Perles de la foi ». Matthieu 13, 44 - 46.

Transcription

Perles de la foi ». Matthieu 13, 44 - 46.
Dimanche 2 septembre 2007
Christian BALTZINGER, pasteur luthérien des Eglises Protestantes
d’Alsace – Lorraine à Brumath-Krautwiller. Avec la participation de René
Haller, à l’orgue, du groupe musical de Krautwiller (fanfare) et de la chorale
paroissiale dirigée par Catherine Marçais. Lectrices : Anne-Catherine Debs
et Raphaëlle Peter.
« Perles de la foi ».
Matthieu 13, 44 - 46.
Musique : (Orgue) Buxtehude WV179.Variations du choral « Auf meinen lieben
Gott ».
Introduction :
CB : Un pasteur suédois est en vacances sur une île grecque. Sur le quai, il observe les
pêcheurs tenir dans leurs mains des colliers de perles. Ce sont des chapelets grecs, les
Koumboloïs, faits de gros grains d’ambre, avec lesquels ils aiment jouer.
Dans de nombreuses traditions et religions, les chapelets sont des instruments de prière : le
rosaire catholique, composé principalement de cinq dizaines de grains, le chapelet
musulman qui compte quatre vingt dix-neuf grains, ou encore le collier bouddhique.
Notre touriste suédois imagine alors un bracelet de perles. Chaque perle est mise en relation
avec la foi. Dix-huit perles qui nous parlent de notre relation avec Dieu. Nous allons
ensemble égrener ce bracelet. Les Perles de la foi.
Dans l’Evangile de Matthieu, au chapitre 13, nous trouvons une petite parabole qui parle de
perles et de Royaume de Dieu : « Le Royaume des cieux ressemble aussi à un marchand
qui cherche de belles perles. Quand il en a trouvé une de grande valeur, il va vendre tout
ce qu’il possède et achète cette perle ».
Ici, il n’est pas question de collier ni de bracelet, mais d’une perle de grande valeur, trouvée
par un marchand. Celui-ci est incontestablement un connaisseur. Il a déjà eu l’occasion de
voir et de poser dans ses mains beaucoup de perles. S’il vend tout pour acquérir cette perle
de grande valeur, c’est qu’elle est vraiment exceptionnelle. De cette courte parabole nous
ne pouvons pas déterminer l’élément qui ressemble au Royaume des cieux : le marchand
qui cherche, la perle de grande valeur ou le fait de tout vendre pour l’acheter. Nous devons
plutôt avoir une perception globale de la parabole. Elle nous parle de Dieu, de la foi et du
Royaume des cieux.
Il est difficile de décrire ce qu’est effectivement le Royaume des cieux. Nous serons
toujours en deçà de la réalité du Royaume. Nous savons cependant dire ce à quoi il
ressemble. L’image du marchand à l’affût d’une perle précieuse nous dit que le Royaume
des cieux est une quête. Une quête personnelle. Dans d’autres passages de la Bible, il est
une recherche communautaire. Le Royaume est communion fraternelle. L’avènement du
Royaume des cieux est dans la conjonction d’une recherche personnelle et d’une
communion.
Le marchand trouve une perle de grand prix. Le Royaume des cieux est d’une grande
valeur, une valeur si grande que celui qui le trouve est prêt à tout perdre pour le recevoir.
Rien n’est plus important que la certitude d’y habiter. L’espérance trouvée dans la réalité
du Royaume dépasse toute espérance et commence dans notre existence. Le Royaume des
cieux est en même temps une réalité et une espérance, une réalité eschatologique.
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Musique : Fanfare. Cantique "Toi qui disposes".
Les perles de notre bracelet ne sont pas le Royaume, elles n’ont pas de grande valeur comptable. Elles parlent
de la perle précieuse du marchand de la parabole. Elles parlent de notre quête pour la trouver.
La première est la plus grande des perles. Elle est dorée. Elle est là pour dire Dieu. Lumière éternelle. Début
et fin de notre vie sont en lui. Dans sa bonne présence nous pouvons trouver le désir de vivre. Nous avons la
certitude que rien ne peut nous séparer de son amour. Notre vie n’est pas une errance sans fin. Elle prend sa
source et son sens en lui.
R.P. : Quand je dis « Dieu », qu’est-ce que cela éveille au fond de moi, sans même que j’y prenne garde ?
Quand je dis « Dieu », quels souvenirs, quels rêves, quelles images viennent se glisser entre lui et moi ?
Quand je te dis « Dieu » quand je crois te parler, Seigneur, à qui est-ce que je parle vraiment ?
A toi, en vérité ? A toi, tel que je voudrais que tu sois, à moi-même, au fond ?
Peut-être, peut-être pas. Je n’en sais rien.
Voilà pourquoi je te le demande : viens toi-même me rencontrer. Viens me rencontrer, à nouveau ou pour la
première fois. Toi qui es lumière et vie.
Je dépose devant toi ma vie, toute ma vie, et même ce qui dans ma vie est pauvre, infirme, aveugle et boiteux.
Je dépose devant toi toute ma vie, telle qu’elle est, pour t’accueillir, tel que tu es.
C.B. : La perle de grande valeur trouvée par le marchand dans la parabole de l’évangile de Matthieu, c’est la
découverte de Dieu dans ma vie. C’est une découverte extraordinaire, une grâce. Pour autant, nous le savons :
il y a un chemin avant et un chemin après. Tout comme le marchand qui a déjà eu dans ses mains d’autres
perles, et qui certainement en verra d’autres encore. La perle de grande valeur reste référencée. Tout converge
vers elle.
Dans la succession des perles de notre bracelet sont posées ici et là des perles du silence. Il y en a six en tout.
Elles sont brunes et allongées alors que les autres sont toutes rondes. Après la perle de Dieu, un temps de
silence est bienvenu. Accueillir Dieu comme un souffle qui nous traverse et qui nous dépasse. Faire silence.
Musique : Fanfare. Cantique "Tournez les yeux vers le Seigneur".
Ce premier silence nous amène à une petite perle blanche qui est la perle du moi. Faire silence, sur le chemin
de la foi et de Dieu, c’est s’efforcer de se poser. C’est déposer tous les bruits, tous les cris du monde, des
hommes, de ma vie. C’est déposer mon histoire, mes réussites, mes échecs, mes peurs. Traverser tout cela,
aller au bout de soi, mourir et renaître. Trouver du repos et laisser la grâce de Dieu faire son travail en moi.
Je m’interroge : Qui suis-je ? Comment est-ce que je me perçois ? Comment les autres me perçoivent-ils ?
Quels sont mes rêves et mes espoirs ? Vers quoi je veux tendre ?
Il m’est arrivé un jour d’être très mal avec moi-même, très mécontent de moi-même. J’étais malheureux d’un
acte que j’avais fait et d’une parole que j’avais donnée. Je n’aurais jamais dû le faire. Cela n’aurait jamais dû
arriver. Je n’avais pas réussi à me rattraper, à me redresser, à réparer le tort causé. J’avais presque de la haine
à mon égard. Un jour je lis sur la montre d’un ami ces mots tout simples mais extraordinaires de sens et de
profondeur : « Sois bienveillant avec toi-même ».
Cette petite phrase a changé mon regard. C’est ce que veut dire cette perle : sois bienveillant avec toi-même.
Tu es une perle. Regarde ta vie avec amour. Ne regarde pas ta personne, ton passé, ton présent avec trop de
dureté, même s’il y a des échecs, des fatigues, de la mélancolie. Tu es précieux. Reçois les autres avec
bienveillance et reçois-toi, toi-même, avec la même bienveillance.
Musique : Fanfare. Cantique "Magnifique est le Seigneur".
La perle qui suit est celle du baptême. Elle nous rappelle le baptême merveilleux de Jésus-Christ, quand Dieu
vient dire à Jésus : « Tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection ». Ces paroles, nous devons
aussi les prendre pour nous, et le baptême en est le signe. Tu es fils et fille de Dieu. Par le baptême, Dieu te
bénit et fait alliance avec toi. Il te dit « oui », en plénitude pour la vie.
Par le souffle de l’Esprit de Dieu, reçois sa joie, car il te reçoit, il te prend sous son aile, il t’aime. Un seul
baptême, qui nous rappelle que Dieu nous aime en premier et que son cœur est plus grand que notre cœur.
Nous pouvons accéder à la joie de Dieu, par sa grâce.
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R.P. : « Ma vie repose en Toi, Seigneur.
Mon passé ne compte plus, pas plus que le delta ne traverse le fleuve, pas plus que quelques strates qui
marquent le rocher, pas plus que quelques ronces dans un coin de jardin, pas plus qu’une balise dans l’ombre
de la nuit, pas plus que le triangle étrange des Bermudes, pas plus qu’un grand trou noir au fond de ma
mémoire.
Ma vie repose en Toi, Seigneur.
Mon présent est à vivre.
Comme une source vive pour se désaltérer, comme une halte vers la lumière du jour, comme un cadeau de
l’inattendu, comme un élan de vie dans l’espace et le temps, comme un feu crépitant qui réchauffe le cœur,
comme une étreinte d’amour quand tout semble s’effondrer.
Ma vie repose en Toi, Seigneur.
Mon futur ne m’appartient pas, comme des plans trop humains tirés sur la comète, comme des rêves insistants
et troublants à la fois, comme des projets fous dont se rit le destin.
Je tends les mains vers Toi, Seigneur, je veux te crier ma confiance et ma foi, mes années sont cachées au
creux de ton mystère, ma vie repose en Toi, Seigneur. ». (Jean-Robert Gnaegi – « Toi seul Seigneur »).
Chorale : Cantique "Je crois en toi".
C.B. : Perle du silence et perle du désert. La perle du désert symbolise les temps difficiles de nos vies, les
temps d’épreuves, de doute, de combat, de choix, de tentation. Beaucoup d’histoires de la Bible ont eu lieu
dans le désert. Moïse et le buisson ardent. Les Israélites et leur traversée du désert pour trouver la liberté et la
Terre Promise. Ils ont été confrontés à la fatigue, au doute, à la soif et à la faim, à la tentation. Ils ont fait face
à l’adversité et à toutes sortes d’ennemis. Ils y ont reçu les paroles de la Loi. Elie s’est refugié dans le désert.
Jésus y est resté quarante jours, tenté par Satan.
Cette épreuve lui a donné la force et le courage de sa mission. Tous ces événements me rappellent combien
Dieu m’aide à traverser mes déserts !
A.C.D. : « Source de ma vie, souffle de mon chant, feu qui me saisit, tendresse au cœur du monde, viens,
nous t’attendons.
Esprit d’où vient la joie, tu donnes la louange. Quand tu me conduis au désert, je m’abandonne et je
t’espère ». (Communauté du Chemin Neuf).
C.B. : Un temps de pause et nous découvrons une perle bleue. C’est la perle de la sérénité. La voie vers Dieu
comporte toujours une inversion : de l’extériorité il nous faut passer à l’intériorité, de la multiplicité à l’unité,
de la dispersion à la concentration, de l’égoïsme au détachement, de la passion à la sérénité. La sérénité est un
travail intérieur de lâcher prise, une recherche de l’harmonie, une conversion des profondeurs. Un retour à
l’essentiel, un recentrage des énergies.
R.P. : « J’aimerais trouver le calme au fond de mes errances, ne pas perdre l’espoir dans la nuit de mes
doutes, et quand déferle sur moi le fleuve de la souffrance, découvrir le chemin au détour de mes doutes.
J’aimerais taire en moi ce bouillonnement d’idées, et arrêter le flot de tous mes bavardages, vivre de ta
présence au creux de mes journées, aménager un temps d’écoute et de partage.
J’aimerais ramener ma vie à l’essentiel, désencombrer l’horaire qui rythme mes semaines, être attentif,
Seigneur, à suivre Ton appel, approcher de ta face et me trouver moi-même.
J’aimerais chanter les mots pour dire l’inexprimable, voir au-delà de la réalité des jours, envers et contre tout,
tenir l’indispensable que sont la foi, l’espérance et l’amour. ». (Jean-Robert Gnaegi – « Toi seul Seigneur »).
C.B. : Les deux perles rouges qui suivent sont les perles de l’amour. La première perle représente l’amour de
Dieu. Dieu est amour. Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
Jésus lui–même est un exemple d’amour, il prend soin des malades, des affamés, des attristés. Il a pour
chacun un regard d’amour, il est l’icône de l’amour de Dieu, Dieu lui-même.
Aimer Dieu n’est pas cultiver un sentiment, mais c’est éliminer de l’âme ce qui empêche Dieu d’y entrer.
C’est s’attacher à la Vérité, au Bien, et à la Paix.
La seconde perle de l’amour est celle de l’amour du prochain. Encore une fois, cela n’a rien à voir avec des
bons sentiments à l’eau de rose les uns pour les autres. Mais c’est la voie de l’exigence d’une éthique de la
responsabilité pour soi et pour les autres. On ne peut aimer l’autre sans le respecter. Ainsi, à travers deux
petites perles rouges sont représentés les deux commandements les plus importants selon Jésus.
Chorale : Cantique "Qui de nous trouvera".
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C.B. : Trois perles blanches sont enfilées sur ce bracelet. Elles représentent le mystère. Elles rappellent que
chaque être vivant reste un mystère, malgré souvent notre désir de tout posséder, de tout connaître, de tout
savoir. Elles rappellent que la vie reste un mystère malgré notre soif de toute-puissance.
La première me dit que je ne connais pas tout de moi, il y a bien des parts cachées en moi, des choses que je
ne maîtrise pas.
La deuxième me dit que je ne connais pas tout de l’autre. Je ne peux pas le posséder, il reste toujours un autre
que moi-même. De même l’autre ne connaît pas tout de moi, même le plus proche, même celui ou celle avec
qui je partage ma vie de tous les jours.
Enfin, la troisième me dit que je ne connais pas tout de Dieu. L’intelligence ne suffit pas pour connaître Dieu,
il faut aussi la disposition de l’âme. Je ne peux pas posséder Dieu comme on possèderait une boîte à bijoux. Il
est au-delà de toutes nos représentations. Dieu est esprit et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en
vérité.
Que pensez-vous d’un Dieu tellement émerveillé par l’humanité qu’il décide d’en assumer toutes les
conditions, abandonnant ses privilèges divins, sa Toute-puissance, son Omniscience et jusqu’à son
invulnérabilité, pour n’en retenir plus qu’un : le don de se donner. Par Jésus-Christ, il va partager notre vie
jusque dans nos obscurités et la mort. Perle noire. Perle de la nuit, de nos nuits. De notre finitude. Perle de
notre péché, de nos folies humaines qui mènent à la destruction, aux divisions. Perle du désespoir face à tout
ce que je ne comprends pas, le mal, l’injustice, l’absence et la mort. Dieu vient habiter nos obscurités.
Que dans la mort, je ne m’endorme pas.
R.P. : Dans mes déserts de solitude,
Dans mes errances et mes refus,
Dans mes incompréhensions et mes questions,
Dans mes pensées mortifères,
Seigneur, réveille toujours la flamme de ton amour.
Dans le monde qui souffre et qui gémit,
Dans les cris de lutte et de détresse,
Dans les malheurs et les tremblements de la terre,
Dans la misère et l’injustice,
Seigneur, réveille toujours la flamme de l’espérance.
Chorale : Cantique "Au cœur de nos détresses".
C.B. : Le silence suit la mort, tel le silence de Dieu. Combien de temps dure ce silence, n’est-il pas déjà la
germination vers la vie ? Ce silence obscur où Dieu paraît inerte et inactif. Mais Dieu est en travail. En travail
de guérison. En travail de renaissance. En travail de résurrection. Je crois en Dieu, au Dieu de la vie, à son
royaume de justice et de paix.
R.P. : Nous croyons en Dieu. Malgré son silence et son secret, nous croyons qu’il est vivant. Malgré le mal et
la souffrance, nous croyons qu’il a fait le monde pour le bonheur de la vie. Malgré les limites de notre raison
et les révoltes de notre cœur, nous croyons en Dieu.
Nous croyons en Jésus-Christ. Malgré les siècles qui nous séparent de son existence terrestre, nous croyons en
sa parole. Malgré sa faiblesse et sa pauvreté, nous croyons que sa mort est notre vie.
Malgré nos incompréhensions et nos refus, nous croyons en sa résurrection.
Nous croyons en l’Esprit Saint. Malgré les apparences, nous croyons qu’il conduit l’Eglise. Malgré la mort,
nous croyons la résurrection. Malgré l’ignorance et l’incrédulité, nous croyons que le Royaume de Dieu est
pour tous les hommes. Amen.
C.B. : Nous avons égrené toutes les perles de notre bracelet, tels des perles fines de la foi. Le Royaume de
Dieu serait-il tout cela : la foi, la sérénité, l’humilité, l’amour, l’espérance, la présence, la résurrection et la
vie ? Le Royaume, c’est le saut radical et risqué qui conduit un jour, à ressusciter. Pas besoin de pièces d’or ni
de perles d’ailleurs, il suffit de tout donner. Alors, une perle, des perles ? Pourquoi ? Parce qu’une perle ne
sert à rien. Cela ne communique aucun pouvoir, cela ne fructifie pas, ne fait de petits, cela ne permet pas
d’obtenir autre chose, il ne s’agit pas d’un outil. C’est gratuit.
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Prière :
Mon Dieu, je te prie
Pose ton regard
Sur moi
Sur mon chemin d’alliance avec toi
Ne m’abandonne pas
Quand je traverse des déserts
Prends pitié
Du manque de sérénité que j’ai en moi
Sois proche
De tous ceux qui aspirent à l’amour ou qui désespèrent de l’amour
Garde-nous proches les uns des autres et aide-nous à nous respecter
Prends pitié
Des pauvres et des démunis, des victimes de la guerre et de la violence, des enfants
De tous ceux qui sont dans la nuit
Guéris-nous
Dieu…
Notre Père,
Qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire,
Aux les siècles des siècles. Amen.
Musique : (Orgue) Buxtehude WV179.Variations du choral « Auf meinen lieben Gott ».
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