Mariage LA 4 - Le blog de Jocelyne Vilmin
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Mariage LA 4 - Le blog de Jocelyne Vilmin
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro Lecture analytique 4 : Acte V, scène 3 : de « Est-il rien de plus bizarre que ma destinée… » jusqu’à « …et me voilà derechef sans emploi ». Question : montrez comment, à travers le récit de sa vie, Figaro se livre à la critique sociale de son temps. Introduction : - Beaumarchais et la trilogie : ……………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… - La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro : ………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… - Situation et présentation de la scène : …………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………… Lecture - Reprise de la question et annonce du plan : ……………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… I – le récit de vie 1) Les situations et métiers successifs de Figaro : lignes Situations et métiers Fin de l’expérience Enfant de parents inconnus, volé, mais honnête repoussé Étude de médecine vétérinaire dramaturge censuré économiste emprisonné journaliste censuré Figaro, un personnage picaresque : origine espagnole, enfance illégitime, vie aventureuse et pleine de péripéties, esprit rusé 2) Une structure répétitive qui met en évidence le sens que Figaro donne à sa vie : - l’histoire d’un échec présenté dès la première phrase : « (je) veux courir une carrière honnête »/ « toujours repoussé » Chacune de ces étapes de sa vie s’achève sur un échec ; obstacles que la société oppose aux personnes de modeste extraction, quels que soient leurs mérites - le recours aux énumérations : à quatre reprises, l…….., l…….., l…….., l…….., des énumérations décrivent les efforts de Figaro ou les obstacles auxquels il s’est heurté. - pour devenir médecin : « J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie » / « une lancette vétérinaire » - comme dramaturge : « j'offense dans mes vers la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc » / « et voilà ma comédie flambée » - pour échapper à la pauvreté : « Mes joues creusaient ; mon terme était échu ; je voyais de loin arriver l'affreux recors », « en frémissant je m'évertue » / « sitôt je vois, du fond d'un fiacre, baisser pour moi le pont d'un château fort, à l'entrée duquel je laissai l'espérance et la liberté. » - pour écrire un journal : « un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs » / « on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! » Ces énumérations de plus en plus développées, hyperboliques, invraisemblables et cocasses au fil du texte créent un effet - retours des procédés d’opposition ou de conséquence destinés à créer des effets de chute : les trois premiers de ces passages énumératifs se concluent par : « et » l…. , « et voilà » l…. , « et » l….. suivi de ‘expression de l’échec. Dans le quatrième, c’est l’interjection « Po-ou ! » l…. qui joue le même rôle. une rhétorique efficace : art de la formule, rythme rapide, parataxe ; effet comique et adhésion du spectateur II – La critique sociale 1) Les cibles de la critique - Les privilèges : l…… l’accès aux places importantes ne peut s’obtenir que si l’on est noble, ou riche. C’est ce qui ressort notamment du début du texte - Le poids de l’église : l…… : l’expérience théâtrale de Figaro nous rappelle ce qui se passait fréquemment au XVIII° siècle : les écrivains déguisaient leur discours en empruntant notamment le masque de sujets orientaux (« dans les mœurs du sérail » ; cf le Mahomet de Voltaire) ou espagnols (Beaumarchais lui-même). Mais des cabales (représentées ici par la pression des gouvernements étrangers) obtenaient fréquemment du roi qu’il fasse interdire les œuvres jugées dangereuses pour la religion. - L’embastillage des opposants : l…… sur simple ordre des ministres (ces « puissants d’un jour ») ou du roi (rapidité d’exécution suggérée ici par l’aspect elliptique du récit) on pouvait se retrouver dans certain « château » (La Bastille, ou le Fort de Vincennes ont été beaucoup fréquentés par les écrivains au XVIII° siècle : Voltaire, Diderot., Sade…) - Les limites de la liberté d’expression, le poids des groupes de pression de toutes sortes : l…… l’expérience de Figaro dans le journalisme est l’occasion pour Beaumarchais de décrire le mécanisme par lequel les privilégiés (énumération) ou au contraire les « pauvres diables » de journalistes menacés par la concurrence constituent un formidable réseau d’intérêts faisant pression sur le roi et les censeurs pour empêcher la libre expression des idées L’ironie : • accumulations « Sublime Porte…. » ; « pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement », • détournement d’expression : « chiens de chrétiens », • paradoxe « n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent », euphémisme : « sitôt je vois, du fond d'un fiacre, baisser pour moi le pont d'un château fort, » ; « Las de nourrir un obscur pensionnaire » • antithèse : « tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs » • antiphrase : « cette douce liberté » - L’art de la maxime : « Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant » ; « il n'est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner » ; « sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » ; « il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits » Conclusion : - bilan : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………… - ouverture : évolution du personnage du valet de comédie, texte représentatif des Lumières : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… •