Questions (11 points)
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UFR SEGMI Département d’Économie Année 2016-2017 M1 MBFA/EA – Macroéconomie Internationale Cours magistral : Dramane Coulibaly, chargé de TD : Victor Court Examen du 9 novembre 2016 – 2h En dehors de ce sujet et des copies de réponse, tous les documents sont interdits, les calculatrices aussi. Chaque réponse doit être concise mais justifiée (le résultat numérique seul ne compte pas). Questions (11 points) Q1. Expliquer le rôle du poste « erreurs et omissions » dans la balance des paiements. (1 point) Par construction, le solde de la balance des paiements doit toujours être équilibré. Dans la réalité, on n’arrive jamais à obtenir : 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 + 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖𝑒𝑟 + 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 = 0 Ceci est dû à plusieurs faits : erreurs d’arrondis, sur ou sous déclarations de marchandises, fuites de capitaux, problème d’harmonisation, etc. On a donc créé dans la balance des paiements une ligne ad hoc appelé « erreurs et omissions nettes » qui permet l'ajustement des résultats (i.e. l’équilibre de la balance des paiements) en cas d'écarts inexpliqués. Ainsi, on a toujours : 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 + 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖𝑒𝑟 + 𝐶𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 + 𝐸𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑒𝑡 𝑜𝑚𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 = 0 Q2. Expliquer pourquoi l’indice Big Mac initialement développé par le journal The Economist permet d’estimer grossièrement mais facilement si la PPA absolue est vérifiée dans le monde. (On n’oubliera pas de dire ce que mesure en vérité l’indice Big Mac). (2 points) L’indice Big Mac est une façon de vérifier la PPA absolue en faisant l’hypothèse que la production et la vente d’un Big Mac représente un panier de biens et services homogène entre pays. Formellement, cela revient en vérité à vérifier si la Loi du Prix Unique (LPU) est vérifiée pour le Bic Mac. 1 L’idée n’est pas absurde car la production et la vente d’un Big Mac requiert des matières premières produites localement, des produits chimiques, des services (cuisiniers, vendeurs, marketing), autant de coûts qui sont scrupuleusement calculés par les gérants de McDonald’s. Donc l’indice Big Mac, ou taux de change PPA Big Mac, est le taux de change (côté à l’incertain du point de vue de la monnaie domestique, donc côté au certain pour la monnaie de référence), 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 , tel que la LPU est vérifiée pour le Big Mac, c’est-à-dire : 𝑟é𝑓 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 = 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 . 𝑟é𝑓 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙 Où 𝑃𝐵𝑖𝑔𝑀𝑎𝑐 est le prix du Big Mac en monnaie locale, et 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 est le prix du Big Mac dans le pays de référence (généralement les États-Unis, donc 𝑟é𝑓 ≡ 𝑈𝑆). Dit autrement, 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 est le taux de change qui égalise le prix local du Big Mac à son prix dans le pays de référence (États-Unis). En prenant les USA comme pays de référence, on dit qu’une monnaie est surévaluée si on observe que le prix local du Big Mac convertie en dollars américains au taux de change courant 𝐸 est supérieur au prix du Big Mac aux États-Unis, c’est-à-dire si 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 𝐸 𝑈𝑆 > 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 . Cela revient à dire que le taux de change PPA Big Mac est supérieur au taux de change observé sur le marché, 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 > 𝐸. A l’inverse, on dira qu’une monnaie est sous-évalué si on observe que le prix local du Big Mac convertie en dollars américains au taux de change courant 𝐸 est inférieur au prix du Big Mac aux États-Unis, c’est-à-dire si 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 𝐸 𝑈𝑆 < 𝑃𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 . Cela revient à dire que le taux de change PPA Big Mac est inférieur au taux de change observé sur le marché, 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 < 𝐸. On peut aussi définir : 𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟é𝑣𝑎𝑙𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑒 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙𝑒 = 𝐸𝑃𝑃𝐴 𝐵𝑖𝑔 𝑀𝑎𝑐 −𝐸 𝐸 × 100. Q3. Rappeler ce qu’est l’effet Balassa-Samuelson. (2 points) L'effet Balassa-Samuelson est l'idée que le taux de change réel d'équilibre de long terme n'est déterminé que par la productivité relative du secteur national exposé à la concurrence par rapport à la productivité de l'étranger. Cet effet est tiré d'un modèle établi par Béla Balassa et Paul Samuelson en 1964. L’établissement de ce modèle part du constat fait par les deux chercheurs que les prix dans les pays pauvres sont relativement plus bas que ceux des pays riches (lorsqu’ils sont tous exprimés dans une même monnaie). Or, selon la théorie économique, les taux de change devraient évoluer de façon à égaliser les prix effectifs de tous les pays concourant au commerce mondial. Balassa et Samuelson, expliquent alors que les pays peu développés affichent une faible productivité, qui induit des salaires très peu élevés, donc des coûts de revient faibles et donc des prix bas, ce qui explique que le coût de la vie est relativement plus faible dans les pays en développement. 2 En résumé, parler d'effet "Balassa-Samuelson" revient à considérer que l'égalisation des prix par le taux de change, c'est-à-dire la détermination du taux de change selon la parité des pouvoirs d'achat (PPA), ne peut se faire qu'entre des économies ayant le même niveau de développement et des efficacités d’utilisation du capital et de la main-d’œuvre similaires. Une conséquence de cette idée est qu’une union monétaire ne devrait en principe associer que des pays économiquement semblables. Q4. Expliquer la notion de parité non couverte des taux d’intérêts (PNCTI). (2 points) La PNCTI postule qu’en présence d’une intégration financière internationale, les placements libellés dans différentes monnaies doivent offrir le même taux de rentabilité anticipé, une fois tous ces placements exprimés dans la même monnaie, pour qu’ainsi les agents soit indifférent entre les placements. Formellement, avec : 𝐸 le taux de change à l’incertain du point de vue de la monnaie domestique. 𝐸 𝑎 le taux de change anticipé. 𝑖 le taux d’intérêt domestique. 𝑖 ∗ le taux d’intérêt étranger. L’agent à deux choix : Placer ses revenus domestiques en actifs domestiques rémunérés au taux 𝑖. Convertir ses revenus en monnaie étrangère au taux de change 𝐸 et ainsi placer ses revenus domestiques en actifs étrangers rémunérés au taux 𝑖 ∗ qu’il voudra par la suite récupérer en monnaie domestique au taux de change anticipé 𝐸 𝑎 . Graphiquement, si le pays domestique est européen et que le pays étranger sont les USA : Ainsi, si la PNCTI est vérifiée : (1 + 𝑖) ⏟ 𝑅é𝑚𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢𝑠 𝑑𝑜𝑚𝑒𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑎𝑐é𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑑𝑜𝑚𝑒𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 3 = 𝐸𝑎 (1 + 𝑖 ∗ ) ⏟ 𝐸 𝑅é𝑚𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢𝑠 𝑑𝑜𝑚𝑒𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑎𝑐é𝑠 𝑒𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 é𝑡𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑠, 𝑟é𝑐𝑢𝑝é𝑟é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑒𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 . Ce qui revient à dire que 𝐸𝑎 𝐸 𝐸𝑎 = 1 + 𝑖 − 𝑖∗ ⇔ 𝑖 − 𝑖∗ = 𝐸 𝐸𝑎 𝐸 1+𝑖 = 1+𝑖 ∗, et en considérant que − 1 ⇔ 𝑖 − 𝑖∗ = 𝐸 𝑎 −𝐸 𝐸 ⇔ 1+𝑖 1+𝑖 ∗ ≈ 1 + 𝑖 − 𝑖 ∗ , on obtient que 𝑖 − 𝑖∗ ⏟ 𝐷𝑖𝑓𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙 𝑑𝑒 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′𝑖𝑛𝑡é𝑟ê𝑡 𝐸 ⏟𝑎̇ = 𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑛𝑡𝑖𝑐𝑖𝑝é𝑒 𝑑𝑢 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 Donc en parité non couverte des taux d’intérêt (PNCTI), le différentiel de taux d’intérêt est égal à la variation anticipée du taux de change. Q5. Quel trilemme est représenté par le triangle de Mundell ? (2 points) Le modèle Mundell-Fleming met en évidence un trilemme : l’impossibilité de concilier à la fois (i) la fixité du taux de change, (i) l’autonomie de la politique monétaire et (iii) la parfaite mobilité des capitaux. Par conséquent, il y a trois choix possibles : 1. Changes flottants : on peut avoir une autonomie de la politique monétaire avec une parfaite mobilité des capitaux. 2. Union monétaire : en renonçant à l’autonomie de la politique monétaire, on peut avoir des changes fixes et une parfaite mobilité des capitaux. 3. Autarcie financière : en absence de parfaite mobilité internationale des capitaux, on peut concilier les changes fixes et une politique monétaire autonome. Cela correspond à choisir un des côtés du triangle d’incompatibilité de Mundell : Q6. Expliquer l’argument selon lequel un régime de change fixe n’isole pas une petite économie ouverte (où les prix sont rigides) de la conjoncture étrangère. (Argumenter à l’aide d’un modèle vu en cours en donnant une représentation graphique). (2 points) Considérons le modèle Mundell-Fleming d’une petite économie ouverte à prix rigides. On fait l’hypothèse que cette économie est à l’équilibre (point A sur les graphiques) et on postule alors qu’une récession économique s’établit dans le pays étranger avec laquelle notre petite économie ouverte réalise ses échanges commerciaux. La diminution du revenu national 4 étranger implique une baise des exportations du pays domestique que nous étudions, ce qui implique une dégradation de sa balance commerciale et donc une baisse du revenu domestique (IS de décale vers la gauche en IS’). En régime de changes fixes, la détérioration de la balance commerciale, en provoquant un excès de demande de devises étrangères, conduit à une baisse des réserves pour maintenir la fixité du change : les courbes LM et BP se déplacent vers la gauche. Quel que soit le degré de mobilité des capitaux, la récession étrangère a une influence négative en changes fixes. Les changes fixes n’isolent pas l’économie de la conjoncture étrangère. Exercice (9 points) On considère une petite économie ouverte en régime de change flexible, en situation de chômage keynésien, dans laquelle les prix et les salaires sont rigides. Soit 𝒀, 𝑪, 𝑰, 𝑮, 𝑻 et 𝒊 désignant respectivement le revenu, la consommation privée, l’investissement privé, les dépenses publiques, les impôts et le taux d’intérêt. Les dépenses publiques et les impôts sont fixés de manière exogène par les autorités publiques. L’économie est décrite par les équations ci-dessous : Consommation privée : 𝑪 = 𝑪𝟎 + 𝒄(𝒀 − 𝑻), avec 𝑪𝟎 > 𝟎, 𝟎 < 𝒄 < 𝟏. (1) Investissement privé : 𝑰 = 𝑰𝟎 − 𝒃𝒊, avec 𝑰𝟎 > 𝟎, 𝒃 > 𝟎. (2) Demande de monnaie : 𝑴𝑫 𝑷 = 𝒍𝟏 𝒀 − 𝒍𝟐 𝒊, avec 𝒍𝟏 > 𝟎, 𝒍𝟐 > 𝟎. 5 (3) Offre de monnaie : 𝑴𝑺 𝑷 = 𝑴 𝑷 𝑹 + 𝑷, avec 𝑹 = 𝑹𝟎 + ∆𝑹. (4) Balance commerciale : 𝑩𝑪 = 𝒙𝒀∗ − 𝒛𝒀 + 𝝆𝑸, avec 𝒙 > 𝟎, 𝒛 > 𝟎, 𝝆 > 𝟎. (5) Balance des capitaux : 𝑩𝑲 = 𝒌(𝒊 − 𝒊∗ ), avec 𝒌 > 𝟎. (6) Où 𝒀∗ et 𝒊∗ sont respectivement le revenu et le taux d’intérêt étrangers ; 𝑷 est le niveau général des prix domestiques et 𝑸 le taux de change réel coté à l’incertain (du point de vue de la monnaie domestique); 𝑴 représente la composante exogène de l’offre de monnaie ; 𝑹 désigne le stock de réserves de changes et 𝑹𝟎 le niveau initial des réserves qui est supposé égal à zéro (𝑹𝟎 = 𝟎) ; et 𝒌 représente le degré de mobilité des capitaux. Q1. Déterminer les expressions des courbes IS, LM et BP. (3 points) On a cinq marchés : marché des biens et services (produits domestiquement ou importés), marché du travail domestique, marché de la monnaie domestique, marchés des titres (détention de titres domestiques ou étrangers) et marché des changes. IS donne l’équilibre sur le marché des biens et services en même temps que l’équilibre sur le marché du travail à cause du chômage keynésien (la demande des biens et services détermine la quantité d’emploi nécessaire à la produire). LM donne l’équilibre sur le marché de la monnaie et BP donne l’équilibre sur le marché des changes. Par conséquent, IS-LM-BP, en donnant l’équilibre sur quatre marchés sur cinq suffit à déterminer l’équilibre macroéconomique, car d’après la loi de Walras, l’équilibre sur le 5ème marché (marché des titres) est assuré. La courbe IS est donnée par l’équilibre sur le marché des biens et services qui est tel que la demande (𝑌 𝐷 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝐵𝐶) détermine la production (𝑌) (à cause du chômage keynésien) : 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝐵𝐶, ⇔ 𝑌 = 𝐶0 + 𝑐(𝑌 − 𝑇) + 𝐼0 − 𝑏𝑖 + 𝐺 + 𝑥𝑌 ∗ − 𝑧𝑌 + 𝜌𝑄, ⇔ 𝑌 − 𝑐𝑌 + 𝑧𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 − 𝑏𝑖 + 𝐺 + 𝑥𝑌 ∗ + 𝜌𝑄, 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 − 𝑏𝑖 + 𝐺 + 𝑥𝑌 ∗ + 𝜌𝑄 ⇔𝑌= . 1−𝑐+𝑧 (7) En supposant (à juste titre) que 𝑏⁄(1 − 𝑐 + 𝑧) > 0, on a une relation négative entre 𝑌 et 𝑖. 6 La courbe LM est donnée par l’équilibre sur le marché de la monnaie : 𝑀 𝑆 𝑀𝐷 = . 𝑃 𝑃 (8) Le régime de change flexibles implique que ∆𝑅 = 0 → 𝑅 = 0. 𝑀 = 𝑙1 𝑌 − 𝑙2 𝑖, 𝑃 𝑙1 𝑌 − 𝑀/𝑃 ⇔𝑖= . 𝑙2 (9) En supposant (à juste titre) que 𝑙1⁄𝑙2 > 0, on a une relation positive entre 𝑌 et 𝑖. La courbe de la BP est donnée par l’équilibre sur le marché des changes ou équilibre de la BP : 𝐵𝑃 = 0 ⇔ 𝐵𝐶 + 𝐵𝐾 = 0 𝑐𝑎𝑟 ∆𝑅 = 0, ⇔ 𝑥𝑌 ∗ − 𝑧𝑌 + 𝜌𝑄 + 𝑘(𝑖 − 𝑖 ∗ ) = 0, ⇔𝑌= 1 (𝑥𝑌 ∗ 𝑧 (10) + 𝜌𝑄 + 𝑘(𝑖 − 𝑖 ∗ )). En supposant (à juste titre) que 𝑘⁄𝑧 > 0, on a une relation positive entre 𝑌 et 𝑖. é𝒒 Q2. Démontrer que le revenu d’équilibre est : 𝒀 = (𝒃+𝒌)(𝑴⁄𝑷) 𝒍𝟐 𝒍𝟏 (𝟏−𝒄)+(𝒃+𝒌) 𝒍𝟐 𝑪𝟎 −𝒄𝑻+𝑰𝟎 +𝑮+𝒌𝒊∗ + . (3 points) On a trois variables endogènes dont il faut trouver les expressions d’équilibre pour spécifier l’équilibre macroéconomique général : 𝑌, 𝑖, et 𝑄. On commence par réarranger (10) : 1 𝑌 = 𝑧(𝑥𝑌 ∗ + 𝜌𝑄 + 𝑘(𝑖 − 𝑖 ∗ )), ⇔ 𝑥𝑌 ∗ + 𝜌𝑄 = 𝑧𝑌 − 𝑘(𝑖 − 𝑖 ∗ ) = 𝑧𝑌 − 𝑘𝑖 + 𝑘𝑖 ∗ . (11) On laisse (11) de côté pour l’instant et on prépare (7) : 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 𝑏 𝑥𝑌 ∗ + 𝜌𝑄 − 𝑖+ , 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 𝑏 𝑧𝑌 − 𝑘𝑖 + 𝑘𝑖 ∗ ⇔𝑌= − 𝑖+ , 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 (𝑏 + 𝑘) 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 𝑧𝑌 + 𝑘𝑖 ∗ ⇔𝑌= − 𝑖+ . 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 𝑌= On combine alors (7’), (9) et (11) pour obtenir le revenu d’équilibre : 7 (7’) ⇔𝑌 é𝑞 𝑀 é𝑞 (𝑏 + 𝑘) 𝑙1 𝑌 − 𝑃 𝑧𝑌 é𝑞 + 𝑘𝑖 ∗ 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 = − + , 1−𝑐+𝑧 1−𝑐+𝑧 𝑙2 1−𝑐+𝑧 (𝑏 + 𝑘)(𝑀⁄𝑃) (𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 + + 𝑘𝑖 ∗ ) (𝑏 + 𝑘)𝑙 𝑧 𝑙 1 2 ⇔ 𝑌 é𝑞 (1 + − , )= (1 − 𝑐 + 𝑧)𝑙2 1 − 𝑐 + 𝑧 1−𝑐+𝑧 (𝑏 + 𝑘)(𝑀⁄𝑃) (𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 + + 𝑘𝑖 ∗ ) (1 (𝑏 − 𝑐 + 𝑧)𝑙 + + 𝑘)𝑙 − 𝑧𝑙 𝑙2 2 1 2 é𝑞 ⇔𝑌 ( , )= (1 − 𝑐 + 𝑧)𝑙2 1−𝑐+𝑧 (𝑏 + 𝑘)(𝑀⁄𝑃) 𝐶0 − 𝑐𝑇 + 𝐼0 + 𝐺 + 𝑘𝑖 ∗ + 𝑙2 ⇔ 𝑌 é𝑞 = . 𝑙1 (1 − 𝑐) + (𝑏 + 𝑘) 𝑙2 (12) Q3. Après avoir rappelé la notion de multiplicateur budgétaire et monétaire, montrer qu’une plus grande mobilité des capitaux diminue l’efficacité d’une relance budgétaire mais au contraire augmente l’efficacité d’une politique monétaire expansionniste. (3 points) Le multiplicateur budgétaire (ou de la dépense publique) correspond au phénomène selon lequel l’augmentation de la dépense publique dans un pays a pour conséquence une augmentation plus que proportionnelle de la production dans ce même pays. Par exemple, un multiplicateur budgétaire de 2 signifierait qu’1 euro de dépense publique se traduit par une augmentation de 2 euros du PIB. Il a été mis en évidence par John Maynard Keynes, voilà pourquoi on parle souvent de multiplicateur keynésien. A l’inverse, ce multiplicateur keynésien explique que des restrictions budgétaires se traduisent par une contraction plus que proportionnelle de la production nationale (i.e. du PIB). Mathématiquement, on peut le noter 𝐾𝐺 et il correspond à la dérivée de 𝑌 é𝑞 par rapport à 𝐺, soit 𝐾𝐺 = 𝜕𝑌é𝑞 1 𝐾𝐺 = = . 𝑙 𝜕𝐺 (1 − 𝑐) + (𝑏 + 𝑘) 1 𝑙2 𝜕𝑌 é𝑞 𝜕𝐺 : (13) De même le multiplicateur monétaire (du crédit), ou effet multiplicatif du crédit, mesure le supplément de crédit dans l’économie résultant d’une augmentation de la « monnaie banque centrale ». La monnaie banque centrale correspond à la monnaie fiduciaire émise par la banque centrale aux soldes créditeurs des établissements financiers privés auprès de la banque centrale. Mathématiquement, on peut le noter 𝐾(𝑀⁄𝑃) et il correspond à la dérivée de 𝑌 é𝑞 par rapport à 𝜕𝑌 é𝑞 𝑀/𝑃, soit 𝐾(𝑀⁄𝑃) = 𝜕(𝑀⁄𝑃). 𝐾(𝑀/𝑃) = 𝜕𝑌 é𝑞 1 = . 𝜕(𝑀⁄𝑃) (1 − 𝑐)𝑙2 + 𝑙1 (𝑏 + 𝑘) 8 (14) En observant (13), on voit bien que plus les capitaux sont mobiles (plus 𝑘 est grand), plus le multiplicateur budgétaire 𝜕𝑌 é𝑞 𝜕𝐺 est faible, donc moins une politique budgétaire expansionniste est efficace. De même, en regardant (14), on voit bien que plus les capitaux sont mobiles (plus 𝑘 est grand), plus le multiplicateur monétaire 𝜕𝑌 é𝑞 𝜕(𝑀/𝑃) est élevé, donc plus une politique monétaire expansionniste est efficace. (Les réponses aux questions 4 et 5 de l’exercice 1 du TD3 détaillant les mécanismes explicatifs n’étaient pas attendus ici mais pouvaient générer des points de bonus si la partie « Questions » de l’examen était râté). 9