Lettre de Sainte Rita - St
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Lettre de Sainte Rita - St
76ème suite - 22.02.2015 Lettre de Sainte Rita Dix-septième billet de Roccaporena Que cherches-tu? Oui, j’ai erré dans ton village, Rita, en cherchant ce que je croyais devoir y trouver. Mon regard était inquisiteur, en quête du moindre détail me parlant de ta vie, de tes parents, de tes proches, de Fernando Mancini et vos jumeaux… Et apparemment rien! Cependant, tu m’as offert une clé: «Reçois-moi comme Jésus m’a reçu. Alors tu découvriras peut-être ce qu’Il a fait en moi!» Je ne me suis pas senti apaisé dans ma requête. Je retiens ce que tu me fais comprendre. «Rien n’est vécu en moi en dehors de Jésus, de ce que Jésus a accompli chez mes parents. Tout a commencé là.» Ton conseil est semblable à un récit d’annonciation. Son contenu m’échappe. Me voici devant une page blanche avec ce défi: «cherches là où tu dois chercher». «Chercher ce que je peux trouver ou recevoir!» Qu’est-ce que je recherche, Rita, ma grande sœur… toi qui es aussi «ma petite perle»? Trouver le chemin de ta vie, cette vie conçue par tes parents, Amata et Antonio, cette vie engendrée par l’amour de Dieu? Je ne puis séparer ta conception humaine et ton engendrement divin. Pas mal! Et après? Continue, me dis-tu! Tu cherches à entendre ce que les gens disent de moi. La source qui étanchera ta soif de connaissance n’est pas en eux. Cherche du côté de Jésus. Me voici, à nouveau plongé dans ton mystère. Les jours s’écoulent. Je reste dans mon ignorance. Cherche! Trouve! Jésus! Engendrement! Des mots que j’entends sans les écouter, sans les comprendre. Quelle remise en question de moi-même! Viens à mon aide, Rita. Ne laisse pas mes idées tourbillonner dans ma tête. Je rêve et je me vois cherchant à surnager dans ce torrent du Corno. Il m’entraine vers un espace d’eau plus calme, plus reposant, peut-être cette espace où les femmes de Roccaporena et, toi-même, Rita, sont venues pour laver leur lessive. Lieu de travail, lieu de paroles échangées, lieu de soupirs silencieux, lieu de repos. Et dans ce petit désert, tu me livres quelque contenu de ton annonciation, de ta vie engendrée. Tu me racontes: Pour que tu découvres ce que tu cherches, je te dis comment, moi Rita, je l’ai découvert. Comment puis-je te raconter ma très petite enfance, depuis le temps de ma conception, sans te partager mon vécu plus tardif? De mon union avec Fernando, j’étais enceinte. Je ne savais pas si ma grossesse aboutirait, ni si ce serait un garçon ou une fille, encore moins si ce serait des jumeaux. Ma certitude est que je portais en mon ventre un enfant. Il prenait peu à peu son domicile en moi et transformait mon corps. Dès que j’ai eu conscience d’être enceinte, spontanément, j’ai remercié le Seigneur en le priant de bénir ce temps de conception de l’enfant. Je priais le Seigneur en déposant mes deux mains sur mon ventre, sur le domicile de mon enfant. J’en ai parlé à Fernando et à mes parents. Et maman m’a dit qu’elle avait vécu le temps de ma conception dans la prière, posant elle aussi ses deux mains sur son ventre pour demander à Dieu de me bénir. Prière du cœur, prière de la chair! Ma prière, celle de Fernando, celle de mes parents. Prière sans parole, prière silencieuse vécue au cœur du mystère de la vie conçue et engendrée. Je suis un enfant de la prière… Je poursuis ma recherche en me tournant vers toi, Rita. Quel est l’âge de l’enfant pour que Jésus le rencontre, pour qu’il lui dise: «Je t’aime»? N’a-t-il pas dit à ses disciples: «Laissez venir à moi les enfants?» Quand commence son lien d’amitié avec l’enfant, avec les enfants? Et tu me dis: «Dieu dit, Dieu fait…» Il nous prépare d’abord à l’écouter. Puis il nous parle et agit. Souviens-toi de ses quatre appels au petit Samuel vivant chez le prêtre Héli. Après le quatrième appel, Samuel a pu répondre: «Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute.» Sam 3, 9 Les écrits? Dieu n’a rien écrit. Les écritures viennent après les événements produits par sa grâce. Qui peut ouvrir les oreilles de ton cœur pour entendre les paroles racontant l’événement de la vie naissante? Œuvre St-Justin | Rue de Rome 3 | 1700 Fribourg | T. 026 351 16 16 | F. 026 351 16 90 | CP 17-846-3 | [email protected] | www.justinus.ch 76ème suite - 22.02.2015 Lettre de Sainte Rita Découvre ce que tu cherches dans le témoignage de Paul de Tarse. A la petite communauté des chrétiens d’Ephèse, cette citadelle païenne, contemplant la conversion de sa vie, Paul écrit une prière de louange: Béni soit Dieu, le Père du Christ Jésus notre Seigneur! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, Au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés, devant Lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour Lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, La grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé. Eph 1, 3 – 7 Rita, aide-moi à mieux vivre sur le chemin que tu m’ouvres. Ce que je te dis, c’est l’origine de ma vie spirituelle d’enfant de Dieu. Elle a commencé avant ma naissance et même avant mon baptême: «Avant la fondation du monde, tu m’as béni de toute bénédiction spirituelle et tu m’a choisis.» Comme Jean le Baptiste, mes premiers mouvements dans le sein de ma mère ont été les premiers éveils de ma vie en Dieu. La prière de maman était déjà ma prière. C’est la prière des mères attendant un enfant. L’origine de ma vie spirituelle s’éveille en même temps que la croissance de ce fœtus devenant peu à peu la future petite Rita. Pour papa Antonio, je suis «la petite perle» parce que je suis bénie de Dieu. Ma vie terrestre s’inscrit dans le bon vouloir de Dieu. Dès le sein de ma mère, j’ai appris à le louer et à le glorifier pour le don de la vie, le don de nos vies. Et Rita poursuit: je reviens à ta question: que cherches-tu? L’originalité de ma vie? Les témoignages et les services que j’ai pu exercer? Rien de cela n’aurait laissé de traces pour les pèlerins d’aujourd’hui sans qu’ils reconnaissent comment Dieu s’est penché sur l’humilité de mes parents. Par eux, j’ai été reçue parmi les membres de son Royaume de lumière. Par lui, je suis la Rita que tu cherches à connaître. Rappelle-toi cette attitude de Jésus et l’attitude de ses disciples. Ils rabrouaient des petits enfants qui voulaient le rencontrer: «À ce temps-là, Jésus prit la parole et dit:»Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Mt 11, 25 – 26 «On présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit: «Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent.» Il leur imposa les mains, puis il partit de là.» Mt 19, 13 – 15 «Les grands prêtres et les scribes s’indignèrent quand ils virent les actions étonnantes que Jésus avait faites, et les enfants criaient dans le Temple: «Hosanna au fils de David!” Ils dirent à Jésus: «Tu entends ce qu’ils disent?» Jésus leur répond: «Oui, vous n’avez jamais lu dans les Ecritures: Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits. (Ps 8, 3)» Mt 21, 15 – 17 Voilà le chemin sur lequel tu trouveras ce que le Seigneur a fait pour moi de toute éternité. C’est le chemin de l’enfance spirituelle. P. Jean-Claude Pariat, spiritain Œuvre St-Justin | Rue de Rome 3 | 1700 Fribourg | T. 026 351 16 16 | F. 026 351 16 90 | CP 17-846-3 | [email protected] | www.justinus.ch