Quand les handicapés prennent le large
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Quand les handicapés prennent le large
10 Montpellier Midi Libre midilibre.fr MARDI 21 JUIN 2011 X9--- ÉCHOS D’ART Maison Heidelberg René Böll Les cimaises de la maison de Heidelberg accueillent l’exposition de René Böll Entre noir pur et gris clair, harmonies à la pointe d’argent et à l’encre. Jusqu’au 15 juillet, rue Trésoriers-de-la-Bourse. Bar Al-Andalus Photographies taurines Réservation 06 16 49 79 46 (www.odette-louise.fr ; www.rachelratsizafy.com). Atelier Bizz’Art “Le temps n’existe pas” Didier Caperan, Simona Abruzzini Gaétan Brigeault, Laure Moreno proposent une expo peinture photo art-déco Le temps n’existe pas. Le vernissage sera en deux temps : les 1er et 2 juillet, de 17 h à 21 h. Rendez-vous au 38 rue de la Méditerranée. Art-maniac Peinture Laura Panissier expose ses photographies taurines au bar Al-Andalus. Vernissage jeudi à partir de 19 h, au 8 rue Vanneau. Ouvert du mardi au samedi, de 19 h à 1 h, concerts tous les soirs. Église Sainte-Croix Chœur de Rachel Le petit chœur de Celleneuve, dirigé par Rachel Ratsizafy, joue son concert de fin de cession dimanche prochain, 18 h 30, en l’église Sainte-Croix de Celleneuve. Participation : 8 € (6 € réduit), gratuit enfant moins de 12 ans. La galerie Art'maniac présente l'artiste peintre Gilles Barp à partir de jeudi. Vernissage en présence de l’artiste, à 18 h 30. 6 rue Bonnier-d'Alco (art.maniac.over-blog.com ; 06 42 61 73 46). Hôpitaux Cheminement Jusqu’au 30 juin, l’espace culturel du CHRU expose le cheminement réalisé par les artistes de l’atelier Art 27, du centre de jour de Béziers et le musée d’art contemporain de Sérignan, avec la participation du plasticien Cédrik Torne. L’entrée est libre, pendant les heures de bureau, avenue Charles-Flahaut. 06 85 51 98 52. Nuits de Saint-Anne Festival l L’édition 2011 débute demain. ■ L’animation est proposée par l’association du quartier. Demain débutent les 19e nuits de Sainte-Anne. Une animation proposée par l'association du quartier qui met à contribution les jeunes musiciens du conservatoire. Ce sont eux qui animent l’événement de bout en bout. Avec, demain, dès 20 h 30, le jeune orchestre à cordes, dirigé par le chef Franck Fontcouberte qui mènera ensuite l’ensemble sur un répertoire classique. Photo J.-M. M. Ce jeudi, trois groupes seront à l’affiche : l’ensemble à vent, dirigé par Jean-Loup Grégoire ; l’ensemble à cordes, sous la baguette d’Hervé Desmons et l’ orchestre d'harmonie, mené par Jean-Loup Grégoire. Enfin, vendredi, après les musiciens de l’orchestre d'harmonie, dirigé par Olivier Vaissette, ce sera à l’ ensemble de jazz de Serge Lazarevitch de boucler les nuits de Sainte-Anne. ◗ Écoute libre, à partir de 20 h 30. Labau jazz propose des ateliers Espace de créations musicales animé par le balafoniste international Ali Keita, Labau jazz ouvre deux ateliers de création et de percussions (l’un pour les 7-15 ans, l’autre pour les adultes). Rendez-vous à Valflaunès avec le chef d’orchestre Souley’man Ouattara, Alexandre Scalisi, Juliette Rousset et Hyppolyte Bohouo, du 1er au 6 août. ◗ Côté pratique : les inscriptions sont désormais ouvertes sur internet ([email protected]). La participation s’élève à 25 € pour l’atelier des jeunes. Comptez 30 € pour l’atelier des adultes. Contact : 06 71 67 97 15. Quand les handicapés prennent le large Association l Des bénévoles relèvent le défi avec 250 volontaires. P rendre le large en chaise roulante… « Il faut juste pouvoir ! » Et justement, à la Pentecôte, soixante handicapés, infirmes moteurs cérébraux, autistes, myopathes ou malvoyants, de 3 à 35 ans, ont embarqué sur de mini-catamarans ou des péniches aux Aresquiers, chevauché des poneys et dansé sous la lune. Trois jours festifs, orchestrés pour la treizième année par Y arrivarem 34. Cette association, menée par Jacquie Masserot et ses proches, « dans l’esprit de celle qui existe en Ariège », et grâce à laquelle, en 1995, Jacquie avait « passé une nuit dans un refuge de haute montagne avec (son) fils Samuel ». Accidenté à sa naissance, lourdement handicapé, le garçon « avait 11 ans et a fait l’ascension à dos d’homme. » Des amis et des bénévoles, des parents, des sportifs. Dans la voix de la mère comme dans celle du fils, le souvenir est vibrant. « À raison de sept montagnards par handicapé », ils étaient 300 à atteindre le sommet. « Preuve que, tous ensemble, on fait des exploits. » « Quand on a un enfant handicapé, on devient un parent à part » Jacquie Masserot Institutrice à Montpellier, installée à Mireval, Jacquie a naturellement visé la mer. Et trouvé, en partenaire solide, la colonie de vacances Amitiés cévenoles. Qui, depuis, ouvre ses baraquements tout au bout de la plage des Aresquiers et mobilise ses troupes qui accueillent les participants et assurent le service. Nez dans les embruns et pieds nus dans le sable, Samuel et son cousin Lucas savourent « la liberté » de ces « grandes vacances en famille ». Autour d’eux, deux cents amis, dont des actifs d’Y arrivarem Ariège et ceux de Marseille, plus une vingtaine de musiciens et d’artistes. Durant les trois jours et deux nuits, chacun assurera sa mission et tout le monde mettra la main à la pâte. Dont les acrobates nîmois d’Arenos, le groupe Pilgrims de l’Aveyron, les dix-neuf percussionnistes de la batucada de Cour- ■ Pouvoir abandonner son handicap sur le sable et prendre la mer. S’évader. nonsec ou les musiciens de Sim Sim… Qui font les spectacles, partagent les repas, discutent et selon, restent jouer à la pétanque et prêter la main aux aventuriers. Coût global de ces trois jours à 250 participants : 7 000 €. Aidé par la CPAM et les Lions clubs, dont le Doyen de Montpellier, Y arrivarem 34 fait appel, question logistique, à la solidarité. L’Adage prête deux de ses véhicules pour acheminer les handicapés aux Aresquiers et, afin que tous roulent jusqu’aux vagues, l’institut Saint-Pierre de Palavas déroule ses tapis sur la plage. Avec douceur, Jacquie précise : « Quand on a un enfant handicapé, on devient un parent à part. On se replie sur soi, on culpabilise, on a honte. Et tout est compliqué. » Alors, comment imaginer s’offrir un week-end à la plage. Excepté « avec l’aide de toute la famille et de plein d’autres gens soi-disant valides. Dans la mixité. L’acceptation de toutes nos différences. » CAMILLE-SOLVEIG FOL [email protected] ◗ Renseignements : Y arrivarem 34, présidente, Jacquie Masserot, soixante familles membres (mail : [email protected]). Le week-end aux Aresquiers est offert aux handicapés et, cette année, il a coûté 60 € à chacun des valides qui participait à toutes les activités programmées. Les Guinguettes gitanes ont remis le couvert pour une huitième édition Musique l Sur la place de la cité Gély, les apéros au son des rumbas ont débuté. Le rendez-vous hebdomadaire en plein air est de retour ! Sur la placette de la cité Gély, devant La Chapelle, ancien lieu de culte devenu fabrique artistique, de grandes tablées ont été dressées pour accueillir les Guinguettes gitanes. Une nouvelle édition qui se décline chaque jeudi pour partager apéro et repas préparé par les femmes gitanes de l’association Gipsy Catalan, au son de rumbas catalanes. Entre repas musical et pas de danse ■Toutes les origines et tous les âges s’y retrouvent. Une huitième année qui se déroule jusqu’au 8 septembre en plein cœur de ce quartier gitan à l’urbanisation peu engageante. Pourtant, il suffit d’oublier ces multiples barres d’immeubles, pour arriver sur la placette et y vivre un (très) joli moment de convivialité. Chaque jeudi, c’est ainsi une centaine de personnes de toutes origines, âges et milieux sociaux qui s’y retrouve. Engageant la conversation avec les voisins d’assiettes, dégustant plats simples et bons, puis es- Archives J.-M. MART quissant (pour certains) quelques pas de danse après le dessert, quand musiciens et chanteurs gitans reprennent les guitares. Une alchimie réussie pour cette manifestation portée à la fois par Lili et les siens ainsi que La Chapelle. Voici dé- jà une quinzaine d’années que Lili, avec l’association Gipsy Catalan, cherche à créer des liens entre payous (non gitans) et gitans. L’arrivée d’Étienne Schwarzc, en 2000, à la tête de La Chapelle et leur envie commune de décloisonner ce quartier a débouché sur la création des Guinguettes. « Il ne s’agit pas seulement d’une animation socio-culturelle », avertit ce compositeur-musicien. Certains soirs, parmi les musiciens prévus, surgit un instant de grâce, un moment d’émotion qui rajoute au plaisir d’être là. MIREILLE PICARD [email protected] ◗ Les jeudis, de 19 h 30 à 23 h. La Chapelle, 170 rue Joachim-du-Bellay. Chaque jeudi, jusqu’au 8 septembre. 12 €. (apéro offert) 04 67 42 08 95.