Sniping - Fédération Française de Tir

É D I T O
HORS-SÉRIE / JUIN 2015
Magazine mensuel fondé en 1967 par Raymond Henry †
et André Gagniard †
Publié par les Éditions Crépin-Leblond
créées en 1939 - S.A.R.L. au capital social de 19 000 €
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COMPTABILITÉ - GESTION
Nathalie Raclot
armes & techniques
L
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2 ans : France : 97 € Étranger
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CONCEPTION - RÉALISATION
Éditions Crépin-Leblond
Maquettistes :
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Gérald Laplanche - Eric Pierre
IMPRESSION
Imprimé en France
Cibles décline toutes responsabilités pour la perte et la détérioration des manuscrits,
documents et photos qui lui sont confiés. Reproduction intégrale ou partielle interdite.
Les manuscrits et photos ne sont pas rendus.
ongtemps méconnus, voire ignorés, les snipers ne sont pas tout à fait des combattants comme les
autres. Mais qu’est-ce qu’un sniper ? Il s’agit d’un tireur de bon niveau et toujours d’un soldat ou
d’un policier, agissant dans le cadre d’une mission et sur ordre d’une autorité constituée. Le terme ne
s’applique donc pas ici aux “tireurs fous” qui agitent de temps à autre les médias, ni aux combattants
irréguliers de tous bords inhérents aux guerres civiles, cf. en ex-Yougoslavie ou actuellement au
Moyen-Orient. Les faits d’armes imputables aux tireurs d’élite sont plus anciens que l’invention du
terme “sniper”, depuis les officiers britanniques délibérément éliminés par des “riflemen” recrutés par
les Insurgents pendant la guerre d’Indépendance américaine, jusqu’à l’amiral Nelson abattu en 1805
à Trafalgar par un bon tireur depuis les hunes du vaisseau français “le Redoutable”. Apparus dès la
guerre de Sécession, les fusils à lunette ont été très utilisés dans les tranchées de la Première Guerre
mondiale. Le recours aux snipers pendant la Seconde Guerre mondiale fut général mais l’Armée rouge,
seule à avoir défini une doctrine complète d’emploi dès avant 1939 et à avoir prévu les matériels
nécessaires, était très en avance : la Wehrmacht s’en est aperçue à ses dépens...
Depuis, le cinéma s’en est mêlé : le succès des films relatant les exploits du sniper soviétique Zaïtsev
à Stalingrad ou ceux de l’américain Kyle en Iraq témoigne de l’intérêt du public pour ces combattants
très spécialisés. La littérature n’est pas en reste : presque inconnus voici quarante ans, les livres et
manuels de sniping sont nombreux, et le meilleur y côtoie le pire. Le sujet du sniping est d’actualité.
Après un rappel de l’armement utilisé en 1945, Cibles s’est intéressé à l’évolution de la doctrine
française régissant l’emploi des “TE” (tireurs d’élite) sur la période 1970-2010 ainsi qu’à certains
matériels utilisés actuellement par nos snipers militaires : le fusil Sako TRG-42 en cal. 7,62 x 51, puis
les modèles PGM FR 12,7 & Barrett G82, tous deux en cal. 12,7 x 99.
Le sniping militaire n’est pas un univers figé :
Les “retours d’expérience” lors de chaque conflit influent sur l’évolution des armes et des équipements
optiques, puis sur la définition des tactiques et la formation technique des tireurs. Les tendances
actuelles s’exercent dans plusieurs directions, depuis le recours au “sniping lourd” via des armes de fort
calibre, jusqu’à l’optimisation des fusils d’assaut équipés de visées optiques et optroniques, ou “S4G”
pour “sniping de 4e génération”, dont les principes sont abordés dans le présent numéro hors-série.
L’activité des tireurs d’élite français, militaires ou relevant des forces de l’ordre, est toujours encadrée
par les lois de la République : Me L.-F. Lienard, avocat, a établi à la demande de Cibles une synthèse de
ce cadre très contraignant, manifestement inadapté à certaines situations d’urgence et qui ne facilite ni
la prise de décision, ni l’exécution des missions confiées à nos snipers. Au-delà des arguties juridiques,
les conflits de type “asymétrique” ou la lutte contre le terrorisme, auxquels les nations occidentales
se trouvent confrontées, appellent des réponses adaptées : de par son rapport “coût – efficacité”
imbattable, le sniper militaire constitue l’un des moyens les plus efficaces actuellement disponibles,
comme le démontrent les opérations en Afghanistan.
Cibles s’est également interrogé sur diverses idées reçues :
• Un fusil de sniping vaut aussi par son optique et, en ce domaine, les surprises ne manquent pas,
bonnes ou mauvaises… L’étude rationnelle de ce composant essentiel doit s’affranchir des modes
ou du marketing ambiant, et certaines évidences gagnent à être rappelées : par ex., la lunette PSO-1
du SVD Dragunov a ouvert la voie dès 1963, car ses solutions techniques n’ont été surpassées que
par l’apparition récente des réticules de type “mil dot”.
• Idem en ce qui concerne le niveau de précision requis du couple “arme + munition” : la mythique
“demi-minute d’angle” n’est nullement indispensable, car les erreurs dans l’appréciation des distances
et/ou dans l’analyse des conditions météo, et surtout du vent, constituent les causes essentielles
des tirs ratés, comme le démontre le logiciel WEZ.
Le sniping à moyenne et à longue distances s’accommode donc fort bien d’armes à la précision
“militaire” et d’optiques rationnellement conçues, sans gadgets inutiles, mais il exige impérativement
une pratique soutenue du tir reposant sur un entraînement régulier et bien conduit. Bons tirs !
Bruce MALINGUE
Membre associé (2003) - Compagnie nationale des experts en armes & munitions
Dépôt légal : 2e trimestre 2015
Distribution : MLP
Commission paritaire : 0114 K 80 843
N° ISSN : 1957 2964
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