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AUSSI SUR iPad )NQDCN+PXGUVQTLWKNNGV| Conseils d’experts en placement pour les clients du Credit Suisse Design Forme et fonction Martin Roth Un design de qualité transforme notre mode de vie. Ina Grätz La cohérence esthétique d’Apple est la clé de son succès. Franz von Holzhausen Comment concevoir une voiture électrique donnant envie aux adeptes du moteur à combustion? Bill Moggridge et Caroline Baumann L’élargissement du champ d’application du design ouvre de nombreuses opportunités. Le design fait vendre! GLOBAL INVESTOR 1.12 Éditorial—03 Design 04 Le design pour tous Selon Martin Roth. directeur du V&A, le design est plus important que jamais et apporte FGUT ÅRQPUGUCWZFÅHKUFWSWQVKFKGP 15 16 Élégance et majesté Des notions de calligraphie aident à apprécier pleinement l’essence du mobilier chinois classique, comme l’explique Lui Gang, spécialiste du Musée de Shanghai. 18 Design durable 6JQOCU-CWHOCPP examine le design axé sur la durabilité et visant à donner une seconde vie aux produits. 27 Splendeur électrique Le designer de Tesla Franz von Holzhausen explique comment construire une voiture électrique surpassant toutes les anciennes approches. 29 A comme Apple &CPUNGUCPPÅGUIWGVVÅRCTNCHCKNNKVG#RRNG FÅEKFGFGOGVVTGNoCEEGPVUWTNGFGUKIP|s ce qui, selon Ina GrätzCHCKVVQWVGNCFKHHÅTGPEG 39 Une Inde créative .o+PFGCDGCWEQWR¼QHHTKTCWFGUKIPGZRNKSWG Michael Foley¼EQPFKVKQPFoGPTGPHQTEGT NCRTKUGFGEQPUEKGPEGCWRTÄUFGUCEVGWTU 41 Quand le design domine Entretien avec Bill Moggridge et Caroline Baumann sur le rôle du musée du design du XXI e| UKÄENG AUSSI SUR iPad Téléchargez le Global Investor (en anglais) via l’App Store Photo: Martin Stollenwerk Une nouvelle mode L’historienne de la mode Valerie Steele livre UGUTÅHNGZKQPUUWTNGHGGNKPIFo+UUG[/K[CMGRQWT les vêtements et technologies textiles. Au delà de l’innovation et du marketing, un grand design est celui qui aboutit à la création d’un produit phare qui se vend de lui-même et qui ECTCEVÅTKUG NoGPVTGRTKUG GV| RCTHQKU OÆOG WPG ÅRQSWG VGNU NoK2CF NC /KPKNGUNWPGVVGUFGUQNGKN4C[$CP7PFGUKIPTÅWUUKRGWVVTCPUHQTOGT WPG RGVKVG UQEKÅVÅ GP OWNVKPCVKQPCNG WPG GPVTGRTKUG GP FKHƟEWNVÅ GP leader du marché – comme le démontre l’histoire d’Apple. Si quelques designs emblématiques tels la brique Lego semblent intemporels, la plupart tendent cependant à suivre l’esprit du temps et le développeOGPVVGEJPQNQIKSWG#XGENGVGORUNCUQEKÅVÅRGWVÆVTGHTCIKNKUÅGUK elle ne parvient pas à réinventer son design – à l’image de Sony. Dans ce numéro du Global Investor, nous plaçons l’accent sur le NKGPGPVTGFGUKIPGVOQPFGFGUCHHCKTGU¼NoÅEJGNNGFGUQEKÅVÅURTKXÅGU de petites entités cotées ou de géants internationaux. Nous analysons également comment Apple s’est servi du design pour reprendre en main son destin. Nous nous intéressons à des icônes de la mode comme Issey Miyake et des marques de luxe tel Louis Vuitton. Nous interviewons des acteurs du design au sein des entreprises et analysons comment le milieu académique et les musées ont soutenu le design KPFWUVTKGN GP HQWTPKUUCPV WPG OWNVKVWFG FG TÅHÅTGPEGU JKUVQTKSWGU GV interculturelles. Nous examinons également une sélection d’objets emblématiques qui ont marqué la vie des générations récentes de EQPUQOOCVGWTUEJCKUGGORKNCDNG%QNQODQOCEJKPG¼ECHÅ0GURTGUUQRCTHWO%JCPPGNP|GVE0QWUGZRNQTQPUNGUPQWXGNNGUHTQPVKÄTGU FWFGUKIPNCEQWTUGRQWTETÅGTNCXQKVWTGÅNGEVTKSWGFWHWVWTNoÅOGTgence du design industriel indien. Nous abordons le lien vital entre design et durabilité en découvrant la nouvelle approche dite «cradle to ETCFNG SWK XKUG ¼ EQPEGXQKT FÄU NG FÅDWV FGU RTQFWKVU SWK RQWTTQPV ÆVTGGPVKÄTGOGPVTGE[ENÅUGVTÅWVKNKUÅUCWVGTOGFGNGWTE[ENGFGXKG Giles Keating,*GCFQH4GUGCTEJHQT2TKXCVG$CPMKPICPF#UUGV/CPCIGOGPV Attention vous trouverez des informations importantes dans l’appendice sous 0otiƟcations .G%TGFKV5WKUUGGPVTGVKGPVFGUNKGPUFoCHHCKTGGVEJGTEJG¼GPPQWGTFGPQWXGCWZCXGENGUUQEKÅVÅUEQWXGTVGUFCPUUGU TCRRQTVUFGTGEJGTEJG.GUKPXGUVKUUGWTUFGXTCKGPVFQPEÆVTGEQPUEKGPVUSWoWPEQPƠKVFoKPVÅTÆVCXGENC5QEKÅVÅFG PCVWTG¼CHHGEVGTNoQDLGEVKXKVÅFGEGTCRRQTVRGWVGZKUVGT.GUKPXGUVKUUGWTUFGXTCKGPVEQPUKFÅTGTSWGEGTCRRQTVPoGUVSWoWP FGUÅNÅOGPVUIWKFCPVNGWTFÅEKUKQPFoKPXGUVKUUGOGPV2QWTWPGFKUEWUUKQPUWTNGUTKUSWGUCHHÅTGPVUCWZRNCEGOGPVUFCPU les titres mentionnés dans ce rapport, veuillez consulter ce lien Internet: https://research.credit-suisse.com/riskdisclosure GLOBAL INVESTOR 1.12 —04 Pour un monde meilleur Le design pour tous Partie intégrante de l’existence humaine, le design est l’alliance parfaite entre forme et fonction. UQPOGKNNGWTNGFGUKIPRGWVHCEKNKVGTGVGODGNNKTPQVTGXKG|¼UQPPKXGCWNGRNWUCODKVKGWZ il peut même la changer. Depuis sa fondation, le Musée V&A est associé au design. Martin Roth PQWUNKXTGUGUTÅƠGZKQPUUWTNoKORQTVCPEGGVNCRGTVKPGPEGFWFGUKIPEQOOGNoKNNWUVTGPVNGU offres et riches collections du musée.ss Martin Roth a été nommé directeur du Musée Victoria et Albert (V&A) en septembre|2011. Auparavant, il était directeur général des Collections nationales de Dresde (Staatliche Kunstsammlungen Dresden), supervisant 12|musées et galeries depuis 2001. Il a également dirigé les expositions thématiques, les «Worldwide Projects» et les conférences «Global Dialogue» lors de l’Exposition universelle de 2000 à Hanovre. Illustration: Matthew Cook Cet article en écoute sur la plate-forme d’information Global Investor: www.credit-suisse.com/globalinvestor GLOBAL INVESTOR 1.12 À sa fondation il y a plus de 150 ans, le V&A avait pour ambition d’être une source d’inspiration pour les designers et producteurs contemporains – objectif tout aussi essentiel aujourd’hui puisque plus de 40% de ses 3 millions de visiteurs annuels sont liés aux industries créatives. L’essence du V&A repose toujours sur sa philosophie fondatrice &GUKIPHQT#NNGVNCEQPXKEVKQPSWoWPDQPFGUKIPRGWVEQPVTKDWGT¼ rendre le monde meilleur. L’histoire de cette institution est cependant très complexe et l’idée d’un engagement dans la pratique contemporaine n’a pas toujours constitué une priorité. Dans les années 1860, alors connu sous le nom de «South Kensington Museum», le V&A faisait figure de pionnier GP VGPVCPV FoCVVKTGT WP RWDNKE RQRWNCKTG 2TGOKGT OWUÅG ¼ QWXTKT GP soirée (mesure décrite comme «un puissant antidote contre les tripots» par son fondateur Henry Cole), il se dota d’extraordinaires cafés publics qui existent encore aujourd’hui – dont un aménagé par la société de décoration de William Morris – pour attirer les visiteurs. &GU OQWNCIGU FG RN¾VTG GV FGU RJQVQU ÅVCKGPV GZRQUÅU ¼ EÐVÅ FGU QTKIKPCWZCHKPFoKPKVKGTNGRWDNKE¼NoJKUVQKTGFGNoCTVGVFWFGUKIP&GU œuvres contemporaines étaient également acquises, que le musée RQWXCKV OQPVTGT ¼ VKVTG FoGZGORNG TGRTÅUGPVCVKH XQKTG RCTHQKU GH HTQ[CDNG.GURTKQTKVÅUQPVRGW¼RGWÅXQNWÅNGOWUÅGEGUUCPVFG rassembler des objets de design contemporains pour devenir un téOQKP FW RCUUÅ &GU IÅPÅTCVKQPU FG EQPUGTXCVGWTU QPV EQPVTKDWÅ ¼ constituer l’une des plus extraordinaires collections au monde. En EQPVKPWCPV¼ÅVWFKGTNGUITCPFUFGUKIPUFWRCUUÅPQVTGUQEKÅVÅFÅEQWXTG EG SWG NG FGUKIP RGWV TGEGNGT ¼ NoCXGPKT /CKU NGU PQWXGCWZ médias, le numérique, les villes de demain sont autant d’aspects CWUUKGUUGPVKGNURQWTEQORTGPFTGNGFGUKIP2CTXGPKT¼WPÅSWKNKDTG entre ancien et nouveau est l’une des principales priorités du musée. —05 UKVKQPGPVKÄTGOGPVEQPUCETÅG¼6JQOCU*GCVJGTYKEMEQPUKFÅTÅRCT beaucoup comme le jeune designer le plus créatif et audacieux de Grande-Bretagne repoussant les limites des concepts de design et FoKPIÅPKGTKG&ÅƟCPVVQWVGECVÅIQTKUCVKQPUQPyWXTGCUUQEKGFGUKIP sculpture, architecture, art et conception de produit. Sa Cathédrale des Graines, étonnante pièce de design primée et pavillon du RoyaumeUni pour l’Exposition universelle de Shanghai (2010), était composée de 60 000 tubes de plexiglas, chacun renfermant différentes graines FGRNCPVGU¼UQPGZVTÅOKVÅ.GRCXKNNQPOGVVCKVGPXCNGWTNGVTCXCKNFGU jardins botaniques royaux de Kew et leur banque de semences du millénaire, capturant de manière très éloquente le thème des villes et de la nature. Concevoir le futur Ces dernières années, le musée a réalisé que sa mission d’origine nécessite davantage que des modèles de référence et exige un engagement direct. À cette fin, le V&AQHHTGWPGRNCVGHQTOG¼VQWUNGU domaines créatifs – beaux-arts, produits industriels, architecture, mode, artisanat, conception numérique, etc. Les différences entre VQWVGU EGU FKUEKRNKPGU FQPPGPV NKGW ¼ FGU FÅDCVU RCUUKQPPÅU /CKU nous nous sentons libres d’aborder les relations privilégiées entre celles-ci, mettant en permanence l’accent sur l’importance de la créativité dans la vie quotidienne et la culture matérielle. Le V&ACRRNKSWGWPGFÅƟPKVKQPÅNCTIKGFWFGUKIPSWKEQWXTGVQWU les domaines de la vie, et explore son impact sur chaque aspect de l’environnement humain. Le design change la manière dont les humains interagissent avec un objet et peut en améliorer la fonction, l’utilisation, NoCRRCTGPEG GV NG UVCVWV FG OÆOG SWoKN OQFKƟG PQVTG EQPEGRVKQP FW OQPFGGVPQVTGOQFGFGXKG%GƟNTQWIGUGTGVTQWXGFCPUVQWVGUNGU activités du musée: ses riches collections, expositions et installations, Joyaux du passé et du présent ses événements d’envergure, dont les célèbres et innovants Nocturnes Conçu en 1933, le projet d’Henry Beck pour le métro londonien, dont FW XGPFTGFK CKPUK SWG FGU FÅƟNÅU FG OQFG GV FGU RTQITCOOGU FG le V&A possède l’esquisse originale, a eu une influence majeure sur discussions et de conférences. Pratiqué par des professionnels ou des le design. Un design intelligent peut avoir un énorme impact, comme COCVGWTUNGFGUKIPUoGUVCWƟNFGUQPJKUVQKTGUQWXGPVTÅXÅNÅWPOQ[GP NoKNNWUVTGDTKNNCOOGPVEGRNCPSWKRGTOGVFGUGFKTKIGT¼VTCXGTUNCXKNNG FGTÅUQWFTGFGURTQDNÄOGUGVFoCRRQTVGTFGUTÅRQPUGUCWZFÅƟUFW mais promeut également l’idée de Londres en tant que ville intégrée SWQVKFKGP TÐNG SWoKN CUUWOG GPEQTG CWLQWTFoJWK &G HCKV UQP EJCOR IT¾EG¼UQPTÅUGCWFGVTCPURQTVUGVFQPPGOÆOGCWZWUCIGTU DTK- d’application s’étend de l’échelon le plus local (p. ex. le réaménagement tanniques et étrangers) un aperçu de la capitale. En conférant un d’intérieurs ou la personnalisation d’objets) au plus haut niveau (duraECTCEVÄTGXKUWGN¼FGUU[UVÄOGUKORGTUQPPGNUNGFGUKIPRGWVJWOC- bilité, sécurité et santé). En conséquence, notre idée, notre conception niser le monde qui nous entoure. et notre pratique du design évoluent et les nouvelles méthodes de Conçu par Frank Lloyd Wright (1937) et faisant partie de la col- travail et de collaboration n’ont jamais été aussi importantes. L’année lection, le bureau Kaufmann est un excellent exemple de design dernière par exemple, nous avons enregistré un nombre record de visimobilier visionnaire. Commandé par Edgar J. Kaufmann pour son teurs pour notre exposition «Power of Making» organisée en commun grand magasin de Pittsburgh (États-Unis), le bureau lambrissé est le avec le Crafts Council, qui soulevait des questions sur la manière dont QPRGWVEQPUQOOGTNGFGUKIPCEVKXGOGPVRNWVÐVSWGRCUUKXGOGPVGV seul intérieur complet de Lloyd Wright en Europe. Les Case Study Houses (1945–1966), maisons fonctionnelles et reposait sur la notion que le design est et peut être créé partout. À son plus haut niveau, le design améliore notre mode de vie, peréconomiques conçues par des architectes de renom parmi lesquels Richard Neutra, sont une expérience architecturale fascinante, tou- HGEVKQPPGWPGKFÅGQWWPHQTOCVGZKUVCPVGVOQFKƟGPQVTGHCÃQPFGXKXTG LQWTU FoCEVWCNKVÅ FCPU WP OQPFG QÕ NoCEEÄU ¼ FGU NQIGOGPVU CDQT- rompant avec les structures préétablies et ouvrant de nouvelles possibilités. Actuellement, le design suscite l’engouement du public. Le V&A dables reste un problème majeur. Conçu par Dieter Rams pour Braun (1959), le TP1, premier tran- GUVCWEyWTFGEGVVGRTKUGFGEQPUEKGPEGGVXKUG¼EQPVKPWGT¼ÆVTGWPG sistor/tourne-disque portable, exerce encore une influence sur les UQWTEGFoKPURKTCVKQPGUUGPVKGNNGRQWTNGUITCPFUFGUKIPGTUFWHWVWT Ɓ produits d’aujourd’hui et a changé la manière dont nous considérons et vivons les produits électroniques. De l’aspirateur sans sac au ventilateur sans pales, les efforts de James Dyson pour offrir des formes nouvelles, améliorées et plus esthétiques aux objets de tous les jours présagent d’un futur merveil- Pour plus d’informations sur le sujet NGWUGOGPVKPXGPVKHRQWTNGFGUKIPGVVÅOQKIPGPVFGUCECRCEKVżVTCPU- Ɩ former l’industrie. Cet été, le V&A présentera la première grande expop 08 p 23 p 31 p 36 3 , 40 , 54 , 71 Le design fait vendre! Le design (graphique) s’appuie sur trois formes géométriques – carré, cercle et triangle – et trois couleurs primaires – rouge, bleu et jaune. Des logos aux lampes en passant par le mobilier, les multiples formes et nuances que nous voyons dans tout ce qui nous entoure sont sans exception dérivées de ces éléments fondamentaux. GLOBAL INVESTOR 1.12 F1RME, F10CTI10 ET FABULEU: &GUUQORVWGWZVKUUWUFG9KNNKCO/QTTKUCWZEQPUVTWEVKQPUO[VJKSWGUFG(TCPM.NQ[F9TKIJV FGNCOCEJKPG¼ÅETKTG1NKXGVVK8CNGPVKPG¼NoK2JQPGFo#RRNGFGNoGZSWKUGGZWDÅTCPEGFGU D KLQWZ8CP%NGGH#TRGNU¼NCHQPEVKQPPCNKVÅFÅEQPVTCEVÅGFWDNWGLGCPU 100 merveilleuses raisons d’investir dans la créativité. Textes Greg A. Smith et Research Analysts du Credit Suisse —07 02 Jeu de lumière 01 Design et survie De la survie peut naître le meilleur du design. Il y a 100|ans, 1tto «Rambo» Herzog, célèbre alpiniste allemand soucieux de sécurité, s’inspira du dispositif piriforme utilisé par les pompiers, en adaptant le lien en acier et la boucle à ouverture rapide pour l’alpinisme. Lancé en 1910, son mousqueton à ressort révolutionnaire permettait aux alpinistes de s’amarrer rapidement et en toute sécurité à des cordes. Les premiers mousquetons étaient en acier, métal résistant mais très lourd. Durant la Seconde Guerre mondiale, les parachutistes utilisaient des mousquetons en acier pour ac crocher la sangle d’ouver ture de leur parachute à l’avion. Aujourd’hui, les mousquetons sont faits d’aluminium|s moins robuste que l’acier mais doté d’un meilleur rapport résistance-poids|s et sont d’une Ɵabilité à toute épreuve si utilisés correctement. L’usage des mousquetons est multiple alpinisme et spéléologie, construction, sauve- tage, nettoyage de vitres, etc. Équipés d’écrous à ressort ou d’une fermeture vissée, ils font également ofƟce de porte-clés pratiques. Herzog était réellement surnommé Rambo, dérivé de l’allemand «ramponieren» s bousiller s en référence à ses heures passées à expédier les problèmes. Le terme de mousqueton est issu de «mousquet», une arme à feu en usage du :Ve au :VII e|siècle. La plupart des fabricants de mousquetons sont aujourd’hui des sociétés privées, à l’exception de Black Diamond, nationalisée en 2010 suite à une fusion et dont les ventes totales atteignaient 145.5 mio.|USD en 2011. Ingénieur automobile spécialiste des systèmes de suspensions pour véhicules et bricoleur de génie résidant à Bath (Angleterre), George Carwardine inventa en 1932 un nouveau type de ressort, facilement étirable dans toutes les directions mais conservant une certaine rigidité une HQKUGPRNCEG|sWPGFÅEQWverte fortuite. Mais que faire avec? S’inspirant des mouvements des membres humains, Car wardine conçut une lampe orientable à volonté, qu’il breveta et dont il concéda la licence au fabricant de ressorts Herbert Terry & Sons. La première version industrielle de la lampe vit le jour en 1934. Convaincu que le marché national recelait un potentiel plus important, Terry chargea Carwardine de développer un modèle à VTQKU|TGUUQTVU'P1935, Terry lança la célèbre lampe Anglepoise 1227, FQVÅGFGVTQKU|TGUUQTVUGV FoWPGDCUG¼VTQKU|PKXGCWZ d’inspiration Art Déco. Pour sa commercialisation, l’accent fut mis sur la précision d’orientation de NCNCORGGVNoGHƟECEKVÅ énergétique en découlant. La disposition de tous NGUTGUUQTVU¼RTQZKOKVÅFG la base constitue la principale caractéristique des brevets de Carwardine. Le design a été largement copié, certaines versions utilisant un contre poids au lieu de ressorts. Le mot «Anglepoise» devint une marque déposée en 1947. Pour célébrer le 75 e|C PPKXGTUC KTG de la lampe, Anglepoise Ltd. en a réédité le mo dèle original 1227 en 2009. GLOBAL INVESTOR 1.12 —08 07 Elle va avec tout 05 Saga de la Vespa 03 Vitrine du design anglais .GEyWTEWNVWTGNFG-GPUKPIVQPFGXKGPFTCDKGPVÐVNC vitrine du design anglais moderne. Après avoir occupé les NQECWZFW/WUÅGV&A, le Musée du Design de Londres va retrouver son emplacement d’origine quitté en 1987. Il ouvrira en 2014 dans l’ancien bâtiment de l’Institut du Commonwealth, redessiné par l’architecte John Pawson. Il sera ainsi proche du Musée des sciences, du Musée d’Histoire Naturelle, du Royal College of Art et de la Serpentine Gallery. C’est une alliance intéressante, note Sir Terence Conran, fondateur du musée. Le V&A est FÅFKÅCWZCTVUFÅEQTCVKHUVCPFKUSWGPQWUUQOOGUWP musée de l’industrie.» 04 DalÉ et la Chupa Chups .oJKUVQKTGFKVSWG5CNXCFQT&CNÉCUUKU¼NCVGTTCUUGFoWPECHÅCXGEUQPCOKNGEQPƟUGWT Enric Bernat, qui peinait sur l’image de marque de sa sucette Chupa Chups, se mit à dessiner frénétiquement et créa en une heure le célèbre logo rouge et jaune en forme FGOCTIWGTKVG+NKPUKUVCRQWTSWGNGFGUUKPH×VRNCEÅUWTNGFGUUWUFWDQPDQPCƟP de pouvoir être vu intact. C’était en 1969.&KZ|CPUCRTÄURNWUFG10 mrd de sucettes ont été vendues à travers le monde. La société privée italienne Perfetti Van Melle, aujourd’hui propriétaire de la marque, occupe le 3 e|TCPIOQPFKCNFCPUNGUGEVGWTFGNC EQPƟUGTKG CRTÄU-TCHV(QQFUGV/CTUCXGEFGUXGPVGUPGVVGUFG2.9 mrd USD. Le «Donald Duck» n’a jamais passé la première, mais la Vespa s petit scooter révolutionnaire lancé en 1946 s partit à la conquÆte de millions de personnes dans le monde, sauvant une dynastie d’industriels italiens du chaos de l’après-guerre. En 1945, Piaggio & Co., fabricant d’avions italien, se retrouve soudain avec 12 000|employés sans travail. L’économie est en ruine. Enrico Piaggio constate l’existence d’une demande pour un moyen de transport accessible au plus grand nombre et a l’idée d’un petit deux-roues au prix abordable. Le premier concept, maladroit et surnommé «Paperino» s Donald Duck, ne convainc pas Piaggio. Il fait alors appel au concepteur d’avions Corradino D’Ascanio, qui crée une coque épurée pour le moteur et place ce dernier sur la roue arrière, supprimant la chaîne. Milieu afƟné et arrière rebondi, le design rend l’engin facile à enjamber pour les hommes et les femmes. En le découvrant, Piaggio, ravi, s’exclame «Embra una vespa!» s 1n dirait une guÆpe! Les ventes, qui stagnent jusqu’à ce que Piaggio introduise des paiements par traites, passent de 2500|unités en 1947 à plus de 60 000 en 1950, pour s’envoler en 1952 à la sortie du Ɵlm «Vacances Romaines», oÕ l’on voit Audrey Hepburn en amazone sur la Vespa de Gregory Peck. Piaggio, génie du marketing, encourage la création de clubs Vespa dans le monde entier. Aujourd’hui, Piaggio & Co. est le premier fabricant européen de deux-roues et le quatrième fabricant mondial de motos en termes de ventes unitaires. L’usine Piaggio en Inde a récemment annoncé son projet de doubler sa production annuelle à 300 000|unités et de développer un moteur spécialement conÃu pour le marché local. 06 Design high-tech Conçue en 1972 par le designer allemand Richard Sapper pour la société italienne Artemide, la lampe Tizio est devenue un emblème du design high-tech. Noire, angulaire et dotée FGFGWZEQPVTGRQKFUKN UWHƟVFGVKTGTQWFGRQWUser pour orienter la NWOKÄTG0QWXGCWVÅ l’utilisation d’une ampoule halogène par Sapper. Accessoire de base dans le dressing de toute femme, la PR0|ou petite robe noire va avec tout. Elle fut créée par la créatrice de mode franÃaise Gabrielle «Coco» Chanel durant les Années Folles, période oÕ les femmes coupaient leurs cheveux, raccourcissaient leurs robes et découvraient épaules, dos et jambes. En 1926, le magazine «Vogue» mettait en vedette une robe noire à longues manches toute simple dessinée par Chanel, dont le design déƟait l’association de cette couleur avec le deuil. Selon Vogue, la petite robe noire était appelée à devenir «une sorte d’uniforme pour toutes les femmes de go×t», abordable, polyvalent et classique. D’autres créateurs lui emboîtèrent le pas. La PR0 fut élevée au rang d’icÐne en 1961, dans la scène d’ouverture du Ɵlm «Petit Déjeuner chez Tiffany», oÕ Audrey Hepburn apparaissait parée d’un long portecigarette, d’un collier en diamants, d’un diadème|s et d’une petite robe noire signée Givenchy, vendue aux enchères en 2006 pour un montant record de 410 000|GBP. GLOBAL INVESTOR 1.12 09 Plus d’un million de connexions 08 Viser la lune Certaines choses nous laissent simplement sans voix. Moon Fragments, deux étonnants Ơacons de parfum en cristal conÃus par le designer japonais Tokujin ;oshioka, ont fait sensation lors de l’exposition Cartier dirigée par l’artiste en 2009 au Musée national de Tokyo. Symbolisant l’avenir du joailler franÃais, les œuvres se distinguent tant par leur beauté extérieure que par leur contenu un solitaire reposant sur un lit de parfum, créé spécialement pour Cartier. ;oshioka décrit sa vision en ces termes «Un diamant, étincelant à l’intérieur du Ơacon lui-mÆme d’une transparence lunaire, confère une poignante fragrance à la mémoire de Cartier. J’espère que l’histoire de Cartier, la mémoire des spectateurs et l’univers imaginaire suggéré resteront, avec ce parfum, gravés dans les esprits.» Cartier appartient au groupe de luxe suisse Richemont, qui a déclaré des ventes totales de 3.5 mrd|EUR en 2011 pour ses maisons de joaillerie. En 1999, après avoir achevé ses études à Genève et Munich, la designer suisse Tina Roth Eisenberg est partie RQWTWPUVCIGFGVTQKU| OQKU¼0GY;QTMRQWTPG plus en repartir. Elle a travaillé au sein de plusieurs sociétés de FGUKIPPGY[QTMCKUGU avant d’ouvrir son propre cabinet, puis a lancé en 2005 un site web qu’elle considérait comme des archives visuelles personnelles. Aujourd’hui, SwissMiss, son «blog/ studio de design», est l’un des sites Internet dédiés au design les plus KPƠWGPVUGVCVVKTGRNWU d’un million de visiteurs chaque mois. N’acceptant plus de clients, elle s’est engagée dans d’autres activités, dont une série de petits déjeuners/conférence OGPUWGNU5GUJWKV| EQPUGKNUCWZLGWPGUFGUKIPGTUVTQWXG\EGSWG vous aimez; ne vous plaignez pas; suivez votre intuition; saisissez toute opportunité qui vous effraie; trouvez des per- sonnes du même avis que vous; collaborez; ignoTG\NGUGPXKGWZKPURKTG\ les autres. Ses idées rencontrent un large écho et suscitent des discussions animées. Son blog est considéré comme incontournable par de nombreuses personnes, tant au sein qu’en dehors de la communauté du design. Lors du dernier recensement économique américain de 2010, la communauté des services spécialisés de design était évaluée à 16.1OTF|USD (contre 20.5|OTF|USD en 2007). www.swiss-miss.com etrouvez ce que vous aimez ne vous plaignez pas suivez votre intuition saisissez toute opportunité qui vous effraie trouvez des personnes du mÆme avis que vous collaborez ignorez les envieux inspirez les autres. 10 Un rÆve pour l’humanité Le nom de R. Buckminster Fuller évoque immédiatement le dÐme géodésique, structure la plus résistante et économique jamais conÃue. En 1954, Fuller a obtenu le brevet du dÐme|s parfaite illustration de sa philosophie d’en faire «plus avec moins» et dont il rÆvait qu’il logerait un jour l’humanité. Pionnier de la pensée globale, on lui doit des termes tels «synergétique» ou «vaisseau terre». Accla- —09 mé comme l’un des plus grands esprits de notre temps, il exerce toujours une inƠuence cons tante sur des générations de designers, architectes, scientiƟques et artistes engagés en faveur d’une planète durable. Parmi les dÐmes emblématiques inspirés des idées de Fuller, le Vaisseau Terre d’Epcot à Disney World (propriété de Walt Disney Company) en Floride et la Bio sphère de Montréal, construite pour l’Exposition universelle de 1967 et aujourd’hui musée dédié à l’environnement. De son vivant, Fuller déposa 28|brevets, écrivit 28|livres et reÃut 47|titres honoriƟques. L’Institut Fuller offre tous les ans un prix de 100 000 USD pour résoudre les problèmes de l’humanité. 11 Fini la casse Le défi était de taille trouver un moyen de contenir un contenant parfait créé par la nature. Le Canadien Joseph Coyle, rédacteur en chef d’un journal à Smithers (Colombie-Britannique), l’a relevé avec brio. En 1911, Coyle fut témoin d’un dif férend entre le gérant d’un hÐtel voisin et un agriculteur local, dont les yufs étaient souvent livrés cassés. l’aide de papier pressé, Coyle fabriqua une boîte permettant de conditionner séparément les yufs. Brevetées en 1918, les boîtes à yufs Coyle furent fabriquées à Chicago, 0ew ;ork et Pittsburgh et distribuées dans le monde entier. En 1903, l’Américain Martin L. Keyes avait déposé le brevet de la première machine de moulage de cellulose pour la fabrication d’assiettes en papier. Grâce à sa capacité d’absorber les chocs, la Ɵbre moulée fut utilisée pour stocker et trans porter des yufs en 1931. La boîte à yufs fut Ɵnalisée dans les années 1960, par l’ajout d’un couvercle et d’un fermoir. GLOBAL INVESTOR 1.12 —10 12 0ouveaux jardins suspendus Splendides et écologiques, les jardins verticaux Ơeurissent dans le monde entier grâce à Patrick Blanc, botaniste franÃais féru d’architecture. Blanc a breveté en 1988 son concept de mur végétal, un jardin vertical qui se développe hors sol sur un cadre métallique, une plaque de PVC et du feutre non biodégradable. Un réseau de tuyaux contrÐlé par des vannes apporte l’eau et les nutriments aux racines par action capillaire du feutre. Le système permet de cultiver cÐte à cÐte des espèces végétales présentant des besoins très différents. Légère, la construction peut Ætre Ɵxée à des murs porteurs extérieurs et intérieurs. Parmi les projets les plus connus de Blanc le Musée du quai Branly, réalisé en collaboration avec l’architecte franÃais Jean 0ouvel, ou encore le mur végétal à l’entrée de la galerie d’art madrilène CaixaForum, conÃu en association avec les architectes suisses Herzog & de Meuron. Blanc et 0ouvel travaillent actuellement sur le complexe de gratte-ciel 1ne Central Park (développé par le Groupe Fraser and 0eave basé à Singapour) à Sydney (Australie). Les réalisations de Blanc font des émules dans le monde entier. Au-delà de leur beauté, les murs végétaux rafraichissent les bâtiments en été et les réchauffent en hiver. Associés à des toitures végétales et parcs dédiés, ils retiennent l’humidité et réduisent l’effet d’îlot de chaleur urbain. 13 Coccinelle de légende Le 30|LWKNNGV|2003, soit près de 70|CPU|CRTÄUNG lancement de la production, la dernière des 21 529 464 EQEEKPGNNGUGUVUQTVKGFGNCEJCÊPGFGNoWUKPG8QNMUYCIGP FG2WGDNCCW/GZKSWG#NNKÅU¼UCTÅRWVCVKQP FoÅEQPQOKGGVFGƟCDKNKVÅUCHQTOGGODNÅOCVKSWGUQP charme et son caractère ont en fait l’une des voitures NGURNWURQRWNCKTGUFGNoJKUVQKTGsGVFW6[RGNGOQFÄNG le plus produit. La coccinelle a été ressuscitée à FGWZ|TGRTKUGUGPVCPVSWG0GY$GGVNGRTQFWKVGGPVTG 1998 et 2010, et aujourd’hui sous le nom de «Beetle du XXI e|UKÄENG.CXQKVWTGCEGRGPFCPVRGTFWFGRWKU NQPIVGORUUQPUVCVWVFG8QNMUYCIGPNCRNWUXGPFWG CWRTQƟVFGNC)QNHCWFGUKIPRNWUITCPFRWDNKE Reto Hess Production mondiale de coccinelles VW 5QWTEGFQPPÅGUFW)TQWRG8QNMUYCIGP 1 500 000 750 000 0 1945 1960 1975 1990 2002 15 Casse-tÆte design 14 Doux parfum du succès Mystérieux, extravagant, intime, royal, piquant|s le tout dans l’un des Ơacons les plus emblématiques au monde, lui-mÆme niché dans un écrin des plus identiƟables. Quelle que soit l’histoire de ses origines|s et elles sont nombreuses!|s Chanel n|5 reste le parfum le plus convoité sur le marché, avec un Ơacon vendu toutes les 30|secondes dans le monde. Et l’on doit tout cela à l’indomptable Gabrielle «Coco» Chanel, partie de rien pour arriver au sommet de la haute couture. En 1921, Chanel demanda au parfumeur parisien Ernest Beaux de créer une fragrance qui «sent comme un femme et non une Ơeur». Il créa un nouveau type de parfum, le premier à contenir des aldéhydes, produits de synthèse à l’odeur plaisante. Chanel le nomma n|5, son chiffre porte-bonheur, et en dessina elle-mÆme l’écrin au design épuré et rectangulaire. Lancé en 1923, le Ơacon occupe aujourd’hui une place d’honneur au Musée d’Art Moderne de 0ew ;ork. Lorsqu’il inventa son cube magique en 1974, le professeur d’architecture FG$WFCRGUV'TPQ4WDKM tentait simplement de résoudre un problème de design lié au mouvement tridimensionnel. Ses étudiants adorèrent sa solution, tout comme ses amis. S’en suivit une succession d’événements RCUUCPVRCTNC(QKTGFW Jouet de Nuremberg puis Londres, pour aboutir à 0GY;QTMQÕWPCEEQTF fut négocié avec Ideal Toy. 4GPQOOÅ4WDKMoU%WDG NGRW\\NG¼UKZEQWNGWTU avec «une seule solution et 43|SWKPVKNNKQPUFGEQODKPCKUQPUHWVNCPEÅCWZ États-Unis en 1980 par l’actrice hongroise Zsa Zsa Gabor. Vendu à près de 100|OKNNKQPUFoGZGORNCKTGU NGUFGWZ|CPPÅGUUWKXCPVGU le cube suscita un tel engouement qu’on estime qu’un cinquième de la population mondiale l’a eu GPVTGNGUOCKPU+NƟVFG 4WDKMNGRTGOKGTUGNHOCFG millionnaire du bloc communiste. Aujourd’hui, après plus de 350|OKNNKQPU d’unités écoulées, le RuDKMoU%WDGTGUVGNGRW\\NG le plus vendu de tous les temps. L’Association Mondiale du Cube organise régulièrement des concours de vitesse et établit des classements dans le monde entier (voir graphique ci-dessous). Record de vitesse Rubik’s Cube 5.66 secondes Minimum de manipulations pour reconstituer un Rubik’s Cube 22 manipulations Plus grand nombre de Rubik’s Cubes résolus en 1|heure 185 cubes Plus petit Rubik’s Cube 10 mm 3 5QWTEG)WKPPGUU9QTNF4GEQTFU9%# 16 Bus rouge vif londoniens Un coup d’œil et vous Ætes à Londres. Le vénérable Routemaster s bus à impériale rouge avec son escalier à l’arrière|s est sans nul doute le véhicule le plus identifiable au monde. Lancé par London Transport en 1956, le bus légendaire construit par Associated Equipment Company est un modèle de design robuste et fonctionnel. La plateforme arrière ouverte facilitait les montées et descentes aux arrÆts et la présence d’un contrÐleur réduisait le temps d’embarquement et renforÃait la sécurité. En service jusqu’en 2005, seuls 2876|bus|s dont 1280 existent encore|s ont été construits à un co×t unitaire de 190 000 GBP. Depuis début 2012, un nouveau Routemaster à plancher surbaissé de 1.4 mio.|GBP, conÃu par Heatherwick Studio et construit par Wrightbus (Irlande du 0ord), circule dans les rues de la capitale. 12 19 GLOBAL INVESTOR 1.12 Production d’alumine, 2011 5QWTEG+PUVKVWVKPVGTPCVKQPCNFGNoCNWOKPKWO Afrique 1céanie Europe occidentale Amérique du 0ord Amérique du Sud Asie Europe centrale et orientale 17 Changer la face du monde Il y a 130|ans, l’aluminium était un métal «exotique», si difƟcile à isoler que son usage était essentiellement réservé à la joaillerie. En 1886, le chimiste américain Charles Martin Hall Ɵt passer un courant électrique dans une préparation de métal et transforma ainsi l’un des éléments terrestres les plus communs en métal du futur. Résistant, durable, Ơexible, léger, ne rouillant pas et entièrement recyclable, l’aluminium contribua à faÃonner le ::e|siècle, modiƟant notre faÃon de construire, de voyager, de travailler et de jouer. Il fut source de créativité et d’innovation dans toutes les branches de l’industrie, de l’ameu ble ment, l’architecture, la mode et les transports jusqu’à l’avant-garde. Ses applications sont quasi-universelles des vieilles casseroles de votre grand-mère au châssis de votre nouvelle Audi, en passant par les chaises Eames. Champion de l’utilitaire, l’aluminium peut aussi Ætre un modèle d’esthétique, comme l’illustrent les courbes d’une remorque Airstream. Moteur de l’industrie (40 mrd|USD par an aux États-Unis), il mérite également une reconnaissance artistique. Et Charles Martin Hall! En 1889, armé de son brevet pour le procédé d’électrolyse et soutenu par un petit cercle d’investisseurs, il créa une société, qui fut renommée Aluminum Company of America en 1907. Aujourd’hui, Alcoa est le second fabricant mondial d’aluminium, précédé de Rusal et suivi d’Alcan. En 2011, la production totale d’alumine (matériau de base de l’aluminium) atteignait 58|millions de tonnes métriques. 18 Fabuleuse renaissance Après un incendie dévastateur en 1981, le fabricant de OGWDNGU8KVTCFÅEKFGFGHCKTGFGUQPECORWUFG9GKN am-Rhein (Allemagne) un monument dédié à l’architecture industrielle contemporaine. Il fait appel à l’élite des CTEJKVGEVGUKPVGTPCVKQPCWZRCTOKNGUSWGNU6CFCQ#PFQ #NXKTQ5K\C0KEJQNCU)TKOUJCYGV(TCPM)GJT[#EJGXÅG en 1993, la caserne de pompiers du campus conçue par Zaha Hadid lui permet de faire connaître son nom et UQPUV[NGsCNNKCPEGFGRQN[IQPGUGVFGHQTOGUVTKCPIWlaires. Le célèbre bâtiment à la pointe triangulaire a depuis été reconverti en musée consacré à la chaise Vitra. 19 Expresso, comme au café L’Italie pendant la dépression semble un cadre évident pour concevoir l’une des cafetières les plus vendues au monde. Le gouvernement fasciste s’évertuait alors à faire de l’aluminium le métal national. Servi principalement dans des cafés fréquentés par les hommes, le café était une boisson nationale que la situation économique rendait difƟcilement abordable en dehors de chez soi. En 1933, Alfonso Bialetti mit au point la Moka Express, première cafetière expresso à pression de vapeur en aluminium, dont il eut l’idée en observant des femmes faisant la lessive les lessiveuses étaient dotées d’une conduite centrale, qui aspirait l’eau chaude savonneuse pour la redistribuer dans le linge. Après de nombreux prototypes, la Moka Express s la machine qui fait «un expresso maison semblable à celui d’un café» s était née. Bialetti afƟrme en avoir vendu plus de 250|millions d’exemplaires depuis les années 1950. 90% des foyers italiens en possèdent une. Élue cinquième meilleur design industriel italien du ::e|siècle et emblème du design, la Moka Express est ex posée au Musée d’Art Moderne de 0ew ;ork et au Musée des Sciences de Londres. Mais les go×ts évoluent et Bialetti a récemment subi la concurrence des machines à café portionné comme la 0espresso de 0estlé. Cours de l’action Bialetti 5QWTEG$QTUC+VCNKCPC 2.5 EUR 0.25 EUR 2007 2012 —13 22 20 Lunettes de star E-1027 Pionnière du modernisme dans le design, Eileen Gray commence en 1924 les travaux de sa résidence de vacances E-1027, véritable vitrine de l’architecture et du mobilier modernes surplombant la Riviera franÃaise, qu’elle occupera avec l’architecte Jean Badovici. Gray en conÃoit également les meubles, dont la célèbre table de chevet en acier chromé tubulaire surmontée d’un plateau en verre. Toujours produits par Aram (Londres) qui en détient les droits, la chaise et d’autres designs de Gray sont exposés au Musée d’Art Moderne de 0ew ;ork. Le nom E-1027 est un code composé des initiales des architectes, illustrant la nature collaborative du projet. 21 Un livre, une couverture 1TCPIGRQWTNCƟEVKQPXGTV pour les romans policiers, bleu pour les biographies GVTQWIGRQWTNoCXGPVWTG|s les livres de la maison d’édition Penguin fondée en 1935 étaient aisément KFGPVKƟCDNGU¼NGWTEQW verture. La grille à code couleur constituait un design unique refusant les illustrations tape-à-l’œil de la concurrence et établit immédiatement la marque. NoQTKIKPGFG2GPIWKP Allen Lane, directeur de maison d’édition souhai- tant offrir au plus grand nombre accès à des livres FGSWCNKVżDCURTKZ dans les stations de méVTQDWTGCWZFGV CDCE et chaînes de magasin, et non uniquement dans les librairies traditionnelles. À Lane qui souhaitait un logo «décent mais léger» pour son nouveau label, sa secrétaire suggéra un pingouin. Et la conception des livres fut changée à jamais. La révolution du livre de poche ÅVCKVGPOCTEJGGV|CPU plus tard, Penguin reste l’une des marques les plus reconnaissables au monde. Penguin Group est détenu par Pearson PLC, dont 12% des ventes pour 2011 |OTF|GBP) proviennent des livres ÅNGEVTQPKSWGUsSWK comble de l’ironie, n’ont pas de couverture. Essence mÆme de la mode, les Ray-Ban Wayfarers ont connu le succès à différentes époques, ne cessant de revenir sur le devant de la scène. Lancées en 1952, les lunettes du designer optique américain Raymond Stegeman avaient une forme radicalement nouvelle, «rivalisant avec la chaise Eames et les ailerons de la Cadillac», selon un critique. BénéƟciant d’une nouvelle technique de moulage du plastique, les Wayfarers connurent un succès immédiat et devinrent les lunettes du tout Hollywood et d’autres stars. Après une phase d’oubli, elles revinrent en force, portées par les Blues Brothers dans le Ɵlm de 1980. Ray-Ban (aujourd’hui détenu par le groupe italien Luxottica, leader mondial des lunettes haut de gamme) conclut un accord de placement de produit avec Hollywood en 1982. Après que Tom Cruise les a portées dans «Risky Business», les ventes s’envolèrent à 350 000 exemplaires, pour atteindre 1.5|mio. en 1986. Ces dernières années, Katy Perry et la série «Twilight», sous l’inƠuence de Lionsgate, les ont fait redécouvrir à la jeunesse. GLOBAL INVESTOR 1.12 —14 23 Briques de construction créatives 24 Qui eût cru qu’une petite brique de plastique contribuerait à bâtir le monde OQFGTPG!,GWZFGEQPUVTWEVKQP Musique omniprésent, LEGO a stimulé la créa- et design VKXKVÅFGPQODTGWZFGUKIPGTUCTEJKtectes et développeurs à travers le monde. Son design simple mais )TQWRGFGTQEMRCTOK KPIÅPKGWZGUVFGOGWTÅKPEJCPIÅ NGURNWUKPƠWGPVUFGUQP durant plus de 50|CPU.CUCICLEGO ÅRQSWGNGU6CNMKPI Heads oscillaient entre débute en 1932 dans le village de RWPMGVCTVTQEMRGT$KNNWPF &CPGOCTMNQTUSWo1NG-KTM formance-art, repoussant les limites bien plus loin Christiansen crée une fabrique de que la plupart des autres jouets en bois, qu’il nomme à partir du groupes de new wave. FCPQKUNGIIQFVUKIPKƟCPVLQWGDKGP Trois des quatre membres d’ori gine, dont le leader La société dépose plusieurs iconoclaste David Byrne, brevets pour ses concepts de briques se sont rencontrés à la Rhode Island School de construction, mais le jouet ne QH&GUKIPKPƠWGPEG connaît le succès qu’après l’introduc- perceptible dans leur musique, leurs clips innotion de la brique en plastique en vants et les chorégra 1958, plus polyvalente et facilitant phies minimalistes de leurs l’assemblage. Aujourd’hui, les briques shows. Avant-gardistes GVEQPVTQXGTUÅUKNUQPV|s revêtent 2400|HQTOGUFKHHÅTGPVGUGV comme tout bon design HQPEVKQPPGN|sFWTÅ sont accompagnées d’accessoires 4GXQ[QPUNGƟNO tels que moteurs, blocs piles, entraîEQPEGTV5VQR/CMKPI Sense» réalisé par Jonanements, lumières, capteurs et than Demme en 1984. caméras. Quatrième fabricant de Ou réécoutons le refrain de leur chanson de 1979 jouets mondial après Mattel, Namco .KHG&WTKPI9CTVKOGs Bandai et Hasbro, LEGO a vu ses «this ain’t no party, this ventes progresser de 11% en 2011 ain’t no disco, this ain’t no HQQNKPICTQWPFsGP (3.495|OTF|USD). 0ombre moyen de briques LEG1 par personne à l’échelle mondiale 80 briques LEG1 Production mondiale d’éléments LEG1 en 2011 36 milliards 0ombre de membres du Club LEG1 à l’échelle mondiale 4.2 millions 0ombre de tours de la terre que pourraient faire toutes les briques LEG1 vendues en 2011 mises bout à bout 16 fois 5QWTEG.GIQ)TQWR cette période de révoltes, les paroles sont toujours aussi retentissantes qu’à l’époque. L’industrie de la musique a évolué. En janvier, les ventes numériques ont dépassé les ventes physiques, pour des ventes globales se chiffrant à 16.6|OTF|USD, soit 3% de moins qu’en 2011. Les anciens fournisUGWTUFGOWUKSWGs aujourd’hui réduits à Universal Music Group, Sony Music EnterVCKPOGPV9CTPGT/WUKE )TQWRGV'/+)TQWRs sont toujours en cours de consolidation et les PQWXGCWZHQWTPKUUGWTU de musique numérique, tels Apple iTunes et Spotify, offrent d’alléchantes possibilités, mais constituent un modèle commercial naissant. 25 Imagination supersonique Durant 27|ans summum du luxe à l’ère spatiale|s tout le monde voulait voler à bord du Concorde. Le premier avion commercial supersonique au monde était une merveille de design, reconnaissable à son fuselage effilé, ses ailes delta et son nez pointu. Malheureusement, l’appareil extrÆmement co×teux n’était pas rentable à la fin de sa carrière, le prix des billets transatlantiques s’était envolé à plus de 11 000|USD. Projet commun d’Aérospatiale et de British Aircraft Corporation, le Concorde s qui signifie harmonie ou union s a été construit à seulement 20|exemplaires d’un prix unitaire de 23|mio.|GBP. De 1976 à 2003, 14|appareils assuraient des vols réguliers entre Londres/Paris et 0ew ;ork/ Washington en deux fois moins de temps que les autres avions. Sa vitesse de croisière atteignait 2145|km/h (Mach 2.02), pour une altitude de croisière d’environ 17|000|m. Son nez basculant lui conférait un aérodynamisme optimal et offrait une meilleure visibilité au décollage et à l’at terrissage. Le 26|octobre|2003, le Concorde a effectué son dernier vol transatlantique entre 0ew ;ork et l’aéroport d’Heathrow, les compagnies Air France et British Airways invoquant comme motifs sa chute de popularité après le crash du vol Air France 4590 et la hausse des co×ts. Devenue trop âgée, la merveille de la technique des années 1970 n’était plus économiquement viable. GLOBAL INVESTOR 1.12 Haute couture Une nouvelle mode Illustration: Matthew Cook Issey Miyake est l’un des stylistes les plus innovants du monde. Ses créations allient concepts culturels orientaux et technologie de pointe. L’historienne de la mode Valerie Steele analyse l’impact du créateur, premier des trois «piliers» de la révolution de la mode japonaise, et la sensation produite par ses vêtements. Valerie Steele a d’abord arrêté ses études avant d’y revenir et d’obtenir un doctorat à l’Université de Yale, où elle étudiait l’histoire de la mode. Elle a ensuite enseigné pendant onze|ans, écrit une vingtaine de livres et lancé le magazine Fashion Theory. Depuis 1997, elle est conservateur en chef du musée du Fashion Institute of Technology (FIT) et directrice permanente (après avoir été directrice adjointe) du musée. —15 J’ai découvert les créations d’Issey Miyake au début des années 1980. Je me souviens ainsi de la couverture du magazine Artforum sur laquelle un mannequin portait un bustier en osier du créateur, comme une armure de samouraï. Les marques Comme des Garçons et Yohji Yamamoto apparaissaient également. Dès 1985, j’ai enseigné l’histoire de la mode au Fashion Institute of Technology (FIT) de New York. Le musée de l’école comportait une belle collection de Miyake et dans mes cours, j’ai traité l’influence de la révolution de la mode japonaise. Miyake est un pionnier qui a tenté de créer une mode d’un genre nouveau, entre Orient et Occident. Il s’intéressait beaucoup aux costumes traditionnels japonais et aux vêtements de travail, comme les artistes contemporains férus d’artisanat japonais. Il s’est inspiré de ces costumes pour créer des vêtements vaporeux en utilisant des tissus indigo souvent teints à la main. Jusqu’à la fin des années 1980, cette mode révolutionnaire japonaise est restée assez incomprise en Occident, où elle semblait étrange et démesurée. Les vêtements de Miyake ont toutefois été acceptés plus tôt que ceux de Comme des Garçons et Yohji Yamamoto, probablement parce qu’ils semblaient plus discrets. En 1984, enceinte, j’ai porté des vêtements de sa collection moins exclusive, Miyake Plantation, parce que j’étais énorme. Une autre de ses collections plus abordables, Pleats Please, a fait suffisamment de bruit pour faire l’objet d’un dessin dans le magazine The New Yorker. Dans les années 1990, Miyake lance son concept A-POC (A Piece of Cloth, une seule pièce d’étoffe) et organise plusieurs défilés importants. L’un d’entre eux, un spectacle extraordinaire dans une galerie d’art à New York en écho à un défilé organisé à Paris pour la Fondation Cartier, présente les vêtements pendant du plafond, pour qu’ils bougent avec fluidité. Il commence aussi à collaborer avec divers créateurs; l’artiste contemporain Yasumasa Morimura propose ainsi une œuvre basée sur la toile d’Ingres «La Source», que Miyake a imprimée sur l’avant d’une robe Pleats Please. Lors d’un spectacle, Cai Guo-Qiang pose un tissu Pleats Please au sol, lui donne une forme de dragon, le saupoudre de poudre à canon et l’enflamme. Miyake travaille ensuite avec le photographe Araki Nobuyoshi, avant de s’éloigner du design pour s’adonner à d’autres activités comme 21_21 Design Sight, son musée d’art au Japon. Mais son équipe continue de créer une mode très avant-gardiste, explorant notamment les technologies textiles et les liens entre robotique et vêtements. En 2011, j’ai organisé au FIT l’exposition «Japan Fashion Now». 0QODTGFoCƟEKQPCFQUQPVÅVÅUWTRTKUFGNoKORCEVVTÄUKORQTVCPVFGNC révolution de la mode nipponne dans les années 1980, dont Miyake a été l’un des trois piliers, avec Rei Kawakubo et Yamamoto. Tout cela est très bien, ai-je envie de dire, c’était hier, et j’ai moi aussi adoré. Mais aujourd’hui? À mon avis, la contribution durable de Miyake aura été la création d’un genre de vêtements différents, en termes de proRQTVKQPUGVFGTGNCVKQPCXGENGEQTRU&GRWKUNCƟPFGNoGORKTGTQOCKP les vêtements en Occident ont toujours été ajustés au corps ou drapés autour. Mais ailleurs, il s’agissait plutôt de grands rectangles de tissus enroulés et noués. Miyake n’a pas simplement copié une forme de kimono ou de sarong, il a utilisé la sensation produite par le tissu enveloppant le corps pour créer un vêtement adapté à notre monde moderne. Dès lors, c’est le corps qui pouvait bouger à l’intérieur du XÆVGOGPVGVPQPEGFGTPKGTSWKUWKXCKVNGUOQWXGOGPVUFWEQTRU Ɓ Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 39 , 85 , 91 p 23 p 45 p 47 GLOBAL INVESTOR 1.12 —16 Mobilier Élégance et majesté Liu Gang a étudié la gestion de la culture à l’Université Fudan de Shanghai. En 1995 , il a rejoint le Département des arts et de l’artisanat du Musée de Shanghai en tant que chercheur en mobilier classique. En 1999, après de hautes études en calligraphie et peinture chinoise à l’Université normale de Shanghai, il est devenu professeur adjoint au musée et est actuellement professeur agrégé. Il est l’auteur d’un traité sur l’art du verre étranger et rédige actuellement un ouvrage sur les collections de mobilier Ming et Qing au musée de Shanghai. Illustration: Matthew Cook Avant les années 40, le mobilier des dynasties Ming et Qing était peu connu en dehors de la Chine et généralement peu apprécié. La publication des premiers livres sur le sujet, l’exode des étrangers après 1949 et, de manière plus frappante, l’ouverture de la Chine à l’Occident dans les années 80, ont marqué un tournant. Le nouveau musée de Shanghai, un imposant bâtiment en forme de chaudron sur la Place du peuple, conçu par l’architecte local Xing Tonghe, contient l’une des plus belles collections de meubles chinois classiques. GLOBAL INVESTOR 1.12 La notion de «design» associée au mobilier chinois est une énigme. Aucun texte historique ne renferme de terme correspondant précisément à ce que nous entendons par design. En outre, chaque pratique de design a son propre langage. Étudiant, j’ai appris la calligraphie dans le cadre de ma formation en arts et artisanat. Chaque jour, lorsque je prenais ma plume, j’avais l’impression de répondre à un langage stylistique ancien qui me paraissait commun aux formes que je représentais et au mobilier étudié à l’Université. J’ai alors commencé à m’intéresser à l’architecture et aux jardins contenant du mobilier. Ces différentes formes expriment toutes la même sensibilité esthétique. Elles partagent une même âme. L’industrie du mobilier a atteint l’excellence vers la fin de la dynastie Ming (1368–1644) grâce notamment à la levée d’une interdiction du commerce en 1567 qui a permis d’importer d’Asie du Sud-Est des bois durs tropicaux, tels que le Zitan et le Huanghuali et, par conséquent, de renforcer l’élégance et l’ingéniosité des créations. Les meubles n’avaient pas besoin d’être épais pour être solides, ce qui permettait de façonner des courbes parfaites et des formes et des lignes plus gracieuses. La texture, la couleur et l’éclat des bois durs apportaient une décoration naturelle. Les créateurs accordaient un énorme intérêt aux nœuds dus aux défauts du bois. Les amas de cercles concentriques irréguliers de couleur foncée étaient les plus rares et donc les plus précieux. Les nœuds les plus intéressants figuraient sur les parties visibles des meubles. La hausse des prix des matières premières à la fin de la dynastie Ming et la construction de jardins et manoirs ont contribué à la hausse de la demande de mobilier coûteux en bois dur. L’art du geste Les goûts esthétiques des intellectuels constituaient la principale tendance de la Chine antique. Outre la calligraphie qui était de ri gueur, ces gens de lettres s’adonnaient aussi à la peinture. Certains ont même conçu et pratiqué l’artisanat quotidien, tel que la fabrication de mobilier, le jardinage, la sculpture sur bambou et la broderie. Ces activités ont atteint leur apogée à la fin de la dynastie Ming et au début de la dynastie Qing (jusqu’à 1735). Les spécialistes s’accordent pour dire que la spécificité des caractères chinois et leur représentation écrite ont jeté les bases de l’esthétisme de tous les arts industriels en Chine. Ils sont intrinsèquement liés, de la même manière que le croquis forme la base des arts plastiques occidentaux. Simplicité et complexité se côtoyaient dans le design du mobilier de chaque dynastie. Le design n’était pas systématiquement simple sous la dynastie Ming et compliqué sous la dynastie Qing. Les mobiliers Ming prônaient l’équilibre entre beauté et fonctionnalité, optant pour des formes rondes et classiques et une élégance discrète. La priorité était donnée à la robustesse, ensuite à la beauté. Presque chaque meuble avait une fonction. Des contours grossiers et des détails irréguliers étaient autorisés, le mobilier n’en étant que plus attrayant. Par exemple, les tables, chaises, lits et autres avaient tous des pieds en «tête de cheval» sous la dynastie Ming (bas et plats), ce qui donnait au meuble un aspect convivial et décontracté. L’accoudoir d’une chaise était courbé de manière à soutenir confortablement le bras, la taille, le dos et la nuque. Les exigences en termes d’esthétique visuelle étaient respectées également, les meubles étant un vrai régal pour les yeux. Selon la situation, un créateur pouvait privilégier soit la beauté, soit l’aspect pratique, mais l’harmonie et le sens des proportions étaient généralement le but ultime. Que dire sur la courbure optimale des lignes? Tous ceux qui s’intéressent à la calligraphie chinoise savent que les courbes du mobilier Ming et la calligraphie —17 «Le design n’était pas systématiquement simple sous la dynastie Ming et compliqué sous la dynastie Qing.» traduisent des gestes similaires. Bien que les structures soient différentes, le trait d’un caractère chinois et un élément de meuble doivent présenter une courbe modérée pour être beaux. Si le rayon est trop petit ou trop grand, le résultat sera disgracieux. Pour ériger le mobilier en art, le jeu de courbes doit être conçu avec le plus grand soin. Le créateur n’est pas obligé d’avoir une écriture parfaite, mais il doit avoir le sens de la calligraphie chinoise. La Ɵn de l’âge d’or Les détails du mobilier en disent long sur les changements survenus avec le temps. À la suite du chaos provoqué par la rébellion et la guerre au milieu du 17è siècle, la dynastie Ming s’est effondrée. Ensuite, les règles et les goûts étrangers ont commencé à se refléter dans les intérieurs royaux et aristocratiques. Avec le retour de la croissance économique et de la prospérité, le commerce s’est développé entre l’Est et l’Ouest. L’exportation de meubles chinois a influencé le design européen. Simultanément, les préférences des Chinois ont évolué. Le milieu de la dynastie Qing (au pouvoir jusqu’en 1912) a vu l’apparition de bibelots et décorations tape à l’œil et la prolifération de divers matériaux et techniques décoratives. Le mobilier n’était plus uniquement fonctionnel. Les modèles sont devenus de plus en plus raffinés et stylisés. Le mobilier utilisé par la royauté et la noblesse reproduisait souvent le style baroque ou rococo européen. Les pieds des chaises, tables et lits se sont allongés et sont devenus plus formels. L’harmonie gracieuse a fait place à l’angularité. La courbe des accoudoirs et des dossiers est devenue plus raide au détriment du confort, les principes ergonomiques n’étant plus respectés. À force de valoriser l’esthétique, les meubles sont devenus plus vulgaires. Ainsi est né un style populaire prédominant, kitsch et chargé, qui a persisté jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, l’industrie du mobilier chinois innove peu mais copie beaucoup, notamment les versions dépouillées du style classique chinois ou les versions chics européennes (nordiques en particulier). Ce relâchement des normes de conception du mobilier chinois reflète l’abandon progressif des idéaux de beauté. Hormis le travail de Tian Jiaqing, qui possède une connaissance approfondie des styles historiques et alterne intelligemment ancien et moderne dans ses créations, un grand vide est à combler en termes de conception de mobilier moderne chinois. Le goût populaire laisse peu de place à l’expérimentation. La différence dans l’esthétique de base explique la variation des styles de mobilier entre la Chine et l’Occident. Si je devais exprimer l’essence de la culture traditionnelle et de l’industrie du mobilier en Chine, je dirais: prenez une plume et mettez-vous à la calligraphie chinoise. Exercez-vous sans relâche et, petit à petit, la réponse que XQWUEJGTEJG\FGXKGPFTCÅXKFGPVG Ɓ Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 30 , 35 p 19 p 20 —18 Du berceau au berceau Design durable La nature ne connaît pas la notion de déchets telle que nous la concevons: elle recycle perpétuellement les ressources. Pouvons-nous nous inspirer de son modèle pour repenser l’activité économique, les processus industriels et la consommation humaine? Thomas C. Kaufmann a rejoint Credit Suisse Private Banking en 2006 en qualité d’analyste actions spécialisé en nanotechnologie dans le secteur de la santé. Actuellement analyste actions senior, il est responsable du secteur pharmaceutique mondial et de la recherche sur la megatrend Innovation. Il est titulaire d’une maîtrise en biochimie et d’un doctorat en biophysique de l’Université de Bâle (Suisse). rable. «Être moins mauvais n’est pas suffisant», tel est le principe du C2C. Il ne s’agit pas de rejeter l’approche du développement durable conventionnelle dont le principal objectif consiste à minimiser l’impact des activités, mais de mettre en évidence les limites des approches «moins mauvaises» et d’y intégrer une solution efficace à long terme. Le C2CFKUVKPIWGFGWZE[ENGUFGƠWZFGUOCVÅTKCWZNCDKQURJÄTG et la technosphère. Dans chacune de ces deux sphères, les matériaux alimentent le cycle de production et de consommation, comme c’est le cas des cycles naturels. La biosphère comprend les matériaux qui peuvent être recyclés en toute sécurité dans l’environnement et servir de nutriments aux organismes vivants. Les produits qui satisfont à ces ETKVÄTGUUQPVEQPUKFÅTÅUEQOOGFGURTQFWKVUFGEQPUQOOCVKQP R|GZ matériaux d’emballage et détergents). En revanche, la technosphère GUVWPƠWZFGOCVÅTKCWZGPEKTEWKVHGTOÅCWUGKPFWSWGNNGUEQORQUCPVU non biodégradables (comme les métaux et certains types de polymères) circulent dans les cycles industriels (p. ex. «produits de service» tels que téléviseurs, machines à laver, ordinateurs et voitures). Dans le cadre du processus de certification C2C, un produit est évalué suivant l’utilisation de substances désirables et indésirables ainsi que de la réutilisation des matériaux. L’utilisation de sources d’énergie renouvelable pendant le processus de production, la gestion des ressources en eau et la responsabilité sociale sont autant de facteurs pris en compte. La certification exige également la mise au point de stratégies visant à optimiser les autres domaines et à assurer l’engagement constant du producteur. Plusieurs centaines de produits possèdent déjà une certification C2C dont le niveau dépend du degré d’intégration du C2C dans la conception du produit. Un nombre croissant de sociétés, allant de grandes capitalisations comme Alcoa, DSM et Procter & Gamble à de plus petites entreprises, adoptent le C2C en vue d’obtenir la certification de toute leur gamme de produits. La conception dans l’intérêt de toutes les parties prenantes Les entreprises qui mettent au point leurs produits conformément aux principes du C2C bénéficient de nombreux avantages économiques. À court terme, elles abaissent leurs coûts d’achat et réduisent leurs empreintes énergétiques et hydriques ainsi que leurs émissions de déchets, minimisant ainsi risques opérationnels et responsabilités Au fil de l’histoire, la gestion de déchets s’est principalement concen- potentielles. Grâce au C2C, les entreprises peuvent améliorer leur trée sur l’organisation et l’institutionnalisation de la collecte des dé- réputation auprès des consommateurs et promouvoir leur image de marque en se démarquant de la concurrence, pour ainsi générer des chets. Depuis la révolution industrielle toutefois, le recyclage des déchets est progressivement devenu un enjeu. Ce changement de sources de revenus viables et durables. Le C2C préconise l’intégration de la fin de la vie d’un produit dès paradigme ne concerne pas tant la quantité que la nature des déchets R|GZOCVÅTKCWZPQPDKQFÅITCFCDNGUQWVQZKSWGU(CKVKPVÅTGUUCPV sa création (sa conception). Il étend la responsabilité des producteurs la nature ne connaît pas la notion de déchets telle que nous la conce- et encourage la récupération active des produits. Il diffuse également vons (biens de consommation inutiles à la fin de leur cycle de vie): l’idée de vendre un service plutôt qu’un produit, notamment pour pour chaque ressource qu’elle utilise, elle en crée une nouvelle. Cette les biens du groupe des produits de service. Le C2C s’oppose aux pratiques actuelles qui forcent les gouvernements à financer la récudifférence fondamentale s’explique par notre mode de pensée linéaire en termes d’entrées et de sorties, à l’opposé du modèle de flux cir- pération des produits en fin de vie. L’objectif du C2C est de transforculaires de la nature. mer la nature destructive des processus industriels actuels en un système de conception de principe où la consommation et l’activité Une approche holistique de la conception de produits économique cohabitent harmonieusement avec notre écosystème. Michael Braungart, professeur d’ingénierie des processus, et William Ainsi, l’augmentation inéluctable de la consommation ne pèsera pas PÅEGUUCKTGOGPVUWTPQVTGRNCPÄVGCWZTGUUQWTEGUNKOKVÅGU Ɓ McDonough, architecte de formation, ont appliqué ces règles simples à la conception de produits et mis au point le concept «de berceau à berceau» (en anglais, «Cradle to Cradle» ou C2C) qui s’oppose au Pour plus d’informations sur le sujet concept prévalant actuellement «du berceau au tombeau» (en anglais, «Cradle to Grave»). Le C2C est une approche holistique de la concep- Ɩ tion de produits qui permettra une transition vers une économie dup 10 p 36 12 , 69 Illustration: Matthew Cook GLOBAL INVESTOR 1.12 GLOBAL INVESTOR 1.12 26 29 Une histoire tirebouchonnée Capitaliser sur la mode Que ferions-nous sans tire-bouchon? Si simple, si fonctionnel, si beau lorsqu’il accomplit son objectif divin, libérant le subtil nectar de sa geôle opaque. Tant regretté lorsqu’oublié du panier à piquenique. Qui l’a inventé? Mystère. Le tire-bouchon a pour ancêtre un outil appelé le tire-balle, ou tire-bourre, qui permettait d’extraire la balle d’une arme à feu. Le premier brevet a été attribué à un révérend anglais, Samuel Henshall, le 24 août 1795 . Son outil comprenait un bouton concave Ɵxé entre la tige et la mèche, permettant d’empêcher la vis de pénétrer trop loin dans la bouteille. Celui-ci s’agrippait simultanément au bouchon pour le desceller du goulot. Pour la fabrication de son invention, Henshall fait équipe avec l’entrepreneur de Birmingham Matthew Boulton; apparemment, il peine à trouver les fonds pour honorer sa part des frais de brevetage. Le conseiller juridique de Boulton écrira en 1795: «Je n’extrairai pas 50 livres au pasteur aussi facilement qu’il le ferait du bouchon d’une bouteille». Des années plus tard, Henshall sera aussi accusé de «piratage de bouchon» pour avoir volé l’idée à une certaine Miss O’Rourke. Aujourd’hui, bien entendu, tout ce qui compte est d’extraire le vin de la bouteille, et Henshall a joué un rôle majeur dans cette noble Ɵn. Aussi pourra-t-on peut-être, la prochaine fois qu’une bouteille est débouchée, lever son verre au bon révérend. 27 Le style des sixties Vidal Sassoon a contribué au look des sixties. Premier coiffeur star, il donne à Mary Quant son fameux bob et à Mia Farrow sa «pixie». Ses coupes courtes révolutionnaires en cinq points et ses permanentes «wash-and-wear» libèrent les femmes des bigoudis, des casques, de la laque et du gel. Il s’inspire de l’architecture, métier qu’il rêvait d’exercer enfant: «Mon inspiration, c’était le Bauhaus». Dans une interview récente à la $$%, il ajoute: «Pour moi, cheveu rimait avec géométrie, angles, structure osseuse, coupe, formes inégales … tant que cela convenait à un visage et à une structure». Il est le premier à lancer des produits capillaires à son nom, avant de vendre son empire de GBP 100 mio. à Procter & Gamble dans les années 1980. —19 L’ascension de cette icône de la mode est connue: de la simple maroquinerie milanaise aux incontournables sacs de luxe et classiques du prêt-à-porter, Prada est aujourd’hui synonyme de prestige, d’innovation et de sophistication. Sa directrice de création, Miuccia Prada, est NoWPGFGUUV[NKUVGUNGURNWUKPƠWGPVGUFWOQPFG 5GUFÅƟNÅUUQPVNÅIGPFCKTGU5QPOCTK2CVTK\KQ Bertelli, est le cerveau de l’entreprise. Ensemble, ils ont créé un groupe de plus de 250 boutiques aux quatre coins du globe. En juin dernier, Prada est entré à la Bourse de Hong Kong, levant près d’USD 2.14 mrd. En 2011, le chiffre d’affaires net du groupe a gagné 25.9% en comparaison annuelle, en grande partie grâce à sa chaîne de vente au détail. 28 30 Génie tous azimuts Tout recueil sur l’histoire du design digne de ce nom se doit de rendre hommage à Léonard de Vinci. Ce génie de la Renaissance réussissait à peu près tout ce qu’il entreprenait: peinture, sculpture, ingénierie, architecture, mathématiques ou anatomie. Nombre d’inventions garnissent les pages de ses journaux: instruments de musique, pompes hydrauliques, manivelles réversibles et quantité de machines volantes. Si le sourire de la Joconde reste une énigme universelle, d’autres œuvres sont aussi remarquables, et notamment ses illustrations de polyèdres (des formes géométriques en trois dimensions) pour le livre de Luca Pacioli «La divine proportion» (1509), qui analyse le célèbre nombre d’or en mathématiques, art et design. Les Ɵgures de De Vinci sont les premières jamais réalisées avec des arêtes solides, pour permettre aux spectateurs de comprendre facilement quels côtés vont devant et lesquels derrière. Inclination à la perfection Le nom Stradivarius est gage d’excellence. Il y a plus de trois siècles, le luthier italien Antonio Stradivari crée et conçoit ce que d’aucuns considèrent comme le meilleur violon de tous les temps. Étrangement, pas un violon ne sonne tout à fait comme un Stradivarius. Le luthier, qui commence à fabriquer ses pièces vers 1666, est minutieux: à force d’expérimentations – variant d’un millimètre la courbure du dos de l’instrument, la longueur d’un autre, les dimensions d’un troisième – il crée ce que le biographe Dirk J. Balfoort nomme le «violon du futur», capable de s’intégrer brillamment aux orchestres modernes. Stradivari recherchait le parfait bois d’épinette, de saule et d’érable de qualité. Il appliquait son propre vernis, un pigment orange-brun donnant à la couleur de ses violons une belle profondeur, ce qui d’ailleurs a peut-être OQFKƟÅNGWTVQPCNKVÅ%JC que pièce était une œuvre d’art unique. Stradivari en a fabriqué plus de 1000; près de 650 existent GPEQTG%GTVCKPUFGEGU chefs-d’œuvre datés de son «âge d’or» (1700 – 1725) peuvent valoir une fortune; pour preuve, le 1721 Lady Blunt, adjugé l’an dernier pour USD 15.9 mio. lors d’une vente aux enchères en faveur des victimes du tremblement de terre au Japon. Le précédent record était celui du 1697 Molitor (3.6 mio.). De nos jours, si les luthiers peuvent créer des instruments dont le son rivalise avec celui des violons du luthier italien, aucun d’entre eux n’est un Stradivarius. Prix obtenus et estimés par Christie’s pour les Stradivarius 5QWTEGUKVG+PVGTPGV%JTKUVKGoU Prix obtenu, USD mio. Estimation, USD mio. (max.) 3.5 mio. 2.5 mio. Hammer 1707 0.9 mio. 0.8 mio. Antonius Stradivarius 1692 2.7 mio. 1.5 mio. Solomon 1729 1.05 mio. 1.39 mio. Bonjour 1768 31 Empilable et sexy La Panton S est peutêtre la chaise la plus sexy qui soit. Épurée, sensuelle, cambrée, elle fait sensation dès son lancement en 1967. La «S» est conçue par le Danois Verner Panton, un designer de la nouvelle génération qui, comme l’Italien Joe Colombo, utilise des matériaux d’après-guerre comme le plastique pour créer du mobilier de couleur vive aux formes Ơuides. Entre autres projets, Panton veut créer une chaise en plastique multi-usages, confortable, moulée d’une seule pièce. Pendant des années, il planche sur son design. EnƟn, avec l’aide du fabricant de meubles suisse Vitra, il relève un déƟ technique: une chaise en porte-àfaux à partir d’un seul morceau de plastique. Empilable et facile à produire en masse, la «S» est devenu l’objet culte le plus célèbre du designer. GLOBAL INVESTOR 1.12 —20 34 Un oiseau porteur d’eau 32 Reformater la nature Si le design ne convient pas, changeons-le! C’est ce que d’ambitieux agriculteurs japonais ont dit il y a 30 ans des pastèques, toujours difƟciles à stocker et à trancher. Convaincus qu’une pastèque carrée ferait mieux l’affaire, ils ont fait pousser dans des boîtes en verre le fruit, qui s’est spontanément adapté. Les pastèques carrées, quatre fois plus chères, sont arrivées sur les marchés nippons haut de gamme voilà dix ans. Importées d’Amérique du Sud, elles sont aussi vendues en Europe et aux États-Unis, à des prix rondelets. Avec un peu de patience, vous pouvez toujours tenter d’en faire pousser une! 33 Précis comme une horloge suisse Sur les quais de gare helvétiques, on trouve 3000 témoins de la légendaire ponctualité des trains suisses. L’horloge ferroviaire, l’un des symboles du pays, est créée en 1944 par l’ingénieur et designer *CPU*KNƟMGT.GU%(( souhaitaient une horloge qui contribuerait à garantir le fonctionnement du réseau et deviendrait leur GODNÄOG*KNƟMGTFGUUKPG une horloge simple, noire et blanche, sans chiffres. Sur ce fond austère, l’aiguille des secondes, rouge, ressort bien. Un disque rouge au sommet de l’aiguille rappelle la palette brandie par les chefs de gare au départ FWVTCKP*KNƟMGTXGKNNGCWUUK à garantir que toutes les horloges soient à la même JGWTG+NNGUCEEÅNÄTGCƟP que l’aiguille des secondes CVVGKIPGFQW\GJGWTGU après 58 secondes. Là, elle s’immobilise, puis reprend sa course par impulsion électrique automatique envoyée chaque minute par le réseau électrique. L’aiguille des minutes saute alors sur sa prochaine position et l’aiguille des secondes des 3000 horloges du réseau entame une nouvelle rotation, avec une synchronisation parfaite. En 1986NoJQTNQIGT\WTKchois Mondaine, une société privée nantie d’une NKEGPEGQHƟEKGNNGFGU%((, lance une montre et une collection de pendules brevetées calquées sur ce design classique, complétée par des mécanismes «stop-to-go»; elle en vend près d’un million par an. Entre temps, la ponctualité paie: en 2011, l’entreprise publique %(( a enregistré un chiffre d’affaires net d’USD 445 mio. (+13.5% par rapport à 2010). 36 Wilhelm Kienzle était un designer moderniste du début-milieu du XXe siècle. Inspirés par des oiseaux, ses arrosoirs fantaisistes en aluminium correspondent à un essai précoce de sa part d’utiliser le métal industriel pour un usage domestique. Il était directeur de l’École des arts et métiers à Bâle, conçue selon le modèle de l’école du Bauhaus. 35 Maison en boîte L’allure de la Pomme Fermée, elle ressemble à une caisse en bois ordinaire. En l’ouvrant, on y découvre des canapés, des lits, des bureaux avec chaise, des postes de travail et même des babyfoot. La boîte médias comprend un mini cinéma, une console de DJ, des spots, un karaoké, des écrans multimédia et un coin pour s’asseoir. Pour sa série de mobilier The %TCVGUNoCTEJKVGEVGGVFGUKgner chinois en vogue Naihan Li s’est inspiré de l’évolution actuelle de Pékin: sa décadence, sa mutation constante et son marché immobilier nerveux, plombé en 2011. Ses caisses se rangent facilement, rendant la pièce très modulable. Et si XQWUFÅOÅPCIG\XQWU PoCWTG\SWo¼HGTOGTNCDQÊVG pour emporter votre salon! La rentabilité du marché de l’électronique grand public est généralement sous la pression permanente des risques de banalisation, autrement dit, de la rapide saturation du marché par la copie de produits. Avec son iPhone, Apple semble doté d’une aptitude unique à réaliser des marges proches de celles des articles de luxe, loin devant ses concurrents. L’une des clés de voûte de ce succès est évidemment la stratégie de design. Simplicité, reconnaissance instantanée de la marque et intuition n’en sont pas les seuls vecteurs. Apple utilise aussi le design comme facteur de remplacement et source de croissance: du nouveau matériel et un look ou un toucher différent d’un nouveau produit Apple incitent les clients à acheter un nouvel iMac, iPhone ou iPad, même s’ils possèdent déjà un produit plus ancien tout aussi fonctionnel. Cette stratégie du fabricant à la Pomme tend à privilégier le design à la fonctionnalité. Uwe Neumann Prix de l’action Apple Source: New York Times USD 581 USD 0 1980 2012 33 40 GLOBAL INVESTOR 1.12 —23 37 Un contour inimitable En 1886 , un pharmacien ajoute de l’eau gazeuse à un sirop qu’il avait concocté: le Coca-Cola est né. Sa popularité incite des concurrents à tenter de copier son succès en modiƟant légèrement la marque et le logo. De son côté, The Coca-Cola Company met au point une bouteille à l’apparence et au toucher instantanément reconnaissables. Le design de la bouteille «Contour», imaginé par la Root Glass Company, est breveté en 1915 , légèrement modiƟé au Ɵl des ans puis déposé auprès du Bureau américain des brevets en 1960 . Aujourd’hui, le Coca-Cola est présent presque partout. La consommation par habitant est la plus élevée au Mexique, et la plus faible en Asie. Andreas Tomaschett Consommation par habitant de boissons Coca-Cola 5QWTEG6JG%QEC%QNC%QORCP[ Consommation par habitant (en litres), 2010 159 Mexique 75 Argentine 55 Canada 42 Allemagne 143 Malte 105 Chili 67 Espagne 61 Panama 54 Brésil 42 Japon 93 États-Unis 52 Bolivie 39 Salvador 38 Garde-temps intemporels 60 Autriche 75 Australie 60 Afrique du Sud 48 45 Grande-Bretagne Pérou 37 Turquie 34 Philippines Fondée en 1833 puis intégrée au groupe suisse de luxe Richemont en 1996, l’entreprise horlogère Jaeger-LeCoultre a un long historique en matière d’innovations, parmi lesquelles Ɵgurent un système de remontoir sans clé, la montre Atmos et le millionomètre, un instrument capable de mesurer le micromètre. Lancée en 1931, la montre Reverso possède un boîtier qui peut se retourner sur lui-même tout en restant au poignet, aƟn de protéger le verre du cadran. Ce design Ơexible a été adapté à plus de 50 différents calibres mécaniques au Ɵl des ans. Kevin Lyne-Smith 42 39 La beauté est dans le pli Le créateur nippon Issey Miyake fait des plis comme personne. Sa collection «Pleats Please» a inspiré des artistes de renom qui y ont apposé leur griffe. Sa collection actuelle 132 5. IS SEY MIYAKE , sorte d’origami à porter fait de bouteilles recyclées (PET), a obtenu le prix de la mode aux 2012 Design Museum of London awards. 40 Triomphe de la croissance et de la lumière 41 Un son légendaire Elle vivait, respirait et DTKNNCKVNC%CVJÅFTCNG des Semences» (Seed %CVJGFTCN%GRCXKNNQP britannique de l’architecte Thomas Heatherwick pour l’Exposition universelle Shanghai 2010 était fait de 60 000ƟNCOGPVUFG ƟDTGQRVKSWGGVFoCWVCPV de graines en leur somOGV%GUVKIGUQTKGPVCKGPV la lumière vers l’intérieur le jour et l’extérieur la nuit, éclairant la structure. Elles se balançaient comme des herbes sous le vent ou des cils sur la graine. De l’intérieur, la cathédrale semblait bouger, respirer. L’architecte, mû par la «relation entre nature et villes», a collaboré avec les jardins botaniques royaux de Londres et le projet de Banque de Semences du Millénaire, qui doit collecter les graines de 25% des espèces de plantes du globe d’ici 2020%GVVG cathédrale a gagné la médaille d’or du meilleur design de pavillon. Qui ne reconnaîtrait pas les accords mythiques de Deep Purple dans «Smoke on the Water» au début des années 1970? Ritchie Blackmore les jouait sur une Fender Stratocaster. %GVVGIWKVCTGÅVGTPGNNGSWKPoCRCU changé depuis sa création en 1954, a accompagné bien des artistes de légende, dont Jimi Hendrix et Eric %NCRVQP&GUVKPÅG¼NoQTKIKPG¼NC musique country, comme le souhaitait son concepteur Leo Fender, la Stratocaster a prêté son timbre nasillard à d’autres courants: rock, pop, funk et blues. Son second pan coupé permet d’accéder aux cases les plus aiguës du manche. L’instrument a aussi une courbure ergonomique plus confortable. Début 2012, la société privée Fender Musical Instruments a annoncé son intention d’entrer en Bourse (au Nasdaq) plus tard dans l’année. Ulrich Kaiser Hégémonie britannique La Grande-Bretagne est Ɵère de son Exposition universelle de 1851, la première vraiment mondiale. Cette «Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations» doit surtout positionner le pays comme leader de l’industrie. Installée au Crystal Palace, une immense bâtisse de verre et d’acier de l’architecte Joseph Paxton, l’exposition tire parti de la récente invention britannique du verre coulé. En six mois, cette vitrine des dernières technologies de la révolution industrielle attire six millions de visiteurs. Le Crystal Palace est ensuite déplacé de Hyde Park à Sydenham. Un in cendie le détruira en 1936. 43 Joyaux chefs d’œuvre Depuis le début du XXe siècle, Van Cleef & Arpels dessine des bijoux exclusifs et uniques. Le collier Scylla serti d’une magnifique coulée de diamants et or blanc, avec clip détachable, fait partie de l’exposition 2011 d’Arpels au Smithsonian Cooper-Hewitt National Design Museum de New York. GLOBAL INVESTOR 1.12 —24 iPod contre Sony Source: données de la société Ventes (en milliers d’unités) 60 000 30 000 0 2002 iPod 44 2011 48 MP3 et PSP Sony 46 Quand «c’est un Sony» ne sufƟt plus Le monde en imprimé Il y a 6000 ans, les Égyptiens inventent la première substance proche du papier. Le papyrus, dont le mot papier dérive, provient du tissage et de l’aplatissement de roseaux. Le papier tel que nous le connaissons n’apparaît qu’en 105 de notre ère, lorsqu’un courtisan chinois mélange de l’écorce de mûrier, du chanvre, des restes de coton GVFGNKPGVFGNoGCW%GVVGRWTÅGGUVGPUWKVGRTGUUÅGGP PCVVGUGVUÅEJÅG%GUPCVVGUUQPVNCDCUGFWRCRKGT pendant 1700 ans, jusqu’à l’avènement de la pulpe de bois. Aujourd’hui, le monde consomme plus de 300 millions de tonnes de papier par an, surtout pour les emballages jetables. Le papier, avec ses couleurs, tissages et revêtements spéciaux, reste essentiel à l’art. Si l’ère informatique augurait une société sans papier, sa consommation s’accroît chaque année. Mais certains secteurs souffrent d’offre excédentaire, comme la presse, dont les journaux ferment ou passent de plus en plus au numérique. 45 Idées lumineuses Les personnes qui se sentent bien sont plus productives. À cet égard, la lumière est capitale: elle doit être sufƟsante et efƟcace au plan énergétique, satisfaire aux besoins individuels et créer une ambiance par la forme et l’éclairage. La société d’éclairage suisse Belux se consacre à cet objectif depuis plus de 30 ans, combinant dans ses systèmes design fonctionnel et technologie moderne. «Lifto», un classique créé il y a près de 30 ans par le Suisse Benjamin Thut, présente toutes ces vertus. Malgré sa technologie d’éclairage LED complexe et son adaptabilité unique, cette lampe a une forme naturelle typique d’une icône du design. En 2001, Belux a trouvé le partenaire idéal, Vitra, qui lui a donné accès à un réseau de designers parmi les plus réputés de notre époque. Walkman est une marque déposée de Sony qui désignait à l’origine ses baladeurs de cassettes audio. Aujourd’hui, elle inclut l’ensemble de ses produits audio et vidéo portatifs. Le Walkman change les habitudes: on peut désormais emporter sa musique avec soi et l’écouter avec des écouteurs. L’ingénieur audio Nobutoshi Kihara crée le prototype en 1978 pour le vice-président de Sony Akio Morita, qui souhaite écouter des opéras lorsqu’il voyage en avion. Malgré un design qualiƟé de remarquable à l’époque, Sony n’a pas su trouver de successeur au Walkman. Pire, la perte du leadership technologique a conduit les consommateurs à privilégier d’autres marques, comme Apple, qui a Ɵni par dominer le marché des appareils portatifs. Ulrich Kaiser 47 Pâtes à la perfection En matière de design, rien n’égale la variété, l’utilité et la géométrie des pâtes. Plus de 350 variantes se déclinent à l’envi: des simples tiges, spirales, tubes, modèles plats ou rondelles, aux fantaisis tes coquillages, cloches, peignes, lanternes, roues, ÅVQKNGUGVOÆOGƠGWTU FGN[U%JCSWGR¾VGHCçonnée à la main ou à la machine, a un nom, du plus ludique – «fag gotini», petits morceaux d’étoffe – au plus pratique – «fettuccine», petites tranches. Un même but pour toutes: accompagner une sauce succulente jusqu’à notre bouche. Les «farfalle», ces pâtes papillon, sont un délicieux exemple. Dotés de sillons, ces petits rectangles sont resserrés en un (nœud) papillon pour retenir la sauce tomate ou à la crème. Les pâtes en forme de VWDG \KVKRGPPGQPV souvent aussi des petits sillons. Selon le droit italien, les pâtes sèches doivent être faites à 100% de farine de blé dur et FoGCW%QPVTCKTGOGPVCWZ on-dit, cet aliment connu depuis l’aube des temps en Orient n’a pas été ramené par Marco Polo. Toutefois, il arrive en Italie et y est très populaire vers 1300 pour ses caractéristiques nutritives et sa conservation. Un siècle plus tard, les pâtes voyagent aux quatre coins du monde. Depuis, les chefs ne cessent de les réinventer. Vu leur conservation, leur préparation simple et leur adaptabilité, les analystes prévoient une progression du marché mondial des pâtes à 17.9 mio. de tonnes par an d’ici 2015. Le premier producteur mondial de pâtes est l’Italien Barilla, suivi de l’Espagnol Ebro Foods. Ces liens qui nous lient Ils sont rapides, simples et bon marché. On les trouve partout, dans les stock-cars, les navettes spatiales, les ordinateurs, les chantiers et les abris de jardin. Nous les utilisons tous, même la police, qui les trouve pratiques comme menottes de secours. En 1958, l’entreprise d’électricité américaine Thomas & Betts pose un jalon technologique en lançant le serre-câble Ty-Rap, inventé par un employé de longue date, Maurus Logan. Auto-serrants et indestructibles, ces liens en plastique résolvaient un problème complexe avec une technologie simple. Belle démonstration de design fonctionnel! En mai 2012 , Thomas & Betts rejoint le conglomérat d’ingénierie suisse ABB . 47 GLOBAL INVESTOR 1.12 —26 49 L’affaire est dans le sac 50 Bien plus que des grains En 1986, le groupe suisse Nestlé entre sur le marché du café en portions et le développe via sa marque haut de gamme Nespresso, aujourd’hui une icône planétaire. Nestlé met au point un système de capsules performant et esthétique et étend le concept avec la création de boutiques, d’accessoires, de services et d’une communauté Internet qui Ɵdélisent les clients. Le poids de Nestlé, sa patience et sa clairvoyance permettent à Nespresso de devenir l’une des marques clés du groupe, et probablement la plus rentable. En 2000, les ventes atteignent CHF 210 mio.; en 2011, elles dépassent les 3.6 mrd – un taux de croissance annuel composé de 29.5% sur la décennie. Oliver P. Müller Le célèbre sac à main Birkin est produit par Hermès, une entreprise familiale française d’articles de luxe fondée en 1837 et cotée en Bourse. Il serait né d’une rencontre fortuite en 1981 entre l’actrice Jane Birkin et le CEO d’Hermès de l’époque, Jean-Louis Dumas. L’actrice aurait alors évoqué ses difficultés à trouver un sac de week-end qui lui plaise. Trois ans plus tard, sur la base d’un dessin de 1892, Hermès crée un sac de week-end fonctionnel pour la star. Depuis, il n’a cessé d’être produit. Il faut aux artisans en moyenne 48 heures de travail pour fabriquer ce sac avec des matériaux de première qualité. Fonctionnel et classique, le Birkin a connu un succès immédiat auprès de la clientèle aisée, son offre très limitée et son prix élevé assurant son exclusivité. Kevin Lyne -Smith 51 Travail intelligent Le design s’inspire souvent des nouvelles technologies, des souhaits des employés et d’une soif d’efƟcacité. Le «smart working» implique une transition du bureau unique Ɵxe à un environnement de travail du XXI e siècle en plusieurs modules – zones paisibles pour la concentration, bureaux privés pour entretiens, espaces de réunion pour projets de groupe et bureaux plus classiques. Le Credit Suisse crée un environnement de travail adapté aux besoins de ses collaborateurs en tirant parti des technologies actuelles telles que les moyens de communication. Le «smart working» crée une atmosphère motivante; les collaborateurs sont des partenaires actifs et disciplinés de leurs clients et leurs collègues et honorent la devise du Credit Suisse «The clients we help to thrive». GLOBAL INVESTOR 1.12 Voiture avec chauffeur Splendeur électrique La plupart des constructeurs automobiles fabriquent des voitures électriques en adaptant une chaîne de traction électrique à une carrosserie destinée à recevoir un moteur à combustion interne. Tesla, au contraire, part d’une chaîne de traction électrique qu’elle améliore, tout en favorisant l’esthétique. Mais comment adapter une ligne élégante au besoin d’optimiser l’efficacité et la précision aérodynamiques tout en supportant cinq cents kilos de batterie? Franz von Holzhausen, originaire du Connecticut, a étudié à l’«Art Center College of Design» de Montreux et travaillé chez Volkswagen et Audi en Europe et GM aux États-Unis, avant de devenir le chef des opérations de Mazda pour l’Amérique du Nord. En 2008, il a été recruté par le fondateur de Tesla Motors, Elon Musk, aƟn de concevoir les voitures électriques de la société. La berline Tesla Model S sera lancée cet été en Amérique du Nord et en 2013 en Europe. Illustration: Matthew Cook Cet article en écoute sur la plate-forme d’information Global Investor: www.credit-suisse.com/globalinvestor —27 Giselle Weiss: Quand vous êtes-vous installé pour la première fois au volant d’une voiture électrique? Franz von Holzhausen: Lorsque je travaillais pour General Motors, je conduisais l’ EV1 dès que j’en avais l’occasion. En quoi était-ce si spécial? Franz von Holzhausen: C’était à la pointe à l’époque; c’était le futur, je me sentais comme un Pierrafeu! J’avais envie d’en savoir plus et de m’intéresser davantage à ce type de transport. Le fait de ne pas avoir à me soucier du carburant me procurait un sentiment de liberté. Mais, même plus tard, quand d’autres fabricants se sont intéressés aux voitures électriques, c’était en tant que projet de R&D, pour faire comme tout le monde. En cas d’échec, il était toujours possible de se replier sur les moteurs à combustion interne. À Tesla, l’électricité est notre gagne-pain. Nous en dépendons entièrement. Si ça ne fonctionne pas, nous n’avons pas d’autre alternative. Comment avez-vous envisagé la Model S? Franz von Holzhausen: Nous avions mis au point un important système de propulsion pour notre première voiture, la Tesla Roadster. Nous avons prouvé qu’une voiture électrique n’était pas seulement une voiturette de golf améliorée. La Roadster est rapide, GHƟECEGGVRCTEQWTVNCOÆOGFKUVCPEG que toute autre voiture de sport. Mais il était nécessaire de concevoir une voiture plus pratique et moins chère. Notre objectif à long terme est de fabriquer des voitures accessibles à tous, pas seulement aux riches. Comment cet objectif se reflète-t-il dans la conception? Franz von Holzhausen: Nous avons d’abord dressé une liste des choses que nous voulions conserver, à savoir le style et le FGUKIPNCHQPEVKQPPCNKVÅGVNoGHƟECEKVÅ en particulier la chaîne de traction. Étant FQPPÅNCURÅEKƟEKVÅFGNCEJCÊPGFGVTCEVKQP électrique et de son installation et sa différence par rapport à un moteur à combustion normal, nous avions plus de liberté en termes d’architecture du véhicule. Par exemple, dans la Model S, la batterie RNCVGUGƟZGCWRNCPEJGTFGNCXQKVWTGGVNG moteur, de la taille d’une pastèque, est placé entre les roues arrière. Toute la partie supérieure est ouverte, laissant un «espace d’opportunité» pour les clients. C’est-à-dire…? Franz von Holzhausen: Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que nous pouvions dépasser certaines attentes. > GLOBAL INVESTOR 1.12 —28 «Un bon design résout les problèmes; il ne les crée pas.» Nous avions donc plus de place que prévu pour l’innovation. Notre première envie était de pouvoir installer sept personnes dans une berline grand format. Les autres berlines pouvaient recevoir cinq personnes assez confortablement et quatre sans problème. Ce que nous voulions, c’était suffisamment d’espace pour faire asseoir cinq adultes, tout en disposant d’un espace arrière supplémentaire dans le cas, par exemple, où vous avez d’autres personnes à transporter mais que vous ne voulez pas prendre deux voitures. Vous avez dit être conscient de ne pas vouloir créer une voiture trop stylisée. Franz von Holzhausen: Un bon design résout les problèmes; il ne les crée pas. L’étape suivante était d’anticiper la manière dont les gens allaient percevoir la voiture et leur réaction. Pour moi, il était primordial que la voiture reflète efficacité et beauté dans un segment qui était déjà attirant en termes d’offres sur le marché. Les voitures électriques ne sont pas particulièrement connues pour leur beauté. Franz von Holzhausen: Nous voulions détourner les gens de leurs véhicules à moteur à combustion interne, tels que la BMW série 5 et l’Audi A6. L’un des avantages d’une chaîne de traction électrique est l’absence de pot d’échappement ou de transmission ou de pompe à huile sous la voiture. Nous avons consacré beaucoup de temps à faire en sorte que l’air passe facilement sous la voiture, ce qui nous a permis d’être plus créatifs pour le haut. Bien que sa forme soit aérodynamique, la voiture ne ressemble pas pour autant à un aéropode. D’où vous vient votre inspiration? Franz von Holzhausen: Les grands sportifs – humains ou animaux – sont naturellement efficaces dans la performance. C’est ce que j’ai voulu reproduire sur les voitures. Cette idée est devenue le style de surface de la Model S. Une fois cela mis en place, le reste s’est fait tout seul: la musculature, les flancs allégés et la sensation de corps en mouvement, même à l’arrêt. Sur le plan conceptuel, en quoi peut-on comparer la création de la Model S avec la création d’un véhicule à moteur à combustion interne? Franz von Holzhausen: La difficulté était de concevoir un véhicule qui serait la base d’une nouvelle marque prometteuse. Regardez Mercedes; elle existe depuis cent ans! Sa conception doit tenir compte des désirs et d’un langage visuel déjà en place. Ce n’était pas le cas à Tesla. Nous avions juste la Roadster, qui permettait de prouver que tout était parfaitement fonctionnel. Mon objectif était donc double: créer une belle voiture susceptible de se vendre indépendamment de ce qui se trouve sous le capot et lancer une ligne exploitable par Tesla à l’avenir. Vous comparez le tableau de bord à l’iPad de l’industrie automobile. Franz von Holzhausen: Ce sont plutôt deux iPad côte à côte. Si on réfléchit bien, le tableau de bord conventionnel est une antiquité, comparativement parlant. Lorsque la voiture sort du magasin, les boutons et l’affichage traditionnels sont déjà sans intérêt. Nous voulions créer quelque chose de moderne et d’actuel, à l’instar de nos ordinateurs portables, téléphones et iPad. Toutes les interactions avec la voiture se reflètent dans l’écran que vous gérez par gestes. Vous pouvez améliorer l’apparence de votre voiture et la personnaliser au fil du temps grâce à des mises à jour et applications micrologicielles. Les familles pourront-elles s’offrir cette voiture? Franz von Holzhausen: Oui. Le prix de base aux États-Unis est de 49 900 dollars après remboursement fédéral, en fonction de la batterie que vous choisissez parmi les trois proposées: 160, 230 ou 300 miles. À cela, vous pouvez ajouter les primes de berlines. Le prix est très similaire à celui de la BMW série 5 ou d’une Mercedes classe E. Vous insistez beaucoup sur l’absence de compromis. Franz von Holzhausen: Il faut savoir que ce que nous faisons à Tesla, personne d’autre ne le fait. Nous créons entièrement une voiture – une architecture de véhicule – autour d’une chaîne de traction électrique. Je pense que c’est la meilleure façon de concevoir quelque chose. Sinon, tout n’est que compromis: vous essayez d’assembler des choses qui ne correspondent pas totalement. Même un véhicule hybride est un compromis entre deux mondes différents. Il s’agit d’un moteur électrique et d’un moteur à combustion interne qui se chevauchent, mais aucun n’est optimal. Nous visons l’excellence dans les véhicules électriques. Nous voulons créer une grande voiture autour d’une chaîne de traction électrique et proposer quelque chose de plus efficace que toutes les vieilles méthodes de conduite. Comment appliquez-vous votre philosophie de la conception en tant que société? Franz von Holzhausen: Pour créer une marque, il est nécessaire d’amener les gens à utiliser une nouvelle technologie qu’ils ne maîtrisent pas forcément. Il faut leur proposer quelque chose d’attirant et de motivant pour qu’ils réalisent ensuite à quel point c’est mieux. Il faut les inciter à évangéliser les avantages. C’est, je crois, le secret d’un bon design: attirer les gens vers une chose à laquelle ils n’auraient jamais prêté attention autrement mais qui, au final, les inspire et les enthousiasme. Interview par Giselle Weiss, rédactrice freelance Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 52 , 63 , 93 p 31 p 35 p 46 GLOBAL INVESTOR 1.12 Vie numérique «A» comme Apple La conviction d’Apple que l’ordinateur peut être le moteur de changements économiques et sociaux est au cœur de sa mission: proposer des produits numériques complexes et avant- gardistes au design simple et élégant. Grâce à des appareils qui, de l’iMac à l’iPad, ont tout de suite été populaires et emblématiques, Apple a maintes fois démontré que le design peut changer le monde. Illustration: Matthew Cook Cet article en écoute sur la plate-forme d’information Global Investor: www.credit-suisse.com/globalinvestor Après des études d’histoire de l’art et de gestion des musées à l’Université de Hambourg et à la Rijksuniversiteit Groningen, Ina Grätz a été nommée conservatrice du département design du Museum für Kunst und Gewerbe (Arts appliqués) de Hambourg. En 2011, elle était commissaire de «Stylectrical», une exposition consacrée au travail du designer d’Apple, Jonathan Ive. Elle a écrit, en collaboration avec Sabine Schulze, «Apple Design» (Hatje Cantz, 2011). EnƟn, elle est conservatrice de la Villa Schöningen de Potsdam depuis 2012. —29 En 1996, la faillite guettait Apple Computer Inc., l’entreprise basée à Cupertino (Californie). Comme l’annonçait le «New York Times» en octobre de cette année-là, le fabricant d’ordinateurs avait «perdu 69 millions USD au premier trimestre, plus de 700 millions USD au deuxième et 32 millions USD au troisième». Quelque seize ans plus tard, Apple est l’une des marques les plus prospères au monde. De nombreux facteurs jouent un rôle dans cette histoire remarquable, au premier rang desquels le design des produits. Steve Jobs, fondateur d’Apple, avait été évincé de la société en 1985. À son retour en 1997, il entreprend une réorganisation complète des priorités de l’entreprise et met l’accent sur le design. Convaincu qu’Apple pouvait être rentable, il est prêt à sortir des sentiers battus pour faire de la marque à la pomme «le Nike de l’électronique grand public». Il renforce la place de l’équipe de design et offre à ses membres plus de liberté créative. Il promeut le responsable du design, Jonathan Ive, au rang de vice-président senior chargé du design industriel puis intègre cette fonction à la direction de la société. Jonathan Ive dirige depuis le petit groupe de designers internationaux chez Apple et est responsable du design de tous les produits de la société. Il a su créer un véritable «langage stylistique» Apple (lignes distinctives, matériaux caractéristiques) qui rompt avec les conventions. Priorité au design Apple a fait sensation avec le design exceptionnel de son iMac Bondi Blue, le premier ordinateur né de la collaboration entre Jobs et Ive commercialisé en 1998, dont les formes rondes frappaient autant que la couleur turquoise de son boîtier en plastique translucide. En permettant à l’iMac de s’affranchir des limites des stratégies de design habituelles, Apple propose alors un ordinateur remarquablement en phase avec son temps. À l’époque, l’ordinateur était une machine sans fioriture: grosse, imposante, et beige, qui ne reflétait pas l’optimisme et l’exubérance de la génération Internet et son style de vie original. Jonathan Ive s’inspire pour l’iMac des tendances de la mode, de la décoration ou du design automobile, afin qu’il soit dans l’air du temps et s’intègre dans des espaces d’habitation ou de travail modernes. Il applique ensuite ces principes à d’autres produits Apple, comme le premier iBook, le Power Macintosh ou les écrans d’autres appareils. Au cours de cette période, la société se tire de ses difficultés économiques du début des années 1990, à la grande surprise des cassandres de l’industrie. L’iMac Bondi Blue marque un jalon dans l’histoire du design des produits électroniques, révolutionnant l’idée du fonctionnement et de l’apparence d’un ordinateur personnel. D’autres fabricants perçoivent très vite le potentiel commercial des concepts d’Apple et copient sans vergogne les designs d’Ive, qui continue toutefois à développer son style et présente à la fin de la décennie un nouveau concept plus sobre au niveau des couleurs et de la forme. Le premier iBook arbore ainsi une coque blanche originale, le légendaire Power Mac G4 Cube est fait de matériaux transparents et, en 2001, le premier iPod reprend la coque blanche de l’iBook. Là encore, Ive exploite les tendances du design contemporain qui s’oriente vers un plus grand minimalisme avec l’entrée dans le nouveau millénaire et l’éclatement de la bulle Internet. La caractéristique principale des designs d’Ive est la simplicité. Les nouveaux produits rompent rarement avec les modèles précédents. Le boîtier du Mac Pro, qui a peu évolué depuis 2003, illustre bien la cohérence d’Apple. Fruit d’un processus à la fois bien conçu et intégré, les designs d’Ive se démarquent par leur qualité. Ive met au point une série de designs adaptés à une grande palette d’appareils. L’iPad est > GLOBAL INVESTOR 1.12 —30 manifestement apparenté à l’iPod et à l’iPhone: tous se caractérisent par leur base rectangulaire, leurs angles doux, un profil mince et des plastiques brillants. Cette stratégie donne à la gamme de produits Apple une cohérence esthétique synonyme de la fiabilité qu’en attendent les utilisateurs. Elle renforce également l’image de la marque: partout dans le monde, les produits Apple sont immédiatement identifiables à la pureté de leurs lignes. Dans la tradition de Braun Rares sont les fabricants de produits électroniques qui ont suivi une stratégie de design de manière aussi déterminée qu’Apple. L’entreprise allemande Braun constitue un exemple remarquable dans l’histoire du design. Dans les années 1950, Braun propose un concept pour ses appareils, en coopération avec l’ancienne Hochschule für Gestaltung (École supérieure d’Arts appliqués) d’Ulm. Dieter Rams, plus tard responsable du design chez Braun, continue à développer ce concept jusque dans les années 1990. Tout comme Apple, Braun avait un style propre que l’entreprise appliquait à l’ensemble de ses produits. Jonathan Ive s’est souvent inspiré du travail de Rams pour certains aspects secondaires des appareils Apple et a clairement inscrit ses réalisations dans la lignée de celles de Braun. Ainsi, la calculatrice du premier iPhone était conçue d’après la calculatrice Braun des années 1970. La ressemblance entre des appareils tels que le premier iPod et le transistor T3 commercialisé par Braun en 1958 est incontestable. En rendant hommage aux œuvres de Rams, Ive a souligné l’importance du concepteur industriel allemand. Ces deux designers utilisent une palette distincte de couleurs et de formes, cherchant une union parfaite entre forme et fonction. L’absence étudiée de toute fioriture est caractéristique des designs Apple actuels, comme de ceux de Braun au siècle dernier. La success-story d’Apple prouve qu’un bon design de produit peut ÆVTGWPHCEVGWTETWEKCNKPƠWCPVUWTNGUTÅUWNVCVUGVUWTNCHCÃQPFQPV les gens travaillent, jouent et communiquent. Les produits d’Apple ont transformé des industries entières. Dans le sillage d’Apple, d’autres entreprises se sont depuis recentrées sur l’esthétique de leurs produits. La plupart d’entre elles ont consciencieusement adopté les trois piliers du modèle Apple: intégrer le design à la direction de l’entreprise, mettre au point un langage de design harmonieux et en constant développeOGPVGVGPƟPÅVWFKGTNGUFGUKIPUOCTSWCPVUGVUoGPKPURKTGT.GRKQPnier devient souvent le fournisseur de concepts: si Ive a été le premier à utiliser des écouteurs blancs pour ses iPod, l’immense majorité des fabricants en propose aujourd’hui. De même, l’utilisation d’aluminium dans la fabrication des portables, une innovation d’Apple à l’origine, est désormais répandue. Il existe de nombreux exemples d’inspiration, voire de copie pure et simple du design Apple bien au-delà du secteur de l’électronique. Néanmoins, les designs d’Apple demeurent éminemOGPVKPPQXCVGWTUGVHQPVNoWPCPKOKVÅ Ɓ Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 36 , 46 , 75 p 20 p 24 p 38 GLOBAL INVESTOR 1.12 54 Le prix de l’éternité 52 Esthétique de l’ingénierie La tradition Bugatti remonte à loin. La première voiture est produite par Ettore Bugatti en 1910. Après son décès en 1947, la société traverse des difƟcultés et en 1963 , elle est vendue au constructeur aéronautique HispanoSuiza. Après plusieurs changements dans l’actionnariat, elle est rachetée par Volkswagen en 1998 . Grâce aux prouesses Ɵnancières et technologiques du géant allemand de l’automobile et à la force de la marque Bugatti («qui combine ingénierie d’excellence et perfection esthétique»), la production en série de la Veyron commence en 2005. Avec ses seize cylindres, ses 1200 chevaux et une pointe de vitesse à 415 km/h, la Veyron 16.4 Super Sport est probablement la voiture plus sophistiquée jamais produite. En 2011, Volkswagen a vendu plus de huit millions de véhicules, dont seulement 38 Bugatti. Reto Hess Frank Lloyd Wright est reconnu par l’American Institute of Architects comme le plus grand architecte américain de tous les temps. Durant ses 70 ans de carrière, il a conçu plus de 1000 projets (maisons, bureaux, écoles, ponts et musées) et en a ƟPCNKUÅRNWUFG500, parmi lesquels l’Unity Church à Oak Park (Illinois) – la première «prouesse archi- tecturale en béton coulé des États-Unis», Taleisin III dans le Wisconsin – «autobiographie de Wright en bois et en pierre» – et le musée Guggenheim à New York, l’un des plus importants monuments architecturaux du XX e siècle. Mais sa réalisation la plus célèbre est sans doute Fallingwater, la retraite emblématique construite pour Edgar J. Kaufmann dans la campagne de Pennsylvanie. L’homme d’affaires voulait un cottage surplombant une cascade sur l’aire de pique-nique préféré de sa famille. Il obtient une remarquable structure construite en porte-à-faux sur trois niveaux audessus de la cascade, entourée d’arbres et de rochers et reflétant la passion de Wright pour l’architecture japonaise et l’harmonie entre l’hom me et la nature. Finalisée en 1939, la maison de la cascade, désormais un musée, a coûté USD 155 000 , pour un budget initial d’ USD 35 000 . Comme pour nombre des créations de Wright, la maintenance est extrêmement onéreuse. Les récentes réparations structurelles ont coûté USD 11.4 mio. La beauté éternelle a un prix. Mais aussi des avantages: une étude de 2011 menée par la London School of Economics révèle que des acheteurs étaient prêts à payer une prime de 8.5% pour vivre près des maisons d’Oak Park de Wright. 53 Mot compte triple Un design simplissime: un plateau avec des cases, des lettres en bois et un petit chevalet pour les cacher des autres joueurs. Mais l’inventeur du Scrabble, Alfred Mosher Butts, un architecte au chômage pendant la crise de 1929, a passé des heures à analyser la fréquence des lettres dans les mots croisés et des années à parfaire son jeu. Sans succès. En 1948, il en vend les droits. Tout change en 1952, lorsqu’un des propriétaires de Macy’s voit des vacanciers y jouer et décide de le mettre en vente. Aujourd’hui, la marque Scrabble est la propriété d’Hasbro aux États-Unis et au Canada, et de Mattel dans le reste du monde. Plus de 150 millions d’exemplaires ont été vendus. Quant à son inventeur, il aurait gagné trois cents par jeu, soit assez pour «couler des jours heureux.» —31 55 Sensuel et essentiel C’est l’incontournable du maquillage, présent dans le sac de toutes les femmes, le symbole éternel de la sensualité, et pour les jeunes filles du monde entier, le premier signe de la féminité. Le premier bâton de rouge à succès a été lancé à Paris dans les années 1880 par Aimé Guerlain, le célèbre parfumeur, racheté par le groupe LVMH . Toutefois, il faudra attendre les années 1920 pour que le rouge à lèvres soit adopté en masse. Max Factor, un maquilleur d’Hollywood, commercialise son premier gloss à lèvres en 1928. En 1936, Guerlain fait sensation avec son Rouge Automatique, le premier stick sans capot, qui s’ouvre en un seul geste en poussant un petit piston. Dans les années 1950, Revlon lance des teintes coordonnées aux couleurs de la mode. Aujourd’hui, le rouge à lèvres est considéré comme un indicateur économique: en pé riode d’instabilité, les femmes préfèrent s’offrir un petit produit cosmétique de luxe plutôt qu’un vêtement cher. GLOBAL INVESTOR 1.12 —32 58 Maître de la ville simulée 56 Charles et Ray Eames ont contribué à façonner l’Amérique moderne. Connus pour leur apport novateur à l’architecture, au mobilier, à la con ception et fabrication industrielle, les époux ont dessiné les contours d’une approche ouverte, biologique, expressive du design. Leur maison avant-gardiste de Californie, en forme de parallélépipède, est une référence de l’architecture moderne du milieu du siècle. Iconiques, leurs chaises rembourrées en structure en aluminium sont présentes dans tous les bureaux du monde. Mais ils doivent Bâtisseur de l’ère numérique, Toyo Ito est un éminent représentant de l’architecture qui fait appel à la notion contempo raine de ville «simulée». L’un des architectes les RNWUKPƠWGPVUCWOQPFGKN est connu pour ses structures conceptuelles qui expriment simultanément le monde physique et le monde virtuel. Construite en 1986CƟP de masquer les sorties de climatisation, la Tour des Vents est un monument interactif de Yoko hama. D’apparence homogène le jour, les structures en aluminium perforé se «dissolvent» la nuit au gré du niveau sonore. Récemment, Ito a conçu un musée dédié à son œuvre, le Toyo Ito Museum of Architecture, qui a ouvert l’automne dernier sur la petite île d’Omishima. Lors de l’inauguration ont été exposés 900 dessins d’architectes et d’enfants proposant de nouvelles structures pour les victimes du séisme de 2011. 57 Ordre et symétrie Le jardin à la française ordonne la nature pour y imposer la symétrie. Les jardins de Versailles, les plus célèbres au monde, en sont l’expression ultime. Conçus pour Louis XIV par le paysagiste André Le Nôtre, ils ont été copiés par toutes les cours d’Europe pour leur formalisme. Les jardins paysagers présentent un attrait durable et les propriétés qui en incluent constituent un marché immobilier de niche. ABCDEFGHIJKL MNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijkl mnopqrstuv w xyz 1234567890,.;:!?+ Le siège du succès leur notoriété au fauteuil lounge et son reposepied, lancés en 1956 pour la société d’ameublement Herman Miller. Conçu pour le haut de gamme, il est l’aboutissement des efforts déployés pour créer un siège en contreplaqué moulé, technique mise au point dans les années 1940. Charles Eames voulait un fauteuil qui offrait «la chaleur et l’allure conviviale d’un vieux gant de base-ball bien patiné». Luxueux et confortable, le fauteuil en contreplaqué revêtu de cuir est devenu une icône des années 1960 et 1970 – l’incontournable du bureau de PDG. Herman Miller en assure la production aux États-Unis depuis son lancement. En Europe, elle est produite par Vitra. D’autres sociétés l’ont copié mais seuls Herman Miller et Vitra le vendent sous le nom Eames. Le fauteuil d’origine fait partie de la collection permanente du Musée d’art moderne de New York. 59 Élégante, claire et neutre Quiconque sait lire connaît bien Helvetica, l’une des polices de caractères les plus populaires de tous les temps. Conçue en 1957 par Max Miedinger et Eduard Hoffmann pour la Fonderie Haas à Münchenstein (Suisse), Helvetica est une police linéale, sans empattements. Un peu comme celle que vous lisez en ce moment. Élégante et moderne, Helvetica incarne le design International Suisse, qui met l’accent sur la clarté, la lisibilité et l’objectivité. Dérivée de Helvetia, l’appellation latine de la Suisse, Helvetica est considérée par FontShop Germany comme la meilleure police de tous les temps. Elle est omniprésente, sur les logos, les sites Internet et les emballages. Les designers en apprécient la neutralité. Une police décorative CWPGHHGVKOOÅFKCVUWTNoCRRCTGPEGFoWPGCHƟEJGQWFG la jaquette d’un livre. Avec Helvetica, c’est le design global de l’objet qui l’emporte. Après plusieurs fusions et réorganisations, Helvetica a trouvé sa place dans les banques de polices de Monotype Imaging, une société de polices de caractères et de logiciels située à Delaware dont la valeur de marché atteint USD 489 mio. et qui a enregistré un chiffre d’affaires d’USD 123.2 mio. en 2011. 58 63 GLOBAL INVESTOR 1.12 —35 63 La déesse des voitures 60 Démarrage sur les chapeaux de roues En lançant la FLH Electra Glide en 1965, HarleyDavidson créé un classique. Le secteur de la moto est alors en plein chamboulement, les marques japonaises arrivant sur le marché avec des modèles légers, plus petits mais très performants. À côté, les Harley sont les «poids lourds» de l’Amérique, les icônes de la moVQ,QWCPVFGƟPGUUGNC société sort un modèle à la fois innovant et traditionnel. Elle maintient encore pendant un an le célèbre moteur «panhead» 1200 cm3, utilisé sur toutes les grosses Harley de la série Glide depuis 1948, puis la propulse dans le futur avec un tout nouveau démarreur électrique et un système électrique 12 volts. Démarrage sur les chapeaux de roues garanti! L’Electra Glide reste équipée d’un kick destiné aux puristes. Fidèle à son approche alliant tradition et nouveauté, Harley équipe ses modèles de deux sélecteurs de vitesses – à pied et à main, anticipant que le sélecteur à pied séduirait les jeunes motards et les amateurs de modèles britanniques. En 2011, les ventes mondiales de Harley-Davidson atteignent USD 4.7 mrd. 61 Un imprimé qui fait fureur Outre ses articles rafƟnés – ses trenchs, ses parfums, son chevalier équestre, Burberry est connu pour son célèbre imprimé, qui apparaît en 1924 sur la doublure de ses manteaux. Il faudra toutefois attendre 50 ans pour que la maison de luxe londonienne commence à l’utiliser sur ses parapluies, sacs, écharpes et autres accessoires. En 1997, cherchant à donner un nouveau soufƠe à la marque, la société sort une casquette de baseball en imprimé. Mais les hooligans s’en emparent et la société voit son image de marque entachée. L’enseigne retire l’article de la vente et réduit la visibilité de son motif ofƟciel sur ses produits. Par la suite, elle cherchera à regagner ses galons de noblesse. En 2011, le Groupe a enregistré un chiffre d’affaires de GBP 1.5 mrd. 62 Le plastique, c’est fantastique! Du celluloïd à la bakélite en passant par le polyéthylène, les plastiques ont façonné le monde, révolutionnant l’industrie, redynamisant les économies, redéƟnissant les limites de la créativité, libérant entrepreneurs, artistes et artisans des contraintes du bois, de la pierre et du métal. Comme le dit la chanson, le plastique, c’est fantastique! Depuis un siècle, il fait l’objet d’un nombre incalculable de procédés et de brevets. Cherchant à créer un vernis de qualité, le chimiste Leo Hendrik Baekeland invente la bakélite en 1909. En 1933 , Dow découvre accidentellement le saran. Deux ans plus tard, Wallace Carothers met au point le nylon pour DuPont. En 1946, James Hendry révolutionne la production avec sa première machine de moulage par injection à vis, donnant naissance à un marché mondial de plus d’ USD 1000 mrd. Consommation de plastique en Suisse Source: «Recyclage de plastique en Suisse,» étude réalisée par Redilo GmbH RQWTNo1HƟEGHÅFÅTCNFGNoGPXKTQPPGOGPV Agriculture Médecine Autres Ameublement Articles ménagers Électronique Véhicules Emballage Bâtiment On a dit qu’elle était la plus belle voiture qui soit. Lancée en 1955 au Salon de l’Automobile de Paris, la Citroën DS était révolutionnaire: basse, aérodynamique, roues CTTKÄTGECOQWƠÅGUGVKPPQXCVKQPUHWVWTKUVGUEQOOG la suspension hydropneumatique et les freins à disques. Dessinée par le sculpteur italien Flaminio Bertoni et l’ingénieur aéronautique français André Lefèbvre, la luxueuse DS – la Déesse – fait immédiatement fureur, avec 12 000 commandes le jour de son lancement. En 1975, date d’arrêt de sa production, il s’en était vendu près de 1.5 million dans le monde. De Gaulle en a fait la voiture de la présidence: elle lui aurait permis d’éch apper à la mort lors de l’attentat de 1962. PSA Peugeot Citroën – deuxième fabricant automobile européen – a réintroduit la marque DS en 2009. 64 Identité visuelle du futur Il y a 50 ans, l’influence de Wim Crouwel était omniprésente en *QNNCPFGCHƟEJGUGVECVCNQIWGURQWT le Stedelik Museum d’Amsterdam, typographies facilement lisibles sur les écrans. Total Design (aujourd’hui Total Identity), l’agence dont il est le co-fondateur, façonne l’identité visuelle du futur. L’un des grands designers du siècle dernier, W. Crouwel est au cœur de l’ère numérique et spatiale émergente. Il crée des polices de caractères (New Alphabet, Fodor et Gridnik) et invente, avec Josef Müller-Brockman, un système de grilles pour ses créations modulaires. 65 Classique et fantomatique Prendre un classique d’il y a 250 ans et le propulser au XX I e siècle, Philippe Stark, designer provocateur à succès, l’a fait, en créant en 2002 la chaise Louis Ghost pour le fabricant de meubles italien Kartell. Fabriquée en polycarbonate transparent injecté dans un moule simple, un processus mis au point par Kartell, la chaise Louis Ghost est rapidement devenue l’un de ses produits phares. 66 Notre planète tangible L’expérience fascine et effraie. La Terre tangible de Shinichi Takemura – un immense globe littéralement branché sur la planète – montre en temps réel les changements dynamiques au niveau des courants océaniques, des températures, ainsi que les séismes et les déplacements de la pollution. tangible-earth.com/en GLOBAL INVESTOR 1.12 —36 67 69 Les clefs de la perfection Des personnes, une planète, des proƟts Grand fabricant d’instruments de musique, Steinway serait à l’origine du piano moderne. Fondé en 1853 à New York par un fabricant de pianos allemand immigré aux États-Unis, Steinway & Sons produit actuellement environ 2500 instruments par an, fabriqués un à un et dotés de plus de 125 fonctionnalités brevetées mises au point durant les 160 dernières années. Plus de 1500 concertistes dans le monde portent le titre d’Artiste Steinway, indiquant qu’ils possèdent et utilisent un Steinway. Le premier piano de la marque est exposé au Metropolitan Museum of Art. Dans les années 1960, la concurrence croissante du japonais Yamaha contraint la famille Steinway à vendre l’entreprise à CBS. Celle-ci l’a cédée à un groupe d’investisseurs de Boston qui l’ont rebaptisée Steinway Musical Instruments. 68 L’histoire des sacs Freitag ressemble à un conte de notre temps. En 1993, deux graphistes zurichois, Markus et Daniel Freitag, cherchent un sac fonctionnel et imperméable qu’ils puissent transporter à vélo. N’ayant pas trouvé leur bonheur, ils décident d’en fabriquer un avec des matériaux recyclés. Mais lesquels? Regardant par la fenêtre, Markus voit un LQWTFGUECOKQPUFÅƟNGTUWT l’autoroute. La plupart sont recouverts de bâches bigarrées de logos et motifs colorés. C’est le déclic. Un phénomène marketing est né. Aujourd’hui, Freitag vend plus de 300 000 sacs et accessoires par an – en ligne ou dans ses magasins du monde entier – tous fabriqués en bâche de camion, en chambres à air de vélo et en vieilles ceintures de sécurité recyclés (cf. chiffres). Chaque sac est unique. Chacun a son histoire. Tous s’adressent à un nombre croissant de consommateurs prêts à mettre le prix pour incarner l’écologie. Le design pour le quotidien Matériaux utilisés (par an) Tonnes de bâches de camion .G$CWJCWUCÅVÅNoÅEQNGFoCTVOQFGTPGNCRNWUKPƠWGPVG du siècle dernier. Fondé en 1919 par l’architecte Walter Gropius à Weimar (Allemagne), le Bauhaus – la maison du bâtiment – rapproche les arts plastiques des problématiques de la société industrielle moderne. Le mouvement nivelle la traditionnelle hiérarchie des arts et ouvre la voie à nombre d’idées qui ont inspiré artistes, architectes et designers du XXe siècle. Suite à sa fermeture par les Nazis en 1933, enseignants et élèves du Bauhaus diffusent leurs idées dans le monde entier. Walter Gropius part enseigner à Harvard, l’architecte Mies van der Rohe à l’Institut de technologie de l’Illinois, l’artiste Josef Albers au Black Mountain College en Caroline du Nord, László Moholy-Nagy, à qui l’on doit la paternité du multimédia, fonde ce qui deviendra l’Institut du design de Chicago, et l’architecte/designer Max Bill crée l’Institut du design à Ulm (Allemagne). 390 390 tonnes de bâches exprimées en kilomètres de camions 70 Une révolution en poche Un bon parapluie est une merveille mécanique, un assemblage de mâts, d’anneaux coulissants, de baleines et de ressorts dont l’objectif est de nous garder au sec. On l’ouvre et il nous protège instantanément de la pluie. Sa conception remonte à des milliers d’années; hormis le cadre en acier léger apparu dans les années 1850, il n’a pas beaucoup évolué jusqu’en 1928 , lorsque Hans Haupt, un blessé de guerre berlinois qui trouve difƟcile de se déplacer à la fois avec une canne et un parapluie, invente le premier parapluie télescopique que l’on peut glisser sous le bras ou dans la poche. Haupt le baptise le «mioche» – «knirps» en allemand – et fonde une marque mondiale qui révolutionne le secteur, imposant une norme pour les parapluies portatifs de qualité. AƟn de démarquer Knirps des copies, la société introduit le Point Rouge (label d’authenticité) dans les années 1950 et intègre d’autres innovations au fil des ans. Aujourd’hui, tout le monde connaît Knirps. Et l’on aura toujours besoin de parapluies. Rien qu’aux États-Unis, il s’en vend quelque 33 millions par an. Le parapluie fait aussi l’objet de constantes améliorations ou réinventions: chaque année, les brevets déposés sont si nombreux que l’ofƟce américain des brevets emploie des inspecteurs à plein temps pour les examiner. Même les designers s’y intéressent: ces dernières années, Christian Lacroix, Chanel, Prada et Burberry ont ainsi ajouté des vêtements et accessoires de pluie à leurs collections. 71 Un tourbillon d’idées 98 Nombre de chambres à air de vélo 36 000 Nombre de ceintures de sécurité 220 000 m3 d’airbags recyclés 1200 5QWTEGYYYHTGKVCIEJHCEVUƟIWTGU Designer industriel, Sir James Dyson met longtemps avant de parvenir à commercialiser son invention, l’aspirateur à séparation cyclonique sans sac. Les réticences étaient nombreuses, les multinationales estimant qu’elle UKIPGTCKVNCƟPFWOCTEJÅFWUCEFGTGEJCPIGSWKTG présentait USD 500 mio. par an. En 1985, James Dyson décide d’importer son invention au Japon. L’accord de licence qu’il signe lui permet de fabriquer son aspirateur sous son propre nom. C’est le DC01. Dix ans plus tard, c’est un best-seller au Royaume-Uni. L’histoire de Dyson est une leçon de créativité et de persévérance. Il lui aura fallu quinze ans et 5127 prototypes pour parfaire sa technologie. Depuis, avec son équipe de designers, il a mis au point d’autres produits révolutionnaires tels que les sèche-mains Airblade et les ventilateurs sans hélice. Aujourd’hui, Dyson Appliances emploie plus de 3100 personnes et génère un chiffre d’affaires de plus d’USD 6 mrd. 71 GLOBAL INVESTOR 1.12 —38 72 Voler sur l’eau C’est le voilier le plus rapide au monde. Lors d’un essai, il a dépassé les 60 nœuds avant de basculer. Conçu sous la houlette du navigateur français Alain Thébault, l’Hydroptère est un plan porteur proƟlé et immergé multicoque qui «vole» sur l’eau. Comme un avion, il utilise la portance dynamique, les foils jouant le rôle d’ailes immergées. La portance augmente avec la vitesse, et une fois qu’elle excède le poids du bateau, celui-ci s’envole. Ce catamaran proƟlé n’aurait pas pu être construit sans l’invention de nouveaux matériaux très résistants. Les bras sont en titane et les voiles sont tissées en Ɵbre de carbone. À lui seul, le mât coûte EUR 400 000. Alain Thébault et son équipe d’ingénieurs ont bénéƟcié du soutien de Dassault Aviation, Airbus et du groupe français de défense navale DCNS . Le 4 septembre 2009, l’Hydroptère a battu le record mondial de vitesse sur 500 mètres, avec 51,36 nœuds (95,12 km/h), atteignant même une vitesse de pointe de 55,5 nœuds. 73 Inspiration canine Inspiré par les coussinets de son chien, le yachtman Paul Sperry invente en 1935 la chaussure bateau antidérapante. La marine américaine, puis le monde entier, adopte ses Topsiders. %QPHTQPVżFGUFKHƟEWNVÅUUWTWPOCTEJÅ en perte de vitesse, Collective Brands, qui détient entre autres Sperry, a été récemment vendu pour USD 2 mrd. 74 Verrerie d’art En 1900, René Lalique était le joaillier le plus connu au monde, l’un des maîtres de l’Art nouveau; 25 ans plus tard, en pleine période Art déco, il est le verrier le plus célèbre au monde. De la création d’objets d’art et de bijoux uniques, Lalique s’est tourné vers la production en série d’objets usuels et innovants en verre. Artiste de renommée mondiale, Lalique devient un industriel d’envergure internationale. Il fabrique des vases, des horloges, des statues, mais aussi des lampes et des services de table. Certaines de ses œuvres les plus emblématiques sont les mascottes, de forme humaine et animale, qu’il a créées pour des marques de l’âge d’or automobile – Hispano Suiza, Isotta Fraschini, Bugatti, Bentley et Mercedes-Benz – la plus célèbre étant «Victoire» (Esprit du vent), présentée en 1928 sur une Minerva au Salon de l’Automobile de Paris. Recherché par les collectionneurs du monde entier, un «Renard» Lalique s’est vendu pour USD 204 750 l’an dernier lors d’une vente aux enchères. Certaines pièces QTKIKPCNGUFGNCƟPFW XIX e siècle sont exposées au Metropolitan Museum of Art à New York City, au Musée d’Orsay à Paris, et au Victoria and Albert à Londres. Aujourd’hui, la marque Lalique, détenue par Art & Fragrance, continue de produire des objets décoratifs en verre et des bijoux haut de gamme et les vend dans le monde entier. 75 Le cerveau de Braun Braun est connu pour ses designs simples et fonctionnels. Son succès et ses innovations, Braun les doit à Dieter Rams. Celui-ci, dont l’approche minimaliste a été adoptée par Steve Jobs et Jonathan Ive d’Apple, est l’un des designers les plus inƠuents au monde. Et ses dix principes du bon design – innovateur, utile, esthétique, compréhensible, discret, honnête, durable, cohérent jusqu’au moindre détail, écologique et enfin, minimaliste – restent les principaux fondements de la créativité industrielle universelle. Au cours de ses 40 ans de carrière en tant que responsable du design chez le fabricant allemand de biens de consommation, Rams a participé à la conception de plus de 500 produits – des cafetières aux centrifugeuses en passant par les réveils, calculatrices, haut-parleurs et phonographes. Il a contribué à mettre au point le fameux phonographe SK4, précurseur du système hi-fi moderne, et a conçu la première chaîne audio. Ses designs font désormais partie des collections permanentes de musées tels que le Musée d’art moderne à New York, le Victoria and Albert à Londres et le Stedelijik à Amsterdam. Aujourd’hui, Braun est une Ɵliale de Procter & Gamble. Le marché mondial des petits appareils ménagers devrait atteindre plus de 615 millions d’unités d’ici la fin 2015 . GLOBAL INVESTOR 1.12 Le secteur du design Une Inde créative En Inde, le design est une discipline en gestation. Ainsi, le design de packaging est un secteur relativement mûr, contrairement au design de l’électronique grand public et des appareils électroménagers. Nous vous invitons à lire une conversation avec l’un des plus grands designers indiens sur les spécificités culturelles de son pays et sur la façon d’améliorer la prise en compte des coûts, le potentiel commercial et le calendrier du design. Michael Foley a fait ses études au National Institute of Design d’Ahmedabad et a dirigé le service du design à Titan Industries, en se spécialisant dans les accessoires, plus précisément les montres, avant de démissionner pour créer son propre studio, Foley Designs, à Bangalore. Foley Designs a créé le bâton destiné à l’édition 2010 des Jeux du Commonwealth et s’intéresse désormais à la façon dont le design peut être générateur d’améliorations urbaines. Illustration: Matthew Cook Cet article en écoute sur la plate-forme d’information Global Investor: www.credit-suisse.com/globalinvestor —39 Giselle Weiss: Comment qualifieriez-vous le design en Inde? Michael Foley: Les différentes disciplines du design n’y sont pas toutes sur un pied d’égalité. Les plus courantes sont le branding et l’identité. La majorité des entreprises voient ce qu’un designer peut leur apporter. Le design d’espace connaît aussi un essor, qu’il soit design de meuble, d’architecture ou d’architecture intérieure. La discipline la moins connue reste le design de produit, mais elle s’impose peu à peu. Qu’est-ce que le public imagine que le design de produit peut lui apporter? Michael Foley: Plusieurs choses. Si le design est d’ordinaire associé superficiellement à certaines fonctionnalités d’un bon produit, comprendre le potentiel du design de produit va au-delà. Nous touchons à la simplicité, à l’intuition et à la fonctionnalité, au mariage entre ingénierie, artisanat et production. Les entreprises commencent à réaliser que le design peut faire la différence. Dans quelle mesure ces changements sont-ils liés à la croissance économique? Michael Foley: La profession a commencé à s’implanter en Inde dans les années 1960. De nos jours, certains marchés sont saturés de produits présentant des différences minimes en termes d’avantages pour le consommateur – comme la texture ou la finition – ce qui induit un désir de différenciation. On assiste aussi à une plus grande prise en compte des coûts, avec à la clé des économies d’échelle et des processus plus intelligents. Ces facteurs sont au cœur du design industriel. En Inde, petites villes et régions rurales sont une opportunité unique pour le design. Il faut donc bien davantage réfléchir aux solutions de design. En Inde, où s’arrête l’artisanat et où commence le design? Michael Foley: En Inde, nous avons un formidable bouquet de métiers et toute une palette de petites entreprises qui créent des objets suivant des procédés de fabrication traditionnels. Or, cette industrie artisanale s’est banalisée sans véritablement évoluer dans le sens du design. Le design permet aujourd’hui à ces métiers de se redéfinir pour les consommateurs actuels, même si, pour l’instant, cela concerne surtout les textiles. C’est sensiblement ce qui s’est passé en Italie avec la verrerie de Murano, qui a vraiment pris son essor grâce à des designers et des créateurs. > GLOBAL INVESTOR 1.12 —40 Vous évoquez souvent le problème de l’adaptation au marché indien. Michael Foley: Prenez le téléphone portable. Ici, on ne se le colle pas à l’oreille, car il circule très souvent parmi les membres de la famille, ce qui influence la conception des contrôles du volume. En fait, nombre de paramètres ont évolué au rythme des coutumes locales telles que faire un appel manqué pour prévenir qu’on arrive quelque part. L’Inde a énormément de petits entrepreneurs, et tout ce qui permet de développer l’entreprise peut influer sur la conception de ces appareils. Comment cela se traduit-il depuis la perspective d’une entreprise de design? Michael Foley: Certains fabricants mondiaux ont un modèle de recherche intéressant pour l’Inde et l’Asie du Sud-est, basé sur les retours des designers locaux. Nous avons travaillé pour des groupes internationaux et sommes souvent approchés pour structurer des plateformes innovantes destinées, par exemple, à des appareils portables pour le marché indien. Nous menons une étude complète dans et autour de villages et de villes d’Inde pour déterminer les domaines d’opportunité. Nous définissons des concepts renvoyés aux fabricants et intégrés à leurs gammes de produits. Steve Jobs a déclaré un jour que le consommateur ne sait pas ce qu’il veut tant qu’il n’a pas vu le produit. Est-ce valable pour l’Inde? Michael Foley: Il est important d’être à l’écoute de ce que le consommateur comprend et accepte. De nombreuses entreprises se focalisent sur les prétendues innovations de proximité, un peu différentes, mais assez satisfaisantes pour que le consommateur ne les rejette pas d’emblée. Il s’agit là d’une approche relativement sage. Plus l’on comprend le consommateur, plus l’on peut prendre de risques. Comment les différents secteurs se comportent-ils en termes de maturité? Michael Foley: Pour certains secteurs comme le packaging, les références sont mondiales et sans véritable point de référence indien. La plupart des comparaisons se font en fonction du reste du monde. Du fait des économies d’échelle, vous pouvez investir dans l’innovation, amortir sur de plus grands volumes et obtenir quelque chose de voisin à ce qui se fait dans le monde entier. Le même phénomène s’observe dans l’hygiène personnelle et l’alimentation. «En Inde, petites villes et régions rurales sont une opportunité unique pour le design. Il faut donc bien davantage réfléchir aux solutions de design.» Quelles leçons l’Inde peut-elle tirer des marchés développés? Michael Foley: Du point de vue du design, la grande leçon tient à la longévité des marques. Je crois que le design peut contribuer à faire évoluer les produits tout en conservant leur identité. Les marchés développés nous l’ont prouvé, et il est intéressant de voir comment cela se traduit ici. En Inde, nous avons l’embarras du choix. Les marques font leur maximum pour garder leurs consommateurs. Les marchés développés sont aussi des points de référence pour l’Inde. La conception des systèmes aéroportuaires est un bon exemple. D’une certaine manière, vous pouvez examiner le futur, examiner le passé, ce qui est possible, puis l’adapter au mieux au schéma indien. Et les mises en garde? Michael Foley: L’Inde a un modèle de développement durable intéressant, ancré dans la famille. La plupart des familles pauvres recyclent tout: la majorité des objets a une deuxième vie. Les marques présentes sur le marché doivent donc veiller à la durabilité de leurs produits. Le packaging dispose de nombre de procédés intéressants: les vendeurs de rue utilisent ainsi des journaux et d’autres matériaux recyclables, ce qui diminue les volumes de déchets, mais ces procédés ne peuvent rivaliser avec le plastique pour les économies d’échelle. Un débat fait actuellement rage dans les pays occidentaux pour savoir si le design n’est pas simplement devenu du branding. Michael Foley: C’est un peu le problème de la poule et de l’œuf. La plupart des entreprises qui débutent commencent par proposer tout ce qu’une marque doit avoir avant que le reste ne suive. Quand la marque existe depuis un certain temps, le point de vue change et l’accent est mis sur l’expérience du consommateur, sur son homogénéité et la capacité à la fournir. C’est du moins ainsi que ça devrait se passer dans un monde idéal. Vous dites que l’écosystème du design n’est pas complètement formé en Inde. Comment évolue-t-il? Michael Foley: Pour commencer, nous sommes une communauté discrète. Nous devons faire de notre mieux pour gagner GPKPƠWGPEG%oGUVWPFÅƟSWGPQWUTGNGXQPU tous, chacun à notre façon. Ensuite, les entreprises ne voient pas toutes de la même façon ce que le design peut apporter et quand il doit intervenir. Celles qui s’y prennent très tôt lors de leur réflexion sur leur stratégie s’en sortent bien mieux que celles qui s’y mettent beaucoup plus tard, durant un brief marketing. Du point de vue de l’écosystème, le design industriel demande obligatoirement une plus grande interaction entre les agences – sociétés d’ingénierie, de prototypage ou d’étude des consommateurs. Or, pour cela, nous devons être beaucoup plus ouverts. Vous croyez fermement que le design peut entraîner un changement systémique… Michael Foley: Donner une vraie place au design en Inde est l’un de mes défis. Dans mon studio, nous avons choisi d’étudier les villes pour comprendre comment de légers changements, la gestion des déchets, les feux de signalisation ou la modification des trottoirs peuvent transformer la société. L’Inde a vraiment besoin que chaque consommateur découvre et ressente le design. Et comment faire? Michael Foley: Nous voulons faire valider diverses idées sous forme d’une «représentation d’opportunités» itinérante pour les entreprises, montrant ce qui est faisable avec quelques idées et technologies simples. Nous cherchons à nouer un partenariat avec des entreprises pour faire avancer certaines d’entre elles. Nous concevons un réverbère intelligent qui se transforme en petit abri selon les variations climatiques (soleil, pluie, …) Nous voulons créer un mouvement qui placera l’Inde sur l’échiquier mondial du design. Interview par Giselle Weiss, rédactrice freelance Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 10 , 44 , 95 p 09 p 24 p 49 GLOBAL INVESTOR 1.12 Musée du 21è siècle Quand le design domine Fondé en 1897, le musée national du Design Cooper-Hewitt du Smithsonian est le seul musée dédié au design historique et contemporain aux États-Unis. Au terme de l’actuel chantier de rénovation de 54 millions de dollars, le musée aura pour objectif avant-gardiste d’aider les gens, entre autres, à recourir au «Design Thinking» pour résoudre des problématiques complexes. Caroline Baumann est suisse-américaine. Elle a grandi dans un environnement familial favorable à la création puisqu’il s’y trouvait même une presse en état de fonctionnement. Après avoir obtenu une maîtrise en art médiéval à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York, elle a travaillé au musée d’Art moderne de New York pendant dix ans. En 2001, elle a rejoint le musée Cooper-Hewitt en tant que première recrue de l’ancien directeur, Paul Thompson. Illustration: Matthew Cook Bill Moggridge est britannique et concepteur industriel de formation. On lui doit notamment le design du premier ordinateur portable. En 1969, Bill Moggridge a ouvert une chaîne à Londres, avant de développer son activité à San Francisco dix ans plus tard. En 1991, il s’est allié à deux autres sociétés pour cofonder IDEO, un cabinet de conseil en création. En 2010 , il a été nommé directeur du musée national du design Cooper-Hewitt à New York. —41 Giselle Weiss: Quel doit être le rôle d’un musée du design dans la société? Bill Moggridge: Pour la plupart des gens, le mot «musée» évoque souvent de vieux objets poussiéreux. En tant que ressource nationale du design, nous avons l’occasion d’aider les gens à comprendre comment fonctionne le design, en quoi il consiste, comment s’y former, comment créer autour de nouvelles idées – tout ce qui peut affecter la manière dont les gens appréhendent leur environnement et qui va bien au-delà de la notion de muséeentrepôt. Nous sommes actuellement en plein milieu d’un projet de rénovation de deux ans. Bien sûr, la réouverture se traduira par un musée physique, un musée passionnant et rafraîchi du 21è siècle. Mais nous voulons également être reconnus comme l’endroit à visiter pour apprendre des choses sur le design, que ce soit dans des galeries physiques ou sous forme virtuelle. Dans l’esprit des gens, que peut leur apporter le design de produits? Caroline Baumann: Bill et moi-même considérons avec admiration nos amis et collègues en Europe où, à l’âge de cinq ans, un enfant comprend déjà qu’une assiette ou une cruche à lait est le fruit du design. Nous visons le même résultat à travers notre éducation aux États-Unis. Nous voulons sensibiliser très tôt les gens au fait que tout ce qui nous entoure a fait l’objet d’une conception. De quelles expositions êtes-vous les plus fiers ces dernières années et pourquoi? Caroline Baumann: «Color Moves: Art and Fashion by Sonia Delaunay», qui a remporté un prix de l’Association internationale des critiques d’art, fait partie de mes préférées. Simultanément, nous proposions une exposition sur les bijoux Van Cleef & Arpels au premier étage, attirant ainsi deux publics totalement différents. L’exposition sur les couverts, appelée «Feeding Desire», a aussi remporté un franc succès, les fourchettes, couteaux et cuillers étant des objets que chacun connaît. Ces expo sitions permettent d’illustrer l’impact du design sur la vie quotidienne. Bill Moggridge: Les jeunes se sont montrés particulièrement intéressés par notre série «Design with the Other 90%» qui a débuté en 2007 et passe en revue des produits et des objets utilisés partout dans le monde. La deuxième exposition de la série, présentée récemment aux Nations Unies, se consacre > GLOBAL INVESTOR 1.12 —42 «Nous voulons sensibiliser très tôt les gens au fait que tout ce qui nous entoure a été conçu.» à une vingtaine de villes en forte croissance démographique et aux opportunités qui en découlent pour le design. Les gens semblent fascinés par l’idée de créer de nouvelles choses bénéficiant non seulement à eux-mêmes, mais aussi aux sociétés du monde entier. En quoi le rôle du design change-t-il? Bill Moggridge: Le contexte s’élargit. À l’époque où j’ai obtenu mon diplôme, l’optique était de concevoir des objets pour les gens pendant toute une carrière, principalement en métal ou en plastique. Maintenant, les créateurs ont une vision plus holistique des gens en tant que clients. Leurs œuvres prennent désormais en compte la santé et le bien-être. Les architectes qui, auparavant, créaient «simplement» des bâtiments, visent désormais l’innovation sociale et imaginent des structures individuelles. L’idée de démontage et de recyclage à des fins de durabilité a également été délaissée au profit d’une conception plus largement axée sur l’environnement. L’ère du numérique complique-t-elle la vie des créateurs? Bill Moggridge: Je pense plutôt qu’elle leur ouvre des opportunités. L’élargissement du contexte, tel que je l’ai expliqué, n’aurait pas été possible sans le numérique. La connectivité est ce qui réduit le monde. Au fond, concevoir, c’est essayer de résoudre un problème avec une intention particulière. Et cette intention peut être de n’importe quel ordre. Dès lors que vous pensez le design en termes de nouvelle intention, y compris le monde numérique, les possibilités se multiplient au lieu de se réduire. Caroline Baumann: Le prototypage rapide ou le papier peint numérique actuellement produit par Maharam sont de parfaits exemples de créativité et de succès. Ingo Maurer conçoit aussi beaucoup de choses originales avec le numérique, telles que le papier peint à LED. En quoi réside la difficulté de réaliser un musée du design tel que vous l’envisagez? Caroline Baumann: L’un de nos plus grands défis est de faire en sorte qu’une visite au musée en appelle d’autres. Veiller à ce qu’un enfant de douze ans s’amuse, soit suffisamment intéressé pour revenir et à ce que ce musée devienne rapidement pour lui un lieu de prédilection. En fait, la difficulté est la même pour tous les âges: comment varier suffisamment les expositions pour que les gens reviennent? Bill Moggridge: On peut parler d’une nouvelle série de défis. Il ne s’agit pas de remplacer les choses physiques mais de combiner l’ancien et le nouveau, la par ticipation active (l’apprentissage par la pratique) et traditionnelle (l’apprentis sage par les yeux). En quoi votre expérience en tant que cofondateur et gérant d’IDEO contribue-telle à votre vision de Cooper-Hewitt? Bill Moggridge: Le «Design Thinking» est un courant de pensée qui a été réellement initié par le travail effectué au sein d’IDEO. L’objectif était d’intégrer dans des équipes interdisciplinaires des dirigeants qui n’avaient pas forcément de formation en design et de les aider à appliquer des processus de conception industrielle pour résoudre des problèmes à première vue extrêmement complexes et ingérables. Cette approche, que l’on doit à l’expérience d’IDEO, s’est répandue dans le milieu universitaire et a même conquis des instituts comme la «D.School» de Stanford. Pouvez-vous citer quelques-unes de vos créations préférées? Caroline Baumann: Je suis une grande adepte des chaises et des sculptures de Harry Bertoia, y compris des chaises Diamant et Petit Diamant de notre collection. J’aime beaucoup aussi la chaise «honey pop» de Tokujin Yoshioka, que nous possédons d’ailleurs. Mes favoris, ce sont nos papiers peints, en particulier une paroi acquise récemment, conçue par Javier Mariscal, un créateur né en 1950. Il s’agit d’un magnifique papier peint orange représentant des esquisses de chaises. J’adore. Je veux le même chez moi! Bill Moggridge: La lampe Tizio de Richard Sapper, une lampe noire à balancier qui ressemble à un insecte, est un design classique en vogue depuis longtemps. J’aime aussi la toute récente lampe Leaf d’Yves Behar, qui s’est installé à San Francisco pour fonder «fuseproject» il y a quelques années. Que devraient ramener chez eux les visiteurs de Cooper-Hewitt? Bill Moggridge: L’idée que tout est design. Rares sont ceux qui y pensent ou qui en sont conscients. Or, tout ce qui est fait par l’être humain implique une décision créative. Caroline Baumann: Dès le réveil, le design est partout! Interview par Giselle Weiss, rédactrice freelance Pour plus d’informations sur le sujet Ɩ 06 , 43 , 98 p 08 p 23 p 49 GLOBAL INVESTOR 1.12 —43 80 78 76 Des trains à grande vitesse Élégants, puissants et rapides, les Shinkansen – ces fameux trains à grande vitesse japonais, possession depuis 1987 du groupe Japan Railways, formé de East Japan Railway Company (la plus grande société de chemins de fer au monde), Central Japan Railway Company et West Japan Railway Company – offrent un transport interurbain de masse depuis 1964. L’accélération de la technologie s’est accompagnée d’une envolée des coûts – près d’USD 50 mio. par mile de voie – dans un secteur qui devrait atteindre USD 900 mrd dans le monde entier d’ici 2015. 77 Gourou des tendances Avec des bureaux à Paris, New York et Tokyo, Li Edelkoort est l’une des plus grandes prêtresses de tendances de la planète. L’archéologie du futur est sa profession. Tout le monde l’écoute: les multinationales comme Coca-Cola, Estée Lauder, L’Oréal, Gucci, Shiseido, Siemens, les fabricants automobiles, les banques, même les gouvernements. Ses fameux cahiers de tendances décrivent les évolutions des couleurs, matières, formes et styles avec deux ans d’avance. Depuis plusieurs années, la visionnaire néerlandaise annonce la Ɵn de la mondialisation – «Nous sommes las de voir les mêmes enseignes partout» – et une renaissance des styles et goûts régionaux. C’en est Ɵni de la culture dominante! Notre rythme ralentit, nous sommes en quête d’authenticité, d’honnêteté et de vérité. Et l’industrie du bien-être est en plein essor. Des bottines très mode Après leur adoption par les Beatles, elles deviennent l’incontournable des sixties. Créées à l’époque victorienne, les bottines Chelsea font d’abord fureur parmi la jeunesse dorée de Kings’ Road au milieu des années 1950. Les chausseurs Anello & Davide lancent leur version au début des années 1960 : plus Ɵnes, avec une couture au milieu et un talon cubain. En 1961, John Lennon et Paul McCartney les remarquent dans une boutique Anello. Au milieu de la décennie, elles deviennent LA chaussure des musiciens rock et LA référence mode de New York à Liverpool. Un classique en verre La table Noguchi – deux pieds en cerisier inversés surmontés d’un panneau triangulaire en verre épais – est à mi-chemin entre l’œuvre d’art et le meuble fonctionnel. Créé par le sculpteur Isamu Noguchi pour le fabricant de mobilier américain Herman Miller, qui en détient les droits, ce classique moderne est produit depuis 1947. 82 Droit au cœur 79 81 Une chaise pour tous Lancée par le fabricant de meubles Michael Thonet en 1859, la chaise en bois cintré Thonet N°14 est la première chaise produite en masse du monde: 50 millions s’en vendent entre 1860 et 1930, et bien plus depuis. La société familiale Gebrüder Thonet la fabrique encore, avec d’autres modèles, à Frankenberg (Allemagne). Motifs végétaux D’une certaine façon, nous le côtoyons tous au quotidien. Designer, artisan, poète, imprimeur et fervent socialiste, l’anglais William Morris est à l’origine du mouvement Arts and Crafts en Angleterre et révolutionne le goût victorien. Il dessine toutes sortes d’objets: carrelages, tapis, vitraux et meubles. Aujourd’hui, il est plus connu pour ses textiles et ses papiers peints – dont les fameux motifs végétaux recouvrent encore les murs de nombreux foyers – et les cartes, emballages-cadeaux et foulards utilisés au quotidien qui en sont dérivés. Depuis le lancement de Trellis en 1864, ses textiles et ses papiers peints n’ont jamais cessé d’être produits. Morris & Co., la société qu’il a créée, a fermé ses portes en 1940, mais ses imprimés sont vendus aujourd’hui via des licences contrôlées par Arthur Sanderson & Sons Ltd., qui commercialise la marque Morris & Co. Le marché mondial des revêtements de murs devrait atteindre USD 26 mrd d’ici 2015. Olivetti doit sa renommée à son souci du design. La Valentine, une machine à écrire portative aux lignes modernes lancée le 14 février 1969, en est un exemple probant. Dessinée par Ettore Sottsass, la Valentine était conçue pour être transportable. Produite en rouge, gris, vert et bleu, elle se déleste du métal et embrasse la mobilité du plastique léger et moderne. Malgré son style affirmé, ce modèle n’est pas rentable: son prix était trop élevé et la technologie de la machine à écrire est très vite supplantée par l’arrivée massive des ordinateurs. #WLQWTFoJWKƟNKCNGFG Telecom Italia, Olivetti s’est recentré sur les imprimantes et l’informatique. 84 GLOBAL INVESTOR 1.12 83 84 La guerre des jeux L’innovation est le moteur de la concurrence, le milieu impitoyable des consoles de jeux est là pour en témoigner. À la Ɵn des années 1980, le secteur est dominé par Nintendo et Sega (aujourd’hui Sega Sammy). Sony entre dans la bataille en 1991, travaillant au départ avec Nintendo sur un système de CD de jeux pour ordinateurs. Lorsque leur partenariat prend Ɵn, Sony fait cavalier seul et utilise la technologie mise au point pour lancer en 1994 la PlayStation, une console multi-usages d’une nouvelle génération qui sonne le glas de la traditionnelle cartouche de jeu. En mai 1995, plus d’un million de consoles se sont déjà vendues au Japon. Aux États-Unis, 100 000 unités s’écoulent les deux premiers jours. Mais en 2006 , Nintendo renverse la vapeur avec la Wii, une plateforme intuitive basée sur le mouvement et pionnière sur un énorme marché encore vierge. Sa télécommande sans fil permet à toute la famille de jouer au bowling, au tennis ou au golf. Ses ventes explosent celles de la PlayStation. Quatre ans plus tard, Microsoft va encore plus loin avec Kinect, pour sa Xbox 360. Finie la télécommande, il sufƟt d’agiter sa main devant l’écran. Huit millions de Kinect se vendent en 60 jours. La bataille continue avec les sorties régulières et très médiatisées des nouvelles générations de consoles. Comparaison Wii PlayStation 2004 – De nos jours Source: Google Insights for Search 2004 —45 2012 Recherches sur Internet – Playstation Recherches sur Internet – Wii Horloge multicolore Directeur du design chez Herman Miller, George Nelson est l’un des fondateurs du modernisme américain. Créée en 1948, Ball – avec ses tiges en métal inimitables finies par des boules multicolores représentant les chiffres – est son horloge la plus célèbre. La collection d’horloges Nelson est fabriquée par la société privée suisse Vitra. 87 85 La puissance du Web Journaliste de mode américaine, Natalie Massenet crée une niche en 2000 en lançant Net-a-Porter, un site de vente en ligne de vêtements de luxe. Dix ans plus tard, elle cède son entreprise au groupe suisse RicheOQPVTÅCNKUCPVWPDÅPÅƟEGFGRNWU d’USD 80 mio. Le site attire plus de 2.5 millions de femmes par mois. 86 Métro nouveau En quinze ans à peine, l’architecte Hector Guimard, le plus célèbre représentant actuel de l’Art nouveau, a fait montre d’une créativité proliƟque. L’entrée de la station de métro Porte Dauphine à Paris, avec sa structure en fer forgé et sa verrière en éventail, est l’une de ses œuvres les plus connues. La bataille des marques Le monde du prêt à porter à changé. Deux de ses plus grands acteurs – Uniqlo, l’enseigne nippone du groupe Fast Retailing, et l’espagnol Desigual – entendent écouler leurs vêtements partout dans le monde. Adeptes de la «fast fashion», ils créent des collections selon les dernières tendances, concevant et fabriquant leurs vêtements dans des délais rapides pour offrir aux consommateurs des modèles actuels à bas prix. S’appuyant sur leur Ơair, ils affûtent leurs armes: guerre marketing, ventes interactives, ventes en ligne et réseaux sociaux. Les inaugurations de magasins sont des événements. Avant-gardistes, leurs étalages rompent avec les conventions. Coté à Tokyo, Uniqlo, avec son approche «made for all» a de plus de 1000 magasins dans douze pays et projette d’ouvrir jusqu’à 300 points de vente par an dans le monde entier. Desigual, et ses vêtements «qui respirent le bonheur», se targue déjà de plus de 7300 points de vente dans 75 pays et envisage d’ouvrir 100 nouveaux magasins par an. Leur cible: un marché juteux du textile et de l’habillement d’ USD 400 mrd. GLOBAL INVESTOR 1.12 —46 93 90 Un usage ancien 88 La rayure esprit marin Picasso en portait, Coco Chanel et James Dean aussi. Depuis plus de 120 ans, Saint James produit parmi les plus beaux tricots au monde dans son usine normande. Mais sa notoriété s’est forgée sur le vrai T-shirt breton. Ses origines remontent à 1858 , lorsque la France impose le tricot rayé comme uniforme pour tous les marins. Le modèle d’origine avait 21 rayures, une pour chaque victoire de Napoléon. 89 Pas seulement pour les astronautes Créé en 1848, Omega appartient aujourd’hui au groupe Swatch. Forte de 25 ans d’expérience en tant que chronométreur QHƟEKGNFGU,GWZ1N[Opiques, la marque horlogère lance en 1957 un chronographe de sport multifonctions baptisé Speedmaster qui comprend un tachymètre, un chronographe à trois compteurs et des index à contraste élevé. La qualité de son design est EQPƟTOÅGNQTUSWoGNNGFGXKPV la seule montre retenue par la NASA après avoir été testée dans des conditions extrêmes pour être utilisée dans l’espace. Portée par Buzz Aldrin quand il fait ses premiers pas sur la Lune avec Neil Armstrong lors de la mission Apollo 11 en juillet 1969, elle est rebaptisée la Montre de la Lune et entre dans l’histoire. Kevin Lyne-Smith Entre les bonnes mains, ces deux petits bâtons de bois permettent de saisir un grain de riz. L’usage des baguettes est attesté en Chine dès 1500 av. J.-C. mais il se répand à l’époque de Confucius (500 av. J.-C.), les couteaux et autres objets coupants, synonymes d’agression, n’ayant pas leur place à table. Sur le plan pratique, elles permettent de préparer, d’attraper et de manger des mets chauds coupés, réduisant ainsi le temps de cuisson. De Chine, les baguettes se répandent en Corée, au Japon, au Vietnam et en Thaïlande et restent le couvert de choix en Extrême Orient. Aujourd’hui, la Chine produit chaque année 57 milliards de paires de baguettes en bois jetables – un problème pour la consommation du bois. 91 Une chaussure qui décoiffe 92 Montagnes de chocolat Mandatés par le détaillant britannique Liberty, le styliste Stephen Jones et le chausseur Manolo Blahnik ont revisité le chapeau-chaussure, fruit de la collaboration d’Elsa Schiaparelli et de Salvador Dalí en 1937. Leur création, aux tons violet et orange, s’est vendue aux enchères USD 1300 avant Noël 2010. Pour 2013 , le groupe de luxe coté Tod’s veut repositionner la marque Schiaparelli, acquise en 2007, sur le segment du «prêt-à-couture». Créé en 1908, Toblerone se classe parmi les plus célèbres chocolats suisses. Outre un goût inimitable, il a une forme triangulaire embléma tique qui rappelle les Alpes suisses. Autre atout: il se vend dans les boutiques duty free en Suisse et à l’étranger. En 1970, la chocolaterie Tobler fusionne avec Suchard, et avec Jacobs en 1982. En 1990, l’entreprise est vendue au groupe américain coté en Bourse Kraft Foods. Aujourd’hui, grâce not amment à sa forme unique, Toblerone est le seul produit de la marque Tobler encore en production. Olivier P. Müller Il y aura toujours l’Angleterre Jaguar Land Rover (JLR) s’articule autour des deux plus célèbres marques britanniques de voitures de luxe. En 2008 , elle est rachetée par Tata, un groupe familial indien devenu multinational. Malgré son manque d’expérience sur le segment des voitures de luxe, Tata Motors parvient à sortir JLR de l’ornière grâce à un renouvellement de la marque et à des lancements de nouveaux produits. Aux États-Unis, le Range Rover Evoque a été couronné World Design Car of the Year 2012 . La société a demandé à Victoria Beckham de l’aider à concevoir une édition spéciale limitée Ɵnie à la main du modèle Evoque pour GBP 79 995. La Jaguar Type E, lancée en 1961, est si emblématique qu’elle est exposée en permanence au Musée d’art moderne de New York. Début avril, Jaguar annonce le lancement en 2013 d’une nouvelle voiture de sport, la Type F, qui selon ses promesses restera fidèle à la légendaire Type E. Toral Munshi. Toral Munshi 96 GLOBAL INVESTOR 1.12 94 Élégant et multifonction Un objet purement fonctionnel au design élégant. Voilà qui décrit bien le couteau de l’armée suisse, la petite boîte à outils rouge synonyme de qualité. Karl Elsener, maître coutelier, n’avait pas prévu un tel succès en ouvrant son atelier en 1884, dans le village suisse d’Ibach. Il voulait simplement produire des couteaux de qualité suisse. En 1891, il obtient un contrat avec l’armée suisse pour un couteau pliant pour ses soldats, comprenant une lame, un tournevis, un ouvre-boîte et un poinçon. Six ans plus tard, en 1897, il invente le 95 La marque sans marque %QWVGCWFoQHƟEKGTUWKUUG et de sports», y ajoutant une seconde lame, plus petite, et un tire-bouchon: une icône était née. Sa société prend le nom de Victorinox, associée depuis aux couteaux au même titre que Wengler. L’emblème de la marque, la croix et le bouclier, apparaît en 1909#WƟN des ans, l’offre ne cesse de s’étoffer, avec plus de 350 modèles, du sublime CWUWRGTƠW.GOQFÄNG Traveller inclut une montre, un réveil, un chronomètre, un altimètre, un thermomètre et un baromètre. Le Rescue propose en plus un brise-vitre et un coupeceinture, tandis que le modèle Flash comprend un module mémoire, le Bluetooth et un laser. Avec 87 outils, le Giant est le plus complet. Multifonctions, le couteau suisse est d’une élégante simplicité. Il a voyagé dans l’espace, au pôle Nord, au sommet de l’Everest, et est exposé au Musée d’art moderne de New York et au Musée des arts appliqués de Munich. Dans le sillage du 11 septem bre, les ventes de Victorinox ont plongé de 30%. Mais le recentrage sur de nouveaux produits et marchés a permis à l’entreprise familiale de survivre et de prospérer. /KPKOCNKUVG5CPUƟQTKVWTG Bien avant la mode verte, Muji s’est engagé sur la voie du développement durable: produits emballés dans des sacs en papier recyclé non blanchi et mot d’ordre bio. C’était il y a 30 ans. Muji, abréviation de «mujirushi ryohin» (biens de qualité sans marque) est lancé en 1980 pour la chaîne de supermarchés Seiyu. Avec 40 produits au début, Muji vend désormais de tout: vêtements, produits de toilette, cosmétiques, articles ménagers, meubles, électronique. La société envoie des équipes dans le monde entier en quête de produits à «MujiƟGTEQPHQTOÅOGPV¼ son esthétique sobre et minimaliste. Propriété de Ryohin Keikaku, Muji ouvre son premier magasin à l’étranger à Londres en 1991. Aujourd’hui, la société a 359 boutiques au Japon, plus de 130 dans le monde, et a enregistré un chiffre d’affaires d’USD 1.89 mrd en 2011. —49 96 Il vaut son pesant d’or Coté en Suisse, Lindt & Sprüngli est un fabricant de chocolat de luxe avec un pos itionnement unique. Forte d’une croissance régulière et solide des volumes et d’un important pouvoir de Ɵxation des prix, sa marque s’est avérée très prospère au cours de la décennie. Présents depuis le début des années 1990, son CEO Ernst Tanner et son CFO Dieter Weisskopf ont régulièrement investi dans la qualité des produits, mettant l’accent sur la marque Lindt. Outre leur qualité supérieure, les produits Lindt sont connus pour leur caractère innovant (type, ingrédients et packaging). Le Lapin Or est un très bon exemple de produit griffé, bien conçu et très bien positionné dans le portefeuille de produits saisonniers de Lindt. Olivier P. Müller 99 97 Éternel rebelle Des cow-boys à James Dean, le denim a toujours su garder son allure rebelle. Le blue jean naît dans les années 1870 en Californie, lorsque Levi Strauss et Jacob Davis utilisent des rivets en cuivre pour renforcer les vêtements de travail des mineurs. Fabriqué au départ en toile, le jean est ensuite réalisé avec un solide tissu français, le «serge de Nîmes» – très vite appelé denim. Levi Strauss & Co. lui ajoute le label d’authenticité en cuir en 1886. Popularisé par les cowboys d’Hollywood dans les années 1930, le jean devient emblématique dans les années 1950, lorsque Marlon Brando se pavane dans «L’équipée sauvage» en T-shirt et Levis retroussé, et que James Dean en porte dans «La Fureur de vivre.» Il reste le vêtement de choix des cow-boys, rebelles, branchés, hippies, dirigeants et adeptes de la mode du monde entier. Il s’en vend deux milliards chaque année, pour un marché mondial de plus d’USD 53 mrd. Quant à son nom, il vient du français «bleu de Gênes», couleur des pantalons de marins. La domination du monogramme En 1896, le malletier Louis Vuitton commence à couvrir ses malles de luxe d’un nouveau matériau, une toile monogramme unique ornée de quatre-feuilles et de motifs Ơoraux orientaux. Il y appose son logo distinctif LV et dépose des brevets dans le monde entier pour lutter contre la contrefaçon. Aujourd’hui, Louis Vuitton est une locomotive de la mode. Son monogramme fait toujours autant effet. Et si Louis Vuitton est devenu la marque la plus contrefaite de l’histoire, le fabricant parisien de produits de luxe afƟche un chiffre d’affaires annuel de plus d’USD 3.3 mrd. Lindt & Sprüngli – Chiffre d’affaires par région Source: Lindt & Sprüngli Reste du monde Reste de l’Europe Amérique du Nord GrandeBretagne Italie Suisse Allemagne France 98 100 Imprime ça! Empilable et ajustable Depuis toujours, les designers utilisent des modèles (en argile, en plâtre ou en bois) pour donner corps à leurs idées. De nos jours, ils peuvent imprimer leurs prototypes ou leurs créations. À partir de données informatiques, une imprimante 3D peut créer un objet en superposant des couches de plastique ou de métal. Les imprimantes actuelles peuvent aussi produire des objets avec des parties creuses et mobiles: un progrès signiƟcatif par rapport aux versions antérieures. L’impression 3D est toutefois encore loin de menacer les processus de fabrication traditionnels. Mais la technologie continue de passionner; pour preuve, l’édition 2012 du salon du meuble de Milan présentait des bols et des tables «imprimés». Empilable, ajustable, c’est la première chaise en plastique moulé par injection. Créée par le designer RTQNKƟSWGKVCNKGP,QG%QNQObo en 1965, la chaise colorée Universale arrive sur le marché en 1967 et devient rapidement un classique pop. Elle a depuis donné naissance à la très populaire chaise en plastique d’une seule pièce qui coûte USD 3 à produire. Illustration: iStockphoto Découvrez le design, et faites-le voler … Sur la plate-forme Global Investor: www.credit-suisse.com/globalinvestor Mode d’emploi Découpez le long des perforations et pliez la page en deux verticalement, dessin vers l’extérieur. Rouvrez la page. Repliez les deux coins supérieurs vers l’intérieur le long du pli 1 . Tout en maintenant ce pli, pliez 2 vers l’extérieur, puis 3 également vers l’extérieur. Pliez les stabilisateurs 4 vers le bas, à angle droit. Saisissez au niveau de 5 et lissez pour aligner les ailes. 1 1 5 5 2 3 2 3 4 4 Global Investor Global Investor NotiƟcation sur les risques Guide des analystes Les investisseurs devraient considérer que ce rapport n’est qu’un des éléments guidant leur décision d’investissement. Pour une discussion sur les risques afférents aux placements dans les titres mentionnés dans ce rapport, veuillez consulter ce lien Internet: https://research.credit-suisse.com/riskdisclosure Performance relative du titre #WPKXGCWFWVKVTGNCUÅNGEVKQPRTGPFGPEQPUKFÅTCVKQPNoCVVTCKVTGNCVKHFGUCEVKQPUKPFKXKFWGNNGU RCTTCRRQTVCWUGEVGWT¼NCRQUKVKQPUWTNGOCTEJÅCWZRGTURGEVKXGUFGETQKUUCPEG¼NC structure du bilan et à l’évaluation. Les recommandations sectorielles ainsi que celles des pays sont «sur-pondérées», «neutres» et «sous-pondérées» et sont assignées selon leur performance relative par rapport aux indices de référence régionaux et globaux respectifs. Il se peut que le Credit Suisse n’ait pris aucune mesure pour assurer que les titres auxquels il est fait référence dans ce rapport conviennent à un investisseur particulier. Le Credit Suisse ne considérera pas les destinataires du présent document comme ses clients par le simple fait qu’ils reçoivent ce document. Il est possible que les investissements et services décrits ou mentionnés dans ce rapport ne conviennent pas à votre situation et il est recommandé de consulter un EQPUGKNNGTƟPCPEKGTKPFÅRGPFCPVUKXQWUCXG\FGUFQWVGUUWTEGUKPXGUVKUUGOGPVUQWUGTXKEGU d’investissement. Ce document ne contient aucune recommandation de nature juridique ou en matière de placements, de comptabilité ou d’impôts; il n’implique pas qu’un placement ou une stratégie est adaptée ou appropriée à vos circonstances individuelles ou constitue d’une autre manière une recommandation personnelle. Le prix, la valeur ou le revenu de tout titre ou instruOGPVƟPCPEKGTOGPVKQPPÅFCPUEGTCRRQTVRGWXGPVFKOKPWGTQWCWIOGPVGT.CXCNGWTFGUVKVTGU GVKPUVTWOGPVUƟPCPEKGTUGUVUWDQTFQPPÅGCWZƠWEVWCVKQPUFGUVCWZFGEJCPIGSWKUQPVUWUEGRtibles d’affecter positivement ou négativement le prix ou le revenu de ces titres ou instruments ƟPCPEKGTU.GUKPXGUVKUUGWTUSWKQPVGHHGEVWÅFGURNCEGOGPVUGP#&4FQPVNCXCNGWTGUVCHHGEtée par la volatilité des monnaies, assument effectivement ce risque. Les titres structurés constiVWGPVFGUKPUVTWOGPVUƟPCPEKGTUEQORNGZGUSWKEQORQTVGPVFGUTKUSWGUÅNGXÅUGVSWKUQPVFGUtinés uniquement aux investisseurs avertis qui sont en mesure d’analyser ces risques et de les CUUWOGT.CXCNGWTDQWTUKÄTGFGVQWVKPUVTWOGPVUVTWEVWTÅRGWVÆVTGCHHGEVÅGRCTFGUEJCPIGOGPVU ÅEQPQOKSWGUƟPCPEKGTUGVRQNKVKSWGU PQVCOOGPVNGUVCWZFoKPVÅTÆVGVVCWZFGEJCPIGCWEQORVCPVGV¼VGTOGNCFWTÅGLWUSWo¼NoÅEJÅCPEGNGUEQPFKVKQPUFWOCTEJÅGVNCXQNCVKNKVÅNCSWCNKVÅ FWETÅFKVFGNoÅOGVVGWTQWFGNoÅOGVVGWTFGTÅHÅTGPEG6QWVKPXGUVKUUGWTKPVÅTGUUÅRCTNoCEJCVFoWP RTQFWKVUVTWEVWTÅFGXTCKVOGPGTUGURTQRTGUTGEJGTEJGUGVCPCN[UGUUWTNGRTQFWKVGVEQPUWNVGT UQPEQPUGKNNGTRTQHGUUKQPPGNUWTNGUTKUSWGUNKÅU¼EGVCEJCV%GTVCKPUFGUKPXGUVKUUGOGPVUFÅETKVU dans ce rapport comportent un niveau élevé de volatilité. Les investissements soumis à une forte volatilité sont sujets à des baisses soudaines et fortes de valeur causant une perte au moment FGNCXGPVGFGUVKVTGU%GURGTVGURGWXGPVÅICNGTXQVTGKPXGUVKUUGOGPVKPKVKCN&CPUNGECUFG certains investissements, le risque de perte est même susceptible d’excéder le montant de l’investissement initial et vous pourriez dans de telles circonstances être tenu de débourser une somme plus élevée pour couvrir ces pertes. Les rendements des investissements peuvent ƠWEVWGTGVRCTEQPUÅSWGPVKNGUVRQUUKDNGSWGNGECRKVCNKPKVKCNXGTUÅUQKVWVKNKUÅCƟPFoCUUWTGTWPG partie du rendement. Il se peut que certains investissements ne soient pas aisément réalisables GVSWoKNUUQKGPVFÄUNQTUFKHƟEKNGU¼XGPFTGQW¼TÅCNKUGT&GOÆOGKNXQWUUGTCRGWVÆVTGFKHƟEKNG FoQDVGPKTFGUKPHQTOCVKQPUƟCDNGUUWTNCXCNGWTFoWPVGNRNCEGOGPVQWUWTNGUTKUSWGUCWZSWGNUKN est exposé. NotiƟcation Auteurs externes et interviewés Les opinions exprimées par les auteurs externes ou les interviewés ne reflètent pas nécessairement celles du Credit Suisse. CertiƟcation par les analystes %JCEWPFGUCPCN[UVGUOGPVKQPPÅUFCPUNGRTÅUGPVFQEWOGPVEGTVKHKGSWGNGURQKPVUFGXWG GZRTKOÅU FCPU EGVVG DTQEJWTG ¼ NoGPFTQKV FGU GPVTGRTKUGU GV FGU VKVTGU SWoKN QW GNNG GUV COGPÅ G¼ÅXCNWGTTGHNÄVGPVRTÅEKUÅOGPVUQPQRKPKQPRGTUQPPGNNG+NCHHKTOGSWGUCTÅOWnération n’est et ne sera jamais liée, directement ou indirectement, à des recommandations et opinions particulières émises dans ce document. Les analystes Knowledge Process Outsourcing -21 mentionnés dans le présent rapport UQPVGORNQ[ÅURCT%TGFKV5WKUUG$WUKPGUU#PCN[VKEU +PFKC2TKXCVG.KOKVGF Indications importantes .G%TGFKV5WKUUGRWDNKGUGUDTQEJWTGUCWOQOGPVSWoKNGUVKOGNGRNWUCRRTQRTKÅ%oGUVNG ECUFÄUNQTUSWoKNLWIGSWGNoÅXQNWVKQPFGNoGPVTGRTKUGFWUGEVGWTQWFWOCTEJÅUQWOKU¼ son évaluation est susceptible d’avoir des répercussions sensibles sur les points de vues GVQRKPKQPUGZRTKOÅUFCPUNCDTQEJWTG.G%TGFKV5WKUUGUGHCKVHQTVFGRWDNKGTWPKSWGOGPV FGUCPCN[UGUKORCTVKCNGUKPFÅRGPFCPVGUJQPPÆVGUENCKTGUGVKPVGNNKIKDNGU .GEQFGFGEQPFWKVGFW%TGFKV5WKUUGCWSWGNNCVQVCNKVÅFGUGORNQ[ÅUFQKVCFJÅTGTGUV accessible par Internet sous: https://www.credit-suisse.com/governance/doc/codeAofAconductAfr.pdf 2QWT FGU FÅVCKNU EQORNÅOGPVCKTGU UWT NC OÅVJQFQNQIKG FG PQVCVKQP FW %TGFKV 5WKUUG XGWKNNG\XQWUTÅHÅTGTCWZKPHQTOCVKQPUUWTNoKPFÅRGPFCPEGFGUTGEJGTEJGUHKPCPEKÄTGUSWK se trouvent sous: https://www.credit-suisse.com/legal/pbAresearch/independenceAen.pdf .oCPCN[UVGTGURQPUCDNGFGNCTÅFCEVKQPFGEGVVGDTQEJWTGUGXQKVTÅVTKDWÅGPHQPEVKQPFG RNWUKGWTURCTCOÄVTGURCTOKNGUSWGNUNCVQVCNKVÅFGUTGXGPWUVQWEJÅURCTNG%TGFKV5WKUUG dont une partie est générée par les activités d’investment banking du Credit Suisse. NotiƟcations complémentaires pour les juridictions suivantes Hong Kong:#NoGZEGRVKQPFGSWGNSWGUKPVÅTÆVUFÅVGPWURCTNoCPCN[UVGGVQWUGUCUUQEKÅUVGNU SWoKPFKSWÅUFCPUEGTCRRQTV%TGFKV5WKUUG*QPI-QPI$TCPEJPGFÅVKGPVCWEWPKPVÅTÆVFQPVNC publication est requise. 4Q[CWOG7PK'PEGSWKEQPEGTPGNCPQVKƟECVKQPFGUKPHQTOCVKQPUUWT VKVTGU¼TGXGPWƟZGRQWTNGUENKGPVUFG%TGFKV5WKUUG 7- Limited et de Credit Suisse Securities 'WTQRG.KOKVGFXGWKNNG\VÅNÅRJQPGTCW+41 44 333 33 99. 2QWTVQWVGUKPHQTOCVKQPUEQORNÅOGPVCKTGU[EQORTKUNGUPQVKƟECVKQPUTGNCVKXGU¼VQWVCWVTG ÅOGVVGWT XGWKNNG\ XQWU TÅHÅTGT CW UKVG FG %TGFKV 5WKUUG )NQDCN 4GUGCTEJ &KUENQUWTG UQWU https://www.credit-suisse.com/research/disclaimer Performance absolue du titre Les recommandations d’actions sont, quant à elles, désignées par les termes $7;*1.&et SELL CEJCVEQPUGTXCVKQPXGPVG.GWTCVVTKDWVKQPFÅRGPFFGNCRGTHQTOCPEGCDUQNWGGUEQORVÅGRQWTEJCSWGCEVKQPUWTWPJQTK\QPEQORTKUIÅPÅTCNGOGPVGPVTG 6 et 12 mois sur la base des critères suivants: $7; 2TQITGUUKQPFGQWRNWUFWEQWTUCDUQNWFGNoCEVKQP *1.& 8CTKCVKQPFWEQWTUCDUQNWFGNoCEVKQPEQORTKUGGPVTGsGV SELL 4GRNKFGQWRNWUFWEQWTUCDUQNWFGNoCEVKQP 4'564+%6'& &CPUEGTVCKPGUEKTEQPUVCPEGUKNGUVRQUUKDNGSWGFGUFKURQUKVKQPUTÅINGOGPVCKTGU internes ou externes interdisent la publication de certains rapports, y compris des recommandations de placement, lorsque le Credit Suisse ou l’une de ses sociétés CHƟNKÅGURCTVKEKRG¼FGUVTCPUCEVKQPUFoKPXGUVOGPVDCPMKPI 6'4/+0#6'& 7PGEQWXGTVWTGFGTGEJGTEJGCÅVÅEQPENWG Performance absolue des obligations Les recommandations sur les obligations sont basées sur des prévisions rendement total RCTTCRRQTV¼NoKPFKEGFGTÅHÅTGPEGEQPEGTPÅUWTWPJQTK\QPFG3 à 6 mois et se définissent comme suit: $7; Cette recommandation fait référence à un titre obligataire qui devrait surperformer son indice de référence. *1.& Cette recommandation fait référence à un titre obligataire qui devrait performer son indice de référence. SELL Cette recommandation fait référence à un titre obligataire qui devrait sous-performer son indice de référence. 4'564+%6'& &CPUEGTVCKPGUEKTEQPUVCPEGUKNGUVRQUUKDNGSWGFGUFKURQUKVKQPUTÅINGOGPVCKTGUK nternes ou externes interdisent la publication de certains rapports, y compris des recommandations de placement, lorsque le Credit Suisse participe à des transactions d’investment banking. Credit Suisse HOLT 'PEGSWKEQPEGTPGNoCPCN[UGƟIWTCPVFCPUEGTCRRQTVDCUÅGUWTNCOÅVJQFQNQIKG HOLT VONG %TGFKV5WKUUGEGTVKƟGSWG NGUQRKPKQPUGZRTKOÅGUFCPUNGTCRRQTVTGƠÄVGPVCXGERTÅEKUKQP NCOÅVJQFQNQIKGHOLT et qu’aucune partie de la rémunération de l’Entreprise n’a été, n’est QW PG UGTC NKÅG FKTGEVGOGPV CWZ QRKPKQPU ÅOKUGU FCPU EG TCRRQTV .C OÅVJQFG HOLT du %TGFKV5WKUUGPoCHHGEVGCWEWPGPQVCVKQP¼WPVKVTG%GVVGOÅVJQFGFoCPCN[UGFCPUNCSWGNNGUQPV KPVÅITÅUWPGUÅTKGFoCNIQTKVJOGUSWCPVKVCVKHUGVFGUECNEWNUFGXCNQTKUCVKQPCHHGEVÅUFÅXGNQRRÅU GPKPVGTPGGUVCRRNKSWÅGFGOCPKÄTGEQPUÅSWGPVG¼VQWVGUNGUGPVTGRTKUGUƟIWTCPVFCPUUC DCUGFGFQPPÅGU.GUFQPPÅGUGPRTQXGPCPEGFGVKGTU [EQORTKUNGUÅXCNWCVKQPUFGDÅPÅƟEGU consensuelles) sont converties systématiquement en une série de variables standard, puis KPVÅITÅGUFCPUNGUCNIQTKVJOGUKPVÅITÅUCWOQFÄNG HOLT du Credit Suisse. Les données de DCUGTGOKUGURCTFGUVKGTUVGNNGUSWGFGUEQORVGUCPPWGNUFGUEJKHHTGUTGNCVKHUCWEQWTUGV CWZDÅPÅƟEGUUQPVUQWOKU¼WPGCPCN[UGSWCNKVCVKXGGVNGECUÅEJÅCPVGNNGUUQPVCFCRVÅGU CƟPFGOGUWTGTRNWURTÅEKUÅOGPVNCTGPVCDKNKVÅUQWULCEGPVGFGNCRGTHQTOCPEGFGNoGPVTGRTKUG Ces adaptations procurent la consistance nécessaire lorsqu’une entreprise individuelle doit être analysée dans l’intervalle de temps prescrit ou que des entreprises issues de plusieurs secteurs économiques ou pays doivent l’être. Le scénario standard élaboré par le modèle HOLT du Credit Suisse détermine une évaluation de base pour un titre, un utilisateur pouvant CLWUVGTNGUXCTKCDNGURCTFÅHCWVCƟPFGRTQFWKTGFGUUEÅPCTKQUCNVGTPCVKHUFQPVEGTVCKPURQWTTCKGPV UGRTQFWKTG.COÅVJQFGHOLT du Credit Suisse n’affecte aucun objectif de cours à un titre. Le scénario standard fourni par le modèle HOLT du Credit Suisse détermine une marge de EQWTURQWTWPVKVTGGVNGUOCTIGUFGEQWTURGWXGPVEJCPIGTGPHQPEVKQPFGNCOKUG¼LQWTFGU données en provenance de tiers. Les variables standard peuvent également être adaptées, GPEQTGSWGFoCWVTGUOCTIGUFGEQWTUsÅICNGOGPVRNCWUKDNGUsRGWXGPVGPFÅEQWNGT&oCWVTGU informations sur le modèle HOLT du Credit Suisse sont disponibles sur demande. %(41+ T %(41' *1.6 *1.6HQNKQ *1.65GNGEV *5 *5 8CNWG5GCTEJ #IITG)CVQT Signal Flag et «Powered by HOLT» sont des marques commerciales déposées du Credit Suisse QWFGUGUUQEKÅVÅUCHƟNKÅGUCWZ'VCVU7PKUGVFCPUFoCWVTGURC[U HOLT est un service de performance d’entreprise et de conseil en évaluation du Credit Suisse. Pour la recherche technique Lorsque des tables de recommandations sont indiquées dans ce rapport, «Close» est le dernier cours de clôture coté en Bourse. «MT» implique une notation pour la tendance à moyen terme RGTURGEVKXGUFGsOQKU56HCKVTÅHÅTGPEG¼NCVGPFCPEG¼EQWTVVGTOG RGTURGEVKXGUFG sUGOCKPGU.GUPQVCVKQPUUQPVRQWTFGURGTURGEVKXGURQUKVKXGU NGEQWTUGUVUWUEGRVKDNG FGRTQITGUUGTRQWTPGWVTG RCUFGEJCPIGOGPVOCLGWTGUEQORVÅGVsRQWTFGURGTURGEVKXGUPÅICVKXGU NGEQWTUGUVUWUEGRVKDNGFGƠÅEJKT1WVRGTHQTOFCPUNCEQNQPPG4GNRGTH implique une performance escomptée des tires par rapport au référentiel. La colonne «Comment» EQPVKGPVNCFGTPKÄTGTGEQOOCPFCVKQPHQWTPKGRCTNoCPCN[UVG&CPUNCEQNQPPG4GEQONCFCVG GUVKPFKSWÅGNQTUSWGNGVKVTGCÅVÅTGEQOOCPFżNoCEJCV CEJCVFoQWXGTVWTG P&L» indique le DÅPÅƟEGQWNCRGTVGUWDKUFGRWKUSWGNCTGEQOOCPFCVKQPFoCEJCVCÅVÅFQPPÅG2QWTWPGKPKVKCVKQPTCRKFG¼NCVGEJPKSWGFoCPCN[UGXGWKNNG\XQWUTÅHÅTGT¼NoCPCN[UGVGEJPKSWGKPFKSWÅGUQWU https://www.credit-suisse.com/legal/pbAresearch/technicalAtutorialAen.pdf Clause de non-responsabilité générale / Information importante Pour une discussion sur les risques afférents aux placements dans les titres mentionnés dans ce rapport, veuillez consulter ce lien Internet: https://research.credit-suisse.com/riskdisclosure .GUTÅHÅTGPEGUGHHGEVWÅGUFCPUEGVVGDTQEJWTGCW%TGFKV5WKUUGEQORTGPPGPVUGUUWEcursales et ses sociétés affiliées. Pour plus d’informations sur notre structure, veuillez consulter le lien suivant: https://www.credit-suisse.com/whoAweAare/fr/ Les informations et opinions exprimées dans ce rapport sont celles du département Global 4GUGCTEJFGNC&KXKUKQP2TKXCVG$CPMKPIFW%TGFKV5WKUUGCWOQOGPVFGNCTÅFCEVKQPVQWVG OQFKƟECVKQPFGOGWTGTÅUGTXÅGUCPURTÅCXKU.GUQRKPKQPUGZRTKOÅGUGPTGNCVKQPCXGEWPVKVTG URÅEKƟSWGFCPUEGTCRRQTVRGWXGPVÆVTGFKHHÅTGPVGUQWPGRCUEQPEQTFGTCXGENGUQDUGTXCVKQPU GVNGUQRKPKQPUFWFÅRCTVGOGPV4GUGCTEJFGNC&KXKUKQP+PXGUVOGPV$CPMKPIFW%TGFKV5WKUUG en raison de différences dans les critères d’évaluation. Ce rapport n’est pas destiné à être distribué à, ou utilisé par, quelque personne ou entité que ce soit qui serait citoyenne, résidente ou située dans une localité, un État, un pays ou une autre juridiction où une telle distribution, publication, disponibilité ou utilisation serait contraire à la législation ou réglementation ou UQWOGVVTCKV%TGFKV5WKUUG#)NCDCPSWGUWKUUGQWUGUUWEEWTUCNGUGVUQEKÅVÅUCHƟNKÅGU NG«CS») à des obligations d’enregistrement ou de licence au sein de ladite juridiction. Sauf indication contraire, tous les éléments de ce rapport sont la propriété du CS et soumis à droits d’auteur. #WEWPÅNÅOGPVQWUQPEQPVGPWPKCWEWPGEQRKGFGEGFGTPKGTPGRGWVÆVTGCNVÅTÅVTCPUOKU copié ou distribué à toute autre partie de quelque manière que ce soit, sans l’accord écrit explicite préalable du CS. Toutes les marques de commerce, marques de service et logos utilisés dans ce rapport sont des marques de commerce, des marques de service ou des marques de commerce ou des marques de service enregistrées du CSQWFGUGUUQEKÅVÅUCHƟNKÅGU.GU informations, outils et éléments présentés dans ce rapport sont fournis uniquement à titre d’information et ne doivent pas être utilisés ou considérés comme une offre ou une invitation à CEJGVGTXGPFTGQWUQWUETKTG¼FGUVKVTGUQWCWVTGUKPUVTWOGPVUƟPCPEKGTU.GCS n’offre pas de EQPUGKNUUWTNGUEQPUÅSWGPEGUFoQTFTGƟUECNNKÅGUCWZKPXGUVKUUGOGPVUGVXQWUTGEQOOCPFGFG EQPUWNVGTWPEQPUGKNNGTƟUECNKPFÅRGPFCPV8GWKNNG\VQWVRCTVKEWNKÄTGOGPVPQVGTSWGNGUDCUGUGV niveaux d’assujettissement à l’impôt peuvent varier. Le CS est d’avis que les informations et les QRKPKQPURWDNKÅGUFCPUNoCRRGPFKEGUQWU0QVKƟECVKQPUQPVGZCEVGUGVEQORNÄVGU.GUKPHQTOCVKQPUGVNGUQRKPKQPUƟIWTCPVFCPUNGUCWVTGUUGEVKQPUFWTCRRQTVQPVÅVÅQDVGPWGUQWVKTÅGU FGUQWTEGULWIÅGUƟCDNGURCTNG CS; toutefois le CS décline toute responsabilité quand à leur GZCEVKVWFGQWNGWTKPVÅITCNKVÅ&GUKPHQTOCVKQPUEQORNÅOGPVCKTGUUQPVFKURQPKDNGUUWTFGOCPFG Le CS décline toute responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des éléments présentés dans ce rapport; cette exclusion de responsabilité ne saurait être invoquée dans les cas prévus par la législation ou la réglementation applicable au CS. Ce rapport ne doit pas être substitué à l’exercice d’un jugement indépendant comme fondement à la prise de décision. Le CS peut avoir émis ou pourrait émettre dans l’avenir une idée d’investissement concernant ce titre. Les idées d’investissement sont des opportunités à court terme basées sur des événements GVFGUÅNÅOGPVUFÅENGPEJGWTUUWTNGUOCTEJÅUVCPFKUSWGNGUPQVCVKQPUFGUUQEKÅVÅUUoCRRWKGPV sur la performance absolue escomptée sur une période de 12OQKUVGNSWGEGNCGUVFÅƟPKFCPU NCUGEVKQPPQVKƟECVKQP.GUKFÅGUFoKPXGUVKUUGOGPVGVNGUPQVCVKQPUFGUQEKÅVÅUTGƠÄVGPVFGU J[RQVJÄUGUUQWULCEGPVGUGVFGUOÅVJQFGUFoCPCN[UGFKHHÅTGPVGU2CTEQPUÅSWGPVKNGUVRQUsible que les idées d’investissement n’aillent pas dans le même sens que les notations de sociétés. En outre, le CS peut avoir publié d’autres rapports, ou pourrait en publier dans l’avenir, qui contredisent les informations présentées dans ce rapport ou qui en tirent des conclusions difHÅTGPVGU%GUTCRRQTVUTGƠÄVGPVNGUFKXGTUGUUWRRQUKVKQPUXKUKQPUGVOÅVJQFGUFoCPCN[UGUFGU analystes qui les ont rédigés et le CS n’est nullement tenu de garantir que lesdits rapports soient portés à l’attention de tout destinataire du présent rapport. Le CS est impliqué dans plusieurs opérations commerciales en re-lation avec les entreprises mentionnées dans ce rapport. Ces opérations incluent notamment le négoce spécialisé, l’arbitrage des risques, les activités de VGPWGFGOCTEJÅGVCWVTGUCEVKXKVÅUFGPÅIQEGRQWTEQORVGRTQRTG.GUKPHQTOCVKQPUQRKPKQPU GVÅXCNWCVKQPURTÅUGPVÅGUFCPUEGTCRRQTVTGƠÄVGPVNGLWIGOGPVÅOKURCTNG CS à la date de RWDNKECVKQPKPKVKCNGGVUQPVUWUEGRVKDNGUFoÆVTGOQFKƟÅGUUCPURTÅCXKU%GTCRRQTVRGWVHQWTPKT des adresses de sites web ou contenir des liens qui conduisent à ces sites. Sauf dans la mesure où le rapport fait état du contenu web du CS, le CS n’a pas procédé au contrôle des sites web NKÅUGVFÅENKPGVQWVGTGURQPUCDKNKVÅSWCPVCWEQPVGPWFGUFKVUUKVGU%GUCFTGUUGUQWJ[RGTNKGPU [EQORTKUNGUCFTGUUGUQWJ[RGTNKGPUXGTUNGEQPVGPWYGDFWUKVGFWCS) ne sont fournis que pour votre confort et votre information et le contenu des sites liés ne fait partie d’aucune manière du présent document. L’accès à un tel site web ou le suivi d’un tel lien par le biais de ce rapport ou via le site web du CS se fait à vos propres risques. Distribution des rapports de recherche #NoGZEGRVKQPFoWPGÅXGPVWGNNGOGPVKQPEQPVTCKTGEGTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG#), WPGDCPSWGUWKUUGCITÅÅGGVTÅINGOGPVÅGRCTNo#WVQTKVÅHÅFÅTCNGFGUWTXGKNNCPEGFGUOCTEJÅU ƟPCPEKGTU#NNGOCIPG%TGFKV5WKUUG &GWVUEJNCPF#)GUVCITÅÅGGVTÅINGOGPVÅGRCTNG$WPFGUCPUVCNVHWGT(KPCP\FKGPUVNGKUVWPIUCWHUKEJV $C(KPGNNGCFTGUUG¼UGUENKGPVUFGUÅVWFGUSWK QPVÅVÅRTÅRCTÅGURCTNoWPGFGUGUUQEKÅVÅUCHƟNKÅGU#WUVTCNKG Ce rapport est distribué en #WUVTCNKGRCT%TGFKV5WKUUG#)5[FPG[$TCPEJ %55$ #$0 #(5. UGWNGOGPVCWZENKGPVU9JQNGUCNGEQOOGFÅƟPK¼NCUGEVKQPU)QHVJG%QTRQTCVKQPU#EV . CSSBPGICTCPVKVRCUNCRGTHQTOCPEGFGURTQFWKVUƟPCPEKGTUOGPVKQPPÅUFCPUNGTCRRQTV et ne fournit aucune assurance quant à la performance de ces produits. $CJCOCU Ce rapport CÅVÅRTÅRCTÅRCT%TGFKV5WKUUG#)NCDCPSWGUWKUUGGVKNGUVFKUVTKDWÅRQWTNGEQORVGFG %TGFKV5WKUUG#)0CUUCW$TCPEJUQEKÅVÅCHƟNKÅGFGNCDCPSWGUWKUUGGPTGIKUVTÅGGPVCPVSWG DTQMGTEQWTVKGTCWRTÄUFGNC5GEWTKVKGU%QOOKUUKQPQHVJG$CJCOCU$CJTGËP Ce rapport est distribué par Credit Suisse #)$CJTCKP$TCPEJSWKGUVCWVQTKUÅGGVTÅINGOGPVÅGRCTNC%GPVTCN $CPMQH$CJTCKP %$$ comme un Investment Firm Category 2. &WDCË Cette information est distribuée par Credit Suisse #)&WDCK$TCPEJF×OGPVCITÅÅGGVTÅINGOGPVÅGRCTNC&WDCK (KPCPEKCN5GTXKEGU#WVJQTKV[ &(5#.GURTQFWKVUQWNGUUGTXKEGUƟPCPEKGTUNKÅUPGUQPVFKURQPKDNGU qu’à des clients grossistes disposant d’actifs liquides de plus de 1 million d’75& qui disposent FoWPGGZRÅTKGPEGGVFoWPGEQORTÅJGPUKQPUWHƟUCPVGURQWTRCTVKEKRGTCWZOCTEJÅUƟPCPEKGTU FCPUWPGLWTKFKEVKQPFGITQUUKUVGGVSWKUCVKUHQPVCWETKVÄTGFGTÅIWNCVKQPCƟPFGFGXGPKTENKGPV Espagne:%GTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅGP'URCIPGRCT%TGFKV5WKUUG#)5WEWTUCNGP'URCÍC autorisée sous le numéro FCPUNGTGIKUVTGFGNC$CPEQFG'URCÍCFrance: Ce rapport est FKUVTKDWÅRCTNG%TGFKV5WKUUG (TCPEGSWKGUVCWVQTKUÅRCTNo#WVQTKVÅFG%QPVTÐNG2TWFGPVKGN #%2 GPVCPVSWGHQWTPKUUGWTFGUGTXKEGUFGRNCEGOGPV%TGFKV5WKUUG (TCPEGGUVRNCEÅUQWUNCUWRGTXKUKQPGVNCTÅINGOGPVCVKQPFGNC#WVQTKVÅFG%QPVTÐNG2TWFGPVKGNCKPUKSWGFGNo#WVQTKVÅFGU /CTEJÅU(KPCPEKGTUGibraltar:%GTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG )KDTCNVCT.KOKVGF %TGFKV5WKUUG )KDTCNVCT.KOKVGFGUVWPGGPVKVÅNÅICNGOGPVKPFÅRGPFCPVGFÅVGPWGGPVQVCNKVÅRCT Credit Suisse et elle est réglementée par la Gibraltar Financial Services Commission. Guernsey: .GRTÅUGPVTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG )WGTPUG[.KOKVGFWPGGPVKVÅLWTKFKSWGKPFÅpendante enregistrée à Guernesey sous le numéro et ayant son adresse enregistrée à *GNXGVKC%QWTV.GU'EJGNQPU5QWVJ'URNCPCFG5V2GVGT2QTV)WGTPGUG[%TGFKV5WKUUG )WGTPsey) Limited est détenu à par le Credit Suisse et est régulé par la Guernsey Financial Services Commission. La copie des derniers comptes révisés est disponible sur demande. Hong Kong:.GRTÅUGPVFQEWOGPVCÅVÅRWDNKż*QPI-QPIRCT%TGFKV5WKUUG#)*QPI-QPI $TCPEJSWKRQUUÄFGWPGNKEGPEGGPVCPVSWGUQEKÅVÅCITÅÅGRCTNC*QPI-QPI/QPGVCT[#WVJQTKV[GVSWKGUVTÅINGOGPVÅGRCTNC5GEWTKVKGUCPF(WVWTGU1TFKPCPEG EJCRKVTG de la législation du pays). Inde:%GTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG5GEWTKVKGU +PFKC2TKXCVG.KOKVGF %TGFKV5WKUUG+PFKCSWKGUVTÅINGOGPVÅRCTNG5GEWTKVKGUCPF'ZEJCPIG$QCTFQH+PFKC 5'$+. Italie:%GTCRRQTVGUVFKUVTKDWÅGP+VCNKGRCTNG%TGFKV5WKUUG +VCN[5R#DCPSWGFGFTQKVKVCNKGP inscrite au registre des banques et soumise à la supervision et au contrôle de la Banca d’Italia, de la%1051$ et de Credit Suisse agissant à titre de banque suisse autorisée à fournir des RTGUVCVKQPUDCPECKTGUGVƟPCPEKÄTGUGP+VCNKGJersey:6JKUTGRQTVKUFKUVTKDWVGFD[%TGFKV5WKUUG )WGTPUG[.KOKVGF,GTUG[$TCPEJYJKEJKUTGIWNCVGFD[VJG,GTUG[(KPCPEKCN5GTXKEGU%QOOKUUKQP6JGDWUKPGUUCFFTGUUQH%TGFKV5WKUUG )WGTPUG[.KOKVGF,GTUG[$TCPEJKP,GTUG[ is: TradeWind House, 22 Esplanade, St Helier, Jersey ,'3#. Luxembourg: Ce rapport est FKUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG .WZGODQWTI5#., une banque du Luxembourg autorisée et réglementée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier %55(. Mexique: Les inforOCVKQPUƟIWTCPVFCPUNCRTÅUGPVGPGEQPUVKVWGPVRCUWPGQHHTGRWDNKSWGFGVKVTGUCWUGPUFGNC NQKOGZKECKPGUWTNGUVKVTGU%GVVGDTQEJWTGPGUGTCRCURWDNKÅGFCPUWPGSWGNEQPSWGRWDNKECVKQP QWOQ[GPFGEQOOWPKECVKQP¼ITCPFVKTCIGCW/GZKSWG%GVVGDTQEJWTGPGEQPVKGPVCWEWPG publicité concernant l’intermédiation ou l’offre de services bancaires ou de conseils en placement au Mexique ou à des citoyens mexicains. Qatar: Cette information a été distribuée par Credit 5WKUUG(KPCPEKCN5GTXKEGU 3CVCTL.L.C qui a été autorisée et qui est réglementée par la FinanEKCN%GPVTG4GIWNCVQT[#WVJQTKV[ 3(%4# sous le n° 3(%. Tous les produits et les services ƟPCPEKGTUNKÅUPGUQPVFKURQPKDNGUSWoCWZENKGPVUEQOOGTEKCWZQWCWZEQPVTGRCTVKGUFWOCTEJÅ VGNUSWGFÅƟPKURCTNC3CVCT(KPCPEKCN%GPVTG4GIWNCVQT[#WVJQTKV[ 3(%4#, y compris les individus qui ont opté pour être classés en tant que client commercial avec des actifs liquides de plus de 1 million d’75& et qui disposent de connaissances, d’une expérience et d’une compréJGPUKQPNGWTRGTOGVVCPVFGRCTVKEKRGT¼FGVGNURTQFWKVUGVQWUGTXKEGU4Q[CWOG7PK Ce document est publié par Credit Suisse 7-.KOKVGFGV%TGFKV5WKUUG5GEWTKVKGU 'WTQRG.KOKVGF %TGFKV5WKUUG5GEWTKVKGU 'WTQRG.KOKVGFGV%TGFKV5WKUUG 7- Limited sont des sociétés assoEKÅGUTÅINGOGPVÅGURCTNC(KPCPEKCN5GTXKEGU#WVJQTKV[OCKUKPFÅRGPFCPVGUFW%TGFKV5WKUUG sur le plan juridique. Elles sont agréées et soumises à la surveillance de la Financial Services #WVJQTKV[.GURTQVGEVKQPUQHHGTVGURCTNC(KPCPEKCN5GTXKEGU#WVJQTKV[¼NCENKGPVÄNGRTKXÅGPG UnCRRNKSWGPVRCUCWZRNCEGOGPVUGVUGTXKEGUHQWTPKURCTFGURGTUQPPGUUKVWÅGUGPFGJQTUFW 4Q[CWOG7PK.G(KPCPEKCN5GTXKEGU%QORGPUCVKQP5EJGOGGUVKPCRRNKECDNGNQTUSWGNoÅOGVVGWT n’a pas satisfait à ses obligations. 4WUUKG.GUTGEJGTEJGUƟIWTCPVFCPUEGVVGDTQEJWTGPG EQPUVKVWGPVGPCWEWPGHCÃQPWPGRWDNKEKVÅPKWPGRTQOQVKQPRQWTFGUVKVTGUURÅEKƟSWGUPKRQWT FGUKPUVTWOGPVUƟPCPEKGTUGPTGNCVKQP%GVVGDTQEJWTGFGTGEJGTEJGUPGEQPUVKVWGRCUWPG ÅXCNWCVKQPCWUGPUFGNCNQKHÅFÅTCNGUWTNGUCEVKXKVÅUFoÅXCNWCVKQPFCPUNC(ÅFÅTCVKQPFG4WUUKG GVGNNGGUVRTQFWKVGGPHCKUCPVCRRGNCWZOQFÄNGUGV¼NCOÅVJQFQNQIKGFoÅXCNWCVKQPFW%TGFKV Suisse. Singapour:&KUVTKDWÅRCT%TGFKV5WKUUG#)5KPICRQTG$TCPEJTÅINGOGPVÅGRCTNC /QPGVCT[#WVJQTKV[QH5KPICRQTG6JCËNCPFG Ce rapport est distribué par Credit Suisse SecuTKVKGU 6JCKNCPF.KOKVGFSWKGUVTÅINGOGPVÅRCTNo1HƟEGQHVJG5GEWTKVKGUCPF'ZEJCPIG%QOOKUUKQP6JCËNCPFGGVFQPVNoCFTGUUGGPTGIKUVTÅGGUV #DFWNTCJKO2NCEG$WKNFKPI (, 4COC+84QCF5KNQO$CPITCM$CPIMQMVÅN. '6#6570+5.'24'5'06&1%7/'06'05#(14/'14+)+0#.'17%12+¥'0'5#74#+6 '64' '081;¥ +0641&7+6 17 &+564+$7¥ #7: ¥6#6570+5 17 # &'5 2'45100'5 +/215#$.'5#7:'6#6570+5. ,#210 .' 24¥5'06 &1%7/'06 '0 5# (14/' 14+)+0#.' 17 %12+¥' 0' 5#74#+6¦64''081;¥+0641&7+617&+564+$7¥#7,#210 Les informations et opinions exprimées dans ce rapport sont celles du département Global 4GUGCTEJFGNC&KXKUKQP2TKXCVG$CPMKPIFW%TGFKV5WKUUGCWOQOGPVFGNCTÅFCEVKQPVQWVG OQFKƟECVKQPFGOGWTGTÅUGTXÅGUCPURTÅCXKU.GUQRKPKQPUGZRTKOÅGUGPTGNCVKQPCXGEWPVKVTG URÅEKƟSWGFCPUEGTCRRQTVRGWXGPVÆVTGFKHHÅTGPVGUQWPGRCUEQPEQTFGTCXGENGUQDUGTXCVKQPU GVNGUQRKPKQPUFWFÅRCTVGOGPV4GUGCTEJFGNC&KXKUKQP+PXGUVOGPV$CPMKPIFW%TGFKV5WKUUG en raison de différences dans les critères d’évaluation. Ce rapport n’est pas destiné à être distribué à, ou utilisé par, quelque personne ou entité que ce soit qui serait citoyenne, résidente ou située dans une localité, un État, un pays ou une autre juridiction où une telle distribution, publication, disponibilité ou utilisation serait contraire à la législation ou réglementation ou soumettrait Credit Suisse #)NCDCPSWGUWKUUGQWUGUUWEEWTUCNGUGVUQEKÅVÅUCHƟNKÅGU NG «CS») à des obligations d’enregistrement ou de licence au sein de ladite juridiction. Sauf indication contraire, tous les éléments de ce rapport sont la propriété du CS et soumis à droits FoCWVGWT#WEWPÅNÅOGPVQWUQPEQPVGPWPKCWEWPGEQRKGFGEGFGTPKGTPGRGWVÆVTGCNVÅTÅ transmis, copié ou distribué à toute autre partie de quelque manière que ce soit, sans l’accord écrit explicite préalable du CS. Toutes les marques de commerce, marques de service et logos utilisés dans ce rapport sont des marques de commerce, des marques de service ou des marques de commerce ou des marques de service enregistrées du CS ou de ses sociétés CHƟNKÅGU6QWVGTGRTQFWEVKQPKPVÅITCNGQWRCTVKGNNGFWRTÅUGPVFQEWOGPVGUVUQWOKUG¼NoCWVQTKUCVKQPÅETKVGFW%TGFKV5WKUUG%QR[TKIJV %TGFKV5WKUUG)TQWR#)GVQWUGUUQEKÅVÅU CHƟNKÅGU6QWUFTQKVUTÅUGTXÅU %# Coordination des thématiques dans ce numéro: Christine Schmid a rejoint Credit Suisse Private Banking en 1993. Avant d’intégrer l’équipe Global Research en 2000, elle s’occupait de la gestion de porteHeuille. 1utre la direction d’une équipe d’anal[stes Ɵnanciers, Christine est également chargée des titres bancaires européens et de la coordination des analyses du secteur bancaire mondial. Elle est CFA et titulaire d’un master d’économie de l’Université de Zurich. Thomas Claudio Kaufmann a rejoint Credit Suisse Private Banking en 2006 comme analyste actions pour la nanotechnologie dans le secteur de la santé. Il est actuellement Senior Equity Analyst en charge du secteur pharmaceutique mondial et dirige la recherche sur l’innovation, l’une des mégatendances mondiales du Credit Suisse. Thomas est titulaire d’un master de biochimie et d’un doctorat de biophysique, tous deux obtenus à l’Université de Bâle. Le Global Investor a obtenu une médaille d’or au BCP (Best of Corporate Publishing) 2011, le plus important concours de l’édition d’entreprise en Europe. GLOBAL INVESTOR 1.12 Services—54 1.12_Auteurs Credit Suisse Global Research Impressum Credit Suisse AG , Global Research, case postale 300, CH- 8070 Zurich Directeur Giles Keating Rédaction Christine Schmid, Thomas C. Kaufmann Clôture de la rédaction |OCK| Coordination technique Markus Kleeb, Katharina Schlatter Conception et création arnold.kircherburkhardt.ch Michael Suter, Giselle Weiss, Michele Iseppi, Angélique Bolter Sacha Steiner, Nadia Bucher (gestion de projet) Traitement rédactionnel arnold.kircherburkhardt.ch Giselle Weiss, Richard Hall, Ruth Hafen, Jost Dubacher Réalisation gdz AG, Zurich Impression 5VÀORƠK#)$GTPG Cette publication peut être commandée auprès des conseillers à la clientèle ou directement sur Netshop pour les collaborateurs. Elle est également diffusée sur Internet: www.credit-suisse.com/globalinvestor Accès Intranet pour les collaborateurs du Credit Suisse Group: http://research.csintra.net .GUCPCN[UGUƟPCPEKÄTGUUQPVHQWTPKGURCTNGTÅUGCWFG représentation mondial du Credit Suisse. Reto Hess, CFA, CAIA .......................................................... Sources des illustrations Photo page de couverture: Ivan Kmit Robert P. Ruschak, avec l’aimable autorisation de Western Pennsylvania Conservancy | Christian Richters | RATP | Daici Ano | Luke Hayes | Musée Vitra, Hans Hansen | Vitra | Thonet | Musée d’Art Moderne (MAM) | Kartell by Starck | Emanuel Ammon, AURA | Vitra | Uniqlo | ddp | Jaguar, Land Rover | Harley-Davidson | Getty, Hemis | Bugatti | akg-images, Dieter E. Hoppe | www.georgehart.com | Prisma/Tibor Bognar | Musée Victoria et Albert de Londres | Ray Ban | Sperry Top-Sider | ddp, fourni par Capital Pictures | Saint James | V&A Images | Burberry | ActionPress, Rex Features Ltd. | Mathias Hofstetter | Corbis | Getty, Marco Cristofori | Getty, Gilles Rigoulet | Robert Estall, Corbis | Barry Lategan, Corbis | ddp images, AP | Prada | Photo d’Hiroshi Iwasaki, Miyake Design Studio | iStockphoto | knirps.ch | Thomas and Betts | Getty, Transcendental Graphics | Getty, Hulton Archive | Lalique Paris | Victorinox | Mathias Hofstetter | Nespresso | V&A Images | Interfoto, V&A Images | Black Diamond Equipment | Jingjing Naihan Li | Credit Suisse | Van Cleef & Arpels | Louis Vuitton | RHPL, vario images | Getty, Gavin Hellier | Robert Estall, Corbis | Fondation Bauhaus Dessau, Yvonne Tenschert | Getty | Getty, Koichi Kamoshida | Geri Born, Corbis | Chupa Chups | Laif, Pool Demange, Reglain, Gamma | Isamu Noguchi © Vitra | Getty, William Morris | Omega | Interfoto, Musée national de la marine | V&A Images | Senior Equity Analyst, Industrie automobile et biens d’équipement monde ......... +41 44 334 56 24 ....................................................................................... [email protected] ........................................................................ Ulrich Kaiser, CEFA .............................................................. Senior Equity Analyst, Technologies de l’information et médias monde .............. +41 44 334 56 49 ....................................................................................... [email protected] .................................................................... Kevin Lyne-Smith .................................................................. Head of Global Equity Research, Produits de luxe ........................................... +41 44 334 56 41 ........................................................................................ [email protected] ............................................................... Olivier P. Müller, CFA, CAIA, FRM ......................................... Senior Equity Analyst et responsable d’équipe, Biens de consommation de base Europe et États-Unis ..................................................................................... +41 44 333 01 46 ....................................................................................... [email protected] ................................................................ Toral Munshi, CFA ................................................................ Senior Research Analyst, Recherche Inde ....................................................... +91 22 6777 3842 ...................................................................................... [email protected] ..................................................................... Uwe Neumann, CEFA ........................................................... Senior Equity Analyst, Technologie et télécommunications Europe et États-Unis +41 44 334 56 45 ....................................................................................... [email protected] .................................................................. Andreas Tomaschett, CFA .................................................... neutral Imprimé No. 01-12-349552 – www.myclimate.org © myclimate – The Climate Protection Partnership Senior Equity Analyst, Tabac, boissons et commerce de détail Europe et États-Unis +41 44 333 37 39 ....................................................................................... [email protected] ......................................................... ƒ Commandez le GI .G)NQDCN+PXGUVQTCUUQEKGFGUCPCN[UGUFGHQPFFGVJÄOGUCEVWGNU¼FGUVGPFCPEGU d’avenir susceptibles d’avoir des répercussions significatives sur les marchés financiers et les placements. Voici quelques-uns des sujets traités dans les numéros antérieurs du Global Investor: Vous pouvez commander ces publications à l’adresse www.credit-suisse.com/shop (Publication Shop). 8QWURQWXG\GPQWVTGEQOOCPFGTQWVÅNÅEJCTIGTFGUPWOÅTQUFW)NQDCN+PXGUVQTRQTVCPVUWTFoCWVTGUVJÄOGU d’investissement, ainsi que de nombreux rapports et manuels d’intérêt. *OREDO ,QYHVWRU PDUV &RQVHLOV GŒH[SHUWV HQ SODFHPHQW SRXU OHV FOLHQWV GX &UHGLW 6XLVVH *OREDO ,QYHVWRU VHSWHPEUH &RQVHLOV GŒH[SHUWV HQ SODFHPHQW SRXU OHV FOLHQWV GX &UHGLW 6XLVVH $XGHO¢ GH OŒDLGH FDULWDWLYH 5HWRXU ¢ XQ PRQGH PXOWLSRODLUH /D UHVSRQVDELOLW« VRFLDOH QŒHVW SOXV OŒDSDQDJH GHV DFWLRQV FDULWDWLYHV 5««TXLOLEUDJH GHV VRXUFHV GH OD FURLVVDQFH «FRQRPLTXH 3KLO %ORRPHU 2[IDP 0DUFK«V HW «FKDQJHV FRQWULEXHQW IRUWHPHQW ¢ OD OXWWH FRQWUH OD SDXYUHW« PDLV OŒDLGH D HQFRUH XQ U¶OH FRQVLG«UDEOH ¢ MRXHU -DPHV 6KLNZDWL ,5(1 /ŒDLGH DFWXHOOH QH YD SDV GDQV OH ERQ VHQV (OOH PDVTXH OH IDLW TXH OHV GRQDWHXUV LPSRVHQW OHXUV YXHV DX[ SD\V SDXYUHV /XLV )HOLSH 'HUWHDQR $&3 *URXS 8Q PRGªOH «FRQRPLTXH TXL «YLWH DX[ SOXV G«PXQLV OŒH[FOXVLRQ VRFLDOH HW «FRQRPLTXH 3RLQWV GH YXH GH -DYLHU 6DQWLVR 'LUHFWHXU GX &HQWUH GH G«YHORSSHPHQW GH OŒ2&'( 'DQQ\ 4XDK 3URIHVVHXU ¢ OD /RQGRQ 6FKRRO RI (FRQRPLFV 7RQLD .DQGLHUR FRQRPLVWH ¢ OD %DQTXH DIULFDLQH GH G«YHORSSHPHQW :HL *X -RXUQDOLVWH ƟQDQFLHU SRXU 5HXWHUV /DUU\ .RFKDUG &,2 ¢ OŒ8QLYHUVLW« GH *HRUJHWRZQ 0LFKHO 'HPDU« 'LUHFWHXU ƟQDQFLHU GŒ$%% 3DWULFN .URQ 3'* GŒ$OVWRP 9LQGL %DQJD 3U«VLGHQW 3URGXLWV DOLPHQWDLUHV SURGXLWV P«QDJHUV HW VRLQV SHUVRQQHOV FKH] 8QLOHYHU $* /DƠH\ 3'* GH 3URFWHU *DPEOH Global Investor 2.09, octobre 2009 Conseils d’experts en placement pour les clients du Credit Suisse *OREDO ,QYHVWRU DYULO &RQVHLOV GŒH[SHUWV HQ SODFHPHQW SRXU OHV FOLHQWV GX &UHGLW 6XLVVH ODERUHU GHV VWUDW«JLHV GH SODFHPHQW /D JHVWLRQ GHV ULVTXHV HQ IRQFWLRQ GHV F\FOHV HW GHV VXSHUF\FOHV :ROIJDQJ 'UREHW] /H VW\OH LQYHVWLQJ DSSURFKH VWUXFWXU«H VLPSOLƟDQW OHV FKRL[ SRXU OHV LQYHVWLVVHXUV IDLW VRQ UHWRXU =KDQJ ;LQ 6WUDW«JLHV GH ULSRVWH DX UHSOL GH OŒLPPRELOLHU HQ &KLQH 7KRPDV 6WUDXEKDDU 8QH DSSURFKH VFLHQWLƟTXH SRXU WLUHU GHV HQVHLJQHPHQWV SU«FLHX[ HQ S«ULRGH GH FULVH GX FU«GLW 1DQF\ 0F.LQVWU\ /D U«DFWLRQ GX VHFWHXU GHV P«GLDV IDFH ¢ OD U«FHVVLRQ PRQGLDOH Mégatendances mondiales Préparez-vous au futur Rajendra K. Pachauri La réduction des émissions de CO2 ouvre la voie à un nouveau marché mondial de technologies propres. Ray Kurzweil Avec l’accélération des technologies de l’information, l’intelligence non-biologique pourrait égaler voire dépasser l’intelligence humaine. Zhouying Jin Comment passer de «Made in China» à «Created in China». Richard Watson Nous avons le pouvoir de modeler le futur en observant le présent. GI 2.08 Au-delà de l’aide caritative GI 3.08 Retour à un monde multipolaire GI 1.09 Élaborer des stratégies de placement GI 2.09 Mégatendances mondiales La lutte contre l’exclusion économique n’est plus l’apanage des États et de l’aide caritative. Aujourd’hui, leur travail est complété par des initiatives du secteur privé qui emploient des méthodes entrepreneuriales pour combattre la pauvreté, CKPUKSWGRCTFGUƠWZFG capitaux attirés par le seul RTQƟV.GITQWRGACP, à Lima, est un pionnier du développement rentable. Ce numéro du Global Investor propose un aperçu des nouveaux «instrum ents socialement responsables», qui assurent des rendements à la fois ƟPCPEKGTUGVUQEKCWZ Les marchés émergents ressentent les effets du ralentissement général: forte chute de la demande d’exportations, fuite de capitaux et correction des EQWTUFGUOCVKÄTGU RTGOKÄTGU6QWVGUEGU VGPFCPEGURÄUGPVUWTNGU exportateurs de produits de base. Néanmoins, ces RC[UEQPVKPWGPVFoCHƟ E JGT des opportunités de croissance structurelle à plus long terme. Le monde continue d’évoluer vers la multipolarité, avec une répartition plus égale de la puissance et de la richesse économiques. Sur l’ensemble du globe, NCTÅEGPVGETKUGƟPCPEKÄTG est source d’incertitude pour les investisseurs. Nombre d’actifs se déprécient à cause de la volatilité des marchés et de la récession mondiale. Les turbulences du cycle imposent d’améliorer les outils de gestion des risques, voire d’en concevoir de nouveaux. Étant donné les incertitudes liées au risque, l’élaboration de stratégies de placement solides est à la fois une science et un art. Dans ce numéro du GI, nous examinons les aspects pratiques et théoriques des stratégies de placement dans une optique de conseil. Ces prochaines décennies, les mégatendances auront un fort impact sur la croissance mondiale, NGUÅEJCPIGUNGUƠWZFG capitaux, les entreprises et les choix des autorités politiques et réglementaires. Nous examinons les forces massives de changement libérées par l’émergence d’un monde multipolaire, les évo lu tions démographiques et les questions pressantes du développement durable et de l’inventivité humaine. Ce numéro explore l’évolution des mégatendances, les opportunités générées et les anciennes certitudes qui risquent d’être détrônées. Global Investor 1.11, mai 2011 Conseils d’experts en placement pour les clients du Credit Suisse *OREDO,QYHVWRURFWREUH &RQVHLOVGŒH[SHUWVHQSODFHPHQWSRXUOHVFOLHQWVGX&UHGLW6XLVVH *OREDO,QYHVWRUPDL &RQVHLOVGŒH[SHUWVHQSODFHPHQWSRXUOHVFOLHQWVGX&UHGLW6XLVVH Oui Ac hete … ,QIODWLRQ 5LVTXHVHWFRQV«TXHQFHVSRXUOHVLQYHVWLVVHXUV +DUROG-DPHV3DUWRXWHWHQWRXWHVFLUFRQVWDQFHVOŒLQƠDWLRQHVWXQ SK«QRPªQHSROLWLTXH7KRPDV-RUGDQ5DQGDOO6.URV]QHU0DUW¯Q5HGUDGR +DUWDGL$6DUZRQR,YDQĝUDPNR&LQTEDQTXLHUVFHQWUDX[LQWHUQDWLRQDX[ G«EDWWHQWGXQRXYHORUGUHƟQDQFLHU4XLHVW¢EO¤PHUSRXUOHVKDXWV HWOHVEDVVXUOHVPDUFK«VPRQGLDX["4XHOOH«YROXWLRQSRXUOŒLQIODWLRQ ¢PR\HQWHUPH"(WFRPPHQWDWWHLQGUHODVWDELOLW«" Et is pu zut! r! ?! Ooh 8UEDQLVDWLRQ Émotions et marchés $ODLQ7KLHUVWHLQ3RXUTXRLOHVYLOOHVMRXHQWWRXMRXUVXQU¶OHLPSRUWDQWGDQV OŒ«FRQRPLHGXVDYRLU0DUWLQGH-RQJ6KHQ]KHQPLVHVXUOHVWHFKQRORJLHV GXUDEOHVGHSRLQWH&KDUOHV&RUUHD0XPEDLODFURLVVDQFHHVWIXOJXUDQWH HWOHVLQIUDVWUXFWXUHVQHVXLYHQWSDV$QQD7LEDLMXND/HVKDELWDQWVGHV Jonah Lehrer Exit l’excès de liquidités ou la réglementation laxiste: la vraie cause des bulles financières pourrait se trouver dans nos cerveaux cupides. Thorsten Hens Apprendre à reconnaître leurs erreurs permet aux investisseurs d’améliorer leurs décisions. Camelia|M. Kuhnen Pourquoi la théorie financière classique est si inapte à prévoir ce que font réellement les gens. Brian Knutson La science apporte un nouvel éclairage sur l’interaction entre passion et raison. ,QYHVWLUGDQVOHVQRXYHOOHVYLOOHV ELGRQYLOOHVFRQWULEXHQWDXG«YHORSSHPHQW«FRQRPLTXHHWVRFLDOGHVYLOOHV Global Investor 2.11, novembre 2011 Conseils d’experts en placement pour les clients du Credit Suisse Le pourquoi des booms et des krachs Héritage Relier le passé et l’avenir Table ronde d’experts Transmission d’une entreprise familiale à la génération suivante. Kenneth Scheve et David Stasavage L’étude de l’histoire des droits de succession mène à une étonnante conclusion. Jens Beckert L’héritage n’accroît pas les inégalités sociales, mais les répand à travers les générations. Kishore Rao Comment une action de sauvetage des temples d’Abou Simbel est devenue un mécanisme international de préservation du patrimoine mondial. GI 1.10 InƠation GI 2.10 Urbanisation GI 1.11 Émotions et marchés GI 2.11 Héritage 5WKVG¼NCETKUGƟPCPEKÄTG mondiale, les gouvernements et banques centrales ont pris des mesures stri c tes pour stabiliser NGU[UVÄOGƟPCPEKGT/CKU l’intervention comporte des risques, tels que reprise FGNoKPƠCVKQPQWJCWUUG FGUFÅUÅSWKNKDTGUƟUECWZ dans les pays dé vel o p p és, d’où un risque de forte volatilité du marché. Pour restaurer la stabilité, les gouvernements et le UGEVGWTƟPCPEKGTFGX TQPV trouver ensemble des solutions globales. Faute de quoi nous risquons une longue période de troubles économiques et politiques. Dans les pays avancés, 80% de la population vit dans les villes. Au niveau mondial, ce chiffre est de 50% et atteindra 75% d’ici 2050. Une chose est sûre: les villes seront toujours le centre de la création de richesse. Or, la hausse de la demande en services est proportionnelle à l’augmentation de la richesse. Les moteurs de l’urbanisation – infrastructures de transport de qualité, télécommunications modernes et offre culturelle novatrice – offrent donc des opportunités attrayantes aux investisseurs malins. Émotions et marchés Presque tout le monde est influencé par des traits comportementaux oblitérant la logique rationnelle des objectifs de placement. Qui peut en toute honnêteté prétendre être disposé à vendre autant à perte qu’à profit, même si le résultat final est identique? Qui est immunisé contre la panique ou l’euphorie collective? Des études ont cherché à comprendre l’influence de tels facteurs sur les marchés et les spécialistes en placement se sont servis de ces connaissances pour améliorer leur perception de l’orientation des marchés. Au vu du ralentissement de la croissance, le patrimoine hérité pourrait regagner en importance. L’héritage revêt de nombreuses formes et va du legs de fortune et d’institutions à la transmission d’idées aux générations futures. Dans ce numéro du Global Investor, un panel d’auteurs spécialisés et d’experts du Credit Suisse examinent les effets de l’héritage sur les individus, la société et l’économie. Conseils d’experts en placement www.credit-suisse.com/globalinvestor AUSSI SUR iPad ࠒ࠷ࡁ࠾࠽࠼࠷࠰࠺࠳࠲࠼ࡁ࠺˽ GIF 1545612 www.credit-suisse.com/globalinvestor «Plus que des textes passionnants et des illustrations captivantes: le Global Investor sur tablette»