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CIRCULAIRE A TOUTES LES FEDERATIONS Issy-les-Moulineaux, le 25 juillet 2016 LE PRESIDENT MM. les Présidents de Fédération C/16/070 Objet : BILAN LOI BIODIVERSITE Monsieur le Président, Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, déposé à l’Assemblée nationale le 26 mars 2014, vient d’être définitivement voté au terme de 28 mois de débats et après 6 lectures. A l’occasion des débats en commissions et en séances publiques, ce sont plusieurs centaines d’amendements qui ont été suivis par la Fédération Nationale des Chasseurs et les fédérations départementales de chasseurs. Ce projet comportait de nombreux risques que nous sommes parvenus à éviter pour la plupart. La filière chasse et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) préservés : • Le Conseil National de la Chasse et de la faune sauvage a maintenant une existence législative. • L’intégrité de l’ONCFS et de ses flux financiers (redevances) est préservée : - L’ONCFS n’a pas intégré l’Agence Française de la Biodiversité (AFB). - L’équilibre actuel concernant la répartition des sièges au sein du conseil d’administration de l’ONCFS est maintenu. - Le conseil d’administration de l’ONCFS est ouvert aux collectivités. - Une majorité des 2/3 sera exigée pour tout rattachement d’un établissement public à l’AFB ou pour la création de services communs avec l’agence. - L’ONCFS conserve sa mission d’évaluation des dommages agricoles et forestiers causés par les espèces protégées. - La mission de l’ONCFS consistant à veiller au respect de la règlementation relative à la police de la chasse est maintenue. • La dilution du conseil départemental de la chasse et de la faune sauvage dans un conseil départemental de la biodiversité est également évitée. Des initiatives hostiles à la chasse repoussées : • La possibilité de légiférer par ordonnance sur les « nuisibles » a été supprimée. • L’extension aux mammifères des principes de la directive « oiseaux » (visant principalement à remettre en cause la chasse du blaireau) a été rejetée. • La demande de suppression de la chasse à la glu a été rejetée, tout comme de nombreux amendements qui concernaient : - L’insertion de dispositions relatives au caractère « sensible » de l’animal sauvage. - L’extension aux animaux sauvages de la répression pénale des sévices graves et actes de cruauté envers les animaux domestiques. - La fixation d’une liste des espèces gibier fixée par arrêté ministériel après avis du Muséum d’Histoire Naturelle et de l’AFB. - L’instauration d’un suivi des prélèvements d’espèces de la faune sauvage par l’AFB. - Le durcissement des critères de régulation des nuisibles. - L’interdiction des battues administratives le dimanche. - L’instauration de la pénalisation de la promotion du non-respect des textes relatifs à la biodiversité. - La correctionnalisation de la chasse du grand gibier. - L’interdiction de la chasse de nuit. - L’interdiction de la chasse le dimanche. - La mise en place d’autorisation administrative pour l’ensemble des lâchers de gibier. Les valeurs d’usage et de nouveaux principes reconnus : • Un rééquilibrage en faveur des valeurs d’usage de la nature : - La reconnaissance des services écosystémiques et des valeurs d’usage de la nature. - L’affirmation selon laquelle le patrimoine commun de la nation génère des services écosystémiques et des valeurs d’usage. - La reconnaissance du principe d’utilisation durable, selon lequel la pratique des usages peut être un instrument qui contribue à la biodiversité. - L’insertion d’une nouvelle finalité du développement durable: la préservation des services écosystémiques et des usages de la nature. - La préservation des usages dans les continuités écologiques. • Un rééquilibrage de la gouvernance nature : - La création d’une obligation de transparence des experts au sein du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN). - La garantie d’une représentation équilibrée des sciences du vivant et des sciences humaines. • L’impossibilité, lors de la mise en place d’une obligation réelle environnementale, de remettre en cause les droits liés à l’exercice de la chasse. Des mesures de bon sens pour la chasse et la biodiversité : • Pour les structures fédérales : - La participation des fédérations de chasseurs à l’inventaire du patrimoine naturel. - La possibilité de création de Fédération interdépartementale des chasseurs à l’initiative de fédérations départementales de chasseurs • Pour les zones humides, la loi prévoit la restauration de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties. • Dans l’intérêt de la faune sauvage : - La possibilité pour les détenteurs de droits de chasse et leurs préposés de recueillir, pour les faire couver, les œufs mis à découvert par la fauchaison, est maintenue. • L’interdiction des néonicotinoïdes prévue en 2018 avec des possibilités de dérogations jusqu’en 2020. • La préservation des ACCA à l’occasion de fusion de communes. • Pour les gardes particuliers et les agents de développement des fédérations : - l’envoi des procès-verbaux se fera dans les 5 jours de la constatation des faits ; - l’impossibilité d’être également président, vice-président ou trésorier d’une association. • une réforme « transparente » des « nuisibles » a été effectuée (remplacement du terme « nuisibles » par celui « d’espèce susceptibles d’occasionner des dégâts » et insertion dans la loi des motifs susceptibles de justifier les opérations administratives de destruction). Des réformes bloquées qu’il faudra reprendre : • Nous aurions souhaité aller plus loin sur la prise en compte des valeurs intrinsèques et des valeurs d’usage à l’occasion de l’adoption des mesures en faveur de la biodiversité. • Nous aurions souhaité obtenir : - La suppression du principe de non régression en droit de l’environnement (même s’il est nuancé). Un recours constitutionnel est annoncé. - Le rejet de la prise en compte des données des organisations de protection de l’environnement pour l’établissement des plans d’action nationaux sur les espèces menacées. - En matière de police : - La suppression des unités de travail commune entre l’AFB et l’ONCFS. - L’attribution à l’ONCFS de la totalité des moyens et des missions de la police judiciaire de l’eau et de la nature tout en laissant les missions de police administrative à l’AFB. - La possibilité pour les gardes particuliers et agents de développement des fédérations de procéder à la saisie d’objets ayant servi à la commission de l’infraction - L’inversion du principe d’interdiction ou de surrèglementation des activités agricoles, forestières, pastorales, cynégétiques et de pêche dans les réserves naturelles (A minima, la mise en place d’une concertation avec les utilisateurs des milieux concernés). - L’interdiction sur une période de 90 jours entre le 1ier avril et le 31 juillet de la destruction mécanique des jachères, des bordures de champs et de cours d’eau ainsi que de tout terrain à usage agricole sans enjeu économique, afin de prévenir la destruction ou de favoriser le repeuplement de toutes les espèces de gibier. - L’insertion d’une référence explicite à la protection du gibier dans les motifs susceptibles de justifier la mise en place de mesures administratives de destruction. - La consolidation des dispositions relatives au droit de destruction des « nuisibles » par les particuliers. Je vous remercie pour toutes les actions menées par vos soins auprès de vos parlementaires. Je vous prie de croire, Monsieur le président, en l’expression de mes salutations distinguées. Le vice-président délégué Alain DURAND