissance de l'Occident, s'inspire du paradigme du choc des civilisations énoncé par le politologue Samuel Huntington en 1993. Ainsi, bien avant le 11 septembre 2001 et la croisade contre le terrorisme lancée par Bush, AES avait imaginé un nouvel ordre mondial possible. Si l'actualité déverse son lot quotidien d'actes terroristes, attentats et guerres inter-ethniques, les images d'AES évoquent à l'inverse un Occident "envahi" et profondément modifié par la civilisation islamique, mais pacifique. Un Occident qui aurait fait du "choc des cultures" un nouveau modèle sociétal ? AES est un groupe d'artistes russes formé en 1987 de Tatyana Arzamasova (née en 1955), Lev Evzovitch ( né en 1958) et Evgeny Avyatsky (né en 1957). Grace a des images transformées par ordinateur, ils ont réalisé les paysages urbains des principales capitales occidentales de New York à Paris, de Rome à Sidney ou de Moscou à Berlin en envisageant comment elles pourraient être en 2006 sous l'occupation islamique. Comme on le voit dans la série dont est extraite cette œuvre, au centre du tissu les monuments historiques sont transformés en mosquées entourés de soldats islamiques. Ici, un collage rassemble le musée du Guggenheim de New York, la statue de la liberté recouverte entièrement d'un voile islamique et une inscription en arabe, encadrés, au centre, d’un tapis islamique lui aussi. Originaires de Moscou et donc familiers des propagandes effrayantes de la guerre froide, AES, vise dans cette série, the witnesses of the Future : Islamic project (96-97) à dénoncer l'absurdité de la théorie du clash des civilisations d'Hungtington. http://www.villaduparc.org/programmation-de-la-villa-du-parc/archives-de-la-villa-duparc/voiler-devoiler/aes-group.html D'ordinaire J. Berthier travaille surtout sur des machines et situations absurdes qu'il dessine sur papier avant de les réaliser en 3D. Il privilégie le contexte des espaces publics et les expériences particulières qui lui sont liées. Il prend la réalité comme point de départ et y insère ensuite ses constructions, la réalité en est donc perturbée. Nina Palau-Daval, élève de TS2 Extrait du dossier pédagogique, exposition Julien Berthier, « welcome home » Le Pavé dans la Mare, Besançon, du 31 janvier au 31 mars 2008 Julien BERTHIER Né en 1975 à Besançon Vit et travaille à Aubervilliers Paraboles Façade de style 2004, encre noire sur papier, 21 x 29,7 cm, collection Frac Franche-Comté Cette œuvre représente une maison ordinaire dont le mur de gauche a été recouvert de paraboles, on peut voir que le mur de face commence aussi à être envahit. Les traits sont simples et proches de ceux de la bande dessinée, mais ici Julien Berthier cherche à faire passer un message... celui de "l’amélioration du monde". L'artiste dénonce l'usage abusif de la technologie de nos jours afin de nous sensibiliser à ce sujet. Il utilise une forme artistique, le dessin, capable d'être comprise de tous afin de mieux faire passer ses idées. En effet, la provocation de son art directement lisible va permettre la naissance d'un débat autour du sujet abordé. Ainsi, cette œuvre permet une réflexion sociale sur les apports entre objet et personnes. Grâce à cela, il espère être en mesure de modifier la vie sociale afin de contribuer à son amélioration. On pourrait prendre Julien Berthier pour quelque illuminé ou utopiste farfelu si ses inventions fantasques, fruits d’une observation aiguë de la réalité, n’avaient pour finalité d’en révéler la dimension absurde, tragique quelquefois. Son travail est en effet tout un programme qui se compose de solutions pratiques techniquement viables ou de démonstrations cohérentes. Mais l’ensemble, sous couvert d’améliorer les choses ou d’en pousser la logique de fonctionnement, n’en constitue pas moins une critique d’autant plus efficace que l’artiste emprunte à l’humour et à l’ironie. (…) Julien Berthier imagine des solutions pour « améliorer » ou « résoudre » des problèmes d’ordre social ou économique : ainsi la maquette d’une horloge permettant à un individu de calculer « en temps réel les heures de travail accumulées avant la retraite ». Quatre cadrans y indiquent respectivement : 1 minute divisée en 60 secondes ; 1 semaine divisée en 35 heures ; 1 trimestre divisé en 13 semaines ; 40 années divisées en 160 trimestres. Inutile de préciser que cette horloge d’une vie de travail, objet pratique et de torture à la fois, ne conserve sa fonctionnalité que si la réglementation concernant l’organisation du temps de travail ne subit pas de modification. (…) Silent sentinels, conçue en 2005, est une fausse bonne idée visant à résoudre les problèmes des banlieues en transformant en porteurs de lampadaire nos jeunes « désoeuvrés ». (…) Autant dire que cette pièce, conçue avant que n’éclatent les affrontements dans les quartiers, dénonçait déjà sur un mode grinçant la situation des banlieues et les tentatives cyniques de mécanisation de l’homme. Sylvie Zavatta, Directrice du Frac Franche-Comté Zones industrielles, zones d’activités, zones commerciales…Thierry Bernard s’approprie ces nouvelles aires périurbaines pour tracer les paysages insolites du quotidien. Les prises de vues dominicales neutralisent l’effervescence hebdomadaire de ces lieux et tentent d’activer le regard, de le confronter à la froideur apparente de ces grands ensembles métalliques. Catalogues d’images aux couleurs tantôt violentes tantôt sourdes, parfois acides, les œuvres de Thierry Bernard revisitent sans parti pris apparent toute l’histoire de la représentation, du réalisme le plus austère aux écoeurements du kitch, de la candeur un peu naïve de l’esthétique documentaire à la brutalité criarde du néo-pop. Mais la neutralité est trop évidente, elle devient théâtrale et modifie notre perception de ces paysages baroques qui, partout, envahissent notre paysage. Z. A., Z. I., Z. U., Z.A.C.,… Thierry BERNARD Né en 1962 Vit et travaille à Besançon Z.A.n-13 1999, tirage Cibachrome, 101,9 x 101,9 cm, collection Frac Franche-Comté Thierry Bernard travaille avec les nouvelles aires périurbaines comme les zones industrielles, les zones d’activités et les zones commerciales pour montrer les paysages de notre quotidien. Notre regard est intéressé par une prise de vue qui nous montre la réalité de ces lieux, ainsi que la froideur de ces ensembles métalliques. L’œuvre est accentuée comme dans une poésie, il cherche à se faire écouter et à montrer la présence du cube dans cette zone d’activités. Son témoignage dans ces œuvres est à la fois ironique et délicat. Cette œuvre représente la juste réalité des paysages actuels, qui n’a aucune importance pour l’Histoire à ce jour. Wendy Lambert et Mélanie Viard, élèves de TES1 Avec ce vocabulaire de l’absurde, ces initiales, onomatopées tout droit sorties du théâtre d’Eugène Ionesco, l’artiste scande cette poésie burlesque de l’ordinaire. Il apporte un témoignage à la fois ironique et délicat, fataliste, résigné, mais aussi plein d’espoir sur cette urbanité anarchique qui englobe toutes les facettes de notre territoire. Il n’est pas question de nostalgie, ni de constat distant, encore moins de transfiguration. Il s’agit simplement d’une écoute, d’une présence, une connivence sensible avec cet «entremonde» empli de beauté et de laideur. C’est la juste réalité de ces paysages d’aujourd’hui, dont l’histoire ne sait encore que retenir. Cet instant suspendu où le sublime n’a pas encore laissé tout à fait la place à l’horreur, cette ambiguïté, cette magie parfois incongrue qui constituent l’essence même des choses simples qui nous entourent. Alexandre Rolla Une abstraction subtile et décalée Les peintures de Jens Wolf (né en 1967 à Heilbronn, Allemagne) se déclinent dans la subtilité. Tout d'abord, la subtilité des compositions abstraites. Les jeux de formes et de couleurs créent une dynamique sans cesse renouvelée d'une toile à l'autre. (…) Toutefois, ces formes démultipliées ne se livrent jamais entièrement. Soit elles disparaissent en partie au dehors du cadre de l'œuvre, soit leurs limites sont incertaines. Toute la finesse de l'abstraction de Wolf réside peut-être dans cet effet là, l'incertitude : l'instabilité de l'espace formel et pictural engendré non seulement par la composition, mais aussi par l'application de la couleur. Jens WOLF Né en 1967 à Heilbronn (République fédérale d'Allemagne) Vit et travaille à Berlin (Allemagne) (03.18) 2003, acrylique et peinture en bombe sur contreplaqué, 60 x 80 cm, collection Frac Franche-Comté L’artiste peint sur des surfaces monochromes avec des formes géométriques, dites pures, sur des plaques de contreplaqués. Il cherche à s’approcher d’un langage abstrait. Un effet de perspective bifocale apparaît et son espace est délimité minutieusement. Les couleurs ne sont pas choisies au hasard, elles font ressortir la perspective. Le support de contreplaqué est exploité pour la sensibilité des veines et du grain du bois, et donne une puissance architectonique aux formes. Car le support et la peinture ne doivent faire qu’un pour qu’une cohérence s’en dégage. Si l’artiste introduit dans son œuvre une imperfection peinte, c’est pour éviter de rendre ces bandes trop parfaites et droites. Il choisit aussi de peintre sur des panneaux ébréchés pour proposer une relecture de l’art Minimal américain. Le support comme la manière s’opposent à la rigueur des compositions. Elise Hauesberger, élève de TES1 Un dessin préparatoire patiemment réalisé à l'aide de règles et de compas constitue la première phase d'élaboration des œuvres. La peinture acrylique et la laque transparente sont ensuite apposées de manière pleine et régulière sur une partie des formes obtenues. Les coloris sont modestes, noir et brun, jaune et ocre, bleu marine et vert foncé. Parfois, des effets de transparences et d'effacement, engendrant des effets de patine et de traces, viennent dynamiser l'ensemble. Les formes sont délimitées par du ruban adhésif, mais cette netteté est perturbée par des accrocs volontaires. (…) L'artiste semble ainsi déconstruire l'abstraction qu'il a délicatement élaborée. Cet effet est renforcé par le choix de panneaux de bois en guise de toile, dont les bords sont également meurtris. Les veinures et nœuds du bois semblent participer à cette impression de fraîcheur que dégagent les compositions. Les œuvres de Jens Wolf se réfèrent clairement aux années trente et quarante, particulièrement à une abstraction "bauhausesque" d'un Joseph Albers, mais aussi aux années soixante et à l'abstraction noire et rigoureuse d'un Frank Stella. "Chaque toile a toujours un côté rétro" explique l'artiste. Mais malgré cela, ce qui frappe, c'est l'incroyable modernité de ces œuvres abstraites. Sophie Richard-Reisen Extraits du dossier pédagogique / Raphaël Zarka, Topographie anecdotée du skateboard Topographie anecdotée du skateboard est une œuvre vidéo de 40 minutes. Raphaël ZARKA 1977, Montpellier (Hérault) Topographie anecdotée du skateboard 2008, vidéo couleur, sonore sur DVD, durée: 40' Cette vidéo est un montage de divers films sur le skateboard montrant toutes les générations de skateurs dans leur recherche de nouveaux terrains à exploiter pour leur pratique. Certains espaces ont été aménagés pour ces sportifs tandis qu’ils en ont détourné d’autres. La ville est un ensemble de ligne et de formes qui motivent les skateurs à une quête permanente de nouveaux terrains. Cette œuvre nous permet d'avoir un nouveau regard sur le monde urbain. Morgane Legendre, élève de TES1 C’est un montage de divers films sur le skateboard qui permet de suivre plusieurs générations de skateurs dans leur quête de terrains. Ces espaces peuvent avoir été construits pour cette pratique ou détournés de leur usage originel par les skateurs qui se les approprient. Le film donne à voir la ville comme un ensemble de lignes et de formes susceptibles d’être réactivées par le mouvement. Raphaël Zarka pose un regard particulier sur le paysage urbain qui lui vient de sa pratique du skateboard. Le film suit les skateurs dans leur recherche de nouveaux terrains : banals trottoirs, bancs publics, gigantesques canalisations à l’abandon, rampes d’escalier, etc. et rend sensible le regard des skateurs sur la ville : un ensemble de lignes et matériaux qu’ils utilisent à la manière d’un jeu de construction. Il pose ainsi la question de l’espace public car, si l’architecture et le mobilier urbain induisent les comportements à adopter, le skateur ignore et détourne ces usages. En cela, son attitude est subversive. Les skateparks constituent la réponse des collectivités pour tenter de circonscrire et assimiler cette pratique. Ainsi et, paradoxalement, le skateboard a durablement modifié le paysage des villes. Raphaël Zarka pratique le skateboard depuis son enfance, et n’a jamais cessé de collecter des notes et des informations sur cette pratique. Topographie anecdotée du skateboard fait suite à deux livres que l’artiste a consacré à cette pratique : « Conjonction Interdite » (2003, réédité en 2007) et « Une journée sans vague, chronologie lacunaire du skateboard » (2006, réédité en 2009). Charlotte Bel