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L’ÉNERGIE
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Introduction au transport
du pétrole aux quatre
coins du monde
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INTRODUCTION AU TRANSPORT DU PÉTROLE AUX QUATRE COINS DU
MONDE
Depuis 150 ans, nous extrayons le pétrole du plus profond de la terre pour fournir l’énergie nécessaire à
notre mode de vie moderne. Aujourd’hui, le pétrole nous permet de fabriquer quantité d’objets, du
plastique aux chandelles, des crayons aux rouges à lèvres, des cachets d’aspirine aux panneaux
solaires.
Comme vous le saviez probablement déjà, le pétrole (parfois appelé « pétrole brut ») est surtout utilisé
pour fabriquer du carburant pour les voitures, les avions et la machinerie industrielle. Nous vous
proposons ici un aperçu des quatre façons utilisées pour acheminer près de 100 millions de barils de
pétrole puisés chaque jour des profondeurs de la terre jusqu’aux réservoirs de carburant de plus d’un
milliard de véhicules, chaudières et machines.
PIPELINES
Les pipelines, dont le diamètre peut atteindre un mètre, sont le principal
moyen pour acheminer du pétrole traité et non traité sur des centaines,
voire des milliers de kilomètres jusque dans les villes où il sera utilisé.
Comment le pétrole peut-il circuler dans ces tuyaux d’acier ou de
plastique qui peuvent traverser des continents en entier?
Des pompes installées à la source et sur toute la longueur des tuyaux
jusqu’à la destination finale font circuler le pétrole à des vitesses allant
de 5 à 20 km/h. Pour protéger les pipelines en acier contre la rouille,
ceux-ci peuvent être renforcés avec des lattes de bois ou être recouverts
de béton ou de polyéthylène (matière utilisée dans la fabrication des
bouteilles de plastique).
Figure 1 : Canalisation aérienne.
Source :
http://en.wikipedia.org/wiki/Image:Pi
pelinesmall_image%2C_seen_from_belo
w.jpeg?uselang=en-gb
Les compagnies pétrolières insèrent
régulièrement des racleurs spéciaux
dans les pipelines afin de s’assurer
qu’aucuns débris ou déchets ne s’y
accumulent. L’utilisation des racleurs
remonte à aussi loin que 1850, alors qu’ils n’étaient ni plus ni moins que
de simples connecteurs de métal en forme de cylindre insérés à une
extrémité du pipeline et retirés à l’autre bout. De nos jours, les « racleurs
intelligents » insérés dans les pipelines consistent en des sondes
complexes équipées d’ordinateurs intégrés, de capteurs et de puissants
aimants permettant de recueillir les petits morceaux de métal pouvant
s'accumuler dans les tuyaux.
Les canalisations aériennes et souterraines sont les moyens les plus
efficaces pour transporter du pétrole à la surface de la terre, à partir de
sa source dans le sol jusqu’aux raffineries qui le traiteront. En effet, il
n’en coûte environ que 8 $ pour transporter par pipeline une quantité de
pétrole d’une valeur de 800 $.
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Figure 2 : Racleur servant à
nettoyer les pipelines. Source :
http://commons.wikimedia.org/wiki
/File:NWOMolchPlastik2.jpg?uselang=en-gb
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Même si le pétrole qui circule dans les pipelines n’entre pas réellement en contact avec l’environnement
naturel qu’il traverse, la construction de pipelines perturbe souvent les écosystèmes dans lesquels ils
sont aménagés. Parmi les perturbations, on note la coupe d’arbres, le déblaiement de la couche arable
ainsi que le creusement de tranchées pour permettre l’installation des tuyaux. Lorsque du pétrole
s’échappe de pipelines endommagés en raison d’un défaut de conception, d’un acte de sabotage ou de
leur vétusté, les écosystèmes peuvent en être touchés. Bien que les pipelines occasionnent davantage
de déversements que les trains ou les navires pétroliers, il reste que la quantité (volume) de pétrole
déversée par les pipelines est plus faible dans l’ensemble.
NAVIRES
Nous transportons du pétrole par voie maritime depuis les
années 1880, alors que des navires à voiles de 60 mètres de
long transportaient jusqu’à 250 tonnes de pétrole brut entre les
ports. Aujourd’hui, des super pétroliers faisant 360 mètres de
long peuvent peser jusqu’à un demi-million de tonnes lorsqu’ils
sont chargés à pleine capacité, et transporter plus de 3 millions
de barils de pétrole en un seul voyage.
Les pétrolières doubles coques transportent du pétrole non
raffiné contenu dans 8 à 12 réservoirs multichambres, du plus
près possible de la source de pétrole jusqu’à des raffineries
Figure 3 : Navire pétrolier. Source :
http://en.wikipedia.org/wiki/Tanker_(ship)#med
situées près des ports de mer. De plus petits pétroliers
iaviewer/File:Sirius_Star_2008b.jpg
transportent le pétrole des raffineries jusqu’à proximité du lieu
d'utilisation (par exemple, des voies ferrées ou des installations de stockage desservies par des
camions-citernes pour répondre aux besoins des stations-service).
Mis à part les pipelines, les navires pétroliers en acier
soudé sont le moyen le plus efficace pour transporter du
pétrole sur de grandes distances par voie maritime. Ils
représentent également l’une des plus grandes œuvres
de technologie jamais conçues. Faisant près d’un demikilomètre de long (458 mètres) et pesant près de
657 000 tonnes à pleine charge, l’ancien navire pétrolier
américain Seawise Giant (aussi connu sous le nom de
Knock Nevis) était à l’époque le navire le plus long et
aussi le plus imposant moyen de transport autopropulsé
à être conçu.
En raison de leur taille, les pétroliers modernes ont
rendu le transport du pétrole beaucoup moins coûteux
qu’il ne l’était auparavant. Si l’on remonte aux années
1950, les coûts de transport représentaient environ
33 % du prix total du pétrole importé du golfe Persique
aux États-Unis.
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Le saviez-vous ?
Un baril contient approximativement
160 l de pétrole.
Figure 4 : Image comparant le pétrolier Knock Nevis à des
bâtiments. Source :
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Knock_Nevis_(s
hip,_1979)#mediaviewer/File:Comparison_knock_nevis_with
_other_large_buildings.png
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Suite à la mise au point de super pétroliers dans les
années 1970, les coûts de transport pour parcourir la
même distance ont chuté à 5 % du prix du marché final.
Et depuis 2010, ces coûts ont encore diminué pour
représenter moins de 3 % du prix du marché. De nos
jours, pour une tonne de pétrole brut d’une valeur de
800 $, les coûts de transport ne sont que de 20 $
seulement, ou environ 0,08 $ le litre à la pompe dans
les stations-service près de chez toi.
Cela dit, cette façon de transporter le pétrole n’est pas
sans risque. Les déversements de pétrole résultant
d’accidents en mer ou survenant lors du chargement ou
du déchargement ont des effets dévastateurs sur
l’environnement. Un important déversement de pétrole
en mer ou près des côtes peut tuer des millions
d’oiseaux, de poissons et de gros animaux marins.
Figure 5 : Nettoyage d’un déversement de pétrole.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%A9e_noire#mediaviewe
r/File:Oil-spill.jpg
Les déversements de pétrole causés par les navires pétroliers sont moins fréquents que ceux causés
par les pipelines, les trains et les camions-citernes; toutefois, la quantité de pétrole déversée est
beaucoup plus importante lorsqu’il s’agit d’un déversement causé par un navire pétrolier. Les rejets du
système d’échappement des navires pétroliers représentent également une source de pollution
majeure. De plus, ces navires peuvent poser un très grand risque environnemental s’ils sont
endommagés à la suite de collisions, d’incendies à bord du navire ou lorsqu’ils sont désassemblés
après leur vie utile.
TRAINS
Des trains tirent des wagons-citernes pour le transport du pétrole depuis les années 1860; à l’époque, ils
étaient fabriqués en bois. Entre les années 1920 et 1950, les wagons-citernes modernes étaient un
moyen largement utilisé pour transporter le pétrole, mais à partir des années 1960, ce sont les pipelines,
les navires et les camions-citernes qui sont
devenus les principaux moyens de transport du
pétrole brut. Toutefois, en 2010, la demande a
surpassé la capacité actuelle des pipelines à
transporter le pétrole. Le train fut ainsi de
nouveau très en demande pour transporter le
pétrole brut, que l’on achemine par des trains
formant de longs cordons de wagons-citernes
faisant office de « pipelines virtuels ».
Figure 6 : Train formé d’un long cordon de wagons-citernes.
Source : http://www.dot.gov/tags/crude-oil
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Au Canada seulement, le transport du pétrole par
train a été multiplié par 280 (ou a augmenté de
28 000 %) entre 2009 et 2013. En Amérique du
Nord, on compte environ 300 000 wagonsciternes pouvant transporter du pétrole par train.
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Chaque wagon peut contenir jusqu’à 131 000 litres (34 500 gallons) ou environ 93 tonnes de pétrole
brut. Cela représente environ 600 barils de pétrole non pressurisé par wagon. Il en coûte environ de 12 $
à 18 $ pour transporter par train une quantité de pétrole d’une valeur de 800 $. Contrairement aux
pipelines, qui exigent des années à construire et qui ne suivent que des routes fixes, les trains de pétrole
peuvent circuler sur toutes les voies ferrées, et lorsque la demande est en hausse, il est possible
d’ajouter des wagons supplémentaires.
Figure 7 : Wagon-citerne de pétrole. Source :
http://en.wikipedia.org/wiki/Tank_car#mediaviewer/File:TILX29034
4.JPG
Mais qui dit plus de trains dit aussi davantage
de
risques
encourus,
comme
des
déversements, des explosions et des incendies
si le train transportant du pétrole est impliqué
dans une collision ou s’il déraille (c’est-à-dire
lorsque le train quitte les rails). De nombreux
déraillements fatals ont eu lieu au cours des
dernières années, notamment celui qui est
survenu à Lac-Mégantic, au Québec, en juillet
2013 et qui a provoqué un énorme incendie.
Dans le cas de Lac-Mégantic, un train laissé
sans surveillance a dévalé une pente menant
vers le centre-ville, où il a déraillé, provoquant
une série d’explosions violentes et un vaste
incendie.
De plus, le train cause un nombre plus élevé de déversements que tout autre moyen de transport
terrestre. Environ la moitié des déversements de pétrole se produit pendant le transport et l’autre moitié
lors du chargement ou du déchargement.
Puisque le nombre de trains transportant du pétrole d’un océan à l’autre est en croissance constante, les
sociétés pétrolières, les autorités ferroviaires et les gouvernements se voient dans l’obligation de créer
un plus grand nombre de lois et de règlementations visant à prévenir les accidents.
Par exemple, les wagons-citernes modernes sont dotés de coupleurs spéciaux (la pièce qui relie les
wagons les uns aux autres) qui empêchent les wagons de se détacher lors d’un accident comme un
déraillement. Cette mesure a pratiquement éliminé le risque que les coupleurs d’un wagon ne viennent
crever le wagon situé à l’avant ou à l’arrière.
CAMIONS
Le transport par camion est généralement la dernière étape dans l’acheminement du pétrole vers les
stations-service et les autres points de service où il sera utilisé par les consommateurs.
Le transport du carburant par camion est souvent le seul moyen d’approvisionner directement les
stations-service en essence. Imagine en effet comment il serait difficile d’obtenir de l’essence si le seul
endroit pour s’approvisionner se trouvait près d’un enchevêtrement de voies ferrées, d’une voie maritime
importante ou d’un pipeline !
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Les camions-citernes transportent du pétrole traité dans des
conteneurs cylindriques ressemblant aux wagons-citernes
tirés par les trains. Chacun de ces camions peut transporter
entre 10 000 et 45 000 litres de carburant à partir des
raffineries ou installations de stockage jusqu’aux pompes
des stations-service.
L’essence contenue dans les camions-citernes est souvent
répartie dans plusieurs compartiments afin de séparer les
différentes qualités de carburant. De cette façon, les
camions peuvent transporter tous les types de carburant
dont les stations-service ont besoin en un seul voyage. En
plus d’acheminer le pétrole aux stations-service, les
Figure 8 : Un camion de ravitaillement de pétrole à
camions-citernes peuvent également transporter du
l’Aéroport international de Vancouver. Source :
http://en.wikipedia.org/wiki/Tank_truck#mediaviewer/F
carburéacteur aux avions dans les aéroports ainsi que du
ile:Shell_Refueller.JPG
propane, de l’huile pour chaudières et d’autres carburants
résidentiels dans les maisons, où ils seront utilisés pour le
chauffage ou la cuisson. Enfin, le camion est le moyen qui offre le plus de flexibilité en matière de
transport du pétrole, puisqu’il peut aller partout là où il y a une route.
Comme pour la plupart des modes de transport du pétrole,
le risque de déversement au moment du chargement et du
déchargement ou lors d’accidents de la circulation
représente l’un des désavantages associés aux camionsciternes. En effet, il est plus difficile de conduire l’un de ces
véhicules que la plupart des autres camions. L’explication
est simple : le centre de gravité de ces camions-citernes
est très élevé (pense à tout ce liquide lourd qui se déplace
plus haut que la cabine du conducteur). Les camionsciternes sont ainsi plus susceptibles que tout autre type de
camions de se renverser.
Même si les déversements causés par des camions9 : Station-service. Source :
citernes sont plus fréquents, les déversements causés par Figure
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Esso_gas_stati
d’autres moyens de transport comme les trains, les navires on_combined_with_a_Tim_Hortons_in_Vancouver.jpg
pétroliers et les pipelines impliquent généralement un ?uselang=en-gb
volume plus important de produits pétroliers. Ces
déversements ont cependant tendance à se produire sur les routes où un très grand nombre de
personnes circulent chaque jour.
Chacun de ces quatre moyens de transport du pétrole présente ses avantages et ses
inconvénients en matière de coût, d’efficacité, de sécurité et de conséquences sur
l’environnement, et aucun d’entre eux ne permet de répondre à l’ensemble de nos besoins
en matière de transport. Tant que nous ferons usage du pétrole, nous aurons toujours
besoin d’une combinaison de ces moyens de transport.
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