La lecture efficace et la lecture rapide 1

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La Lecture efficace et la lecture rapide
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La lecture efficace et la lecture rapide 1
Lorsqu'on parle de lecture, on pense immédiatement à plusieurs types de lecture. Il y a, notamment, la lecture
de divertissement, la lecture d'information et la lecture en vue d'un apprentissage. Lorsqu'il s'agit de ce
dernier type de lecture, on désire toujours fonctionner avec le maximum d'efficacité. Toutefois, le principe
d'efficacité est lié à une fonction complexe. Il s'agit de viser à acquérir le maximum de compréhension d'un
texte lu. Plus la compréhension sera élevée, plus l'apprentissage qui en découle sera valable, et plus la vitesse
de lecture sera appréciable. Au contraire, si nous tentons de lire compulsivement sans préoccupation
première de compréhension, nous ne retenons pas grand-chose de nos lectures et, de plus, nous nous
fatiguons rapidement, car souvent nous sommes obligés de relire les mêmes choses en vue d'enregistrer le
contenu dans notre mémoire.
Dans ce chapitre, nous allons traiter du sujet en deux temps:
I.
les conditions de base qui favorisent l'efficacité de la lecture;
II.
Il. la lecture rapide qui favorise, avant tout, une économie de temps et d'énergie.
Nous aborderons pour chaque étape différentes dimensions, facettes et/ou techniques, qui favorisent
l'acquisition d'une bonne compréhension et par le fait même une efficacité accrue.
I. LES CONDITIONS DE BASE QUI FAVORISENT L’EFFICACITÉ DE LA LECTURE
A. Conditions matérielles
1. Avoir un éclairage adéquat pour faciliter le rendement optimal de l'oeil.
2. Adopter une posture physique fonctionnelle et confortable. L'idéal est d'être assis sur une chaise
rigide et confortable, de tenir son livre entre les mains et que ce livre soit à une distance d'environ 16
pouces des yeux. Il faut éviter entre autres:
- de lire dans une chaise berçante ou dans un fauteuil où on peut "s'écraser";
- de lire couché;
- d'appuyer sa tête sur son bras.
3. Être dans un lieu favorable à la lecture, un lieu où la tranquillité est de mise. Il faut éviter entre
autres:
- de lire en écoutant la télévision;
- de lire dans un endroit public;
- de lire en voiture.
4. Avoir toujours un dictionnaire à portée de la main pour bien comprendre le sens précis des mots.
1
tiré de: GAUTHIER, L. & POULIN, N. (1985) Savoir apprendre, Sherbrooke, éd. Université de Sherbrooke, chap. 6,
pp.153-159.
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B. Conditions psychologiques
1. Déterminer le but ou l'objectif de sa lecture. Vérifier et envisager les raisons pour lesquelles on
entreprend cette lecture:
- s'il s'agit d'un cours, on peut se rappeler pourquoi le professeur a imposé ou proposé cette lecture;
- si c'est pour des fins personnelles, se demander pourquoi on désire lire ce texte.
2. Développer une attitude positive vis-à-vis de sa lecture:
- tenter de se trouver une motivation bien personnelle à entreprendre cette lecture et renouveler cette
pensée lorsqu'on commence à en être saturé;
- essayer d'éloigner les pensées négatives et nuisibles comme par exemple: "J'ai encore un nombre
épouvantable de chapitres à lire."
3. Choisir un moment propice de la journée où on est le mieux disposé à faire une lecture attentive.
4. Favoriser l'attention réfléchie:
- essayer de se donner des conditions qui aideront sa "concentration optimale" en évitant autant que.
possible toute forme de distractions internes et externes.
5. Déterminer son plan de travail: ce qu'on devrait faire et comment le faire:
- essayer de situer ce qu'on va lire dans son contexte. On peut, pour ce faire, réviser ses notes de
cours pour être en mesure de percevoir le lien de continuité;
- tenter de définir ce qu'on doit lire en priorité dans le texte;
- essayer aussi d'estimer le temps requis pour en faire une lecture efficace;
- organiser la répartition du temps et du contenu de sa lecture.
6. Se donner un rôle actif dans ses lectures:
- consulter la table des matières, les titres et les sous-titres des chapitres et choisir activement les
passages qui peuvent répondre à ses objectifs;
- essayer de s'engager résolument dans le contenu soit en s'interrogeant à partir des titres et/ou en
anticipant les réponses. On peut aussi juger les idées de l'auteur ainsi que sa façon de les présenter
et de les démontrer. On peut laisser émerger en soi réflexions et commentaires. On peut rechercher
le but de l'auteur ou encore tenter de synthétiser l'information reçue, d'intégrer les notions nouvelles
à celles déjà apprises.
- Bref, on doit se donner des conditions pour s'appliquer et s'intéresser à sa lecture plutôt que de
demeurer passif, de gober machinalement le texte lu en se désintéressant progressivement de son
contenu.
7. Tenter d'associer la réflexion à la lecture:
- Pendant la lecture, il est utile de faire des pauses pour réfléchir à ce que l'on a lu. Cette opération
permet à son cerveau d'enregistrer, de définir, d'éclairer, de compléter, de reconstituer, de classer et
de conceptualiser les connaissances nouvelles. Elle sert donc à stimuler sa compréhension.
L.A.
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8. Adapter sa vitesse de lecture au type de texte à lire et à l'objectif visé (ce que l'on veut en retirer).
9. Essayer de lire globalement, i.e. idée par idée plutôt que mot à mot.
10. Se préparer à la prise de notes
- durant ou après la 1re lecture
- en inscrivant d'abord sur sa feuille le titre du volume, le nom de l'auteur ainsi que les autres données
de référence.
Maintenant que nous avons vu certaines règles d'or en vue d'une lecture d'apprentissage efficace, nous allons
nous attarder plus particulièrement à la lecture rapide. Celle-ci favorise également un apprentissage complet
et valable en permettant d'aller droit à l'essentiel. Nous allons voir plus particulièrement les principes qui
régissent son exercice ainsi que les moyens d'éviter ses écueils.
Il. LA LECTURE RAPIDE
Ce type de lecture favorise une économie de temps et d'énergie. Il est utilisé surtout lorsque l'on désire
obtenir une connaissance rapide des contenus tout en retirant des renseignements valables et pertinents.
Toutefois, la lecture rapide ne peut être utilisée que pour des contenus relativement faciles ou pour lesquels
la nécessité d'un apprentissage adéquat n'est pas de rigueur. Nous verrons, dans cette partie, certains
principes fondamentaux qui régissent la lecture rapide.
A Facteurs qui favorisent la lecture rapide
1. Être appliqué et aux aguets dans sa lecture
Ceci signifie avoir une certaine motivation personnelle ainsi qu'une prise de contact fondamentale avec le
texte qui peut être facilitée par SQ3R. Le principe de la lecture rapide est de visionner rapidement le contenu
pour ensuite emmagasiner et traiter la matière. Comme un appareil photo, il y a une 1re étape qui est de saisir
l'image (S), et une 2e et une 3e étapes qui consistent à traiter les données (Q + R):
a) se familiariser avec le contenu (survoler);
b) être à la recherche des notions fondamentales (questionner le contenu);
c) tenter de trouver les réponses en observant et en recherchant l'information pertinente (recueillir). i
2. Adapter sa vitesse de lecture au type de lecture à faire ..
- Ce concept peut être vu comme une analogie avec la conduite d'une auto à transmission manuelle. Lorsque
vous conduisez une telle auto, vous utilisez différentes vitesses à différents moments et selon différentes
conditions, comme l'état du terrain, la température, etc. Vous ne conduisez jamais uniquement à la 2e
vitesse, par exemple.
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- En lisant, vous devriez aussi être en mesure de changer les vitesses selon l'importance et la qualité du texte
à lire. Si vous êtes flexible dans vos lectures, vous pourrez réaliser qu'il existe 4 vitesses de lecture,
chacune appropriée à un but particulier.
a) Vitesse ultra-rapide (effleurer): c'est un survol rapide des points les plus importants dans le but de
repérer un point particulier.
b) Vitesse rapide: à utiliser pour lire une matière facile, ou pour la "relecture" d'un texte, ou encore
pour la recherche des idées principales.
c) Vitesse normale: à utiliser lorsqu'on lit une matière de difficulté moyenne ou lorsque l'on veut se
concentrer autant sur les idées principales que sur le matériel explicatif.
d) Vitesse d'attention: à utiliser lorsque vous lisez une matière difficile ou lorsque la connaissance des
détails est essentielle, ou encore lorsqu'une évaluation critique ou une synthèse créative est
nécessaire.
- Il faut donc développer et utiliser plusieurs vitesses de lecture en fonction de la condition "des
routes et de la voiture". Certains passages d'un texte doivent et peuvent être lus très rapidement
alors que d'autres exigent une attention particulière.
Demandez-vous occasionnellement: "Est-ce que je peux augmenter ma vitesse de lecture tout en en retirant
ce dont j'ai besoin?"
Rappelez-vous qu'une des meilleures façons d'augmenter sa vitesse de lecture est de procéder par SQ3R.
3. S'entraîner à la lecture rapide
a) S'exercer à faire avancer les yeux de façon continue plutôt que saccadée; faire le moins de fixations
possible.
Il/ faut/ éviter/ de/ lire/ mot/ à/ mot/ car/ les/ fixations/ oculaires/ deviennent/ trop/ nombreuses/ et/ rendent/
ce/ genre/ de/ lecture/ très/ inefficace. Il est préférable/ de lire plusieurs mots à la fois/ en une les regroupant
en blocs d'idées/ pour chacune des phrases./ Nous obtiendrons donc/ une lecture efficace/ ainsi qu'une
compréhension accrue.
- Les lecteurs habiles font de 3 à 5 fixations par ligne alors que les lecteurs moins expérimentés en font 10 et
plus.
- Pour s'entraîner à lire plus d'un mot à la fois, prendre un carton flexible et perforer celui-ci
rectangulairement de façon à englober 2 mots:
-faire suivre en lisant. Après entraînement, on passe à 3 mots, 4 mots, etc.
- Pour vous aider au début, vous pouvez suivre les lignes du texte avec un guide (carton, crayon ou règle).
Cependant, pour éviter de devenir dépendant de cette technique, cette activité devra cesser dès que votre
nombre de fixations sera amélioré, car en soi cette façon de faire est très nuisible à la rapidité de la lecture.
b) Essayez de lire le plus rapidement possible. Même si la compréhension n'accompagne pas adéquatement
votre lecture, continuez quand même votre exercice. Il est possible que vous rattrapiez le sens perdu plus
loin dans votre lecture. De plus, avec de l'entraînement, vous vous habituerez à agencer compréhension et
rapidité.
L.A.
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c) Lire la première phrase de chaque paragraphe. Après la lecture de quelques lignes, si le paragraphe ne
présente aucune importance, le sauter.
d) S'entraîner à divers exercices de 15 à 30 minutes par jour en traitant d'abord des textes de compréhension
facile et en augmentant graduellement le niveau de difficulté.
B. Défauts à éviter en lecture rapide ..
1. Éviter de lire à haute voix ou de remuer les lèvres car vous limitez sérieusement votre vitesse du fait
que votre vision ne peut pas être plus rapide que votre vitesse de langage. De plus, votre cerveau
fonctionne au ralenti pour faire ses étapes de classification. Pour éviter cela, compter 1-2-3, 1-2-3,
pour arrêter le processus ou mettre un doigt sur la pomme d'Adam.
2. Éviter la régression, ne pas revenir au début. Même si la compréhension n'est pas immédiate,
continuer quand même à lire (possibilité de saisir dans la suite du texte).
3. Éviter de pointer l'information du bout des doigts car cette activité incite à faire beaucoup de fixations
oculaires.
4. Éviter de lire le livre à plat. Il est préférable de le tenir entre ses mains pour favoriser une meilleure
application. De plus, le cou se fatigue moins vite puisqu'il n'a pas à forcer.
5. Éviter de bouger la tête en lisant.
6. Éviter une mauvaise posture.
7. Éviter un éclairage insuffisant.
La lecture rapide peut vous aider à plusieurs niveaux. Certes, elle vous fait réaliser une économie de temps et
d'énergie, mais en plus, elle améliore l'engagement personnel, la concentration et la compréhension. Le
principe est simple: plus on lit rapidement, plus c'est stimulant, et le reste suit!
CONCLUSION
Tout au long de ce chapitre, nous vous avons sensibilisé à la lecture, plus spécifiquement au type de lecture
qui convient le mieux lorsque l'on désire apprendre. Les divers principes énoncés se veulent une contribution
à l'amélioration de vos habitudes concernant le dépouillement des textes et la mise à profit de vos lectures, en
vue d'atteindre le maximum d'efficacité, d'emmagasiner le maximum de connaissances.
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Ces diverses techniques peuvent peut-être aussi vous aider à surmonter certaines difficultés personnelles
comme le manque de confiance en soi, l'anxiété et la peur. En fait, les ressources, vous les avez! Nous
espérons vous avoir aidé à les gérer avec profit.
RÉFÉRENCES
BEAR, R. M. (1957). How to Get the Most Out of .Your Textbook. Darmouth: Darmouth College, Aptitude
Testing and Reading Clinic.
COLL. (1979). Efficient Reading: some of the concepts and techniques. University of Utah, Counselling
Center J Learning Skills Center; Educational Psychology Program (EP 201).
MacINNIS, et al. (1979). Reading and Learning from Textbooks. Coping with the Load. J Halifax:
Dalhousie University, Counselling and Psychological Services, p. 27-32.
RENAUD, J. (1980). Comment avoir plus de mémoire. MontréaL Presses de la Cité.
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