Qui est notre commandant de bord
Transcription
Qui est notre commandant de bord
Invitation à Le laisser piloter notre vie Il y aura cent ans ce printemps... Dramatique illustration de la puissance destructive de l’orgueil, le Titanic (photographié ici dans le port de Southampton quelques jours avant son départ) sombrait lors de sa première traversée. Qui est notre commandant de bord ? P our le centenaire du tristement célèbre naufrage, nous avions déjà prévu de publier le poème de la page ci-contre écrit par un abonné de La Veillée quelques mois après le drame. Comme vous, nous n’avions pas imaginé que l’actualité récente de janvier dernier, avec le terrible accident du Costa Concordia, viendrait douloureusement ravi« Toutes les vingt- ver la mémoire de cette catastrophe de la nuit quatre heures, du 14 au 15 avril 1912 et, ipso facto, celle de la terre, en tournant, la présomption humaine. fait basculer quelqu’un qui se croyait installé au sommet. » Auteur anonyme « Ne désespère pas, car tu as un Dieu ; ne présume pas, car tu es un homme. » Charles Spurgeon I 10 « Dieu même serait incapable de faire sombrer ce navire », disait-on du Titanic. On sait que l’orgueil de certains responsables alla jusqu’à ignorer les avertissements. Lorsque, naviguant dans les parages, le California envoya sa sixième mise en garde contre les icebergs, John Philips, officier en charge du télégraphe du Titanic, répliqua : « Shut up ! (La ferme !) » Mais, plus tard, face à la mort, il s’écria : « Pardonne-moi, ô Dieu ! Pardonnemoi ! » Ce gigantesque monument flottant aux performances titanesques n’était pas insubmersible. Eva Hard, une survivante, s’est souvenue : « Lorsque ma mère lut que le navire serait insubmersible, elle déclara : ‹ Personne ne peut dire cela du travail de ses mains. C’est tenter Dieu ›. » Tandis que le responsable du nombre insuffisant de canots se sauvait à bord de l’un deux, tandis qu’un autre se déguisait en femme pour faire de même, le constructeur du Titanic vivait ses dernières minutes en fixant une peinture murale portant la légende : « Le monde nouveau à venir ! » Il fut compté parmi les mille cinq cents victimes sur les deux mille deux cents passagers du navire. Quatre ans après, un Ecossais, l’un des quelque sept cents rescapés, témoigna lors d’une réunion à Hamilton (Canada) : « Tandis que j’allais à la dérive sur une épave, le flot rapprocha de moi le pasteur John Harper de Glasgow, qui était, lui aussi, cramponné à un morceau de bois : – Ami, me dit-il, êtes-vous sauvé ? – Non, répondis-je, je ne le suis pas. Il me dit : – Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé ! (Actes 16:31) Les vagues l’emportèrent, mais, chose étrange, elles le ramenèrent au bout d’un moment. Il me dit alors : – Et maintenant, êtes-vous sauvé ? – Non, lui dis-je, je ne peux honnêtement affirmer que je le suis. Il répéta : – Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé. Et bientôt après, il enfonça. Alors là, seul dans la nuit, avec trois kilomètres d’eau au-dessous de moi, je crus. Je suis le dernier ‹ converti › de John Harper. » Après ou même avant la lecture du poème, combien il est important de pouvoir répondre à ces deux questions qui n’en font qu’une : – Suis-je sauvé ? – Qui est vraiment le pilote de ma vie ? I I Paix et sûreté : Telle est ma devise. La sécurité A tous promise. Géant des mers, navire immense, De nom, je descends des Titans ; Sur l’onde, j’en ai la vaillance Et brave tous les éléments. Pour moi, la vague monstrueuse N’est qu’un jet d’eau rafraîchissant, Et la tempête furieuse N’est qu’un souffle caressant. Droit au but, fièrement j’avance ; Voyez mon port majestueux : Rien ne résiste à ma puissance, Je fends les flots impétueux. Un naufrage n’est plus possible ; Les cloisons dont je suis pourvu Me rendent insubmersible, Puisqu’en mon bord tout est prévu. Aussi, narguant les vents d’orage, Sans peur, sans crainte de la mort, Malgré l’ouragan qui fait rage, Sûrement j’atteindrai le port, Car je suis le « Titanic », L’audacieux « Titanic ». III Tout est vanité, Tout est périssable. Seul, en vérité, Dieu est immuable. Oh ! « Titanic » ! gloire éphémère ! Le Juge a rendu ton arrêt. Vois l’iceberg, oh ! téméraire, Qui soudain dans l’ombre apparaît ! Il vient se placer sur ta route : Impossible de l’éviter. Malgré tes efforts, plus de doute, Ah ! c’est trop tard pour t’arrêter. Victime de ton imprudence, Tu fonds sur le monstre glacé ! A quoi te sert ta prévoyance ? Hélas ! ton flanc est transpercé ! Que te font tes cloisons étanches, Orgueilleux « Titanic » ? Malheur ! L’eau pénètre en ton sein ; tu penches Et coules, malgré ta grandeur, Au fond du gouffre insatiable, Avec ta gloire et tes splendeurs. Oh ! scène horrible, inénarrable De mort, de désespoir, de pleurs ! Oh ! malheureux « Titanic » ! Présomptueux « Titanic » ! II Chez moi, la gaieté Règne en permanence. La célébrité Est ma récompense. Formidable masse mouvante, J’abrite un peuple dans mes flancs ; Véritable cité flottante, Je puis offrir mille agréments. Vu le confort dont je dispose, La traversée est un plaisir ; Plus de front soucieux, morose : Je comble et préviens tout désir. Je possède une place immense Pour cyclisme, équitation ; En outre, j’ai salle de danse, Piscine de natation, Salles de jeux, de gymnastique, Fumoirs, véranda, restaurants, Salle splendide pour musique, Spectacle ou plaisirs différents. Enfin, moi seul ai l’avantage De charmer l’homme insouciant Qui ne songe plus au naufrage, Car vraiment je suis prévoyant. Ah ! Je suis le « Titanic », Le merveilleux « Titanic ». IV De Dieu, écoutez La voix paternelle. Il donne – acceptez – La vie éternelle ! Prends garde, homme qui te crois sage, Toi qui fais de la chair ton bras, Du fier Titan tu es l’image Et comme lui tu sombreras, Si tu penses, dans ta folie, Que manger, boire et s’amuser, Jouir des plaisirs de la vie, Soit tout ce qu’on peut désirer. Insensé, ta perte est certaine, La mort te guette à chaque pas ; Arrête et donne-toi la peine De porter les regards là-bas. Malgré l’iceberg sur ton passage, Jésus, le pilote divin, Seul peut te garder du naufrage. Accepte-le – Il tend la main – Et vers le céleste rivage, Joyeux, sans crainte de la mort, Tu feras en paix ton voyage, Jusque dans le bienheureux port. Pense, oh ! pense au « Titanic », Au malheureux « Titanic » ! I « Le Titanic, le nom et la chose, demeureront un monument et un avertissement à l’arrogance humaine. » L’évêque de Winchester prêchant à Southampton en 1912 L’épave de la proue du Titanic I 11