La livraison des marchandises en ville

Transcription

La livraison des marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE
Bilan de la concertation sur…
La livraison des marchandises
en ville
DOSSIER DE PRESSE
Lundi 30 mars 2015
En partenariat avec :
Dans le cadre du projet européen :
CONTACT PRESSE
Thibaud Etienne
…………………………
CCI de Lyon
Place de la Bourse
69289 Lyon cedex 02
…………………………
T. 04 72 40 58 39
F. 04 72 40 58 33
[email protected]
…………………………
DOSSIER DE PRESSE
SOMMAIRE
Une concertation en deux temps
Une étude pilote sur la Presqu’île de Lyon
3
1er temps : une enquête de terrain
3
2e temps : des ateliers de concertation
3
Les grands enseignements de l’enquête terrain
Configuration des points de vente
5
Livraisons des commerces
5
Lieu d’arrêt des véhicules de livraison
5
Usage du disque de livraison
5
Livraisons au domicile des clients
5
Problèmes rencontrés en lien avec les livraisons
6
Quelles pistes d’amélioration
Mutualiser les livraisons des fournisseurs communs
7
Livrer en horaires décalés
8
Mettre en place des points relais pour faciliter la vie des clients
9
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
2
DOSSIER DE PRESSE
UNE CONCERTATION
EN DEUX TEMPS
La CCI de Lyon a présenté le 30 mars la synthèse d’une concertation sur les
livraisons de marchandises en ville menée auprès de l’ensemble des acteurs de la
chaîne logistique : commerçants, transporteurs, collectivités, experts… sur le
périmètre de la Presqu’ïle de Lyon.
Cette concertation a permis de mieux cerner les pratiques en matière de livraison
des commerçants et d’identifier les problèmes rencontrés afin de proposer des
pistes d’amélioration.
Une étude pilote sur la Presqu’île de Lyon
Menée par la CCI de Lyon, en partenariat avec le Grand Lyon, la Ville de Lyon, la Chambre de
Métiers et de l’Artisanat du Rhône et Tendance Presqu’île, cette concertation s’inscrit dans le
cadre du projet européen PUMAS visant à impulser de nouveaux comportements de mobilité
en ville (déplacement urbains de personnes et de marchandises) plus respectueux de
l’environnement urbain, social et économique. Le cadre européen permet notamment de comparer
les expériences et de s’inspirer de bonnes pratiques à l’œuvre dans d’autres pays.
La CCI, en cohérence avec les préoccupations des commerçants de son territoire, a choisi de
s’intéresser aux livraisons de marchandises en ville, plus particulièrement sous l’angle de
l’approvisionnement des points de vente.
A Lyon, l’objectif est de proposer des solutions d’amélioration des livraisons en centre-ville,
en concertation avec les acteurs économiques publics et privés, les acteurs de la chaîne logistique
et aussi les citoyens.
La CCI a donc choisi de mener cette étude sur le secteur urbain le plus contraint de Lyon en
matière de circulation et présentant une très forte concentration de commerces : la
Presqu’île, sur un périmètre qui s’étend de l’Hôtel de Ville à Perrache.
Cette concertation menée auprès des commerçants de la Presqu’île s’est déroulée en 2 temps :
1er temps : une enquête terrain
Avril à juin 2014 : une enquête téléphonique et en face à face a été menée auprès de 300
commerçants (14,5% des commerçants de la Presqu’île).
L’échantillon, représentatif du tissu commercial de la Presqu’île, était réparti en 4 sous-secteurs
géographiques : Opéra, Grenette-Cordeliers, Bellecour et Ainay et en 7 secteurs d’activité et 7
activités : alimentaire, culture et loisirs, équipement de la maison, équipement de la personne,
hébergement et restauration, pharmacie-orthopédie, super-hyper-grands magasin.
En parallèle, ont été menées par le Grand Lyon des enquêtes embarquées dans les véhicules de
transporteurs sur la Presqu’île et des interviews de chauffeurs-livreurs.
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
3
DOSSIER DE PRESSE
2e temps : des ateliers de concertation
Octobre 2014 à mars 2015 : 4 ateliers de concertation se sont déroulés sur des thèmes
spécifiques issus de l’enquête, véritables temps d’échanges visant à identifier les problèmes
rencontrés et proposer des pistes d’amélioration partagées.
-
Livraisons en horaires décalés
Les livraisons ont tendance à se concentrer en matinée, sur un créneau compris entre 9h et
11h. Est-il possible de reporter certaines livraisons sur d’autres moments de la journée, voire
de les reporter la nuit, dans un objectif de désengorgement des voies et de réduction des
conflits d’usage ?
-
Nouvelles pratiques d’achat et nouveaux modes de retraits de produits
Evolution des modes de consommation, augmentation du prix des loyers dans les centres
villes, espace de stockage limité voire inexistant, développement de la vente par internet,
nouveaux services offerts aux clients : comment adapter et organiser, en termes
d’approvisionnement et de stockage, les points de vente autour de ces évolutions ?
-
Stationnement et livraisons
Quelle est la réglementation actuelle sur le stationnement des véhicules de livraisons : la
connaissez-vous vraiment ? Est-elle adaptée à l’activité des commerçants et des
transporteurs ? Comment faire respecter et évoluer cette réglementation ? .
-
Les livraisons vues par les commerçants
Quelle perception ont les commerçants des enjeux exprimés dans les ateliers précédents ?
Sur quelles solutions ont-ils prise pour réduire les nuisances liées aux livraisons ?
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
4
DOSSIER DE PRESSE
LES GRANDS ENSEIGNEMENTS
DE L’ENQUETE TERRAIN
Configuration des points de vente
Un commerce c’est :
 environ 270 m² de surface totale dont 70% de surface de vente et 30% de réserve accolée.
20% des commerces disposent d’une réserve déportée.
 3,23 emplois pour 100 m² de surface de vente
Livraisons des commerces
 Les commerces se font livrer essentiellement par leur porte d’entrée principale (hors
grands magasins, surfaces alimentaires et hôtels restaurants qui disposent généralement d’un
aménagement spécifique pour les livraisons).
 Chaque point de vente reçoit en moyenne 6 livraisons par semaine (hors super-hypergrands magasin). Pour les 2 071 établissements de la Presqu’île, cela représente environ
12 500 mouvements par semaine.
 Près de ¾ des marchandises sont conditionnées en carton, à raison de 41,4 cartons par
semaine et par point de vente.
 Les livraisons sont réalisées majoritairement du mardi au vendredi et réceptionnées pour 59%
d’entre elles entre 9h et 11h30.
 50% des livraisons durent moins de 20 minutes et 20% plus d’une heure.
Lieu d’arrêt des véhicules de livraison
 57% des véhicules de livraison s’arrêtent en double file au droit du point de vente, 19%
sur une rue piétonne et 18% sur une aire de livraison.
 Dans 43% des cas, il n’y a aucune aire de livraison à proximité et lorsqu’une aire est à
proximité, elle est soit occupée par une voiture (30%), soit par un autre véhicule utilitaire
(10%). Les chauffeurs ont utilisé une aire de livraison dans seulement 9% des cas.
Usage du disque de livraison
 69% des commerçants se livrant eux-mêmes déclarent utiliser le disque de livraison « 30
minutes », alors que seulement 19% des transporteurs l’utilisent.
Livraisons au domicile des clients
 29% des commerçants déclarent réaliser des livraisons au domicile des clients avec en
moyenne 7 livraisons par semaine.
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
5
DOSSIER DE PRESSE
Problèmes rencontrés en lien avec les livraisons
 Près de 90% des points de vente ont évoqué au moins un problème en lien avec la
livraison.
 TOP 5 des problèmes rencontrés :
1. difficulté de stationnement à proximité du commerce pour 72%
2. difficulté de circulation dans l’agglomération pour 54%
3. difficulté de circulation à proximité du commerce pour 48%
4. contravention pour stationnement illégal pour 39%
5. des livraisons qui génèrent des embouteillages pour 38%
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
6
DOSSIER DE PRESSE
QUELLES PISTES
D’AMELIORATION ?
Pour la CCI de Lyon, il était important de poser aujourd’hui les bases d’un dialogue entre acteurs
de la chaîne logistique et commerçants au regard des problèmes de congestion et de pollution
dans les centres villes et des échéances légales à venir (pour intégrer la pénibilité du travail, et les
normes environnementales dans la réglementation de la circulation du transport de marchandises
en ville).
La concertation a fait apparaître qu’il n’existait pas de solution unique : un cumul de petites
solutions permettrait en revanche de réduire les flux importants observés en Presqu’île, certaines
pouvant être expérimentées à court terme.
Et même si 93% des établissements sont livrés par des transporteurs (compte d’autrui), soit en
mode de gestion de livraison unique, soit en mixte (compte propre/compte d’autrui), les solutions
ne sont pas que du ressort des professionnels de la livraison. Bon nombre des solutions évoquées
relèvent du pouvoir de décision des commerçants et vont dans le sens d’une optimisation de leur
organisation et de leurs performances.
Mutualiser les livraisons des fournisseurs communs
La massification des flux est en enjeu majeur de la logistique urbaine: il s’agit de réduire les flux
entrants en centre-ville dès l’amont. On parle beaucoup du meilleur remplissage des camions mais
cela renvoie plus largement à des organisations logistiques qui permettent de mutualiser les
capacités de transport.
Dans ce domaine c’est le transporteur qui est en première ligne pour faire évoluer son organisation
mais les commerçants ont également leur mot à dire.
Deux logiques sont possibles:
 Faire distribuer les produits de différents expéditeurs par un même opérateur au départ
d’un même point : un Centre de Distribution Urbaine (CDU).
Un CDU - aussi appelé Espace Logistique Urbain, ELU - est un espace de livraison à
proximité de centre-ville vers lequel les camions, généralement de différents expéditeurs,
peuvent s’acheminer en dehors des heures de pointe et à partir duquel la marchandise est
distribuée sur le « dernier km » en véhicule propre, souvent par un opérateur unique1.
« 93% des commerçants sont contre la livraison déportée sur un autre site ».
Contrairement aux idées reçues, l’acheminement de la marchandise entre le CDU et le point
de vente n’est pas à la charge du commerçant. C’est l’opérateur de distribution qui achemine
la marchandise jusqu’à destination en utilisant un mode différent (véhicule électrique,
1
A Lyon un équipement de ce type, ELU, existe dans le parking des Cordeliers: il est exploité par le transpoteur Deret
https://www.deret.fr/actualite-detail.php?id_actualite=52
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
7
DOSSIER DE PRESSE
triporteurs, colporteurs) sur le dernier km, avec ses propres véhicules ou par l’intermédiaire
d’un sous-traitant (ex : coursiers vélos). Le surcoût de cette rupture de charge est compensé
par une meilleure organisation des tournées (gains de productivité). Normalement l’opération
est « blanche » pour le destinataire du colis.
Pour le commerçant, le CDU peut servir au stockage de marchandises ou comme « dispatch »
pour la livraison à domicile sans passer par le magasin. Il peut également offrir des services
annexes. Il faut que l’équipement ait été prévu pour cela en amont, donc que les futurs clients
(commerçants) aient participé à sa mise en place.
Pour les participants à l’atelier 3, un équipement de ce type pourrait être développé par
quartier.
 Regrouper les approvisionnements de plusieurs commerces
« 90% des commerçants ont déclaré ne jamais regrouper leurs approvisionnements
avec d’autres commerçants ».
L’atelier 3 a proposé une solution très originale : une organisation entre commerçants d’une
même rue et/ou d’un même quartier pour coordonner leurs jours de livraison par un même
fournisseur ou pour faire appel à un même transporteur (transport en compte propre
destinataire).
Cette solution n’est pas a priori accueillie favorablement par les autres commerçants : 76%
des commerçants ne pensent pas que le regroupement des livraisons est une solution.
Néanmoins l’atelier 4 a montré que certains commerçants pratiquent déjà ce regroupement
sans même se rendre compte de l’impact vertueux d’une telle organisation, à l’instar de 3
restaurants localisés dans la rue Pizay qui se font livrer par le même primeur le même jour.
Les commerçants ainsi organisés gagnent également en force de négociation auprès du
fournisseur.
Livrer en horaires décalés
« Les livraisons sont effectuées le plus souvent en véhicules de moins de 3,5 tonnes dont
1/3 sont des voitures, souvent des véhicules de tourisme et des petits utilitaires ».
Pour réduire la congestion, une des pistes consiste à lisser les flux dans la journée et notamment à
permettre un échelonnement en dehors du créneau 9h-11h30 qui concentre « 59% des livraisons
de la Presqu’île ».
Par livraisons en « horaires décalés », on entend en dehors des horaires d’ouverture des
commerces à la clientèle, soit en début de matinée (entre 22h et 7h), soit en fin de journée (19h22h) voire la nuit, sous conditions (hors 2-4h, « nuit noire », qui demeure proscrite).
Aujourd’hui, cette pratique est peu répandue : « 16% des établissements de la Presqu’île se
font livrer systématiquement en dehors de leurs horaires d’ouverture à la clientèle ».
Pourtant tout le monde s’y retrouve : le commerçant peut se recentrer sur l’accueil des clients, le
conseil et la vente; les opérateurs peuvent optimiser leurs moyens de distribution; les autres
usagers peuvent disposer d’un espace public plus dégagé en journée.
Pour les commerces recevant de grandes quantités de marchandises nécessitant des
phases de manutention, les livraisons nocturnes peuvent constituer une bonne option. Pour ce
faire, le transporteur utilisera des matériels adaptés pour limiter le bruit. Une expérimentation de ce
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
8
DOSSIER DE PRESSE
type est en cours à l’initiative du club Demeter et avec le soutien de la Métropole de Lyon
(enseignes participantes: Casino, Monoprix, Carrefour…).
« 94% des établissements qui se font déjà livrer en dehors des dehors des horaires
d’ouverture le font en présence de personnel du magasin sur place ».
Pour les « petits » commerces, qui ne disposent pas de personnel disponible pour réceptionner
la marchandise en dehors des heures d’ouverture à la clientèle, il existe :
 Des clauses particulières dans le contrat avec le transporteur pour prévoir la livraison
en l’absence du destinataire : un protocole de livraison peut être signé entre le prestataire
de transport et le commerçant avec tous les renseignements nécessaires sur le commerce à
livrer, l’acte de livraison et les modalités de dépose et de prise en charge de la marchandise.
 Des systèmes sécurisés : sas (ex : magasins Nicolas) ou caissons (ex : Bourdeau Optique)
individuels ou mutualisés, consignes.
 Des services logistiques : réserve déportée + livraison du dernier km en véhicule
propre. Cela permet non seulement d’être livré hors pointe mais aussi de libérer de la surface
de vente.
« Les points de vente en Presqu’île ont une surface moyenne de 270 m² dont 70% de
surface de vente et 30% de réserve accolée ».
« 20% des commerces ont déclaré disposer déjà d’une réserve déportée (en moyenne
16 m²) ».
 Des arrangements entre commerçants : livraison chez un commerçant voisin ayant une
amplitude horaire plus large et de la place pour stocker.
Mettre en place des points relais pour faciliter la vie des clients
Avec l’essor du e-commerce, des achats effectués en transport en commun (32% en Presqu’île ;
source : 9e Enquête Consommateurs) ou à pied (36%), l’intérêt grandissant des consommateurs
pour le développement durable, le goût des citadins pour la ville plaisir sans ses nuisances, les
pratiques d’achats « mains libres » (produits achetés en magasin mais non emportés), les
livraisons à domicile et le retrait en points relais sont en pleine expansion.
Pour les commerçants, cela représente un opportunité d’augmenter leur chiffre d’affaires et
d’offrir de nouveaux services aux clients en passant de la vente en magasin à la mise à
disposition.
L’atelier 2 a essayé d’imaginer les modes de retrait de marchandises du futur:
 Des consignes automatiques sécurisées (avec code transmis par SMS) dans les lieux très
fréquentés (gare, centre commerciaux, parkings...) avec de larges horaires d’ouvertures
(24h/24). Les livraisons s’effectuent de la boutique vers la consigne en utilisant des modes
doux.
 Un réseau de distribution qui s’appuie sur le voisinage.
 Des points de collecte « améliorés » : lieux de retrait dans des zones de passage avec des
services associés et complémentaires (SAV, vente de titres de transports, accès wi-fi...) et un
accueil chaleureux. Ce pourrait être une sorte de vitrine d’un ELU.
Bilan de la concertation sur la livraison de marchandises en ville
DOSSIER DE PRESSE – 30/03/2015
9