Year 3

Transcription

Year 3
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 3
Monsieur le vent
Fernande Huc
Nous irons aux bois
Une comptine
Soufflez monsieur le vent,
Faites danser les nuages
Et les cheveux des enfants sages.
1, 2, 3,
nous irons aux bois ;
4, 5, 6,
cueillir des cerises ;
7, 8, 9
dans un panier neuf ;
10, 11, 12
elles seront toutes rouges.
Soufflez monsieur le vent,
Emportez les papiers
Et le chapeau du jardinier.
Il pleut
Anne-Marie Chapouton
La graine
Alain Serres
Il pleut
Des feuilles jaunes
Il pleut
Des feuilles rouges.
L’été va s’endormir
Et l’hiver
Va venir
Sur la pointe
De ses souliers
Gelés.
Au clair de l'automne
Mon ami Pierrot,
La petite feuille est morte ;
Ouvrez-lui la porte ;
Au clair de la laine
Est rangée sa graine.
Chut !
Fermez bien vos mains
Comme une boîte à bijoux ;
Il va pleuvoir jusqu'aux mois doux.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 4
C’est l’été
Thérèse Baudet
Les glaçons
Corinne Albaut
C'est l'été
Trois petits moustiques
M'ont piqué :
Un sur le front
Un sur le nez
Et le troisième
Au bout du pied !
Les glaçons qui pendent du toit
Dis-moi, c'est de la glace à quoi ?
Elle n'a pas de couleur,
Elle n'a pas de goût,
Elle n'a pas d'odeur,
Elle n'a rien du tout !
Alors, c'est de la glace à quoi,
Les glaçons qui pendent du toit ?
Trois petits boutons
ont poussé :
Un sur le front
Un sur le nez
Et le troisième
Au bout du pied !
Me voilà tout défiguré,
C'est l'été !
Coccinelle
Edmond Rostand
La gelée
Anne-Marie Chapouton
Coccinelle, demoiselle
Où t'en vas-tu donc ?
Je m'en vais dans le soleil
Car c'est là qu'est ma maison.
Bonjour, bonjour, dit le soleil,
Il fait chaud et il fait bon.
Le monde est plein de merveilles
Il fait bon se lever tôt.
Ce matin,
Il y avait
Des milliers
De diamants
Dans les champs.
Les gens ont dit :
“C’est la gelée.”
Mais moi,
Je sais bien
Que c’est la lune
Qui a fait craquer
Tous ses colliers.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 5
Les habits des quatre saisons
Corinne Albaut
L’averse
Francis Carco
C'est le printemps, il fait frais
Nounours met un bonnet.
C'est l'été, il fait chaud
Nounours enfile un maillot.
C'est l'automne, il fait gris
Nounours prend un parapluie.
C'est l'hiver, il fait froid
Nounours porte une parka.
Un arbre tremble sous le vent,
Les volets claquent.
Comme il a plu, l'eau fait des flaques.
Des feuilles volent sous le vent
Qui les disperse
Et, brusquement, il pleut à verse.
Le bonhomme de neige
Jason Émond
Les feuilles mortes
Pernette Chaponnière
Savez-vous qui est né
Ce matin dans le pré ?
Un gros bonhomme tout blanc !
Il est très souriant
Avec son ventre rond
Ses yeux noirs de charbon
Son balai menaçant
Et son chapeau melon.
Tombent, tombent les feuilles rousses,
J'entends la pluie sur la mousse.
Le soleil a brillé,
À midi dans le pré,
Je n'ai rien retrouvé ...
Le bonhomme a filé !
Tombent, tombent les feuilles mortes,
J'entends l'hiver à ma porte.
Tombent, tombent les feuilles molles,
J'entends le vent qui s'envole.
Tombent, tombent les feuilles d'or,
J'entends l'été qui s'endort.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 6
Mois d’automne
Patrick Joquel
Trois escargots
Maurice Carême
Septembre est rond
comme un raisin
voici les grains
et leurs pépins.
Le mois d’octobre
a pour champions
les champignons
les potirons.
J'ai rencontré trois escargots
Qui s'en allaient cartable au dos
Novembre a froid
il met des gants
aux doigts du vent
et des enfants.
Quant à décembre
il ne dit rien
Noël revient
dans les sapins.
Où peut se trouver leur école ?
Au milieu des avoines folles ?
Sous la pluie
Jean Richepin
Le bonhomme de neige
Albert Atzenwiler
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
Un jour, un bonhomme de neige
Eut envie de voyager.
Il pleut, ça mouille,
Et pas du vin !
Quel temps divin
Pour la grenouille !
Il prit sa belle écharpe beige
Et son bâton de noisetier.
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
Après la pluie
Viendra le vent.
En arrivant
Il vous essuie.
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau ?
A peine arrivé en Afrique,
Il se sentit très fatigué.
Il fut piqué par un moustique
À l'ombre d'un grand cocotier.
Il fut pris d'une forte fièvre
Et soudain se mit à trembler,
Comme tremblent lapins et lièvres
Quand la chasse va commencer.
Il transpirait à grosses gouttes,
Il fondait de la tête aux pieds ...
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 7
Le bonhomme de neige
Corinne Albaut
L’automne
Maurice Carême
Au nord de la Norvège
vit un bonhomme de neige.
Il n'a pas peur de fondre,
là-bas, la neige tombe
pendant de très longs mois
où il fait sombre et froid.
L’automne au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Quelle joie chez les feuilles !
Elles valsent au bras
Du vent qui les emporte.
On dit qu’elles sont mortes,
Mais personne n’y croit.
L’automne au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Et le bonhomme de neige,
bien assis sur son siège,
regarde les flocons
voler en tourbillons.
Sais-tu ce que j'en pense ?
Il a bien de la chance,
pour un bonhomme de neige,
d'habiter la Norvège !
La Source
Louis Guillaume
Le Renard et les Raisins
Jean de le Fontaine
Tout au long de l'année
Me parle cette source
En janvier enneigée,
En février gelée,
En mars encore boueuse,
En avril chuchotante
En mai garnie de fleurs,
En juin toute tiédeur,
En juillet endormie,
En août presque tarie,
En septembre chantante,
En octobre dorée,
En novembre frileuse
En décembre glacée.
C'est toi, petite source,
Le coeur de la forêt !
Certain Renard Gascon, d'autres disent
Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une
treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait atteindre :
"Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des
goujats. "
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 8
L'hirondelle et le poète
Michel Beau
Neige
Jacqueline Mériot
"Bonjour, bonjour"
dit l'hirondelle
qui revient nicher
sous mon toit.
"J'ai du printemps
au bout des ailes
et t'apporte des fleurs nouvelles ;
je te suis fidèle"
"Merci, merci,
dit le poète,
de revenir auprès de moi
de l'autre bout de la planète."
et j'avais du bleu plein la tête
car l'hirondelle c'était toi.
Sur la musique du silence
Dansent, dansent les flocons blancs
Qui se balancent
Et qui s'en vont
Tisser une douce couverture
Pour la terre qui s'endort
Sur la musique du silence
Dansent, dansent les flocons blancs.
Quand automne en saison revient
Samivel
Le Lion et le Rat
Jean de la Fontaine
Quand automne en saison revient,
La forêt met sa robe rousse
Et les glands tombent sur la mousse
Où dansent en rond les lapins.
Les souris font de grands festins
Pendant que les champignons poussent.
Ah ! Que la vie est douce, douce
Quand automne en saison revient.
Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le
monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d’un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu’un aurait-il jamais cru
Qu’un Lion d’un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu’au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 9
La clé des champs
Jacques Charpentreau
Joie du printemps
Lucie Delarue-Mardrus
On a perdu la clé des champs!
Les arbres, libres, se promènent,
Le chêne marche en trébuchant,
Le sapin boit à la fontaine.
Au printemps, on est un peu fou,
Toutes les fenêtres sont claires,
Les prés sont pleins de primevères,
On voit des nouveautés partout.
Les buissons jouent à chat perché,
Les vaches dans les airs s'envolent,
La rivière monte au clocher
Et les collines cabriolent.
Oh! regarde, une branche verte!
Ses feuilles sortent de l'étui!
Une tulipe s'est ouverte...
Ce soir, il ne fera pas nuit,
J'ai retrouvé la clé des champs
Volée par la pie qui jacasse.
Et ce soir au soleil couchant
J'aurai tout remis à sa place.
Les oiseaux chantent à tue-tête,
Et tous les enfants sont contents
On dirait que c'est une fête...
Ah! que c'est joli le printemps!
Chanson pour les enfants l'hiver
Jacques Prévert
La Cigale et la Fourmi
Jean de la Fontaine
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc.
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper,
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe
Et puis son vieux chapeau.
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
“Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal. ”
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
Berthe Mouchette Competition 2015
L'automne
Jean Mambrino
Le brouillard
Maurice Carême
L'automne sur les ailes des oiseaux
couleur de feuilles et de forêts qui meurt
Une tendre rousseur une braise qui s'avive
Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison.
Dans un lambeau de vent arraché à l'automne
et les feuilles qui volent avec les ailes délivrées
Le temps s'achève dans un orage clair.
Un seul mouvement qui arrive une seule liberté.
Feuilles et plumes fondues dans l'air.
Flammes qui descendent
envol sur les terrasses du soir
Un seul automne d'envols et de cendres
une submergeante lumière.
Chanson des escargots qui vont à l’enterrement
Jacques Prévert
(un extrait)
A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Year 10
Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre des voisins
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier.
Le Rat des villes et le Rat des champs
Jean de La Fontaine
Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le Citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
[…]
- C’est assez, dit le Rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m’interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre !
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 11 (page 1/2)
La pomme et l'escargot
Charles Vildrac
Saison des semailles. Le soir.
Victor Hugo
Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier ;
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré !
C'est le moment crépusculaire ;
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure de travail.
Pomme, pomme,
T'es-tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'oeil poché !
Dans les terres de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Elle tomba, quel dommage,
Sur un petit escargot
Qui s'en allait au village
Sa demeure sur le dos
Ah ! stupide créature
Gémit l'animal cornu
T'as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L'escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d'y passer l'hiver.
Ah ! mange-moi, dit la pomme,
puisque c'est là mon destin ;
par testament je te nomme
héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j'espère,
De jolis petits pommiers.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence ;
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 11 (page 2/2)
Un jardin sous mes mots
Francis Etienne Sicard
Le Renard et le Bouc
Jean de la Fontaine
Roses, jasmins, iris, lilas, volubilis,
Cerisiers du Japon et jeunes arbousiers,
Colorant le matin de leurs chants printaniers
Adornent mon jardin de vivants ex libris.
Capitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés.
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
L'autre était passé maître en fait de tromperie.
La soif les obligea de descendre en un puits.
Là chacun d'eux se désaltère.
Après qu'abondamment tous deux en eurent
pris,
Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous,
compère ?
Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.
Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi :
Mets-les contre le mur. Le long de ton échine
Je grimperai premièrement ;
Puis sur tes cornes m'élevant,
A l'aide de cette machine,
De ce lieu-ci je sortirai,
Après quoi je t'en tirerai.
- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue
Les gens bien sensés comme toi.
Je n'aurais jamais, quant à moi,
Trouvé ce secret, je l'avoue.
Le Renard sort du puits, laisse son compagnon,
Et vous lui fait un beau sermon
Pour l'exhorter à patience.
Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n'aurais pas, à la légère,
Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors.
Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts :
Car pour moi, j'ai certaine affaire
Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin.
En toute chose il faut considérer la fin.
Abeilles et frelons s’y disputant les lys,
Piétinent les pistils sans aucune pitié,
Alors que, s’échappant des pages d’un herbier,
Un papillon de nuit dévore un myosotis.
Solitaire et pensif, un arôme somnole
Sous le dais argenté d’un antique olivier,
Dont l’ombre de satin imite l’Acropole.
Dans mon jardin aussi, le soleil a planté
Une pure fontaine, comme un encrier,
Où je plonge ma plume et bois l’éternité.
Berthe Mouchette Competition 2015
Correspondances
Charles Baudelaire
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de
symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se
répondent.
II est des parfums frais comme des chairs
d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les
prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des
sens.
Year 12 (page 1/2)
Gymnopédies de lettres
Francis Etienne Sicard
Aux flammes de mes mots j’allume des mirages
Que je plonge parfois dans l’encre d’un soleil
Dont mes doigts impatients fouillent le bouscueil
Jusqu’à briser l’émail de mes riches images.
Des cristaux de saphir au cœur des coquillages
Colorent mes cahiers d’une larme de miel
Que je verse en fusion sur tous les arcs-en ciel
Qu’une plume d’or pur brode sur les rivages.
Des ficelles de soie affriolent mes temples
Où se mêlent les rois et les pas d’hirondelles
Qu’un immortel gardien souvent cite en
exemples.
La poésie est l’art d’effacer les silences
Entre un croquis criblé de fines étincelles
Et les sanglots fanés des cordes de potences.
Berthe Mouchette Competition 2015
Year 12 (page 2/2)
Premier sourire du printemps
Théophile Gautier
Le Chêne et le Roseau
Jean de La Fontaine
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Le Chêne un jour dit au Roseau :
“Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas.
Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. “
Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
BMC Competition 2014
Bibliographie
http://www.poetica.fr/categories
http://www.momes.net/comptines
http://www.unjourunpoeme.fr
http://www.lacoccinelle.net/paroles-officielles
http://poesie.webnet.fr
http://www.poetica.fr
http://www.learn-french-help.com/french-poems-for-children.html
http://www.toutelapoesie.com/poemes.html
http://www.aesopfables.com/aesopjdlf.html
http://www.frenchtoday.com/french-poetry-reading/le-chene-et-le-roseau-de-jean-de-la-fontaine
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/fablanglalphab.htm

Documents pareils