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ME ALBUM, CET
ONIE. Par Jean-L
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DE SON SEPTIÈ
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NOTES. LEÇ
SANS FAUSSES
PHOTOS JEAN-FRANÇOIS ROBERT/MADAME FIGARO
JAZZ-APPEAL
Langoureuse,
à gauche, dans
une robe en soie
lamée or, à pan
plissé, Lanvin.
Escarpins Gucci.
Féminine,
ci-contre, en pull
en cachemire noir,
Zadig & Voltaire.
avions, légèrement décalée, en compagnie de sa secrétaire et de sa styliste, prête à jouer le jeu de la promo. « Un peu apeurée mais très excitée aussi » à l’idée de faire une séance de photos pour « Madame
Figaro » avec des tenues et des accessoires qui collent à son style de
vie, à ses goûts personnels où se conjuguent beauté et inspiration, à
l’instar de sa musique, douce et sensuelle. Pour cette Canadienne née
à Nanaimo, petite ville minière de la Colombie-Britannique, la capitale
est tout à la fois un rêve, un eldorado et une caSA RENCONTRE
verne d’Ali Baba. Lors de sa dernière visite, il y a
AVEC ELVIS
deux ans, la blonde Diana avait juste eu le temps
de faire du shopping, ce qui est toujours bon pour
COSTELLO A
le moral quand on joue les filles de l’air pendant
TOURNÉ AU COUP
des mois avec, pour tout horizon, la scène, une
DE FOUDRE. LE
chambre d’hôtel et les halls d’aéroport. Cette fois,
ROCKER ANGLAIS
pour se faire plaisir et rester dans son domaine de
prédilection, entre glamour chic et sex-appeal inA TROUVÉ EN ELLE
nocent, entre swing et romance, elle a choisi un
UNE MUSE QUI
joli pull Zadig & Voltaire, deux robes Lanvin (une
L’INONDE DE PAGES
noire et une or), un superbe manteau Saint LauD’ÉCRITURE, QU’IL
rent et quelques paires de chaussures qu’elle s’est
RESTITUE SOUS
empressée d’acheter juste après la séance. Des
tenues de travail, en quelque sorte, pour cette
FORME DE POÈMES.
musicienne qui renoue avec la tradition des « glamoureuses » comme Peggy Lee et Julie London. Par son physique,
d’abord, tout en blondeur mais où l’on devine dans le visage une volonté
de fer – une certaine froideur, disent ses détracteurs. Par sa voix, ensuite, chaude, chaloupée, avec juste ce qu’il faut de canaillerie dans le
phrasé. Rien dans son enfance sans histoire ne laissait présager une
telle carrière d’artiste. Diana se met au piano dès l’âge de quatre ans,
étudie Bach et Goldberg mais écoute, sur le tourne-disque 78 tours de
ses parents, Nat King Cole et Billie Holiday. À dix-sept ans, après avoir
joué dans les bars pour hockeyeurs en furie, Diana Krall obtient une
bourse au célèbre collège musical Berklee, à Boston. Trois ans plus
tard, elle est à Los Angeles, chouchoutée par des Pygmalions comme
le contrebassiste Ray Brown (ex-mari d’Ella Fitzgerald) et le pianiste
Jimmy Rowles, qui a accompagné les plus grandes – Julie London,
Billie Holiday et même Marilyn Monroe. Il aura fallu que le beau Clint Eastwood lui compose une chanson, « Why Should I Care ? » (pour son film
« Jugé coupable »), pour qu’elle sorte de l’anonymat et publie à l’automne 2001, juste après le fracas des attentats du 11 septembre, « The
Look of Love ». Un album de ballades paisibles et soyeuses, enregistré
avec le London Symphony Orchestra et vendu à plus de quatre millions
d’exemplaires dans le monde. Le 13 septembre, à Paris, elle joue et
chante, la gorge nouée, « I Love to Be Here With You », tapant comme
une dingue sur son piano, par colère, par impuissance, par dépit face à
la tragédie. C’est l’occasion de découvrir les qualités humaines d’une
musicienne qui avoue : « Le piano est mon instrument fétiche, et le jazz
mon langage naturel. » Il faudra encore un peu de patience pour que
Diana Krall, dont Ella Fitzgerald est le modèle, soit considérée comme la
meilleure pianiste et chanteuse de jazz du moment. Son nouvel album *,
le septième, lui permet d’illustrer l’étendue de son inspiration. On y trouve
des standards signés Joni Mitchell, Tom Waits et... Elvis Costello, l’homme
de sa vie, qui a le chic pour coller des mots sur ses musiques. Leur rencontre lors d’un concert a tourné au coup de foudre. Le rocker anglais a
trouvé en elle une sorte de muse qui l’inonde de pages d’écriture, de
souvenirs d’enfance qu’il restitue sous forme de poèmes. Pas de doute,
Diana Krall lui a fait chavirer le cœur, elle qui ne rêve par sa musique que
■
d’« élever l’esprit et tisser des liens d’amour avec le public ».
* « The Girl in the Other Room » (Universal/Jazz).
PHOTOS JEAN-FRANÇOIS ROBERT/MADAME FIGARO
VOYAGEUSE SANS BAGAGES, elle est arrivée à Paris, entre deux
Sûre d’elle, à
gauche, Diana
porte un long gilet
en tulle brodé de
perles de jais, Tom
Ford pour Yves
Saint Laurent Rive
Gauche. Marcel
Burberry. Jean
Paul & Joe.
Pensive, ci-contre,
dans une robe
en soie, nouée
dans le dos,
Lanvin. Escarpins
Marc Jacobs
à la boutique Iris.
Coiffure et
maquillage
Voula Ampas.
Remerciements
au Four Seasons
Hôtel George V
Paris. Réalisation
Cécile Martin