L`analyse numérique de tableaux: des mystères de l`art séculaires

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L`analyse numérique de tableaux: des mystères de l`art séculaires
L’analyse numérique de tableaux: des mystères de l’art séculaires sont
élucidés… grâce aux mathématiques Les dernières années, les musées se sont attelés avec entrain à la numérisation de
leurs collections de peintures, et ce essentiellement à des fins de conservation. Sur
la base de ces enregistrements numériques, les peintures peuvent cependant aussi
être soumises à une recherche forensique approfondie, ce qui simplifie par exemple
nettement la détection d'endommagements ou de dessins sous-jacents.
Des scientifiques flamands, comme le Prof. Dr Ann Dooms (iMinds - ETRO - VUB),
ont acquis une réputation internationale dans ce domaine. Vous pourrez découvrir
quelques-uns des résultats de ses recherches du 22 juillet 2014 au 25 janvier 2015 à
l'occasion d'une exposition aux Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles.
De la création d’une image numérique au traitement d’images
numérique
Le pas de la création d’une image numérique au traitement d’images numérique n’a
été franchi qu’assez récemment dans le monde artistique. A la base, on trouve le
travail du Prof. Ingrid Daubechies, la mathématicienne belge de la VUB célèbre dans
le monde entier, qui travaille à présent à la Duke University (Etats-Unis). Elle a
démontré que ses ‘ondelettes de Daubechies’ peuvent modeler mathématiquement
le coup de pinceau d’un peintre; une connaissance qui peut être appliquée dans la
pratique pour l’authentification, l’attribution et la datation non invasives de tableaux
(voir également le film suivant sur l’attribution d’un tableau de Van Gogh au moyen
d'ondelettes ou suites de nombres - http://www.pbs.org/wgbh/nova/tech/artauthentication.html.
L'équipe du Prof. Dooms utilise actuellement les mêmes principes - en combinaison
avec plusieurs nouveaux algorithmes avancés - pour aider les restaurateurs dans
leur quête de dessins sous les peintures, mais aussi pour la suppression virtuelle des
structures de la toile ou des fils du bois, et pour dresser automatiquement la carte
des craquelures dans le tableau.
Merci aux mathématiques
Le processus démarre par le scannage numérique d’une peinture, et ce dans
différentes longueurs d’onde (scannage multispectral et hyperspectral, radiographie
aux rayons X, fluorescence UV, réflectographie IR, etc.). La magie apparaît toutefois
dans l’analyse des images: à cette fin, chaque image est traduite dans une trame
avec des nombres qui indiquent la couleur des différents pixels. Sur la base de ces
suites de nombres, sur lesquelles sont lâchés des algorithmes avancés, on peut
ensuite chercher certains motifs, certaines structures ou irrégularités.
Gauguin, Kokoschka et van Eyck sont passés à la loupe – avec des
résultats surprenants!
Extrait du 'Portrait de Suzanne Bambridge' -­‐ Paul Gauguin © Musées Royaux des Beaux-­‐Arts, Bruxelles Comme on pourra le voir pendant l’exposition aux Musées Royaux des Beaux-Arts à
Bruxelles, deux tableaux de la collection d’Art Moderne ont été soumis à une
recherche forensique sur la base de l’analyse multispectrale: le Portrait de Suzanne
Bambridge (Paul Gauguin) et le Joueur en transe (Oskar Kokoschka). Dans ce
contexte, l’accent avait entre autres été mis sur l’analyse de la structure et des
caractéristiques de la toile, la détection de craquelures et de repeints, la
reconnaissance des couleurs, etc.
L’équipe du Prof. Dooms est en outre étroitement impliquée dans la restauration de
l’Agneau mystique, le chef-d’œuvre des frères Van Eyck. En collaboration avec
l’équipe du Prof. Dr Aleksandra Pizurica (iMinds - IPI - UGent), cette recherche a
même mené à l’élucidation d’un authentique mystère ancestral – dans le panneau qui
raconte l’histoire de l’Annonciation à Marie.
Les historiens de
l’art essaient
notamment depuis
longtemps de savoir
si le livre (avec
texte) qui est
représenté dans ce
tableau est
effectivement basé
Extrait de 'l’Agneau mystique' -­‐ Hubert et Jan van Eyck; sur un manuscrit
cathédrale Saint-­‐Bavon, Gand existant. Les
nombreuses craquelures (dans le petit texte) ne permettaient toutefois pas de réaliser
une analyse numérique. Après la suppression des craquelures au moyen
d’algorithmes uniques et de techniques de restauration numériques sophistiquées, il
s’est finalement avéré qu’il s’agit d’un texte de Thomas d’Aquin (1430), ce qui est
parfaitement possible – étant donné que l’Agneau mystique date de 1432. Un
mystère de l’art séculaire élucidé… grâce aux mathématiques, donc!
Vous aimeriez entendre raconter l’histoire par le Prof. Dooms en personne? C’est
possible ici - http://vimeo.com/98037726.
Contact: Prof. Dr. Ann Dooms | +32 (0)2 629 1669 | [email protected]