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RÉSUMÉ DU MÉMOIRE
Consultation publique pour le renouvellement de la politique culturelle du
Québec
Déposé au
Ministre de la Culture et des Communications,
Ministre responsable de la Protection et de la Promotion de
la langue française,
Ministre responsable de la région de l’Estrie et député de
Sherbrooke,
Monsieur Luc Fortin.
Par le
Théâtre du Nouveau Monde
Le 25 août 2016
RÉSUMÉ
Pour une institution comme le Théâtre du Nouveau Monde qui
célèbrera son 65e anniversaire le 9 octobre 2016, les consultations
organisées par le Ministère de la Culture et des Communications du
Québec en vue du renouvellement de sa politique culturelle,
représentent une occasion inespérée de faire valoir sa vision de
l’avenir des grandes institutions culturelles et particulièrement, celles
dédiées aux arts vivants. Reconnu comme le grand théâtre
d’expression francophone en Amérique du Nord, le TNM est
conscient du rôle d’influence qu’il exerce face à l’ensemble du milieu
culturel québécois et canadien. Les recommandations de ce mémoire
se veulent donc à la fois spécifiques et génériques puisque nous
souhaitons que les orientations que propose le TNM contribuent au
dynamisme et à l’essor des arts et de la culture dans sa globalité.
Les recommandations du TNM
1.
L'AFFIRMATION DU RÔLE JOUÉ PAR LES
INSTITUTIONS CULTURELLES COMME PÔLES
IDENTITAIRES DU PEUPLE QUÉBÉCOIS
2.
L'AMÉLIORATION DES CONDITIONS DES CRÉATEURS
3.
LA DÉMOCRATISATION DE LA CULTURE ET SON
RAYONNEMENT
4.
L’INVENTION DE NOUVEAUX OUTILS POUR ASSURER
LA VIABILITÉ DE LA CULTURE
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1. L'AFFIRMATION DU RÔLE JOUÉ PAR LES INSTITUTIONS CULTURELLES
COMME PÔLES IDENTIRAIRES DU PEUPLE QUÉBÉCOIS
a. Que la nouvelle politique culturelle du Québec fasse état de
l’importance d’accorder le statut national à certaines grandes
institutions, notamment le Théâtre du Nouveau Monde, en raison de
son riche héritage sans cesse renouvelé, des critères d’excellence
artistique et d’efficacité organisationnelle auxquels il répond, de sa
grande accessibilité à un vaste public, de ses activités éducatives auprès
du jeune auditoire, du rôle communautaire et social qu’il joue auprès
des populations marginalisées et défavorisées et de son rayonnement
sur les scènes métropolitaine, nationale et internationale.
b. Que cette reconnaissance du caractère de service public des institutions
théâtrales qui gèrent leurs propres lieux se traduise par la création d’un
fonds dédié à leur entretien et à leur mise à niveau et qui serait géré
par le ministère lui-même. Cette mise de fonds spéciale permettrait à
une institution comme le TNM d’attribuer les subventions accordées
par le Conseil des Arts et des lettres là où elles prennent tout leur sens
soit dans la création, la production et la diffusion.
c. Que des programmes et des fonds dédiés à la revalorisation de la langue
française et à sa mise en pratique auprès du jeune public et des
populations immigrantes fassent partie des priorités du gouvernement du
Québec afin d’appuyer le rôle essentiel joué par les institutions culturelles
francophones en cette matière.
d. Que la nouvelle politique culturelle témoigne de l’évolution fulgurante
de l’art théâtral et soutienne la réforme engagée par le Conseil des Arts
et des Lettres en vue de décloisonner les programmes de subvention,
de mieux servir les pratiques innovantes qui favorisent la
multidisciplinarité des pratiques, les métissages entre les différentes
formes d’art et les coproductions artistiques de grande envergure.
e. Que toute initiative de sensibilisation et d’éducation culturelle des
populations défavorisées dans une réelle perspective de démocratisation,
soit inscrite en priorité dans la nouvelle politique culturelle. À cette fin,
nous suggérons que soit mis sur pied un Passeport Art et Culture pour
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étudiant, encourageant ainsi sa fréquentation assidue des lieux de
création.
f. Qu’une véritable politique de rayonnement international soit élaborée
afin de favoriser les échanges entre les institutions québécoises et
étrangères, priorisant la réciprocité entre les tournées internationales qui
mettent en valeur le talent des artistes québécois et l’accueil des artistes
étrangers dans nos théâtres.
g. Que l’on retrouve dans la nouvelle politique culturelle un engagement
ferme de poursuivre le développement numérique par le biais de
subventions spéciales et d’assurer le financement nécessaire pour la mise
à niveau et le développement des infrastructures culturelles sans
lesquelles le virage numérique ne pourrait se développer.
2. L'AMÉLIORATION DES CONDITIONS DES CRÉATEURS
a. Dans l’esprit de doter le Québec de centres nationaux de théâtre dont la
responsabilité envers le milieu culturel serait accrue, que des programmes
soient créés pour permettre à une institution comme le TNM de mettre
son espace de création au service des artistes émergents et des
compagnies de la relève sous la forme d’un compagnonnage éclairé. Ce
parrainage pourrait répondre au besoin criant des créateurs, obligés de
fonder leurs propres compagnies pour exprimer leur imaginaire.
b. Que soit stipulée que l’application de la nouvelle politique s’appuie sur la
nécessité d’une augmentation significative et récurrente des budgets alloués
au Conseil des Arts et des Lettres du Québec. Cette hausse permettrait à une
institution comme le TNM et à bien d’autres compagnies, de soutenir
adéquatement la pratique artistique en augmentant les cachets des artistes
régis par les conventions collectives de leurs différentes associations.
c. Comme Centre Théâtral National, il est primordial qu’une institution comme
le TNM dont un volet de sa mission est de rendre le répertoire classique
accessible à tous, puisse disposer des fonds nécessaires pour jouer son rôle de
transmetteur de mémoire en offrant des laboratoires rémunérés de recherche,
d’expérimentation et de formation aux artistes, toutes générations
confondues.
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d. Que soit créé un comité d’étude dont le but serait d’analyser la mise sur pied
d’un filet social pour les artistes pigistes en lien avec les politiques fédérales.
3. LA DÉMOCRATISATION DE LA CULTURE
a. Si l’on se réfère à la politique culturelle de 1992, force est de constater que les
déclarations concernant la création d’un pont solide et durable entre la
culture et l'éducation, n’ont pas atteint les résultats escomptés. Il convient
donc d’insister sur la nécessité de collaborer étroitement avec les institutions
afin de renforcer l'engagement des artistes dans l'initiation et la sensibilisation
de l’élève aux arts vivants et de soutenir les transformations numériques grâce
auxquelles le jeune public pourra disposer de leviers technologiques pour
mieux saisir les enjeux actuels de la société.
b. Que la nouvelle politique confirme à nouveau l’intention du gouvernement
du Québec de soutenir financièrement les transformations numériques des
institutions culturelles et que des initiatives de captations artistiques du
spectacle vivant comme celles qu’entend réaliser le TNM, s’inscrivent dans ce
plan de développement de manière à doter le Québec d’une mémoire
numérique et de la diffuser sur de multiples plateformes, facilitant ainsi
l’accès à la culture pour le milieu étudiant, les classes défavorisées, les
personnes à mobilité réduite et les régions éloignées.
c. Poursuivant l’idée de faciliter l’accès du jeune public aux arts vivants, que des
programmes d’aide à l’intégration des nouvelles technologies aux productions
théâtrales soient priorisés car ils offrent également aux créateurs des outils
formidables pour faire valoir leur esprit innovant et avant-gardiste.
d. Qu’une vaste campagne médiatique de sensibilisation et de promotion
visant le développement du jeune public soit mise sur pied en collaboration
avec le milieu culturel et les grands medias.
e. Comme ce serait le rôle d’un Centre Théâtral National comme le TNM
d’intégrer les communautés culturelles d'origines diverses à ses activités, de
mettre la médiation culturelle au cœur de son développement et de
poursuivre son avancée dans l’art thérapeutique, que ces nouveaux volets de
la mission d’une grande institution soient reconnus par la nouvelle politique.
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f.
Que le renforcement des programmes d’aide à la diffusion afin d’augmenter
la circulation des productions artistiques à l’échelle nationale et encourager
les échanges entre les villes centres et les régions plus éloignées, s’inscrive
dans les déclarations de principe.
4. INVENTER DE NOUVEAUX OUTILS POUR ASSURER LA VIABILITÉ
DE LA CULTURE
a. Investir dans les projets d’infrastructures culturelles de manière
récurrente et durable.
b. Continuer à doter le programme Placements Culture des fonds
nécessaires afin de renforcer le lien entre le milieu des arts et celui des
affaires.
c. Appliquer les recommandations du rapport Bourgie qui visait à
encourager le mécénat et la philanthropie par l’adoption de règles
fiscales plus souples et qui suggérait des mesures incitatives pour
renforcer l’apport des entreprises privées à la viabilité de la culture.
d. Créer des tribunes de consultations et d’échanges interministériels de
manière à ce que la cause de la culture soit portée par les différents
paliers gouvernementaux notamment au ministère de l’Éducation, de la
Santé, des Finances et du Conseil du Trésor.
LORRAINE PINTAL,
Directrice artistique et générale
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