shredder - Devildead

Transcription

shredder - Devildead
http://www.devildead.com
SHREDDER
________________________________________________________________________________________
Titre original : SHREDDER
Année : 2002
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Scott Weinger, Brad Hawkins, Lindsey McKeon, Juleah Weikel, Billy O'Sullivan, Holly Towne &
Candace Moon
Réalisateur : Greg Huson
Scénario : Greg Huson & Craig Carlson
Musique : Alan Derian
________________________________________________________________________________________
L´hiver approche et avec lui, ce sont les montagnes qui
revêtent leur blanc manteau. Encore immaculée, la neige est
alors un paradis pour tout surfeur ou snowboardeur qui se
respecte. Voilà qui tombe fort bien puisque justement, une
belle brochette d´imbéciles heureux décide de sortir les
planches pour aller souiller la poudreuse. Afin d´être sûrs qu´ils
pourront œuvrer en toute tranquillité, nos «fend-la-bise» du
dimanche optent pour une station désaffectée quelques années
auparavant, suite à la mort accidentelle d´une fillette.
Malheureusement pour eux, le passé obscur de ladite station
refait bien vite surface et vient leur dicter quelques règles de
bienséance à grands coups de hache dans la tête !
Au début des années 90, Greg Huson œuvre dans le milieu
de la vidéo érotique. Spécialisé dans le charnu, notre homme
travaille essentiellement comme monteur pour les réalisations
de la firme Playboy. Parmi ses faits de gloire, nous noterons
qu´une poignée de ses travaux fût destinée à la mise en valeur
des formes généreuses de Anna Nicole Smith. Cette activité
n´est cependant pas une finalité pour Huson qui souhaite bien
vite passer à quelque chose de plus ambitieux : La réalisation.
Pour cela, il rédige en compagnie de sa tendre épouse le script
d´une comédie romantique, DECAF, qui verra le jour en 1996.
La performance n´est pas suffisamment notable pour lancer la
carrière de cinéaste de Huson mais qu´importe : L´homme
continue d´œuvrer pour la glorification du cuissot et attend son
heure… Il faudra cependant être patient et ce n´est que
plusieurs années plus tard que Greg Huson tentera à nouveau sa
chance derrière une caméra. Encore une fois, il se colle au
scénario et travaille en compagnie d´un certain Craig Donald
Carlson. La comédie romantique est oubliée au profit de
l´horreur avec pour ambition de surfer sur la vague du slashermovie, laquelle commence toutefois à s´essouffler
sérieusement… Qu´importe car les deux complices ont dans
leur besace une idée plutôt originale : Envoyer leur tueur faire
du ski !
C´est ainsi qu´arrive SHREDDER (aucun rapport avec
l´ennemi juré des tortues ninja) en 2003 dans les vidéo clubs
américains. Extrêmement classique dans la forme, le métrage
propose donc au spectateur un cadre peu commun pour son
massacre. L´idée n´est cependant pas inédite puisqu´en 1988,
Jeff Kwitny nous offrait déjà, via son ICED, une alternative
montagnarde au Slasher. Le film jouait alors la carte du sexy en
dénudant à outrance les futures et séduisantes victimes. Une
particularité que Greg Huson va bien entendu reprendre à son
compte (entre autres choses) car en l´absence de tartiflette,
seule la chaleur humaine pourra maintenir nos héros aux
aguets… De manière très régulière, voire insistante, les
demoiselles du métrage tomberont donc culottes et bonnets C
pour offrir au spectateur quelques images revigorantes. Dans le
même esprit, les propos tenus prendront bien souvent une
orientation provocatrice dans l´esprit AMERICAN PIE («Rien
de plus génial que de mater des filles dans les toilettes !»). Ne
soyons pas dupe cependant car cette relative abondance
d´allusions sexuelles et de plans fesse cache bien évidemment
un gouffre scénaristique des plus terrifiants.
SHREDDER se contentera donc de n´être qu´un petit jeu de
massacre sans véritable tenant et aboutissant. Sept victimes
sont ainsi à la disposition d´un tueur aux motivations plus que
douteuses. Obsédé par les règles de bonne conduite, la sécurité
sur les pistes et le respect des limitations de vitesse, notre serial
killer ira jusqu´à brandir des prospectus informatifs à ses
futures proies ! Quelque peu psychorigide, l´individu n´accepte
guère le désordre et exècre par conséquent ces horribles
surfeurs qui glissent hors des pistes à toute berzingue. Dès lors,
il semble logique de les éliminer un par un et de procéder à la
destruction à la hache de leurs planches, objets des délits…
Voilà donc de quoi laisser le spectateur perplexe ! D´autant
plus que, suivant à la lettre les règles dictées par le SCREAM
de Wes Craven, l´identité du meurtrier semble avoir été tirée
d´un chapeau à la dernière minute… La cohérence n´est donc
pas le souci premier des deux scénaristes et le tueur se
permettra même d´éliminer des individus ne répondant pas à
ses curieux critères.
Mais laissons de côté ces quelques «imperfections»
malheureusement récurrentes dans ce genre de production pour
aborder les meurtres en eux-mêmes. Très variés, les mises à
mort débutent très fort via une décapitation intervenant après
seulement trois minutes de métrages ! Malgré la qualité très
approximative des effets spéciaux, le spectateur se cale dans
son siège, ouvre ses mirettes et attend avec impatience une
suite qu´il espère à la hauteur de cette mise en bouche.
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com
-
[email protected] )
Page 1 sur 2
Malheureusement pour lui, la donne sera toute autre et
SHREDDER se révèlera être un film bien timide, usant
constamment du hors champ lors des séquences
potentiellement réjouissantes. Seule la scène finale, d´autant
plus éclatante, parviendra à marquer les esprits de par son côté
totalement inattendu. Reste que globalement, on déchante bien
vite à la vision de ce énième slasher incapable de surprendre ou
d´éblouir
graphiquement.
Cette
série
de
crimes
particulièrement pudiques intervient par ailleurs de manière
très sporadique et, entre temps, c´est un véritable vent de
solitude qui souffle sur le métrage. L´ennui point rapidement
pour ne jamais vraiment quitter les lieux. SHREDDER agit dès
les premières minutes comme un puissant somnifère que même
les effeuillages réguliers ne parviendront pas à juguler.
De temps à autres, le réalisateur tentera de brouiller les
pistes en faisant intervenir ce que le spectateur pourra prendre
pour un indice. Un autocollant «mort aux surfeurs», un
personnage équipé du même masque de ski grotesque que le
tueur, un autre doté des mêmes moufles, etc... mais rien n´y
fait, impossible d´accrocher à ce métrage étiré très
artificiellement sur environ 82 minutes. Une durée bien courte
qui apparaît cependant comme fort longue en compagnie de ces
quelques «héros» que l´on n´a, à aucun moment, envie d´aimer.
Ce dernier point se voit bien évidemment amplifié par un jeu
très approximatif et des personnalités quelque peu bâclées et
caricaturales… Ajoutons pour finir que SHREDDER ne
parvient malheureusement pas à exploiter son cadre original et
que les descentes en surf semblent directement issues d´une
vidéo familiale dévoilant les débuts du petit dernier sur une
planche (d´accord, on exagère un peu !)… Un bien triste
constat qui fini d´achever SHREDDER pour le reléguer au
même rang que les BLOODY MURDER et autre GRANNY,
par exemple. Triste bilan…
message identique à celui des enceintes avant… Que l´on opte
pour l´une ou l´autre des deux possibilités sonores, le résultat
sera quoiqu´il arrive invariablement plat. Nous noterons par
ailleurs que le doublage français s´avère peu convaincant,
même s´il ne dénature pas forcement les lignes idiotes de
dialogues… Signalons enfin la présence d´un sous-titrage
français amovible de qualité honnête.
Abordons pour finir la section des bonus qui, bien
évidemment, s´avère très légère. Pour un tel film, il eut été
étonnant que l´on décide d´investir dans un Making-Of ou un
quelconque documentaire. C´est pourquoi nous devrons nous
contenter de la bande-annonce, elle aussi recadrée (disposant
des mêmes options sonores que le film), ainsi que de six
filmographies. Présenté sous la forme d'une succession
d'images fixes, ce dernier bonus se propose donc de lister de
manière extrêmement sélective les principales prestations des
acteurs du métrage. Essentiellement télévisuelles et bien
souvent secondaires, ces performances n'offrent en réalité que
très peu d'intérêt... Aussi, nous aurions bien entendu préféré
retrouver les quelques scènes coupées disponibles sur le disque
Zone 1 (Etats-Unis). Dommage, elles brillent ici par leur
absence et nous imaginons donc fort logiquement qu´elles ont
fondu lors de leur traversée de l´atlantique…
Xavier Desbarats
Si les packagings DVD devaient refléter la qualité du
métrage qu´ils contiennent, nul doute que SHREDDER aurait
été commercialisé dans une enveloppe de papier kraft
douteuse. Il n´en est cependant rien et l´éditeur Elephant décide
d´offrir au film l´apparence du prestige via un fourreau
métallique. Ne nous emballons pas toutefois car ledit fourreau
n´est là que pour masquer le boîtier «Keep Case» classique
déjà commercialisé depuis fin 2003 en France. Une fois donc
retiré ce fourreau paradoxalement vétuste et surtout bien inutile
(il n´est ni joli, ni pare-balle), nous nous retrouvons avec un
disque au contenu très léger et surtout, décevant.
L´image tout d´abord nous est proposée au ratio 1.33 via un
encodage bien évidemment 4/3. Nous sommes donc face à un
premier souci puisque le métrage fût tourné avec un ratio
cinéma 1.85… La copie est donc violemment rabotée sur les
côtés et amplifie encore (et ce n´était vraiment pas nécessaire)
l´aspect «téléfilm fauché» de la chose. Un constat d´autant plus
impardonnable que les éditions américaine et britannique
proposent le film dans des conditions proches du format
d´origine. A côté de cela, le rendu de l´image est d´une qualité
plutôt correcte et aucun véritable défaut numérique ne vient
entacher le visionnage. On pourra reprocher des couleurs assez
fades et des contrastes un peu mous mais globalement,
SHREDDER peut s´exhiber sans trop de honte.
Du côté des pistes sonores, le spectateur aura le choix entre
la version originale anglaise ou le doublage en langue de
Molière. La première dispose du mixage stéréo d´origine alors
que le français s´étale pour sa part sur six canaux… Point
d´illusion toutefois, ce dernier mixage relève du grand bluff
puisque vos enceintes arrière ne seront pour ainsi dire jamais
sollicitées. Lorsqu´elles le seront, ce sera pour délivrer un
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
Page 2 sur 2