Les frères Labouche Les cartes postales de la Haute
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Les frères Labouche Les cartes postales de la Haute
découvertes Les frères Labouche Les cartes postales de la Haute-Garonne Au début du xx e siècle, les photographes de la maison Labouche fixent sur leurs plaques de verre les images d’un monde en mutation. Sur leurs dizaines de milliers de cartes postales, quelques centaines sont magnifiquement publiées dans un ouvrage consacré à la HauteGaronne. Par Claire Dalzin, auteur du texte de Gens de Haute-Garonne. Cartes postales de la maison Labouche (Somogy, 2006) et Jean Le Pottier, directeur des archives départementales de la Haute-Garonne. Type de faucheur montagnard Afin de nourrir le bétail pendant le long hiver montagnard, les paysans doivent « faire du foin » en été. Ce faucheur, en train de passer une pierre à aiguiser sur la lame de sa faux, travaille pieds nus comme cela était de règle en été, les sabots étant réservés à l’hiver. © a .d.h.g : 26 pyrénées 401 Midi-Pyrénées Patrimoine | découvertes 22 1891 : naissance de la carte postale illustrée à partir d’un tirage photographique. La phototypie, procédé mêlant les techniques de la photographie et de l’impression à plat, sera le mode d’illustration le plus utilisé pendant l’âge d’or de la carte postale (1900-1920). De nombreux ateliers de lithographie se reconvertissent alors en ateliers de phototypie et se mettent à fabriquer des cartes postales. C’est le cas de la maison Labouche frères à Toulouse. Dans les dernières années du xixe siècle, la société commence à éditer quelques cartes postales illustrées de phototypies et, au tout début du xx e siècle, emploie quelque 70 personnes. La maison Labouche, ce sont d’abord deux frères, Eugène (1867-1938) et Lucien (18641959), qui apprennent le métier dans l’atelier familial. Lucien Labouche est un personnage particulièrement intéressant : amateur de corrida, secrétaire du Stade toulousain, il est aussi le principal animateur d’une association à la fois sportive et culturelle, La Tortue. Ses membres participaient régulièrement à des excursions pédestres ou cyclistes qui donnaient ensuite lieu, une fois par mois, à des conférences et à des projections. Bien évidemment, la photographie tient une place importante dans la société Labouche, d’autant que c’est une nouveauté qui fascine le public. Lucien Labouche pratique lui-même la photographie, et les excursions de La Tortue sont la source probable des premiers clichés utilisés par la maison Labouche pour l’édition de ses cartes postales. Inaugurées par la collection « Sites et monuments du Sud-Ouest » en 1901, les séries décrivent d’abord Toulouse puis, fréquentation touristique oblige, Lanta : le marché aux bœufs On n’est pas là pour flâner, mais pour acheter ou vendre des attelages de bœufs, premier outil de travail de l’agriculteur. Ce sont en effet les bœufs qui tirent la charrue, la herse, le chariot de céréales ou de foin. À ce titre, un bon attelage se choisit et se négocie sérieusement. © a .d.h.g : 26 fi 31 551 Environs d’Aspet à Coulédoux : les mines, la passerelle et la laverie Cet impressionnant cliché en contre-plongée illustre la difficulté des conditions d’exploitation dans les mines de montagne. © a .d.h.g : 26 fi 31 1577 Le marchand de lait d’ânesses Cette très belle composition malheureusement anonyme, est pleine de détails insolites : les ânesses, éléments incongrus dans ce décor urbain, bien alignées, avec leur expression douce et patiente ; le client tendant un délicat petit bol au décor peint ; les curieux, un homme en habit et deux autres en sabots et bérets. Les types urbains et paysans se mêlent pour souligner la proximité physique et économique qui existait encore à cette époque entre la ville et la campagne. Le lait d’ânesse est celui qui, par sa composition, se rapproche le plus du lait maternel. On en donnait donc aux enfants comme fortifiant. Il était recherché, car la période de lactation des ânesses est très courte. © a .d.h.g : 26 fi 31555 514 Midi-Pyrénées Patrimoine | découvertes 23