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Territoire en mouvement Revue de
géographie et aménagement
Territory in movement Journal of geography and
planning
30 | 2016
Varia
Denis Martouzet, Ville aimable
Tours 2014, Presses Universitaires François Rabelais : collection
« Perspectives Villes et Territoires », 384 pages
Pierre-Jacques Olagnier
Éditeur
Université des Sciences et Technologies de
Lille
Édition électronique
URL : http://tem.revues.org/3066
ISSN : 1950-5698
Référence électronique
Pierre-Jacques Olagnier, « Denis Martouzet, Ville aimable », Territoire en mouvement Revue de
géographie et aménagement [En ligne], 30 | 2016, mis en ligne le 05 juin 2015, consulté le 28 octobre
2016. URL : http://tem.revues.org/3066
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Denis Martouzet, Ville aimable
Denis Martouzet, Ville aimable
Tours 2014, Presses Universitaires François Rabelais : collection
« Perspectives Villes et Territoires », 384 pages
Pierre-Jacques Olagnier
RÉFÉRENCE
Denis Martouzet, Ville aimable, Tours 2014, Presses Universitaires François Rabelais :
collection « Perspectives Villes et Territoires », 384 pages
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L’ouvrage est publié dans la collection « Perspectives Villes et Territoires », lancée en
2002 par les Presses Universitaires François Rabelais et forte aujourd’hui de 22 ouvrages.
Il se compose de douze chapitres complétés par une introduction et une conclusion
générales. Si ces chapitres ont été rédigés par sept auteurs différents (Nathalie Audas,
Hélène Bailleul, Benoît Feildel, Georges-Henry Laffont, Denis Martouzet, Nicole Mathieu
et Joëlle Salomon Cavin), dont les contributions ont été rédigées à deux ou quatre mains
selon les cas, Denis Martouzet, éditeur de l’ouvrage, est l’auteur ou le co-auteur de la
moitié d’entre eux.
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Si, par certains aspects, l’ouvrage s’inscrit dans le champ de recherche initié par des
travaux sur la ville mal-aimée, tels les travaux de Joëlle Salomon Cavin1 ou encore le
colloque « Ville mal-aimée, ville à aimer » organisé à Cerisy en juin 2007 2, il prend
également la forme d’une publication d’équipe de recherche, dans la mesure où une très
grande partie des auteurs a fait partie ou fait encore aujourd’hui partie de l’actuelle UMR
CITERES à l’Université de Tours. De nombreux travaux de recherche, et en particulier des
doctorats menés par nombre des contributeurs de l’ouvrage, y ont en effet été engagés
depuis le début des années 2000 sous la houlette notamment de Denis Martouzet. D’une
certaine manière, par ses thématiques, par ses objets de réflexion comme par ses auteurs,
l’ouvrage est le fruit de ces travaux. La question centrale qui est ici posée est celle du
rapport affectif à la ville ou, plus précisément, des différentes formes et figures du
rapport de l’individu à la ville. Ce n’est donc que l’une des facettes de la « ville aimable »
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Denis Martouzet, Ville aimable
qui est envisagée, comme le soulignent d’ailleurs Denis Martouzet et Georges-Henry
Laffont dans la conclusion intitulée « Aimée, aimable, aimante, la ville, une histoire de
sentiment », puisque l’ouvrage a cherché à construire (ou déconstruire) le « rapport
affectif à la ville comme concept », tandis que la « ville aimable » ne peut apparaître que
comme un « objectif », notamment du point de vue des aménageurs et des politiques
publiques.
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L’ouvrage repose sur des contributions de forme et de contenu différents. Après une
introduction définissant les enjeux scientifiques du livre, il s’ouvre par un entretien à
deux voix (Denis Martouzet et Nicole Mathieu) sur l’habiter (chapitre 1 « Habiter, une
affaire d’affects : dialogue et confrontations »), avant trois chapitres proposant des
réflexions théoriques et épistémologiques sur « l’affectivité des lieux » (chapitre 2), son
rôle sur « l’organisation spatiale des sociétés » (chapitre 3) et sa prise en compte dans les
politiques publiques d’aménagement (chapitre 4). Cette première perspective de
recherche se poursuit ensuite dans le chapitre 8 qui « ouvre la boîte noire de la
construction du rapport affectif de l’individu à la ville », aboutissant à la proposition
d’une grille de vingt-quatre « types » de relation à la ville cherchant à mettre en évidence
neuf « figures d’individus » (l’amoureux, l’opportuniste, l’utilisateur, le nostalgique, le
convaincu, le libéré, l’anonyme, le rétif, l’indifférent) et six « figures de villes » (la villematérielle, la ville-forme, la ville relationnelle, la ville de l’inclusion-exclusion, la ville-souvenir, la
ville potentielle). Le chapitre qui suit (chapitre 9 « L’affection, une affaire de rythmes »)
complète cette réflexion sur les classifications qu’il est possible d’élaborer sur le rapport
affectif à la ville. En soulignant le rôle des temporalités et en croisant celles du lieu et des
individus, l’auteur, Nathalie Audas, aboutit à la mise en évidence d’une vingtaine de
« figures idéales-typiques du rapport lieux-individus ». Le chapitre 10, enfin, clôt cette
approche épistémologique en proposant une réflexion théorique sur les relations entre
rapports affectifs à la ville et processus de patrimonialisation qui « requestionne les
différentes figures de la grille d’analyse proposée au chapitre 8 ».
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Les autres chapitres correspondent à une seconde perspective de recherche fondée sur
des entrées thématiques centrées sur des analyses de discours portés ou véhiculés par
différents auteurs et médias. Celles-ci permettent tour à tour d’interroger les interactions
entre imaginaires urbains, pratiques collectives et individuelles autour de la figure de la
« ville mal-aimée » (chapitre 5), de questionner le rapport affectif par le prisme des
travaux philosophiques de Jean-Jacques Rousseau (chapitre 6) et des productions
cinématographiques (chapitre 7). Une entrée supplémentaire par la littérature aurait sans
doute apporté d’autres éclairages pertinents et complémentaires, mais le volume global
de l’ouvrage ne l’a sans doute pas rendu possible. Des études de cas, fondées sur des
enquêtes de terrain à Nantes (chapitre 9) ou dans l’agglomération tourangelle (chapitre
12), ainsi qu’une analyse des campagnes publicitaires de différentes villes françaises
(chapitre 11) complètent le dispositif.
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Une structuration des chapitres de l’ouvrage en plusieurs grandes parties rassemblant les
chapitres par thématique et/ou par type d’éclairage épistémologique aurait amélioré la
cohérence de l’ensemble du livre – le contenu des chapitres l’aurait permis –, mais peutêtre s’agit-il là de contraintes éditoriales imposées par l’éditeur. Par ailleurs, pour pallier
en partie ce défaut, la rédaction de l’ouvrage prend soin de faire des renvois d’un chapitre
à l’autre, ce qui prouve qu’il ne s’agit pas simplement d’une publication collective qui
juxtaposerait des contributions, mais bel et bien d’un ouvrage à plusieurs voix.
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L’ouvrage défriche un nombre important de pistes ou de parcours de recherches à mener,
tout en proposant quelques enquêtes et recherches de terrain, mais uniquement centrées
sur les villes françaises. Une ouverture vers d’autres types de terrains aurait bien
évidemment été la bienvenue. Tel n’était pas l’enjeu de l’ouvrage qui est, en effet, à la fois
une tentative de synthèse des travaux existant sur ce sujet et une proposition de grille
d’analyse des rapports affectifs à la ville fondés l’un et l’autre sur plusieurs résultats de
travaux de recherche. L’analyse des rapports affectifs à la ville n’est donc assurément pas
close, mais l’ouvrage permet de poser de nombreux jalons, principalement sur le plan
épistémologique. Il est donc, en ce sens, une invitation à la poursuite de la réflexion et à
un élargissement des terrains d’étude sur la question des rapports affectifs à la ville. Une
bibliographie globale unique, très complète (24 pages) et plus utile que des bibliographies
par chapitre souvent présentes dans des publications collectives, clôt l’ouvrage.
NOTES
1. Joëlle Salomon Cavin, 2005, La ville mal-aimée. Représentations anti-urbaines et aménagement
du territoire en Suisse : analyse, comparaisons, évolution, Lausanne, Presses polytechniques et
universitaires romandes.
2. Les actes du colloque ont été publiés en 2010 : Bernard Marchand, Joëlle Salomon Cavin (dir.),
2010, Antiurbain. Origines et conséquences de l’urbaphobie, Lausanne, Presses polytechniques et
universitaires romandes.
AUTEURS
PIERRE-JACQUES OLAGNIER
Université de Picardie
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