Six initiatives pour le développement du livre et de la lecture
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Six initiatives pour le développement du livre et de la lecture
Assises du livre numérique 4 novembre 2013 – 9h30-18h 11e édition – Novotel Tour Eiffel Six initiatives pour le développement du livre et de la lecture numériques Table-ronde animée par Florent Souillot, responsable du développement numérique du groupe Flammarion, avec : Matthieu Raynaud, responsable commercial développement numérique et Librairie en ligne de Volumen ; Cristina Mussinelli, Associazione italiana editori ; Camille de Toledo, fondateur de Translation and Literary Hub (TLHUB) ; Vincent Piccolo, responsable du développement numérique de La Martinière groupe ; Pierre Danet, Directeur innovation et technologie numérique du groupe HachetteLivre ; David Lacombled, Directeur délégué à la stratégie des contenus d’Orange +. Le Groupement pour le développement de la lecture numérique (GLN) Le numérique est à la fois un nouveau format, qui complète le format papier sans s’y substituer, et un nouvel écosystème aux contours encore parfois flous, qui voit l’émergence de nouveaux modèles économiques, de nouveaux métiers, emplois et compétences, de nouveaux acteurs, de nouveaux usages et de nouvelles habitudes de consommation. Dans ce contexte et pour valoriser, organiser et développer cette nouvelle filière, il est apparu primordial de fédérer l’ensemble des acteurs au sein d’un groupement. Le GLN a pour missions de : - représenter et défendre les intérêts de ses adhérents et des acteurs de la lecture numérique auprès des différentes instances représentatives, en créant du lien et en favorisant le travail en équipe sur les sujets communs de la profession ainsi que le travail en concertation avec les acteurs de l’interprofession ; - mettre en valeur le nouvel écosystème du numérique, en communiquant largement ; - lever les freins au développement et à la professionnalisation des acteurs (auteurs et lecteurs), afin de renforcer la crédibilité de la filière. Outre son site Internet et sa présence sur les réseaux sociaux, le GLN met à disposition un centre de ressources regroupant des informations réglementaires et juridiques, des informations métiers, des informations chiffrées et un annuaire des acteurs du secteur. Il a également lancé plusieurs grands chantiers, notamment sur les acteurs de la lecture numérique, le contrat d’édition numérique, le piratage ou encore l’identification de leviers de développement. Une commission se réunit tous les lundis par visioconférence sur telle ou telle thématique et des ateliers de travail destinés aux adhérents se mettent progressivement en place. Syndicat national de l’édition Assises du livre numérique – 4 novembre 2013 1 Technologies and Innovation for Smart Publishing (TISP) TISP est un réseau thématique créé en janvier 2013 avec le soutien de la Commission européenne dans le cadre du programme ICT PSP, qui vise à tisser des liens entre les maisons d’édition et les entreprises du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour faire émerger un savoir commun et développer l’innovation. Le réseau TISP compte 25 partenaires (organisations européennes, salons du livre, institutions académiques et culturelles, syndicats professionnels) représentants 12 pays. Il est coordonné par l’Association italienne des éditeurs. Il met en œuvre diverses actions : - organisation de quatre événements par an sous la forme d’ateliers ou de conférences dans le cadre des grands salons de l’édition ou des NTIC ; - identification de thématiques de travail (e-commerce, e-compétences pour les éditeurs, l’édition numérique académique, standards interopérables, etc.) ; - création de référentiels et mise en ligne d’informations sur les smart-books ; - émission de recommandations, notamment pour l’identification des besoins dans le domaine du financement des projets européens. Le réseau invite l’ensemble des acteurs intéressés par l’innovation dans le domaine de l’édition numérique à collaborer à ces travaux. Translation and Literary Hub (TLHUB) TLHUB est à la fois un réseau social européen et un outil de traduction humaine qui sera mis en ligne très prochainement. Cette communauté répond à deux enjeux : - proposer une alternative à la technologie américaine, largement tournée vers la traduction automatique ; - mettre en relation des traducteurs, des auteurs et des éditeurs plutôt que de miser sur la traduction par la machine. Un test gratuit sera offert, mais l’accès à la plateforme coopérative nécessitera un abonnement (15 euros par an pour les particuliers et 500 euros par an pour les institutionnels, qui bénéficieront de 50 profils utilisateurs). Des dons seront également possibles, à titre philanthropique ou d’investissement. Un blog et des tutoriels permettront de bien utiliser cet outil. Les traducteurs pourront importer des textes de référence (domaine public) ou sous droits (à titre privé). Ils pourront travailler seuls ou en lien avec d’autres. Trois statuts seront proposés : créateur du projet de traduction, traducteur et observateur (uniquement autorisé à commenter). La plateforme favorisera également une pédagogie de la traduction, en permettant à plusieurs élèves de proposer leur propre traduction d’un même texte puis de comparer l’ensemble. Une autre configuration d’usage sera celle des groupes de travail, pour des traductions vers plusieurs langues à la fois. Enfin, la plateforme proposera des fonctions sociales et acceptera différents supports. Syndicat national de l’édition Assises du livre numérique – 4 novembre 2013 2 Le projet de prêt numérique en bibliothèque (PNB) Ce projet poursuit trois grands objectifs : - mettre des offres de lecture numérique à disposition des usagers ; - faciliter les interactions entre les éditeurs, les libraires et les collectivités ; - mettre en place des échanges standardisés administrés par un tiers de confiance (Dilicom). L’éditeur remet ses fichiers et métadonnées à un diffuseur chargé de constituer une fiche descriptive. Ces fichiers et métadonnées sont ensuite transmis à l’e-distributeur et au libraire, auprès duquel les administrateurs des bibliothèques peuvent passer commande pour obtenir des livres au format numérique à des fins de consultation. Les bibliothèques disposeront d’un certain nombre d’exemplaires de prêt de titres, qui pourront être soit téléchargés soit lus en streaming (in situ ou ex situ en fonction des offres). Une expérimentation est en cours, avec six diffusions et des milliers de titres. Le service est testé par neuf couples libraires/bibliothèques et différents partenaires techniques (SSII et prestataires de collectivités). PNB sera effectif début 2014. Groupes de travail sur le livre numérique au sein des consortiums internationaux W3C Digital Publishing Interest Group (DIGIPUB) Les éditeurs utilisent de longue date et au quotidien les technologies W3C. En effet, les ebooks, les journaux et les magasines utilisent ces technologies et les liseuses Epub sont devenues de véritables navigateurs spécialisés (un ficher Epub n’étant rien moins qu’un site Web empaqueté). En outre, en devenant un « Open Web Plateform », le Web a largement influencé l’édition. L’Epub3 en a donc tout naturellement repris plusieurs éléments, comme le HTLM5 (pour une inclusion facile de la vidéo et de l’audio), le SVG et Canvas, la CSS 3 ou encore MathML et la possibilité (certes encore limitée) d’utilisation de scripts. Pour autant, la coexistence entre le Web et le monde de l’édition n’est pas La plupart des acteurs de l’industrie de l’édition sont uniquement des technologies du Web et l’évolution des technologies reste dictée par traditionnels. Au total, les besoins et les priorités spécifiques à l’industrie de pas nécessairement pris en compte par l’évolution du Web. encore parfaite. utilisateurs des les navigateurs l’édition ne sont Aussi W3C a-t-il créé en juin 2013 un groupe de travail dédié à la publication numérique visant à faire correspondre les technologies aux pratiques de l’édition classique (typographie, mise en page avancée, écriture verticale, etc.). Animé par Markus Gylling (IDPF) et Madi Salomon (Pearson), il réunit 70 participants répartis sur trois continents. Il rassemble actuellement des cas d’utilisation et d’exigence (sur la pagination dans les navigateurs par exemple) et contribue au travail de testing au sein de W3C (s’assurer que les caractéristiques de l’édition sont prises en compte par les implémentations, par exemple). Le consortium Readium Cette fondation à but non lucratif, constituée de 40 organisations, a pour objectifs d’aider le développement et l’adoption d’Epub 3.0 et d’incuber des projets « open source » autour du livre numérique, dans une logique industrielle. Au titre de ces projets, peuvent être cités : - Readium SDK, moteur de rendu natif pour Epub 3.0 à licence commerciale ; Syndicat national de l’édition Assises du livre numérique – 4 novembre 2013 3 - Lighweight Content Protection, DRM léger pour Epub 3.0 ; - Readium.js, lecteur HTML5 pour Epub 3.0. MO3T L’ambition d’Orange n’est ni d’être libraire ni d’être éditeur, mais d’être un agrégateur de contenus et de talents au service de ses 25 millions de clients. C’est dans cette optique que ce groupe a initié le projet MO3T (modèle ouvert trois tiers), sous la forme d’un consortium réunissant une vingtaine de partenaires. Ce projet repose sur une conviction simple : la culture ne s’emprunte pas. Son ambition est de créer un nouvel acteur, le gestionnaire de bibliothèque numérique personnelle, avec un contrat de confiance absolu entre l’ensemble des acteurs et le lecteur final. Ce n’est pas une énième plateforme, mais une écluse entre les canaux qui existent déjà (librairies, grandes surfaces, sites Internet, etc.), afin que ces derniers deviennent pleinement interopérables. Par ailleurs, MO3T vise à créer un label, sous la forme d’une norme, garantissant au lecteur un accès sans limitation de durée aux livres numériques qu’il achète, quel que soit le terminal utilisé. Ce faisant, le projet s’inscrit dans un travail sur les devoirs imprescriptibles du livre, au-delà des droits imprescriptibles des lecteurs. Pour avoir la couverture la plus large possible, ce modèle ouvert définit clairement les rôles de chacun et permet à ses acteurs d’être co-décisionnaires. L’ambition est de toucher 100 % de la population numérique, contrairement aux distributeurs de tablettes par exemple. Un prototype sera soumis à validation en fin d’année et l’industrialisation devrait débuter d’ici un an. Syndicat national de l’édition Assises du livre numérique – 4 novembre 2013 4