Le moment ou jamais

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Le moment ou jamais
21 AVRIL 09
Quotidien Prov. avec dim.
OJD : 12822
113 BOULEVARD DE STRASBOURG
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Le moment ou jamais
IMMOBILIER. En ces temps de crise, beaucoup restent circonspects quant au fait d'acheter
une maison ou un appartement. Mais d'après les professionnels, la période est opportune.
C
'est vrai, c'est la crise. Mais,
selon les professionnels de
l'immobilier, ce n'est pas une
raison pour ne pas acheter son
petit chez-soi. Au contraire
même. « Un climat anxiogène
s'est créé autour des turbulences
économiques fin 2008, explique
Evolution du prêt immobilier moyen au Havre
« La hausse
des prix
reviendra
Sylvain Lefèvre, directeur commercial de la Cafpi, société de
courtiers en immobilier spécialisée dans le conseil aux acquéreurs. Les particuliers ont cru
qu'il était malsain d'avoir un projet et perdu confiance. C'est pour
cette raison que le marché a
chuté. » Témoin de cet effondrement, selon Philippe Tesnière,
vice-président du comité local havrais des banques, « la baisse de
20 à 50% des prêts immobiliers
fin 2008. »
Mais ces turbulences auront au
moins eu un mérite : faire baisser les prix. Yannick de Rui, directeur de l'agence Guy-Hoquet
à Montivilliers, explique, en effet,
qu'avant la crise, la bulle spéculative jouait à plein parmi les propriétaires. « Mais après l'écroulement du marché, ils onf ramené
leurs tarifs à la valeur réelle des
biens pour être sûrs de vendre »,
140 472 €
avec un apport
de 2O 845 e
4,26
sur 23 ans
estime-t-il. La baisse a donc été
réelle sur la région havraise,
même si elle a été inégale : « Elle
apu allerjusqu'à 10 % aux Neiges
et à Caucriauville, détaille Alexandre Sévi, responsable de la Cafpi
havraise. La chute a été plus forte
encore dans la campagne. Mais
peu sensible en centre-ville. »
Les banques prêtent toujours
Autre raison d'acheter, l'affaissement des taux d'intérêts. « En
2008, ils pouvaient, atteindre
5,5 %. Aujourd'hui, ils flirtent avec
les 4,5 % », détaille Sylvain Lefevre. Et, d'après Philippe Tesnière,
le taux devrait encore baisser.
Toujours selon ce dernier, il faut,
en outre, ne pas hésiter à contacter les banques qui « n 'ont jamais
cessé de prêter » : « Ce sont les
clients qui ne nous sollicitaient
plus. Mais il est vrai que les conditions de prêt sont plus strictes. »
Autre élément incitatif à l'achat :
l'indice des loyers. « S'ils sont raisonnables au Havre, ils peuvent
grimper, tandis que des mensualités pour un emprunt restent
fixes », explique Alexandre Sévi.
Dernier argument, l'immobilier
restera toujours une valeur re-
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juge i « E n'existe pas de bien immobilier valant moins cher aujourd'hui qu'il y a dix ans », affirme Sylvain Lefevre.
Mais il faut so décider maintenant : « Le marché ne va pas tarder à rentrer de nouveau dans
une période inflationniste », conclut Jean-Michel Fontaine, président des Constructeurs normands. Certains ont entendu le
message, selon Alexandre Sévi et
Philippe Tesnière : « Le nombre
de dossiers d'achat augmente depuis fêvrier ». A bon entendeur...
BENOIT TOULORGE
Kévin : « J'en avais assez de payer un loyer »
Kévin, 29 ans, a acheté un Fl
dans le quartier Danton, en
mars. Une décision motivée par
sa lassitude de payer un loyer.
Lejeune homme est également
persuadé que limmobilier restera une valeur sûre.
« Je ne me suis pas posé la question de la crise », lâche Kévin.
Ce jeune homme de 29 ans, employé dans l'industrie, est devenu
propriétaire en mars dernier. Il
a craqué sur un F2, vendu à
100 DOO euros dans le quartier
Danton. « J'ai profité de la baisse
des prix, explique-t-il. J'en avais
ma claque de payer un loyer dans
CAFPI
7357979100501/GYP/ADN/2
le vide. J'étais impatient. » Kévin
avoue, de plus, avoir été verni
dans sa recherche. Lejeune
homme a cherché la perle rare
pendant à peine un moib et demi.
* Je n'ai visité que cinq appartements. Déplus, celui que j'ai pris
est bien agence et je n'aurai pas
à y faire beaucoup de travaux »,
dôtaille-t-il.
Kévin estime qu'il faut aussi savoir s'entourer de professionnels.
« J'avais commencé par démarcher fes banques tout seul, explique-t-il. Maîs des amis m'ont
conseillé de voir un courtier immobilier. » En l'occurrence,
Eléments de recherche :
Kévin a consulté la Cafpi. La société lui a permis, d'après lui, de
faire une meilleure affaire financière, f Ite m'ont fait des simulations d'emprunts, relate-t-il. A
chaque fois, le taux d'intérêt proposé était de 0,5 à I % inférieur à
celui des banques. » Au final,
Kévin s'en est tiré avec im prêt
de 20 ans.
Un pari pour l'avenir
Autre avantage, « en liaison directe avec la crise, cette fois »,
sourit Kévin, la Cafpi lui a fait
prendre une assurance-chômage : * Etant donné le contexte,
ce n'est pas inutile, souligne le
jeune homme. Et les banques ne
me l'avaient pas proposé. » Kévin
a également sollicité l'aide du comité interministériel du logement
qui lui a accordé une aide de
12 000 euros avec un taux d'intérêt de I %.
Mais surtout, Kevin pense avoir
fait un beau pari sur l'avenir. « La
pierre restera toujours une valeur sûre. Et je pourrai toujours
revendre quand ma vie personnelle aura évolué », planifie ce
célibataire sans enfant. En attendant, Kévin savoure le bonheur
de se sentir « enfin chez soi. »
Si les banques,
comme l'explique
Philippe Tesnière
«n'ont jamais
cessé de prêter»,
le marché est
tout de même
moins fluide
qu'auparavant.
Les prêts-relais
sont symboliques
à cet égard. Ils
sont destinés aux
propriétaires qui
souhaitent
vendre pour
acheter un autre
bien. L'argent des
prêts-relais,
basés sur la
valeur du bien en
vente, permet à
ces propriétaires
de concrétiser
rapidement leur
nouvel achat.
« Auparavant, ces
prêts étaient très
vite remboursés,
car un bien mis
en vente était
acheté très très
vite », explique
Philippe Tesnière.
Aujourd'hui, ces
prêts peuvent
courir de cinq à
six mois,
notamment sur
la région
havraise. « Les
biens finissent
néanmoins
toujours par être
vendus, reprend
Philippe Tesnière.
C'est pour ça que
nous n'hésitons
pas à accorder
des prêts-relais
qu'auparavant
Même si c'est
plus long. » La
vitesse de
remboursement
sem ble donc un
bon indicateur de
la vigueur du
marché
immobilier. Et
doit être surveillé
sur le reste de
l'année 2009,
pour vérifier si la
légère reprise
constatée par les
professionnels du
secteur, se
confirme. Ou pas.
CAFPI ou Conseil à l'Accession et au Financement en Prêts Immobiliers : société de courtage, toutes citations