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INFORMATION POUR LES PATIENTS
05/09
INFORMATIONS SUR LES TRAITEMENTS DU CANCER DU RECTUM
Madame, Monsieur,
Vous allez recevoir une chimioradiothérapie préopératoire pour cancer du rectum.
Votre traitement a été adapté en fonction de votre situation propre : chaque cancer est
particulier et nécessite un traitement approprié. Le choix de votre traitement a été décidé en
réunion de plusieurs médecins de différentes spécialités. N'hésitez pas à poser toutes les
questions qui peuvent vous préoccuper. Nous vous suggérons d'écrire à l'avance une liste de
questions, ce qui permet de ne pas les oublier au moment de la consultation.
La chimioradiothérapie est un traitement qui consiste à associer une chimiothérapie à la
radiothérapie, les deux traitements étant administrés en même temps.
La radiothérapie est un traitement médical qui consiste à administrer des rayons sur une
région donnée du corps, dans votre cas le rectum. Les rayons sont délivrés sous forme d'un
faisceau de rayons X (photons) produits par une machine appelée accélérateur de particules.
Ce rayonnement va détruire les cellules tumorales et entraîner leur destruction.
La chimiothérapie comporte un ou plusieurs produits toxiques pour tuer les cellules
tumorales. Son administration peut être orale ou par perfusions selon le type de
chimiothérapie. Le fait d'associer la chimiothérapie à la radiothérapie permet souvent une
meilleure efficacité que la radiothérapie seule, car la chimiothérapie va rendre les cellules
tumorales encore plus sensibles aux rayons. La chimiothérapie agit sur toutes les cellules
cancéreuses, même sur celles qui n'ont pas été détectées par les examens. Au contraire, la
radiothérapie et la chirurgie sont des traitements locaux, visant à détruire ou enlever les
cellules cancéreuses situées au niveau du rectum ou dans certains ganglions de voisinage.
But :
Ce traitement par chimiothérapie et rayons avant l'opération a pour but de vous donner le
maximum de chances de guérison en réduisant le risque de rechute locale dans la zone qui
sera opérée et à distance.
1) Comment se déroule le traitement
La radiothérapie va durer 5 semaines, à raison de 5 séances de rayons par semaine (il n'y en a
pas le samedi et le dimanche), c'est-à-dire 25 séances en tout. La séance de rayons prend
quelques minutes par jour. Après 6 à 8 semaines de repos sera réalisé le geste chirurgical.
Plusieurs options sont possibles en termes de chimiothérapie :
− Soit une chimiothérapie par voie intraveineuse à la 1ère et à la 5ème semaine des rayons.
Cette chimiothérapie est effectuée pendant 5 jours consécutifs, habituellement en
ambulatoire, puis il y a 3 semaines de pause avant la nouvelle séance, à la 5ème semaine
des rayons. Il y aura donc 10 perfusions au total (2 x 5 jours du lundi au vendredi).
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Soit des comprimés de chimiothérapie, sous forme de XELODA® (capécitabine) 5 jours
sur 7 (sauf le samedi et le dimanche). Ce traitement est à prendre en permanence pendant
toute la durée des rayons, soit 25 jours.
A ce traitement par capécitabine, il peut être ajouté dans certains cas une chimiothérapie
intraveineuse hebdomadaire (chaque lundi) par oxaliplatine, soit 5 perfusions.
2) Effets secondaires de la radiothérapie
La radiothérapie comme la chimiothérapie peuvent être responsables d'effets secondaires
indésirables. Ceux-ci sont connus des médecins qui vous surveilleront et vous donneront des
traitements préventifs ou curatifs adaptés. Signalez tout effet secondaire à votre médecin.
La radiothérapie peut entraîner des effets secondaires :
− La peau au niveau du sillon inter-fessier et de l'anus peut être enflammée après 3 ou 4
semaines de rayons. Des soins locaux et des bains de siège peuvent vous soulager. Tout
ceci devrait cicatriser en 3 semaines.
− L'anus et le rectum peuvent être irrités par les rayons. Ceux-ci peuvent donc être
responsables de douleurs surtout au moment des selles. Des faux besoins peuvent
apparaître, voire de la diarrhée, plus particulièrement en 5ème semaine de rayons. En cas
de diarrhée, en parler à votre radiothérapeute afin d’adapter votre traitement et, si
nécessaire, votre alimentation.
− Il peut apparaître des brûlures en urinant, donnant une sensation de cystite (inflammation
de la vessie) ou encore, chez la femme, une irritation vaginale.
− Evitez frottements : porter des vêtements amples, souples et des matières naturelles
(coton, soie)
− Eviter les produits irritants : se laver à l’eau tiède, préférer les savons surgras, mais en
préservant les repères (ou traces sur la peau) nécessaires au bon déroulement de la
radiothérapie.
− Sécher la peau sans la frotter, en la tamponnant sur la zone traitée.
− Surtout ne pas utiliser de pommade ou de crème (ex : BIAFINE®) avant la séance de
rayons. Si nécessaire, il est possible d’en mettre sur prescription du radiothérapeute après
la séance de rayons.
− En cas de douleurs anales ou rectales : en parler à votre radiothérapeute afin d’obtenir un
traitement rapide.
3) Effets secondaires de la chimiothérapie
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La chimiothérapie peut entraîner de la fatigue. Celle-ci peut être perceptible par exemple
le soir où une baisse transitoire modérée de la vue peut être observée. Il n'est donc pas
conseillé de changer ses lunettes pendant une période de chimiothérapie car la fatigue des
yeux va disparaître à la fin du traitement.
La chimiothérapie peut parfois entraîner une inflammation de la bouche pouvant se
compliquer d'érosions (aphtes). Il peut y avoir également des coupures des lèvres ou une
irritation des gencives, ou encore des traces de sang en se mouchant. Le risque est limité
par une bonne hygiène dentaire, ce pourquoi nous vous avons conseillé de consulter votre
dentiste pour la réalisation d'un détartrage et des soins dentaires éventuels.
Il y a également un risque de diarrhée.
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Ce traitement n'entraîne pas de perte des cheveux dans l'immense majorité des cas.
La chimiothérapie à base de XELODA® ou de 5-fluorouracile favorise les coups de soleil.
En cas d'exposition solaire, utilisez une crème solaire écran total (indice > 25).
La chimiothérapie entraîne une baisse du nombre de globules blancs qui peut rendre
l'organisme plus sensible aux infections. Il faut éviter le contact avec les personnes
atteintes de maladie contagieuse (grippe, rhume, varicelle, rougeole …). En cas de fièvre
après la chimiothérapie, il faut appeler votre médecin traitant pour réaliser une prise de
sang en urgence (numération formule avec plaquettes).
Il y a peu de médicaments qui ne s'entendent pas avec votre chimiothérapie. Quelques
médicaments sont plutôt déconseillés :
− l'allopurinol (par exemple : ZYLORIC®) contre l'acide urique,
− il est souvent plus difficile d'équilibrer les anticoagulants en comprimés, tel que le
PREVISCAN®. Si vous prenez l'un de ces médicaments, parlez-en à votre médecin.
La chimiothérapie est potentiellement dangereuse pour le fœtus en cas de grossesse. Une
contraception est donc nécessaire pendant toute la période de chimiothérapie.
4) La chirurgie
Le bilan diagnostique permet de déterminer le type d'opération qui va être réalisé. Cette
chirurgie dépend notamment de l'endroit où est située la tumeur et de sa distance par rapport
au sphincter anal.
Le chirurgien explique au patient la chirurgie la mieux adaptée. Trois principaux types de
chirurgie du cancer du rectum sont envisageables :
− une ablation du rectum en conservant le sphincter anal avec ou sans anus artificiel
temporaire ;
− une ablation du rectum et du sphincter anal imposant un anus artificiel définitif ;
− dans quelques cas, une ablation de la tumeur par les voies naturelles.
Le chirurgien peut être amené à créer un anus artificiel temporaire ou définitif (stomie). Le
chirurgien adapte la chirurgie en fonction de ce qu'il découvre au moment de l'intervention.
Parfois, la stomie ne peut pas être prévue avant l'intervention.
Selon les résultats de l'opération, il peut y avoir prescription d'un traitement de chimiothérapie
par précaution (chimiothérapie adjuvante). Si l'anus artificiel est temporaire, il ne sera
supprimé qu'après la fin de la chimiothérapie. Une infirmière stomathérapeute (spécialiste des
stomies) sera présente pour vous aider et conseiller.
5) Effets secondaires de la chirurgie
Les effets secondaires peuvent apparaître rapidement après l'opération chirurgicale ou plus
tardivement. Au réveil, comme après toute intervention chirurgicale, la zone traitée est parfois
douloureuse. Il ne faut pas hésiter à signaler la douleur à l'équipe soignante. Des dispositions
sont prises pour la contrôler. Il arrive qu'un hématome (bleu) ou une infection apparaissent au
niveau de la plaie abdominale. Des drains sont mis en place au niveau de la plaie pour
empêcher que du sang ou de la lymphe s'accumulent. Ils sont laissés quelques jours pour
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permettre aux liquides de s'évacuer. Les infections et les hématomes guérissent le plus
souvent à l'aide de soins locaux.
D'autres complications peuvent apparaître, mais elles sont plus rares. Ce peut être :
− des saignements dans les heures qui suivent l'intervention. L'hémorragie peut s'arrêter
d'elle-même ou nécessiter une nouvelle intervention ;
− un défaut de cicatrisation de la suture digestive. Un défaut précoce de cicatrisation de la
suture peut provoquer une péritonite. Une nouvelle intervention est rapidement
nécessaire. Le chirurgien fait alors une stomie (colostomie) ;
− si le défaut de cicatrisation est plus tardif (une semaine environ après l'opération), des
selles peuvent fuir par la suture, créant une fistule. Si une colostomie a été pratiquée, les
selles s'évacuent dans la poche prévue à cet effet et la fistule peut ainsi rapidement
s'assécher. En l'absence de colostomie, une alimentation par perfusion ou un régime
alimentaire particulier doivent permettre d'assécher la fistule. Dans le cas contraire, une
nouvelle opération est nécessaire afin de réaliser une colostomie ;
− une complication de la colostomie : sténose (rétrécissement de la suture), prolapsus
(éversement), éventration (hernie). Les colostomies se compliquent dans 15 % des cas.
Après l'opération, il reste une ou plusieurs cicatrices abdominales de taille variable. À la suite
d'une chirurgie, le patient ressent très souvent le besoin de se reposer. Parfois, un séjour en
maison de repos avant le retour à la maison est utile. La maison de repos doit être
soigneusement choisie afin de fournir au patient des soins adaptés et une alimentation qui
correspond au régime que le patient doit suivre après l'opération.
Conséquences de la perte du « réservoir » rectal
Une personne opérée d'un cancer du rectum peut présenter des troubles du transit intestinal
comme :
− une augmentation du nombre de selles ;
− une fragmentation des selles avec une envie d'aller aux toilettes de façon rapprochée et
fréquente ;
− une incapacité à se retenir pendant plus de dix minutes, voire des troubles de la
continence ;
− besoin impérieux d'évacuer dès la perception du besoin.
Ces troubles s'améliorent au cours de la première année. À long terme, plus de 60 % des
patients ne présentent pas de séquelles. En fait, ce résultat fonctionnel est fortement influencé
par la hauteur de rectum restant sous la suture (l'anastomose). Ainsi, s’il reste 5 cm ou plus de
rectum sous l'abouchement, les patients n'ont aucun trouble majeur dans l'immense majorité
des cas. Le risque de mauvais résultat fonctionnel se pose surtout en cas d'anastomose coloanale ou colorectale basse.
Les troubles urinaires
Suite à la chirurgie du rectum, il peut se développer des troubles urinaires. Les troubles
urinaires dus à une dénervation vésicale sont présents de façon temporaire chez près d'un
opéré sur deux et de façon définitive chez environ 5 à 10 % des patients. Leur fréquence
diminue depuis l'amélioration des techniques chirurgicales. Il s'agit d'une difficulté à vider sa
vessie (dysurie), pouvant aller jusqu'à une rétention aiguë des urines ou, plus rarement, d'une
incontinence urinaire.
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A propos de la sexualité
La chirurgie du cancer du rectum peut avoir fréquemment des conséquences sur la sexualité,
surtout après une ablation du sphincter anal. Ces séquelles sont difficilement prévisibles.
Chez l'homme, les rayons comme la chirurgie peuvent amener un risque de troubles de la
sexualité, en particulier érection moins stable ou plus rare. Le réseau de nerfs qui entoure le
rectum a un rôle dans l'érection et l'éjaculation. Lorsque ces nerfs sont coupés, des troubles de
l'érection surviennent parfois. L'obésité est également susceptible de rendre difficile leur
préservation. Les séquelles sexuelles correspondent le plus souvent à une absence
d'éjaculation, ou à une éjaculation du sperme vers la vessie (on parle d'éjaculation rétrograde :
le sperme va dans la vessie, puis est éliminé par les urines), ou encore à une érection
défaillante. Il arrive que l'érection revienne spontanément ou à l'aide de techniques diverses
(médicaments tel le VIAGRA®, piqûres, technique de « pompe à vide » de la verge).
Les séquelles sexuelles chez les femmes correspondent le plus souvent à une sécheresse
vaginale, à des douleurs ressenties pendant les rapports sexuels, liées à la cicatrice du périnée
ou à l'ablation du rectum qui soutenait le vagin en arrière, ou encore à une perte de libido
(désir). N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre gynécologue.
Pour en savoir plus :
− n’hésitez pas à poser des questions à vos médecins,
− brochure « Les traitements du cancer du rectum », brochure disponible à l’Espace
Rencontre Information (ERI) au Centre Alexis Vautrin ou téléchargeable sur Internet :
http://www.e-cancer.fr/expertises-publications-de-l-inca/guides-cancer-info-pour-lespatients
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