Mise au point scientifique 1. Quelques éléments de problématisation L

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Mise au point scientifique 1. Quelques éléments de problématisation L
H ISTOIRE G EOGRAPHIE EN LANGUE ESPAGNOLE TERMINALE C H 1 : L A TRANSITION D EMOCRATIQUE ESPAGNOLE (1975-­‐1981) Mise au point scientifique 1. Quelques éléments de problématisation L’objectif de cette séquence est de mettre en avant la particularité de la transition démocratique espagnole. En premier lieu, sa non-­‐violence. Le phénomène de transition démocratique est assez bien connu des élèves car il est récurent à différentes époques de l’histoire : la Révolution française ou américaine au 18e siècle, ou, plus près de nous, les transitions démocratiques lors des printemps arabes de 2012. La principale caractéristique de ces phénomènes de transition démocratique, aussi disparates soient-­‐ils dans le temps ou dans l’espace, est la violence qui les accompagne. Sur ce point la non-­‐violence de la transition espagnole est singulière et mérite qu’on s’y attarde en définissant notamment la notion de continuismo et en développant le rôle de Juan Carlos dans le processus de démocratisation espagnol. On aboutit dès lors à une problématique claire : alors que dans de nombreux pays l’installation de la démocratie a correspondu à une rupture brutale, comment expliquer qu’en Espagne la démocratisation du pays se soit faite de manière pacifique? Mais cette non-­‐violence, cette transition douce, dans la continuité ouvre un problème corrélatif : celui des comptes non-­‐réglés entre victimes du franquisme et franquistes. L’étude de la transition démocratique espagnole débouche très logiquement sur le problème de la mémoire du franquisme. Il a fallu bien plus de temps aux Espagnols pour passer de l’oubli de la mémoire à la mémoire de l’oubli que pour parcourir le chemin de l’apprentissage démocratique. 2. Comment expliquer le choix du retour de la monarchie espagnole en 1975 ? Il faut bien comprendre qu’à aucun moment le régime franquisme n’a contesté l’idée que la royauté soit le régime naturel de l’Espagne. Dans cette perspective, le régime franquiste n’était qu’une parenthèse dans l’histoire institutionnelle de l’Espagne. Il n’est donc pas surprenant que la loi de succession du 7 juin 1947 présente l’Espagne comme une monarchie catholique dont Franco serait le régent disposant de la faculté de désigner le successeur à la Couronne. Le choix du Caudillo s’est porté assez naturellement sur la personne de Juan Carlos. Au mois de novembre 1948, Juan Carlos et son jeune frère sont donc accueillis en Espagne où ils reçoivent une éducation militaire, par des hommes fidèles au régime. Les Espagnols assistent donc sans surprise à la prestation de serment de fidélité de Juan Carlos aux principes du Movimiento le 22 juillet 1969. Lorsque Franco meurt le 20 novembre 1975 personne ne pense à une rupture brutale, comme le prouve les très peu nombreuses manifestations d’enthousiasme dans les rues de la part d’une opposition attentiste. Pourtant Juan Carlos va bien être l’artisan de la transition démocratique espagnole. 3. Le continuismo de Juan Carlos Le discours de couronnement du roi le 22 novembre 1975 ne rejette en rien l’héritage franquiste. Dans les faits, tout semble s’inscrire dans la continuité et les franquistes applaudissent le discours royal aux Cortes ce 22 novembre. Les Espagnols se demandent alors à juste titre si le nouveau règne qui se dessine ne sera pas un franquismo sin Franco. On perçoit toutefois dès le discours d’intronisation, une volonté réelle de démocratisation du régime: le roi se réfère à plusieurs reprises à la “volonté collective”, au “consensus national”, ce qui semble préfigurer l’expression d’une volonté populaire qui se tait depuis 40 ans. 4. Une transition « par le haut » ? Historiographiquement, la transition démocratique espagnole a longtemps été présentée comme l’œuvre conjointe de Juan Carlos et d’Adolfo Suarez, autrement dit la transition aurait été imposée « par le haut ». C’est mésestimer le rôle qu’a joué la pression sociale lors de la première année de règne. Dès le début de l’année 1976, s’est produit une altération continue de l’ordre public qui résultait autant de conflit du travail, que de revendications politiques, renforcées par la violence de la répression. En 1976 on compte ainsi plus de 3,6 millions de grévistes et 110 millions d’heures non travaillées. Il convient aussi de mesurer le rôle des medias dans le processus de transition démocratique : la presse notamment a joué le rôle de caisse de résonnance pour les revendications antifranquistes. Les intellectuels et le monde de la culture ont aussi participé de cette exigence d’une véritable démocratisation. Les images de la nouvelle presse sont éloquentes : revues politiques, mais aussi magazines érotiques, dont il est dit qu'il en sort "un par jour », témoignent de la libéralisation des mœurs accompagnant la libéralisation politique, et qui mêlées à un bouillonnement artistique inédit vont donner naissance à la "Movida" espagnole. 5. Le gouvernement de penenes La nomination d’Adolfo Suárez à la tête du gouvernement se fait dans l’incrédulité et la surprise dans le pays comme pour les regards extérieurs : si le gouvernement de Navarro était tombé en raison de son incapacité à conduire les réformes, comment la modification de l’ordre politique franquiste pouvait-­‐elle être menée par l’ex-­‐secrétaire général du Movimiento ? Cette décision, cohérente a posteriori, était un acte politique risqué de la part de Juan Carlos, au regard de l’ample réaction de rejet initial de cette nomination. Pourtant, c’est sous le gouvernement d'Adolfo Suárez, qu’une série de réformes essentielles à la réussite de la Transition sont entreprises par les institutions du régime elles-­‐mêmes : la transition se fait donc de l’intérieur. Suárez s'entoure de jeunes réformateurs peu connus (ce qui lui valu le sobriquet « gobierno de penenes ») et s'engage à soumettre à la nation les questions relatives à la réforme constitutionnelle et à organiser les premières élections libres avant le 30 juin 1977. 6. La Ley para la reforma politica La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la Loi pour la Réforme Politique, adoptée par les Cortès le 18 novembre 1976 et par le peuple espagnol (par referendum) le 15 décembre 1976. Cette loi, de rang constitutionnel ("loi fondamentale"), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le 15 juin 1977 les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Il faut porter au crédit de Suarez une très grande habileté politique puisque ce dernier obtient le préalable nécessaire à un réel pluralisme politique: le parti unique, le Movimiento Nacional, s'auto-­‐dissout le 1er avril 1977, et le parti communiste espagnol est légalisé en avril 1977. La légalisation du parti communiste fut l’un des moments clé de la Transition : un point de non retour vers une réelle et totale démocratisation. Selon l’historien Santos julia, cette légalisation fut la clé de tout le processus car elle a prouvé que les forces armées avaient perdu le droit tacite qu’elles avaient à s’opposer aux décisions politiques (c’est ainsi qu’avait commencé la guerre civile espagnole en 1936). 7. Les premières élections démocratiques et la réforme constitutionnelle Les premières élections démocratiques depuis la fin de la dictature se déroulent donc le 15 juin 1977. Elles voient la victoire de l’UCD (le parti de Suarez) qui obtient 34,44% des voix. La victoire de l’UCD est clairement une victoire de Suarez et la reconnaissance de sa capacité à mener la Transition démocratique du pays. Enfin, les résultats de l’UCD et du PSOE montrent que l’Espagne se dirige vers un profil traditionnel bipartite et centriste. En décembre 1978, la nouvelle Constitution est approuvée par 87,8% des Espagnols, elle fixe le cadre d'un Etat de droit : une démocratie libérale et parlementaire, une société pluraliste (notamment dans le cadre d'une large autonomie accordée aux "communautés autonomes"), une culture d'égalité et de tolérance, une économie de marché. 8. La réforme territoriale et le problème des Autonomies L’article VII de la Constitution concernant l’organisation territoriale de l’Etat est le plus original, celui qui a été le plus débattu et est finalement le plus ambigu. Il vise à prendre en compte les fortes revendications nationalistes basque, catalane et galicienne (et dans une moindre mesure valencienne, canarienne et andalouse). La grande difficulté était de satisfaire les particularismes régionaux, tout en maintenant le principe de l’égalité des citoyens. La Constitution entérine la création de 17 Communautés et 2 villes autonomes. Le compromis est le suivant : l’Etat central a une compétence exclusive en matière d’intérêt général ou qui dépasse le territoire de la Communauté Autonome. Les Communautés obtiennent quant à elles des compétences en matière de tourisme, de sport, de culture et de transport. L’objectif de ce compromis était de trouver une solution aux problèmes des revendications autonomistes, mais surtout au terrorisme de l’ETA. Mais la solution apportée par la Constitution de 1978 ne satisfait pas le PNV puisqu’elle repose sur « l’unité indissoluble de la Nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols ». L’insatisfaction basque va alors se traduire par une activité terroriste démultipliée (et favorisée par les lois d’amnistie) entre 1977 et 1987. 9. Les nostalgies du franquisme et l’ancrage de la démocratie En janvier 1981, l'Espagne est aux prises avec une économie chancelante et le problème aigu du terrorisme basque. L'instabilité politique affecte également le Parlement, les députés ne pouvant s'entendre sur le choix du successeur d’Adolfo Suarez. Réunis aux Cortes le 23 février, ils sont surpris par l'intervention armée d'une centaine de gardes civils dirigés par le lieutenant-­‐
colonel Antonio Tejero. L’Espagne est dans l’expectative car les putschistes affirment agir au nom du roi : la hiérarchie militaire reste donc attentiste et circonspecte. Au cours de la nuit, le roi Juan Carlos fait une intervention télévisée dans laquelle il rappelle aux Espagnols son attachement à la légalité constitutionnelle et à l'armée son devoir de loyauté. Celle-­‐ci se rallie au roi et l'occupation prend fin sans combats. Le 25 février, l'ex-­‐ministre des Affaires économiques, Leopold Calvo Sotelo, est élu premier ministre par 186 voix contre 158. Les instigateurs du coup sont dégradés et emprisonnés. L’attachement des Espagnols à leur monarque, et la fierté qu’ils tirent de leur transition démocratique réussie est tangible dans l’échec du coup d’Etat militaire du 23 février 1981, où le roi se fait le garant de la légitimité démocratique, en exigeant que l’armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. En 1982, la première alternance politique tourne définitivement la page de la Transition démocratique. Et en 1986, l’entrée de l’Espagne dans la Communauté Economique Européenne, avec le Portugal, intègre la jeune démocratie espagnole au sein des démocraties européennes. Proposition de mise en œuvre pédagogique L’étude de la Transition démocratique espagnole s’inscrit dans le thème 4 d’histoire consacré aux échelles de gouvernement dans le monde de 1945 à nos jours. La leçon sur la Transition Espagnole trouve donc parfaitement sa place dans le thème. On pourrait intituler cette leçon : « gouverner l’Espagne à l’échelle nationale » et des analyses parallèles pertinentes peuvent être faites avec le cas français étudié en cours classique. Un volume de 5h pourrait être consacré à cette question (cela en fonction du volume horaire hebdomadaire de la section). Séquence 1.
Le continuismo de Juan Carlos (séance envisageable sur 1 heure) On peut analyser dans cette première séquence les éléments de rupture et de continuité lors de la succession de Franco en 1975. On pourrait débuter par l’explication du choix du retour de la monarchie espagnole en 1975 : -­‐
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Le Manifeste d’Alphonse XIII à la nation espagnole en 1931, montre que l’abdication de ce dernier ne met pas fin aux droits de ces descendants dynastiques. La Loi de succession du 7 juin 1947 qui présente l’Espagne comme une monarchie catholique dont Franco serait le régent disposant de la faculté de désigner le successeur à la Couronne (notamment dans son article 6) Le choix du Caudillo porté sur la personne de Juan Carlos (tractations entre Franco et Don Juan). Au mois de novembre JC et son jeune frère sont accueillis en Espagne et reçoivent une éducation militaire, par des hommes fidèles au régime. On pourrait illustrer cette éducation par un cours extrait vidéo des archives de l’INA sur l’éducation franquiste du jeune prince. L’analyse du serment de fidélité de Juan Carlos aux principes du franquisme le 22/07/1969 permet de souligner le fait que pour beaucoup d’Espagnols, le prince de Bourbon n’est guère qu’un pantin de Franco. Ainsi, lorsque Franco meurt le 20 novembre 1975 personne ne pense à une rupture brutale (on constate très peu de manifestations d’enthousiasme dans les rues de la part d’une opposition attentiste (ce qui est particulièrement visible dans l’édition spéciale du journal télévisé espagnol à l’occasion de la mort de Franco). Des perspectives de changements s’ouvrent pourtant : on peut travailler ici sur le discours de couronnement du 22 novembre 1975, et sa prudente ambivalence: -­‐ Un discours qui ne rejette en rien l’héritage franquiste : • Costume militaire du roi • Poids du national-­‐catholicisme (serment devant Dieu) • Références à Franco, et aux principes du franquisme On précisera par la même occasion que Juan Carlos maintient à la tête du gouvernement Arias Navarro, pourtant nommé par Franco, et qu’aucun franquiste n’est inquiété. -­‐ Mais une volonté réelle de démocratisation du régime : • Présence de chefs d’Etat des démocraties étrangères • références à un franquisme qui, bien que non condamné, appartient à une autre époque (« s’ouvre aujourd’hui une nouvelle étape dans l’histoire de l’Espagne ») • le mot volonté collective qui semble augurer la restauration du suffrage universel • Un roi qui s’adresse à tous les Espagnols, sans distinction de culture, d’histoire ou de tradition (alors que Franco n’a jamais pardonné aux Républicains) On aboutit ainsi en fin d’heure à la notion de continuismo : sans réveiller les vieilles haines et sans changer les institutions, le roi agit de façon à se que puisse commencer la libéralisation du régime. Séquence 2.
Adolfo Suarez, pilier de la transition espagnole (2 heures possibles) On pourrait débuter cette leçon par la surprise que génère la nomination de Suarez pour conduire les réformes démocratiques du pays (ex-­‐secrétaire général du Movimiento). Pourtant Suarez sera bien l’artisan de la réforme. L’étude d’un court extrait vidéo sur les hommages rendus lors des funérailles de Suarez montre que les Espagnols portent largement à son crédit la réussite du changement démocratique du pays. 1) La Ley para la Reforma política (décembre 76) L’étude des 2 premiers articles de la loi approuvée par referendum le 15 décembre 1976 permet d’en comprendre les éléments majeurs : • Elle proclame la souveraineté du peuple espagnol et annonce la tenue d’élections démocratiques • L’application des libertés fondamentales dans une démocratie • Une séparation des pouvoirs effective • La création d’un Congrès et d’un Sénat pour rédiger une constitution démocratique La grande habileté de Suárez a été de convaincre les Cortes franquistes d’approuver cette loi (hara-­‐kiri des Cortes franquistes) en échange il garantit qu’il n’y aura pas de représailles contre les franquistes, une fois la démocratie entrée en vigueur. 2) Les élections législatives de 1977 S’il existait un consensus assez général pour la légalisation des partis politiques, le cas du PCE était extrêmement délicat. On rappellera ici que le franquisme s’est posé en vainqueur sur le communisme en 1939 et que c’est précisément cette hostilité viscérale au communisme qui permet à Franco de rester au pouvoir au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte d’une guerre froide balbutiante. • Février 1977 : légalisation de tous les partis politiques sauf le PCE • Mars 1977 : amnistie pour tous les prisonniers politiques (préalable nécessaire à la légalisation du PCE) • Avril 1977 : dissolution du parti franquiste et légalisation du PCE analysée à partir d’un extrait des Mémoires de Suarez et des 3,45 premières minutes d’un reportage de la RTVE sur la légalisation du parti communiste. On arrive ensuite à l’organisation des élections de juin 1977. Il s’agit des premières élections libres depuis 1936. A partir du graphique des résultats électoraux, il est possible d’identifier les partis en présences et leurs dirigeants respectifs : AP, UCD, PSOE, PCE et partis régionalistes, pour amener les élèves à tirer les conclusions de ces résultats : D’abord, il faut voir dans le score du parti communiste le résultat de 40 ans de propagande anti-­‐
communiste, sans oublier qu’une grande partie de l’électorat communiste vit en exil. Cela permet toutefois à Suarez de démontrer magistralement aux anciens franquistes les plus conservateurs que le « péril rouge » n’est plus un épouvantail pertinent. La victoire de l’UCD est clairement, quant à elle, une victoire de Suarez et la reconnaissance de sa capacité à mener la Transition démocratique du pays. Enfin, les résultats de l’UCD et du PSOE montrent que l’Espagne se dirige vers un profil traditionnel bipartite et centriste. 3) La Constitution de 1978 On peut commencer par rappeler aux élèves que la Constitution a été élaborée par un groupe d’experts juridiques (les « 7 pères de la Constitution »). Le souci était d’aller vite, or il est plus facile de se mettre d’accord à 7 qu’à plusieurs centaines, et surtout, il s’agissait de trouver un consensus entre les différents partis. Ce texte a ensuite été approuvé par les députés et sénateurs avant d’être soumise au peuple espagnol par referendum. On proposerait ensuite un travail sur le texte constitutionnel en lui-­‐même, appuyé par un organigramme des nouvelles institutions, afin de montrer qu’il s’agit bien d’une constitution démocratique : •
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La souveraineté du peuple L’égalité de tous devant la loi La laïcité de l’Etat Des libertés garanties La séparation des pouvoirs (appuyée sur l’analyse du schéma) Une monarchie parlementaire où le roi a surtout un pouvoir représentatif Un Etat décentralisé Une monarchie parlementaire (l’essentiel du pouvoir repose sur les Cortes) La dernière partie de la séquence porterait sur le referendum organisé le 6 décembre 1978. Un court extrait vidéo permettrait de sensibiliser les élèves à l’appropriation populaire de ce texte : la première séquence montre des Espagnols qui lisent le texte constitutionnel dans leur vie quotidienne, y compris les plus jeunes puisque le droit de vote est porté à 18 ans. On peut souligner l’importance de la campagne en faveur du oui (ce qui permet d’avancer l’idée qu’il y a une angoisse de la victoire du non : c’est l’occasion ici de travailler sur l’apprentissage démocratique après 40 années de dictature, mais aussi d’envisager les tenants du refus). La deuxième partie de l’extrait vidéo permet de mettre des visages sur les grands leaders politiques de la Transition. On conclut sur la victoire du oui à 87,87% et l’entrée en vigueur du texte le 29 décembre. La nouvelle Constitution espagnole est donc une constitution ouverte, non dogmatique, de façon à ce que la majorité des partis politiques et des citoyens puissent se l’approprier. La participation de tous les partis politiques à sa rédaction et l’approbation massive de la part de la population fut un important de réussite pour la démocratie occidentale en Espagne. On peut toutefois conclure la séquence sur le point le plus difficile : les revendications non satisfaites d’autogouvernement de certaines régions. Séquence 3.
L’Espagne face au problème des Autonomies (1 heure envisageable) L’unité de l’Espagne a été inscrite dans la nouvelle Constitution, or l’Espagne est un pays avec de fortes revendications autonomistes. La reconnaissance des Autonomies dans la Constitution de 1978 se voulait une réponse à ces revendications, pourtant elle n’a pas résolu le problème des régionalismes, et particulièrement, du terrorisme basque (on pourra à cette occasion prendre l’exemple de l’assassinat de Carrero Blanco en 1973 par l’ETA) 1) Un Etat décentralisé L’analyse de l’organisation territoriale de l’Espagne permet de montrer que la Constitution fonde un « Etat des Autonomies » : • Reconnaissance des Autonomies historiques et possibilité pour chaque région d’obtenir le statut de Communauté Autonome. • 17 CCAA + 2 villes autonomes (Ceuta y Melilla) • L’Etat central a toute compétence en matière d’intérêt général ou qui dépasse le territoire de la Communauté. • Les Communautés ont des compétences en matière de tourisme, de sport, de culture, de transports relevant de la Communauté Autonome 2) Des revendications nationalistes variablement satisfaites On pourra baser la démonstration sur l’analyse comparative de 2 prises de position sur la nouvelle Constitution par 2 partis régionalistes : le parti catalan et le parti basque. La plupart des régions ont été satisfaites du texte constitutionnel : Miguel Roca Junyent (représentant des indépendantistes catalans) faisait partie par exemple des 7 pères de la Constitution. Beaucoup ont trouvé leur compte dans la souplesse d’interprétation du texte et sa nature évolutive confirmée par la suite : • 1992 : nouveau transfert de compétences de l’Etat vers les CCAA en particulier dans le domaine éducatif (on insistera ici sur les programmes scolaires différents selon les régions et •
les problèmes que cela pose). 2005/2006 : révision du statut de nombreuses Autonomies. La satisfaction de la majorité des Espagnols est un succès de la nouvelle Constitution, en revanche, elle n’a pas permis d’éradiquer le terrorisme nationaliste, en particulier celui de l’ETA. 3) Le problème sans solution du terrorisme basque On pourrait commencer par rappeler que l’ETA (Euskadi ta Askatasuna / Euskadi y Libertad) est un groupe terroriste crée pendant la dictature franquiste en 1958. Sa première assemblée se tient en mai 1962 : l’organisation se définit comme une organisation clandestine révolutionnaire (méthode de l’impôt révolutionnaire soit des extorsions d’argent) ayant recours aux méthodes violentes (prises d’otages, attentats). Une carte permettra de montrer que Madrid fut la principale cible des actions terroristes (pouvoir central) Les méthodes d’action violente de l’ETA se sont paradoxalement aggravées avec la démocratisation. En effet, l’ETA bénéficiait d’un certain appui social sous la dictature car beaucoup y voyait un groupe antifranquiste, luttant contre la dictature autant que le centralisme. On pensait donc que l’action de l’ETA allait s’amenuiser avec la démocratie, or l’étude du graphique décomptant les victimes mortelles de l’ETA de 1968 à 2006 montre extrêmement clairement que l’ETA a fait 82% de ses victimes après 1975 ! A cela on mettra en évidence plusieurs causes : -­‐ La moindre peur de la répression dans un contexte d’amnistie politique -­‐ Le « sanctuaire basque français » qui rend la traque des responsables difficile -­‐ Le discours anti-­‐espagnol du PNV à la tête du gouvernement de la Communauté Autonome basque depuis 1980 Ainsi on constate un pic d’attentats mortels de l’ETA pendant la période de la Transition, ce qui a rendu la tâche de tenants de cette Transition plus difficile encore ! On conclurait la séquence sur l’apaisement du “problème basque” actuellement : appel à la fin de la lutte armée en octobre 2011 suite à l’arrestation des principaux chefs de l’organisation. Mais les revendications autonomistes n’ont pas cessées pour autant et se sont même aggravées dans le contexte de la crise économique espagnole (on pourra aborder cette question à travers l’épisode de la banderole du club de football de Barcelone « la Catalogne ce n’est pas l’Espagne »). Le problème régionaliste et sa permanence pendant la Transition a bien entendu nourri le discours des nostalgiques du Franquisme… Séquence 4.
Les derniers soubresauts du franquisme et la fin de la transition en 1981 (1 heure envisageable) 1) Une nouvelle tentative d’intrusion de l’armée dans les affaires politiques On peut débuter la séance en rappelant qu’en janvier 1981, l'Espagne est aux prises avec une économie chancelante et le problème aigu du terrorisme basque. L'instabilité politique affecte également le Parlement, les députés ne pouvant s'entendre sur le choix du successeur au premier ministre Adolfo Suarez, qui a démissionné début 1981 (prise de distance avec le roi et pressions internes dans son propre parti). Réunis aux Cortes le 23 février, les députés sont surpris par l'intervention armée d'une centaine de gardes civils dirigés par le lieutenant-­‐colonel Antonio Tejero Molina, les militaires occupent également les rues de Valence sous les ordres du Général Milans del Bosch. Il s’agit d’une tentative de coup d’Etat militaire contre la fragile démocratie. C’est là le résultat d’une conspiration mise en place par des militaires haut-­‐gradés en juillet 1980. Le plan consistait à prendre le Congrès de force, incorporer les capitaines généraux des régions au coup d’Etat et enfin, à nommer le général Armada président du nouveau gouvernement (or ce dernier est un ami intime du roi). 2) Les évènements vécus en direct : le 23F L’analyse de la scène filmée en direct des Cortes permettrait de rappeler le contexte du pronunciamiento : le terrorisme basque, mais aussi la stupeur des députés face aux gardes civiles. On expliquera les circonstances d’obtention des images en direct (présence d’une caméra de télévision non éteinte). Ce serait l’occasion aussi d’expliquer qui est Tejero. L’attitude de Santiago Carrillo et Adolfo Suarez qui restent sur leurs sièges et refusent d’obéir aux ordres de se coucher par terre, le général Gutiérrez Mellado malmené par les putschistes. 3) Juan Carlos, protecteur de la démocratie lors du coup d'Etat Juan Carlos l’avoue lui-­‐même ce fut la plus longue nuit de son existence : il parvient à faire échouer le coup d’Etat en rappelant l’armée à ses devoirs, mais on peut relever l’attentisme des capitaine généraux, et surtout le fait que l’opération a été présentée comme menée au nom du roi. Le fait que la chaine de commandement ait pu le croire montre à quel point l’incertitude planait encore sur la personnalité du monarque. Le roi a pu constater que bien des officiers ne se sont ralliés à ses appels qu'après avoir marqué un temps -­‐interminable pour lui-­‐ d'hésitation. Bref, la vraie victoire de Juan Carlos, ce sera d'avoir maintenu la légalité, en dépit de ses généraux. Au cours de la nuit, le roi Juan Carlos fait une intervention télévisée dans laquelle il rappelle à l'armée son devoir de loyauté à la Constitution. L’armée se rallie au roi et l'occupation prend fin sans combats. A 9 heures du matin, le 24 février, le lieutenant colonel Tejero se rend et les députés sont tous libérés à midi. Le 23 F a donc prouvé la consolidation de la démocratie espagnole, qui, bien que jeune, démontre à cette occasion sa maturité. Le rôle joué par Juan Carlos lui a permis de gagner l’affection de son peuple, y compris des plus hostiles à la monarchie : « Si le roi n'avait pas été là ce 23 février, le coup d'Etat militaire aurait triomphé, cela ne fait aucun doute à mes yeux », avait confié en 2001 à Reuters Santiago Carrillo, ex-­‐leader du PCE. On pourra toutefois relever les questions restées tues après les évènements: un coup d’Etat fomenté par des membres de l’armée très proches du roi, des condamnations assez légères pour les putschistes, l’absence de réaction initiale de la Zarzuela …Si on dispose d’assez de temps il peut être intéressant de se livrer à une analyse critique du film: EL 23F el día mas difícil del rey. On soulignera qu’il est curieux de voir qu’un film sur les évènements ait mis autant de temps à sortir et que par ailleurs, la position du roi y est présentée sous un jour extrêmement favorable. On peut ainsi conclure cette séquence sur l’ancrage démocratique de l’Espagne en 1981. En 1982, la première alternance politique tourne définitivement la page de la Transition démocratique. Et en 1986, l’entrée de l’Espagne dans la Communauté Economique Européenne, avec le Portugal, intègre la jeune démocratie espagnole au sein des démocraties européennes. Toutefois, les nostalgies franquistes existent toujours en Espagne (elles ont particulièrement été ravivées par les difficultés économiques du pays en 2008) : en témoignent les rassemblements franquistes de 2009 à Madrid. Mise en parallèle avec le cours de langue vivante La séquence portant sur la Transition démocratique espagnole est traversée par la figure de Juan Carlos. La mise en parallèle avec le thème « Mythes et héros » est donc une évidence : Le mythe évoque la condition humaine dans son ensemble, son histoire transmise d'abord oralement et souvent incarnée par un héros, un lieu ou une communauté. Interroger les mythes, c'est s'intéresser aux héros et aux récits qui fondent une identité collective. Le caractère universel du mythe permet de mettre en évidence la façon particulière dont chaque aire culturelle interprète l'expérience humaine et construit des œuvres pour l'exprimer. Chaque époque emprunte et réactualise certains mythes ou en crée de nouveaux. Le héros peut être un personnage fictif ou réel qui a marqué la tradition, l'histoire, la vie quotidienne. C’est bien le cas du monarque espagnol. On pourra mettre en exergue la figure du héros : -­‐
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la lutte contre le poids de la destinée (affranchissement de l’éducation franquiste) le poids de la responsabilité (inflexibilité dans la démocratisation du pays) la légende dorée de Juan Carlos (notamment dans son rôle de protecteur de la démocratie espagnole) Mais aussi la difficulté de l’héroïsme face à l’usure du pouvoir : La popularité de Juan Carlos Carlos a fortement souffert ces dernières années des scandales et affaires de corruption qui ont impliqué des membres de la famille royale. Sa fille, l'infante Cristina, a été de fraude fiscale et blanchiment d'argent; son gendre, Inaki Urdangarin, est poursuivi pour des faits présumés de détournement de fonds publics. La justice lui reproche d'avoir détourné 6 millions d'euros par le biais de sa fondation. L'image personnelle du roi a aussi été sérieusement écornée par sa participation à un safari au Botswana en avril 2012. Ce voyage onéreux en pleine période de crise économique en Espagne n'avait été rendu public qu'en raison d'une chute du monarque, qui s'est alors fracturé une hanche. Les critiques envers la monarchie espagnole ont nécessité le passage de flambeau au nouveau roi d’Espagne : Felipe en 2014. On pourra a cette occasion lire l’article extrêmement critique de jean Ortiz en février 2013. Lexique spécifique (notions et vocabulaire utiles) Loi de succession : ley de sucesión Loi pour la réforme politique : ley para la reforma política Successeur : sucesor Transition démocratique : transición democrática Couronnement : coronación Héritage : herencia Démocratisation : democratización Constitution : constitución Souveraineté du peuple : soberanía del pueblo Légalisation : legalización Amnistie : amnistía Monarchie : monarquía Autonomies : Autonomías Coup d’Etat : golpe de Estado Revendication : reivindicación Séparation des pouvoirs : división de los poderes Attentat : atentado Continuismo: sin despertar los antiguos odios políticos y sin cambiar las instituciones, el Rey actuó de tal modo que pudiera empezar la liberalización del régimen = eso es el continuismo. Movida: movimiento cultural y modo de vivir que se fundamentó en la transgresión de las normas sociales Ressources pour aller plus loin dans la mise en œuvre -­‐
bibliographie : L’ouvrage le plus récent et incontournable pour étudier la transition démocratique espagnole : PRADERA, Javier, La Transición española y la democracia, S.L. Fondo de cultura económica de España, 2014 Ouvrages complémentaires: ABELLA, Carlos, Adolfo Suárez : el hombre clave en la transición.(Prólogo de Raymond Carr), Espasa Calpe, Madrid, 2006. BARDAVĺO, Joaquín, Las claves del rey : el laberinto de la transición, Espasa Calpe, Madrid, 1995. MARINER, Carlos, y JULIÁ, Santos, El aprentizaje de la libertad, 1973-­‐1986, Alianza Ensayo, Madrid, 2000. ONETO, José, Los 100 días que cambiaron España : de la agonía de Franco a la coronación del rey, Ediciones Zeta, Barcelona, 2005. POWELL, Charles, España en democracia, 1975-­‐2000, Plaza y Janés, Barcelona, 2001. SARTORIUS, Nicolás, y SABIO, Alberto, El final de la dictadura : la conquista de la democracia en España. Temas de Hoy, Madrid, 2007. -­‐ Sitographie : -­‐ http://www.youtube.com/watch?v=LcJQZAJObFw Vidéo extraite de la série Memoria de España, de la TVE, portant sur la période 1975-­‐1979 -­‐
http://www.rtve.es/alacarta/videos/memoria-­‐de-­‐espana/memoria-­‐espana-­‐espana-­‐
libertad/1506079/ Le chapitre “España en libertad” –complète l’extrait Memoria de España -­‐
http://www.rtve.es/alacarta/videos/la-­‐transicion/transicion-­‐capitulo-­‐1/2066534/ 13 vidéos de la série “La Transición “ de la TVE. La Transition y est détaillée pas à pas, avec de nombreuses informations sur les dernières années du Franquisme. -­‐
http://www.youtube.com/watch?v=ddw5ym-­‐Ksho Vidéo didactique sur le processus d’élaboration et les caractéristiques de la Constitution de 1978. -­‐
http://www.historiasiglo20.org/HE/16a-­‐1.htm Résumé de la Transition sur la période 1975-­‐
1978. -­‐
http://www.historiasiglo20.org/HE/16a-­‐2.htm Résumé du processus constitutionnel, du contenu de la Constitution et de la question des Autonomies. -­‐
Films, documentaires et autres supports exploitables : Chacun s'accorde à voir dans les transformations qu'a vécues l'Espagne au cours de ces deux dernières décennies les conséquences de la transition politique vers la démocratie. Or, fort curieusement, cette même transition semble aujourd'hui absente du grand écran. On sait que cela ne fut pas toujours le cas. Lorsqu'il se fit témoin et aborda la question de la transition dans une perspective politique, le cinéma espagnol des années 1975 à 1980 adopta généralement deux points de vue antagonistes. D'un côté, quelques films tentèrent vainement de dénoncer une corruption des mœurs, une gabegie politique qu'ils entendaient associer à l'ouverture démocratique. ¡ Que vienen los Socialistas ! (1982) de Mariano Ozores ou Un cero a la izquierda de Gabriel Iglesias (1980), qui comporte une séquence d'anthologie au cours de laquelle un bébé jusqu'alors inconsolable cesse de pleurer alors que résonne l'hymne franquiste, Cara al sol. À l'opposé sur l'échiquier politique, un certain nombre de réalisations développèrent un regard critique sur une transition qu'elles jugeaient insuffisamment démocratique et, à tout le moins, incomplète. L'un des films emblématiques de ce courant critique pourrait être Después de... (1979) de Cecilia et José Juan Bartolomé. C'est en vain que l'on chercherait dans la production récente d'autres films se risquant à une analyse critique de cette période. Le poids du consensus autour du « modèle espagnol » semble même avoir définitivement dissuadé les auteurs d'aborder le sujet directement. El 23-­‐F: el día más difícil del Rey est une mini-­‐série de 2 épisodes réalisée par Silvia Quer sur les évènements du 23 février 1981. La série est récente (diffusée par TVE en février 2009), mais son profil manichéen et consensuel (le film est un panégyrique de Juan Carlos) nécessite un visionnage critique. Exemples de sujets ADOLFO SUAREZ, PIEDRA ANGULAR DE LA TRANSICION DOC 1.-­‐ Artículo 1º, 1) La democracia en el Estado español se basa en la supremacía de la Ley, expresión de la voluntad soberana del pueblo... 2) La potestad de elaborar y aprobar las leyes reside en las Cortes. El Rey sanciona y promulga las leyes. Artículo 2º. 1) Las Cortes se componen del Congreso de los Diputados y del Senado. 2) Los diputados del Congreso serán elegidos por sufragio universal, directo y secreto de los españoles mayores de edad. 3) Los senadores serán elegidos en representación de las entidades territoriales... Ley para la Reforma política. 1976 DOC 2-­‐ Yo legalicé al Partido Comunista porque en aquel momento me parecía clave desde el punto de vista nacional, y de manera muy especial, desde el internacional. Y también por ser de justicia que nos olvidáramos de los traumas de la guerra civil y que el Partido Comunista, inmerso en un Estado democrático, tuviera la oportunidad de jugar el papel que le correspondiera en función de los votos que obtuviera en las elecciones. Pero, sobre todo, que a mi juicio habría sido una injusticia tremenda el dejarles fuera del sistema democrático. Me hubiera parecido intolerable”. Prego, Victoria: “I. Adolfo Suárez. La apuesta del Rey (1976-­‐1981)” en Presidentes. Veinticinco años de historia narrada por los cuatro jefes de gobierno de la democracia. Barcelona, Plaza & Janés, 2000, pp. 57-­‐ 66. DOC 3-­‐ El rey Juan Carlos y Adolfo Suarez http://www.teinteresa.es/espana/Discurso-­‐Juan-­‐Carlos-­‐Adolfo-­‐Suarez_0_1106890013.html Apoyándote en tus conocimientos, analizar el papel desarrollado por A Suarez dentro del proceso de la Transición democrática española EL 23F Doc 1 ¡Todo el mundo al suelo! Dice a las 16. 23 horas el Teniente Coronel Antonio Tejero en la Cortes Doc 2 MENSAJE DEL REY JUAN CARLOS I EN LA NOCHE DEL 23-­‐24 DE FEBRERO 1981. Al dirigirme a todos los españoles con brevedad y concisión en las circunstancias extraordinarias que en estos momentos estamos viviendo, pido a todos la mayor serenidad y confianza y les hago saber que he cursado a los Capitanes Generales de las regiones militares, zonas marítimas y regiones aéreas la orden siguiente: Ante la situación creada por los sucesos desarrollados en el palacio del Congreso, y para evitar cualquier posible confusión, confirmo que he ordenado a las autoridades civiles y a la Junta de Jefes del Estado Mayor que tomen las medidas necesarias para mantener el orden constitucional dentro de la legalidad vigente. Cualquier medida de carácter militar que, en su caso, hubiera de tomarse deberá contar con la aprobación de la Junta de Jefes del Estado Mayor. La Corona, símbolo de la permanencia y unidad de la Patria, no puede tolerar en forma alguna acciones o actitudes de personas que pretendan interrumpir por la fuerza el proceso democrático que la Constitución votada por el pueblo español determinó en su día a través de referéndum. Doc 3 Las coberturas de los diarios El Pais y Diario 16 el 24 de febrero Apoyándote en tus conocimientos, analizar el papel desarrollado por el rey en los acontecimientos del 23 F 

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