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m ••-'•Km f*t RECUEIL DES TRAVAUX CHIMIQUES DES PAYS BAS Rm<eil des Travaux CUnique* de>$ fhyb T./3 P-J" RECUEIL TRAVAUX CHIMIQUES PAYS-BAS CuA. Chut)- HcIû^cKa^ RECUEIL on TRAVAUX CHIMIQUES DM PAYS-BAS PAS MM. W. A. VAN DORP, A. P. N. FRANCHIMONT, S. HOOGEWERFF, E. MULDER, A. C. OUDEMANS Jr., G. J. W. BREMER, J. F. EYKMAN, A. F. HOLLEMAN et C. A. LOBRY DE BRUYN, AVBC LA COLLABORATION D « • M . L. ARONBTEIN, H. 8EHRENS, H. ELION, H. J. HAMBURGER, J. D. VAN DER PLAATS, P. VAN R O m U R M «t H. P. WUSMAN Jr. T O M E XIII. Pkatolilhofrapk Reproduction Rtprinted by permission of Ihe Nederlandtche Chemûche Veremifing JOHNSON REPRINT CORPORATION NEW YORK, N. Y., U.S. A. TUE MURRAY PBINTINO COMPANY WAKEFIELD, MASSACHUSETTS «- * ? « / • 7onr» MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS. Sur l'examen mlcrochimiqne de la quinine, PAB M. H. BEHRENS. La question, présentée par quelques étudiants, si le microscope pourrait être employé avec succès pour l'analyse qualitative des composés organiques, a provoqué quelques expériences sur ce sujet. Il en résulte qu'en général on ne peut guère compter sur cette grande sensibilité des réactions, que montrent les composés inorganiques, mais eu même temps que le gain eu temps et en matière est considérable. Ce n'est que rarement qu'on est obligé d'avoir recours à des opérations par lesquelles la substance est ebangée de telle manière, qu'elle ne puisse plus servir pour la continuation de l'examen. Ce que l'on peut atteindre de cette manière, résulte d'une série d'expériences sur les alcaloïdes du quinquina: la quinine, la quinidinc, la cinchoniue et la cinebonidine. I. Composés c a r a c t é r i s t i q u e s . 1. La q u i n i n e peut être isolée et facilement reconnue en forme de sulfate. Une partie de sulfate normal se dissout 2 en sept cent quatre-vingts parties d'eau; il se cristallise facilement en refroidissant une solution aqueuse chaude. On obtient le même résultat en ajoutant de l'ammoniaque ou du carbonate de soude à une solution du bisulfate. Les cristaux forment des aiguilles longues, assez pointues en général. Parfois ils ont une longueur de trois millimètres. Us montrent une biréfringence positive, l'extinction entre les prismes de Nicol croisés a lieu parallèlement à l'axe. En ajoutant de l'acide sulfurique, le sulfate se transforme en bisulfate, soluble dans onze parties d'eau. Dans les cas douteux on peut tirer profit de la grande faculté de cristallisation et des propriétés optiques remarquables de l'hérapatite. On peut agir de la manière suivante. On dissout un peu de quinine dans de l'acide sulfurique dilué; en ajoutant de l'iodure de potassium et de l'azotite de potassium on la transforme en periodure amorphe. Après s'être convaincu qu'une goutte d'alcool ordinaire n'occasionne aucune précipitation de paillettes dicbroïtes, on laisse évaporer le mélange; il reste une couche brunâtre. L'iodure de potassium et l'acide sulfurique doivent être en excès. Pour dissoudre la substance brunâtre on fait usage d'un mélange de dix parties d'eau, quatre parties d'alcool et une partie d'acide acétique. On pose une goutte de cette solution sur un point transparent de la couche. Une quantité minimale de quinine produit immédiatement des taches violettes, et ensuite de belles rosettes et des rhombes (30—300 p) de la même couleur (vert-clairs, métalliques à la lumière réfléchie). Les cristaux sont très dicbroïtes; en tournant le prisme analyseur, les paillettes les plus minces deviennent alternativement limpides et d'un violet brunâtre, celles qui sont plus épaisses deviennent grises et noires. Avec la quinidine, la 3 cinchonine et la cinchonidine le liquide se trouble, mais on n'obtient pas de pareilles paillettes dichroïtes. En ajoutant un excès d'ammoniaque ou de bicarbonate de soude à une solution de sulfate de quinine, le liquide peut rester limpide assez longtemps. En chauffant, la quinine est précipitée en forme de petits grains cristallins (2—i p), qui sont encore inaltérés après dix minutes environ. En chauffant jusqu'à l'ébullition, ces grains se changent en petites gouttes. 2. La q u i n i d i n e se dissout facilement dans de l'acide sulfurique dilué; en ajoutant du bicarbonate de soude, la solution ( 1 : 100) peut rester limpide, comme celle de la quinine. En chauffant doucement il se forme des rhombes incolores de quinidine (60—100 p). Ils se composent de rbombes plus petits, et ont pour cette raison des plans ècailleux et des contours entaillés, ce qui rend assez incertain les mesures des angles. On trouva 62°—65°, en moyenne G4°. LE.\Z (FRBSK.MUS, Zeitschrift f. a. Chemie. 27 p. 112) donne 62" 51' pour la quinidine cristallisée dans de l'éther. Les cristaux sont positifs dans la direction de la plus longue diagonale, l'extinction entre des prismes de Nicol croisés coïncide avec cette direction. De pareils cristaux se forment assez rapidement en précipitant la quinidine avec un excès d'ammoniaque La présence de la cinchonidine n'influence guère la cristallisation, la quinine et la cinchonine l'entravent au contraire, surtout quand on fait usage de l'ammoniaque. Dans une solution neutre de quinidine l'iodure de potassium cause un trouble laiteux qui se change bientôt en cristaux limpides, incolores, très-réfringents de 1 iodhydrate (solubles en 1250 parties d'eau). Ce composé égale le bitartratc de potassium quant à sa faculté de cristallisation, et possède 4 comme celui-ci la propriété de donner des solutions sursaturées, desquelles des bandes de petits cristaux se précipitent en frottant le porte-objet. La forme de ces cristaux est variable, parfois trilatérale, ressemblant à un tétraèdre, parfois hexagonale et oblongue. En outre on trouve des prismes rectangulaires, montrant d'un bout une arête verticale et de l'autre une arête horizontale; ensuite des rhombes avec un angle de 50° et des squelettes obliquangles qui peuvent atteindre une longueur de 300 ft. Toutes ces formes peuvent être réduites à une combinaison d'un prisme rhombique avec une pyramide héraicdre. L'extinction des hexagones coïncide avec la plus longue diagonale, celle des rhombes avec les arêtes longues; dans ces directions les cristaux sont positifs. Cette réaction belle et caractéristique exige un temps assez long; il faut attendre au moins une demi-heure avant que la précipitation soit complète. La cinchonine et la cinchonidine retardent encore d'avantage cette réaction; celle-ci peut être entravée par la quinine. Le composé est détruit immédiatement par l'acide sulfurique ou l'acide eblorhydrique. Il se dissout dans de l'acide acétique, surtout en chauffant. Par le refroidissement de fort beaux cristaux se forment, une partie considérable cependant reste en solution. Avec le ferrocyanure de potassium on obtient une précipitation pareille à celle que donne l'iodurc de potassium, l'action du premier réactif cependant est beaucoup plus énergique. Le précipité poudreux se change au bout de quelques minutes en groupes irréguliers de prismes jaunâtres, (50—100 u). Ils sont positifs, l'extinction est parallèle à l'axe longitudinale. En présence de beaucoup de quinine ou de cinchonine, une partie de ces alcaloïdes peut être 5 entraînée par la précipitation de la i|uinidine. La eincbonidine cependant reste en solution. La réaction est beaucoup plus rapide que celle avec l'iodure de potassium, au bout de cinq niiuutes la quinidine est d'ordinaire entièrement précipitée. L'acide acétique a une influence ralentissante, quoiqu'à un moindre degré qu'en précipitant avec de l'iodure de potassium. L'oxalate, le tartrate et le bitartrate de la quinidine sont beaucoup pins solnbles que les composés analogues de la quinine. 3. La c i n c h o n i n e se dissout facilement dans l'acide sulfurique. Il en est de même avec l'acide oxalique et l'acide tartrique. L'ammoniaque donne un précipité amorphe, qui ne se change guère en présence d'un excès de ce réactif. La cinchonine se cristallise cependant facilement et en de forts beaux cristaux, en employant le bicarbonate de sonde pour la précipitation. A la température ordinaire des sphéroïdes troubles de 50— 70 p se forment, en chauffant tant soit peu on obtient rapidement des prismes et des hexagones oblongs de 20—50 p. En répétant le chauffage on peut obtenir aux bords des gouttes des cristaux prismatiques plus grands parfaitement développés, d'une longueur de 200 f* et d'une épaisseur de 100 p, montrant des couleurs de polarisation vives et une extinction parallèle aux arêtes du prisme. La mesure de l'angle aigu des paillettes hexagonales donna 110. La quinine et la quinidine se précipitent avant la cinchonine. Elles peuvent rendre difficile l'observation des cristaux de la cinchonine. En ajoutant aux solutions mixtes de la cinchonine et de la cinchonidine une petite quantité de bicarbonat de soude, et en chauffant prudemment, la cinchonine est précipitée 6 d'abord; ensuite des cristaux mixtes plus longs mais mal développés se forment, et enfin des cristaux de la oinchonidine pure. 4. La c i n c h o n i d i n e , comme la cinchonine, se dissout facilement dans l'acide sulfurique dilué; moins facilement dans l'acide oxalique. Le tartrate ne se dissout guère dans l'eau pure (1 : 1265), point du tout dans une solution de sel de Seignette ; sa précipitation est encore plus lente que celle du tartrate de la quinine. Les solutions contenant de la cinchonidine déposent cet alcaloïde en cristaux caractéristiques en ajoutant du bicarbonate de soude ou un excès d'ammoniaque. Ils ont la forme de minces baguettes de 40—60 p, fendues ou ramifiées d'un côté d'une manière caractéristique, et qui souvent se réunissent en faisceaux effilés on en complexes ressemblant à des éventails. Pendant que la cinchonine pent être masquée en présence de la cinchonidine, on peut déceler celle-ci sans difficulté en présence de beaucoup de cinchonine, parce qu'une grande partie de la cinchonidine est précipitée, après la cristallisation de la cinchonine, sous forme de cristaux, montrant toutes les particularités mentionnées ci-dessus. La présence de la quinine seulement peut causer de sérieux obstacles en troublant les gouttes d'essai d'une manière permanente. II. S é p a r a t i o n et r e c h e r c h e d e s alcaloïdes d é c r i t s d a n s le s u l f a t e de q u i n i n e impur. 1. Cristallisation du bisulfate. Selon l'exactitude que l'on a en vue, il faut opérer avec 0,05—0,2 grammes de la substance, à laquelle l'examen sera appliqué. 7 On chauffe le sulfate de quinine avec son double volume d'eau pure, en. ajoutant tant d'acide sulfurique, qu'environ les trois quarts du sulfate se trouvent en solution. Avec le chlcrhydrate on peut suivre la même méthode. On laisse cristalliser à une température aussi basse que possible, on sépare les cristaux de l'eau-mère en les pressant à l'aide d'un fil de platine épais, et on ies lave ensuite avec quelques gouttelettes d'eau pure. Si la quantité du bisulfate qu'on obtient n'atteint pas les y, du sel pris en opération, il faut concentrer l'eau-mère au bain-marie et tâcher d'isoler une deuxième portion de bisulfate en refroidissant sur de la glace. Les cristaux sont du bisulfate de quinine pur, les autres alcaloïdes s'accumulent dans l'eau-mère. 2. Cristallisation du sulfate normal. On ajoute de petites quantités de carbonate de soude à l'eau-mère, en chauffant et en agitant chaque fois, jusqu'à ce qu'on ait à peu près atteint le point de neutralisation. Si le liquide commence à se troubler, on redissout ce précipité en agitant le liquide a l'aide d'un fil de platine plongé d'avance dans de l'acide sulfurique fort dilué. On prévient de cette manière une perte de quinidine et de cinchonine. Par le refroidissement une quantité considérable de sulfate de quinine se dépose; on le sépare de l'eau mère comme nous venons de le décrire pour le bisulfate. On ajoute de nouveau à l'eau-mère de petites quantités de carbonate de soude, en tâchant d'atteindre autant que possible le point de neutralisation exacte. 3. Deuxième cristallisation du sulfate normal. L'eau-mère restante est évaporée à sec. Lorsqu'il s'agit d'une séparation du sulfate de quinine aussi complète que possible, il faut évaporer à la température ordinaire sur de s l'acide sulfarique, ponr obtenir ainsi de grands cristaux dn sulfate, qni ne se dissolvent que très lentement dans l'eau froide. Lorsqu'on vent se contenter d'une exactitude moins grande, on évapore rapidement au bain-marie, on fait tomber une gouttelette d'eau sur le résidu qui est généralement entouré d'un anneau amorphe, hyalin, et on évapore cette goutte à la température ordinaire. A l'aide de quelques gouttes d'eau froide on extrait ensuite les sulfates de qninidine, de cincbonine et de cinchonidine avec un peu de sulfate de quinine. La séparation suffisante de la quinine est contrôlée de la manière suivante. Une petite quantité du liquide est chauffée en ajoutant une goutte d'une solution aqueuse de bicarbonate de soude. Quand il y a précipitation de grumeaux cristallins ou de rbombes on a affaire probablement à la quinidine; des aiguilles courtes dénotent la cinchonine et la cinchonidine, tandis qu'un précipité poudreux, se liquéfiant à la température d'ébullition et se changeant en gouttes microscopiques, fait présumer un résidu considérable de quinine. Dans le dernier cas on passe à numéro 6. 4. Recherche sommaire des impuretés. S'il n'est point nécessaire de rechercher la cinchonine, et s'il est permis de négliger un titre de quinidine et de cinchonidine au-dessous d'un pour cent, l'emploi de l'ammoniaque se recommande pour une recherche sommaire de la quinidine et de la cinchonidine. La dernière eau-mère de 0,1 gr. du sel de quinine est précipitée par un excès d'ammoniaque. Ensuite on chauffe doucement pour obtenir la solution partielle du précipité. Après une ou deux minutes la quinidine est cristallisée en petits rhombes, la cinchonidine en aiguilles ramifiées, tandis qu'un résidu de quinine 9 se précipite ;i l'état d'une poudre cristalline. Quand il y a de la cinchonine, le résidu forme des flocons amorphes. Si Ton veut appliquer une méthode sommaire pour la recherche de la cinchonine, le sel en question doit contenir environ 2 pour 100 de cet alcaloïde. Dans ce cas on emploie le bicarbonate de soude comme réactif. On obtient de cette manière d'abord des cristaux de quinidine, en second lieu de cinchonine et enfin de cinchonidine. D'après cette méthode un observateur exercé reconnaît, à côté l'un de l'autre, dans 0,1 gr. de sulfate de quinine 1 mgr. de cinchonine, 0,5 mgr. de quinidine, et 0,3 mgr. de cinchonidine; quant à la cinchonine cependant, il n'y a pas certitude absolue 5. Précipitation fractionnée. Si l'on veut continuer l'examen, on doit envisager en premier lieu la possibilité de séparer la quinidine des autres alcaloïdes à l'aide de l'iodure ou du ferrocyanure de potassium. L'iodure de potassium offre la plus grande certitude, parce qu'il ne précipite que la quinidine qui forme de grands cristaux très caractéristiques. Le ferrocyanure de potassium au contraire offre l'avantage d'une séparation bien plus rapide, et, quoiqu'il donne aussi dans certaines circonstances des précipités cristallins avec la quinine et la cinchonine, l'emploi de ce réactif se recommande, si l'on prend soin d'éviter des solutions concentrées et un excès du réactif. Pour l'emploi de l'iodure de potassium au contraire, des solutions concentrées se recommandent, qui se troublent immé diateiuent après l'addition du réactif et qui déposent déjà des cristaux au bout de quelques secondes. Quand la cristallisation se fait trop attendre, on peut la hâter en frottant le porte-objet avec un fil de platine. Avant tout il faut faire attention à la neutralité de la solution. Des quantités mini- 10 maies d'un acide minéral libre sont enlevées par de l'acétate de potassium. Après cristallisation de la majeure partie de la quinidine, une p r é c i p i t a t i o n f r a c t i o n n é e à l'aide du bicarbonate de soude peut être employée avec succès. On agite le liquide à l'aide d'un fil de platine, plongé d'abord dans une solution de bicarbonate de soude, et chauffe ensuite au dessus d'une petite flamme jusqu'à 40° C. environ. En agitant nn frottement du porte-objet doit être évité, parce que généralement de petits cristaux mal développés se précipitent sur les lignes frottées. Ces cristaux sont peu propres pour la recherche de la cinchonine et de la ciochonidine. Si l'on trouve après le refroidissement des baguettes rectangulaires de cinchonine, on leur laisse quelques minutes pour un développement plus complet; s'il y a en outre formation d'aiguilles fendues et de faisceaux de cinchonidine, on chauffe plusieurs fois jusqu'à l'ébullition, en remplaçant l'eau évaporée, afin de résoudre autant que possible la cinchonidine précipitée, et de précipiter en même temps la cinchonine. Après cette opération on a souvent la satisfaction de trouver de grands cristaux bien développés de cinchonine aux bords des gouttes. Des cristaux des sels alcalins pourraient causer une confusion; ceux-ci cependant rentrent en solution en ajoutant une gouttelette d'eau. Quand on a obtenu ainsi des cristaux propres de cinchonine, on laisse couler l'eau-mère à côté et on lave avec une goutte d'eau les cristaux de cinchonine qui sont fixés au porte objet ; ensuite on ajoute du bicarbonate de soude aux liquides combinés. Le plus souvent on obtient à la seconde précipitation deux espèces de cristaux, de minces baguettes mal développées, qui sont des cristaux mixtes de cinchonine et de cinchonidine, et parmi ces baguettes les aiguilles caractéristiques de la cinchonidine. 11 Ce n'est qu'en cas de présence d'une grande quautité de cinebonine qu'on est obligé de recourir k une troisième précipitation. En suivant les indications données ici, le but proposé sera en général atteint dans un laps de temps d'une heure ou d'une heure et demie. La méthode fut appliquée avec succès à 0.1 gr. de sulfate de quinine, souillé de 0.5 pour cent de cinchoninc, 0.3 pour cent de cinchonidine et 0.2 pour cent de quinidine. 6. Précipitation des sels oxaliques et tartriques. Lorsqu'on veut rehausser l'exactitude de l'examen, on doit précipiter encore le reste de la quinine et la quinidine, ce qui se réalise en ajoutant un excès d'oxalate de potas-. sium. Ce réactif s'applique aussi dans les cas où la précipitation en forme du sulfate normal a manqué son but. On ajoute alors un excès d'oxalate de potassium à l'eaumère provenant de la première cristallisation du sulfate normal de quinine. L'oxalatc de quinine ressemble beaucoup au sulfate, seulement les aiguilles sont plus petites. La précipitation est plus rapide que celle du tartrate, cependant on fera bien d'attendre au moins dix minutes avec la précipitation de la quinidine par l'iodure de potassium. Avant de passer à la précipitation fractionnée de la cinchonine et de la cinchonidine, le liquide doit être évaporé ;'i sec avec un excès de carbonate de soude, afin de pouvoir extraire du résidu par de l'eau froide la plupart des sels alcalins. J'ai essayé de remplacer cette opération par la précipitation de la cinchonidine à l'aide du tartrate sodico-potassique ; il résulta cependant de cet examen que cette réaction est de peu de service dans l'analyse microchimique. Elle est lente et donne 12 nn précipité qui ne peut être isolé sans difficulté; on est obligé aussi de finir par une évaporation à sec avec du carbonate de soude, parce qu'on n'obtiendrait que difficilement de bons cristaux de cinchonine de la solution chargée de sels. Par ces opérations on risque en outre la perte du petit résidu de cinchonine. Delft, Janvier 1894. Recherches réfractométriqnes, PAR M. I. F. EYKMAN. ') (Suite). Dans les pages suivantes je donnerai une description des appareils dont je me suis servi dans mes recherches réfractométriques. Comme il s'agissait de déterminer pour nombre de substances les constantes optiques et les densités à des températures souvent très élevées, et que dans beaucoup de cas la quantité disponible de matière pure n'était que très restreinte, la méthode à suivre devait permettre d'évaluer, sans empiéter sur l'exactitude, les constantes nommées en employant de très petites quantités et à des températures élevées. Après quelques essais préliminaires j'y ai réussi d'une manière tout à fait satisfaisante, de sorte que la détermination des indices de réfraction et des densités peut se faire au moyen d'environ un gramme de substance, avec la même facilité et la même exactitude, à des températures jusqu'à 140°, qu'à la température ordinaire. ') Voir ce Recueil T. XII p. 157 et 268. 14 D é t e r m i n a t i o n des i n d i c e s de r é f r a c t i o n . Quoique pour la détermination des indices de réfraction on puisse suivre différentes méthodes qui exigent des appareils plus ou moins simples, l'évaluation exacte à des températures élevées, et pour différents rayons du spectre, requiert l'usage d'un prisme creux contenant une quantité pas trop minime de liquide dont la température peut être contrôlée exactement durant l'opération, et un goniomètre permettant d'y lire au moins les demi-minutes, afin de pouvoir déterminer la dispersion pour différents rayons dn spectre avec une précision suffisante. J'ai donc fait usage d'un goniomètre N°. 2 de Mr. FLESS (Berlin), permettant de lire 30' et approximativement 15". Pour la détermination des indices de réfraction à des températures élevées on recommande des appareils à chauffer, qui cependant me semblent assez compliqués et qui, en employant la méthode dite ,,minimum de déviation", ont le désavantage qu'il faut laisser, dans le bain à chauffer, d'assez grandes ouvertures, correspondant aux extrêmes des angles de déviation observés, ce qui préjudicie de beaucoup la possibilité d'obtenir une température constante, à moins de faire usage de coulisses qu'on déplace selon la position du télescope. Pour éviter ces inconvénients et encore bien d'autres, j'ai choisi la disposition indiquée par la figure C (voir la planche). D'abord j'ai abandonné la méthode du minimum de déviation. que j'ai remplacée par la suivante. Au lieu de déduire l'indice de réfraction de l'angle de déviation minimum, ce qui exige pour chaque détermination quatre lectures, celle du point zéro, celle de la position du télescope dans le minimum de déviation et deux pour 15 l'angle Téfringent da prisme, j'ai laissé le télescope dans nne position fixe pour tontes les déterminations, avec nn angle de déviation de 40 degrés, et j'ai déduit les indices de réfraction des angles de rotation du prisme, nécessaires pour faire coïncider l'image lumineuse avec le réticule du télescope. On évite de cette manière la lecture du point zéro, et le bain de chauffage n'a qu'à porter deux ouvertures assez étroites, l'une cor respondant au collimateur, l'autre au télescope. Tandis que pour la méthode du minimum de déviation le calcul de l'indice 8 ., . <n i de réfraction n = - — e s t 8»nr Kig. 1. des plus simples, il devient un peu plus compliqué dans la méthode suivie par nous. Dans le premier cas le rayon ab (fig. 1) qui traverse le prisme est perpendiculaire à la droite qui divise le prisme en deux prismes rectangulaires égaux. L'angle réfringent de l'un de ces demi-prismes '('Av) et *nt égal à l'angle de réfraction, L c a b = r, et la somme de celui-ci et de l'angle de déviation, L bae, étant égale à l'angle d'incidence, L d a f = i , l'indice de réfraction se trouve aisément en mesurant le double de leurs valeurs, c'est à dire l'angle réfringent du prisme entier (<p) et l'angle de déviation total (ô), de sorte que sin i sin '/i (<•> -+- à) sin r sin '/2 f> D'après cette formule on calcule pour une substance d'un 16 indice de réfraction 1.6732 (environ la valeur maximum pour les corps organiques), qu'il nous faut un prisme de 50° pour qu'on obtienne un angle de déviation minimum de 40 degrés. Or la position minimum de déviation implique que dans toute autre position du prisme nous aurons un plus grand angle de déviation, et il est donc possible, en remplissant le prisme avec un liquide moins réfringent, de trouver pour lui une position donnant également une déviation de 40°. Il s'agit alors de pouvoir déduire du degré de rotation, qu'on doit faire subir au prisme, la valeur de l'indice de réfraction. Soient (fig. 2) p 0 r cette position du prisme et D F et 0 G les perpendiculaires aux plans r 0 et p 0, alors L A 0 B = 180°—40° = 140°, donc L B 0 E = L E 0 A = 70e. 17 En faisant tourner le prisme, de sorte que le plan rO donne une image sur le réticule du télescope, O D se trouvera en E O. La différence mesurée de ces deux positions donne donc la valeur de L E O D, et en soustrayant |_EOA = 70°, on trouve l'un des deux angles d'incidence L A O D = L F O C = J, tandis que l'autre J2 = L B O G est égal à | _ B O C + LF0_G - L_FOC j,='""iô0"-" + ~"'ir~ - j~ Quant aux angles de réfraction, correspondant à ces deux angles d'incidence J, et J}, ils sont égaux aux angles réfringents des deux prismes i, et i2, formés par la verticale O m sur la direction p x, dans laquelle le rayon traverse le prisme. En traçant les perpendiculaires p t au plan r O et t h à la ligne de division mO, nous avons: p n = p s sec i, = sin i., sec i, t n = t h sec i, = O t sin i, sec i, = cos ç> sin i, sec i, donc pn + tn = sin i2 sec i, -t- cos tp sin i, sec i, sin çp. En divisant par tang i, = sin i, sec i, il résulte sin w 8in i, r = -—r- + COS œ. tang i, sin i, Donc sin w • > sin i, -:—- •+- COS w sin i, sin J, : sin i, = sin J2 : sin i lAU b et parce que 'i — nous avons sin œ -.—ï- 4- COSœ sinJ, 18 et de même tang i. = ~~ sinJ. -,—r sinJ, . -H cos «p Il s'ensuit que l'évaluation des angles d'incidence et de réfraction, pour en déduire l'indice de réfraction, n'exige que la mesure de l'angle réfringent du prisme (?) et d'un des angles d'incidence J, c'est-àdire trois lectures, deux pour <? et une pour J, tandis qu'on évite la lecture du point zéro et l'ajustement du télescope dans la position minimum de déviation. Au lieu de tourner le prisme en sens gauche comme l'indique la figure, nous pouvons encore le tourner à droite, et l'on trouve alors une autre position, où l'image lumineuse du collimateur entre dans le télescope, et c'est bien cette position qui se rapporte à A 0 comme la position antérieure à B 0, et où par conséquent i, et J, deviennent i, et J2 et vice-versa. La mesure de l'angle J dans la deuxième position peut donc servir de contrôle; ce contrôle a été effectué dans toutes les déterminations. 11 reste à remarquer, que l'image qu'on observe dans la première position du prisme forme une bande plus large que celle de la seconde position, ce qui est évident, parce que l'angle sous lequel les rayons sortent du prisme pour entrer dans le télescope est le plus grand dans le premier cas. A mesure que la substance dans le prisme devient plus réfringente, les deux positions diffèrent moins de la position minimum de déviation, et la différence dans la largeur des bandes devient moins prononcée, jusqu'à ce que les images se couvrent, ce qui est le cas, lorsque le liquide a justement un indice de réfraction correspondant au minimum de déviation de 40 degrés (p. e. n = 1.6732 pour un prisme de 50°). 19 Quoiqu'on paisse mesurer les indices de réfraction de tous les corps organiques liquides (n=1.33—1.67) an moyen d'un prisme de 50', j'ai fait souvent usage d'un prisme de 62°—03 e , atiu de réduire encore l'erreur d'observation '), eu général pour les corps ayant un indice de réfraction inférieur à 1.5, comme c'est le cas e. a. avec les termes élevés de toutes les séries homologues, où l'indice de réfraction tend à devenir égal à celui de C H2 (environ 1.48 pour a à la température ordiuaire). Voici un exemple de mesures. 1° position 2» _ « 0 <P 349 e 5' 30" 348 e 17' 85° 2' + 180° e 298° 4[>' 299 33' 30" 202° 48 30" q>= 62° 13 30' Les soustractions des valeurs de <? de celles de « et § donnent celles de |_ D 0 E = 70° + J. a 0 a 1) 85°2' + 36<>° 85°2' + 3 6 0 ° 2) 298°4ô' 349°5 30' 95° 56'30" 348° 17' 96 e 45' fl 209°33'30 202° 48' 30" 202° 48'30" 95° 56'30" 96° 45' Donc, en soustrayant 70 e . on a dans les deux positions les valeurs identiques -) pour J (angle d'incidence) ') Pour un prisme de 50e et un indice de réfraction de 1.48, une erreur de 30" dans l'évaluation de J occasionne une faute de 0.00010, et dans la mesure de <f une faute de 0.00016, donc 2 resp. 3.3 dixmillièmes du pouvoir réfringent n—1. Pour un prisme de 62° ces valeurs sont de 0.00004 et 0.00011, donc 1 resp. 2.3 dix-millièmes. *) En vertu de l'erreur d'observation il arrive souvent qu'elles diffèrent d'environ '/.—1 minute; dans ce cas on en prend la moyenne. Non seulement ces deux valeurs se contrôlent l'une l'autre, maiselles 20 1) « = 25° 56' 30* 0 = 26° 45' 2) « = 25° 56' 30" 0 = 26° 45' An moyen de la formule donnée ci-dessus on en déduit les angles de réfraction, et ensuite les indices1) a =r 1.39856 et /» = 1.40517. Quant aux prismes, je les ai préparés tout en verre (ce qui est assez facile) de la forme indiquée par la figure (D). Le manche inférieur se termine par un petit tube ouvert en bas, dans lequel est fixé au moyen d'une résine difficilement fusible une petite barre trigone de laitoD, dont la partie en dehors du tube est enfoncée dans une excavation triangulaire de la petite table du goniomètre. Les prismes, dont les bords ont été polis, sont fermés par deux petites plaques planparalléles d'une épaisseur de 1 mm. (Fiiss), au moyen d'une mince couche de gomme '). Le bain à chauffer a dans son centre un cylindre creux de laiton de la forme indiquée dans la figure (E). Sous un angle de 40° il est pourvu de deux ouvertures oblongues, où se terminent deux tuyaux, dont les axes coïncident avec rendent impossible à vrai dire de faire des observations gravemont erronnées, d'autant plus, que la somme des deux valeurs de u doit Ôtre égale à celle des deux valeurs de f et des deux valeurs de <p entre les limites de l'erreur admissible d'observation. ') Pour simplifier les calculs, je me suis préparé des tableaux indiquant pour des prismes de 50°—63° les indices de réfraction, correspondant aux valeurs mesurées de J, et qui permettent entre des intervalles de dix minutes de trouver par simple interpolation les indices pour chaque valeur de J en de 9. : ) J'ai simplement employé une préparation, se trouvant dans le commerce sous le nom ùe .syndeticon". Elle permettait de chauffer jusqu'il 140° environ, sans que es plaques planparallMes se détachassent du prisme rempli de liquide. 21 ceux du collimateur et du télescope, et qui finissent à une distance de ceux-ci d'environ un demi centimètre (F). Le tout est enveloppé d'un manchon de cuivre en tôle (C), qui a deux ouvertures, l'une en bas, menant par un tuyau genouille et descendant au joint 6, l'autre en haut portant un réfrigérant aérien en verre (K). Celui-ci est composé de cinq branches d'une longueur de 6—7 dcm., formant par conséquent un tube réfrigérant d' environ 3.5 mètres, ce qui suffit pour amener nne complète condensation des vapeurs. Le bain lui-même est soutenu par un support (H), fixé a un des supports du goniomètre ; il se termine par un anneau, sur lequel est fixé un col en verre (V) servant d'isolateur. Les orifices opposés du cylindre central sont fermés, durant les déterminations, le supérieur par une plaque de mica (M), perforée pour donner accès au tube du prisme, l'inférieur aa moyen d'une pelote de ouate. La partie supérieure du tube réfrigérant qui est pourvu d'un petit entonnoir est fixée dans un support ordinaire et courbée de telle façon, qu'elle se trouve dans l'axe vertical du goniomètre et permette une rotation.du bain autour de cet axe. Comme liquides à chauffer j'ai fait usage de l'éther éthylique, du sulfure de carbone, du benzène, du toluène, du xylène etc. Ces liquides se trouvent dans des matras, chacun muni, an moyen d'un bouchon perforé, d'un tuyau en étain, qui s'adapte à l'orifice du joint G, où il est fixé par une vis. L'ébullition des liquides se fait au moyen d'une lampe à alcool1); pour faciliter l'ébullition, quelques fils de platine ') Après deux ans de déterminations presque quotidiennes, tous les matras se trouvent encore dans le même état, quoique le chauffage se fit sans précautions spéciales, directement sur la flamme. Les liquides 22 sont introduits dans les ballons. Le manchon extérieur du bain à chauffer (G) est un peu incliné par rapport au cylindre central, afin que tout le liquide condensé puisse refluer dans le matras. Pour des déterminations à des températures différentes, on n'a donc qu'à changer le matras, tout l'appareil de chauffage restant à sa place; il en est de même pour les observations à la température ordinaire. Le tube de GKISSLER à l'hydrogène, servant de source lumineuse, est fixé derrière la fente du collimateur au moyen d'une chape qu'on peut pousser sur le bord du collimateur portant une entaille, et qui détermine la position verticale. Le diamètre vertical de la chape forme une fente cunéiforme, dans laquelle le tube de GKISSLRR est fortement serré par deux ressorts. Les déterminations se faisant danB une chambre éclairée, la partie postérieure du tube de GKISSLKK est noircie pour intercepter le jour. Pour mesurer la température du liquide dans le prisme, je me suis préparé un assez grand nombre de petits thermo mètres (T) à tiges capillaires très étroits et avec des réservoirs aussi petits que possible, )>our que la conduction de la chaleur par le thermomètre fût un miuiiuum Afin d'éviter organiques, tels que le benzène, lé toluène etc, n'attaquant pas le verre. n'offrent donc pas les iaconvûnients qu'on observe en soumettant des matras en verre, contenant de l'eau, à un chauffage prolongé-, raison qui me décida à ne pas appliquer l'eau comme liquide à chauffer. Aussi ne m'est-il jamais arrivé quelque accident, dû à la fuite de vapeurs par le joint G ; la fermeture hermétique en est favorisée par le coefKcient de dilatation de IVtain, qui est plus grand que celui du laiton. Pour assurer la fermeture du bouchon du matras, il est couvert d'une couche de gélatine, qui est renouvelée de temps en temps. Au besoin on peut fixer le matras directement au moyen d'un bouchon au tuyau genouillé IG), p. e. en employant l'éther ou le sulfure de carbone comme liquide à chauffer. 23 les corrections pour la colonne raercurielle hors dn liquide, chaque thermomètre n'indiquait que 10 à 15 degrés, chaque degré ayant une longueur de 3—4 mm., de sorte que l'évaluation de dixièmes de degrés était assez facile. La détermination des constantes optiques à une température élevée consiste donc dans les manipulations suivantes. Après avoir uni au bain le matras à chauffer, on fixe le prisme vide dans le goniomètre et l'on fait bouillir le liquide. Durant le chauffage on aspire de l'air pour sécher parfaitement l'intérieur du prisme '), après quoi on le remplit avec le liquide on la substance liquéfiée, jusqu'à environ la hauteur (1) l'on introduit alors le thermomètre, et lorsque celui-ci indique une température parfaitement constante on achève l'ajustage du prisme et l'on mesure les bandes dans les deux positions et les mirages sur les plans du prisme. Ceci est répété au moins une fois, et l'on se convainc que les sommes des valeurs pour a, /? et <p sont égales entre les limites de I erreur admissible : or, -+- «2 = /?, -I- 0, = 9>(1 + ^ '). ') Dans le cas do déterminations successives, h des températures différentes, on commence par la plus élevée. : ) Il va sans dire que, pour employer la méthode suivie par nous, le refractomètre peut avoir une •construction beaucoup plus simple que le goniomètre (N". 2) de M. Ftlss, à cause de la position fixe du télescope. En outre l'appareil à centrer peut être omis, celui pour l'ajustage peut être beaucoup plus simple. Or il serait à recommander d'employer un bain ù chauffer encore plus large que celui que nous avons pu appliquer, les dimensions de notre bain étant limitées d'un côté par la distance maximum entre la petite table du goniomètre et l'axe horizontal du télescope, de l'autre par la distance entre le collimateur et le télescope. Quant aux prismes, il serait d'un grand avantage pour les déterminations :i des températures plus élevées que 140°, si l'on pouvait les construire d'une seule pièce, c'est à dire si l'on pouvait fixer par fusion les plaques planparallvles sur les bords du prisme sans qu'elles montrent des phénomènes de tension intérieure, ce qui ne me semble pas tout à fait irréalisable. 24 Détermination des densités. Les densités de tous les corps examinés furent déterminées au moyen d'un petit densimètre de la forme indiquée dans la figure (A), dont il est facile de se préparer un nombre quelconque et de différentes dimensions. La tige qui porte une marque, indiquant le point zéro, a un diamètre d'environ 0.5 mm. Le volume correspondant à 1 mm. de longueur de la tige est donc de 0.0002 cm3, et en évaluant les dixièmes d'un mm. on peut mesurer approximativement encore 0.00002 cm3. Pour que par la capillarité la pointe («) soit toujours remplie de liquide, même en chauffant, elle est plus étroite encore que la tige; pour des substances organiques d'une fluidité ordinaire l'ouverture de la pointe n'a pas à surpasser une dimension d'environ 0.15 mm., de sorte que par soufflement ou par succion le picnomètre peut se vider ou se remplir aisément, quoique lentement. Pour les liquides plus visqueux on choisit un densimètre, pour lequel les diamètres de la pointe et de la tige sont relativement plus grands (0.3 resp. 1 mm.). Après des lavages successifs avec de l'acide chlorhydrique, de l'eau, de l'alcool absolu et du benzène pur, le picnomètre est séché en le reliant de chaque côté à un flacon dessiccateur, contenant du Ca CI,, et en aspirant de l'air pendant qu'on le chauffe à la lampe. Après le refroidissement on l'essuie minutieusement avec un linge, et l'on détermine les constantes ' ) : poids du picnomètre vide, volume à 0° jusqu'au ') Chaque picnomètre est pourvu d'une lettre de l'alphabet, et correspond à un tableau indiquant ses constantes, p. e. pour un picnomètre de grandeur moyenne: 25 point zéro, et volume d'un mm. de longueur de la tige, ce qui est fait de la manière ordinaire au moyen d'eau distillée. La détermination de la densité à des températures élevées est des plus simples. Après avoir lié l'ouverture b au flacon dessiccateur, on fait entrer le liquide par succion jusque dans la partie étroite (c) du corps du picuomètre '). Celui-ci est introduit alors dans le tube intérieur du bain à chauffer (B); le liquide se dilatant graduellement, on se convainc aisément, s'il faut encore en ajouter ou bien en faire écouler une petite quantité, afin que la tige soit remplie partiellement, lorsque la température maximum est atteinte, tout en évitant que la partie de la tige restée vide ne soit mouillée par le liquide On pose le long de la tige nne petite échelle divisée en millimètres, et lorsque l'index reste constant, on mesure la longueur de la colonne du liquide en évaluant au moyen d'une loupe les dixièmes d'un millimètre. On retire alors le pienoraètre du bain, on l'essuie avec uu linge (naturellement sans toucher l'orifice de la pointe), et on le poids du pienomètre vide (A) =8,7359 gr.; volume jusqu'au point zéro à 0° = 1,5954 -cm3; volume de 1 mm. de la tige = 0,0002 . ; augmentation du volume pour chaque degré au dessus de 0° = 0,000045 . . Pour les pienomètres plus petits (jusqu'à 0.3 cm1) lo volume de 1 mm. de la tige n'était que 0.0001 cm3. Pour les substances ayant une tension de vapeur considérable, on choisit un-pienometre plus grand (environ 5 cm'), de sorte que la volatilisation dorant la pesée n'a qu'une influence négligeable sur la densité ealcnlée: aussi dans ces cas spéciaux on peut avant la fin du chautt'age fermer la pointe avec un peu de solution de gélatine, celle-ci ne laissant après dessiccation qu'une fraction d'un dixième de milligramme de matière solide. ') Cet'e partie étroite sert à empêcher qu'une bulle d'air ne se détache dans U pienomotre en l'inclinant. 26 pèse après le refroidissement c o m p l e t . La température dans le tube intérieur du bain est déterminée par le même thermomètre qui servira dans la détermination des indices de réfraction. Quand on a affaire à des substances solides à la température ordinaire, celles-ci sont liquéfiées préalablement avant de les faire entrer dans le picnomètre qui lui aussi est chauffé d'avance, l'épaisseur relativement forte du verre de la tige empêchant un refroidissement trop rapide de l'intérieur; il est fort recommandable — entre autres pour éviter des inconvénients lors du vidage ') du picnomètre — de refroidir la pointe, directement après avoir retiré l'instrument du bain, jusqu'à ce que la substance s'y soit solidifiée et de continuer le refroidissement en tenant le picnomètre dans une position verticale, la pointe en bas, de sorte que tout le liquide qui se trouve dans la tige entre dans le corps du picnomètre et s'y solidifie graduellement. Pour les bains à chauffer on peut choisir différentes dispositions, p. e. un réfrigérant de Liebig, placé horizontalement, dont l'un des tubes effluents est uni au réfrigérant aérien, l'autre au matras, contenant le liquide à chauffer. Surtout pour les liquides à chauffer d'un point d'ébullition bas, comme l'éther, le sulfure de carbone, l'acétone, le ') Après le vidage, le picnomètre est lavé avec de l'aloool absolu et enfin arec du benzène pur et séché en aspirant de l'air, comme on l'a décrit ci-dessus. Le lavage avec l'eau est évité autant que pos sible, parce qu'en employant seulement des liquides organiques, n'attaquant pas le verre, le picnomètre conserve son poids très longtemps. Si par hasard la pointe capillaire est plus ou moins bouchée par des fibres de papier buvard etc., se trouvant dans le liquide à examiner, on réussit aisément à l'ouvrir de nouveau en la trempant dans un peu d'acide sulfurique concentré, et en chauffant sur une petite flamme, jusqu'à ce que les fibres aient disparu. 27 benzène etc., celle de la forme indiquée dans la figure B est à recommander. J'en avais plusieurs à ma disposition pour les différents liquides. Le tube extérieur est un peu incliné pour faire refluer le liquide condensé dans le matras, le tube intérieur est horizontal; pour faciliter l'ébullition quelques fils de platine ont été introduits. Pour la températurc ordinaire je me sers d'un appareil beaucoup plus grand, rempli d'eau, évidemment sans réfrigérant. Afin de pouvoir calculer les valeurs de réfraction moléculaire, il faut que les deux facteurs, l'indice de réfraction et le volume moléculaire, se rapportent à la même température. Cependant la température de la substance contenue dans le prisme, quoique parfaitement constante, restait toujours un peu au-dessous du point (l'ébullition du liquide qu'on employait pour chauffer (pour le benzène p. e. deux degrés environ); en général nous avions donc à appliquer une correction à la densité trouvée au vrai point (l'ébullition. Ceci n'offrait aucune difficulté dans les cas où des déterminations de la densité pouvaient être faites à des tempéra tures différentes, parce qu'alors la valeur du coefficient de dilatation était connue. Dans d'autres cas nous avons employé des mélanges de différents liquides pour chauffer le prisme, p. e. le benzène avec un peu de toluène etc., de sorte que la température de la substance dans le prisme était assez proche de la température à laquelle la densité était déterminée, pour permettre l'application d'un coefficient de dilatation moyen pour les quelques dixièmes d'un centigrade de différence. 28 Or il est facile, môme lorsqu'il s'agit d'une correction de plusieurs centigrades entiers, d'évaluer d'avance pour un grand nombre de substances le coefficient de dilatation avec une précision suffisante. Comme le dénote la figure schématique '), les coefficients de dilatation, très divergents pour les membres initiaux des différentes séries homologues, s'approchent dans les termes avancés d'une valeur constante (celle du groupe C Hj"0 = environ 0.0008); on peut donc en premier lieu déduire de ces courbes, avec une assez grande exactitude, surtout pour les membres élevés, les coefficients de tous les termes qui y sont représentés, même au-delà des limites indiquées par la figure. Or ces courbes donnent lieu à des considérations telles que les suivantes. La courbe p. e. des paraffines indique que les deux hydrogènes (ou C H3) terminant la chaîne ont une influence fort agrandissante sur le coefficient de dilatation qui, par l'introduction successive de groupes C Ha, tend à devenir égal à celui du C H2 (0.0008). Le coefficient très petit de l'eau (environ 0.0002) prouve que l'introduction d'un atome d'oxygène entre deux d'hydrogène cause un abaissement encore beaucoup plus grand que le groupe bivalent C H,. Au contraire la courbe des éthers démontre que l'interposition de l'oxygène entre deux C H, ne diminue que de très peu le coefficient de dilatation, de sorte que les coefficients des éthers et des paraffines correspondantes sont à peu près égaux. Ceci ') Les coefficients de dilatation moyens h environ 5u° (p. e. entre Dt —dT 0° et 100°) TTT; ;—. ont été introduits comme ordonnées, le nombre i ( D , + dT> des atomes de carbone comme abscisses. » S * 0 M i> 0 j2 S1" ,- ^ -& Eaû ïtf VU!* 5> S lîrci g s^ /& / / Idf y > / / ùt V */ 7i • l! ' t • .1Il! 1 ^, V 1/ T y «- //' Y f / S é ^ 1 t *a M 2Lfj Jiïl «A 4 f/M/ n f %S F ig & t i *• \^ < ^s *r> 30 explique que les coefficients de dilatation des glycols, contenant hors des fonctions (C H}) (C H2) deux fonctions séparées (H) (0) et deux fonctions (0) (G H,), sont pins grauds que celui de l'eau (0.0002), mais plus petits que celui du C Ht (0.0008), et de même que la courbe des alcools est descendante (quoique le premier terme, l'eau, indiquerait une courbe fortement ascendante), parce que les deux fonctions (0) (H) de l'eau sont changées en une seule (0) (H), en une fonction (0) (C Il 2 ), peu différente de 0.0008, et en une fonction (C H2) (H) très agrandissante. La courbe des dibromures des polyméthylènes se montre analogue à celle des paraffines, quoique moins descendante; la fonction (Br) (C H2) a donc une influence dilatatrice plus petite que (H) (C H,) ; par conséquent la courbe des monobromures d'alkyles avec (H) (C H2) et (Dr) (C H,) se trouve entre celles des dibromures et des paraffines. La fonction (Cl) (C H2) étant plus grande, celle de (J) (C H,) plus petite que (Br) (C H2), comme il résulte des courbes des chlorures et iodures d'alkyles, on peut s'attendre à l'existence du même rapport entre les courbes des dichlorures, des dibromures et des diiodurcs de polyméthylènes. D'après les courbes des paraffines, des acétylènes et des benzènes l'enlèvement d'hydrogène amoindrit le coefficient de dilatation des hydrocarbures saturés. La courbe des alkylèncs se trouvera donc vraisemblablement entre celles des paraffines et des acétylènes. Pour les courbes des cétones, des acides gras, des éthers des acides mono- et bibasiques, il est facile de donner des interprétations analogues, et celles-ci permettent donc de donner approximativement pour d'autres séries homologues, ne figurant pas dans le tableau, le tracé de leurs courbes et d'en déduire, surtout pour les membres 31 élevés, les coefficients de dilatation avec une précision bien plus grande, qu'il ne'nous en faut pour appliquer une correction de quelques centigrades seulement. Ainsi d'après ce que nous venons d'énoncer, la figure indique pour cetène Cl6 HJI un coefficient de dilatation de 0,0009 environ; nous avons trouvé expérimentalement 0,00091 etc. E r r e u r s d'observation. Quoique toutes les erreurs dans les déterminations des indices de réfraction et des densités, dues à l'observation, soient de nature presque négligeable, elles sont cependant assez nombreuses pour acquérir, en s'accumulant, une valeur notable. En considérant une substance avec des constantes (indice de réfraction, densité, coefficient de dilatation) moyennes, on a pour un prisme d'environ 50° et un pienomètre d'un volume moyen d'environ 1,5 cm3: ERREURS. exprimùe en millièmes des réfractions moléculaires. 1". fixation du télescope il an angle 15de déviation de 40° 2°. évaluation de la valeur moyenne 30" des deux J 30' 3". évaluation de la valeur de y .. 4". densité: poids du pienomètre (a) vide, (b) rempli d'eau et (c) rempli de substance . . . . •. 3x0,1 mgr. 5°. température du liquide: (a) dans le prisme, (b) dans le pienomètre 2 x 0,1° Somme 0.1 0,2 0,4 0,2 0.15 1.05 millièmes. Ceci correspond parfaitement avec ce que nous avons déduit des expériences, en acceptant la constance de la 32 valeur de l'homologie dans les termes élevés des séries homologues. Pour un prisme de 62 e —63 e , ce chiffre est réduit à environ 0,7 millièmes, et dans le cas d'une série d'observations avec le même prisme, le même pienomètte et la même position du télescope, comme nous l'avons appliqué autant que possible pour l'évaluation de l'équivalent de réfraction de l'homologie, l'erreur r e l a t i v e est bien plus petite encore, ce qui explique, surtout parce que les différentes erreurs se compenseront plus ou moins pourquoi nous avons obtenu souvent des chiffres pour les constantes moléculaires, ne différant des valeurs calculées que de 0—3 dix millièmes. Une source d'erreurs plus notoire est la pureté relative des substances à examiner; nons avons donc pris soin de contrôler cette pureté, autant que possible, en soumettant les substances à des distillations ou des cristallisations fractionnées. Eu outre presque tous les corps furent enfin distillés à pression faible ou dans le vide, chaque distillation se faisant daus une atmosphère sèche. Pour la distillation fractionnée je me suis servi de l'appareil, indiqué par la figure P, qui permet de séparer quatre fractions successives sans l'ouvrir. Le tube courbé du ballon distillatoire s'emboîte à l'éméri dans la tubulure du récipient à trois branches, de sorte que les trois premières fractions, recueillies dans le tube courbé, peuvent être versées l'une après l'autre dans les trois branches du récipient en le tournant, la quatrième fraction restant dans le tube courbé. Selon le besoin le récipient à trois branches est uni à la pompe à évacuer ou au flacon dessiccateur ; le col du récipient est d'nne dimension à permettre l'introduction du pienomètre dans chaque branche. M }\ v, r ?M 33 Enfin il nous reste à mentionner une erreur qui peut adhérer à tous les chiffres donnés pour les réfractions moléculaires, où nous avons dfl appliquer une correction pour réduire à la température ordinaire les valeurs trouvées à une température élevée. Si cette correction, toujours un peu arbitraire lorsque la détermination n'a été faite qu'à une seule température, n'est exacte qu'à un millième près, les constantes moyennes pour l'homologie pourront être erronnées aussi, et même de plus d'un millième, parce qu'elles ont été calculées par soustraction de deux chiffres différents, dont en général le plus élevé seul a subi la correction mentionnée, le point de fusion élevé des termes avancés des séries homologues nécessitant la détermination des constantes optiques à une température élevée. (A suivre). Sur l'ootométhylène-diamlne, PAR M. M. VAN BREUKELEVEEN. M. le Prof. ETKMAN ayant, dans ses recherches, besoin de l'octométhylène-diamine, j'en ai entreprie la préparation qni m'intéressait surtout parce que l'action de l'hypochlorite et de l'hypobromite de soude n'a été jusqu'ici appliquée par M.M. HooGBWsRrr et VAN DORP qu'aux amides des acides monobasiques Je me suis procuré la sébamide suivant le procédé de M.M. PBOOKAN et KiuFrr ') en transformant l'acide sébaoique en chlorure et celui-ci en amide. L'amide fut cristallisée dans de l'alcool méthylique dilué; le point de fusion fut trouvé de 202°—207°. Cette amide pulvérisée (1 molécule) se dissout facilement dans une solution alcaline d'hypobromite de sodium, contenant sur 2 molécules de brome 8 molécules de soude, dissoutes dans- 12 fois leur poids d' eau 2). Ce liquide est chauffé pendant une heure de 30°—35°; on neutralise alors la solution avec de l'acide chlorhydrique, on évapore à un petit volume, on ajoute de la soude en excès et puis de l'éther. En agitant la diamine se dissout dans l'éther. Apres ') Ber. der Deutschen Chem. Ges. T. 25, p. 2252. ') Quelques expériences, dans lesquelles l'hypochlorite fut substitué à l'hypobromite, donnèrent des résultats moins satisfaisants. 35 l'éraporation de celui-ci, on ajoute au résidu de la potasse caustique; la base séchée est purifiée par distillation fractionnée. Le point d'ébullition de la diamine fnt trouvé de 236°—240° (non corrigé) et son point de fusion de 50°—52°. L'octomctliylène-diamine attire très vivement l'acide carbonique de l'air. Sa pureté fut contrôlée par les analyses suivantes: 0.2134 gr. donnèrent 35 ce. d'azote à 6° et sous une pression de 748 m.ni. de mercure. 0.2090 gr. donnèrent 0.2615 gr. H, 0 et 0.5120 gr. C 0,. Calculé pour: A z H, (C H,), A z U.r C 66.7 H 13.9 Az 19.4 Trouvé: 66.8 13.9 19.7 Le chloroplatinate est cristallin (calculé 35.1 p. c. de platine, trouvé 34.9 p. c ) ; il n'a pas de point de fusion déterminé. Chauffé en tube capillaire il commence à se noircir au-delà de 230e. A m s t e r d a m , Janvier 1894. Sur le dosage de l'hjrdrosulflte de sodium, PAB AT. E. H. EKKER. La détermination volumétrique des hydrosulfites, à l'aide d'une solution de quelque matière colorante, a le désavantage de ne donner que des résultats empiriques. M. DAWSON a employé une solution d'indigotine de titre connu pour le dosage des solutions bydrosulfnreuses '). D'autre part les publications de M. MOHR *) et de M.M. Se H UTZ EN BERGER et RISLER s ), quant au dosage de l'oxygène dissont dans les eaux naturelles, ont introduit l'emploi de l'hydrosulfite de sodium. Pour la détermination du titre des solutions de ce sel M. MOHR recommande le sulfate double ferri-aramonique, tandis que M.M. SI.IIUTZEMBERUER et RISLKII ont employé dans ce but une solution ammoniacale de sulfate de cuivre. Cependant ils ont manqué de donner des preuves convaincantes qui justifient l'emploi des sels nommés. Comme une solution de sulfate ferrique est réduite même par le produit bisulfureux qui se forme par l'oxydation du sel hydrosulfureux, le sel ferrique n'est pas propre à tel usage. ') Zeitschrift fiir An. Chem. 29. p. 629. ») Zeitschrift fur Anal. Chemie 12. p. 138. ') Zeitschrift fur An. Chemie 19, p. 270. S7 La détermination indirecte, basée sur le pouvoir oxydant d'une solution d'iode '), me semble trop embarrassante pour l'emploi technique, parce que dans l'industrie on a le plus souvent à doser des solutions hydrosulfureuses concentrées. Les difficultés qui sont particulières aux méthodes de dosage nommées peuvent être évitées en employant comme liqueur titrée une solution d'un corps inorganique, se décomposant en préseuce de l'hydrosulfite suivant une équation connue, sans que le sel N a H S 0, formé intervienne. Ce qui a lieu, quand des solutions de ferricyanure de potassium et d'hydrosulfite de sodium se mêlent en présence du bisulfite de sodium, prouve que le premier sel possède cette qualité désirée. L'essai qualitatif fait voir qu'une solution de ferricyanure de potassium n'est pas altérée par le bisulfite de sodium. L'addition d'une quantité minime de poudre de sine à ce mélange est suivie d'une décoloration totale du liquide, auquel l'on a donné une teinte bleue en y ajoutant quelques gouttes d'une solution ferreuse. Il est évident que les corps nommés se décomposent suivant les équations: 3 N a H S 0 1 + Zn = N a H S 0 1 + ZnNa 1 (S 0,), -H H, 0 NaHSO.i + NaHSO l + K 8 Fe t Cy 1 1 =K 6 Na 1 Fc 1 Cy 1 1 + 2 S 0 2 + H, 0 ou bien selon les travaux de M. BBRNTHSKN : 4 N a H S 0 , - f - Z n = N a l S 1 0 1 + Z n N a î ( S 0,), -+- 2 H, 0 Na 1 S 1 0 4 + K,Fe î Cy 1 2 = K , N a 1 F c 1 C y I 1 + 2 S 0 1 ce qui donne l'équation finale: | 4 N a H S 0 , + Z n + K, F e, C y„ = ' | K , N a 1 F e î C y l î + ZnNa a (S 0,), + 2 S 0, + 2 H, 0. ') Ce Recueil XII, p. 241. ;j8 On pourrait faire l'observation que la réduction du ferricyannre de potassium est peut-être effectuée par l'hydrogène à l'état atomique, qni se forme par l'action du zinc sur l'acide sulfureux, renfermé dans la solution bisulfureuse employée; les expérience» suivantes montrent qne ceci n'est pas le cas. Il se pourrait aussi que le corps K6 H, Fej C y , , se formât au lieu de K6 N a, F e, C y „ , ce qui me semble de pen d'importance. Pour m'assurer de la vérité de la supposition, qu'un poids moléculaire de ferricyanure de potassinm puisse oxyder an poids moléculaire d'hydrosulfite de sodium, j'opérai de la manière suivante. J'ajoutai une solution acide de bisulfite de sodium à une quantité connue de poudre de zinc ou de fer de commerce, absolument pure, qui se trouvait dans nn flacon d'où l'air fut expulsé par de l'hydrogène, lavé dans une solution d'hydrosulfite de sodium (voir pour plus de détails le petit tableau ci-joint). Une petite quantité de sulfate ferrosoammonique avait été introduite auparavant dans le flacon. Après la dissolution complète dn métal, on ajouta la solution de ferricyanure de potassium jusqu'à ce que le liquide dans le flacon se colorât en bleu. Une combinaison insoluble blanche, probablement le ferrocyanure de zinc, se déposa dans le liquide pendant l'addition de la liqueur titrée. La solution du ferricyannre de potassium renfermait par litre 65,77 grm., ou '/io du poids moléculaire en grammes du sel cristallisé. Les résultats obtenus n'étaient pas satisfaisants. Comme résultat moyen on employa un centira. cube de cette liqueur titrée pour 7,6 mgrm. de zinc et 7,3 „ „ fer, 39 ce qui donne un grand écart avec la quantité calculée, soit: 6,5 mgrm. de zinc et 5,6 „ „ fer. L'hydrogène fut alors remplacé par l'azote, préparé de l'air atmosphérique à l'aide de cuivre à température élevée, et recueilli dans un gazomètre de verre rempli d'une faible solution d'hydrosulfite de sodium. En outre, ayant observé pendant mes premières expériences une coloration jaunâtre après l'addition du bisulfite au zinc qui se trouvait dans le flacon de réaction (ce qui me fit présumer la présence de l'acide bydrosnifnreux libre instable), l'acide sulfureux que contenait la solution fut neutralisé par une lessive de soude caustique. La poudre de zinc fut décapée par de l'acide chlorhydrique dilué, lavée, séchée rapidement et puis passée par un tamis de tissu. Après ces précautions les nombres suivants furent obtenus : pour 1,438 grm. de zinc on employa 222,5 „ 1,856 „ „ „ r „ ce. 285,— ce. de la liqueur titrée de ferricyanure de potassium, ou un poids moléculaire de ce sel équivaut à 64,6 et 65,1 poids ( = 1 pds at.) de zinc. Ces résultats sont concordants à l'équation I donnée auparavant. La dissolution du zinc s'accomplit en quinze à vingt minutes, quand le flacon est agité. L'agitation est indispensable à la dissolution complète du zinc. Les essais, faits en remplaçant le zinc par le fer chimiquement pur (préparé par réduction de l'oxalate ferreux), par le magnésium et par l'aluminium n'ont pas donné de résultats satisfaisants, le fer et l'aluminium ne se dissolvant 40 pas assez rapidement, tandis que la dissolution do magnésium donna lieu à un dégagement de quantités visibles d'hydrogène. Une solution de bisulfite de sodium de commerce, d'un poids spécifique 1,33, fut neutralisée par une lessive de soude concentrée, jusqu'au point de neutralité indiqué par l'orange de dimétbylaniline. M. LU.NGE ') a prouvé que cette matière indicatrice ne change pas de couleur par le sel N a H S 0 „ tandis que l'acide sulfureux libre lui donne une teinte rouge. Après cette opération 50 ce. du bisulfite (en solution de 1:10) exigèrent 22,1 ce. d'une lessive de soude (0,98 normale). Comme indicateur on choisit la phénolphtaléine. Pour doser la totalité de l'acide sulfureux que la solution du bisulfite contenait comme sel neutre et sel acide, 50 ce. de cette même solution de 1: 10 furent chauffés après l'addition de 50 c e d'acide sulfurique (0,98 normal), jusqu'à ce que le papier, préparé avec de l'iodate de potassium et de l'amidon, ne se colorât plus, l'air du flacon étant remplacé par de l'acide carbonique. Le résidu dans le flacon exigeait 27 ce. de lessive de soude (0,98 normale); on employa comme indicateur la phénolphtaléine. De ces résultats il suit que la solution du bisulfite, après la neutralisation de l'acide sulfureux libre, renferme sur 100 grm. 33,9 grm. de N a H S 0 3 0,8 „ „ NalSO,. L'action du zinc sur le bisulfite (le zinc se trouvant en excès) pouvant être représentée par l'équation: ') DIROLKB'S polytechn. Journal 250, p. 530. 42 II. 4 N a 11 S 0 , + Z n = N a, S, 0 4 + Z n N a, (S 0,), + 2H,0 on trouvera qn'un poids de bisulfite de sodium dissout 0,1 50 poids de zinc. An contraire en supposant que l'équation soit: 111. : i N a H S 0 1 + Z n = N a H S 0 1 + ZnNa 1 (SO J ) 1 + H î O un poids de bisulfite de sodium dissoudra 0,208 poids de zinc. Dans le flacon (voir la fig. Il) des quantités connues du bisulfite (33,9 p. c.) et de zinc de commerce en lames furent mises en contact, tandis que le flacon fut refroidi dans l'eau courante et agité de temps en temps. Au bout du temps fixé, 25 cent. cub. du liquide furent enlevés à l'aide d'une pipette, d'où l'air avait été expulsé par de l'acide carbonique, et titrés de la manière indiquée (voir la fig. I). Le reste du liquide fut mesuré après la filtration à travers un tissu et le zinc fut purifié par de l'eau bouillante, puis séché et pesé. D'autres essais (E — H,) furent faits en étendant le liquide, après la dissolution dn zinc, jusqu'au volume d'un litre, dont on prit 100 cent cubes pour le dosage de l'bydrosulfite. Le contact de l'air avec la solution de l'bydrosulfite fut évité autant que possible à l'aide du gaz à éclairage et de l'acide carbonique. La solution titrée du ferricyanure de potassium renfermait dans les cas notés ci-dessous par litre 164,4 grm. du sel ou V4 du poids moléculaire en grammes. Je préfère communiquer les résultats de mes expériences sous forme tabulaire. 43 Nombre de l'Expérience. tototj>»-.Stoa>*-to>— W » •* M i"~ j Ë ,»* y< J*J 0> 04 O» <© CO tO "l "l "l ^ "l *" *" "^ ^" '*" Durée de l'action du zinc sur la solution du bisulfite; en heures. Poids de la solution du bisulfite (33,9 p. c. N a H S 0,) ; en grammes. co M w IO oo œ w « 10 M co "•) *• » "-J oo w a oo oo Poids calculé du zinc se dissolvant dans cette solution suivant l'équation 11; en grammes. o * - ! - 1 >i ,•) a w « jo H '»'l-'<j»'î-,'boVj'o<'bo'oi"| Poids trouvé du zinc se dissolvant dans la solution du bisulfite; en grammes. t«5«)oôç-io«ioœ Totalité de la liqueur de ferricyanure de potassium, exigée pour l'oxydation de l'hydrosulfite formé; en cent, cubes. i—» »-• ** •-» i>^ 1 - ^ ** •-. i-^ H* i^ *- t-^ N-» >1 «) O) O) p) A 00 Ol A O) 'êo "i V V « 'l co "ifc "oo 1o p O» <i en 1 l I f -f 5 i l i l Poids calculé du zinc équivalent à cette quantité de ferricyanure de potassium, suivant l'équation I ; en grammes. Quantité de l'hydrosulfite se trouvant dans la solution après l'action du zinc; en pour cents de la totalité calculée de ce sel. Quantité d'eau additionnée chaque fois à la solution du bisulfite; en grammes. 44 lies expériences B — D, faites dans la solution dn bisulfite fraîchement préparée, nous donnent le rapport suivant; 1 gramme de bisulfite de sodium est équivalent à 0,154 grm. de zinc, ce qui est conforme à la formule de l'acide hydrosulfureux de M. BERNTHSE». Une poids moléculaire de ferricyanure de potassium (G57>7) oxyde la quantité <1'hydrosulfite de sodium équivalente à un poids atomique de ziuc (65,—). Connue cette quantité équivalente d'iiydrosulfitc de sodium suivant l'équation II est de 173,8, il s'en suit que 657,7 grammes de ferricyanure de potassium transforment 173,8 grm. d'hydrosulfite de sodium en bisulfite de sodium. En outre on observe l'influence de la concentration de la solution du bisulfite et du temps que le zinc agit sur cette liqueur. Pour ce qui concerne la concentration les résultats les plus satisfaisants furent obtenus avec la solution du bisulfite renfermant à peu prés 25 pour cent de N a H S 0 3 (voir essais E, G.) L'influence du temps se montre distinctement dans les essais A, B, C, D, F; l'on y voit une diminution de la quantité de . l'hydrosulfite formé avec l'accroissement du temps, probablement à cause de la décomposition, représentée par l'équation: 2 N a, S! 0 4 + H2 0 = N a2 S, 0 3 + 2 N a H S 0 3 . Les expériences données prouvent l'utilité du ferricyanure de potassium pour le dosage des solutions de l'hydrosulfite employées dans l'industrie, par exemple dans l'atelier du teinturier. 45 La détermination décrite me semble applicable an contrôle de la stabilité de solutions de l'hydrosulfite de concentration et de température différentes, et à la réponse à la question, si le courant électrique pourrait s'utiliser avan tageusement pour la formation (ou la fabrication) des hydrosulfites. E n s c h e d é . Lab. chim. de l'école textile. Janvier 1894. Formation directe des /9-alkTlhydroxTlamine* •), PAS M. C. A. LOBRY DE BRUYN. Les 0-alkylhydroxylamines R HA z0 H n'avaient pas encore été préparées à l'état libre jusqu'à quelques mois d'ici, quoique leur formation eût été constatée déjà à quelques reprises. Il en était ainsi p. e. lors de la transformation de la A z - méthyl - (et étbyl - ) § - p - nitro-benzaldoxime p. A z 0 , - C„ H4 - C H - A z C H, 0 par de l'acide chlorhydrique, étudiée par M.M. H. GOLDSCIIMIDT et KJCLLIN 2 ); de même M.M. E. HOFFMAN.I et VICTOR MKYSR ') ont prouvé que, lors de la réduction do ') Le congrès de Genève ne s'est déclaré que sur la nomenclature des a-hydroxylamines R 0 A z H- ; il a proposé de nommer ces corps „alkylhydroxylamines". Il parait plus logique, comme dans le cas dos aminés, de conserver ce nom pour les isomères R H A z 0 H qui ont un alkyle lié à l'azote. Car dans la nouvelle nomenclature l'on n'a pas déduit le nom des éthers ordinaires (comparables aux corps R 0 A z H») des alcools dont l'hydrogène de l'hydroxyle a été substitué par un alkyle. D'après le nom (provisoire) des éthers ordinaires l'on pourrait par conséquent nommer le corps C H3 0 A z H.: méthane-oxyammoniaque, ou en employant les noms des radicaux: méthoxylammoniaque. Les préfixes a et fi ne sont alors plus nécessaires. ») Ber. 24, 2547. >) Ber. 24, 3528. 47 nitrométhane par du chlorure d'étain, le G H, A z H. 0 H. H Cl prend naissance, et qu'en général, lors de la réduction des nitroalkyles en aminés, des produits intermédiaires, qui réduisent la liqueur, de FKHLING, sont formés. Cette dernière recherche a été poursuivie plus tard par M. KIRPAL '). M. KJELLI.N, en faisant emploi du mode de formation des 0-alkylhydroxylamines, trouvé par M. OOLDSCHMIDT et lui, a préparé récemment les chlorures de ces bases et, en appliquant à ces sels la méthode suivie par moi lors de la préparation de l'hydroxy lamine libre, il a réussi à préparer les bases pures *). Je me permets d'appeler ici l'attention sur le fait que, déjà dans ma communication provisoire sur l'hydroxylamine libre 3), j'ai dit que, si l'on agite une solution aqueuse concentrée et pure de cette base avec de l'iodure de méthyle (en ajoutant un peu d'alcool), le liquide s'échauffe et se prend en une masse cristalline au refroidissement. 10 gr. d'iodure de méthyle, 4.1 gr. d'une solution d'hydroxylamine à 52% (donc des quantités moléculaires) et un peu d'alcool méthylique, mis dans un ballon à réfrigérant ascendant et agités, s'échauffent jusqu'à l'ébullition. Avant que l'iodure de méthyle se soit dissous totalement, une masse cristalline se dépose déjà. L'iodure d'éthyle se comporte de la même façon. Essorés à la trompe et lavés avec un mélange d'alcool et d'éther, l'on obtient les sels iodhydriques des deux alkylhydroxylamines en état de pureté. Leurs solutions aqueuses, acidulées par de l'acide azotique dilué, ne réduisent pas le nitrate d'argent (contrairement à l'hydroxylamine), de sorte que l'analyse est facile. ') Ber. 25, 1714. ') Ber. 26, 2377. 3 ) Ce Rec. 10, 111. 48 Voici le résultat de l'analyse: I 0,2748 gr. de la combinaison métbylique ont donné 0,3650 gr. AgJ. II 0,3905 gr. de la combinaison éthylique ont donné 0,4931 gr. AgJ. Calculé pour I: 72.5% d'iode, n II: 68.0 „ „ Trouvé: 71.7% , 67.2 „ Les sels ne se décomposent pas encore si l'on les chauffe jusqu'à 200°. Ils réduisent la liqueur de. FKIILING momentanément à la température ordinaire, preuve décisive que ces sels contiennent les bases K H A z 0 H et non les alkyloxyammoniaques isomères L'action des iodures alkyliqnes sur l'hydroxylamine, non étudiée jusqu'ici d'après ce qu'il semble, est par conséquent analogue à celle sur l'ammoniaque. Pourtant il n'est pas du tout nécessaire, pour effectuer cette réaction, d'avoir à sa disposition les solutions aqueuses pures concentrées, telles qu'on les obtient lors de la préparation de l'hydroxylamine libre. Au lieu de ces solutions, difficilement accessibles, l'on peut employer aussi les solutions aqueuses ou alcooliques, préparées de la façon ordinaire en partant du chlorhydrate d'hydroxylamine. Ainsi p. e. dans l'expérience suivante. A 10 gr. de A z H, 0 H . H Cl, dissous dans 10 c. cm. d'eau tiède, a été additionnée peu k peu la quantité équivalente de potasse (15,3 gr. d'une solution qui contenait 0,526 gr. de K 0 H par gramme). La solution, diluée avec le volume égal d'alcool, est filtrée du chlorure de potassium; puis on lave avec un peu d'alcool et on ajoute 20 gr. (I mol.) d'iodure de méthyle. Après avoir agité assez longtemps, l'iodure se dissout, tout en donnant lieu à un échauffement 49 assez considérable; puis l'on bout quelque temps à réfrigérant ascendant. Je m'étais proposé de reprendre ces observations, faites il y a deux ans et demi, et de réaliser en premier lieu la préparation des alkvlhydroxylamines. Cependant, comme j'ai remarqué déjà, M. des KJELLIN a préparé ces bases en partant A z - alkvl - fi - in - nitrobenzaldoximes, et va pour- suivre leur étude '). Je me borne par conséquent à la remarque, qu'il présentera quelque intérêt, après les travaux de M. LE BKL, de comparer les bases de M. KJKLLIM à celles obtenues par la méthode directe que je viens d'indiquer, parce que ces corps comptent parmi les dérivés asymétriques de l'azote les plus simples 2 ). Au cas où une identité sera établie, la dernière méthode de préparation présentera pourtant probablement quelque avantage à la méthode indirecte de M.M. GoniscHMinr et KJKI.LIN. Laboratoire de la marine. A m s t e r d a i i i , 1 Avril 1894. ') Ber. 27, 587. ') M. KJELLIN (Ber. 2 6 , 2383) a essaye déjà, mais sans succès, de dédoubler le C H, A z i l . 0 11, en forme de (nitrate, en deux stérooisomères. EXTRAITS. Transformation d i phosphore janae en phosphore ronge, PAR M. J. W. RETGERS ')• M. MUTHNANN *) a confirmé les observations de M. RBT- s GKBS ) sur l'état cristallin du phosphore rouge ordinaire. Cependant il prétend, qu'il existe néanmoins un phosphore amorphe (quelquefois présent dans le phosphore rouge du commerce), c'est à dire le phosphore rouge-clair à cassure vitreuse, obtenu par M.M. TROOST et HAUTBFKIHLLB en 1874 par échauffement prolongé du phosphore jaune. Comme ce phosphore rouge à cassure conchoïde est isotrope, il existerait, d'après M. MUTHMANN, bien réellement un phosphore amorphe. Pour examiner ce phosphore rouge-écarlate de T. et H, M. RETGBRS a étudié plus amplement: 1°. le phénomène de la transformation du phosphore jaune (ou plutôt incolore) en phosphore rouge isotrope par échauffement avec élévation graduelle de la température; ') Z. f. anorg. Ch. V, p. 211-231. ) ibid. IV, p. 303. >) ce Reo. XII, p. 230. ! 51 2°. les deux modifications qui prennent naissance, à savoir le phosphore rouge-clair isotrope de T. et H. et le phosphore brun-chocolat graphitique (probablement identique au phosphore rouge ordinaire, biréfringent). L'auteur commence par la remarque qu'il n'est pas permis (comme le fait M. MUTHMANN pour le phosphore rouge de T. et H.) d'admettre qu'un corps isotrope à cassure conchoïde soit toujours amorphe. Un corps cristallin, comme p. e. la glace, peut présenter cette eassure donchoïde; de plus l'auteur a pu constater pour un autre corps cristallin, à savoir pour le phosphore jaune, que cet élément, fondu entre deux verres, se solidifie comme un corps amorphe, c'est à dire tout à fait transparent et isotrope. Il résulte cependant de la présence, difficilement perceptible, de quelques ligures en mosaïque, que ce phosphore jaune solidifié est bien réellement cristallin et comparable à la glace. De plus, plusieurs chimistes ont observé la formation de cristaux pendant le refroidissement du phosphore jaune fondu, et les bâtons ordinaires de phosphore jaune casses présentent un aspect cristallin. Donc ce qui est valable pour le phosphore jaune l'est tout aussi bien pour le phosphore rouge-clair de T. et H. Or ceci est prouvé justement par l'étude expérimentale de M. KETCERS. Pour pouvoir observer aisément les transformations qui se passent lors de réchauffement graduel du phosphore jaune, l'auteur l'a chauffé tout simplement entre deux porte-objets du microscope; puis pour les températures tout prés ou au-dessus du point d'éhullition (250°) M. R. a fait emploi de tubes scellés. Il a pu constater que la coloration du phosphore incolore commence déjà à une température peu élevée et que la variation de la couleur est continuelle. Elle 52 est accompagnée cependant de l'apparition d'une structure granuleuse, d'autant plus distincte que la couleur est plus foncée et que réchauffement dure plus longtemps. Cette granulation est due à la formation d'un agrégat cristallin isotrope. En tube scellé et à une température dépassant le point d'ébullition du phosphore jaune le phosphore rouge de T. et H., formé d'abord, prend une coloration de plus en plus intense, et se transforme en phosphore brun-chocolat (ic phosphore rouge ordinaire) ou en phosphore graphitique qui est hexagonal. Pour répéter les expériences mêmes de T. et H., l'auteur à chauffé (comme l'a fait M. MUTHMANN) à une température d'environ 240° pendant 24 heures, ce qui est suffisant (T. et H. ont chauffé pendant 650 heures consécutives). Il a obtenu aussi ce phosphore rouge (bien distinct du phosphore rouge ordinaire amorphe par M biréfringent), MUTHMANN, considéré comme et qui est isotrope Cependant sous le microscope l'auteur a constaté de même la présence d'une structure granuleuse, cristalline. Pour cette raison il considère ce phosphore rouge comme une nouvelle modification régulière (insoluble dans le sulfure de carbone?). Cette transformation du phosphore jaune en phosphore rouge granuleux de T. et H. est tout simplement la transformation d'une modification cristalline labilc en une modification stable, également cristalline, toutes les deux étant régulières. Cette même transformation a lieu sous l'influence de la lumière solaire après 4 ù 6 semaines. I^e phénomène de la coloration successive en rouge (la transparence étant conservée) est toutefois un fait remarquable; il n'y a pas lieu cependant de distinguer une modification amorphe 53 spéciale, placée entre deux modifications cristallines, conception qui du reste serait inadmissible à un point de vue général. Par conséquent M. lUîr.Kits accepte l'existence de trois modifications cristallines du phosphore, deux régulières (dont une est incolore, une rouge-écarlate) et une hexagonale, ie phosphore ronge ordinaire (probablement identique au phosphore noir-brun graphitique ou métallique), tout en niant l'existence d'un phosphore amorphe, comparable au soufre amorphe. L. D. B. La détermination dn poids spécifique de sels solnbles dans l'eau, III, PAR M. J. W. RETGERS. ') La p r é p a r a t i o n de n o u v e a u x liquides pesants. Dans quelques mémoires antérieurs i ) l'auteur a traité de la détermination du poids spécifique par la méthode de suspension, et s'est étendu sur l'emploi de l'iodure de méthylène (d = 3.324 à 16° C). mélangé au besoin avec une quantité suffisante de xyiène, afin de se procurer des liquides ayant le poids spécifique requis pour l'application de la méthode ') /.eitschrift fiir physik. Chenue XI, p. 328 et suiv. ') Voir: ce Recueil T. VIII, pag. 340 et p. 391. 54 susdite à la recherche de la densité des sels solubles dans l'eau. Depuis l'auteur a tâché de se procurer des liquides d'un poids spécifique supérieur à celui de l'iodure de méthylène pour l'examen des sels très pesants, et démontra ') qu'on atteint une densité de 3.456 en saturant l'iodure de méthylène d'iodoforme, de 3.548 (à 23° C.) en dissolvant de l'iode dans le liquide nommé, et enfin de 3.60—3.65 en employant les deux substances à la fois (C H I, et I,) pour élever le poids spécifique de la liqueur. Le but que l'auteur se propose d'atteindre maintenant, c'est la préparation de liquides dont la densité surpasse encore celles que nous venons de nommer. Avant d'entrer en matière, M. RBTGERS fait quelques remarques importantes sur l'emploi des liqueurs pesantes et sur leur utilité en général. En jugeant la valeur de ces liqueurs, on fera bien de se rappeler, qu'on les emploie pour deux buts bien différents, c'est à dire: 1°. pour trier des substances d'une densité différente, soit des fragments de minéraux, soit des produits de laboratoire; 2°. pour la détermination du poids spécifique d'un seul corps. Bien qu'il soit souhaitable, dans les deux cas, d'avoir à sa disposition nne liqueur pesante, limpide et fluide autant que possible, il n'est pas moins vrai, que les conditions pour pouvoir effectuer le triage sont plus faciles à remplir que celles pour une détermination du poids spécifique. En effet, le triage est une opération relativement grossière; si les ') Voir: Neues Jalubuch fui Minéralogie (1889). Il, p. 1SV 55 fragments des corps ne sont pas trop minimes, ils se séparent toujours en des parties flottantes et d'autres qui s'enfoncent dan» la liqueur, même quand celle-ci est opaque et quelque peu visqueuse '). La détermination de la densité d'un-corps solide, au contraire, est une opération délicate, et pour pouvoir observer les particules en suspension, souvent très exiguës, il est de rigueur que le liquide soit limpide et en même temps très fluide. Cependant, si l'on veut se contenter d'une précision approximative, on peut encore très bien se servir, pour ce but, de liquides opaques, pourvu que la seconde condition, celle d'une fluidité suffisante, soit remplie, surtout si l'on fait ^expérience avec des cristaux ou des fragments de dimensions un peu considérables. Un liquide quelque peu épais et visqueux doit être rejeté absolument. Quant aux liquides pesants nouveaux, étudiés par M. RKTGERS et aptes à la détermination du poids spécifique des corps solubles dans l'eau, l'auteur fixe d'abord l'attention sur quelques composés connus d'une densité assez considérable. Ce sont les corps suivants: le bromal, C Br3. C 0 H ; d = 3.34 \ le s i l i o i u m - i o d o forme, \ liqueurs incolores ; Si H I3 ; d = 3.4 ) le bromure de s é l é n i u m , ScBr; d = 3.604àl5°, liqueur opaque, douée dune odeur désagréable et sujette à se décomposer par l'humidité de l'air; le bromure d ' a r s e n i c , As Br,; d=r3.6G (à l'état solide), p . d . f . 2 0 ° ; ') Voir h ce sujet: Ce Recueil T. XI, p 181. 56 le bronioiodofornie, CHBr,I et l'iodal, GI,.COH, dont la densité n'a pas été déterminée, mais dont le premier aura probablement un p . s . de 3.4 et le second de 3.7 à 3.8; le b r o m o f o r m e , CHBr,; d = 2.9à 12°; le n i t r o b r o m o f o r m e , CAz0. 2 Br.,; d = 2.8; le m e r c u r e - d i m é t h y l e ; d = 3.069; le d i i o d n r e d ' a c é t y l è n e liquide; d = 2.942à21°. Il est a remaniuer qu'en général le poids spécifique des organo-raétaux n'est pas très élevé. Le composé Pb (C H,) 4 l>ar exemple n'a t|u'un p . s . de 2.034. Il en est de même du composé Ni (C 0 ) , et de ses analogues. Il est notoire qu'on peut considérablement augmenter le poids spécifique d'un liquide en y dissolvant des substances pesantes. En se bornant aux liquides nommés comme dissolvants, ce sont surtout les bromures et les iodures des métaux lourds et des métalloïdes (surtout ceux qui sont solubles dans l'éthcr, le chloroforme, le sulfure de carbone, le benzène etc) dont on peut attendre, sous ce rapport, un effet satisfaisant. L'auteur nomme comme tels les composés suivants : Su I, (d = 4.7), Si 1, (d = ± 4.2 ?), C lA (d = 4.32), As I, fd = 4.4), Sb Br, (d = 4.If)), Sb I3 (d = 4.8), Bi Br3 (d = ± 5.0 ?), Bi I, (d = û.(iô). Kn outre, on a encore quelques cléments d'une densité considérable, c'est à dire l'iode (d = 4.95 et = 4.0 à l'état fluide), l'arsenic (d = 5.7), le sélénium (d = 4.2 à 4.8) et le tellure (d = 6.26). M. RETURRS, pour faire ses expériences, s'est arrêté pour le moment à l'étude de l'iodurc de méthylène et du bromure 57 d'arsenic comme substances liquides, et y a dissous diverses substances entre celles que nous venons de mentionner. Dans son mémoire il donne un exposé étendu de «es résultats, même de ceux qui ont donné un résultat négatif. Je me bornerai surtout à indiquer succinctement quelles solutions lui ont donné un résultat satisfaisant. E x p é r i e n c e s a v e c l ' i o d u r e de méthylène.') Composés dont l'influence sur le poids spécifique a été déterminée par l'auteur: sélénium; tellure, iode; arsenic; les iodures mercurique, plombique, cadmique, ferreux, thalleux, argentique, roercureux et cuivreux; l'iodure stannique; l'iodure d'arsenic; l'iodure d'antimoine; l'iodure de bismuth. L'arsenic était tout-à-fait insoluble dans l'iodure de méthylène; le sélénium, plusieurs iodures métalliques s'y dissolvaient à peine. Ce n'étaient que les triiodures de l'arsenic et de l'antimoine et le tétraiodnre d'étaiu dont la solubilité était assez considérable pour augmenter suffi- samment le poids spécifique. C'est ainsi que l'auteur obtint les liquides suivants par saturation du dissolvant avec les corps nommés: Sn I, dissous dans C H, I, d = 3.481 à 10°, As I, „ „ „ d = 3.449 à 12°, Sb I, „ „ „ d = 3.453 à 12°. '). Voyer, quant à la solubilité de quelques iodures dans l'iodure de méthylène: Ce Recueil T. XII, p. 228. 58 Il réussit enfin à préparer encore une solution d'un p. s. de 3.610 à 12°, en dissolvant les deux iodures Snl 4 et AsI, en même temps dans l'iodure de méthylène. E x p é r i e n c e s a v e c le b r o m u r e ^ ' a r s e n i c . Le bromure d'arsénic se présente, comme nous venons de le dire, à l'état d'une substance solide au-dessous de 20°; au-dessus de 20° il forme une liqueur incolore ou jaune-pâle. On a donné pour le p. s. des cristaux de As Br, le chiffre 3.66. M. RITGBRS n'a pas trouvé de renseignement sur le p. s. du bromure liquide. Une détermination au moyen du picnomètre lui donna la valeur de 3.540 à 25° C. L'auteur constata que par la dissolution de différents composés le point de fusion du bromure d'arsénic s'élève dans quelques cas, mais s'abaisse dans d'autres. On fait bien d'exécuter les opérations avec le bromure d'arsénic dans une chambre chauffée à 25°—30°, et de ne pas pousser trop loin le chauffage de cette matière, 4 moins qu'on ne puisse assurer l'éloignement direct des vapeurs. Composés dont l'influence sur le poids spécifique a été déterminée par l'auteur: iodure d'arsénic; bromure d'antimoine; iodure d'antimoine; iodures d'arsénic et d'antimoine combinés; bromure de bismuth; iodure de bismuth, iodure d'étain (Sn I4) et chlorure mercurique. L'iodure d'arsénic, As I„ est très soluble dans le bromure et lui communique une couleur violette foncé. La 59 solution saturée reste encore liquide au-dessus de 15°. Densité maximum = 3.661. Le b r o m u r e d ' a n t i m o i n e , Sb Br„ (p. 8. = 4.148 et p. d. f. 90°) se dissout très bien dans le bromure d'arsenic, mais élève le point de fusion jusqu'à 47°, de sorte que la liqueur ne «e prête pas bien à la détermination du poids spécifique. La liqueur saturée à 47° avait une densité de 3.685. Le même phénomène se présenta chez l ' i o d u r e d'antimoine. Le p. d. f. de la liqueur saturée était 37°, et celle-ci avait un p. s. de 3.720 à 40°. En dissolvant l ' i o d u r e d ' a r s e n i c et l ' i o d u r e d ' a n t i m o i n e combinés dans le bromure d'arsenic, l'auteur pouvait préparer un liquide d'une densité maximum de 3.801 (point de congélation 31°). Quant à l ' i o d u r e de b i s m u t h et au b r o m u r e bismu t h i q u e , ces composés se dissolvaient en si petite proportion, qu'ils n'avaient pas d'influence sensible sur le poids spécifique. Des résultats très satisfaisants furent obtenus avec l ' i o d u r e s t a n n i q u e Sn I,. Ce composé se dissout très abondamment dans le bromure d'arsenic, et abaisse le point de fusion de telle manière, que la dissolution saturée (dont la densité était 3.731 à 15°) restait encore liquide à 10°. Celle-ci a une couleur d'un rouge vineux très foncé, mais présente l'avantage d'être très fluide. En cas de besoin on peut la diluer par la solution de Sn I4 dans l'iodure de méthylène. Une expérience, ayant pour but d'augmenter encore la densité par l'introduction de As I, ou Sb I„ ne fut pas suivie de succès. L'iodure mercurique enfin se dissout très bien dans le 60 bromure d'arsenic, mais n'abaisse pas suffisamment le point de fusion. Il est à remarquer, que le composé mercnrique se sépare de la liqueur refroidie à l'état de cristaux jaunes qui ne se transforment pas dans les cristaux rouges bien connus. M. RKTGBRS a encore composé des liquides très propres à l'usage en mélangeant la solution de As I, et Sb I, dans le bromure d'arsenic avec celle des mêmes composés dans l'iodure de méthylène. Il obtint ainsi une liqueur d'un p. s. de 3.702 et fondant à 20°, assez opaque, il est vrai, mais d'une fluidité suffisante. Dans la pratique on fait bien de se composer deux liquides, l'un consistant eo As Br„ où l'on a dissous jusqu'à refus un mélange de parties égales de As I, et As Br„ et l'autre en CH, I„ où l'on a introduit le même mélange des composés arsénieux. Ces deux liquides mélangés dans les proportions requises serrent à déterminer le poids spécifique de cristaux. Si celui-ci n'est pas plus élevé que 3.7 on peut faire les expériences de 15°- 20 e . Si l'on a affaire à des matières d'une densité excédant le chiffre 3.7, cas où le bromure d'arsenic doit être employé en proportion prépondérante, on fera bien d'opérer dans une chambre chauffée de 25°—30°. En terminant l'auteur déclare donner la préférence, parmi les liqueurs examinées, à la solution de l'iodure stannique Sn I, dans le bromure d'arsenic. A. C. 0. 01 Remarques sur le mémoire de M. 8. TammaiiBiSnr la perméabilité des membranes obteanes par précipitation, PAB M. J. H. MEERBURG ') M. TAMMAMN 2 ) a publié le résultat de quelques recherches entreprises dans le but de décider, si les membranes, obtenues par précipitation, peuvent être considérées comme des t a m i s à m o l é c u l e s . M. MEERBURO est d'avis qu'il y a une objection à faire contre la méthode que ce savant a employée. En effet celui-ci a mélangé les matières colorantes qui paraissent dans ses recherches avec une des solutions qui prennent part à la précipitation, de sorte que les membranes se forment de liquides, contenant déjà les substances dont on vent examiner la faculté de se transporter on non à travers les membranes elles-mêmes. M. TAMMANN remarque qu'il s'était formé après 24 heures, sur les membranes de ferrocyanure cuivrique et du composé de gélatine et d'acide tannique, un précipité considérable; par suite de cette for mation toutes les matières colorantes étaient arrivées dans la solution de gélatine, excepté le tournesol, et dans celle du sel cuivrique toutes, excepté le violet de méthyle 2 B — ce qui pourrait faire naître quelque doute sur l'imperméabilité des membranes pour la plupart des matières colorantes. M. MEERBURO par M. a opéré avec quatre substances employées TAMMANN, parce que celles-ci, suivant lui, se com- porteraient d'une manière contraire à la théorie des pores; ce sont le chlorhydrate de fuchsine, le ponceau 3 R., le ') Zeitschrif! fiir physik. Chemie XI, p. 446. ) ZeiUchrift fiir physik. Chemie X, p. ?-55. : 62 bien pour coton (Baumwollenblau) et l'éosine. Voici le résultat des expériences de M. TAMHANN. Membrane Tannate de gélatine. Ferrocyan. zincique. Ferrocyan. cuivrique. Chlorhydrate de fuchsine perm. imperm. perm. perm. sp. perm. sp. perm. Bleu pour coton imperm. perm. imperm. Ëosine perm. très perm. Ponceau 3 R. M. très perm. MKERBURC varia la méthode en n'ajoutant les matières colorantes qu'après formation complète de la membrane; en suivant la méthode de M. WALUK.I ') (écoulement d'une des liqueurs par un tube capillaire le long de la paroi intérieure d'un tube à essai contenant la seconde liqueur), il réussit à affermir la membrane. Cependant il a fait aussi quelques expériences en suivant exactement la manière de M. TAMMANN, sans trouver quelque différence notable dans les résultats. Les précipités, dont parle ce savant, ne se montraient pas, dès que le tube à essai était placé sur un pilier isolé. Les concentrations étaient les mêmes que celles de M. TANMANN. La solution inférieure contenait tantôt l'une, tantôt l'autre des substances membranogènes. Voici les résultats: Membrane Tannate de gélatine. Ferrocyan. zinc. Ferrocyan. cuivr. Chlorhydrate de fuchsine perm. *) imperm. *) imperm. Ponceau 3 R. perm. *) imperm. *) imperm. *) imperm. Bleu pour coton imperm. *) imperm. Eosine perm. perm. ') Zoitochrift fOr physik. Chemie X, p. 699. — 09 Les substances marquées d'un astérisque montraient quelquefois le phénomène contraire. L'expérience avec l'éosine et la membrane de ferrocyanure cuivrique ne put être exécutée, parce que l'éosine employée exerçait une action chimique sur le sulfate cuivrique. M. MEKRBIIRG remarque que le résultat de ses expériences n'est pas en contradiction avec la théorie des pores et s'accorde très bien avec celui obtenu par M. WALDBN. Malgré cela il croit, que la conception de M. TAMMANN sur l'action de ces membranes est la vraie. Il observa que, quand les liquides restaient dans le même état pendant plusieurs semaines, la membrane s'était épaissie et s'était emparée des matières colorantes, et que les solutions s'étaient décolorées totalement. Il semble donc que la matière colorante se soit dissoute dans la membrane, et y soit beaucoup plus soluble que dans les solutions membranogènes. A. C. 0. Cari Wilhelm Scheele. C'est avec grand plaisir que nous saisissons l'occasion qui se présente à nous d'attirer, l'attention de nos lecteurs sur un livre très intéressant, intitulé: CARL WILHELM SCHEELE. Efterlemnade bref ocb anteckningar utgifna af A. E. NOHDEKSKISLD, dont l ' A c a d é m i e R o y a l e S u é d o i s e d e s S c i e n c e s de S t o c k h o l m a fait gracieusement cadeau à la Rédaction. Ce livre contient une biographie en langue Suédoise du grand chimiste, une liste de ses mémoires imprimés et une des biographies antérieures. On y trouve des lettres à RBTZIUS, à à GAHN, à LAVOISIKR, BBRGIUS, a BERGMAN, à HJELM, à HISING et ainsi que des notes de laboratoire, puis des notes de GAHN concernant les expériences et les idées de SCHEELE, et plusieurs mémoires non imprimés, trouvés parmi les papiers de GAHN. Une liste des expressions latines et une des signes, dont SCHEELE se servait, y sont ajoutées, ainsi que des facsimilés d'une lettre et de quelques pages d'un carnet de laboratoire. Les lettres, dont quelques-unes en langue allemande, d'autres en langue suédoise, font mieux connaître ce chimiste, l'incarnation de l'esprit observateur. On y apprend ses peines, ses déceptions, mais aussi la joie naïve qu'il éprouve quelquefois, lorsque ses recherches sont couronnées de succès. On y 65 trouve quelques observations qu'on chercherait en vain dans les dictionnaires et les traités de chimie, mais qui pourraient peut être encore servir comme point de départ de recherches intéressantes. Du point de vue historique aussi c'est une lecture intéressante et instructive. A. P. N. F. Les dérivés de la naphtaline. Nous voulons signaler à l'attention non seulement de ceux de nos lecteurs qui s'occupent ou qui voudraient s'occuper des dérivés de la naphtaline, mais aussi de tous ceux qui s'y intéressent, une monographie publiée sous le titre: Tabellarische Ueberticht der Naphtalinder'wate. Auf Grundlage des Werkes: sur la c o n s t i t u t i o n de la naphtaline et de ses dérivés par F. REVERDI* et E. NOELTING, unter BerUcksichtigung der neueren Litteratur bearbeitet von F. REVERDI* und H. FILDA. Basel, Genf, Lyon. Verlag von GEORG & Co. 1894. Elle se compose principalement de tables résumant les dérivés de la naphtaline, indiquant leur constitution et en quelques mots leur préparation, mais aussi, ce qui est essentiel, la littérature. Pour indiquer la place des groupes substituants les auteurs se sont servis de chiffres au lieu des lettres grecques. L'étendue de la littérature et la difficulté d'y trouver ce dont on a besoin sont connues, et des monographies comme celle-ci peuvent rendre de véritables services. 66 Dans les tables sont mentionnés 911 des dérivés de la naphtaline, connus jusqu'au 1 d'Août 1893, et dans un complément ceux <iui furent préparés encore jusqu'au 1 d'Octobre 1893. L'indication de ces dates augmente sans doute la valeur de l'ouvrage. Les tables sont imprimées de façon qu'on peut les compléter soi même pendant quelque temps, ce qui est aussi un avantage. Dans une petite introduction les auteurs traitent d'abord de la nomenclature, et donnent une elef pour se retrouver dans ce dédale. En second lieu ils disent quelques mots sur les régies selon lesquelles la substitution a lieu, mais qui dépendent des conditions de l'expérience, et résument dans un petit tableau celles qui sont plus généralement reconnues. En troisième lieu ils expliquent le choix et l'arrangement des matières. Ils déclarent que c'est impossible d'arranger les groupes substituants d'une façon logique et régulière, de sorte qu'ils ont choisi un arrangement qui leur a paru satisfaire le mieux. Cette monographie est destinée à prendre sa place auprès de tant d'autres qui out paru dans les dernières années sur d'autres sujets de grande étendue, et pourvoit à ce qu'il nous semble dans un besoin qui se fait sentir de plus en plus. A. P. N. F. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS. Sur la détermination de la tension osmotiqne de liquides albamineax an moyen de l'abaissement dn point de congélation, I'AK M. H. J. HAMBURGER. C'est un fait connu, que la plupart des substances, particulièrement les sels, possèdent la propriété d'attirer l'ean. La force avec laquelle cela a lien s'appelle force attractive d'eau ou tension osmotiqne. La connaissance exacte de cette force est d'une hante importance. En effet, que de phénomènes dans la nature vivante comme dans la nature soidisant morte ne dépendent pas de la propriété qu'ont les substances d'attirer l'eau, ou ne reposent sur cette propriété. C'est pourquoi plusieurs savants ont essayé de la mesurer. Parmi ceux-ci nous mentionnerons M.M. GULDBBRG 3 ), DB COPPET 4 ), KAOULT 5 ). TRAUBS '), PPBFFBR *), Mais aucun d'eux n'obtint des résultats anssi satisfaisants que le botaniste M. HUGO DB VRIES C ). A lui le grand mérite d'avoir établi le principe, que la force attractive d'eau de chaque matière ') Arcbiv f. Anat. u. Physiol. 1867, p. 87. Bot. Zeitung 1875, p. 56. -) Oamotische Untersuchungen. Leipzig 1877. ') Comptes rendus 1870. I, p. 134!i. <) Annales de Chimie et de Physique 1871—1872, XXIII, p. 366; XXV, p. 502. ') Comptes rendus 1880-1883, XC, XCIV, XCV, XCVI. ') Eine Méthode zur Analyse der Turgorkraft. Pringsheim's Jahrbucher fur wissenschaftl. Botanik. 1884, XIV, p. 427. 68 dépend de deux facteurs, c'est à dire, du poids moléculaire et d'un nombre simple, propre à chaque groupe de substances, nombre qu'il appelle coefficient osmotique. Le travail classique dans lequel il a consigné ses recherches a inspiré un vif intérêt de part et d'autre. Or, l'application ne s'en fit pas attendre. M. oc VHI«S lui-même fit le commencement et résolut quelques importants problêmes botaniques '). D'autres botanistes suivirent. L'esprit ingénieux de M. VAN 'T HOFF découvrit pour la chimie physique une loi importante 2 ), et créa une nouvelle théorie pour les solutions 3 ). En attendant nous avions introduit nous-mêmes les résultats de os Vnics dans les sciences médicales et fondâmes sur ces résultats une série de recherches4). Parmi les autres auteurs nous men- ') Ibid. ') D'après TAN 'T HOFF, la loi bien connue de BOYLI pour les gaz s'applique également aux liquides. La pression est pour les gaz, oe que la tension osmotique est pour les liquides. ') Zeitschr. f. physikal. Chemie 1887. I, p. 481. 4 ) Ueber die durch Salz- und RohrzuckerlSsungen h*wirkten Verilnderungen der BlutkSrperchen. Archiv f. Anat. u. Physiol. 1886, p. 476. Onderz. physiol. lab. Utr. Hoogesch. 1886. Ueber den Einfluss chemischer Verbindungen auf BlutkOrperchen im Zusammenbang mit ihren Moleculargewicbten. Archiv f. Anat. u. Physiol. 1887, p. 31. Onderz. Physiol. lab. Utr. Hoogesch. 1887. Die Permeabilit&t.der rothen BlutkOrperchen im Zusammenbang mit den isotonischen CoSfficienten. Zeitschr. f. Biologie 1889. Versl. en Meded. der Koninkl. Akad. T. Wetensch. 3e Reeks. Dl. VII. 1890 p. 15. Zeitschr. f. physik. Chemie, 1890. Ueber die Regelung der Blutbestanritheile bei kUnstlicher hydramischer Plethora, Hydraraie und Anhydramie. Zeitschr. f. Biologie 1890, p. 259. Versl. en Meded. der Koninkl. Akad. T. Wetensch. 3e Reeks Dl. VII. 1890, p. 364. Ueber den Einfluss von Siiure und Alkali auf defibrinirtea Blut. Archiv f. Anat. u. Physiol. 1892, p. 513. Versl. en Meded. Koninkl Akad. v. Wetensch. 3e Reeks Dl. IX. 1892, p. 354. Ueber den Einfluss von S&ure und Alkali auf die lebendigen BlutkOrperchen. Archiv f. Anat u. Physiol. 1893, p. 153. 69 tionnerons VON LIMBKCK '), MASSART 2 ), WLAUIHIROFF'), HIRSCHMANN 4 ), TAMMAN 5 ). DRBSGR °), HOORWKG 7 ) . ANCOSTINI 8 ), HEI- OBNIIAIN 9 ) , GRIJ.NS I 0 ) . Vergleicbende Untereuchungen von arteriellem und venosem Blute nnd Uber den bedeutenden Eintluss der Art des Deiibrinirens auf die Résulta te von Blutanalysen. Archiv f. Anat. u. Physiol. 1893, p. 157. Verhandelingen Koninkl. Akad. v. Wetensch. 1892. Dl I. N°. 5. Untersuchangen Uber die Lymphbildung, in's Besondere bei Muskelarbeit. Zeitsch. f. Biol. 1893, p. 143. Verhandelingen Koninkl. Akad. v. Wetensch. 1893. Dl I, N". 2. Hydrops von bacteriellem Ursprung. Ziegler's Beitrftge zur patholog. Anat. u. allgem. l'athol. Decemb. 1893. Verhandelingen Koninkl. Akad. v. Wetensch. 1893. Dl III. N°. 5. Die Volumbestimmung der kiirperlichen Elemente im Blute und die physiol. Kochsalzliisung. Antwort an Herrn MAX BLSIBTBEV. Centralbl. f. Physiol. 1894. 27 Jan. Heft 22. ') Ueber die diuretische Wirkung der Salze. Archiv f. uxp. Pathol. n. Pharmakologie XXV, p. 69. 1889. Ueber die Art der Giftwirkung der chlorsauren Salze. Ibid. XXVI, p. 39. 189Ô. "•) Sensibilité des organismes à la concentration des solutions salines. Archives de Biologie IX, p. 515. 1890. ') Ueber das Verhalten beweglicher Bactérien in Liisungen von Neutralsalzen. Archiv f. Hygiène X, p. 89. 1891. *) l'eber die Reizung motorischer Nerven durch Liisungen von Neutralsalzen. PFLQQER'S Archiv XLIX, p. 301. 1891. i ) Bemerkungen zu den Versuchen von NASSE uber die Erhaltung der Reizbarkeit von Froschmuskeln in Salzliisungen. PFLUUBR'S Archiv L, p. 626. 1891. 6 ) Ueber Diurèse und ihre Beeinfiussung durch pharmakologische Mittel. Archiv f. exp. Pathol. u. Pharmak. XXIX, p. 303. ') Ueber electrische Nervenerregung. PFLUOER'S Archiv L, p. 626.1892. ") Sulla isotonia del sangue negli alienati. Atti dell' Accademia MedicoC'hirurgica di Perugia. Vol. IV, Fasc. 4°. 1892. *) Ueber die Résorption im Diinndarm. Vortrag gebalten in der medicinischen Section der Schles. Gesellschaft fur viiterl. Cultnr am 21 April 1893. l'FLiir.ER's Archiv B. 56, p. 579. I0 ) Omtreut den invloed van verschillende stoffen op het voluinen der roode bloedlichaampjes. ProcesVerbaal Koninkl. Akad. v. Wetensch. 24 Februari 1894. 70 Selon notre opinion, un fécond avenir se prépare pour la doctrine de la tension osmotique, tant dans la chimie et la physique, que dans les sciences biologiques. Dans plusieurs de ces recherches il s'agit, et dans plnsieurs des investigations futures il s'agira, de la détermination du pouvoir hydrophile de solutions. C'est pourquoi il ne nous semble pas sans intérêt de faire quelques remarques sur la méthode de ces déterminations, principalement sur celle qui se rapporte à l'abaissement du point de congélation (DK COPPET, RAOULT, BECKMANN). On sait, que cette méthode repose sur le principe, que dans une solution saline le sel attire l'eau et tend à l'empêcher de se consolider (geler). Ce phénomène s'exprime dans un abaissement du point de congélation. La valeur de cet abaissement est une mesure pour la force, avec laquelle le sel attire l'eau. Sauf cette méthode nous disposons encore de deux autres: la méthode plasmolytique de DE VRIES ') et la méthode des corpuscules sanguins de l'auteur '). Laquelle de ces trois méthodes préférera-ton? Tout d'abord il faut remarquer, que la dernière n'est pas toujours applicable. En effet, comme elle repose sur l'apparition d'une couleur rouge, il est impossible de l'employer pour des liquides qui possèdent déjà cette couleur à un certain degré, et cela arrive souvent dans les cas pathologiques. ') Cette méthode consiste dans la recherche de la quantité d'eau qu'il faut pour étendre la solution en question, afin d'effectuer un commencement de plasmolyse dans une espoce quelconque de cellulevégétale. Or, si l'on détermine en même temps quelle solution de K Az 0 3 peut produire le même phénomène, le premier liquide (en question) dilué possédera le même pouvoir attractif pour l'eau que la solution nitrée; en d'autres termes: ces solutions seront isotoniques. Un simple calcul apprend à quelle solution nitrée répond la solution primitive, non diluée. ; ) Cf. ce journal T. X, p. 36. 71 Pois, la méthode tait défaut quand le liquide en question contient une substance qui détruit les haematies p. e. de l'utée, de la glycérine, un alcali, nn acide (les deux dernière en quantités un peu considérables). Dans les cas où je ne pouvais me servir de la méthode des corpuscules rouges, j'avais toujours eu recours jusqu'à présent à la méthode plasmolytique de DK VRIES. Habituelle- ment je faisais usage des cellules épidermiques de Tradescantia discolor; parfois cependant, notamment lorsque le liquide avait une réaction acide, comme p. e. l'urine, j'employais les écailles rouges du Bégonia manicata. En attendant, je le répète, je n'avais recoure à la méthode plasmolytique, que lorsque la méthode des corpuscules sanguins faisait défaut, 1°. parce que celle-ci donne des résultats pins exacts. En effet, la méthode plasmolytique découvre des différences de concentration qui correspondent à une solution de NaCl de 0.05 p. c, tandis que la méthode des corpuscules rouges décèle encore des différences de 0.005 p.c. NaCl; 2°. puisqu'elle est plus facile à pratiquer; on n'est pas restreint dans le temps d'observation, tandis que dans l'autre méthode le cours de la plasmolyse doit être continuellement surveillé; 3°. parce que le sang est plus facile à obtenir que les plantes nécessaires (Tradescantia discolor, Ourcuma rubrioaulis, Bégonia manicata). Récemment, dans son travail sur la diurèse, DRESER ') s'est servi, pour la détermination de la tension osmotique d'urine, de l'abaissement du point de congélation. Pour ') Archiv. fur experimtmt. Pathol. u. l'hanr.akol. XXIX, p. 303.1892. 72 l'urine, la méthode des corpuscules sanguins ne lui paraissait pas applicable '). A la fin de son travail, il propose de pratiquer plus généralement la méthode de congélation, surtout parce qu'elle est applicable dans tous les cas. Cependant DRESER a oublié d'examiner si sa méthode, pour les différentes espèces de liquides animaux, par exemple pour les liquides albumineux ou séreux, produit de bons résultats; il a oublié de se demander, si les résultats obtenus par la méthode de congélation s'accordent avec ceux qu'on trouve par la méthode des corpuscules rouges et par celle des cellules végétales. Jusqu'à quel point s'étend l'exactitude de sa méthode? Au premier abord cette première question paraîtra peutêtre superflue. En effet, combien de fois, dira-t-on, la chimie physique ne s'est-elle pas servie avec succès de la méthode de congélation pour des solutions simples. Cependant, il ne faut pas oublier, que justement de ce côté plusieurs différences d'opinion et plusieurs questions ont été relevées dans cette matière. Ne serait-il donc pas nécessaire d'être prudent, quand il s'agit de liquides comme les nôtres, où l'on a affaire à des mélanges de substances de toutes sortes, et en partie très dissociables? C'est pour cela que nous avons comparé pour quelques liquides séreux les résultats de la méthode de congélation à ceux de la méthode des corpuscules rouges. Ultérieurement nous avons fait la même chose avec la dernière méthode et ') Il est remarquable, que ni les physiciens, ni les chimistes, ni les physiologistes, ni les pathologistes, en un mot, aucun des auteurs qui se sont occupés de recherches relatives à la tension osmotique, ne se servent de l'excellente méthode plasmolytique de DE VRIES. 73 la méthode plasmolytiqne de DB VRIES, et nous avons pn constater une concordance parfaite. Pour la détermination du point de congélation nous nous sommes servis de l'appareil de BROKMANN '). Comme mixture refroidissante nous avons pris un mélange de glace et de sel marin. Afin de nous mettre au courant de notre appareil, nous déterminâmes d'abord l'abaissement du point de congélation pour une série de solutions de NaCl de concentrations connues. Pour chaque solution on effectua trois déterminations avec la même portion: après la première congélation on fit fondre la glace recueillie et l'on commença de nouveau le refroidissement, etc. On opérait toujours parfaitement de la même manière. Le tableau suivant donne une idée de l'exactitude des expériences. T a b l e a u I. II m Abaissement du point de Concentration dès solutions I congélation. de NaCl, calculée par les Solution de NaCl de {(Valeur moyenne de trois abaissements de la | déterminations). colonne II. Pour cent 1.0 0.95 09 0.86 0.8 0.75 0.65 0.6 0.55 05 Degré 0.606 0.552 0.549 0.498 0.490 0.440 0.393 0.363 0.316 0.306 ') ZeiUchr. f. physik. Chemie II, p. 644. Pour cent 0.1 0.91 0.906 0.811 0.808 0.726 0.653 0.6 0.521 0.5 74 Ce tableau nous apprend que la valeur de l'abaissement dn point de congélation d'une solution de NaCl de 1 p. c. est de 0.606", nombre qui s'accorde avec celui qu'a trouvé PICKERING (0.598 e ) '). Puis, on voit que par cette méthode des différences de 0.05 p. c. NaCl peuvent encore être décelêes. Après ces expériences préliminaires on fit quelques déterminations comparatives du pouvoir attractif de sérum s a n g u i n de c h e v a l , l u par la méthode de congélation et 2° par celle des corpuscules rouges 2). ad 1. L'abaissement du point de congélation fut établi, comme dans les essai» précédents, par trois expériences avec la même portion de liquide. Les abaissements montèrent ;'i 0.591°, 0.601° et 0.596°. Moyenne 0.596°. Ce nombre s'accorde avec une solution de NaCl de 0 596 — x l , , c . = 0.9S3 P .c. ad 2. Les corpuscules sanguins employas commencèrent à montrer un dégagement de matière colorante dans une solution de NaCl de 0.65 p. c. — 5 ce. du sérum durent être étendus par 2.6 c e . d'eau, afin d'opérer un dégagement de matière colorante au même degré. Le pouvoir hydrophile du sérum primitif, non dilué, s'accorde donc avec celui d'une solution de NaCl de 2-C 4 J " o 5 x 0.65 = 0.988 p. c. 'HVririitc ri Deuiscli. Chem. Gesellsch. XXV, p. 1315. JS92. ) 11 nous faut encore remarquer, qu'avant chaque s< rie d'expériences nous avons établi de nouveau le point de congélation pour l'eau pure snr l'échelle du thermomètre, parce qu'il arrive que ce point so change de jour en jour. ; 75 On voit que les deux nombres 0.983 et 0.988 s'accordent parfaitement. J'ai fait encore plusieurs expériences dans le même but. En voici deux; l'une avec un liquide albumineux normal: sérum sanguin de boeuf; l'autre avec on liquide albnmineux pathologique: exsudât de pleurésie d'un cheval. L'abaissement du point de congélation du sérum de boeuf était de 0.047" (valeur moyenne de 0.648, 0.645 et 0.648). Il en résulte une force attractive, correspondant à une sointion de NaCl de"'- O.bOb; X l = 1.07p.c. Il fallut étendre 5 ce. du même sérum avec 3.2 ce. d'eau, pour effectuer un dégagement de matière colorante des corpuscules sanguins. Une solution de NaCl de 0.65 p. c. eut le même effet La force hydrophile du sérum non-étendu s'accorde donc avec 5 -+- 3 2 une solution de NaCl de — ^ - x 0.65 = 1.06 p. c. r> L'exsudât montra un abaissement du point de congélation de 0.623" (valeur moyenne de 0.626, 0.621 et 0.623). Il en résulte un pouvoir hydrophile, correspondant à celui d'une solution de NaCl de .77^ x 1 p. c. = 1.03 p. c. NaCl. O.bOb 5 ce. de (exsudât furent étendus de 2.4 ce d'ean, afin de provoquer un dégagement de matière colorante. Une solution de NaCl de 0,7 p. c eut le même effet. Par conséquent la force hydrophile (tension osmotique) de l'exsudât non dilué s'accorde avec une solution de NaCl de 5 + 24 x 0.7 = 1.03 p. c. r ~ 76 Ce nombre s'accorde parfaitement avec le nombre obtenu par l'abaissement du point de congélation. Comme nous venons de le dire ci-dessus, il arrive fréquemment — souvent même, quand il s'agit de cas pathologiques — que les liquides séreux sont colorés en rouge. On sait que cela se produit ordinairement par suite de la destruction d'une partie plus ou moins grande des baematies. Or, nous nous sommes demandés, à quel point les substances constituantes de ces corpuscules, ainsi dégagées dans le liquide séreux, influencent-elles la valeur de l'abaissement du point de congélation. Il s'agissait donc de connaître la force attractive, représentée par les matières constituantes des baematies. Dans ce but nous avons ajouté à 10 ce. de sang 10 ce. d'eau, de sorte que toutes les hématies dégagaient leurs matières constituantes. Le liquide était d'un rouge foncé, et montrait un abaissement du point de congélation de 0.243°. En multipliant ce nombre par 2, on obtient l'abaissement pour le sang primitif, non dilué, par conséquent 0.486°. Le sérum de ce sang montra un abaissement de 0.596°. Donc un certain volume de corpuscules rouges représente une tension osmotique moins grande que le même volume de sérum. Cependant la différence n'est pas considérable, de sorte que la destruction de la petite quantité de corpuscules sanguins, pouvant produire déjà une nuance assez rouge, n'exerce qu'une influence négligeable sur l'abaissement du point de congélation. Il nous reste encore une chose à discuter. Nous venons de calculer rabaissement du point de congélation du sang primitif, non dilué, par la multiplication par 2 de l'abaissement trouvé pour le sang à demi-dilué. Cela est-il permis? La solution de cette question présente 77 encore un intérêt pratique. En effet, l'appareil de BEC.KMANN exige à peu près 18 ce. de liquide. C'est une quantité qu'on n'a pas toujours à sa disposition. Dans ce cas il serait d'un grand intérêt, si l'on pouvait diluer p.e. 9 ce. du liquide avec 9 c e d'eau. Le tableau suivant (II) donne la réponse à cette question. T a b l e a u II. i Liquide. j îî j m Tv Pouvoir hydrophile Abaissement Abaissement du sérum non dilué observé du point pour le liquide j ou du sang non dilue, de «mgélation. non dilué, calcul'- calcule de la colonne (Valeur moyenne des doux colonIII et exprimé en • de trois déter- nés précédentes, solution de NaCl de | minations). pour cent ! 0.648/ Sérum non dilué j 0.645 0.647" 0.648' 0.647 1.07 i 0.3311 1 Sérum + 1 eau \ 0.331 0.331" i 0.331 * 0.662 1.09 0.236) 0.233|0.232" 0.227) 0.696 1.15 ! O.iaîl 1 Sérum + 3 eau i 0.183 0.183" j 0.182) 0.732 1.20 1 Sérum + 4 eau j 0.1551 0.153 0.153° 0.152) 0.765 1.26 1 Sérum +• 5 eau i 0.1331 0.139 0.136" 0.136\ 0.816 1.35 1 Sang + 1 eau 0.2531 0.238 0.243° 0.243) 0.486 0.802 1 Sang + 2 eau 0.1801 0.178 0.178" 0.174) 0.534 0.881 1 Sang + 3 eau 0.1371 0.132 0.133° 0.130) 0.540 [ ' 1 Sérum + 2 eau 0.891 i 78 La colonne III nous montre, qu'en diluant le sérum ou le sang avec de l'ean, l'abaissement du point de congélation augmente. Cela s'exprime également dans la colonne IV, ou l'on a calculé la tension osmotique. Nous avons trouvé parfaitement la même chose pour le lait et la bile. Par conséquent il n'est pas permis de c a l c u l e r l'abaissement du point de congélation simplement par l'abaissement trouve pour le liquide dilué. La cause de ce que l'abaissement du point de congélation monte par la dilution doit être trouvée dans la dissociation de quelques substances contenues dans le sérum et le sang. Le degré de la dissociation augmente avec l'addition de l'eau et détermine la quantité rendue libre d'alcali et d'acide. Or, RAOULT1) a montré — et moi-même, j'ai pu le confirmer — qu'à l'état libre l'alcali et l'acide possèdent un plus grand pouvoir hydrophile (montrent an abaissement plus considérable dn point de congélation), qu'en étant fixés dans le sel. Nous avons trouvé également par les déterminations du point de congélation, que le K 0 H libre et l'acide libre ont un pouvoir attractif pour l'eau deux fois plus grand que lorsqu'ils se trouvent dans les sels. L e s a l c a l i s et l e s a c i d e s l i b r e s c o n s e r v e n t e n c o r e c e t t e q u a l i t é quand on y a j o u t e du sérum. En résumant les résultats des expériences nous pouvons conclure que, pour la d é t e r m i n a t i o n du p o u v o i r a t t r a c t i f (de la t e n s i o n o s m o t i q u e ) d e s l i q u i d e s ') Compt. rend. XCVI, p. 1653. 1883. 79 s é r e u x ( a l b u m i n e n x ) , la m é t h o d e de c o n g é l a t i o n est t r è s r e c o m m a n d a b l e . En expérimentant toujours de la même manière et en contrôlant de jour en jour le point de congélation de l'ean distillée sur l'échelle dn thermomètre, la faute moyenne s'accorde, comme dans la méthode plasmolytiqne, avec nne solution de NaCl de 0.05 p. c. Si elle est applicable, la méthode des corpuscules rouges décèle des différences de concentration correspondant à nne solution de NaCl de 0.005 p. c. U t r e c h t , Mars 1894. Observations sur l'oxalène-diaiuiiloxlmo, PAR M. A. F. HOIXKMAN. Après avoir obtenu l ' o x a l è n e - d i a n i l i d o x i m e , décrite dans un mémoire précédent, j'ai étudié l'o x a 1 è n e - d i a m i do x i m e A z H,. C (A z 0 H ) . C (A z 0 H). A z Ha, parce qu'on rencontre des difficultés sérieuses, quand on veut se procurer la première combinaison en quantités suffisantes. Le but principal de cette recherche était d'oxyder les deux groupes oximido, de telle manière qu'il se formât le diamidoglyoximeperoxyde A z H 2 . C2 A z.t 0. 2 . A z H,. Tout en ne réussissant pas à obtenir cette combinaison, j'ai fait quelques observations sur l'oxalène-diamidoxime qui peuvent contribuer à la connaissance de ce corps, ce qui justifie leur communication. Les voici. O x y d a t i o n p a r le f e r r i e y a n u r e de p o t a s s e en s (i 1 u t i o n a 1 c a 1 i n e. C'est par cet oxydant que MM. KORKFF, S. ii'ii.i. et d'autres ont transformé de nombreuses dioximes 1,2 en glvoxiiueperoxydes - C - C Az-O-O-Àz 1.18 gr. (0.01 mol. en gr.) d'oxalène-diamidoxime furent dissouts en 10 cM:l d'une solution de potasse caustique (1 :2) et dilués à 20 cM'. Dans cette solution on versa 81 lentement une solution de Kr, F e 2 C y n , contenant C.58 gr. (0.01 mol. en gr.) dans 100 cM3. Un développement d'azote et un léger échauffement eut lieu. Après avoir employé 200 cM1, on put démontrer par une solution ammoniacale de chlorure de manganèse, que la liqueur contenait du ferricyanure. En employant de l'étber on ne put extraire qu'une quantité inappréciable de matière. Au contraire, on put démontrer aisément la formation d'ammoniaque, et en employant, au lieu de la IKitasse caustique, une solution claire de baryte caustique, la formation d'acide carbonique fut démontrée. Deux atomes d'oxygène sont donc employés; l'action peut être exprimée ainsi: C, H(i A z, 0 , + 0 , = 2 C 0 , + 2 A z H, + A zr La quantité d'azote développée était environ en accord avec cette équation; elle était un peu plus grande. En employant seulement 1 mol. de Kc Fe, Cy,, sur 1 mol. de C, HB A z, Oj, le résultat fut le même; seulement une partie de l'oxalène-diamidoxime ne fut pas attaquée. O x y d a t i o n par le brome en s o l u t i o n a q u e u s e . En ajoutant avec précaution et en refroidissant du brome à l'oxalène-diamidoxime divisée dans de l'eau, cet élément disparaît rapidement. L'oxalène-diamidoxime entre en solution, il se développe du gaz et il se sépare une matière floconneuse, qui disparaît en ajoutant encore plus de brome. Cette matière, microcristalline, est filtrée et lavée soigneusement. Elle est fort peu soluble dans de l'eau, même à l'ébullition, et ne se dissout pas dans les menstrues ordinaires. Elle a quelque ressemblance avec le précipité qui se forme en introduisant un courant de cyanogène dans une solution aqueuse d'oxalène-diamidôxime, précipité men- 82 tionné par M. E. FISCIIKH '). En effet tous les deux sont aisé ment solubles dans les alcalis, et cette solution ne donne pas la réaction de l'acide oxalique, mais bien celle des amidoximes (avec une solution cuivrique alcaline). On serait tenté encore d'avantage de les déclarer identiques, parce que la liqueur, traitée par le brome, donne la réaction du cyanogène (avec du sel ferro-ferrique). Cependant le précipite de M. FISCHER se décompose par de l'eau bouillante, ut sa solution alcaline montre la réaction du cyanogène, ce qui n'est pas le cas arec le corps en question. Les propriétés peu engageantes de ce corps et le petit rendement m'ont empêché d'en faire une étude plus spéciale. La liqueur, traitée avec du brome, donne à l'éther une très petite quantité d'un sirop, se colorant en rouge par l'addition d'alcali caustique. Je n'ai pas réussi à en isoler une matière cristallisée. O x y d a t i o n par l'acide a z o t i q u e p. s. 1.4. Quand on introduit l'oxalène-diamidoxime dans dix fois son poids d'acide nitrique bien refroidi, elle se dissout. Après quelques minutes, surtout en frottant la paroi du vase, il se sépare un corps bien cristallisé qui est égoutté sur de la porcelaine dégourdie. Sous la loupe il se présente en plaques ortborhorabiques brillantes. Cette combinaison est le d i a z o t a t e de l'oxalènediamidoxime. A n a l y s e 2 ): 0.1143 gr. donnèrent 34.0 cM' d'azote, temp. 17°,5, prese. bar. 760.0 mM. trouvé cale. p. (C2 H„ A z, 02) 2 H A z 0 3 Az 34.4 34.4 ') B. 22, 1933. ') Spirale en cuivre de 30 cM. <1B longueur. 83 La substance donne aussi bien la réaction des amidoxiraes, que celle de l'acide nitrique. Elle est aisément soluble dans l'eau et l'alcool, insoluble dans l'éther. Elle se décompose arec explosion à 72° en laissant une résine jaune. Avec l'acide sulfurique concentré elle donne des vapeurs rutilantes. A l'état pur et sec elle est stable; autrement elle commence déjà à se colorer en jaune après 24 heures. En laissant ce diazotate en contact avec de l'acide nitrique, celui-ci s'échauffe spontanément. Il se dégage un mélange de C 0 2 et de A z„ tandis que le liquide se colore en jaune. Ici aussi il se forme une matière qui donne avec les alcalis une coloration rouge; mais je n'ai non plus pu l'isoler à l'état pur. O x y d a t i o n par l'acide n i t r e u x . On dissout 2 gr. d'oxalène-diamidoxime dans une forte solution de N a A z 0,. On y verse goutte à goutte de l'acide sulfurique p. s. 1.32. II se dégage un gaz incolore, ayant les propriétés de A Zj 0. Dans '•a liqueur il se sépare un précipité sablonneux. On le jette sur un filtre et on le lave avec de l'eau légèrement alcaline. Ce précipité n'est autre chose que l'oxamide. Il se dissout comme celui-ci très difficilement dans de l'eau et dans les autres dissolvants. En chauffant avec de l'alcali de l'ammoniaque se dégage; le liquide contient alors de l'acide oxalique. Analyse: 0.1511 gr. donnèrent 41.4 cMJ d'azote, temp. 13°.5, press. bar. 756.5 mM. trouvé Az 32.16 cale p. (COAzH,)j 31.82. Cette décomposition de l'oxalène-diamidoxime est celle des amidoximes qui donnent en général avec de l'acide nitreux les amides correspondantes. 84 Dibenzoyl-oxalène-diamidoxinxe. Ce composé se forme très facilement et en quantité à peu près théorique en soumettant l'oxalène-diamidoxime à l'action du chlorure de benzoyle selon la méthode BAUMANN-SCHOTTEN. On obtient le même produit en laissant le chlorure de benzoyle en contact pendant quelques jours arec l'amidoxime. Il cristallise dans de l'acide acétique concentré en forme d'aiguilles longues un peu feutrées. Son point de fusion est à 222°. A n a l y s e : 0.2426 gt. donnèrent 37.0cM.J d'azote, temp. 13°.0, press. bar. 754 mM. trouvé Az cale. p. [C (A z 0 C7 H 5 . 0 ) A z H2]2 17.6 17.2 Cette substance ne se dissout ni dans les alcalis, ni dans les acides minéraux; le benzoyle est donc lié au groupe oximido. Seulement l'acide sulfurique concentré la dissout; cependant, en versant la solution dans l'eau elle ne se sépare plus, mais on obtient de l'acide benzoïqne. Une solution dans de l'acide acétique n'est pas attaquée par le brome à température ordinaire; il est donc probable que le brome attaque l'oxalène-diamidoxime libre dans ses groupes oximido. Oxalène-monoamidoxime. C M. E. FISCHBR ^k z0H ——-—COOH. \ A z H2 mentionne ') qu'en digérant l'oxalène-diamid- oxime pendant une heure sur le bain-marie avec de l'acide chlorhydrique de 20 p. c, on gagne outre le salmiac, l'hydroxylamine et l'acide oxalique, une substance peu soluble dans l'eau. Il ne l'a pas étudiée. Un examen de ce composé me donna pour résultat, que c'est l'oxalène-monoamidoxime. ') B. 23, 1932. 85 A n a l y s e : 0.1190 gr. donnèrent 28.1 cM.3 d'azote, temp. 17°.0, press. bar. 753.5 mM. trouvé Az cale. p. C 0 , H. C (Az 0 H) Az H, 27.16 26.9 La substance-1 donne la réaction des amidoximes. L'acide chlorhydriqne concentré la dissout. En faisant bouillir cette solution pendant quelques heures, on obtient de l'acide oxalique, de l'hydroxylamine et de l'ammoniaque. En la dissolvant dans la quantité calculée d'alcali caustique, le nitrate d'argent précipite un sel d'argent, détonant légèrement en l'échauffant et laissant comme résidu de l'argent très volumineux. Dosage de l'argent: 0.1923 gr. furent traités avec de l'acide nitrique dilué et bouillant, puis titrés selon M. VOLHARD. Employé 9.15 c M . 3 K C A z S ~ . Ag trouvé cale. p. C, H, A z, 0 , A g 51.4 51.2 La substance peut être cristallisée dans de l'eau chaude; elle est fort peu soluble dans l'alcool et l'acide acétique. Elle fond à 158° avec décomposition assez violente. M. J. BOKSKKEN a encore préparé le picrate et le phosphate de l'oxalène-diamidoxime. On obtient le p i c r a t e en introduisant dans une solution aqueuse tiède et concentrée de l'oxalène-diamidoxime une molécule d'acide picrique qui se dissout facilement. En refroidissant des cristaux jaune „i<»nge, à reflet bleuâtre, se déposent Ils peuvent être cristallisés dans de l'eau, saturée à température ordinaire avec de l'acide picrique; on les obtient ainsi facilement d'une grandeur de quelques milimètres. Le point de fusion est de 127°. 86 A n a l y s e : 0.106 gr. donnèrent 27.0 cM.1 d'Az à 2 2 ° C , press. bar. 752 mM. Calculé Trouvé 28.2 28.5 Az La formule est donc: C, Hc A zx 0 , . Cc H2 (A z OJ, 0 H. Une molécule de l'oxalène-diamidoxime s'est combinée arec une molécule de l'acide picrique. En dissolvant l'oxalène-diamidoxime dans une solution aqueuse et concentrée d'acide phosphorique, et en laissant évaporer cette solution dans un exsiccateur, le p h o s p h a t e se dépose sous forme d'aiguilles, groupées radialement II est difficile a recristalliser; il faut éloigner la liqueur mère sirupeuse par pression entre du papier buvard. Par suite l'analyse ne donna pas un résultat exact; cependant, elle s'accorde assez bien avec la théorie pour donner au sel la formule C, Hc A z4 0 , . H, P O v II fond à 70"—80° en se décomposant Analyse: Calculé Trouvé 14.9 15.9 P M. BUESEKKN a préparé les mêmes sels de la s u c c i n è n e - d i a m i d o x i m e , combinaison décrite par M. TIEMANN; elle fut obtenue suivant les données de ce savant. La succinène-diamidoxime H 1 Az^ O L H j - L H î t -AzH 1 se combine, contrairement ;i l'oxalène-diamidoxime, avec d e u x molécules aussi bien d'acide picrique que d'acide phosphorique. Par conséquent, quand les deux groupes amidoxime -*^Az 0 H C , u sont liés directement comme dans l'oxa^ A z Mj 87 lène-diamidoxime, le caractère basique semble affaibli. Le p i c r a t e est préparé de la même manière que celui de l'oxalène-diamidoxime ; seulement ici deux molécules d'acide picrique sont dissoutes facilement. 11 cristallise en des aiguilles longues jaunes. Point de décomposition 197'. A n a l y s e : 0.0864 gr. donnèrent 17.9 cM.3 d'Az, temp. 21° C, press. bar. 741 mM. Cale. p. C4 H10 A z, 0 , . 2 C6 H2 (A z 0 2 ) s 0 H Az 23.1 Trouvé 23.0 Le p h o s p h a t e , préparé de la manière décrite pour l'autre amidoxime, se présente sous forme de tablettes hygroscopiques qui peuvent être recristallisées dans de l'eau. Point de décomposition 133°. A n a l y s e : 0.2522 gr. donnèrent 0.1696 gr. Mg2 P, Cy Cale. p. C, H10 A z4 Oj. 2 H3 P 0 4 P M. BOBSBKKN 18.6 Trouvé 18.8 a encore tâché d'obtenir les sels d'argent des deux amidoximes en question. En agitant l'oxalène-diamidoxime avec une solution ammoniacale d'argent, elle se dissout et bientôt des aiguilles fines se déposent, qui sont probablement le sel d'argent. Elles sont très instables, car elles se décomposent déjà en les lavant avec de l'eau froide. La succinène-diamidoxime réduit la solution argentique. Comme le caractère basique, ie pouvoir réducteur des groupes amidoxime se trouve donc affaibli par leur liaison immédiate. Groningue, Avril 1894. Laboratoire de V Université. Sur quelques amélioration!) apportées à l'appareil employé par M. Romyn pour le dosage de l'oxygène dans l'eau, PAR M. J. C. BOOT. Quand on emploie la méthode ROMIJN ') pour le dosage de l'oxygène dissous dans l'eau, on fait entrer dans une pipette, fermée par deux robinets, l'échantillon de l'eau dans lequel on veut doser l'oxygène. Pour le remplissage on attache au robinet inférieur des tubes en verre qui descendent dans l'eau, tandis qu'on attache le robinet supérieur à une pompe aspirante; en faisant le vide dans la pompe, l'eau montera dans la pipette; en vidant la pompe et en recommençant ce jeu on est sûr d'avoir rempli la pipette sans perte d'oxygène. Ensuite on fait entrer dans la pipette une solution d'bydrosulfite de soude (sel de SchUtzen berger) qui absorbera l'oxygène; on mesure la quantité de liqueur ajoutée en mesurant l'eau refoulée dans la boule supérieure; après dix minutes on ajoute de la même façon une solution d'iode qui doit rester en excès, et l'on dose au contact de l'air l'excès de l'iode par le tbiosulfate de soude; par le calcul on trouve ensuite la quantité d'oxygène. ') De bepnling v. d. i. water opgeloste zuurslof; I'roefbchrift door GIJSBIRT ROMYN. Voir: Ce Recueil XII. p. 241. 89 En me servant de cette méthode je trouvai que la manière de prendre l'échantillon est assez compliquée. En se servant d'une pompe aspirante pour remplir la pipette on a besoin des deux mains pour le maniement de la pompe, ce qui rend l'opération assez difficile ; la méthode de M. ROMYN pour puiser de l'eau a eucore le désavantage d'être impraticable quand on est à une distance de quelques mètres du niveau de l'eau, ce qui IM peut arriver souvent, p. ex. sur des bateaux à vapeur etc. Dans ce cas M. ROMYN veut at- tacher la pipette à un tube de plomb, et la faire descendre ensuite dans l'eau; je crois cependant que ce moyen sera pins facile en théorie qu'en pratique. La méthode ROMYN a encore cet inconvénient, que dans le cas où l'on voudrait faire une analyse plus étendue de la même eau, il faut en même temps emporter un appareil pour puiser la quantité d'eau nécessaire. Je crois avoir trouvé le moyen de remplir la pipette par un procédé qui ne laisse rien à désirer, qui est applicable dans toutes les circonstances, et qui en même temps fournit l'eau pour, doser d'autres substances. L'appareil que j'ai construit (tig. 1) consiste en un flacon A, d'une capacité de 4 litres environ; par le poids B en plomb, attaché au flacon par des bandes en cuivre C, je parviens à le faire descendre dans l'eau. La pipette H est attachée au flacon en la plaçant dans l'ouverture N de la pièce L et dans 90 la pince K ; par ce moyen la pipette est suffisamment attachée et peut cependant facilement être enlevée. Après avoir fixé la pipette, sa partie inférieure est reliée par an tube en caoutchouc E au tube D qui monte le long dn flacon et qui est fermé par un bouchon en caoutchouc P, attaché à une ficelle Q; la partie supérieure de la pipette est reliée au tube R qui va jusqu'au fond du flacon. Le flacon est encore muni d'un second tube T, auquel est attaché un tube en caoutchouc servant à l'échappement de l'air '). Pour faire descendre le flacon à la profondeur voulue, j'ai fait attacher au cercle supérieur du flacon des chaînes qui se réunissent dans un anneau; pour que la pipette ne se casse pas, s'il se trouvait par hasard des pierres au fond de l'eau, j'ai fait attacher une planche V au dessous de la pièce en plomb. Pour se servir de l'appareil, on n'a qu'à faire descendre le tout dans l'eau au moyen de la chaîne, en ayant soin de placer les robinets de la pipette de telle manière, que l'eau puisse entrer dedans; à la profondeur voulue on enlève le bouchon du tube D en tirant la ficelle; l'eau remplira alors le flacon en passant par la pipette. Au moment où l'on croit avoir suffisamment d'eau dans le flacon, on fait remonter l'appareil à la surface; la pipette restera entièrement pleine, l'eau dans le tube D descendra jusqu'au niveau de l'eau dans le flacon. On ferme ensuite les robinets de la pipette et on fait le dosage de l'oxygène de la manière ordinaire; l'eau qui se trouve dans le flacon suffira pour le dosage de l'ammoniaque, etc. ') Au lieu de cette disposition on pourrait prendre un tube en caoutchouc, placé sur les tubes T et D (voir BREHER, ce Recueil XI, p. 284). 91 En outre j'ai cherché à perfectionner la manière, dont on ajoute à l'eau la solution d'hypbsulfite et la solution d'iode. Il n'est pas exact de mesurer ces liqueurs dans la petite boule supérieure '), dans laquelle l'eau de la pipette est refoulée, à cause de l'eau adhérant à la surface intérieure du verre. Ce n'est qu'en secouant très fortement qu'on parviendra à faire sortir cette eau; mais cela est embarrassant, surtout quand l'embarcation, sur laquelle on fait ses expé riences, n'est pas très stable. De plus cette boule est souillée par des matières adhérentes au verre, quand l'eau est impure. Je crois pour ces raisons qu'il vaut mieux séparer de la pipette la boule qui sert à mesurer les * solutions. Pour cela j'ai fait construire l'appareil suivant (fig. 2) ; entre deux robinets à trois voies se trouve une petite boule C, mesurant p. ex. 10 ce. entre les deux traits M et N. Le robinet supérieur A peut faire communiquer la boule avec l'appareil à l'hydrogène et avec l'atmosphère; par le robinet inférieur B elle communique avec le flacon contenant la solution de l'hyposulfite ou avec la pipette. Pour se servir de cet appareil on commence par donner aux robinets A et B les positions qu' ils ont dans la figure 2. Par la pression de l'hydrogène la solution montera jusqu'à M Voir ce Recueil Xfl, p. 243. 92 la marque M; on ferme alors le robinet B et on tourne A de manière à faire communiquer C avec le tube à l'hydrogène; on attache ensuite la pipette au tube R et on lave les tubes en faisant passer la solution par le percement latéral du robinet P. Après ce lavage on ouvre les robinets de la pipette et on fait descendre la solution de la boule C jusqu'à la marque N, en plaçant le robinet B de façon à établir une communication entre la boule C et le tube R; ensuite on ferme les robinets de la pipette et le robinet B, et on continue de la même manière pour ajouter la solution d'iode. L'appareil devient plus cher par les deux robinets à trois voies, mais au contraire la pipette n'exige qu'un robinet à trois voies et un robinet ordinaire. La boule supérieure sert à recueillir l'eau refoulée. Delft, Laboratoire de chimie de l'Ecole Mars 1894. Polytechnique. Sur deux isoimides substituées de l'acide phtalique, PAR MM. S. HOOGEWERFF n W. A. VAN DOKP. Dans un mémoire publié l'année passée ') nous avons fait connaître quelques représentants d'une nouvelle catégorie de corps, des isoimides; nous avons donné en même temps nos motifs pour assigner à ces substances la formule L> ^^ A z . A l C R< > 0 POOH ^COOH désignant l'acide bibasique dont elles dérivent). Nous n'avions réussi alors qu'à obtenir des isoimides de l'acide camphorique 2 ); quelques observations cependantJ) nous semblaient iudiquer qu'il serait possible de préparer aussi des isoimides de l'acide phtalique. En attendant nous avons poursuivi ce sujet, et nous sommes heureux de pouvoir constater que notre prévision était juste ; nous avons pu isoler la phtalméthylisoimide et la phtalbenzylisoimide. Elles se forment dans une réaction tout à fait analogue à celle qui a fourni les isoimides de l'acide camphorique, à savoir par l'action du chlorure d'acétyle sur les acides phtalméthylamique et phtalbenzylamique. ') Ce Recueil XII, p. 12. 3 COOH ) Nous envisageons ce corps comme un acide bibasique C9 HH < ~ Q Q û J ) 1. c. p. 18. 94 _ A zH R U.H,< ° 4-CH3.C0Cl = COOH c = AzR C6H4< ~ 0 H + CH,.COCl = COOH c = C6U4< C = AzR >0 + HCI + CH3.COOH, C= 0 où R = CH, et C- H7. Qu'il nous soit permis de résumer ici les raisons qui nous font donner aux isoimides la formule dissymétrique C = A z R, R< > 0 . C= 0 Rappelons en premier lieu les résultats de nos expériences CCI, avec le chlorure de phtalyle ') C0 H 4 < > O. Celui-ci C= 0 donne avec l'ammoniaque l'acide orthocyanobenzoïqoe C Az C 6 H 4 < P 0 Q T J , avec formation probable d'une phtalimide C = AzH > O comme produit intermédiaire ; cette phtaliC= 0 mide ne peut pas être la phtalimide connue, puisque celle-ci ne donne pas avec l'ammoniaque l'acide orthocyanobenzoïque. La phtalimide connue (point de fusion 230° environ) doit CO donc avoir la formule symétrique C 6 H 1 < ^ Q > A Z H . Les C6 H 4 < phtalimides substituées que l'on peut préparer en remplaçant ') Ce Recueil XI, p. 84. 95 dans cette phtalimide l'hydrogène du groupe A z H par des alcyles, auront une constitution analogue. Or les deux imides substituées que nous décrivons plus loin, et qui se forment par l'action du chlorure d'acétyle sur les acides phtalinéthylamique et phtalbenzylamique, ne sont pas identiques avec les dérivés correspondants de la phtalimide ordinaire; on devra donc donner aux premières la formule dissymétrique Cs H , < C = A z A1 c. > 0 c=oLes isoimides substituées de l'acide camphorique, décrites dans un mémoire précédent '), et qui ont été obtenues à la suite d'une réaction analogue à celle qui donne les imides phtaliques substituées dissymétriques, à savoir par l'action du chlorure d'acétyle ou de l'oxychlorure de phosphore sur les acides camphoramiques correspondants, devront être dissymétriques aussi. Nous avons pu vérifier cette conclusion de la manière suivante. L'acide camphorique forme d'après nos recherches deux acides camphoramiques *), et de même deux acides camphorméthylamiques. L'explication de ce fait est très simple en admettant que les deux groupes carboxyle de l'acide camphorique ne soient pas places symétriquement dans la molécule 3 ). Or les deux acides camphorméthylamiques pi.c. ; ) Procès-Verbal de 1» séance de l'académie royale des sciences du 27 Janvier 1894. — Des résumé» de cette communication se trouvent dans: Revue générale des sciences dn 28 Février 1894, p. 138, et Chemisches Centralblatt 1894 I, p. 552. — Le mémoire détaillé sera publié sous peu dans ce Recueil. — Les résultats de M. Noyés (Amer. Chem. Journ., Avril 1894 et Berl. Berichte 27, p. 917) sont conformes aux nôtres. ') Ceci ressort aussi de l'existence de deux séries d'éthers acides de l'acide camphorique. 96 p „ ,CO.AzH.CH,(«) ^»MM<C00H (p) r U H .COOH (a) » "'^CO.AZH.CH,^) donnent, en les chauffant avec du chlorure d'acétyle, deux camphorméthylisoimides C,HU< C = AzCH,(«) C= 0 (a) >0 C,HU< >0 C= 0 (d) C=AzCH3((J) L'une a déjà été décrite par nous ; l'autre le sera sous peu. L'existence de deux méthylisoimides n'est possible que quand le groupe A z C H, dans ces corps est lié seulement à nn atome de carbone. Il n'existe qu'une imide C, H M < Q Q > AzCHj. Nous n'avons pu isoler jusqu'à présent des isoimides non substituées ; elles semblent être instables. Elles existent cependant à l'état de sels; leur chlorhydrates se déposent, lorsqu'on fait agir le chlorure d'acétyle sur des acides amidoïques, tels que l'acide phtalamique et les acides camphoramiques. Il est vrai que ces chlorhydrates n'ont pu être purifiés jusqu'à présent; leur existence est cependant mise hors de doute par les observations suivantes. D'abord les chlorhydrates des camphorisoimides ') donnent avec le chlorure aurique des sels dont la composition correspond à peu près à la formule C, H M . C, 0 2 A z H. H C 1 + A u C l3. Ensuite tons les sels obtenus par l'action du chlorure d'acétyle sur les acides ') De même qo'il y a deux camphorméthylisoimides. il existe deux camphorisoimides (a l'état de chlorhydrates) <|iii donnent deux acides CJHM-CÇQQJJ différents. 97 amidoïques non substitués se transforment, sous l'action de l'ammoniaque, suivant l'équation ') : C = AzH R<c>0 .HCl + 2A,H, = „. R < ^ J A l H 4 + H- A z H4 C 1, de même que dans l'action de l'ammoniaque sur le chlorure C = AzH de phtalyle l'isoimide Cs H 4 < > 0 , qui est le produit C= 0 primaire de la réaction, se transforme en acide orthocyanobenzoïque'). Nous tenons à ajouter encore la remarque suivante concernant les formules des imides et des isoimidea. L'acétaroide C H,. C 0 . A z H, possède des propriétés basiques C H CO et acides faibles. Dans la diacétamide p u 3 ' n Q > A I H au contraire on ne rencontre plus que des propriétés acides, qu'elle doit sans aucun doute à la position du groupe A z H entre deux groupes C 0. Evidemment on devra assigner nu groupement d'atomes analogue — CO — A z R — CO — aux imides ordinaires, dont les représentants non substitués ont de même des propriétés acides, tandis que les isoimides sont des bases. Il nous reste à décrire la préparation de la plitaliiu-tliylisoimide et de la pbtalbenzylisoimide. ') Il y a peut être exception pour le produit obtenu de l'un des acides hémipinamiques ; le cas doit cependant encore être étudié d'avantage. =) 1. c. 98 C = AzCH 3 C, H«< > 0 On C= 0 chauffe 3 gr. d'acide phtalméthylamique ') et 18 gr. de chlorure d'acétyle au bain-marie dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant Le mélange se fige d'abord presque complètement, pour devenir plus liquide après; il se dégage en même temps un peu d'acide chlorhydrique. Après avoir chauffé pendant 5 minutes environ on laisse refroidir, et on ajoute du sulfure de carbone sec. Après quelque temps de repos on sépare en filtrant le chlorhydrate de la phtalméthylisoimide, on le lave avec du sulfure de carbone et on le presse entre du papier buvard. On verse sur le sel de l'éther anhydre et puis un léger excès d'une lessive de soude caustique, on agite et l'on sépare la solution éthérée de l'isoimide. On sèche ensuite cette liqueur sur du chlorure de calcium, et on distille la majeure partie de l'éther an bain-marie en ayant soin de tenir éloignée toute trace d'eau. La solution perd les dernières parties de l'éther en la plaçant dans un exsiccateur sur de l'acide sulfurique. Nous avons recristallisé le résidu, la phtalméthylisoimide, dans un mélange d'éther anhydre et d'éther de pétrole. L'isoimide se dépose alors en cristaux en étoiles, fondant à 76f° — 78|° *). Pour l'analyse elle fut séchée sur de l'acide sulfurique. Phtalméthylisoimide ') Nous avons préparé l'acide phtalméthylamique de la manière suivante. L'anhydride phtalique fut dissous dans delà méthylamine aqueuse; en ajoutant à la solution de l'acide chlorhydrique en excès, l'acide phtalméthylamique se dépose. Il fond a 130°—135' en se décomposant. : ) La phUlméthylimide C 6 H 4 < ^ Q > A Z C H „ préparée par MM. GRABBI et PICTR (Berl. Ber. 17, p. 1174) en chauffant de l'iodure de méthyle avec le sel de potassium de la phtalimide. fond a 132°; c'est un corps stable qui peut être cristallisa dans de l'eau bouillante. 99 0.2613 gr. donnèrent 0.1110 gr. d'eau et 0.6359 gr. d'acide carbonique. Calculé Trouvé. pour C„ H7 A z 0 , C G7.1 G6.4 H 4.3 4.7 La pbtalmétbylisoimide a des propriétés basiques ; jusqu'à présent il nous a été impossible cependant de préparer ses sels à' l'état pur. Elle est très instable en présence de l'eau. Celle-ci la transforme en acide phtalméthylamique suivant l'équation C = AzCHj C,H 4 < >0 C=0 r—AzH.CH, +11,0= C,H 4 < =0 COOH Cette réaction semble être générale pour les isoimides; les camphorisoimides substituées décrites il y a quelque temps ') la montrent aussi, ainsi que la phtalbenzylisoimide '). Phtalbenzylisoimide C, H 4 < C = AzC 7 H 7 >0 C= 0 On ajoute à 3 gr. d'acide phtalbenzylamique 3) 18 gr. de chlorure d'acétyle, et on chauffe le mélange dans un bainmarie à 60° environ dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant jusqu'à solution complète de l'acide, ce qui a lieu ; ') 1. c. ) Voir plus loin. ') L'acide phtalbenzylamique s'obtient facilement par l'action d'une solution aqueuse de benxylamine (2 mol.) sur de l'anhydride phtalique (1 mol.); l'anhydride ne se dissout pas entièrement. On ajoute de l'acide chlorhydrique ; l'acide phtalbenzylamique impur qui se dépose est dissous à chaud dans de l'alcool et précipité en ajoutant de l'eau. L'acide purifié de cette manière fond à 152° en se décomposant. 100 en quelques minutes. On laisse alors refroidir et on traite le liqnide de la manière décrite pour l'isoimide méthylique. La phtalbenzylisoimide que l'on obtient est purifiée en la dissolvant dans de l'éther anhydre, et en laissant celui-ci s'évaporer sur de l'acide snlfuriquc. La benzylisoimide de l'acide phtalique se dépose en de beaux cristaux incolores, dont le point de fusion se trouve à 81 e — 82]". I. 0,2031 gr. Bêchés sur de l'acide sulfurique donnèrent 0,0940 gr. d'eau et 0,5702 gr. d'acide carbonique. II. 0,3885 gr donnèrent 19 c. c. d'azote à 10]° et sous une pression de 756 m.m de mercure. Calculé pour C,,HMAz02 Trouvé. I. II. C 75.9 76.0 — H 4.6 5.1 — Az 5.9 — 5.8 La phtalbenzylisoimide est une base ') ; elle se dissout à froid dans de l'acide chlorhydriqne dilué. Bientôt cependant il se dépose un précipité, sans doute de l'acide phtalbenzylamique. En terminant, il nous est agréable d'exprimer nos remercîmeuts à M.M. VAN Bim'KELEVEEN pour l'assistance qn'il a bien voulu nous prêter. D e l f t / A m s t e rdam, Mai 1894. ') La phtalbenzylimide fut préparée par M. UABRIKL (Gerl. Ber. 20, p. 2227) en chauffant le sel de potassium de la phtaliinide avec du chlorure de benzyle. — La phtalbenz.vlimide est un corps très stable; elle fond à 115°-ll<r. Contributions ù la connaissance des corps aromatiques nitrés. ') V. EllIIIE r.n.MPARATIVK DK8 TROIS IHN1TROBKNZKNES. (Première partie), PAR M. C. A. LOBRY DE BRUYN. =) INTRODUCTION. Les dix ans environ qui, dans l'histoire de la chimie organique, se sont écoulés après la naissance de la théorie sur la constitution des corps aromatiques de M. KBKULÉ, ont été remplis en grande partie par les études qui avaient en vue l'examen et la fondation de cette théorie même. Il est superflu vraiment d'insister ici sur le résultat général des recherches de cette période importante, à laquelle le travail classique de M. KORNER a mis fin jusqu'à un certain degré. Il va sans dire qu'avant tout, lors de ces recherches, le seul but en vue était de connaître la constitution des différents isomères, la relation entre eux et leurs transformations réciproques. Par conséquent une étude un peu détaillée du ') Ce Rec. 9, 184-220. '•') La partie expérimentale de ce mémoire était achevée déjà presque totalement il y a trois ans environ. Voir: ce Roc. 9, 210. Bar. 24, 3749; 26, 266. 102 grand nombre de corps nouveaux, découverts pour ainsi dire journellement, n'avait lieu qu'en tant que le grand but l'exigeait, de sorte qu'on pouvait se contenter souvent des propriétés nécessaires pour pouvoir identifier une substance, en un mot simplement de son signalement chimique. Ainsi, même si l'on ne fixe l'attention que sur les isomères bisubstitués du benzène, l'on peut constater aisément, en consultant la littérature, que notre connaissance d'un grand nombre de ces corps est encore imparfaite, et présente de grandes lacunes. Pourtant une étude plus détaillée et comparative des propriétés physiques et chimiques de ces corps isomères peut présenter quelque intérêt; un pareil examen doit augmenter notre connaissance des propriétés du système d'atomes remarquable qui constitue le noyau benzénique. Cependant le fait que, daus presque tout les cas, la préparation en quantités suffisantes de tous les trois isomères bisubstitués d'une même composition présente des difficultés particulières, a été moins favorable à une étude détaillée de ces corps; l'on sait qu'à l'ordinaire un ou deux des isomères seulement sont facilement accessibles. Quelques années passées il en était de même en ce qui concerne les corps dont traitera le mémoire présent, a savoir des trois dinitrobenzènes. L'on sait que, lors de la réaction entre le benzène et l'acide nitrique, le dérivé meta prend naissance presque exclusivement, et que les deux autres isomères ne se forment simultanément qu'en quantités assez minimes. Lors de la préparation du métadinitrobenzène (qui comme ingrédient de mélanges explosifs et quelquefois dans l'industrie des matières colorantes est fabriqué en grand), l'on sépare ce corps en faisant cristalliser le produit brut de la 103 réaction dans de l'alcool. Les liquides mères qui ne déposent plus du métadinitrobenzène pur contiennent cependant ce corps en grande partie. La crôute cristalline qui se sépare, si l'on continue la cristallisation, est un mélange de meta et d'orthodinitrobenzène d'un point de fusion ( ± 65°) beaucoup plus bas que celui des deux constituants (89° et 116°); seulement par des recristallisations réitérées dans l'acide acétique dilué M.M. RINNB et ZI.NCKI ont réussi à se procurer une petite quantité d'orthodinitrobenzène pur. Le paradinitrobenzône se dépose quelquefois, quoique en quantités minimes, des liquides mères qui restent encore ') ; pour sa préparation l'on peut se servir avec succès d'un conseil de M. P. HKPP ') qui, ayant observé que le paradinitrobenzène forme avec la naphtaline une combinaison très peu soluble dans l'alcool, ajoute ce corps aux solutions alcooliques, et sépare le paradinitrobenzène de cette combinaison en chassant la naphtaline au moyen de vapeur d'eau. Cependant, quand il s'agit de la préparation de plusieurs centaines de grammes d'ortho- et de paradinitrobenzène, il est clair que la voie des cristallisations fractionnées, réitérées avec de très grandes quantités de matière et de dissolvants, offre des difficultés spéciales surtout quand le rendement est très petit. Il y a plusieurs années 3), j'ai décrit une méthode qui facilite l'extraction d'orthodinitrobenzène des résidus mentionnés, méthode qui est basée sur le fait que le métadinitrobenzène (comme le para-) en solution alcoolique est transformé par le cyanure de potassium, tandis que l'orthodinitrobenzène dans les mêmes circonstances reste inattaqué. ') B«r. 7, 870 et 1372. *) PAUL HBPP. Ann. d. Chem. 215, 361, 379. ') Ce Rec. 2, 239. KU Par cette méthode ce dernier corps était devenu en tout cas plus accessible qu'autrefois. l'ius tard encore j'ai constaté qu'en taisant cristalliser les résidus dans de l'acide nitrique d'un poids spécifique de i.4, il est chose facile d'obtenir l'ortliodinitrobenzène par centaines de grammes. (Juant au paradinitrobenzène, il comptait encore parmi les corps fort difficilement accessibles, jusqu'à ce que M. NIETZKI, lors de ses recherches nombreuses sur les quinones et les oximes aroma tiques, dans une note qui e. a. a trait à la paradioxime du benzène '), fît remarquer en deux lignes qu'en oxydant ce corps par de l'acide nitrique il se transforme partiellement en paradinitrobenzène. Je me suis empressé d étudier en détail ce mode de formation du paradinitrobenzène; l'on verra pluR loin qu'en faisant emploi de la méthode de M.M. NIETZKI et GUITERMAN l'on peut aisément préparer plusieurs centaines de grammes de ce corps. La question de la préparation des isomères étant ainsi résolue, la division du projet d'une étude comparative un peu détaillée se présente par la nature des choses mêmes. Dans les pages qui ont rapport aux propriétés physiques on trouvera les observations sur les solubilités, sur les poids spécifiques, sur les points de fusion et d'ébullition à pressions variées, etc 2). Le chapitre qui s'occupe des propriétés ') Travail fait en commun avec M. GUITKRMAN Ber. 21, 428. ') Bien entendu en tant que d'autres chimistes ne se soient occupés déjà de l'étude des propriétés physiques. Les formes cristallines des trois isomères p. e. ont été mesurées déjà en 1870 par M. BODEWIG [Pogg. Ann. 158, 239], celle de l'orthodinitrobenzène plus tard encore par M. WICKEL [Ann. d. Physik. Beibl. 8, ti93]. Ainsi le point de fusion du métadinitrobenzéne a cié déterminé par M. MILLS (Phil. Mag. (51. 14. 27] avec une exactitude que je n'ai pu atteindre pour les deux autres isomères par manque de thermomètres assez sensibles; etc. 105 chimiques a été divisé d'après la mtture des réactifs dont l'action a été étudiée, a Ravoir celle de la soude, du méthylate et de l'éthylate de sodium, de l'ammoniaque en solution alcoolique, des trois halogènes, de quelques sulfures, et du cyanure de potas sium (à l'état sec et en solutions alcoolique et aqueuse) '). Dans le dernier chapitre je donnerai quelques observations sur la vitesse de substitution du groupe uitro par le groupe oxyraétbyle dans l'orthoet le paradinitrobenzène ; elles permettent une comparaison de ces deux isomères à un point de vue physico chimique. Le présent mémoire a été divisé comme suit: Chapitre I. a. Préparation de l'oithodinitrobenzène. h. Chapitre 11. „ du para „ Propriétés physiques. Chapitre 111. a. Action de la soude caustique : 1". sur l'orthodinitrobenzène; 2". „ le inéta „ 3 "- n n para „ b. Action du méthylate et de l'éthylate de sodium. c. Action de l'ammoniaque. </. Action des trois halogènes. ') 11 va sans dire que plusieurs transformations bien établies, notamment celles qui ont été étudiées par M.M. RIMNF. et ZIIUKK et par M. LAUMNHMMB, n'ont pas été répétées. L'on sait qu'on doit- aux deux premiers chimistes la découverte de l'ortbo et du paradinitrobenzène (le premier étant découvert presque simultanément par M KÎMCNKS); ils en ont établi la constitution en les transformant dans les diamines correspondantes de structure "connue. M. L. a prouvé qu'un des deux groupes nitro de l'orthodinitrobenzi'ne peut être substitué directement par les groupes bydroxyle et amido. en le traitant par une lessive eau 8tique ou par de l'ammoniaque alcoolique. Le métadinitrobenzene a été découvert par DKVILLS. 10G e. Action de sulfures. f. Action du cyanure de potassium. Chapitre IV. Vitesse de substitution d'un des groupes A z 0, par 0 G H, dans l'ortbo- et le paradinitrobenzène. Chapitre V. Abrégé des résultats obtenus et conclusions '). CHAPITRE I. a. Préparation de l'orthodinitrobenzène 1). J'ai déjà fait la remarque, que j'ai abandonné les méthodes existantes de préparation de l'orthodinitrobenzène, quand j'ai trouvé qu'au moyen de l'acide nitrique du commerce (p. sp. 1.4) l'on peut isoler cette substance des résidus de la préparation du métadinitrobenzène. Ces résidus fondent de 50° à 70 e ; ils contiennent tout au moins 15 à 20 p. LOI) d'ortho- et très peu de paradinitrobenzéne. Le métadinitrobenzène, ayant le point de fusion le plus bas, et se dissolvant par conséquent plus aisément que son isomère dans tous les dissolvants, est égale ment plus soluble dans l'acide nitrique. On opère de la façon suivante. Une quantité un peu notable (0.5 à 1 Kg.) des résidus est chauffée avec deux fois son poids d'acide nitrique, d'abord au bain-marie, puis, après que la masse fondue se soit dissoute totalement, à flamme directe. On fait bouillir lentement jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeurs rouges et que le liquide brun soit décoloré à peu près. Une demi-heure suffira à l'ordinaire. Par cette ') Voir ce Kecueil 9, 230. ! ) Ber. 36, 266. 107 manière d'opérer on détroit les impuretés résineuses, de sorte qu'on obtient directement on produit presque pur. L'on verse ensuite la solution chaude dans un ou plusieurs grands ballons ou flacons, contenant cinq à six fois le volume d'acide nitrique froid, tout en les remuant. Il est nécessaire de prendre tout au moins cette quantité d'acide, afin d'éviter qu'au refroidissement les corps dissous ne se séparent à l'état fondu. Tandis que la température diminue, l'on voit se former bientôt dans le liquide tiède des parties non transparentes qui ne tardent pas à se prendre en forme de tablettes cristallines. Ce corps est l'ortbodinitrobenzène. Quand la quantité de ces cristaux qui souvent adhèrent aux parois du ballon est devenue assez abondante, et avant qu'on voie se former des dépôts cristallins d'une forme indistincte (meta impur), l'on filtre rapidement dans un grand entonnoir de porcelaine à tamis, sur de la laine de verre, puis on lave à quelques reprises avec de l'acide nitrique et de l'eau. Si l'opération a bien réussi, l'on obtient de l'orthodinitrobenzéne à peu près pur qui, après cristallisation dans l'alcool, a le point de fusion du corps pur (116°). (Si l'on a attendu trop longtemps avant la filtration, ou que celle-ci n'ait pas été assez rapide, il faut répéter la recristallisation dans l'acide nitrique avec la massefiltréequi contient de l'orthodinitrobenzéne.) C'est ainsi que dans une seule opération avec ô Kg. de résidus ') j'ai obtenu plus de 800 gr. d'orthodinitrobenzène, donc 15 à 20 p. 100. La solution filtrée fait déposer peu à peu la presque totalité du restant qui en tout cas se compose en majeure partie de métadinitrobenzène également un peu purifié (p.d.f. ') Provenant de la fabrique de KAHLBAUM. 108 ± 70 °). Si l'on filtre ceci, l'on- peut employer l'acide pour une nouvelle opération. Voici le résultat de l'analyse: |».4005 gr. de matière ont donné 57.7 c.c.m. d'Az à 9° et 750 m.m. Trouvé: 16.7 p. c. d'A z. b. Calculé: 10.60. Préparation du paradinitrobenzéne. Lors d'une étude sur la réaction entre les trois dinitro benzènes en solutions alcooliques et le cyanure de potassium, il y a une dizaine d'années, j'ai démontre e. a. que le paradinitrobenzéne dans cette réaction donne naissance, outre au nitrite de potassium, ;'i un corps cristallisé fondant à 59 e '). Cependant j'ai dû interrompre l'étude de cette réaction à cause du manque d'une quantité en quelque sorte suffisante de paradinitrobenzéne, n'ayant pu obtenir que quelques grammes de ce corps. Or M. NIKTZKI lors de ses recherches sur les dioximes des quinones, faites e. a. en commun avec M.M. KEHRMAN et GUITKRJIAN a ), a indiqué une nouvelle méthode de formation du paradinitrobenzéne. D'après cette méthode le phénol est transformé d'abord, au moyen d'acide nitreux naissant, en nitrosophénol 1.4 (ou quinonemonoxinie), réaction découverte et étudiée par M.M. BAKYER et CARU '). Puis ce dernier corps, laibsé' en contact pendant une semaine environ et à la température ordinaire avec une solution aqueuse de chlorhydrate d'hydroxylaminc, fait naître peu à peu la dioxime de qiiinone selon l'équation: V, H4 0 (A z 0 H) + A z H2 0 11 = C, H4 (A zOH)> + H, 0. ') Ce Kec. 2, 238. 7 ) Ber. 20, 614; 21, 428. ') Ber.7, 967. 109 Au moyen d'acide nitrique concentré on peut partiellement transformer ce dernier corps en paradinitrobenzène. Comme M.M. NIETZKI et GI'ITERMA* ne s'étaient pas proposé d'étudier plus amplement ce mode de formation du paradinitrobenzène (quoiqu'ils disent que la réaction indiquée présente probablement la meilleure méthode de préparation de ce corps mal accessible), je crois qu'il peut y avoir quelque intérêt à décrire le procédé dont je m'en suis servi pour obtenir plusieurs centaines de grammes du paradinitrobenzène. Dans la solution de 200 gr. de phénol dans 3.5 L. d'eau l'on dissout 147 gr. de nitrite de sodium pur; ensuite l'on fait couler peu à peu dans cette solution, additionnée de morceaux de glace, \ L. d'acide sulfurique dilué, contenant 200 gr. de l'acide concentré, et refroidi préalablement, tout en agitant le ballon. Le contenu de celui-ci se colore en brun. Après quelques heures de repos, pendant lesquelles le ballon est placé dans de l'eau glacée, un dépôt cristallin foncé de nitrosophénol s'est formé. Celui-ci, filtré sur de la laine de verre et lavé à quelques reprises, est introduit dans un flacon de + 10 L., contenant une solution de 140 gr. de chlorhydrate d'uydroxylamine (environ une mol. sur une mol. de phénol) ') et de 220 gr. d'acide chlorhydrique de ') Dans une expérience préalable j'avais pris, selon l'indication de M.M. N. et Ci., pour une mol. de phénol environ deux mol. de A z H : 0 H . H 0 1. Cependant j'observais, qu'après la transformation du nitrosophénol, le liquide contenait encore une quantité notable de A z Ha O H . H Cl. J'ai pn constater bientôt que des quantités équimoléculaires .sont suffisantes (même plus que suffisantes; voir plus bas), comme le veut l'équation donnée ci-dessus. M. NIKTZKI, dans une communication particulière, m'a écrit, qu'il a opéré également avec des quantités équimoléculaires, et que l'indication dans les ,Berichte" est une erreur. 110 33 p. 100. Le flacon, agité de temps en temps, est abandonné à lui-même pendant 8 a 10 jours. Peu à peu le nitrosophénol qui occupe le fond du flacon se transforme en une masse cristalline, très volumineuse, de dioxime de quinone. On la filtre & la trompe, la lave à quelques reprises et la fait sécher à l'air. Sèche la dioxime se présente sous forme d'une masse soyeuse, colorée en vert-brun. Les poids de trois portions différentes étaient de 138.5, 131 et 140 gr. Or comme d'après la théorie, 140 gr. de A z H, 0 H . H C1 peuvent faire naître 275 gr. environ de dioxime de quinone, il était probable que le liquide filtré contint encore à peu près la moitié de ce sel. C'était le cas en réalité; de là il résultait par conséquent que la transformation du phénol en nitrosophénol n'est pas du tout une transformation quantitative, mais que le rendement n'est que de 50 p. 100 environ (ou bien qu'une quantité notable reste en dissolution). Pour cette raison j'ai additionné de nouveau à chacune des trois solutions filtrées de la dioxime une nouvelle portion de nitrosophénol, provenant de 200 gr. de phénol. Au bout de 10 jours environ il s'était formé de nouvelles quantités de la dioxime volumineuse. On ajoute encore une dizaine de gr. de A z H, 0 H. H C1 ; quand l'épaisseur de la couche de la dioxime n'augmente plus après une semaine, l'on peut admettre que tout le nitrosophénol ait sensiblement disparu. En tout cas sa présence ne gène pas lors de la transformation de la dioxime en paradinitrobenzène. Ainsi 480 gr. de chlorhydrate d'hydroxylamine m'ont donné environ 900 gr. de dioxime, une quantité qui répond à peu près à 95 pour 100 du rendement théorique. M. NIRZKI m'a communiqué qu'il a observé que la quan- tité de paradinitrobenzène, formée en oxydant la dioxime 111 par de l'acide nitrique concentré, ne surpasse jamais 50 pour 100. Moi non plus, malgré plusieurs expériences pour faire monter le rendement, je n'ai pas réussi à obtenir plus de 50 à 55 pour 100. Ainsi 4 gr. de dioxime anhydre, ajoutés peu à peu i de l'acide nitrique d'un p. sp. de 1.4, refroidi par de la glace, puis chauffés peu de temps au bain-marie, ont donné 2.5 gr. de paradinitrobenzène et 0 2 gr. ont donné 0.126 gr. Au contraire, quand on opère avec des quantités de dioxime un peu notables, p. e. avec 50 gr., le rendement ne surpasse pas 35 pour 100. Cependant, comme la quantité de dioxime que j'avais à ma disposition était assez notable, j'ai préféré un rendement inférieur, mais obtenu en peu de temps, à un rendement plus grand qui demandait nécessairement un travail de très longue durée. J'ai donc opéré de la manière suivante. Dans un ballon d'une capacité de 2 L., contenant 50 gr. de la dioxime, l'on verse peu à peu ± 600 gr. d'acide nitrique d'un poids spécifique de 1.4, tout en agitant un peu; après quelque temps on place le ballon sur un bainmarie bouillant Quand l'acide nitrique commence à s'échauffer, l'on voit d'abord se former le paradinitrosobenzène en forme de poudre jaune, ensuite s'effectue la formation de paradinitrobenzène, accompagnée d'un développement tumultueux de vapeurs rouges '). La réaction est terminée dans une demi-heure environ. Par le refroidissement le paradi- ') Avec de l'acide nitrique bouillant des p. sp. de 1.3 et 1.2 l'on peut transformer également la dioxime de qninone en paradinitrobenzène, tandis qu' avec de l'acide nitrique de 1.1 l'oxydation s'arrête à la formation du dinitrosobenxène. 112 nitrobenzène se dé)K)se en forme de cristaux plumeux. Ceuxci, filtrés sur de la. laine de verre, sont recristallisés une ou deux fois dans de l'acide nitrique d'un p. sp. de 1.4. Comme le paradiuitrobenzene se dissout aisément dans l'acide bouillant, tandis qu'à froid il y est presque tout à fait iusoluble, l'emploi de l'acide nitrique se recommande en premier lien ù la purification de cette substance '). Pour la débarrasser encore des quelques particules de laine de verre, il faut la faire cristalliser dans une solution d'alcool ou, ce qui vaut mieux, de benzène ou de chloroforme. En opérant de la manière décrite, j'ai transformé e. a. ± t>00 gr. de dioxime en ± .500 gr. de paradinitrobenzéne tout à fait pur 1). L'analyse a donné le résultat suivant: Matière 0.2480 gr.; Az. 36.5 c.c.ni. à 12°.5 (Bar. 753 m.m. ù 16°.5). Az. Cale. 16.66 p. 100. Trouvé 17.0 p. 100. CHAPITRE II. Propriétés physiq »w. P o i n t s de fusion. En plaçant un thermomètre (du jet de sept thermomètres d'après M. ANSCIIHTZ) dans 15 à 20 ') L'emploi de l'acide nitrique plus ou moins concentré est en général un bon moyen de purification de corps nitrés, excepté naturellement aux cas où cet acide transforme les substances (comme p. e. les phénol" mononitiés). : ) La partie de la dioxime, non transformée en paradinitrobenzéne, a fait uaitre, outre l'acide oxalique, le paranitrophénol et un mélange de phénols polynitrés. 113 gr. des substances où, lors de la fondues, et en observant solidification du liquide le point bien agité, le thermomètre reste constant pendant plusieurs minutes, j'ai trouvé pour l'orthodinitrobenzène un point de fusion de 116°. 5, MILLS et pour le paradinitrobenzène 172°.l. M. a trouvé pour le métadinitrobenzène un point de fusion de 89°.72 en faisant usage d'un thermomètre très sensible '). P o i d s s p é c i f i q u e s . La détermination des poids spécifiques des trois isomères, au moyen d'un picnomètre, n'ayant pas donné de bons résultats, je me suis servi de la méthode i suspension ; une solution aqueuse d'iodure de potassium servait de liquide équidense. Les petits cristaux furent triés avec soin; pour le métadinitrobenzène il est assez difficile d'obtenir de bons cristaux, ou des particules de cristaux tout à fait limpides. J'ai trouvé à 18° pour le métadinitrobenzène un poids spécifique de 1.575, pour l'orthodinitrobenzène 1.59, et pour le paradinitrobenzène 1.625. Par conséquent les poids spécifiques montent avec l'élévation des points de fusion '). P o i n t s d ' é b u l l i t i o n . M.M. VICTOR MBYM et STADLM ont établi qu'on peut faire bouillir le jnétadinitmbenzène ') Je n'ai p u réussi à obtenir de l'orthodinitrobenxène fondant à U7°.9, comme oeloi de M. KOKKBR, OU à 117° à 118°, comme celai de M.M. Rinm et ZIXCKB, malgré plusieurs recristallisations. Les points de fusion de cristaux des trois isomères, obtenus par cristallisation dans une huitaine de dissolvants différents, n'ont démontré anoune différence appréciable en opérant de la façon ordinaire. '] Il paraît que poar des substances isomères ce rapport entre les deux constantes physiques constitue une règle générale. 114 sans danger, et que ce corps bout à 297° (corr.) '). J'ai déterminé les points d'ébnllition de tous les trois isomères, non seulement à la pression atmosphérique, mais également à des pressions inférieures. Je me suis servi du jet de sept thermomètres contrôlés, de sorte qu'une correction n'était pas nécessaire. Voici les nombres, que j'ai trouvés: ortho. P. 773.5 m m . 311 96 72.5 57 42 31.5 18 meta. T. 319° 276°.5 231°. 1 221°.8 214°.2 200°. 1 195° .3 181°.7 P. T. 770.5 m.m. 302°.8 . 280°. 1 575 . 275°.2 420 „ 249°.4 224 para. P. 777 m.m. 402 „ 153 . 34 „ 20 a 21 108 „ 222°.4 33 „ 188° H T. 299° 268°.5 230°.4 183°.4 172°.l Au moyen des nombres donnés j'ai construit les courbes ci-jointes. L'on voit qui les points d'ébullition de l'orthodinitrobenzène sont supérieurs à ceux des deux autres isomères, tandis que ceux du paradinitrobenzène sont les plus bas. De même l'on peut remarquer que le point d'ébullition du paradinitrobenzène à la température du point de fusion, à savoir à 172°, correspond à une pression de ± 20 m.m. Il résulte de là, qu'à une pression inférieure à ± 20 m.m. ce corps doit présenter le phénomène de l'ébullition d'un corps solide. Ce phénomène est bien connu pour quelques autres corps (p. e. à la pression de l'atmosphère pour l'acide térépbtalique), substances qu'on ne saurait faire fondre à cette pression, et qui distillent par ') Ber. 17, 2649. On peut chauffer les trois dinitrobenzcnes en tubes clos jusqu'à 360°, sans qu'une inflammation spontanée ait lieu. ; f / i II / / / 1 1 J / Hum. dâ /vt, i ÔW* M •/mères tuùma c h i hr I 1 i »«« 1 nt i1 J j 1 / / / / / / / / y/ / / Y/ / / ' y tfk> i / / r »(W* J4 »• J »»• J <-' 115 sublimation. Eh bien si l'on abaisse lentement la pression, tout en faisant bouillir le paradinitrobenzène, l'on peut constater qu'à une pression de 20 à 21 m.m. le liqnide bouillant se prend en une masse solide, la température dn point de fusion étant atteinte. S o l u b i l i t é s . J'ai fait de même une série de déterminations de la solubilité des trois isomères. Celles-ci présentaient quelque intérêt en ce qui concerne une vérification nouvelle et plus complète de la règle de THOMSON, CARNILLIV et A. d'après laquelle parmi des substances isomères la solubilité va en diminuant avec l'élévation des points de fusion. Cette règle a été vérifiée par ees chimistes avec la meta- et la paranitraniline, et avec treize dissolvants différents '). Dans le cas des dinitrobenzènes l'on a affaire a trois substances isomères, dont la solubilité a été déterminée par rapport à dix dissolvants. La liste suivante contient les résultats, représentés en parties de substance (n) sur cent parties du dissolvant (P—p). (P = poids de la solution, p = poids du dinitrobenzène dissout). ') Journ. Ohem. Soc. 5 3 , 782. »• ata ta ss D a Il II ! » u! * o o O - •- ce * Cft « wS M Cto O o * g è £ S O o B siiii * . oo o» oo * - O * - * tô K O s «j e p r S 5> O OC p M «^ ce co p fO i ' p § O a O O 0 t ^ : Ç B * C O » M O O o C N O Q N o W ~ <S Ç> p eo ta — o C * Igg&StSgsg O p S O H oo O H »M * O H Ç> Ç p > P o ^ G i i g i s î i ii et 55 oo p in oo to o p "- p p p « p *J a p w SS S? S S gg w ^ en 5 os ° s s -J t a o c s < c « * . t o c n c o : p u T 8 to 2 S S § o s§ S _ 5 „ 5 „ 3 <5 ï V! fil UG t f (t. *T3 EL o •o O 5 •o F 117 En comparant les trois nombres n pour chaque dissolvant, l'on voit aisément que la règle de CAH.NKLLBY et THOMSON est de même valable pour les trois dinitrobenzènes. L'on peut remarquer encore, que pour les deux premiers alcools la relation cutre ces nombres pour chacun des isomères est à peu près la même (un peu inférieur à 2); par conséquent ceci est également valable pour le nombre des molécules. La solubilité du métadinitrobenzène dans les trois alcools est presque deux fois plus grande que celle de l'ortbo.-, et neuf fois plus grande que celle du paradinitrobcnzèue; pour les trois isomères cette solubilité va en diminuant avec l'augmentation des poids moléculaires des alcools; il en est de même pour les deux homologues le benzène et le toluène '). Les trois isomères sont volatils avec les vapeurs d'eau 2 ). J'ai déterminé le degré de cette volatilité en faisant passer un courant de vapeur d'eau dans un appareil à distillation ordinaire (le même pour les trois corps), en mesurant la quantité d'eau condensée, en la filtrant et en pesant la quantité de ') Dans le .Handbuch" de M. BEILSTEIN 2e Ed. II. p. 58 on trouve indiqué que l'ortuodinitrobenzène, contrairement au para-, est peu solnble dans l'eau chaude. Je n'ai pu retrouver dans la littérature l'origine de cette donnée qui serait en contradiction avec la règle générale et les déterminations données ci-dessus. Aussi ai-je constaté qu'elle est due à une erreur. Pour l'eau bouillante (après une demi-heure de chauffage) j'ai trouvé n = 0.38 pour l'orthodinitrobenzène, et n = 0.18 pour le paradinitiobenzéne, le premier étant par conséquent plus soluble que le second. : ) M. BEILSTEIN (Haudbucb 2e Ed. Il ">7| dit que les dérivés dinitrés aromatiques ne sont pas volatils avec les vapeurs d'eau. Cependant pour le métadinitrobenzène cette volatilité a été observée déjà par M. SALKUWSKI (ber. 7, 372). Du reste M. BEILSTEIN lui-même fait mention de la volatilité d'un des diuitrotoluines (l.c. p. 69). (Voir CLAUS st BECKEK, Ber. 7, 423). 118 U substance séchée qui avait passé (la solubilité dans l'eau étant négligée). Ainsi j'ai trouvé qu'avec 3.10 L. d'eau sont passés 3.4 gr. d'orthodinitrobenzéne ou par L. 1.1 gr. 1.025 L. d'eau sont passés 4.53 gr. de métadinitrobenzéne ou par L. 441 gr. 1.205 L. d'eau sont passés 2.22 gr. de paradinitrobenzéne ou par L. 1.85 gr. M.M. BRBTIISLOT et MATIGNON ont déterminé, avec des échantillons provenant de mes préparations, les chaleurs de combustion de ces isomères. Les résultats des expériences de ces savants ont été publiés en 1891 '). CHAPITRE III. Transformations chimiques. a. Action des alcalis caustiques. 1. O i t h o d i n i t r o b e n z è n e . M. LAUBE.MIF.IMER a prouvé en 1878 qu'en faisant bouillir l'orthodinitrobenzène avec de la soude caustique, il est transformé quantitativement en orthonitrophénol et en nitrite de soude '). 2. M é t a d i n i t r o b e n z é n e . L'alcali caustique réagit avec le métadinitrobenzéne, non dans le sens d'une substitution directe, mais d'une façon plus ') C. B. 113, 246. *) Bar. 9, 1828. 119 compliquée, c'est à dire en exerçant une action réductrice, accompagnée d'une oxydation (actions qui toutes deux ont trait aux mêmes molécules), et arec dégagement d'ammoniaque. Les produits trouvés sont le métadinitroazoxybenzéne, l'ammoniaque, l'acide nitreux et l'acide oxalique. L'on fait bouillir 20 gr. de métadinitrobenzéne arec 20 gr. de soude caustique, dissons dans 200 c c m . d'eau '), pendant 7 & 8 heures an réfrigérant ascendant, muni d'un tube Péligot contenant de l'acide eblorhydrique. L'ébollitioa terminée, on distille une portion du liquide dans le Péligot et on fait évaporer le contenu de celui-ci. L'on obtient ainsi 1.6 gr. de chlorure d'ammonium, ce qui correspond à ± '/s de l'azote total ou à 4 gr. de métadinitrobenzéne. Le liquide brunfoncé est versé dans une capsule de porcelaine, et filtré après refroidissement. La substance brune qui reste sur le filtre est lavée d'abord à l'eau chaude; puis pour la débarrasser du métadinitrobenzéne, non transformé peut-être, on la fait bouillir avec un peu d'alcool. Le résidu brun séché est recristallisé dans de l'acide acétique ou bien, ce qui vaut mieux, purifié par échauffement avec de l'acide nitrique d'un p. sp. de 1.4. Au refroidissement nn dépôt jaune indistinctement cristallin prend naissance. Après recristallisation lente dans le chloroforme, l'on obtient 6 gr. de métadinitroazoxybenzène (i.3, 1.3) (correspondant à 7 gr. de métadinitrobenzéne) fondant à 143°. ') Arec une lessive plus faible l'action est très lente; avecaoesoude d'une concentration plus forte la formation de corps bruns est plus notable. 120 Analyse : Matière: 0.1067 gr.; Az. 18.5 c c m . à 16° (Barom. 748 m.m. à 14r.5). Calculé p. A z 0,. C6 H, A z - Az C„ H«. Az 0,. 19.44 p. 100 d'Az. \ / 0 Trouve 19.5 p. 100. Le dinitroazoxybenzène et l'ammoniaque constituent par conséquent les produits de réduction; il faut chercher les produits d'oxydation dans le sein de la solution aqueuse filtrée brun foncé (200 c. c. m.) qui s'est formée simultanément. Elle donne un précipité en ajoutant un acide ou la solution d'un sel métallique. Le précipité par de l'acide chlorhydrique dans 50 c. c m. de la solution fut lavé, séché et pesé. L'on obtint 0.50 gr. d'une poudre brune amorphe, soit ± 2 gr. pour toute la solution '). Evidemment cette substance qui possède les propriétés d'un acide a une composition très complexe ; la formation de corps analogues qui rappellent les substance» humiques a été observée souvent, comme l'on sait, lors de plusieurs transformations de corps nitrès ou amidés. Tout critérium de pureté fait défaut. Le liquide filtré, additionné d'ammoniaque et sursaturé d'acide acétique, donne un précipité d'oxalate de calcium avec du chlorure de calcium. Filtré et séché il pesait 1.15 gr., soit + 4.6 gr. pour la solution totale ou ± 3 gr. d'acide oxalique. La solution brun-foncée contient encore de l'acide nitreux ; 10 c. c. m. ont donné 18.5 c. c. m. d'A z 0 (20° et 758 m.m.) = ± 370 c. c. m. en totalité = ± 0.83 gr. d'A z 0 = ± 4.5 gr. ') Ce nombre est trop bas, le corps brun n'étant pas insoluble dans l'eau. 121 Cs H4 (A z Oj)2 (en admettant que les denx groupes A z 0 , aient été transformés en nitrite). L'acide nitreux et l'ammoniaque seront nés probablement par l'action de la potasse sur des produits intermédiaires. La réaction est par conséquent assez compliquée. La réduction du métadinitrobenzène en dinitroazoxybenzène est accompagnée d'une oxydation, d'une formation d'acide oxalique et de produits bruns de structure complexe, tandis qu'en même temps de l'ammoniaque et de l'acide nitreux prennent naissance. 3. P a r a d i n i t r o b e n z è n e . M. PAUL HKPP a communiqué ') que le paradinitrobenzène est tout à fait indifférent par rapport à une lessive bouillante de sonde. Je n'ai pu confirmer cette observation. Au contraire, même avec une lessive de soude assez étendue, le paradinitrobenzène est transformé à peu près quantitativement et en quelques heures en paranitrophénol et en nitrite de sodium. J'ai opéré avec des lessives de concentrations différentes, afin de trouver les conditions les plus favorables à la transformation susdite. Or avec une lessive de 20 p. 100 la réaction est plus complexe; après trois heures de chauffage à réfrigérant ascendant le dinitrobenzéne a disparu. Le liquide qui s'est coloré en rouge-brun fonce ne contient qu'une petite quantité de nitrophénolatc de soude, tandis qu'nne poudre foncée amorphe s'est déposée au fond dn ballon. Cette poudre que je n'ai pas réussie à obtenir à l'état cristallisé est probablement un azoxydérivé d'une constitution complexe. ') A u . d. Chem. 316, 362. 122 Au contraire avec des lessives de 5 à 10 p. 100 la réaction d'après l'équation: C s H 4 (Az0 1 ) î + 2 N a O H = C 6 H 4 . A z 0 1 . O N a + N a A z 0 1 se passe nettement. Tandis quà la température ordinaire une réaction sensible n'a pas lieu, même après plusieurs mois et avec une lessive très concentrée, il suffit de bouillir 5 à 6 heures avec une lessive de 5 p. 100 et trois heures environ avec celle de 10 p. 100, pour que tout le paradinitrobenzène ait disparu. Dans tous les cas un dépôt d'une petite quantité d'nne poudre rouge orangé a pris naissance. Cette poudre, dont la quantité formée augmente un peu avec la concentration de la soude, peut être obtenue en forme d'aiguilles molles, rouge orange, fondant à 211°, en la faisant cristalliser dans de l'acide acétique glacial. La quantité que j'ai eue entre les mains ne surpassait pas 2 gr. D'après l'analyse ce corps C6t un dinitroazoxybenzènc (1.4, 1.4) inconnu jusqu'ici. 0.1530 gr. on) donné27.0c.c.m. d'Az à 18.°5(Bar. 754.5m.m.). 0.1977 „ , „ 0.3700 gr. C 0 , et 0 0572 gr. H, 0. Calculé pour C,, H„ A z4 0 5 : Trouvé: C. 50.7 p. 100 51.05 p 100 H. A z. 2.8 19.45 3.2 20.0 Dans les trois opérations que j'ai étudiées de plus près avec une soude de 5, de 8 et de 10 pour 100, j'ai pris 4 gr. de paradinitrobenzène avec 50 gr. de lessive. En faisant bouillir à réfrigérant ascendant jusqu'à ce que les aiguilles jaunes du dinitrobenzène aient disparu, il faut chauffer la solution de 5 p. 100 pendant 5 à 6 h., et celles de 8 et 10 p. 100 pendant 2 à 3 h. Le liquide se colore en rouge-brun, la couleur étant d'autant plus foncée que la solution est plus concentrée. Si 123 l'on fait refroidir les ballons pendant la nuit, le contenu de ceux-ci dépose des cristaux. Pour les solutions de 5 p. 100 et de 8 p. 100 ces cristaux sont en forme d'aiguilles jaune brun, tandis que pour celle de 10 p. 100 ils présentent des lames soyeuses, de sorte que le tout s'est pris en masse et qu'on peut renverser le ballon. Ces cristaux constituent le paranitrophénolate de soude; l'on sait que ce corps, quoique très soluble dans l'eau pure, est presque insoluble dans une lessive de soude. L'on additionne d'abord un peu d'eau, on chauffe jusqu'à ce que les cristaux du phénolate se soient dissous, puis on filtre le produit accessoire qui est insoluble dans l'eau. Lavé et séché, il fut pesé; les poids dans les trois cas sont de 0.3, 0.35 et 0.47 gr. ; par conséquent la quantité formée augmente avec la concentration de la soude. Les trois solutions du nitrophénolate de soude qui contiennent du nitrite sont acidulées avec de l'acide chlorhydrique en excès; si elles ne sont pas trop étendues, elles se troublent en développant des vapeurs nitreuses et en se chauffant un peu. Apres quelques heures de repos de longues aiguilles (jusqu'à 10 à 12 cm.) prennent naissance. Elles constituent le paranitropbénol; obtenu avec la lessive de 5 p. 100, il est presque pur et moins coloré en brun que le nitrophénol préparé avec les lessives plus concentrées. Après filtration on peut en obtenir davantage, soit en évaporant un peu le liquide et en le faisant cristalliser de nouveau, soit en l'épuisant à quelques reprises avec de l'éther. On peut purifier le paranitrophénol en le faisant recristalliser une ou plusieurs fois dans de l'acide chlorhydrique concentré, comme l'a fait M. pour le métauitrophénol, et M. ') B«r. 11, 2100. KOLLIIKCI* ») Ann. d. Chem. 884, 2. BANTLIM ') *) pour le parani- 124 trophênol. 4 gr. du dinitrubenzène ont donné 2.5 à 2.6 gr. du nitropbénpl pur, soit 75 à 80 p. 100 de la quantité théorique. Le point de fusion est de 112°. L'analyse a donné le résultat suivant : Matière: 0.3733 gr.; A z: 32.6 c.c.m. à 16° (Bar. 776, 5 m.m. à 16°). Az. Calculé: 10.1 p. KM). b. Trouvé: 10.1 p. 100. Action du méthylate et de Vêthylate de sodium. 1. O r t h o d i n i t r o b e n z è n e . Il y a une dizaine d'années ') j'ai communiqué que l'ortbodinitrobenzène, chauffe en tube clos à 100° avec le méthylate et l'étbylate de sodium, donne naissance à l'ortbonitroanisol et - phénétol, sans qu'une action réductrice notable du groupe nitro soit perceptible. Ces expériences, quoique concluantes, portaient encore un caractère provisoire à cause du fait qu'en ce temps là je n'avais à ma disposition que de petites quantités d'orthodinitrobenzène, de sorte que les produits de In réaction n'avaient pas encore été analysés. La formation simultanée de nitrite avait été mise hors doute. Or depuis ce temps j'ai répété les expériences citées avec 10 gr. d'ortliodinitrobenzène. L'ortbonitroanisol et l'ortbonitropbé- nétol, formés lors de réchauffement en tubes clos à 100° pendant quelques heures, furent distillés avec de la vapeur d'eau et séchés. En voici l'analyse: ) Ce liée. 2, 236. 125 0.2828 gr. d'o nitroaDisol ont donné 23.1 c.c.m d'A z. à 24 e (Bar. 7G9.5 m.m. à 20°). 0.2184 gr. d'o-nitrophénétol ont donné 16.7 c.c.m d'Az. à 24 e (Bar. 771 m.m. à 20°). Calculé: Trouvé: pour C6 H«. A z 0 , . 0 C H, 9.15 p. 100 d'A z „ C,H,.A*0J.OC1H,8.4 „ „ 9.2 p. 100 8.7 „ La réaction se termine aussi à la température ordinaire, quoique lentement J'en ai fait emploi dans l'étude de la vitesse de substitution d'un des groupes nitro-, 2. M. MICHLER Métadinitrobenzéne. '), lors de ses recherches sur des corps azoïques, a observé que le métadinitrobenzéne en solution éthylal coolique, arec une lessive alcoolique ou sous l'influence d'amalgame de sodium, donne naissance à des solutions noires ou noir-brun Des dépôts foncés se forment également, sans que la présence de corps azoxiques cristallisables, bien définis ait pu être observée. Dix années plus tard M.M. KLIKUGR et PITSCIIKK, en s'occupant d'une étude sur quelques sub- stances azoxiques '), ont confirmé les observations de M. MICHLKR. En faisant emploi d'une lessive de soude alcoolique, ils ont obtenu, outre des matières foncées, insolubles et indifférentes, des acides noirs, amorphes. Au contraire, le caractère de la réaction, d'après ces chimistes, est tout à fait différent au sein d'une solution méthylalcoolique. H est ) Ber. 7, 423. ') Ber. 18, 2551. 126 vrai, si l'on prend un excès de sodium, l'on observe également avec cet alcool la formation de corps brun fonce, presque insolubles (des dérivés diazoxiques complexes) qui n'ont pas été examinés. Cependant, si l'on ne prend plus de sodium que la moitié ou le tiers du poids du métadinitrobenzène, l'on voit se former en abondance, tout en chauffant à l'ébullition pendant 48 heures, du dinitroazoxybenzène d'un point de fusion de 141°. Par oxydation simultanée de l'alcool me thylique, l'acide formiqne prend naissance en même temps; donc le métadinitrobenzène, par rapport au métbylate de sodium, se comporte de la même façon que le mononitro benzène. Or, en reprenant les expériences des chimistes cités, j'ai constaté qu'en changeant les conditions d'opérer, l'on peut aisément transformer le métadinitrobenzène, dissous dans l'alcool éthyiique, en dinitroazoxybenzène, et sans qu'il soit nécessaire, comme au cas où l'on emploie l'alcool méthylique, de bouillir pendant 48 heures. L'opération est terminée en quelques heures sans donner lieu à la formation de corps noirs. Quoique M.M. KLINGBR et PITSCHKB ne l'aient pas indiqué, je dois supposer pourtant que, lors de leurs expériences infructueuses avec l'alcool éthyiique, comme dans celles avec l'alcool méthylique, les solutions ont été portées à l'èbullition. Aussi ai-je pu confirmer leurs observations en opérant à la température de l'alcool bouillant. Cependant, en répétant les expériences à une température plus basse, le résultat est tout différent. Voici la manière dont j'ai opéré après quelques expériences préliminaires. On dissout par échauffement 100 gr. de métadinitrobenzène dans 1.5 L. d'alcool éthyiique de 96 p. 100. Afin d'empêcher autant que possible une perte notable de chaleur, on met le ballon encore chaud dans une espèce 127 de calorimètre à doubles parois, muni de feutre. Au moment où le thermomètre indique 55°, on ajoute une solution aqueuse très concentrée de 40 gr. de soude pure, chauffée jusqu'à la même température. Après avoir agité, la température s'élève pendant 5 min. jusqu'à 58°, puis elle tombe pendant 20 min. jusqu'à 54°.5. Pendant un laps de temps d'une heure environ la température reste constante à 54°.5, preuve certaine qu'une réaction a lieu dans le sein du liquide; cette heure terminée, la température diminue d'une façon régulière. Or j'ai effectué la même expérience simultanément et dans les mêmes conditions avec de l'alcool mé tbylique; le résultat en démontre clairement qu'aucune réaction n'a eu lien, tout le métadinitrobenzène restant inattaqué. En ajoutant la solution concentrée aqueuse de soude (temp. 54°) à celle du dinitrobenzène dans l'alcool méthylique (temp. 56°), l'on observe d'abord, comme dans le cas de l'alcool étbylique, une élévation de température due exclu sivement au fait de la mixtion. Avec l'alcool méthylique ce dégagement de chaleur est de beaucoup plus considérable qu'arec l'alcool étbylique (comme une expérience spéciale l'a prouvé), de sorte que la température s'est élevée jusqu'à 64°. Dès le moment qu'elle est atteinte, elle tombe régulièrement et lentement, à savoir en trois heures de 64° jusqu'à 31°.5; tandis qu'arec l'alcool étbylique au bout du même temps l'intervalle de la température va de 58° jusqu'à 45°. La différence considérable dans le pouvoir réducteur des alcools éthylique et méthylique par rapport au meta dinitrobenzène saute donc clairement aux yeux '). La réaction, pendant laquelle l'alcool éthylique a pris •) Bar. 36, 269. 12>8 une couleur foncée, une fois terminée, l'on observe un dépôt assez abondant d'une poudre brune. Après 24 heures de repos l'on filtre; la poudre, sécbée à l'air, est extraite dans un appareil à extraction par du chloroforme. Le dissolvant distillé, l'on retient une masse cristalline, dure et colorée encore en brun ; elle constitue du dinitroazoxybenzéne. Pour purifier ce corps, on le fait bouillir pendant quelques heures avec de l'acide nitrique d'un poids spécifique de 1.3 à 1.4. Après refroidissement le dinitroazoxybenzéne cristallise en forme de petits cristaux indistincts, jaune clair. Leur point de fusion est de 143°. En voici l'analyse: Matière: 0.2137 gr.; Az. 3G.5 c c m . à 18°(Barom. 756 m.m. à 17 c .5). Calculé: 19.44 p. lOOd'Az. Trouvé: 19.1 p. 100. Si l'on distille l'alcool, filtré du dinitroazoxybenzéne, le résidn qu'on obtient est une résine noire, épaisse, soluble dans l'eau. Quand on le fait évaporer à l'air, l'on voit d'abord se former no dépôt volnmineux, noir, qui a l'air d'être cristallin, mais qui après quelque temps se prend en une couche épaisse, résineuse. Ce seront probablement ces corps qui, observés par M. MICHI.ER et par M.M. KLI.NGER et PITSCHKE, ont conduit ces chimistes à accepter qu' avec l'alcool éthylique l'on ne saurait transformer le métadinitrobenzène en son dérivé azoxique, et qn'il faut prendre l'alcool méthyliqne. Au contraire, d'après les expériences décrites, il vaut mieux employer l'alcool êtbylique, parce qn'avec son homologue inférieur il faut bouillir 48 heures, avant que (d'après M.M. KLINC.ER et PITSCHKE) la transformation soit complète, tandis qu'avec l'alcool ordinaire, en 129 opérant de la façon indiquée pins haut, la réaction est terminée en quelques heures. De plus, pour une seconde préparation de dinitroazoxybenzène, l'on peut se servir encore une fois de l'alcool employé déjà. Quant au rendement de dinitroazoxybenzène, il est plus grand avec l'alcool mëthylique. Avec l'alcool ordinaire il y a toujours formation de corps bruns, amorphes, qui deviennent résineux à l'air, et dont la quantité semble augmenter avec le temps d'échauffement. Ces substances sont des sels d'un ou plutôt de plusieurs acides d'une constitution probablement très complexe; des corps de cette espèce (comme produits accessoires) prennent naissance, comme l'on sait, dans tous les cas où des corps nitrés sont exposés à des actions réductrices. Ils ont quelques propriétés de commun ; les sels alcalins sont solubles dans l'eau, leurs solutions donnent des précipités floconneux avec les sels des métaux. Tous ces sels sont amorphes, ainsi que le précipité brun qui se forme avec les acides, et qui présente probablement l'acide ou les acides libres. N'ayant aucun critère de pureté, je n'ai pas étudié ces corps de plus près. 3. Paradinitrobenzène. Un essai préliminaire démontrait que le paradinitrobenzène, comme son isomère l'orthodinitrobenzène, réagit facilement avec la soude en solution alcoolique, et dans le même sens. Un oxyméthyle ou un oxyéthyle est substitué presque quantitativement à un des groupes nitro. J'ai pris 10 gr. du dinitrobenzène, 3 gr. (1.25 mol.) de soude, purifiée par l'alcool, et 150 c. c. m. d'alcool mëthylique et éthylique absolus. En chauffant à l'ébullition, à réfrigérant ascendant, la réaction est terminée en une heure environ. Le 130 paradinitrobenzène se dissont peu à peu; dans le cas de l'alcool méthylique le liquide reste clair et aucun dépôt ne se forme an refroidissement. An contraire arec l'alcool éthylique une pondre cristalline, blanchâtre, reste au fond du ballon; c'est le nitrite de soude qui est moins soluble dans l'alcool ordinaire que dans l'alcool méthylique. Les liquides ne se colorent que légèrement en bruu. Pour obtenir les produits de Ut réaction, on neutralise les solutions et on les fait évaporer à l'air. Les résidus qui ont une odeur ressemblant à celle du cumin sont séchés, puis extraits à l'éther de pétrole (p. d'éb. de ± 60° à 90°). De cette façou l'on obtient après évaporation de l'éther de pétrole 8.2 gr. de paranitroanisol (théorie 9.1), et 9.2 gr. de paraoitrophénétol (théorie 10) bruts, c'est à dire colorés légèrement en brun '). On peut purifier les deux corps par quelques cristallisations dans l'éther de pétrole qui en dissout beaucoup à la température d'ébullition et peu à la température ordinaire. Le point de fusion pour le paranitroanisol a été trouvé à 52°, celui du — pbénétol à 58°. L'analyse a donné les résultats suivants: Matière: 0,3809 gr. de p. nitroanisol; Az. : 30.1 ce.m. à 13°.5 (Bar. 768.5 m.m. à 14°). „ 0.2448 gr. de p. nitrophénétol.; Az.: 18.4 c.c.m. à 19° (Bar. 756 m.m. à 19°). Calculé: pour C6 H4 . A z 0 , . 0 C H3. „ C6H,. AZO^.OCJHJ Trouvé: 9.15 p. 100 Az 9.2 p. 100 8.4 Az 8.5 „ „ ') Une petite quantité de paranitrophénol prend également naissance. 131 J'ai également fait emploi de cette réaction dans l'étude de la vitesse de substitution d'un des groupes nitro. A ± 250° les deux alcools seuls provoquent aussi une substitution directe d'un des groupes A z 0 2 . 0.189 gr. du nitranisol formé ont donné 16.0 c.c.m. d'A 7. à 17° 5 (Bar. 7fK) m.m.). Trouvé: 9.6p. lOOd'Az. Calculé: 9.15p. 100. c. Action de Vammoniaque. 1. Orthodinitrobenzéne. M. LALBBNIIKIMKR ') a démontré que l'orthodinitrobenzéne peut réagir avec l'ammoniaque en solution alcoolique dans le sens d'une substitution directe du groupe A z 01 par A z H,. J'ai constaté qu'avec de l'ammoniaque aqueuse l'ortbonitraniline prend également naissance. Je veux appeler encore l'attention sur l'application de cette réaction de LAUBENIIEIMRR dans le cas où l'on a besoin de quantités pas trop notables d'orthonitraniline. Quoiqu'il faille opérer en tubes clos x), cette réaction est préférable aux autres méthodes de préparation de ce corps, parce qu'en chaufTant pendant 8 heures ù 100° la transformation est quantitative. C'est ainsi que je me suis préparé l'ortbonitrauiline avec l'aide de laquelle j'ai obtenu, en appliquant la méthode de SAMMIKVKR, l'orthochlornitrobenzènc pur, étudié en 1890 par rapport à l'action des alcoolutcs de sodium *). ') Ber. U, 1155. s ) L'on prend par tube 15 à 20 gr. d'orthodinitrobenzùne et 35 à 40 c.cin. d'une ammoniaque métbylalcooli<|iic de + 18 p. 100. n ) Co Rec. 9, 199. 132 2. M é t a d i n i t r o b e n z è n e . En chauffant 2 gr. de cette substance jusqu'à 250° avec 10 c.c.m. d'une ammoniaque méthylalcoolique de 15 p. 100, aucune réaction n'a pu être constatée. 3. P a r a d i n i t r o b e n z é n e . D'après les observations de M. LAURGMIEINFR. l'orthodini trobcnzène réagit avec l'ammoniaque en solution alcoolique déjà, quoique lentement, à la température ordinaire, tandis qu'à 100e la substitution de A z H, à un des groupes A z 0 2 est complète. Le paradinitrobenzéne cependant ne réagit pas d'une façon un peu sensible à 100° ou à 120°; à 150° la réaction de la substitution directe commence. Chauffé en tube scellé à ± 170° pendant six heures avec de l'ammoniaque alcoolique, tout le paradinitrobenzéne disparaît. Le contenu des tubes est limpide et coloré un peu en brun. A l'ouverture des tubes un dégagement assez notable de gaz se manifeste. En faisant évaporer la solution, et en reprenant le résidu par de l'acide nitrique dilué, l'on peut constater que la paranitraniline n'est pas le seul produit de la réaction; car l'acide, en dissolvant la base, laisse un résidu cristallin insoluble dans l'eau. En continuant l'examen de ces produits accessoires, l'on parvient au résultat que le remplacement du groupe nitro par A z H , est accompagné de la substitution du même groupe par un oxyalkylc. Ainsi, en faisant emploi de l'ammoniaque méthylalcoolique, l'on obtient le paranitranisol, tandis qu'avec l'ammoniaque éthylalcoolique le paranitrophénétol prend naissance. Les portions formées de ces derniers corps surpassent presque toujours la quantité de la nitraniline. 133 Voici l'analyse de deux des trois produits de la réaction. lia nitrauiline fut précipitée de sa solution dans l'acide nitrique à l'état pur (p. d. fus. 147°). Le nitroanisol et — phénétol furent recristallisés dans l'éther de pétrole (p. d. fus. 52" et 58"). 0.1703 gr. de nitraciline ont donné 31.1 c.c.m d'A z à 18° (Bar. 750 m.m.). Calculé: 20.3 p. 100 d'A z. Trouvé: 20.4 p. 100. 0.2483 gr. de nitranisol ont donné 20.8 c.c.m. d'A z à 19.5° (Bar. 763 m.m.). Calculé: 9.15 p. 100. Trouvé: 9.6 p. 100. J'ai fait quelques expériences dans le but d'éclaircir ce phénomène du sens double de la réaction, notamment sur la quantité des produits formés par rapport à la durée de réchauffement et à la concentration de l'ammoniaque. CtH« (AzO,)' transformé poids du C» H. (AlO,)» I 10 gr. II 1 «r. H, A 7. mêthylalc. température concent. en dérivé en oitranUine oxyslkylé ± 100 c.cm. ±11 p. 100 8 h. à 170°à 185° 10 à 12 2'/3 h. à ± 170° . III Il » 9 9 9 * » IV 9 9 9 9 9 * i ' / Z 9 6 , „ 9 total 57 p. 100 30 p. 100 87 p. 100 75 , • 78 » 75 18 . 93 , , 13 . 91 , . 20 . 95 , D'abord il résulte des expériences II, III et IV, dans lesquelles les tubes ont été chauffés simultanément, que la réaction est complète après 4 h. environ; puis il est clair que dans les circonstances des expériences l'oxyméthyle du nitranisol n'est pas substitué par le groupe amido. Un essai spécial a confirmé du reste cette conception, la réaction 134 inverse n'ayant pas non pins lien. De même j'ai constaté que les alcools méthyliqne et éthylique seuls, sans ammoniaque, ne réagissent avec le paradinitrobenzène qu'à une température de ± 250° '). L'expérience I, comparée aux antres, semble* démontrer que la quantité de l'oxy- alkyle qni remplace le groupe nitro augmenterait (ce qui du reste paraît peu probable) avec la concentration de l'ammoniaque alcoolique. Un autre essai avec de l'aramo niaque éthylalcoolique de 8 p. 100, dans lequel des quantités à peu près égales des deux corps s'étaient formées, semble confirmer cette supposition. Cependant des essais 8]>éciaux, faits simultanément avec trois tubes, contenant tous 1 gr. de paradinitrobenzène et 5 à 6 ce.m. d'ammoniaque méthylalcoolique, dont la concentration était resp. de ± 16, ± 9 et ± 5 p. 100, et qni ont été mis dans les mêmes circonstances de température etc., ont donné un résultat contraire (plus vraisemblable à priori), car la quantité du nitranisol formé dans les trois expériences correspondait resp. à 18, 22 et 26 p. 100 du paradinitrobenzène; elle augmentait par conséquent avec l'abaissement de la concentration de l'ammoniaque. Il semble donc, quoique les températures où les deux réactions commencent soient très voisines, que la façon de chauffer, c'est à dire la vitesse avec laquelle l'intervalle des températures de réaction est parcouru, exerce une influence prédominante. C'est ce qui prouve une expérience dans laquelle, par un rhauffement lent, l'intervalle de 145" ù 170e a été parcouru en J/« d'heures. Dans ce cas 86 p. KM) du paradinitrobenzène ont été transformés en nitroanisol et 8 p. 100 'j Voir pag. 131. 135 sealement en nitraniline ')• Ce résultat le rend probable que la substitution de A z 0 , par 0 C H, (qui par la présence de l'ammoniaque se passe à une température d'environ 100° plus basse que sans ce corps) ait lieu à une température moins élevée* que celle du même groupe par A z H,, tandis qu'à une température un peu plus élevée l'état des choses est inverse. La différence entre l'ortbo- et le paradinitrobenzéne par rapport à l'ammoniaque alcoolique est de nature quantitative et qualitative, le premier réagissant à une température beaucoup plus basse que le second, tandis que l'alcool ne prend pas part à la réaction. d. Action des halogènes. Lorsque les expériences sur l'action des halogènes, que je vais décrire, étaient achevées déjà depuis presqu'un an, M. LOTIIAB MEYER a publié la recherche de M. MAC-KERROW sur l'action du brome e. a. sur le métadinitrobenzène r). Ce dernier chimiste a opéré en présence de chlorure ou bromure de fer, ce qui favorise grandement la vivacité de l'action. Il a constaté que le métadinitrobenzène est transformé en métabromnitrobenzène. M. HALBERSTADT avait ') Une petite quantité de paranitrophénol, due à une trace d'humidité provenant de la décomposition du ni tri te d'ammonium, s'est formée également dans toutes ces expériencos. *) Ber. 24, 2039. Voir aussi: LOBBY DE BRUYK, Ber. 24, 3749 136 démontré déjà en 1881 ') que le brome attaque l'acide para nitrobenzoïque dans le sens d'une substitution du groupe nitro par le brome; c'est le premier exemple, autant que je sache, d'un remplacement direct de cette nature. a. Action du chlore. 1. O r t h o d i n i t r o b e n z c n e . Un essai préliminaire ayant démontré qu'à une température d'environ 200° le chlore réagit avec les dinitrobenzènes, j'ai fait passer un courant de chlore sec dans 20 gr. d'orthodinitrobenzène, chauffés à ± 210°. Je me suis servi d'un tube long à boule *), un thermomètre étant place dans la substance fondue. Au moment où le courant du gaz passe, la formation abondante de vapeurs brunes commence. Celle-ci diminue après 3 à 4 heures, tandis que la substance entre en ébullition ± et le thermomètre s'abaisse jusqu'à 195°. On continue à faire passer le courant de chlore pendant deux heures encore; puis l'on fait passer par le produit de la réaction un courant de vapeur d'eau, qui entraîne une huile jaune. Celle-ci, séchée par du chlorure de calcium, pèse ± 5 gr.'; elle distille en majeure partie entre 182° et 195°, puis jusqu'à 210°. La partie distillant à 182°, recueillie à part, est de l'orthodichlorobenzène, d'après le point d'ébullition et l'analyse. ') Bar. 14, 907, 1172. Voir aussi: CLACS et LAPE Ber. 14, 1168. : ) Ce tube • la forme de ceux qu'on emploie dans la méthode de détermination des densités de Tapeurs d'après M. VICTOB MBYKR, et dans lesquels l'on fait bouillir un liquide quelconque. 137 0.2036 gr. de matière ont donné 0.4018 gr. de A g C 1. Cl Calculé: Trouvé: 48.3 p. 100 48.8 p. 100 Les résidus de la distillation et les parties qui bouillent au-dessus de 200°, refroidies, déposent des cristaux. Ceux-ci fondent à 116° et ils sont à peu près insolubles dans l'éther de pétrole, ce qui prouve qu'on a affaire à de l'orthodinitrobenzène non transformé, et non à de l'orthochlornitrobenzène qui fond à 32°, et qui est très soluble dans le dissolvant mentionné. La partie du produit de la réaction, restée après le passage des vapeurs d'eau, était solide à la température ordinaire; elle fut séchce, puis distillée. La substance commençait à bouillir à ± 280°; comme le point d'ébullition de l'orthochlornitrobenzène (qui en outre est très volatil avec les vapeurs d'eau) est de 240°, l'on voit que, lors de la réaction entre l'orthodinitrobenzène et le chlore, les deux groupes A z 0 2 sont substitués d'un seul coup par deux atomes de l'halogène, sans que le produit intermédiaire C, H, C 1. A z Oj ait pris naissance en quantité perceptible. 2. M è t a d i n i t r o b e n z è n e . J'ai pris 50 gr. de ce corps. La réaction du chloie se passe tout à fait de la même façon que dans le cis de l'isomère. Après environ 8 heures l'on fait refroidir le contenu du tube; celui-ci constitue nn mélange d'une huile et de cristaux; la première est décantée et fractionnée. Elle commence à bouillir à ± 190°. Dans la portion qui passe r de 190° à 210 ( ± 1 5 gr.) j'ai fait passer encore une fois un courant de chlore. L'action n'est pins très notable, vu la petite quantité d'acide chlorhydrique qu'on peut faire 138 absorber dans un flacon d'eau, et qui fut dosée. Le produit fut distillé de nouveau et séparé en deux portions, bouillant de 180° h 190° et de 190° à 210°. Les premières fractions de la première portion (qui ne se solidifiait pas à —10°) furent analysées; la teneur en chlore et le point d'cbullition prouvaient qu'on avait affaire à du dichlorobenzène. 0.2030 gr. de matière ont donné 0.3977 gr. de A g C I. Calculé: Trouvé: Cl. 48.3 p. 100 48.4 p. 100. La partie bouillante au-dessus de 210° fut également fractionnée et séparée en trois parties, de 210 à 230°, de 230 à 240° et de 240 à 260°. Les deux dernières portions se solidifiaient presque totalement, la première, refroidie préalablement, fait naître des cristaux, si l'on y ajoute un cristal des dernières portions. Toutes les parties, solides, refroidies à —5°, sont pressées fortement entre du papier buvard, puis recristallisées à qifelques reprises dans de l'éthcr de pétrole (à pt. d'ébul. surpassant 05°). L'on obtient ainsi des lames cristallines, fondant à 45° qui est le point de fusion du métachlornitrobenzène. En voici l'analyse: 0.2237 gr. de matière ont donné 0.2087 gr. A g C 1. Calculé : Trouve : Cl. 22.54 p. 100 22.9 p. 100. 3. P a r a d i n i t r o b e n z è n c . En o])èrant de la façon indiquée avec 12 gr. de ce corps, il faut chauffer jusqu'à 230 à 235° avant qu'une formation un peu notable de gaz brun soit perceptible. Au début le paradinitrobenzène sublime en grande partie dans la partie 139 supérieure du tube à boule '); après quelques heures cependant des gouttelettes s'y condensent également et font fondre la substance sublimée. 4 à 5 heures après le commencement de l'expérience celle-ci est interrompue, et l'on fait passer un courant de vapeur d'eau par le contenu du tube. Une masse cristalline passe assez rapidement. Par quelque* recristallisationB dans l'alcool et dans l'éther de pétrole l'on sépare le produit formé du paradinitrobenzène resté intact. Le point de fusion de 82 à 83° et l'analyse démontrent qu'on a affaire au parachlornitrobcnzène. 0.2077 gr. ont donné 0.1914 gr. de A g C l . Cl. Calculé: Trouvé: 22.54 p. 100 22.77 p. 100. Je n'ai pu observer la formation simultanée de paradichlorbenzène. Aussi, en faisant passer un courant de chlore par du parachlomitrobenzène bouillant (242 e ), aucune réaction n'a pu être constatée. Dans tous les trois cas j'ai fait passer les gaz bruns qui sortaient du tube à boule, et qui contenaient du chlore en excès, par un tube en U on nn flacon contenant de l'eau. Celle-ci a absorbé des quantités considérables d'acide chlorhydrique et d'acides" nitrenx ou nitrique. Ces gaz contenaient par conséquent du A z 0 C 1 et peut être du A z 0 , (ou Az02Cl?). Dans ces réactions avec le chlore une substitution directe du groupe nitro par l'halogène a eu lieu, sans que dans ') Pour cette raison il vaut mieux prendre un tube à boule nn peu long, surtout pour éviter l'entrée des cristaux sublimés dans le tube abducteur qui pourrait être bouché. 140 les conditions de mes expériences la substitution se soit portée snr l'hydrogène. Cependant il existe une différence caractéristique entre les trois isomères. Tandis que dans le métadinitrobenzène les deux groupes A z 0 , sont substitués l'un après l'autre, le remplacement dans l'orthodinitrobenzène s'étend d'un seul coup et simultanément sur les deux groupes; au contraire dans le paradinitrobenzène sur un des groupes A z 0 , seulement. (3. Action du brome. Cette action est analogue mais non identique à celle du chlore. 1. O r t h o d i n i t r o b e n z è n e . Si l'on chauffe en tube scellé des quantités équimoléculaires de brome (16 gr.) et d'orthodinitrobenzène (17 gr.) à ± 180° pendant douze heures, une forte pression se manifeste lors de l'ouverture du tube. Si l'on fait passer un volume considérable du gaz (qui a une couleur plus brune que celle de la vapeur de brome) dans de l'eau, celle-ci présente les réactions de l'acide bromhydrique et de l'acide nitrique ou nitreux. Ces gaz contiennent donc du A z 0 ] , Az 0 Br (?) ou H Br. Fermé et chauffé encore une fois à ± 180° pendant 6 à 7 heures, le tube ne contient que peu de gaz. Son contenu liquide et foncé est versé dans une solution de bioxyde de- soufre pour éliminer le B r en excès. Tandis que la couche du produit de la réaction se décolore, elle se solidifie en même temps en partie. On fait sécher le produit dans un exsiccateur, puis on le distille. Il commence à bouillir à 235 à 240°. La portion qui passe jusqu'à 270°, refroidie 141 à - 4°, se solidifie en majeure partie; on la débarrasse d'un peu d'huile en la pressant à cette même température entre du papier buvard, et l'on fait recristalliser ensuite la masse dans un mélange d'étber de pétrole et de benzène. Les cristaux qui se déposent d'abord constituent de l'orthodinitrobenzène non transformé, puis l'on obtient des cristaux qui fondent plus bas. Recristallisé8 dans de l'éther de pétrole, ils fondent à 41 à 42°. D'après ce point de fusion et d'après l'analyse cette substance est de l'orthobromnitrobenzène. 0.1965 gr. de matière ont donné 0.1821 gr. de A g B r. Trouvé: 39.4 p. 100. de Br. Calculé: 39.6 p. 1<HJ. Qnand de l'orthodibromobenzène s'est formé en même temps, la quantité n'en saurait être très grande, parce que son point d'ébullition est de 224°, tandis que le produit de la réaction commençait à bouillir ± 1 5 ° plus haut. Pour élucider plus amplement cette question de la formation de dibromobenzène, j'ai fait réagir 2 mol. de brome (21.5 gr.) sur 1 mol. d'orthodinitrobenzène (11 gr.). J'ai chauffé le tube à cinq reprises, chaque fois pendant 6 à 7 heures, à des températures qui s'élevaient successivement de 170° jusqu'à 220 e . A la dernière fois seulement, quand la température était de 255 a 260°, la pression dans le tube n'était que peu notable; il s'était formé cependant très distinctement de l'acide bromhydrique. Le contenu du tube, qui en partie était solide, abandonné d'abord à l'air pour faire, évaporer le brome en excès, fut distillé avec de la vapeur d'eau. Une masse demi-solide, demi-huileuse, passait; elle fut reprise par du chloroforme, la solution fut séchée, puis après la distillation du dissolvant le résidu fut fractionné. La substance commençait à bouillir à 250 r , la 142 teneur en brome du liquide qui passait entre 250" et 255° était de 74.8 p. 100. Comme celui du C, H4 Br2 est de 67.7 et celui du Cc H, B r, est de 76.2, et parce que les points d'ébullition des deux substances sont respectivement de ± 224° et de ± 275°, celui du C, H 4 Br A z 0 2 étant de 256°, ce liquide constitue du tribromobenzène mélangé à du bromnitrobenzène, dont la présence dans le produit de la réaction fut constatée. L'orthodibromobenzéne ne saurait donc être présent tout au plus qu'en quantité minime; au moment de sa formation il a été transformé en tribromnrc, cc qui est d'accord avec le fait de la formation d'acide bromhydrique. La formation simultanée de corps nitrés, plusieurs fois bromes, n'est pas exclue cependant. 2. Métadinitrobenzène. La réaction entre le brome (12.5 gr. = 1 mol.) et le métadinitrobenzène (13 gr. = 1 mol.) commence à une température plus élevée que celle entre cet halogène et l'orthodinitrobenzène. Il faut chauffer de 230° à 240 r , d'abord pendant six heures, puis, après avoir ouvert le tube, encore une fois pendant le même laps de temps. Les gaz bruns qui échappent, conduits dans un flacon d'eau, donnent lieu à la formation d'acide bromhydrique et d'acide nitrique ou nitreux. Le contenu du tube, additionné d'hyposulfite de soude, est distillé avec des vapeurs d'eau. La substance qui passe, d'abord huileuse puis solide, est sécbée dans un exsiccateur. Après avoir additionné une nouvelle portion, provenant d'une seconde préparation, dans laquelle la quantité de brome était deux fois plus grande, on procède à la distillation directe; la substance commence à bouillir à ± 245°. 143 En refroidissant le liquide <jui passe eutre 245° et 255°, et en y introduisant uu cristal de mëtabromnitrobenzène, il se prend partiellement en masse. La partie solide, recristallisée à quelques reprises dans de 1 éther de pétrole, colorée en blanc, fond à 56°. Ce point de fusion et l'analyse démontrent qu'il s'agit du mëtabromnitrobenzène: 0.2415 gr. de matière ont donné 0.2234 gr. A g B r. Trouvé: 39.4 p. 100 de B r. Calculé: 39.C p. 100. La partie liquide, débarrassée par refroidissement autant que possible du bromnitrobenzene, commence à bouillir à 245". Quoique la teneur en brome de cette partie (66.5 p. 100) est à peu près celle du dibromnre (67.7 p. 100), il est cependant évident qu'on n'a pas affaire à ce corps. Car d'une part le bromnitrobenzene n'est pas éloigné en totalité, d'antre part le point d'ébullition de cette huile ( ± 245°, qui d'ailleurs n'est pas constant) est de beaucoup inférieur à celui du dibromure (219°). Il faut donc que ce liquide constitue un mélange de broranitro- et de tribromobenzène, la présence de substances nitrées, plusieurs fois bromées, n'étant pas exclue. 3. P a r a d i n i t r o b e n z è n e . Le brome attaque ce corps à la même température environ que le métadinitrobenzène, quoique plus lentement. Il faut chauffer à ± 240r tout an moins une vingtaine d'heures des quantités équimoléculaires des deux corps (6.5 gr. de Br. et 7 gr. de Cc H4 (A z 0 2 ) 2 ) avant que, après un échauffement ultérieur, aucune pression ne se manifeste plus dans le tube. Son contenu est solide. A la distillation fractionnée quatre portions, bouillant entre 250° et 260°, sont recueillies. Comme ces portions possèdent le même point de fusion de 115° à 144 118°, ils sont recristallisés ensemble dans de l'alcool; l'on obtient des aiguilles blanches. Apres un grand nombre de recristallisations je n'ai pas réussi à obtenir un produit dont le point de fusion était supérieur à 121°. Gomme le parabromnitrobenzéne fond à 125°, il faut que la substance retienne obstinément une petite quantité de paradinitrobenzène (qui en outre a été retrouvé dans le produit de la réaction). La teneur en brome un peu trop petite confirme cette conception : 0.1951 gr. de matière ont donné 0,1760 gr. A g B r . Trouvé: 38.4 p. 100 de Br. Calculé: 39.6 p. 100. Je n'ai pu constater la présence du dibromobenzène tout aussi peu dans une autre expérience avec plus de brome. L'on voit par conséquent que l'action du brome sur les trois dinitrobenzënes ne va pas si facilement que celle du chlore ; la substitution du second groupe A z 0 , va plus difficilement, et quand elle a lieu elle est accompagnée en tout cas d'une substitution ultérieure d'hydrogène. La séparation des trois bromnitrobenzènes d'avec les trois dinitrobenzënes non attaqués est plus difficile que dans les cas des corps chlorés, les points d'ébullition étant plus voisins. y. Action de l'iode. 1. O r t h o d i n i t r o b e n z è n e . L'action entre l'orthodinitrobenzéne et l'iode commence à + 300°, elle est accompagnée d'une formation considérable de produits gazeux. De 3 gr. (1 mol.) du corps nitré et 145 5 gr. (1 mol.) d'iode, chauffés en tube scellé pendant 4 heures à 300° environ, 1.25 L. de gaz ont été recueillis, notamment de l'acide carbonique, de l'azote et un peu d'oxyde d'azote; l'eau au-dessus de laquelle les gaz ont été recueillis contient de l'acide iodhydrique. Un échauffcment répété encore une fois ne provoque plus de réaction ultérieure. Le produit de la réaction est très foncé, il contient de l'iode libre. On le traite d'abord par une solution d'byposultite de sodium, puis on le distille dans un courant de vapeur d'eau. Un corps jaune cristallisé, contenant de l'iode, passe assez rapidement. Par recristallisations réitérées dans de l'éther de pétrole on le débarrasse d'orthodinitrobenzène non attaqué. On obtient ainsi en forme d'aiguilles jaunes l'orthoiodnitrobenzène pur, comme le point de fusion de 48° et l'analyse le démontrent : 0.3482 gr. de matière ont donné 16.6 c. c. m. d'A z à 768 m.m. ') Trouve: 5.G p. 100 d'Az. Calculé: 5.6 p. 100. Le résidu de la distillation est une substance brune noire, constituée évidemment de produits d'oxydation de l'orthodinitrobenzène par le groupe A z O , qui est remplacé par l'iode, mélangés au corps nitré non attaqué. 2. M é t a d i n i t r o b e n z è n e . L'action de l'iode sur cet isomère est fout à fait analogue à celle de l'orthodinitrobenzène, seulement elle se passe à la température un peu supérieure de ± 330°. Le produit de la réaction, provenant de quelques tubes (3 gr. sur 5 gr. d'iode), distillé avec des vapeurs d'eau, est un liquide ') Analyse de M. F. H. VAN LIENT. 146 brun, contenant de l'iode et ayant dissous du métadinitrobenzène non attaqué. Ce dernier corps se dépose peu à peu à la température ordinaire. L'huile filtrée est fractionnée encore dans le vide; les gouttes qui passent les premières ont été analysées: 0.3186 gr. de matière ont donné 15.8 c. c. m. d'A z à 14°.5 (Bar. 763 m.m.). 0.336 gr. de matière ont donné 0.4586 gr. A g i . Trouvé: 5.85 p. 100 d'Az, Calculé pour C6 H J . Az0 2 : 5.6p. 100. „ 74.2 „ d*I „ „ CH^LAzCyôl.- „ n C, H, Ta : 77.- „ L'on voit par conséquent que la concordance, en ce qui concerne la teneur en azote, n'est qu'accidentelle, la teneur en iode étant de beaucoup trop élevée. Le produit contient en tout cas des substances plusieurs fois iodées; d'après les nombres donnés la présence de métaiodnitrobenzène (corps cristallisé fondant à 37°) et de métadinitrobenzène non transformé est probable. 3. P a r a d i n i t r o b e n z è n e . L'iode se comporte par rapport à ce corps tout à fait de la même façon que vis à vis des isomères; la réaction qui exige une température de ± 330° présente les mêmes particularités. Le produit solide de la réaction, facilement volatil avec la vapeur d'eau, est recristallisé dans de l'éther de pétrole dans lequel il est assex bien soluble. On obtient ainsi des aiguilles jaunes de forme irrégulière qui contiennent de l'iode et qui, exposées à la lumière directe du soleil, se colorent en brun. Leur point de fusion est de 151°, taudis que celui du paraiodnitrobenzène de M. KBKULK et 147 de est de 171.°5. L'analyse démontre aussi que cette GRIESS substance est du iodnitrobenzène, contenant nn peu de dinitrobenzène non transformé, et un peu d'une substance d'une teneur en iode plus élevée; cependant des recristallisations réitérées des quelques grammes de la substance n'ont pas fait monter le point de fusion. En voici l'analyse: 0.2894 gr. ont donné 15.2 c.c.m. d'A z à 23° (Bar. 758 m.m.) ') 0.2078 „ Trouvé: „ „ „ 0.207G gr. d ' A g i . 5.9 p. 100 d'A z 54.0 „ d'I. Calculé: „ 5.6 p. 100 51.0 „ L'iode peut remplacer par conséquent également le groupe nitro dans les trois isomères. La difficulté de l'action des trois halogènes augmente avec l'élévation de leurs poids atomiques. La seconde partie de ce mémoire traitera de l'action de quelques sulfures (travail fait en commun avec M. F. H. VAN LKENT), et des transformations au moyen dn cyanure de potassium qui présentent plusieurs particularités. La vitesse de substitution d'un des groupes nitro dans l'ortbo- et le paradinitrobenzène par le groupe oxymétbyle à différentes températures a été étudiée déjà en partie. Amsterdam, Mai 1894. ') Analyse de M. F. H. VAN LEERT. Laboratoire de la marine. VI. Sur le trinitrobenzène et le dtnitrophénol symétriques, PAR M.M. C. A. LOBBY DK BRUYN et F. H. VAN LEEHT. Il y a quelques années '), le premier de nous a prouvé que le trinitrobenzène symétrique se transforme aisément en dinitroanisol, si l'on fait bouillir ce corps pendant une demi heure avec une solution diluée de méthylate de sodium, contenant un peu pius que la quantité équivalente de ce métal. Quoique les groupes nitro soient placés en position meta, laquelle s'oppose à une substitution directe dans un grand nombre de cas où les positions ortho et para se prêtent à cette substitution *), cette faculté pourtant ne fait plus défaut, quand trois groupes nitro occupent tontes ces places relatives. Puis, en chauffant avec de l'acide chlorhydrique concentré, le dinitroanisol fut transformé en dinitrophénol symétrique, inconnu jusqu'à là. Nous avons eu l'occasion de poursuivre ce travail, et d'étudier quelques propriétés du trinitrobenzène 1, 3, 5 et du dinitrophénol qui en dérive. La préparation du premier de ces corps, découvert par M. P. HKPP '), se fait de la façon ordinaire. Nous avons suivi la voie indiquée par M. : ') Ce Rec. 9, 208. ) Ce Rec. 9, 210. ) Ann. d. Chem. 215, 344. Ber. 9, 402. 3 HKPP, 149 seulement nous avons augmente la quantité des acides et le temps d'écliaufîement, ce qui fait monter un peu le rendement. Nous avons mis 00 gr. de metadinitrobenzène et un mélange de 1 kg. d'acide sulfnrique fumant et de 0.5 kg. d'acide nitrique d'un p. gp. de 1.52 dans un matras de WURT/. à col long, qui sert de réfrigérant à air. Il fut mis dans un bain d'huile, et chaurïé pendant cinq jours tout en faisant monter lentement la température de ± 80° au premier jour jusqu'à 100° à 110° au dernier '). Une oxydation lente se fait connaître par un développement peu notable de gaz rouge-brun. Si l'on verse le contenu du matras dans de l'eau froide, le trinitrobenzéne, mélangé à du dinitrobenzène non transformé 2), se précipite en forme de flocons blancs. Lavé et séché, le précipité fut cristallisé dans du chloroforme. Le premier et le second dépôt ont été dissous, d'après les indications de M. HEPP, dans de l'alcool contenant de l'aniline, d'où se déposait au refroidissement une combinaison du trinitrobenzéne avec la base en forme d'aiguilles rouges. Comme le metadinitrobenzène ne se combine pas avec cette base, l'on peut aisément séparer le trinitrobcniène symétrique d'avec les autres substances présentes. En ajoutant cette combinaison à de l'acide chlorhydrique dilué 3), il est chose facile d'obtenir le benzène trinitré à l'état de pureté par ') Si au commencement la température s'élève un peu trop, une oxydation tumultueuse peut avoir lieu. "•) Et ii des substances à fonction acide ou phénol. ') Après ce traitement quelques aiguilles rouges, fondant à 153—154°, restent pourtant mélangées au trinitrobenzéne. Ces aiguilles sont probablement de la dinitrodipbénylamine, C„ H3 (A z 03Y AzHC, Hs, née par l'action de l'aniline sur le trinitrobenzéne 1. 2. 4. (voir HEPP 1. c. p. 363) qui sera donc formé simultanément avec son isomère. 150 nne recristallisation dans du chloroforme; on l'obtient ainsi sous forme de cristaux grands, fondant à 122°. 155 Gr. de dinitrobenzéne nous ont donné 100 à 110 gr. de trinitrobenzène, un peu plus que la moitié de la quantité calculée. Les déterminations de solubilité de ce corps ont donné les résultats suivants: I Dissolvant Temp. CH,. CHC1,... CH.OH. C,H5OH. (C,Hs)20. CS, •I 16 17.5 16 * 17.5 Quant, d. 1. solution 5.3298 4.6044 7.1446 4.6862 2.6134 3.0858 Matière dis- i Sur 100 p. soute du dissolvant 6.2 6.1 4.9 1.9 1.5 0.254e 0.2628 0.3358 0.0864 0.0524 0.0078 0.25 En comparant ces chiffres à ceux du trinitrobenzène 1. 2. 4. ') qui fond à 57°.5, l'on voit que les résultats sont conformes à la règle générale de CARNKLLKV et TIIOMSIN, l'isomère au point de fusion le plus bas se dissolvant plus aisément que l'isomère symétrique, fondant à 122r. A c t i o n du c a r b o n a t e de s o u d e et de l'alcali caustique. Lors de l'étude du trinitrobenzène dissymétrique (1.2.4.) 2 ), le premier de nous avait constaté que l'action du carbonate de soude est plus nette que celle de la soude caustiqne. Il ') Ce Rrc. 9, 188. ') ibid. 192. 151 en est de même dans le cas de son isomère '). 3 Gr. de ce dernier ont été bouillis avec 20 c. c. m. d'une solution de carbonate de sodium (saturée à la température ordinaire), diluée par 200 c. c. m. d'eau. Après 2 h. d'écbaurTement la tin de la transformation s'annonce par des soubresauts violents du liquide, coloré en brun. Une poudre brun-jaunâtre, filtrée, lavée à l'eau et séchée, est cristallisée d'abord dans le chloroforme, puis dans l'acide azotique de 1.4. On obtient ainsi des cristaux jaunes fondant à 185°. L'analyse a démontré que cette substance est du tctranitroazox y benzène. En voici l'analyse: 0.2136 gr. ont donné 0.2994 gr. de C 0, et 0.0372 gr. de H2 0. 0.2530 „ „ „ 50.0c.c.m.d'Azàl8.°5(Barom. 768 m.m.). 0.2358 „ „ „ 46.6 „ „ 17° ( „ 763 m.m.). Trouvé: Calculé pour ( A z O ^ C . H , A z—AzCs H3 (A zOj)2 \ / 0 C. 38.2 38.1 pour 100 H. Lit 1.6 „ m Az.23.0, 22.5 22.2 „ „ Vu les propriétés explosives de ce corps, son analyse exige quelques précautions; mélangé à une quantité notable d'oxyde de cuivre, il faut le chauffer lentement et progressivement La solution filtrée qui contient du nitrite, acidulée par de l'acide chlorhydriqne, donne un précipité brun, amorphe, que nous n'avons pas réussi à purifier. Il s'agit ici évidemment des corps de nature complexe, qui prennent toujours ') 11 semble que M. HEPP soit d'opinion que la sonde caustique seule et non le carbonate attaque le trinitrobenzène 1. 3. 5. (1. c. p. 352). 152 naissance lors de réductions de substances nitrées. Le liquide filtré, épuisé quelques fois par de l'éther, lui abandonne du dinitrophénol symétrique qui fut purifié par recristallisation dans de l'acide nitrique dilué pour le débarrasser d'une couleur rouge-clair. 1 Gr. du trinitrobenzéne, traité de la même façon, nous a donné 0.38 gr. de tétranitroazoxybenzène et 0.075 gr. du précipité brun amorphe. Le reste a été transformé en majeure partie en dinitrophénol '). Avec de l'alcali caustique l'action est analogue à celle du carbonate de soude. Déjà à la température ordinaire l'alcali dilué provoque la formation de nitrite après 1 à 2 jours de contact. Cependant, comme nous venons de le remarquer, la réaction est moins nette, la quantité du produit brun amorphe dissout étant plus grande, tandis que le tétranitroazoxybenzène et le dinitrophénol sont plus difficilement à purifier. Aussi est-il nécessaire de ne pas porter le liquide à l'ébullition. 1 Gr. chauffé pendant ± 10 h. à 50—65° avec 120 c. c. m. d'une soude caustique à 0.08 n. ( = 2 mol.) a donné 0.285 gr. de tétranitroazoxybenzène impur et 0.125 du précipité brun amorphe. La présence du dinitrophénol dans le liquide filtré a été également constatée. 0.5 Gr. d.u trinitrobenzéne en contact avec un excès ( ± 5 c c m . ) d'une soude caustique de 15 p. 100 à la température ordinaire se colorent momentanément en rouge avec formation de nitrite. Trois jours après la solution, analysée ') Comme dan* le cas dn métadinitrobenzène (voir le mémoire précédent p. 118), il faut qae la formation du dérivé azozybencénique soit accompagnée d'une oxydation; nous avons aussi constaté la formation de l'acide oxalique. 153 d'après SCIILÔSING, a donné 39 c.c.m. d'oxyde d'azote, ce qui correspond ù environ 3/4 du jtoids du trinitrobenzène, en supposant qu'un seul groupe nitro soit substitué. Le dinitrophcnol symétrique est très soluble dans l'alcool et dans l'éther, assez soluble dans l'acide chlorhydrique concentré et dans l'acide nitrique dilué, dans le chloroforme et dans le benzène, peu soluble dans l'éther de pétrole. D i n i t r o p h é n é t o l 1. 3. 5. L'éther éthylique de ce phénol dinitré peut être obtenu de la même manière que l'éther méthylique '). Cependant, comme l'actiou réductrice de l'éthylate de sodium est de beaucoup plus notable que celle du méthylate 2), il est nécessaire d'opérer avec une solution fort diluée et à la température ordinaire. Dans le cas du méthylate l'on peut faire bouillir la solution (contenant des quantités a peu près équivalentes) et achever ainsi la substitution dans une demiheure; avec l'éthylate, et en opérant à la température de l'alcool bouillant, l'action réductrice l'emporte presque totalement sur la substitution directe. Nous avons par conséquent abandonné la solution qui contient sur 1 gr. de trinitro benzène 60 c.c.m. d'alcool et 2.5 c.c.m. d'un alcool, contenant 0.060 gr. de sodium par c.c.m. ( = ± 2 mol.), à elle-même pendant 4 à 5 jours. De l'acide nitreux s'était formé. La solution, versée dans une capsule, fut évaporée puis additionnée d'eau, et filtrée; on obtient ainsi une substance cristalline brune qui, par recristallisation dans le chlo- ') 1. c. ') Voir le mémoire précédent p. 127 et Ber. 26, 271. 154 roforme, fnt débarrassée d'une impureté brune. Pour la purifier définitivement, la substance fut dissoute dans un peu d'acide azotique de 1.4 par un échauffement lent qui n'allait pas jusqu'à l'ébullition. Au refroidissement dcn aiguilles jauneclair se déposaient, dont la quantité augmentait encore en ajoutant un peu d'eau. Filtrée, lavée et séchée dans le vide dans un exsiccateur à chaux sodée, la substance qui fond à 90° fut analysée. 0.210G gr. ont donné 24.8 c c m . d'A z à 20° (Bar. 769 m.m.). Trouvé: 13.3 p. 100 d'A z. Calculé pour C6 H3 (A z 0 2 ) 2 0 C, H5 : 13.2 p. 100. L'ammoniaque alcoolique en dissolvant le trinitrobenzène se colore en bran-rouge déjà à la température ordinaire. En faisant évaporer l'alcool après un contact de quelques jours, on retient une poudre brun-rouge à éclat métallique vert que nous n'avons pas encore réussi à purifier. Il faut appeler encore l'attention sur une différence caractéristique entre les denx trinitrobenzènes. L'isomère dissymétrique 1. 2. 4., mis en contact avec de l'ammoniaque alcoolique, donne lieu momentanément à la formation de nitrite, tandis que l'isomère symétrique ne le fait que. quelque temps après. 11 est évident que cette différence est due à la position relative des trois groupes nitro. Il a été constaté aussi que la vitesse de substitution, p.e. du méthylate de sodium, est beaucoup plus grande avec le trinitrobenzène dissymétrique qu'avec celui dans lequel les trois groupes nitro occupent tous les places meta. Amsterdam, Juin 1894. Laboratoire de la marine. S«r l'acier cémenté, le ferrochrome, le ferrotmigstène, l'acier chromé et l'acier tangstaté, PAR MM. H. UEHRENS et A. R. VAN LINGK. I. E x a m e n m i c r o c h i u i i q u e , par M. H. B e h r e n s . Les communications suivantes forment un supplément général aux observations et aux conclusions données dans mon travail „Das microskopische GefUge der Metalle und Legierungen" (page 140—147). Il y a déjà plus d'un an que je conçus un projet d'études sur le ferrochrome. Il y a quelques mois je pus commencer ce travail, grâce à l'assistance bienveillante de M. A. R. VAN LINGR, étudiant en chimie à l'école Polytechnique à Delft. Je prie M. VAN LINGB, ainsi que mon digne collègue S. HooflBWiRKF, Professeur de Chimie, et M. F. OSMO.ND à Paris, qui m'a envoyé ses récents résultats, pour les comparer aux miens, de bien vouloir agréer mes sincères remerciements. 1. L'acier cémenté brut, fabrique de fer puddlc de DANNKMORA. Le métal se brise facilement, les rassures sont rudes, semées de paillettes étincelantes, rappelant par leur couleur 156 et leur éclat la fonte blanche radieuse. La limure et le polissage sont difficiles; à ces égards le métal ressemble à peu près à l'acier à limes recuit et au bronze à cloches. Tont en polissant l'on voit naître des figures courbées d'une substance plus dure. A l'aide des couleurs du recuit ou par corrosion on peut faire ressortir plus distinctement ces figures. (Voyez BKHRENS „Das microskopische Geftlge der Metalle und Legierungen" Fig. 117). Puisqu'on peut pousser la corrosion jusqu'à une profondeur du creux de 0.8 m.mv il était probable qu'on pourrait isoler la substance dure par une modification appropriée à l'opération. J'ai commencé par faire l'épreuve à l'aide de l'acide chlorhydrique concentré. On obtient un résidu métallique, ne s élevant qu'à 2 pour 100 de la quantité de l'acier cémenté. On obtient de meilleurs résultats avec un mélange d'une partie d'acide sulfurique concentré et de quatre parties d'eau; le résidu s'élève alors à 3.5 pour 100; en prenant toutes les précautions nécessaires, on obtient 5 pour 100. Pendant les deux premières heures l'odeur des carbures hydrogénés est peu forte, plus tard, lorsque des parcelles métalliques commencent à se séparer, l'odeur des gaz qui s'échappent devient assez désagréable, et ensuite elle ressemble tellement à celle de l'ail, qu'on ne peut guère douter de la présence du phosphore, quoique l'acier cémenté soit fabriqué de lingots de Suède de la meilleure qualité et de charbon de bois. De temps en temps on remue le liquide et on le sépare de l'acier, afin d'éloigner des parcelles métalliques détachées et une petite quantité de poudre de carbone. Pour purifier le corps dur on le traite avec de 1 acide sulfurique dilué (1:20), jusqu'à ce qu'on ne voie plus de bulles d'hydrogène. On éloigne alors les particules 157 de charbou en décantant arec de l'eau et ou dissout les dernières traces d'acide libre et de composés ferriques en faisant bouillir la matière à plusieurs reprises avec de l'eau distillée, opération qui au commencement fait naître une forte odeur d'ail. De cette manière on obtient un résidu d'une couleur blanchâtre, se composant de parcelles étineclantes qui ressemblent au spiegel pulvérisé. L'aimant les attire fortement. Elles sont dures mais tellement fragiles, qu'on les pulvérise facilement dans un mortier d'agate. La dureté est un peu au dessus de 5, donc un peu plus faible que celle du verre de vitre (5.5). Fig. 1 donne une idée des contours bizarres de ces parcelles. Plus tard je reprendrai plement. ce chapitre et le traiterai plus am- Une analyse chimique provisoire démontra une teneur insignifiante en phosphore et une teneur assez élevée en carbone. Pour l'analyse quantitative on continua la purification de la matière en l'agitant avec une solution de borotungstate de sonde (p. s. = 2.7), afin d'éloigner des traces du carbone. L'analyse (voyez plus tard sons II) a donné 6.6 pour 100 de carbone. Eu admettant pour teneur moyenne en carbone dans l'acier cémenté une valeur de 0.74 pour 100, il s'ensuit que le carbone s'est concentré dans les parcelles dures jusqu'à neuf fois la teneur primitive. En tenant compte du fait que dans les circonstances les plus favorables on obtient une quantité de parcelles dures, s'élevant à 5 pour 100 de la matière première, il faut conclure que la teneur en carbone dn métal doux restant (95 pour 100) ne peut s'élever qu'à 0.4 pour 100. L'examen de la dureté fait présumer que ce chiffre a encore été taxé trop haut. Sur les échantillons corrodés on trouve, en examinant sons le microscope, peur 158 les lignes dures: d = 5, pour le magma fondamental plus doux d = 3.5—3.7, c. à d. une dureté égale à celle du fer avec une teneur en carbone de 0.1—0.2 pour 100. En effet on trouva, par un examen microscopique plus minutieux des échantillons corrodés jusqu'à une profondeur de 0.1 mm., un relief faible et un peu mat au milieu des lignes saillantes et vivement brillantes. Cà et là ce relief suit les contours de cubes microscopiques. Ces réseaux fins deviennent confus et disparaissent en continuant la corrosion. On a affaire ici à une seconde accumulation de carbone. Cette concentration cause une baisse de la teneur en carbone du magma fondamental jusqu'à la moitié au moins de la teneur primitive. Il faut donc se figurer, qu'au commencement le corrosif n'attaque que le fer doux. Plus tard les bandes et es paillettes du carbide sont dissoutes. La corrosion et la dissolution de la dernière substance sont accompagnées d'un développement de produits volatils ayant une mauvaise odeur. Tout cela ne répond nullement à l'idée généralement répandue, que le procédé de la cémentation consiste en un déplacement du carbone des atomes qui pour ainsi dire en sont surchargés aux molécules qui en contiennent trop peu. Si la réalité correspondît à cette interprétation — que l'on cite volontiers comme exemple d'action chimique entre deux corps solides — il s'en suivrait que la dureté et la résistance aux corrosifs devraient être distribuées par couches parallèles. En observant une coupe en longueur d'une barre de ter cémenté, on devrait trouver un changement graduel de la dureté des côtés jusq'au milieu de la barre. L'observation cependant donne d'antres résultats; on trouve en effet des réseaux irréguliers continus de la substance dure. 150 Dans les mailles de ces réseanx on trouve en outre de petits cubes d'un métal qu'il faut considérer, d'après sa teneur en carbone vraisemblable et d'après sa dureté peu considérable, comme du fer forgé inaltéré. En éloignant le fer doux, les réseaux se disjoignent en paillettes de formes variables, tantôt courbées' et plissées, tantôt déchiquetées et cannelées. On trouve aussi des faisceaux et des aiguilles. Il serait peu exact de considérer ce résidu comme des cristaux mal développés, surtout quand on se rappelle que le point de solidification d'un carbide avec 6.6 pour 100 de carbone est beaucoup plus bas que le point de fusion d'un fer pauvre en carbone. L'hypotbëse de M. LAURKNT correspond mieux aux obser- vations. Elle présume, que le carbone se lie au fer par l'entremise du monoxyde de carbone. Evidemment le gaz ne pénètre pas uniformément dans les interstices intramoléculaires du fer; il entrera de préférence le long des fentes microscopiques. Ce sont les paillettes et les aiguilles épaisses de forme irrégulière qui y correspondent. Ces fentes sont probablement des jointes mal corroyées de petits morceaux de fer, formées par le procédé de puddlage. Ensuite le gaza pénétré le long des plans des cristaux de fer, comme le démontre la forme rectangulaire des réseaux fins. Il faut donc envisager comme matière cristalline primitive le magma fondamental mentionné ci-dessus; et à son tour, comme premier produit de cristallisation, la substance dure (je me sers ici de la terminologie en usage pour la description des roches et des alliages). La température des fours de cémentation, qui s'élève au moins an point de fusion du cuivre, a sans doute liquéfié cette substance ayant une teneur en carbone considérable. C'est pourquoi l'on trouve 160 ces contours bizarres qui rappellent les reproductions de fissures communiquantes et de canaux étroits et ramifiés. La dispersion du carbone à travers l'épaisseur totale des barres est sans doute une suite de cette liquéfaction, circonstance fort favorable à l'absorption et à la diffusion rapide du monoxyde de carbone. Probablement il faut tenir compte aussi de la souillure du fer en barres par le laitier. La présence du laitier dans le fer dont il s'agit est démontrée par l'examen microscopique des échantillons polis et du résidu non lavé, et aussi par la recherche microchimique du silicium et de l'aluminium dans les parcelles dures. Le laitier provenant du procédé-puddel fond facilement; la réaction qui a lieu lors de la fusion facilitera l'absorption du monoxyde de carbone. En passant, signalons le fait, que le laitier et les oxydes fusibles s'accumulent de préférence prés des plans des cristaux du métal. La diffusion du monoxide de carbone dans un espace, revêtu de laitier et rempli de dioxide de carbone, peut expliquer la naissance des soufflures qui sont caractéristiques pour l'acier cimenté. Je regrette beaucoup de ne pas avoir réussi à faire de bonnes coupes de ces soufflures. D'après mes observations le procédé de cémentation est donc analogue à la corrosion des métaux. Dans les deux cas un liquide pénètre dans l'espace entre les cristaux d'un certain métal, de sorte que la cohérence des cristaux est rompue. En cas de cémentation le liquide est un gaz qui se défait de son carbone et le transmet au fer. Cette transmission cause la fonte du métal le long des soudures et des joints des plans des cristaux. Cette liquéfaction partielle lors de la cémentation peut être déduite non seulement des contours caractéristiques des parties dures non-cristallines, mais encore, et avec plus de certitude, du fait bien connu, 161 que les barres de fer se fondent, si le procédé de cémentation continue trop longtemps. La teneur en carbone considérable du carbide dur est très remarquable. Elle équivaut à celle de la fonte blanche la plus riche en carbone. Le carbide possède en ontre la même couleur et la même dureté que celle-ci. Quelques auteurs donnent au carbide de la fonte blanche la formule Fe 4 C, correspondant à une teneur en carbone de 5.1 pour 100; d'autres lui donnent la formule Fe, C. La teneur en carbone trouvée par M. VAN LINGK — 6.6 pour 100 — correspond, sauf une différence minimale, à la dernière formule. Comme je n'avais qu'une petite quantité de matière à ma disposition il m'a été impossible de constater, si en effet le carbone se trouve entièrement à l'état combiné. De même il m'a été impossible de me former une opinion définitive sur l'état cristallin ou amorphe du carbide dur dans l'acier cémenté brut. Quelques observations plaident pour la forme cristalline. Quant à la fonte blanche, contenant du manganèse ou du phosphore, il est incontestable, que celle-ci se sépare pendant la solidification en deux substances de dureté différente, qui deviennent cristallines toutes deux. Il est certain que le phosphore s'accumule, comme le carbone, dans le carbide dur de l'acier cémenté brut, mais il y a peu de certitude sur l'influence de la quantité de phosphore relativement petite sur la cristallisation. Le fer de Dannemora contient environ 0.02 pour 100 de phosphore, la quantité totale du carbide dur dans l'acier fabriqué de ce fer peut être évaluée à 10 pour 100. Le carbide dur lui-même aurait donc une teneur maximale en phosphore de 0.2 pour 100. L'effet favorable de l'addition de corne et de cuir lors de la cémentation, recommandée par beaucoup de praticiens, se base 162 peut être principalement sur la teneur en phosphore de ces substances. Je fixe encore l'attention sur un beau mémoire de M. F. OSMOID (communication succincte dans les Comptes Rendus du 9 Avril 1894) sur un sujet analogue au mien. M. OSMOND a soumis à un examen microscopique exact de l'acier Siemens Martin fort doux (0.14 p. 100 de C). Il a trouvé, qu'au moyen de corrosion et aussi de polissage on peut mettre en lumière un relief montrant des aiguilles et des paillettes, ressemblant à celles de l'acier cémenté brut. Ce n'est qu'à la température de 1000° qu'elles subissent une altération importante. Comme les paillettes dures de l'acier cémenté, elles changent peu au rouge clair sous l'influence d'actions mécaniques. En combinant ces résultats avec les observations mentionnées ci-dessus on ne peut douter du fait, que le carbone ne soit dissout et dispersé uniformément qu'à une température très élevée, même dans les aciers fort pauvres en carbone; une grande partie de ce carbone se dépose pendant la solidification lente et régulière en forme d'un carbide d'une teneur en carbone considérable (probablement F e , C). Ce carbide excelle en dureté et en stabilité chimique. Parmi tous les carbides de fer il est peut-être le plus stable. 2. Le ferrotungstène et l'acier tungstaté. Le ferrochrome possède des cassures d'un aspect radié, le ferrotungstène au contraire a des cassures pailleuses ou grenues. Les échantillons polis corrodés ou colorés par la chaleur donnent des images microscopiques ressemblant à celles du spiegel. Çà et là on voit paraître des contours de cristaux presque rectangulaires d'une matière plus dure, ijue l'on pourrait prendre pour des cubes, si on ne trouvait 163 pas dans le ferrotungsténe avec 50 pour 100 de tungstène des individus caractéristiques, aux axes inégaux. On peut distinguer un alliage blanc et dur (d = 6—6.3) et un alliage doux d'une couleur grisâtre (d = 4.2—4.5). La corrosion se fait sans difficulté jusqu'à une profondeur de 0.5 mm; selon toute probabilité on réussira donc à isoler la substance dure. Pour la corrosion des échantillons polis l'acide chlorhydrique rend de bons services; pour une désintégration complète l'action de l'acide sulfurique dilué ( 1 : 4 ) à une température de 50° est préférable. Le ferrotungsténe de M. M. BIERMANN et GIB montra bientôt un aspect grenu, il s'en détacha une poudre métallique d'un éclat et d'une couleur rappelant le nickel métallique. Un autre échantillon provenant de la fabrique List près de Hannovre (50 p. 100 de W) donna des figures radiées et écailleuses; après une durée de temps considérable il donna des paillettes et des aiguilles d'nn alliage dur. L'odeur du gaz qui se dégage indique une teneur en carbone considérable; en même temps il y a production d'hydrocarbure huileux; le ferrotungsténe de BIERMANN et CIB contenant du silicium donne en outre une quantité assez considérable de carbone amorphe. Le fer qui entre en solution est toujours accompagné de tungstène. Dans la solution on a trouvé une fois une teneur en fer de 82 pour 100 et une autre fois de 85 pour 100. Au moment où la corrosion a fait de tels progrès que des grains ou des paillettes commencent à se détacher, on fera bien d'agiter plusieurs fois, pour séparer de petits cristaux adhérents et pour mettre à jour le métal non corrodé. Alors on lave et l'on fait bouillir avec de l'eau distillée; on retient une poudre métallique d'une teinte blancne et d'uu vif éclat. Un éléetro-aimant attire cette poudre, un aimant 164 permanent cependant n'exerce aucune attraction. La poudre raie le feldspath, mais elle est moins dure que le quartz. Dans an mortier d'agate on la pulvérise aisément et l'on obtient une pondre gris clair. L'acide sulfurique dilué et l'acide chlorhydriqne concentré l'attaquent à peine. L'acide azotique et l'eau régale la dissolvent lentement, surtout en chauffant, en déposant de l'acide tungstique. La précipitation quantitative du tungstène en forme d'acide tungstique ne réussit point à cause de la teneur considérable en silicium et en phosphore; il peut même arriver que l'action de l'eau régale ne produit aucune précipitation d'acide tungstique. La supposition qu'on a affaire ici «à un carbide d'uue teneur en carbone considérable n'est pas confirmée par l'analyse. Un résidu d'octaèdres fort beaux (Fig. 2) donna par l'oxydation avec un mélange d'acide chromique et d'acide sulfurique une teneur en carbone de 0.62 et 0.60 pour 100. Un autre échantillon du même résidu, après avoir été purifié et chauffé dans un courant de chlore, donna un chiffre plus bas, c'est à dire 0.56 pour 100. Il est probable que cette teneur minime et quelque peu variable est due à une souillure superficielle par uuc eau mère riche en carbone. Le composé dur est donc un alliage cristallisé de fer et de tungstène, probablement de la formule F e2 W. La proportion des composants reste cependant un peu incertaine, les dosages du tungstène n'inspirant que peu de confiance. Il ne reste donc que les dosages du fer dans les cristaux octaédriques. Ces cristaux pouvant rivaliser avec les octaèdres du chloroplatinate de potassium, on acquiert cependant la conviction, qu'il s'agit ici d'un composé chimique et non d'un alliage de composition variable. Il paraît que le ferroaluminium et le ferrotungstène 1G5 appartiennent à la même catégorie de composés du fer avec des éléments métalliques. Je pus dissoudre un échantillon de ferroaluminium anglais dans de l'acide sulinrique étendu sans résidu métallique et dur. La quantité considérable de carbone fut presque totalement transformée en hydrocarbures gazeux et liquides; le résidu gélatineux se composa d'acide silicique mélangé ça et là de flocons de carbone amorphe. Si l'on envisage la fragilité et les dimensions minimales des cristaux de ferrotungstène, on peut en conclure que l'analyse de l ' a c i e r tungstaté ne répondra nullement à, l'attente. En effet, il est impossible d'isoler le composé qui cause la résistance extraordinaire de l'acier tungstaté. Sur les échantillons polis d'un acier tungstaté (7 p. 100 W) à très petits grains on fit naître au moyen des couleurs du recuit des réseaux fins (15 p). Des cassures à grains moins fins d'une barre plate avec une teneur en tungstène de 1.7 p. 100 montrèrent des taches brillantes qui, après une corrosion prudente avec de l'acide eblorhydrique concentré, prirent la forme de petits octaèdres (25 ft). Au moyen des couleurs du recuit et aussi par une corrosion prudente on obtint sur des plaques polies un lacis de carrés et de rhombes, le plus souvent meurtris et disjoints. Sur une cassure perpendiculaire au plan le plus large de la barre on observa une structure écailleuse qui fait voir que le magma fondamental a été laminé. Il paraît que dans l'acier tungstaté la plupart des cristaux aient été concassés par le forgeage et l'aplatissement. Je n'ai pas eu à ma disposition l'acier tungstaté brut qui sans doute montrera un grand nombre de cristaux intacts. 3. Le ferrochrome. 166 Les cassures du ferrochrome ont l'aspect de la fonte blanche radieuse. Dans les alliages arec 12—20 pour 100 de C r les aiguilles blanches d'un éclat argentin peuvent atteindre une longueur de 15 mm. et une épaisseur de 1 m.m. La teneur en chrome croissant, les aiguilles deviennent plus minces et plus courtes; un. alliage avec 50 pour 100 de chrome a des cassures grenues ou ressemblant au feutre. La structure microlithiqae se fait voir clairement aussi sur des plaques polies; elle est déjà visible durant le polissage à cause de l'énorme différence de dureté. L'examen de la dureté à l'aide du microscope donne pour le composé dur d > 6 ; pour le magma fondamental doux on trouve d = 4.2, surpassant à peine celle du fer en barres. La chaleur teint le magma fondamental pins fortement que les aiguilles dures. La section des aiguilles épaisses est rayée et mouchetée, avec une bande de couleur claire au centre. Les faisceaux des cristaux fins prismatiques sont souillés à leur surface de particules de la substance douce. Cette souillure donne aux aiguilles le susdit aspect. L'adhésion de «es parcelles contribue sans doute à la résistance extraordinaire des alliages contenant du fer et dn chrome, parce qu'elle lie solidement le magma fondamental aux cristaux durs et impliables. L'action des corrosifs sur cet alliage est très remarquable. Dans de l'eau régale de concentration ordinaire les baguettes de la matière dure restent presque inaltérées, même après un contact de deux jours; leur section est d'un éclat vif et sous le microscope l'on voit les entaillures causées par la matière à polir. Pour une corrosion rapide l'on peut faire usage de l'eau régale ou de l'acide chlorhydrique d'un poids spécifique de 1.14, auquel on ajoute du chlorate de potasse. Si l'on veut isoler les baguettes dures, on préférera un 167 mélange de quatre volumes d'acide chlorbydrique et d'an volume d'acide azotique, parce que ce mélange fait dissoudre le magma fondamental sans résidu important de carbone. Au commencement il y a un dégagement de gai fort considérable, plus tard on peut accélérer la dissolution en chauffant légèrement. Comparée à l'odeur des hydrocarbures du ferrotungstène et de la fonte blanche riche en manganèse, celle des hydrocarbures du ferrochrome est très faible. La couleur de la solution est brunâtre ; exposée à l'air elle se colore d'un vert vif. La solution du ferrochrome avec une teneur en chrome de 50 pour 100 se colore tellement, que l'on croit voir une solution de C rj C 1„ pur. En effet beaucoup de chrome entre en solution; d'un ferrochrome avec 13 pour 100 de chrome 6.8, plus tard 10 pour 100 de Cr se dissolvent; d'un ferrochrome avec 50 pour 100 de C r, 26 p. 100 de ce métal entrent en dissolution après une heure; dans une deuxième extraction 27 pour 100. Dans une troisième portion d'acide chlorbydrique, dans laquelle le métal resta pendant trois semaines à la température ambiante, tant de chrome fut encore dissout, que la quantité totale entrée en solution s'éleva à 38 pour KM) Après vingt-quatre heures des faisceaux d'aiguilles articulées sont mis en lumière. Ces aiguilles se croisent en tous sens, quelques-unes se sont détachées. Après deux jours des plaques de ferrochrome d'une teneur en chrome faible commencent à se désagréger. Il n'est pas nécessaire d'agiter ou de brosser la matière, parce qu'un contact prolongé avec l'acide n'exerce aucune influence nuisible. Avec le ferrochrome de 50 pour 100 il en est autrement. Les faisceaux d'aiguilles sont tellement serrés l'un près de l'autre, qu'ils ont l'aspect d'une botte d'herbe fauchée; ils restent même liés après une attaque prolongée de l'acide chlorhydrique. 168 Il faut agiter souvent et avec force afin que les aiguilles se séparent Les morceaux une fois disjoints et le dégagement de produits gazeux fini, on fait bouillir le résidu cristallin avec de l'eau, on le lave avec une solution concentrée de borotungstate de soude et on le fait bouillir de nouveau avec de l'eau pure. De cette façon on enlève le carbone et les sels solubles. Après la dessiccation on obtient une poudre métallique d'une couleur gris brunâtre. Elle se compose principalement de minces baguettes, dont plusieurs atteignent la longueur de 3—4 millimètres, parfois même de 10 m. mLes baguettes les plus grandes (fig. 3) montrent des entailles et des jointures, causées par des noeuds transversaux et obliques (65°). Les cristaux se brisent facilement le long de ces noeuds. Comme forme primaire on peut se figurer un rhomboèdre pointu ou, avec plus de vraisemblance, un prisme clinorhombique aux bases fort escarpées. En vérité l'on trouve parmi les individus plus petits des hexagones symétriques (125°), de longs parallélogrammes (t5ô ), et des trapèzes pointus (40°), qui sont mieux d'accord avec la dernière hypothèse. La soudure parallèle aux bases ou la juxtaposition ont transformé de pareils prismes obliques dans les baguettes mentionnées ci dessus. Leur dureté est égale à celle du tourmalin et du zircon (7.5), elle surpasse celle de tout autre composé métallique. En outre elles sont tellement fragiles, qu'elles sont pulvérisées sans aucune peine. On obtient une poudre qui n'est pas attirée par un aimant permanent. Le ferrochrome lui-même au contraire, même celui avec 50 pour 100 de C r, exerce une forte attraction sur l'aiguille aimantée '). ') D'après 1M observations les plus récentes de M. HADFIELD (The résulta of heat treatinent on manganèse steel; Iron and Steel Institut*. 1G9 La comj>osition des aiguilles dures do ferrochrome avec 13.3 p. 100 de Cr et 5.5 p. 100 de C peut être représentée par la formule Cr2 Fe 7 C3. Si l'on considère ici le chrome comme métal, la projwrtion de métal et de carbone est égale à celle dans le carbide dnr de l'acier cémenté brut (Fe, C). Le composé dur du ferrochrome avec 50 p. 100 de Cr est plus riche en chrome et en carbone; sa composition correspond à peu près à la formule Cr3 Fc C2. Cr Fe C Calculé. Trouvé. 66.30 2H.55 10.15 65.— 24.6 10.4. On peut déduire de ces nombres, que la substance con tient comme impuretés du fer et du carbone. La teneur en chrome pins élevée exige une température plus élevée pour la réduction et la fonte, ce qui cause à son tour une teneur en carbone plus élevée. En général on peut poser pour principe, qu'il y à concentration de carbone dans le composé dur du ferrochrome aussi bien que dans le carbide dur de l'acier cémenté brut. Du reste il ne faut May 1894) le procédé de la cémentation rend magnétique l'acier au manganèse. En chauffant jusqu'à 1100° et en refroidissant subitement, l'acier perd son magnétisme. Ceci n'a cependant pas lieu quand le chauffage a en lieu en présence d'oxygène. En envisageant la conduite du ferrochrome et du forrotungstène, l'on peut se figurer, que l'acier normal eet dédoublé en deux parties; une eau mère magnétique et nn composé riche en manganèse son magnétique. L'eau mère est un carbide fusible, et l'autre substance est un alliage de manganèse et de fer, analogue aux cristaux dans le ferrotungstène. Cet alliage ne se liquéfie point à 1100". De ce point de vue la transition d'une* matière magnétique en matière non magnétique et la trempe de l'acier ordinaire sont donc des faits analogues. 170 pas perdre de vue, que la substance douce du ferrochrome contient aussi du chrome; la quantité de cet élément peut même devenir considérable, quand la teneur en chrome du métal lui même est grande, sans qu'il devienne dur. Les partisans même les plus ardents de la théorie des états allotropiques des métaux admettront, que le chrome ne transforme point le fer doux en fer dur. M.M. BRUSTLEIN et ROLLAND ont déjà fait de pareilles remarques; récemment M. HADrisLD (On alloys of iron and chromium; Iron and Steel Institnte 1892) les a répétées. Il s'exprime dans les termes suivants: „Chromium, in its effecte upon iron, as regards hardness, may appropriately be classed along with most of the other non-hardening éléments, alloyed with that métal. Probably carbon must still be considered to be the only true hardener of iron " Sans doute le chrome augmente la résistance mécanique et chimique des composés cristallins de fer et de carbone et la quantité de ces carbides. Peut-être le chrome possède cette qualité à un plus haut degré que tout autre élément chimique. Mais en même temps il n'y a jwint de doute, que des carbides d'une teneur en carbone pareille ne puissent se former aussi dans le fer presque pur, et que la dureté et. la stabilité chimique considérables ne soient des qualités caractéristiques de ces carbides riches en carbone. L'influence du chrome sur la formation du carbide, et l'influence des sulfates de potassium et de caesium sur la précipitation de l'alun en solution aqueuse offrent quelque analogie. En dissolvant une quantité considérable de sulfate d'aluminium daus de l'eau chaude, et en refroi dissant cette solution, il y aura cristallisation partielle. Une grande partie du sulfate reste dans l'eau mère, et en même 171 temps une partie de l'eau est solidifiée. En ajoutant du sulfate de potassium on obtient une cristallisation abondante d'un sel double moins soluble et plus stable d'une teneur en eau considérable. En ajoutant ù l'eau mère restante du sulfate de caesium, on aura une troisième cristallisation qui à son tour amoindrit la quantité du sulfate d'aluminium, resté dans la solution. Le manganèse et le chrome amèneront des cristallisations analogues dans le fer contenant du carbone, si du moins ils possèdent la faculté de former avec le fer des carbides doubles moins solubles dans le fer fondu que le carbide de fer pur. 4. L'acier chromé. Les cassures de l'acier chromé ressemblent à celles de l'acier ordinaire riche en carbone. Elles ne montrent pas les petits grains et le lustre satiné, caractéristiques pour les cassures de l'acier tungstaté. Sur des plaques polies l'on voit souvent des points et des filets brillants qui sont toujours visibles sur les échantillons colorés ou corrodés. La chaleur les colore moins que le métal ambiant. Les aiguilles se trouvant dans l'acier chromé avec 7 pour 100 de chrome (Fig. 4) sont trois fois plus petites, celles dans l'acier avec 3 pour 100 de Cr sont six fois plus petites que les baguettes dures du ferrochrome avec 13 pour 100 de chrome. L'action des acides sur l'acier chromé et sur le ferrochrome est analogue. Il va sans dire que la décantation de la solution ferrique, le lavage et l'ébullition du résidu exigent quelque prudence, les filets étant assez minces et fragiles. En outre ils sont mêlés d'une quantité de carbone plus considérable que les cristaux du résidu du ferrochrome. — On doit donc faire usage, pour la purification, de liquides d'un grand poids spécifique, par exemple de l'acide sulfu- 172 rique concentre ou d'une solution saturée de borotungstate de sodium. Le résidu purifié se compose de parcelles différentes. On trouve des aiguilles qui ont la même forme que les baguettes du ferroebrome, et qui souvent sont unies en faisceaux d'une longueur de quelques millimètres et d'une épaisseur de 0.5 m.m. (Fig. 5). La plupart des cristaux cependant ont la forme de grains de dimensions variables. D'après leur forme et leur couleur ils sont formés de fragments des aiguilles et des faisceaux que je viens de décrire. Quant à son magnétisme, sa dureté et sa composition chimique, ce résidu ressemble presque tout à fait au composé dur du ferrochrome avec 13 pour 100 de C r. L'examen de l'acier chromé m'a convaincu que celui-ci n'est qu'une variété relativement peu modifiée du groupe d'alliages, auquel appartiennent les ferrochromes pauvres en carbone. On comprend aisément, que le magma fondamental de l'acier chromé est propre à la trempe, quand on se rappelle la basse teneur en chrome et ce que je viens de dire sur le rôle probable que joue le chrome dans la précipitation du carbide. Du reste au point de vue technique cette qualité n'a que peu d'importance pour les aciers contenant beaucoup de chrome. La dureté et la raideur des alliages avec plus de 7 pour 100 de C r sont presque exclusivement causées par les particules de carbide dur et fragile, pour ainsi dire enchâssées dans un métal plus doux et moins fragile, qui les protège contre la rupture; on peut les comparer au diamant de l'onglet, serti dans une baguette de fer ou de cuivre, ou aux grains d'osmiridinm dans la pointe d'une plume en or. Si l'on veut, en imitant la terminologie anglaise, donner le nom d'acier à toutes les variétés de fer obtenues par la fonte et propres au laminage, il faut être conséquent à cet 173 égard et donDer ce nom aussi aux composés du fer avec une substance dure et cassante, qni a été morcelée sons le marteau à vapeur et qni a été pétrie avec le fer de sorte qu'on ait obtenu une espèce de pierre à aiguiser artificiel. De pareils composés admettront probablement quelque variations de la part des composants; on pourra employer l'antimoine, le phosphore et le soufre, dès que l'on anra appris A se servir de ces corps à mauvaise réputation. Il va sans dire que 1 on pourra s'accoutumer ;ï donner le nom d'„acier" à de tels mélanges ; une fois adopté, ce terme ne causera plus de confusion. Il en est autrement de l'hypothèse des modifications nommées „fer «" et „fer §." Il faut protester ènergiquement contre l'hypothèse que l'acier et la fonte blanche seraient durs, parce qu'ils contiennent une modification dure de fer, quoique des autorités spéciales se soient déclarées en faveur de cette conception. Elle mène a des conclusions insoutenables, et du reste on n'en a pas besoin pour mettre en rapport les faits observés. Si l'on veut être conséquent, il faut aussi appliquer cette hypothèse aux alliages durs de enivre et d'étain, ce qui du reste a été fait par M. ROBKRTS-AISTEK. Mais on doit admettre alors, que l'allotropie varie avec la proportion des atomes. Jusqu'à la proportion 'représentée par la formule C u6 S n il faudra admettre une modification jaune de dureté moyenne. Dès la proportion C ufi vS n il s'agira d'une modification blanche. D'ailleurs il faudra accepter que l'allotropie atteindra son maximum avec C u, S n ; elle devra diminuer aussitôt que la teneur en étain augmente, parce que les bronzes riches en étain peuvent être coupés et laminés et contiennent un corps jaunâtre. Il ne faut pas oublier non plus que, lors de la formation des alliages durs du fer et du 174 cuivre, certains métalloïdes sont présents qui possèdent la faculté de former avec ces métaux des composés dont quelques-uns sont durs et fragiles. Les alliages contenant de l'aluminium sont les seules exceptions que je connaisse. Quant à cet élément, on ne sait pas avec certitude s'il faut le ranger parmi les métaux ou parmi les métalloïdes près du borium. Il faut remarquer encore, que le fer n'est propre i la trempe (dans le vrai sens du mot), que combiné au carbone. La séparation de carbone, soit en forme de graphite, soit en forme de carbide dur, fait diminuer l'aptitude du métal à la trempe par un soudain refroidissement Conformément aux opinions généralement répandues on peut admettre, que la trempe est due à la formation et que la détrempe est due & la décomposition d'un carbide instable d'une teneur en carbone peu élevée, et dont la dureté serait une qualité caractéristique. Si l'on préfère parler de „fer dur" et „fer doux", il faut admettre ponr les composés durs de fer et de soufre une hypothèse analogue. Il faudra donc dire, que la pyrite doit sa dureté et sa couleur à une modification du fer dure et jaune, qui se forme dès que deux atomes de soufre et un atome de fer s'unissent Du reste il ne faut pas oublier que, en admettant des états allotropiques pour les substances métalliques, on devra les admettre aussi pour d'autres corps. On pourrait dire tout aussi bien, que l'acide sulfurique est un acide, parce qu'il contient un atome de soufre acide, et que les sulfures des métaux alcalins sont des bases, parce que le soufre au contact de ces métaux se change en modification basique. On a introduit un abus analogue en admettant des états allotropiques pour le carbone. Pourquoi agrandirait on les difficultés de l'étude du fer et de l'acier par des hypothèses sur toutes 175 sortes de modifications du carbone, quand on ignore encore l'effet de l'action des dissolvants sur les métaux nommés? Obtient-on par l'action des dissolvants du carbone pur ou des mélanges de composés contenant du carbone? Jusqu'à présent ce n'est que la distinction du carbone combiné et du carbone entremêlé, qui a quelque importance. L'effet du carbone entremêlé est égal à celui de toute autre impureté, il est donc tout à fait superflu de l'orner d'un caractère grec. Avec le même droit on pourrait faire de même pour des précipités analogues, et distinguer p. e. dans un tonneau à vin des tartres a et §. En admettant deux modifications de carbone combiné, le carbone du carbide et celui de la trempe, on tâche d'expliquer un procédé qui nous est presque inconnu par l'allotropie du carbone combiné dont nous ignorons entièrement les qualités. Du reste de cette manière on fait naître l'idée, que dans l'acier trempé le carbone n'est pas combiné avec le fer, mais qu'il est dissout ou répandu dans ce corps sous une forme mystérieuse. C'est déjà dans la session de l'Académie Royale des Sciences à Amsterdam du 31 Mars 1894 que j'ai fait une communication des résultats les plus importants de cet examen. Récemment j'ai lu les publications de M. J. 0. ARNOLDS et M. A. A. RBAD dans les „Proceedingsoftbechemical Society'', 3 May 1894. Les résultats obtenus par ces savants, encore plus que le travail de M. OSMOND, me confirment dans les idées que je viens d'exposer dans cette publication. M. ARNOLDS et M. RBAD ont isolé d'après la méthode de M. WKYL le carbide dur de cinq échantillons d'acier d'une teneur en carbone variant entre 0.96 et 0.06 pour 100. Ils trouvèrent: pour l'acier avec 1.— pour 100 de C dans le carbide dur 0.92 „ , „ 0.5 „ 100 „ C „ „ „ , „ „ 0.25 „ 100 „C „ „ , „ 0.74 0.87 176 pour 100 de la quantité totale de carbone. Selon ces auteurs il ne faut pas attribuer la perte en carbone au carbone de la trempe; probablement l'acide chlorbydrique, indépendamment de l'électrolyse, attaque l'eau mère pauvre en carbone. D'un acier normal ils obtinrent une poudre d'une couleur noir verdâtre, peut-être du carbide cristallin, écrasé, attaqué partiellement par le dissolvant, comme je viens de le décrire ci-dessus (voyer le ferrochrome). D'un acier trempé ils isolèrent un carbide très fin. Dans un acier détrempé avec soin ils trouvèrent des paillettes brillant comme l'argent, la „pearly substance" de M. SORBY, correspondant à la formule F e, C. Un acier avec 1.73 pour 100 de manganèse et 0.55 pour 100 de carbone donna un carbide double, auquel je voudrais assigner la formule Fe 7 Mn2 C3 — analogue ;\ celle des carbides du ferrochrome et de l'acier cémenté — au lieu de la formule Fe? Mn C, donnée dans l'extrait de la „Chemiker Zeitung". II. Examen a n a l y t i q u e , par M. A. K. VAN LIM;E. 1. Préparation de la substance. Ferrochrome. Dans la publication de M.M. R HADFIELD et F. OS.MO.NU, citée ci dessus, le dernier admet (p. 76) dans l'acier chromé un composé dur, contenant du fer, du chrome et du carbone ; cependant cet auteur (ait remarquer en même temps, que la séparation de ce composé causera de grandes difficultés. Les essais de corrosion et les observations microscopiques de M. BEIIIIE.NS ont fait entrevoir la possibilité d'isoler le carbide dur que contient le ferrochrome (Voir: BEIIRENS, „Das mikroscopische Gefiige der Métal le und Legierungen"; p. 142). En me basant sur les expériences de 177 M. BKIIRK.NB j'ai opéré d'abord avec un ferrochrome d'une teneur en chrome peu considérable (13.3 pour 10*)). On verse de l'eau régale de concentration ordinaire dans un verre étroit, et l'on y pose une plaque polie d'une épaisseur d'environ 2 rn.ni. Pendant les premières deux heures on fait sortir le métal de la coupe périodiquement au bout d'un quart d'heure, on le lave avec de l'eau distillée et on l'observe sous le microscope après dessiccation entre du papier buvard. Plus tard cette opération est répétée avec de plus lungs intervalles. Après un contact de neuf heures le relief garde son aspect primitif, il possède encore son éclat brillant et sa couleur blanche. Après une corrosion de quarante-huit heures une teinte brune locale se montre. Après soixante heures la plaque se divise en deux plaques de la moitié de l'épaisseur primitive. Bientôt elles se chan gent en grosse poudre qu'on lave avec de l'eau, et qu'on traite avec une solution de borotungstate de soude (d'un poids spécifique d === 2,8), afin d'éloigner le carbone entremêlé. En lavant avec le liquide nommé on obtient trois sortes de cristaux. Parmi ceux d'un poids moyen on trouve quelques individus, transmettant aux bords une lumière brune. Parmi les cristaux du poids le plus petit on trouve des individus tout à fait transparents, et aussi des cristaux pellucides seulement à l'une des extrémités. Leur polarisation est très faible. Les cristaux transparents ]>o8sèdent la même forme que les individus plus épais et non transparents. Du reste il est impossible d'examiner leur dureté. Ils se brisent immédiatement au contact d'une pointe d'aiguille. Pour la préparation d'une quantité plus cousidérable du résidu on fit usage d'éclats minces, séparés d'un morceau de ferrochrome à l'aide d'un marteau. 178 Au lieu de l'eau régale on se servit de l'acide chlorbydrique fumant que l'on fit agir à une température de 50—60 e . Celui-ci exerce une action suffisante, et cause seulement la précipitation d'une quantité insignifiante de carbone. Le ferrochrome II, fourni par l'usine de M. os HAKN prés de Hanovre avec une teneur en chrome de 50 pour 100, montre une résistance plus énergique à l'action de l'acide. Le matière est poreuse et assez friable. Au lieu d'éclats on obtient de gros grains. En ajoutant de l'acide chlorbydrique fumant le dégagement d'un gaz a lieu. Au bout de Jeux heures la solution est d'un vert-foncé. La matière cependant garde pour la plus grande partie sa cohésion, il faut agiter plusieurs fois avec force et épancher ensuite pour causer une séparation en particules. Le résidu se compose d'aiguilles plus minces que celles du ferrochrome I. Acier chromé. Lorsqu'on eut réussi à isoler sans grandes difficultés la substance dure que contient le ferrochrome, on fit l'épreuve avec une plaque forgée et polie (d'une épaisseur de 1.5 m. m.) d'acier chromé. La plaque avait été obtenue d'un morceau, coupé d'une barre carrée provenant de la fabrique E. DÔRREMBKRG SOHNB. Sa teneur en chrome s'élevait à 7.5 pour 100. On traita la matière comme la plaque d'essai du ferrochrome I. En faisant agir le corrosif pendant quelques minutes on obtint des figures de corrosion (fig. 5), ressemblant à celles du ferrochrome, mais les figures obtenues ici sont beaucoup pins fines. Le relief demeurait essentiellement intact, même après une action prolongée. Au bout de quarante heures la plaque s'était séparée en plusieurs parties. Le résidu montrait les formes de la portion N°. 2 du ferrochrome I; cependant on y trouvait aussi des paillettes minces et transparentes. 179 En martelant un deuxième morceau du même acier chromé jusqu'à une épaisseur de 3 m. m., on obtint un échantillon que l'on traita comme les précédents. Au bout de trois jours la plaque s'était changée en grosse poudre, se composant de faisceaux d'aiguilles d'une longueur de quelques millimètres. 2. Partie analytique. Pour l'analyse de ces composés j'ai appliqué différentes méthodes. Le chrome se dissout facilement en chauffant jusqu'à fusion avec du bioxyde de soude. La décrépitation de la substance peut causer des pertes. Il faut éviter aussi une chaude trop vive de la coupe en argent A la fin de la fusion il faut incliner et tourner la coupe, de sorte que la masse fondue coule le long du fond et ne le couvre pas pendant le refroidissement. On traite la masse avec de l'eau pure, on filtre la solution et on fait le dosage de l'acide chromique dans le liquide filtré. On dissout le résidu dans de l'acide azotique, on éloigne des traces d'argent avec de l'acide chlorhydrique et on précipite le fer avec de l'ammoniaque. Pour appliqué la méthode de M. TERSOX le dosage du carbone j'ai SARNSTROM et celle de M. Prr- (Zeitschrift fUr Analytische Chemie 1893 p. 385). On obtient des chiffres concordants. Le carbide de fer et le carbide de manganèse sont oxydes facilement par de l'acide chromique. L'oxydation de l'acier chromé et du ferrochrome d'une teneur en chrome peu considérable exige plus de temps, cependant la méthode de M. SARNSTROM peut être appliquée avec certitude à ces matières. Elle est peu propre aux carbides d'une teneur en chrome considérable; ceux-ci ne se dissolvent point. Si l'on veut appliquer à ces carbides la méthode de M. PETTERSOK, il faut employer un acide chromique exempt d'acide azotique. Il est recommandablc 180 de donner an tube nne deuxième courbure; de cette façon on évitera que l'eau remonte dans le tube chaud. Cependant on risque toujours la perte du tube qui se fêle souvent. Les inconvénients de cette méthode me font préférer une autre; selon celle-ci on chauffe la substance dans un courant de chlore sec, exempt d'oxygène, et on fait le dosage du carbone restant par combustion. J'ai trouvé dans le ferrochrome I : C r l 3 . 3 ; Fe 81.1 ;C 5.5 pour 100. Ce ferrochrome donna une quantité de carbide dur de 65.4 pour 100. Celui-ci se composa de Cr 16,8; Fe 75.8; C 6.7 II faut attribuer le déficit de 0.7 pour 100 à la présence de particules de laitier; sous le microscope on en observe des quantités assez considérables. Le carbide dur (65.4 pour 100 de la matière première) contient 4.4 des 5.5 pour 100 de carbone qui se trouvent dans le ferrochrome. On décomposa le résidu du ferrochrome II en le chauffant dans un courant de chlore. Le chlorure chro mique fut dissout dans de l'eau pure; on évapora la solution, on sécha le résidu, et on détermina son poids. D'après cette méthode on trouva 65 pour 100 de C r et par combustion du carbone restant 10.4 pour 100 de C. La teneur en laitier (le résidu de la combustion) s'éleva à 1.(5 p. 100. Pour la composition de l'acier chromé mentionné ci-dessus on trouva 7.5 C r 90.— F e 2.5 C. La première analyse du carbide dur, provenant de cet acier, donna 10.5 C. Une combustion vive, observée au commencement de la fusion avec le peroxyde de soude, fit présumer la présence de carbone libre entremêlé. Une deuxième portion du résidu fut agitée avec une solution de 181 borotungstate de soude (p. s. = 2.8). L'analyse de la substance purifiée de cette façon a donné C r 20.0 F e 73.Ô C 6.7. Dans un résidu de ferrotungstène, cristallisé en octaèdres magnifiques, j'ai trouve suivant la méthode de M. SARNSTRÔM 0.G2 pour cent de carbone. Après avoir chauffé pendant trois heures, il resta cependant un résidu considérable. Lavé avec de la [>otasse caustique diluée, il montra des plans d'octaèdre parfaitement bien conserves, possédant un éclat métallique. En chauffant une deuxième portion dans un courant de chlore, je n'arrivai pas à une séparation totale du tungstène et du phosphore, parce qu'une quantité assez considérable de chlorure tungstique fut entraînée jusque dans le tube Péligot. On fit passer les produits volatils sortant du tube à travers une couche de chlorure de potassium bien sec ; celui ci fixa le chlorure ferriqne. Le chlorure tungstique se déposa plus tard dans le tnbe en forme de paillettes qui, au contact de l'air humide, se changèrent rapidement en acide tungstique insoluble. Cette méthode d'opérer est peut-être la meilleure pour le dosage du tungstène dans les alliages, mais comme on n'arrive pas à une séparation complète du tungstène et du phosphore, il faut limiter l'analyse au dosage du fer et du carbone. J'ai obtenu F e 4 0 . - ; C 0.56 pour 100. Dans un résidu dur et friable, obtenu de l'acier cémenté brut avec de l'acide sulfurique étendu, j ai fait le dosage du carbone d'après la méthode de M. SAR.NSTHOM. J'ai trouvé 6.6 pour 100 de carbone. EXPLICATION DES FIGURES. 1. Carbide Fe, C obtenn de l'acier cémenté brut; grossissement 60:1. 2. Cristaux octaédriqnes de F e, W obtenus du ferrotungstène ; grossissement 60:1. 3. Carbide Cr, FejC, obtenu dn ferrochrome arec 13 ponr 100 de Cr grossissement 60:1. 4. Carbide C, F e C, obtenu dn ferrochrome avec 50 pour 100 de Cr grossissement 60:1. 5. Carbide Cr, FeyC, obtenu de 1 scier chromé avec 7.5 pour 100 de Cr; grossissement 60:1. 6. Acier chromé avec 7.5 pour 100 de C r; poli et corrodé; grossissement 60: 1. -'•>>- A , *ff K r> g % : \ , MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS. Sur le second mêthytgliicostdc, PAR M. W. ALBERDA VAN EKENSTEIN '). M. E. FISCHER qui a découvert les glucosidcs des alcools ordinaires *) a préparé un méthylglucoside au moyen d'acide chlorhydrique méthylalcoolique et de glucose. Ce méthylglucoside est dextrogyre Le sus-dit savant remarquait déjà qu'en admettant que le groupe aldéhyde C 0 H de la glucose se transforme en —C H . 0 C H3—0—, son carbone devient asymétrique, ce qui exige l'existence d'un stéréoisomère, conception qui a été émise simultanément par M. FRANCHIMOTT dans le cas de la structure des deux peutacétales de la glucose 3). En répétant les expériences de M. FISCHER j'ai réussi à ') Voir la communication faite par M. J. W. GUNNING dans la séance de l'Acad. R. d. Se. d'Amsterdam, le 26 Mai 1894. ') Acad. R. de Berlin, 13 Juillet 1893, p. 435 et Ber. 26, 2400. ') Acad. R. d'Amsterdam, 24 Jnin 1893; ce Rec. 12, 310. 184 préparer le méthylglucoside isomère qui est lévogyre. J'observais que, dès le moment où l'acide chlnrhydriquc méthylalcoolique, contenant la glucose, ne réduisait plus la liqueur de FKHLIMG, le pouvoir rotatoire de la solution s'élevait con- tinuellement. Ce phénomène ne saurait être expliqué que par la transformation lente d'un corps à pouvoir rotatoire inférieur dans une autre substance à pouvoir rotatoire supérieur. J'ai pu séparer ce premier corps, le méthylglucoside isomère, en faisant emploi d'une solution diluée d'acide chlorhydrique dans de l'alcool méthylique, p. e. d'une solution de 28 p. 100 de H CI. Si l'on neutralise cette solution an moyen de carbonate de plomb, immédiatement après la disparition du pouvoir réducteur, et qu'on précipite le chlorure de plomb dissous au moyen de sulfate d'argent, l'on obtient une solution qui contient à peu près des quantités égales des deux isomères. En la faisant cristalliser lentement, le second isomère se dépose le premier. Il cristallise en octaèdres et contient '/., mol. d'eau de cristallisation, qui disparaît par un échauffem nt lent jusqu'à 100°. Exposée à l'air la substance anhydre, fondant à 104"', absorbe de nouveau cette eau. A la température ordinaire le nouvel isomère se transforme sous l'influence de l'acide chlorhydrique méthylalcoolique eu celui de M. FISCHER, ce qui explique le fait que ce savant qui a opéré avec de l'acide chlorhydrique méthylalcoolique concentré ne l'a pas obtenu '). ') Pourtant, en faisant emploi d'un acide chlorhydrique méthylalcooli(|ue ù peu pri-s saturé (de 38 p. 100>. et 24 h. aprrs la disparition du pouvoir réducteur, la solution contenait encore + 10 p. 100 du nouvel isomère. 185 La composition a été fixée par décomposition au moyen d'acide sulfurique dilué et dosage de la glucose, soit par réduction (trouvé: 88.9, calculé 88.7), soit par polarisation (trouvé 70.3, calculé 70.6). La quantité d'alcool méthylique obtenu, dosée par le poids spécifique, était à peu près la quantité calculée. Voici quelques i>oint8 de différence entre les deux isomères [a — méthylglucoside de FISCHER, (3 celui de A. v. E. (anhydre) J. points de fusion [a]D en solution de 164° 104° (auhydre). 8 p. 1<M)+ 157°.6 —31°.85 ') J 1 , +158°.2 -32°.25 J )I + * * solubilité à 17° ( 100 „ 0.5 1.5 \ dans de l'alcool \ 90 _ 1.6 4.2 [ v , ) > anhydre. de ( 80 „ 7.3 8.5 ( solubilité dans l'eau 63.0 58.0] A 40° la solubilité de a est environ le triple, celle de § le double de celle ;"i 17°. La vitesse de décomposition hydrolytique des deux isomères en glucose et alcool méthylique sous l'influence des arides dilués est la plus notable pour l'isomère /}. Ainsi une solution de 4 p. 100 de /?, bouillie avec 8 p. 100 de son poids d'un acide chlorhydrique de 30 ]). 100, était totalement transformée après 15 min. tandis M La rotation reste constante. *) 1/alcool t'thylique augmente le pouvoir rotatoire : 1 p. 100 d'alcool de 90 p. 100 l«) = 160°.8 et [a]v = -32 Q .8. 186 que dans les mêmes circonstances 40 p. 100 de l'isomère a étaient restés inattaqués. De l'acide salfuriqae de 5 p. 100 décompose le corps a à 100° en trois heures, et l'isomère fi en moins d'une heure. L'acide acétique de 15 p. 100 est sans action à 100° C. Amsterdam, Juin '94. Sur les produits de dédoublementfcydrolytiqueet sur la composition de la convolTuline, PAR M. H. J. TAVERNE. Introduction. On sait que dans la famille des Convolvulacées se trouvent plusieurs genres dont les racines contiennent des substances drastiques, réputées comme glncosides, telles que la c o n v o l v u l i n e , la j a l a p i n e (probablement identique à la s c a m m o n i n e '), la t u r p é t h i n e , etc. Toutes ces substances ont été examinées plus ou moins soigneusement, surtout la c o n v o l v u l i n e et la j a l a p i n e . Les deux se rencontrent dans la racine d ' E x o g o n i u m j a l a p a BAILL. ( = l p o m a e a P u r g a WEND. = 1. S c h i e d e a n a Zucc = C o n v o l v u l u s P u r g a HAYNB, BRANDT u. RATZKL = E x o g o n i u m P u r g a BBNTHAM), croissant sur la pente orientale des Andes du Mexique. Cette drogue fut introduite en Europe vers la fin du 16 me ou au commencement du 17 me siècle et sert depuis ce temps à la préparation de la résine de jalap, qui se compose essentiellement de convolvuline et de jalapine impures, en rapport variable. Parmi les recherches les plus anciennes sur les principes ') POLKCK. Zeitschr. il. Oest. Apoth. Ver. 1892. 188 constituants de la racine de jalap on cite celles de G. L. FÉLIX CADET DE GASSICOURT ') (|ui, ayant obtenu la résine par extraction avec de l'alcool, constata que seulement une partie (30 p. 100) était soluble dans l'éther. Il observa que la partie insoluble dans l'éther se distingue de l'autre en ce que, dissous dans des solutions d'alcalis, elle n'en est pas précipitée par les acides. Cette observation fut constatée par 3 TROMSDORFF. NATIVELLE ) prépara une résine plus pure, blanche, en épuisant les racines concassées d'abord par l'eau, puis par l'alcool à 65 p. 100. Il décolora la solution alcoolique par le noir animal. Les deux travaux principaux sur lesquels repose tout ce que nous savions jusqu'ici de la convolvuline ont été exécutés dans le laboratoire de LIEBIG en 1844 et 1855. Le premier est de G. A. KAYSER 3) (de H c r m a n n s t a d t ) qui distingua Radix j a l a p a e t u b e r o s a e seu ponderosae et Radix j a l a p a e laevis seu fusiformis (de Ipomaea o r i z a b e n s i s Pelleté). La dernière ne contient que la jalapine, tandis que la résine de la première se compose essentiellement de convolvuline. Il prépara la résine par extraction des racines avec de l'alcool de 80 p. 100. Cette solution fut précipitée par l'eau, et distillée. La résine fut épuisée complètement par l'eau bouillante, puis dissoute dans l'alcool et cette solution, décolorée par le noir animal, fut versée dans de l'eau, l'alcool distillé, et la résine à nouveau bouillie et lavée à diverses reprises avec de l'eau bouillante. Séchée, la résine fut bouillie plusieurs fois avec de l'éther jusqu'à ') Journ. de l'harmac. 3, p. 495. -) Journ. de Pharm. et de Chim. 1, p. 228. ') Ann. der Chem. u. Pharm. 51, p. 81. 189 épuisement, puis dissoute dans l'alcool et précipitée par une grande qiiautité d'étlier. Sécbée et pulvérisée, la substance était presque blanche, sans odeur ni saveur, insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis et les carbonates; elle n'est pas précipitée de ces solutions par les acides, et sa solution neutre dans l'ammoniaque n'est pas précipitée par d'autres sels, seulement par l'acétate basique de plomb. iSon point de fusion se trouvait à 150". Il la nomma U h o d é o r é t i n e (de çôdiuç rose et pr/n»^ résine), à cause de la couleur rouge carmin qu'elle prend par l'acide sulfurique concentré. Sécbée à lOlf et analysée elle renfermait C = 5 6 . 4 9 et H =7.94. Il lui donna la formule C42 Il 15 0 20 , déduite de différents sels qu'il analysa, et d'où il sépara la substance, soluble dans l'eau, qui se forme -par l'action des alcalis et des carbonates: il la nomma h y d r o r h o d é o r é t i n e , admettant qu'elle se forme par addition d'une molécule d'eau. En dissolvant la rhodéorétine dans l'alcool, en saturant cette solution par le gaz. clilorhydriquc et en la laissant en repos pendant dix jouis, puis en la précipitant par l'eau, il obtint une substance oléagineuse, d'une odeur agréable, soluble dans l'éthcr, qui lui fournit par l'analyse C = l><>.95 et 11 = 10.07; elle fut nommée r k o d é o r é t i n o l . La solution aqueuse contenait une matière soluble dans l'eau et l'alcool, donnant les réactions caractéristiques du glucose, p. c. la combinaison avec le sel culinaire, fermentant par la levure etc. Il admet donc que c'est le glucose. L'bydrorhodéorétinc lui donna le même résultat. Il compare enfin la rhodéorétine à la salicinc. Le second travail devenu classique est celui de MAYKII WILIIELM '). Dans la préparation de la résine il commença ') Ann. <i. Chem. u. l'haim. 8 3 , p. 121: 9 2 , p. 125 et 9 5 , p. 129. 190 par épuiser les racines avec de l'eau bouillante, puis elles furent sécbées pulvérisées et extraites trois fois avec le double de leur poids d'alcool extraits furent dilués de 90 p. 100. Ces d'eau jusqu'à ce qu'un léger trouble se produisît, puis décolorés par le noir animal. La résine obtenue après la distillation de l'alcool fut pulvérisée et traitée quatre ou cinq fois par l'éther, puis à trois reprises dissoute dans peu d'alcool absolu et précipitée par l'étber. C'est à ce traitement trois ou quatre fois réitéré qu'il attribue la différence qu'il a trouvée avec les résultats de de composition KAYSKR; c'est à dire moins de carbone. Il trouva p. e. C = 54.57, H = 7.89, et lorsque la matière avait été préalablement fondue à 150° 0 = 54.86 — 55.21, H, 8 p. 100; il en déduit que la r h o d é o r é t i n e perd une molécule d'eau par la fusion, et qu'elle a la formule C„ H80 0, e + aq. La transformation qu'elle subit par les alcalis consiste selon lui dans l'addition de trois molécules d'eau. Il se procura le produit, qu'il nomma a c i d e r b o d é o r é t i n i q u e , en dissolvant 100 gr. dans un litre d'eau de baryte, éliminant ensuite le bariuiu par l'acide sulfurique, un petit excès de celui-ci par le carbonate de plomb et enfin le plomb dissous par le gaz sulfbydrique. Par évaporation il obtint une masse très bygroscopique, se fondant entre 100° et 120° et inodore; cependant la solution dans l'eau qui est très acide avait une très faible odeur de coing. Il en prépara quelques sels et déduisit de leur composition et de l'analyse de l'acide la formule C7Î H61 0 M + 2 HO. Il décomposa cet acide par cbullition avec de l'eau contenant 20 gr. d'acide sulfurique par demi-litre. Instantanément le liquide se trouble, et sépare des gouttelettes huileuses 191 qui se rassemblent an fond du ballon. La décomposition entière exige un très long temps. Le liquide tient un peu de cette buile en dissolution, et par le refroidissement il obtint de fines aiguilles très blanches d'un acide qu'il nomma a c i d e r h o d é o r é t i n o l i q u e . L'acide devient mou à 25°, mais ne se fond qu'entre 40° et 45°; il est sans odeur, mais fondu et divisé dans l'eau il a une odeur ressemblant à celle du Siliqna dulcis. Cette odeur est très forte pendant le dédoublement de l'acide rhodéorétinique. Il analysa tant l'acide lui-même que quelques sels, et lui donna la formule ^36 H 5 4 O | 0 . Il ne réussit pas à obtenir le sucre, produit en même temps, à l'état cristallisé, ni sa combinaison cristallisée avec le sel culinaire, mais il en prépara une combinaison barytique qu'il compara à celle du glucose cristallisé CJJHHO,, + BaO. Une ébullition de l'acide rhodéorétinique avec de l'acide chlorhydrique faible lui fournit les mêmes résultats. L'émulsine produisit aussi ce dédonblement. Par l'action de l'acide azotique sur les acides rhodéorétinique et rhodéorétinolique il obtint de l'acide oxalique et un second acide, isomère, polymère, mais plus probablement identique avec l'acide gras qui se forme dans la distillation des corps gras contenant l'acide oléique. Il propose de le nommer acide i p o m i q u e . L'acide oxalique n'est pas seulement produit par le sucre. L'acide ipomique recristallisé plusieurs fois dans l'eau est d'un blanc éclatant, bien cristallisé; on peut le sublimer; il se fond à 104°; sa composition, corroborée par l'analyse de quelques sels, correspond à la formule C l 0 H g 0 4 ; c'est donc un homologue des acides subérique et pimélique. 192 Plus tard, lorsque l'auteur eut observe que la jalnpinc donne la même réaction avec l'acide sulfurique que la rhodéorétinc, il pioposa pour celle-ci le nom de c o n v o l v u l i n e , pour l'acide soluble qui se forme par l'action des alcalis acide c o n v o l v n l i n i q u e , et pour l'acide qui se produit dans le dédoublement par les acides celui de c o n v o 1 v n 1 i n olique. Mais en même temps il changea toutes les formules d'abord il s'est convaincu que la convolvuline ne perd pas d'eau par le chauffage à 150°. En outre il trouve que l'acide convolvulinolique, séparé d'un de ses sels, a une autre composition que l'acide, obtenu dans le dédoublement et recristallisé par l'eau, qu'il nomme maintenant convolvu linol. Le convolvulinol fond de 38°.ô—39°. L'acide convolvulinolique fond de 42°—42°.5; de tous les deux le point de solidification se trouve à 36°. Il donna les formules suivantes: convolvuline C62 H 5 0 0 3 î ; acide convolvulinique CC2 H50 0 32 . 3 HO; convolvulinol C16 Hj,0 0 . HO; acide couvolvulinolique C,t Hj, Ot. Ce sont ces formules qui ont été assez généralement adoptées et qui, avec les poids atomiques d'aujourd'hui, sont pour la convolvuline C3I ll30 0|c> l'acide convolvulinique C3I H.jO,,., le convolvulinol (C,, HM 03)2 + H2 O, acide convolvulinolique C n H.i4 0 3 . l'our le dédoublement par les acides on aurait selon lui: C„ "50 Ols + 5 H2 O = C1S H24 0 3 + 3 C, H„ O,, puisqu'il a trouvé qu'il se forme plus de sucre que :">2 p. lOOavcc la jalapinc qu'il déclare être un homologue de la convolvuline. P r é p a r a t i o n de la convolvuline. Les racines de Jalap, dont je me suis servi, venaient de Vera-Cruz, selon mon fournisseur. Leur couleur était d'un 193 bran grisâtre, clair et foncé; leur poids variait de 3.5 jusqu'à 124 grammes la pièce I>a plupart était d'un aspect rugueux et tubéreux; il y en avait cependant quelquesunes, et c'étaient les plus grandes, avec des taches unies, luisantes, résineuses. Leur forme principale était celle d'une poire et d'une pomme, quoiqu'il y en eût aussi de cylindriques et de coniques; il n'y en avait que peu qui étaient ramifiées. Je les coupais toutes en deux afin de les examiner à l'intérieur. Les plus grandes, luisantes, présentaient alors des cavités, contenant un tissu qui ressemblait à des restes d'insectes. Elles furent rejetées, ainsi que toutes les racines cylindriques, dont la teneur en résine n'était que très faible. Les autres furent pulvérisées grossièrement et épuisées dans un percolateur avec de l'alcool de 0.815, jusqu'à ce que celui-ci ne se colorât plus. 11 en fallait pour cela environ sept fois le poids des racines employées. La solution brune, neutre au papier de tournesol, fut évaporée daus le vide jusqu'à siccité. Le résidu, épuise complètement par l'eau chaude, avait environ £)'/., p. 100 du poids des racines. Cette résine fut dissoute dans trois fois son poids d'alcool de 0.814, et la solution fut décolorée par le noir animal; elle avait alors une couleur de vin blanc et fut évaporée jusqu'à consistance de sirop; celui-ci fut mêlé à beaucoup d'cthcr en agitant fortement. La convolvuline se précipite alors sous forme d'une masse gluante, tandis que la jalapinc reste dissoute. Ce traitement — dissolution dans peu d'alcool et précipitation par l'éther — fut répété quatre fois, et après chaque traitement la convolvuline fut séchée à l'étuve à 80° (après l'avoir étendue en couche mince sur des soucoupes) et ana lyséc. Après le quatrième traitement il semblait que la com- 194 position ne variait plus sensiblement '). La quantité était réduite à 3'/i p. 100 des racines employées. La convolvuline sèche, pulvérisée, était d'un blanc jaunâtre, presque insoluble dans l'eau, cependant elle s'agglomère sous l'eau. C'est ce qu'elle fit aussi avec tous les liquides qui contiennent des traces d'eau, et qni ne la dissolvent pas on peu. Elle se dissout assez facilement dans les alcools mcthvlique, ethylique et amyliquc et, si ces alcools sont absolus, elle en est précipitée par l'éther absolu sous forme de poudre. Cette poudre séchée à l'air donna l'analyse suivante: 0.2004 gr. donnèrent 0.1565 gr. H 2 0 et 0.4028 gr. CO.,, donc: C 5182 p. 100 H 8.(38 p. 100. La convolvuline ne se dissout presque pas dans l'éther absolu, un pou plus dans le chloroforme et dans l'éther acétique, surtout à chaud. Elle se dissout dans l'acide acétique et s'en précipite par dilution avec de l'eau. Son point de fusion se trouvait à 158°. Elle agit sur la lumière polarisée, car une solution de 3 p. 100 dans l'alcool, examinée au polaristrobomètrc de WILD, donna une dévia- tion à gauche de 1°,8 dans un tube de 200 m.m. La convolvuline se dissout dans les lessives de potasse et de sonde, dans des solutions de carbonate de potassium et de sodium, dans l'ammoniaque, l'eau de baryte etc, mais elle n'est pas précipitée de ces solutions par les acides. >) 0.1846 gr. donnèrent 0.136 gr. H: 0 et 0.3733 gr. C 0,. 0.1944 . . 0.1402 , , , 0.3924 , , 0.2022 . , 0.1480 . . . 0.4102 . . donc: p. 100 C 55.15 55.05 55.32 , , H 8.19 8.01 8.13 195 Elle subit donc une transformation. Espérant que la quantité d'alcali, qu'il lui faut pour cela, pourrait donner quelque idée du poids moléculaire de la convolvuline, j'ai essayé de la déterminer, mais j'ai observé que cette quantité n'est pas constante, qu'elle dépend des circonstances, même de la quantité d'alcali qu'on fait réagir. La transformation est donc plus profonde, ainsi qu'on le verra plus tard. Je croyais maintenant connaître assez les propriétés de la convolvuline et j'en achetais de la maison Trommsdorff. Elle était préparée de la même manière, mais elle contenait encore la jalapine. C'est pourquoi je la purifiais par dissolution dans peu d'alcool et précipitation par l'étber, quatre fois de suite; je perdis 16 p. 1<X). L'analyse élémentaire fournit le résultat suivant. 0.2055 gr. donnèrent 0.161G gr. H , 0 et 0.512Ggr. COa donc C 54.86 p. 100. H 8.Î4 p. 100. Pins tard j'en obtins encore de la maison E. MERCK de Darmstadt, préparée selon mes indications et presque complètement exempte de jalapine. Le d é d o u b l e m e n t de la c o n v o l v u l i n e . La convolvuline (200 gr.) fut dissoute à la température ordinaire dans de l'eau de baryte (1.5 litre) saturée à froid, ce qui exige quelque temps, même en agitant continuellement le mélange au moyen d'un agitateur mécanique. L'excès de baryte fut éliminé par un courant d'acide carbonique en chauffant le mélange et la baryte qui reste alors dans la solution fut précipitée par de l'acide sulfurique en excès tel, qu'après filtration le liquide en contint un demi pour cent. Je remarquais alors une odeur rappelant celle de l'acide isobutyrique ou valérianique. 196 La solution limpide fat bouillie pendant longtemps et sépara nne masse onctueuse. Celle-ci fut séparée et chauffée de nouveau avec six litres d'eau contenant 0.5 p. 100 d'acide sulfurique; le liquide, séparé de la matière non dissoute, déposa par le refroidissement un produit cristallisé. En répétant cette opération quelques fois avec la masse onctueuse non dissoute, on en obtint plus; toujours l'odeur d'acides gras était perceptible. Pour accélérer le dédoublement je chauffais une autre partie au bain-marie dans des bouteilles closes, mais le résultat ne fut pas meilleur; il exigeait encore un temps très considérable, quoiqu'il eut l'avantage que rien ne se perdit de la matière volatile. Enfin je m'arrêtais au procédé suivant qui me satisfit assez. La convolvuline (300 gr.), traitée avec l'eau de baryte, comme il a été dit, et débarrassée du barium par l'acide sulfurique, fut chauffée avec six litres d'eau contenant 0,5 p. 100 d'acide sulfurique, dans un ballon à col très court, muni d'un bouchon à deux percements, par l'un desquels passait un tube amenant la vapeur d'eau dans le liquide, tandis que dans l'autre se trouvait un tube communiquant avec un réfrigérant. De cette fa<,on la quantité de liquide dans le ballon restait constante pendant toute l'opération. La teneur en acide sulfurique étant très faible, il n'y avait pas à craindre que le sucre qui devait se produire dans le dédoublement fût altéré profondément, et les produits volatils purent être recueillis sans perte appréciable. L'opération semblait terminée en quarante-huit heures ; car, en examinant le liquide au polarimètre, le pouvoir rotatoire n'augmentait plus. Le liquide qui avait distillé était très acide, et avait l'odeur très prononcée des termes moyens des acides de la 197 série grasse. Le ballon contenait nne dissolution du sucre produit et de l'acide suITurique employé, tandis qu'un acide cristallisé s'en sépara, quoiqu'une petite partie reste dissoute dans le liquide, surtout à cause de la teneur en acide sulfurique. J'obtins donc trois produits: a. un a c i d e v o l a t i l , b. un a c i d e c r i s t a l l i s é non volatil, peu soluble dans l'eau, c. un sucre. Je vais décrire successivement ces trois produits. a. L'acide volatil. ( A c i d e m é t h y l é t b y l a c é t i q u e ou 2 m é t h y l b u t a n o ï q u e droit). Le liquide, distillé pendant le dédoublement de laconvolvuline, fut saturé par la soude et évaporé à siccité au bainmarie. Le résidu fut dissous dans la plus petite quantité d'eau possible, refroidi et mêlé lentement avec de l'acide sulfurique en excès, pour qu'il se formât le sulfate acide de soude restant dissous. J'obtins ainsi deux couches liquides que je séparai dans un entonnoir à séparation. La couche saline inférieure fut diluée d'eau et distillée, ce qui fournit une solution aqueuse d'un acide volatil qu'on saturait par l'ammoniaque; par l'addition d'une solution d'azotate d'argent un précipité blanc se produisit, qui fut filtré, lavé à l'eau et séché dans le vide. J'en déterminai d'abord la teneur en argent en chauffant 0.2002 gr. dans un creuset de porcelaine, ce qui fournit 0,1036 gr. d'argent Puis j'en fis l'analyse élémentaire avec le résultat suivant. 0,3794 gr. donnèrent 0,170 gr. H2 0 et 0,4068 gr. CO i; 0,1962 gr. d'Ag restèrent dans la nacelle. Donc: 198 trouvé C H Ag 29.2 4.9 51.7 calculé pour C, H7 Oj Ag 24.6 3.6 55.4 calculé pour C5 H9 Oj Ag 28.7 4.3 51.7 Les chiffres obtenus correspondent avec ceux qu'exigerait le sel d'argent d'un acide gras saturé à cini| atonies de carbone. La couche d'acide, séparée comme il a été dit, fut distillée; d'abord il passa an peu d'eau, puis presque tout le reste distilla entre 175° et 182° (à 760 mm). Une trace de sulfate acide de soude resta dans l'appareil. Une seconde distillation fournit comme produit principal un liquide distillant entre 175" et 177", et après dessèchement avec l'anhydride phosphorique il avait le point d'ébullition constant à 177°. C'est le point d'ébullition de l'acide méthyléthylaeétique selon PAGENSTKCIIER '). L'analyse élémentaire fournit le résultat suivant. 0,2017 gr. donnèrent 0,1768 gr. H2 0 et 0,4341 gr. 00,, donc: trouvé calculé pour C. H,„ 0., 58.68 C 58.82 9.74 H 9.80 Le sel de calcium fut préparé en chauffant 2 p. de l'acide, 40 p d'eau et 2 p de carbonate de calcium pur, tiltrant et évaporant jusqu'à cristallisation. Le sel obtenu fut pressé entre du papier buvard, pulvérisé et séché à l'air jusqu'à |K)ids constant. ') Ann. d. Chem. u. l'harm. 195, p. 118. 199 0,4(585 gr. de ce sel perdirent en le chauffant à l'étnve à 1()0C et enfin à 110° 0,1263 gr. ou 26.96 p. 100. (C, H., 0,)2 Ca + 5 Hj 0 exige 27.1 p. 100 d'eau. Le dosage de calcium dans le sel desséché fournit de 0,2398 gr. par la calcination 0,0991 gr. de carbonate et par évaporation avec de l'acide sulfuriquc 0,1343 gr. CaS0 4 , donc 16.47 p. 100 de calcium. (C5 H9 Oj)2 Ca exige 16,52 p. 100. Le sel d'argent fut préparé en mêlant l'acide avec cinq fois son poids d'eau, en neutralisant par l'ammoniaque, et en précipitant par une solution d'azotate d'argent. Le précipité fut filtré, lavé et recristallisé par l'eau bouillante. Un dosage d'argent dans 0,376 gr. fournit 0,1958 gr. d'Ag, donc: 51.9 p. 100. L'analyse élémentaire donna: 0,393 gr. fournirent 0,204 gr. d'Ag, 0,1588 gr. H2 0 et 0,4131 gr. C0 2 , donc: trouvé calculé pour C5 H„ Ag 0 2 28.68 C 28.71 4.49 H 4.30 51.9 Ag 51.7 La solubilité de ce sel fut déterminée par la méthode de V. MRVKR '). Je préparai une assez grande quantité d'nne solution à 100'-, et je filtrai après le refroidissement du sel cristallisé. L'eau-mère, évaporée jusqu'à ce qu'elle sépara de nouveau des cristaux, fournit une seconde cristallisation. Par l'évaporation de la seconde eau-mère j'obtins une troisième cristallisation ; une nouvelle évaporation amena une trop forte ') Ber. d. D. cheni. Ces. ru Berlin 8. p. 9<)3. 200 réduction d'argent. J'avais donc trois quantités différentes dont je déterminai d'abord séparément la solubilité à 15°; c'est à dire je dosai l'argent dans la solution saturée à 15° par titrage avec nne solution de sulfocyanate d'ammonium, dont chaque c e . correspondait à 0,01175 gr. d'Ag ou 0,02274 de C s ^ A g O , . I 1 0 - c e de solution de la I e cristallisation = 5,1 c e de sulfocyanate = 0,115974 gr. du sel; II 10 c e de solution de la 2e cristallisation = 5,05 c c de 8ulfocyanate = 0,114837 gr. du sel; III 10 c e de solution de la 3 e cristallisation = 5,1 c e . du sulfocyanate = 0,115974 gr. du sel. Après avoir mélangé des volumes égaux des trois solutions : IV lOcc. = 5.12 c e du sulfocyanate=0,1164288 gr. du sel. La solubilité des cristallisations différentes était donc la même, à savoir 1.16 gr. sur 100 gr. à 15 (PAGRNSTBCBBR trouva 1.18 gr. sur 100 gr. à 20° j>our le tnéthyléthylacétate d'argent). Il faut donc bien admettre que l'acide volatil est un composé unique et non un mélange. Le point d'ébullition ne diffère pas beaucoup de celui de l'acide isovalérianique (3 méthylbutanoïque), mais 1° le sel de calcium de cet acide ne contient que 3 moléc. d'eau, et 2° son sel d'argent n'est que très peu soluble, on indique 0,25 p. sur 100 p. d'eau à 20°; il est donc exclu. Le point d'ébullition, le sel de calcium à 5 H, 0 et la solubilité du sel d'argent correspondent avec les données |M)iir l'acide méthyléthylacétique (2 méthylbutanoïque) '). ') Le poids spécifique à 15° est de 0,948 (PAOMÎSTECHER trouva 0,941 à 21 ') Dans un mélange de sel et de glace H —20° il ne solidifie pas. Ces données correspondent encore. 201 Cependant il diffère de l'acide méthvléthylacétique connu par ce qu'il est optiquement actif. J ai trouvé que dans un tube de 200 m.m. de long il déviait le plan de la lumière polarisée de 33°. 12' à droite et de 16°.42' dans un tube de 100 m.m. (déterminé avec un polaristrobomètre de WILD). Le pouvoir rotatoire spécifique calculé selon la formule [«LD = - , - V est donc + 17°.30'. l. a. Or selon la théorie de LE BEL et VAN 'T HOFF l'acide devra contenir un atome de carbone asymétrique, et le seul des acides gras à cinq atomes de carbone qui contient un atome de carbone asymétrique est l'acide méthyléthylacétique, dont on ne connaît jusqu'ici que le mélange inactif obtenu par synthèse et des mélanges actifs. ') C'est donc probablement la première fois que l'acide mètbyléthylacétique droit ait été obtenu à l'état pur. Puisqu'il m'intéressait beaucoup de savoir à quel moment du dédoublement de la convolvuline cet acide se forme, c'est à dire par l'action de l'alcali ou par celle de l'acide sulfurique, je fis quelques essais dont le résultat fut que déjà sous l'influence des alcalis l'acide mètbyléthylacétique se produit. Car, si l'on dissout la convolvuline dans l'eau de baryte, et qu'on ajoute (en évitant tout échauffement) assez d'acide sulfurique pour éliminer tout le barium, on obtient un liquide sentant l'acide valérianique, mais ne réduisant pas encore la liqueur de FBHLING. J'ai réussi à en extraire ') ERLKMMIYER et HELL, Ann. d. Chem. u Pbarm. 160, p. 301. GOTR. Archiv. d. Sciences phys. et natur. 26, p. 215. 202 cet acide an moyen d'éther et à prouver son identité. Je n'ai pas réussi à pousser le dédoublement par les alcalis aussi loin, que l'acide snlfurique ne produisît de nouveau l'acide métbyléthylacétiqne. b. L'acide cristallisé. (Acide oxypentadécylique). Cet acide se sépara par le refroidissement du liquide dans lequel il s'était produit, pour la majeure partie sous forme d'une masse fondue se rassemblant au fond du ballon; une petite partie nageait à l'état cristallisé dans le liquide. Il fut séparé par hltration et purifié en le fondaut sous l'eau ; puis il fut dissous dans l'alcool, et cette solution fut versée dans de l'eau en agitant avec une baguette. Il se sépara à l'état finement divisé; redissous dans l'alcool et de nouveau précipité par l'eau il était à peu près blanc et avait le point de fusion à \2r. De différentes manières j'ai tâché d'en préparer quelques sels que j'ai analysés ou dans lesquels j'ai dosé le métal. De plusieurs d'entr'eux j'ai séparé de nouveau l'acide que j'ai analysé ensuite, mais sans arriver à des résultats très nets. Je ne citerai donc que quelques-unes de ces exjiérieuccs. Un sel de bariuni fut obtenu en mêlant ô gr., dissous dans fit) c.c. d'alcool (de % p. 100), avec 50 ce. d'eau de baryte. En chauffant le mélange je redissolvai le précipité, puis je fis passer un courant d'acide carbonique par la solution qui fut filtrée à chaud. Far le refroidissement le tout se prit en une masse gélatineuse qui fut débarrassée de la liqueur mère et pressée entre du papier buvard. Une partie fut 203 ensuite dissoute dans de l'alcool (de 96 p. 100) bouillant, et s'en sépara sons forme de petites aiguilles groupées autour d'un centre. Une autre partie fut recristallisée par l'eau et fournit apparemment des cristaux pareils. 0.239 gr. du sel recristallisé par l'eau donnèrent après chauffage avec de l'acide sulfuriqne 0.0886 gr. de B a S 0 4 . 11 contenait donc 21.8 p. 100 de Ba. Le même sel, recristallisé par l'alcool faible (2 vol. de 96 p. 100 sur 1 voL d'eau), fournit le résultat suivant. 0.323 gr. donnèrent, 0.1126 gr. de Ba S 0 4) donc 20.5 p. 100 de Ba. L'acide, séparé de ce sel par l'acide chlorhydrique, lavé et séché fut analysé. I. 0.2494 gr. donnèrent 0.2408 gr. H,0 et 0.614 gr. CO,. IL 0.2672 „ „ 0.2610 „ „ „ 0.6614 „ „ III. 0.2530 „ „ 0.2470 „ „ „ 0.6246 „ „ Donc: C H I 67.14 10.73 II 67.44 10.83 III 67.33 10.84. Une autre fois je fis bouillir l'acide avec de l'eau et du carbonate de barium récemment précipité ; le sel obtenu contenait 21.7 p. 100 de Ba. Un sel de magnésium obtenu de la même façon contenait 4 75 p. 100 de Mg. Je ne réussis pas à neutraliser l'acide par l'ammoniaque en solution aqueuse. Une solution aqueuse d'ammoniaque, traitée avec beaucoup plus d'acide qu'il ne s'en dissolvait, fut filtrée, et au liquide fortement alcalin et sentant l'ammoniaque j'ajoutai prudemment de l'acide azotique faible, jusqu'à ce que l'acide organique commentât à se séparer, 204 puis je précipitai avec de l'azotate d'argent Le précipité lavé et séché dans le vide fournit les chiffres suivants. 0.4462 gr. donnèrent 0.2862 gr. H2 0, 0.8148 gr. C 0, et 0.1316 gr. A g. 0.3510 gr. donnèrent 0.2284 gr. H, 0, 0.6422 gr. C 0, et 0.1032 gr. A g. Donc : C H Ag I 49.8 7.13 29.5 II 49.9 7.23 29.4. Une autre fois l'acide, séparé d'un sel de barium préparé avec de l'eau de baryte, fournit les chiffres suivants. 0.2516 gr. donnèrent 0.2597 gr. H2 0 et 0.6311 gr. C 0„ donc: C 68.47 p. 100 H 11.48 p. 100. Le point de fusion de cet acide se trouvait a 48° ; il avait donc déjà monté de 6e. Un acide avec le point de fusion 48° fut obtenu aussi en faisant bouillir l'acide brut avec des lessives de potasse de 10—20 p. 100 en quantités différentes et pendant des temps différents; et de même avec une solution alcoolique de potasse. Séparé par l'acide sulfurique, lavé, dissous dans l'alcool et précipité par l'eau, l'acide fournit à l'analyse les chiffres suivants. I. 0.2102 gr. donnèrent 0.215 gr. H, 0 et 0.529 gr. C 0,. II. 0.2906 „ „ 0.2999 „ „ „ 0.7297 „ „ Donc : I II C 68.66 68.49 H 11.36 11.47. L'acide, traité deux fois avec une grande quantité de les 205 sive de potasse de 10 p. 100 pendant trois heures, avait le point de fusion à 49°, .mais n'était pas encore tout à fait blanc. Cet acide fut dissous dans l'alcool de 96 p. 100 et la solution divisée en deux. Une moitié fut transformée en sel de barium, puis on ajouta l'autre et après le refroidissement on filtra. Tant du sel cristallisé que de l'eau mère on sépara l'acide arec de l'acide chlorhydriqne. Le dernier était le plus blanc, mais tous les deux avaient le point de fusion à 49°. C'est de l'acide fondant à 49° que j'ai tâché de déterminer le poids moléculaire selon la méthode de BECKMANN. D'abord dans le benzène: 12.4366 gr., pointd'ébullitionempirique 4°.34. Avec 0.5462 gr. le point d'ébullition monta jusqu'à 4°.585. „ 0.5474 „ donc 1.0936 gr. „ 0.5482 „ „ „ „ 1.6418 „ 4°.79 „ , „. 4°.95 Constante pour le benzène 20.7. Poids moléculaire trouvé 478, 522, 578. Mais puisque M. BECKNAMM a observé que souvent avec les acides en solution beuzéniquu on trouve le double du poids moléculaire, je fis la détermination aussi dans l'alcool absolu. Poids de l'alcool 12.3378 gr. Point d'ébullition empirique 2°.485. Par 0.0806 gr. le point d'ébullition monta jusqu'à 2°.51. „ 0.1302 „ donc 0.2108 gr. „ 0.1188 „ „ 0.3296 „ „ , „ • „. „ 2°.57 2°.61 La constante pour l'alcool étant 11.5 on trouve pour le poids moléculaire 300, 202, 276. Tous ces résultats cependant ne suffisaient pas pour dé- 206 cider sur la formule de l'acide. Des recristallisations dans des dissolvants comme la benzine n'ayant amené qu'une amélioration médiocre, je tâchais alors de purifier l'acide par une distillation dans le vide; mais sous une pression de 17 m.m. l'acide distilla entre 235Q et 245° avec dégagement de gaz, donc en se décomposant. 11 restait encore à transformer l'acide dans des cthers, à distiller ceux-ci et à en séparer à nouveau l'acide pour voir si je pouvais l'obtenir dans un état plus pur. Je choisis l'éther méthylique, parce que le plus souvent ces corps sont solides, bien cristallisés et distillables. Les éthers éthyliques se décomposent souvent dans la distillation avec production d'éthylène. L'acide fut dissous dans le double de son poids d'alcool méthylique et cette solution, refroidie par la glace, fut saturée par le gaz chlorhydrique sec. Le liquide, abandonné à soi-même pendant trois jours dans un lieu frais à l'abri de l'humidité, fut ensuite chauffé doucement au bain marie pendant dix heures, à la fin jusqu'à 50°. Après le refroidissement il fut versé dans de l'eau glacée, ce qui fournit un dépôt insoluble. Ce dépôt fut dissous à froid dans l'éther; la solution filtrée et évaporée dans le vide laissa un résidu qui fut distillé sous une pression réduite. Il passa sous 15 m.m. entre 205" et 210°; dans une seconde distillation la quantité principale distilla entre 206° et 208° sous 15 m.m. de pression. Elle était très blanche et possédait l'odeur faible, caractéristique des éthers des termes plus élevés des acides de la série grasse, et se solidifiait en grands cristaux. Ceux-ci furent pressés deux fois entre du papier buvard pendant un froid d'hiver, ce qui éleva le point de fusion de 30e à 33°,5. Après une nouvelle pression le point de fusion 207 restait constant. L'analyse élémentaire fournit le résultat suivant: I 0.21(5 11 «U816 III 0.1913 gr. donnèrent 0.226 gr. H2 0 et 0.5585 gr. C 0,. r „ 0.189 „ „ „ 0.469 „ „ „ „ 0.198 „ „ „ 0.4938 „ „ Donc: C 1 70.51 II 70.49 III 70.39 H 11.01 11.56 11.50. Ces chiffres correspondent avec ceux qu'exigerait l'éther niéthylique d'un acide oxypcntadécylique, à savoir: C 70.58 p. 100 et H 11.76 p. 100. Cet éther méthylique fut saponifié par ébullition avec une solution alcoolique de potasse à un réfrigérant ascendant, cusuite l'alcool fut évaporé et la solution aqueuse froide épuisée par l'éther pour enlever des traces d'éther méthylique non saponifié. Le liquide chauffé à 60° pour chasser l'éther dissous fut décomposé par l'acide chlorhydrique faible. L'acide qui s'était séparé fut filtré, lavé, dissous dans l'alcool et précipité par l'eau. Séché il avait le point de fusion 49.°5. Il fut recristallisé par l'alcool de la façon suivante; on le dissolvait dans de l'alcool chaud do 96 p. 100, on y ajoutait un volume égal d'eau chaude et on chauffait jusqu'à ce que tout fût dissous. Si l'on refroidit alors par de l'eau glacée, en agitant fortement, l'acide se sépare à l'état cristallisé. On filtra rapidement à la trompe en refroidissant toujours, parce que la solubilité dans l'alcool faible augmente beaucoup avec la température. L'acide séché avait le point de fusion à 50°.5. L'analyse fournit le résultat suivant: I. 0.171 IL 0.1878 gr. donnèrent 0.1805 gr. H.,0 et 0.4365 gr. COj , „ 0.1978 „ , „ 0.4795 „ „ 208 Donc I II Calculé pour C1S HJ0 0 , C 69.61 69.63 69.76 H 11.72 11.70 11.62. L'acide est donc un a c i d e o x y p e n t a d é c y l i q u e . Cette supposition s'accorde assez bien avec les résultats des dosages de métal dans quelques sels, obtenus auparavant avec l'acide impur; p. e. B a 20.5—21.8 p. 100, A g 29.5, tandis que la théorie exige 21.04 Ba et 29.5 A g. Le poids moléculaire 258 ne s'éloigne pas trop des chiffres trouvés avec l'acide impur dans l'alcool. Aucun des acides oxypentadécyliques que la théorie fait prévoir n'étant connu, il fallait le réduire et comparer le produit de la réduction à l'acide pentadécylique, puis tâcher de fixer la place du groupe oxhydryle, ce qui fut essayé par l'oxydation. R é d u c t i o n de l ' a c i d e o x y p e n t a d é c y l i q u e par l'acide iodhydrique. Puisque dans la réduction directe avec l'acide iodhydrique et le phosphore rouge on a observé souvent comme produits accessoires des combinaisons avec les acides du phosphore, j'ai d'abord substitué du chlore à l'oxygène au moyen du pcntachlorure de phosphore. L'acide fut mêlé au pentachlorure dans le rapport d'une molécule sur deux et demie, et chauffé au bain d'huile dans un ballon distillatoire, à la fin jusqu'à 120° et jusqu'à ce qu'il ne se dégageât plus de gaz chlorhydrique. En même temps la majeure partie de l'oxychlorure de phosphore qui s'était formé distilla. Après le refroidissement le produit fut versé dans l'eau glacée et resta- une ou deux heures en contact avec elle, afin de détruire le chlorure d'acide. Puis on filtra, le produi 209 huileux fut dissous dans l'éther, et la solution éthérique séchée arec du chlorure de calcium. Apres évaporation de l'éther le résidu fut versé dans un tube ') avec tant d'acide iodbydrique (d'un poids spéc. de 1.7) et de phosphore rouge, que sur une partie de l'acide il y en avait deux de l'acide iodbydrique et 0.2 de phosphore. Le chauffage des tubes clos dura quatre heures, au commencement la température était de 190°, les deux dernières heures de 203°. Après le refroidissement l'acide réduit se montra cristallisé en grosses feuilles. Il fut lavé à l'eau et dissous dans l'éther; la solution éthérique fut filtrée et distillée. Le résidu fut traité avec de la soude, et la solution encore chaude décomposée par l'acide chlorhydrique. L'acide ainsi obtenu fut fondu sous l'eau, séché et distillé dans le vide. Il passa sous une pression de 14 m.m. entre 205° et 208°. Dans une seconde distillation la majeure partie passa à 206°. Il fut encore recristallisé par l'alcool, puis analysé arec le résultat suivant. I. 0.178 gr. donnèrent 0.1966 gr. H,0 et 0.4854 gr. CO, II. 0.1562 . „ 0.1724 „ „ „ 0.4250 „ „ Donc: C H I 74.26 12.28 II 74.20 12.26 Calculé pour C 1 S H 3 0 0, 74.38 12.39. Un sel d'argent, préparé en précipitant la solution de l'acide dans l'ammoniaque avec de l'azotate d'argent, contenait 30.92 p. 100 d'Ag. ') Mieux vaut de verser la solution concentrée dans le tube et d'évacuer avec prudence pour chasser l'éther, car de cette façon on ne perd rien. 210 0.286 gr. donnèrent 0.0884 gr. d'Ag; la théorie exige30.94 p. 100 d'A g. Le point de fusion de l ' a c i d e pentadécyliquc recristallisé par l'alcool restait environ 48°, même après avoir pressé l'acide à 25° entre du papier buvard. Ce corps n'est donc pas identique avec l'acide pentadécylique normal de M. KRAFFT, avec dont le point de fusion se trouve à 51°, ni les autres acides auxquels on attribue la formule C,:, H30 0,. O x y d a t i o n de l ' a c i d e o x y p e n t a d é c y l i q u e par l'acide azotique. L'acide oxypentadécylique fut ajouté par petites quantités à la fois au double de son poids d'acide azotique fumant, refroidi par la glace; il s'y dissout rapidement. Cette solution fut chauffée au bain marie pendant six heures à une température de 50°, entretenue aussi constante que possible. Après le refroidissement le tout s'était solidifié et formait une niasse dure cristallisée. Elle fut mélangée avec de l'eau refroidie par la glace, lavée et filtrée. Le liquide avait l'odeur propre aux termes moyens des acides de la série grasse. En le distillant j'obtins une liqueur acide dans laquelle nageaient des gouttes huileuses. Elle fut neutralisée par la soude et évaporée dans un ballon distillatoire jusqu'à siccité. Fuis j'ajoutai de l'acide sulfurique fort, non pas en trop grand excès et je distillai; je recueillis un acide ne contenant que peu d'eau. Séché par l'anhydride phosphorique et redistillê le point d'ébullition était situé entre 176° et 177° (press. bar. 745 m.m.). Il avait l'odeur de l'acide méthylèthylacétique. J'en préparai le sel d'argent de la façon indiquée plus 211 haut pour l'aride metbyléthylacétique, et je l'analysai ensuite 0.2630 gr. donnèrent 0.106 gr. H, 0, 0.2766 gr. C 0 , et 0.1358 gr. A g. Donc: trouvé 28.68 4.47 51.63 calculé pour Cs H, A g 0,. C 28.71 H 4-3 Ag 51.7 La solubilité de ce sel fut déterminée de la façon décrite plus haut. 10 c. c. d'une solution saturée correspondaient à 5.19 c e . dn sulfocyanate d'ammonium, donc à 0.113 gr. du sel d'argent; la solubilité est donc 1.13 sur 100 p. d'eau. L'acide est donc l ' a c i d e m é t h y l é t h y l a c é t i q u e . L'obtention de cet acide démontre que ni l'acide oxypentadécylique ni l'acide pentadécylique, produit de la rédaction, ne peuvent être des composés normaux. I^e produit solide de l'oxydation fut recristallisé par l'eau chaude, dans laquelle il est très soluble, puis séché et distillé dans le vide; il passait sous une pression de 12 m.m. entre 235° et 236°. Dans une autre expérience l'acide fut dissous dans l'éther et distillé dans le vide après l'évaporation de ce dissolvant. Le résultat était moins bon, probablement parce que des produits nitres qui semblent se former en même temps souillaient l'acide, et rendaient très difliciles et la distillation et la purification ultérieure. Le point d'ébullition sous 100 m.m. de pression fut trouvé à 294° et, après une recristallisation, à 235 e sous 13 m.m. Ces chiffres correspondent à ceux que MM. LINGER ') ont trouvé pour l'acide sébacique. ') Rer. d. D. ehem. Ges. zu Berlin 22. p. «18. KRAPPT en NORD- 212 L'analyse élémentaire fournit le résultat suivant: 0.152 gr. donnèrent 0.124 gr. H, 0 et 0.3308 gr. C 0„ doue : trouvé calculé pour Cl0 H u 0,. 59.34 C 59.40 9.06 H 8.91. Un sel d'argent, préparé en dissolvant l'acide dans de l'ammoniaque faible et précipitant par l'azotate d'argent, donna 0,1836 gr. d'Ag de 0.3546 gr. du sel, donc: 51.8 p. 100; la théorie pour C,„ Hl6 Ag2 0, exige 51,92 Ag. L'acide a donc la composition de l'acide sébaciqne '), mais puisque j'ai trouvé le point de fusion à 116°, tandis que MM. KRAKKT et NÔROLINGSR indiquent 133°—133.5°, je ne crois pas qu'il soit identique avec l'acide sébaciqne de ces Messieurs. En résumant: j'ai obtenu un a c i d e o x y p e n t a d é c y liquc donnant par la réduction un acide pentadécylique qui n'est pas l'acide normal, et par l'oxydation l'acide inétliyléthylacétiqne et un acide sébaciqne, ce qui démontre aussi qu'il n'est pas un acide normal. Je n'ai pas observé d'action sur la lumière polarisée. On pourrait, en tenant compte du fait qu'il ne produit pas de lactone (olidc), le représenter par la formule C , H S - C H - C — C, H„ — C0.2 H, quoique la place du I 0H groupe oxbydrylc ne soit pas rigoureusement fixée. ') L'acide ipomique que MAYIR avait obtenu par l'oxydation avait le point de fusion à 104° et la composition C,0 H,, 0«. II obtint en même temps de l'acide oxalique dont je n'ai pu trouver aucune trace. 213 C'est un exemple de plus d'un acide alcool à nombre impair d'atomes de carbone, formé dans l'organisme végétal, et ce qui est curieux, c'est que les deux acides, produits dans le dédoublement de la convolruline, ont l'un cinq, l'autre un multiple de cinq — quinze — atomes de carbone, tandis que le second donne encore le premier par l'oxydation, et que ces acides ne sont pas des acides normaux. Le nombre des atomes de carbone et la constitution anormale de ces corps les rapproche des résines et de leurs dérivés. c. Le sucre. Celui-ci se trouvait dissous dans le liquide aqueux, contenant en même temps un peu d'acide oxypentadécyliqne et l'acide sulfurique employé. Ce liquide fut traité avec du carbonate de barium, chauffé et filtré. L'évaporation d'une partie laissa un résidu très coloré; c'est pourquoi je fis l'essai suivant, espérant pouvoir purifier le sucre avec moins de perte que par le noir animal. 40 c. c. du liquide, traité avec le carbonate de barium, furent mêlés à 20 c. c. d'eau et 20 c c. d'une solution d'acétate basique de plomb (préparée selon la Pharmacop. Néerl. Ed. III). Le précipité abondant qui se produisit fut séparé par filtration, et à 70 c. c. du liquide filtré j'ajoutai aussi exactement qne possible la quantité d'acide sulfurique nécessaire pour transformer le plomb dissous en sulfate, puis avec de l'eau je complétai le volume à 90 c. c. Apres filtration un courant d'acide sulfhydrique décomposa le peu de sulfate de plomb dissous. Bouilli pour chasser l'excès d'acide suif- 214 hydrique et filtré, le volume fut à nouveau complété jusqu'à y<> c. c. qui correspondent ainsi à 35 c. c. de la solution primitive. Ce liquide incolore, examiné au polarimétre, contenait exactement la même quantité de substance dextrogyre que 35 c. c. de la solution primitive ; il n'y avait donc eu aucune perte. La solution entière fut ensuite traitée de la même ià<;ou, puis, comme une partie évaporée au baiu marie se colorait, l'évaporation fut effectuée dans le vide jusqu'à consistance de sirop qui, néanmoins cette précaution, était coloré en brun, (-'c sirop ne cristallisa pas, ni dans un exsiccateur avec de la chaux vive, ni en y ajoutant une trace de glucose cristallisé. Une partie de ce sirop fut à nouveau dissoute dans l'eau et décolorée par le noir animal. Car l'évaporation dans le vide j'obtins un sirop peu coloré, auquel on ajouta de l'alcool absolu jusqu'à ce que la solution se troublât. Ni par le refroidissement ni par l'agitation je ne réussis à làire cris talliscr le sucre. Après deux jours il se sépara un sirop très épais et iucolore. Celui-ci, après avoir éloigné l'alcool, fut encore une fois traité de la même façon, mais sans le résultat désiré. Le sirop, évaporé dans le vide jusqu'à siccité, fournit une substance amorphe, excessivement hygroscopique, (pie je n'ai pas pu analyser. La solution du sucre était dextrogyre, fermentait avec de la levure, réduisait la liqueur de FRHLIXÎ, nue solution ammoniacale d'azotate d'argent, et le nitrate basique de bismuth à chaud. Je ne réussis pas à en obtenir une phénylhydrazone in soluble, à froid ; ce n'est donc pas la mannose. Mais à chaud le sucre fournit facilement une osazone que j'ai analysée après recristallisation dans l'alcool, pour établir avec plus de certitude que c'était un hexose et non un pentosc, quoique le 215 fait qu'il était apte à la fermentation l'eût déjà rendu plus que probable. Voici les résultats. 0.1680 gr. donnèrent 23 c.c. d'azote à 18° et 703 m.m. de pression. 0.1GG5 gr. donnèrent 0.935 gr. H2 0 et o.3i'>7 gr. CO,. Donc: trouvé calculé pour hexosazone pour pentosazoue. C (iO.ll G0.3 02.— H (5.23 0.17 5.38 As 15.87 15.04 17.— I^e point de fusion était situé à 205°. Enfin je dosais la quantité de sucre avec la liqueur de FKHLIM:; calculée pour glucose je trouvais L'0.31 p. 100. Cette même solution examinée avec le polaiistrobomètre de WILI» dans un tube de 2 d.m. de long déviait àdro'te21°01. Si l'on calcule la constante de la polarisation au moyen de la formule e = x — , on a 20.31 = x 1 2 U i l 2 et x = 1.879. Tollens a trouvé pour le glucose 1.887; il est donc bien probable que le sucre est le glucose, quoique je n'aie pas réussi à l'obtenir pur. R e m a r q u e s snr l e s t r a v a u x a n t é r i e u r s . Il résulte de mes recherches: 1°. l'acide, décrit d'abord sons le nom d'acide rhodéorétiniqite, puis sous celui d'acide convolvuliniquc, et qui serait formé de la convolvuline par addition d'eau, ne peut exister; car, en dissolvant la convolvuline à froid dans l'eau de baryte on dans un autre alcali, il y a déjà dédoublement avec production d'acide métbyléthylacétique. Cette décomposition dépend de 216 la quantité d'alcali mise en jeu, et il me semble peu probable qu'on arriverait par cette action à un composé défini. 2°. le corps décrit sous le nom de convolvulinol semble n'être antre chose qne l'acide oxypcntadécyliquc très impur. 3°. l'acide convolvulinolique est l'acide oxypentadécylique. KAYSBR et MAYRR ne l'ont obtenu qu'à l'état impur. Pour rappeler son origine on pourrait donner à l'acide oxypentadécylique le nom d'acide convolvulinolique. C o n s t i t u t i o n de la c o n v o l v u l i n e . J'ai trouvé que le poids d'hexose qui se produit dans le dédoublement est d'environ la moitié de celui de la convolvuline employée (calculé comme glucose j'ai trouvé sur 411 gr. de convolvuline 208 gr.). J'ai dosé aussi la quantité de l'acide méthyléthylacétique produit en même temps; elle était de T>4 gr. sur 411 gr. de convolvuline. En tenant compte de ces quantités relatives on (fourrait poser l'équation: 2 C. H„ 0K +• C5 H10 0 2 + CIS H30 0 3 = x + y H, 0 si toutefois l'on admet, ce qui est bien probable, que le dédoublement ait lieu par ou après l'addition d'eau. La composition de la convolvuline, déduite de mes analyses, de rapproche le plus de C,, I1S1 0 , , , mais l'écart démontrerait que cette substance n'était pas encore pure. La difficulté qu'on rencontre à obtenir parfaitement purs des corps solides non cristallisés est assez.connue, et il est possible qu'en la purifiant d'une autre façon que celle que j'ai suivie on obtiendra dans l'analyse des résultats plus satisfaisants. Si alors la formule (!3, HS1 0 IB est confirmée, le dédoublement se ferait par une molécule d'eau. 217 Comme pour la plupart des glucosides qui n'ont pas encore été obtenus par synthèse, la constitution intime reste cachée, quoiqu'il soit probable que les acides et le glucose qui se produisent dans le dédoublement s'y trouvent à l'état d'éthers composés. Ce travail a été commencé au mois de Mars 1891 au Laboratoire de Chimie organique sous la direction du Professeur FRANCHIMO.NT à Leide, continué et fini depuis Juillet 1893 dans celui du Professeur E i u m à Heidelberg. Je tiens à exprimer ma gratitude à ces Messieurs pour le secoure bienveillant qu'ils ont bien voulu me prêter. 8ir la maltose et son anhydride, PA* M.M. C. A. LOBRY DE BRUYN rr F. H. VAN LEENT. A l'occasion d'une étude sur les dérivés ammoniacaux des hydrates de carbone, découverts il y a une année '), nous avons fait quelques observations sur l'anhydride de la maltose. Cet hydrate de carbone contient comme le sucre de lait une molécule d'eau, qu'il perd tout aussi difficilement que son isomère. Car, comme il a été observé par M. SOXHLET, la maltose ne perd cette eau à une température de ± 100° qu'au cas où l'on effectue cet échauffenient dans le vide. Ainsi, chauffé à, 100°—10f>° pendant quelques heures, la maltose ne perd rien en poids et ne s'altère pas: 1 gr. de cette substance chauffée, dissous dans 10 c.c.m. d'eau, a donne dans le tube de 10 cm. : quelques minutes après la dissolution : « = +ll°2G' H n = 1 1 4 0 . 3 ; ± 2 4 heures après la dissolution: « = +13° MD=130° (calculé pour l'anhydride 136,°;"»). ') C. A. LOHRY DE BKUYK et A. P. N. FRANCHUCONT, ce Ree. 12, 286 En commun avec M. F. H. VAN LRENT j'ai étudié déjà les dérivé» ammoniacaux de la lactose, de la galactose et de la maltose. M. FRANCHIRONT et moi nous nous occupons encore de l'étude des dérivés de la glucose et de la fructose. (/étude de Parabinose, de la mannose. de la xylose et de la rbamnose a également commencé L. D. B 219 Pour réchauffement dans le vide nous nous sommes servis de l'appareil à deux ballons, reliés par un tube courbé, muni d'un robinet '). Un des ballons contenait du pentoxyde de phosphore ; l'antre, rempli à moitié par de la maltose et pesé, était placé dans un bain d'huile chauffé jusqu'à ± 105°. Après 8 b. de chauffage le dernier ballon fut pesé ; la maltose avait perdu à peu près une molécule d'eau. Qn retient une substance amorphe, vitreuse, jaunâtre. La solution aqueuse d'un gramme dans un ballon de 10 cc.m. a donné dans le tube de 10 cm.: quelques minutes après la dissolution: a=+14°4' [o] D =:140 o .7; ± 24 heures après la dissolution : « = + 13°46' [«] D =137°.7. La rotation s'est donc abaissée légèrement. L'anhydride est excessivement bygroscopique. Pour cette raison il peut se transformer spontanément en maltose ordinaire cristallisée, si l'on l'abandonne a l'air. Car d'abord il se transforme dans un sirop épais; après un ou deux jours cependant il commence à cristalliser, tout en perdant une partie de l'eau attirée, et devient totalement sec. L'expérience a prouvé que le poids s'est élevé en même temps de ± 5 p. 100, c'est à dire du poids de l'eau d'hydratation. Pour le pouvoir rotatoire l'on trouve la valeur de la maltose ordinaire: 0.960 gr. de l'hydrate dissous dans 10 cc.m. d'eau ont donné dans le tube de 10 cm.: ) Ce Rec. 10, 132. 220 quelque temps après la dissolution: a = + l l ° 1 2 ' [«] D =116°.9; ± 24 heures après la dissolution : a = + 1 2 ° 3 0 ' [a] D =130°.2 (calculé pour l'anhydride 136°.7). Nous avons constaté qu'on peut obtenir l'anhydride tout aussi bien par l'cvaporation jusqu'à siccité d'une solution aqueuse de maltose, mise dans une capsule de platine, chauffée jusqu'à 130° à 135° dans un bain de chlorure de calcium. Il faut remuer le sirop et le chauffer une à deux heures après l'évaporation de l'eau pour chasser les dernières traces d'humidité. Au refroidissement on obtient l'anhydride, également à l'état amorphe, vitreux, jaunâtre. Le pouvoir rotatoire spécifique (de ± 139°) s'abaisse également de quelques degrés; il possède les mêmes propriétés, quant à son hygroscopicité et sa transformation dans l'hydrate ordinaire lors de l'exposition à l'air, que l'anhydride préparé dans le vide. L'anhydride de la maltose se forme encore quand on fait bouillir l'hydrate avec de l'alcool absolu. La solution décantée dépose au refroidissement une couche sirupeuse qui peu à peu devient blanche et solide, tandis que de petits globules se forment en même temps. Une structure cristalline distincte de ces globules, examinés sous le microscope, n'a pas été constatée. L'anhydride retient obstinément de l'alcool; il le perd dans un exsiccateur. Les propriétés de cet anhydride sont égales à celles des deux autres. Le pouvoir rotatoire spécifique, quelques minutes après la dissolution dans l'eau, est de + 139°; 24 h. plus tard il est devenu -+- 134°. 221 Par simple échauffement dans une étuve a ± 135° l'on peut encore déshydrater la maltose. Tandis qu'à 100° elle retient obstinément l'eau, elle perd 5 p. 100 de son poids après 5 h. d'échauffement & ± 135° (comme le sucre de lait). L'anhydride obtenu ainsi est le même que celui préparé par les trois autres méthodes indiquées; son pouvoir rotatoire spécifique de ± 138° s'abaisse après quelques heures de 4° à 5°. Comme les solutions des différents anhydrides sont colorées légèrement en jaune-brun, la concordance des chiffres n'est pas parfaite. Il résulte de ces expériences que la maltose, comparée a son isomère le sucre de lait, présente une différence caractéristique en ce qui concerne sa transformation en anhydride. Car la solution aqueuse de la lactose, évaporée promptement, fait naître un anhydride cristallin, très soluble, présentant le phénomène de la hémirotation ([<*] = ± + 38°) '), tandis que la déshydratation de la lactose sèche à ± 130° donne l'anhydride ordinaire, à pouvoir rotatoire égal à celui de la lactose même (par conséquent birotatoire). Au contraire la maltose ordinaire, transformée en anhydride en appliquant les quatre méthodes indiquées, donne toujours le même anhydride, dont le pou- ') EBOHAKM, Ber. 13, 2180; SOHMÔOIB, Ber. 13, 1915; 14, 2121; 25, 1455. Nous avons constaté qa'on peut obtenir l'anhydride de la lactose de ERDMANM— SCHMÔOEB en quantité notable et en peu de temps, si l'on évapore la solution aqueuse de 50 à 75 gr. de lactose dans une grande capsule de platine, placée dans un bain de chlorure de calcium, chauffé à ± 130°, comme il a été indiqué par EBDMAMH [1. c. p. 2183]. Nous revenons plus tard sur les anhydrides de la lactose. 222 voir rotatoire immédiatement après la dissolution surpasse un peu la valeur normale. Nous appelons encore l'attention sur le fait que les propriétés de l'anhydride de la maltose, en ce qui concerne le pouvoir rotatoire et l'hygrosropicité, sont égales à celles de l'iflomaltose ')• Cependant les osazones, préparées avec les anhydrides, ont le même point de fusion qne celle de la maltose ordinaire ( ± 192°), tandis que celui de l'osazonede l'isomaltose, d'après M. E. FISCHBH, est de ± 150°. Amsterdam, Août 1894. Laboratoire de la Marine. ') SCHIIBLBR et MITTILMKIER, Ber. 28, 3075; E. FISCHIB, Ber. 23, 3687; LiKTHiK «t Duix, Z. f. angew. Cbemie 1892, 263. EXTRAITS. Becherche théorlqae et expérimentale n r les température! crjohjdratiqnes dans les système» à deux sels avec on sang formation de sel doable, r.u> M. F. A. H. SCHREINEMAKERS. ') Dans ses recherches étendues sur les températures cryo hydratiques J), M. GLTHBIE a fait quelques déterminations concernant les systèmes à deux sels, sans qu'il pût cependant donner une explication rationelle des faits observés d'après les notions acquises à cette époque par la science. M. SCIIREINIMAKSRS a pris à tâche de déduire, en partant de quelques considérations théoriques, des règles générales pour les températures cryohydratiques de denx sels solides, se combinant, ou non, pour former un sel double, et de confirmer par l'expérience les conclusions auxquelles il est arrivé. ') Zeitacbrift fiir physikal. Chemie XII, p. 73 et SUIT. ') Phil. Mag. b. Vol 1, 1. p. 4y (1876). 224 En se servant d'une construction graphique, paraissant déjà dans ses mémoires antérieurs, il arrive par la discussion au résultat suivant, valable pour le cas où les deux sels ne forment pas de sel double: I. La température cryohydratique dune solution, étant en équilibre avec un mélange de deux sels, ne formant pas de sel double, est plus basse que la températures cryohydratique d'une solution étant en équilibre avec un seul des deux sels. Les expériences, exécutées par l'auteur avec quelques paires de sels, donnèrent des résultats confirmant pleinement la thèse que nous venons d'énoncer, comme le montre le tableau suivant, qui contient en même temps les chiffres obtenus par M. GUTHRIE. (Ta: température cryohydratique du sel A Tb: „ . „ B Te: .N°. „ Sala composante A „ Ta „ mélange). Tb To Auteurs B 1 KAxO, NaAzO, — 2°.6 —17°.5 - 1 7 ° et —16°.8 GuTHua 2 KC1 NaCl -11°.4 -22° - 2 1 ° et — 2V£ * 3 KC1 AzH«Cl — 17° e t - 1 8 ° » KC1 AzH4Cl -1P.4 -10°.7 -15° 4 -15°.8 -17°.7 SCHBBIICEMAKBBS 5 KC1 KA1O3 -10°.7 - 6 BaCl 2 SrCl 2 - 8° -17° -18° 7 BafAzOj^SrtArOa), - 0°.8 - 6° - 8 Ba(Az03)2Sr(Ax03)2 — 0°.8 - 5°.6 2°.6 -11°.4 m et-16°.7 4°.3 et -5°.6 GUTHRIE 5°.8 » SCHRKINIMAKERS Comme on le voit, les déterminations 1,2 et 7 de M. GUTHRIE ne sont pas en accord avec la théorie; les écarts ne sont 225 pas très considérables; en analysant la manière dont M. GUTHRIK a exécuté ses expériences, M. SCHRRINEMAKERS croit devoir admettre que son prédécesseur n'a pas toujours observé la température d'un liquide étant en équilibre avec un excès des d e u x sels à la fois. Cette présomption trouve un appui dans le fait, que M. GUTHRIE donne quelquefois deux températures assez différentes pour le point cryobydratique du mélange. Quant à l'observation n° 8, il est à remarquer qu'il n'y a pas de différence bien prononcée entre T b et T c, ce qni s'explique aisément par le fait que l'azotate barytique n'est que peu soluble, et par conséquent n'a pas d'influence marquée sur la solubilité de l'azotate strontique. M. SCHRRINEMAKERS fixe encore l'attention sur le fait, que la loi énoncée par lui est en accord avec la théorie électro lytique de dissociation, tant qu'on considère des solutions étendues. Gela découle d'une loi, démontrée par l'auteur, suivant laquelle la somme des ions et des molécules non dissociées est plus grande dans une solution saturée de deux sels que dans une solution saturée qui n'en contient qu'un seul. Dans la suite de son mémoire, l'auteur traite de deux sels qui forment un sel double, soluble a v e c ou s a n s décomposition dans l'eau. Les deux lois suivantes peuvent s'appliquer au premier cas. II. La température cryohydratique d'une solution, en équilibre avec un sel double et un des sels composants, est inférieure à la température cryohydratique d'une solution étant en équilibre avec ce sel composant seul. III. La température cryohydratique d'une solution, en 226 équilibre avec un sel double et le sel composant qui ne se dépose pas, est inférieure à la température cryohydratique d'une solution, étant en équilibre avec le sel double et le sel composant qui se dépose. Afin de contrôler par l'expérience la valabilité de ces lois, l'auteur s'est arrêté à la recherche de solutions qu'on obtient avec le sel double Pblj. Kl. 2 H20 sous décomposition partielle. Il trouva ainsi pour: latemp. cryoh. Tb (solution en équilibre avec PbLJ . 0° „ „ „ Td (soL en éq. avec le sel double et Pb I,) — 2°.8 „ „ „ Te (sol. en éq. avec le sel double et Kl) -22°.8 et„ „ „ Ta (sol. en éq. avec KI) -22°.4 Le dernier cas considéré par l'auteur a rapport à un sel double, se dissolvant sans décomposition dans l'eau. Par des considérations théoriques l'auteur arrive à la loi suivante. IV. La température cryohydratique d'une solution, en équilibre avec un sel double et un de ses sels composants, est inférieure à la température cryohydratique d'une solution pure du sel double. Il découle de cette loi que, si le cryohydrate d'une solution est en équilibre avec le sel double et le sel composant A, et qu'on ajoute continuellement le sel composant B, le sel A se changera d'abord successivement en sel double. Dès que ce point sera atteint, la composition de la solution changera suivant une certaine loi. La température s'élèvera jusqu'à ce qu'on ait obtenu une solution du sel double; enfin elle s'abaissera jusqu'à une certaine limite, pour remonter de nouveau après. Le résultat des expériences exécutées par l'auteur avec le 227 sel double Cu S 0 4 . (Az H4), S 0 4 . 6 H, O et ses composants est en parfait accord avec cette loi. En effet, voici l'aperçu de la composition et des températures cryohydrstiques de quelques solutions qui lui ont servi à dresser une construction graphique qu'on trouve dans le mémoire cité. Molécules des composante dissoutes dans 100 mol. d'eau. (AzH.kSO. CuSO, 0 0.24 068 2.33 3.8 9.7 + 1.31 1.88 0.68 0.102 0.05 0 Température cryohydratique. - 1°.5 — 2°.6 — F.7 — 4°.2 — 7°.2 -19° Sels solides en présence de la glace. CuS04.5H.O Seld.+ CuS04.5H, O Sel double Sel double Sel double Sel d. + (A« H 4 );. S0 4 L'auteur a encore contrôlé ces résultats en déterminant la température cryohydratique de solutions, obtenues en ajoutant successivement de petites quantités de sulfate ammonique à une solution, de sulfate cuivrique contenant de la glace et du sel solide. (Il va sans dire qu'on avait soin d'avoir toujours de la glace dans le mélange). Un autre exemple du même genre est donné par le sel double C u C1]. 2 Az H4 C l. 2 H2 O, examiné par l'auteur La température cryohydratique de la solution saturée de A z H4 C I, contenant ce sel en excès et de la glace, était —15°.3; celle de la solution contenant du sel double, du salmiac et de la glace comme phases solides —15°.7; enfin celle du sel double pur contenant ce composé à l'état solide avec de la glace —12°.7. A. C. O. 228 DéterMination de la aolibilité de quelques sels réputés insolubles, PA» M. A. F. HOLLEMAN. ') Les recherches de M. HOLLEMAN dont nons donnerons un aperçu, doivent leur origine à une idée qne lui communiqua M. VAN 'T HOPP, savoir qu'on pourrait déduire la concen- tration d'une solution saline très diluée de sa conductibilité électrique. Si une solution saline est diluée à tel point qu'on puisse y admettre une décomposition totale en ions, la conductibilité moléculaire n'augmentera plus par une dilution ultérieure, parce que dans ce ras f*T:=fi0C. Or, quand on connait p^, on peut se servir de la formule pour la détermination de v. Car— se trouve par la lecture du pont à fil; w est la résistance, k est connu et f<r = ftao, de sorte que v seul est inconnu dans l'équation donnée. On a donc: w b ') Zeitschrift filr physik. Chemie XII, p. 125 et suiv ) Dans cette formule « signifie la conductibilité moléculaire et v le volume de la solution, contenant un équivalent en grammes dans 1 litre de solution; w est la résistance métallique intercalée; a signifie la longueur du fil gauebe et b celle du fil droit du pont à fil jusqu'à la touche; k signifie la capacité de résistance du vase qui contient l'électrolyte. ; 229 La valeur de n^, il est vrai, est inconnue pour les sels examinés par l'auteur, mais on peut la déduire des valeurs de n^ pour d'autres sels. Prenons pour exemple le calcul de PQO |>our le sulfate barytique. M. KOHLRAUSCH donne: pour '/, BaClj ^ = 115) „ KCl ^ = 122! à 18°. 7 , ^ 8 0 , ^ = 12*) La différence entre 7» K2 S 0 , et K C1 (ou entre '/.t S 0 , et Cl) est = 6. Donc '/, BaCI, + '/, (S 0 4 — Cl) = '/., B a S 0 4 115 -f- 6 = 121 D'après les mesures de M. KOHLRAUSCH la différence ( 7 , S 0 4 — C l ) e s t = l pour 7, L i , S O , et LiCl, = 3pour 7 , N a , S 0 , et NaCl, = 4 pour 7, Z n S O , et >/.t ZnCl,. En prenant la moyenne des quatre valeurs 6, 1, 3 et 4 on trouve donc (7i S 0 , — C1) = 3.5, et, par conséquent, pour ^ B a S 0 , : 1 1 5 + 3.5 = 118.5 (à 18°). En général il faudra déduire la valeur de f»œ pour un sel quelconque de celle de f*œ pour un autre sel du même métal et de la différence des p œ pour deux sels correspondants d'un autre métal: ^ (M X) = ^ (M X.) + ^ (M, X) - ^ (M, X,). Pour pouvoir calculer la valeur de pOT à d'antres températures, il nous faut encore connaître la variation de la conductibilité électrique, mais celle-ci n'est pas directement déterminable ; on peut la déduire par le calcul, pourvu que les déterminations de ^ aient été exécutées à deux tem- pératures différentes avec les sels auxiliaires. Au cas où elles font défaut, on emploie les coefficients de tem(>érature 230 d'autres sels analogues, parce qu'ils n'offrent dans la plupart des cas que dos différences peu sensibles. *) La méthode expérimentale, employée par l'auteur, fut celle qui a été indiquée par H. OSTWALD. *) L'eau, purifiée par une destination lente avec un peu d'acide phosphorique, et conservée dans des flacons qui avaient déjà longtemps servi au même but, était aussi pure que celle qu'employait M. KOIILRAUSOH. Les électrodes platinées (appartenant à l'appareil à résistance de M. ARRIIKNIUS) avaient, surtout au début, la pro- priété désagréable d'abandonner pendant longtemps de l'acide ou du sel; c'est pourquoi l'auteur les nettoyait par un séjour prolongé dans de l'eau chaude. Puisque le même phénomène se reproduisait quand les électrodes étaient baignées quelque temps dans une solution saline, on les conservait toujours dans de l'eau pure et on ne les laissait, pendant les déterminations, que quelques minutes dans la solution. Du reste, en examinant une solution à divers degrés de dilution, l'auteur avait la précaution de suivre la prescription de M. KOHLRAIJKCII, c'est à dire de commencer par la solu- tion la plus diluée, et d'augmenter successivement la concentration par l'addition d'une solution plus dense. De même l'auteur, afin de faciliter l'observation du minimum de son dans le téléphone, ne plongeait pas directement l'appareil à résistance dans l'eau du thermostate, mais d'abord dans un gobelet assez large dont la paroi intérieure était revêtue de ouate. ') Voir le tableau de M. KOHLRAUSCH. Wied. Ann. 2 6 , p. 293. • Zeitschrift fur phys. (hernie II, p. 561. 231 La constante k de l'équation (1) fut déterminée plusieurs fois au moyen d'une solution de chlorure potassique '/.0 normale. On trouva k = 112.3. Des mesures exécutées sur des solutions de chlorure po—3 tassique très diluées (v x 10 = 6 5 . 8 dans la solution la V 21 ]ilus concentrée) donnèrent îwur —r- une valeur de 1.22G wb (t = 24"), d'où l'on déduit pour ^ M. KOIILIMUSCII la valeur de 137.7. trouva |UX = 137.5. La concordance est par faite et rend témoignage que l'exactitude à atteindre dans ce genre d'expériences ne laisse rien à désirer. Afin de contrôler la méthode elle-même, l'auteur l'appliqua à la détermination de la solubilité des trois sels suivants. 1. S u l f a t e c a l c i q u c (15°). Trouvé pour vx 10 01 31 lfi 8.2 va wb 0.02(347 v 0.02*304 v 0.0254(3 v 0.02405 v. A une dilution de l G x l O v on constata donc une diminution sensible de la conductibilité moléculaire; c'est pourquoi l'auteur adopta, pour le calcul de v, la moyenne des deux premières observations, K. = 111.*3. La valeur de pTj fut déduite des valeurs trouvées par M. M. VAN 'T UOFK et KKI.:HK«') pour i CaCl 2 , \ MgSO, et \ MgCI, (à 14° C), ') ZeiUchrift fin plivsik. Chenue, III, p. 2IHI. 232 en y apportant la correction pour la température de j M g S 0 4 . Ainsi l'auteur trouva pM = 108 et v = 36.9, ce qui signifie qu'un équivalent ( | C a S 0 4 ) de sulfate calcique en grammes est contenu dans 36.9 litres de solution. Le dosage direct par éraporation d'une quantité déterminée donna v = 37.4. La concordance est assez satisfaisante. 2. S a l i c y l a t e a r g e n t i q n e . (Sel blanc, préparé soigneusement et recristallisé dans l'eau bouillante). Trouvé par détermination de la conductibilité électrique : Mœ = 89 4 - ; v = 256.8 (t = 23°). Trouvé par dosage de l'argent (YOLHARD) dans une quantité détermi- née de solution v = 256.0. 3. B e n z o a t e - a r g e n t i q n e . (Préparation comme celle du salicylate). Trouvé par détermination de la conductibilité électrique : p œ = 92°.5 ; v = 131 .fi (t = 24°). Trouvé par dosage de l'argent dans une quantité déterminée de solution v = 128.2. Il nous reste maintenant à communiquer le résultat des expériences de l'anteur sur la solubilité de plusieurs sels réputés insolubles. Nous omettrons les détails communiqués par lui sur la préparation des composés examinés, sur les dates antérieures qni font la base du calcul, etc., et nous renvoyons pour cela le lecteur au mémoire original. 4. S u l f a t e barytique. t = 18°.4 :1 p. de B a S O , se dissout dans 429700 p. d'eau. t = 37°.7: „ „ „ „ „ „ 320000 „ „ 23;? FRÉSÉNICS dit que la solubilité du sulfate barytique dans l'eau froide et dans l'eau chaude est moindre que 1: 400.000. Dans le dictionnaire de M. LADENBORG on trouve pour la solubilité: 1 ou 2 p. sur 300.000, sans indication de la température. Les écarts devront probablement être attribués à la pureté relative de l'eau employée comme dissolvant. 5. S u l f a t e s t r o n t i q u e. t = 1G°.1 : 1 p. de S r S O , se dissout dans 10070 p. d'eau. t = 26 l \l : „ „ „ „ „ „ 10030 „ „ Solubilité d'après Frésénius : 1 : 6895 dans l'eau froide. „ „ „ 1 : !>638 dans l'eau bouillante. 6. C h l o r u r e a r g e a t i q u c. (N. B. Au début l'auteur éprouva quelque difficulté à obtenir une solution (pure) saturée de chlorure argentique; à la température de 20°—3o" la conductibilité n'était pas constante, probablement à cause de l'action chimique de la solution alcaline du verre. L'auteur y remédia en agitant sans cesse la liqueur dans l'appareil à résistance, et en favorisant ainsi une saturation rapide du liquide.) t = 13°.8 : 1 p. de A g Cl se dissout dans 715800 p. d'eau. t = 2(r.5 : „ „ „ „ „ „ 384100 „ „ STAS trouva qu'on peut encore déceler ^ et même '/IOO m-Sd'argent dans un litre d'eau par le chlorure sodique. D'après ces données le chlorure argentique serait beaucoup moins soluhle que d'après les résultats de l'auteur. Le désaccord s'explique par le fait qu'une solution de chlorure argentique dans l'eau donne un précipité aussi bien par l'addition d'une solution argentique que par celle d'une solution de chlorure sodique. Suivant 6. J. MULDBR on décèle encore un millionième d'argent dans une solution par l'addition 234 d'acide clilorhydriqne, résultat cadrant beaucoup mieux avec celui de l'auteur obtenu à 13°.8. 7. Bromure argentique. = 2<>°.2 : 1 p. de A g B r s e dissout dans tt)71650 p. d'eau. t = :j8°.4: „ „ „ „ „ „ 775400 „ „ t = 28°.4 : 1 p. de A g i se dissout dans 1074040 „ „ t = 40°.4: „ s. l o d u r c a r g e n t i q u e . „ „ „ „ „ „ 4202G0 „ (NT. B. L'auteur remarque que l'accroissement de la conductibilité est du même ordre pour l'eau que pour les so lutions des sels haloïdes de l'argent. Il est donc possible, qu'on obtienne des résultats différant de celui de l'auteur, si l'on pouvait disposer d'une eau plus pure encore.) 9. O x a l a t e c a l c i q u e . t = 13°.6:lp. de C a C 2 0 4 .2 aq se dissout dans 148220 p. d'eau. t = 24°.0: „ „ „ 10. C a r b o n a t e t= „ „ , „ 124400 „ „ barytique. 8°.8 : 1 p. de BaCO, se dissout dans 04070 p. d'eau. t = 24°.2 : „ „ „ „ „ „ 45566 „ „ FHtsBNins trouva pour la solubilité du carbonate barytique dans l'eau (à 16e—20°) 1 : 14137, et dans l'eau bouillante 1 : 15421 ; mais ce chimiste opéra sans exclure le contact de l'acide carbonique de l'air et laissa les carbonates (de B a, S r et C a) pendant quelques jours en contact avec l'eau, en agitant fréquemment la liqueur. De là les écarts de ses chiffres avec ceux de l'auteur. M. BINEAI donne |H>ur la solubilité de B a C O s 1 : 50000. 11. C a r b o n a t e t= strontique. 8° 8 : 1 p. de S r C O , se dissout dans 121760 p. d'eau. t=24°.3:. „ „ „ „ „ „ 91468 „ „ 235 Solubilité d'après FRKSKNIUS: 1 : 18000, d'après BIHKAIJ 1 : 1O000O. 12. C a r b o n a t e t= calcique. e 8 .7 : 1 p. de CaCO, se dissout dans 99;">O0 p. d'eau. 1 = 2318: „ „ Solubilité d'après „ „ FRKSKNHS „ „ 80040 „ „ 1 : 16H00 dans l'eau froide et 1 : 8800 dans l'eau bouillante. BIMCAU donne le chiffre I : 50000 et rapporte (d'accord avec le résultat de l'auteur) que la solubilité varie peu avec la température. M. HOFMANN trouva qu'en bouillant longtemps une solution aqueuse de bicarbonate calcique, il reste encore toujours 0.034 gr. de matière dissoute par litre. Ce chiffre est 0.030 gr. selon M. WKLIZIK.N. Enfin la solubilité de CaCO, est de 1 : 112400 d'après les données récentes de M. LJUBAVINB. Il est bien remarquable que, comme le trouva déjà M. BINEAI;, le carbonate strontique est beaucoup moins solublc dans l'eau que ses congénères barytique et calcique. IJCS résultats des déterminations de la solubilité, obtenues par l'auteur, peuvent servir à calculer la chaleur de précipitation q des sels examinés. A cet effet on se .sert de l'équation de M. VAN 'T HOFP d. 1 C _ q dT""2iT1 qui par intégration donne: Dans cette équation C signifie la concentration '/v de la formule (1), i le nombre d'ions résultant de la dissociation éleetrolytique des sels et T la température absolue. 230 Les valeurs de q ont été calculées par M. THOMSE.N des effets caloriques observés }>endant la neutralisation. Or, comme, d'après la théorie de la dissociation électrolytique, la neutralisation dans les solutions suffisamment diluées ne consiste que dans la formation de l'eau par la combinaison des ions H et 0 H, la chaleur de neutralisation doit être la même pour des quantités équivalentes d'un acide et d'une base, quelle que soit leur nature. Tant que tout reste dissous, cette prévision est confirmée par les faits, mais dès qu'un sel se précipite, l'effet calorique, lors de la saturation, s'augmente de la chaleur de précipitation, égale, mais à signe contraire, à la chaleur de dissolution. En général on trouvera donc cette chaleur de dissolution en soustrayant de l'effet calorique, observé lors de la formation d'un sel insoluble, celui qui se manifeste quand le même acide est saturé par une base qui s'y combine en formant un sel soluble. C'est de cette manière, en effet, que M. THOMSKN a calculé les chaleurs de dissolution. Il est clair que les valeurs de q trouvées par le savant danois et celles qui ont été déduites des déterminations de solubilité au moyen de l'équation (2) doivent s'accorder. Le tableau suivant montre qu'il en est ainsi des chlorures et des sulfates examinés: Sels B»SO( Sr SO, AgCl') Ag Br 1 ) A g I'.. <1 déduit de l'équation (2) 5500 60 15992 18645 29460 d'après TuouxFh 5583 0 et — 300 15850 20110 26420 I A 1' aide de la formule (2) et en se basant sur les valeurs de q 237 mais les antres sels examinés donnent un résultat tout différent : Sels q déduit de l'équation (2) CaC,0, aq CaC0 3 SrC0 3 BaCO, 5643 5738 6216 7405 q d'après THOMSEN 8400 (BEBTHSLOT) -2084 230 1348 Cependant ces écarts pourraient bien trouver une explication par les faits suivants. 1°. Le sel examiné par l'auteur avait la composition C a C2 O,. 2 a q. Dans les déterminations thermochimiques de q on employa des solutions contenant 1 équivalent sur 4 litres. Or d'une solution si diluée il se précipite un mélange de C a C , 0 4 . 2 a q et C a C , O,. 3 a q . 2°. Probablement (voyez p. e. les résultats de M. SHIILDS, Phil. Mag. 1803. p. 365) les carbonates ont subi, du moins pour la plus grande partie, une décomposition hydrolytiquc en M ( 0 H), et H, C 0,. L'auteur s'arrête en outre aux suppositions suivantes. 1°. L'accroissement de p œ pour 1" pourrait bien atteindre une valeur anormale. données par TIIOMREN, l'auteur calcule la solubilité suivante des trois sels haloïdes de l'argent pour 13' .8. A g C1 : r = 102710 A g B r : Y = 540500 A g i : v = 770400, résultat qui s'accorde avec l'observation de STAS concernant la précipitation d'une solution de chlorure argentique, aussi bien par une solution argentique que par une solution d'un chlorure, phénomène qui ne se produit pas dans une solution de A g B r ou de A g i en ajoutant A g A z 0, et U r N a ou I N a. 238 (Une expérience de l'auteur à ce snjet avec le carbonate calcique ne donna pas de résultat décisif. l\ trouva pour l'accroissement de p par 1° C. la valeur de 2.0 entre les limites de 12°.5-29°.2.) 2°. La valeur de q pourrait être inconstante dans l'intervalle de température observé (comme dans le cas du sulfate calcique). (Cette présomption fut justifiée par l'auteur dans ses expériences avec la solution de C a C 0 , pour un intervalle de température, compris entre 8°.7 et 23°.8.) 3°. Il se pourrait que les carbonates en solution très étendue n'eussent pas subi une dissociation totale en ions, et que le nombre des molécules dissociées variât avec la température. (L'auteur trouva au contraire que dans une solution de carbonate calcique, préparée par la dilution d'une solution aqueuse saturée avec 8 à 9 fois son volume d'eau, la dissociation en ions était presque complète.) A. C. 0 . Sur 1» décomposition de l'hydrogène phosphore gazeux, TAR M. D. M. KOOY. ') M. VAN 'T HOPF a démontré *) que la phosphinc se décompose normalement dans ses éléments à 440°, et que la constante de vitesse ne varie que de 0.0033 à 0.0031, lorsque ') Zeitschrift far physikal. Chenue XII, p. 155 et eniv. ) Études de dynamique chimique. Amsterdam 1884. p. 86. : 2:39 la décomposition augmente jusqu'à .30 p. 1<HJ de la masse totale. M. K<M»Y a étendu les recherches de M. VAN 'T HOKF en poussant plus loin les expériences ù 440 , et en déterminant l'influence de la température dans les limites de 310" jusqu'à 512°. La pho8phinc fut préparée suivant la prescription de M. HOFMANN ') et recueillie sur une solution saturée de sel marin, contenant un peu de potasse pour retcuir l'acide carbonique. La pureté du gaz tut contrôlée par l'absorption dans une solution de chlorure de chaux. L'appareil pour la détermination de la constante de vitesse, employé par l'auteur, était celui qu'avait employé et décrit M. VAN 'T HOFF 2). Enfin les températures requises pour le chauffage de la pbosphine furent obtenues par des bains de soufre, de dipbénylaminc, d'anthraquinonc et d'un sulfure de phosphore. Pour Ks deux premières substances, l'auteur se servit des appareils de M. VAN 'T HOFP, pour l'antlnaquinone et le sulfure de phosphore il préféra l'appareil de M. V. MBYKR '); l'inflammation de ce dernier composé fut empêchée par l'application de l'amiante. RÉSULTATS. E x p é r i e n c e s à 44(>° (Soufre bouillant). L'auteur commença par s'assurer qu'en effet la décomposition de la phospbine a lieu d'une manière normale et qu'elle correspond à la formule la plus simple ') Berl. Ber. 4, p. 202. J ) Berl. Ber. 25, p. 626. ") Etudes, p. 53. 240 où C signifie la concentration, t le temps et k la constante de vitesse. En intégrant la fonnnle (1) on obtient: k =T l o g c t où C0 indiqne la concentration initiale et Ct celle qni est atteinte après le laps de temps t La relation entre C0 et Ct se déduit des pressions p0 et pt (pression initiale et pression après le laps de temps t); car: Ct C0 — Ct ,. Pt = p - Po H p • 7j PoV»o *-<0 Enfin on trouve pour k: k = T l 0 *3p7^2V En employant un gaz bien desséché, absorbable par une solution de chlorure de cbaux à l'exception d'un résidu de 1.46 p. 100, l'auteur obtint les résultats suivants. 8 O. 8 B B 241 O» t-i w* t-4 <*t C4 O* a a s a s s w* 3 > o c Q * r ç c a a 5 c o c b K5 t^ Ca sa <o g? S S S 3 : £ $ 8 S ? £ s ^* OJ 8 S S 8 S . ^ 5 S S § 8 8 $ ï . 5 . t - F - r - e - r - t - t - t - t - c - r - t - « h • ° ï 242 Il ressort de cet aperçu que la valeur de k monte tant soit peu après quelque temps, ce qui doit être attribué ù une action accélératrice des appareils en verre par suite d'une dévitrification des parois intérieures durant le chauffage prolongé à 440°. Cette présomption fut confirmée par des expériences avec un appareil qui avait déjà longtemps servi an même but; en effet celles-ci donnèrent une valeur de k beaucoup plus considérable (0.00677 — 0.00639). L'auteur résolut donc d'employer dans la suite des appareils tout neufs et encore pendant un laps de temps pas trop considérable. Il parut important à l'auteur de faire quelque recherches sur l'influence possible de gaz étrangers mêlés à la phosphine. 11 constata que ni la vapeur de phosphore, ni l'hydrogène ne causait aucune perturbation quant au cours normal de la réaction; même la vapeur d'eau dont l'influence sur la vitesse de décomposition de l'ammoniaque a été mise au jour par M. THAN '), n'avait aucun effet nuisible. L'auteur, après toutes ces expériences exécutées en détail, fixa la valeur de k à O.OC25 pour une température de 446°. Je me bornerai maintenant à rapporter brièvement la variation que subit la valeur de la constante de vitesse avec la température. Températures Valeurs de k 31u (I'iphénylamine bouillante) 0.00021 3li7 ( Anthraquinone bouillant) 0.00067 M2 (Sulfure de phosphore bouillant) 0.00b 1 ') Ann. der ('hernie und I'harm. 131, p. 13Y 243 Ces résultats embrassant un intervalle de température de 200°, permettent de chercher une relation entre la vitesse de réaction et la température. En se basant sur la relation entre la vitesse de transformation et l'équilibre où k, et k2 signifient les vitesses des deux réactions contraires a l'état d'équilibre et K la constante d'équilibre, et en introduisant ensuite la relation entre cette constante et la température: d log K ~~<î¥ q ~ 2T* ' on arrive à l'équation d log k, df d log k2 q d~T~ " " 2 T * qui permet de trouver une relation entre K et T. ') La forme la plus simple ï, = — s'adapte très bien, d'après M. ARMIBJCIUS J), aux données disponibles; par intégration on en déduit l'équation log k = — ' - + const. employée par le savant mentionné. Dans le cas dont nous parlons elle satisfait passablement; mais, comme nous le verrons, on peut encore y appliquer une amélioration en ') VAN *T HOKF. Ktudes de dynamique chimique, p. Ur>. Zeitscliril't lïir physik. Chemie 4 , p. 226. 244 introduisant un facteur qui, pour un intervalle de température assez considérable, doit sans doute exercer une certaine influence. La valeur de q, la chaleur de transformation intérieure, paraissant dans la seconde équation fondamentale, est en général une fonction de la température et peut bien être représentée entre des limites assez éteudues par q = q0 + s T ou s signifie la différence des chaleurs spécifiques des systèmes se trouvant en équilibre. Une pareille transformation est donc de même applicable à la relation entre la vitesse et la température, qui n'exprimera par d log k _ A + B T d.T — T* La concordance des résultats obtenus avec les valeurs calculées devient par là plus complète, comme le montre le tableau suivant. Temp. ktrouvé 512° 446° 367° 310" 0.0081 0.0025 0.00067 0.00021 )og k = - = p + 2.4884 (0.0081) 0.0031 0.00074 (0.00021) logk = £ + BlogT + C (0.0081) (0.0025) 0.00061 (0.00021) A. C. O. 245 La viteaae d'eiydatlea 4e la phoftphlae, PAR M. H. J. VAN DE STADT. ') Il est notoire qu'en général la vil esse de réaction s'accroît avec la concentration des corps réagissants, mais qu'il y a ce|>endant quelques exceptions bien remarquables :\ cette règle; il suffit de citer le phosphore qui ne commence à n'oxyder qu'à un certain degré de dilution de l'oxygène. Parmi les corps qui entrent dans le cadre de ces exceptions la pho8phine est un des plus propres ù une étude approfondie, tant à cause de son état gazeux que par la propriété qu'il a de s'enflammer spontanément an contact de l'oxygène par la diminution de la pression. C'est à M. VAN 'T HOPP ') que nous devons les premières notions quelque pen précises par rapport à ce phénomène ; en effet il constata qne la pressiou la plus favorable de l'oxygène pour l'inflammation spontanée de la phosphinc correspond à '/io de la pression atmosphérique. Le but des recherches de M. VAN DE STADT a été de voir comment la vitesse de l'oxydation lente, qui précède la combustion, varie avec la concentration jusqu'au point où elle amène la combustion rapide. Pour atteindre ce but, il fallait avant tout acquérir une connaissance précise du mécanisme des réactions chimiques ') Zeitschrift fQr physik. Chemie XII, p. 322 et sniv. ') Etudes de dynamique chimique, p. 60 (1884). 246 I. M é c a n i s m e de l ' o x y d a t i o n de la p h o s p h i n e Afin de pouvoir étudier les diverses réactions possibles entre la phosphine et l'oxygène, l'auteur s'est servi d'un appareil qui lui permettait de mélanger les deux gaz en proportions définies et sous des pressions très variées, et de mesurer en même temps les variations de pression qui se manifestaient daus l'appareil pendant ou après la réaction. Le ballon V qui doit recevoir les gaz peut être mis à volonté en communication avec le tube p ou avec le tube a d et le manomètre M par le robinet a. Le robinet b a une construction telle, qu'il peut établir à volonté ou fermer la communication avec le tube e et le tube f, dont A le premier est adapté au réservoir contenant la phosphine et le second au rempli d'oxygène. gazomètre Le tube p fonctionne comme M pipette. Voyons maintenant la méthode d'expérimenter. On fait le vide dans le ballon V par le tube d mis en communication avec la pompe et on ferme le robinet c. La pipette p a été remplie d'avance avec de la phosphine ou de l'oxygène; les robinets a et b étant fermés. Alors on tourne a de sorte que 247 le contenu de la pipette s'évacue dans le ballon V Le remplis sage de la pipette et l'évacuation de son contenu se répète autant de fois que l'exige l'expérience. R é s u l t a t s . En opérant avec l'appareil décrit dans des circonstances très variées, il a été possible de constater que l'oxydation de la phospliine peut s'accomplir suivant les formules suivantes: (1) 2 PII., + 4 0 Ï = P 1 0 5 + 8 H 1 0 (2) 2 1'H., + 3 0 , = 2 P O , H, (3) P H, + 0 , = P 0 , H + H,. La formule (1) représente la combustion totale bien connue, mais dans la littérature on ne trouve que des indices des transformations, M. indiquées dans les formules (2) et (3). VAN DE STADT a précisé les conditions dans lesquelles «.'accomplissent ces réactions. Formation d'acide phosphoreux. La condition H remplir \m\r empêcher la réaction (1) c'est de mettre en contact les deux gaz bien secs à un état suffisant de dilution. L'auteur introduisait alternativement dans le ballon par la pipette la phosphine et l'oxygène dans la proportion de 2 à 3 vol. Le ballon se trouvait dans l'obscurité et la combinaison se trahissait chaque fois par l'apparition d'une flamme luisante accompagnée d'un bruit sourd. L'absence de ce phénomène accusait un excès d un des deux gaz. Après avoir évacué treize fois deux pipettes de phosphine et trois pipettes d'oxygène dans le ballon, celui ci se couvrit pendant la nuit d'une couche cristalline qui fondait à 63 e C et avait toutes les propriétés de l'acide phosphoreux (p. de f. = 70° C). Le manomètre n'accusait aucune variation dans la pression, signe certain que la réaction s'était accomplie suivant la 248 formule (2), car la pression exercée par une seule pipette de gaz équivalait à 0.7 m. m de mercure. Combustion Formation avec d'acide dégagement d'hydrogène. métaphosphoreux. Quand on faisait écouler lentement les gaz dans le ballon en n'ouvrant que peu à peu le robinet a, on observait au lieu d'une flamme luisante une combustion lente, souvent intermittente, caractérisée par une lueur bleu verdâtre et ne se trahissant à la lumière du jour que par la formation d'un nuage. Cette fois l'hydrogèue phosphore et l'oxygène avaient réagi l'un sur l'autre par volumes égaux; le manomètre accusait le dégagement d'un gaz qui n'était autre que l'hydrogène. Il était donc probable que cette fois la réaction s'était accomplie suivant la formule (3), et qu'il s'était formé de l'acide métaphosphoreux, arrangeant inconnu l'expérience jusqu'ici. Cependant l'auteur, en comme nous venons de le dire ne réussit pas à isoler ce composé et n'obtint qu'un enduit jaunâtre ou brunâtre en partie soinble dans l'eau, en un mot un mélange, produit probablement par une réaction secondaire. Enfin il réussit à obtenir uu résultat net en introduisant sous une pression très faible un certain volume de pbosphine dans le ballon, attaché à la pompe à air, et le même volume d'oxygène dans cette dernière. En ouvrant le robinet a il établit la communication entre les réservoirs des deux gaz; la diffusion commença bientôt et la réaction, s'accomplissant lentement et complètement après un laps de temps assez considérable (21 heures), se trahissait par une diminution de pression correspondant, à la fin de l'expérience, à la transformation à laquelle on s'attendait. En même temps le ballon s'était couvert d'un réseau de 240 cristaux panachés luisants, différents de ceux de l'acide phosphoreux en tant qu'ils ne fondaient pas encore à 80°. En introduisant une quantité très minime d'eau par a, les cristaux, en attirant la vapeur d'eau, se fondaient, mais après qnelques minutes la masse liquide se figeait de nouveau sous formation d'aiguilles déliées, consistant selon toute probabilité en acide phosphoreux (P 0 , H + H., 0 = P 0 , H,). Enfin les aiguilles tombèrent en déliquescence et la liqueur qui en résultait montra la réaction connue de l'acide phosphoreux avec de l'azotate argentique. Chimisme dans l'oxydation l e n t e de la phos- p h i n e . Restait à savoir lesquelles des réaction décrites sont en jeu dans l'oxydation de la phosphine dans des circonstances ordinaires. Une expérience de l'auteur, exécutée à 50° avec un mélange de 11.80 c e . de phosphine et 6.69 c e . d'oxy- gène dans un eudiomètre, donna le résultat suivant. Le volume final 6.2 c e . était de 10.3 c e . et le gaz contenait de phosphine et 4.1 c e . d'hydrogène. Par le calcul l'auteur déduit de ce résultat que les deux réactions exprimées par les formules (2) et (3) s'accomplissent toutes deux pendant le cours de la transformation. ') Une expérience ancienne mais non publiée de M. VAN 'T HOFK confirme cette conclusion. L'oxydation lente de la phosphine peut d'après ces données, s'exprimer par l'équation: 4 P H3 + 5 0 2 = 2 P 0 , H + 2 P O J H , + 2 11,. ') Il est ii remarquer qu'on n'évite l'explosion dans cette expérience qu'en ajoutant une goutte d'eau, afin de maintenir humides les gaz réagissants. 250 Il est possible que l'acide phosphoreux s'y présente comme P.j 0 5 H4 (acide pyrophosphoreux). II. La v i t e s s e d ' o x y d a t i o n près de la limite de l'explosion. Influence de la vapeur d'eau. L i m i t e de l'explosion. Les expériences, exécutées par l'auteur avec un appareil qui permettait d'étudier la vitesse d'oxydation et de varier en même temps la concentration, ne donnèrent aucun résultat précis. Bien que la dilution amenât toujours une explosion, on ne pouvait attribuer cet effet a une accélération de la réaction. En effet dans des circonstances identiques de pression, de température et de quantités de corps réagissants, le résultat variait considérablement ; dans une expérience par exemple, la quantité de gaz transformé n'était que la dixième de celle qui avait réagi dans nne autre expérience. Une étude plus approfondie du phénomène donna la convie tion que la présence de la vapeur d'eau était au moins un des facteurs entrant en jeu, à tel point même, qu'une trace d'humidité peut empêcher la transformation à un état de dilution considérable. Ce fait frappant, s'écartant totalement de ce qu'on observe dans l'oxydation du carbone, du soufre, du phosphore, de l'oxyde de carbone, etc., se rattache au phénomène, que la phosphine dûment séchée par le peutoxyde de phosphore, la chaux sodée ou la glycérine cristalline, peut parfois s'enflammer spontanément à l'air comme si l'on avait affaire à l'hydrogène phosphore liquide P2 H4. La connaissance de l'inHuence de la vapeur d'eau sur l'oxydation de la phosphine est d'une grande importance pour l'appréciation juste de la limite de l'explosion. Suivaut 251 M. VAN 'T Uorr celle ci serait déterminée par une pression supérieure et une autre inférieure ; cette dernière cependant semble douteuse, parce que M. VAN 'T HOFF l'a déterminée avec le gaz se trouvant en contact avec une solution de chlorure calcique, et par conséquent humide. Quant à cette pression supérieure, M. VAN OK STADT déduit de quelques-unes de ses expériences qu'elle équivalait r à 175—184 mm. pour une température de 50 , tandis que M. VAN 'T HOFF a indiqué une pression de '/„> atmosphère pour la température ambiante, les deux gaz étant mélangés dans les proportions requises. De même l'auteur pouvait déduire de quelques autres expériences, que la pression sous laquelle se produit l'explosion dans un mélange de gaz humides à 50° est égale à + -243 m.m. Non content de ces indices un peu vagues, il a exécuté entiu quelques expériences spécialement dans le but de connaître l'influence de la vapeur d'eau sur le déplacement de la limite d'explosion; en voici le résultat. l u . La détermination de la limite d'explosion est presque inexécutable avec des gaz bien secs, parce qu'ils se combinent presque toujours subitement en produisant une inflammation ou la formation d'un nuage. L'auteur employa un tube à parois très épaisses, rempli de mercure et muni aux deux bouts de robinets, par lesquels on pouvait introduire les gaz par le haut et évacuer le mercure par le bas. Après avoir fermé le robinet supérieur on pouvait diminuer la pression, à condition d'ouvrir le robinet inférieur pour faire écouler très lentement le mercure par le bout effilé, en évitant les secousses. De cette manière l'auteur réussit en effet à terminer quelques rares expériences sans formation de nuage. Dans trois ras il trouva pour la pression de l'oxygène à la limite 252 d'explosion 0.1 atmosphère, comme l'avait déjà trouvé M. VA;» 'T Horr. 2°. Les gai saturés de vapeur d'eau s'enflammaient à une pression un peu plus faible (0.07 atmosphère environ). Un excès de phosphine avait un effet analogue à celui de la vapeur d'eau. A. C. 0. Les itel» deables <U sulfate potassique et «In sulfate uagnéxiqne (la Sehônite et l'Astrakaaite). PAS M. J. K. VAN DER HEIDE'). Le but des recherches de M. VAN DU UKIDB est de compléter notre connaissance concernant la formation de l'astrakanite potassique (S O t ), M g K 2 . 4 H2 0, composé découvert par lui depuis peu ') à la suite d'une étude sur les déterminations de solubilité de quelques combinaisons salines importantes pour l'industrie des sels de Stassfurt, exécutées par M.M. PRICHT et WITTRIN. L'auteur a pris à tâche de varier autant que possible ses expériences entre des limites de température très étendues, c'est à dire entre le point d'ébullition des solutions saturées et le point cryohydratique. Il va sans dire que la achOnite, (S 0<)2 M g K,. 6 H, 0, connue depuis longtemps, joue de même un rôle important dans ses recherches. ') ZeiUcbrift fiir physikal. Cliemie XII, p. 41fl et suiv. *) Berl. Ber. 26, p. 414. 253 I. C i r c o n s t a n c e s d a n s l e s q u e l l e s s e la S c h o n i t e et forment l'Astrakanite. D'après le résultat obtenu par M. MivBBiiorrRR dans ses recherches sur les sels doubles du chlorure cuivrique et du chlorure potassique, il paraissait probable que la quantité relative des deux sulfates exercerait une influence prépondérante en connexion avec la température sur la nature des produits. C'est en effet ce qui a été confirmé par les expériences de l'auteur. T r a n s f o r m a t i o n de la S c h o n i t e en A s t r a k a n i t e sous l'influence du s u l f a t e p o t a s s i q u e à 92°. Pour déterminer la température de transformation, l'auteur se servit d'un dilatomètre '), dont le réservoir contenait de la schonite; ce sel fut mouillé a la surface par quelques gouttes d'eau, ce qui détermina la séparation d'un peu de sulfate potassique. Après l'évacuation de l'appareil par la pompe à air les interstices furent remplis de pétrole, de même qu'une partie de la tige, portant une échelle divisée en millimètres. L'observation du niveau de la liqueur dans la tige permettait de constater des changements de volume brusques et anormaux, accusant une transformation chimique des substances soumises à l'examen. Le chauffage de l'appareil avait lieu dans un bain d'huile. Après quelques expériences provisoires, l'auteur put fixer la température de transformation à 92°. Par des essais de cristallisation on contrôla qu'en effet c'est l'astrakanitc qui se forme ') Méthode analogue à celle qui était employée par M. RUCHER dans ses recherches sur le point de transformation du soufre. (Ce Recueil T II, p. 246). 254 dans le dilatoruètre ; la solution des deux sulfates, quand elle est saturée de sulfate potassique, donne par la concentration à 100° de l'astrakanite et à 80° de la schOnite. T r a n s f o r m a t i o n de la SchOnite en Astrak a n i t e sous l ' i n f l u e n c e du s u l f a t e m a g n é s i q u e à 72°. Le mélange de schônite et de sulfate magnésique, contenu dans le dilatomètre, manifesta d'abord la perte d'une molécule d'eau de cristallisation, éprouvée par le dernier sel nommé. La température à laquelle ce phénomène se produit a été fixée par M. WIEDBMANN à environ 60°. L'auteur trouva 48° 2 en employant un dilatomètre rempli de sulfate magnésique pur, et 47°.2 par l'observation du dilatomètre contenant le mélange; il attribue la petite différence d'un degré à une faible action déshydratante de la schOnite. Quant à la transformation de la schônite elle-même, elle s'accomplit à 72°. La formation (l'astrakanite fut contrôlée par des essais de cristallisation; la solution contenant un excès de sulfate magnésique donna par la concentration à 75° le sel double à 4 H, 0. D é c o m p o s i t i o n de la S c h ô n i t e d a n s les deux s u l f a t e s avec a s s i m i l a t i o n d'eau à —3°. L'auteur découvrit par hasard, qu'une solution de schônite donna par la cristallisation pendant une nuit d'hiver une masse entièrement solide, consistant partiellement en glace, et où on distinguait après le dégel des cristaux isolés de sulfate potassique et de sulfate magnésique; à la température ordinaire du laboratoire la schônite se reforma sous dispa rition des deux sulfates simples. L'auteur se convainquit par l'expérience, que la température de transformation est située à —3°. Il mélangea 80 gr. de schônite avec 4 gr. d'eau, et il refroidit la masse dans un mélange de neige et de sel 255 marin, en ayaut soin de la remuer sans cesse avec un thermomètre. L'abaissement de la température tut calculé pour une minute. Après que la masse s'était figée à —6°.5, on l'entourait de ouate et on l'abandonnait à un dégel lent et régulier en déterminant lélévation de température par minute. Ainsi l'auteur trouva qu'à —3° l'accroissement ou le décroissement de cette dernière était = 0. T e m p é r a t u r e c r y o h y d r a t i q u e . En opérant comme dans le cas précédant, mais en ajoutant une quantité plus grande d'eau, de sorte qu'on avait sons les mains une solution saline saturée, l'auteur trouva — 4°.5 pour la température cryohydratique. Limite s u p é r i e u r e de t e m p é r a t u r e . Les expériences furent exécutées dans des vases ouverts, par conséquent sous la pression de l'atmosphère. On trouva 102° pour le point d'ébullition de la solution saturée d'astrakanitc potassique, contenant un excès de sulfate potassique, et 103° pour celui de la solution saturée d'astrakauite contenant un excès de sulfate inagnésique. 11 est à remarquer que ce dernier sel se trouve à la température indiquée à l'état de la modification s t a b l e du composé M g S 0 4 . 6 IIj 0. L'auteur a continué l'observation de M. WIBDEMON, que la moditication instable qui se forme par la décomposition du sel à 7 H2 0 à 47°.2 se transforme près de 90" (c'est à dire à 88a.5) eu la modification stable. Ce changement est accompagné dans le.dilatomètre d'abord d une contraction, mais ensuite d'une faible dilatation, probablement à cause de la variation dans la solubilité des sels à (i IL 0. Formation de la K i e s é r i t e . En opérant avec des dilatomètres, il n'était pas possible, comme nous l'avons vu, 256 d'atteindre des températures supérieures à 103°. Cependant l'auteur a pu se convaincre, en chauffant à 106° dans des tubes scellés un mélange d'astrakanite et de sulfate magnésique à 6 H, 0, que celui-ci fondait en partie et laissait après le refroidissement et le traitement par l'eau un résidu de kiesérite M g S 0 4 . H, 0. En chauffant en vase clos le mélange avec un thermomètre jusqu'à 120°, et en déterminant l'élévation de température par minute, l'auteur trouva exactement 106° pour la température de transformation. II. Solutions saturées qu'on peut obtenir du sulfate potassique en mélange avec le sulfate magnésique. 1. Solutions saturées de SchOnite en présence du sulfate potassique (limites de température —3° jusqu'à -+- 92°). M. VAN DBR HBIDB a calculé le contenu en centièmes pour quelques températures des déterminations exécutées par M. M. PRECUT et WITTGBN. ') : Temp. ») K , S 0 4 10° 9.4 20° 10.9 30° 12.4 40° 13.8 50° 14.7 MgSO, 9.8 10.8 11.8 13.1 14.8 Temp. KjSO, 15.2 60° 15.6 70° 16 80° 80° 16.6 90° 17.2 MgS0 4 16.3 16.8 17.1 18.1 182 ') Berl. Ber. 15. p. 1671. ) Bien que M. M. PBBCHT et WITTGBN aient opéré sans addition préméditée de sulfate potassique, il résulte de leurs résultais, que le sel double doit avoir abandonné du sulfate potassique sous l'action décomposante de l'eau. : 257 De ces données on calcule par extrapolation: Temp. — 3° K,SO, 7.45 MgSO< 8.5 En outre il a encore déterminé le contenu en MI liâtes pour une température de 92° avec l'appareil de M. VAN DK\ E.\TBR. ') La moyenne de deux expériences donna pour résultat: Temp. 92° K,S04 17.6 MgS04 18.7 . En prolongeant la ligne dessinée par M. M. PREÇUT et on arrive à un résultat presque identique avec celui que M. VAN DER HEIDE obtint dans sa seconde expérience: WITTGKN Temp. 92° KjSO, 17.44 MgSO t 18.88 . 2. S o l u t i o n s a t u r é e d' A s t r a h a n i t e p o t a s s i q u e et de sulfate p o t a s s i q u e . L'auteur exécuta une détermination à 98°: Temp. 98° KjSO, 18 MgS04 18.5 . 3. S o l u t i o n s s a t u r é e s de S c h ô n i t e et de s u l f a t e m a g n é s i q u e à 7 H, 0 (limites de température —3° à + 47°.2). Temp. 22° 47°.3 K,S04 8.8 .9.9 MgS04 20.1 27.9 . 4. S o l u t i o n s a t u r é e de S c h S n i t e et de s u l f a t e m a g n é s i q u e à fi H, 0 (limites de température 47°.5 à 72°). Une expérience de l'auteur donna le résultat suivant: ') Zeitscbrift fur physikal. Chemie. V, p. 560. 258 Temp. 72" K,S04 10.7 MgSO, 29.- r>. S o l u t i o n s a t u r é e d ' A s t r a k a n i t e et de sulfate m a g n é s i q a e à 6 H, 0 (limite inférieure de tempcraturc 72"). Une détermination de l'auteur exécutée à 85e donna le résultat que voici: Temp. 85° K,S04 10.8 MgSO, 29.4 . III. Coup d ' o e i l sur les r é s u l t a t s obtenus. Discussion. Ko se basant sur les données que nous venons d'exposer, l'auteur a construit une représentation graphique; la partie supérieure du dessin indique les contenus en sulfate magnésique des solutions saturées, la partie inférieure les contenus en sulfate potassique. Ce sont proprement dit les projections verticale et horizontale du complexe des plans ou du corps solide qui représente la connexion de la composition des solutions avec la température. Enfin l'auteur discute ses résultats par rapport à la règle des phases de M. GIBBS et à celle de M. MEYERHOFFER. l) A. C. 0. ') Zcitscliiift fur physikal. Chemie V, p. 118. 259 La dissociation de l'eau, PAR M. J. J. A. WIJS. ') Désirant connaître la dissociation de l'eau, M. Wus a fait une étude de la décomposition des éthers d'acides organiques par l'eau pure. Il admet que dans ce cas la saponification se fait par la partie de l'eau qui est séparée en ions, tandis que les bases saponifieraient par les ions d'hydroxyle et les acides par ceux d'hydrogène. Les résultats de M. Wus sont des quantités dn même ordre que celles déterminées par M. OSTWALO *) d'une ma- nière toute différente. D'abord M. Wus a constaté qu'une solution d'acétate de méthyle, stérilisée et bien abritée contre l'action de l'acide carbonique de l'air, est saponifiée par l'eau sans le concours d'une base ou d'un acide. Après cela il détermina la vitesse de saponification. Première série d'expériences, commencée le 31 Octobre 1893. Température 11°. De temps en temps une quantité de 25 c.M.' d'une solntion d'acétate de méthyle '/, normale fut titrée avec une solution d'hydrate de baryte l/i0 normale. 1 Novembre 1893. 3 n n 12 3'/, n 18 . 28 „ n 15 Décembre „ 5 n H „ heures après midi 0.03 cM.3 „ 0.06 „ n » n n 12 12 V, n n n 0.10 „ „ (0.25) „ jLaréac- n n „ (0.40) „ [tion in- 4V, n n „ (0.66) „ ) certaine. ') Zeitschr. fur phys. Chem. XI, p. 492 et XII, p. 514 et suiv. ') Zeitschr. fur phys. Chem. XI, p. 521. 260 Ces nombres doivent être regardés avec quelque précaution, car la transformation se fait seulement dans le commencement par l'eau seule, plus tard l'acide formé prend part à la réaction. Les trois premières expériences donnent par heure 0.00032 et 0.00027 c.M.1 d'hydrate de baryte, la moyenne 0.0003 fut acceptée comme point de départ, La quantité totale d'éther 2f) contenue dans 25 c.M.3 correspond à — x 2 0 = 1 2 5 c.M.3 r 4 d'hydrate de baryte '/JO normal. Il s'ensuit que là fraction d'acétate de métbyle saponifiée par heure par l'eau est ° £ ™ =0.0000024. 12o Deuxième série, commencée le 24 Novembre 1893. Température 40°. 100 c.M.3 d'une solution d'acétate de métbyle normale furent titrés chaque fois de la même manière. 25 Novembre 5 heures après midi 0.12 cM.3 28 „ H'/ 2 „ avant midi 1.10 „ 30 „ 5 „ après midi 2.70 „ . Des premières observations résulte la vitesse initiale 0.015 c.M.3 par lieurc, c. à. d. de la quantité totale, correspondant à 2000 c.M.3 d'hydrate de baryte '/JO normal, la fraction ' ' = 0.0000075. En supposant la vitesse observée comme causée par les molécules d'eau séparées en ions, on peut la regarder comme la somme des réactions effectuées par les ions d'hydrogène et d'hydroxyle. La première se fait par les acides, la seconde par les bases. On ne peut atteindre qu'une première approximation dans ces recherches, et pour cette raison on peut négliger la vitesse de 261 transformation relativement petite, qui est causée par les ions d'hydrogène. Elle peut donc être comparée à la vitesse de saponification de l'acétate de méthyle par l'hydrate de soude, déterminée par REICIIER. ') Ces recherches donnèrent à 9°.4 pour la valeur moyenne de K 3.45 c.M.3 par minute, donc 207 c.M.3 par heure. En comparant cette valeur à celle trouvée ci-dessus à 11°, il 0 (XHX K)24 résulte que l'eau contient ~~ô7^T— = environ 0.1 x 10 - 7 de la quantité d'ions d'hydroxyle de l'hydrate de soude normal. M. OSTWALD l'a calculée en se servant des déterminations de la conductibilité de l'eau jusqu'à présent la plus pure par KOHLRAUSCH, et trouva comme limite supérieure 0.6 x 10" , mais en se basant sur la force électromotrice des g piles à gaz, il ne trouva 0.23 x 10 pas trop petite. La concordance des résultats, acquis par des méthodes si différentes, justifie quelque confiance dans la détermination définitive de ce nombre. Cependant ce nombre s'agrandira considérablement, parce que la vitesse initiale, dans la première période de la saponification par de l'eau pure, diminue en conséquence de la formation d'ions d'acide acétique. A la vérité, si l'on introduit dans l'eau absolument pure, dont une très petite partie s'est dissociée dans les ions OH et H, de l'acétate de méthyle absolument pur, ces deux ions dégageront un peu d'acide acétique de l'acétate de méthyle. Cet acide acétique se dissociera pour la plus grande partie dans les ions H et C., H j Oj. Mais le produit de la concentration des ions H et de celle des ions 0 H reste constant. Par cette raison ) Ann. der Chem. 228, p. 278. 262 le nombre d'ions 0 H diminue, dès qu'une quantité minimale d'acide acétique s'est formée. Il s'ensuit de ceci, que la vitesse de saponification diminue, car l'ion 0 H réagit beaucoup plus énergiquement (1400 fois) que l'ion H. ce qui est démontré par la comparatiou des vitesses de sapo nification par les alcalis (p. e. K 0 H) et par les acides (p. e. H C 1). Quand la quautité d'acide acétique dégagée est devenue assez grande et par suite le nombre d'ions 0 H si petit, que l'on peut négliger leur action saponifiante à l'égard de celle des ions H de plus en plus nombreux, la vitesse de saponification s'agrandira toujours à cause de l'augmentation de l'acide acétique et par suite des ions H. Il s'ensuit que cette vitesse diminue dans la première période pour s'agrandir après. Alors il faut qu'il y ait un minimum de vitesse, évidemment quand 1400 ions H naissent dans le même temps qu'un ion H disparait. On peut le démontrer mathématiquement. Soit C la concentration de l'éther Cou celle des ions OH, C H celle des ions H, k, la constante de la saponification par des ions 0 H, k2 celle de la sajionification par des ions H, on a: —LL = C(klCoHH-kJcH) k, ou, si 1 on pose — = p, — - r r = k I C ( p C 0 H +CH>dt On peut prendre C comme constante, puisque seulement une partie très minime de l'éther est saponifiée. 263 La vitesse de saponification S devient alors : S = - 4 dt ? - = C 1 MPCOH-+-CH) dS et -dT dCoH = (p dC« + ^n- -dr)C'k'; alors S est minimum, si P dC0H , d C H dt + dt = ° - Comme C H • C o H = k, et dt - C o H CH on a CoH + _ ' dCoH „ dt - C H = dCH dt dCoa-P dt Si la vitesse minimale est atteinte, il y a donc 1400 ions H contre 1 ion OH. Il faut alors que 1309 ions C2 H, Oj existent. La concentration des ions de l'eau n'est par suite que de celle de l'acide acétique. On peut aussi calculer la proportion de la vitesse initiale et de la vitesse minimale. Au commeiicement on a: C H = CoH = vrkT La vitesse initiale est alors: S„ = k, C, (p C o H -H C H ) = K C, (p + 1) y k. 264 Si la vitesse a la valeur minimale, on a: CH • = p et, comme C H • C o H = k, V;OH C H = \ / k p et COH = V p • La vitesse minimale devient: k — /— S ^ z r k j C ^ p y / — + v/kp) = 2 k ï C 1 \ / k i ) Par suite: So _ k , C , ( p - r - l W k _ P + _ l S min 2 k2 C, V k p 2 y I» ^ L = _ L 3 i L = .».r, ^min 2 V 1375 La v i t e s s e i n i t i a l e e s t 18.6 fois p l u s q u e la v i t e s s e Cette de relation dissociation grande minimale. ne de dépend l'eau, ni donc de ni de la la constante concentration de l'éther, ni du degré de dissociation de l'acide acétique rais en liberté. On pourrait déterminer directement y k , le degré de dissociation de l'eau en ions, par la vitesse initiale, si elle restait quelque temps constante, mais, ceci n'étant pas le cas, il vaut mieux déterminer y k par la vitesse minimale qui reste assez longtemps constante. Pour faire voir comment la vitesse de saponification dépend du temps, écoulé 265 depuis qu'on a mélangé, M. Wus a fait la calculation suivante : - ^ ^ k . C . f e C o H + Ca) (I) C0H.CH = k C H (H) = C O H + ( C , - C ) = COH + Z . . . . (III). C, = concentration initiale de l'éther et C, — C = z la quantité d'éther dissociée, dès lors la concentration de l'acide acétique. De (II) et (III) il s'ensuit: COH = — ïz + yfï+Jz* CH = $z + \Jk + \z2 et puis S= - ^ = k 1 C , [ i * ( l - p ) + (p M W k + l z 1 ] (IV). Cette formule donne: dans laquelle l'unité de temps est une minute, l'unité de concentration la normale et G, =0.313. Dans le tableau suivant se trouvent les valeurs de S calculées avec les valeurs successives de ,/1z, o, l/ltyjk, 7, \/k etc.: 2GG '/:* 0 ".0 Vk i ,4 a Vf 1 3 6 9 12 15 W 21 24 27 100 200 500 700 , , . , . . , . , „ , , , , , At '/• (S, + S;) S 3.50 Vk 0.2 Vk 3.16 , 0.3 0.5 1 4 6 6 6 6 6 6 6 6 146 200 600 400 , . . . , , . . . . , . , . , , •2.74 2.16 1.46 0.822 0.320 0.238 0.206 0.192 0.188 0.189 0.193 0.200 0.54 104 2.50 3.50 , , , , . , , . . , . . , . , , 3.33 Vk 2.95 2.45 1.81 1.14 0.571 0.279 0.222 0.199 0.190 0.188 0.191 0.197 0.37 0.79 1.77 3.00 , . , , . . , . , , , , , A Az ~~ '/• (S, + S..) 0.06 0.10 0.20 0.50 3.5 10.5 21.4 27.0 30.3 31.fi 31.9 31.4 30.5 395 245 339 133 t= i At 0 0.06 0.16 0.36 0.91 4.41 14.9 36.3 63.3 93.6 125.2 157.1 188.5 219.0 614 868 1207 1340 A z = la quantité d'acide formée dans chaque période, S = la vitesse calculée par la formule IV, 'A ($i + Sj> = la vitesse moyenne dans chaque, période, A t = la durée de chaque période en minutes, t = le temps, mesuré en minutes, dès le commencement de la réaction. Pour la détermination de quantités d'acide acétique aussi petites, il n'y a qu'un moyen, la mesure de la conductibilité électrique. Quand la vitesse de saponitication atteint sa valeur minimale, les Ions de l'eau peuvent être négligés à l'égard de ceux de l'acide acétique, et on peut regarder la conductibilité comme causée exclusivement par l'acide acétique. M. Wus a fait ses calculations du premier abord en se fondant sur cette supposition. Il trouve alors des concen- 2(17 trations trop grandes, avant que la vitesse minimale soit atteinte. Les différences peuvent être calculées. En attribuant diverses valeurs à CH, on peut calculer les valeurs correspondan tes de Cou, C2 H, 0 , et C, H, ()2, et ensuite la conductibilité avec la concentration d'acide acétique qui s'ensuit, comme aussi la quantité de cet acide réellement existante. Quand on prend C'n = 10 V~k"(Vk=<>.14x 10" ) on trouve la quantité d'acide acétique réellement existante 1.52 X 10" et la quantité calculée 1.50 x 10" , sensiblement les mômes. L'expérience fut faite de la manière suivante. L'eau, purifiée autant que possible par la distillation, fut mise dans un vase de cuivre doré intérieurement, qui était placé dans un thermostat, dont la température était 24°.8 ± 0°.2. Quand l'eau eut atteinte cette température, on détermina la résistance et on ajouta la quantité d'étber acétique nécessaire pour obtenir une solution '/a normale. Ayant noté le temps on détermina la résistance, d'abord après des intervalles très courtes, puis de plus en plus longues II va sans dire que l'eau employée n'était pas absolument pure. Les impuretés augmentent la conductibilité Quand ces impuretés sont des sels, ils ne contribuent pas à la saponification et la correction ne concerne que l'augmentation de la conductibilité, causée par les ions étrangers. Si les impuretés sont des acides ou des bases, la dissociation de l'eau est bien altérée par les ions des substances étrangères, mais la relation CH • COH = k se maintient toujours, et la correction que ces ions nécessitent est plus petite que la précédente. La correction maximale, dont il peut être question, est la différence entre la conductibilité de l'eau employée et celle de l'eau absolument pure. Dans son calcul M. Wus employa celle trouvée par M. KOHLRAUSCH pour l'eau la plus pure. 268 Les deux cas extrêmes seraient: négliger toutj correction ou appliquer celle que les impuretés salines exigent. La vérité se trouve entre ces deux. Cependant les deux valeurs ainsi calculées ne diffèrent pas tant entre eux, que la vitesse minimale à déterminer serait incertaine par cette cause. Dans le tableau suivant se trouvent les données de l'expérience et les vitesses résultantes, calculées avec et sans la correction mentionnée ci-dessust w L10 6 CIO6 2 5 9 13 19 7331 7100 6848 665* 6461 6232 6000 5299 4889 4471 4126 3834 3572 3342 3155 1331 1291 1364 1409 1460 1502 1548 1605 1667 1877 2045 2237 2424 2611 2800 2992 3170 7513 7746 13563 13950 4.58 4.74 4.95 5.14 5.32 5.55 5.83 6.67 7.42 8.34 9.32 10.11 11.11 12.09 13.09 44.9 47.0 114.9 120.7 26' ;, 36 66 96 1261/. 156" 2 180'/.. 217 247 276'/. 894','j 921'/, 1596" 2 1641 737 717 A CIO6 0.16 0.21 0.19 0.18 0.23 0.23 0.84 0.75 0.98 0.98 0.79 1.00 0.98 1.00 31.8 2.1 67.9 5.8 ^A ,t 0 S 0.053 0.052 0.048 0.03U 0.031 0.030 0.028 0.025 0.030 0.033 0.026 0.033 0.033 0.034 0.051 0.078 0.100 0.130 — - 1 0 " corr. At 0047 0.040 0.035 0.025 0.024 0.020 0.024 0.020 0.024 0.025 0.026 0.024 0.028 0.030 0.045 0.078 0.095 0.112 t = le temps, exprimé en minutes, après le mélange de leau avec l'éther, w = résistance observée, L = conductibilité calculée (les électrodes employées ont donné une résistance de 36 Ohm dans une solution de K C1 ^v normale), 269 C = concentration de l'acide acétique, calculée au moyen de la conductibilité, £C —- = vitesse calculée de la valeur non corrigée de L, AC --— corr. = vitesse calculée de la valeur corrigée de L. & t La conductibilité de l'eau seule était 1256 x 10~ . On peut supposer, que la vitesse minimale se soit montrée à la température t = 19e L'éther n'était donc pas exempt d'acide. Si l'on pose que la vitesse minimale persiste de t = 19 à t = 186'/i, on trouve pour elle par la valeur non corrigée de L: • S , n , n = 1 ( U , 1 ( ~ 6 - 5 8 1 0 - 6 = O.Q286.10-6, lu*.5 par la valeur corrigée: S mln = 0.0236. 10 -6 3.026. 1( la moyenne est 0.026. 10 , par suite la vitesse initiale pour des substances pures: 18.6 x 0.026 x 10~6 = 0.484. 10" 6 . La concentration fut déterminée à la fin de l'expérience et tut trouvée 0.31 normale. Dans une solntion d'ûther normale la vitesse initiale aurait été: °Ô4^X10-6=1.56X10-6. Les premières expériences ont donné à 11 la vitesse 0.4 x 10" et à 40° 1.25 x 10" , sans y comprendre la diminution au commencement et l'accroissement postérieur de la vitesse. Dans les deux cas la vitesse minimale est déjà surpassée. 270 La formule S = — — = C, (k, C 0 H + k2 C'H) donna pour 1 a vitesse initiale S 0 = k 2 C, (p + 1 ) V k = C, (k, -t- k,) y/ k. Cette vitesse est donc trouvée: S0 = 0.484 x 10" 6 . Comme k, peut être négligé vis-à-vis de k, S . u r C . k . v / T e t Vk = ^ - La constante de saponification k, de l'acétate de méthyle par K 0 H a été déterminée par M. VVus et trouvée = 11.00. Alors °' 4 8 / * Vk= x l < r 6 = 0.14 x 10" 6 U . o l X 11 En comparant cette valeur à celles trouvées par d'autres auteurs selon des méthodes différentes '), on verra qu'elle s'accorde le mieux avec la valeur trouvée par M. OSTWALO comme limite inférieure par la force électromotrice des piles à gaz, 0.2 X 10" 6 . Cette concordance serait encore meilleure, si l'on prenait pour la concentration des ions H dans l'acide normal non pas 1, comme l'a fait M. OSTWALO, mais 0.805 d'après les déterminations de M. EOHLRAUSCII. Les limites de V k trouvées par M. Wus sont donc 0 23 x 10 à 0.09 x 1 0 . Ceci est aussi d'accord avec la valeur calculée par M. ARRHKNIUS des expériences de M. SIMELD (0 1125 x 10 - G ). B. ') Hi-.Kmi.. Zeitschr. fur l'hy». Chem. 11 p. 830. 271 L'hydrogel et l'hydrate cristallin de l'oxyde de cnirre» PAR M. J M. VAN DEMMELKN. ') M. M. SPRINC et LUCION 2 ) avaient déduit de leurs expé- riences sur 1 oxyde de cuivre bleu colloïdal (obtenu en ajoutant un akuli ;ï une solution de sulfate de cuivre), que cet oxyde, peu de temps après sa formation, possède la composition C u 0 . 2 Ha 0. Dans de l'eau pure cet hydrate, d'après ces savants, se transformerait bientôt en C u 0 . H2 0 qui est plus stable; il en serait ainsi quand on fait sécher le premier hydrate, préalablement lave, dans un exsiccateur à acide sulfuriqne. Par conséquent ces chimistes admettent que ces deux substances constituent des hydrates d'nne composition définie. M. VAM BKMNELRN, lors de ses travaux multiples sur les corps colloïdaux, a pu établir (depuis 1880) par une série d'exemples, -1) que l'eau combinée dans les colloïdes présente un caractère tout différent de celui de 1 eau des hydrates proprement dits. Cette eau des colloïdes est de l'eau d'absorption ou d'imbibition ; sa quantité dépend de la tension de vapeur du milieu (c'est à dire de la concentration de la phase gazeuse), de la température et des modifications dans lesquelles le corps colloïdal se transforme peu à peu, soit pendant le séchage, soit sous l'eau. Toutes ces particularités disparaissent au moment où le corps colloïdal se transforme en hydrate cristallin de composition définie. ') Z. f. anorfç. Ch. V, 4C6. — Acad. R. d'Amsterdam 2S Janvier 1893. ') L. f. auorg. Ch. II, 195. ') P. e. ce Uec. 7, 1-119. 272 Après les résultats de ses expériences antérieures, l'auteur a examiné également l'oxyde de cuivre colloïdal. Après un aperçu historique il commence par appeler l'attention sur la difficulté d'obtenir un oxyde colloïdal exempt d'acide sulfurique. L'on réussit en filtrant à plusieurs reprises sur de la laine à filtrer, et en pressant la substance entre deux plaques poreuses. Plusieurs préparations, dont quelques unes qui avaient été lavées longtemps, et qui présentaient une couleur plus ou moins verte et foncée, ont été analysées; elles contenaient 1.01 à 1.09 mol. d'eau ; chauffées dans un courant d'air sec à 7fv et a 100e elles ont retenu encore 0.83à0.9fi mol. L'on sait que l'oxyde bleu, chauffé sous l'eau, se colore en vert, puis en noir; il en est ainsi en conservant cet oxyde sous la liqueur mère pendant quelques jours. La composition est alors dans les deux cas de C u 0 . 0,2 H2 0 à C u 0 . 0,3 H, 0. L'a:'.teur s'est occupé ensuite de l'étude de la façon dont le colloïde, récemment préparé, se comporte dans des milieux dont les tensions de vapeur aqueuse sont différentes. Dans ce but le colloïde encore très humide (Cu 0 sur ± 12 H2 0) fut placé successivement dans une série de cloches, contenant de l'acide sulfnrique de moins en moins dilué, jusqu'au moment où son poids ne changeât plus (après 24 h.) La tension de l'eau présente dans l'oxyde colloïdal était alors en équilibre avec, et par conséquent égale à, celle de l'acide sulfurique, cette dernière étant connue par les tableaux de RtGNAULT. Le résultat de ces expériences a pleinement confirmé celles qui étaient faites antérieurement par l'auteur sur d'autres substances colloïdales. Il est clair, surtout en traçant des courbes, qu'il ne saurait être question d'hydrates proprement dits de composition définie, comme C u 0 . 3 H, 0 ou C u 0 .2 Hj 0: La perte de l'eau a lieu très rapidement au 273 début, la tension étant à peu près égale à celle de l'eau. Cette vitesse diminue de plus en plus sans accuser cependant un intervalle où elle reste constante, ce qui indiquerait l'existence d'un vrai hydrate. De plus le procédé de la perte de l'eau n'est pas totalement réversible; si p. e. la composition répond environ à G u 0 . H, 0, l'on ne saurait faire recombiner le colloïde avec la quantité d'eau qu'il contenait au début de l'expérience, si on le met dans des milieux de plus en plus riches en vapeurs aqueuses. Ceci est d'accord avec le fait, que dans les deux cas une même concentration de la phase gazeuse ne correspond pas à une composition égale de la substance colloïdale, les deux courbes n'étant également que partiellement identiques (de C u 0 . H, 0 & C u 0 . 1, 4 H, 0). Le pouvoir d'absorption de la substance, déjà séchée en partie, ayant diminué, l'on ne peut arriver qu'au corps C u 0 . ± 4 H, 0. Quant à l'hydrate cristallin C u 0 . H, 0, celui-ci mis dans une atmosphère saturée de vapeur aqueuse, n'en absorbe à peu près rien (0.4 mol.). M.M. SPRING et LUCION avaient démontré que l'hydrogel de l'oxyde de cuivre possède la propriété de décomposer quelques sels, p. e. les sels halogènes de potasse, surtout l'iodure et le bromure. M. v. B. avait observé cette propriété, il y a une dizaine -d'années, dans le cas de quelques autres oxydes colloïdaux. L'auteur démontre que le C u 0 . H, 0 cristallin est indifférent ou à peu près indifférent par rapport aux mêmes sels; le colloïde est par conséquent de beaucoup plus apte à produire une réaction chimique que l'hydrate cristallin. Enfin, en renvoyant à plusieurs de ses travaux antérieurs, M. v. B. appelle l'attention sur le fait, qae ce pouvoir de 274 réagir avec des sels semble être lié au pouvoir des colloïdes d'absorber des corps dissous (alcalis, sels) et de leur abandonner leur eau d'imbibition. Dans le cas de l'bydrate cristallin ces propriétés font défaut, l'eau étant combinée plus fortement. L'auteur ne pouvant donc admettre l'existence d'hydrates d'oxyde de cuivre colloïdaux d'une composition définie, comme le font M.M. S. et L , finit par élucider et expliquer les expériences de ces chimistes par le résultat de ses expériences étendues sur les corps colloïdaux en général et sur l'hydrogel de l'oxyde de cuivre en particulier. M. v. B. ne veut pas nier pourtant, qu'il ne soit possible dans certaines circonstances (p. e. en conservant l'hydrogel sous de l'eau pure ou en l'exposant successivement à la phase gazeuse dont la concentration diminue très lentement), qu'une transformation lente de l'hydrogel eu un vrai hydrate ait lieu. Cette formation pourtant ne saurait être indiquée distinctement, le caractère d'une telle transformation nous étant encore inconnu. Il s' agirait alors (du moins dans le dernier cas) de la transformation d'une solution solide en une combinaison chimique définie. L. u. B. Sur l'arsenic jaune, PAR M. J. W. RETGERS.') Après que son mémoire antérieur sur les produits de sublimation du phosphore eût paru, 2) M. ') Z. f. anorg. Ch. 6, 317. ') Ce R«c. 13, 50. RETUERS a pris connais- 275 sance d'un travail de M. A. SCHULLBR, paru en 1889 dans un journal hongrois difficilement accessible '), dans lequel ce chimiste fait mention e. a. de l'arsenic jaune, obtenu par la sublimation de cet élément dans le vide. Cette modification est excessivement volatile; elle se forme déjà à une température au-dessous de 100°, de sorte qu'il faut bien refroidir les parties de l'appareil où elle va se déposer; puis elle est très instable; le dépôt jaune devient bientôt brun et noir. SCHULLBR n'a pu établir cependant si le dépôt est solide ou liquide. Au cas où des expériences ultérieures confirment la supposition, qu'il s'agisse ici d'une modification nouvelle bien définie de l'arsenic, M. RBTUERS appelle l'attention sur l'ana- logie entre le phosphore et l'arsenic, en ce qui concerne les trois modifications de ces deux éléments. Phosphore. Arsenic. a. Modification régulière, a. Modification jaune de non colorée. 6. Mod. rouge clair, (probablement régulière). M. SCHULLBR. b. Mod. noire, (probablement régulière). c. Mod. rouge foncé ou non transparente, hexagonale c Mod. blanc argenté, hexagonale. (phosphore métallique). L. D. B. ') Matbem. a. naturw. Ber. nusUngsrr. (1889) 6,94. M. R. fait remarquer. que les résultats intéressants de ce travail de M. SCBULLIR, sur la sublimation d'un assez grand nombre d'éléments dans le vide, n'ont pas été insérés dans les grands manuels de chimie de date récente. 270 Formiate, lactate de phénjlhjrdrailne, et «cctylet foriti)i-phénjlhjrdr»ziue, l'A» M. H. J. F. DE VRIES'). L'auteur a déjà fait connaître, en collaboration avec M. A. F. HOLLEMAN, l'acétate de phénylbydrazinea). La méthode la plus avantageuse pour obtenir le formiate est bien de dissoudre la phénylhydrazinc dans de l'étber, et d'ajouter ensuite de l'acide formiquc. La combinaison étant peu soluble dans l'éther, elle se dépose ù l'état cristallin. Le lactate se prépare en faisant réagir directement l'acide lactique et la phénylbydrazine, et en lavant la masse avec de l'éther, la réaction étant accomplie. Ce qui est à remarquer, c'est que ce sel ne se colore pas à l'air (le contraire a lieu avec le formiate). Quant à l'acétyl- et la formyl-phénylhydrazine, on savait 5 ) déjà, que l'acétyl phénylhydrazine de M. FISCHER se forme avec la phénylbydrazine et de l'acide acétique glacial, même en refroidissant. M. DE VRIES démontre à présent, que 1 mol. de phénylhydrazine donne avec 1—2 mol. d'acide acétique l'acétate, mais avec 3 mol. d'acide l'acétylphénylhydrazine; celle-ci se dépose en cristaux après quelques jours de repos. La formyl phénylhydrazine de M. JUST se laisse préparer dans des circonstances analogues, en employant 4 mol. d'acide formiquc (de ;")•• p. MX)). Ce composé aussi se présente en cristaux (point de fusion 140°). L'azote de ces corps fut dosé avec l'appareil de M. oxydant avec la liqueur de SCIILOESING FÉIILING). K. M. ') Ber. d. D. Chem. Ges. 27, p. 1521 (1894). =) Ce Recueil 10, p. 229. ' ') Ce Recueil 10, p. 230. (en MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS. Etude» sur la solubilité de non-électrolytes solides dans des mélanges de deux liquides. I. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau, PAR Af.Af. A. F. HOLLEMAN ET A. C. ANTUSCH. Introduction. La solubilité d'une matière solide dans un dissolvant quelconque doit être une fonction des propriétés de tons les deux; car un changement de la matière solide, aussi bien que du dissolvant, exerce une influence sur la solubilité. Quant à la variation de la solubilité dans le cas de changement de la matière solide, on ne connaît que très peu de recherches systématiques à ce sujet. Cependant, on a pu établir quelques règles générales, par exemple, que la solubilité d'un corps organique dans l'eau augmente avec le nombre des groupes hydroxyle présents. L'influence d'un changement du dissolvant au contraire a été plusieurs fois l'objet de recherches; et notamment on a étudié la variation de la solubilité dans l'alcool par l'addition de l'eau, ou inversement celle de l'addition d'alcool aux solutions aqueuses. Voici un aperçu sommaire de ces recherches antérieures. 278 M.M. H. SCHIFF ') et A. GERARDIN *) ont étudié systéma- tiquement la variation de la solubilité de sels inorganiques dans l'eau par l'addition d'alcool éthylique à leur solution. M. SCHIFF employa dans ce but différents sels dissous dans des mélanges d'alcool et d'eau, contenant de 0.8 jusqu'à 80 pour 100 en poids d'alcool. M. GERARDIN détermina aussi la solubilité de sels (dont plusieurs avaient été déjà examinés par M. SCHIFF) dans de l'alcool aqueux, dont la teneur en alcool variait de 94 jusqu'à 5.2 pour 100. Il tâcha en outre de déterminer l'influence de la température sur la solubilité dans les mélanges nommes. Cependant les recherches de ces deux savants sont assez incomplètes; car M. des alcools dilues, et M. SCHIFF n'a expérimenté qu'avec GKRARDIN n'employa pas d'alcools plus concentrés que de 94 pour 100. Comme il sera mentionné plus tard, c'est justement l'étude de la solubilité dans les alcools plus concentrés, qui offre beaucoup d'importance. Il est impossible de déduire, des recherches nommées, une règle générale indiquant comment l'addition d'alcool à une solution aqueuse influence la solubilité. L'hypothèse, que l'alcool se hydratise avec une partie de l'eau, taudis que seulement le reste de l'eau dissout le sel, force à adopter, suivant le calcul de M. OSTWALD 5 ), des hydrates d'une composition variable. Dernièrement M. BODLÏLNDER *) et M. LOBRY DE BRUYN S ) ont de nouveau publié des recherches sur la solubilité de ') ') ') 4 ) s > Lieb. Annalen 118, 362 (1861). AMI. Chitn. Phys. (4)5, 129 (1865). Lehrb. AU. Chem. I 399, (1»« Aufl.). Zeitschr. phys. Chem. VII, 308. Ce Recueil XI, 112. 279 sels dans des mélanges d'alcool et d'eau. M. expérimenta avec des sels non hydratés, M. BODLHNDER DE BRVYN au contraire avec des sels hydratés. M. BoDLâNDER emploie comme dissolvant de l'eau, à laquelle il mélange différentes quantités d'alcool. Il détermine la solubilité dans ces mélanges de composition variable de quelques sels inorganiques, solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool. Dans ce mémoire M. BouLâNDER critique encore les différentes hypothèses émises sur la question. II croit pouvoir conclure de ses recherches, qu'on n'a pas affaire à des hydrates alcooliques, et que l'addition de l'alcool à l'eau n'a d'autre résultat que de répandre une même quantité d'eau d'une manière homogène dans un plus grand volume. Des considérations théoriques qu'il publiera plus tard il déduit que, pour chaque substance solide dissoute, on a la formule : w -c dans laquelle W est la quantité d'alcool en grammes, présente à une température fixe dans un certain volume de la solution, S la quantité de la matière dissoute, en grammes, dans le même volume, à la même température. Dans les recherches de M. BOULUNDER la valeur de la constante C varie pour les différents sels examinés entre les limites suivantes: KC1 de 29.09 à 23.23 c. à. d. ± 20 pour 100 KAzO, „ 34.81 „ 23.85 „ ± 31.4 , „ NaAzO, „ 19.1 „ 15.19 „ ± 20.4 „ „ (Aill(),SO, „ 40.97 „ 19.85 „ ± 51.6 „ „ 280 On voit que la constante montre des fluctuations considérables. M. BODLUMDBR tâche d'en rendre compte par différentes hypothèses, notamment par la dissociation électrolytique des sels. M. LOBBY DE BRIIV.N détermina la solubilité des sels hydratés dans les alcools éthylique et méthylique, et constata qu'elle est en quelques cas assez grande dans l'alcool absolu. En ajoutant une petite quantité d'eau à la solution alcoolique, une partie de la matière dissoute se précipite, quoique celle ci soit solnble dans l'eau. M. DE BRUYN arrive à la conclusion, que les résultats de ses recherches — ainsi que plusieurs faits, constatés par d'autres savants, comme la contraction et le dégagement de chaleur qui ont lieu en mélangeant l'alcool avec de l'eau — doivent être expliqués en admettant l'existence d'hydrates alcooliques. Sur la question, s'il y a des hydrates alcooliques, les opinions de M. DE BRUYN et de M. BODLIÙDKH sont donc tout à fait contraires, quoiqu'elles soient acquises par des recherches analogues, savoir par la détermination de la solubilité. Cela tient à ce que ces savants n'ont pas examiné le phénomène simple de la solubilité dans des mélanges d'eau et d'alcool, niais une combinaison de ce phénomène avec d'autres. Il n'est pas impossible que dans les recherches de M. BODLàNDER la dissociation électrolytique des sels en solution aqueuse soit la cause d'une irrégularité, car la grandeur de cette dissociation diminue, selon les recherches de M. WAKBMAN'), par l'addition d'alcool à la solution; dans une solution aqueuse il y a, en cas de saturation, équilibre ') Zeitschr. phys. Chem. XI, 49. 281 entre le sel solide et la solution, contenant une quantité déterminée de sel et d'ions de sel; dans une solution alcoolique diluée ce rapport entre la quantité de sel non dissocié et d'ions est tout autre, ce qui peut être la cause d'un tout autre équilibre. Il n'est pas impossible qu'encore dans les expériences de M. M. SCIIIFP et GERARKIM cette cause ait influencé sur le résultat. Dans les recherches de M. LORRY UR BHIYN le phénomène simple de la solution est compliqué par la formation d'hydrates; pour les solutions dans les alcools plus dilués on doit encore tenir compte de la dissociation électrolytiqnc. En évitant les complications nommées, on pourrait étudier le phénomène simple de la solubilité dans des mélanges d'alcool et d'eau. On atteindra donc ce but en déterminant la grandeur de la solubilité de matières solides qui sont des non-éiectrolytes, et qui ne forment pas d'hydrates aqueux ou alcooliques. De ces substances nous avons préparé systématiquement des solutions saturées dans des mélanges d'alcool et d'eau, contenant de 0 jusqu'à 100 pour 100 d'alcool. En même temps nous avons déterminé les poids spécifiques des solutions saturées à 25° C, afin de pouvoir contrôler la formule de M. BuniiiinDER, donnée plus haut. Comme ce savant, nous avons choisi pour nos expériences des combinaisons peu solublcs ou insolubles dans un des deux dissolvants. M é t h o d e s et a p p a r e i l s . Pour arriver a se faire une idée de la variation de la solubilité en variant la coni]wsition du dissolvant, il semblait suffisant de déterminer cette solubilité avec une série de mélanges, dont la teneur en alcool différait chaque fois 282 de 5 pour 100 en vol. De cette manière on aurait dû exécuter pour chaque combinaison vingt déterminations; cependant, la solubilité devenant trop petite à partir d'un certain mélange, les autres n'ont plus été employés. En revanche, dans quelques cas on exécuta des déterminations avec des mélanges d'une autre composition, comme on le verra dans les tables adjointes. Toutes les déterminations ont été exécutées à 25°.0 C, température que l'on peut tenir facilement constante avec le thermorégulateur connu de M. OSTWALD. Cette température a encore l'avantage, qu'elle est assez basse pour éviter une évaporation sensible du menstrue eji ouvrant les flacons contenant les solutions; en outre de nombreuses déterminations de tous genres ont été exécutées a cette même température par M.M. OSTWALD, NERNST, et d'autres; quant à la température, nos résultats seront donc directement comparables à ceux de ces savants. La composition des mélanges d'alcool et d'eau est donnée en centièmes du volume, ce qui offre certains avantages pour leur préparation. Car à l'aide de la formule connue y=100(D,^-D) on peut calculer combien de volumes d'eau (y) il faut ajouter à 100 vol. d'un alcool d'une densité D et d'une teneur V en centièmes du volume, pour obtenir un alcool de densité D, et d'une teneur V,.- Remarquons encore que nous ne trouvions aucun avantage d'exprimer la composition des mélanges nommés en centièmes du poids; encore une calculation ultérieure pour quelques substances nous apprit qu'en exprimant les quantités d'eau et d'alcool en molécules, on ne trouve pas des points de vue nouveaux. 283 Pour préparer les mélanges nécessaires on u'a donc pas besoin de l'alcool absolu, dont la préparation et la conservation dans des quantités un peu considérables offrent quelques inconvénients. Nous avons fait usage d'un alcool ayant exactement une teneur de 95 pour 100 en vol. Voici un tableau, calculé au moyen de la formule mentionnée, des centimètres cubes d'eau y, qu'il faut ajouter i 100 c.M.* de cet alcool pour obtenir des alcools de la teneur suivante (T =r 15"35/» C-)y 2.4 6.4 13.3 20.9 29.5 39.1 50.2 63.0 78.0 95.9 Centièmes en Vol. 93 90 85 80 75 70 65 60 55 50 y 117.5 144.4 178.7 213.9 287.o' 381.5J 539.2Î 854.1 1803.0 Centièmes en Vol. 45 40 35 31 25 20 15 10 5 Gomme base du calcul on employa les poids spécifiques de mélanges d'eau et d'alcool, communiqués par E. H. von BAUMHAUCR dans son ouvrage bien connu: „De digtbeid enz. van den alcohol." 1860. De l'alcool, ayant exactement 95 pour 100, fut conservé dans une grande bouteille, d'où il fut introduit dans une burette à l'aide d'un siphon, avec des précautions pour l'abriter contre l'humidité de l'air, analogues à celles qui sont en usage dans l'alcalimétrie et l'acidimétrie pour protéger l'alcali normal contre l'influence de l'acide carbonique de l'air. Cette burette se trouvait dans un tube en verre assez large, dans lequel circulait de l'eau dont la température 284 était exactement 1;V.5 G. De cet alcool, porté ainsi à la température exigée, on mélangea la quantité nécessaire avec de l'eau distillée, portée préalablement de la même manière à la môme température. Cette température, aussi bien que celle du thermostat, furent mesurées avec des thermomètres, divisés en '/,„ de degrés. Il fut constaté que cette eau distillée ne laissait aucun résida appréciable en en évaporant 100 c.M5. Ce fut le même cas pour l'alcool. La matière à dissoudre fut mise en contact avec le mélange des liquides dans un petit matras de verre, provenant de la fabrique de SCHOTT à Jena, verre que l'eau attaque fort difficilement. Les matras furent alourdis avec une pièce de plomb en forme de selle pour leur donner plus de stabilité en les plaçant dans le thermostat. Ils y furent plongés jusqu'au col et fermés par des bouchons en caoutchouc, purifiés par des traitements successifs avec de la potasse caustique chaude, de l'ean et de l'alcool. La solution fut enlevée des matras au moyen d'une pipette à pointe élargie, et munie d'un petit tampon de ouate, servant comme filtre. Le tampon fut ensuite éloigné et le liquide introduit dans un petit flacon à peser d'un poids connu. Après le pesage, on évapora le liquide dans le bain-marie, et on y sécha le résidu jusqu'à poids constant. Dans quelques cas nous l'avons encore séché dans l'étuve à toluène de M. VICTOR MEVÏH. Pour être surs que les solutions fussent en effet saturées, nous avons appliqué régulièrement le contrôle suivant. La substance fut mise en contact avec le liquide pendant une partie de la journée et pendant la nuit suivante. De bon matin on commença à achever une à une les déterminations, commencées le jour précédant. La solution, qui fut traitée 285 en premier lieu, resta donc en contact avec la matière solide pendant un temps plus court que toutes les autres qui furent analysées le même jour. Or, on laissait cette première solution de nouveau en contact avec la substance à 25° jusqu'au jour suivant, pour être analysé alors de nouveau. Quand le résultat fut le même que celui du jour précédent, on pouvait admettre avec grande probabilité, qu'alors toutes les antres solutions étaient aussi saturées, parce qu'elles se trouvaient toutes plus longtemps dans le thermostat. Cependant on employa encore un autre contrôle ; de temps en temps quelques déterminations, choisies arbitrairement, furent entièrement répétées. Dans des cas très rares seulement il n'y eut pas une concordance excellente. Le poids spécifique des solutions fut déterminé avec le picnomètre décrit par M. OSTWALD '). Pour le remplir on le plongea aussi profondément dans le thermostat qu'il était possible, sans mouillir les bouts des deux capillaires. Ensuite un des capillaires fut lié à un tube courbé rectangulaire ment, dont 1 autre extrémité, munie d un tampon de ouate, fut plongée dans la solution. Le picnomètre se remplit alors par une succion à l'autre capillaire. La solution dans le picnomètre a donc exactement la même température que celle qui se trouve dans le petit matras. L'alcool absolu fut préparé selon les données de M. MEITDBLuerr *) et de VON BAUMHAUKR S ), c'est-à-dire par digestion avec de la chaux vive à la température d'ébullition, et par distillation fractionnée à l'abri de l'humidité de l'air. Comme récipient on employa un des petits matras en usage pour ') Allgem. Chemie I, 261 il"'" édition). =) Pogg. Ann. 138, 193. , ) ,De digtheid enz. van den alcobol," 1860. i 286 préparer les solutions; ainsi l'on évita une transvasion de l'alcool absolu. Pour s'assurer qu'il était réellement absolu, on en détermina le poids spécifique avec le picnomètre de la manière décrite. Apres ce contrôle on introduisit rapidement dans le matras la substance à dissoudre. Pour les substances dont la solubilité fut déterminée on choisit des corps dont les solutions pouvaient être évaporées sans décomposition du résidu, et qui ne se volatilisent pas sensiblement à la température du bain marie. Ces substances provenaient de la fabrique renommée de M. KAHLBAUN. Elles étaient tout a-fait pures, ce dont nous nous sommes convaincus de la manière suivante. D'abord, leurs points de fusion étaient d'accord avec ceux mentionnés dans la littérature. Ensuite deux déterminations furent faites successivement avec une même partie de substance. Les résultats de ces déterminations furent identiques, ce qui prouve encore la pureté de la substance. Déterminations. Parmi dix-sept substances examinées, se trouvaient les neuf suivantes, aptes aux déterminations qu'on avait en vue: p - acéttoluide, a - acétnaphtalide, phénylthio-urée, benzoylphénylhydrazine, triphénylguanidine, acétanilide, benzamide, trinitrobenzène, alanine. Elles représentent diverses classes de composés organiques. 287 Excepté l'alanine qui offre le phénomène inverse, toutes sont plus ou moins solubles dans l'alcool et peu ou pas dans l'eau. Les résultats des déterminations sont donnés dans les tables suivantes, qui n'exigent pas d'explication. Il faut seulement remarquer que pour les substances qui ont servi pour vérifier la formule de M. BODL&.NDBR, les grandeurs W et S sont calculé 38 des observations directes de la manière suivante. Celles-ci donnent le poids de matière solide dans un poids donné de solution. Or, W représente le poids de l'alcool absolu, présent dans 1 c.M.1 de solution, et S le poids de matière solide qui s'y trouve. Soit d le poids spécifique de la solution; 1 c.M.s de celle-ci pèse donc d gr. Soit p le poids de matière solide dans 1 gr. de solution, on a pour le poids de matière solide dans 1 c.M.s la valeur pd = S. Quand la matière solide pèse p d, les d gr. de solution contiennent d — p d gr. de liquide, dont on connaît la teneur en alcool en centièmes du volume, donc aussi en centièmes du poids. Soit ce dernier chiffre P; on a alors W = P d ( l — p ) . Pour avoir un aperçu plus facile des solubilités, celles-ci sont encore représentées graphiquement dans le tableau, ajouté à ce mémoire. Dans ce tableau l'axe des abscisses donne les centièmes d'alcool en volume, l'axe des ordonnées le nombre de grammes de matière solide dissous dans 100 grammes du dissolvant. Dans quelques cas, des lignes furent encore construites en prenant pour l'axe des ordonnées le nombre des grammes de matière solide présents dans 100 c.M.3 de solution. C'était pour avoir une idée de la forme des courbes en prenant une autre base pour leur construction. Sur le tableau ces lignes sont pointées; on voit que leur forme générale est la même que celle des courbes correspondantes. Voici maintenant les tables. 288 I. p — Ar.ÉTTOLUIDB. 100 95 95 93 93 90 90 85 8(> 75 70 65 60 55 50 45 40 40 35 25 20 15 5 0 n c.M . d'eau. 0 0 0.75 0.75 2.6 1.9 54 8.4 8.85 11.75 10.0 12.6 15.6 19.2 23.5 21.6 21.6 21.4 28.7 26.6 26.9 36.0 40.0 c.M\ d'alcool. Dans mes vant sout» mes Cent d'alcc voh Ilf Préparé par le mélange à 15' .< C. de: 100 gramdu dissolsont disen gram(h 25° C). Point de fusion 146° C 40 40 30 30 40 30 40 40 30 30 20 20 20 20 20 15 15 12 10 7 5 2 10.18 10.77 10.81 10.88 10.95 10.63 10.61 9.62 8.43 7.04 5.81 4.39 3.59 2.69 1.92 1.41 <>.96 0.96 0.66 0.31 0.23 0.16 0.13 0.12 V O ce *c •y — ^ X • ° •S "-S TZ a „° "ô —< m 0.8074 0.8278 0.8275 0.8343 0.8440 0.8576 0.8685 0.8803 0.8904 0.9021 0.9115 0.9207 0.9306 0.9380 ! 0.9460 0.9544 0.9668 0.9725 0.9780 0.9903 0.9979 289 II. AcÉT.NAPHTAMDE O. a * o Préparé par le mélange C. de: c.M>. c.M\ d'eau. d'alcool. 100 Dans 100 grammes du dissolvant sont diasoute en grammes (à 26° C). ièmes >ol en urne. P o i n t de fusion 154° C. S » S 8» sg- 41« ** C ^> -~ .-. 4.02 0.7916 (2 1 95 0 30 4.31 0.8150 93 0.75 30 4.28 0.8253 90 1.92 30 4.11 0.8344 85 3.99 30 3.69 0.8485 80 6.27 30 3.17 80 6.27 30 3.19 75 8.85 30 2.73 0.8761 70 8.2 25 2.31 0.8798 65 10.05 20 1.78 0.8977 60 12.6 20 1.44 0.9091 55 15.6 20 1.02 0.9201 50 14.4 15 0.71 0.9290 40 21.6 15 0.36 0.9455 35 35.7 20 0.25 0.9537 20 26.7 7 0.09 0.9717 10 25.6 3 0.04 0.9841 0.8624 290 I I I . PHfrrLTHIOUHBE. é ••2 S i •s § s Préparé par le mélange à 15'/,° C. de: c.M\ d'eaa. c.M». d'alcool. 100 100 95 95 90 90 0 0 1.9 1.9 30 30 30 30 85 4.0 30 80 6.3 30 75 70 70 65 60 60 55 8.85 11.75 11.75 12.55 15.75 15.75 15.60 30 30 30 25 25 25 20 50 19.20 20 40 35 25 15 0 28.80 35.75 28.70 26.95 30.0 20 20 10 5 0 3.60 3.57 4.44 4.44 4.67 4.70 4.98 5.00 4.70 470 4.45 3.92 3.91 3.40 2.80 2.80 2.37 1.86 1.89 1.13 0.84 0.56 0.38 0.24 la Là25°C. s pécifique * Dans 100 grammes du dissolvant sont dissoute en grammes (à 25° C). P o i n t de fusion 152° C. & 1 0.8200 0.8203 0.8389 0.8544 0.8679 0.8810 0.8915 0.9018 0.9127 0.9234 0.9317 0.9486 0.9555 0.9679 0.9788 0.9979 291 IV. BCNZOYU'HÉKYLHVDRAZI.NB. à 15 :. C. de: c.M5. c.M3. d'eau. d'alcool. d ! ÎA de 0 solution 1 Poids s] Préparé par le mélange Dans 100 grammes du dissolvant sont dissoute en grammes (à 25° C.\ Centièmes d'alcool en volume. P o i n t de fusion 165e C. 100 2.39 0.7932 100 2.38 0.7930 95 0 30 2.40 95 0 30 2.44 93 0.75 30 3.00 0.8223 93 0.75 30 3.00 0.8223 90 1.9 30 2.26 90 1.9 30 2.26 85 4.0 30 1.93 0.8459 80 6.3 30 1.59 0.8592 75 8.85 30 1.24 0.8717 70 11.75 25 1.08 0.8843 65 12.55 25 0.82 0.8965 55 15.6 20 0.51 0.9174 50 19.2 20 0.32 0.9282 40 28.8 20 0.16 0.9455 0.8136 0.8311 -a O tft oc ie oc te m -J 00 o bo *• co co C O 00 03 oo O' bo K^ p H^ g 00 P Co 4 % * *SS p SB' • "a • o. p o ». g- il h m "O ifique • a. m 4 solu tion *oo 8 p p 1.06 0.6 oo oo m g o CO 2.3 oo H-> eu O o 6.2 3.7 gramm C). Poi p 00 ^ • -a o CO to h^ 8 Dans 100 dissol P oo oo 0.2 te o 8 *. b s «o d'alcool. p te os Oi 00 a» d'eau. o C5< 00 oo to ^4 o oe •D épar par le méliinga à 15' te OS te -4 a» O -4 •-» olume. 1—* g 292 Centièm es d'alcool a o a o > r" n •< 2 < tSto U* c: » œ h» C * toç O C O O» O O' - J O C o c i - i - i on » O t * O1 Ci' O' © o i—i i— ,— — H - t o o w y o o o o a; w t O O p ço Ci >— -*1 p o y Ci -) p b en O 00 p co ** >*»• C p (o oo CC OS p to tu 00 ï' p le hB 00 -i p b t\0 U os p p p p p <o b i f bo oo i— >—' © îO CD O D U - K O V m os te c; to P 00 00 X C5 O O *•* "-^ •>-* M M OJ Ç^ ^1 îC W p p 5 0 * > - p w p ^ - » 00 00 0 b i » b « ^ J b' b* h< '<-* f * - i •— b< b* >&• ~ i to c i ce bo te " ç ^ - i*>. co o w C to i > J 5 » o O' * . co C _ K) (C t-t r* t «- M M M M »—» M 1—» tvS po ~ .*" r r" r* !*"* P't O t > 5 t O j O p 0 0 4 k . W b - J 4*. >l*- >t~ C* Ci ^ Ci" CV C2 b< bn oo w O ks b b O O o o y o © o © C O O ' O O ' O O C C O o w v a o W p o O M M tO t « W M U * • * . Ç O' a C O C O O» •-* >— o* O y O O* O 0.9683 0.9736 0.9795 0.9845 0.9970 00 00 00 00 05 Ce o o o OS Ce o 1- » -4 K- •J f° *» c S p s o o ce te w *- w te CO O' - j o- J -a " - j «o te o o> c• 4 OS O' «O CD © 4* 00 c. © © ce te <~> CC © o< -J - j -J te 00 O' GC oo -J © - j as 00 O' 00 00 8 OC CC 4». OC oc te ce CO 00 *. S3 © O 4- ^4 ce te oi te o; te Ci w oc OS CJ> te te c ce fez >*- •u h- ce te © -J ce te © - j - j - j te © *- © oc M. fWLHHDEB. Contrôle de la formule de Alcool en grammes dans 100 c.MJ. de la solution. Liquide en grammes dans 100 c.M\ de la solution. Matière dissoute en grammes dans 100 c.M\ de la solution. solution à 25° C. de la Dans 100 grammes du dissolvant sont dissout* en grammes là 25° C). Poids spécifique © ce te *- oo V os 4». © O. 1 * "2 OO 00 ^* a i H o- Centièmes d'alcool en volume. © -J Ol -J H- K-* H- 8 te *- *S *- ^-* te Ol 05 te g 0C te © ce © © © 02 *te te h-* g ce o g g g - j Ci 4^ *. te *. 00 s te -J o «o te U" *- 4* 00 8 8 8 8 4- 00 i» 'alcool. 1 10 C 09 g g g g u« yi oc oo ré par le mélange 15'/;° C de: CD CD w o CD © fe h- -J o © I—" O C5 t—» CD 8 s s U' CD Ci © CO Ci © -J Ci '" o- -j Ci CO 400 4ci h- 400 C 8 en K> o mz •*•. O © en o CD © -1 © c ~1 o -J +~ o -J to en © © Ci 00 Ci -J -J (—' te to te Ci C* CD Ci -o CO to tn t-' *- » -^ en *- *en *» -4 en © ci -J h- CO »-* e» *. o CD 00 * • to OS Ci t-^ CD 4Ci © O' Ci M © s./' Ci Ci © 4* -J '^2, CD © •^ © * • * i—» to Ci en © S 4CO -J CD Ci OC C0 © en 00 Ci K* to to CD Ci © oc Ci 00 — l © CO -J CO c 4Ci t—* 4•-* C CC IO en a- CO *- -4 b-. -J 4* -1 QD Ci to en C CC © to IO •s ce *— w CC CO c. a Ci -J ac en o M oc oo oo OD -J -I 00 en Ci H - 00 c. te *- eo *— CC Ci en Os Cl Ci oo CD Ci to *- CO en ** 00 to e;* en © CD Ci 00 Ci oo 09 CO en *- CO © en to o> to ex. CO CD -J O CC C» M ht CD tO CT> V co y to »—» -j CO -J Ci O h-* Ci >—» CD -J Ci Ci en o Ci Ci to U< O © Ci CD OD H © y *• to oo CD -J -O -j t-> O» oo CD * » • ^ w oo te C" o eo CO 00 o CC V >—» to to to -J a> •— oc 00 Ci t—» en tO © 1 -HzuNv/iaog 'n »p epiuuoj «[ »p »i«nao3 a» [009[v •aoifni<w «[ »p tR° 001 mtp MimnwS a» «pmbiq *aoi)n(oa w{ «p J ï » 001 ea«p Mtnanui) •aoiinjos B| »p os cH'9 001 9 « P satnuraiS s)nossipa.ioi)«|^ '0 oSZ ". «on11!08 B| 8p snbyiD.ids s p i o j ae sjnos .0 o 9 2 »> «»«" -IUBJ8 -Bip } U 0 8 JOUA T3 d O 's -s T, ~ S 1 1 .• "S 53 8 < 6 -a ! -|omip np ssai -ai«i9 ooi sa«d e Ml a a B ». .2 d ce c es -A CL û —H aazniOA U3 |OOOf* ( p sa ai9i»U93 Oi t^ CO «£î <N t— t— d S>* O ** oo d Oi 8 S 1< OS «v> 296 «o eo co »n tt—' t— t- 3^ ~H ce es; ^H ~" ce tCO 00 (M 00 rj< 00 (M ce r-( f—( i-H d t— oo 00 CO co oo tO 00 >n t d d 00 d d •s S) 0» 00 o 3 CO oo OJ CO CT> oo -H 5 Ë çp Si d CO d (M eo d o CO o oo 00 3 d d d d 00 30 •Xi 30 d d ai r— 0 0 »ri r- f cd -* o 00 co •O CO CO -* *M 00 O eo 00 co CD d CO cO in 00 w »-H d ^H CO 30 oi »-* O C CD ^H *-M CO o o o o» c«5 CD t— *Tî r- eo eo Oi -* 00 S OJ ^H oo IO »-* <7> O CS c o rin >o Oi CO O O CO e o eo O in Si O o «o5 oo d >n d • * oi CO 100 •sianinaofl yi ep 3|nnuoj 3 O 3.61 1.52 1.0208 1.0101 0.9984 0.9886 0.9761 0.9670 11.31 90.77 7.26 3.23 297 <OOiQO> 90.17 oi •^< — Os 0 0 eo CO os os oo i n d TJ< oo co O» eo O * t O eo • * d oi s*i oi cb os os os Os — ••£> O C : r-- CD O oo rd eo •»* \a r— oo • * oo eo eo ^ t- r- «o eo «O r- r- t— o i ce -4 csï -<1< -<f i n co OS 0 0 0 0 •«* <-> ( N -* co eo o j co <o o» o i »H - H Q os r-i iri os os os os oo oo oo oo »n t - eo »-i •"* o» >n oo i-i co • * t - eo eô o i o i ^H •** d d r- eo i n r- O) co co t-iOiOOOOMiO »n * * eo - H ^ oo ÈCJ os os os os os oo oo d d ddddd ineoeO't'<i,^»,'^''-iC353Jao»HeooOi00oeo ^•<*oioi©acr--'iriTj<»»;côeooi'--*-©© O O lO l O c œ o ; œ t - •»* os os co «n • * t— co r- eo ^•-'•-''M'Mcoeoco Q I O O in Q O © eoeo:oeooiOJ'MOjO)OJOJOJO)-*»-<'H»H -H — o o « N « m i o t c o o t ' i « i n i O i O i 0 5 i O o TJ< iri t-' d eo 12.94 o 1.0311 27.64 «[ ep 9[oj}uog -aot?n|oe «[ ep •<w» ooi ne (ooo(v * 89.46 92.16 sa»p « 8 U I U I « J 9 -aoi)n[OB «( ep *a r-. =0 Mtnei jneo ne (0<>3r».p 16.66 20.11 24.50 30.00 35.44 41.70 60.54 91.70 14.75 4.54 \W'S> 001 sovp seuiuiBiS n» epinbiq 'aoi^njoB «i ep • t M'9 001 8 U «P seuiuivjS oe '0 .-C? " uorjmoB «I »P Ç5 «) eew enbyioeds epioj 10 - I U I J S ua rjnos -sip }aog ;u«A|oe BU •sip np sem . U I « J 8 001 o s c.M\ d'alcool. -euiil|OA Préparé par le mélange ù 15'/,° C. de: 298 Discussion des résultats. Dans les derniers temps on a découveit mainte analogie entre le phénomène de la solution et de l'évaporation. En évaporant une matière en vase clos, un équilibre s'établit après quelque temps entre la matière solide ou liquide et sa vapeur. La vapeur a une tension bien déterminée pour chaque cas. En dissolvant une matière solide il s'établit aussi un équilibre bien déterminé ; une partie de la matière solide s'est dissoute et exerce une pression osmotique déterminée, nommée par M. La loi de NERNST DALTON, ') „Lô8ung8tension." suivant laquelle la vapeur saturée d'une matière quelconque exerce une pression déterminée seulement par la température indépendamment de la présence de gaz étrangers, a une application beaucoup plus restreinte pour les solutions; car, tandis que la concentration d'un gaz, dans laquelle se trouve la matière solide, peut être variée très considérablement sans causer un changement de la tension de la vapeur de celle-ci, l'addition à la solution d'un liquide étranger en petite quantité cause déjà souvent une assez grande modification de la solubilité et par suite aussi de la „Lo8ung8tension," la grandeur de celle ci étant proportionelle à celle de la solubilité. Pour les solutions très diluées la loi de cable, comme l'ont démontré M.M. DALTON NER.NST 2 semble appli- ) et NOYKS 3 ) dans leurs recherches sur l'influence exercée sur la solubilité de sels par d'autres sels. Ils firent voir que la variation de la solubilité d un sel, en ajoutant à la solution un ') Lehrb. theor. Chem. 131. ') Zeitschr. phjs. Chem. 4, 372. J ) Zeitschr. pbya. Chem. 0 241. 299 autre sel ayant avec le premier un ion de commun, peut être expliquée par la théorie de la dissociation électrolytique, en admettant entre autre que les parties non dissociées clectrolytiquement se dissolvent comme dans l'eati pure. Si la loi de DALTOM pouvait trouver une application aussi étendue pour les solutions que pour les gaz, tous les dissolvants devraient dissoudre d'une matière donnée une même quantité En effet, la vapeur saturée d'une matière solide ou liquide exerce une tension constante pour chaque température, quels que soient les autres gaz présents. Par analogie la pression osmotique qu'exerce une matière dissoute dans différents dissolvants devrait être toujours la même; en d'autres termes, si l'on exclut la condensation des molécules, la solubilité devrait être toujours la même. Ce résultat est en contradiction avec les faits; parmi les matières examinées dans ce travail quelques-unes par exemple sont solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool. Nos recherches prouvent de nouveau que l'addition d'une petite quantité d'un liquide à la solution d'une matière solide dans un autre dissolvant, influence considérablement la solubilité de la matière solide dans ce dissolvant Ce dernier doit donc jouer un rôle actif; on pourrait se figurer qu'il exerce une attraction sur les molécules de la matière solide. M. NERNST n'est pas nécessaire d'adopter cependant a démontré, qu'il une telle attraction pour expliquer quelques phénomènes qu'on observe dans des solutions, p.e. la diffusion. M. NER.MST ') conclut que ces attrac- tions n'existent pas, ou sont du moins très petites. ') Zeitschr. phys. Chem. 4, 372. 3<>0 Pour l'interprétation du phénomène, que la même matière se dissout en quantités diverses dans les différents dissolvants, on pourrait admettre que ces dissolvants n'opposent pas la même résistance à la dispersion de la matière solide entre leurs molécules. En ajoutant a une solution un liquide dont la „ résistance à la dissolution" est plus grande que celle du premier dissolvant, la solubilité dans ce mélange sera probablement plus petite que dans le premier liquide seul. Cette hypothèse peut expliquer que la „courbe de la solubilité" descend en diluant le dissolvant avec un liquide, dans lequel le corps à dissoudre est insoluble ou se dissout très peu; elle ne saurait cependant donner l'explication de ce que „la courbe de la solubilité" monte parfois dans les mêmes circonstances. Comme nous l'avons déjà remarqué, M. BODL&NDBII, dans son mémoire cité, est d'avis que l'alcool, présent dans les mélanges d'alcool et d'eau, dilue l'eau, sans participer an phénomène de la dissolution; en se basant sur cette hypothèse, il pose la formule, donnée plus haut. D'après les valeurs qu'on trouve dans les sections 9 des tables VII, VIII, et IX, il n'est pas question de la constance de la w quantité -r-r-; *& grandeur change au contraire très régulièrement dans tout les trois cas, quoique ceux-ci représentent de différents types de solubilité, savoir la benzamide peu solnble dans l'eau, soluble dans d'alcool; le trinitrobeazène insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool; enfin l'alanine, soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool. A cause de ce résultat il nous semble que l'hypothèse de M. BODLSNDEB, aussi bien que sa formule qui en est l'ex- pression mathématique, ne peuvent être admises. 301 Ce qui vient d'être dit n'est cependant pas suffisant pour se rendre compte des particularités des diverses lignes. Dans ce but on peut poser différentes hypothèses, par exemple: 1°. la formation d'hydrates alcooliques dans les solutions; 2°. la présence de molécules condensées des matières dissoutes dans les mélanges d'alcool et d'eau; 3°. la formation de combinaisons de l'eau ou de l'alcool avec la matière dissoute. Ad 1. Si l'on admet que l'eau et l'alcool forment des hydrates, dans lesquels les matières solides ont une solubilité autre que dans l'alcool absolu, la direction des différentes courbes de solubilité peut être expliquée d'une façon naturelle. Les corps, pour lesquels ces courbes ont une branche montante, devraient alors être plus solubles dans les hydrates d'alcool que dans l'alcool absolu; les matières au contraire, pour lesquelles la courbe descend régulièrement, seraient moins solubles dans les hydrates d'alcool que dans l'alcool absolu. Les résultats, ses expériences, obtenus par M. mentionnées LOBBY DE BRCYN dans dans l'introduction de ce travail, peuvent aussi être expliqués par cette hypothèse. On n'a qu'à admettre alors, que les sels examinés par lui sont moins solubles dans les hydrates d'alcool que dans l'alcool absolu. Cependant les opinions sont très partagées sur la question de l'existence des hydrates de l'alcool. Les recherches que M. JOMES ') vient de publier tâchent encore de la résoudre par une voie nouvelle. M. JOUES détermina l'abaissement du point de congélation de l'acide acétique, en ajoutant une fois de ') ZeiUchr. pbys. Chem. XIII p 419. 302 l'eau et une autre fois de l'alcool, ainsi que celui que l'on obtient en ajoutant à l'acide acétique un mélange d'eau et d'alcool. Si les hydrates alcooliques ne se forment pas, l'abaissement du point de congélation dans une solution, contenant de l'alcool et de l'eau, doit être la somme des abaissements des points de congélation de l'alcool et de l'eau. Suivant les expériences de M. JO.NES ceci est à peu près le cas. Ses résultats semblent mériter d'autant plus de confiance, qu'il put constater suivant sa méthode l'existence des hydrates de l'acide sulfurique avec de l'eau, existence prouvée aussi par d'autres méthodes. A l'égard des conclusions de M. JO.XES on peut remarquer, que les hydrates d'alcool ne se forment peut-être pas. dans de l'acide acétique glacial, cet acide se mélangeant comme l'alcool avec de l'eau, en dégageant de la chaleur et en se contractant. 11 ne serait donc pas impossible, qu'un hydrate alcoolique formé se décompose par l'action de l'acide acétique glacial. De ce point de vue, très bien à défendre, les expériences de M. JONES sont peu décisives à l'égard des hydra- tes alcooliques. Contrairement à M. JONES, M. MEMOKLEJEFF ') conclut en se basant sur une argumentation mathématique, que les hydrates alcooliques existent; il croit en avoir isolé quelques uns à l'état solide. Sa méthode cependant donne lieu à des objections. remarque que M. M. PICKERIM; ME.IDELEJEPF 2 ) par exemple a ne décrit pas le procédé, à l'aide duquel il a isole ses hydrates, et qu'il ne fait pas mention de la manière, dont il s'est convaincu qu'il avait ') Journ. of the Chem. Soc. 1887, 778. ') Zeitachr. phys. (.hem. 6, 11. 303 obtenu, par la congélation de la solution, des hydrates d'alcool et non pas de la glace. M. les conclusions que M. IVKERIM; attaque aussi avait déduites de ses MENDELEJEFF calculs. M. MENOELEJEFF a construit des lignes dont les coordonnées ont été choisies telles que, quand p est la quantité de l'eau picsente dans un mélange d'alcool et d'eau, et s le poids spécifique de ce mélange, p est prise comme abscisse et ds — = f(p) comme ordonnée. Suivant M. dp MENOELEJEFF des lignes droites brisées se forment par l'union des points obtenus de la manière décrite. Les points, où deux parties de la ligne de solubilité se coupent, sont suivant M. MEMIM.EJEFF des hydrates alcooliques. M. de M. ME.NDELEJEFF; les points qui indiquent IV.KEIWNG a reconstruit les lignes il arrive à la conclusion que ce sont des courbes sans point caractéristique. 11 résulte de ce qui vient d'être dit, que l'existence des hydrates alcooliques est loin d'être prouvée; il nous semble cependant qu'en admettant leur présence dans des solutions alcooliques diluées, les résultats des recherches de M. LOBRY IIE BRUVN et de celles décrites dans ce travail s'expliquent d'une mauière logique. Ad. II. Dans quelques dissolvants les molécules des matières dissoutes n'ont pas leur grandeur normale; par la réunion de deux d'entre elles ou d'un plus grand nombre on obtient des molécules complexes. On pourrait se figurer que l'existence de ces molécules complexes dans une solution est la cause d'une plus grande solubilité. Pour expliquer les lignes qui ont un point maximum, on devrait supposer que la dissolution de la matière dans l'alcool absolu contient 304 surtout des molécules simples, tandis que par l'addition de l'eau il se forme plus de molécules condensées, ce qui agrandit la solubilité. Parmi les dissolvants, dans lesquels il faut admettre des molécules complexes, nous nommons le benzène '), le chloroforme '), la naphtaline '). Avec l'eau, l'alcool, en général avec les dissolvants dont la composition correspond à celle de l'eau, une condensation des molécules de la matière dissoute n'a pas lieu; au contraire, suivant les recherches de M. BECKMANN -), dans ces solutions les molécules dissoutes sont par-fois dissociées. En nous basant sur ces considérations, il ne nous semble pas probable, qu'il y ait eu condensation de molécules dans les cas examinés dans ce travail. Ad. III. Les lignes de solubilité, ayant un point maximum, pourraient peut-être encore trouver leur explication en admettant que les matières solides se combinent avec de l'eau ou avec de l'alcool, que ces combinaisons existent dans les solutions, et qu'elles possèdent une autre solubilité que la matière solide elle-même. De quelques-unes des matières examinées on sait qu'elles forment des combinaisons moléculaires; la benzamide par exemple se combine avec de l'acide chlorhydrique, le trinitrobenzène avec quelques hydrocarbures. Des combinaisons des matières examinées avec de l'eau ou avec de l'alcool n'ont cependant pas encore été constatées; leur existence pourrait être prouvée en mesurant la tension de la vapeur de l'alcool en présence de la benzamide etc., suivant la méthode, à ') NBRNBT Theor. Cliem. 369. : ) Zeitschr. phys. Chem. 6, 437. 30» l'aide de laquelle M.M. DEBRAV, MULLBR-ERZBACH, LESCOEUR et d'autres ont découvert l'existence de telles combinaisons moléculaires. Si des combinaisons du dissolvant avec la matière solide ne se forment pas, la tension aura toujours une valeur constante, au cas contraire la grandeur de la tension subira des changements subits. En résumant les résultats obtenus, il faut conclure, qu'il est impossible à présent de se rendre suffisamment compte de la forme des courbes de solubilité. Pour atteindre ce but, des recherches beaucoup plus étendues doivent être exécutées. En considérant les circonstances dans lesquelles nous avons travaillé au point de vue de la règle de M. on GIBBS, a affaire ici à un équilibre incomplet. Car sur les trois matières (alcool, eau et matière solide) on n'a que trois phases (matière solide, solution, vapeur), tandis que pour un équilibre complet quatre phases seraient nécessaires. De tels équilibres ont été étudiés principalement par M. BAKHIIS ROOZEBOOM et ses élèves. En suivant le même chemin qu'eux, une étude approfondie de l'équilibre de matière solide, d'alcool et d'eau pourra apporter plus de clarté. Les recherches exécutées ici pour une température déter minée doivent être répétées pour plusieurs autres températures. En opérant de cette manière, il sera possible de construire des surfaces de solubilité dont nos courbes sont des sections, normales à l'axe de la température. En terminant, nous ajoutons la remarque suivante. Comme nous l'avons déjà dit, le but de ces recherches était d'étudier le phénomène de la solubilité de diverses matières dans des mélanges d'alcool et d'eau. C'était donc un cas particulier du problème général de la solubilité des matières solides dans des mélanges de liquides. Ces liquides peuvent se 306 mélanger en proportion déterminée ou dans chaque proportion. Dans ce dernier cas on a à distinguer si le mélange s'accomplit avec contraction, avec développement ou avec absorption de chaleur, etc., ou bien sans ces phénomènes. Le cas de solubilité dans un mélange de deux liquides le plus simple serait celui ou les liquides ne s'influencent pas mutuellement. Il serait désirable en premier lieu d'étudier de tels cas. O r o n i n g u e , Août 1894. Laboratoire de V Université. EXPLICATION DE LA PLANCHE. I. Courbe de solubilité de la paraacéttoluide. II. III. , de la phénylthio-urée. IV. de la benzoylphénylhydrazine. V. de la triphénylguanidine. VI. , de l'acétaoilide. VII. , de la benzamide. VIII. , du trinitrobenzène. IX. de l'alanine. Sur la méthylnitramine, PAB M. A. P. N. FRANCHIMONT. La méthylnitramine fut découverte en 1388 '), et obtenue alors au moyen du métbylaminoformiate mêthyliqut C H s . A z H . C 0 . 0 C H„ qui fut nitré en le traitant avec cinq fois son poids d'acide azotique réel ; puis le dérivé nitré fat décomposé en solution éthérée par un courant de gaz ammoniac sec qui, selon l'équation : C H J A z < ç J ) 0 ^ ) C H + 2 A z H , = AzH1.CO.OCH1 + + CH A " *<â Z A 2 zH 3 fournit l'uréthane méthylique, soluble dans l'éther, et la combinaison de la méthylnitramine avec l'ammoniaque, insoluble dans ce liquide. Cette combinaison se dissocie complètement dans le vide sur l'acide sulfurique et laisse la méthylnitramine libre. Elle perd aussi l'ammoniaque quand on la fait bouillir avec de l'alcool absolu; après évaporation de l'alcool on obtient la méthylnitramine dans un état bien cristallisé. Les cristaux incolores et inodores fondent à 38° C. Au moyen de potasse alcoolique la méthylnitramine fut convertie en son sel potassique qui, traité avec l'iodure de ') Ce Rec. Vil, p. 3Ô4. FRANCHIRONT «t KLOBUIE. ' 1 1 i 20 40 100 95 90 -19 38 - ^ * ^ N . : LffM 33 .17 3* . 33 1 4$ é 70 60 | 55 | 50 1 'H '|M | 45 40 1 1" 30 25 35 1' 1 20 ' '| 15 ' " i) 10 ; 5 0 # X > \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ / i ^ i 27 / / \ \ \ V \ \ /""N / 1 / i x / \ \ \ ^\ A / 1 1' ^ V \ / i / ¥ \ \ i . J3 26 T / / / * "\ \ 1 J 28 . /2 2 * | \ i 29 25 | 65 Vi / . 15 30 _ | \ •? 3/ .14 75 11 ! \\ 1 /'' • \\ / 16 32 _ | - " ^ 1 \f T \ 1 ' \ 1 i \ 37 - 80 * 39 - 85 *• » \ 23 4 if • \ \ i 11 1 t l II 22 l 2/ |. 10 20 / \ \ \ \ 9 18 . »7 ^ \ \ \ \ \ x \ \ & \ 15 V . \ 7 1* \ \ . 6 12 \ \ ; ; . 24 3 12 \ v \ \ J\ •' y< jf J( 95 90 85 ^ ^ ~ ^ ^ jxi^ ">~.f^*><^^^^**»^ 80 75 70 \ \ *t 65 ^ \ \ V X X^ » ^^^ \. 1 ^^*^^ ^~^^"^-ft1—1 1 60 \ N "v X '>, X ^ N X —~^ "**~^ 13 \ \ \ \ ' " «^ X l®* 100 \ / / ^>v x 0 0 vv\ ' % \ X/ / \\/^ v1 W\ vv \ N^ ^ ^ v K ^ X *•» \ M Y / / V \ \ \\ / • A' \ \ X. / yy./ ' T/ \ \ i // // v \\ \ X. V X. \\ \ \ Xx. 5 L <k fi ^ \ *X : l N. \ J i t \ \\ ji \ v \ V •-3 6 x \ \ \ 7 : i /1 \ \ \ N. _ « 8 ; L : \ \ 9 / * v \ \\ . . * \y \v . 5 10 L \ \ h *v \ A» 11 - \ \ \ ! I ^ A \ 13 j s\ \ [ / i jt \ \ \ . 8 16 / ' j f / / \ W \ 19 . ' 55 50 45 40 ^^ ~- 35 30 i n . 37 ^^ 25 20 ""—' 15 T 10 , , 5 0 309 méthyle, fournit la diméthylnitramine obtenue de plusieurs façons depuis 1883 ')• En 1889 M. S. VAN DISSIL, dont je citerai dans le courant de ce mémoire quelques expériences inédites, prépara la méthylnitramine avec le méthylaminoformiate éthylique. Le produit dont il s'est servi bouillait à 170°.3 C , sous une pression de 771.7 m.ra. à 14.°6; le poids spéc. (non indiqué par M. SCHRKINKR) (ut trouvé par lui: 1,012 à 20°.5, 1,015 à 19 .5, 1,018 à 16°5. Dans un mélange réfrigérant il se solidifia et le point de fusion fut trouvé k —;V C. Cet étber fut nitré tantôt par l'acide azotique réel, tantôt par nn acide moins fort (1,51 p. sp.), en refroidissant soit avec de l'eau ordinaire, soit avec de la glace. La solution dans 5 p. d'acide azotique fut versée sur un mélange de soude et de glace, la nitro-urétbane formée fut dissoute dans l'éther, et cette solution séchée avec du carbonate de potassium, avant d'y faire passer le courant de gaz ammoniac sec. La combinaison de la méthylnitramine avec l'ammoniaque se sépare mieux alors. Cette combinaison fut tantôt bouillie avec de l'alcool absolu pour chasser l'ammoniaque, tantôt chauffée en y faisant passer nn courant d'air, mais enfin dissoute dans l'acide sulfurique faible, et cette solution épuisée par l'éther. La solution étbérée fut séchée par le chlorure de calcium, puis évaporée. En se servant d'un acide azotique de 1,49 p. sp., et en refroidissant avec de la glace, il obtint de 20 gr. d'uréthane 11 gr. de méthylnitramine. Le rendement est moindre qu'avec l'acide azotique réel. ') Ce Rec. II, p. 123. FRAMHIMONT. Rec. d. trac, chim d. l'atjs-Ban. 310 La métbylnitramine, selon M. VAN DISSKL, est peu soluble dans l'essence de pétrole, même à chaud, très soluble dans le benzène, l'éther acétique, et l'acétone. En 1889 la métbylnitramine ') fut encore obtenue en traitant la dimèthyldinitro oxamide symétrique avec un excès d'une solution aqueuse d'ammoniaque. La réaction se passe selon l'équation: CO.Az-pL0î CO.AzHj •^g» + 4AzHJ.= | + C 0 A z Azb CO.AzH, 2 C H 3 A z . n H AzH' .H.AZM, L'oxamide insoluble se sépare et l'on obtient une solution ammoniacale de la méthylnitramine, qu'on épuise par l'éther après y avoir ajouté une quantité suffisante d'acide sulfurique faible. Nous avons alors préparé de nouveau le sel potassique de la méthylnitramine, dans lequel nous avons dosé le potassium. Ce sel, dont la solution aqueuse a une réaction alcaline au papier de tournesol, fut converti par le chloroformiate de méthyle en Az 0 C H,. A z p Q V) p H méthylnitro-uréthane méthylique , qui fut analysée et transformée de nouveau en métbylnitramine au moyen d'ammoniaque. La préparation de la méthylnitramine par la dimèthyldinitro oxamide n'offre aucune difficulté, et ne laisse rien à désirer pour le rendement qui est presque théorique. Cependant, dans l'intérêt de ceux qui voudraient la préparer, je vais répéter d'abord la description de la préparation de la dimèthyldinitro oxamide, que j'ai donnée il y a dix ans ') et y ajouter quelques observations. Je me sers ') Ce Kec. VIII. p. 295. FRANCHIMONT et KLOBBIE. "•) Ce Rec. Il, p. 96 et IV, p. 197-199. 311 d'un acide azotique, exempt d'eau et d'acide azoteux, auquel j'ai donné le nom d'acide azotique réel, mais que j'aurais pu tout aussi bien nommer acide azotique absolu. On peut l'obtenir entre autre en distillant l'acide azotique pur et incolore du commerce, p. sp. 1.32, avec le double volume d'acide sulfurique au bain-marie dans le vide, en y faisant passer un faible courant d'air ou d'acide carbonique sec. I! faut absolument éviter, ou du moins autant que possible, les joints en matière organique, caoutchouc, liège etc. L'acide qui passe est à peu près incolore et à 15° G. il a un poids spéc. de 1,523; il se colore un peu par le temps, je le garde toujours dans l'obscurité et sous une cloche avec de-la chaux vive, car il est excessivement hygroscopique. La teinte jaune qu'il acquiert à la longue ne nuit pas beaucoup aux réactions, mais si par l'une ou l'autre cause (poussière ou autres) sa couleur vire au vert d'une manière à peine perceptible, je ne m'en sers jamais, car dans ce cas la diméthyldinitrooxaraide qu'on en prépare n'est pas pure et le rendement est mauvais. Or pour la préparation de la méthylnitramine je préfère encore la diméthyldinitro-oxamide pure, qui donne un meilleur rendement. A 150 gr. d'acide azotique pur j'ajoute par petites quantités à la fois 30 gr. de diméthyloxamide sèche, en remuant toujours, ce qui dure à peu près un quart d'heure. La solution s'échauffe et se colore un peu en jaune, je la laisse revenir à la température ordinaire, ce qui dure à peu près une heure, puis je la verse en mince filet et en remuant fortement dans environ 1800 gr. d'eau froide; je laisse le précipité se déposer pendant une à deux heures, enfin je le recueille sur un filtre, je lave jusqu'à disparition de la réaction acide, et je sèche à l'air, puis dens le vide sur l'acide 312 sulfurique. Le rendement est de 48—51 gr., la théorie exige 53. Quand on veut s'en servir pour préparer la méthylnitramine il n'est pas nécessaire de la sécher, ni mcine de laver jusqu'à disparition de l'acide azotique. On l'ajoute seulement par petites quantités à la ibis, à cause de la chaleur qui se dégage et qui fait perdre beaucoup d'ammoniaque, à une solution aqueuse d'ammoniaque de 24 p. 100, p. e. 150 c. c. pour la quantité susdite. On filtre, lorsque après quelque temps la température du mélange est revenue à celle de la chambre. Le liquide ammoniacal peut être évaporé pour chasser l'ammoniaque en excès, car la méthylnitramine n'est que peu volatile avec les vapeurs d'eau, et il est préférable d'épuiser par l'éther une forte solution aqueuse, puisqu'elle se dissout dans peu d'eau. Je la mets en liberté de sa combinaison avec l'ammoniaque par de l'acide sulfurique faible, que je préfère à l'acide chlorhydriqne, parce que l'excès de cet acide ne passe pas dans l'éther. En distillant la solution éthérée l'acide chlorhydrique dissous dans l'éther pourrait décomposer la nitramine. Aussi faut-il éviter réchauffement en ajoutant l'acide ù la solution ammoniacale. Le rendement que j'ai obtenu d'ordinaire est 32 gr. de 50 gr. de diméthyldinitro oxamide, au lieu de 37 qu'exige la théorie. L'eau mère, épuisée à peu près par l'éther, neutralisée par l'eau de baryte, fournit après filtration et évaporation encore un peu du sel liarytiquc de la méthylnitramine. J'ai varié la méthode de préparation en décomposant la diméthyklioitro-oxamide par l'eau de baryte en petit excès. On a ainsi l'avantage de pouvoir calculer exactement la quantité de baryte qu'il faut employer selon l'équation: 313 2 ( c O . A z £ j ! I 0 î ) + 2Ba(OH), = C201Ba + + (C H, A z . A z 0,) 3 B a + 2 H, 0 . Il n'en faut qu'un petit excès. On ajoute la dimétbyldinitrooxamide à l'eau de baryte et on fait bouillir le mélange. L'oxalate de barium lourd qui se produit se dépose, et c'est a la rapidité avec laquelle le précipité se sépare, en faisant cesser un moment l'ùbullition, qu'on peut très bien juger si la réaction est terminée; elle n'exige du reste que peu de temps. Après on fait passer un peu d'acide carbonique pour éliminer l'excès de baryte, on filtre et l'on évapore jusqu'à cristallisation. Du sel barytique on peut mettre en liberté la métbylnitramine de la façon décrite pour sa combinaison avec l'ammoniaque. C'est encore un avantage qu'en se servant de ce sel on peut calculer l'exacte quantité d'acide qu'il faut, et qu'on peut se servir d'un acide moins faible. La décomposition de la diméthyldinitro-oxamide par l'eau de baryte est analogue à celle par la potasse, que j'ai décrite en 1883. Là aussi „je ne pus constater de dégagement de vapeurs ammoniacales" ce qui, étrange dans ce temps, ne l'est plus maintenant, puisqu'on peut admettre qu'il s'est formé le sel potassique de la métbylnitramine. Toutefois il est à remarquer que des deux résidus d'acides, celui de l'acide azotique et celui de l'acide oxalique (qui font de ce corps une aiuide secondaire mixte), le premier, à savoir celui de l'acide le plus fort, reste attaché à l'azote dans ces réactions. C'est dans cet ordre d'idées que j'ai quelquefois essayé d'obtenir la métbylnitramine en décomposant d'autres amides nitrées par l'ammoniaque ou par les bases ; car la généralité de cette réaction éclaire quelques décompositions non coni- 314 plètement étudiées jusqu'ici, et est un moyen pour évaluer la force relative des différents acides. En voici un exemple instructif. Tandis que la dimôtbyldinitro oxamide réagit immédiatement avec nu dégagement de chaleur sur l'ammoniaque aqueuse, la benzènesulfonmétbylnitramide ') ne se transforme que par une ébullition longtemps prolongée avec un grand excès de cet agent. La réaction se passe encore selon l'équation: C6 H $ . S 0 , . A z A j z j 0 î + 2 A z H, = C6 H 5 . S 0 , . A z H2 -+"1"CH'AzH.AzHJLe liquide évaporé déposait la beuzènesulfonamide en de beaux cristaux fondant à 151°5, tandis que l'eau mère acidulée par l'acide sulfurique et épuisée par l'éther fournissait la méthylnitramine. Sans doute la benzènesulfonéthylnitramide 2) se décomposera de la même façon, et non seulement par l'ammoniaque, mais aussi par les bases, car M. VAN ROMBIRUH dit 1. c. qu'en la faisant bouillir avec une forte lessive de potasse une décomposition très lente a lieu, sans qu'il ait pu constater un dégagement de vapeurs alcalines, ce qu'on comprend maintenant, puisque l'éthylnitramine s'est formée. Réduction. Dans la réduction de la diméthylnitramine 3) j'avais assez facilement obtenu la diméthylhydrazine, en employant la pondre de zinc et l'acide acétique en solution aqueuse; c'est ') P. VAN RoMia-Rcn. Ce Rec. III, p. 16. ") P. VAN ROXBURCH. Ce Rec. ') Ce Rec. III, p. 427. 111, p. 15. 315 pourquoi j'ai d'abord employé la même méthode dans mes essais de réduction d'autres nitramines ou nitramides. Déjà en 1885 ') j'avais observé que la dimétbyldinitrooxamide, traitée de cette façon en solution alcoolique, donnait comme produit principal la diméthyloxamide. En 1888 2) l'éthylènedinitramine ne me fournit aucun composé bien défini, mais j'observais que la quantité de zinc (ou d'hydrogène) employée dans la réduction est de beaucoup moindre que celle exigée pour la formation d'une hydrazine. L'intérêt qu'il y avait à faire connaître la métliylhydrazine inconnue alors me poussa à des essais de réduction avec la méthylnitramine, qui échouèrent et furent abandonnées lorsque M. VON BRU.NI.NG fit connaître la méthylhydrazine en 1889. L'année dernière, lorsque M. BAMBEHGKR communiqua la réduction de la phényluitramine avec l'amalgame de sodium, j'ai repris mes expériences et je les ai complétées pour élucider ce qui se passe dans cette réduction. Cependant, comme le résultat de la réduction dépend beaucoup des circonstances, je vais décrire ici quelques expériences. A dix grammes de méthylnitramine, dissous dans 100 gr. d'eau, j'ajoutais par petites quantités à la fois de la poudre de zinc, ce qui déterminait chaque fois une assez violente réaction arec dégagement de gaz; je refroidissais avec de l'eau glacée. Lorsqu'il n'y eut plus de réaction, j'ajoutais encore une assez grande quantité de poudre de zinc, et puis de l'acide acétique dilué d'eau. Après quelque temps, comme il ne se passait plus rien, je filtrais, j'ajoutais de la soude caustique en excès et je distillais. Le liquide qui passait ') Ce Rec. IV, p. 199. *) Ce Rec. VII, p. 246. 31K ne réduisait que très peu la liqueur de FEHLINC Je conclus à l'absence de la méthylbydrazine. Un gramme de métbylnitramine, dissous dans 20 ce. d'eau et 10 ce. d'acide acétique, fut versé dans un petit ballon muni d'un tube abducteur pour conduire les gaz qui se dégageraient. DaDS l'orifice du ballon était fixé, au moyen d'un tube de caoutchouc, un tube en verre assez large, plongeant dans le liquide; ce tube était fermé par un bouchon. L'air de l'appareil fut ensuite remplacé par de l'acide carbonique; le volume du ballon et par conséquent celui de l'air et de l'acide carbonique avaient été déterminés d'avance. Le ballon fut entouré d'eau, tandis qu'on introduisait de temps en temps de très petites quantités de poudre de zinc par le tube. Les gaz dégagés furent recueillis et traités avec de la potasse caustique pour dissoudre l'acide carbonique. Il en restait alors 232 ce. et 70 c e dans le ballon, en tout 302 c c. à 15°. Ce gaz fut reconnu pour de l'azote. Si tout l'azote que contient la métbylnitramine était devenu libre, j'aurais dû en recueillir 309 c e ; c'est donc presque tout l'azote qui est mis en liberté. J'ai répété cette expérience en refroidissant au-dessous de 0 e , et mon préparateur M. H. A. ROUPFAGR gaz dans un appareil de et moi nous avons analysé le HIMPEL, et nous avons constaté qu'il ne contenait que de très faibles traces d'hydrogène. Dans un autre essai j'ai pris 11.5 gr. de métbylnitramine, 230 gr. d'eau et 100 gr. d'acide acétique, j'ai refroidi le liquide au-dessous de 5 e , et j'ai ajouté de temps en temps une petite quantité de poudre de zinc; lorsque 10 gr. environ avaient été ajoutés, la réaction cessa, cependant j'ajoutai encore 10 gr. et j'abandonnai le mélange pendant la nuit. Le jour suivant je neutralisais à peu près par la soude 317 caustique et je distillais jusqu'à ce que environ un dixième eût passé. Ce liquide sépara par l'addition de carbonate de potassium une très petite couche qui, séchée par du carbonate de potassium et distillée, bouillait à environ 5tT et présentait l'odeur d'acétate de métbyle. La quantité était d'environ, 0.5 gr. Au liquide distillé, dans lequel le carbonate de potassium était dissous, j'ajoutais de la soude caustique et je le fis bouillir pendant quelque temps à un réfrigérant ascendant; puis j'en distillais environ le tiers. A ce liquide j'ajoutais 10 ce. de chlorure de benzo^le et 70 ce. d'une lessive de soude de 13 p. 100, en agitant fortement pendant quelques minutes et en refroidissant en même temps. Il se forma un liquide oléagineux qui, séparé, lavé et séché, distilla de 196°—198° sans correction. Ce liquide avait l'odeur du benzoate de méthyle, son poids était un peu plus de 5 gr. Dans la réduction de la méthylnitramine il s'est donc formé une quantité considérable d'alcool rnéthylique, car sans aucune précaution j'en ai trouvé 3.7 gr., tandis qu'il ne pouvait se former que 4.8 gr., si tout le méthyle de la nitraniine avait passé à l'état d'alcool. La réaction principale se passe donc selon l'équation: C H,. A z ^ z 0 * + H, = C H, . A z H, + A z 0 , H = = C H, 0 H + A z, + H, 0 ; celle-ci démontre le peu de zinc qui est nécessaire. Cependant une faible quantité de lamine et de l'aride azoteux échappent à cette réaction, ainsi que je l'ai constaté. En distillant le résidu contenant l'acétate de zinc avec un grand excès de soude caustique, il se dégage de l'ammoniaque et de la métbylamine, et le liquide distillé réduit un peu la liqueur de FBHLING; après saturation avec de l'acide 318 sulfurique et évaporation j'obtins un mélange de sulfates que je n'ai pu séparer à cause de sa faible quantité, mais qui peut contenir soit de la méthylhydrazinc, soit de l'hydroxylamine. L'ammoniaque et l'hydroxylamine comme produits de réduction de l'acide, azoteux. Le résultat est qualitativement le même, si on opère la réduction en solution aqueuse avec de la poudre de zinc, sans addition d'acide acétique; la méthylnitramine elle-même agissant comme acide. J'ai encore essayé la réduction en solution alcaline avec de la pondre de zinc, mais j'ai obtenu la méthylamine comme produit principal. J'ai enfin dissous 38 gr. de méthylnitramine dans 760 ce. d'eau ; je l'ai rendu alcalin au moyen de soude caustique et refroidi à 0°, 'puis j'ai ajouté par très petites quantités à la fois de l'amalgame de sodium de 2 1 /, p. 100, assez grossièrement pulvérisé; l'opération a duré 4 jours. A chaque addition de l'amalgame des gaz se dégagent, ce qui continue pendant quelque temps. Ces gaz se composent d'hydrogène et d'azote. J'ai fait plusieurs expériences dans un petit appareil, et M. ROUFFAER et moi nous avons analysé les gaz recueillis dans l'appareil de HEMPEL. Immédiatement après l'addition d'amalgame le mélange ne contenait que 13 p. 100 d'azote, quelques minutes plus tard il en contenait 73 p. 100. Même en refroidissant à —12°, de sorte que le liquide se prend en masse, il se dégage un mélange riche aussi en azote. Le liquide réduit immédiatement le sulfate de cuivre ; il semble donc qu'il se forme de l'hydroxylamine, et c'est celle-ci qui fournit l'azote avec la soude caustique. J'ai constaté d'ailleurs que l'hydroxylamine et la soude caustique 319 en solution aqueuse au-dessous de 0° dégagent de l'azote, ainsi qu'on le sait. La quantité de sodium introduite à l'état d'amalgame dans le liquide était de 100 gr., mais tout le sodium n'était pas employé. Le liquide alcalin fut filtré et distillé. Il moussait très fort, dégageait de l'azote en grande quantité, et le liquide qui passait contenait beaucoup de métbylamine et probablement de l'ammoniaque. Il possédait le pouvoir de réduire la liqueur de FEIILI.IG ; pour le saturer j'ai employé 1.8 gr. d'acide sulfurique, j'ai ajouté encore la même quantité et j'ai évaporé, puis j'ai repris par l'alcool qui laissait du sulfate de sodium, provenant de soude entraînée dans la distillation. Comme le produit était fortement coloré en jaune, je l'ai distillé encore une fois avec de la soude. Le liquide distillé avait encore le pouvoir réducteur; je le fis bouillir pendant deux jours à un réfrigérant ascendant pour chasser la métbylamine et l'ammoniaque ; puis je l'ai saturé avec de l'acide sulfurique, dont il fallait très peu, j'ai évaporé, et enfin je l'ai extrait par de l'alcool absolu. Le résidu très blanc fut recristallisé dans un alcool faible. Il avait encore un pouvoir réducteur. La quantité étant très minime, j'ai tâché de me rendre' compte si c'était du sulfate de méthylbydrazine ou d'hydroxylamine, et je croyais que le point de fusion pourrait minstruire. Celui du sulfate de niéthylhydrazine est à 139°, celui du sulfate d'hydroxylamine à 170°. Le point de fusion du sel obtenu se trouvait beaucoup au-dessus de 200 e , car à 230° il n'était pas encore fondu. Sur une lame de platine il entrait très bien en fusion. Le pouvoir réducteur et le point de fusion me firent penser alors au sulfate d'hydrazine, dont le point de fusion se trouve à 254°. Je l'ai donc traité en solution aqueuse avec de la benz- 320 aldéhyde, quoiqu'il ne se dissolvait que très peu dans l'eau. J'obtins un corps jaune que j'ai purifié de la manière indiquée par M. OuRTii's, mais il n'avait pas le point de fusion indiqué pour la benzalazine, à savoir 93°. Le reste fut traité en solution alcaiinc avec la benzaldébyde, et j'obtins encore un corps jaune, mais son point de fusion était aussi trop bas. En le comparant avec un produit préparé par la même benzaldébyde et le sulfate d'bydrazine du commerce, il présentait le même point de fusion plus bas que 93°. Il n'est donc pas absolument sûr, mais à ce qu'il semble très probable, qu'il se soit formé un peu d'bydrazine. Quoiqu'il en soit, la réaction de l'amalgame de sodium avec la méthylnitraminc se passe principalement selon l'équation: C H, A z £ * 0 j + H, = C H, A z H, + A z 0 , N a et l'azotite de sodium fournit l'bydroxylamine, qui à son tour est décomposée par la soude en dégageant de l'azote. C'est au moins ce qui semble être le cas dans les conditions où j'ai opéré, peut être que dans d'autres on réussira à réduire la roéthylnitramine avec production de méthylbydrazine Je ne continuerai pas ces expériences. P r o p r i é t é s et d é r i v é s . La roéthylnitramine est très soluble dans l'eau froide; quand on la dissout la température du liquide s'abaisse considérablement; une solution dans cinq parties d'eau n'est nullement saturée. Une telle solutiou, examinée au polarimctre dans un tube de deux décimètres de long, ne dévia pas la lumière polarisée. La raétbylnitramine est très soluble dans l'alcool métliylique et étbylique, dans le chloroforme, le benzène, l'étber acétique et l'acétone; moins dans l'éther, très peu 321 dans l'essence de pétrole qui la précipite des autres solutions. Ha solution aqueuse, franchement acide au papier de tournesol, ne produit pas de coloration bleue avec le rouge de congo. Elle se conduit cependant comme un acide plus fort que l'acide carbonique, car elle réagit avec quelques métaux p. e. le zinc, avec des oxydes tels que l'oxyde mercurique, avec les bases telles que tapotasse et la soude, la baryte, la chaux, l'hydrate de cobalt, avec les alcoolates et avec les carbonates, tels que le carbonate de zinc, de enivre, de lithium, de magnésium, etc. ; elle s'unit à l'ammoniaque et aux aminée. Chauffée légèrement avec une solution de permanganate de potassium elle subit une décomposition avec dégagement de protoxyde d'azote. Sa combinaison avec l ' a m m o n i a q u e , que nous avions obtenue sous forme de minces plaques soyeuses, peut affecter aussi la forme de longues aiguilles, ainsi que l'a observé M. VAN DISSEL dans une solution alcoolique. Le s e l d ' a r g e n t a été obtenu pour la première fois par M. VA* DISSEI. sous forme de petites paillettes nacrées, peu solubles dans l'eau froide. Je l'ai préparé en dissolvant la métbylnitramine dans une solution aqueuse d'azotate d'argent, et en ajoutant prudemment de l'ammoniaque aussi longtemps qu'il se formait un précipité blanc qui, séparé par filtration à la trompe, fut recristallisé par l'eau bouillante. J'y ai dosé l'argent en l'évaporant à une chaleur douce avec de l'acide chlorhydrique faible. O.t>004 gr. out donné 0.4706 gr.d'Ag Cl =0..'J542gr.d'Ag. Donc: trouve 58.99 p. 100 d'Ag, calculé 59.01. 322 Ce sel fut préparé surtout, parce que M. 'VAN ERP avait trouvé que les sels de potassium et d'argent des butylnitramines fournissent des produits différents avec l'iodure de méthyle, et que nous avions l'intention de vérifier d'abord ce fait avec la méthylnitramine, dont le sel de potassium avait déjà fourni la diméthylnitramine connue '), et d'examiner ensuite plus à fond en quoi réside cette différence. M. BAMBBRGKR, ayant trouvé plus tard, sans avoir connais- sance des observations de M. VAN ERP, la même différence pour les sels de la phénylnitramiue, nous a priés de lui abandonner ces recherches, ce que nous avons fait volontiers, puisque l'occasion de les poursuivre nous manque pour le moment. Le s e l de barium fut obtenu entre antres en ajoutant une solution de méthylnitramine à un excès d'eau de baryte, en éliminant cet excès par un courant d'acide carbonique, en faisant bouillir le mélange et en filtrant. En refroidissant le sel se dépose; on en obtient encore en évaporant l'eau mère. Il forme de paillettes nacrées qui, séchées à l'air ou sur l'acide sulfurique, à 100° et même à 120° retiennent uue molécule d'eau. Il a donc la composition (C H, A z. A z 0 , ) , B a -+- H,0. 0.2702 gr. du sel séché à l'air, évaporés dans un creuset de porcelaine avec de l'acide sulfurique faible, donnèrent 0.2046 gr. de B a S 0 4 . Donc trouvé 44.52 p. 100 dé B a. 0.2202 gr. du même sel séché sur l'acide sulfurique, traités de la même façon dans un creuset de platine, donnèrent 0.1680 gr. de B a S 0 4 . Donc trouvé 44.85 p. 100 de Ba. 0.1936 gr. fuient employés pour un dosage par voie humide *), et fournirent 0.1472 gr. de B a S 0 4 ; donc trouvé 44.7 p. 100 de Ba. ') Ce Rec. VII, p. 355. ) Ce dosage a été fait par M. VAN BRECKELEVEEN. : 323 0.2780 gr. séchés à 100° ou à 120° ne perdirent qu'une fraction d'nn milligramme; à 140° il fallait trois heures pour obtenir un poids constant; ils avaient perdu alors 0.0176 gr. ou 6.3 p. 100 d'eau. Le calcul est de 5.9 p. 100 pour une molécule d'eau et pour le barium du sel hydraté 44.91 p. 100. La solubilité de ce sel dans l'eau varie beaucoup avec la température. A 13°.5 environ 2 p. se dissolvent dans 100 p. d'eau. M. ROUFFAKR a fait deux déterminations à cette température. 24.1480 gr. de la solution laissèrent après évaporation à 110° 0.4752 gr., donc 2.07 sur 100 p. d'eau. 16.8920 gr., précipités par l'acide snlfurique, fournirent 0.2762 gr. de B a S 0 4 , ce qui donne 2.12 p. du sel hydraté sur 100 d'eau. A 21°.3 il a trouvé presque le double. On peut le cristalliser aussi dans 1 alcool. Les sels de l i t h i u m , de c a l c i u m et de m a g n é sium préparcs en faisant bouillir des solutions de méthylnitramine avec les carbonates ne se sont pas cristallisés; leurs solutions, placées sous une cloche sur de l'acide sulfurique, laissaient des résidus amorphes très solubles dans l'eau. Cependant il est probable qu'en les préparant d'une autre façon on les obtiendra à l'état cristallisé. Le s e l de z i n c , préparé avec le carbonate récemment précipité, est très soluble dans l'eau, et ne cristallise que dans des solutions très concentrées. Il forme alors des tables rectangulaires rboaibiques agissant sur la lumière polarisée. Un dosage de zinc, fait en évaporant le sel, lavé à l'alcool dans lequel il est peu soluble et séché ;\ 100°, avec de l'acide sulfurique faible dans un creuset de platine, démontra que c'était le sel nentre. 0.5113 gr. donnèrent 324 0.3794 gr. de Z n S 0 4 ; donc: trouvé 29.95 p. 100 de Zn, calculé 30.23. Le sel avait été préparé d'abord en faisant bouillir la solution de nitramine avec nn grand excès de carbonate, mais le liquide resta très acide. Plus tard j'ai observé qu'il se décompose par ébullition avec de l'eau en séparant des flocons blancs, probablement de l'oxyde de zinc, qui se redissolvent par le refroidissement; il vaut donc mieux le préparer à froid avec le carbonate ou l'oxyde. Le s e l de c a d m i u m fut préparé en dissolvant à froid de l'hydroxyde fraîchement prépaïé dans une solution aqueuse de méthylnitramine, et en laissant s'évaporer le liquide filtré sous une cloche sur de l'acide sulfurique. Ce sel est très soluble dans l'eau, mais moins que le sel de zinc; il cristallise en prismes assez durs. 0.416 gr. donnèrent par évaporation avec de l'acide Mil furique faible dans un creuset de platine O..530 gr. de C d S 0 4 , correspondant à 42.72 p 100 de Cd; la théorie exige 42.74 p. 100. Le sel de c o b a l t fut préparc eu dissolvant de l'hydroxyde récemment précipité dans une solution de méthylnitramine. Ce sel est très soluble dans l'eau; il cristallise mal; sa couleur est d un pourpre très intense. La solution, évaporée sur de l'acide sulfurique sous une cloche, laissa un résidu amorphe ou présentant l'aspect du chon fleur. Evaporé avec de l'acide sulfurique faible dans un creuset de platine, et chauffé jusqu'au rouge, il laissa le C o S 0,. 0.5854 gr. fournirent 0.4336 gr.; donc: trouve 28.19 p. KM") de C o, calculé 28.22 p. 100. Le sel de m e r c u r e fut obtenu en faisant bouillir une solution aqueuse de méthylnitramine avec l'oxyde jaune. Ce 32:") sel est peu soluble dans l'eau froide, un peu plus dans l'eau bouillante. Il cristallise en beaux prismes très durs et très réfringents. Il cristallise aussi par l'alcool, dans lequel il est peu soluble. Un dosage de mercure fut fait en chauffant doucement une solution aqueuse du sel arec quelques gouttes d'acide chlorhydriquc dans un ballon à long col, jusqu'à ce que le dégagement de gaz cessât; cependant il semblait que les vapeurs qui s'échappaient sentaient un peu le sublimé. A 1P. solution on ajouta ensuite un excès d'une solution aqueuse d'acide suif hydrique; le précipité fut recueilli sur un filtre taré, lavé et séché à 10UC. 0.5097 gr. donnèrent 0.3352 gr. de H g S. Donc: trouvé 56.69 p. 100 de H g, calculé 57.14 p. 100. Le s e l de c u i v r e fut préparé en dissolvant à froid du carbonate de cuivre (obtenu par précipitation du sulfate avec du carbonate de sodium, et lavé avec de l'eau froide par décantation, jusqu'à ce que celle-ci ne dissolvait plus rien) dans une solution de métbylnitramine. On obtient alors une solution d'un bleu très foncé. Elle fut évaporée sous une cloche sur de l'acide sulfurique, et fournit des cristaux magnifiques, des plaques rectangulaires et des prismes d'un bleu intense; seulement comme il était préparé à froid on pouvait s'attendre à ce qu'un peu de carbonate de cuivre (peutêtre comme carbonate acide) se trouvât dans le liquide, et se déposât en même temps. C'est ce qui a été probablement le cas, car on observa çà et là des particules vertes qui adhéraient aussi aux cristaux ; je les ai enlevées autant que possible, et cependant le dosage de cuivre a donné un résultat trop fort. Néanmoins il me semble hors de doute que j'ai eu entre les mains le sel de cuivre neutre, cristallisant sans eau ; car 0.6804 gr. m'ont fourni, en les traitant en 326 dissolution aqueuse à chaud avec de la potasse, 0.2622 gr. d'oxyde de cuivre, correspondant à 30.71 p. 100 de Cu, tandis que le calcul exige 29.57 p. 100. Ce sel est décomposé par l'eau à 100° sans dégagement appréciable de gaz, car 0.0332 gr. n'ont donné que deux ce. environ, dans lequel je n'ai pu trouver d'acide carbonique et qui ne se dissolvait pas dans l'eau; ce n'était donc pas du protoxyde d'azote; ie l'attribue à quelque erreur, ou à l'air dissous dans l'eau. Il se forme un précipité brun qui, lavé avec de l'eau bouillante, séché et chauffé au rouge, après être mouillé d'une goutte d'acide azotique, pesait 0.1962 gr. ; donc 83,5 p. 100 du sel employé ont été décomposés. Le liquide filtré est bleu; il verdit par l'ébullition mais redevient bleu par le refroidissement et ne se décompose plus par l'ébullition ; évaporé dans le vide sur de l'acide sulfurique il dépose un sel bleu et des cristaux de méthylnitramine ; j'ai dissous la méthylnitramine libre par l'éther et je l'ai reconnue à son point de fusion ainsi qu'à sa façon de cristalliser. La décomposition des sels de cuivre et de zinc par l'eau bouillante rapproche un peu la méthylnitramine comme acide de l'acide carbonique, dont cependant elle s'éloigne beaucoup, puisque son sel d'argent ne se décompose pas par l'ébullition avec de l'eau, et qu'elle donne facilement avec 1 oxyde de mercure un sel très stable; aussi dans plusieurs autres réactions elle s'en éloigne, ainsi qu'on l'aura remarqué dans le courant de ce mémoire. Quant aux d é r i v é s a l k y l i q u e s de la méthylnitramine, M. S. VAN DISSEL s'était chargé en 1889 d'en préparer quelques-uns, mais il a bientôt abandonné ce travail. Je trouve dans son carnet de laboratoire, qu'il s'est occupé de 327 l'éthyl-, de la propyl- et de l'isopropylnitramine, qu'il a tâché d'obtenir eu faisant réagir les bromures correspondants sur le sel de potassium de la méthyluitramine. Comme ce sel se dissocie un peu en solution alcoolique, il s'est toujours servi d'une solution de méthylnitramine dans un excès de potasse alcoolique ; p. e. 5 gr. de la nitramine avec 4 à 5 gr. de potasse dans 20 ou 25 gr. d'alcool absolu, et 40 gr. du bromure. Il lui a semblé difficile Binon impossible de mener la réaction à fin; elle est d'ailleurs toujours accompagnée de l'action de la potasse alcoolique sur le bromure. Enfin il croit qu'en opérant en tubes scellés à 100° l'on obtient le meilleur rendement; cependant il faut chauffer plusieurs heures; p. c. il a chauffé prudemment, de sorte que la température n'atteignait KX)° qu'en trois heures, et il a maintenu cette température encore trois heures durant. Les tubes s'ouvraient toujours sous une forte pression intérieure; leur contenu était filtré et évaporé au baia-marie, le résidu épuisé par l'éther, la solution éthérée encore agitée avec une lessive de soude, afin de la débarrasser de toute trace possible de méthylnitramine, puis séchée avec du chlorure de calcium et enfin distillée, d'abord au bain-marie, puis dans un bain de paraffine ou mieux encore dans le vide. Avec le bromure d'éthyle il obtint ainsi un liquide à peu près incolore, bouillant à lï>50,/4, sous une pression de 763.5 m.m. à 21°.ô, le thermomètre se trouvant entièrement dans la vapeur; il est peu ou non soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool dilué d'eau. Pour le poids spéc. il trouva 1.100 à 15°, et à —13° le liquide ne se solidifia pas. Les analyses conduisirent à la formule de l'é t h y 1 m é t h y 1C H n i t r a m i n e C B , — A z < . 3 A. Voici les chiffres: 328 0.1982 gr. donnèrent 0.1465 gr. H, 0 et 0.2567 gr. CO,. 0.2473 „ „ 0.1786 „ „ „ 0.3139 „ „ 0.2040 „ „ 0.2309 „ „ 54.6 ce. d'A z à 23° et 768 rn.m. à 0°. 0.1460 „ „ „ 0.2578 „ „ 0.2233 „ „ 53.2 „ , „ 21° „ 759 Donc: trouvé 35.22 „ „ „ calculé 34.62 8.22 34.47 C 8.03 26.99 7.95 H 27.09 Az 34.65 7.69 26.92 La densité de vapeur, déterminée selon la méthode d' HOFFMANN à 138°, donna 3.548 et 3.53; la théorie est 3.601. J'ai déterminé un de ces jours-ci lo point de fusion de l'éthylméthylnitramine dans un cryogèoe de CAILLRTGT, (voir le P. S. p. 329) et j'ai trouvé —30° C. Avec ce composé j'ai pu vérifier la règle, trouvée par M. VAN EBP, concernant la décomposition par la potasse des nitramines aliphatiques neutres contenant le groupe méthylc. Conformément à cette règle j'ai constaté que l'étliylmétbylnitramine fournit par ébullition avec une lessive de potasse de l'éthylamine, de l'acide formique et de l'acide azoteux. Lcthylamine fut reconnue par la méthode de M. VAN HOM BIRGH c'est à dire par la combinaison, qu'elle fournit avec le benzène dinitrobromé a, combinaison qui se fond à 113°. Avec le bromure de propyle M. S. v. D. obtint de la manière décrite un liquide qui, sous une pression d'environ 40 m.m., passait de 115°—116°. Son poids spécifique à 15e fut trouvé de 1.063. Il ne se solidifia pas dans un mélange de glace et de sel. Sous une pression de 759.6 rn.m. à22° 3 / 4 il passait entre 208° et 210°, mais en se décomposant partiellement. Un dosage d'azote donna le résultat suivant: 329 0.2126 gr. donnèrent 44.8 ce. d'A z à 23° et 764 m.m. à 0°. Donc: trouvé 23.51 p. 100 d'Az, calculé pour p r o p y l n i é t h y l n i t r a m i n e 23.73. Avec le bromure d'isopropyle il obtint un mélange dont il sépara par distillation, sous 40 m.m. de pression, deux fractions; l'une bouillant entre 60° et 61°, l'autre de 106°—108°. C'est la première qui fournit à l'analyse des chiffre* assez prés de ceux que r i s o p r o p y l m é t h y l n i t r a m i n e exige. 0.1754 gr. donnèrent 36.7 c e . d'Az à 23° et 760 m.m. à0°. 0.1468 „ „ 0.1764 „ „ 30.1 „ „ „ 20° „ 759 „ „ „ 0.1465 gr. H, O et 2607 gr. CO,. Donc: trouvé calculé 40.32 C 40.68 9.23 H 8.47 23.58 et 23.52 A z 23.73. L e i d e , Octobre 1894. I\ S. Le point de fusion, déterminé à l'aide du cryogène de CAILLKTKT, masse a été trouvé avec le thermomètre dans la fondante. La figure p. 330 représente l'appareil. Un long cylindre en verre, au fond duquel se trouve on peu de pentoxyde de phosphore et puis de la laine de verre. Dans ce cylindre une éprouvette est suspendue au moyen de morceaux de liège et d'un fil de cuivre, de sorte qu'elle se trouve partout à égale distance de la paroi du cylindre. Celui ci est fermé par un bouchon en caoutchouc à deux trous, l'un pour un tube dessiccateur, l'autre au milieu pour le thermomètre. abandonné quelques heures à soi-même, L'appareil est de sorte qu'il 330 soit bien sec à l'intérieur. On retire alors un instant le thermomètre, on ptrhsâtvtm verse le liquide dans l'éprouvette jusqu'à la hauteur indiquée et on y replonge immédiatement le tbermo mètre. Le cylindre est alors immergé jusqu'au bouchon dans l'alcool refroidi du cryogène. Dans un quart d'heure environ l'intérieur du cylindre a pris la même température que le bain ; on pent l'en retirer pour le secouer, ou toucher avec le thermomètre la paroi de l'éprouvette, afin de faire congeler le liquide; dès que cela arrive le tbermo mètre monte et indique pendant environ dix ^ZJ minutes uue température constante, pendant laquelle la masse se fond. On peut même assez facilement trouver la différence entre r >*" '*JT ^ j e point de congélation et celui de la fusion, grâce au bain d'air qui entoure l'éprouvette et qui ne s'échauffe que lentement. Le travail de M. VAN Kur sur les nitramines en grnéral et sur les d^rivi^s butyliques et baxyliques en particulier que j'ai mentionna p. 320 et 328 'paraîtra prochainement. A. P. N. K. Sur quelques dériréa azotés de l'aeide oxalique, PAR MM. A. P. N. FRANCHIMONT BT H. A. ROUFFAER. En 1883 l'un de nous a fait réagir l'acide azotique sur l'oxamide et sur la diméthyloxamide ') ; arec le dernier corps il obtint aisément le dérive dinitré, tandis que le premier se décomposa en donnant du protoxyde d'azote, de l'acide carbonique et de l'oxyde de carbone. En 1885 J) il examina un peu l'action de cet acide sur l'acide oxamique et son éther étbyliqne qui, de même que l'oxamide, se décomposent par l'action prolongée de l'acide azotique, mais il n'obtint pas de dérivés nitrés. Enfin en 1889 5 ) il prépara avec M. KI.OBBIK l'éther métbylique de l'acide diméthyloxamique, et observa que ni celui-ci ni l'éther étbyliqne ne subissent aucun changement par l'action de l'acide azotique. L'éther méthylique de l'acide monométhyloxamique ne lni fournit non plus de dérivé nitré. Ces faits curieux invitaient à examiner encore d'autres dérivés de l'acide oxalique, mais pour cela il fallait compléter d'abord nos connaissances sur les dérives méthyliques de l'oxamide. Des cinq dérivés méthyliques de l'oxamide qu'on peut prévoir, il n'y en a que deux qui sont connus jusqu'ici, à '),Ce Rec. Il, p. 96. ')Ce Rec. IV, p. 195. J ) Ce Rec. VIII, p. 304. 332 savoir la ruonométhyloxamide et la diméthyloxamide symétrique (ou a b). L'isomère de ce dernier avait déjà été préparé par l'un de nous en 1886, mais il n'avait été ni analysé ni décrit. L'acide diméthyloxamique aussi n'avait pas encore été séparé, seul son sel de calcium avait été préparé en 1881 par M.M. E. la trimétbyl- DDVILLIKR et A. BUISINK '). La préparation de et de la tétraméthyloxamide avait échoué jusqu'ici. Nous avons donc tâché de combler d'abord ces lacunes et nous avons commencé avec la tétraméthyloxamide. Des expériences inédites, auxquelles l'un de nous avait fait allusion en 1885, consistaient à chauffer en vases clos l'éther oxalique ou l'éther éthylique de l'acide diméthyloxamique avec de la diméthylamine ; mais le résultat c'est que toujours les tubes ou les matras éclataient. La méthode que nous avons suivie maintenant est analogue à celle que M. HAMMERICII a employée en 18D2 2) dans la préparation de la tétrabenzyloxamide; c'est A dire que nous avons fait réagir le sodium sur le chlorure de l'acide diméthylaminoformique. Pour obtenir ce chlorure nous avons essayé diverses méthodes : 1° L'action de l'oxychlorure de carbone sur le chlorhydrate de diméthylamine, par laquelle nous n'avons pu obtenir qu'une quantité très minime; entre 250° et 300° une réaction a lieu, consistant en un dégagement de chlorure de niéthyle et d'acide chlorhydnque, et il distille un peu d'un liquide qui de lui même entre en ébullition et semble se polymériser : ) Ann. de chim. et de phys. 5' Sér. XXIII, p. 315. =) Ber. d. D. ch. Ges. zu Berlin XXV. p. 1825. 333 en se solidifiant partiellement ; probablement c'est du cyanate de méthyle qui se forme. Puisque M. GATTSRIIAMI '), l'auteur de cette reaction, n'avait employé qne des chlorhydrates d'aminés primaires, nous trouvions intéressant de savoir si les aminés secondaires se prêteraient aussi & cette réaction. S'il est permis de tirer une conclusion de nos expériences, faites à l'abri de la lumière, on dirait que ce n'est pas le cas. 2° Nous avons fait réagir l'èther éthylique de l'acide diméthylaminoformique sur du pentachlornre de phosphore; il y avait dégagement de chlorure d'éthyle et par fractionnement nous avons réussi à séparer l'oxychlorure de phosphore du chlorure cherché ; seulement ce n'est pas facile et nous ne pouvons pas recommander cette réaction pour la préparation. 3° Nous sommes retournés à l'action de la diméthylamine sur l'oxychlorure de carbone dissout dans le benzène, méthode indiquée, mais très incomplètement, par M.M. MICBLBR et ESCHBRICB *). Voici comment nous avons opéré. Une solution d'oxycblornre de carbone dans treize fois son poids de benzène fut refroidie avec de la glace et du Bel un peu au-dessous de zéro, puis on y ajouta goutte à goutte, en agitant continuellement, une solution de diméthylamine dans vingt fois son poids de benzène également refroidie à zéro, tout en ayant soin que l'oxychlorure restait en excès. On abandonna ensuite le mélange, dont s'était séparé la majeure quantité du chlorhydrate de diméthylamine, à soi-même pendant quelques heures à froid, on filtra à la trompe à l'abri de l'humidité ') LiBKid's Annalen. 2 4 4 , p. 30. ) Ber. d. D. cbem. lies, zu Berlin 12, p. 11C2. : 334 de l'air et on distilla an bain-marie. Le résidu fut refroidi et agité arec de l'eau glacée, puis le liquide séparé fut séché avec du chlorure de calcium fondu, en plaçant le ballon dans la glace. Après le dessèchement complet il fut soumis à la distillation fractionnée. On obtint ainsi un liquide incolore, très réfringent, doué d'une agréable odeur d'éther. Son point d'ébullition était situé à 167°— 167°.5 sous une pression de 754.7 m.m. à 17° C. Son poids spécifique, qui n'avait pas été déterminé jusqu'ici, se trouva être 1.174 à 15° C. Par refroidissement dans un cryogène de Cailletet il cristallisa, et son point de fusion fut trouvé à —33° C. Un dosage de chlore, fait par décomposition avec de l'eau en tube clos en présence d'azotate d'argent, donna le résultat suivant: 0.7285 gr. donnèrent 0.9655 gr. d'Ag Cl, donc. 32.78 p. 100 de C l ; la théorie exige 33.02. Le chlorure de l'acide diméthylaminoformique dissous dans cinq fois son poids d'éther absolu fut versé sur du sodium en excès sous forme de fil très fin, et bouilli jusqu'à ce que la solution fût exempte de chlore. La majorité du produit s'était séparée en même temps que le chlorure de sodium. Recristallisé par l'éther, dans lequel il D'est que peu soluble, il se présente sous forme d'aiguilles blanches, assez longues, fondant à 80° C. L'analyse élémentaire donna le résultat suivant: 0.1732 gr. donnèrent 30 ce. d'Az à 19° C. et 763.8 m.m. 0.2554 gr. „ 0.4700 gr. CO, et 0.2051 gr. H 2 0. Donc: trouvé calculé pour COAz(CH,) 2 50.2 C 50 COAz(CII,) 2 8.8 H 8.33 20.02 Az 19.44. La t é t r a m è t h y l o x a m i d e est très soluble dans le 335 chloroforme et dans le benzène, et cristallise dans ces solutions sous une autre forme que dans l'éther. Dissoute dans l'acide azotique réel elle ne dégage de gaz qu'après 24 heures. La solution versée dans l'eau après six heures, saturée par le carbonate de sodium et extraite par le benzène, rend la tétraméthyloxamide non attaquée, ainsi que le point de fusion et l'analyse l'ont démontré. En 1886 l'un de nous avait préparé le sel de barinm de l'acide dimétbyloxamique, au moyen de l'eau de baryte et de l'éther éthylique de cet acide, mais il ne l'avait pas décrit. Ce sel qui est très soluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool, mais qui ne cristallisait pas bien, ne fut pas analysé, mais servit à la préparation de l'acide dimétbyloxamique. Pour cela il fut décomposé par l'acide sulfurique faible et la solution aqueuse extraite par l'éther. L ' a c i d e d i m é t b y l o x a m i q u e ainsi obtenu est peu soluble dans l'éther, de sorte qu'il faut extraire la solution aqueuse plusieurs fois avant de l'avoir épuisée. Il est peu soluble dans le chloroforme et dans le benzène, et cristallise de ces dissolvants sous forme de longues aiguilles plates. Il est très soluble dans l'eau, l'alcool éthylique et méthylique, Cristallisé dans ce dernier dissolvant il forme de très beaux prismes incolores, fondant, mais avec décomposition, a 130° C. L'analyse élémentaire donna le résultat suivant: 0.3245 gr. donnèrent 0.1821 gr. H, 0 et 0.4874 gr. C0 2 . O.306fi „ 33.3c.c.d'Azàl9 0 et758.2m.m.àl8°5. „ Donc: trouvé calculé pour C O A z ( C H , ) , 40.972 C 40.997 0.26 H 6.026 12.42 A 7. 11.989 COOH 330 Comme nous l'avons déjà dit, il se décompose par la chaleur avec dégagement d'acide carbonique, et à environ 147° il distille un liquide incolore. Ce liquide fractionne bout à 153° sous une pression de 758 m.m., réduite à (Y, tandis que la colonne mercuriellc du thermomètre était entièrement plongée dans les vapeurs. Son poids spécifique est de 0.9525 à 15° C. Il est presque incolore. L'analyse élémentaire donna le résultat suivant: 0.5315 gr. donnèrent 0.4566 gr. H, 0 et 0.9493 gr. CO,. 0.5002 „ „ 85.2 c e . d'Az à 17° sous une pression réduite à 0° de 757.4 m.m. u Donc: trouvé 48.71 9.54 19.85 C H Az calculé pour C-Az(C H,), 49.31 9.58 19.18 C'est donc la d i m é t h y 1 f o r m a m i d e, inconnue jusqu'ici. Elle ne se solidifiait pas à - 55" C, mais restait même très mobile. L'ami de de l'acide d i m è t h y l o x a m i q u e , ou dimét b y l o x a m i d e non s y m é t r i q u e , que l'un de nous avait déjà obtenue en 1886 en traitant le diméthyloxamatc d'éthyle par l'ammoniaque aqueuse, mais qu'il n'avait pas décrite, fut encore une fois préparée. La solution de 25 gr. de l'éther dans 25 gr. d'ammoniaque aqueuse d'environ 25 p. 100 déposa, lorsqu'après la réaction qui est accompagnée d'un dégagement de chaleur on l'abandonna quelques jours à elle même, un peu d'un corps blanc peu soluble, probablement de l'oxamide. Après l'avoir filtrée on la plaça dans le vide sec jusqu'à ce qu'on obtînt un résidu solide, cristallisé, complètement sec. Ce n'sidu fut recristallisO par 337 le benzène bouillant, dans lequel il est assez solnble, et se présenta alors sous la forme de plaques carrées très minces. Son point de fusion est situé à 104° C. L'analyse élémentaire donna le résultat suivant: 0.3462 gr. donnèrent 73.8 ce. d'Az à 18° et 760 m.m. 0.3797 „ Donc : trouvé 41.09 6.95 24.62 „ 0.2378 gr. H, 0 et 0.5721 gr. CO,. C calculé pour C 0 A z (C H s ), 41.38 COAzH, H Az 6.89 24.13 Ce composé est peu soluble dans l'éther, assez soluble dans le chloroforme, dans lequel il cristallise en plaques carrées, plus épaisses, agissant sur la lumière polarisée. Il est très soluble dans l'eau et l'alcool et cristallise très bien dans ces dissolvants. Dans le vide il se laisse distiller sans décomposition. Avec l'acide azotique réel à la température ordinaire la diméthyloxamide non symétrique dégage immédiatement des gaz, ce qui la distingue de son isomère et ce qu'on pouvait attendre à cause du groupement A z H, lié ù C 0. Ce dégagement cesse après une demi-heure environ. Le mélange se compose de protoxyde d'azote A z2 0, ainsi que c'est le cas pour toutes les amides simples contenant A z H2, d'acide carbonique et d'oxyde de carbone, en volumes à peu près égaux. La solution azotique, saturée après le dégagement des gaz par le carbonate de sodium et distillée, fournit la diméthylamine qui fut reconnue par la méthode de M. VAN ROMBURGH '). La décomposition se fait donc prin- cipalement selon l'équation: ') Ce Rec. IV, p. 189. 338 C0Az(CH3), | + A i O , H = A z J 0 + C 0 2 + CO + COAzH, + H, 0 + A z H (C H3)2. La m é t h y l a m i d e de l'acide dimétbyloxamique ou t r i m é t h y l o x a m i d e est celui des dérivés méthyliques de l'oxamide, qu'il nous a coûté le plus de peine à obtenir à un état de pureté suffisante pour l'analyse. Toutefois sa préparation nous a fourni l'occasion de faire quelques nouvelles observations sur les propriétés de l'oxalate d'éthyle et du diméthyloxamate d'éthyle, que nous communiquerons en premier lieu. L'oxalate d'éthyle, préparé par nous en faisant arriver des vapeurs d'alcool dans un mélange d'acide oxalique anhydre et d'alcool à 125°, bouillait à 184° C. Refroidi dans un cryogéne de Gailletet il -cristallisa et son point de fusion fut trouvé à —41° C. Pour le transformer en diméthyloxamate d'éthyle on ne peut pas se servir d'une solution aqueuse de diméthylamine. Celle-ci réagit énergiquement sur l'éther oxalique et immédiatement, mais à ce qu'il paraît en le saponifiant et même très vite à la température ordinaire, maintenue en plaçant le ballon qui fut remué continuellement dans l'eau courante. En distillant prudemment l'alcool et l'eau on obtient un résidu inodore qui cristallise dans un dessiccateur avec de l'acide sulfurique. Lorsqu'on traite ce résidu avec de l'eau de baryte ou avec un lait de chaux, on n'obtient que de la diméthylamine et de l'oxalate de barium ou de calcium; c'est donc probablement de l'oxalate de diméthylamine. Si au lieu de distiller on ajoute de la baryte ou de la chaux à la solution aqueuse, le résultat est absolument le même. 339 Il parait donc que la solution aqueuse de diméthylamine a réagi comme un alcali et peut-être on pourra s'en servir quelquefois avec avantage pour saponifier des éthers composés. Pour transformer l'oxalate d'éthyle dans le diméthyloxamate nous avons donc dégagé la diméthylamine de son chlorhydrate, et nous l'avons reçue dans l'oxalate refroidi, puis nous avons distillé le produit soit dans le vide, soit à la pression ordinaire. C'est un liquide incolore, d'une très faible odeur ; il bout sous une pression de 760 m.m. de 241°—242°, sous une pression de 18 m.m. à 129°.5. Son poids spécifique, qui n'avait pas été déterminé jusqu'ici, fnt trouvé de 1.081 à 15° C. Par le refroidissement il cristallise. Son point de fusion fut trouvé à —22° C. Sa pureté fut contrôlée par un dosage d'azote. 0.6466 gr. donnèrent 55.5 ce. d'Az à 18°, pression 764 m.m. à 20° C. Trouvé 9.93 p. 100 d'Az, calculé 9.65. C'est donc le diméthyloxamate éthylique. Pour obtenir la triméthyloxamide nous avons en premier lieu mélange le diméthyloxamate éthylique avec une solution aqueuse de méthylamine de 33 p. 100, en refroidissant et en abandonnant le mélange à soi-même pendant quelques jours. Sur 25 gr. de l'éther nous avons pris 18 gr. de la solution d'aminé; plus tard sur 14 gr. 13 gr. Chaque fois il s'est formé une assez grande quantité de cristaux qui, séparés par filtration, furent recristallisés par l'eau bouillante, par l'alcool métbylique, par l'éther, et avaient toujours le point de fusion de 215°. L'analyse élémentaire fournit le résultat suivant: 0.2532 gr. donnèrent 0.1668 gr. H, 0 et 0.3873 gr. CO„ donc: 340 trouvé calculé pour diméthyloxamide 41.71 C 41.37 7.31 H 6.89 C'est donc la diméthyloxamide symétrique. La séparation de ce corps continue pendant quelques jours, tout aussi bien dans le vide sur l'acide sulfuriqne que dans un flacon. Une partie de la diméthyloxamide reste dissoute dans la trimé thyloxamide, et ne se laisse séparer que par un fractionnement dans le vide, quoique difficilement. Même quand on laisse le résidu complètement sec de l'évapo ration dans le vide sur l'acide sulfuriqne se liquéfier à l'air, car la tri méthyloxamide est très hygroscopique, et qu'on filtre et évapore après, elle contient encore de la diméthyloxamide dissoute. Les analyses indiquaient toujours un mélange, et ce n'est qu'en répétant le fractionnement dans le vide, que nous avons réussi à obtenir la triméthyloxamide assez pure pour donner des chiffres suffisants par l'analyse. Dans une de nos expériences avec 14 gr. du diraétbyloxamate nous avons recueilli un dépôt de diméthyloxamide symétrique pesant 1.75 gr. Dans cette expérience nous avons, après quelques jours, fait passer un courant d'air d'abord par la solution et puis par un appareil à boules avec de l'acide chîorhydrique faible. Ensuite nous avons évaporé la solution acide jusqu'à siccité, et extrait le résidu avec du chloroforme qui dissolvait la majeure partie. Après l'évaporation du chloroforme on obtint un sel blanc qui, traité avec de la potasse, dégageait de la diméthylamine qui fut reçue dans de l'alcool. Cette solution donna avec le chlorure de picryle en solution alcoolique immédiatement des cristaux jaunes qui, après avoir été lavés avec de l'alcool tt séchés, avaient 341 le point de fusion 138°. (Méthode de M. P. VAN ROMBURGH pour reconnaître de petites quantités d'aminés. Ce Rec. 4, p. 189.) En second lieu nous avons dissous la quantité théorique de métbylamine bien sèche dans le diméthyloxamate refroidi par de l'eau, en l'y faisant arriver très lentement à l'état de gaz. En abandonnant la solution entourée d'eau froide à soi-même pendant deux jours, elle avait déposé de très beaux cristaux de dimétbyloxamide qui, pressés entre du papier buvard, pesaient 3.27 gr., ce qui correspond à 4 gr. de diméthyloxamate. La solution (alcoolique à cause de l'alcool formé dans la réaction) fut traitée avec un courant d'air, ainsi qu'il a été dit pour la solution aqueuse, avec cette différence seulement qu'au lieu de presser le courant par le liquide on faisait le vide dans tout l'appareil au moyen d'une trompe, et l'on fit entrer l'air par un tube capillaire. La solution acide, évaporée et traitée comme il a été dit ci-dessus, abandonna au chloroforme 1.36 gr. de chlorhydrate de diméthylamine qui fut transformé en chloroplatinate. Ce chloroplatinate recristallisé par l'eau fournit de très grands cristaux aciculaires caractéristiques. Un dosage de platine fournit le résultat suivant: 0.1423 gr. donnèrent 0.4401 gr. Pt. Donc: trouvé 39.05, calculé 38 98 p. 100. Le liquide débarrassé de l'aminé fut fractionné dans le vide; la majeure partie passa à 139° sous une pression de 22 m.m. et se solidifia peu après. L'analyse fournit les résultats suivants: 0.3939 gr. donnèrent 0.2736 gr. Ha 0 et 0.6604 gr. C 0,. 0.2140 gr. „ 39.2 ce. d'Az à ll°.ô et 760.2m.m. à0°. 342 Donc: trouvé calculé pour triméthvloxamide 45.72 C 46.15 7.71 H 7.69 21.79 Az 21.53. Le produit de la première préparation (avec la solution aqueuse d'aminé) donna 45.4 p. 100 de Cet 7.6 p. 100 d'H. C'est donc selon l'analyse la t r i m é t h v l o x a m i d e . Ce corps est excessivement hygroscopique. Il cristallise en plaques ayant la forme de rhorabcs obliques. Nous ne donnons le point de fusion observé que sous toute réserve, car d'abord il est très difficile de preudre le point de fusion d'un tel corps, et en second lieu il est possible qu'en préparant la triméthvloxamide en grande quantité on pourrait l'obtenir un peu plus pure '), ce qui aurait peut-être une influence sur le point de fusion et non sur l'analyse. Nous avons trouvé 32° C. en tube capillaire étiré en pointe fine. Portée dans cinq fois son poids d'acide azotique elle dégage de la chaleur mais une oxydation n'a pas lieu. Plus tard lorsque la solution s'était refroidie d'elle-même, nous l'avons versée prudemment sur du carbonate de sodium humecté d'eau et nous ayons extrait le liquide neutre d'abord avec de l'éther, puis avec du chloroforme. Ces liquides laissaient après évaporation un peu d'une matière glutineuse, ne présentant aucune garantie de pureté. Il reste donc indécis s'il y a eu nitration ou non. Quant aux difficultés que nous avons rencontrées dans la préparation de la triméthvloxamide, et auxquelles nous ') Le point d'ébullition du dimétbyloxamate d'éthyle sous la même pression ne diffère que de dix degrés et la diinétbyloxamide symétrique se sublime facilement. 343 ne nous étions pas atteudus au premier abord, puisque M. WALLACH en préparant la triétbyloxamide ') n'en avait pas à ce qu'il semble rencontré de pareilles, c'est surtout la formation de la diméthyloxamide symétrique qui nous semble présenter quelque intérêt. Elle ne peut être formée que par une substitution de la diméthylamine par la monométhylamine, qui en effet a lieu ainsi que nous l'avons démontré. Des différentes propriétés des aminés on a déduit qu'elles sont quelquefois des bases plus fortes que l'ammoniaque, et entr'antres les recherches de M. OSTWALD 1 ) sur leur conduc- tibilité électrique ont donné pour résultat que la méthylamine est une base beaucoup plus forte que l'ammoniaque, que la diméthylamine, quoiqu'-un peu plus forte que la monométhylamine, n'en diffère cependant pas beaucoup. La différence est beaucoup plus grande entre la diétbylamine et la monoéthylamine. Il n'est donc pas étonnant que M. WALLACII ait obtenu avec les dérivés éthyliques un meilleur résultat que nous n'en avons obtenu avec les dérivés méthyliques, quoique l'influence des masses joue sans doute aussi un rôle dans cette réaction. En ce qui concerne le point de fusion de la trimétbyloxamide, nous avions cru pouvoir le déduire par le raisonnement suivant La monométhyloxamide se fond à 229°, la diméthyloxamide sym. à 217°, son isomère à 104°, donc l'introduction de C H, dans le groupe Az H, de la monométhyloxamide fait baisser le point de fusion de 12°, celle dans le groupe A z H C H, de 125". La trimétbyloxamide peut être considérée en rapport avec les deux diméthyloxamides isomères. ') LIIBIU'S Aon. d. Chem. 214, p. 266. -") Journ. f. prakt. Chem. 3 3 p. 363. 344 Par rapport à la première, l'introduction de C H, dans le groupe A z H C Hj faisant baisser le point de fusion de 12.V, on aurait 217—125° = 92°; par rapport à la seconde, l'introduction dans le groupe A z H , faisant baisser ce point de 12°, on aurait 104—12 = 92°; donc le même chiffre se calculerait pour la triméthyloxamide. La tétraméthyloxamide qui dérive de la triméthyloxamide par l'introduction de C H, dans le groupe C H3 A z H aurait donc 92—12 = 80°. Ce dernier étant le point de fusion que nous avions trouvé pour la tétraméthyloxamide, nous croyions que le raisonnement que nous avions fait là-dessus se vérifierait pour la triméthyloxamide; mais ainsi que nous l'avons communiqué, le point de fusion que nous avons trouvé est beaucoup plus bas. Quoique jusqu'ici on ne connaisse que très peu de dérivés méthyliques des amides, on voit en général que le point de fusion des amides s abaisse par l'introduction d'un groupe C H3> et encore plus par le second. C'est ce qu'on trouve pour l'acétamide, la tricbloracétamide, la triméthylacétamide, l'heptylamide, la benzamide et quelques autres, et cela s'est vérifié pour les dérivés de l'oxamide. Enfin nous faisons remarquer, que les points de fusion des dérivés tétraméthyliques des amides d'acides bibasiqucs qu'on connaît jusqu'ici sont les mêmes ou à peu près. Ce sont la tétraméthyloxamide 80°, la tétramétbylsuccinamide 81°, la diinéthylmalontétraméthylamide 80° '). L e i d e , Octobre 1894. ') J'espère pouvoir publier sous peu un travail sur les dialkylamides. A. P. N. F. Sotte de l'étude de l'melde cétontqae, dérivé de l'aetde Urtrlqne1), et «ir l'âclde parapTravique '), PAR M. E. MULDEB. Les combinaisons barytiques amorphes des produits solnble et in PO l*u b 1 e peuvent donner un composé cristallin (avec de l'acide acétique dilué, de l'acétate de baryte, etc.), qui sera d'abord le sujet de ce qui suit. C o m p o s é b a r y t i q u e c r i s t a l l i n du p r o d u i t soluble a v e c de l ' a c i d e a c é t i q u e d i l u é . La formation de ce corps se fait de la manière suivante. Le produit solnble étant dissous dans de l'eau, on laisse séjourner la solution quelque temps, pour que la saponification de la masse alcaline puisse avoir lieu. La solution est précipitée ensuite avec de l'eau de baryte en e xcè s, la masse est filtrée, lavée, puis enlevée du filtre (avec un peu d'eau au moyen d'une pipette, munie d'une boule de caoutchouc). On y ajoute alors graduellement de l'acide a c é t i q u e (en secouant de temps en temps, et en laissant séjourner chaque fois la masse), jusqu'à ce qu'apparaisse un corps c r i s t a l l i n , facile à distinguer de la masse gélatineuse primitive. Si le dépôt n'est pas encore homogène ') Les produits, dits solubie et i n s o l u b l e , sont dérivés du disodium-Uitrate d'étbyle avec du chlorure d'étbyle, voir ce Recueil T. XII, p. M •'; Ce mémoire contient encore un appendice, concernant l'état colloïdal du tartrate et de l'oxalate de baryte. 346 sous le microscope, le tout est traité encore une fois avec une nouvelle quantité d'acide acétique (ajoutée toujours à celle qui est déjà présente). Si au contraire le dépôt est homogène, on laisse la masse séjourner encore quelque temps (en secouant i intervalles), pour filtrer et laver ensuite. La forme cristalline est celle de sphéroïdes biréfringents (avec de la lumière polarisée). Pour plus de clarté décrivons quelques expériences. I. On partait de 12 gr. de produit sol u ble, qui furent dissous dans 300 gr. d'ean (en laissant séjourner un demi jour, pour que la saponification puisse s'achever). On y ajouta alors environ 720 gr. d'eau de baryte pétant en excès), en laissant séjourner environ 24 heures (et en secouant de temps en temps). La masse filtrée, le précipité fut lavé ensuite, puis enlevé du filtre (avec le moins d'eau possible); on ajouta à la masse 20 gr. d'acide a c é t i q u e , de nouveau 20 gr. (après 24 heures), puis 40 gr. (après 24 heures) et encore 64 gr. de cet acide (après quelques heures), donc un total de 144 gr.. Le corps cristallin fut observé ensuite sous le microscope, pour s'assurer, que la masse fût cristalline et homogène. Cela étant ainsi, on laissa séjourner la masse pendant deux jours. Puis on filtra et lava, et la masse, placée d'abord entre du papier à filtre, fut mise sous un exsiccateur avec de l'acide sulfurique, ensuite de même avec du sodium. Le rendement était de 2.5 gr., ou calculé sur 1 gr. du produit sol u ble, 0.208 gr. du corps barytique c r i s t a l l i n . Une quantité de 0.4918 gr. donna 0.1731 gr. de bioxyde de carbone et 0.0841 gr. d'eau (l'exsiccateur contenait de l'acide sulfurique et du sodium), répondant à: carbone 9.6, hydrogène 1.9, (plus exactement: 9.59 et 1.9). 347 Une quantité de 24 gr. d'nne antre préparation produisit 5.016 gr. de ce corps cristallin (on employa 600 gr. d'eau, 1400 gr. d'eau de baryte, et au total 288 gr. d'acide acétique). Au lieu d'acide acétique on pent prendre de l'acide azotique (voir plus loin). Combinaison barytique cristalline (déduite dn p r o d u i t soluble) a v e c de l ' a c é t a t e de b a r y t e . II. Une quantité de 6 gr. de produit s o l u b l e fut dissoute dans 300 gr. d'eau; on y ajouta 360 gr. d'eau de baryte (saturée). On filtra et lava, puis à la masse gélatineuse enlevée dn filtre (avec de l'eau) on ajonta 214 gr. d'une solution d ' a c é t a t e de b a r y t e (5 ce. contenant 1 gr. de ce corps), et ensuite 50 gr. d'une solution pins concentrée (5 ce. contenant 1.8 gr. de cet acétate). Dans ces circonstances la masse gélatineuse déposa un corps c r i s t a l l i n qui fut filtré et lavé après environ 3 x 2 4 h e u r e s de repos. Le rendement était égal a 1.05 gr., ce qui fait, calculé sur 1 gr. de produit s o l u b l e , 0.175 gr., par conséquent un peu moindre que celui avec l'acide acétique. Une quantité de 0.5437 gr. de matière donna 0.1921 gr. de bioxyde de carbone et 0.0925 gr. d'ean, ou calculé sur 100 p.: carbone 9.6, hydrogène 1.9, (plus exactement 9.63 et 1.89). Combinaison du produit barytique insoluble a v e c cristalline de l ' a c i d e dérivée acétique. I. Une quantité de 13.6 gr. de produit i n s o l u b l e fnt dissoute dans 340 gr. d'eau; on ajouta à la solution (ayant séjourné quelque temps) 816 gr. d'eau de baryte (la baryte est alors en excès). On filtra (après 5 x 24 heures de repos) ; le précipité fut lavé (avec un peu d'eau), puis enlevé dn filtre; on ajouta alors successivement: 348 40 gr. d'acide acétique le jour suivant 40 „ „ „ 80 '*" i> n n après deux jours 80 „ » „ n » n n T> B n n °0 n total . . . 448 gr. d'acide acétique. En partant du produit i n s o l u b l e , il faut par conséquent une quantité d'acide acétique beaucoup pins grande, que ne l'exige le produit s o 1 u b 1 e, dans des circonstances qui sont sensiblement les mêmes. Ce corps peut cristalliser de même sous forme de sphéroïdes biréfringents (de dimension microscopique). Le dépôt cristallin fut traité du reste comme celui du produit soluble (voir plus haut). Le rendement était de 1.58 gr., résultant de 13.G gr. de produit i n s o l u b l e , et dans une autre préparation 1.326 gr. de 13.8 gr. de ce produit ; ou, calculé sur 1 gr. du produit i n s o l u b l e , en moyenne 0.11 gr. (par conséquent un rendement beaucoup moindre que ne le donne le produit soluble). Dans la seconde préparation on ajouta au corps barytique (étant filtré, puis lavé) 40 gr. d'acide a c é t i q u e ; puis on filtra et lava; à la masse enlevée du filtre on ajouta de nouveau 40 gr. d'acide acétique et on répéta encore une fois ces opérations. En opérant ainsi, le corps barytique cristallin se présente, par conséquent en employant 120 gr. d'acide acétique, au lieu de 448 gr. comme dans la première préparation. Une quantité de 0.6307 gr. de matière donna 0.2376 gr. de bioxyde de carbone et 0.1033 gr. d'eau, ce qui répond sur 100 p. à: 349 carbone 10.3, hydrogène 1.8, (plus exactement: 10.27 et 1.82). Ce résultat offre une ressemblance frappante avec le produit barytique p r i m i t i f (séché seulement, sans avoir été traité arec de l'acide acétique ') Ce dernier produit est amorphe, et offre à cet égard moins de garanties de pureté et surtout dans le cas qui nous occupe, parce que la masse est volumineuse au début). On verra plus loin, que le composé barytique p r i m i t i f est un tout autre corps que le composé cristallin, car on peut en déduire (en même temps que le dit coi-ps cristallin) un autre composé, nommé provisoirement „le corps en l a m e l l e s " (voir plus loin). En comparant la teneur en carbone (et hydrogène) du corps cristallin, dérivé du produit i n s o l u b l e , avec celle du produit s o l u b l e , il s'en suit, que dans le premier cas la teneur en carbone est un peu supérieure. On verra pourtant plus loin, qu'on a affaire ici probablement avec la même combinaison chimique, et que ce composé cristallin pourrait être de l ' o x a l a t e de b a r y t e (mais plus ou moins impur, quoique sensiblement incolore). Combinaison barytique cristalline dérivée du p r o d u i t insoluble a v e c de l ' a c é t a t e de baryum. Une quantité de 3.4 gr. de produit i n s o l u b l e fut dissoute dans 170 gr. d'eau; on y ajouta 204 gr. d'eau de baryte (saturée), on filtra, on lava et on enleva le précipité du filtre (avec de l'eau). On y ajouta -70 gr. d'une solution d'acétate de b a r y u m (5 ce. contenant 1.854 gr. de ce sel), puis 73 gr., et (le jour suivant) encore 30 gr., sans que la masse gélatineuse se transformât dans le corps c r i s t a l l i n . C'est pourquoi la masse fut mise sur un filtre, lavée de ') Voir ce Recueil T. Xl(. p. 78. 350 nouveau et enlevée du filtre (avec de l'eau); on ajouta alors un peu d'acide c h l o r h y d r i q u e , pour faire naître le corps c r i s t a l l i n , ce qui réussit à merveille. Le rendement laissa du reste à désirer, étant 0.26 gr., ou 0.08 gr. sur 1 gr. du produit i n s o l u b l e . Le composé c r i s t a l l i u plus en détail. Ce corps, dérivé du produit s o l u b i e ou du produit i n s o l u b l e , ne montrait pas de différence quant à la forme cristalline et aux autres propriétés. C'est ainsi p. e., que l'un et l'autre se dissolvent dans de l'acide chlorhydrique dilué; ils sont précipités par de l'eau de b a r y t e ; d'abord à l'état a m o r p h e , pour devenir c r i s t a l l i n s plus tard. La solution du composé barytique cristallin (du produit soluble) dans de l'acide chlorhydrique dilué, fut placée sous un exsiccateur (avec de l'acide sulfurique et de la chaux); le résidu A fut traité avec de l ' a l c o o l , et la solution alcoolique fut placée sons un exsiccateur. Il resta une masse cristalline et une partie liquide; le tout donnant avec de l'eau une solution, avec un peu d'un corps huileux à la surface (voir plus loin). Après avoir séjourné sous un exsiccateur, le résidu fut traité de nouveau avec un peu d'eau, le tout fut dissous (sans apparition de corps huileux) ; et cette solution, étant placée encore sous un exsiccateur, donna un produit presque tout à-fait soluble dans de l ' a l c o o l Cette dernière solution laissa, (dans un exsiccateur) après evaporation, une masse c r i s t a l l i n e et e f f l o r e s c e n t e , ayant l'aspect de l'acide oxaliq ue. Ce qui restait non dissous de A (voir plus haut) laissa avec de l'eau comme résidu une petite quantité d'une substance c r i s t a l l i n e . Sur le r e n d e m e n t des p r o d u i t s s o l u b l e et ins o l u b l e en composé b a r y t i q u e c r i s t a l l i n . On a 351 trouvé (voir p. 346, 347, 347 et 349) sur 1 gr. de la matière primitive (produits soluble et insoluble) produit soluble produit insoluble avec de l'aride acétique 0.2 0.11 avec de l'acétate de baryum 0.17 0.08 (voir p. 350). Le produit s o l u b l e donne par conséquent environ la quantité double du corps cristallin que le produit i n s o l u b l e . D'après la teneur du produit s o l u b l e en chlore, on aurait pu supposer justement le contraire. Four avoir un terme de comparaison plus concluant, on a pris lés corps b a r y t i q u e s primitifs, dérivés des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e . Calculé sur 1 gr. du composé primitif, on a ' ) : de 1 gr. du pro- de 1 gr. dn produit soluble duit insoluble rendement en corps barytique primitif 0.52 gr. 0.91 gr. De sorte qu'on obtient: rendement en corps barytique primitif de 1 gr.: produit soluble „ insoluble Le c o r p s rendement en composé barytique c r i s t a l l i n , avec de l'acide a c é t i q u e : 0.52 0.2 0.91 0.11. barytique cristallin, dérivant dn p r o d u i t insoluble, p e u t - i l r é s u l t e r d ' u n e t e n e u r de ce c o r p s en p r o d u i t s o l u b l e . Le produit i n s o l u b l e contient un peu de chlore, soit 1.3 p. 100 *) (ou encore moins, voir plus loin p. 373). En supposant que cela tienne à ce que le ') Voir le Mémoire précédent. Itec. tom. XII, p. 77 et 79. ) Ce Recueil T. IX, p. 258. a 352 produit insoluble contient du produit soluble (contenant en moyenne 10.5 p. 100 de cblore '), on pourrait calculer par la teneur en chlore celle du produit soluble (10.5:1.3 = 100: x; x = 12.4 gr.); dans le cas cité on aurait 12.4 gr. de produit soluble dans 100 gr. de produit i n s o l u b l e , ou dans 1 gr. du produit i n s o l u b l e se trouverait 0.124 gr. du produit soluble. Cette quantité de produit soluble pourrait fournir (1:0.124=0.2:x; x=0.0248 gr.) 0.0248 gr. du corps barytique c r i s t a l l i n (avec de l'acide acétique), tandis qu'on a trouvé 0.11 gr. (voir p. 351). Il s'ensuit, qu'il faut admettre, que le produit i n s o l u b l e comme tel (donc exempt de produit s o l u b l e ) peut taire naître le corps barytique c r i s t a l l i n . T r a n s f o r m a t i o n du composé b a r y t i q u e crist a l l i n du p r o d u i t soluble en oxalate d ' a r g e n t . Le composé fut divisé dans de l'eau et dissous ensuite avec un peu d'acide azotique ; après filtration la solution fut précipitée par de l'azotate d'argent. Une quantité de 2.251 gr. <iu corps barytique cristallin donna 1 85 gr. de la combinaison argentique. 1.2512 gr. de cette substance produisirent 0.3564 gr. de bioxyde de carbone et 0.0184 gr. d'eau, ou sur 100 p. AgO.CO.CO.OAg exige: carboue 7.8 /plus exactement^ 7.9 hydrogène02 \ 7.76 et 0.16 / 0.—. Ce corps par conséquent doit être considéré comme de l'oxalate d'argent. Sur le corps h u i l e u x de la page 350. Il se peut très ') I. c. p. 2-Y7. 353 bien, qu'il se forme un peu d'oxalate d'éthyle (neutre), par suite de la réaction de l'alcool sur l'acide oxalique. Transformation du composé barytique cristallin du produit insoluble en oxalate d'argent. On suivit le même chemin. Une quantité de 1.326 gr. du corps cristallin donna 1.08 gr. d'un sel d'argent. 1.0842 gr. de ce dernier corps produisirent 0.3124 gr. de bioxyde de carbone et 0.0169 gr. d'eau, ou sur 100 p.: AgO.CO.CO.OAgexige: carbone 7.8/plus exactement^ 7.9 hydrogène 0.2 \ 7.85 et 0.17 / 0.—. Le corps est par conséquent de l ' o x a l a t e d'argent. Formation de l'oxalate d'argent avec le produit soluble, d'une manière plus directe. Une quantité de 5 gr. du produit soluble fut dissoute dans de l'eau; de l'eau de baryte en excès fut ajoutée à la solution comme à l'ordinaire), le précipité fut ensuite filtré (lavé) et enlevé du filtre (avec de l'eau). Traité avec de l'acide azotique dilué, il se présenta bientôt un dépôt cristallin. Ce dernier fut dissous en ajoutant (à toute la masse) une nouvelle quantité d'acide; puis on filtra (afin d'avoir une solution parfaitement limpide). Enfin on précipita avec de l'azotate d'argent, ce qui donna de l'oxalate d'argent. Les corps barytiques amorphes, dérivés des produits soluble et insoluble, sont-ils ces mélanges? Le microscope ne décèle rien d'une substance cristalline, mais il se forme de temps en temps un dépôt cristallin en petite quantité contre les parois du flacon (après précipitation de la solution aqueuse du produit soluble avec de 354 l'eau de baryte en excès, la masse ayant séjournce quelque temps). Mais cela n'empêche pas, que les dits corps barytiques pourraient être des mélanges de combinaisons a m o r p h e s , qu'on pourrait séparer p. e. par de l'acide acétique, de l'acétate de baryum, etc. (voir auparavant), dissolvant l'un des deux corps (qu'on suppose être présents), le corps dit en lamell e s , et transformant l'autre, nommé le composé barytique cristallin, de l'état colloïdal dans l'état c r i s t a l l i n (étant bien de l'oxalate de baryum, pour la plus grande partie). On a tâché d'imiter un tel mélange (en supposant avoir sous les mains un mélange analogue), comme on verra plus loin (voir l'Appendice de ce Mémoire), partant des acides pyruv i q u e et o x a l i q u e (en solution aqneuse, et en précipitant avec de l'ean de baryte en excès); on n'a réussi qu'en partie, car on pouvait distiugner sous le microscope dans la masse quelquefois, quoique en quantité restreinte, de l'oxalate de baryum cristallisé; la plus grande partie pourtant persistait plus on moins longtemps à l'état colloïdal. Il est à remarquer, que le corps bary tique primitif du produit i n s o l u b l e (récemment précipité et divisé dans de l'eau, comme à l'ordinaire) ne fait pas naître le corps c r i s t a l l i n avec une solution d ' a c é t a t e de b a r y u m . Mais aussitôt qu'on ajoute à la masse (lavée, puis enlevée du filtre avec un peu d'eau) p. e. un peu d'acide c h l o r h y d r i q u e , ce composé se présente. Le corps analogue dérivé du produit sol u b l e se comporte d'une autre façon, en ce qu'il forme le composé c r i s t a l l i n sans difficulté avec de l'acétate de baryum (voir plus hant). Une décomposition d'un corps barytique par de l'acétate de baryum, décomposition qui aurait lieu dans l'un des cas supposés, à savoir avec le composé barytique du produit 355 s o 1 u b 1 e, aurait bien, on ne «aurait le nier, quelque chose de surprenant. Aussi cette réaction ne réussit pas arec le corps barytique analogue du produit insoluble, comme on vient de le voir, ce qui pourtant pourrait être employé comme argument en faveur de l'hyiiothèse, que les corps barytiques primitifs des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e ne sont pas des mélanges (le corps barytique du produit soluble étant bien décomposé par de l'acide acétique, chlorbydrique etc. dans le sens indiqué). On ne peut se prononcer pour le moment quant à ce sujet, sur lequel on reviendra plus tard. C o m p o s i t i o n du c o r p s b a r y t i q u e c r i s t a l l i n d e s produits soluble et i n s o l u b l e , c o m p a r é e avec c e l l e de l ' o x a l a t e de b a r y u m . On avait trouvé : carbone hydrogène produit produit soluble 9.0 1.9 insoluble 10.3 1.8 C', 0 , B a + H2 0 exige: 9.8 0.8. Pour contrôle on a préparé de l'oxalate de baryte et on l'a analysé (après avoir fait séjourner sous un cxsiccatenr avec de l'acide sulfurique et du sodium). Une quantité de 1.1828 gr. de la matière donna 0.4224 gr. de bioxyde de carbone et 0.097 gr. d'eau, ou sur 100 p.: C, 0 4 Ba + Hj 0 exigeant: carbone 9.7 9.8 hydrogène 0.9 0.8. Pour le moment on ne saurait dire quelle est la cause de cette différence (surtout en hydrogène de ce corps barytique cristallin et l'oxalate de baryum); cela exige en premier lieu un dosage du baryum (qui jusqu'à présent n'a pas encore été fait faute de matière). Peut-être a-t-on ici affaire 356 avec un sel double d'oxalate et de formiate de baryum; car on en a isolé de l'acide oxalique '). Le poids moléculaire de C,O t Ba+H, 0 étant 242.54 et celui de C 0 . 0 A g.C 0 . 0 Ag étant 303.1, on aurait dû avoir une production relativement plus grande d'oxalate d'argent (voir p. 352, 353) que n'est le cas en réalité. Composé, dit le corps en l a m e l l e s , s é p a r é du l i q u i d e mère de la combinaison b a r y t i q u e crist a l l i n e , d é r i v é e du p r o d u i t snluble avec del'acide a c é t i q u e . Le liquide mère fut placé sous un exsiccateur (avec de l'acide snlfurique; et avec de la chaux pour absorber les vapeurs d'acide acétique). Le résidu fut traité avec de l'eau, qui laissa non-dissous un corps a m o r p h e , se présentant sous forme de l a m e l l e s b r i l l a n t e s (très peu colorées). I. Une quantité de 0.5217 gr. de matière produisit 0.2813 gr. de bioxvde de carbone et 0.1138 gr. d'eau; une quantité de 0.3679 gr. de la même substance donna (par calcination et traitement avec du carbonate d'ammoniaque) 0.2326 gr. de carbonate de baryum, contenant <>.1618 gr. de baryum ou 44 p. 100. On fit usage de l'appareil, destiné à éliminer la faute due au gaz sulfureux de la flamme du gaz de bouille (un mémoire spécial traitera de ce sujet; sans se servir de cet appareil, et suivant du reste le même chemin (il fut calciné avec le creuset ouvert), 0.3028 gr. de matière donnèrent 0.194 gr. de carbonate de baryum, contenant 0.13497 gr. de baryum, ou 44.(5 (plus exactement: 44.56) p. 100, doue 0.6 p. 100 de trop, par suite d'une teneur en sulfate de baryum). II. D'une autre préparation 0.7465 gr. de matière donnèrent 0.4103 gr. de bioxvde de carbone et 0.14S4 gr. d'eau. ') Voir ce Mémoire pag. 360. 357 III a. Une quantité de 0.3485 gr. de matière d'une autre préparation, après avoir été chauffée dans un courant d'air sec jusqu'à 130e, a donné 0.1872 gr. de bioxyde de carbone et 0.0618 gr. d'eau; 0.2996 gr. de la môme matière donnèrent 0.2405 gr. de sulfate de baryum (après dissolution de la matière dans de l'eau avec un peu d'acide chlorhydrique, on filtra d'une très petite quantité — 0.0004 gr. — de matière en suspension) contenant 0.14143 gr. de baryum. b. La matière de la dernière préparation, qui restait encore, soit 3.0361 gr.. fut exposée à l'air atmosphérique (humide) jusqu'à poids constant, après avoir été placée sous un exsiccateur (avec S 0 4 Ha et N a), et augmentait en poids de 0.0577 gr. (ou 1.9 p. 100). De cette substance 0.3709 gr. donnèrent 0.1743 gr. de bioxyde de carbone et 0.0851 gr. d'eau; et 0.3399 gr. de matière donnèrent (dissous dans de l'eau avec de l'acide chlorhydrique, et précipites avec de l'acide sulfurique) 0.2316 gr. de sulfate de baryum, contenant 0.1362 gr. de baryum; 0.4353 gr. donnèrent 0.3086 gr. de sulfate de baryum, ou 0.18148 gr. de baryum; 0.7453 gr. donnèrent 0.5249 gr. de sulfate de barynm, ou 0.30868 gr. de baryum. Calculé sur 100 p. cela répond à: I (exsic.) II (exsic.) III a (130°) b (air atmosphérique) carbone hydrogène 14.7 2.4 15.0 2.2 14.6 2.0 12.8 2.5 baryum 44 — 47.2 41.1 (en moyenne). Eau de cristallisation. La substance fut placée (ayant été placée d'abord à l'air atmosphérique entre du 358 papier à filtrer) s o u s un e x s i c c a t e u r (avec S 0 4 H , et Na). En chauffant dans un courant d'air sec le poids de 0.3154 gr. de matière changea de la manière suivante: temps en heures terapér. changement en poids '/, „ 100° 110° 0.0101 gr. 0.00030 r 1 10:")°-110° 0.OOO9 „ 1 110°— llfv 0.0005 „ 1 115°-120° 0.0003 „ 1 125°—130" 0.0001 „ total 0.0158 gr. ou 5 p. 100, ce qui donne avec les 1.9 p. lUO d'eau absorbés (voir plus haut) 1.!) + 5 = 6.9 p. 100 d'eau de cristallisation. Dans une autre expérience 0.4269 gr., chauffés jusqu'à 130° (environ 4 heures) perdirent 0.01G7 gr. ou 3.9 p. 1<»0; et encore 0.J952 gr. chauffés à 100°—120" (environ 4 heures) perdirent 0.0119 gr. ou 6.09 p. 100. Ajoutons, que la substance est assez bygroscopique. Prenons pour la teneur en baryum du corps en lamelles (privé de son eau de cristallisation) 47.2 p. 100 et pour celle de l'eau 6.9 p. 100 (5 p. 100 étant la moyenne de l'eau devenue libre, quand la substance est chauffée), on trouve en prenant 136.8 = Ba (47.2: 136.8 = 6.9: x) 19.9 p. d'eau au lieu de 17.96 = HjO, par conséquent environ 1 aq.. Il se peut qu'il y ait une décomposition partielle en chauffant la substance. En calculant la relation entre le baryum et le carbone, en partant p. e. de l'analyse de la préparation I, on trouve pour 40.1 p. 100 de baryum 13.4 p. 100 de carbone (au lieu de 12.8 trouvé dans la préparation III). Rendement du dit corps en lamelles. Une 359 quantité de 1 gr. du produit s o l u b i e produisait 0.52 gr. du corps barytique primitif, 0.2 gr. du premier corps barytique cristallin (voir pag. 346) et 0.136 gr. du corps en lamelles. On aura par conséquent une perte de (0.52 - 0 . 2 = 0.32 gr.) 0.32 — 0.136 = 0.184 gr., calculée sur le corps barytique primitif. L'expérience, faite en réalité avec 6 gr. de produit soluble, donna 0.817 gr. du corps eu lamelles (ou 0.136 gr. sur 1 gr., comme on l'a vu en haut). Dans une autre expérience 12 gr. du produit soluble donnèrent 1.23 gr. du i;orps en lamelles ou 0.102 gr. sur 1 gr. du produit soluble. La différence est assez grande, mais s'explique, parce que le corps en lamelles est sensiblement soluble dans de l'eau, tandis qu'on prenait une quantité d'eau arbitraire en l'isolant. Une autre expérience donna de 36 gr. de produit soluble (III) 3,958 gr. du corps eu lamelles ou 0.109 gr. sur 1 gr. de produit soluble. R é a c t i o n s a v e c la s o l u t i o n a q u e u s e du c o r p s en l a m e l l e s , d é d u i t du p r o d u i t s o l u b l e . Ayant séjourné avec de l'eau, on a une solution donnant un précipité a m o r p h e avec de l'azotate d'argent et de l'acétate de plomb (neutre). On traitera plus tard de ce sujet (voir sur le corps en lamelles déduit du produit i n s o l u b l e ) . Ajoutons seulement, pour caractériser déjà un peu l'acide en question, que le dit précipité forme en le chauffant avec l'azotate d'argent un miroir d'argent (sans addition d'ammoniaque). C o m p a r a i s o n de la c o m b i n a i s o n b a r y t i q u e c r i s t a l l i n e f o r m é e en même t e m p s que le c o r p s en l a m e l l e s , a v e c c e l u i - c i et a v e c le c o r p s bar y t i q u e p r i m i t i f d é d u i t du p r o d u i t s o l u b l e . La teneur en carbone du corps barytique cristallin étant infé- 360 Heure à celle du corps barytique primitif, il était assez évident, que la teneur en carbone du corps en lamelles serait relativement plus grande (toutefois eD supposant, que ces deux corps soient les principaux produits de décomposition). Et c'est bien ainsi, car on avait trouvé pour la composition du corps barytique primitif1) en moyenne: produit solnble carbone " hydrogène 12.2 2.0 (voir ce Mémoire p. 346 et p. 356 quant à la composition des deux autres corps). Le c o r p s d i t en l a m e l l e s , s é p a r é du l i q u i d e mère de la c o m b i n a i s o n b a r y t i q u e d i t e cristall i n e , d é r i v é du p r o d u i t insoluble. Le chemin suivi est déjà donné (voir ce Mémoire p. 347). Le liquide mère fut placé de même sous un exsiccatenr (avec de l'acide sulfurique et de la chaux). I. Une quantité de 0.4047 gr. de matière produisit 0.2577 gr. de carbonate de baryum, après calcination (et traitement avec du carbonate d'ammoniaque), en se servant d'un appareil pour éliminer la source d'erreur, provenant de l'acide sulfureux de la flamme à gaz de houille. Cette quantité de carbonate de baryum contient 0.17926 gr. de baryum. Une quantité de 0.6002 gr. de matière donna 0.3095 gr. de bioxyde de carbone et 0.1165 gr. d'eau. Calculé sur 100 p. cela répond à: carbone hydrogène baryum ') Voir ce Recueil T. XII. p. 80. 14.1 2.2 44.3 361 Le résultat de l'analyse est donc environ le même que pour le corps, dit en lamelles, dérivé du produit 8 0 l u b i e , sauf la teneur en carbone qui offre une différence relativement notable Le dernier produit était UD peu plus coloré. II. Dans une autre préparation, en partant de 27.4 gr. de produit i n s o l u b l e (traité d'abord de la façon ordinaire avec de la baryte; tandis que le précipité fut traité successivement avec de l'acide acétique et de l'eau), il s ' e s t d é p o s é de la solution acide un c o r p s c r i s t a l l i n , pesant environ 1,4 gr. et se présentant en s p h é r o ï d e s . Le corps fut mis sous un exsiccateur (avec de l'acide sulfurique et du sodium), puis analysé. 0.47t)f) gr. de cette matière donnèrent 0.2535 gr. de bioxydc de carbone et O.lOi gr. d'eau. a. 0.3043 gr. donnèrent 0.1 1>7 gr. de carbonate de baryum (le dosage étant fait comme le procèdent), ou 0.13704 gr. de baryum. b. 0(5704 gr. de matière donnèrent 0.505 gr. de sulfate de baryum (la substance, divisée dans de l'eau, fut dissoute dans de l'acide chlorhydrique dilué, et précipitée avec de l'acide sulfurique dilué), contenant 0.2961W gr. de baryum (ou 44.3 p. 100). Restait non dissous une très petite quantité qui, filtrée, laissa après calcination 0.0023 gr. de carbonate de baryum, contenant O.0016 gr. de baryum (ou 0.2 p. 100; le tout ensemble étant de 44,f) p. 100 de baryum). Sur 100 p.: a. b. carbone hydrogène 1-4.5 2.5 — — baryum a. 45.0 b. 44.5. S62 Exposée à l'air humide, la substance a absorbé 1.2 p. 100 d'eau. Il est par conséquent plus que probable, que le corps barytique, dit en l a m e l l e s , est c r i s t a l l i s é de même, et de même en sphéroïdes, mais d'une petitesse extrême, de sorte que même le microscope ne peut dévoiler ces sphéroïdes groupés plus ou moins en lamelles. Aussi peut-on voir quelquefois des sphéroïdes très petits sur les lamelles. III. En précipitant la solution aqueuse du corps en lamelles (provenant du produit insoluble) avec de l ' a l c o o l , il se forme un précipité flocconneux. Séché sous un exsiccateur (avec de l'acide Bulfurique et du sodium), une quantité de 0.3445 gr. de matière donna 0.2261 gr. de carbonate de baryum (en se plaçaut à l'abri de la cause d'erreur due à l'acide sulfureux de laflammedu gaz à houille, comme auparavant), ou 0.15728 gr. de baryum, ce qui répond à 45 6 p. c. de baryum. Les résultats d'analyse du corps en lamelles du produit i n s o l u b l e sont par conséquent: I (exsic) carbone hydrogène baryum 14.1 2.2 44.3 Il (bien III (préc. avec cristallisé; exsic.) de l'alcool; exsic.) 14.5 2.5 a 45.0; b 44.5 — — 45.6 Voir les analyses du corps en lamelles du produit s o 1 u b I e, pag. 357. La composition du corps en l a m e l l e s t a n t du p r o d u i t s o l u b i e que du p r o d u i t insoluble. En comparant les résultats d'analyse (voir pag. 357 et 362) on est un peu frappe de l'excédant de baryum, en cal- 363 culant la relation C4 et Ba, comme on va le voir (en relation avec les données analytiques): 14 p. de carbone répondent alors à 40 1" i) n n n n p. de baryum. n 4^.0 , „ „ Quoique la relation de C4 et B a soit loin d'être démontrée, les analyses la rendent relativement probable; et l'on se demande si, sous l'influence de l'eau, il y a quelque peu formation d'une combinaison plus ou moins basique. En tout cas la façon, dont le corps en lamelles se comporte envers l'eau, semble un peu suspecte (voir un peu pins tard). R e n d e m e n t du p r o d u i t i n s o l u b l e en c o r p s en l a m e l l e s . Une quantité de 13.*') pr. de produit insoluble donna 4.34 gr. du corps en lamelles, ou sur 1 gr. une quantité de 0.319 gr.. La quantité d'eau employée pour la purification fut relativement moins grande qu'en travaillant avec le produit su l u b i e , ce qui pourrait influencer, mais non d'une telle façon. Le rendement, en suivant la méthode donnée pag. 361 (qui donnait un dépôt cristallin), fut beaucoup moins grande, ce qui tient probablement à la quantité d'eau relativement plus grande. On obtint tout ensemble (voir pag. 361) 1.4-f-2.f) = 3.f) gr. ou 0.12 gr. sur 1 gr. du produit insoluble. C o m p o s i t i o n du c o r p s en l a m e l l e s et du c o r p s bar y t i q u e p r i m i t i f du p r o d u i t i n s o l u b l e . La moyenne des analyses de ce dernier corps est '): carbone hydrogène 1<>.3 1.8, corres|K>ndant par conséquent, bien fortuitement, aveclacom') Voir ce Recueil T. XII, p. 78. 364 position trouvée pour le corps barytique cristallin (formé en même temps que la solution mère du corps en lamelles, voir p. 349 de ce mémoire). Le corps en l a m e l l e s e n v e r s de l'eau; et sur q u e l q u e s r é a c t i o n s de la solution a q u e u s e du corps en l a m e l l e s des p r o d u i t s s o l u b l e et insoluble. Le corps en lamelles, ayant séjourné p l u s i e u r s jours avec de l'eau, se dissout un peu. La solution est précipitée par de l'alcool en formant un dépôt flocconneux (n'offrant rien de cristallin sous le microscope, non plus après quelque temps). Chauffé avec de l'eau, le corps en lamelles ne se dissout pas davantage, comme il semble. Le corps en lamelles du produit i n s o l u b l e avait l'air de se dissoudre en quantité relativement plus graude (soit environ 0.2 gr. dans 100 c. c. d'eau ; la solubilité est donc en tout cas restreinte), que celui du produit soluble. Aussi le corps en lamelles ne se dissout pas entièrement (en traitant une même quantité successivement avec de l'eau). La solution aqueuse est précipitée par de l'azotate d'argent et de l'acétate neutre de plomb; ces précipités sont amorphes. Le précipité par de l'azotate d'argent (pas en excès) contient outre l'argent encore du baryum (en quantité notable). Chauffée avec de l'eau, la dite combinaison argentique se dissout; et en chauffant davantage il se forme un miroir a r g e n t i q u e (sans addition d'ammoniaque). La solution aqueuse du sel barytique est précipitée par de l'eau de baryte (réaction caractéristique pour l'acide glyoxylique, quand on ajoute de l'eau de chaux au sel de calcium). En ajoutant à la solution aqueuse du corps en lamelles du sulfate cuivrique, il se forme du sulfate de baryum, et il reste en solution un sel c u i v r i q u e (plus ou moins 365 coloré en bien), donnant avec nn pen de sonde caustique nne solution colorée en bleu d'azur. Cette dernière solution, étant chauffée, donne an corps insoluble de couleur roage-bran, le liquide surnageant pouvant devenir plus ou moins jaune (il y a par conséquent décomposition). Le corps en lamelles chauffé jusqu'à environ 120°. En chauffant 0.1952 gr. de cette matière (déduite du produit sol able) jusqu'à environ 120°, le poids fut réduit à 0.1833 gr.. On ajouta de l'eau à la masse, puis de l'acide azotique dilué pour la dissoudre; après avoir séparé la solution par filtration d'une très petite quantité d'une substance qui restait indissoute, on ajouta au liquide de l'azotate d'argent. Il n'y eut pas formation d'an précipité, non plus quand on mit la solution sous un exsiccatenr avec S 0, H, et CaO. L'acide oxalique n'était donc ni présent ni formé. Le chlorure ferrique envers le corps en lamelles et le corps barytique c r i s t a l l i n , formés en même temps. Il est à relever, que ces deux substances ne donnent pas de coloration avec le chlorure ferrique, comme c'est bien le cas avec le composé barytique primitif, dont ces deux corps sont déduits. Quant au corps en lamelles, on pourrait être porté d'y voir du glyoxylate de baryum ou an sel double de glycolate et de glyoxylate de baryum; mais, comme on vient de le voir, on n'a pas trouvé d'acide o x a l i q u e en chauffant le corps en lamelles jusqu'à 120° (comme le fait le glyoxylate de baryum d'après Debus '). Sur l'acide libre du corps en l a m e l l e s dérivé du produit soluble. Environ 0.2 gr. do corps en la') Ann. Ch. Ph. T. 110, S. 325. 366 melles (préparation III) forent divises dans de l'eau; on ajouta de l'acide chlorhydriqne dilué jusqu'à solution (puis on filtra ordinairement d'une quantité restreinte de matière restée indissoute), et on précipita avec une solution d'acide snlfurique titrée; après filtration le liquide fut placé sous un eisiccateur (avec de l'acide sulfurique et de la chaux). Comme résidu on obtint une masse cristalline, mais pas tout-à-fait consistante. Traitée avec de l'éther abs., la masse conservait la même consistance, et l'éther évaporé laissait très peu de matière. Dissoute dans de l'eau, on obtint des cristaux, mais encore le tout n'était pas consistant. Chauffé avec de l'eau, il ne distillait rien d'une substance acide avec les propriétés de l'acide glyoxylique, qui par suite semble être absent (comme de même l'acide glycolique, étant soluble dans de l'éther; et l'acide oxalique, qui se dissout aussi d'une matière notable dans de l'éther abs.). Aussi le corps cristallin (pressé entre du papier) ne semble pas se fondre au-dessous de 100°; il est presque insoluble dans de l'éther abs.. En travaillant plus tard avec une quantité plus grande (soit environ 2 gr.) du corps en lamelles, en dissolvant ce corps dans de l'acide cblorhydrique dilué, en précipitant la baryte avec de l'acide sulfurique dilué (non en excès), en filtrant, et en plaçant le liquidefiltrésous un exsicoateur, il cristallise de l'acide o x a l i q u e et en même temps une autre substance cristalline encore inconnue. Ces deux corps sont à considérer comme étant des produits de décomposition de l'acide du corps en lamelles, pour des raisons, qui seront données dans un mémoire suivant. Dans la première expérience on avait ajouté, comme il semble, trop peu d'acide sulfurique. Sur l'existence d'une c o m b i n a i s o n c h i m i q u e , 367 d é r i v é e du p r o d u i t soluble (et i n s o l u b l e ) en solut i o n a q u e u s e . Une quantité de 1 gr. de produit s o l u b l e fut dissoute dans 10 gr. d'eau, et, la solution ayant séjournée, on y ajouta une petite quantité d'acide a z o t i q u e , pour rendre la solution f a i b l e m e n t acide (et cela avec intention, ;irin de précipiter l'acide o x a l i q u e , peut-être présent). La solution fut traitée alors avec de l'azotate d'argent (en pciiî excès). L'excès d'argent fut précipité dans le liquide filtre a\ec du chlorure de sodium (pas en excès appréciable), et après tiltration on précipita avec de l'eau de b a r y t e (60 gr.), et on travailla du reste comme à l'ordinaire sans azotate d'argent (voir plus hant). La masse fut filtrée, lavée, enlevée du filtre avec un peu d'eau; puis on ajouta de l'acide a c é t i q u e (comme dans les expériences précé dentés), à savoir 2 gr. Bientôt le corps cristallin se montrait (aussi s'était-il déposé un pen de substance cristalline sur les parois du flacon, après qu'on eût ajouté de l'eau de baryte), donc en employant une quantité moindre d'acide que précédemment (en opérant sans azotate d'argent). Dissous dans de l'eau, avec addition d'un peu d'acide azotique dilué, ce corps cristallin (bien de l'oxalate de baryum, voir antérieurement) donne avec de l'azotate d'argent un précipité d'o x al a t e d'argent. Dans l'expérience qui va suivre on se servait d'acide a z o t i q u e (au lieu d'acide acétique), toutes choses étant égales d'ailleurs. Aussi dans ces circonstances le dépôt c r i s t a l l i n ne se laissait pas attendre. Le tout (dépôt et liquide mère) fut traité alors en même temps avec de l'acide azotique dilué dans une quantité telle, que le dépôt fut dissous; la solution fut précipitée ensuite avec de l'a/.o ta te d ' a r g e n t . Eu opérant ainsi, une quantité de 368 2.0178 gr. du produit soluble donna 0.332 gr. d'oxalate d'argent D'après des données fournies auparavant (voir p. 346), 1 gr. de produit soluble produit 0.2 gr. du corps barytique cristallin, et ce dernier corps donne sur 2.251 gr. une quantité d'oxalate d'argent de 1.85 gr., ce qui fait 0.16 gr. d'oxalate d'argent sur 0.2 gr. du corps barytique cristallin (dérivé de 1 gr. de produit soluble), ou 0.32 gr. d'oxalate d'argent sur 2 gç. de produit soluble, conforme à l'expérience donnée en haut II s'en suit avec assez d'évidence, que l'azotate d'argent ne précipite pas del'oxalate d'argent d'une solution de produit soluble (rendue seulement faiblement acide avec de l'acide azotique). Le résultat est sensiblement en harmonie avec ce qui fut trouvé auparavant, en ce qui concerne le dosage de chlore dans le produit s o l u b l e , en précipitant la solution aqueuse (rendue acide avec de l'acide azotique) avec de l'azotate d'argent. Car il fut trouvé 10.7 p. 100 de chlore; soit que le chlore fut dosé de cette manière, ou d'après la méthode avec de la chaux '). La solution (aqueuse) du produit soluble, rendue acide avec de l'acide acétique, n'est pas précipitée non plus par de l'acétate de baryum '). On comprend (pour revenir au cas précédent), que la présence d'oxalate d'argent, mêlé dans ce cas avec le chlorure d'argent, aurait été démontrée sans difficulté. Car une quantité de 1 gr. de produit soluble fournirait 0.2 gr. du corps barytique cristallin (formé d'abord, voir p. 346), et par conséquent 1.1101 gr. du produit soluble (employé pour le dosage de ') Ce R«cneil T. IX, p. 256. ') 1. c. T. XII, p. 84. 369 chlore par voie humide, voir en haut) 0.222 gr. de ce corps cristallin (bien de l'oxalate de baryum), qui pourraient donner à leur tour 0.18 gr. d'oxalate d'argent (2.251 gr. donnant 1.85 gr., voir p. 352), répondant à 0.12 gr. d'arg e n t après calcination; et cette quantité, mêlée avec le chlorure d'argent, et calculée comme chlorure d'argent, aurait donné une teneur de 13.3 p. 100 de chlore, au lieu des 10.7 p. 100 qu'on a trouvés (1.1101 gr. de produit s o l u b l e donnait 0.46 gr. d'un précipité, considéré comme étant du chlorure d'argent; un dosage avec de la chaux donnait presque précisément le même résultat). En tenant compte des faits, dont on dispose ;ï présent (voir plus loin), il faut donc considérer l'acide oxalique comme étant un produit de d é c o m p o s i t i o n d'un acide présent dans le corps barytique dérivé du produit s o l u b l e (et insoluble, en solution aqueuse avec de l'eau barytique), décomposé sous forme de sel de baryum par de l'acide acétique (acide azotique, acétate de baryum). Cela étant admis, il faut bien supposer (du reste pour le moment), que la stabilité de cet acide est assez limitée, ce qui ressort surtout du fait, que cet acide serait décomposé, même par de l'acétate de baryum (voir p. 347). L'acide, dit acide primitif (dont dérive l'acide du corps barytique), peut à son tour être un produit de décomposition de l'acide dn produit s o l u b l e (et insoluble) à l'état solide, par de l'eau; en supposant toutefois, que les produits soluble et insoluble ne présentent pas de mélanges dci-omiiosés. Sur une m é t h o d e pour i s o l e r la c o m b i n a i s o n , d é r i v é e du p r o d u i t s o l u b l e ( e t i n s o l u b l e ) a v e c de l ' a c é t a t e de plomb. P r o d u i t soluble. 11 est par conséquent supposé, que cette combinaison existe, ce qui 370 est à démontrer (le produit soluble pouvant être en solution aqueuse un mélange de sels d'acides organiques; voir p. 3r>3, 366) Des tentatives dans cette direction ont été faites avec de l ' a c é t a t e de p l o m b neutre et basique, en partant d'une solution aquense du produit s o l u b l e (ayant séjournée, |>our que la saponification pût s'accomplir). Une telle solution n'est précipitée que partiellement par de l'acétate de plomb neutre; et pour cette raison on se servait de l'acétate de plomb basique, en éliminant pourtant d'abord le c h l o r e (avec de l'azotate d'argent). Dans ces circonstances on obtient un précipité (à savoir avec le sel basique) qui se colore à la lumière. Mais on réussit bientôt, comme on va le voir un peu plus loin, à trouver les conditions nécessaires à prévenir cette déviation. En attendant on tâchait d'éliminer le c h l o r e par précipitation fractionnée avec de l'acétate de plomb basique, ce qui n'aboutit pas à un bon résultat (le chlore se trouvant dans tous les précipites, ainsi que dans le liquide mère). On retourna donc à la première méthode, et on élimina le chlore alors par une solution t i t r é e d'azotate d'argent, se basant du reste sur la teneur en chlore du produit s o l u b l e . La solution aqueuse de ce corps, ayant séjournée quelques jours, fut rendue faiblement acide avec de l'acide azotique, avant d'être précipitée avec de l'azotate d'argent. Le liquide filtré (par conséquent e x e m p t de c h l o r e ) fut précipité avec de l'acétate de plomb b a s i q u e , puis filtré, lavé; la masse fut enlevée du filtre (avec un peu d'eau), et dissoute ensuite dans de l'acide azotique cristallin, dilué; restait alors un peu d'un corps bien analogue au corps barytique cristallin, dont il a été question plus haut (voir p. e. p. 3ôî>). En précipitant de nouveau le liquide filtré de ce corps cristallin 371 avec de l'acétate de plomb b a s i q u e , etc. (voir plus haut), on obtint une nouvelle quantité restreinte de cette combinaison cristalline. En faisant ces opérations plusieurs fois, il n'y avait enfin plus de dépôt de cette substance cristalline. Dans l'expérience suivante, on précipita d'abord avec de l'acétate de plomb n e u t r e , et le liquide filtré avec de l'acétate b a s i q u e , espérant ainsi ;\ éliminer le corps qui peut former une combinaison cristalline. Les deux précipités, dissous (séparément) dans de l'acide azotique (dilué), produisirent tous deux un peu de la même combinaison crist a l l i n e . Le liquide filtré de celle-ci fut précipité avec de l'acétate de plomb n e u t r e et b a s i q u e a l t e r n a t i v e ment: et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n y eût plus de formation du composé cristallin (probablement analogue avec la combinaison barytique cristalline, formée auparavant par de l'acide acétique et de l'acétate barytique). Mais, en opérant ainsi, on voit la quantité des deux précipités se réduire d'une façon inquiétante. On précipita dans l'expérience suivante une solution aqueuse de G gr. du produit s o l u b l e (privé du c h l o r e par de l'azotate d'argent), de même d'abord avec de l'acétate de plomb n e u t r e , et le liquide filtré avec de l'acétate b a s i q u e . Le dernier précipité est pins abondant que le premier (tous deux sont un peu colorés). Ils sont colorés en r o u g e - b r u n par du c h l o r u r e f e r r i q u e ; et surtout celui formé avec l'acétate b a s i q u e . Tous deux donnaient avec de l'acide azotique dilué (et acétique) le corps crist a l l i n ; le précipité formé d'abord avec l'acétate neutre en fournit 0.158 gr. (de 6 gr. de produit s o l u b l e ) . La question se présente de nouveau, si ce corps cristalliu (comme le second composé formé) est un produit de décom- 372 position d'an acide p r i m i t i f , déduit ou présent comme tel dans la solution aqueuse du produit soluble (qu'il ne faut pas confondre avec le produit soluble comme tel, donc à l'état solide, et qui renferme probablement un acide d'une autre nature et plus compliqué). La coloration par du chlorure ferrique pourrait fournir an argument en faveur de la supposition, qu'il se trouve dans la solution aqueuse une combinaison mère plus compliquée (transformée en un composé plombique); mais il est à remarquer, que le produit i n s o l u b l e semble se comporter un peu différemment (voir plus tard). Le précipité du produit soluble avec de l'acétate de plomb b a s i q u e (voir plus haut), fat divisé dans de l'eau et décomposé avec de l ' h y d r o g è n e s u l f u r é ; le liquide filtré fut placé sous un exsiccateur. Restait une masse sirup e u s e (soluble dans de l'eau et de l'alcool). En solution aqueuse (additionnée d'un peu d'acide chlorhydrique), il n'y a pas de réaction avec du chlorhydrate de pbénylbydrazine (réaction d'après M. ELBERS ') pour l'acide g 1 y o x y 1 i q u e). L'acide primitif semblait être resté intact, car la solution aqueuse fut colorée de même en rouge-bran par du chlorure ferrique, et précipitée par de l'eau de baryte en excès (le précipité étant coloré aussi par du chlorure ferrique), ce précipité formant en chauffant un miroir argentique avec de l'azotate d'argent. P r o d u i t i n s o l u b l e . Ce corps aussi fut traité avec les acétates de plomb, la solution aqueuse étant privée d'abord du c h l o r e . Une quantitée de 0.8186 gr. du produit ins o l u b l e donna (dissoute dans de l'eau, rendue faiblement ') Ann. Ch. u. Ph. T. 227, p. 353. 373 acide avec de l'acide azotique) arec de l'azotate d'argent 0.0195 gr. de chlorure d'argent, contenant 0.004822 gr. de chlore ou 0.58 p. 100. Il fut trouvé par conséquent uue quantité moindre qu'auparavant '), étant trouvé alors 1.27, soit 1.3 p. 100. Mais remarquons, comme nous le disions déjà, que le c h l o r e du produit i n s o l u b l e est probablement access o i r e (comme chlorure de sodium; voir un peu plus loin). Pour contrôle, on a fait aussi un dosage avec de la c h a u x . Une quantité de 0.8414 gr. de la même préparation donna 0.0209 gr. de chlorure d'argent, contenant 0.00J168 gr. de chlore, ou 0.61 p. 100. Donc, de l ' o x a l a t e d'argent ne s'est pas précipité dans une quautité plus ou moins notable. La solution, privée du chlore, fut précipitée d'abord avec de l'acétate de plomb neutre, puis avec le sel basique. Le chlorure ferrique colorait très peu le dernier précipité, de sorte qu'on n'a pas dans cette réaction d'argument (du moins à présent) pour admettre dans la solution a q u e u s e du produit i n s o l u b l e un composé plus compliqué. Mais cette étude est encore à poursuivre. Aussi le corps barytique, déduit du produit i n s o l u b l e , pourrait être un mélange, comme celui du produit s o l u b l e ; et de même la solution a q u e u s e du produit i n s o l u b l e (en état s o l i d e le produit s o l u b l e et insol u b l e forment probablement des corps d'une autre nature). Corps b a r y t i q u e s p r i m i t i f s , d é r i v é s d e s prod u i t s s o l u b l e et i n s o l u b l e , t r a i t é s a v e c de l ' e a u en e x c è s ; et n e u t r a l i s é s a v e c de l ' a c i d e acé- tique. Une solution aqueuse de 1 gr. du produit soluble V Voir ce Recueil T. IX, p. 257. 374 fut précipitée avec de l'eau de baryte en excès (comme a l'ordinaire), et le précipité lavé fut enlevé du filtre avec 100 ce. d'eau. Apres quelques jours de repos (en secouant de temps en temps) on filtra, on lava et on enleva de nouveau la masse du filtre avec 100 ce. d'eau; et ces opérations furent répétées (dans le même ballon), jusqu'à ce qu'il ne restât presque rien de la partie soluble. Un petit dépôt du corps barytique c r i s t a l l i n (voir pag. 347) s'est formé; facilement à distinguer du corps floconneux, ce dernier étant dissous aussi graduellement. E n . n e u t r a l i s a n t la masse au début avec de l'acide a c é t i q u e dilué (pas en excès), ce composé c r i s t a l l i n se présente immédiatement. Le corps barytique primitif dérivé du produit i n s o l u b l e se comporte différemment, ce corps étant plus difficilement soluble dans l'eau, tandis que le corps cristallin ne se montre pas (voir du reste pag. 347). Eau mère des p r o d u i t s s o l u b l e et i n s o l u b l e , a p r è s p r é c i p i t a t i o n avec de l'eau de b a r y t e . Ce liquide mère, traité d'abord avec du b i o x y d e de carbone (pour éliminer la baryte encore présente), fut filtré, et le liquide filtré placé sous un exsiccateur. Il ne semble rester, dans les deux cas, que du chlorure de sodium et des traces d'autres substances. I n f l u e n c e de l'état c o l l o ï d a l sur le chemin à s u i v r e . On serait peut-être tenté de considérer comme démontré, qu'une solution aqueuse du produit soluble ou insoluble, rendue faiblement acide (par de l'acide azotique), et ne donnant point de précipité avec de l'azotate d'argent, ne saurait contenir de l'acide o x a l i q u e ; et, ne produisant pas un précipité d'oxalate de plomb avec de l'acétate 375 de plomb neutre, ne pût tenir en dissolution ce même acide. Mais c'est précisément la question, qui nous a occupés plusieurs fois; à savoir, si un sel d'oxalate ne se trouve pas dans la solution à l'état colloïdal, et persiste dans cet état; du moins en partie. On se souvient peut-être que cela peut-être le cas avec le chlorure de sodium '). Sur la forme d a n s l a q u e l l e le c h l o r e se t r o u v e dans le produit soluble (et insoluble). On avait s u p p o s é auparavant2), que le chlore dans le produit soluble s'y trouve comme c h l o r u r e d ' é t h y ' e , en se basant sur les arguments suivants: a. En traitant la solution dans le chlorure éthylique du produit s o l u b l e dans le vide partiel (d'hydrogène), une partie du chlorure se laisse éliminer assez difficilement vers la fin de l'opération (ce qui fait penser par conséquent à une combinaison chimique avec du chlorure d'éthyle). b. La relation de la teneur du produit s o l u b l e en c h l o r e et s o d i u m ne correspond pas avec ce qu'exige le chlorure de sodium (C1 N a). c. Le produit s o l u b l e se dissout dans de l'eau avec formation d'une solution au début fortement a l c a l i n e ; cette réaction cependant s'affaiblit beaucoup après quelque temps. Mais avouons, que ces arguments n'ont du reste pas beaucoup de poids. Car tout le c h l o r e pourrait être com- ') Voir ce Recueil T. X, p. 187. •) Voir ce Recueil T. IX, p. 254, 256, 257. 370 biné avec du s o d i u m , sans que tout le s o d i u m soit combiné au c h l o r e ; et la solution, récemment préparée, pourrait accuser par conséquent une réaction fortement alcaline. Et plus spécialement quant à l'argument sub a, il est possible, que le chlorure d'éthyle soit en état combiné au début, mais soit éliminé, et que la dernière partie se dissocie nn peu plus difficilement. Aussi le cas pourrait se présenter, que le chlore se trouve en partie comme chlorure de s o d i u m , et encore sous forme de c h l o r u r e d'éthyle. Afin de partir de données purement expérimentales, on fit l'expérience suivante. La solution aqueuse du produit s o l u b l e fut mise en c o n t a c t d i r e c t e m e n t avec de l'acide a c é t i q u e , afin de prévenir une saponification du c h l o r u r e d ' é t h y l e (en supposant que celui-ci fût présent) par la soude caustique N a 0 H (formée par le produit soluble aussitôt que ce corps vient en contact avec de l'eau). Une quantité de 1.1528 gr. du produit s o l u b l e fut mise immédiatement en contact avec de l'eau acidulée avec de l'acide acétique, en secouant. La solution fut placée sous un exsiccatenr (avec de l'acide suhurique; et de la chaux, pour fixer l'acide acétique), et la masse restante dissoute dans de l'eau. La solution (étant rendue faiblement acide par de l'acide azotique) fut précipitée avec de l'azotate d'argent. On obtint 0.5587 gr. de chlorure d'argent, contenant 0.13816 gr. de chlore, ou chlore 11.98 p. 100. Comme contrôle une quantité de 1.0645 gr. du même produit soluble fut dissoute dans de l'eau, et y ayant séjournée, on ajouta à la solution de l'acide azotique jusqu'à 377 réaction acide, pais on précipita avec de l'azotate d'argent, ce qui donna 0.5088 gr. de chlorure d'argent, correspondant avec 0.1258 gr. de chlore, ou chlore 11.81 p. 100, par conséquent presque le même résultat. Le prodnit s o i n b l e , dont on se servait, avait été préparé d'une façon un peu modifiée (suivie depuis), en ce que le mélange du produit s o l u b l e avec le produit i n s o l u b l e et le chlorure d'éthylc (le produit soluble étant dissous) fut versé dans de l'éther absolu; la solution fut ensuite décantée dn produit insoluble, et placée sous un exsiccateur. La conclusion est, qu'il suit du dit résultat avec assez d'évidence, que le chlore se trouve dans le produit s o l u b l e sous forme de c h l o r u r e de s o d i u m (CINa). Quant & la teneur en chlore, le produit d'une autre préparation donna 11.1 p. 100 de chlore (1.2598 gr.de matière donnant 0.5651 gr. de chlorure d'argent ou 0.1398 gr. de chlore); mais la solution dans le chlorure d'éthyle (avec le dépôt de produit insoluble) avait séjournée très longtemps, et par suite, le produit soluble était relativement plus coloré. Partant une fois de 6 gr. de produit soluble (donnant 11.81 p. 100 de chlore), on obtenait, en éliminant le chlore d'après la méthode ordinaire (en précipitant la solution, rendue faiblement acide avec de l'acide azotique, avec de l'azotate d'argent), 3.762 gr. d'nn précipité, au lien de 3.05 gr., comme l'exige la teneur de 11.81 p. 100 de chlore (offrant par conséquent une différence de 0.7 gr.), résultat qui n'a pas encore trouvé d'explication. La c o m p o s i t i o n d e s p r o d u i t s s o l u b l e et insoluble, en s u p p o s a n t que l e c h l o r e s ' y trouve 378 comme c h l o r u r e de sodium (CINa). Pour la composition moyenne du produit soluble on trouva1): carbone hydrogène chlore sodinm oxygène 34.3 4.5 10.5 17.2 33.5 100.— En supposant, que tout le c h l o r e soit combiné avec du sodium comme chlorure de sodium (CINa; voir à cet égard l'expérience pag. 376), 10.5 p. de chlore exigeant 6.8 p. de sodium, il reste par conséquent: 17.2 — 6.8=10.4 p. de sodium. La composition du produit soluble, supposé e x e m p t de c h l o r u r e de sodium (CINa), est donc celle-ci : carbone 34.3 hydrogène 4.5 sodium 10.4 oxygène 33.5 82/7. En substituant le sodium par l'hydrogène en raison atomique, on trouve pour l'éther éthylique de l'acide (du produit s o l u b l e ) : carbone 34.3 hydrogène 4.9 (== 4.5 -+- 0.4) oxygène 33.5 72.7, ) Ce Recueil T. IX. p. 257; T. X, p. 173. 174, 178, 183. 379 ou calculé sur 100 p. de l'éther éthylique: carbone 47.1 hydrogène 6.7. On était parti, comme on sait, de l'éther éthylique de l'acide t a r t r i q u e (qui, après transformation en disodiumtartrate d'éthyle, fut traité avec du chlorure d'éthyle, etc.); le peu de différence en composition de ces deux corps est remarquable; l'éther éthylique de l'acide tartrique exigeant: carbone 46.6 hydrogène 6.8. Le p r o d u i t f i n a l aurait par conséquent environ la même composition que le c o r p s i n i t i a l (pour ce qui concerne le produit s o l u b l e ) , ce qui se peut p.e. quand l'alcool qu'on supposait éliminé d'abord, se combine avec la nouvelle molécule. Mais on pourrait objecter, qu'on a trouvé un peu d'alcool libre dans le chlorure d'éthyle après la réaction '); cette quantité d'alcool pourrait du reste (entre autres) provenir de la formation du produit insoluble. Il faut pourtant avouer, que la composition de la combinaison c u i v r i q u e c r i s t a l l i s é e fait penser plutôt à la formation d'un acide m o n o é t h y l t a r t r y l t a r t r i q u e , qui exige *) : carbone hydrogène 48.7 6.6. Aussi le produit, dit „soluble", n'est probablement pas chimiquement pur (faisaut abstraction naturellement de sa ') Ce Recueil T. IX. p. 270. ) 1. c. T. X, p. 181, 202; XII, p. 57. : 380 teneur en chlorure de sodium, qu'on suppose être présent comme corps accessoire); la couleur jaune-bran le fait présumer (le produit i n s o l u b l e est presque incolore); et le mode de préparation le rend de même probable. Auparavant1) on avait supposé, que le c h l o r e se trouve dans le produit s o 1 u b 1 e sous forme de c h l o r u r e d'éthyle; l'éther éthylique aurait alors pour composition sur 100 p. : carbone 42.0 hydrogène 5.6, ce qui fait une dififérence assez grande avec le résultat acquis en partant de la supposition, que le chlore s'y trouve comme c h l o r u r e de sodium (voir p. 378). En suivant le même raisonnement avec le produit insol u b l e , donc en supposant, que le chlore s'y trouve comme c h l o r u r e de sodium et non comme chlorure d'éthyle, la ditïérence n'est point du tout si grande, comme on va le voir. Prenons la moyenne des données analytiques 2) du produit i n s o l u b l e . Calculé sur 1I.IO p. on a: moyenne : carbone. 35.0: 3.6 35.5 — 1.7 — — 19.9 1.4 19.7 198 — — -— — 40.0 34.7: 34.7: 34.8 : hydrogène 3.7 3.7 3.7 chlore 1.3 — sodium — oxygène — 3.6 34.9 3.7 1.6 100.— ') 1. c. T. X, p. 180. ') Voir co Recueil T. IX, p. 20*. 261: T. X. p. 173. 174. On n'a pas fait usage de l'analyse donnée T. X. p. lsfi, parce que la préparation du produit est un peu di l'ft-ren te: le résultat final d'ailleurs aurait été le même. 381 La quantité de 1.6 p. de chlore exige 1.04 p. de sodium pour se combiner, de sorte qu'il reste 19.8 —1.04=18.76 p. de ce métal, soit 18.8 p., donc il reste: carbone hydrogène sodium oxygène 34.9 3.7 18.8 40.0 ~97X En substituant le sodium par de l'hydrogène on trouve: carbone 34.9 hydrogène 4.5 ( = 3.7 + 0.8) oxygène 40.0 79.4 , ou sur 100 p. : carbone 43.9 hydrogène 5.7, en supposant, que le chlore se trouve dans le produit insol u b l e sous forme de c h l o r u r e de sodium. Mais au cas où le chlore aurait la forme de chlorure d'éthyle, on avait trouvé auparavant ') : carbone 43.3 hydrogène 5.6. Le chlore étant présent comme chlorure de sodium (voir l'expérience à cet égard pag. 376), on a par conséquent pour la composition de l'éther éthylique de l'acide, qu'on suppose être la matière première des produits s o l u b l e et insoluble, calculé sur 100 p. (voir plus haut et pag. 379): ') Voir ce Recueil T. X, p. 180. 382 produit s o l u b l e 47.1 carbone hydrogène produit i n s o l u b l e 43.9 6.7 5.7. Quand on suppose (en se basant sur l'expérience pag. 376), que le chlore se trouve comme chlorure de sodium dans le produit s o l u b l e (et par conséquent de même dans le produit i n s o l u b l e , où le cblore n'est qu'accessoire), la question reste à résoudre, si ce chlorure de sodium est c o m b i n é ou non. Il n est pas très probable, que ce chlorure soit combiné; toutefois c'est possible. Il y a peut-être lieu de supposer, que le chlorure de sodium ne soit pas combiné, et se trouve à l'état c o l l o ï d a l (amorphe), puisque c'est le cas en décomposant le produit soluble avec du gaz chlorbydrique (p. e. en solution dans du chlorure d'éthyle). Mais on pourrait faire l'objection, que le chlorure de sodium isolé ne se dissout pas dans de 1 alcool pur, ni dans de l'éther abs., ce qui est bien le cas avec le produit 8 0 l u b i e . La conclusion est par conséquent, qu'en tenant compte des faits, il faut accepter, pour le moment du reste, que le chlorure de sodium se trouve en combinaison avec le corps principal. Et ce dernier composé sera une combinaison sodique de l'éther éthylique de l'acide é t h y l t a r tryltartrique (I), et le produit i n s o l u b l e sera la combinaison sodique de l'éther éthylique de l'acide tartrylt a r t r i q u e (II), l'un et l'autre exigeant: I') carbone hydrogène II 48.7 4f>.0 6.6 6.0. ») Voir ce Recueil, T. X, p. 181, 182. 383 La teneur en carbone de la combinaison barytique prim i t i v e du produit s o l u b l e 1 ) est un peu supérieure à celle du produit i n s o l u b l e 1 ) , ce qui trouverait par conséquent une explication (on a en vue les combinaisons barytiques, dont sont déduits les deux autres (mêmes) composés barytiqucs, dits le corps barytique cristallin et le corps en lamelles). En tout cas, c'est encore à démontrer. Formation d'àcide o x a l i q u e et du c o r p s en l a m e l l e s d e s p r o d u i t s soluble et insoluble. Le produit s o l u b l e 3 ) donne une qnantitér elativement plus grande du corps barytique cristallin qui est bien à considérer comme étant de l ' o x a l a t e de baryte, que ce n'est le cas avec le produit i n s o l u b l e 3 ) . En revanche, le produit i n s o l u b l e donne plus du c o r p s en l a m e l l e s , que ce n'est le cas avec le produit s o l u b l e . Même en admettant, que le corps en lamelles du produit s o l u b l e ne soit pas précisément le même que celui du produit i n s o l u b l e , l'analogie est très grande. Et il s'ensuit, que les produite s o l u b l e et i n s o l u b l e auront au fond le même caractère, la même structure. En admettant, à cause des faits connus, que l'acide cétonique primitif est de l'acide tartryltartrique : CO-OH CO-CH-CH-CO I ! I OH OH OH -C-CH-CO I I OHOH I , OH on peut se rendre compte très facilement de la formation d'acide oxalique (voir „la partie théorique"). Mais il fau- ') 1. o. T. XII, p. 80. J ) 1. <•. T. XII. p. 78. 3 ) 1. c. ce Momoire p. 361, 358, 363. 384 drait, en premier lien, une connaissance intime du corps en lamelles, pour en donner une explication suffisante. Snr l'absence d'acide t a r t r i q u e d a n s les prod u i t s s o l u b l e et i n s o l u b l e . La réaction primitive consiste en ce que le disodium-tartrate d'éthyle est laissé en contact avec du chlorure d'éthyle en e x c è s , jusqu'à ce qu'il n'y ait plus formation de dépôt (à savoir de produit insoluble). Le tout reste alors encore quelques jours dans le tube (scellé), en secouant de temps en temps, afin de pouvoir admettre, que la transformation soit tant soit peu totale. Mais il se pourrait néanmoins, que l'état d'équilibre exigeât la présence d'une certaine quantité de disodiumtartrate d'éthyle. Pourtant cela n'est pas probable, le chlorure d'éthyle étant en excès. Aussi peut-on s'en convaincre, car le disodium-tartrate d'éthyle est insoluble ') dans de l'éther abs., tandis que le produit soluble s'y dissout complètement. An contraire, le produit i n s o l u b l e ne se dissout pas dans l'éther abs., ni dans le chlorure d'éthyle, ce dernier corps étant un dissolvant pour le disodiumtartrate d'éthyle; donc le produit i n s o l u b l e ne saurait contenir de ce tartrate. Le chlorure cuivrique ne forme pas non plus de solution de couleur bleue avec le produit s o l u b l e , comme c'est le cas, quand la transformation du disodium-tartrate d'éthyle n'a pas eu le temps de s'accomplir comme à l'ordinaire 2). Sur la s t a b i l i t é r e l a t i v e du p r o d u i t de réaction de d i s o d i u m - t a r t r a t e d'éthyle et de chlo- ') Ce 1,'ecueil VIII, p. 37!). ) 1. c. XII, p. 6!t. : 385 rure d ' é t h y l e en p r é s e n c e de ce d i s s o l v a n t . On avait supposé jusqu'ici, qu'il se forme un équilibre chimique, après quelque temps de repos, se basant surtout sur la quantité de dépôt formé, qui ne semble plus s'augmenter. Mais on a observé depuis, que la couleur de la solution (se trouvant dans un tube scellé) change de plus en plus, Sans qu'on puisse voir quelque changement dans la quantité de dépôt. Il en faut conclure pourtant, que l'équilibre ne sera pas un équilibre parfait. U n e m o d i f i c a t i o n dans la p r é p a r a t i o n de disod i u m - et m o n o s o d i u m - t a r t r a t e d'éthyle. Letartrate d'éthyle étant mis dans le petit ballon '), celui-ci est rempli avec de l'hydrogène; on ajoute alors la solution alcoolique d'éthylate de sodium (sans secouer), et on dirige un courant d'hydrogène à travers la masse liquide, afin de mélanger les deux corps (mais en secouant du reste pour rendre le mélange homogène); le ballon est enfin mis en communication avec la pompe à mercure. La même modification est à apporter dans la préparation du monosodium-tartrate d'éthyle. En opérant ainsi, la solution est relativement moins colorée qu'auparavant. Partie théorique. La formation d'acide o x a l i q u e demande une explication. Si la nature de l'acide du corps en lamelles des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e était suffisamment connue, on pourrait avoir probablement une idée assez correcte sur l'acide c é t o n i q u e primitif. En supposant que c'est de l'acide t a r t r y l t a r t r i q u e , on comprend, que l'acide taririque pourrait se trouver parmi les produits de décomposition: ') Ce Recueil T. VIII, p. 374. 380 C O - OH CO —CH —CH —CO — C - C H —CO I I OH I 1 1 1 OH OH + OH OH OH CO —CH — C H - C O + H,0 = 2 | | | | , OH OH OH OH mais ce n'est pourtant pas ainsi. Cela n'empêche pas, de prendre l'acide tartrique comme corps de départ par sa relation intime avec l'acide tartryltartriqne, dont la formation primitive est admise. L'acide oxalique pourrait alors se former ainsi: CH, —CO 1 ) CO — C H — C H — C O OH OH CO--CO 1 + 1 OH OH C O - C H — C H —CO CH, — C O COH- CO 1 1 OH 1 1 OH OH et encore: 1 1 OH 1 1 OH OH OH OH 1 - OH OH qni peuvent fournir tous deux de l'acide oxalique. L'acide tartrique peut-être décomposé de même ainsi: a. CO-CH — C H — C O I I I OH OH OH CH,-CH — C O I =00, + | OH OH | OH | OH b. CH, — C H — C O | | | =H,0 + CH,— CO — CO — OH. OH OH OH De ces trois réactions la réaction sommaire de la dernière ') Ce Recueil T. XII, p. 64. 387 est seulement démontrée. Dans le cas donné, il n'y a pourtant pas formation d'acide pyruvique (ni de l'acide glycérique). Sur le c h e m i n suivi j u s q u ' i c i . Il ne semble pas superflu de donner en quelques mots un aperçu du travail accompli concernant la réaction du d i s o d i u m - t a r t r a t e dé t h y 1 e ') et du c h l o r u r e d'é t h y 1 e. Cette étude offre des difficultés relativement grandes, entre autres par l'état colloïdal de quelques combinaisons formées. La méthode suivie est la suivante. La formation d'un dépôt dans la dite réaction faisait distinguer deux corps, à savoir les produits s o 1 u b 1 e et i n s o l u b l e 2 ) , dont on fit des analyses 3). Afin d'aboutir à des composés moins complexes et plus purs, on les soumit à l'action du gaz chlorhydrique *) en présence de chlorure d'éthyle ; on fit l'analyse 5) des corps obtenus. Mais ces corps sont de consistence sirupeuse, offrant par conséquent peu de garantie quant à leur pureté chimique. C'est pourquoi on tâchait d'en dériver des combinaisons cristallines, et on fut assez heureux de se voir former, quoique dans des circonstances assez déterminées, une combinaison cuivrique bien cristallisée 6). Le rendement offrait pourtant quelque difficulté pour poursuivre le sujet dans cette direction. On en prépara en tout cas avec de l'acide sulfhydrique 7) un dérivé qui pourrait représenter ') ) ») 4 ) s ) 6 ) ') : Ce Recueil T. VIII, p. 375; ce Mémoire p. 385. 1. c. T. IX, p. 243-253; T. X, p. 171. 1. c. T. IX, p. 254; T. X, p. 172-175; p. 184-186. 1. c. T. IX, p. 265; T. X, p. 175, p. 186. 1. c. T. X, p. 175—183. 1. c. T. IX, p. 171; T. XII, p. 51. 1. c. T. XII, p. 56. 388 l'acide libre dn dit composé cuivrique, formant du reste une masse sirupeuse, qui n'invitait pas à une élude poursuivie. C'est pourquoi on changea un peu le chemin suivi. 11 fut démontré d'abord avec assez d évidence, que le chlore se trouve dans le produit s o l u b i e sous forme de chlorure de sodium '), probablement en combinaison, le tout formant un composé colloïdal}) avec des propriétés spéciales, en premier lieu en ce qui concerne la grande s o l u b i l i t é dans plusieurs dissolvants, et de même chez d'autres dérivés métalliques, p. e. celui de cuivre, etc., qui en rendent l'étude assez difficile. Ceci conduisit plutôt à l'étude de produits de décomposition, ou en d'autres termes à suivre le chemin analytique, pour recommencer après plutôt la voie synthétique. Une étude assez détaillée fut donc faite du dérivé barytique des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e , comme tel et envers l'acide a c é t i q u e 3 ) . On a tâcbé aussi d'éliminer le c h l o r e du produit s o l u b l e , et de précipiter ensuite, d'aboid avec de l'acétate de plomb neutre, puis avec le sel basique. Le précipité obtenu avec le dernier sel fut décomposé avec de l'acide sulfhydrique *), sans aboutir ainsi, du moins iusqu'à présent, à un dérivé cristallin. Au coutraire, l'étude des corps barytiques primitifs et celle des dérives obtenus avec de l'acide acétique (voir plus haut), semblent pouvoir contribuer beaucoup à la connaissance de l'acide c é t o n i q n e primitif. Pour terme de comparaison, on prépara le disodium ') ») ') ') Ce Mémoire p. 375. 1. c. T. X, p. 187; ce Mémoire p. 382. 1. c. T. XII, p. 76; ce Mémoire p. 345—369. Ce Mémoire p. 372. 389 racé m a t e d'étbyle') et on étudia plus ou moins la formation de l'acide succinylsuccinique*); mais surtout on étudia la réaction qui a lieu quand on ajoute de l'acide pyruvique à de l'eau de baryte en excès*). Appendice. Le sujet, dont il est question, exigeait plus ou moins l'étnde de certaines réactions et combinaisons, ce qui donna les résultats suivants. T a r t r a t e de b a r y t e a m o r p h e 4 ) . En dissolvant p. e. 1 gr. d'acide tartrique et 2 gr. d'acide pyruvique (fractionné, mais non tout-à-fait pur), et en précipitant la solution aqueuse avec de l'eau de baryte, quelque peu en excès, il se forme un dépôt v o l u m i n e u x (qui ne semble pas cristalliser partiellement, même en séjournant), se dissolvant dans de l'acide a c é t i q u e dilué, et restant dissous (du moins pendant plusieurs jours). Le tartrate de baryte (neutre) fraîchement précipité est, comme on sait, a m o r p h e , mais ne tarde pas à devenir c r i s t a l l i n , et à l'état cristallin le tartrate de baryte est insoluble dans l'acide acétique dilué (et même concentré). On pourrait conclure de cette expérience, que le tartrate de baryte persiste à l'état a m o r p h e dans le» circonstances décrites (en tout cas bien pour un certain temps), par la présence du composé barytique amorphe dérivé de l'acide pyruvique, ce qui semble aussi ressortir de l'expérience suivante. On mélangea 1 gr. d'acide tartrique et 2 gr. d'acide pyruvique; la solution fut précipitée avec de l'eau de baryte en excès ; le précipité fut filtré et lavé. On ajouta alors à ') : ) ') ') 1. c. T. XII. p. 69. 1. c. T. \'l, p. 71. 1. c. T. XII, p. 86. Ce Knc.ie,! T. XII. p. 93. 390 celui-ci sur le filtre une solution d ' a c é t a t e de b a r y t e , l'entonnoir étant fermé par an bouchon de caoutchouc. Le tout fut d i s s o n s , sauf une quantité minime de matière. Et pourtant, la combinaison barytique dérivée de l'acide pyruvique se dissont difficilement dans de l'acétate de baryte. Comme c'est le cas avec le tartrate de baryte récemment précipité, le composé nommé semble aussi être de nature amorphe, de sorte qu'on a ici un exemple de deux corps (amorphes), dont l'un empêche l'autre de cristalliser. La quantité relative des deux acides était prise tout arbitrairement, donc la formation d'un sel double, quoique toutefois possible, est presque exclue. En mélangeant l'acide tartrique et p. e. l'acide oxalique, et en précipitant avec de l'eau de baryte, c'est justement le contraire que semble se présenter. O x a l a t e de b a r y t e amorphe. Les composés barytiques des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e pourraient contenir de l'oxalate de baryte. Mais ces corps, n'offrant pas de matière cristalline sous le microscope, l'oxalate devrait être amorphe. Les expériences suivantes furent faites dans le but de tâcher d'imiter un tel mélange; supposé toutefois, que les dits corps soient des mélanges dans le sens indiqué. On pourrait rencontrer ici les mêmes phénomènes que pour le tartrate de baryte (voir p. 389), mélangé avec le composé barytique dérivé de l'acide pyruvique (avec de la baryte en excès). La première expérience dans cette direction fut la suivante. Il fut dissous dans de l'eau 1 gr. d'acide oxalique et 2 gr. d'acide pyruvique (pas tout-a-fait pur); on précipita ensuite avec de l'eau de baryte en excès (ce qui doit se faire très vite, afin d'éviter nne 391 cristallisation d'oxalate de baryte), et on laissa séjourner le tout quelque temps. En travaillant dans des circonstances convenables, on voit se former une masse g é l a t i n e u s e , se dissolvant pour ainsi dire tout-à-fait dans de l'acide a c é t i q u e dilué (veut-on dissoudre le tout jusqu'aux dernières traces, il en faut une assez grande quantité; probablement par suite d'une quantité minime d'une combinaison barytique inconnue, peut-être accessoire). L'oxalate de baryte semble par conséquent pouvoir exister à l'état a m o r p h e (jusqu'ici on ne connaissait, comme il semble, ce corps qu'à l'état cristallin ')). Mais après un repos relativement long, il se dépose dans les circonstances décrites une petite quantité d'oxalate de baryte (qui est insoluble dans l'acide acétique dilué). L'expérience fut répétée, du reste de telle manière, que la solution aqueuse des deux corps (1 gr. d'acide oxalique et 2 gr. d'acide pyruvique) fut versée dans 500 c e . d'eau de baryte (dans la première expérience le contraire eut lieu), en secouant de temps en temps. Une partie de la masse fut traitée avec de l'acide acétique dilué, une autre partie avec une solution d'acétate barytique, et une troisième partie avec une solution de chlorure de baryum. Le tout fut dissous dans ces trois cas; tandis que l'oxalate de baryte cristallin est insoluble dans ces dissolvants. En laissant séjourner ces trois solutions, de l'oxalate de baryum ne tarde pas à cristalliser et par conséquent à se déposer. En laissant séjourner la masse gélatineuse assez longtemps, on commence de même à observer sous le microscope dans la masse des cristaux sous forme de sphéroïdes, et des aiguilles (cela n'étant pas ') Voir p. e. Handb. Org. Chem. BEILSTBIN. T. I, p. 642 (1892). 392 ainsi au début de l'expérience). En traitant alors cette masse avec de l'acide acétique dilué ou une solution d'acétate de baryte, il ne reste qu'nne quantité restreinte d'oxalate de baryte (cristallin) non dissous; après filtration le liquide filtré en dépose une quantité nouvelle. Il s'en suit, que la transformation de l'oxalate de baryte amorphe à l'état cristallin peut bieu être ralentie, mais non supprimée; du moins dans les circonstances décrites. Ces expériences furent faites, comme on l'a observé déjà, en vue des composés barytiques dérivés des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e . Ceux-ci ne laissent pas entrevoir sous le microscope de substance cristalline, mais ils en donnent directement après traitement avec de l'acide acétique dilué, et de l'acétate de baryte (en solution). Il est donc à remarquer quelque différence entre ces deux derniers corps bary tiques et le mélange artificiel d'oxalate de baryte (d'abord amorphe) et de l'autre composé barytique (de même amorphe), déduit de l'acide pyruvique. Sur le r ô l e que r e m p l i t p e u t - ê t r e l'état colloïdal d e s s e l s d a n s la v i e v é g é t a l e . On voulait seulement faire observer en quelques mots, que la propriété de quelques sels de persister pins ou moins dans l'état colloïdal en présence de matières colloïdales, les fait remplir vraisembablcment un rôle assez important dans la vie végétale. Les expériences, exécutées avec l'acide pyruvique et l'acide tartrique ou oxalique sous forme de sels, pourraient être regardées comme étant des exemples de ce genre. Or, les matières albuminoïdes sont des matières colloïdales de premier ordre pour ainsi dire. On comprend la portée de la différence entre l'état cristallin et colloïdal d'un corps, p. e. pour ce qui regarde la solubilité. C'est ainsi, qu'un sel insoluble 393 dans beaucoup de dissolvants, y peut devenir soluble, ce qui doit influencer déjà d'une manière notable la vie végétale. Sur l'acide p a r a p y r u v i q u e . De l'acide pyruvique brut ') fut fractionné deux fois (on prit la partie distillant entre J ."it»°--170°), on ajouta un peu d'eau, et on précipita avec de l'eau de baryte (saturée) en excès (soit environ 40 gr. avec 2 kilogr. d'eau de baryte). Après avoir séjourné quelques jours (en secouant de temps en temps), le liquide fut filtré et le précipité lavé (trois fois). A la niasse, enlevée du filtre avec un peu d'eau, on ajouta de l'acide a c é t i q u e (à savoir dans les préparations suivantes d'abord 40, puis 20 et 10 gr. de cet acide). La masse, colorée un peu au début, devint incolore; elle fut mise sur un filtre, lavée, et placée avec le filtre entre du papier buvard (renouvelé de temps en temps), puis sous un exsiccateur (avec de l'acide sulfurique et du sodium). Le rendement est environ 14 gr., sur 34 gr. de l'acide pyruvique fractionné. Le corps se présente comme une masse blanche et dure, ayant plus ou moins l'aspect de craie. Il perd une. partie de l'eau difficilement, même dans les circonstances décrites; la dessiccation exige quelques semaines. Le composé est très hygroscopique, de sorte qu'on n'en peut pas faire une analyse correcte sans des précautions spéciales. Afin d'accélérer la dessiccation, la masse dure fut chauffée dans un courant d'air (pur) jusqu'à 110°. En l'exposant à l'air humide, il se présente quelquefois le p h é n o m è n e curieux, que la masse, se divisant par elle-même, projette des parcelles à une distance relativement grande. ') Voir <* Recueil T. XII, p. 86. 894 Le corps en question est presque insoluble dans de l'eau. Une quantité de 0.043 gr. de la matière fat additionnée de 5 gr. d'eau; après avoir séjourné quelques jours, le liquide donnait après filtration une réaction faible avec de l'acide sulfjnrique dilué. I. Une quantité de 0.7G18 gr. de matière (préparée avec 40 gr. d'acide acétique, voir pag. 393) donna 0.6061 gr. de bioxyde de carbone et 0.1906 gr. d'eau. II. 0.4602 gr. de matière (préparée avec 20 gr. d'acide acétique, voir pag. 393) donna 0.2717 gr. de carbonate de baryum (après calcination et traitement avec du carbonate d'ammoniaque; on se servait d'un appareil destiné à éliminer la faute due à l'acide sulfureux de la flamme du gaz de houillle; et de même dans les dosages suivants). Cette quantité de carbonate de baryum répond à 0.189 gr. de baryum. Une quantité de 0.6997 gr. de matière donna 0.5548 gr. de bioxyde de carbone et 0.1668 gr. d'eau. III. Une quantité de 0.4223 gr. de matière (préparée avec 10 gr. d'acide acétique, voir pag. 393) donna 0.2531 gr. de carbonate de baryum (après traitement avec du carbonate d'ammoniaque et du reste comme auparavant), contenant 0.17606 gr. de baryum. 0.7511 gr. de matière donnèrent 0.6022 gr. de bioxyde de carbone et 0.1726 gr. d'eau. Calculé sur 100 p., cela répond à: carbone hydrogène baryum I II 21.7 2.8 — 21.6 2.6 41.1 ( C H j . C O . C O . O ) j B a + HjO (H = l ; C = 11.97; 0 = 15.96) III exige: 21.9 2.5 41.7 21.9 2.4 41.7. 395 La quantité d'acide acétique employée semble par conséquence avoir peu d'influence. D'après M. BOTTINGER ') le sel barytique neutre dérivé du corps basique de M. FINCK *) contiendrait un acide, nommé par lui „ a c i d e h y d r u v i q u e " . On n'a pas réussi à préparer ce sel neutre d'après la méthode donnée par M. BOTTINGBR *). Il est à remarquer, que M. BOTTINGER accorde à son corps la même formule qu'on a trouvée pour le composé déduit du produit de FINCK avec de l'acide acétique (voir plus haut), à savoir celle de (C H s . C 0 . C 0 . 0) 2 B a + H, 0 (après chauffage jusqu'à 110°, et la formule exprimée tout simplement dans celle de l'acide pyruvique); et on pourrait s'en étonner, parce que les deux produits ne puissent être le même corps, en vue des différences qu'elles présentent. P. e. le composé de M. BOTTINGER serait t r è s s o l u b l e dans de l'eau („in Wasser sehr l e i c h t l b s l i c h " * ) , tandis que notre corps barytique est presque insoluble. Ce chimiste a isolé son sel barytique par précipitation avec de l'alcool, et en a dérivé un sel de zinc; ce qui serait, pour ainsi dire, impossible avec la combinaison barytique, dont il est question. Ce sel offre quelquefois le phénomène assez curieux, de lancer des particules à une distance relativement grande, quand on l'expose à de l'air humide, et cela bien par suite de sa grande h y g r o s c o p i c i t é . M. BOTTINGER ne fait pas mention de cette dernière propriété, qui exige pourtant de l'analyser dans des circonstances particulières. L'acide hydruvique se présente aussi d'après ce chimiste comme une masse ') Ann. Ch. Ph. T. 208, p. 129. ') Voir ce Recueil T. XII, p. 86. s ) 1. c. R«c. T. XII. «) 1. c. Ann. Ch. Ph. T. 208. 396 sirupeuse, mais notre corps plutôt comme masse go m me u s e , ainsi qu'on va le voir. En décomposant le corps de M. FINCK avec de l'acide eblorhydrique dilué, en plaçant ensuite la masse sous un exxiccateur, en traitant le résidu avec de l'alcool, puis ce qui reste de la solution alcoolique après évaprisation avec de l'éther abs., il reste, l'éther étant évaporé, une masse plus ou moins g o m m e u s e (et hygroscopique ; de sorte, qu'elle persiste longtemps dans l'état sirupeux ; aussi l'éther s'en va en partie assez difficilement). La conclusion est par conséquent, que le corps de M. BOTTINUBR doit être un autre que le corps en question. Afin d'éviter toute confusion, on a donné à l'acide le nom d'acide p a r a p y r u v i q u e ; aussi, parce que le rôle que remplit la molécule d'eau dans (C H 3 . C 0 . C 0 . 0 ) , B a + H, 0 (la formule est seulement exprimée dans celle de l'acide pyruvique, sans vouloir se prononcer sur la structure) est absolument inconnue, et de même pour ce qui concerne l'acide hydruvique, dont M. BÔTTI.NGKR n'analysa (mais pas d'une manière complète) que quelques sels. Avant d'aller plus loin, mentionnons encore ce qui suit. On précipita l'acide pyruvique (fract.) avec de l'eau de baryte en excès, on filtra, lava et enleva le précipité (avec un peu d'eau), on traita la masse obtenue avec un peu d'acide acétique (5 gr. sur 20gr. de l'acide pyruvique fract.); on filtra, lava et enleva de nouveau le précipité; celui-ci fut d i s s o u t enfin dans de l'acide a e é t i q u e dilué en chaufifant (sur un bain-marie), et resta en solution après refroidissement Maintenant, il fut précipité avec de l'acétate de p l o m b neutre; puis, après lavage, la masse divisée dans de l'eau fut décomposée avec du gaz s u l f h y d r i q n e . En évaporant le liquide filtré, il reste une masse s o l i d e , 397 qui cède très peu à de l'alcool; tandis que la solution aqueuse accuse la présence de beaucoup de baryum avec de l'acide sulfurique dilué. Pour revenir à l'acide en question, le produit de M. FINCK, d'après M. BOTTINCKH un sel barytique neutre de l'acide bydruviquc, est donc à considérer comme étant le sel barytique b a s i q u e de l'acide p a r a p y r u v i q u e , se transformant par de l'acide acétique tout simplement en sel neutre. L'acide p a r a p y r u v i q u e semble répondre à l'acide des sels, nommés par BERZÉLIUS ') les sels g o m m e ux, en com- paraison des autres sels qui sont c r i s t a l l i n s , ces derniers contenant l'acide pyruvique sans aucune modification. La transformation d'un sel cristallin en sel a m o r p h e se réalise quelquefois d'une façon admirablement facile. Notre sel neutre de baryte, le p a r a p y r u v a t e de bar y u m , est peut-être le même, que BERZÉLIUS désigne sous 2 le nom de sel barytique g o m m e u x ) de l'acide pyruv i q u e (le sel de BKRZÉLIUS est aussi très peu soluble même dans de l'eau bouillante). L'acide parapyruvique e n v e r s la phénylhy- d r a z i n e . Ou a poursuivi l'étude de la transformation de l'acide pyruvique en acide p a r a p y r u v i q u e , à présent plutôt quantitativement, et cela avec de la pbénylhydrazine, qui ne réagit p a s 3 ) sur ce dernier corps (dont on voulait se convaincre encore, et cela en vue de la structure de l'acide parapyruvique). Les trois expériences suivantes font pour ainsi dire un ensemble. ') AOD. Phj-s. u. Cbem. T. 36, p. 13 (1835). ') 1. c. p. 16. ') Ce Recueil T. XII, p. 93. 398 1. Une quantité de 0.597 gr. d'acide pyruvique (par destination de l'acide brut, la dernière fois entre 136°—170°), fut ajoutée à une liqueur, contenant 25 gr. d'eau de baryte (saturée), 19 gr. d'une solution de chlorhydrate de phénylhydrazine (0.45 gr. dans 16 gr. d'eau), et acidulée avec de l'acide chlorhydrique dilué (l'acide pyruvique fut par conséquent ajouté à cette solution acide). Cette expérience est plutôt une expérience de contrôle. Le rendement en acide h y d r a z o n e p y r u v i q u e 1 ) était de 0.486 gr. 2. La même quantité d'acide pyruvique fut traitée avec 25 gr. d'eau de baryte, mais dans cette expérience on filtra immédiatement après, et on ajouta au précipité et au liquide filtré (séparément) du chlorhydrate de phénylhydrazine en solution (à chacun la moitié de la quantité de la première expérience), et puis de l'acide chlorhydrique dilué (de même à chacun environ la moitié). Le liquide filtré donna 0.029 gr. d'acide hydrazonepyruvique ; et ce qui est remarquable, le précipité (n'étant pas lavé, parce qu'il est dans ces circonstances relativement assez soluble) produisit 0.043 gr. du même composé. Or, il est bien improbable que le précipité aurait retenu plus de liquide (mère) que ne contient le liquide filtré. La formation d'abord d'une combinaison basique de l'acide pyruvique (étant alors peu soluble) est possible; mais la quantité de 0.043 gr. est bien éloignée de celle de 0.486 gr., c'est à dire de la quantité théorique. 3. A la même quantité d'acide pyruvique on ajouta la même quantité d'eau de baryte, et après un repos de 17 jours la même quantité de chlorhydrate de phénylhydrazine et la même quantité d'acide chlorhydrique dilué*) (comme dans ') Ce Recueil T. XII, p. 81. -, 1. c. p. 91. 399 l'expérience 2). il n'y avait pas de formation d'acide hydrazonepyruvique, donc tout l'acide pyruvique s'était transformé (la réaction est des plus sensibles). On le voit, la transformation peut être complète, mais seulement après un temps notable. R é s u m é . Les expériences qui sont données et discutées dans ce mémoire semblent pouvoir conduire aux conclusions suivantes. 1. Le corps barytique dérivé du produit s o l u b l e , et de même celui dérivé du produit i n s o l u b l e , donnent avec de l'acide a c é t i q u e (ou azotique) et, quant au produit s o l u b l e , aussi avec de l ' a c é t a t e de b a r y u m , d e u x corps, à savoir un composé barytique c r i s t a l l i n (A) et une combinaison se présentant en l a m e l l e s (B) (cedernier corps étant probablement de même cristallin; voir un peu plus tard). Le composé barytique c r i s t a l l i n ') (A) donne, dissous dans de l'acide azotique dilué, avec de l'azotate d'argent de l ' o x a l a t e d'argent 2 ) (le composé A contient plus d'hydrogène qu'il ne convient avec la formule C, 0 4 B a + H, 0, mais produit du reste avec de l'acide chlorhydrique dilué etc. de l'acide o x a l i q u e ' ) ) . Le corps en lamelles 4) est bien cristallisé ; du moins dans certaines circonstances il sa présente un corps en s p h é r o ï d e s ayant la même composition et les mêmes propriétés. Ce composé (en lamelles) est peu soluble même dans de l'eau chaude. Avec de l'azotate d'argent il forme un précipité, donnant en chauffant un miroir argentique. ') Voir ce Mémoire p. 345—353, 355. ') 1. c. p. 352-353. 3 ) 1. c. p. 350. <) 1. c. p. 356, 360. 400 Plusieurs analyses turent faites du corps en lamelles, tant du produit s o l u b l e que du produit i n s o l u b l e , mais la nature de l'acide n'est pas encore déterminée d'une façon définitive ') (faute, pour le moment, de la quantité nécessaire de matière). Cet acide peut donner pour produits de décomposition de l'acide o x a l i q u e , et une substance cristallisée encore inconnue. 2. On a posé la questiou, si les corps barytiques primitifs des produits s o l u b l e et i n s o l u b l e sont des mélanges ou des combinaisons chimiques d'un seul acide; on a tâché d'isoler J) celui-ci. Les dits corps barytiques furent étudiés de même quant à la manière, dont il se comportent envers l'eau '). Le liquide mère de ces composés lut aussi étudié *). Létat colloïdal se présentant' peut-être dans la solution aqueuse des produite s o l u b l e et i n s o l u b l e , son influence •ht discutée 5 ). 3. La question fut abordée expérimentalement, si le c h l o r e du produit s o l u b l e (et par conséquent du produit insoluble) s'y trouve sous forme de chlorure de sodium (C1 N a), ou p. e. comme chlorure d'éthyle. Le résultat des recherches est, que le chlore s'y trouve probablement comme chlorure de sodium 6) (C 1 N a). En éliminant, par le calcul, des données analytiques quant au produit s o l u b l e , le chlore sous forme de chlorure de sodium, et en substituant ensuite le sodium restant par de l'hydrogène, la composition du produit restant7) correspond assez bien avec celle de l'éther éthylique de l'acide tartriqne, dont on était parti (et qui fut traité, après transformation en disodium-tartrate d'éthyle, avec du chlorure d'éthyle). ') 1. c. p. 364, 36Ô-367. •) ]. c. p. 36C. ') 1. c. p. 374. '•) 1. c. p. 374. ') l. c. p. 37ô. 'I 1. c. p. 373. ') 1. c. p. 378. 401 Le chlorure de sodium se trouve piobablement en combinaison avec le dérivé sodique de l'acide cétonique (qui semble être l'éther éthylique de l'acide monéthyltartryltartrique ') pour le produit s o i u b l e , et l'éther éthylique de l'acide tartryltartrique ') pour le produit i n s o l u b l e ) . On a traité la question de la formation d'acide o x a l i q u e a) des produits s o i u b l e et i n s o l a b l e ; la stabilité des produits s o i u b l e et i n s o l u b l e ; l'absence dans ces produits d'acide tartrique 3). On a donné une modification dans la préparation du disodium- et du monosodiutn-tartrate d'éthyle*). On a adjoint en outre une partie théorique0); et un aperçu du chemin suivi jusqu'ici du sujet en question °). 4. A c i d e p a r a p y r u v i q u e r ) . En précipitant l'acide pyruvique avec de l'eau de baryte en excès, et en traitant le précipité formé avec de l'acide a c é t i q u e dilué, il reste, en quantité relativement grande, un corps de la formule (C H, . C 0 . C 0 . 0\ B a + H, 0 (séché à 110°) ; cette formule étant seulement exprimée en celle de l'acide pyruvique (sans se prononcer sur la structure). Ce corps est presque i n s o l u b l e dans de l'eau, et ne saurait être le même composé que l'hydruvate neutre de baryum de M. lequel corps serait, d'après ce chimiste, BOTTI.NGBR, très soiuble dans l'eau. A l'état libre l'acide, nommé acide p a r a p y r u v i q u e , se présente plus ou inoins comme une masse go m me use. On suppose, que les sels amorphes de l'acide pyruvique, les sels soi-disant g o m m e u x de BKRZÉLIUS, contiennent le même acide, à savoir l'acide parapyruvique. Le sel barytique ') 1. c. p. 382. ) 1. c. p. 385. 4 : ) 1. c. p. 383. ') 1. c. p. 385. •) 1. c. p. 387. 3 J 1. o. p. 384. ') 1. c. p. 393. 402 mentionné serait dans ce cas le même que le sel barytique gommeux de BBRZÉMUS. Ce sujet est à poursuivre, et de même si la molécule d'eau, dans la formule donnée, est une partie intégrante ou non de l'acide parapyruvique, qui pourrait être un polymère de l'acide pyruvique. La phénylhydrazine ue réagit pas sur l'acide parapyruvique '). A p p e n d i c e . Le sujet, dont il est question, exigeait plus on moins l'étude d'autres combinaisons, ce que donna les résultats suivants. 1. T a r t r a t e et o x a l a t e de b a r y t e c o l l o ï d a u x . Un mélange d'acide tartrique2) et d'acide pyruvique fut traité avec de l'eau de baryte en excès. Dans ces circonstances, l'état colloïdal du tartrate de baryte persiste relativement plus longtemps que d'ordinaire. C'est le même cas avec l'acide oxalique 3), quoique à un degré moins prononcé. Il se peut, que l'état colloïdal de sels joue dans la vie végétale 4) un rôle important, entre autre par suite des différences assez grandes quant à la solubilité en comparaison avec celle à l'état cristallin. Dans le mémoire suivant on poursuivra l'étude de l'acide cétonique en question, ainsi que celle de l'acide parapyruvique. U t r e c h t , 27 Septembre 1894. ') 1. c. p. 397. ») 1. c. p. 389. ») 1. c p. 390. *) 1. c. p. 392. Recherches sur le phénylnitrométhane, PAR M. A. F. HOLLEMAN. {Première communication). La préparation du phénylnitrométhane par l'action des halogénures de benzyle sur des nitrites a semblé jusqu'ici impossible; il y a quelque temps, j'ai cependant pu réaliser cette synthèse. Les publications de M. WERNBR ') et de M. GABRIEL ') me décident à communiquer déjà maintenant, que j'ai obtenu le phénylnitrométhane par l'action du chlorure de benzyle sur le nitrite d'argent; en voici les détails. Lors des recherches de M. V. MBYBR sur les corps nitro de la série grasse, il étudia aussi l'action de l'iodure de benzyle sur le nitrite d'argent5); ce n'est cependant qu'en 1876 que M. BRUNNER *), élève de M. MBYBR, et à peu près en même temps M. VAN RENESSE5), ont publié les résultats, obtenus par eux dans l'étude de cette réaction. Aucun des deux n'a obtenu la combinaison désirée; ils constatèrent pendant >) B. 27, 2193. ») B. 27, 2738. ') B. 5, 1037; 6, 965. *) B. 9, 1744. s ) B. 9, 1464, et Maandblftd v. natuurwatenschappen 6e Jaargang (1875) p. 28. 404 cette réaction la formation de vapeurs nitreuses, et ne purent isoler du produit brut que la benzaldcbyde et l'acide benzoïque. Cependant, M. BRUNMER a encore décrit, 1. c, l'action du chlorure de bcnzvle sur le nitrite d'argent;- alors il n'observa qu un faible dégagement de vapeurs rutilantes. Par distillation du produit brut, il ne réussit encore pas à isoler le phénylnitrométbane. Je puis entièrement confirmer ces résultats; même par distillation dans le vide le produit brut se décompose: il semble donc impossible de saisir ainsi la combinaison nitro. On peut cependant se convaincre aisément qu'elle se trouve dans ce produit brut; car en le réduisant par l'acide sulfurique dilué et la poudre de zinc on obtient une liqueur, qui donne de la benzylamine, quand on la rend alcaline et la distille ensuite dans un courant de vapeur. Cette benzylamine fut identifiée par la formation de la benzylbenzamide qui se forme très facilement selon la méthode de BAUMAN> SCHOTTKM; point de fusion trouvé 98°'). Elle fut encore caractérisée par son oxalate acide (voyez le mémoire suivant). Outre la benzylamine, on obtint l'alcool benzylique, formé par la réduction du nitrite de benzyle. Cet alcool fut identifié par son point d'ébullition et par sa résitiification avec de l'acide sulfurique concentré. On obtient le même résultat en faisant a^ir le bromure de benzyle sur le nitrite d'argent au lieu du chlorure; mais parce que le rendement de benzylamine ne fut pas plus grand, et parce que l'action du bromure sur le nitrite est plus difficile à modérer je n'ai plus employé cette méthode. ') M. BECKMANN mentionne connue point de fusion 105°—100 .Cependant, un peu de beuzylbenzamide, préparée par moi de benzylamine et de chlorure de beuzoyle, avait aussi le point de fusion a 98'. 405 Ce n'est que par le procédé que M. V. MITER a trouvé pour isoler certaines combinaisons nitro de la série grasse, par exemple le nitroallyle '), c'est-à-dire en précipitant d'abord du produit brut le composé sous forme de son dérivé sodique, qu'on réussit à isoler le phénylnitro- métbane. Voici la description de la méthode suivie. Dans 57 petits matras furent introduits 975 gr. de A g A z 0 , bien sec et 692 gr. de chlorure de benzyle; dans chacun donc à peu près 17 gr. de nitrite et 12 gr. de chlorure. Après quelques minutes on constate une élévation de température et la formation d'une trace de vapeurs rutilantes. On refroidit soigneusement les matras par de l'eau froide, en les secouant en même temps. Après une demi-heure la réaction semble terminée pour la plus grande partie; cependant, on laisse le tout en repos jusqu'au lendemain. L'éther extrait alors un liquide jaunâtre exempt de chlore. Cette solution éthérique est soigneusement séchée par le chlorure de calcium, puis distillée dans le bain-marie. Il reste une liqueur jaune, un peu sirupeuse. A chaque 100 gr. de ce produit brut, on ajoute 100 c.M.J d'une solution de métbylate de sodium, préparée par la dissolution de 4 gr. de sodium dans 100 cM.» d'alcool méthylique absolu. Aussitôt il se sépare un précipité gélatineux et fort volumineux, tout le liquide se prend en masse. On presse cette matière dans du linge aussi fort que possible, avec une presse à vis. Le précipité pressé ainsi est jaune-clair; le lendemain, quand l'alcool méthylique adhérent est évaporé, son poids est de 280 gr. Pour le purifier d'avantage, une petite part est M B. 2 5 , 1701. 406 partagée dans du benzène et pressée de nouveau; on répète cette opération encore deux ou trois fois. On laisse évaporer à l'air le benzène, qui s'y trouve encore. Pour purifier le composé sodique tout à-fait, il faut encore le laver quelques fois avec de petites quantités d'alcool éthylique absolu et avec du benzène. Ou obtient ainsi une poudre peu colorée dont voici le dosage de sodium. 0.3535 gr., traités avec de l'acide sulfurique dilué, puis chauffés jusqu'à poids constant après évaporation de l'acide, donnèrent 0.1552 gr. NajSO^. Na Trouvé 14.3 Cale. p. C6 U 5 . C H N a (A z 0,) 14.5 La combinaison est donc le sodiumphénylnitrométhane. Le phénylnitrométhane lui-même est obtenu de la manière suivante. La combinaison sodique, telle comme elle est sortie de la presse, est portée dans de l'eau froide en portions de 50 gr., dans laquelle elle se dissout facilement. Cette solution est traitée avec de l'éther jusqu'à ce qu'elle soit délivrée de ses produits huileux, et qu'elle soit ainsi parfaitement limpide '). On y ajoute alors de l'acide acétique en quantité calculée sur la quantité de Na; par cette addition une huile se sépare. On dissout celle-ci dans de l'éther. Cette solution est séchée, puis l'éther est distillé. Il reste une liqueur jaunâtre d'un poids de 146 gr. Pour la purifier, elle fut d'abord distillée dans un courant de vapeur; 20 gr. ne laissèrent qu'un résidu insignifiant. L'huile distillée fut séchée soigneusement avec du Na 2 S0 4 , ') Ces produits huileux peuvent être employés pour la préparation du nitrite de benzyle. 407 puis soumise pendant une demi-heure à un courant sec de COj danB le bain-marie. Cependant elle ne contenait que 9.0 p. 100 d'azote, au lieu de 10.22 calculé pour le phénylnitrométhane. D'après des recherches récentes de M. NEF, on peut supposer que la liqueur contient un peu de benzaldéhyde. Une distillation dans le vide donna le phénylnitrométbane pur. Il distilla sous une pression de 35 m.M. de mercure à 158°—160°, temp. du bain 185°. Il faut encore remarquer que l'air dans l'appareil à fractionner fut déplacé par de l'acide carbonique sec. Voici l'analyse: I. 0.1868 gr. donnèrent 16.0 c.M.s d'Az., temp. 11°, press. bar 748 m. M. II. 0.2349 gr. donnèrent 0.1109 gr. H, 0 et 0.5273 gr. C 0,. •III. 0.105 „ 9.3 c.M3. d'Az., temp. 9°, press. „ bar. 741 m.M. Trouvé Cale. p. Cg H 5 . C H, A z 0 , I II III C — 61.2 — 61.31 H — 5.2 — 5.11 Az 10.1 — 10.4 10.22 Fraîchement distillé le phénylnitrométhane pur est une huile légèrement jaune, plus dense que l'eau, avec une odeur rappelant un peu le nitrobenzène, mais plus acre. Il brunit après quelques jours à l'air. Au contraire l'huile non distillée conserve son même teint; il faut en conclure que la distillation, même dans le vide, cause une petite décomposition. D'accord avec cette observation je n'ai pas pu confirmer celle de M. ') B. 18, 1254. GABRIEL '), qui a obtenu le phénylnitro- 408 méthane par un procédé tout autre, que la combinaison bouille à 225°—227° sous pression ordinaire; en la chauffant dans un bain à 160°—180° il y eut distillation rapide avec décomposition considérable, donnant un distillât foncé et trouble d'une odeur forte de benzaldéhyde. Je suis occupé à préparer le phénylnitrométhane de M. GABRIEL pour le comparer avec le corps, obtenir par moi. Quant à ce dernier, il est prouvé outre par l'analyse qu'il est vraiment le composé nitro désiré: par la formation du dérivé sodique; par la réduction en benzylamine; par la réaction des acides nitroliques qu'elle donne en opérant de la manière connue: par la formation d'acide benzoïque et d'hydroxylaminc en le chauffant en tube scellé 2 heures à 130°—140° (acide benzoïque identifié par son point de fusion, A z H, 0 H par la formation de benzophénonoxime, voy. B. 24, 3529) ; et encore par le dérivé azoYque que l'on obtient en faisant agir sur le dérivé sodique, en solution aqueuse, le nitrate de diazobenzène. Pour préparer ce composé azo, le b e n z o l a z o - p h é n y l n i t r o m é H t h an e C6 H s . A z = A z . C — C, Hs, il n'est pas nécessaire AzO, de partir du phénylnitrométhane presque pur; on peut même employer le produit direct de la réaction entre A g A z 0 , et C6 H 5 . C H, C1. On le secoue avec une lessive diluée de sonde caustique, ou sépare l'huile, et on ajoute prudemment de l'acide sulfurique dilué à la solution aqueuBe jusqu'à ce qu'elle commence à être légèrement trouble. On y ajoute alors une solution de nitrate de diazobenzène, préparée suivant la méthode de M. V. ') B. 8, 1074. MKYER '). Aussitôt il se 409 précipite une huile brune, cristallisant bientôt. Cette matière est recristallisée trois fois dans l'alcool, et se présente alors sous forme de plaques d'un beau ronge-vermillon, fondant à 101e sous décomposition. Elle a des propiétés tout-à-fait analogues à celles des composés azoïques que M. V. MEYER et ses élèves ont obtenus en faisant réagir les corps nitro gras avec le nitrate de diazobenzène '). Ainsi elle se dissout dann les alcalis caustiques avec couleur jaune-rouge foncé, et est précipitée de cette solution par les acides étendus. Dans l'acide sulturique concentré elle se dissout avec une couleur bleu indigo et si intense, qu une trace peut colorer des quantités considérables de cet acide *). Voici les analyses: I. 0.1540 gr. ont donné 23.7 c.M5. d'azote, temp. 15°.5, press. bar. 759.0 II. 0.1385 „ „ „ 21.0 „ „ „ 17°.0, „ „ 758.0 III. 0.20(54 „ „ „ 0.0825 gr. H, 0 et 0.4904 gr. C 0,. C H Az I — — 17.9 II — — 17.55 III 64.8 4.4 — cale. p. C I 5 H n Az, 0, 64.73 4.56 17.43 Outre ces dérivés, j'ai obtenu encore quelques autres qui seront décrits prochainement. Comme le rendement l'accuse, le phénylnitrométhane n'est que le produit accessoire de la réaction entre le chlorure de benzyle et le nitrite d'argent Le produit principal est '» B. 8, 1074. : ) B. 8. 1079. 410 le n i t r i t e de benzyle. Je l'ai isolé des liqueurs méthyialcooliques, obtenues par la pression du sodiumphénylnitrométhane. Ces liqueurs furent neutralisées, l'alcool métbylique fut distillé, et le résidu distillé à 50 m.M. pression de mercure; il passa un liquide incolore entre 119°—138°, qui fut traité avec le bisulfite de soude, pour éloigner de la benzaldéhyde. Un fractionnement dans le vide donnait alors, trois fois répété, comme fraction principale un liquide, distillant à 136°—138°, pression 35 m.M., temp. du bain 170°. C'est le nitrite de benzyle pur, comme le prouvent les analyses suivantes: *I. 0.3070 gr. donnèrent 0.1495 gr. H, 0 et 0.6969 gr. C 0,. •II. 0.1556 „ „ 13.6 c.M.3 d'Az, temp. 12°. press. bar. 758 m.M. Trouvé C H Az I 61.8 5.4 — Cale. p. C6 H5. C H, 0 A z 0 II — — 10.35 61.31 5.11 10.22 Les vapeurs du nitrite de benzyle causent une vive douleur aux yeux, ce qui n'est pas le cas avec celles du phénylnitrométhane. Dans cette recherche mon assistant M. BOESKKBN m'a secondé avec habilité et dévouement. M. BOESEKKX a exécuté les analyses, marquées par un astérique. Laboratoire de l'Université. G r o n i n g u e , Novembre—Décembre 1894. Oxalate acide de bencrlamlne et ses produits de décomposition, PAR M. A. F. HOLLEMAN. Lors de la recherche, décrite dans le mémoire précédent, j'avais à identifier de la benzylamine, se trouvant dans nn liquide aqueux, contenant encore de l'ammoniaque et d'autres impuretés. Le sel double de platine, d'ailleurs caractéristique pour la benzylamine, ne donnait pas de résultats satisfaisants, parce qu'il était difficile de le séparer du chloroplatinate d'ammonium. Le peu de solubilité des oxalates des toluidines me donna l'idée d'employer dans ce cas aussi l'acide oxalique. En effet j'ai obtenu avec le produit de réduction du phénylnitrométhane un oxalate acide peu soluble, complètement identique à celui de la benzylamine que je décrirai ici. On l'obtient en mélangeant des solutions aqueuses équimolécnlaires de benzylamine et d'acide oxalique. Quand toutes les deux sont concentrées, le liquide se prend en masse. Par recristallisation dans l'eau bouillante on obtient de gros cristaux prismatiques. L'analyse de la substance, séchée à 50°, accuse la formule ( C O , H ) , A z H , . C H , . C , H s + H , 0 . I. 0.2359 gr. sont dissous dans de l'eau et précipités avec du chlorure de calcium. L'oxalate de calcium est porté sur un filtre, lavé, dissous dans de l'acide sulfurique 412 dilué et titré par le caméléon. Employés 11.2 c.M\ d'an caméléon dont 5.1 c.M.5 furent équivalents à 10 c.M.1 d'acide oxalique '/io normal. II. 0.2583 gr. exigèrent 12.3 c.M.3 du même caméléon. III. 0.4536 „ „ 21.2 „ d'un caméléon, '/„ normal. Acide oxalique trouvé cale. p. la formule mentionnée I. II. III. 41.9 41.96 42.0 41.9. L'analyse II est faite avec le sel, obtenu du produit de réduction du pbénylnitrométhane. Chauffé à 106° il ne perd que la moitié de l'eau de cristallisation. 1.0907 gr. ont perdu en poids 0.0487 gr. ou 4.47 p. 100, cale. p. '/, H , 0 4.37 p. 100. Ce n'est qu'en chauffant jusqu'à 150° que l'autre moitié de l'eau se vaporise lentement. Pour caractériser la benzylatnine au moyen de ce sel acide, on neutralise d'abord le liquide,- contenant la benzylamine libre, avec de l'acide oxalique. On ajoute alors prudemment la solution de cet acide, en frottant avec une baguette de verre les parois du vase; quand la solution n'est pas trop diluée des cristaux se séparent. Si l'on suppose que la dilution est trop grande, on ajoutera un volume de la solution de l'acide oxalique, égal à celui qui a été nécessaire pour la neutralisation. Par évaporation on obtient le sel désiré. Ce sel peut encore rendre des services pour purifier la benzylamine de commerce qui se trouble avec de l'eau par 113 la présence de tribenzylamine. En la convertissant en oxalate acide, et en distillant ce sel avec de l'alcali caustique, on obtient de la benzylamine, parfaitement soluble dans l'eau. Le point de fusion du sel est à 175°; on voit alors dans le tube capillaire une décomposition, accompagnée de développement de vapeurs. Afin d'étudier cette décomposition, j'ai chauffé le sel dans un bain d'huile à 180°—190" jusqu'à ce que le développement de gaz (d'une réaction acide) eût à peu près cessé. Après refroidissement on extrait la masse presque blanche avec un peu d'alcool chaud. Il reste une matière cristallisée A non dissoute. Par refroidissement un composé cristallin se dépose dans l'alcool, dont on filtre et qui est lavé avec un peu d'éther. Nommons cette matière B. Enfin, en évaporant l'alcool sur le bain marie, il reste une huile C, qui cristallise par le refroidissement. Le produit A est purifié par une cristallisation dans l'acide acétique concentré. Ce «ont alors de longues aiguilles plates d'un reliet magnifique; point de fusion 218°. Cette substance est la d i b e n z y 1 o x a m i d e C, H,. C 11,. A z H . C 0 . C 0 . A z H . C H 2 . C6 H5, comme le prouve l'analyse et sa décomposition par fusion avec de la soude caustique en benzylamine et acide oxalique. 0.2055 gr. donnèrent 19.3 cM3. d'azote, temp. 13°.0, press. bar. 742 ni.M. 0.2044 gr. donnèrent 0 1100 gr. H, 0 (le dosage de carbone fut perdu). 414 Az H trouvé — 5.98 10.63 — cale. p. (C6 H s . C H, A z H. C 0), 10.45 5.97 La dibenzyloxamide fut obtenue aussi par M. STHAKOSCH ') en traitant l'éther oxalique avee de la benzylamine. Il donne comme point de fusion 216°. Le produit B est purifié par deux cristallisations dans peu d'alcool. Ce sont alors de petits prismes d'un point de fusion de 158°. Le rendement de ce corps est petit; de 20 gr. d'oxalate j'ai obtenu à peine 0.5 gr. L'analyse et ses propriétés montrent que c'est le benz y l o x a m a t e de b e n z y l a m i n e , C6 H 5 . C H 2 . A z H . C 0 . C 0 0 H . H, A z . C H2. C6 H5. 0.1486 gr. donnèrent 12.8 c.M.s d'azote, temp. 14°.0, press. bar. 768 m.M. 0.1852 gr. donnèrent 0.1045 gr. H,0 et 0.4580 gr. C0 2 . C H Az trouvé — — 10.24 67.4 6.27 — calculé 67.14 6.29 9.80 La substance est soluble dans de l'alcali caustique dilué; cette solution ne donne pas la réaction de l'acide oxalique. En la faisant bouillir il se développe des vapeurs alcalines sentant la benzylaminc, et après quelques minutes, l'acide oxalique peut être démontré. Le corps C est le produit principal de la réaction. On le purifie par dissolution dans un peu d'érher et par filtration ') B. 6, 692. 415 de ce qui n'est pas dissous. Après évaporation de l'éther il reste nne masse compacte cristalline. L'analyse et ses propriétés démontrent que cette combinaison est la f o r m y l b e n z y l a m i n e . Son point de fnsion est à 49°; très facilement soluble dans l'alcool et l'éther. Analyse : (X2060 gr. donnèrent 17.9 c.M.3 d'azote, temp. 15°, press. bar. 769 m.M. 0.2092 gr. donnèrent 0.1235 gr. H 2 0 et 0.5405 gr. C O r C trouvé — 70.5 H — 6.5 Az 10.3 cale. p. C6 H 5 . C H2 A z H. C H 0 . 71.11 6.66 — 10.37 La formylbenzylamine se scinde facilement par ébullition avec de l'alcali caustique en acide formique et en benzylamine. Il n'est pas soluble à froid dans les alcalis caustiques dilués. On peut se rendre compte de quelques manières différentes de la formation de la dibenzyloxamide par chauffage de l'oxalate acide. La séparation du benzyloxamate indique que la réaction parcourt les phases suivantes: oxalate acide —»- formiate —»- formylbenzylamine, formiate + oxalate acide —»- oxalate neutre —»• benzyloxamate —*- dibenzyloxamide. La formation de dérivés formyliques par le chauffage des oxalates acides est un procès bien connu pour l'aniline et ses homologues '), ainsi que pour la napbtylamine *) ; pour les aminé? grasses on ne le trouve pas mentionné dans la ') A. 142, 121. <) A. 108, 229. 410 littérature Dans le „Handbuch" de M. p. f>79, on lit que BALARD BEILSTF.IN 2m* éd. a chauffé l'oxalate acide d am- monium et a constaté une décomposition complexe. En distillant ce sel dans le vide, je n'ai pas obtcuu d'autre résultat. Cependant, d'éthylamine, en chauffant l'oxalate acide la décomposition est analogue à celle du sel de benzylamine. L'oxalate acide d'éthylamine fut chauffé dans un bain d'huile; la température du bain montait lentement jusqu'à 2tX)°. Il distillait une huile incolore, qui se prit partiellement en masse. Les cristaux furent de la diéthyloxamide, point de fusion trouvé 17(>°, caractérisée encore par ses produits de décomposition en la chauffant avec de l'alcali, tandis que le produit huileux donnait par le même traitement de l'acide formique et de l'éthylaminc. Parce que encore son point d'ébullition fut à peu près à 200°, il est caractérisé comme éthylformamide. 11 semble donc que dans ce cas les aminés de la série grasse se. comportent comme les aminés aromatiques. Laboratoire de l'Lniversité. G r o n i n g u e , Novembre 1894. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS Appareil ponr jauger d'une manière rapide les matras, pipettes et burettes, PAK H. J. C. BOOT. Les instruments volumétriques dont on se sert dans nos laboratoires laissent souvent beaucoup à désirer en ce qui concerne leur précision. Quelques maisons fournissent ces ustensiles avec toutes les garanties, mais le prix en est tellement élevé, que la plupart des laboratoires ne les achètent pas. Pour un travail exact il est absolument nécessaire de vérifier les matras, pipettes et burettes avant de s'en servir. La vérification rigoureuse par pesée ne prend pas mal de tempe, ce qui fait que pour la plupart des analyses, dans les laboratoires d'usine du moins, on se passe d'une vérification. Pour jauger ces instruments d'une manière facile l'appa\ reil que j'ai construit conviendra assez bien. 418 L'appareil (fig. 1) con • siste en une burette B d'une capacité de 10 c e , divisée • 05 t t. S t en '/so c e , et reliée à un tube A du même diamètre, portant dix ts ;3 35 boules, chacune d'une ca » rette et le tube à boules iS 5 il S es 7 i pacitc de 10 c e La bu sont reliés par un robinet qui peut faire communiquer les deux tubes, et qui sert en même temps à les vider \IS séparément. Un tube latéral, a avec robinet, soudé au tube H A, sert à remplir l'appareil. La figure 2 montre le robinet, placé de façon à vider le tube B, fig. 3 le robinet placé pour vider le tube A, fig. 4 le robinet donnant communication entre A et B. Pour vérifier p. e. la capacité d'un matras de 100 c e , on opère de la façon suivante. Par le robinet latéral on remplit le tube à boules jusqu'à la marque C, et la Fig. 1. burette jusqu'à la marque 0. 419 Comme liquide l'acide sulfurique d'un poids spécifique de 1.2 convient le mieox. Ce liquide n'adhère presque pas au verre, ne s'évapore pas et n'est pas hygroscopique. Dan8 le cas que le raatras ne contient que 99.55 c.c. au lieu de 100, on n'aura pas vidé la 10 me boule en arrivant à la jauge du col; Fig. 2. il restera dans cette boule 0.45 c.c. Ces 0.45 c.c. sont mesurés en faisant communiquer B avec A. Le liquide coulera de B à A et quand il aura atteint la marque E, il sera resté 0.45 ce. dans la burette B. Au cas où le matras con tient 100.65 au lien de 100 c.c, on n'aura qu'à vider les Fig. S. 10 boules dans le matras et à faire couler 0.65 ce. de la burette pour remplir jusqu'à la marque. Pour jauger un matras de 50 c e , on ne remplit en commençant que 5 boules du tube A et la burette B, puis on agit comme dans le premier cas. Le contrôle -d'une pipette Fig. 4. se fait de la manière suivante. Pour une pipette de 25 ce. p. e. on vide la burette B jusqu'à 10 et on remplit 7 boules; on vide alors la pipette dans le tube A. Dans le cas que la pipette est juste, on aura encore à remplir 5 ce. 420 dans la boule supérieure; ce restant est mesuré en faisant couler le liquide jusqu'à la marque D dans la burette B. Le liquide montant jusqu'à 5.04, la pipette aura 24.96 c e . de capacité. Pour vérifier les burettes on n'a qu'à les vider dans le tube A pour contrôler la capacité totale, dans le tube B pour contrôler la division. Par les exemples que je viens de citer, je crois que la façon de se servir de cet appareil est suffisamment indiquée. L'appareil a été construit d'une manière très exacte dans les ateliers de M. CHRIST KOB à StUtzerbach '). A i s e a u , Nov. 1894. ') M.M. II. N. MORSE et T. L. BLALOCK viennent de construire un appareil ressemblant au mien et servant au même but; il est décrit dans le .American Chemical Journal" de Nov. '94 vol. 16 N°. 7. Avant que cet article eût paru, mon appareil avait été construit par M. CHRIST KOB à Stiitzerbach. L'appareil est breveté en Allemagne: (gesetzlich gescliiitzt unter der Marke C. K. et C'o N'. 1656 von dem Amtsgericht llmenau den 17 Nov. '94 als Apparat zur raseben Calibrirung von Biiretten, Messkiilbchen etc. nacb 1. C. BOUT). Quoique la construction de l'appareil de messieurs M. A: B. soit plus simple, je crois cependant que lb travail avec mon appareil est plus rapide. Sur l'essence des racines de quelques Polygalées croissant à Jaia, PAR M. P. VAN ROMBURGH. On trouve dans les environs de Buitenzorg, en assez grande quantité dans l'herbe, une Polygalée qui attira mon attention par l'odeur agréable de ses racines. Selon la détermination que je dois à la bienveillance de M. le Dr. HALLIBR, c'est la Polygala variabilis HBK p albiflora D. C. — MIQUEL indique qu'elle est originaire du BRÉSIL et qu'elle s'est répandue dans l'île de Java. Moi-même je l'ai rencontrée dans les montagnes à une hauteur de 1300 M. En distillant les racines avec la vapeur d'eau, on obtient une petite quantité d'une essence plus lourde que l'eau. Environ deux kilogrammes de ces racines en fournissaient une peu plus qu'un centcnbe et demi. Elle est solnble dans une lessive de potasse ; une faible solution aqueuse se colore en violet par le perchlorure de fer, et donne avec de l'eau de brome un précipité blanc, cristallisé qui, après recristallisation dans l'alcool, fond à 146°. Le poids spéc. de l'essence à 27° est de 1.174; le point d'ébullition, sous une pression de 739 m.m., se trouve à 222° (la colonne mercurielle dans la vapeur). Ces propriétés rendaient assez vraisembable, que l'essence se compose de salicylate méthyliquc. 422 Et en effet, par la saponification avec de l'alcali, elle fournit un acide bien cristallisé, ayant les propriétés de l'acide salicylique, fondant à 158°. Ponr doser l'acide salicylique, on versa une forte solution de potasse sur une quantité pesée de l'essence; d'abord la combinaison potassique se sépara, cristallisée sous forme d'écaillés fines; elle fut dissoute par un peu d'eau. La liqueur un peu opalescente, probablement par des traces d'une matière insoluble dans la potasse présente dans l'essence, fut chauffée quelque temps au bain marie; puis on la porta un instant à l'ébuliition, on l'acidula et l'épnisa par le chloroforme. En distillant la solution chloroformiqoe dans un appareil pesé d'avance, et en séchant à 90°, on obtint de 0.410 gr. d'essence 0.369 gr. d'acide salicylique. Donc trouvé 90 p. 100 d'acide, calculé pour salicylate méthylique 90.8 p. 100. En tenant compte de la petite quantité d'essence obtenue, 1.5 ce. environ, qui n'avait pas été soumise à un fractionnement, il n'y a pas de doute qu'elle se compose presqu'exclusivement de salicylate méthylique. Pour surcroît, j'ai préparé le salicylate méthylique avec de l'acide salicylique, et je l'ai comparé à l'essence. Son odenr était la même, l'eau de brome fournit le dérivé bibromé qui, après recristallisation par l'alcool, avait le même point de fusion que celui préparé avec l'essence. Dans un dosage du salicylate dans les racines fraîches de Polygala variabilis, on obtint de 90 gr. de ces racines une quantité d'acide salicylique correspondant à 09 milligr. de l'éther composé; donc la teneur est de 0.11 p. 100. La présence du salicylate méthylique dans les racines de cette Polygalée n'est pas tout à fait saDs intérêt, puisque 423 LANGBECK ') obtint, en distillant avec de l'ean les racines de Polygala Senega L., un liquide se colorant en violet par le perchlorure de fer. RBITEH *) confirma cette observation, et sépara du liquide l'acide salicylique par traitement avec de la potasse. Dans les racines de Polygala alba 5 ) il ne put trouver que des traces d'acid* Balicyliqne; tandis que dans une racine de Polygala du Japon (probablement celle du Polygala tenuifolia), dont l'odeur rappelle le Patchouli, il ne put démontrer la présence de salicylate méthylique. Chaque année on cultive dans le jardin d'agriculture Polygala oleifera Heckel pour ses graines, contenant de la graisse. Il est donc naturel, que j'ai examiné aussi les racines de cette plante. En effet elles donnent par la distillation avec de l'eau un liquide neutre, troublé par des gouttelettes d'huile lourde, ayant l'odeur du salicylate méthylique, se dissolvant dans la potasse et donnant avec le perchlorure de fer la coloration violette caractéristique. Par saponification de l'essence, provenant de 60 gr. de racines fraîches, on obtint une quantité d'acide salicylique correspondant à 50 milligr. du méthylate '). Elles n'en contiennent donc pas encore 0.1 p. 100. Enfin j'ai pu démontrer aussi la présence du salicylate méthylique dans les racines de Polygala javana. Comme je ') Jahresber il. d. Forschr. d. Pharmacogn., Pharm. u. Toxicol. 1882, p. 246. ') Archiv. d. Pharm. 227, (1889), p. 313. 5 ) Loc. cit. p. 927. ') J'ai tâché encore de doser le salicylate méthylique par titrage avec de la potasse, en me servant de trinitrobenzene comme indicateur, ainsi que BADÏK (Zeitscbr. f. anal. Chem. 31 p. f>8) l'a fait pour doser U phénol. Mais en solutions faibles, et en me servant d'une solution de potasse décinormale, la fin de la réaction ne se laisse pas discerner distinctement. 424 ne pus me servir que de quelques plantes, je ne pus disposer «lue de trois grammes des racines. Cependant je réussis, en sa|>onifiant le liquide, obtenu dans la distillation arec de l'eau, par de la potasse, à obtenir une quantité d'acide salicylique correspondant à 4 milligr. de salicylate métbylique, c'est à dire que ces racines en contiennent plus que 0.13 p. 100. Octobre 1894. Laboratoire de chimie agricole du Jardin Botanique de Buitenzorg. Sur l'essence des racines de quelques Polygalees croissant à J»T», PAR M. P. VAN ROMBURGH. On trouve dans les environs de Buitenzorg, en assez grande quantité dans l'herbe, une Polygalée qni attira mon attention par l'odeur agréable de ses racines. Selon la détermination que je dois à la bienveillance de M. le Dr. HALLIBR, c'est la Polygala variabilis HBK 0 albiflora D. C. — MIQUBL indique qu'elle est originaire du BRÉSIL et qu'elle s'est répandue dans l'île de Java. Moi-même je l'ai rencontrée dans les montagnes à une hauteur de 1300 M. En distillant les racines avec la vapeur d'eau, on obtient nne petite quantité d'une essence plus lourde que l'eau. Environ deux kilogrammes de ces racines en fournissaient une peu plus qu'un centeube et demi. Elle est solnble dans nne lessive de potasse ; une faible solution aqueuse se colore en violet par le perchlorure de fer, et donne avec de l'eau de brome un précipité blanc, cristallisé qui, après recristallisation dans l'alcool, fond à 146°. Le poids spéc. de l'essence à 27° est de 1.174; le point d'ébullition, sons nne pression de 739 m.m., se trouve a 222° (la colonne mercurielle dans la vapeur). Ces propriétés rendaient assez vraisemhable, que l'essence se compose de salicylate méthylique. 426 forme, ainsi que c'est le cas pour le thé, pendant le traitement décrit. Une expérience prouva qu'en effet les feuilles fraîches contiennent le salicylate méthylique. La quantité cependant dépend beaucoup de l'âge des feuilles; la même chose se retrouve pour l'alcaloïde de Coca. La teneur des petites feuilles terminales non déployées était de 0.13 p. 100, les jeunes feuilles contiennent de 0.06— 0.07 p. 100, les vieilles quelquefois moins que 0.02 p. 100. Afin d'obtenir une quantité suffisante du salicylate pour la détermination de ses constantes physiques, et en même temps pour rechercher s'il se formait encore d'autres produits volatils, je distillais 140 Kgr. de feuilles. J'obtins, en îépétant la distillation, environ 20 ce. d'une huile plus lourde que l'eau. D'abord incolore, elle brunit à la longue. Le poids spéc. de l'huile brute était de 1.15 à 29°. Son odeur est faiblement piquante, rappelant un peu le thé, et en même temps l'essence d'amandes améres. En la distillant, il n'en passe que très peu au-dessous de 218°; la majeure partie bout à 220° et consiste en salicylate méthylique, ainsi que l'analyse et les propriétés l'ont démontré. Le liquide aqueux séparé de l'huile contient une faible quantité d'un liquide bouillant au-dessous de 100°. et brûlant lorsqu'il est allumé. Par un fractionnement répété et à l'aide de carbonate de potassium, j'obtins environ 2 ce. d'un liquide bouillant entre 60° et 70", dont l'odeur rappelle celle de l'alcool méthylique contenant de l'acétone. En effet, je pus démontrer la présence de l'acétone par la production d'iodoforme selon la méthode de M. GUNNING, tandis que celle de l'alcool méthylique fut rendue vraisemblable par une réaction que j'ai trouvée, il y a peu de 427 temps, avec une nitrotriméthylmétaphénylène-diamine, et que je publierai sous peu en détail. En distillant une plus grande quantité de feuilles de Coca, p. e. 1000 Kgr., que le jardin d'agriculture pourra bien me fournir, j'espère obtenir assez de matérial pour isoler les deux substances à l'état pur. Le liquide aqueux de la distillation des feuilles de Coca pioduit uon seulement l'iodoforme, mais réduit aussi une solution ammoniacale d'oxyde d'argent, ce qui, de concert arec la coloration de l'huile brute et son odeur particulière accessoire, pourrait peut-être faire présumer la présence de traces d'aldéhyde salicylique. Reste la question si l'alcool méthylique se trouve préformé dans les feuilles, ou s'il est nn produit de dédoublement des cocaïnes, par l'action de l'eau, peut-être sous l'influence d'autres substances. Jusqu'ici je n'ai trouvé l'acétone que dans quelques Euphorbiacées, et toujours accompagnée d'acide cyanhydrique. J'ai examiné encore quelques autres Erythroxylécs. Dans le jardin à Tjikeumeuh on cultive sur une petite échelle Erytbroxylon Bolivianum Brck, dans les feuilles duquel je pus démontrer aussi la présence du salicylate métbylique, quoique la teneur ne fût que de 0.004 p. 100. Je reçus du Jardin Botanique de Buitenzorg les feuilles d'Erythroxylon ecarinatum Brck, E. Burmanium Griff., E. longepetulatum Brck et E. spec. insular. Comor. En les distillant avec de l'eau, je pus trouver dans celles du premier des traces d'acide salicylique, tandis que celles des deux suivants ne donnèrent aucune réaction avec le perchlorure de fer et celles du dernier une réaction douteuse. NIEMAMN ') a târhé d'Î9oler le principe odorant particulier ') Inaug. l'iss. i'i"ttingen 1^82, p. 51. 428 des feuilles serbes de Coca, examinées par lui. 11 n'obtint pas d'essence, mais une très petite quantité dune matière blanche non cristallisée nageant sur l'eau. NEVIN.NY ') trouva, dans l'examen microscopique des feuilles fraîches très jeunes, des gouttelettes d'une essence jaune. Selon M. le Dr. Bi RCK 2) les deux auteurs cités ont eu entre les mains les feuilles d'Erytbroxylon Bolivianum Brck. J'offre mes remercîments à M. C. E. J. LOHMA.NN, mon collaborateur dans les travaux sur le thé, qui m'a secouru dans une partie des recherches mentionnées. N o v e m b r e 1894. Laboratoire de chimie agricole du Botanique ') Das Cocablatt. Wien 1886 p. 4. de Jardin Buitenzorg. : ) 'l'evsmannia 1. p. 455. Décomposition spontanée de la bensophénone-oxime, PAB M. A. F. HOLLEMAN. La benzophénone-oxime est une combinaison assez instable. M. JANNY '), qui l'a obtenue le premier, meutionne qu'elle se décompose complètement après un certain laps de temps, aussi bien à l'état sec, qu'bumide. La nature de cette décomposition n'a pas été étudiée. Ayant observé que le produit de cette décomposition est un liquide huileux brunclair, je crus qu'il valait la peine de déterminer sa nature. L'oxime fut préparée selon les données de M. AUWBRS 2 ), modifiées cependant de telle manière, que sur 1 mol. de benzophénone on prend 1 mol. de chlorhydrate d'hydroxylamine au lieu de 3 mol., et 3 mol. de soude caustique au lieu de 9. En opérant ainsi le rendement est encore à peu près quantitatif, pourvu qu'on chauffe an bain-marie la solution de ces trois substances dans de l'alcool dilué pendant quelques heures. En la versant ensuite dans de l'eau froide, une grande partie de l'oxime se sépare parfaitement blanc, quoique la liqueur réagisse d'une façon très alcaline. Le reste peut être obtenu en acidifiant avec de l'acide acétique ') B. 15, 2782. ') B. 22, M9. 430 dilué. J'ai fait une soigneuse recherche pour constater si ces deux précipités, savoir celui qui se forme par de l'eau et celui que l'on obtient avec de l'acide acétique, sont identiques ou non, parce que le point de fusion des précipités bruts différait de quelques degrés. Mais après quelques cristallisations dans l'alcool dilué leur point de fusion se confondait. Il est encore à observer que l'oxime, précipitée par l'acide, est un peu jaunâtre; pour la purifier on la recristallise ou la digère dans de l'alcool dilué, auquel on a ajouté quelques gouttes de soude caustique; on l'obtient de cette manière aussi parfaitement blanche. En effet, la benzophé none-oxime ne se dissout que peu et lentement dans les alcalis dilués. De la benzophénone-oxime d'un point de fusion de 140e, et purifiée de la manière indiquée, fut conservée dans un petit flacon bouché à l'émeri, placé dans la lumière diffuse. Après un mois les cristaux étaient devenus jaunes et commençaient à se liquéfier. En même temps le contenu du flacon avait pris une forte odeur d'acide nitrique. Après deux mois les cristaux avaient tout à-fait disparu, et à leur place se trouvait le liquide huileux mentionné. Pour le purifier j'ai tâché de le distiller dans un courant de vapeur. Ceci ayaut lieu très lentement, j'ai opéré dans le vide. A une pression de 2b m.M. et une température du bain de 200°—270°, il passa à 21G0—220' une substance huileuse à peu près incolore. Cette substance n'est autre chose que la benzophénonc labile. Elle ne contient que des traces d'azote et, par contact avec un fragment d'un cristal de benzophénoue stabile, elle se solidifie tout-à-fait avecdégagement considérable de chaleur. En la cristallisant dans très peu d'acide acétique glacial, on obtient de grands 4Z\ cristaux de benzophénone tout-à-fait pure, comme le prouve leur point de fusion de 49°; par un traitement avec de l'hydroxylamine en solution alcaline il se forme de nouveau l'oxime d'un point de fusion de 139°. Il faut donc que l'oxime soit oxydée par l'oxygène de l'air avec formation d'acide nitrique (qui fut encore caractérisé par les réactions usuelles) et de benzophénone. Pour le prouver d'avantage, j'ai introduit de l'oxime dans un tube rempli de dioxyde de carbone sec et scellé ensuite à la lampe. L'oxime est restée invariable, maintenant déjà pendant plus de trois mois, quoique je l'ai laissée avec intension encore un peu colorée. D'autre part je l'ai introduite dans un flacon rempli d'oxygène humide, et muni d'un manomètre. Après cinq jours l'oxime fut attaquée et le manomètre accusait une absorption considérable de gaz. Afin de prouver que la benzophénone n'a pas pris naissance dans la première expérience, soit par le traitement avec la vapeur d'eau, soit par la distillation dans le vide, l'huile brute fut purifiée alors par des lavages réitérés avec de l'alcali dilué. En y introduisant ensuite un fragment de benzophénone stabile, une cristallisation lente commença; et ces cristaux sont encore de la benzophénone. Il est encore à observer, qu'en introduisant une trace d'acide nitrique dans un flacon, contenant l'oxime et de l'oxygène, la décomposition a lieu beaucoup plus vite. Je ne crois pas qu'une oxydation d une oxime par l'oxygène libre à basse température, avec formation de cétonc, ait déjà été observée. C'est bien le cas en employant des agents oxydants; ainsi M. ) B. 16, .-.20. GABRIEL ') a constaté que les 432 nitrobenzaldoximes ortbo et meta régénèrent l'aldéhyde correspondante par oxydation avec le permanganate ou avec le mélange chronique. Il en est de même avec la benzcpbénone-oxime; en l'oxydant en solution alcaline avec le permanganate, il se forme de l'acide nitreux et de la benzophénone. En l'oxydant avec le ferricyanure de potassium en solution alcaline il se sépare d'abord une huile incolore qui, avec plus de ferricyanure, donne des gouttes bleu-foncé, solubles avec une couleur bleu intense dans l'éther. En ajoutant d'abord du nitrite, la combinaison bleue ne se forme pas. Je n'ai pas eucore étudié cette réaction remarquable. Laboratoire de l'Université. G r o n i n g u e , Novembre 1894. Snr l'hjdrazine (diamlde) libre, PAR M. C. A LOBRY DE BRUYN. (Communication provisoire). 11 y a presque huit ans que M. Cumins a découvert l'bydrazine, sous forme de sels et d'hydrate '), substance dont on connaît déjà depuis longtemps un nombre considérable de dérivés organiques. Les expériences que M. CURTIUS a fait dans le but d'isoler la base-même ont échoué jusqu'ici, de sorte que dans ces derniers temps ce savant a émis l'opinion que cette base est tellement instable, qu'elle ne peut pas exister à l'état libre. L'on sait que l'hydrate d'hydrazine, qui se forme quand on décompose un sel de la base par un alcali, est plutôt une combinaison proprement dite, qu'un hydrate comparable à d'autres substances dites hydratées. 11 bout à. uue température constante (118c.f> à 739.5 m.m.); l'eau est liée à la base d'une façou tellement forte, qu'on n'a pas réussi jusqu'ici à déshydrater la substance, p. e. en la distillant avec de l'oxyde de baryum. Pour cette raison on lui a donné une formule spéciale p. e. A z Ha — A z H, 0 H 2 ). M.M. CIR') Ber. 30, 1632, CURTIUS et JAY. J. pr. Ch. 39, 27. : ) CURTIUS. Ibid. 89, 129. BACH. Z. f. pb. Ch. 9, 256. 434 TIUS et SCHULZ '), en chauffant l'hydrate en tube scellé à 170° avec de l'oxyde de baryum, ont constaté la formation „de fumées blanches de la base libre", échappant sous fort.; pression. Ils disent: „que leurs expériences démontrent en tout cas que l'hydrazine libre à la température de l'été est un gaz." Plus tard cependant M. CURTIUS a quitté cette conception, ce qui résulte de quelques mémoires publiés récemment en commun avec deux de ses collaborateurs. C'est ainsi que M.M. CURTIUS et DBDICIIKM disent 1 ): „la préparation de la diamide n'a pas encore réussi. Il est même devenu douteux que cette substance puisse exister à l'état libre". Et M.M. CURTIUS et SCHRADSR5): contrairement à l'ammoniaque, la diamide, si elle peut exister à l'état libre, est une combinaison instable." De plus, les expériences (pas encore finies pourtant), que les mêmes chimistes ont faites avec les combinaisons doubles de la base et de quelques sels métalliques halogènes (du type MCI,. 2 A i , H4), n'ont pas non plus abouti. Ils ont tâché de substituer dans ces combinaisons doubles la diamide par l'ammoniaque, en appliquant la méthode suivie avec succès par M. CRIBMBR *) dans le cas de l'hydroxyl- amine, c'est à dire en faisant passer un courant d'ammoniaque dans de l'éther sec, contenant en suspension la combinaison Z n C1,. 2 A z, H4. Puis en chauffant la même combinaison double, les mêmes chimistes ont obtenu de ') J. pr. Ch. 42, 531. ') Ibid. 60, 241. ») Ibid. 50, 311. *) Cest à tort que M. CURTIUS attribue à moi cette méthode de formation de l'hydroxylamine libre (1. c. p. 316); elle appartient à M. CRISXKR. 435 l'ammoniaque et non une combinaison à propriétés réductrices, de sorte qu'ils concluent ') : „toutes leB réactions, étudiées jusqu'ici, dans lesquelles la diamide pourrait être formée exempte d'eau, ont donné lieu à une décomposition avec dégagement d'azote et d'ammoniaque". Il me parut intéressant d'examiner si la réaction qui, dans le cas de rhydroxylamine, a permis d'isoler cette base, c'est à dire la réaction entre A z H , O H . H C l e t N a O C H , en solution méthylalcoolique '), ne saurait être appliquée a l'hydrazine. En comparant les propriétés de l'hydrate et des sels de l'hydrazine à celles de rhydroxylamine et de ses sels, il me semblait même probable que l'hydrazine libre serait une substance plus stable que cette dernière base. L'hydrate d'hydrazine p. e. peut être distillé à la pression ordinaire, il n'est pas explosif, les sels de la diamide se décomposent moins facilement que les sels correspondants de rhydroxylamine, propriétés qui jusqu'à un certain .degré ont trait a la circonstance, que sa décomposition en A z, et A z H, n'est pas ou n'est presque pas exothermique et que la base est relativement forte. Les expériences que j'ai faites jusqu'ici portent encore un caractère provisoire. Quoiqu'elles n'aient pas encore donné un résultat tout à fait définitif, elles sont pourtant assez décisives pour être publiées, et pour m'assurer ainsi leur poursuite non-interrompue. Le point de départ était le sel A z, H 4 . H Cl, obtenu d'après les indications de M. ') 1. c. p. 316. ) Ce Rec. 10, 100; 11, 18. ') J. t. pr. Ch. 39, 38; 42, 537. ; CURTIUS 5 ). Dès le début de 436 mes expériences il faillait tenir en vue la possibilité, que la réaction se passât en deux sens. Car comme l'hydrate d'hydrazine est considéré être une combinaison réelle A z H,. A z H, 0 H (dérivé de A z H,. A z H,), il était possible qne la réaction eût lien d'après l'équation: AzH î .AzH,CH-NaOCH J = AzH 2 .AzH,OCH s -hNaCl, tout aussi bien que d'après l'équation: A z H i . A z H î . H C l + NaOCHs = AzH2.AzH1 + NaCl + CHjOH qui devait donner la base libre. Dans une première expérience j'ai pris 10 gr. du sel A z, H 4 . H C1 pulvérisé, avec 200 ce. d'alcool métbyliqae absolu. A réchauffement tout le sel ne se dissout pas encore; malgré cela la quantité calculée ( ± 32 gr.) d'une solution de N a 0 C H, dans l'alcool méthylique absolu (0.1067 gr. Na par gr.) fut additionnée. Un précipité de NaCl se forma; comme un dégagement de chaleur (contrairement au cas de l'hydroxylamine) n'était pas perceptible, le tout fat porté à l'ébullition dans un ballon à réfrigérant ascendant pendant environ une demi-heure. Après le refroidissement le NaCl fut filtré promptement à la trompe, et la solution fut distillée. Les trois premières portions contenaient un peu de la base, la quantité en augmentait lentement, de sorte que les premiers 100 ce. en contenaient ± 0.30 gr. La distillation fut poursuivie maintenant â pression réduite; quatre portions furent recueillies; le point d'ébullition monta jusqu'à ± 55°, quoique la pression s'abaissât de 90 à 40 m.m. La dernière portion (20 ce.) contenait la majeure partie de la substance 437 basique. Elle fut fractionnée de nouveau à la pression ordinaire, jusqu'à ce qu'on obtînt un résidu ( ± 1 ce.) qui contenait 73 p. 100 d'hydrazine. L'hydrate en contient 64 p. 100, et la substance A z H 4 . C H, 0 H 50 p. 100. Le résultat de cette expérience le rendait assez certain, que l'hydrazine libre était une substance assez stable, à point d'ébullition plus élevé que celui de l'alcool méthylique. En comparant l'échelle des températures d'ébullition des fractions et celle des pressions à la composition de ces fractions, il était clair que la séparation de la base d'avec l'alcool méthylique dans un ballon à fractionner ordinaire s'effectuerait assez difficilement. Dans la seconde expérience j'ai traité le reste du sel A Zj H 4 . H C1, que j'avais encore à ma disposition, c'est à dire 42.5 gr. bien pulvérisés, avec 150 gr. d'alcool méthylique absolu. Le sel ne se dissout qu'en partie, ce qui du reste ne gène pas. A la solution chauffée on ajoute d'un seul coup la quantité calculée (136 gr.) de la solution de Na 0 G H}. Quoiqu'une réaction ait lieu, réchauffement ultérieur n'est pas considérable. L'on fait bouillir maintenant le contenu du ballon ; le sel A Zj H 4 . H C1 qui se trouvait encore an fond se transforme, sans qu'une réaction même un peu violente ne se manifeste. La chaleur qui se dégage lors de la transformation est de beaucoup moins notable que dans la réaction analogue avec le chlorhydrate d'hydroxylamine, ce dont on pouvait s'attendre ; elle est à peine suffisante à faire continuer l'ébullition une fois atteinte pendant 5 à 10 minutes. Après avoir chauffé encore pendant '/» à Vi heure, le ballon fut refroidi, tout en évitant l'accès de l'humidité et de l'acide carbonique '). ') Dans toutes les opérations l'intérieur des appareils était protégé contre le contact direct de l'atmosphère par des tubes à chaux sodée. 438 La solution fut filtrée à la trompe, puis distillée, d'abord dans un ballon à fractionner ordinaire (215 ce. de 64° à ± 72° contenant 0.71 gr. de la base), puis en faisant emploi d'un appareil LE BEL-HENNINGER à quatre boules (105 ce. entre 67°—73°, qui contenaient 1.35 gr. d'bydrazine). Le résidu ( ± 4 0 ce.) contenait p. c la majeure partie de la base; il fut fractionné à pression réduite dans un ballon à fractionner spécial à col assez long, contenant quatre boules; la partie au-dessus du tube abducteur avait une longueur de 1.5 à 2 d.M., pour empêcher autant que possible le contact des vapeurs avec le bouchon en caoutchouc qui contenait le tube capillaire et le thermomètre; car la base attaque le caoutchouc ou plutôt se combine aisément au soufre qu'il contient. J'ai recueilli six fractions qui avaient la composition suivante: Temp. I. Press. - 4 4 ° 110 à 111 m.m. ± 16 c e e II. 4 4 - 4 9 ° III. 49°—58° n V Comp. Vol. 4 „ 8 n 9.6 p. 100 À z, H, 12.1 n 34.5 n n n IV. 58 e —63° V. 63°—64° n 3 n 1.5 „ 59.5 74.9 VI. n 1 „ 82.6 64° n n Quelques gouttes recueillies après la fraction VI contenaient 84.1 p. 100 d'hydrazine '). Les portions V et VI, refroidies dans un mélange de glace et de sel, se solidifiaient; les cristaux fondaient à environ —4°. Quoique, exposés à l'air, les cristaux exhalent des fumées épaisses en attirant l'eau et en s'oxydant, une petite portion en fut ') On calcule de ces nombres qu'an tiers environ de la base a disparu, soit a cause d'une décomposition, soit par évaporation. 439 pressée aussi rite que possible entre du papier bavard refroidi, puis pesée dans un petit flacon, contenant un peu d'eau, et enfin titrée: 0.1430 gr. = 41.1 ce. H , S 0 4 à >/„ n. = 92.0 p. 100 d'AZjH, »)• Les cristaux fondent & —1 & —2°. Le point de fusion de la base tout à fait pure sera situé probablement quelques degrés au-dessus de zéro (celui de l'hydrate est au-dessous de —40°). Quelques expériences qualitatives qui portent un caractère provisoire, et qui seront complétées, ont été faites avec ces cristaux (fondus), débarrassés d'un peu de liquide au moyen d'une pipette. Une goutte, mise dans un tube, et chauffée directement à flamme nue n'a pas donné lieu à une détonation (comme l'hydroxylamine) ; il se produit une flamme jaune accompagnée d'un bruit sifflant. La base est plus lourde que l'eau; une goutte snrnagée d'une goutte d'eau, puis secouée, occasionne un éebauffement notable. L'oxygène sec semble attaquer lentement la base. Un petit morceau de papier buvard enroulé, mouillé d'une goutte de la base et exposé à l'air, s'échauffe spontanément et notablement en produisant des fumées. L'action du soufre est curieuse; les cristaux de cet élément se dissolvent promptement avec dégagement considérable de chaleur, et avec formation d'un liquide brunrouge, dont l'odeur rappelle celle du sulfure d'ammonium 2). En ajoutant de l'eau du soufre se précipite. Les halogènes agissent violemment, avec formation d'acides. L'iode disparaît ') La présence de quelques poorcenta de l'hydrate, due à I'hygroscopicité extraordinaire de la base, peut expliquer ce nombre trop bas. ') J'étudie également l'action du soufre sur l'hydrate. 440 momentanément. En opérant avec une partie pesée de la fraction III, l'on pat constater que la base est transformée en A Zj et H J d'après l'équation A z2 H4 -+- 2 J, = A z, + 4 H J. Cette expérience (qui ]>ourtant sera répétée) démontre que le produit intermédiaire, la diimide ou A z H . A z H, qui devait se former sans dégagement d'azote, ne prend pas naissance. Il semble par conséquent que cette substance, si elle peut exister, est attaquée plus facilement par l'iode que la diamide. Le permanganate et le bichromate de potasse solides provoquent une réaction très violente, sans donner lieu pourtant à une inflammation ou à une détonation, comme dans le cas de l'bydroxylamine. La base dissout quelques sels, p. e. KC1, KAz0 3 , K Br. Je vais continuer et compléter l'étude des propriétés physiques et chimiques de l'hydraziue libre; la préparation d'une quantité plus notable de la base a été commencée. A m s t e r d a m , Dec. '94—15 Fèvr. '95. Laboratoire de la Marine. EXTRAITS Contributions à la connaissance de l'isomorphisme, PAR .V. J. W. RETGERS '). XX. Sur les cristaux cubiques du salmiac ferrifère. Le but de cette note est de protester contre la conception de M SCHRODER VAN DBR KOLK des rouges de salmiac, cubes 2 ) concernant la nature contenant du chlorure ferrique. Selon M. RETGKRS il est très invraisembable que ces cris- taux soient des mélanges isomorphes d'un chlorure ferrique presque incolore et de salmiac. Si l'on prend en considération que les cristaux les plus riches en fer ne contiennent, d'après M. BAK.IIIS ROOZEBOOM '), que 7.3 p. 100 de cblo- rnre ferrique, on s'attendrait plutôt à trouver une couleur très foncée au principe colorant des sus-dits cubes. M. RETCCRS persiste donc dans l'idée, que la coloration des cubes de salmiac bruns et dichroïtiques est due à la ') Zeitacbrift fur physikal. Chemie XII. p. 583. ) Ce Recueil XII. p. 2ft$. ") Ce Recueil XII, p. 38 ! 442 dissémination d'un chlorure ferrique brun- et anisotrope (probablement de F e, C1, + 7 aq.) parmi les particules du salmiac. Du reste M. RBTUBRS a confirmé les observations de M. SCHROBDBR VAN DSR KOLK concernant l'existence et la formation du chlorure ferrique hydraté isotrope et presque incolore. Quelquefois il a obtenu, outre les dentrites ou rosettes de M. VAN DBR KOLK, des cubes, des cubo-octaèdres et même, mais plus rarement, des octaèdres. Il s'est convaincu, qu'il n'y avait pas de raison de les tenir pour des cristaux de chlorure ferreux hydraté, ou de nitrate ferrique à 12 mol. d'eau, et il a réussi de les faire naître dans une solution de chlorure ferrique absolument pure. Quant à la composition de l'hydrate régulier, M. RETGKRS remarque que, dans la série des divers hydrates dont l'existence a été fixée par M. BAKHDIS ROOZBBOOM, la couleur devient d'autant plus intense, que la teneur en eau de cristallisation devient plus petite. Il serait bien singulier qu'il existât un hydrate à peine coloré à 8 mol. d'eau, qui occuperait une place dans cette série à côté de deux autres hydrates de couleur assez intense. On serait plutôt porté à lui attribuer une teneur en eau excédant celle de l'hydrate connu le moins coloré (p. e. une teneur de 18 mol. d'eau). En outre, après les recherches détaillées de M. ROOZBBOOM, il semble superflu d'admettre l'existence d'un hydrate particulier à 8 mol. d'eau. Enfin M. RBTGERS déclare ne s'accorder nullement avec les autres arguments, allégués par M. VAN DBR KOLK, en faveur de l'isomorphisme du chlorure ferrique et du chlorure ammonique dans les cubes de salmiac ferrifère. 443 XXL Sur la non-existence de l'isodimorphisme entre le tellure et le soufre. Les recherches de M.M. BrmtNDORrr et VOM RATU (1870) et celles de M. MUTHMANN (1890) ont démontré l'isodimor- phisme des éléments sélénium et soufre, en tant que des cristaux, naissant dans une solution mixte des deux éléments dans le sulfure de carbone, peuvent en contenir des proportions très variables. Cependant il y a une lacune considérable dans la série des cristaux mixtes qui, suivant la notation de M. RBTGERS, peut s'exprimer par le schéma: (rhomb.) 10 p. 100 Se — — - 33 p. 100 S (monoclin.). En outre il existe encore des cristaux mixtes (dont quelques-uns contenaient 52 p. 100 de soufre et 48 p. 100 de sélénium) ne ressemblant pas aux formes connues de ces deux éléments, mais plutôt à une modification particulière (quant aux angles et à l'habitus) du soufre monoclinique. Selon l'auteur il faut considérer ces derniers cristaux comme formant une série isodimorphe particulière, naissant surtout dans des solutions sursaturées. M. RBTGBRS, en étudiant les cristaux mixtes du soufre et du sélénium, s'est servi comme dissolvant de l'iodure de méthylène, dont 100 parties dissolvent environ 10 parties de soufre à 10° C. (BERTRAND) et 1.3 parties de sélénium à 12° C. (RBTGBRS). Quand on dissout à chaud du soufre et du sélénium dans l'iodure de méthylène, et qu'on fait cristalliser la solution sous le microscope, on observe distinctement des pyramides brun-jaunâtre et des lamelles rouge-sang, ce qui prouve que 444 le soufre s'est combiné an sélénium, et qu'il doit exister une grande lacune dans la série des cristaux mixtes, TU la grande différence de l'intensité de couleur des deux espèces d'individus cristallins. La teinte foncée des pyramides s'observe surtout très bien, quand on déplace l'eau mère brune par une solution jaune-pâle de soufre dans l'iodure de méthylène; on se convainc en même temps que les cristaux sont pléochroïtiques. Quant aux lamelles rouges, l'auteur ne pouvait juger, d'après leur teinte, si elles contenaient du soufre; en tout cas il est vraisembable que cet élément n'y paraît qu'en proportion assez faible. Profitant du fait que l'iodure de méthylène dissout, quoique à un degré assez faible (y^xr à 12° C), le tellure, l'auteur exécuta quelques expérieuces ayant pour but de rechercher si les solutions mélangées et saturées à chaud déposeraient des cristaux mixtes. Le résultat fut négatif, et il n'obtint que les pyramides connues du soufre à côté des grains cristallins de tellure à éclat métallique. L'auteur n'a pas répété cette expérience avec le tellurium et le sélénium, parce qu'elle ne pourrait être décisive; en effet les tablettes de sélénium ont une couleur si foncée, qu'il serait impossible de décider d'après la teinte des cristaux séparés, si ceux-ci pourraient contenir du tellurium. Une analyse chimique ne conduirait pas plus loin, parce qu'on n'est jamais bien sûr de l'homogénéité de la substance à examiner. 445 Depuis peu M.M. MIITHMANN et SCH&FBR ') ont allégué en faveur de l'isomorphisme du tellure avec le soufre et le sélénium l'existence des bromoséléniates K, S e B re et (A z H4), S e B r6 cristallisant sous forme d'octaèdres rougefoncé et ressemblant tout à fait au cblorotellurate K2 Te Cle. M. RKTGERS est d'avis que ce fait n'a aucune force démon- strative. En acceptant la manière de voir des savauts mentionnés, on devrait déclarer isomorphes tous les éléments quadrivalents, donnant des combinaisons octaédriques analogues aux précédents quant à la formule chimique, de sorte qu'on classerait dans un même groupe isomorphe le sélénium et l'étain, le silicium et le platine, etc. Le plomb même, comme l'a démontré M. WBLLS *), se combine avec le chlore et le potassium pour former le sel K, P b C le, paraissant sous la forme d'octaèdres jaunes ; cependant personne ne puiserait dans ce fait un argument en faveur de l'isomorphisme du plomb avec des éléments comme le titanium, etc. De même M. RKTGERS n'attache ancune valeur au fait que, parmi les bromoséléniates et les bromotellurates, le sel ammonique est moins soluble et plus facilement cristallisable que le sel correspondant potassique. En effet, cette différence entre les sels ammoniques et potassiques est une propriété I IV générale des sels M, R H ae et même de plusieurs autres sels doubles, comme les aluns, les sulfates doubles du magnésium, etc. M.M. MUTHMAN.N et Sr.HkFF.R citent encore en faveur de l'analogie du tellure et du sélénium le fait, que les deux ') Ber. d. D. chem. Ges. 26, p. 1008 (1893). -) Zeitachrift fUr anorg. Chemie 4, p. 335 (1893). 446 composés K , S e B r , et K , T e B r g se décomposent en contact avec l'eau. M. RRTGRRS n'attribue aucune importance à cette propriété qui se retrouve dans plusieurs sels doubles, comme le chloroplumbate potassique, etc. Il remarque en outre que des analogies et des différences importantes entre le caractère chimique des membres d'un même groupe sont peu propres à amener une décision sur les questions qui nous occupent ici. Enfin M. attache une valeur beaucoup plus RETGKRS grande & l'isomorphisme (ou à l'isodimorphisme) des composés simples, comme les oxydes, les sels simples, etc., qu'à celui des composés plus compliqués. A P P E N D I C E AU N°. XVIII. L'auteur fixe l'attention sur le fait que M. TRAUBK ') de son côté a préparé le chromate sodique N a2 C r 0 4 . 4 H, 0, et que l'analyse a donné une teneur en eau de cristallisation, correspondant à cette formule. De même M. TRAUBK réussit à obtenir le chromate sodique anhydre, à l'état de cristaux assez volumineux pour permettre des mesures cristallographiques. Ce sont des pyramides orthorhombiques tout à fait analogues à celles du sulfate sodique anhydre, comme le montrent les proportions des axes Na,Cr04 Na,S04 a: b: c = 0.5814: 1: 1.2513 0.5918:1:1.250. Les cristaux sont identiques avec ceux d'un chromate ') Zeitachrift far Krystallogr. 22, p. 138 (1893). 447 auquel M. WYROIBOFF a donné la formule Na 2 C r 0 , + 2aq. M. RETCERS présume que ce savant a eu entre les mains des cristaux fortement imprégnés d'eau-mère, ou souillés par du sel hydraté. Il accepte par conséquent l'existence de trois chromâtes sodiques seulement, c'est à dire du sel anhydre et des hydrates à 10 et à 4 mol. d'eau. XXII. Sur la coloration artificielle des cristaux de corps anorganiques par des matières colorantes organiques. Depuis longtemps on connaît plusieurs exemples d'une coloration homogène et diluée de minéraux incolores par eux-mêmes, et qui ne s'expliquent pas par l'existence d'un mélange isomorphe. Contrairement à ce qu'on observe dans quelques minéraux comme le chrysoprase, l'héliotrope, etc., où le microscope décèle la présence de petites particnles colorées disséminées dans une matière incolore, les minéraux en question ne trahissent, même aux plus forts grossissements, aucune immixtion de matières étrangères. Il suffit de citer ici le quarz enfumé, le sel gemme bleu-indigo, la chaux fluatée violet-foncé ou vert éméraude, etc. Des recherches ultérieures sur la nature chimique du pigment ont démontré que — hormis quelques cas bien constatés d'une coloration par l'assimilation d'une substance minérale étrangère, comme p. e. celui de l'éméraude par un contenu d'oxyde chromique — en général la teinte diluée des minéraux en question doit être attribuée à la présence d'une quantité minime de quelque carbure d'hydrogène, et surtout de substance bitumineuse. 448 M. RETGKRS, à ce sujet, fixe l'attention sur les travaux de FISCHER, SCHNEIDER, WYROUBOFF, DESCLOIZKAUX, etc. Cependant, il est à remarquer, que la couleur des minéraux mentionnés a été quelquefois attribuée à la présence d'autres matières. Ainsi, par exemple, la couleur bleue du sel gemme de HALLSTADT à été attribuée par M. la présence du soufre, par M. rure de sodium. M. JOHNSON FORCIIIIAMMER NÔLLIVER à à celle du sub-chlo- a émis l'idée que la cou- leur bleue de la célestine, du distbène et de la sapbirine est due à une immixtion de phosphate ferro-ferrique. Récemment (1888) M. admit la présence' du soufre noir KNAPP dans l'outremer; la couleur de la célestine aurait, suivant M. MUTHMANN (1891), la même origine. Il est bien remarquable qu'on n'ait pas réussi jusqu'ici à produire artificiellement de tels mélanges colorés de substances inorganiques incolores et de carbures d'hydrogène. M. RGTGERS lui même a fait quelques expériences avec le sel gemme, qui cependant n'aboutirent pas. Il est notoire que le sel gemme bleu de Stassfurt donne une solution tout à fait incolore, et que le chorure sodique cristallise de cette solution à l'état incolore. Remarquons en outre que parmi les sels de Stassfurt ni le chlorure potassique, ni les autres sels qui l'accompagnent, ne présentent la couleur bleue. Partant de l'idée que la teinte bleue ne se produit pas, parce que la substance dans l'eau, sinon bitumineuse ne se dissout pas sous une pression colossale, l'auteur employa un mélange d'eau et d'alcool qui dissont aussi bien le chlorure sodique que le bitume. La solution jaune cependant ue déposa que des cristaux tout à fait incolores. 440 Quant aux sels artificiels, il n'y pas longtemps qu'on ne connaissait qu'un seul exemple d'une coloration analogue à celle qu'on rencontre dans le règne minéral. SKIKARMOMT '), après plusieurs tentatives infructueuses, réussit en 1854 à obtenir des cristaux homogènes rouges et dichroïtiques d'azotate strontique hydraté et monoclinique (S r A 7.) Oe -(-4 aq.), en faisant cristalliser ce sel dans une solution colorée par l'extrait du bois de campèche. Il observa le même phénomène, quoique à un degré beaucoup plus faible, dans les cristaux de quelques autres sels. Les matières colorantes employées par SËNARMOINT étaient choisies avec intention parmi les corps amorphes (extrait de bois de campèche, extrait de bois de Fernambuc, orseille, indigo, tournesol, gaude, safran), afin d'éviter une complication du phénomène par le dichroïsme propre à la substance colorante elle-même. Il s'appliqua à obtenir de gros cristaux et soumit des plaques assez épaisses à l'examen optique, sans avoir recours au microscope. Il lui fut donc impossible de décider, si l'on avait affaire à une dissémination de particnles colorantes ou à une coloration diluée et homogène. Les expériences du savant français démontrèrent que ce n'est pas seulement l'extrait de bois de campèche qui, en se mélangeant aux cristaux de l'azotate strontique, produit le phénomène de coloration et de dichroïsme, mais que les matières colorantes nommées, et plusieurs autres encore, avaient cette même propriété. M. ROSENBUSCH réussit de même à obtenir des cristaux de S r A z2 06 •+• 4 aq., colorés par des couleurs d'aniline. ') C. R. 3 8 , p. 101. Ann. de Cliim. et de Phys. (3) 41, p. 319. Poon. Ann. 91, p. 491. 450 Récemment M. BECQUEREL ') s'occupa du même sujet, et déduisit de ses expériences que les matières colorantes cristallines seules s'introduisent dans les cristaux des sels et y produisent le dichroYsme, tandis que les matières colorantes amorphes, au contraire, ne sont pas absorbées du tout. D'après l'avis de M. RETOURS, objections contre ce jugement on pourrait faire plusieurs péremptoire de M. BEC- QUEREL. L'azotate strontique hydraté était jusqu'ici le seul exemple d'un corps cristallin, apte à se colorer d'une manière homogène par des matières colorantes de nature diverse. Dernièrement 2) M. LEHMAKN augmenta considérablement notre connaissance à ce sujet, et constata plusieurs cas d'une coloration analogue. Il fit cristalliser des corps comme l'acide succinique, l'acide protocathéchique, l'acide phtalique, l'acide oxalique, etc. d'une solution alcoolique, contenant des couleurs d'auiline. Il constata plusieurs cas de coloration diluée, allant de pair avec un dichroYsme plus ou moins prononcé des cristaux obtenus. Quelque intéressantes que soient ces recherches, il reste encore toujours à répondre à la question que voici. La faculté de s'assimiler d'une manière continue une matière colorante, est-elle généralement répandue et propre à tous les corps cristallisables, ou est-elle une exception — remarquable sans doute, mais toujours rare — à la loi que l'analogie chimique est la première condition pour la production d'un mélange intime? C'est pour élucider cette question que M. ') Ann. de Chira. et de Phys. (6) 14, p. 249 (1888). -) Zeitschrift fur physik. Chenue, 8, p. 543. RETGERS a 451 exécuté une série étendue d'expériences, dont nous allons donner un résumé. Il commença par répéter les expériences de M. LEHMAN*, et trouva que, parmi les corps examinés par lui, l'acide phtalique donne les résultats les plus éclatants quant à la formation de mélanges intimes. Quand on dissont l'acide dans un mélange d'alcool et d eau, et qu'on y introduit le violet d'HOFFMANN, on obtient des cristaux violet-foncé, montrant un dicbroïsme du violet-foncé jusqu'au rose-pâle. La v é s u v i n e produit des cristaux mixtes rouge-brun, la s a f r a n i n e des cristaux rose-foncé, la c h r y s o ï d i n e des cristaux orange-foncé, etc. Il est bien remarquable, comme l'a aussi observé M. LKIIMANN, que plusieurs autres couleurs d'aniline, comme l'indu- line, le vert-malachite, la tropéoline, l'alizarine, etc., qui ont la faculté de colorer les acides para- et métabenzoYque, l'acide succinique et l'acide protocatéchique, sont sans action sur l'acide phtalique. Il résulte de là que les corps cristallins ne s'assimilent pas indifféremment chaque matière colorante, mais semblent agir, pour ainsi dire, par élection. Voyons maintenant les résultats obtenus par l'auteur avec les sels inorganiques incolores en combinaison avec des matières colorantes organiques. M. RETGERS employa dans ses essais de cristallisation les corps suivants (couleurs d'aniline). a. C o u l e u r s r o u g e s . b. C o u l e u r s b l e u e s . 1. Eosine, 7. Bleu soluble (Wasserblau), 2. Erythrosine, 8. Bleu gentiane, 3. Fuchsine, 4. Coralline, 5. Alizarine, 6. Safranine. 9. Bleu de phényle, 10. Bleu marin. 452 r. C o u l e u r s v i o l e t t e s . d. C o u l e u r s v e r t e s . 11. Violet méthylc, 14. Vert malachite, 12. Violet Hoffmann, 15. Vert métbylé. 13. Violet gentiane. e. C o u l e u r s j a u n e s et f. C o u l e u r s b r u n e s . o r a n g é e s. 16. Jaune de Martius, 20. Brun Bismarck, 17. Cbrysoïdine, 21. Brun à la mode, 18. Orangé de méthyle, 22. Vésuvine. 19. Tropéoline. g. C o u l e u r s n o i r e s . 2.'5. Nigrosine, 24. Induline. En outre il employa le tournesol et l'extrait de bois de campécbe. La plupart de ces matières colorantes sont assez solubles dans l'eau; quelques-unes cependant ne se dissolvent pas dans les solutions concentrées des sels; parfois on pouvait remédier à cet inconvénient en ajoutant un peu d'alcool; un chauffage modéré favorise de même la dissolution de la matière colorante. Dans ce genre d'essais on peut-être induit en erreur par l'accumulation de la solution colorée sous les cristaux ; on y remédie en substituant à cette liqueur un peu de la solution concentrée et incolore du sel. Quelquefois les cristaux, comme ceux du chlorure potassique, du chlorure sodique et surtout ceux de l'iodate sodique, présentent une coloration très intense, mais appartenant aux inclusions de liquide dans la substance solide. 11 est clair que, dans 453 ce cas, l'examen doit se porter exclusivement sur les par tics compactes et limpides, exemptes d'inclusions et situées près de la périphérie, examen qui ne s'exécute bien qu'à l'aide du microscope. Il est remarquable que les formes dendritiques des cristaux, p. e. les squelettes imitant les feuilleB de fougère, sont souvent douées d'une teinte assez foncée; mais dans la plupart des cas cette coloration n'est qu'apparente; en eftet, quand les sels se déposent sous forme d'une masse plus compacte, ils sont tout à fait incolores. Souvent la teinte des cristaux est si faible, qu'il reste quelque doute sur l'existence réelle d'une coloration uniforme; c'est le phénomène du pléochroïsme qui, en ce cas, apporte la preuve la plus convaincante. Seulement il est à regretter que ce phénomène ne se montre pas dans les cristaux réguliers, et fait même défaut, comme l'a constaté M. LEHMANN, dans quelques cristaux colorés biréfringents. Enfin il est à remarquer que plusieurs sels ont une certaine tendance à produire des formes trichitiques sous l'influence de la matière colorante. Voyons maintenant les résultats des expériences de l'auteur, décrites par lui en détail, mais que nous mentionnons ici succinctement. S e l s ne se c o m b i n a n t a v e c a u c u n e d e s m a t i è r e s colorantes mentionnées. Azll,CI; KC1; NaCl; BaCI,.2aq.; ZnCI,.aq.; NaBr; NaBr.2aq.; KBr; MgCI2.2aq.; (AzIIJBr; K l ; N a l . 2 a q . ; N a A z O , : B a A z 2 0 6 ; Sr A z a 0 6 ; P b N , 0 6 ; KCI03; NaC103; KBrO,; K103 ; (AzH^.SCV 454 NajSOj.lOaq.; M g S 0 4 . 7 a q . ; Z n S 0 4 . 7 a q . ; K,SO,; A1 J (S0 4 ),.24aq.; ( A z H , ) , S O , ; MgSO,.6aq.; N a 2 S , 0 3 . 5aq. ; K H j P O , ; ( A s H 4 ) H a P O t ; N a a H P O t ; N a a B t 0 7 . 10 aq. S e l s i n o r g a n i q u e s , se c o m b i n a n t a v e c une ou plusieurs des matières colorantes mentionnées. Chlorure barytique, BaCI2.2aq. De tous les pigments énumérés il n'y a que le bleu soluble (Wasserblau) qui a la propriété d'entrer en combinaison avec le chlorure barytique. Les cristaux ne montraient pas le phénomène du dichroïsme. A z o t a t e s t r o n t i q u e , S r A z2 0 , . 4 aq. Comme je l'ai déjà remarqué, l'azotate strontique hydraté se mélange facilement avec plusieurs matières colorantes, appartenant à la classe des couleurs d'aniliue, ou à celle des extraits des bois de teinture. L'azotate anhydre, au contraire, n'a pas cette propriété, preuve convaincante que la combinaison d'un sel avec une matière colorante ne dépend pas de sa nature chimique, mais plutôt de la structure intime du cristal. Sulfate potassique, K , S 0 4 . Ce sel se comporte d'une manière très remarquable vis-à-vis des matières colorantes de nature organique. Mêlé à plusieurs d'entre elles il montre la tendance de former des cristaux aciculaires ou triebitiques de couleur plus foncée que celle de la solution. Quand au contraire le sel se sépare sous la forme compacte bien connue, il ne présente aucun phénomène de coloration. 11 n'est donc pas question, ici, d'une véritable absorption de matière colorante, comme on la trouve dans l'acide pbta- 455 liqne. M. Rrrcus a été longtemps dans le doute concernant la question, si l'on avait affaire, ou non, à une combinaison intime avec la matière colorante, parce que dans la plupart des cas on pouvait observer à peine des traces de dicbroïsme (comme p. e. lors de l'emploi de la nigrosine, de l'induline, du bleu marin, du bleu phényle, du bleu soluble et de l'éosine). Cependant, en introduisant dans la solution saline du brun Bismarck ou du brun à la mode, on obtint des filaments très dichroïtiques, dont la teinte variait du brun-rouge jusqu'à l'absence totale de couleur ou au brunjaunâtre. On pouvait en outre constater une diminution continuelle de la teinte brune dans les cristaux filiformes, de sorte qu'on est bien obligé d'admettre une assimilation intime de matière colorante. A z o t a t e p o t a s s i q u e , K A z O , . Le sel se colore en violet en se séparant d'une solution additionnée de nigrosine; les cristaux montrent distinctement au-dessus du nicol inférieur une absorption de couleur, mais pas de dichroïsme proprement dit. Azotate ammonique, (AzHj.AzO,. Ce sel ne donne des cristaux colorés et dichroïtiques qu'avec l'induline et la nigrosine. Les expériences de M. RSTGBRS, que je viens de passer en revue, démontrent que la cristallisation de cristaux purs est une règle presque générale, quand il s'agit de sels inorganiques. Il est bien vrai, qu'on rencontre souvent des dendrites et des trichites colorées; mais en ce cas il n'est d'ordinaire pas question d'un mélange intime; et la combinaison de cristaux compacts et normaux avec une matière 4ô(i colorante, comparable au phénomène de l'isomorpbisme, ne se rencontre que très rarement. En outre, comme on le voit, ce ne sont pas de préférence, comme lavait supposé SÉ.MARMO.XT, les sels contenant beau- coup d'eau de cristallisation qui ont la propriété d'assimiler la matière colorante; en effet le sulfate de soude, l'alun, le thiosulfate sodique, le phosphate sodique se séparent pendant la cristallisation tout à fait incolores, et les quelques cas d'une coloration homogène se rencontrent justement !iez des sels anhydres comme le sulfate potassique, l'azotate plombique et l'azotate ammonique. De même on se convainc, que la complication des sels ou en d'autres ternies la grosseur de la molécule n'est poui rien dans les phénomènes de coloration observés. En général on devra encore toujours se tenir au principe fondamental de l'isomorphisme, énoncé par MITSCIIEHUCII: l ' a n a l o g i e c h i m i q u e e s t la c o n d i t i o n n é c e s s a i r e p o u r le m é l a n g e i n t i m e de d e u x s e l s c r i s t a l l i n s . Le nombre des mélanges anormaux restera toujours très petit en comparaison des mélanges normaux. Il se restreint jusqu'ici au salmiac combiné aux chlorures métalliques, aux minéraux teints par des carbures d'hydrogène, et à quelques corps organiques et inorganiques, se teignant par l'assimilation d'une matière colorante de nature organique. Sans doute on en découvrira encore d'autres exemples '), mais il est à prévoir que ceux-ci ne seront que relativement rares. ') M. IU.TGRRS range parmi ces exemples celui du sulfate ammonique qu', d'après les observations de M. LORRY DE BRIYN, peut se mélanger avec le sulfate cuivrique en produisant des cristaux vert-éméraude, mais d'une teinte beaucoup plus diluée que le sel double l Az rL,)2.S Q, + C u S O , + 6aq., imitant la forme du sulfate ammonique et contenant 457 A la fin de son mémoire M. RKTGKRS tâche de donner une explication des différents cas de mélanges intimes que nous venons d'énumérer. Il s'imagine que, dans les v r a i s m é l a n g e s isomorp h e s , on a affaire à des m o l é c u l e s c r i s t a l l i n e s , présentant une analogie plus ou moins complète de forme et de volume, tandis que ce caractère manque entièrement aux m é l a n g e s i n t i m e s a m o r p h e s . Ceux-ci se distinguent par une tolérance très étendue par rapport aux substances qui les composent, et ressemblent beaucoup aux mélanges de deux liquides. De ces deux groupes de mélanges il faut isoler celui des a n o m a l i e s de m é l a n g e , que nous venons de passer en revue. Ici il n'est pas question d'une substitution de molécules cristallines par d'autres d'une composition différente. On devra se représenter les molécules cristallines de la matière fondamentale comme séparées par des interstices, où peuvent se loger, dans certaines circonstances, des substances amorphes de nature très diverse. A. C. 0. 4.95 p. 100 de cuivre (tandis que le se! double normal a une teneur en cuivre de 1<> p. 100). L'auteur lui même, en faisant des expériences sur une échelle plus vaste, a obtenu des cristaux de sulfate animonique de nuances très diverses. Il ne réussit pas à observer de phénomène analogue en combinant l'azotate ammoniijue aux azotates cuivriijue, nickeleux et fenique, et le sulfate ammonique aux sulfates ferrique et nickeleux. Un second exemple cité par l'auteur, c'est celui du phosphore incolore, se colorant en brun sous l'influence de la lumière, ce qui s'accomplit d'abord s a n s que la s u b s t a n c e s e t r o u b l e . .Après quelques semaines elle perd sa transparence, et l'observation a l'aide du microscope apprend qu'il se sépare du phosphore granuleux rouge-clair, modification de l'élément qui n'est pas identique, selon l'auteur, avec le phosphore rouge, nommé .i tort phosphore amorphe. 458 Sur la condensation de l'hydrazine avec 1A benz<>\lacétone et l'éther benzoylacetjlucétique, PAR M. B. SJOLLEMA '). Comme un des collaborateurs de M. le prof. LUOWIG KNORR dans ses recherches sur les pyrazols, M. B. SJOLLKMA a préparé dans le laboratoire de M. KNORR le 3.5 roétbylpbénylpyrazol en mélangeant des quantités équimoléculaires de benzoylacétone et d'hydrate d'bydrazine: C,. H10 0 , + Az, H4 ^ 0 = 0,0 HI0 N, + 3 HtO. A cause de la chaleur de réaction on est obligé de refroidir le mélange. Le produit est purifié eu le cristallisant de l'eau ou, ce qui est préférable, en le dissolvant dans de l'éther. Séché sur de la potasse caustique et évaporé, l'éther laisse comme résidu le 3.5-méthylphénylpyrazol. La base est purifiée par la distillation BOUS pression ordinaire. Elle bout de 326°—327° (corrigé); comme liquide elle a une couleur jaune clair; elle se fige en aiguilles qui fondent à 128°. Le rendement atteint la quantité exigée par la théorie; le point d'ébullition se montrant constant, on doit considérer la base comme pure et non comme un mélange. Ce phénylmétbylpyrazol se dissout largement dans l'alcool, l'éther, le chloroforme et la benzine. La ligroïne le dissout ') Thèse pour obtenir le grade de docteur es sciences, Jéna 1893. — I.m. Annalen 279, p. 284. 459 en quantité moindre; la base est peu soluble dans de l'eau froide. La vapeur d'eau n'entraine que de petites quantités de la base. La solution aqueuse très diluée de la base est encore précipitée par le chlorure mercurique. Le méthylphénylpyrazol possède une odeur particulière et ses vapeurs excident à tousser. L'auteur a préparé l'hydrochlorate de la base en faisant passer un courant de gaz chlorhydriqne par sa solution dans de l'éther; le sel se dépose comme poudre cristalline, fondant à 205°. Le picrate est précipité de la solution alcoolique de la base en aiguilles jaune clair; le chloroplatinate (C l0 H,, Az,Cl), PtCI4 forme des aiguilles jaunes très peu solubles dans l'eau. L'acétyl-méthylphénylpyrazol, préparé en chauffant la base arec de l'anhydride acétique, fond à 43° (cristallisé de l'alcool); en chauffant l'acétylinéthylphénylpyrazol avec de la soude caustique le méthylphénylpyrazol est régénéré. Quand on ajoute une ou deux molécules de brome à une molécule de la base, en solution dans de l'acide acétique glacial, le bibromure du méthylphénylpyrazol se dépose; recristallisé de l'acide acétique glacial le bibromure se présente en aiguilles fondant à 205°; bouilli avec de l'eau il perd de l'acide bromhydrique et se transforme en 3.5 métbylphényl-4-broraopyrazol. En chauffant en vase clos pendant six heures à 110° le 3.5-méthylphénylpyrazol avec de l'iodure de méthyle, l'iodométhylate d'un phényldiméthylpyrazol se forme. Recristallisé dans du chloroforme, l'iodométhylate fond à 190° en se décomposant; il se dissout abondamment dans l'eau, l'alcool et le chloroforme. Le chlore !>ylate, séché sur de l'acide 460 sulfurique, fond à 50°. Le chloroplatinate (C12 Hl5 AZjCl), PtCI4, recristallisé de leau, fond à 216°. L'auteur n'a pas réussi à obtenir de son métuylphénylpyrazol avec du sodium en solution alcoolique la pyrazoline correspondante. L'oxydation du méthylpbénylpyrazol par le permanganate de potassium fournit un acide pbénylpyrazolcarbonique ; il fond à 230°—240° en se décomposant; le phénylpyrazol formé fond à 78°. En ajoutant de l'hydrate d'bydraziue à une solution alcoolique de l'éther benzoylacéiylacctique, l'auteur a gagné l'éther de l'acide 3.5-méthylpbénylpyrazol-4-carbonique. L'acide cristallise de l'alcool en aiguilles fondant à 260°—265°. L'acide est peu soluble dans la plupart des dissolvants; par la distillation il se décompose intégralement en acide carbonique et le 3.5-raéthylphénylpyrazol, montrant le point de fusion 128° et décrit plus haut. Les sels d'argent et de baryum sont amorphes. Par l'oxydation de cet acide au moyen du permanganate de potassium, il se forme un acide phénylpyrazolbicarbonique. En fondant cet acide bibasique avec de la résorcine on obtient une solution fluorescente. L'acide est décomposé en le soumettant à la distillation, et fournit outre de l'acide carbonique un phénylpyrazol qui montre le point de fusion 78° et bout à 290°. Ou ne saurait admettre pour le groupe phényle dans ce pyrazol que la position 3 ou 5. Comme l'identité du 3-méthvlpyrazol et du 5-méthylpyrazol est prouvée, ou devra de même con- 4G1 sidérer comme identiques le phènyipyrazol ayant le groupe phénylc dans la position 5, et celui où ce groupe se trouve à la place 3. En admettant cette identité, on est forcé de regarder le phènyipyrazol de M.M. BUCH.XER et DESSALER ') e du point de fusion 288 comme le 4-phénylpyrazol, au lieu de designer avec ces auteurs au groupe phényle dans ce phènyipyrazol la place 5. En outre M. SJOLLBMA compare son 5- ou 3 phènyipyrazol au phènyipyrazol que M.M. BUCHMSR et FRITSCH 2 ) se sont procuré en chauffant un acide phénylpyrazoldicarbonique, dont l'éther mëthylique fut préparé en réagissant avec le diazoacëtate de méthyle sur le pbénylpropiolate de métbyle. Les chlorhydrates de ces deux pyrazols fondent à la même température; c'est aussi le cas avec leurs chloroplatinates et leurs dérivés benzoylés. Ainsi on ne saurait contester l'identité des deux bases, et le phènyipyrazol de M.M. BIT.HNKR et FRITSCH serait aussi le 3- ou 5-phéoylpyrazol. Ces auteurs cependant considèrent leur base comme le 4-pbénylpyrazol, parce qu'ils attribuent à l'acide phénylpyrazoldicarbonique, duquel la base a pris naissance, la constitution 4-phénylpyrazol-3.5-dicarbonique. Ils se fondent sur la considération, que dans leur acide les deux groupes c a r b o x y l e ne peuvent être vicinaux (3.4 on 4.5), les auteurs n'ayant pas réussi à préparer de cet acide en le chauffant avec de la résorcine une solutiou fluorescente. M. SJOLLEMA, s'appuyant sur l'identité des deux pbénylpyrazols, admet que l'acide phénylpyrazoldicarbonique de M.M. BUCHNER et FRITSCH ') lier. D. Chem. Gesell. 26, p. 258. -) Ber. D. Chem. Gesell. 26, p. 257. est identique à son acide 462 5-phénylpyrazol-3.4-dicarhonique(point de fusion du premier 234°, du second environ 243°). Dans sa thèse l'auteur se sert pour le pyrazol de la AtH C 11 (3). A 7, figure Dans LIEBIG'S Annalen 279, p. HC CH C4) (s) 188—215 M. KNORR développe ses vues théoriques sur la constitution du pyrazol. Il admet un mouvement atomique intramoléculairc, une oscillation de l'hydrogène d'un atome d'azote à l'autre; il considère les deux formules H Az — Az // \ HC CH \ H Az — Az / HO et / X \ / HC CH C H comme tautomères et se sert de la formule schématique H Az — Az / \ HC C H. Cette théorie explique l'identité des places \ / C H 3 et 5. M. SJOLLKMA dans LIEBIG'S Annalen emploie la formule schématique. S. H. 4G3 Sur une méthode de préparation simple du phosphore d'hydrogène, PA« M.J. W. RETGERS.') M. RKTI;KBS avait établi dans un travail antérieur J ), que l'arsenic peut se combiner directement à l'hydrogène, si l'on fait passer un courant de ce gaz sur l'élément chauffe. L'idée lui vint, qu'il en pourrait être ainsi en ce qui concerne le phosphore. H est vrai que FOURCROY et VAUQUELI* avaient prouvé déjà, il y a un siècle, que le phosphore fondu dans un courant d'hydrogène ne se combine pas avec ce gaz; cependant ces savants avaient opéré avec le phosphore jaune qu'on ne peut chauffer que jusqu'à une température relativement basse. M. H., en reprenant cette expérience avec du phosphore rouge, a observé qu'en chauffant le tube qui contient l'élément, la combinaison se fait directement Les gaz, en passant par de l'eau, commençaient bientôt à s'enflammer spontanément au contact de l'air; ils contiennent par conséquent, outre le pbosphure d'hydrogène gazeux, la combinaison liquide qui est la cause de cette inflammation. De plus, dans le tube, le phosphore d'hydrogène solide prend également naissance sous la forme d'un sublimé jaune. L'auteur recommande cette réaction simple comme expérience de cours. M Z. f. anorg. Ch. 7, p. 265. •) Ce Rec. 12, p. 304. L. d. B. 464 La détermination des points de transitlou au moyen de l'électricité et de la force électromotrice développée par la décomposition chimique, PAR M. ERNST COHEN. ') Partie qualitative. A la température de transition des systèmes condensés, les solutions des systèmes qui peuvent se transformer sont identiques sous tous les rapports. 2) Dans ce cas ces systèmes ne montrent pas seulement la même solubilité, mais la tension maximum de leurs solutions saturées est aussi la même, ce qui pouvait être prévu par l'identité des solutions. M. MEYERHOFFBR 3 ) s'exprime ainsi: „Si l'on représente graphiquement toutes les autres propriétés des solutions, comme le volume spécifique, l'équivalent de réfraction, la viscosité, la conductibilité, etc. comme des fonctions de la température, il n'y a pas de doute, que toutes ces courbes se rencontrent dans les points de transition." Les méthodes pour la détermination de la tension de vapeur et de la solubilité ont déjà été employées dans plusieurs cas 4 ). Le but de la partie qualitative des recherches de M. COHEN est de fonder une nouvelle méthode, basée sur la naissance d'un courant électrique par la différence de concentration ') Zeitschrift fur physikalische Chemie XIV, p. .r)3, (1894). '•') VAN 'T HOFF. Etudes de dynamique chimique, p. 139. •M Zeitschr. f. phys. Chera. 5, p. 105. *) Zeitschr. f. phys. Chem. 1, p. 1G9. Ce Hecueil (i, p. 342. 465 de deux solutions. Ce courant est nommé courant de concentration par MOSER. Les deux solutions du même sel, mais de différente concentration, se trouvent dans deux vases, communiquant entre eux par un siphon à branches égales. Les deux électrodes sont du même métal qui se trouve dans le sel. Le courant se rend de la solution diluée par le liquide à la solution concentrée, et il tend à supprimer la difiérence de concentration, après quoi la source du courant, la différence du potentiel, a disparu. Comme la solubilité des systèmes, qui au-dessus et audessous de la température de transition des systèmes condensés n'est pas la même, devient égale à cette température, il s ensuit qu'à cette température il ne peut exister de courant de concentration entre les solutions des systèmes qui peuvent se transformer, et que la disparition du courant indique la température, à laquelle les solutions ont la même concentration, c'est à dire la température de transition. Le procédé est éclairci par la transformation : Z n S O 4 . 7 H î O ^ Z n S 0 4 . 6 H a O + H, 0 étudiée par E. WIEDEMANN '). La courbe de solubilité de Z n S 0 4 . 7 H2 0, d'après les recherches de MULUER J ), se trouve dans la fig. 1. Les ordonnées représentent le poids de Z n S 0,, dissous dans 100 parties d'eau, les abscisses les températures. La conrbe de solubilité de Z a S 0 4 . 6 H2 0 est dessinée arbitrairement, car les déterminations de la solubilité de cette substance n'ont pas encore été faites. La modification ') Wied. Ann. 17, p. 572. 1882. ') Bydragen tôt de geschiedenis van bet scheikundig gebonden water (1864) p. 73. 466 Z n S 0 4 . 7 H, 0 ne peut plus exister au-dessus de 39°. A cette température la transformation s'accomplit; la solubilité de Z n S Oj. 7 H, 0 est alors égale à celle du sel à six molécules d'eau, la courbe de solubilité de Z n S 0 , . 7 H2 0 est coupée à cette température de transition par celle de Z n S O t . 6 Hj 0. Dans certains cas ce dernier sel peut exister aussi au-dessous de 39°, par exemple en refroidissant C. 10° 15° 20° M* ip' îf tf 15* 5tf SS' Itf T. Fig. 1. prudemment sa solution, quand l'autre système Z n S 0 4 . 7 H, 0 est absent. La solution est alors peu stable, sa courbe de solubilité est représentée par la ligne pointillée S, 0. Au-dessous de la température de transition la concentration de la solution de Z n S O t . 6 Hj 0 est plus grande que celle de Z n S 0 4 . 7 H , 0 . Ces deux solutions peuvent, donner dans ces circonstances un courant de concentration, qui se rend de A à B. Si la température des solutions est élevée, l'intensité du courant diminuera, parce que la différence de 467 concentration est réduite par l'élévation de la température, comme on peut le voir distinctement dans la figure. Quand la température de transition est atteiute, les deux concentrations sont devenues égales, et l'intensité du courant est réduite à zéro. Eo élevant encore davantage la température, le sens du courant est change et il se rendra de B, à A,. Il s'ensuit que la température, à laquelle le sens du courant de concentration change, est la température de transition désirée. Si l'on chauffe les systèmes longtemps, ils deviennent identiques et le courant cesse. Pour les détails des manipulations nous renvoyons le lecteur au traité original. Peu de mots suffisent pour faire comprendre la marche générale des expériences. Deux vases contiennent le sel pulvérisé et humecté par un peu d'eau. La communication est formée par un tube deux fois recourbé, qui est traversé par quinze à vingt fils de laine imprégnés d'une solution saturée du sel. Les électrodes diffèrent selon les circonstances. Dans le cas des sels de métaux lourds on se sert du métal même; les lingots sont amalgamés et pour la plus grande partie couverts de cire à cacheter. La partie inférieure sert d'électrode. Si les métaux ne peuvent pas être amalgamés (aluminium et magnésium), ou quand ils décomposent l'eau, comme le potassium et le sodium, on se sert de mercure couvert d'un dépolarisateur (dans le cas du sulfate de sodium on emploie le sulfate mercureux). Il faut que les deux vases aient la même température, sinon il se formerait un courant thermo-électrique. C'est 468 pourquoi on les met dans un thermostat d'OsTWALD. Les changements d'intensité et le sens du courant sont indiques par un galvanomètre astatique de THOMSON. Au début on vérifie, s'il n'y a aucun courant ( c o u r a n t d'hétérogénéité), quand les deux vases, remplis du même sel, sont maintenus à la température ambiante. Quand le galvanomètre indique encore une grande déviation, on maintient le circuit fermé pendant plusieurs jours. Si la déviation est devenue petite et constante, l'expérience peut être commencée. Prenons pour exemple la réaction : Z n S O , . 7 H 2 O ^ Z n S 0 4 . 6 H, 0 + 11,0. Les deux vases contKimcnt d'abord ZnS04.7H20, mais l'un d'eux est rhauflé à une température supérieure au point de transition, de sorte que le sel qui s'y trouve est transformé en Z n S 0 4 . 0 H2 0 + H, 0. Après cela on le laisse se refroidir à la température du thermostat, qui est maintenue un peu inférieure :'i la température de transition (dans l'exemple choisi 35° à 36°). La déviation de l'aiguille du galvanomètre est alors causée par le courant de concentration, puisque A contient une solution concentrée de Z n S 0 4 . 6 H2 0 et B de Z n S 0 4 . 7 H, 0, les deux à la même température. La température du thermostat est élevée peu à peu, de sorte que les solutions restent saturées. Toutes les cinq minutes le circuit est fermé, et les déviations qui diminuent continuellement sont notées. A un certain moment on trouve le sens du courant renversé. Par interpolation on calcule la température, à laquelle l'intensité du courant est nulle; c'est la température de transition. 409 A p p l i c a t i o n de la m é t h o d e électrique. Parmi les systèmes condensés les suivants sont d'un intérêt particulier. 1. La perte d'eau de cristallisation. 2. Formation de sels bibasiques. 3. Double décomposition. 4. Polymorphie. 1 P e r t e d'eau de c r i s t a l l i s a t i o n . La température de transition fut déterminée pour le sulfate de soude, le chlorure de cadmium et le sulfate de zinc. la. décomposition du sulfate de soude est représentée par: N a , S 0 4 . l0H,O^!!rNaîSO4-r-10H1O. L'élément de transformation donna à la température dé ± 30° une déviation à gauche de 3.5 divisions de l'échelle. Cette déviation est causée par le courant d'hétérogénéité. Le tableau suivant contient les résultats. t T a T 3 heures 15 min. 27°.7 - 1 1 8 5 heures 30 min. 20 7 — 128.5 35 5 - 131.5 30 40 29°7 -122.5 4 , 25 45 30°.3 -104.5 30 50 9 - 87 40 55 31°.6 - 60.5 6 . 50 5 32°. 1 - 38.5 — 57 7 - 10 — 5 , 5 9 + 6.5 — 10 33°.2 — 18.5 15 20 25 | 4 7 35 56 — — t a 34°. 1 35°.9 38°.9 40°.9 42°.5 44°.3 48°.4 50°.9 53°.9 56°.9 59°9 60°.9 61°.9 74.5 61.5 43 33.5 27 22 10.5 7 5 5 0 0 0 470 T = le temps ; t = température corrigée ; a = la déviation de l'aiguille corrigée pour le courant d'hétérogénéité. Discussion. A 32 .7 la déviation est de 10 divisions à gauche, à 32°.9 de 6.5 divisions à droite. Alors la température de transition est 32°.8. Au-dessus de cette température les déviations à droite croissent jusqu'à 34°. 1, où le maximum est atteint; dès lors >u s<»Atneni 3iiuin.nt.tn.uaimuantiHiitini %uittn»sasiisusttiSisusuiUittKi Flg. 2. elles diminuent toujours et à ± 60° elle est devenue zéro. Les solutions sont alors identiques. Les résultats sont représentés graphiquement dans la fig. 2. Les ordonnées représentent les déviations, les abscisses les températures. Le point d'intersection de la courbe avec l'axe des abscisses indique la température de transition. Le tableau suivant montre les résultats trouvés par d'autres observateurs. 471 Méthode. Températures de transition. Méthode de la solubilité 32° 65 32°.75 à 33° Méthode de la tension de vapeur (VAN THOFF et VAN DEVKNTKR). 32^.6 323.8 La transformation du chlorure de cadmium est représentée par C d C l 1 . 2 H , 0 : 2 ! : C d C l r . H a 0 + H 1 0. Pour la température de transition l'auteur trouva 34°. 1. M. KOOY la détermina par la méthode dilatométnque et trouva 33° à 33°.7. Une différence de tel ordre se trouve aussi dans les déterminations de la température de transition de i'astrakanite par d'autres auteurs '). Temp. de transition observée. Méthode dilatometrique . 20°6 à 21°.6 Autours. VAN 'T HOFP et VAIC DEVENTBR. tension de vapeur. . . «P.4 solubilité 22' . do. BAKHUIS ROOZEBOOM. La transformation du sulfate de zinc est représentée par Zn S O , . 7 H,0 Z?l Zn S 0 4 . 6 H , 0 + H , 0 . ') Zeitschr. fur phvv». Chem. 1, p. 170. 472 M. COHKN détermina la température de transition par la méthode dilatométrique et la trouva de 38°.2 à 39°. 1. Une autre fois, en chauffant pour la première fois, il observa un retard de la transition, aussi bien pour cette méthode que pour la méthode de l'élément de transformation. Ce phénomène s'est montré aussi avec le chlorure de cadmium. La différence était la même ( ± 3°) pour les deux méthodes, et la différence entre les températures de transition, trouvées par ces deux méthodes, est du même ordre que celle constatée antérieurement (0°.3). 2. F o r m a t i o n s de sels h i h a s i q u e s . L'expérience fut faite avec l'astrakanite: NajSO, .10 H, O + Mg S 0 4 . 7 1 1 , 0 ^ 1 Na,Mg(S0 4 ),. 4 H 2 0 + 13 H, 0. Dans cette réaction se présenta aussi le phénomène, que la température de transition après le premier échauffement change, mais dans un sens contraire à celui qui est observé avec le chlorure de cadmium et le sulfate de zinc. L'aiguille du galvanomètre était à zéro, après „ „ „ le „ „ „ premier échauffement second „ troisième „ quatrième „ à „ „ „ 20°.3; 20°.7 à 20°.9; 20°.8; 20°.9. De ces nombres l'auteur conclut, que la température de transition est 20°.7 à 20°.9, nombre qui est d'accord avec ceux qui ont été trouvés par d'autres observateurs et cités ci-dessus. 3. Double d é c o m p o s i t i o n . La réaction suivante est vérifiée: 473 2MgS04.7HîO + 2NaCl^:Mg.NaJ(SO,),.4HîO + MgCl,.6H10 + 4HîO. La température de transition de cette réaction fut déter minée par M. VAN 'T Horr et M. VAN DEVKNTER à 31° '). L'un des deux vases de l'élément fut chauffé de 70°—80° pendant deux heures, et après il fut refroidi à la température du thermostat (28°.6). L'écbauffement au-dessus de cette température fit augmenter continuellement la déviation de l'aiguille, au lieu de la diminuer à zéro. Le courant de concentration ne disparut donc pas, et il fat impossible de constater une température de transition. L'auteur semble supposer que l'un des vases avait été chauffé à une température trop haute, de sorte que M g S 0 4 . 7 H, 0 a changé en M g S 0 4 . 6 H , 0 . 4. P o l y m o r p b i e . M. E. W UDEMANN ') a démontré par le dilatomètre, que Z n S 0 4 . 6 H, 0 à la température de 69 e change de forme cristalline et diminue de volume. Des phénomènes semblables ont été constatés par M. WIBOIMANN pour le sulfate de magnésie et par M.M. LECOQ DK BOISBAU- DRAN et LOBBY DI BRUYN pour le sulfate de nickel. Comme les modifications aux diverses formes cristallines différent aussi dans leur solubilité, excepté à la température de transition, il est possible que cette température puisse être déterminée par la disparition du courant de concentration. Partie quantitative. Dans ses „ Etudes de dynamique chimique" M. VAN 'T HOPP démontre (p. 192) que: „le travail (A), exprimé en calo') 1. c. p. 175. ) Wied. ADO. 17, p. 572 <1882J. ; 474 ries, que peut effectuer l'affinité dans une transformation chimique, est égal à la chaleur (q) que cette transformation produit, divisée par la température absolue du point de transition (P), et multipliée par la différence de celle-ci et la température (T) dont il s'agit" P —T A = q-—p— Et plus loin (p. 202): „la grandeur du travail produit est indépendante de la manière dont la transformation chimique l'accomplit, pourvu que le changement qui se produit soit réversible." „Le cas de la transformation chimique qui engendre un travail électrique rentre aussi dans la catégorie des changements réversibles." Dans cette partie de son traité M. COHEN se propose de déterminer la grandeur de la force électromotrice, produite par une réaction chimique, et de rechercher si elle satisfait à l'équation mentionnée ci-dessus. Premièrement l'équation montre que la force électromotrice (E = A) a une valeur, dont le signe dépend de P — T, de sorte qu'elle est positive si P > T, et négative si P < T, tandis qu'elle est zéro pour P = T. La force électromotrice d'un élément de transformation diminuera donc, si l'on fait monter la température, quand la température initiale est au-dessous du point de transition; à ce point elle est zéro et elle change de sens au-dessus de ce point. Pour ce but M. COHEN s'est servi de la réaction: N a 1 S O 4 . 1 0 H 2 O ^ : N a l S O 4 - | - 10 H, 0. L'élément de transformation employé pour les recherches qualitatives est un élément réversible; il peut alors servir aussi dans ce cas. Sa force électromotrice à une température 475 déterminée donne la force électromotrice de la transformation à cette température. Pour la détermination de cette force il employa la méthode de POGCBMDORPP— DU Bois RBYMOMU. Les deux éléments forent d'abord chauffés pendant 1 à V/t heures à une température de 50 à 60 degrés, ce qui causa la transformation de Na, S O , . 10 H, 0 dans le système Na, S 0 4 + 10 H, 0. Alors un petit cristal de N a , S O t . 1 0 H } 0 fut mis dans le rase B, ce qui engendra la rétrogradation de la transformation, tandis que dans le vase A le système N a , S 0 4 , qui s'était formé pendant réchauffement, persista. L'élément fut porté dans le thermostat à la température, à laquelle la force électromotrice serait mesurée. Le tableau suivant donne les résultats. T est le temps, t la température, E la force électromotrice en millirolts. I T 12 heures 45 min. 1 . 15 . 35 , 2 . 12 . 30 . 3 . 26 , 45 . 4 , 27 . 37 , 55 , II t E T 37.5 11 heures 50 min. 37.5 12 . 5 . 37.5 30 , 22.9 30.cl 50 , 22.9 1 1 , 22.3 1 45 , 22.3 2 30.-1 . 15 , 8.0 31.-8 15 , 7.0 & 30 , 6.0 3 9 — . 15 , -0.6 30 , 32. "6 -0.6 55 , 6 -0.6 6 t 28.-3 28.3 3 3 3 30 30 + 30.1 32 32 32 + 32.1 32.7 7 6 E 36.6 37.2 23.6 23.3 22.9 8.0 7.0 64 6.0 -6.3 -6 —0 Le tableau montre que la force électromotrice diminue à mesure qu'on approche du point de transition, et qu'elle 476 devient zéro à cette température. Aussitôt que cette température est passée et que le changement de pôle s'est montré, il n'est pins possible de rapporter l'aiguille du galvanomètre au zéro, à moins que les pôles soient changés. BRAI.N, GIIBS, l'opinion de et en 1882 HELMHOI.TZ ont JOULE, WILLIAM TIIONSOM, démontré que etc., suivant laquelle l'énergie chimique des éléments réversibles se transforme seulement en énergie électrique, est erronée. Ils démontrèrent que l'énergie électrique d'un tel élément E peut être exprimée par l'équation: dt dans laquelle W = l'effet thermique de la réaction chimique dE dans l'élément, T = la température absolue, —- = le coefficient de température. T -r— est négatif au-dessous du point de transition, car dans ce cas la force électromotricc diminue quand la temd E pérature augmente. Au-dessus du point de transition -r— est positif pendant quelque temps, mais comme E change alors de signe, on peut poser dans tous les cas: dE E= W—T —. dt A la température de transition E = o, et par suite W - T ^ = o. dt On peut nommer cette équation „ 1 ' é q u a t i o n du p o i n t de t r a n s i t i o n . " 47? De cette équation suit: -—- = — . ^ dt t dE Elle peut être contrôlée, comme - r - est déterminée. Ponr la détermination de W 46.94 g. de sulfate de soude fondu (Na, S 0 4 . 10 H, 0) furent dissous dans un calorimètre à ± 35°. Le poids du calorimètre et de tout ce qu'il contient, réduit en eau, était de 548.66 g. L'abaissement de sa température était A t = 0°.5775, ce qui donne [tour le poids moléculaire de N a, S 0 4 . 1 0 H, 0, exprimé en grammes, une absorption de chaleur W, = 2172 calories. La solution dans le calorimètre correspond à N a , S 0 4 . 200 H, 0. Une deuxième expérience donna 2217 cal.; la valeur moyenne est W, = 2 1 9 4 cal. Ensuite 46.602 g. de Na, S 0 4 . 1 0 H,0. à l'état solide, furent dissous à ± 31° dans un calorimètre, dont le poids évalué en ean était de 547.72 g. L'abaissement de température était de 4°.918, ce qui donne pour le poids moléculaire en grammes de N a, S 0 , . 10 H , 0 nne absorption de chaleur W, = 18587 calories. Une deuxième expérience donna 18819 cal., la valeur moyenne est W, = 18703 '). Il s'ensuit que la chaleur latente de fusion est W = W, — W, = 16509 cal. Cette valeur de W donne un résultat inattendu, quand elle est substituée dans la formule de E. C'est pourquoi l'auteur a déterminé les tensions de vapeur des solutions saturées de Na, SO, . 1 0 H,0 et de l'anhydride Na. 2 SO t , ') TIIOMSRN a trouvé pour 8° VVa = 18760. 478 car elles sont en rapport avec W. Pour démontrer ceci on se sert de l'équation thermodynamique de M. VAX 'T HOFF ') dlC _ q dt ~~ 2t J ' Pour la solution de l'hydrate Na, S 0 4 . 10 H,0, avec la concentration C,, la température absolue t et avec l'effet thermique q,, causé par la condensation de 18 K.G. de vapeur d'eau et la transformation de cette eau dans la solution saturée de Na, SO,. 10 H, 0, on a: d_^C,__qi_ dt ~~ 2t> m w De la même manière pour la solution de l'anhydride Na,S04: 115? — _SJ_ an K dt 2t 2 ' dans laquelle q, = l'effet thermique causé par la condensation de 18 K.G. de vapeur d'eau et la formation de la solution saturée de l'anhydride N aj S 0 4 . Par la soustraction (I) — (II) c > _ q . — q* dt 2t» mais, comme q, -— q2 est la chaleur de fusion W, dl^L ca_ w dt ~~2t* ' où = —y, ce qui permet de calculer la variation de L» u t Zt la concentration dC. .') VA» 'T HOFF L C p. 115. 479 Les tensions de vapeur furent déterminées avec le tensimètre différentiel de BREMRR FROWEIN '). D'abord celle de la solution saturée du sulfate de soude anhydre, et puis la diflurence de cette tension avec celle de la solution saturée de Na 2 S 0 4 . 10 H,0, à la même température. Tour la mesure de la tension absolue de la solution saturée du sel anhydre, l'une des petites boules fut remplie à moitié de Na 2 S O , . 10 H,0. La température du sel fut élevée au-dessus de 33°, ensuite on la diminua peu à peu. L'autre boule contenait un peu d'acide sulfurique concentré. La solution du sel restait sursaturée pendant tout le temps de l'expérience. On se servait de la naphtaline monobromée comme liquide de mesure (densité à 20°: 1.538, à 33°.8: 1.526). Pour solution anhydre trouvent T mesurer la petite différence de tension entre la saturée de Na, S O , . 10 H , 0 et celle du sel on se servait de l'huile d'olive. Les résultats se dans le tableau suivant. Tension de N«;SO,. 28°.28 Différence dC entre les tensions de Na»SO, et N»-SO 4 .10E.O. Différence calculée. 2.13 m.M. 2.19 m.M. 1.43 1.22 32°.00 0.27 0.28 32"\50 0.07 28°.30 24.07 m.M. 30°.10 26.60 32".62 30.82 0 0 Les tensions sont exprimées en milimètres de mercure. ') Zeitschr. fiir phys Chem. 1, p. 5. 480 La valeur de C, trouvée à 32°.6, fut prise pour hase du dE W calcul. Le contrôle de l'équation -r-^ = — exige une représentation dn mécanisme qui accompagne le développement de l'électricité dans l'élément de transformation. C'est ainsi qu'on peut décider quelle partie du sel de GLAUBKR prend part à la production de l'effet thermique W. Quand l'élément de transformation, rempli d'une solution de N a , S 0 4 , est traversé par un courant d'un élément de DANIBLL, il sera mis en liberté un équivalent de zinc pour chaque Volt-Coulomb (correspondant à 23090 calories), produit dans l'élément de DANIBLL. Dans l'élément de transformation une quantité correspon dante de mercure sera séparée du sel mereureux. Ceci est accompagné d'un transport correspondant de Na2 et de S 0 4 ; S 0 4 se combine à H g et forme du sel mereureux insoluble. Quand H g est déposé à droite, S 0 4 se rend à gauche et Na, à droite. Le coefficient du transport de Na dans N a , S 0 4 est 0.36. Si 0.36 Na se rendent à droite, 0.64 SO —- se rendent à gauche. 0.36 Na font naître à droite x molécules de N aa S 0 4 . 10 H, 0 selon l'équation : 0.36 N - ^ + 1 (x-0.36) * h * ° L ^ M = Na,S04.10H,0 2 b est le nombre de molécules d'eau dans lequel une molécule de N a, S 0 4 est dissoute, quand la solution est saturée à la température de l'expérience. 11 s'ensuit que 1 = 036 b^ïô- 481 0.36 N a à droite font disparaître 0.36 Na 9 S Q « à gauche. Donc le résultat du transport est: 0.36 Na,S04 g 10 Na,SQ4.bH,Q_ + 0.36. — — . _ Oofi 0 36 b Na,S04.10H,0 - -bITÏÔ2 ou: 0.18 JNa, S0 4 + -J^TJQ Na, S 0 4 . b H,0 b b—10 = Na,S04.10H,0 Ceci veut dire que -r-^—-^r molécules du sel de GLAIIBER 18 produisent 0.18 molécules de l'anhydride et -—'—— molécules de la solution saturée. L'effet thermique W de l'équation thermodynamique se rapporte donc à ~—r^ molécules de N a , S 0 4 . 1 0 H , 0 . La valeur de b dépend de la température et se trouve dans les tableaux de solubilité de LOKWEL '). Dans le dE tableau suivant se trouvent les valeurs calculées de —, exprimées en millivolts, et celles résultant de l'expérience. dE dT 28°.28—32°.6Û j .trouvé * dE . u ,„, calculé d 1 «.6 1.1 28°.28-30°.10 7.9 1.1 30°.10-32°.60 9.0 1.1 ') Ann. de Chimie et de Pbys. (3) T. 49. 482 La différence entre les valeurs trouvées et calculées est trop grande pour être attribuée aux erreurs d'observation. L'auteur croyait d'abord que ces différences devaient être attribuées à l'omission d'un certain facteur, dont il ignorait la signification. Plus tard on a vu, que la cause de cette discordance est bien plus simple. Un échantillon d'un sel de GLAUBER, signalé comme „pnrissimum", montra une réaction alcaline, un autre, une réaction acide. Ces impuretés exercent une grande influence sur la valeur de la force électromotrice. Aussitôt que le sel fût purifié avec soin, la concordance entre la théorie et l'expérience fut constatée, comme l'auteur l'a démontré dans une publication postérieure, en colloboration avec M. GEORC, RREDIG. B. La Pile de Transition et nn nonroan modo de son application, PAK MM. EBNST COHEN et GEORG BREDIG.1) Les auteurs ont étudié le type (I) suivant d'une pile de transition à différentes températures: Electrode réversible Solution normale de sulfate de soude Solution saturée de Electrode présence du sulfate de réversible. sulfate de soude en soude stable, solide ') Zeitschrift fUr physik. Chemie 14, p. 535. 483 Dans ce système dont la force électromotrice est une fonction du rapport des concentrations des deux solutions, il faut que le coefficient de la température de la force iudiquée subisse un changement soudain au point de transition du sulfate de soude solide. Selon une méthode indiquée par M. OSTWALD les auteurs déduisent ce théorème de l'équation connue de M.M. HLLMIIOLTZ et GIBBS sur les coefficients de la température des piles électriques. Ainsi ils trouvent l'équation suivante pour la température de transition absolue T„: 'O' d E, _ d_E, _ P l - g, dT d T ~~ T0 • • • ' \ t <ft représente la chaleur de dissolution du N a, S 0 4 . 1 0 U2 0 s o l i d e et p, celle du sulfate de soude fondu, ayant rapport aux quantités qui sont déposées à T0° par 1 Coulomb. dE -—-? représente le coefficient de la température de la pile (à T,') qui contient comme corps précipité le N a , S 0 4 . dE 10 H, 0 solide, tandis que -r-=r représente le coefficient de la même pile, contenant comme corps précipité le sulfate de soude fondu (resp. le N a, S 0 4 anhydre). Eu exprimant la force électromotrice d'une telle pile comme fonction de la température au moyen d'une courbe, celle-ci aura un p o i n t s a i l l a n t à la température de transition. A l'aide de plusieurs équations d'interpolation du second degré, les auteurs trouvèrent en effet ce point saillant à 33°.2, en se servant des résultats de six expériences, exécutées avec trois différentes combinaisons. 484 Selon d'autres méthodes (solubilité, tension, etc.) le point de transition a été trouvé à 32°.6—33°. De l'équation (1) on a calculé ^ - ^ = + 1.2millivolts. Arec trois piles (moyenne) on a trouvé ^ - d ^ = + 1.3millivolts. Ensuite les auteurs ont repris, avec l'appareil nouvellement construit, les expériences de M. E. COHEN, ayant rapport à une pile du type II: Electrode ] Solution saturée de Solution saturée de Electrode réversible N a^ S 0 4 anhydre : N a2 S 0 4 . 10 H, 0 réversible. Le coefficient de la température de cette pile à été trouvé après l'élimination d'un perturbation antérieure dE .... , <c — = — 1.5 milhvolts, tandis qu'on c a l c u l e d'après M. VAN 'T Horr selon la thermodynamique _ ? 1 Z ^ 1 = ^ = — 1.2 millivolts . . . T0 dT (2)w En tenant compte de la subtilité des mesures il y a une concordance satisfaisante. Des équations (1) et (2) il résulte: „Le coefficient négatif de la température de la pile de transition, à phase stable et métastabile (type II), revient au point de transition à la différence des deux coefficients de la température de la pile de transition sans phase métastabile (type I)." 485 En effet M.M. COHEN et BREDIG trouvèrent: dE, dE dans la pile du type I ~~ — — i = + 1.6 Millivolts TÏ d E — H La thermodynamique de la pile de transition montre donc une concordance satisfaisante avec l'expérience. (On peut expliquer les déviations constatées restantes par les hautes concentrations, dont l'application était inévitable, ainsi que par la variabilité du transport électrolytiqne et des chaleurs de dissolution, qui sont des fonctions de la concentration et de la température). L. A. Méthode colorlmétrique pour le «louage de l'hydrogène uni foré, PAB M. A. C. HUIJSSE '). La réaction bien connue de l'hydrogène sulfure avec la p. amido-dimétbylaniline et le chlorure ferrique, qui consiste dans la formation du bleu de méthylène, se prête selon l'auteur à un dosage assez approximatif selon la méthode colorimctrique. On ajoute à 50 centimètres cubes de la solution d'hydrogène sulfuré 1 ce. d'acide chlorhydrique à 30 p. 100, 4 gouttes d'une solution du chlorhydrate d'amido-dimétbylaniline à 2 p. 100 et 5 gouttes d'une solution de chlorure ferrique à 0.5 p. 100. Les concentrations qui permettent une application de cette méthode sont comprises entre 0.48 et 0.01 milligrammes d'hydrogène sulfuré ') Ned. îijdschr. v. Pharmacie, C'hemio en Toxicologie 6, p. 167. 486 dans 100 ce. d'eau, de sorte qu'elle s'adapte de préférence au dosage de quantités minimales, par exemple à l'analyse des eaux naturelles. On se prépare l'échelle de comparaison par des dilutions successives d'une solution d'hydrogène sulfuré plus concentrée, dont on évalue le titre selon une des méthodes ordinaires. ,„ Sur l'identité de la sophorlne arec la eythine, PAR M. P. C. PLUGGE '). Des recherches préliminaires, datant de 1891, avaient porté l'auteur à supposer l'identité de l'alcaloïde de la S o p h o r a t o m e n t o s a et de la cytisine, supposition qui n'avait pu être vérifiée d'une manière suffisante, faute de matière. Ayant obtenu une dizaine de kilogrammes de semence de Sophora tomentosa, contenant 2.065 p. 100 d'alcaloïde, il fut à même de se procurer une assez grande quantité de nitrate de sopboriue pure. Ce produit fut comparé sous tous les rapports à la cytisine; le résultat de ces recherches est la preuve absolue de l'ideutité des deux substances. En même temps cette étude élaborée augmenta considérablement nos connaissances sur cette matière. Le point de fusion des deux alcaloïdes se trouva de 152°—153°, ce qui est conforme aux recherches antérieures de M. VAM DE MOER et de M. FAHTUEIL. Ils pouvaient facilement être sublimés dans une atmosphère d'acide carbonique absolument sec, et se dissolvaient facilement dans l'eau, l'alcool (absolu et dilué), le chloroforme, l'éther acé') Ned. Tijdschr. v. Pharmacie, Chenue en Toxicologie 8, p. 291. 487 tique; difficilement dans l'alcool amylique, le benzène et l'étlier ordinaire; point du tout dans l'ctber absolu, l'éther de pétrole et le sulfure carbonique. Pour la rotation spécifique l'auteur trouva [a] — 93°.32, respectivement 93° 2G'; le coefficient de réfraction, déterminé avec l'appareil de M. PULFRICH, était dans les deux cas 1.34449. Toutes les réactions avec les réactifs ordinaires, de même la réaction caractéristique de M. VAN DE MOER avec le chlorure ferrique et le peroxyde d'hydrogène, donnaient des résultats concordants. La détermination du carbone et de l'hydrogène, exécutée sept fois, la détermination de l'azote, l'analyse du cbloroplatinate et du chloraurate, ainsi que les nombres obtenus en neutralisant l'alcaloïde avec de l'acide sulfurique à titre connu, concordaient tous assez bien avec la formule de la cytisine, savoir C,, H u A z , 0 . C'est la formule de M. PARTHEIL, tandis que M. VAN DE MOER avait trouvé C n H16 A z , 0 . De même le poids moléculaire fut trouvé, avec l'appareil de M. BCCKMANN, 190 environ (198.5. 193.5 et 179.2). Puis l'auteur prépara les dérivés métbyliqucs des deux bases. Leurs iodhydrates contenaient une quantité égale d'iode; ils avaient en outre le même coefficient de réfraction (savoir 1.35418 et 1.35436), et donnaient tous les deux la réaction de M. VAN DE MOER. Les chloroplatinates et les ebloraurates étaient identiques. En précipitant une solution du nitrate de sopborine ou de cytisine par une solution de brome, l'auteur obtint un précipité de couleur orangée, contenant 62.95 p. 100 de brome en moyenne, et ne pouvant être lavé qu'avec de l'eau bromée; en lavant avec de l'eau pure, il subissait une décomposition. En digérant ce composé avec une solution d'azotate d'argent 488 en excès, il perdit la moitié dn brome, en se décolorant. Ce fait s'oppose à l'hypothèse, que le précipité orangé serait l'hydrobromure d'une sophorine tribromée; l'auteur croit plutôt avoir affaire dibromée, puisque M. au dihydrobromure d'une sophorine PARTHEIL a décrit une cytisine dibromée, et a trouvé que la cytisine peut se combiner avec une ou avec deux molécules d'acide monatomique. En attendant des recherches ultérieures, il lui suffit d'avoir démontré que les dérivés bromes obtenus des deux bases sont identiques. Les réactions physiologiques obtenues avec la sophorine pure se confondaient absolument avec celles décrites antérieurement pour la cytisine. Puisque M. VAN DE MOBR a démontré l'identité de l'ulexine avec la cytisine, — ce qui résulte de même des recherches plus étendues de M. PARTHEIL — il s'ensuit que le même alcaloïde se trouve dans le C y t i s u s l a b u r n u m e t autres espèces de C i t i s u s , dans l ' U l e x e u r o p a e u s , et dans la S o p h o r a t o m e n t o s a . W. Sur une nonrelle classe de dérivés de Tarée, PAR M. A. P. N. FRANCHIMONT. ') Secondé par M. VAN BREUKELEVEEN l'auteur a commencé par préparer et étudier les u r ê o - a l c o o l s ou u r é o l s , dont on ne connaît jusqu'ici aucun exemple. Pour cela il a transformé le 2 chloréthanoi (chlorhydrine dn glycol), en le chauffant avec un grand excès d'une solution alcoolique d'ammoniaque, en chlorhydrate de 2 amino-éthanol, qui fut traité avec l'isocyanate de potassium. ') Séance de l'Académie Royale des Sciences à Amsterdam du 26 Janvier 1896. 489 L ' u r é o - é t h a n o l 2, ainsi obtenu, recristallisé par l'alcool absolu ou par l'alcool isobutylique, forme des cristaux incolores, fondant à 95°. Il est très soluble dans l'eau, l'alcool méthyliqnc et étbyliqne, peu soluble ou insoluble dans les alcools plus élevés et dans la plupart des dissolvants organiques ordinaires. Sa combinaison avec l'acide azotique est très soluble dans l'eau; portée dans l'acide azotique réel, refroidi par de l'eau, elle dégage presqu'immédiatement nn mélange de protoxyde d'azote et d'acide carbonique sans aucune trace de vapeurs rutilantes, et la solution, rendue alcaline par du carbonate de sodium, cède à l'éther un corps liquide qui, chauffé avec de la potasse pure, fournit un azotate. Cette réaction prouve que le corps possède la fonction d'urée en même temps que celle d'alcool, ainsi que l'indique la formule CH, 0 H — C H, — Az H — CO — AzH,. L'uréo-éthanol donne par le chlorure de benzoyle et la soude en solution aqueuse un beuzoate qui, recristallisé par le benzène, fond à 129°. Il se dissout dans le chloroforme et ne contient qu'un groupe benzoyle. Traité avec l'acide azotique réel il dégage presqu'immédiatement des gaz. Il possède donc très probablement la fonction d'urée, tandis que celle d'alcool s'est transformée en benzoate. Chauffé avec l'anhydride acétique et l'acétate de sodium fondu, l'uréo-éthanol fournit un dérivé diacétylique, fondant à 102°. L'auteur est en train de préparer un second membre de cette série de corps, à savoir l'uréo-propanol 3 qui, parce qu'il se rattache plus aux dérivés de l'urée qu'on trouve dans l'organisme animal, est plus digne d'une étude plus approfondie. F. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. A. AI.BERDA VAN EKENSTEIN (W.). Sur le second méthylglycoside. Pagee. 183 ANTUSCH (A. C). Voyei: HOIXEMAN (A. F.) et ANTUSCH (A. C). B. BEIIRENS (H.). Sur l'examen microchimique de la quinine . . 1 et LINGE (A. R. VAN). Sur l'acier cémenté, le ferrochrorae, le ferrotungstène, l'acier chromé et l'acier tungstaté 155 REMMELEN (J. M. VAN). L'hydrogel et l'hydrate cristallin de l'oxyde de cuivre 271 BOOT (J. C). Sur quelques améliorations a l'appareil employé par M. Romyn pour le dosage de l'oxygène da'ns l'eau . . 88 Appareil pour jauger d'une manière rapide les matras, pipettes et burettes 417 BIIEDIG (G.). Voyez: COHEN (E.) et BRKDIG (6.). BREUKELEVEEN (M VAN). Sur l'octométhylène-diamine . . . BRUYN (C. A. LORRY DE). Formation directe des /9-alkylhydroxylamines Contributions a la connaissance des corps aromatiques nitrés. V. Étude comparative des trois dinitrobenzènes (Première partie). VI. Sur le trinitrobenzéne et le dinitrophénol symétriques . . et LEF.NT (F. H. VAN). Sur la maltose et son anhydride. Sur l'hydrazine (diaraide) libre 34 46 101 148 218 433 O. COHEN (F..). La détermination des points de transition au moyen de l'électricité et de la force électromotrice développée par la décomposition chimique 464 492 PagM. COHEN (E.) et BREDIG (G.). La pile de transition et un nouveau mode de son application 482 r>. DORP(W. A. VAN). Voyez: HooGEWEHFF(S.)et DOHP(W. A V»N). E. EKKER (E. H.). Sur le dosage de l'hydrosulfite de sodium. EYKMAN (J. F.). Recherches réfractométriques KKANCHIMONT (A. P. N ) . Sur la mëthylmtraraine 36 13 308 et HOUKFAER (H. A.). Sur quelques dérivés azotés de l'acide oxalique 331 Sur une nouvelle classe de dérivés de l'urée . . . . 488 H. IIAMHUHI.EH (II.). Sur la détermination de la tension osmotique de liquides albumineux un moyen de l'abaissement du point de congélation HEIDE (J. K. VAN DER). Les sels doubles du sulfate potassique et du sulfate magnésique (la Schonite et l'Astrakanite) . . HOLLEHAN (A. F.). Observations sur l'oxalène-diamidoxime. Détermination de la solubilité de quelques sels réputés insolubles Recherches sur le phénylnitroraéthane — — Oxalate acide de benzylamine et ses produits de décomposition Décomposition spontanée de la benzophénone-oxime . et ANTUSCH (A. C). Etudes sur la solubilité de nonélectrolytes solides dans des mélanges de deux liquides . . HoouEWEHKF (S.) et DORP (W. A. VAN). Sur deux isoimides substituées de l'acide phtalique HUYSSE (A. C). Méthode colorimctrique pour le dosage de l'hydrogène sulfuré 67 252 80 228 403 411 429 277 93 485 K. KOOY (D. M.). Sur la décomposition de l'hydrogène phosphore gazeux 238 493 L. Pages. LEENT (F. H. VAN). Voyez: BRUYN (C. A. LOBRY DE) et LEENT (F. H. VAN). LINGE (A. R. VAN). Voyez: BEHREKS (H.) et LINGE (A. R. VAN). M. MEERBURG (J. H.). Remarques sur le mémoire de M. Tammann : Sur la perméabilité des membranes obtenues par précipitation 61 MULDER (E). Suite de l'étude de l'acide cétonique, dérivé de l'acide tartrique et sur l'acide parapyruvique 345 I». PLUGGE (P. C). Sur l'identité de la sophorine avec la cytisine 486 R. R ETC. ERS (J. W.). Transformation du phosphore jaune en phosphore rouge 50 La détermination du poids spécifique de sels solubles dans l'eau. III 53 Sur l'arsenic jaune 274 Contributions à la connaissance de l'isomorphisme, XX, XXI, Appendice au N*. XVIII, XXII 441 Sur une méthode de préparation simple du phosphure d'hydrogène 463 ROMIIURGH (P. VAN). Sur l'essence des racines de quelques Polygalées croissant à Java 421 Sur quelques principes volatils des feuilles de Coca cultivées a Java 425 ROUFFAER (H. A.). Voyez: FRANCIIINONT (A P. N ) et ROUF- FAER (H. A.). S. SCHREINEMAKERS (F. A. H.). Recherches théorique et expérimentale sur les températures cryohydratiques dans les systèmes à deux sels avec ou sans formation de sel d o u b l e . . . . 222 494 PifW. SJOLI.EMA (B.). Sur la condensation de l'hvdrazine avec la benzoylacétone et l'éther benzoylacétylacétique STADT (H. J. VAN DE). La vitesse d'oxydation de la phosphine. 458 245 X. TAVEHNE (H. J.). Sur les produits de dédoublement hydrolytique et sur la composition de la convolvuline 187 V. VRIES (H. J. DE). Formiate, lactate de phénylhydrazineet acétylet formvl-phènylhydrazine 276 W. WYS (J. J. A.). La dissociation de l'eau . . 259 TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. A.. Aoéttallld*. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 293. a»Aoétupb.t*lld*. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. Antusch. p. 289. Aoétjl-néihjlphtoylpTrueL B. Sjollema. p. 459, 460. Aoétyl-phényUïydrMin». H. J. F. de Vries. p. 276. Aold» diméthyloxajni^ua. Propriétés. A. P. N. F r a n c h i mont et H. A. Rouffaer. p. 335. Décomposition par la chaleur et formation de la diméthylformamide. iid. p. 336. Aold* métaphosphomx Produit d'oxydation de la phosphine. H. J. van de Stadt. p. 249. Aold* 2-méthylbttUnoïgjw droit. Voyei: Aold* méthyléthyl»c*tiquô. Aold* méthyl4thyUo*tlqu*. Produit de décomposition de la convolvuline. H. J. T a v e r n e , p. 197—202. Produit d'oxydation de l'acide oxypentadécylique. id. p. 210—213. Voyez aussi: Convolvuline. Aold* 3-6-m*thylphéaylpyr»iol-4-carbonlqne. B. Sjollema. p. 460. Aold* oxallqn*. Sur quelques dérivés azotés de l'acide oxalique. A. P. N. F r a n c h i m o n t et H. A. Rouffaer. p. 331—344. [Préparation et propriétés de la tétraméthyloxamide, p. 331—335. Propriétés de l'acide diméthyloxamique, p. 335. Décomposition et formation de la diméthylformamide, p. 336. Diméthyloxamide non symétrique; propriétés, p. 336—338. Diméthyloxamateéthylique; préparation et transformation en triméthyloxamide, p. 338—342. Propriétés de ce dernier corps, p. 342—344.] 496 Acide oxypentadéeylique. Produit obtenu par la décomposition de la convolvuline. H. J. T a v e r n e , p. 202—208. Réduction par l'acide iodhydrique, id. p. 208—210. Oxydation par l'acide azotique. p. 210—213. Acide parapyruYique. Voyez: Acide Urtrique. Acide pentadécylique. Produit obtenu par réduction de l'acide oxypentadécylique. H. J. T a v e r n e , p. 208—210. Voyez aussi: Convolvuline. Acide phfaylpyroolMcarbonlque. B. S j o l l e m a . p. 460. Acide phoiphorenz. Produit d'oxydation de la phosphine. H. J. van de S t a d t . p. 247—248. Acide pht&liqne. Sur deux i soi m ides substituées de l'acide phtalique. S. H o o g e w e r l f et W. A. van Dorp. p. 93—100. | Avant-propos, p. 93—97. Phtalméthylisoiraide, p. 98—99. Phtalbenzylisoimide, p. 99—100.] Acide sébacique. Produit d'oxydation de l'acide oxypentadécylique. H. J. Taverne p. 210—213. Voyez aussi: Convolvuline. Acide tartrique. Suite de l'étude de l'acide célonique, dérivé de l'acide tarlnque et sur l'acide parapyruvique. E. M u l d e r . p. 345—402. [Composé barytique cristallin du produit, soluble avec de l'acide acétique dilué, p. 345—347. Combinaison barytique cristalline (déduite du produit soluble) avec l'acétate de baryte, p. 347. Combinaison barytique cristalline dérivée du produit insoluble avec de l'acide acétique, p. 347—349. Combinaison barytique cristalline dérivée du produit insoluble avec de l'acélate de baryum, p. 349 — 350. Le composé cristallin plus en détail, p. M50. Sur le rendement des produits soluble et insoluble en composé barytique cristallin, p. 350—351. Le corps barytique cristallin, dérivant du produit insoluble, peut-il résulter d'une teneur de ce corps en produit soluble? p. 351--352. Transformation du composé barytique cristallin du produit soluble en oxalate d'argent, p. 352. Sur le corps huileux de la page 350, p. 352—353. Transformation du composé barytique cristallin du produit insoluble en oxalate d'argent, p. 353. Formation de l'oxalate d'argent a ver le produit soluble d'une manière plus directe, p. 353. Les corps barytiques amorphes, dérivés des produits soluble et insoluble, sont-ils des mélanges? p. 353—355. Composition du corps bary- 497 tique cristallin des produits soluble et insoluble, comparée avec celle de l'oxalate de baryum, p. 355—356. Composé, dit le corps en lamelles, séparé du liquide mère de la combinaison barytique, dérivée du produit soluble avec de l'acide acétique, p. 356—357. Eau de cristallisât ion, p. 357—358. Rendement du corps, dit en lamelles, p. 358—359. Réactions avec la solution aqueuse du corps en lamelles, déduit du produit soluble, p 359. Comparaison de la combinaison barytique cristalline, formée en même temps que le corps en lamelles, avec celui-ci et avec le corps barytique primitif, déduit du produit soluble, p. 359—360. Le corps, dit en lamelles, séparé du liquide mère de la combinaison barytique, dite cristalline, dérivé du produit insoluble, p. 360—362. La composition du corps en lamelles tant du produit soluble que du produit insoluble, p. 362—363. Rendement du produit insoluble en corps en lamelles, p. 363. Composition du corps en lamelles et du corps barytique primitif du produit insoluble, p. 363—364. Le corps en lamelles envers de l'eau et sur quelques réactions de la solution aqueuse du corps en lamelles des produits soluble et insoluble, p. 364—365. Le corps en lamelles chauffé jusqu'à environ 120°, p. 365. Le chlorure ferrique envers le corps en lamelles et le corps barytique cristallin formé en même temps, p. 365. Sur l'acide libre du corps en lamelles dérivé du produit soluble, p. 365—366. Sur l'existence d'une combinaison chimique, dérivée •lu produit soluble (et insoluble) en solution aqueuse, p. 367 — 369. Sur une méthode pour isoler la combinaison, dérivée du produit soluble (et insoluble), avec de l'acétate de plomb. Produit s lubie, p. 369—372. Produit insoluble, p. 372—373. Corps barytiques primitifs, dérivés des produits soluble et insoluble, traités avec de l'eau en excès et neutralisés avec de l'acide acétique, p. 373—374. Eau mère des produits soluble et insoluble, p. 374. Intluence de l'état colloïdal sur le chemin à suivre, p. 374—375. .Sur la forme dans laquelle le chlore se trouve dans le produit soluble (et insoluble), p. 375—377. La composition des produits soluble et insoluble en supposant que le chlore s'y trouve comme chlorure de sodium, p. 377—383. Formation d'acide oxalique et du corps en lamelles des produits soluble et insoluble, p. 383—384. Sur l'absence d'acide tartrique dans les produits soluble et insoluble, 498 p. 384. Sur la stabilité relative du produit de réaction de disodiumtartrate d'éthyle et de chlorure d'éthyle en présence de ce dissolvant, p. 384—385. Une modification dans la préparation de disodiumet monosodium-tartrate d'éthyle, p. 385. Partie théorique, p. 385—387. Sur le chemin suivi jusqu'ici, p. 387—389. Appendice. Tartrate de baryte amorphe, p. 390—392. Sur le rôle que remplit peut-être l'état colloïdal des sels dans la vie végétale, p. 392—393. Sur l'acide parapyruvique, p. 393—397. L'acide parapyruvique envers la pbénylphydrazine, p. 397—399. Résumé, p. 399—402.] Aoltr. Sur l'acier cémenté, le ferrochrome, le ferrotungstcne, l'acier chromé et l'acier tungstaté. H. B e h r e n s et A. R. van Linge. p. 155—182 [I. Examen microchimique, p. 155—176. 1) Acier cémenté, p. 155—162. 2) Le ferrotungsténe et l'acier tungstaté, p. 162—165. 3) Le ferrochrome, p. 165—171. 4) L'acier chromé, p. 171—176. II. Examen analytique, p. 176—181. 1) Préparation de la substance, p. 176—179. 2) Partie analytique, p. 179—181. Explication des figures, p. 182.] Alaaln». Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 297. ^-Alkylhydroxylajninaa. Formation directe des 0-alkylhydroxylamines. C. A. Lobry de Bruyn. p. 46—49. ApptreiL Appareil pour jauger d'un» manière rapide les matraa, pipettes et burettes. J. C. Boot. p. 417—420. Arténic. Sur l'arsenic jaune. J. W. R e t g e r s . p. 274—275. Aitnkanit». Voyez: Sulfata poUniqtu. B. Beanmid*. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 294. BtMMt* argntiqne. Solubilité. A. F H o l l e m a n . p. 232. BmsoUio-phénylaitromithu». A. F. H o l l e m a n . p. 408—409. Bensophfoona Util*. Produit de décomposition spontanée de la benzophénone-oxime. A. F. H o l l e m a n . p. 430. Bmophénona-oxiaa. Décomposition spontanée de la benzophénoneoxime. A. F. H o l l e m a n . p. 429—432. 499 BtnsoylaceHone. Condensation avec l'hydrazine. B. S j o l l e m a . p. 458—400. Be&Mylaoitylaoétate éthyllque, Condensation avec l'hydrazine. B. S j o l l e m a . p. 460—462. Beniyloxamate dt beniylamine. Produit de décomposition de l'oxalate acide de benzylamine. A. F. Holleman. p. 414. Benwylphénylhydraiine. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. Antusch. p. 291. Bromure argentique. Solubilité. A. F. Holleman. p. 234. C. Carbonate calcique. Solubilité. A. F. Holleman. p. 235. Carbonate rtrontique. Solubilité. A. F. Holleman. p. 234. Chlorure argentique. Solubilité. A. F. H o l l e m a n . p. 233. Chrome. Acier chromé. Voyez: Acier. Oinohonine. Recherche de la cinchonine dans le sulfate de cbinine. H. B e h r e n s . p. 1—12. Oinchonidine. Recherche de la cinchonidine dans le sulfate de quinine. H. B e h r e n s . p. 1—12. Oooa. Sur quelques principes volatils des feuilles de coca, cultivées à Java. P. van Romburgh. p. 425—428. Coloration. Coloration de sels anorganiques par des matières colorantes organiques. J. W. R e t g e r s . p. 447—457. OoUTOlTUline. Sur les produits de dédoublement et sur la composition de la convolvuline. H. J. Taverne, p. 187—217. [Introduction, p. 187—192. Préparation de la convolvuline, p. 192—195. Le dédoublement de la convolvuline, p. 195—197. a. L'acide volatil (acide méthyl-éthylacétique ou 2 méthylbutanoïque), p. 197—202. b. L'acide cristallisé (acide oxypentadécylique), p. 202—208. Réduction de l'acide oxypentadécylique par l'acide iodhydrique, p. 208—210. Oxydation de l'acide oxypentadécylique par l'acide azotique, p. 210—213. c. Le sucre, p. 213—215. Remarques sur les travaux antérieurs, p. 215—217. Constitution de la convolvuline, p. 216—217]. Oorpe aromatiqaM. Contributions ;i la connaissance des corps aromatiques nitrés. C. A. Lobry de Bruyn. p. 101—147. Voyez aussi: SinitroDtnie&M. 500 Oytiline. Sur l'identité de la sophoiine avec la cytisine. P. C. P l u g g e. p. 486—488. E>. Diamide. Voyez: Hydrazine. Cibenzoyl-oxalène-diamidoxiine. A. F. H o l l e m a n . p. 84. Sibt&zyloxamide. Produit de décomposition de l'oxalale acide de benzylamine. A. F. H o l l e m a n . |). 413—414. Eiéthylonmlde. Produit de décomposition de l'oxalale acide d'élhylaraine. A. F. H o l l e m a n . p. 41 G. Simithylform&mide. Produit de décomposition de l'acide diraéthyloxamique. A. P. N. F r a n c l i i m o n t et H. A. H ouf fa e r. p. 336. Difflithyloxamate éthylique. Préparation et transformation en triméthyloxaraide. A. P. N F ra n c h i m on t et H. A. Rou ffa er. p. 338. Diméthyloxamide non symétrique. Propriétés. A. P. N K r a n c h i m o n t et H. A. R o u f f a e r . p. 330—338. Dinitrobenzène». Contributions à la connaissance des corps aromatiques nitrés. V. Etude comparative des trois dinitrobenzénes. (Première partie). C. A. L o b r y de B r u y n . p. 101—147. [Introduction, p 101—106. Chapitre I. a. Préparation de l'orthodinitrobenzène, p. 106—108. b Préparation du paradinitrobenzène, p. 108—112. Chapitre 11. Propriétés physiques, p. 11'2 —118. Chapitre III. Transformations chimiques, p. 118—147. a. Action des alcalis caustiques I ) Orthodinitrobenzène, p. 118. 2) Métadinitrobenzène, p. 118—121. 3) Paradinitrobenzène, p. 121—124. b. Action du méthylate et de l'éthylate de sodium. 1) Orthodinitrobenzène, p. 124—125. 2) Métadinitrobenzène, p. 125—129. 3) Paradinitrobenzène, p. 129—131. c. Action de l'ammoniaque 1) Orthodinitrobenzène. p. 131. 2) Métadinitrobenzène, p. 132 3) Paradinitrobenzène, p. 132—135. d. Action des halogènes, a) Action du chlore. I ) Orthodinitrobenzène, p. 136—137. 2) Métadinitrobenzène, p. 137—138 3) Paradinitrobenzène, p. 138—140. #) Action du brome. 1) Orthodinitrobenzène, p. 140—142. 2) Métadinitrobenzène, p. 142—143. 3) Paradinitrobenzène, p. 143—144. y) Action de l'iode. 1) Orthodinitrobenzène. p. 144—145. 2) Métadinitrobenzène, p. 145—146. 3) Paradinitrobenzène, p. 146—147] Binitrophinol lymétriqu». Voyez: TrinitrotenséM. 501 E. San. Dosage de l'oxygène daBs l'eau. J. C. Boot. p. 88—92. La dissociation de l'eau. J. J. A. Wijs. p. 259—270. Enanee. Sur l'essence des racines de quelques Polygalées croissant a Java. P. van R o m b u r g h . p. 421—424. V. Ferricyanure potassique. Emploi de ce sel dans le dosage de l'hydrosulfite sodique. E. H. E k k e r . p. 37—45. Ferroehrome. Voyez: Acier. Ferrotungstene. Voye». : Acier. Formiate de phénylhydrudne. H. J F. de Vries. p. 276. Fonnylbeniylamine. Produit de décomposition de l'oxalate acide de benzylamine. A. F. H o l l e m a n . p. 415. Fomylnhe^lhydrasine. H. J. F. de Vries. p. 276. H. Hydrate cuiTrique. Voyez: Oxyde erdvrlqne. Hydraiine. Sur l'hydrazine libre (communication provisoire). C. A. L o b r y de B r u y n . p. «33—440. Condensation de- l'hydraiine avec la benxoylacétone et l'éther benzoyl-acétylacétiqne. B. S j o l l e m a . p. 458—462. Hydrogel de l'oxyde cuiTiique. Voyez: Oxyde euivrique. Hydrogène phosphore. Sur la décomposition de l'hydrogène phosphore gazeux. D. M. Kooy. p. 238—244. Sur une méthode de préparation simple de l'hydrogène phosphore. J. W R e t g e r s . p. 463. Hydrogène sulfuré. Méthode colorimétrique pour le dosage de l'hydrogène sulfuré. A. C. Uuysse. p. 485—486. Hydxosulflte sodique. Sur le dosage de l'hydrosulfite de sodium. E. H. E k k e r . p. 36—45. Hydroxylamine. Formation des alkyl-hydroxylamines par l'action de l'hydroxyUniine sur les iodures alkyliqnes. C A. L o b r y de B r u y n . p. 46—49. I. Xodnre argeatique. Solubilité. A. F. H o l l e m a n . p. 234. Xodura d'antimoine. Liqueur pesante obtenue par dissolution de l'iodure 502 d'antimoine dans l'iodure-de méthylène et dans le bromure d'arsenic. J. W. R e t g e r s . p. 57—59. Xoiun d'anénlo. Liqueur pesante obtenue par dissolution de l'iodure d'arsenic dans l'iodure de méthylène et dans le bromure d'arsenic. J. W. R e t g e r s . p. 57—59. lodnra ittnnlqn*. Liqueur pesante obtenue par dissolution de l'iodure stannique dans l'iodure de méthylène et dans le bromure d'arsenic. J. W. R e t g e r s . p. 57—59. T^iiflM— Isoimides substituées de l'acide phlalique. S. Hoogewerff et W. A. van Dorp. p. 93—100. Isomorphlime. Contributions à la connaissance de l'isomorphisme. J. W. R e t g e r s . p. 441—457. [XX. Sur les cristaux cubiques du salmiac ferrifère. p. 441—442. XXI. Sur la non-existence de 1 isoditnorphisrae entre le tellure et le soufre, p. 443—446. Appendice au N°. XVIII. p. 446—447. XXII. Sur la coloration artificielle des cristaux de corps anorganiques par des matières colorantes organiques, p. 447—457.] lu. Laotato la phénylhyiraslne. H. J. F. de Vries. p. 276. M. ¥>ltoa>. Sur la maltose et son anhydride. C. A. L o b r y de B r u y n et F. H. van L e e n t . p. 218—222. Méthylglncoald*. Sur le second méthylglucoside. W. A l b e r d a van E k e n s t e i n . p. 183—186. Xéthylnitnmine. Sur la rnéthylnitramine. A. P. N. F r a n c h i mon t. p. 308—330. [Préparation, p. 308—314. Réduction, p. 314—320. Propriétés et dérivés, p. 320—329. (Sels ammonique, argentique, barytique, lithique, calcique, magnésique, linéique, cadmique, cobalteux, raercurique, cuivrique. Dérivés éthylique, propylique et isopropylique). P. S. Point de fusion.] 3. 5. KéthylpbioylpyrMol. B. S j o l l e m a . p. 458—462. 3. 5. Méthylphénylpynaol-4-carbonat» éthylique. B. S j o l l e m a . p. 460. 503 Naphtaline. Sur ia constitution de la naphtaline et de ses dérivés par F. R e v e r d i n et E. N c e l t i n g . p. 65—66. O. Octométhylene-dlamlne. Sur l'octométhylène-diamine. M. van B r e u k e l e v e e n . p. 34—35. Orthodinltrobeniene. Voyez: Dinitrobenitaes. Oxalatei. Oxalate acide de benzylaraine et ses produits de décomposition. A. F. H o l l e m a n . p. 411—416. Oxalate acide d'éthylamine. Décomposition par la chaleur sous formation de diéthyloxamide. A. F. H o l l e m a n . p. 416. Oxalate calcique. Solubilité. A. F. H o l l e m a n . p. 234. Oxalene-diamidoxiine. A. F. H o l l e m a n . p. 80—87 [Oxydation par le ferricyanure de potasse en solution alcaline, p. 80—81. Oxydation par le brome en solution aqueuse, p. 81—82. Oxydation par l'acide azotique, p. s. 1.4, p. 82—83. Oxydation par l'acide nitreux, p. 83. Dibenzoyl-oxalène-diamidoxime, p. 84. Oxalène-monoaroidoxime, p. 84—87.] Ozalene-monamidoxime. A. F. H o l l e m a n . p. 84—87. Ozamide. Formation dans l'oxydation de l'oxalène-diamidoxime par l'acide nitreux. A. F. H o l l e m a n . p. 83. Oxyda CUivTilJue. L'hydrogel et l'hydrate cristallin de l'oxyde de cuivre. J. M. van B e m m e l e n . p. 271—274. Oxygène. Sur quelques améliorations apportées à l'appareil employé par M. Romyn pour le dosage de l'oxygène dans l'eau. J. C. Boot. p. 88—92. P. Paraoéttoluide. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u 6 c h . p. 288. Paradinitrobenzène. Voyez: Einitrobenzènes. Perméabilité des membranes. J. H. M e e r b u r g . p. bl — 63. Phénylhydrazine. Formiate, lactate de phénythydrazine et acétyl- et formyl-phénylhydrazine. H. J. F. de V r i e s . p. 276. Phénylnitoométhane. Recherches sur le phénylnitrométhane. A. F. H o l l e m a n . p. 403—410. 504 Phéiylthiottxe». Solubilité dans des mélange* d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p 290. Phosphine. La vitesse d'oxydation de la phosphine. H. J. van de S t a d t . p. 245—252. [Avant-propos, p. 245. I. Mécanisme de l'oxydation de la phosphine, p. 246—250. (Résultats. Formation d'acide phosphoreux, p. 247—248. Combustion ave* dégagement d'hydrogène. Formation d'acide métaphosphoreux, p. 248—249. Chimisme dans l'oxydation lente de la phospine. p. 249—250i. II. La vitesse d'oxydation près de la limite de l'exploston. Influence de la tapeur d'eau. Limite de l'explosion, p. 250—252.] Phosphore. Transformation de phosphore jaune en phosphore rouge. J. VV. R e t g e r s . p. 50—53. Phosphore (Hydrogènei. Voyez: Hydrogène phosphore. P. M. Kooy. p. 238—244. Photphure d'hydrogène. Sur une méthode de piéparation simple du pnosphure d hydrogène. J. W. R e t g e r s . p. 463. Fil» de transition. La pile de transition et un nouveau mode de son application K. C o h e n et G. B r e d i g . p. 482—485. Poids spécifique. La détermination du poids spécifique de sels solubles dans l'eau, j . W. R e t g e r s . p. 5 3 - 60. [La préparation de nouveaux liquides pesants, p. 53— 57. Expériences avec l'iodure de méthylène, p. 57—58. Expériences avec le bromure d'arsenic, p. 58—60.] Point de transition. La détermination des points de transition au moyen de l'électricité et de la force électromotrice développée par la décomposition chimique. E. Cohen, p. 464—482. [Partie qualitative, p 464— 473. (Application de la méthode électrique. 1) Perte d'eau de cristallisation. 2) Foimation de sels bibasiqnes. 3} Double décomposition. 4) Polymorphie). Partie quantitative, p. 473—482.] Q. Qninidin». Recherche de la quinidine dans le sulfate de quinine. H. B e h r e n s . p. 1—12. Quinine. Sur l'examen microchiroique de la quinine. H. B e h r e n s . p. 1—12. 505 [I. Composés Quinidinc, p II. Séparation de chinine caractéristiques, 3—5 p. 1—6. et recherche des alcaloïdes impur. (Quinine, p. 1—3. Cinchonine. p. 5—6. i.inchonidine. |>. 0). décrits dans le sulfate (Cristallisation du bisulfate, p. ti—7. Cristalli- sation du sulfate normal, p. 7. Deuxième cristallisation du sulfate normal, p. 7—8. Recherche sommaire des impuretés, p 8—9. Précipitation fractionnée, p. 9 — 1 1 . Précipitation des sels oxaliques et Urtriques, p. 1 1 — 1 2 ) . | R. Eéfraction. Recherches réfractométriques. J F. E y k m an. p. 1 3 — 3 3 . [Avant-propos, p. 1 3 — 1 4 . Détermination des indices de réfraction, p. 1 4 — 2 3 . Détermination des densités, p. 2 4 — 3 1 . Erreurs d'observation, p. 3 1 — 3 3 . ] S. Salicylate argentique. Solubilité. A. F. H ol le m an. p. 232. Schaele (Cul Wilhelm). p. 64—65. Schônite. Voyez Sulfate potaaiique. Sodiumphénylnitrométhano. A. F. H o l l e m a n . p. 400. Solubilité. Eludes sur la solubilité de non-électiolytes solides dans des mélanges de deux liquides. I. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 2 7 7 — 3 0 7 . [Introduction, p. 2 7 7 — 2 8 1 . Méthodes et appareils, p. 281—280. Déterminations (p-acéttoluide. a-acétnaphtalide. phénylthiourée, benzoylphénylhydrazine, triphénylguanidine, acélanilide. benzamiue, trinitrobenzène, alanine), p. 286—287. Discussion des résultats, p. 2 9 8 - 3 0 7 . ] Détermination de la solubilité de quelques sels réputés inso- lubles. A. F. H o l l e m a n . p. 228—23s. Sophorint. Sur l'identité de la sophorine avec la cytisine. P. C. P l u g g e . p. 486 — 488. Sucra. Produit de décomposition de la convolvuline. H. J. T a v e r n e . p. 2 1 3 — 2 1 5 . Voyez aussi: Convolvuline Sulfate barytique. Solubilité. A. F. H o l l e m a n p 232. Sulfate oaloiqut. Solubilité. A. F. H o l l e m a n . p. 231 506 Sulfata magnétique. Les sels doubles du sulfate potassique et du sulfate magnésique. I. K. van d e r H e i d e . p. 252—258. Voyez aussi: Sulfate potassique. Sulfata potassique. Les se's doubles du sulfate potassique et du sulfate magnésique. (la Schônite et l'Astrakanite). I. K. van d e r Heide. p. 252—258. [Avant-propos, p. 252. I. Circonstances dans lesquelles se forment la Schônite et l'Astrakanite, p. 253—250. Transformation de la Schônite en Astrakanite sous l'influence du sulfate potassique à 92°, p. 253—254. Transformation de la Schônite en Astrakanite sous l'influence du sulfate magnésique à 72°, p. 254. Décomposition de la Schônite dans les deux sulfates avec assimilation d'eau à 3°, p. 254—255 Température cryohydratique, p. 255. Limite supérieure de température, p. 255. Formation de la kiesérite, p. 255—256. 11. Solutions saturées qu'on peut obtenir du sulfate potassique en mélange avec le sulfate magnésique, p. 250—258. 1) Solution» saturées de Schônite en présence du sulfate potassique, p. 250—257. 2) Solution saturée d'Astrakanite potassique et de sulfate potassique, p. 257. 3) Solutions saturées de Schônite et de sulfate magnésique à 7 II, 0, p. 257. 4) Solution saturée de Schônite et de sulfate magnésique a 0 H, 0, p. 257—258. III. Coup d'oeil sur les résultats obtenus, p. 258.] Sulfate strentiqua. Solubilité. A. F. Ho Ile m an. p. 233. X. Températures cryohydratique*. Recherche théorique et expérimentale sur les températures cryohydratiques dans les systèmes à deux sels avec ou snns formation de sel double. F. A. H. S c h r e i n e m a k e r s . p. 233—237. Tension osmotique. Sur la détermination de la tension osmotique de liquides albumineux au moyen de l'abaissement du point de congélation. H. J. H a m b u r g e r , p. 67—69. Tétraméthyloxamide. Préparation et propriétés. A. P. N. F r a n ch un ont et H. A. R o u f f a e r . p. 331—335. Triméthyloxamide. Préparation par transformation du diméthyloxamate éthylique. Propriétés. A. P. N. F r a n c h i m o n t et H. A. Rouffaer. p. 338—344. 507 Trinitrobmènt. Sur le trinitrobenzène et le dinitrophénol symétriques. C A. L o b r y de B r u y n et F. H. van L e e n t . p. 148—154. [Préparation et propriétés physiques, p. 148—150. Action du carbonate de soude et de l'alcali caustique, p. 150—153. Dinitrophénétol 1, 3, 5, p. 153—154.] Trinitroben»en». Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 296. Triphénylgutnidine. Solubilité dans des mélanges d'alcool éthylique et d'eau. A. F. H o l l e m a n et A. C. A n t u s c h . p. 292. Tungitène. Acier tungstaté. Voyez: Aciar. TJ. tJrie. Sur une nouvelle classe de dérivés de l'urée. A. P. N. F r a n chi mon t. p. 488—489.