Le Terminal

Transcription

Le Terminal
THE TERMINAL
Film de Steven Spielberg
Etats-Unis, 2003
Avec :
Tom Hanks
Catherine Zeta-Jones
Stanley Tucci
Chi McBride
Scénario:
Sacha Gervasi
Jeff Nathanson
Musique :
John Williams
Directeur de la photographie :
Janusz Kaminsky
Producteurs : Walter F. Parkes
Distribution : UIP
Durée :
2H08
SORTIE LE 15 SEPTEMBRE 2004
Pour résumer les choses :
Victor Navroski arrive de sa Cracozie natale à New York, il est renvoyé vers les
services douaniers. Pendant son vol, un coup d’état a mis son pays à feu et à sang, et le
nouveau gouvernement n’est pas reconnu par les Etats-Unis. Il ne peut donc pénétrer sur le
sol américain, n’ayant plus de papiers en règle, ni revenir chez lui, n’ayant plus de pays
reconnu. Victor est apatride et élit domicile bien malgré lui à la porte A67 de l’aéroport JFK. Il
y restera plus longtemps que prévu, se faisant pour famille les employés des lieux ainsi
qu’une belle hôtesse de l’air, et recevant le mépris du chef des polices de l’aéroport pour
lequel il devient vite un fardeau. Victor se met alors à l’anglais, refait la déco de l’aéroport et
résout les crises. La belle vie, quoi !
Deux mots sur le réalisateur, Steven Spielberg...
Né en 1947 sur le sol américain, Spielberg est devenu en trente ans l’un des
réalisateurs phares de l’industrie hollywoodienne. Il débute sa carrière adolescent en
réalisant des courts métrages. Il débutera à la télé, mettant en boîte un épisode de Columbo
puis réalise un premier téléfilm, Duel, qui connaîtra une carrière en salles après un vif
succès sur petit écran. La carrière du ‘’barbu’’ est lancée. Avec les Dents de la Mer, en
1977, il lance un renouveau à Hollywood. Suivront des incontournables (ET, Rencontres du
Troisième Type, Indiana Jones) et nombre de films plus sérieux (Empire du Soleil, La
couleur pourpre, La Liste de Schindler, Amistad, Il faut sauver le soldat Ryan…) Il doit
entrer en tournage d’un remake de La Guerre des Mondes d’ici la fin de l’année 2004.
Spielberg a l’emploi du temps rempli
pour les vingt-cinq
prochaines années mais persiste et signe dans la comédie. Pourtant, la première fois
qu’il s’y était attelé, c’était pour 1941, et les critiques n’avaient pas plus suivi que le
public. Terminal est pour sa part la seconde comédie qu’il réalise en deux ans, après
Arrête-moi si tu peux, et si le résultat n’est pas trop négatif, ce film restera
sûrement comme une œuvre mineure dans la filmographie du réalisateur.
Pourtant, on pouvait espérer qu’avec Andrew Niccol – auteur du Truman
Show et de Simone - à la base d’un scénario qui a ensuite été retravaillé, le résultat
serait plus qu’attrayant. Mais pourtant, non. L’histoire reste archi-prévisible, avec
quelques grosses incohérences. Et puis de toute façon si Spielberg commence à se
frotter à la comédie romantique comme ici, il ne faut plus chercher à comprendre.
L’histoire met en scène une flopée de personnages originaux, mais la plupart
attendront en vain la scène qui leur offrira l’occasion de développer leur personnalité.
Heureusement, Tom Hanks est comme à son habitude excellent au milieu de son
petit monde, à l’aise dans ses baskets de type paumé qu’il a déjà tant joué. Son
histoire est originale et marrante, mais ne va pas chercher plus loin. Les situations se
contentent de s’enchaîner, liées les unes aux autres par les apparitions à répétition
de l’inaccessible Catherine Zeta-Jones et par les frasques du génial chef de la police
qui aurait lui aussi mérité une place plus conséquente à l’écran.
En fait, l’ensemble reste très sage et très gentil. On célèbre le mariage dans
l’aéroport, on aide les malheureux types arrêtés par les douanes, on joue les
entremetteurs, on change la vie des autres et on refait la déco du terminal d’aéroport.
L’humour marche malgré tout assez bien et rend l’ensemble décontractant, bien que
la femme n’apparaisse pas, une nouvelle fois, sous son meilleur jour devant la
caméra de Spielberg. Caméra par ailleurs très bien maniée par chef opérateur
Kaminski…
Bref la patte Spielberg est assez peu apparente dans cette petite comédie
reposant sur les épaules de Tom Hanks, et qui serait bien passée si elle n’était pas
paraphée d’un nom si prestigieux. Espérons juste que ce dernier reviendra vite à ses
standards habituels de qualité pour ses prochains films. Tous les grands réalisateurs
ont leurs moments de fatigue et de légers relâchements. On pardonnera donc les
faiblesses du film, malgré tout acceptable, en attendant la suite. Vivement la Guerre
des Mondes !
13/20