Journal de l`Association ouvrière des Compagnons du Devoir
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Journal de l`Association ouvrière des Compagnons du Devoir
Compagnon du Devoir Journal de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France Éditorial Normand la Clef des Cœurs APPRENTISSAGE ET BAVARDAGE Rêve et démesure ! A l’heure où chacun s’emploie à trouver dans la filière de l’apprentissage la réponse à des préoccupations de société, il nous semble important que les Compagnons du Devoir s’expriment sur ce sujet étant depuis toujours directement acteurs et concernés. Tout d’abord, il paraît nécessaire de redire des évidences : l’apprentissage est bien une formation professionnelle pendant laquelle on acquiert la connaissance d’un métier. Même si chacun se plaît à rappeler que l’on est apprenti toute sa vie, il est important de resituer les choses dans leur contexte. La période de formation est plus ou moins longue selon le niveau recherché et aboutit toujours à un examen professionnel. Le jeune en formation est nommé apprenti, et pour ne pas tomber dans quelques phénomènes de mode qui consisterait à nommer étudiant toute personne en formation, nous avons dû argumenter quelque peu, notamment visà-vis des décideurs politiques. Le terme d’étudiant nous paraissant en l’occurrence inadapté et impersonnel par rapport à ce terme qualifiant d’apprenti. Le premier texte sur l’apprentissage, le décret d’Allarde, date des 2 et 17 mars 1791. Il jette les bases de l’apprentissage de l’ époque en posant le principe fondamental de la liberté du travail selon lequel chaque homme est libre de travailler là où il le désire, et chaque employeur libre d’embaucher qui lui plaît par la conclusion d’un contrat dont le contenu est librement déterminé par les intéressés. Depuis, de nombreux textes modifiant considérablement ce décret sont apparus, les derniers en date ayant quelques semaines et faisant à chaque fois quelques remous au sein de l’Assemblée législative. Rappelons aussi, et ce n’est pas anodin, l’article 6 de la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire : il est institué un certificat d’études primaires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès l’âge de onze ans. Ceux qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d’études primaires, seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur restait à passer. Autrement dit, ils pourront apprendre un métier. Entre les décisions concernant l’ école obligatoire jusqu’à 16 ans, les obligations européennes, la réglementation stricte du travail et les lois liées à ce sujet tout à coup devenu intéressant, force est de constater que l’apprentissage -et par voie de conséquence les apprentis- n’a pas toujours été et n’est toujours pas mis à l’honneur, loin s’en faut. Et ce ne sont pas les dernières déclarations, voire l’utilisation qui en a été faite, où l’apprentissage devient la parade au phénomène des banlieues et des quartiers difficiles, qui peuvent redorer le blason de ce formidable outil d’insertion. suite p. 2 Février 2006 - Numéro 140 n aime ou l’on n’aime pas mais l’on ne peut rester indifférent à l’œuvre monumentale du célèbre facteur Cheval. Un Compagnon, en vacances près de Hauterives, dans la Drôme, nous conte l’histoire de cet homme simple passé à la postérité. O À découvrir page 9 Et, maintenant, à vous de chausser vos souliers... Paris vous attend vec ce sixième épisode de « La ville de passage », nous terminons notre périple dans la capitale. Paris n’a plus de secrets pour nous et beaucoup, nous le savons, ont trouvé un réel plaisir à découvrir sur le papier l’histoire de notre « bonne ville ». Il est temps de saisir sa canne et de partir flâner au fi l du fleuve et du temps jadis. A À lire page 13 Dans ce numéro... Apprentissage et bavardage, par Normand la Clef des Cœurs...........................................................................................................................................1 Une rencontre fraternelle et historique, par La Sagesse de Montreuil-sous-Bois .....................................................................................................2 Rallye découverte pour les itinérants de Tours, par L’équipe Robert Debré ..............................................................................................................5 Sur les pas des Magyars ..., par Breton ......................................................................................................................................................................................6 Le Palais Idéal, par Bugey la Fraternité .........................................................................................................................................................................................9 Carnet du Tour de France .............................................................................................................................................................................................................11 Table des matières pour l’année 2005 .................................................................................................................................................................................. 12 La ville de passage (VI), par Beaujolais le Bon Cœur ........................................................................................................................................................... 13 compagnons et commémoration Une rencontre fraternelle et historique La Sagesse de Montreuil-sous-Bois u cours du printemps 2005, le Compagnon Jean-Paul Foucher, La Fraternité de Brayen-Val, alors Conseiller au Collège des Métiers, me fait part du projet de célébration, en Avignon, de la naissance d’un homme illustre et bien connu des Compagnons : Agricol Perdiguier. Ce dernier, Compagnon Menuisier du Devoir de Liberté, est né en 1805 à Morières-lès-Avignon et est mort en 1875 à Paris. Habitant le sud de la France et, en conséquence, proche du Comité d’organisation, le Compagnon Foucher représente l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir pour le déroulement des deux journées prévues sur Avignon, les 30 et 31 juillet 2005. A Rendez-vous était pris dans la cité des Papes, à l’entrée du square Agricol Perdiguier, du nom de notre célèbre devancier, gavot de son état, homme de rabot et de lettres à la fois, ouvrier et humaniste politique visionnaire. Ce Comité d ’orga nisation se compose de Compagnons menuisiers issus principalement de la Fédération Compagnonnique du Devoir de Liberté et de l’Union Compagnonnique résidant dans le département du Vaucluse. Les Compagnons du Devoir de nos Provinces de Nîmes et de Marseille sont associés à cette démarche. Ne pouvant se rendre disponible fin juillet, le Conseil, sur proposition du Compagnon Foucher, me demande de représenter l’Association durant ces festivités fraternelles. C’est ainsi que je pars en Avignon sur les traces d’Agricol Perdiguier -en cette belle ville ensoleillée que je connais bien pour m’y rendre fréquemment- et que le samedi 30 juillet 2005 je retrouve quelque quatre cents Compagnons des trois mouvements, de tous rites et de toutes sociétés. Voilà bien longtemps que toutes les familles du Compagnonnage français ne se sont rassemblées pour un même temps de vie et de partage. Rendez-vous était pris dans la cité des Papes, à l’entrée du square Agricol Perdiguier, du nom de notre célèbre devancier, gavot de son état, homme de rabot et de lettres à la fois, ouvrier et humaniste politique visionnaire. Nous retrouvons là quelques Compagnons de l’AOCDTF, petit groupe aux Couleurs reconnaissables parmi celles flottantes au vent, fixées à la boutonnière ou enrubannées sur le chapeau haut-de-forme des deux autres mouvements compagnonniques. Mais là n’est pas l’essentiel puisque nous sommes « entre nous », au milieu de la foule estivale et vacancière, curieuse et intriguée par nos mines réjouies et nos allures endimanchées, quelque peu décalées par rapport aux tenues légères à base de shorts et tee-shirts aérés... Le Compagnon Jean-Pierre Courtin, un homonyme que je ne connais pas, président des Compagnons Menuisiers du Devoir de Liberté, entouré de la communauté compagnonnique, des familles et d’amis, accueille sous une chaleur torride, en milieu d’aprèsmidi, Madame Marie-José Roig, maire d’Avignon. Nous écoutons Madame le Maire rappeler l’importance des actions du Compagnon Perdiguier, Avignonnais la Vertu, mais également l’importance et la place du Compagnonnage en ce début de XXIe siècle pour l’accès de la jeunesse à la formation dans les métiers. Une plaque est inaugurée au pied de la statue en pierre d’Agricol Perdiguier puis nous formons, dans le calme, un cortège pédestre et transpirant pour nous rendre à l’Hôtel de Ville. EDITORIAL SUITE Rappelons que l’insertion, terme si souvent galvaudé, consiste à créer des conditions permettant à l’être humain qui le souhaite d’être accueilli et de se fondre dans la communauté qui l’accueille. En l’occurrence, l’apprentissage permet, par sa formule originale de contact dans la durée tant avec l’entreprise qu’avec ceux qui la composent - en substance le monde des adultes, d’accéder dans l’évidence à la connaissance d’un métier et de pouvoir par la nécessité du moment continuer à se former sur un grand nombre de sujets tout en acquérant le désir de s’y parfaire. Tout cela ne peut se réaliser avec une approche scolaire qui consiste à morceler l’enseignement et à juxtaposer des matières sans lien entre elles à la grande différence de l’apprentissage dont la raison d’être est le métier et où l’ensemble des matières constitue les sujets nécessaires et complémentaires à la bonne compréhension puis à la bonne réalisation du métier. Apprendre par le métier prend son plein sens et n’a plus rien à voir avec apprendre, apprendre un métier et, encore moins, étudier. Tout cela ne peut être réservé qu’aux seuls jeunes des banlieues, notamment ceux qui sont en marge ou le plus en difficulté parce que souvent victimes du système sociétal, mais doit être offert à un grand nombre issu de toutes les classes sociales parce qu’il est noble de pratiquer un métier, de s’y perfectionner, de bien le vivre et de bien en vivre, de devenir une femme ou un homme recherché, et comme tout individu plein de courage, de bon sens et de sagesse, d’être témoin et acteur de cette société en mutation. Quant à l’âge - dont il est fortement question en ce moment - y a-t-il vraiment un âge d’entrée en apprentissage ? Ne devrait-on pas plutôt prendre en considération le moment où le jeune en 2 désir d’apprentissage a intégré une somme de bases suffisantes lui permettant de comprendre ce que les hommes de métier vont lui transmettre. Il faut de l’intelligence pour pratiquer un métier injustement appelé manuel. C’était l’esprit de l’article 6 de la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire. En ce sens, les Compagnons du Devoir souhaitent, forts de leur façon d’appréhender l’apprentissage et avec leurs spécificités, être des acteurs et ainsi redorer le blason de l’apprentissage et des métiers. Leur désir est de permettre à de nombreux jeunes de pratiquer par apprentissage le métier de leur choix avant de partir sur le Tour de France pour s’y perfectionner, apportant ainsi la preuve qu’il est possible de réussir sa vie, de s’intégrer dans la société, d’y tenir sa place et enfin d’accéder à de nombreux sujets voire de multiples responsabilités au sein de cette société complexe et complexifiée. Le thème de leurs dernières Assises de Tours et les sept propositions qui en ont découlé vont en ce sens et ils peuvent se féliciter que cela retienne l’attention de nombreux décideurs. Michel Guisembert Normand la Clef des Cœurs Premier Conseiller Le cortège s’étire le long du boulevard, fermé à la circulation pour cette occasion, avec en tête les bannières des Sociétés de la Fédération Compagnonnique et de l’Union Compagnonnique, suivies des huit Compagnons menuisiers reçus le matin même et portant leurs travaux de Réception à hauteur d’épaules sur des tréteaux. Cinq cents mètres de marche sous un soleil de plomb, plus incitatif à se mettre à l’ombre qu’à rester en pleine lumière. Le cortège s’étire le long du boulevard, fermé à la circulation pour cette occasion, avec en tête les bannières des Sociétés de la Fédération Compagnonnique et de l’Union Compagnonnique, suivies des huit Compagnons menuisiers reçus le matin même et portant leurs travaux de Réception à hauteur d’épaules sur des tréteaux. Puis viennent les Mères, dignement représentées par notre Mère Jaussaud, de Marseille, qui, malgré la distance et le voyage, a tenu à faire le déplacement, accompagnant les Compagnons du Devoir marseillais et leurs épouses. Parmi tous ceux rencontrés, salués, je reconnais les Compagnons Tortel, Guéniot, Mahé et bien d’autres encore. De nombreux Compagnons se sont déplacés depuis Orléans, Chartres... Les Dames-Hôtesses ne sont pas en reste puisque deux d’entre elles assistent à ces réjouissances, Madame Mahé, notre Dame-Hôtesse de Marseille, et Madame Vernay, Dame-Hôtesse de la Fédération, représentant la ville de Lyon. Enfin nous voici arrivés à la mairie pour un rafraîchissement bien mérité par cette chaleur, abrités par les volumes imposants et les courants d’air des vastes salons et couloirs. Monsieur Michel Chirinian, adjoint au maire, nous y accueille, rappelant que la société a besoin d’hommes de métier et notant l’attachement des Compagnons à les former pour leur permettre d’atteindre un certain niveau de perfection et de maîtrise professionnelle. Ce temps nous permet de lier connaissance avec les uns et les autres par un regard, un sourire ou un œil interrogateur... à moins que nos Couleurs « associatives » ne posent question aux plus jeunes. Les plus anciens ne sont d’ailleurs pas en reste pour aborder les sujets si souvent étouffés. « Ah ! bonjour la Coterie, tu es de quel métier, ... de l’Association... ? », semble dire chaque début de phrase dans un élan de curiosité, de désir de partage, de discussion, bref d’échange. C’est qu’il y en a des sujets à débattre entre les trois mouvements depuis si longtemps éloignés : l’Histoire, et toujours les histoires, les jeunes sur le Tour de France, la fréquentation des Anciens sur les chantiers ou dans les ateliers, les regrets et les espoirs, les projets d’avenir pour le Compagnonnage... Et si nous pouvions la refaire, l’Histoire, et si nous refaisions le monde..., évoquant ce qui nous sépare et ce qui pourrait nous rapprocher sur des thèmes communs, chacun fort de ses particularités ! En fin de journée, mélangés au gré des rencontres et des échanges, nous reprenons tous ensemble les bus pour nous rendre à la réception et traversons la ville depuis ses remparts en bordure du Rhône, près du pont. Oui ! vous savez bien, le fameux pont de la chanson « Sur le pont d’Avignon, l’on y danse, l’on y danse, Sur le pont d’Avignon, l’on y danse tout en rond... ». Ce n’est pas encore l’heure de danser mais le temps des chansons approche car c’est bien pour le banquet de la Sainte-Anne, fête patronale des menuisiers, que nous nous rendons au Parc des Expositions d’Avignon. Les tables y sont déjà dressées par les itinérants. Le banquet peut avoir lieu mais, auparavant, honneur est rendu à nos Mères et DamesHôtesses présentes, accompagnées par le Rouleur de cérémonie. Nous arborons tous nos Couleurs, certains canne en main, et les accueillons avec un bouquet de fleurs, traditionnellement remis par l’un des jeunes Reçus du matin. Ces jeunes Compagnons se présentent à la communauté réunie en ce jour de fête, moment historique de célébration du jour de naissance d’Agricol Perdiguier et moment de partage entre les trois mouvements compagnonniques de France. Le banquet se déroule comme tous les banquets, ponctué par les chants des jeunes Reçus, les discussions bon enfant et le plaisir d’être ensemble et de mieux se connaître. C’est aussi l’occasion d’observer les points communs, les différences, les formules d’invitation à « pousser sa chanson », les remerciements, les bans, le nombre et la qualité des applaudissements rythmés, bref ce qui nous sépare dans la forme. Quant au fond, nous constatons qu’il est bien le même, ni plus, ni moins. Mais déjà minuit sonne et c’est la Ronde Fraternelle, variante de la Chaîne d’Alliance des Gavots bien connue chez les Compagnons du Devoir. Notre Mère Jaussaud est mise à l’honneur en cette Ronde puisque seule Mère présente ce soir-là et c’est avec beaucoup d’émotion que notre Mère de Marseille se retrouve au centre de cette noble assemblée dont le Rouleur aura tout de même pris soin de vérifier la tenue en passant devant chaque Compagnon. Une fois la Ronde Fraternelle rompue, chacun reste en suspend, tout comme dans une Chaîne d’Alliance, conscient de vivre un moment unique de franche et belle amitié : « Ô temps ! suspends ton vol ...», disait le poète... Puis chacun s’achemine lentement vers ses amis, sa famille ou d’autres Compagnons, à la recherche de cette chaleur fraternelle, propice à la méditation et « aux songes d’une nuit d’été ». Enfin tous s’en retournent, remplis de cette quiétude intérieure, sachant qu’une autre journée reste à vivre le lendemain, dimanche 31 juillet 2005, second temps fort de cette célébration. C’est ainsi que nous nous retrouvons en ce dimanche matin sur la place du village de Morières-lèsAvignon, tout juste situé en périphérie d’Avignon, sa sœur aînée. Pourquoi Morières, me direz-vous ? Eh, bien ! parce que, à Morières, se trouve la maison natale d’Agricol (il faut le dire avec l’accent du midi, vous verrez, c’est autre chose !). Morières, une petite ville de huit mille habitants qui, en 1805, n’était qu’un petit village de campagne au bout de la route d’Avignon, avec son église rurale, sa place de village et, à vingt-cinq mètres de celle-ci, à l’angle de deu x r ues , la maison des parents d’Agricol Perdiguier, sa maison natale. Une petite maison, de deux modestes étages sur rez-dechaussée, restaurée par l’AOCDTF voici quelques a nnées, maintenant point de passage de huit itinérants de l’Association, parfaitement inscrits dans la vie du village et de ses habitants. 3 Nous voici partis pour la seconde journée de réjouissances chaleureusement accueillis par Monsieur Joël Granier, maire de Morières, avec au programme discours, visite à pied de Morières pour voir l’aménagement d’un rond-point à la mémoire de notre cher Compagnon, retour pour un apéritif offert par la ville de Morières au pied de l’église, fête compagnonnique jusqu’au soir, suivie d’une Chaîne d’Alliance et achevée par une soirée dansante pour ceux possédant une résistance hors norme ! Ah ! j’allais oublier de vous dire : « Tout cela sous un soleil de plomb, évidemment... » échanges francs, sincères, libres sur tous les sujets : le Tour de France, les Maisons de Compagnons, le voyage à l’étranger, l’accueil des jeunes femmes dans les métiers et le Compagnonnage, les rites, la vision de la vie par le prisme compagnonnique, le devenir des métiers, les interrogations des uns et des autres, les doutes et les regrets, et les espoirs aussi. En fait, tout ce qui fait que ces hommes de métiers, professionnels convaincus, s’interrogent sur le chemin à parcourir ou déjà emprunté, souvent « embarqués » par le hasard de la vie dans telle ou telle voie de parcours compagnonnique. mémoire des jeunes générations ce qu’un homme de conviction peut livrer comme combats pour la défense d’intérêts communs. Nous vous rapportons ci-après, modestement, le texte de mon intervention, au nom de l’Association ouvrière, lu devant les Compagnons et les personnalités officielles rassemblés sur la place du village de Morières, en ce dimanche de communion fraternelle. Rassurez-vous, je ne vous ferai pas endurer le récit de nos aventures de cette journée, du même tonneau que la précédente, marquée par les très bons moments passés avec tous ces Compagnons et des Ce fut ainsi un temps d’écoute et de découverte d’hommes aux préoccupations semblables ; nous avons d’ailleurs pu nous exprimer lors de courtes interventions durant la matinée pour rappeler à la Thierry Courtin La Sagesse de Montreuil-sous-bois Compagnon passant Maçon du Devoir Conseiller au Secrétariat Vra i ment ce f ut u n bien beau week-end Compagnonnique ! Agricol Perdiguier (1805-1875) Célébration du bicentenaire de sa naissance Morières-lès-Avignon, le 31 juillet 2005 Monsieur le Maire de Morièreslès-Avignon, Messieurs les Présidents et élus, Nos Mères et Dames-Hôtesses, Chers Compagnons de l’Union, de la Fédération et de l’Association, Chers Amis, Je voudrais tout d’abord m’adresser à vous pour vous remercier de nous avoir réunis tous ici aujourd’hui et avoir associé les Compagnons du Devoir à cette manifestation. Cette journée de célébration constitue un temps fort de la vie compagnonnique : rassemblement, concorde et tolérance. Nous sommes rassemblés pour célébrer un homme illustre, par son parcours, ses pensées mais surtout ses actions. Il a ainsi tenté de forger une réalité conforme à ses aspirations, à son idéal d’humaniste, d’entraide et de rapprochement des hommes. Nous témoignons par notre présence, sur la place de son village natal, de la force de notre action qui, malgré les vicissitudes de l’Histoire et le caractère des hommes, nous conduit encore à nous souvenir de ses tentatives. Par ce livre, et précisément au cours du chapitre intitulé « Ce qu’ il (le Compagnonnage) a été et ce qu’il doit être », Agricol Perdiguier développe ses premières théories sociales, voire socialistes, dans le cadre d’un humanisme ouvrier fondé sur la justice et l’expression d’un idéal chrétien. L’acquisition d’expériences, au travers de sa propre élévation personnelle en matière de formation, l’incite à comprendre parmi les premiers l’importance de la culture et de l’éducation. C’est par ce cheminement qu’il devient ouvrier du rabot et ouvrier de la plume, porteur d’un projet historique pour le Compagnonnage. Dès cette époque, son analyse structurelle des Devoirs et de leur histoire, ses interrogations au-delà des rites, ses questionnements concernant l’organisation des confréries du XIe siècle au XIIIe , puis des corporations du XVe , l’ étude des métiers selon leurs codes de préséance dogmatique, l’origine des rixes et batailles C’est pour lui lutter ou contrebalancer les règles économiques appauvrissantes de la mise en concurrence permanente des employeurs ; c’est aussi faire comprendre aux Compagnons eux-mêmes que les luttes permanentes pour la « possession des villes », par chefs-d’œuvre interposés ou luttes sanglantes, ne peuvent qu’affaiblir le Compagnonnage et prédisposer l’ouvrier à une incessante pauvreté matérielle, morale et spirituelle. Nous voyons bien ici les relations de pensée entre le monde ouvrier naissant, l’analyse socio-économique d’Agricol Perdiguier, la préoccupation du monde politique pour les affaires dites sociales et les nouvelles attentes collectives débarrassées de rites anciens, de références passées et de la religion. En fait, Agricol Perdiguier envisage le rapprochement des hommes, puis des métiers compagnonniques, des Devoirs et, au-delà, de tous les métiers et de tous les ouvriers dans leur ensemble, par une unité, une association Nos prédécesseurs ont su tout de même traverser l’ histoire pour s’adresser aujourd’hui à la jeunesse des XXe et XXIe siècles. Sachons les en remercier et nous en souvenir. Mais j’aimerais pour finir rappeler très modestement la vocation profonde du Compagnonnage : « Servir et former la jeunesse par l’éducation professionnelle, technique, humaine et culturelle, lui permettant de prendre sa place dans la Cité ; mais aussi servir les métiers, les femmes et les hommes de métiers et non l’entreprise. » Nous avons souligné les parcours politique, humaniste, littéraire et professionnel de cet homme aux multiples génies. Il en est un qui aura marqué l’ histoire du Compagnonnage mais aussi la vie du monde ouvrier du XIXe siècle, par sa vision prémonitoire inscrite dans les préoccupations de son époque. Je veux parler du rapprochement des hommes de métiers, des Compagnons, des métiers et des Devoirs. Il nous faut rappeler ici, sans tomber dans le cours d’ histoire, le contexte général de ce XIXe siècle dans lequel baigne Agricol Perdiguier. Travailleur acharné à son élévation intellectuelle et culturelle sur le Tour de France, Avignonnais la Vertu se place par ses lectures dans le droit fil du siècle des Lumières, de ce XVIIIe siècle où philosophes, encyclopédistes, érudits façonnèrent le socle des idées qui allaient porter les grands bouleversements de la Révolution française et l’évolution de tout le XIXe siècle. Son Tour de France lui permet de constater concrètement les dégâts physiques et moraux qu’occasionnent les rixes séculaires et les rivalités diverses entre Devoirs. La parution de son « Livre du Compagnonnage » en 1839, puis en 1841, lui donne la possibilité d’exprimer ses premiers vœux de fraternité ouvrière. Ce livre lui amène aussi la sympathie des milieux intellectuels, littéraires, républicains et la célébrité. Georges Sand sera en cela un soutien indéfectible de ses actions et engagements futurs. 4 Charpentiers du Devoir et du Devoir de Liberté de 1845 ; la plaidoirie de l’avocat Berryer, fondateur de l’expression du droit du travail et de la conscience ouvrière collective ; bien d’autres encore que nous n’avons pas le temps de citer. Mais il nous semble que les échecs relèvent aussi de la transformation du monde ouvrier par la « Révolution industrielle », des mutations opérées par la Première Guerre mondiale, de la mise en place de moyens productivistes et du taylorisme, de l’ émergence de nouvelles valeurs sociales issues du progrès technique et de la foi en ce progrès, de la mécanisation des transports. En réponse à ces évolutions, les Compagnons ont opposé des cultures de métiers traditionnels et anciens, la confusion entre autonomie, réunification et fusion, la profonde différence des sensibilités compagnonniques, la crainte d’intégrer de nouveaux métiers liés à d’autres matériaux et procédés de fabrication, voire l’absence de filiation historique. rangées, enfin la relation complexe du Compagnonnage à la religion le conduisent tout naturellement à poser les bases fondatrices d’un renouveau dont les premiers bénéficiaires seront les hommes Compagnons d’abord, puis l’ensemble du monde ouvrier. Avignonnais la Vertu est le premier à comprendre que le Compagnonnage participe bien plus de l’esprit que de l’organisation ; le premier à exprimer le fait que l’organisation doit se mettre au service de la promotion des ouvriers, de leur éducation et de leur évolution. Son projet tient en quelques lignes : « Comment créer un âge d’or de la classe ouvrière par l’accès enfin reconnu à la culture ? » Ainsi, il propose, le premier, des Maisons communes dans les villes de passage, ouvertes aux différents métiers et Devoirs, comprenant école de dessin, musée et bibliothèque. C’est permettre à la jeunesse laborieuse de progresser, d’évoluer dans le corps social, réunie par une fraternité ouvrière. universelle à travers les temps et les pays, sans distinction aucune de sociétés, fondateurs, origines. Son projet idéaliste et visionnaire connaîtra des réussites et des échecs. L’échec le plus cinglant dans sa dimension universelle tient sûrement au manque de clairvoyance et de compréhension des Compagnons face à la montée progressiste des syndicats dès la seconde moitié du XIXe siècle, correspondant à un monde en rupture, plus industriel et libéral. Les Compagnons malheureusement resteront encore longtemps empêtrés dans leurs débats internes. Nous sommes, nous tous ici aujourd’hui réunis, les héritiers légataires de l’Histoire. Pour ce qui est des réussites, nous pouvons noter les tentatives d’unification qui aboutirent à la création de l’Union Compagnonnique ; les prémices des grands mouvements ouvriers dont la grande grève des Compagnons L’œuv re d ’Ag r icol Perdig uier, de pacification ouvrière, fut accomplie partiellement puis remise en cause au début du XX e siècle. La création de l’Association ouvrière, puis celle de la Fédération Compagnonnique en furent à la fois les prémices heureuses et l’exemple de tentatives avortées de réunification. Les générations actuelles n’ont pas à porter le fardeau de l’héritage du passé. Nous avons en revanche le devoir de guetter les écueils masqués. Nous préoccuper de la préséance des organisations serait vain et suicidaire. Nous avons à enseigner la tolérance à nos jeunes envers les autres frères Compagnons, à témoigner de la richesse de nos spécificités en agissant pour le plus grand bénéfice de cette jeunesse qui s’adresse à nous et nous fait confiance, en sachant évoluer selon le devenir de nos métiers pour la plus large réussite du Compagnonnage. Travailler à mieux nous connaître et à œuvrer pour le Compagnonnage est sans doute notre meilleur témoignage de l’action d’un homme d’exception, Agricol Perdiguier, Avignonnais la Vertu, Compagnon Menuisier du Devoir de Liberté. Thierry Courtin compagnons et détente Rallye découverte pour les itinérants de Tours L’équipe Robert Debré ujourd’hui 1er octobre 2005, l’ensemble de la communauté de Tours et quelques Anciens (environ 80 participants) sont conviés à une marche matinale pour effectuer un rallye découverte dans notre si charmante ville de Tours. A Il est huit heures. Notre rôleur, qui a tout organisé, donne le départ après avoir attribué à chacune des douze équipes un nom de personnage célèbre (Jacques Villeret, Honoré de Balzac, saint Martin, Pierre de Ronsard, Jean Carmet, Jean-Claude Narcy, Anatole France, Armand Trousseau, René Descartes, François Rabelais, Robert Debré et Pierre-Fidèle Bretonneau). Aussitôt, nous nous élançons carte en mains, bien décidés à en découdre avec le questionnaire qui nous départagera des autres équipes à l’issue de cette matinée sportive. La première question porte sur l’arbre situé dans la cour du siège, un conifère : le « ginkgo biloba » ou « arbre aux quarante écus », rare en Touraine. Après avoir répondu à une série d’énigmes se situant dans le quartier périphérique de notre Maison, nous attaquons l’une des particularités de Tours, le Compagnonnage. Puis, suite à un arrêt face au siège de la Fédération Compagnonnique, plus ou moins long selon la promptitude des équipes à compléter le questionnaire, nous nous rendons place des Halles, laquelle accueille en ce samedi matin le marché hebdomadaire. Il nous est demandé de ramener une spécialité tourangelle et, pour nous équipe Robert Debré, ce sera un fromage de chèvre de Sainte-Maure qui sera mis dans notre besace. La fin de la première étape est fi xée dans un lieu unique en France, un bâtiment légué à l’Alliance Compagnonnique par un Compagnon Tonnelier Dôleur en 1933 afin de permettre le rapprochement des diverses instances compagnonniques de l’époque. La seconde étape nous mène en direction de la basilique Saint-Martin où il ne reste que quelques vestiges de l’ancienne cathédrale, dont deux immenses tours : la tour de l’horloge et la tour Charlemagne (où fut inhumée la reine Luitgarde, épouse de Charlemagne). L’édifice devait être gigantesque. Du faubourg Saint-Martin, nous devons poursuivre notre périple vers le château de Tours en passant devant le théâtre (construction inspirée par l’opéra Garnier, à Paris) et l’ancien palais de l’Archevêque qui abrite actuellement le musée des Beaux-Arts. Quelle n’est pas notre surprise de voir dans la cour du musée des Beaux-Arts un cèdre du Liban, haut de 31 mètres et d’une envergure impressionante. Une halte pour contempler la cathédrale est obligatoire avant de découvrir le château et de se remémorer l’exploit du jeune duc de Guise. Enfermé dans la tour qui porte maintenant son nom, au pied de laquelle coule la Loire, le prince alors âgé de quinze ans s’en échappe par une fenêtre, atterrissant vingt-cinq mètres plus bas dans une barque qui l’attend. Le second point de contrôle étant franchi, c’est dans la rue Colbert que nous entamons notre troisième questionnaire. Après avoir emprunté le passage du Cœur Navré, ruelle moyenâgeuse qui menait les condamnés au pilori, nous faisons une halte sur la place Foire le Roi. Nous pouvons dès lors répondre à l’énigme nous demandant le nom du brigandinier. Il s’agit de Colas de Montbazon, devenu célèbre pour avoir habillé la Pucelle d’une cotte de mailles et l’avoir armée d’une épée. La Touraine fut une étape importante dans l’épopée de Jeanne d’Arc. 12 heures 30 sonnent au carillon de l’église. Le temps imparti au rallye est écoulé et nous devons rentrer. Une feuille pleine de questions demeurées sans réponses nous reste sur les bras. Tant pis, le musée du Compagnonnage attendra. De retour au siège, nous rendons notre questionnaire que le rôleur et Tourangeau s’empressent de corriger puis le classement fait, chaque équipe reçoit des lots. Après avoir emprunté le passage du Cœur Navré, ruelle moyenâgeuse qui menait les condamnés au pilori, nous faisons une halte sur la place Foire le Roi. Notre fromage trône en bonne place sur la table et c’est dans une ambiance festive, entourés d’Anciens, que nous prenons notre collation avant d’attaquer l’après-midi. Pour celui-ci, Champagne a invité chaque équipe à rejoindre un Ancien. Pour nous, après la marche du matin, ce sera la Loire à vélo : 20 kilomètres, départ du quartier des Deux Lions, direction Savonnière. Sur notre route, nous croisons le moulin de Ballan, ancien moulin à eau, et des barques à fond plat, typiques de la Loire. Deux heures après ce périple, la journée se termine chez l’Ancien, autour d’une table, en compagnie des épouses des sédentaires qui ont eu l’amabilité de nous recevoir. Par ce récit, nous tenons à remercier les Anciens qui nous ont fait découvrir la ville de Tours par leurs anecdotes et leur culture tourangelle ainsi que notre rôleur Champagne qui a beaucoup travaillé pour organiser cette journée de la communauté. L’équipe Robert Debré Un apéritif et un buffet froid nous attendent. Le chef, comme à son habitude, a fait des merveilles. 5 voyage et découverte Sur les pas des Magyars... Un chantier exceptionnel Breton on nom est Jérôme Kervella, j’ai vingt-etun ans et j’habite SaintBrieuc. Depuis si x a ns je suis couvreur, disons plutôt Aspirant couvreur chez les Compagnons du Devoir. M Aimant les voyages, je suis parti en tant que touriste onze fois à l’étranger (Canada, Chine, Europe de l’Ouest...), il me paraissait donc norma l que, fa isa nt pa r t ie de l’Association ouvrière où, comme chacun le sait, le voyage est un incontournable, je décide de sortir de l’hexagone pour effectuer une nouvelle étape de mon Tour de France. Ne connaissant pas l’Europe de l’Est et ayant au cours de ma scolarité entendu parler de l’Empire AustroHongrois et de son architecture sublime, je me tournais vers la Hongrie pour aborder une nouvelle expérience professionnelle, une autre langue, une autre culture et, bien sûr, acquérir une ouverture d’esprit. Il serait un peu long de vous conter l’histoire très dense de cette contrée. Sachez seulement que son existence est connue depuis le néolithique, époque à laquelle de nombreuses tribus l’habitent. Elle sera par la suite annexée à l’empire Romain et prendra sous l’empereur Tibérius en 14 avant Jésus-Christ le nom de Pannonia. Quelques siècles plus tard, les Huns, puis les Avars, les Ostrogoths, les Slaves, les Bulgares et les Francs l’envahiront à leur tour. Le traité de Trianon signé le 4 juin 1920 par les vainqueurs de la Grande Guerre consacrera la fin de l’Autriche-Hongrie, réduisant de deux tiers la superficie de la Hongrie et entraînant l’exode de millions de Hongrois vers la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Elle doit son nom de Hongrie à l’arrivée de la dynastie Arpad dont l’un des descendants Vajk deviendra roi chrétien sous le nom de Etienne Ier, recevant sa couronne du pape Sylvester II. Il sera canonisé. Cette dynastie règnera 250 ans et s’éteindra en 1301. Dès lors, la lutte pour la couronne de Hongrie éclatera entre différentes familles royales européennes et sera remportée par Charles Robert d’Anjou. A son tour, sa petite-fille Marie d’Anjou deviendra reine de Hongrie en compagnie de son époux Sigismund de Luxembourg, devenu roi de Hongrie par mariage, et qui sera également roi de Bohème et empereur du Saint Empire Romain Germanique. A la mort de ce dernier, l’un de ses généraux acquiert le titre de régent du royaume de Hongrie. Janos Hunyadi, tel est son nom, vaincra les Turcs à Belgrade en 1456, ce qui entraînera le couronnement en 1458 de son fils Matyas, plus connu sous le nom de Matthias 1er Corvin. Ce dernier modernisera son pays qui sera alors reconnu comme l’un des pays phares de l’Europe centrale. 6 L’invasion turque en 1526, sous le règne de Louis II Jagellon, aboutira à l’anéantissement de l’armée hongroise avec pour conséquence le partage en trois du pays : le Centre autour de Buda deviendra turc, l’Ouest avec comme capitale Pozsony se retrouvera sous la domination des Habsbourg et l’Est deviendra Principauté de Transylvanie et vassal de l’empire Ottoman. Parvenue à se libérer du joug turc, la Hongrie demeurera sous la domination des Habsbourg jusqu’à ce que, en 1848, sa volonté d’indépendance l’amène à une confrontation armée avec eux et entraîne la chute du gouvernement hongrois. En 1867, un compromis verra néanmoins le jour, instaurant une double monarchie « austro-hongroise ». Ce sera pendant un demi-siècle un âge d’or à la fois économique, culturel et intellectuel. Malheureusement, la première Guerre Mondiale éclate, cette double monarchie y participera en qualité d’alliée de l’empire germanique. Le traité de Trianon signé le 4 juin 1920 par les vainqueurs de la Grande Guerre consacrera la fin de l’AutricheHongrie, réduisant de deux tiers la superficie de la Hongrie et entraînant l’exode de millions de Hongrois vers la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. La seconde Guerre Mondiale permettra dans un premier temps à la Hongrie de récupérer des territoires sur la Roumanie et la Yougoslavie mais, appartenant au camp des vaincus, elle sera en 1945 définitivement rétablie dans les frontières imposées par le Traité de Trianon. Entrées en Hongrie en octobre 1944, les troupes de l’Armée Rouge donneront le départ d’une ère hongroise sous joug soviétique qui durera plus de quarante ans. Suite à la chute du mur de Berlin et à la fin de la guerre froide, le 23 octobre 1989 la République de Hongrie sera enfin proclamée et, le 1er mai 2004, la Hongrie deviendra membre de l’Union Européenne. Visiter la Hongrie, c’est faire connaissance avec Budapest, Veszprém, Eger, le lac Balaton et le parc national d’Hortobagy. Budapest, surnommée la Perle du Danube est une ville de 2,1 millions d’habitants. Le fleuve sépare la ville en deux, Buda sur la rive droite en est le centre historique tandis que Pest sur la rive gauche arbore un air moderne. Aujourd’hui, la Hongrie prend le chemin de la démocratie mais, en ville, richesse des uns et pauvreté des autres forment un contraste parfois difficile à accepter. Les Hongrois aiment leur pays, ils apprécient les étrangers à partir du moment où ceux-ci connaissent et respectent leurs coutumes et leur culture. Veszprém est une ville attrayante. Bâtie sur cinq collines, elle offre au regard du visiteur des bâtiments baroques, des ruelles étroites, des ponts et des moulins. Centre culturel de la rive nord du Danube, elle se trouve à environ 17 kilomètres du lac Balaton. Ce dernier, d’une superficie de 596 km2 , reste la destination préférée des Hongrois. Il se trouve à environ une heure d’autoroute de Budapest. Eger, très belle ville située dans une vallée entre les monts Matra et le massif de Bükk, a un lourd passé en héritage. Conquise par les Turcs en 1526, elle tomba aux mains des Habsbourg au XVIIIe siècle. Ils en fi rent une ville lumière. De style baroque, cette ville thermale attire par son charme naturel des touristes de tous pays. Artistes, architectes et artisans s’y côtoyaient et aujourd’hui plus de 150 maisons d’artistes ont été classées par les Monuments Historiques hongrois. Une curiosité, son minaret érigé par les Turcs lors de leur occupation de la ville. Se rendre en Hongrie sans passer par le parc national d’Hortobagy serait dommage. Créé en 1973, ce parc est situé au cœur de la grande plaine de Hongrie, la Puszta. Les visites se font obligatoirement avec un guide et les véhicules à moteur y sont interdits. On peut observer dans ce parc troupeaux de moutons, de bœufs gris hongrois, de chevaux de race et, à l’automne et au printemps, une très grande variété d’oiseaux migrateurs. Du village situé au centre du parc partent toutes les excursions. Je suis arrivé en Hongrie le 1er août 2004. Après vingt-six heures de bus, je posais enfin le pied à Budapest. Finies les crampes, les courbatures allaient s’estomper très vite et, même si je manquais de sommeil, le fait d’être arrivé vous réveille vite, je vous l’assure. C’était l’heure de la découverte. A peine descendus du car, les voyageurs s’éparpillent, chacun continue son chemin. Moi, je reste assis sur mon sac, j’observe les Hongrois et j’attends Eric, le couvreur arrivé ici il y a maintenant un an et demi et, aujourd’hui, un peu en retard. Tout de suite, je ressens autour de moi une certaine pauvreté. Les Hongrois me paraissent très serviables, ne parlent pas fort mais ils semblent regarder d’un œil particulier, avec une certaine colère, les Roumains et les Tziganes. Assis, avec mon ordinateur portable posé à côté de moi, je ne passe pas inaperçu. Un homme vient me parler. Naturellement il s’exprime en Hongrois (aie, aie, aie !) mais voyant l’inscription « Paris » sur mon sac, il se reprend et me demande très vite en français « Tu es Français ! ». Quel plaisir cela me provoque. Cette personne que je ne connais pas me parle de sa Hongrie avec un tel amour que d’emblée un drôle de sentiment pour ce pays m’envahit. Eric et son amie arrivent enfi n et me conduisent à l’hôtel. Là, nous discutons autour d’un Ricard. Beaucoup de questions m’envahissent. « Comment sont les Hongrois ? » « La vie est-elle dure ici ? » La réponse à cette dernière question fuse. « Oui, la vie est dure, mais découvre-le par toi-même, fais ton expérience. » Ils ne m’en diront pas plus et d’un certain côté, cela me plaît. Le soir venu, nous allons chercher Laurent, le menuisier avec qui je vais partager la chambre pendant tout le mois d’août. Il vaut mieux bien s’entendre ! Comme pour tout voyage d’itinérant à l’étranger, les premiers jours sont consacrés à l’apprentissage de la langue. Le bâtiment dans lequel vont avoir lieu les cours se trouve à cinq minutes de l’hôtel en tramway et fait face au Danube, non loin du parlement hongrois. Là, nous faisons la connaissance de Zoltan Fekete qui nous invite à boire un café à l’Institut Français où se trouve Marc, notre professeur de hongrois. Nous nous mettons d’accord sur les horaires (9 h 30 – 15 h) afin de pouvoir dormir le matin et profiter de la fin d’après-midi pour visiter Budapest et faire nos devoirs. Le seul problème est que nous ne sommes que deux car Maxime, le deuxième couvreur, ne doit arriver qu’en septembre. A cause de cela, notre budget va en prendre un coup car les fournitures seront à notre charge ainsi que les repas de midi et la carte de transport, Evosz ne prenant les frais à sa charge qu’à la condition qu’il y ait trois étudiants. Notre premier jour de cours débute sous les meilleurs auspices. Nous avons droit à un accueil de roi, grand sourire du portier, café et gâteaux offerts par la secrétaire et conversation en français avec Marc. Mais nous ne sommes pas là pour parler français, il va nous falloir malmener nos cerveaux car le hongrois ne ressemble en rien aux langues européennes. Par exemple, le verbe se trouve en fin de phrase, le sujet qui normalement se comprend en fonction du temps du verbe ne nous apparaît plus aussi évident. L’alphabet comporte des lettres que nous ne connaissons pas, la prononciation des lettres est différente... Bref, tout cela aboutit pour nous à un gros cassetête à la hongroise ! Heureusement, nous ponctuons nos efforts de découvertes. Ainsi, fi n août, nous décidons avec deux amis d’aller visiter Szentendre qui se trouve à une heure en train de Budapest. C’est un petit village pavé, abritant cinq églises. Il se trouve tout près du Danube et est très réputé pour sa beauté. Il attire le touriste et, le week-end, il est de bon ton d’aller s’y promener en famille et d’y déjeuner ou dîner au restaurant. Peut-être, à lire mon récit, allez-vous penser que je ne suis venu en Hongrie que pour le tourisme. Il n’en est rien. Je suis venu y travailler et je vais maintenant vous parler de mon entreprise. Bien sûr, je suis très vite repéré pour être « le Français ». Le premier jour, je suis reçu dans le bureau du patron qui me présente un collègue de travail lequel me montre ma chambre. J’apprends que je vais y vivre avec dix de mes collègues qui, habitant normalement à Debrecend, logent à l’entreprise en cette période de beau temps et ne rentrent chez eux qu’une fois toutes les deux semaines. Les premiers jours de travail sont très difficiles. Il me faut observer tout en évitant d’être « dans leurs pattes » pour ne pas les gêner. 7 L e cha nt ier su r lequel je va is travailler se trouve à Széchenyi, c’est le plus grand centre thermal d’Europe. Un superbe bâtiment néobaroque, construit au début du XXe siècle, avec trois bassins en plein air et une dizaine à l’intérieur où l’on peut nager dans une eau aussi bien à 38° qu’à 12°. S’y trouvent aussi des jacuzzis et des hammams. Cette expérience aura été pour moi un révélateur de mon Mon premier constat est le manque caractère. J’y ai découvert ma vraie nature, mon caractère de matériel pour effectuer le travail. et mon énorme soif de connaissances. Les horaires me surprennent aussi. Ils changent selon la période (hiver ou été). En septembre, date à laquelle je me trouve sur le chantier, nous travaillons de 5 h 30 à 18 heures 30 avec une pause de trente minutes à midi, puis France) m’intéresse drôlement. Beaucoup de une fois de retour à l’atelier, nous façonnons pour pièces sont produites chez nous, cela va des le lendemain jusqu’à 21 heures ou 22 heures. crochets de gouttière aux lucarnes ou faîtages. En Mais les pauses sont nombreuses, les ouvriers Hongrie, le travail me fait énormément penser s’arrêtant de travailler au gré de leur fantaisie à l’industrie. Les postes sont titrés : le soudeur, pour téléphoner ou aller boire une bière. (Il est le nettoyeur de soudure, etc. Pour ma part j’ai vrai que les Hongrois boivent énormément sur beaucoup de chance car je peux changer de les chantiers !) poste autant qu’il me plaît, néanmoins, après les vacances de Noël et pendant six mois, je Mon second constat est la manière de travailler n’ai quand même fait que des vases (10, c’est des ouvriers. Ils ne se préoccupent ni de l’esthébien mais 100, cela devient de la production tisme, ni des problèmes futurs que leur travail industrielle). Nous travaillons beaucoup en pourrait engendrer. J’essaie de leur expliquer rouleaux de cuivre et de zinc en raison de la et de leur montrer comment faire mais ils ne plieuse et de la guillotine de trois mètres. veulent rien changer à leurs habitudes, sans Le soir, ma vie n’a rien de particulièrement doute les restes du système communiste. Ils ne intéressant. Chacun fait sa cuisine, ce qui me sont pas très ouverts au niveau des techniques permet quand même d’apprendre des recettes. de travail et ils manquent curieusement de Après cela séance télévision et tout le monde au précision. Ainsi, l’on constate vite que si une lit après avoir refait le monde... couverture est belle vue de loin, lorsque l’on est dessus il n’en est plus de même et l’on prend vite Quittons maintenant l’entreprise et abordons peur. De plus, ils n’ont aucune garantie d’emploi l’expérience culturelle de mon voyage. lorsqu’un chantier se termine. Le travail à l’atelier est pou r moi le plus intéressant. Je suis là au cœur de l’ornementation. Les voir utiliser les machines qui permettent de faire des merveilles (machines que je n’ai pu voir qu’une fois en Les Hongrois sont généralement agréables et chaleureux, notamment envers les touristes égarés qu’ils aident spontanément. Entre collègues de travail et amis, ils ont pour habitude de s’inviter fréquemment à déjeuner ou à dîner. D’une manière générale, je trouve les Hongrois attachants, humains et pleins de finesse dans leurs relations avec les autres. Leur comportement est toujours poli et respectueux et ils ne sont pas comme nous sûrs de leur bon droit sous prétexte qu’ils paient des impôts. L es Hong rois a i ment leur pays, ils apprécient les ét ra ngers à pa r t ir du moment où ceu x-ci connaissent et respectent leu rs cout u mes et leu r culture. Les familles hongroises sont petites mais il n’est pas rare pour des raisons financières et pratiques que plusieurs générations soient réunies au sein d’un même foyer. Les grands-parents et les personnes âgées en général sont respectés. Toutefois, divorces, unions libres et enfants hors mariage sont de plus en plus courants. 8 Leurs repas se composent le matin d’un petit déjeuner semblable au nôtre, excepté à la campagne où ce premier repas est plus copieux, charcuterie et légumes en faisant partie. Le déjeuner est le repas le plus important de la journée. Il comporte une soupe, un plat avec de la viande et un dessert. Quant au dîner, vers 18 heures, il est plutôt composé de charcuterie, de fromage et d’une salade faite avec les légumes de saison. Au début du XXe siècle, les cafés ressemblaient étrangement à nos cafés littéraires. Encore aujourd ’ hui, l ’on y va pour se rencontrer, bavarder dans un lieu sympathique mais aussi pour lire son journal tout en déjeunant ou dînant. Plusieurs cafés sont des chefs-d’œuvre de l’Art Nouveau : L’Astoria, le Lukas, l’Incognito, le New York ou encore le café Gerbeaud. Les Hongrois apprécient l ’a lcool, sous ses différentes formes : bière dont la fameuse Dreher, vins dont certains ont acquis une renommée internationale (Egri Bikaver ou « sang du taureau d’Eger » ; Aszu et Szamorodni qui sont des vins de dessert) ; alcools forts sous forme de digestif (l’Unicum qui contient 23 herbes) ou d’eau-devie, dont la plus connue est le Barackpalinka. Ils aiment aussi beaucoup les sodas alcoolisés connus sous le nom de fröccs. Avant de refermer cette page consacrée aux plaisirs du palais, sachez que si vous êtes invité dans une famille hongroise, plus vous mangerez et plus vous serez considéré. Aussi, avant d’y aller, un conseil : jeûnez. Cette expérience aura été pour moi un révélateur de mon caractère. J’y ai découvert ma vraie nature, mon caractère et mon énorme soif de connaissances. J’ai en Hongrie découvert ce que signifiait « avoir de l’argent » et l’envie que cela pouvait engendrer. Nous sommes à ce point de vue des privilégiés et on nous le fait savoir. Il faut donc apprendre lorsque l’on est à l’étranger à vivre comme les locaux, en faisant attention à ce que l’on dit et à ce que l’on fait, et surtout faire en sorte de ne pas paraître au-dessus de leur condition. Un dernier mot pour dire merci à tous ceux, Compagnons, entreprise, amis et organisme grâce auxquels je peux effectuer ce séjour en Hongrie et en profiter un maximum. Jérôme Kervella Breton Aspirant Couvreur compagnons et culture Le Palais Idéal Bugey la Fraternité e retour chez moi pour les vacances estiva les, je décidais par un beau matin de motiver quelques proches pour partir à la découverte du Palais Idéal, créé et construit par Joseph-Ferdinand Cheval. D Ce palais se situe sur la commune de Hauterives, dans la Drôme, entre Lyon et Valence. Deux heures de voiture à travers nos belles montagnes du Jura, puis des Alpes, nous amènent au pied de cet édifice, complètement atypique, classé Monu ment Historique en 1969 pa r A nd ré Malraux, alors ministre de la Culture. Né le 19 avril 1836, dans la Drôme, JosephFerdinand Cheval mène, jusqu’au début de la construction du Palais Idéal en 1879, une vie qui ne se distingue guère de celle des hommes de sa génération. L’époque est dure, les disettes et les épidémies courantes. Le monde paysan dont il descend vit difficilement. Peu de paysans portent des souliers ; Beaucoup ne mangent que très rarement de la viande et leurs lits sont pour la plupart faits à base de branchages. JosephFerdinand est un jeune homme qui, ayant été peu scolarisé, parle mal sa langue maternelle contrairement aux artistes du moment issus dans leur grande majorité de la bourgeoisie. Son père décède lorsqu’il est âgé de dix-neuf ans. Une partie de la ferme lui revient mais il préfère s’en séparer au profit de son frère et partir exercer le métier de boulanger à Valence. Le 20 mai 1858, il épouse Rosalie Revol, il a vingt-deux ans. Puis il se fait embaucher comme ouvrier boulanger à Lyon. Dès lors, il néglige le domicile conjugal, y retournant rarement. Certains prétendent qu’il aurait voyagé et se serait rendu en Algérie. Il revient chez lui en 1864 pour la naissance de son premier enfant, lequel décèdera un an plus tard. A partir de cette date, il quitte le métier de boulanger et devient ouvrier agricole. Arrivant à la trentaine, il cesse d’être journalier et postule pour un poste de facteur après avoir obtenu du maire de Hauterives le certificat de bonne moralité alors que l’époque est plutôt portée à la débauche. Sa v ie fa mi l ia le est t rès ag itée et dev ient douloureuse. La mort de sa femme l’oblige à confier son deuxième enfant à son parrain. Il se remarie, il a une fille, son troisième enfant qu’il perd l’âge de quinze ans, ce qui lui cause une grande souffrance. Les tournées du facteur Cheval sont très long ues, environ trente-deux kilomètres. Il dessert les fermes les plus reculées. Durant ses tournées pédestres, le facteur pense beaucoup, bâtit en rêve un palais, un château, des grottes... Son rêve va prendre forme lorsque, un soir, en f in de tournée, il heurte une pierre. Celle-ci est de forme si bizarre qu’il la ramasse pour l’admirer plus à son aise à son domicile. Voici ce qu’il en dit : « C’est une pierre molasse, travaillée Né le 19 avril 1836, dans la Drôme, JosephFerdinand Cheval mène, jusqu’au début de la construction du Palais Idéal en 1879, une vie qui ne se distingue guère de celle des hommes de sa génération. par les eaux et endurcie par la force des temps, elle devient aussi dure que des cailloux ; Elle présente une sculpture aussi bizarre qu’il est impossible à l’homme de l’imiter : elle représente toutes espèces d’animaux, toutes espèces de caricatures. Je me suis dit : ‘’Puisque la nature veut faire la sculpture, moi, je ferai la maçonnerie et l’architecture. ‘’ » La construction du Palais Idéal démarre en avril 1879. Joseph-Ferdinand Cheval commence par creuser un bassin sur une parcelle de quatre ares et seize centiares, au quartier des Moulins. Entre 1881 et 1884, il va élever deux cascades : La source de la vie et La source de la sagesse. Il creuse également La grotte Saint-Amédée et Le tombeau égyptien. Cette esquisse appartient encore au domaine du rêve. Il tâtonne. Seul, il apprend les rudiments de ce qui lui est indispensable pour être à la fois architecte, dessinateur, sculpteur. En 1886, il débute la réalisation de la façade Est de son palais, où sont placés entre autres les trois géants. Il continuera, à la suite de cette façade Est, par Le temple Hindou. Nous sommes en 1891. Le palais sera terminé en 1912. Il utilisera pour cette 9 construction différents matériaux : mâchefer pour les voûtes du palais, pierre molasse pour la façade Est et pour la terrasse, cailloux pour les colonnes du tombeau égyptien, moellons pour le sous-œuvre et la partie cachée, éclats de granit rose, tuf clair et tendre, quartz noir, silex... Cheval, additif au Cahier, 1914). Alexandre Vialatte décrit, dans Dernières nouvelles de l’ homme, le facteur fou : « Chez l’homme, la tête pense, la main suit. Le reste y passe, parfois pendant une vie entière. Le facteur Cheval en est un exemple éclatant ». Cet artiste, endurant les intempéries et les hivers glacials, va jusqu’à l’âge de sa retraite en 1896 bâtir son chef-d’œuvre de nuit ainsi que le dimanche, son seul jour de repos. Toute cette construction se réalisera à grands frais et au mépris de sa santé. Il semble presque poussé par quelques forces obscures. Ce facteur travaille en-dehors de toutes références à l’art officiel de l’époque puisqu’il n’a aucune connaissance de l’Art Nouveau ou de l’Impressionnisme qui dominent à ce moment. En fait, Joseph-Ferdinand Cheval se révèle être, outre un artiste, un athlète et apparaît, de plus, doué d’une volonté peu commune. Ecoutons-le : « Après avoir terminé mon palais de rêve à l’âge de soixante-dix-sept ans et après trente-trois ans de travail opiniâtre, je me suis encore trouvé assez courageux pour aller faire mon tombeau au cimetière de la paroisse. Là encore, j’ai eu le bonheur d’avoir la santé pour achever le tombeau, appelé Le tombeau du silence et du repos sans fin, à l’âge de quatre-vingt-six ans » (témoignage du facteur Le palais est à de nombreux endroits recouverts d’inscriptions, de pictogrammes trouvés par Cheval lors de ses lectures. Certains grands écrivains de l’époque lui ont également dédié quelques phrases ou poèmes, ainsi en est-il de : « Quand le passant rêveur contemple cette enceinte où ton labeur superbe a vaincu le néant, il cherche je ne sais quelle effrayante empreinte où puisse s’étaler une main de géant : car c’est la récompense, ô sculpteur gigantesque, d’avoir réalisé ton rêve surhumain. Va, tu peux bien graver ton nom à chaque fresque, hier c’était le labeur, c’est la gloire demain ». De nombreuses inscriptions nous rappellent cel les uti lisées par les bâtisseurs, dont les Compagnons : « A cœur vaillant, rien d’impossible », « A la source de la sagesse seule, on trouve le vrai bonheur » ou bien encore « Heureux l’homme libre » et aussi « Bravant la chaleur, la froidure et même l’outrage du temps, je forçais parfois la Nature et triomphais des éléments. » En construisant durant les huit dernières années de sa vie son tombeau, Joseph-Ferdinand Cheval donne à son Palais Idéal un sens ultime car ce tombeau en est le prolongement spirituel. « Ce tombeau clôt l’épopée métaphysique d’un artiste qui, à la fois, voulait se survivre et aurait aimé faire corps avec son œuvre, jusqu’à y être englouti et enseveli. » Ce tombeau se trouve à un petit kilomètre de Hauterives, son genre de travail le rend très original, à peu près unique au monde, en réalité, c’est l’originalité qui en fait sa beauté. 10 Sur le fronton du palais, nous pouvons lire cette inscription : « Je suis la mort, je suis cruelle, je fauche sans cesse, je faucherai éternellement. » On peut comprendre que le facteur accordait de l’importance à la mort mais également au culte des morts cher à la France rurale. Cet artiste, endurant les intempéries et les hivers glacials, va jusqu’à l’âge de sa retraite en 1896 bâtir son chef-d’œuvre de nuit ainsi que le dimanche, son seul jour de repos. Toute cette construction se réalisera à grands frais et au mépris de sa santé. Ce Palais Idéal est pour notre pays, mais aussi pour le monde, une prouesse architecturale d’art naïf. Le fait d’avoir été classé Monument Historique lui a permis de faire l’objet d’une restauration, restauration nécessaire due aux différentes méthodes de construction, à la mauvaise qualité des matériaux qui, très vite, ont posé des problèmes de conservation à cet édifice de plus d’un siècle maintenant. Les premiers travaux de restauration débutèrent à titre expérimental en 1978 et se terminèrent en 1993. Aujourd’hui, ce palais est ouvert à la visite une grande partie de l’année, il émerveille, enthousiasme, effraie le visiteur qui, de toute façon, s’interroge. Pour notre groupe, ce fut un retour vers le XIXe siècle, une journée passée à découvrir un style de vie mais aussi à plonger dans la folle création du facteur Cheval qui réalisa un grand chef-d’œuvre mais également son rêve. Pierre Van Damme Bugey la Fraternité Compagnon Couvreur du Devoir compagnonscarnet Carnet du Tour de France ADOPTIONS Compagnon du Devoir se fait un plaisir de présenter au Tour de France les Aspirants adoptés à : Bordeaux, le 11 juin 2005 Charlie Airault, dit Poitevin, Tailleur de Pierre, Pierre Briand, dit Tourangeau, Boulanger, Pierre-François Haudin, Hainault, Peintre, Marie Levraey, Rouergue, Peintre, Jean-Baptiste Martin, dit Tourangeau, Electricien, Bérangère Perrot, Poitevine, Peintre. Troyes, le 26 novembre 2005 Arnaud Mollard, Auvergnat, Charpentier. Baillargues, le 9 décembre 2005 Romain Delanoé, dit Nantais, Menuisier, Baptiste Sarthou, dit Provençal, Menuisier. Lyon, le 9 décembre 2005 Dorian Estevenon, dit Gévaudan, Mécanicien Outilleur. Bordeaux, le 10 décembre 2005 Sarah Barbancon, dite Limousine, Tapissier, Carlo Basso, Manceau, Couvreur, Ludovic Casties, Toulousain, Charpentier. RÉCEPTIONS La fête de l’Ascension a été l’occasion pour le corps d’état des Compagnons Plombiers du Devoir de recevoir à Tours le 25 juin 2005 cinq enfants du Père Soubise : Julien Cabannes, Champagne Cœur Fidèle, Ludovic Fave, Champagne la Persévérance, Cédric Paubon, Champagne la Bonne Volonté, Christophe Porcher, Nantais la Générosité et Frédéric Thomas, Lyonnais la Franchise. Les Compagnons Boulangers Pâtissiers du Devoir de la Province de Bordeaux ont reçu le 30 octobre 2005, à l’occasion de la fête de la Toussaint, le Pays Jimmy Marteau, Vendéen la Constance et ceux de la Province de Nantes donnèrent Réception le 4 décembre 2005, à l’occasion de la fête de Noël, au Pays Pierre Henry Lalague, Landais Va sans Crainte. Le corps de métier des Compagnons Carrossiers du Devoir est heureux de présenter au Tour de France le Pays Eric Bernard, Vendéen Va de Bon Cœur, reçu à Paris le 19 novembre 2005, à l’occasion de la fête de Sainte-Catherine. Les Honnêtes Compagnons passants Tailleurs de Pierre du Devoir ont donné réception à Toulouse, le 26 novembre 2005, aux Aspirants Régis Eroyan, La Persévérance de Charentay, Yann Margueray, La Vaillance de Chevreuse et Nicolas Siegfried, La Persévérance de Neuville-la-Roche. La fête de la Toussaint a été l’occasion pour le corps de métier des Compagnons passants Couvreurs du Devoir, Bons Drilles du Tour de France, de recevoir le 26 novembre 2006 à Lyon, les Coteries Félix Caillot, Nantais la Constance, et François Rousselle, Flamand Cœur Sincère, et à Paris, Sébastien Robert, Angevin la Persévérance, et Pierre Spielmann, Alsacien la Générosité. La fête de l’Ascension a été quant à elle l’occasion de recevoir le Coterie Fabien Villemin, Cevenol Cœur Loyal, le 26 novembre 2005, à Bordeaux. Les Compagnons Mécaniciens et Mécaniciens Outilleurs du Devoir sont heureux de faire part au Tour de France de la Réception à Lyon, le 10 décembre 2005, du Pays Thomas Maurin, Gévaudan la Générosité. La fête de Noël a été l’occasion pour les Compagnons Menuisiers du Devoir de la Province de Paris de recevoir le 17 décembre 2005, le Pays Julien Carnevale, Julien le Nantais. Brest, le 10 décembre 2005 Olivier Maillon, Forézien, Charpentier. Nîmes, le 10 décembre 2005 Rémy Candelier, dit Suédois, Métallier, Sébastien Dubois, dit Provençal, Menuisier, Rémi Faveau, Lyonnais, Peintre, Kévin Raynel, dit Ile-de-France, Menuisier. Saint-Egrève, le 10 décembre 2005 Flavien Betton, Limousin, Couvreur, Jean-Marc Bernet, dit Breton, Métallier, Antoine Catroux, Angevin, Charpentier, Jean-Baptiste Schittly, Alsacien, Charpentier. Saint-Etienne, le 10 décembre 2005 Julien Vialettes, dit Albigeois, Mécanicien. Toulouse, le 10 décembre 2005 Fabien Supersax, dit Franc-Comtois, Chaudronnier, Lionel Wolff, Alsacien, Couvreur. Dijon, le 17 décembre 2005 Yann Genevois, Dauphiné, Charpentier, Lionel Sporen, dit Lorrain, Serrurier. Nantes, le 17 décembre 2005 Florian Bert, Bordelais, Plâtrier, Vincent Hormière, Albigeois, Plâtrier, Benjamin Martin, Angevin, Couvreur. Pont-de-Veyle, le 17 décembre 2005 Pierre-François Monnot, Bourguignon, Couvreur, Renaud Gauvain, dit Ardéchois, Métallier. Reims-Muizon, le 17 décembre 2005 Julien Labarge, Bourguignon, Couvreur, Rémy Gobillard, dit Champagne, Menuisier, Damien Peruchon, dit Champagne, Tapissier. NAISSANCE Virginie et Christophe Possémé. La Sagesse de Breuilsur-Vesle, Compagnon Maçon du Devoir, ainsi que Théo sont heureux de faire part au Tour de France de la naissance le 13 novembre 2005 d’Alexi. DÉCÉS Hommage à Monsieur Michel Thebault Un ami nous a quittés Notre Mère Dixneuf, les Dames-Hôtesses des Maisons de Tours, rues Littré et Saint-Symphorien, les prévôts et quelques Compagnons de divers corps d’état ont accompagné Monsieur Michel Thebault à la porte de son dernier voyage, en ce jour du 29 novembre 2005. Dans la salle du crématorium de Tours, sa famille et ses nombreux amis se sont recueillis en déposant sur la bière quelques pétales de roses en lui adressant l’ultime adieu. Michel Thebault était un ami des Compagnons, plus qu’un ami. Il possédait cet esprit généreux, dévoué, fraternel que chaque Pays ou Coterie lui reconnaissait et certains regrettaient qu’il ne puisse porter canne et Couleur. Il l’aurait largement mérité. Commis d’architecte durant de longues années, d’abord au Cabinet Marconnet, puis au Cabinet Boille, il devait ensuite, l’heure de la retraite arrivée, mettre toute sa compétence au service des Compagnons du Devoir de Tours. Fin dessinateur, il exécuta tous les relevés de nos Maisons de la Province pour mise à jour des plans. Combien de projets d’ouvrages d’Adoption ou de Réception de nos jeunes profitèrent de ses judicieux conseils. Le contact de nos jeunes était pour lui source de joie. Ceux qui l’ont connu n’oublieront ni son sourire d’accueil bienveillant ni son regard qui s’illuminait dès le premier contact. Combien d’esquisses et de projets de travaux confortatifs pour les Maisons de notre Province et combien d’heures offertes pour le suivi des travaux. Combien de temps passé pour créer diverses décorations de salles communes ou objets décoratifs extérieurs comme la lanterne du Père Soubise suspendue dans la cour de la rue Littré, réalisée en fer forgé par nos jeunes serruriers ou bien encore ce motif en demi-bosse qui orne la plate-bande de la porte d’entrée sur courette de la rue Paul-Louis Courier et, combien d’autres... On ne peut citer ici tous les travaux qu’il réalisa gracieusement durant une vingtaine d’années, toujours d’humeur égale et avec le sourire. On peut encore citer le plan reconstitué de l’ancienne basilique Saint-Martin de Tours qui servit aux jeunes tailleurs de pierre pour la réalisation partielle de la maquette de cette basilique exposée au musée SaintMartin. Ce plan décore toujours l’un des murs de notre petite salle à manger de la rue Littré. Michel Thebault, de soixante à quatre-vingts ans, aima ainsi dessiner, écrire, construire ses maquettes de projets en contreplaqué ou en carton dans le minuscule bureau que les Compagnons lui avaient aménagé rue Littré. Là, il était chez lui, heureux d’œuvrer, heureux d’accueillir les apprentis, stagiaires, Aspirants, jeunes Compagnons et même Anciens, qui venaient chercher près de lui un conseil ou tout simplement s’accorder un moment de causette toujours instructive. Il se réjouissait à la pensée d’une escapade dans un congrès auquel il se trouvait invité ou dans un « banquet », entouré de « ses » jeunes. On pourrait encore écrire bien des lignes sur sa discrétion, sur sa tolérance, sur son savoir et son savoir-faire, sur sa connaissance des symboles, sur la précision et la minutie avec lesquelles il accomplissait le moindre ouvrage. Sur les cours de dessin à main levée et les cours de relevés qu’il dispensa à nos jeunes. Michel Thebault nous a quittés avec autant de discrétion qu’il nous avait aidés. C’était un ami. C’était un Compagnon, sans canne ni Couleur, mais avec l’esprit. Adieu Monsieur Michel Thebault. Reposez en paix. Les Pays et Coteries de la Province de Tours 11 Table des matières pour l’année 2005 Articles de réflexion Les Compagnons du Devoir ont adopté trois femmes de métier Normand la Clef des Cœurs...............................................................................................février Le voyage pour tous Jean-Luc le Manceau ..........................................................................................................mars Le projet de l’Itinérant Angevin le Tolérant .............................................................................................................mars Se sédentariser à l’étranger Ile-de-France Cœur Loyal ...................................................................................................mars Sédentaire en Pologne Forézien la Bonne Volonté ..................................................................................................mars Sédentaire en Afrique Noire Rouergue l’Ami des Eléments .............................................................................................mars Un séminaire de maréchalerie en Lituanie Ile-de-France la Franchise du Devoir................................................................................... avril Métiers en difficulté Normand la Clef des Cœurs................................................................................................... mai Des métiers sans jeunes et des jeunes sans métier ! Franc-Comtois la Fermeté et Angevin la Bonne Conduite.................................................... mai Conseiller au sein de l’Association La Fermeté de Pont-de-Vaux................................................................................................ juin 67e Assises nationales du Compagnonnage du Devoir Tours, les 3 et 4 juin 2005 Normand la Clef des Cœurs...................................................................juillet-août-septembre Les âges de la vie - IV Evoluer et s’adapter Normand la Clef des Cœurs.............................................................................................octobre Mosaïque – Noir ébène Henri le Provençal ...................................................................................................... novembre Activités de province Un week-end très apprécié (12-13 juin 2004) Languedoc Cœur Sincère...................................................................................................février Ouverture du bureau de passage de Poitiers Angevin la Bonne Conduite ................................................................................................. avril La grande nuit des métiers Lorrain la Constance d’Ellviller .............................................................................................. mai Une Cayenne à Bruxelles Beauceron la Fidélité............................................................................................................. juin Première fête annuelle de l’AOCDTF au casino de Beaucaire Johanna Houel .......................................................................................................... novembre Hommages Les jeunes à l’honneur : Olympiades 2004 .............................................................................................................................................. avril L’outil « cadeau-souvenir » Jean le Breton........................................................................................................................ juin Métiers M.O.F. en chaudronnerie Angevin l’Ami des Arts......................................................................................................février Clin d’œil à l’Histoire ou la naissance d’un nouveau métier dans le Compagnonnage La Fermeté de Salon-la-Tour ............................................................................................février Aux vertus du Devoir Picard l’Ami du Trait ..........................................................................................................février Travail de carrosserie au concours des Meilleurs Ouvriers de France Périgord la Persévérance ...................................................................................................... avril Métiers en difficulté : le métier de mécanicien outilleur va-t-il disparaître de la liste des métiers manuels Normand le Désir de Bien Faire ............................................................................................ mai « Manufacturing Team Challenge », nouvelle discipline aux Olympiades des Métiers Breton la Persévérance.......................................................................................................... juin Le grand chef-d’oeuvre dit « de Saint-Etienne » Beaujolais le Bon Cœur ......................................................................................................... juin Europain 2005, les chiens blancs racontent en direct Les Compagnons Boulangers et Pâtissiers du Devoir ............................................juillet-août Cheminement d’un Meilleur Ouvrier de France Marc le Vivarais......................................................................................................... septembre Rouen, un sixième franchissement sur la Seine Réunionnais et L’Indulgence de Montmaur ...................................................................octobre Vie professionnelle La réfection du clocher de Mareuil-sur-Ay Angevin la Bonne Conduite .................................................................................................. juin Ebéniste aujourd’hui Patrick le Vendéen................................................................................................................. juin Chronique des jeunes Versailles, la renaissance du bosquet des trois fontaines Les itinérants plombiers de Reims................................................................................. janvier 12 Sortie à Chambord La communauté de Blois ................................................................................................ janvier Un abri à bois, en Normandie Les lapins bois d’bout de Mont Saint-Aignan............................................................... janvier Une journée à Lamotte-Beuvron Les Compagnons et Aspirants Boulangers.................................................................... janvier Etranger sur le Tour de France Namurois.............................................................................................................................mars Ferme métallique Rémi Candelier ..................................................................................................................... mai Couvreur chez les Compagnons du Devoir Aurélien Angot ..................................................................................................................... mai Un apprentissage en chaudronnerie Cédric Marquet..................................................................................................................... mai Couvreur, un métier d’avenir Denis Desmoulière ............................................................................................................... mai Un semi-remorque d’exception Paul Chevallier...................................................................................................................... mai Une journée à Fontainebleau Les apprentis menuisiers de Paris...........................................................................juillet-août Echange des « lapins » de Marseille et de l’Argentière : un projet à renouveler Les apprentis menuisiers .......................................................................................... novembre Le soleil au cœur de la Bourgogne Les Itinérants plombiers de Dijon .............................................................................décembre A la découverte de l’escalier sur voûte sarrasine Les lapins de Toulouse ...............................................................................................décembre Une pocket-bike comme projet de ville Ile-de-France la Tolérance ..........................................................................................décembre Un nouvel orgue pour Saint-Thégonnec Jean-François l’Angevin, Pierre-Eloi le Rouergue et Bruno le Nantais ......................décembre Une balustre en pierre pour travail de Réception La Sincérité de Bordeaux et La Constance d’Ambarès et Lagrave..............................décembre Le Compagnonnage hors de nos frontières Escale au Canada Jérôme le Champagne ..................................................................................................... janvier Mail de Chine Richard le Lyonnais .......................................................................................................... janvier Welcome to Grenada Alsacien Va de Bon Cœur et Fabien l’Alsacien................................................................. janvier Un stage d’apprentis maroquiniers en Tunisie Carine, Nathalie, les 2 Alexandre, Romain, Thibault et Victor .................................... janvier Balade irlandaise Flamand Ile-de-France, Breton, Blésois et Thomas l’Angevin ........................................ janvier Démarches à suivre pour partir hors de la Communauté Européenne Nantais la Volonté...............................................................................................................mars Commencer son Tour de France par l’étranger, pourquoi pas ? Champagne.........................................................................................................................mars Formation professionnelle par le voyage Tourangeau la Clef des Cœurs.............................................................................................mars Le Tour de France à l’étranger, une expérience professionnelle mais aussi culturelle Flamand la Vaillance ..........................................................................................................mars Une valeur à ne pas négliger, la dignité dans la pauvreté Toulousain...........................................................................................................................mars Trois jours très intéressants pour les couvreurs en Belgique Breton................................................................................................................................... avril Cologne, dévoile-toi ! Lyonnais la Pondérance ........................................................................................................ juin Le Tibet au cœur de l’Inde Toulousain............................................................................................................................. juin Une rumeur court sur le Tour de France Flamand ....................................................................................................................juillet-août La coutellerie en Allemagne Namurois.........................................................................................................................octobre Regard sur la Lituanie Vosgien Cœur Loyal.................................................................................................... novembre Un « toubab » à Bamako Normand .....................................................................................................................décembre La maréchalerie en Inde Flamand ......................................................................................................................décembre Mayotte, l’île au lagon Bourguignon ...............................................................................................................décembre De passage dans les Pays Baltes Ile-de-France la Générosité.........................................................................................décembre Mon expérience suédoise Bressan ........................................................................................................................décembre Informations générales Le musée du Compagnonnage vous informe .............................................................................................................................................. avril De Favet à Miro, la gravure au 20e siècle ...................................................................................................................................juillet-août Initiation et perfectionnement au dessin d’art à la Maison des Compagnons de Paris Patrick le Dauphiné................................................................................................... septembre L’atelier d’Alquin, exposition de sculpture à la Fondation de Coubertin Pascale Grémont Gervaise....................................................................................... septembre Du Cœur à l’ouvrage : la passion du bois Exposition à Bordeaux Henri le Dauphiné ...........................................................................................................octobre La céramique contemporaine Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière ...................................................................octobre Le Compagnonnage en deuil Arle Raboteau, La Persévérance de Chadenac .................................................................février François Bret, François l’Ardéchois ...................................................................................... avril Marcel Chassat, Limousin l’Ami des Arts ............................................................................. mai Xavier Rouaud ...................................................................................................................... mai Pierre Gilly, Pierre le Provençal ............................................................................................. juin Jérôme Peltier, Normand Franc-Cœur ..................................................................... septembre Alain Billaquois, Nivernais le Courageux le Soutien des Couleurs .................................octobre René Edeline, Tourangeau la Franchise .................................................................... novembre Georges Gaignard, Francoeur de Tours..................................................................... novembre Jean-Claude Boutillier, Jean-Claude le Picard ......................................................... novembre Notes de lecture Par les Compagnons du Devoir Chant du Loriot – joie et liesse Hervé Rougier...................................................................................................................... avril Fragments d’histoire du Compagnonnage Musée du Compagnonnage ............................................................................................février L’outil Paul Feller/Fernand Tourret ............................................................................................février Par François Icher Le monde fascinant des arbres Eckart Pott ........................................................................................................................février Le bois Joseph Geldhauser ...........................................................................................................février Un jardin de chartreux Editions Glénat .................................................................................................................février Egypte, pierre de lumières Hervé Champollion, Diane Sarofim Harle.......................................................................... avril Chroniques égyptiennes : voyage sur les chemins de traverse Claudine et Cyril Le Tourneur d’Ison .................................................................................. avril Images de l’Egypte chrétienne Mahmoud Zibawi................................................................................................................ avril Abbayes et monastères d’Europe Bernard Schütz.........................................................................................................juillet-août Mon papa en guerre Jean-Pierre Guéno, Jérôme Pecnard....................................................................... septembre Il y a un siècle, la France paysanne Rosine Lagier ............................................................................................................ septembre L’art et l’histoire de la brique James W.P. Campbell............................................................................................... septembre L’art des Celtes Christiane Eluère ...................................................................................................... septembre Nous, les derniers mineurs Camille Oster et Elise Fischer.........................................................................................octobre Culture générale L’escalade : l’équilibre et l’art de la chorégraphie à la verticale Manceau la Clef des Cœurs ...............................................................................................février Naissance d’un jardin Gilles Guillot ......................................................................................................................février Le marathon de New York Jean-Philippe le Breton........................................................................................................ avril Tour de France en tandem par les canaux Poitevin la Clef des Cœurs .................................................................................................... avril La ville de passage (II–III–IV) Beaujolais le Bon Cœur .......................................................................mai, octobre, novembre George Sand et Agricol Perdiguier Guépin la Persévérance ......................................................................................................... juin Au Portugal Beaujolais le Bon Cœur .............................................................................................juillet-août Petite histoire d’une aubette André le Nantais........................................................................................................ septembre Voyage en Ethiopie Ile-de-France l’Ami des Arts ..................................................................................... septembre Les nœuds, patroimoine universel et lien entre les hommes de la terre Manceau la Clef des Cœurs .............................................................................................octobre Achèvement de l’une des œuvres de Le Corbusier, à Firminy L’humilité de Villeneuve d’Ascq.................................................................................. novembre compagnons et Tour de France La ville de passage (VI) Beaujolais le Bon Cœur 20ème arrondissement 16 fév r ier 20 0 4 . L a boucle se ter m i ne, le cercle entier se précise. Nous sommes dans le vingtième arrondissement. Après douze années de recherche, de déplacements, de lecture, de ratures, d ’additifs, d ’absence, de reprise, je crois tenir le bon bout et je me suis promis de terminer ce récit pour la Saint-Joseph 2004. Le vingtième et dernier arrondissement. De chaleureux souvenirs s’y rattachent car c’est le lieu de ma première adresse, avec l’Alsacienne, à la fois de Compagnon sédentaire et de jeune marié. C’est aussi le lieu de naissance de notre fille aînée Chantal. L e 1er ja nv ier 18 6 0, Pa r i s cha nge . Pa r i s s’ag ra nd it. Pa ris se d iv ise aussi, les v i ng t arrondissements prennent forme. L e v i ng t ième a r rond issement na ît su r les territoires de la commune annexée de Belleville, de Ménilmontant, du petit et du grand Charonne et d’une portion de l’ancien village de SaintMandé. Au nouveau vingtième, revient la mairie de Belleville : monument profane s’il en est. C’est une ancienne guinguette. Grands coups de badigeon et, pendant trente ans, la mairie du vingtième arrondissement fonctionnera dans ce lieu sombre, à l’aspect étrange. La nouvelle mairie, programmée en 1887, achevée en 1897, se situe place Léon Gambetta. Ses plans durent être modifiés dans un souci d’économie pour compenser les dépenses de consolidation du sous-sol. En effet, les fondations dans ce site truffé de carrières de gypse furent onéreuses et exigèrent à l’époque une immense dalle en béton de « 2 700 m 2 au sol ». L’histoire du vingtième arrondissement pourrait se lire par le nom de ses rues. Les rues des Prairies, des Grands Champs, des Orteaux, des Maraîchers, des Mûriers, etc.. rappellent l’essence rurale de lieux qui ne se sont guère urbanisés qu’au cours du siècle dernier. Les rues du Pressoir et des Panoyaux (variété de raisins sans pépins) rappellent la campagne, le vignoble, la tradition ouvrière « française » ; parmi tous les arrondissements parisiens, c’est celui que l’on pourrait appeler le « vrai quartier populaire ». L e s qu at re qu a r t ier s s ont B el le v i l le (7 7 e q u a r t i e r), S a i nt-Fa r g e au (78 e q u a r t i e r), Père Lachaise (79 e quartier), Charonne (80 e quartier). Belleville, des vignes aux ateliers Le village de Belleville a de très anciennes origines. Il était situé sur un plateau dominant Paris, limité au Nord par les Buttes Chaumont et Beauregard et désigné au VIIe siècle sous le nom de « Savies », dérivé de « Saxon » (Sawhardt), ce qui signifie terre ingrate. L’origine de ce nom demeure très incertaine. L’historien de Paris, Jacques Hillairet, hasarde qu’il pourrait s’agir d’une déformation de « Bellevue ». Sur le plateau, vivent les paysans et les vignerons. C’est là aussi que s’établiront, au début du XIX e siècle, les Parisiens, surtout artisans et commerçants. St-Germain de Charonne. Milieu XVe siècle pour l'essentiel. L’histoire du vingtième arrondissement pourrait se lire par le nom de ses rues. Les rues des Prairies, des Grands Champs, des Orteaux, des Maraîchers, des Mûriers, etc. rappellent l’essence rurale de lieux qui ne se sont guère urbanisés qu’au cours du siècle dernier. L’histoire de Belleville ne peut être dissociée de celle de la vigne. Aujourd’hui encore le parcellaire en lanières étroites et profondes, hérité du vignoble, reste perceptible en certains endroits, résultat de la volonté des vignerons de partager leurs biens afi n que chacun bénéficie des mêmes conditions d’exposition et dispose du bas et du haut de la pente. Entre 1815 et 1860, le bourg rural s’industrialise à une vitesse fulgurante, passant de 2 876 habitants en 1817 à 57 700 en 1856. L’agitation ouvrière monte aux barrières en 1848, la colère gronde avant l’Insurrection ; le gouvernement provisoire succédant à Louis-Philippe décide d’ouvrir les Ateliers nationaux de Belleville. « Jusqu’à 5 000 ouvriers s’inscriront chaque jour à l’embauche ». De Mesnil Mautemps à Ménilmontant Ménilmontant est un hameau de Belleville. Son nom apparaît au Moyen Age « Mesni l Mautemps » (La ferme du mauvais temps), qui évoluera en Mesnil Montant au XVIe siècle du fait de la forte pente du quartier. Sur cette colline, les communautés religieuses, propriétaires de nombreux domaines, canalisent les eaux qui ruissellent sur les glaises. La toponymie conserve la mémoire vive de cette abondance des eaux : rue des Cascades, de la Mare, des Rigoles, passage de la Duée (passage le plus étroit de Paris, 0,60 mètre). Les ruisseaux sont conduits à des bassins collecteurs prolongés de ca na lisat ions et d ’aqueducs desser va nt les fontaines des environs et même certains endroits de la capitale. 13 Le château du Seigneur de Saint-Fargeau. Le premier château de Mesnilmontant a été construit au XVIe siècle au milieu des terres et des bois de haute futaie appelée forêt de Maudam. En 1685, le château est acheté par Michel le Peletier, intendant des Finances, qui va lui donner ses lettres de noblesse en même temps que le nom de sa seigneurie dans l’Yonne « Saint-Fargeau ». Le membre le plus célèbre de la lignée Saint-Fargeau, Louis-Michel, s’empresse de se défaire de la partie boisée et délaisse le château. Préférant la politique à ses terres, Louis-Michel le Peletier renonce à ses titres et privilèges en 1789 et, parmi les premiers, rejoint le Tiers-Etat. Ami de la technique, il permet à Claude Chappe en septembre 1792 d’utiliser le parc pour les premiers essais de son fameux télégraphe. A la veille de l’exécution de Louis XVI dont il a voté la mort, ce converti de la République est poignardé par un royaliste entendant lui faire payer le prix de ce qu’il considérait être la plus infâme des trahisons. LouisMichel le Peletier a droit à des funérailles nationales au Panthéon, Ménilmontant a gagné son grand homme, mais perdu son château. Il est détruit en 1802 et le domaine se couvre de lotissements. Les quarante-quatre hectares du Père Lachaise C’est le site qui attire le plus de visiteurs dans le vingtième arrondissement. Sans doute parce qu’il est plus qu’un cimetière. C’est une magnifique promenade de quinze kilomètres d’avenues et d’allées ombragées de plusieurs milliers d’arbres (5 300). C’est un gigantesque musée de recueillement à ciel ouvert. En 1871, il devint célèbre par son Mur des Fédérés contre lequel plus de 20 000 combattants de la Commune furent fusillés. Au Moyen Age, le terrain de l’actuel Père Lachaise faisait partie de la paroisse de Charonne. Au lieu-dit Champ-l’Evêque, domaine de l’Evêque de Paris, un riche marchand achète ce terrain en 1386 et y fait construire une maison de campagne en 1430. Le domaine va changer plusieurs fois de mains jusqu’à ce qu’il soit cédé en 1626 à Marie l’Huillier (qui agit pour le compte des Jésuites de Saint-Louis) et prenne le nom de domaine de Mont-Louis. Quelques mois plus tard, les Pères font surélever de deux étages l’habitation originelle se trouvant à l’emplacement de l’actuelle chapelle du cimetière. Ils en font la maison de repos de l’ordre. Le Père de La Chaise, confesseur de Louis XIV, y possède un appartement et contribue généreusement à sa restauration. A sa mort, le domaine sera vendu pour payer les créanciers des Jésuites. Au fil des successions, les jardins seront laissés à l’abandon jusqu’à l’acquisition de la propriété par le préfet de la Seine, Monsieur Frochot, en 1803 pour la transformer en cimetière. Depuis 1962, la partie la plus ancienne située en haut de la colline est classée parmi les sites historiques et pittoresques. De très nombreuses sépultures sont aussi classées monuments historiques. Charonne et la vigne Renommé pour ses v ins, le v i l l a ge d e C h a r on ne est parsemé de nombreux pressoirs appartenant à des congrégations religieuses. Le nom de Charonne apparaît aux alentours de l’an Mil mais ce n’est qu’à partir du XIIIe siècle qu’il figure dans de nombreux actes officiels. L a première chapel le de Charonne est édifiée au début du Moyen Age. L’ édif ice d’aujourd’hui, Saint-Germain de Charonne (un des deux seuls de Paris comparables à ceux de nos campagnes, il possède son cimetière attenant,) a été reconstruit au XVe siècle hormis l’étage inférieur du clocher qui date du XIIIe siècle. L’église a été restaurée plusieurs fois au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Vers 1810, Charonne commence à s’industrialiser, cependant plus lentement que Belleville, et devient un foyer de contestation ouvrière à la suite de l’implantation d’industries souvent très insalubres. On y trouve des abattoirs de porcs, des fabriques de colle de pâte, des lavoirs, des industries de fonte et affinage de métaux, des scieries mécaniques, des fabriques d’allumettes, des vacheries, des fondoirs de graisse, des poteries, des ateliers d’artificiers, des fabriques de bleu de Prusse, de chandelles, de cartons, de feutres cuir verni, des distilleries d’eau de vie, des ateliers de travail de la corne, des fabriques de chapeaux, des fours à plâtre et la plus grande manufacture de bougies de la capitale. Voilà un inventaire presque complet dont le promeneur d’aujourd’hui ne retrouve pas trace. A Charonne, la campagne est dans Paris. Un village blotti autour de son église depuis que le quartier Saint-Blaise a été réhabilité et surtout depuis que la ZAC du même nom a modifié la physionomie des lieux. Même si le tracé ancien des rues a été respecté, il est parfois difficile de retrouver l’atmosphère d’antan. Charonne a cependant gardé par endroits tout son cachet. Des îlots insalubres, le vingtième arrondissement en a connus. Il a été la proie, à l’époque des « cités radieuses » dans les années soixante, de promoteurs peu scrupuleux qui faisaient volontiers table rase des parcellaires originaux. Passage Impasse St-Pierre 14 De s î lot s i n s a lu bre s , le vingtième arrondissement en a connus. Il a été la proie, à l’époque des « cités radieuses » dans les années soixante, de promoteurs peu scrupuleux qui faisaient volontiers table rase des parcellaires originaux. Ju s que d a n s le s a n né e s soixante-dix, les bulldozers des promoteurs ont pris possession des lieux et n’y sont pas allés de main morte. C’était l’époque des tours sur dalle répondant au nom poétique de ZAC : Saint-Blaise, Les Amandiers, Place des Fêtes... Le quartier a bien failli ne pas se remettre de ce gigantisme architectural qui a gâché le paysage. Sous la pression des mouvements d’opinion hostiles aux « grands ensembles » sont heureusement apparus des choix d ’urbanisme moins radicaux, plus humains. Ils émergeaient d’une génération d ’architectes désireu x de redécouvrir les vertus de la v ra ie v i l le, v iva nte et changeante, construite autour de la rue. Heureusement, ces lieux ont été protégés dans le quartier de la Réunion en même temps que la qualité de vie, derrière les jardins privés Passage Savart. Jardin au fond du passage des petites impasses. L’impasse des Crins, l’impasse Rançon avec une mise en valeur de l’ancien lavoir ainsi que la rue des Vignobles... Le vingtième arrondissement se félicite de posséder vingt-deux squares et jardins représentant plus de vingt hectares. Depuis 1992, le parc de Belleville a été aménagé (extension de 7 000m2) et des projets à moyen terme sont envisagés (6 500 m2, rue de la Réunion). Ateliers et portes ouvertes dans le vingtième arrondissement Les artistes du vingtième ont décidé de faire découvrir à la population à la fois leurs œuvres et des coins oubliés de leur arrondissement. Tous les ans, en mai à Belleville, en septembre à Ménilmontant, saisissez cette occasion pour aller baguenauder dans les arrière-cours habituellement verrouillées et découvrir les secrets du quartier. ö C'était Paris, notre capitale Notre parcours et la balade se terminent. Ce n’est qu’un aperçu de notre capitale. Espérant que ce voyage aura levé pour vous un petit coin du voile caché de Paris, je me permets de vous confier encore ci-après quelques dates et chiffres. Marcel Chervet Beaujolais le Bon Cœur Compagnon passant Charpentier du Devoir Nota : Cet article sur Paris « La ville de passage » a été pour moi une occupation « partielle » d’une douzaine d’années. En espérant qu’il vous a intéressé, appris ou fait découvrir ou redécouvrir comme à moi-même des lieux, des dates, des noms oubliés. Paris a été aussi quelque 2 000 kilomètres à pied, en voiture, en métro (il n’y a plus de chevaux !). Paris, c’est aussi plus de 400 photographies et 80 kilos de documentation. PARIS EN DATES ET EN CHIFFRES Beaujolais le Bon Cœur Le blason de Paris Les Parisii étaient des pêcheurs gaulois. Le lieu fut d’abord baptisé Lutèce, nom celte signifiant « habitation au milieu des eaux ». Conquise par les Romains, la ville s’adonne à la batellerie. La nef qui figure sur les armoiries de la capitale évoque cette activité ainsi que la forme de l’île. Lutèce devient Paris en 360, en hommage à ses premiers habitants. La devise de Paris est celle des marchands de l’eau en 1268 « Fluctuat Nec Mergitur » (Flotte, mais ne coule pas). PARIS EN DATES Vingt-cinq siècles de lumière. Depuis les premiers Parisii, l’histoire de Paris est un peu celle de la France. Paris a connu des joies et des malheurs mais, tout au long de son histoire, elle reste la ville lumière. IIIe siècle av JC : les Parisii s’installent sur l’île de la Cité 52 av JC : les Romains conquièrent Lutèce, les Parisii abandonnent l’île après l’avoir brûlée 1er siècle : les Romains édifient les thermes de Cluny et les arènes 280 : Invasions barbares ; le feu ravage Lutèce 360 : Lutèce devient Paris, du nom de ses premiers habitants 486 : Clovis, chef des Francs, repousse définitivement Syagrius, chef galloromain (déclin définitif des Romains) 502 : Sainte Geneviève meurt. Elle sera enterrée comme Clovis à la basilique des Saints Apôtres sur la montagne Sainte-Geneviève 511-558 : Childebert 1er , fils de Clovis, roi pendant quarante-sept ans, fait bâtir l’église Sainte-Croix-Saint-Vincent (Saint-Germain des Prés) VIIIe siècle : Paris cesse de jouer un grand rôle. Charlemagne s’installe à Aix-laChapelle 885 : Paris, abandonnée par le Pouvoir, est assiégée pour la cinquième fois par les Normands. Eudes, comte de Paris, défend la ville en élevant des remparts mais la rive gauche est anéantie. Le comte de Paris est élu roi en 888 XIIe siècle : De nouvelles paroisses voient le jour aux portes de la ville : SaintPaul, Saint-Martin des Champs, les Saints-Innocents vers 1350 : L’importance politique, financière et marchande se développe ; la ville s’étend sur la rive droite. Charles V fera construire la Bastille vers 13701380 1429 : « Les revoilà ! » Paris est de nouveau livrée aux Anglais (Jeanne d’Arc sera blessée au pied de l’enceinte, à la porte Saint-Honoré). La guerre a ruiné Paris et la reprise sera de longue durée LA RENAISSANCE 1528 : François Ier établit sa résidence à Paris. Il réaménage le Louvre ; il fait démolir les enceintes, fait aligner les rues, bâtir le premier quai en pierre. Construction de l’Hôtel de Ville. Ce roi oriente l’enseignement vers l’humanisme et les sciences en créant le Collège de France 1572 : Date lugubre. Dans la nuit du 24 août, les cloches de Saint-Germain l’Auxerrois, paroisse des Guise, donnent le signal du massacre de la Saint-Barthélémy, les protestants sont assassinés, environ 3 000 victimes rien que dans la capitale 1589 : Henri de Navarre devient roi de France et prend le titre de Henri IV. Le roi entreprend de grands travaux. Il achèvera le Pont Neuf commencé depuis trente ans en l’an 1604. Il améliore l’approvisionnement en eau 1605 : Construction de la Place Royale « Place des Vosges » 1610 : Henri IV est assassiné par Ravaillac. L’avènement de Louis XIII marque le début du Grand Siècle 1622 : Paris devient un archevêché. Jusqu’en 1636, une soixantaine de couvents seront ouverts, pratiquant l’assistance aux malades et l’enseignement. Le cardinal de Richelieu fait détruire le rempart Charles V. Construction du Palais Royal. Création de l’Académie Française en 1635 1686 : Paris agrandit son enceinte suivant les Invalides, l’Observatoire, la Salpêtrière, l’édification des Portes de Saint-Denis et Saint-Martin. Louis XIV fait tracer deux nouvelles places, la place des Victoires et la place Vendôme. Création du Procope, le premier café parisien devient le lieu de rencontre des gens de lettres 1702 : Louis XIV fait diviser la ville en vingt quartiers de dimensions homogènes 1715 : Mort de Louis XIV après soixantedouze ans de règne. « La prospérité va continuer ». 1722 : Première compagnie de pompiers à Paris 1745 : Premier réverbère, lampe à huile. Il y en aura 5 694 en 1789 1752-1774 : Louis XV fait édifier l’Ecole Militaire, l’église Sainte-Geneviève (le futur Panthéon), aménage une grande place « la place Louis XV », future place de la Concorde 1782 : Louis XVI mène une politique d’urbanisme avec une législation sur la hauteur des nouvelles maisons ou immeubles. Aménagement des premiers trottoirs à Paris, écoles de médecine, de droit, Palais de Justice (il n’a pas été récompensé !), théâtre français. 1785 : La capitale compte 500 000 habitants. Les Fermiers Généraux font construire un mur d’octroi qui cerne Paris de cinquante-sept barrières (nos péages d’autoroutes en sont le reflet moderne) 1789 : LA RÉVOLUTION 14 juillet. Prise de la Bastille 17 juillet. Louis XVI se rend à l’Hôtel de Ville pour assister à l’adoption, par la milice parisienne de la Garde nationale, de la « Cocarde tricolore » 26 août. Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen 1790 : Paris compte 650 000 habitants 1163 : L’évêque Maurice de Sully entreprend la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris (achevée vers 1351), à l’emplacement de deux églises mérovingiennes 1633-1636 : Enceinte du faubourg Montmartre et du premier faubourg Saint-Honoré. Nouveaux quartiers du Marais et de la Bastille 1180-1223 : Philippe Auguste entoure Paris d’une enceinte capable de résister aux assauts du roi d’Angleterre. C’est un urbaniste, il fait paver les rues, fait capter les eaux pour alimenter les fontaines publiques 1661 : Mazarin, trois jours avant son décès, signe l’acte de fondation du Collège des Quatre-Nations, futur Institut de France Création de la manufacture des Gobelins 1200 : Paris compte 100 000 habitants. C’est la plus grande cité de l’Occident chrétien 1664 : Le grand Colbert va mener la politique de Louis XIV 1667 : Création de l’Observatoire 1215 : Fondation de l’Université de Paris 1257 : Ouverture de la Sorbonne 1670 : Début de la construction de l’Hôtel Royal des Invalides, destiné aux mutilés de guerre 1226-1270 : Louis IX, « Saint Louis », réside à la Cité. Il fait agrandir le Palais et bâtir la Sainte Chapelle 1682 : Louis XIV quitte définitivement Paris pour Versailles 1792 : Le premier plan des rues de Paris est dressé On travaille beaucoup, on rédige de nouvelles lois mais chez les Parisiens « ça chauffe très vite sous les bonnets ». Le 20 juin, le peuple envahit les Tuileries où la famille royale réside depuis un an. Les Gardes Suisses sont massacrés. Arrestation de Louis XVI 30 août-4 septembre. Les prêtres et les royalistes sont massacrés par les révolutionnaires. 1793 : 21 janvier. Exécution de Louis XVI 16 octobre. Exécution de MarieAntoinette 24 novembre. Fermeture des églises, la plupart sont transformées en entrepôts « Cela va calmer un peu les esprits » 1794 : La grande machine à couper les têtes est en route 5 avril. Exécution de Danton et de Desmoulins (ils réclamaient la fin de la terreur) La Guillotine s’installe aux Tuileries, puis à La Concorde, ensuite à la Bastille puis à la Nation (on travaille sur place). 1 300 têtes tombèrent en quarante jours. 27 juillet. La dictature de Robespierre succombe. Il est exécuté le 10 thermidor Tous les grands chefs de la Révolution sont décapités. 1795 : 22 août. La Nouvelle Constitution fonde le Directoire. 26 octobre. Paris est divisée en douze municipalités indépendantes 1800 : Bonaparte mène une grande politique d’urbanisme « grands travaux énumérés tout au long de notre découverte des vingt arrondissements ». Il crée les postes de préfet de la Seine, préfet de Police et les maires. Début de la suppression des ruisseaux au milieu des rues 1804 : 2 décembre. Napoléon se fait sacrer empereur à Notre-Dame 1804-1815 : Napoléon poursuit la réorganisation et la centralisation de la France révolutionnaire. Il a toutes les Royautés d’Europe contre lui et les Anglais qui manigancent en sousœuvre. Il est dommage que la guerre accapare une bonne partie de son règne car c’est un grand travailleur (18 heures par jour !). Jusqu’à six secrétaires se relayent autour de lui. Code Civil, code Pénal, universités, légion d’honneur, Banque de France, Institut de France, etc. De grandes constructions aussi. Il termine le Louvre, édifie l’Arc de Triomphe, la Madeleine, la Bourse, la colonne Vendôme. Aménagement du bassin de La Villette, du canal de l’Ourcq qui sert de réservoir d’eau et alimente Paris 1815 : La chute de l’Empire amène par deux fois les ennemis dans la capitale. Les Cosaques et les Anglais (encore eux) bivouaquent sur les Champs Elysées. Louis XVIII rentre dans « sa bonne ville » 1819 : Essai d’éclairage au gaz, place du Carrousel, puis de l’Opéra 1830 : Renversement de Charles X 1832 : Epidémie de choléra : 44 victimes 1837 : Première ligne de chemin de fer – Paris – Saint-Germain-en-Laye 1840 : Retour des cendres de Napoléon. Son tombeau commandé au sculpteur Visconti se trouve aux Invalides. Il est façonné dans des blocs de porphyre rouge et placé sur un socle de granit vert des Vosges. Il est cerné d’une couronne de lauriers et d’inscriptions rappelant les grandes victoires de l’Empire. 15 L’essor économique favorise la croissance des villages autour de Paris. Thiers les encercle d’une nouvelle enceinte qui forme les limites de la capitale 1848 : En février, une insurrection ouvrière dégénère en révolution. Louis-Philippe abdique Proclamation de la IIe République 1851 : Coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte 1852 : 2 décembre. Proclamation du Second Empire – Sacre de Napoléon III 1853 : Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine, dirige les grands travaux d’urbanisme de la capitale : les Halles par Baltard, les gares de l’Est et du Nord, dix nouveaux ponts, les grands boulevards, les réseaux d’égouts, les mairies, les conduites d’eau potable, des parcs, les bois de Vincennes et Boulogne. Création des vingt arrondissements de Paris. Pendant cette période (dix-sept ans) 74 597 maisons et immeubles sont construits mais l’on en démolit aussi 24 204 1867 : Exposition universelle 1870 : 4 septembre. Proclamation de la IIIe République – gouvernement de défense nationale 1871 : Paris assiégée par les Prussiens (ça continue !) doit capituler. Paris compte un million huit cent mille habitants 28 mars : Proclamation de la Commune de Paris 21/28 mai : Semaine sanglante. Assaut des troupes Versaillaises. De nombreux monuments (Hôtel de Ville, Tuileries, Palais de Justice) sont incendiés par les fédérés. Après, l’on reconstruit... 1874-1876 : Reconstruction de l’Hôtel de Ville 1876 : Recensement de la population. Paris atteint deux millions d’habitants 1878 : Installation de l’éclairage électrique place de l’Opéra et du Théâtre Français 1885 : Funérailles de Victor Hugo au Panthéon 1889 : Exposition universelle à Paris. Gustave Eiffel réalise le défi de la Tour Eiffel. Les Compagnons Charpentiers bois réalisent le levage en deux années. Construction du Grand Palais, Petit Palais et Pont Alexandre III 1900 : Mise en service de la première ligne de métro Maillot-Vincennes 1901 : Paris compte 2 714 000 habitants 1914-1918 : C’est la Grande Guerre. Paris est menacée par l’offensive allemande (L’église Saint-Gervais Saint-Protais porte encore les signes de la brutalité de cette guerre). Paris est sauvée par la bataille de la Marne 1920 : Inhumation du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe 1924 : Jeux Olympiques à Paris 1936 : Front Populaire 1937 : Exposition universelle dédiée aux Arts et Techniques – Construction du Palais de Chaillot 1940 : Les faubourgs de la capitale sont bombardés. Paris est occupée par les troupes allemandes 1944 : 25-26 août. Paris est libérée ! Charles de Gaulle défile sur les Champs Elysées 1950 : Construction de l’UNESCO et de la Maison de Radio France 1958 : Avènement de la Ve République. Le général de Gaulle est élu Président de la République 1962 : André Malraux, ministre de la Culture, entreprend la rénovation des quartiers et la restauration des monuments de la capitale 1964 : Réorganisation de l’Ile-de-France, la Seine est découpée en quatre départements 1968 : C’est Mai 1968. Manifestations estudiantines et ouvrières. Paris compte 2 590 771 habitants 1969 : Transfert des Halles parisiennes à Rungis 1970 : Mise en place du réseau express régional « R.E.R. ». Le nom de « place Charles-de-Gaulle » est attribué à la « place de l’Etoile » Treize universités sont créées autour de Paris 1973 : Achèvement du boulevard périphérique et de la tour Montparnasse 1974 : Inauguration du Palais des Congrès 1977 : 25 mars. Première élection municipale du Maire de Paris en fonction de la loi de réforme administrative de la capitale (1975). Jacques Chirac restera maire jusqu’en 1995 1980 : Visite officielle du Pape Jean-Paul II 1981 : Réaménagement du Louvre. L’entrée principale par la pyramide de verre (1989) donne accès au palais 1989 : L’opéra Bastille est inauguré Bicentenaire de la Révolution 1995 : Inauguration de la Bibliothèque Nationale de France « François Mitterrand » 1998 : La France gagne la coupe du Monde de Football, au Stade de France de SaintDenis « inauguré pour l’occasion » 2000 : Nouvelle ligne de RER « EOLE » et du métro « METEOR » (métro automatisé). Aménagement de l’Est parisien autour de Bercy PARIS EN CHIFFRES En toute modestie, quelques chiffres. Commençons par le sous-sol : LLES CATACOMBES DE PARIS (OSSUAIRE) - superficie 11 000 mètres carrés - longueur 1 kilomètre 5 - 5 à 6 millions d’individus y sont déposés - température moyenne 11 ° hiver comme été LES GALERIES D’ANCIENNES CARRIÈRES - 300 kilomètres avec l’indication de l’emplacement des rues en surface, leurs noms et leurs numéros LES ÉGOUTS DE PARIS - 2 100 kilomètres - 26 000 regards d’accès - 18 000 bouches d’égout - (dernière actualité) 515 bennes à ordures sillonnent Paris chaque jour LE MÉTRO - 200 kilomètres (non compris Météor) dont 157 kilomètres à l’intérieur de Paris - 3 500 voitures de métro - 560 rames aux heures de pointe - 103 kilomètres de RER Et en surface, que se passe-t-il ? Superficie de Paris, bois de Vincennes et de Boulogne compris, 10 539,7 hectares Population en 1991, 2 154 678 habitants (région Ile-de-France, 10 660 550 habitants) 1. SUR LA SEINE, LES PONTS DE PARIS D’amont en aval, 36 ponts a) le premier des ponts modernes de Paris et le plus célèbre (il date de la période du Moyen Age) est le Pont Neuf (1578-1604) b) Le dernier, équipé d’un système de transport nécrométrique, qui double en amont le pont d’Austerlitz, est le pont Charles-de-Gaulle (1991-1998) 2. LE NOMBRE D’ARBRES DE PARIS INCLUANT CEUX DES BOIS DE BOULOGNE ET DE VINCENNES 476 725 (Boulogne, 144 000 et Vincennes 146 000) Environ une vingtaine d’essences, les plus nombreux sont les platanes et les marronniers. Les arbres d’alignement de voiries sont de l’ordre de 85 668. A savoir : La ville de Paris souhaite enrichir la diversité arborée de la capitale en y introduisant des espèces et des variétés nouvelles. L’objectif serait d’atteindre en 2007 le chiffre de 100 000 arbres en alignement des rues et des avenues de la capitale. Un transpondeur implanté dans chaque arbre d’alignement, une puce électronique, permet via un ordinateur de connaître l’état sanitaire du sujet. 3. LES LIEUX DE CULTE Ce sont plus de 200 lieux de culte. Les églises catholiques sont en plus grand nombre, 108 dont 55 classées monuments historiques Outre celles-ci, ce sont : - chapelles catholiques étrangères - rite oriental - culte protestant – églises luthériennes - armée du salut - postes d’évangélisation - églises réformées de France - églises protestantes étrangères - science chrétienne - églises adventives - églises baptistes - églises orthodoxes - culte israélite - culte islamique 4. L’EAU DE PARIS Quelques chiffres a) l’alimentation de Paris en eau potable : - 63 zones de captage de sources sur un rayon de 150 kilomètres (régions Sens, Provins, Nemours, Dreux) - 3 usines de potabilisation d’eaux et rivières - 600 kilomètres d’aqueducs - 1 800 kilomètres de conduites - 9 réservoirs pouvant stocker 1,2 million de mètres cubes et 700 000 mètres cubes produits chaque jour pour la consommation des Parisiens b) Le réseau d’eau non potable : - 1 601 kilomètres, assuré aussi par les canaux. Il faut 200 000 m3 d’eau par jour pour le nettoyage des égouts, de la voirie et l’arrosage des parcs et jardins. 5. L’ARTISANAT 35 050 entreprises - alimentation - bâtiment - fabrication - services 11 % 23 % 33,2 % 32,8 % 6. LE COMMERCE Il y a 58 878 commerces à Paris 7. LA CULTURE Quelques chiffres de fréquentation à l’année. - Centre National d’Art et de la Culture, Georges Pompidou : 8 300 000 visiteurs - Tour Eiffel : plus de 5 000 000 visiteurs - Le Louvre : 4 000 000 (80% étrangers) - La Géode : 5 500 000 en 5 ans Paris, c’est 31 monuments du XIIe au XXe siècle, c’est aussi 60 musées. sont prises pour protéger la voirie, le métro et les trains, - à 6,10 m, fermeture totale des voies sur berge, - à 7,10 m (crue de 1995), la circulation, les trains, le métro, le chauffage urbain, l’électricité et la collecte des ordures sont fortement perturbés. Les immeubles situés près de la Seine sont inondés et privés d’électricité, - entre 7,30 m et 8,60 m, de nombreux habitants doivent être évacués, - à 8,62 m (crue de 1910), des zones entières sont inondées. L’électricité est coupée, les principaux réseaux sont hors service. La menace d’une crue centenaire existe pour la région parisienne. En 1910, la Seine avait atteint 8,62 m à l’échelle du pont d’Austerlitz. Si une crue comparable se produisait dans les prochaines années, elle pourrait concerner 322 communes franciliennes et 650 000 habitants, dont 250 000 à Paris. Depuis plusieurs années, quatre lacs réservoirs situés sur la Marne, l’Aube, la Seine et l’Yonne protègent la région parisienne des inondations et soutiennent un débit suffisant de la Seine et de la Marne en période de sécheresse. Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Guillaume Apollinaire La sécurité dans la ville (fin 1990) LA POLICE 21 253 personnes (personnel actif de la police nationale) 6 309 personnes (personnel de statut communal) 7 994 846 contraventions relevées dont 7 506 419 (règles de stationnement non respectées) 5 741 suspensions de permis de conduire 152 avertissements LES SAPEURS POMPIERS 7 178 personnes 343 904 interventions 438 424 sorties de véhicules La poésie et Paris De nombreuses poésies, de nombreuses chansons ont été écrites en s’inspirant de Paris. La rue à Paris l’emporte sur tous les musées François Mauriac (académicien français, prix Nobel 1952) Tant que Paris ne périra Gaieté du monde existera Nostradamus (1503-1566) Compagnon du Devoir 8. LES TRANSPORTS a. La R.A.T.P. E n 1990, c’étaient déjà 21 millions de coupons mensuels de carte orange vendus par an. b. La S.N.C.F. En 1990, c’étaient 520 millions de voyageurs par an. Journal mensuel de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France 9. LA SEINE En 1990, trafic des treize ponts de Paris - Chargements et déchargements : 2 833 371 - Les canaux : 330 566 Total : 3 163 937 Site internet : www.compagnons-du-devoir.com Les crues de la Seine, comment les prévenir ? Cette éventualité n’est pas à écarter, aussi des plans officiels de prévention et de sécurité ont-ils été mis en place. Les seuils de risque. Le niveau de la Seine est indiqué sur une échelle située sous le pont d’Austerlitz avec une hauteur moyenne située à un mètre. - à partir de 3,20 m, fermeture partielle des voies sur berge, - à 6 m, la partie centrale du RER C est hors service et les premières mesures NDLR « Compagnon du Devoir » n’ayant pu vérifier toutes les dates et tous les chiff res énoncés ci-dessus précise à ses lecteurs que ces éléments n’engagent que leur auteur. Reconnue d’utilité publique N°ISSN : 1240-1730 82, rue de l’Hôtel-de-Ville 75180 Paris cedex 04 Téléphone : 01 44 78 22 50 Télécopie : 01 44 78 20 90 Michel Guisembert Directeur de la publication François Bastien Directeur de la rédaction Copyright photos Les Compagnons du Devoir Prix unitaire : 5 € Abonnement annuel 2006 Simple : 48,50 € Soutien : 100 € Étranger : 65 € (chèque à l’ordre de Compagnon du Devoir) Merci de penser à nous signaler tout changement d’adresse. Impression : Graphi Imprimeur 12450 La Primaube 16