Une vision stratégique pour le territoire - Ville de Bourg-en

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Une vision stratégique pour le territoire - Ville de Bourg-en
DOSSIER
Le bassin de vie de Bourg est
où trois nouvelles zones d
Une vision stratégique
pour le territoire
Au-delà d’une image rurale qui lui colle à la peau, le bassin de Bourg-enBresse est un territoire fortement industriel, marqué par une filière historique
mécanique-métallurgie-carrosserie industrielle et d’autres fleurons comme
l’agroalimentaire, le négoce ou le BTP...
Des atouts et un esprit d’entreprise que la Ville, Bourg-en-Bresse
Agglomération, le syndicat mixte Cap 3B et de nombreux partenaires du monde
économique ont à cœur de conforter à travers une stratégie de territoire.
Dossier préparé par Géraldine Bourgeay-Marin, Céline Crociani, Christelle Moiraud
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N° 217 Septembre 12
w QUESTIONS À
Patrick Bourrassaut,
w Quels sont les fleurons
économiques du bassin de vie
de Bourg-en-Bresse ?
La filière Mécanique-métallurgiecarrosserie industrielle est la plus importante du
territoire. Elle représente plus de 4 000 emplois,
avec de grosses entreprises comme Renault Trucks,
Véhixel, Arcelor-Mittal, Ugitech, Nexans... et un tissu
très dynamique de moyennes et petites entreprises.
C’est une filière ancrée sur le territoire, qui s’adapte
en permanence. Depuis 2002, une structure unique,
Mécabourg, permet aux nombreuses entreprises de la
métallurgie de parler d’une seule voix (cf p.15).
La filière agroalimentaire est essentielle pour notre
bassin de vie avec une cinquantaine d’entreprises,
1 500 emplois et une spécificité, la présence du
technopole Alimentec qui accompagne la recherche, le
développement et la création d’entreprises.
Autres filières fortes : le négoce (Groupe Bernard,
Martin Belaysoud...) et le secteur bâtiment-travaux
publics (groupe Floriot...), bien structuré et en lien
étroit avec la commande publique notamment à travers
de gros chantiers : le Pôle multimodal, Ainterexpo, la
rénovation urbaine de la Reyssouze...
Le secteur de la santé est un autre pôle important
en raison de la présence de l’hôpital Fleyriat et
de l’implantation de structures à rayonnement
départemental autour de Bourg.
La santé est un pôle économique
important du territoire.
w Quelles sont les missions de Cap 3B pour
accompagner les entreprises locales ?
Le développement économique du bassin de Bourgen-Bresse est un axe majeur du syndicat mixte Cap
3B, créé en juin 2006. Dans le cadre d’un réseau de
partenaires, la Région Rhône-Alpes, le Département,
l’Union européenne (via le programme Leader),
l’Ademe**... et en coordination avec l’Agglomération et
la Ville, Cap 3B soutient les entreprises du territoire en
créant les conditions de leur accueil, en accompagnant
les entreprises et en coordonnant avec les services de
l’État les initiatives liées à l’emploi et la formation. Le
conseil local de développement regroupe également
une soixantaine d’acteurs de tous horizons, véritable
vivier de compétences qui travaille aux côtés des
collectivités locales et apporte son expertise sur des
sujets comme le tourisme d’affaires, l’évaluation
du programme européen Leader, le développement
économique du territoire...
w Le bassin de vie est-il une terre de créations
d’entreprises ?
Le territoire de Cap 3B* compte près de 1 000 créations
d’entreprises par an, accompagnées par les chambres
consulaires de l’Ain et une quinzaine de structures qui
interviennent à différentes phases de la création. Dans
le cadre de Créafil Rhône-Alpes, Cap 3B met en réseau
ces structures et s’assurent de leur complémentarité.
* Cap 3B regroupe 7 intercommunalités, 74 communes,
près de 130 000 habitants.
** Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
La métallurgie, et notamment les fils et câbles (Arcelor,
Ugitech, Nexans…) est une filière historique à Bourg.
© Arcelor Mittal
© Conception : Jules Reynaud
© Cap 3B
directeur de Cap 3B, syndicat mixte
de développement territorial pour
le bassin de Bourg-en-Bresse*
© FCM Graphic/Phovoir
t un territoire dynamique
d’activités sont en projet.
DOSSIER
w w w. b o u r g e n b r e s s e . f r I C ’e s t à B o u r g I p a g e 13
L
pépinières, hôtel d’entreprises, centres d’affaires... les entreprises bénéficiant d’un
accompagnement voient leurs chances de
réussite grandir.
Cette stratégie passe aussi par le soutien
aux filières existantes et au développement
de nouvelles activités : l’économie verte ou
les services aux entreprises (informatique,
conseil en management...). Cap 3B et les
collectivités locales se mobilisent également : pour soutenir la formation et fournir
les compétences aux entrepreneurs ; pour
valoriser les ressources agricoles et la vente
directe ; pour fédérer l’activité touristique et
les loisirs qui représentent un fort potentiel
d’emplois sur le territoire.
Le tourisme est un secteur à fort
potentiel de développement.
* Cap 3B : voir page 13
“A
ujourd’hui, c’est à l’échelle du bassin de vie tout entier que
les grands enjeux économiques et les grandes infrastructures
doivent être pensés. Notre volonté de travailler ensemble
s’illustre par la création future d’une nouvelle zone d’activité économique,
au sud de Bourg-en-Bresse, gérée par Cap 3B au nom du bassin de vie. Une
grande première puisque les investissements seront financés par les sept
intercommunalités du territoire qui en partageront les produits fiscaux.”
Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, vice-président du
Conseil régional Rhône-Alpes et président de Cap3B
3 600 étudiants suivent des formations post-bac à Bourg. Une nouveauté cette
rentrée : l’École Catholique des Arts et Métiers ouvre une année préparatoire au
cycle d’ingénieur mécanique par alternance.
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© Serge Buathier
Le projet de territoire vise notamment
à développer l’offre de zones d’activités
économiques.
© Gémilis Aéro
© Jean-Jacques Pauget
a stratégie économique passe par le
renforcement de l’accueil des entreprises sur le bassin de vie. Pour compléter l’offre existante sur les intercommunalités, trois nouvelles zones d’activité
économique sont en projet à plus ou moins
long terme, sous maîtrise d’ouvrage Cap 3B,
à proximité des nœuds autoroutiers (Bourg
sud, est et nord). La première sera construite
vers l’échangeur Bourg Sud (MontagnatCertines-Tossiat) avec des travaux qui débuteraient à l’horizon 2014.
Pour accueillir de nouvelles entreprises, la
création d’un outil immobilier multisites
(Bourg, Montrevel-en-Bresse et Chalaronnecentre) est également pilotée par Cap 3B. Il
déclinera des modes d’accueils différents,
© BBA
L’attractivité du bassin de vie de Bourg est un enjeu partagé par les
collectivités locales et le syndicat mixte Cap 3B*.
Objectif : construire un projet de territoire pour l’avenir.
“L
e premier
rôle de
B o u r g- e n Bresse Agglomération
est d’encou rager le
d é velop p e me nt d e s
ent repr ises locales,
existantes ou nouvelles,
avec une offre de zones
d’activités et de projets immobiliers (pépinière d’entreprises, centre d’affaires...)
mais aussi d’apporter et retenir des compétences adéquates sur le territoire via la
formation.”
Michel Fontaine, Président de Bourgen-Bresse Agglomération
© Serge Buathier
DOSSIER
QUELLE STRATÉGIE POUR
NOTRE BASSIN ÉCONOMIQUE ?
DOSSIER
MÉCABOURG :
L’UNION FAIT LA FORCE !
Made in Bourg
w Spécialisé dans la distribution automobile, le
Groupe Bernard est la première entreprise privée du
département et la deuxième de France.
D
u haut de ses 10 ans, Mécabourg (recrutement, formation, promotion des
rassemble soixante entreprises du métiers de la filière) ; le développement
bassin de vie de la filière métal- commercial (présence sur des salons, site
lurgie-mécanique-carrosserie industrielle, internet) ; l’innovation (formation des diriallant des grands donneurs d’ordre aux geants, veille technologique...).
petites ou moyennes entreprises.
« Depuis ce printemps, nous avons un nouAlain Bertholon, président de Mécabourg, veau site internet, www.mb-process-soluexplique : « Notre filière pèse plus de 4 000 tions.com, véritable moteur de recherche de
emplois. Non seulement, elle n’a pas perdu solutions techniques de la filière. L’objectif
d’emplois avec la crise, mais elle recrute et est de coordonner à l’avenir, via une strucmanque de personnel qualifié sur le terri- ture dédiée, l’offre groupée des savoir-faire
toire. Mécabourg est aujourd’hui un inter- de toutes nos entreprises », ajoute Alain
locuteur reconnu de la filière, notamment Bertholon.
auprès des collectivités locales,
de Pôle Emploi... À travers des
visites d’entreprises adhérentes,
des salons spécialisés, des formations... les dirigeants apprennent à se connaître, à mutualiser leurs besoins. Ils sortent
“le nez du guidon”, cherchent
ensemble des solutions et trouvent des clients et des soustraitants locaux qu’ils allaient
chercher plus loin... ».
Les trois axes de Mécabourg
Mécabourg, c’est 60 entreprises et plus de 4 000
emplois (ici, visite interentreprises chez Nexans).
sont : les ressources humaines
w Construction de bâtiment, ouvrages de génie
civil... SRE groupe Floriot bâtit actuellement Ékinox,
le 4e hall d’Ainterexpo à Bourg.
w Implants et dispositifs médicaux, instruments
associés à destination du dentaire, de la colonne
vertébrale, de l’épaule... sont fabriqués à Bourg par
High Technology Manufacturing.
© Cap 3B
w Tracteurs routiers,
véhicules de chantier
(Magnum, Premium,
Kerax et Länder)... 150
véhicules sont produits
chaque jour dans l’usine
Renault Trucks de
Bourg qui, avec 2 200
salariés, est le premier
employeur du bassin
de vie.
w Fil inox et alliages
pour la soudure, fil destiné à la frappe à froid et fil
pour le formage (grilles, rayons de vélos...), 11 200
tonnes de fils ont été produites en 2011 sur le site
burgien d’Ugitech.
© Céline Crociani
w Installation et maintenance d’équipements
électriques, électroniques et automatismes sur des
lignes industrielles sont les spécialités de la Soteb
qui va déménager fin 2012-début 2013 sur la zone de
Norelan.
© Patrick Leclerc
V
Dijon, une autre à Paris.
Puis viendront SaintÉtienne, Lyon... « Cette
duplication d’agences
est possible grâce à
notre CRM (application
informatique qui permet
de traiter et d’analyser
toutes les informations
relatives aux clients) et
à la formation interne
de nos équipes ». L’autre
axe important est le développement à l’international. Quand plusieurs de ses clients en
affaires avec l’Asie lui proposent de continuer
son travail avec eux au-delà des frontières,
il dit banco. Pour se lancer, il s’appuie sur
le fonds Primo-Développement du Conseil
général ainsi que sur diverses aides allouées
aux entrepreneurs souhaitant accroître leur
activité. Pari réussi avec l’ouverture d’une
agence à Shanghaï. « La Chine, c’est 6 heures
de décalage horaire, une équipe distante, une
autre culture… il faut s’adapter ». Fort de cette
ouverture à l’international et de l’appui d’une
équipe surmotivée, Frédéric Laval envisage
d’autres ouvertures à Londres, en Inde, au
Canada…
w Quenelles, sauces,
soupes fraîches, plats
cuisinés, la Maison
Giraudet, fondée en 1910
par Henri Giraudet, est un
fleuron de l’industrie agroalimentaire.
w De l’aiguille du midi aux
montagnes du Chili, des
ascenseurs de la Défense
à la pyramide du Louvre,
plates-formes pétrolières, ponts suspendus...
les câbles techniques et les fils laminés d’ArcelorMittal Bourg sont reconnus dans le monde entier. Un
savoir-faire qui remonte à 1906.
w Spécialisé dans le négoce inter-industriel
en plomberie-sanitaire-chauffage, fournitures
industrielles et fournitures d’aciers, le groupe
Martin-Belaysoud développe son activité en Afrique
et au Moyen-Orient.
w w w. b o u r g e n b r e s s e . f r I C ’e s t à B o u r g I p a g e 15
© Renault Trucks
w Câbles moyenne tension pour le transport
d’énergie..., Nexans Bourg fabrique 20 000 km de
câbles/an dont 25% sont exportés.
DE BOURG À SHANGHAI
oilà bientôt 10 ans que
Frédéric Laval a créé
son agence de communication globale à Bourg.
Cet entrepreneur dans l’âme
qui foisonne d’idées n’hésite
jamais à prendre des risques.
« Une agence doit toujours
être à contre-courant pour
apporter une plus-value à ses
clients, explique-t-il, nous faisons du consulting, du web,
du développement informatique, de l’édition, de l’événementiel et du branding, qui
consiste à accompagner le développement
d’une marque ». En 2003, accompagné par
Créafil (réseau Entreprendre de la Chambre de
commerce et d’industrie de l’Ain), cet ancien
directeur de communication décide de prendre
les manettes de sa propre entreprise. De cinq
personnes au début de l’aventure, DSFI Group
emploie aujourd’hui près de vingt personnes.
Malgré la crise, l’activité se déploie, notamment grâce à une adaptabilité permanente au
marché : « Il faut rester au plus proche géographiquement des clients pour être réactif,
c’est pourquoi nous amorçons un maillage
du territoire ». Une agence s’est ouverte à
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