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Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Classique
Nombre de pages : 95
Niveau : Collège et Lycée
Difficulté : 3
LA VÉNUS D’ILLE
Suivi de LA CHAMBRE BLEUE
Prosper Mérimée
Illustration de couverture de Pierre Mornet
RÉSUMÉ
[Le récit est rédigé à la première personne. Le Narrateur sera désigné par la lettre N.]
La Vénus d’Ille : N. compte sur M. de Peyrehorade, un amateur de fouilles archéologiques à qui
il a été recommandé, pour visiter les environs d’Ille dans le Roussillon, riche en monuments
antiques. Son guide catalan lui apprend que M. de Peyrehorade va marier son fils à la riche Mlle
de Puygarrig. Il lui apprend également que lui et un certain Jean Coll, sous les ordres de
l’archéologue, ont eu la surprise, en déracinant un olivier, de sortir de terre une statue romaine
représentant Vénus. Le Catalan avoue que lorsque ses yeux blancs vous regardent, on ne peut que
baisser le regard et que l’idole est méchante. Il en veut pour preuve que celle-ci, en tombant, a
cassé net la jambe de Jean Coll. N. est reçu très chaleureusement chez M. de Peyrehorade.
L’archéologue décrit la Vénus comme un inestimable chef-d’œuvre. N. aperçoit, de la fenêtre de
sa chambre, la statue sur son piédestal. Il voit un polisson jeter une pierre sur l’idole et recevoir
aussitôt la même pierre sur la tête. L’apprenti accuse la déesse de la lui avoir rejetée. Au matin,
N. est tout à la fois ébloui par la merveilleuse beauté de la Vénus au corps et au visage parfaits, et
un peu mal à l’aise devant ses traits légèrement contractés trahissant l’ironie et la cruauté. M. de
Peyrehorade constate lui aussi qu’il y a quelque chose de féroce dans l’expression de la statue. Il
demande à N. de traduire les inscriptions latines gravées sur la figure de bronze. On se met
d’accord sur les sens suivants : “Prends garde à celui qui t’aime, défie-toi des amants”ou
“Prends garde à toi si elle t’aime”. M. de Peyrehorade remarque des marques blanches laissées
par le heurt de la pierre au-dessus du sein de la Vénus mais également sur les doigts de sa main
droite. N. découvre le caractère veule d’Alphonse, le fils de l’archéologue, qui n’est intéressé que
par la fortune de Mlle de Puygarrig. Il montre à N. le bijou de famille qu’il compte offrir à la
jeune femme, une grosse bague qui porte l’inscription : “Toujours à toi”. Lors d’un dîner ayant
lieu chez les parents de la future, N. constate que la jeune fille de dix-huit ans est aussi belle que
la Vénus. Il regrette qu’Alphonse soit un homme indigne d’elle. Le jour du mariage, Alphonse,
voulant venger l’honneur des Illois battus par des Aragonais au jeu de paume, et gêné par la
bague qu’il veut offrir à sa future femme, la glisse au doigt de la Vénus avant de s’engager dans
une partie qu’il va gagner. Un Aragonais, furieux, le menace de se venger. Pressé, le fiancé qui a
oublié de reprendre la bague, offre à son épouse un simple anneau, souvenir d’une ancienne
liaison. Durant le souper qui suit le mariage, Alphonse, hagard, et ayant beaucoup bu, avoue à N.
que la Vénus a serré son doigt et l’a ainsi empêché de reprendre sa bague. La nuit venue, les
mariés se retirent dans leur chambre. N. entend des pas lourds montant l’escalier. Au lever du
jour les mêmes craquements se produisent. Alphonse est retrouvé mort dans la chambre nuptiale.
Son corps, sans traces de sang, porte des empreintes qui font penser qu’il a été étreint avec un
cercle de fer. N. découvre la bague sur le sol. La jeune mariée, à moitié folle, ne cesse de dire
qu’elle a vu la Vénus embrasser avec force son époux. L’Aragonais, tout d’abord soupçonné,
n’est pour rien dans la mort d’Alphonse qui, d’après un domestique, ne portait pas la bague avant
de se coucher. Rentré à Paris, N. apprend que M. de Peyrehorade est décédé quelques mois après
son fils. Sa femme a fait fondre la Vénus en cloche. Il semble qu’un mauvais sort poursuive ceux
qui possèdent ce bronze.
La Chambre bleue : Léon et une jeune femme déjà mariée se rendent en train dans un hôtel où
Léon a réservé une chambre sous un faux nom. Dans le compartiment, un Anglais montre la
liasse de billets qu’il transporte dans son sac. Ils se rendent tous les trois dans le même lieu. A
l’arrivée, l’Anglais a une discussion houleuse avec son neveu à l’allure patibulaire qui l’attendait
à la gare. Dans la chambre bleue, les amants sont heureux malgré le bruit provoqué par un repas
au rez-de-chaussée puis par un cri étouffé suivant une chute dans la chambre voisine occupée par
l’Anglais. Au matin, Léon, s’étant imaginé une altercation entre le neveu et son oncle, voit avec
horreur un liquide rouge sombre couler sous la porte entre les deux chambres. Que faire, s’ils ne
veulent pas que leur liaison s’ébruite, sinon s’enfuir avec sa maîtresse qu’il réveille? Ils
apprennent que l’Anglais, amateur de porto, a laissé tomber une bouteille dont s’est échappé le
liquide pris pour du sang.
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE
I. Première lecture de La Vénus d’Ille / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes
NB : Cette nouvelle, chef-d’œuvre de la littérature fantastique, peut être lue par des
élèves de collège comme de lycée.
En cours de lecture : Comment M. de Peyrehorade présente-t-il le narrateur à sa femme
et son fils (p. 14, comme un archéologue illustre devant tirer le Roussillon de l’oubli) ? On notera
les détails qui montrent à quel point la famille a à cœur de bien recevoir le nouveau venu (P. 15,
au souper suffisant pour six personnes au moins, on ajoute des pigeons, des gâteaux de maïs, des
pots de confiture. P. 17, N. est invité à la noce. P. 21, on a mis dans sa chambre un sucrier plein et
des flacons d’eau de Cologne. Au réveil, un domestique lui apporte du chocolat chaud.
De la petite ville d’Ille, Paris et les Parisiens sont vus d’une certaine manière. On relèvera
les jugements émis. A titre d’ex : pour M. de Peyrehorade, un Parisien est blasé sur les fêtes (p.
17) ; les Parisiens sont paresseux (p. 23) ; pour sa femme, les Parisiens sont difficiles (p. 15) ; à
Paris, les habitations sont plus confortables que dans le Roussillon (p. 20), etc.
M. de Peyrehorade et le narrateur, font des références constantes à l’histoire, à l’Antiquité
et à la culture grecque et romaine. La classe en relèvera quelques unes en s’aidant des notes de
bas de pages. A titre d’ex : p. 19, un vers tiré de l’Énéide de Virgile, grand poète latin ; p. 23, le
ème
polisson est appelé un Vandale, du nom de la peuplade qui a envahi la Gaule et l’Espagne au V
siècle ; p. 39, Alphonse est comparé à César ralliant ses soldats à Dyrrachium ; p. 43, la
séparation de la tante et de sa nièce rappelle l’enlèvement des Sabines ; p. 48, Alphonse est
assimilé au Minotaure, etc.
Échanges / Argumentation et Débats : Devant la statue, le narrateur est partagé entre
des sentiments d’admiration pour sa beauté et un certain malaise face à son expression. P. 24, la
classe relèvera les adjectifs utilisés par Prosper Mérimée pour décrire la Vénus : sa beauté
(merveilleuse), son corps (impossible de voir quelque chose de plus parfait), ses contours (rien de
plus suave, voluptueux), sa draperie (rien de plus élégant et de plus noble), ses formes (d’une
exquise vérité). P. 25, on recherchera les mots qui aident à préciser ce que le narrateur observe
sur la figure (la malice, la méchanceté, le dédain, l’ironie, la cruauté, une expression féroce).
L’illustration de couverture est-elle fidèle à cette description ?
Un débat s’instaurera sur les diverses perceptions du guide catalan, du polisson, de la
famille Peyrehorade (pour la jambe brisée de Jean Coll, sur la pierre reçue par l’apprenti, sur la
main refermée sur la bague, etc). Quelles interprétations le narrateur donne-t-il de tous ces faits
étranges attribués à la statue (P. 22, la pierre a rebondi sur le métal. P. 32, un fragment a ricoché
sur la main. P. 47, l’anneau a été trop enfoncé ou Alphonse, ivre, ne sait plus ce qu’il dit. P. 52,
les pas peuvent être ceux d’Alphonse. P. 53, il soupçonne le muletier aragonais.) ?
Les lecteurs donneront leur sentiment sur certains éléments inexpliqués comme les bruits
de pas dans l’escalier, la bague retrouvée, les traces de pas ou l’étrange mort d’Alphonse. On
observera que le fantastique naît de ces allers-retours entre les observations en apparence
rationnelle, les faits étranges, les non-dits (voir p. 56 “Je me gardai bien d’insister.”).
Activités en liaison avec la lecture : On aidera les lecteurs à découvrir les aspects
multiples de Vénus, déesse de l’amour. On recherchera les légendes s’attachant à ceux qui l’ont
aimée et ceux qu’elle châtie (Voir les allusions à Vulcain p. 27 ou Diomède p. 33). Finalement
Alphonse n’est-il pas puni d’avoir trahi la déesse qu’il prenait pour épouse, en lui passant la
bague au doigt ?
III. Dire / Quelques suggestions
On reprendra à voix haute toutes les citations gravées sur la statue ou les phrases dites par
les personnages qui peuvent être considérées comme prémonitoires au vu du dénouement final
(P. 19, Qui n’a pas été blessé par Vénus ? P. 25, C’est Vénus toute entière à sa proie attachée. P.
27, Prends garde à toi si elle t’aime. P. 45, “Mon fils, choisis de la Vénus romaine ou de la
Catalane celle que tu préfères … ”. P. 46, “Tout l’empire amoureux est plein d’histoires
tragiques”, etc. ).
IV. Écrire / Quelques propositions
Les lecteurs rechercheront des reproductions de statues grecques ou romaines de dieux ou
déesses exposées au Louvre. Chacun en choisira une en se renseignant tout d’abord sur le
personnage représenté puis rédigera une nouvelle dans laquelle la statue jouera un rôle
prépondérant.