SPÉCIAL IMMOBILIER LILLE - guide Nouvel Observateur
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SPÉCIAL IMMOBILIER LILLE - guide Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER LILLE PHILIPPE DELATTRE Président du conseil régional des notaires du Nord-Pas-deCalais Le Nouvel Observateur Comment se porte le marché lillois ? Philippe Delattre Une correction assez sévère des prix a eu lieu sur le marché de la résidence principale, qui concerne les deux tiers des transac tions – le tiers restant se répartissant à peu près équitablement entre l’investissement locatif et celui des rési dences secondaires. A noter que si le marché du neuf a été très soutenu fin 2010 dans la région, le nouveau coup de rabot en vue pour le Scellier, ajouté aux incertitudes préélectorales, risque de ralentir, dans les mois qui viennent, les ventes de logements neufs, les promoteurs ayant besoin de stabilité pour s’engager sur de nouveaux pro grammes. Reste qu’en période d’incertitude monétaire la pierre constitue une valeur refuge. Où est-il le plus judicieux d’investir ? Les quartiers les plus dynamiques de Lille sont Vauban, République et le Vieux-Lille. Ce sont les secteurs traditionnels de bonne tenue du marché, qui sont rarement à la baisse. A noter que Lille-Sud a connu une bonne progression en 2010. La proximité avec Paris, grâce au TGV, explique en partie la bonne tenue du marché pour ces secteurs, mais également pour des communes périphériques telles que Marcq-en-Barœul, Mouvaux et Croix. Le classement des biens par niveaux énergétiques est-il un frein ? Il est certain que les différents diagnostics (énergie, amiante, plomb, électricité, gaz…) ont une influence sur la perception qu’ont les acquéreurs de l’état réel du bien, donc sur sa vraie valeur, ce qui les amène naturellement à en tenir compte au moment de faire l’offre de prix. L’octroi du PTZ [prêt à taux zéro] est réservé aux biens peu énergivores. Cette condition fait que, finalement, l’objectif du prêt n’est pas atteint : les ménages les plus modestes ne peuvent acquérir que des biens en état moyen ou mauvais, et en conséquence sont exclus du PTZ, lequel avait pourtant au départ été mis en place en leur faveur. PROPOS RECUEILLIS PAR R. K. Le Nouvel Observateur organismes de crédit à ne valider que les dossiers les plus sûrs. En outre, le calcul des montants d’obtention du PTZ est désormais propor tionnel à la classe énergétique du bien : en clair, dès que le classement dépasse la lettre E, le PTZ devient ridiculement bas », explique JeanJack Hamel, chez Immosky. Le marché lillois tourne actuellement au ralenti. « Le premier trimestre 2011 a été marqué par l’annonce d’une baisse des prix à Lille (–6%, d’après la base des avant-contrats), annonce Hugues Lemaire, porte-parole de la chambre des notaires du Nord. Nous constatons également une baisse importante du volume de transac tions, ce qui peut expliquer de façon mécanique la dégradation du prix moyen des biens. Depuis avril, le marché semble avoir retrouvé sa fluidité de 2010, avec cependant une réserve tenant à l’anticipation de la hausse des taux d’intérêt, que l’on commence à constater et qui risque de conduire à une baisse plus affir mée des prix. » Acheteurs et vendeurs s’observent donc et semblent attendre des jours meilleurs. Sauf dans le centre-ville, où Stéphane Malecki, directeur de Lamy Immobilier, annonce des chiffres iden tiques à 2010, et dans le Vieux-Lille. Christophe Cavrois, directeur de Cavrois Immobilier, estime que « c’est toujours le bon moment d’acheter, lorsque l’on est en bonne santé et que l’on veut s’assurer une sécurité financière ». Dans l’ancien, la baisse des transactions du début d’année tranche quelque peu avec le dynamisme urbanistique de la ville. Des dizaines de grues entourent la « capitale des Flandres », sans souci du ralentissement actuel. Envisagés à l’échelle d’une génération, les grands projets lillois progressent dans un cadre stratégique d’écoquartiers établi par la municipalité. C’est à partir de sites abandonnés, de friches industrielles, que les grands travaux ont commencé depuis quelques années. « Nos objectifs sont précis : rendre les habitations existantes moins énergivores, donner accès à des transports en commun de qualité, améliorer le cadre de vie en réintroduisant plus de vert dans la ville dans des espaces sécurisés afin de permettre le “mieux vivre ensemble” », précise Stanislas Dendiével, adjoint au maire, chargé des projets immobiliers. Le « mieux vivre ensemble », cher à Martine Aubry, s’est construit dans les conseils de quartier, car ce sont les habitants eux-mêmes qui ont exprimé leurs idées avant que les décisions de transformations soient prises. Cette mue à l’échelle d’une ville est déjà visible dans différents secteurs : Arras-Europe, le BoisHabité, Cannes-Arbrisseau, les Margueritois, Fives, les rives de la Deûle ou encore Lille-Sud. A l’image de son équipe de football et de son nouveau stade, Lille se construit une stature nationale, internationale même, et durable. Sa proximité avec des capitales ou des grandes villes comme Bruxelles, Londres, Paris, Amsterdam ou Francfort est un atout pour les entreprises sou cieuses d’avoir leur siège au cœur de leurs marchés. Cette géostratégie est un gagnante, et le nombre de d’implantations ne cesse d’augmenter. « Les conséquences directes sur l’immobilier, hors bureaux, ne se font pas encore clairement sentir, mais cette dynamique produira ses effets dans quelques années, apportant avec elle son lot d’emplois », souligne Stanislas Dendiével. Côté constructions, 4 500 logements sont en chantier ou sur le point d’être livrés, dont 1 850 logements sociaux et 570 logements en accession sociale à la propriété. Nombre de quartiers sont concernés par ces chantiers : plus de 800 logements (toutes catégories confondues) à Lille-Sud, près de 600 dans le centre, 400 à Moulins comme aux Bois-Blancs ou à Fives, autour de 200 à Saint-Maurice, Vauban, dans le Vieux-Lille ou à Wazemmes… « Ces opérations concernent des logements de toutes les tailles, convenant donc à toutes les générations : étudiants, seniors, couples, familles… Elles mêlent aussi en général logement social, logement privé et accession aidée à la pro priété. Certains programmes, répartis dans toute la ville, accueilleront en partie des ménages dont les loge ments seront démolis dans le cadre de notre rénovation urbaine », annonce Audrey Linkenheld, adjointe au maire à l’urbanisme… ROBERT KASSOUS DR II