Guernica de Pablo Picasso

Transcription

Guernica de Pablo Picasso
Guernica de Pablo Picasso
:
Présentation de l’œuvre
Titre de l’œuvre : « Guernica »
Genre de L’œuvre : Peinture historique et engagée
Artiste : Pablo Picasso 1881 – 1973
Date de création : 1937
Catégorie (domaine / thématiques possibles) :
Arts du visuel
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Arts, Etats et pouvoir
Arts, techniques, expressions
Arts, ruptures, continuités
0ù trouver l’œuvre :
Guernica a été exposée pour la 1ère fois dans le pavillon espagnol de l’Exposition Universelle
de Paris en juillet
1937.
Longtemps conservée au Museum of Modern Art de New-York, l’œuvre est retournée en
1981 en Espagne. Elle est actuellement conservée au Musée national de la Reine Sophie à
Madrid. Picasso avait toujours fait savoir qu’il ne voulait pas que son tableau soit exposé
en Espagne tant que Franco serait au pouvoir.
- Guernica est donc une œuvre engagée.
Repérage chronologique :
Repérer l’œuvre et indiquer des évènements historiques proches susceptibles d’alimenter des
liens, des correspondances entre les œuvres. Ici le fil conducteur se situe au niveau de
l’engagement par l’art et témoignage historique. Ces œuvres sont commentées dans la
partie “Portée ou influence de l’œuvre”.
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1814 : Francisco de Goya, El tres de mayo
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1830 : Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple
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1907 : Pablo Picasso, Les demoiselles d’Avignon
Cette toile n’est pas comme les autres exemples donnés engagée, mais elle est un jalon
marquant dans l’ensemble de l’œuvre de Picasso. On y retrouve l’influence des arts premiers
dans le traitement de certains visages rappelant les masques africains, ainsi que des
déformations expressives.
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1937 : Pablo Picasso, Guernica
1987 : Barbara Kruger, I shop therefore I am
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1990 : Christian Boltanski, Réserve
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2009 : Yann Arthus Bertrand, Home
Vie de l’artiste
: Moments importants de sa vie…
Espagne – 1904 : France – période bleue – période rose – cubisme – « Demoiselles
d’Avignon », 1907 – « nature morte à la chaise cannée », 1912 – « Guernica », 1937 – peintre,
sculpteur, céramiste, dessinateur.
Pablo Picasso a été encouragé dans sa vocation artistique par son père, professeur de dessin.
En 1901, il s’installe à Paris et décide de passer le reste de sa vie en France. Il initie le
mouvement cubiste, brisant les lois traditionnelles de la peinture occidentale ; les objets
représentés sont ‘aplatis’ sur la toile afin que tous leurs angles soient visibles simultanément.
Le tableau ‘Les Demoiselles d’Avignon’ de 1907 inaugure cette technique révolutionnaire,
probablement inspirée des arts africains ou ‘arts premiers’.
Tenté un moment par le surréalisme, l’actualité politique le rattrape : il s’alarme de la montée
du fascisme en Europe et particulièrement en Espagne. La toile ‘Guernica’ de 1936 est
réalisée suite à l’annonce d’un massacre perpétré par les troupes de Franco dans un village du
même nom. L’œuvre est vite érigée en symbole de la Résistance.
Quand il peint Guernica, Picasso (né à Malaga en 1881, mort en France en 1973) est déjà un
peintre reconnu et célèbre. Au moment du bombardement de Guernica, Picasso vit déjà à
Paris (depuis 1901). Opposé à Franco, il ne retournera jamais en Espagne. Favorable au
Républicains. Membre du Parti Communiste depuis 1944.
Picasso s’est également livré à la photographie, à la sculpture, à la gravure. Il a remis à
l’honneur les dessins d’enfants, s’en inspirant largement pour ses œuvres.
Parfois considéré comme le plus grand artiste du XXe siècle, il ne fait aucun doute que Pablo
Picasso a chamboulé l’art et la manière de l’appréhender.
Contexte historique de création :
cadre géographique ? Evènements marquants ? Eléments d’inspiration.
Cette œuvre à été peinte en réaction au bombardement de la ville basque Guernica, par
l’aviation allemande au service des franquistes.
La toile exprime toute l’horreur et la colère ressenties par Picasso à la suite du bombardement
de Guernica. Sa réalisation commença le 1er mai 1937 à Paris, sous la commande du
gouvernement républicain espagnol, pour être exposée le 25 mai, moins d’un mois après
donc, au pavillon représentant l’Espagne lors de l’Exposition universelle de Paris de 1937.
Après une période où elle fut présentée à travers le monde de 1937 à 1939 pour notamment
lever des fonds pour les Républicains espagnols, la toile resta aux États-Unis (principalement
au MoMA de New York) durant une quarantaine d’années en raison de l’entrée de l’Europe
dans la Seconde Guerre mondiale et du refus catégorique de Picasso, engagé auprès du Parti
communiste, que l’œuvre aille en Espagne tant qu’une démocratie n’y serait pas effective.
Cette œuvre est finalement arrivée en Espagne en 1981, après la mort de Franco en 1975. Elle
est exposée au musée de la Reine Sofia à Madrid. Elle est le symbole fort de la fin de la
dictature.
La guerre d’Espagne et le bombardement de Guernica.
La guerre civile espagnole éclate le 18 juillet 1936. Elle durera jusqu’en 1939. Elle
oppose Nationalistes et Républicains.
Le 18 juillet 1936 les troupes du Maroc, commandées par Franco, débarquent dans la
péninsule. A bien des égards, l’Espagne sert de terrain d’entraînement, et de préparation à
l’armée allemande.
Le camp nationaliste se rallie immédiatement les garnisons d’Andalousie, de Galice, des
Asturies, de la Navarre, et de la vieille Castille. Par contre Madrid et Barcelone constituent
tout de suite le cœur de la résistance républicaine. Le pays Basque forme le front nord
d’opposition aux franquistes. Au printemps 1937 le général Emilio Mola, principal chef
militaire franquiste, décide de réduire le front nord. L’aviation allemande de la légion Condor
soutient les troupes au sol, espagnoles et italiennes.
Guernica est une petite ville d’Espagne, de la province basque de Biscaye.
Le jour du bombardement Guernica est particulièrement peuplée : de nombreux réfugiés des
environs sont venus dans l’espoir de pouvoir fuir en train, par ailleurs c’est jour de marché.
Les premières bombes explosent à 16 H 30. Les derniers avions quittent le ciel de Guernica
vers 19 H. Les 50 appareils de la légion Condor ont lâché 50 tonnes de bombes incendiaires,
et fait plus de 1800 morts sur 6000 personnes alors présentes.
Le retentissement international de l’évènement est immense. Franco tente alors de faire croire
que la destruction de Guernica est due aux basques républicains qui auraient dynamité le
village à des fins de propagande.
Du point de vue stratégique les nazis expérimentent à Guernica un nouveau type de
bombardement, terrorisant les populations, le bombardement en piqué.
Style, mouvement ou courant :
Guernica est une œuvre figurative.
Elle n’appartient pas au mouvement cubiste à proprement dit. Le mouvement est alors
déjà révolu. Néanmoins on retrouve le style de Picasso visant à la fragmentation, voire la
géométrisation qui compose le tableau.
Le cubisme
Le cubisme est un mouvement artistique d’avant-garde du 20e siècle, lancé par Pablo Picasso
et Georges Braque, qui a révolutionné la peinture et la sculpture européenne, en plus
d’inspirer les mouvements liés à la musique et à la littérature.
Dans les œuvres d’art cubistes, les objets sont fragmentés, analysés et rassemblés dans une
forme qui se rapproche de l’abstraction au lieu d’un objet représenté et clairement
reconnaissable et observé d’un seul point de vue.
L’artiste montre l’objet d’une multitude de points de vue pour représenter le sujet dans un
contexte plus large. Souvent, les surfaces se croisent au hasard, enlevant à l’ensemble son
sens cohérent de la profondeur. Une façon de dénoncer l’illusion de profondeur de la toile.
Pour comparer voici une œuvre cubiste :
Pablo Picasso, « Guitare et violon”; 1912
Description de l’œuvre
Technique : Huile sur toile
Dimensions : 3m51 X 7m82 cm. Sa grande taille fait que le spectateur est immergé dans la
toile, accentuant l’émotion et sa prise à partie.
Cadrage : Etant donné la longueur du tableau : plus de 7 mètres on serait tenté de l’assimiler
à une vue panoramique mais la scène étant essentiellement dirigée sur des personnages on
l’apparente d’avantage à un plan moyen basé sur les actions des personnages et non sur le
paysage environnant.
Point de vue : Les personnages sont vus de manière frontale
Composition : Les grandes lignes de force du tableau révèlent une œuvre coupée en trois
voire quatre; la partie centrale pouvant à son tour se diviser, ainsi qu’une construction
pyramidale qui permet au regard de circuler vers la lumière, symbole de l’espoir.
Couleur : La toile est pratiquement en noir et blanc, juste quelques teintes de brun peuvent
apparaître. Ceci entre en résonnance avec l’épisode historique sombre. Ce peut être aussi un
rappel des couleurs du journal par lequel Picasso a appris la nouvelle du bombardement.
Lumière : Elle vient du plafond
Les éléments en présence donnent-ils un sens ? Lequel ? Pourquoi ? Anecdotes ?
L’œuvre à la loupe :
Le taureau : Très présent dans l’œuvre de Picasso (Espagne, tauromachie).
Symbole de cruauté, de force brute (corrida). Représente les nationalistes ?
Picasso, tête de taureau
Une mère qui hurle avec son enfant dans les bras : Ses yeux sont en forme de
larmes.
Langue en forme de couteau : violence.
Elle montre toute l’horreur du bombardement qui touche des civils innocents.
C’est aussi une référence à une figure récurrente de l’art : la Piéta
Michel Ange, « La pieta » représente le thème biblique de la Vierge Marie tenant sur ses
genoux le corps du Christ descendu de la croix avant sa mise au tombeau. 1498-1499, marbre,
174 cm × 69 cm, Basilique Saint Pierre.
Une femme tombe d’un immeuble en flammes. Les yeux sont aussi en forme de
larmes.
Des bombes incendiaires ont été utilisées. Souffrance et désespoir, bras levés au ciel : autre
référence. Goya « El tres de mayo » (voir image plus haut).
Goya « El tres de mayo »
Le cheval :
Selon Picasso, il représente le peuple : il est représenté blessé (lance, blessure sur le flanc). Il
hennit de douleur, c’est une victime innocente. Le peuple martyrisé.
Langue en forme de couteau : violence.
C’était un jour de marché : de nombreux animaux sont morts ce jour-là.
Les caractères d’imprimerie rappelés par le pelage de l’animal: les informations arrivaient à
Picasso par les journaux.
Le soldat qui agonise :
Le corps est en morceaux : horreur de la guerre et en particulier des bombardements. Les
traits sur les bras : blessures.
Il tient une épée brisée : c’est l’armée républicaine dont la résistance est brisée.
Un fantôme tenant une lampe :
Le monde faisant la lumière sur ce qui s’est passé ?
La femme qui boîte :
Blessée, mais survivante, elle rampe vers la lumière ?
Corps disproportionné : blessures…
L’ampoule :
L’œil du peintre ?
Une lueur d’espoir ?
Au contraire : une bombe ?
Colombe :
Signe de paix, mais ici dans l’obscurité
Fleur :
La vie mais fragile.
Symbole d’espoir ?
Portée ou influence de l’œuvre
En quoi l’œuvre a-t-elle marqué son temps ? Peut-on la rapprocher d’autres œuvres ?
« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements; c’est une arme offensive et
défensive contre l’ennemi », c’est ce que déclara Picasso à propos de Guernica.
Elle est le symbole fort de la fin de la dictature.
- Elle peut rappeler Christian Boltanski, Réserve, 1990 qui est une installation de
dimensions variables composée de vêtements et lampes.
Il s’agit d’une pièce qui fait allusion aux entrepôts dans lesquels les nazis remisaient les effets
des personnes déportées. L’usage du vêtement chez Boltanski est donc d’emblée lié au thème
de la mort, comme c’était déjà le cas pour la photographie. Pour lui, « La photographie de
quelqu’un, un vêtement ou un corps mort sont presque équivalents ».
Le thème de la disparition et du souvenir, la mémoire est récurrent dans son œuvre en général
Avec la Réserve de 1990, Boltanski tapisse les murs d’une salle entière de vêtements usagers,
voire poussiéreux, qui répandent une odeur de grenier. Car la forte présence de l’œuvre ne se
manifeste pas seulement visuellement, mais par une dimension olfactive trop rarement
exploitée en art plastique.
- Elle symbolise une forme de résistance comme « la liberté guidant le peuple » d’Eugène
Delacroix, 1830 qui évoque un soulèvement populaire.
« Si je n’ai pas vaincu pour la Patrie, au moins peindrai-je pour elle… »
Dans cette toile, Delacroix témoigne de la révolution sanguinaire qui déchire Paris les 27, 28
et 29 juillet 1830. Au cours de ces trois jours, surnommés les « Trois Glorieuses », les
républicains libéraux protestent contre les ordonnances de Saint-Cloud émises par Charles X
et limitant les libertés (censure, dissolution de la chambre, restriction du droit de vote par
augmentation du cens). Le dernier roi Bourbon est ainsi renversé, et remplacé par LouisPhilippe, Duc d’Orléans.
La toile est achevée trois mois après l’insurrection et le début de la monarchie de Juillet. Elle
est exposée dès 1831 au Salon.
Elle peut rappeler les œuvres de propagande : exemple :
- Le cuirassé Potemkine de Sergei Eisenstein
Le film « Le cuirassé Potemkine » fut commandé en 1925 par les Soviétiques à Eisenstein,
cinéaste mondialement renommé, pour commémorer le début de la Révolution soviétique
(1905). Cette histoire idéalisée de la mutinerie sur le cuirassé et de révoltes populaires
associées a fait date dans l’histoire du cinéma car Eisenstein était un pionnier du montage.
Son film fut admiré partout dans le monde pour sa technique artistique et est considéré
comme une des grandes œuvres d’art. Son film a aussi été efficace pour la propagande et a
révélé comment ce nouveau média pouvait être utilisé pour éduquer et endoctriner les millions
de paysans russes illettrés.
- « Home » de Yann Arthus-Bertrand
Yann Arthus-Bertrand est l’auteur de photographies saisissantes montrant la terre vue du ciel.
Il a publié un livre publiant ces photos « La Terre vue du Ciel », un succès de librairie vendu à
3,5 millions d’exemplaires.
Ensuite, Yann Arthus-Bertrand a tourné un film sur le même sujet. On lui a confié des
caméras gyroscopiques développées pour l’armée et d’usage restreint car elles servaient pour
l’observation des cibles en cas de conflits militaires. Ces caméras, attachées sous un
hélicoptère, stabilisent les vues malgré les secousses, donnant des images stables et donc de
très haute définition.
Le sujet du film « Home » est de montrer les merveilles de la nature et comment elles sont
modifiées par l’industrialisation. Le commentaire a été écrit en accord avec Al Gore, qui
forme des militants écologistes. En plus des facilités offertes, hélicoptères, support
diplomatique pour les autorisations et permission d’utiliser du matériel militaire classifié, le
film a été financé (production et distribution) par des mécènes (dont le dernier révélé est
Pinault, CEO de PPR).
Le film, étant ainsi payé, est disponible sans frais d’auteur. Il a été projeté partout dans le
monde par au moins une station de télévision par pays et par Internet. La date de sortie du
film montre le but politique : la veille des élections européennes. Cette propagande camouflée
sous une bannière officielle a contribué aux succès des partis verts. Des journaux américains
titraient « Ecologists win with ecologist film ». (Les écologistes gagnent grâce à un film
écologique). On a pu aussi observer que la campagne écologique se poursuivait depuis les
élections, des émissions préparées demandant à chacun de faire des donations aux ONG qui se
prétendent écologiques et qui culpabilisent les citoyens et leurs élus parce qu’ils ne font pas
assez pour l’écologie.
Comme les 2 autres films, ce film est acclamé à juste titre comme un nouveau chef d’œuvre
artistique. Il est aussi un magnifique film de propagande pour l’écologie profonde.
Synopsis : En 200 000 ans d’existence, l’homme a rompu l’équilibre sur lequel la Terre vivait
depuis 4 milliards d’années. Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction
des espèces : l’homme a mis en péril sa propre demeure. Mais il est trop tard pour être
pessimiste : il reste à peine dix ans à l’humanité pour inverser la tendance, prendre conscience
de son exploitation démesurée des richesses de la Terre, et changer son mode de
consommation.
- Barbara Kruger, I shop therefore I am, 1987
Le travail de cette artiste est une critique de la société de consommation. Elle peut travailler
sur de petit formats mais aussi investie un espace du sol au plafond. Son vocabulaire plastique
habituel empreinte les couleurs et le codes de représentation des affiches de propagande et
publicitaires.
Regard sur l’œuvre
Exprimer son ressenti…
Conclusion :
Dans cette œuvre, Picasso veut dénoncer l’évènement. Il alerte et prend à témoin toute la
communauté internationale.
Pour que son message soit très clair, il accumule des symboles que tout le monde peut
comprendre. C’est cette universalité du message qui fait de Guernica un tableau aussi célèbre.
Pour cette raison, depuis 1985, une reproduction de Guernica siège à l’entrée du Conseil de
sécurité des Nations unies à New York. Elle y a été placée pour rappeler les horreurs de la
guerre.
Il est un appel constant, pour nous tous, de l’horreur de la guerre. Pacifiste convaincu, Picasso
a toujours pris parti contre les horreurs commises.
Anecdotes :
À Otto Abetz, l’ambassadeur du régime nazi à Paris qui lui aurait demandé devant une photo
de la toile de Guernica, un peu indigné lors d’une visite à son atelier : « C’est vous qui avez
fait cela ? », Picasso aurait répondu : « Non… c’est vous ». Dans une interview accordée à
Simone Tery, publiée le 24 mars 1945 dans Les Lettres françaises (journal littéraire proche du
PCF) il revient sur l’anecdote en disant qu’elle est « à peu près vraie » et précise qu’en réalité
aux visiteurs allemands des années 1940, il distribuait des photos reproduisant le tableau
Guernica, les narguant d’un
« Emportez-les. Souvenirs ! Souvenirs ! ».
« Dans le panneau auquel je travaille et que j’appellerai Guernica et dans toutes mes
œuvres récentes, j’exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer
l’Espagne dans un océan de douleur et de mort. »
Pablo Picasso
LEXIQUE DE BASE :
Peinture/ figuratif / forme / dimension / représentation / espace/ déformation / œuvre engagée
/ mémoire / histoire

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