Elèves en difficulté : "Les centres PMS se dépoussièrent"

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Elèves en difficulté : "Les centres PMS se dépoussièrent"
SOCIETE (http://www.rtbf.be/info/societe) | mercredi 25 mars 2015 à 6h00
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Harcèlement à l'école voire cyber harcèlement, décrochage scolaire... Les difficultés auxquelles
peuvent être confrontés les élèves sont nombreuses et diverses. Pour les aider, les enseignants ne
sont pas les seuls à la manœuvre. Les centres psycho-médico-sociaux jouent aussi un rôle
important. Les centres PMS évoluent en tenant compte de nouveaux défis. Près de cent directeurs
de centres sont réunis à Spa pour un congrès de trois jours sur les inégalités sociales.
Les cinquantenaires ont un souvenir très vague du PMS : "Ce centre qui vous conseillait de devenir maçon parce que
vous aimiez les jeux de construction …" , entend-on parfois en guise de clin d’œil. Françoise a retrouvé récemment la
lettre d’orientation du PMS : "On nous faisait passer des tests et on nous disait si on était intelligent ou pas. C’était en
1976…" Hélène, elle, se souvient que plusieurs élèves de sa classe qui aimaient la nature ou les promenades en
forêt, s’étaient vu proposer un avenir de garde-forestier. "On devait cocher des cases", ajoute Justine, "et en fin de
test, l’une des propositions de métiers que le PMS m’avait faites relevait du domaine de la Botanique". Justine s’est
plutôt orientée vers les langues et littérature romanes et s’y épanouit.
Du testing à outrance à l’accompagnement comme maître-mot
Jusqu’il y a quelques années, le rôle des centres PMS concernait surtout l’orientation des élèves, via du testing.
"Auparavant, les centres faisaient beaucoup de tests, explique Virginie Drèze, directrice du centre PMS libre de
Braine-l'Alleud, des tests d’aptitude pédagogique pour vérifier qu’un enfant était prêt à passer dans l’enseignement
supérieur ou d’un cycle d’enseignement à un autre. Mais aujourd’hui, on n’est plus du tout dans cette dynamique-là.
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On dépoussière les centres PMS". Roselyne Magnée, directrice du centre PMS provincial de Tamines-Gembloux
confirme : "Depuis mon entrée en 1994, on est sortis d’un carcan très fermé où on faisait avant tout des missions
d’orientation, pour aller vers une approche de tous les problèmes globaux qu’on rencontre dans la société et qui se
transposent à l’école".
L’élève et son sac-à-dos rempli de cailloux
Le centre PMS doit prévenir les difficultés, accompagner les enfants quand ils sont aux prises avec ces difficultés et
les orienter, depuis l’école maternelle jusqu’à la fin du secondaire.
"Cela peut être un problème d’accrochage scolaire, de bien-être à l’école, de harcèlement à l’école, des problèmes à
titre privé comme des parents qui se séparent ou le décès d’un proche ou d’un professeur", précise Virginie Drèze.
Isabelle a eu recours au centre PMS pour accompagner sa fille dans des moments difficiles. "Elle souffrait de notre
séparation, et, dans un deuxième temps, a souffert de harcèlement à l’école. Dans les deux cas, la psychologue du
centre PMS a écouté ma fille et l’a aidée à reprendre le dessus".
Véronique Ozcam, directrice de l’école de Rhisnes, fait appel au centre PMS non seulement pour accompagner ses
élèves, mais aussi pour soutenir son équipe éducative. "Le PMS encourage nos enseignants dans leur travail de tous
les jours, fournit des pistes d’action, les soutient moralement. C’est un partenaire privilégié qui nous permet de faire de
l’école un facteur d’émancipation sociale et l’aider à remplir sa mission dans le sens le plus nombre du terme. Il nous
aide à orienter les enfants vers les thérapeutes adéquats en cas de difficulté scolaire ou affective".
Dans certains cas plus compliqués, l’équipe du PMS garde une fonction d’orientation, comme pour la petite Melissa,
qui, à l’âge de 4 ans a été inscrite dans l’enseignement spécialisé. "On se rendait compte qu’il y avait un souci avec
Melissa, explique sa grand-mère. On en a fait part à Madame la directrice, qui, avec l’aide du PMS a orienté Melissa
vers l’enseignement spécialisé. Et maintenant c’est mon petit Dylan, qui est inscrit en intégration".
Face à des défis plus nombreux, un encadrement inchangé
Une modification datant de 1986 de la loi de 1960 fixait l’encadrement minimal d’un centre PMS : six équivalents
temps-plein pour 3000 élèves. Dans les faits, ils sont souvent six pour un nombre d’élèves plus élevé. Six pour 48
écoles au centre PMS provincial de Gembloux-Tamines ; huit équivalents temps-plein pour 6500 élèves pour le centre
PMS libre de Braine-l’Alleud, pour faire face à des défis de plus en plus nombreux et diversifiés.
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Loi de 1960 relative aux centres PMS (http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/04908_007.pdf) - © Tous droits
réservés
Plusieurs directeurs de centres PMS, tous réseaux confondus, soulignent un souci de la perfection de plus en plus
grand dans la société, et par conséquent, chez les parents. Ceux-ci veulent régulièrement avancer les enfants d’un
an, voire deux… Françoise se souvient d’une visite au centre PMS avec son fils de 5 ans. "Ils nous ont conseillé de ne
pas l’avancer d’un an, que cela lui permettrait de progresser à son rythme. Nous n’avons jamais regretté ce choix".
"Le cyber harcèlement, c’est aussi une évolution de ces dernières années, tout comme la rilatine. Beaucoup d’enfants
prennent de la rilatine pour booster leur performance. C’est notre rôle aussi, de signaler quand ce n’est pas
nécessaire, ajoute Virginie Drèze. Il y a aussi un recours de plus en plus fréquent à des coachs scolaires. On
externalise la remédiation. Ce souci de perfection renforce une dualité dans l’enseignement".
Face à un enseignement duel : comment lutter contre les inégalités sociales ?
Ces mercredi, jeudi et vendredi 25-26-27 mars, près de cent directeurs de centres PMS tous réseaux confondus
seront réunis à Spa pour un Congrès autour du thème des inégalités sociales. "On est dans une situation à l’heure
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actuelle où l’institution scolaire reproduit les inégalités sociales ou en tout cas y participe, explique Roselyne Magnée.
Et vu que notre lieu d’intervention est l’école, on en est venu à se poser la question du rôle qu’on joue dans cette
fabrication d’inégalités sociales".
"Notre ambition, ajoute Virginie Drèze, c’est de réfléchir sur nos pratiques et sur comment les adapter au mieux. On
voit par exemple que certaines démarches ne réduisent pas les inégalités. Exemple: la création de ces terrains de
sports et ludothèques dans certaines régions dans le but louable d’y donner accès à des personnes précarisées. Mais
dans les faits, on voit que les gens qui les fréquentent sont ceux qui en ont le moins besoin parce qu’ils ont les
moyens".
"On va tenter de comprendre l’évolution de ces inégalités sociales, conclut Roselyne Magnée, comprendre comment
cela se traduit au niveau de l’école, dans les familles et voir ce que nous, centre PMS, nous faisons par rapport à ça.
Une fois que nous aurons compris tout cela, nous tenterons de définir comme mieux lutter contre ces inégalités. Nous
devons soutenir l’école pour essayer de compenser ces inégalités sociales vécues par les enfants".
O. Leherte
© RTBF
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