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Editorial A propos de Septimanie En proposant de faire vivre le LanguedocRoussillon sous la bannière de la Septimanie, je souhaitais créer une identité nouvelle et impulser une dynamique de rassemblement au sein d’une région qui regroupe des cultures et des terroirs extrêmement variés. Seule une image forte du Languedoc-Roussillon sur le marché du tourisme, de l’économie, de l’agriculture, et en particulier de la viticulture, peut nous sortir du marasme économique dans lequel des décennies d’inaction ont fait sombrer la région. Je pensais –et je pense encoreque la Septimanie pouvait donner ce coup de fouet salutaire. Une grande partie des citoyens du LanguedocRoussillon m’ont fait confiance et m’ont suivi dans ce projet. Une autre, ne l’a pas souhaité. Je le regrette, mais je m’incline car cette grande idée que je proposais ne peut pas aboutir sans l’adhésion enthousiaste de tous. Je renonce donc au concept de Septimanie. Mais je continue avec détermination à tout mettre en œuvre et à me battre pour faire évoluer cette région dans le sens du progrès et de l’ouverture. 2 Languedoc-Roussillon Un schéma régional de développement économique intitulé « Servir » (Stratégie économique régionale de valorisation et d’intégration des ressources) va permettre d’élaborer le cadre d’intervention de la Région pour les cinq prochaines années et de coordonner les actions de développement économique sur le territoire régional. L’enjeu est important. Ce programme, a été élaboré en concertation avec tous les partenaires économiques, concertation dont le coup d’envoi a été donné au cours des réunions « La région en chantier » organisées au lendemain des élections, au printemps 2004. Piloté par AnneYvonne Le Dain, vice-présidente, il doit permettre de dresser des bilans et des perspectives, de dégager des ambitions et des volontés, de mettre en œuvre de nouveaux dispositifs. Il s’agit de fédérer les moyens pour aboutir à plus de lisibilité et d’efficacité, et de créer les conditions de l’émergence de nouvelles sources de croissance et d’emploi pour la région. d’inertie l’ont plongée, et de la remettre sur le chemin du dynamisme économique. Je n’en citerai que quelques-unes, pour leur importance ou leur caractère emblématique. L La mise en œuvre du Pacte entreprises que nous présentons dans les colonnes de ce journal va permettre d’aider les entreprises à franchir les paliers importants de leur existence : la création, les phases de croissance et la transmission. En effet, les habitants du Languedoc-Roussillon sont parmi les plus entreprenants de France. C’est une richesse sur laquelle nous avons décidé de nous appuyer pour relancer notre économie. Chaque année, un nombre considérable d’entreprises voient le jour : 11 000 créations pures par an. Mais celles-ci sont fragiles et ont une faible capacité de développement. Au bout de cinq ans, plus de la moitié ont mis la clef sous la porte. La Région a donc voté un budget de 10 millions d’euros pour aider à la création et à la transmission d’entreprises, et surtout pour donner à ces entreprises une chance de survie. Trois cent entreprises pourront bénéficier de ces crédits. suite de la p.1 a Région a décidé d’aller au-delà de ce que la loi prévoit et d’intégrer au schéma les secteurs de l’artisanat, de l’agriculture et de l’économie sociale et solidaire. Seuls le tourisme et la formation qui feront l’objet d’un schéma et d’un plan spécifiques, restent en dehors de Servir. Le schéma, en cours d’élaboration avec tous les professionnels concernés, sera présenté à notre assemblée régionale en décembre. S’il est adopté, l’État et la Région pourront alors négocier une convention nous permettant de bénéficier de certaines aides étatiques. Mais d’ores et déjà, depuis plusieurs mois, nous avons pris un certain nombre de décisions représentatives de notre volonté de sortir la région LanguedocRoussillon du marasme dans lequel des années Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon Tout d’abord la création de zones d’activité. Nous avons en effet constaté que la région manquait de zones susceptibles d’attirer puis d’accueillir des entreprises de niveau national ou international. J’ai déjà évoqué, dans mon précédent éditorial, celle de Castelnaudary, dédiée à la logistique et à l’agroalimentaire. Un deuxième projet est à l’étude : la pépinière Simyra : une zone de 1 500 m€ implantée sur la zone portuaire de Sète à Frontignan-La Peyrade (Hérault). Cette pépinière s’était rapidement dégradée faute d’entretien. Aujourd’hui, elle ne correspond plus aux attentes des entreprises, ni aux exigences d’hygiène et de sécurité les plus draconiennes. C’est pourquoi, après une étude approfondie par un cabinet spécialisé, nous avons décidé de la restructurer pour en faire un outil de valorisation des productions maritimes locales et du port de Sète, tout en favorisant l’incubation de jeunes entreprises de qualité. Le coût de cette restructuration est estimé à 2,2 millions d’euros Autre secteur sur lequel nous faisons porter nos efforts : l’artisanat. L’enjeu est de taille. Avec 46 000 entreprises et plus de 100 000 salariés c’est un socle sur lequel on peut bâtir une politique économique efficace. Sans compter que l’artisanat diffuse sur l’ensemble du territoire. Avec la Chambre régionale de métiers et l’Union professionnelle de l’arti- mercis! GERY DELBECQUE G. FOULQUIÉ Président de la Compagnie de la Côte du Rhône Gardoise, pour l’attribution d’une subvention concernant l’organisation de la cinquième édition du « Festival du Terroir et des Saveurs du Gard » qui a eu lieu le 22 juillet dernier à Bagnols-sur-Cèze. Président du Centre de Vol à Voile Montpellier Pic St Loup (St Martin de Londres), pour les prix dont la Région a doté leur concours régional 2005 et qui a réuni 22 pilotes. JEAN-LUC TAMBORINI sanat nous avons élaboré un programme qui va permettre une politique d’aide plus cohérente : développement des entreprises artisanales existantes, accès à de nouveaux marchés, démarche de progrès etc. Ce programme, évalué à 5 millions d’euros, bénéficie de 1,7 million d’euros voté par la Région. A utre stratégie de développement que nous avons mis sur les rails : les contrats de filières. Pourquoi la logique des filières ? Parce que le tissu économique du Languedoc Roussillon est composé essentiellement de petites, voire de très petites entreprises, pour la plupart sur un marché local. Au moment où l’économie se mondialise, cela signifie que l’entreprise régionale n’a pas toujours la masse critique pour résoudre des problèmes de développement ou d’organisation, pour aborder de nouveaux marchés ou parfois même pour s’opposer dans de bonnes conditions à l’arrivée de concurrents sur ses propres marchés. C’est pourquoi nous avons décidé d’apporter un accompagnement et un soutien importants aux filières régionales qui ont la capacité et la volonté de se structurer. Le premier contrat sera prochainement signé avec la filière agroalimentaire. Les négociations menées par la Région avec l’Association régionale des industries agroalimentaires et la Fédération régionale de la coopération agricole. Ces quelques exemples montrent que les élus, les services, sont au travail, que les dossiers avancent. Nous avons des atouts formidables dans cette région. À vous, à nous tous ensemble de les valoriser, pour que le Languedoc-Roussillon ne soit plus la dernière dans le classement des régions françaises pour le chômage, et que chacun puisse y vivre et y travailler dignement. “Aider les entreprises à franchir les paliers importants de leur existence : la création, les phases de croissance et la transmission” Président de l’association Aperto à Montpellier, pour l’organisation d’expositions dans le cadre du développement de leur espace associatif d’art contemporain. En novembre, la prochaine manifestation réunira dans l’espace Aperto cinquante artistes de disciplines et d’origines géographiques diverses. PIERRE MARIEZ Adjoint au cadre de vie et à l’environnement, mairie de Poussan, pour l’allocation d’une subvention de 4 120 € afin de réaliser une « Étude d’un schéma directeur des déplacements Modes Doux sur la commune de Poussan. » RENÉ ESCOURROU Président de la CCI de Carcassonne, pour un complément de subvention de fonctionnement de 155 399 € au Centre de Formation d’apprentis, ainsi qu’une aide au transport, à l’hébergement et à la restauration des apprentis de 14 400 €. « Nous tenons à vous remercier vivement pour votre engagement pour les CFA et pour l’amélioration des conditions de vie des apprentis. » MONIQUE MASSEGUIN “Créer les conditions de l’émergence de nouvelles sources de croissance et d’emploi pour la région” Présidente du Bridge club mendois, pour une subvention accordée pour le Tournoi régional Open de la ville de Mende. « Cette subvention est indispensable pour l’organisation de ce tournoi qui, depuis douze ans, attire un nombre important de joueurs de toute la région et même au-delà. » AGNÈS FINIELS Secrétaire de l’AGIEM Lozère, pour le soutien de la Région aux journées académiques AGIEM qui ont eu lieu les 17 et 18 mai derniers. « Les organisateurs et participants ont pu, grâce à votre partenariat, vivre des moments riches d’enseignement et forts en émotion. » MARIE SOPHIE BARRAL Secrétaire du Centre de Vol à Voile Gardois (La Grand Combe), pour l’aide financière apportée par la Région au centre de vol à voile. MICHEL SERVAGE Président de l’association Vignerons coopérateurs audois (Narbonne), pour avoir pris une part prépondérante dans l’organisation et l’accueil du 33 e congrès national des coopératives viticoles. « C’est avec beaucoup de plaisir et de reconnaissance que je vous en remercie au nom des vignerons coopérateurs audois. (…) l’ensemble des congressistes se sont félicités du programme et de la qualité de la réception. » WILLIAM DUMAS Président de l’Etablissement public de coopération culturelle du Pont du Gard, pour le soutien financier apporté par la Région au premier concert gratuit organisé sur le site le 2 juillet dernier à l’occasion du 20 e anniversaire de l’inscription du monument au patrimoine de l’humanité. « Tout le monde a pu apprécier le haut niveau musical et la bonne humeur » de l’Orchestre national de Montpellier. Sans l’aide du Conseil régional, « nous n’aurions pas pu organiser cet événement et convier gratuitement le public. » JOSE BALDIZZONE Président de l’Institut Jean Vigo de Perpignan, pour la subvention de 20 000 € accordée pour l’ensemble des activités en 2005. « Nous sommes très sensibles à l’intérêt et à la confiance que vous nous témoignez. » MARIA CASARES Présidente de l’association Les amis des Monts de l’Espinouse (Cambon et Salvergues), pour le soutien de la Région en faveur de leurs manifestations d’été. CHARLES AKOPIAN, ET ERIC OLLIER du Secours Populaire Français, pour le soutien de la Région à la manifestation « soleils du monde », réunissant le 24 août dernier au stade de France, à Paris, 60 000 enfants. « Un grand merci de la part de tous les enfants. Tout simplement ! » Hôtel de région, 201 avenue de la Pompignane, 34064 Montpellier Cedex 2 Mail : [email protected] - Tél. Hôtel de Région : 04 67 22 80 00 Tél. rédaction du journal : 04 67 22 94 82 - Directeur de la publication : Christian Bourquin - Rédacteur en chef : Sylvain Jambon - Rédaction : direction de la communication de la Région Languedoc-Roussillon - Photographies : direction de la communication Conception-réalisation maquette : ANATOME - Susanna Shannon © - Agathe Raciazek © Impression : Imprimerie Nationale 1 050 000 ex. Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 3 dossier TER DE LA COULEUR s L e TER est familier à tous ceux qui l’empruntent, même très occasionnellement. C’est le train de la proximité, celui qui passe fréquemment, s’arrête dans toutes les gares, transporte matin et soir les scolaires, les salariés… Pratique, peu coûteux, il doit devenir encore plus : un moyen de transport écologique, agrandi, plus confortable, beau et tout de suite identifiable. Ceci, grâce à la rénovation progressive de l’ancien matériel roulant, à l’achat de nouvelles automotrices par la Région, et au lancement d’une tarification encore plus avantageuse pour tous (lire page suivante). Le Conseil régional a également lancé un concours auprès de graphistes, dans le but d’habiller les rames d’un design particulier, en lien avec le logo actuel de l’institution. Objectif : mieux les identifier. Les gares, les bus et les points-accueil bénéficieront aussi de la déclinaison du motif choisi. Le but, c’est qu’à l’image du tramway de Montpellier et de ses hirondelles, le TER soit immédiatement reconnu par tous, même à pleine vitesse. Voici les projets retenus par le jury à l’issue du concours. Chacun peut voter pour son design préféré. Il suffit de remplir le coupon ci-après et de le renvoyer à l’adresse indiquée ou de le déposer dans les urnes placées dans onze gares : Alès, Nîmes, Mende, Montpellier, Sète, Béziers, Carcassonne, Perpignan, Narbonne, Castelnaudary et Saint-Chély d’Apcher. Il est possible également de voter par le biais du site Internet, www.cr-languedocroussillon.fr, ou sur le stand de la Région à l’actuelle Foire internationale de Montpellier (du 7 au 17 octobre, parc des expositions). La date limite d’envoi est le 7 novembre 2005. 4 Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 1. (agence Avant Premiere) Une personnalité audacieuse, rayonnante et engageante « L'association du rouge et du symbole solaire en grande dimension reflète une personnalité affirmée et ambitieuse, d'où se dégage une sensation d'assurance et de fierté. Cette image n'en a pas moins une dimension humaine très présente : ses codes graphiques et chromatiques, par leur symbolique, leur dessin et leurs proportions, sont chargés d’affectif, de séduction, d’émotion. On passe ainsi d’une identité régionale institutionnelle naturellement sobre et rigoureuse à une identité de service ouverte et vivante, pleine de vitalité. COMME UNE FIGURE DE PROUE. appliquée à chacune des extrémités, prend tout son sens : par sa force visuelle et sa dynamique, elle renforce l'expression de la volonté, de l’ambition, de l'action, à la manière d'une figure de proue. À ce titre, elle symbolise également un esprit d’ouverture, de découverte, de conquête spécifique à l’histoire de cette région. L'introduction ponctuelle du bleu azur fait le lien avec les coloris intérieurs du matériel.(…)» Sur le matériel roulant, l'identité proposée, Avant première, Design Graphique (agence Graphibus) Un signal lumineux « Ce design « présente un programme qui capitalise sur un élément majeur à l’origine du nouveau logo de la région : le soleil. Surdimensionné, il confirme son caractère rayonnant et fédérateur. Il permet un signal « lumineux » à longue distance, de fort impact, identifiable et reconnaissable par tous les publics. Il s’inscrit systématiquement sur une ligne courbe à l’extrémité d’un bandeau rouge qui reprend la cou- leur de la région et les motifs en filigrane ton sur ton. Ce mouvement de ligne courbe habille les avants des automotrices et rappelle, en mouvement inversé, leur courbe aérodynamique. Le module graphique est décliné dans un bandeau rectangulaire, horizontal ou vertical, facilement déclinable sur tous les supports de signalétique. » Graphibus, Conseil et création graphique Bulletin réponse à renvoyer 2. Voyager en Septimanie « Être un lien, un lien avec le monde, un lien avec les autres, un lien avec la vie, Être un pont, qui relie les vallées et les hommes, A VOUS DE VOTER. Vous le voyez comment votre TER ? (agence Couleur Matière) L’arc comme symbole du mouvement, de la trajectoire, du rebond, L’arc comme symbole d’efficacité et d’énergie, que dégagent la perfection de la forme et sa tension naturelle, Être un voyage, un trajet, un mouvement, L’arc comme symbole d’ouverture et de prolongement, Être la connexion entre les organisations, les réseaux, L’arc comme symbole de construction et de soutien, Être la rencontre et l’union. L’arc comme symbole de complémentarité et d’union, frontière immatérielle entre deux formes qui s’épousent parfaitement, S’inscrire dans la diversité, S’inscrire dans la complémentarité, S’inscrire dans la typicité, S’inscrire dans la modernité. L’arc comme symbole du lien, ✄ 3. sur les TER L’arc méditerranéen enfin, comme trait d’union entre les Pyrénées et la Camargue, comme la rencontre de la terre et de la mer (…)» Merci de cocher la case correspondant à votre choix ❑ > PROJET 1 AVANT PREMIERE ❑ > PROJET 2 COULEUR MATIERE ❑ > PROJET 3 GRAPHIBUS Coupon à renvoyer avant le 7 novembre 2005 à : Conseil régional CONCOURS DESIGN TER Service Intermodalité voyageurs Hôtel de région 201 avenue de la Pompignane 34064 Montpellier cedex 2 Couleur matière Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 5 ferroviaire TRANSPORTS DES RÉDUCTIONS pour tous, tout le temps C hacun où qu’il soit, doit pouvoir se déplacer plus facilement, à m o i n d r e coût, quelles que soient ses motivations » déclarait Georges Frêche lors de la réunion de synthèse des comités de ligne (lire journal n° 11, page 13). Chose promise, chose due, la nouvelle tarification par abonnement au TER est en vigueur depuis ce 1 er octobre. Rappelons que cette initiative a été prise dans le cadre de la compétence de la Région en matière de transport ferroviaire. Abonnement Viaétudes. Il permet à tous ceux qui étudient (collégien, lycéen, étudiants…), de bénéficier de réductions sur le trajet domicile-étude et de 50 % de réduction supplémentaire sur tous les déplacements dans la région. Pour les déplacements quotidiens : abonnement libre circulation (hebdomadaire ou mensuel). Tous les voyages sont illimités. Pour les déplacements hebdomadaires : pour l’achat d’un abonnement annuel à 31 euros, 50 % de réduction sur les trajets domicile-établissement. Et ce, au départ des gares de la région Languedoc-Roussillon ou de Montélimar, Orange, Avignon et Tarascon, pour les étudiants résidant dans le Gard (rive droite du Rhône) et empruntant un train au départ de ces quatre villes et à destination de la région LR. C’est aussi valable vers les gares des régions Auvergne, et Midi-Pyrénées. 50 % de réduction sur les trajets en TER au départ des gares de, et vers la région LR ou vers Avignon, et dans les gares situées entre Ceilhes-Roqueredonde et Banassac-la-Canourgue. > > > 6 Condition d’abonnement : avoir moins de 26 ans au 1er septembre de l’année (présentation d’une pièce d’identité) ; présenter la demande dans une gare ou boutique SNCF ; fournir deux photos d’identité et un certificat de scolarité Languedoc-Roussillon Abonnement Viapro. Salarié, artisan, apprenti, commerçant, profession libérale, actif en réinsertion professionnelle, quel que soit le statut, ces derniers bénéficient jusqu’à 75 % de réduction dans les TER. Contrairement à l’ancienne formule, la réduction est étendue à tous ceux qui travaillent, sans limitation. Un nombre illimité de déplacements en TER sur le trajet quotidien domicile-travail. De plus, les abonnements supérieurs à 75 km sont valables sur des parcours au départ et vers la région LR et vers la région Provence-Alpes-côted’Azur, ou vers des gares situées entre Castelnaudary et Toulouse, et entre Ceilhes-Roqueredonde et Banassac-la-Canourgue. 50 % de réduction pour tous les autres voyages dans la région (mêmes conditions que pour le Viaétudes, voir plus haut). > > Condition d’abonnement : remplir le coupon fourni dans les plaquettes spécifiques avec le cachet de l’entreprise pour les salariés et apprentis, de l’organisme de formation pour les stagiaires ; comportant le numéro d’ordre pour les professions libérales ; comportant le numéro d’inscription au registre de la chambre de commerce pour les artisans et commerçants ; présenter la demande dans une gare ou boutique SNCF ; fournir une photo d’identité. Abonnement Vialiberté. Pour tous ceux qui ont toujours une bonne raison de prendre le TER : balade, visite en famille… Pour l’achat d’une carte vialiberté à 25 euros, 25 % de réduction en semaine sur tous les trajets en région, et 50 % les weekends, jours fériés et durant les vacances scolaires (zone A) Trois autres passagers (famille, amis…) voyageant en même temps que le propriétaire de la carte, bénéficieront également de ces 50 % de réduction dans les mêmes conditions (weekend, vacances…) Cette carte est valable sur tous les parcours TER, au départ et vers la région LR. > > Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon Valable également vers les gares d’Avignon et/ou situées entre Castelnaudary et Toulouse, et entre Ceilhes-Roqueredonde et Banassac-la-Canourgue. Condition d’abonnement : remplir le coupon fourni dans les plaquettes spécifiques ; présenter la demande dans une gare ou boutique SNCF ; fournir une photo d’identité. Abonnement Viaplus Une tarification spécialement destinée à tous ceux qui sont en situation difficile. 75 % de réduction tout le temps quel que soit le motif du déplacement (recherche d’emploi, stage, privé…) partout en région. La carte est personnelle et valable six mois. Gratuite, elle est envoyée au domicile. Cette carte est réservée : aux demandeurs d’emplois, dont les indemnités versées par les Assedic (ou tous autres organismes de la fonction publique) sont inférieures à 80 % du Smic net, aux demandeurs d’emplois de moins de 26 ans, aux bénéficiaires du RMI/RMA, CES ou CE aux bénéficiaires de contrat d’accompagnement dans l’emploi ou contrat d’avenir > • • • Conditions d’abonnement : résider en Languedoc-Roussillon, fournir une attestation en lien avec votre situation, un justificatif de domicile, une photocopie de la carte d’identité et remplir le formulaire situé dans les plaquettes. Pour plus d’information : plaquettes disponibles en gares ou dans les agences SNCF ou sur www.cr-languedocroussillon.fr ou www.ter-sncf.com/languedoc/ TER. Ré minute T rente emplois prévus. Des trains plus fiables et plus propres. Des rames réparées ou entretenues immédiatement. Des trajets plus fréquents… C’est l’effet cadeau surprise de la Région et de la SNCF, en cette fin d’année : la création du prochain centre de maintenance TER à Nîmes est en bonne voie. Et même si a priori, cette nouvelle relève plus de l’environnement technique de la SNCF, les retombées pour les utilisateurs des TER seront vraiment visibles. Parce que les trains, tout comme les voitures, nécessitent un entretien régulier et préventif. Niveau d’huile, freinage, automatisme des portes, nettoyage ou réparations plus lourdes. Pour l’instant rien de plus normal, sauf qu’il fallait systématiquement envoyer le matériel thermique et électrique à Marseille ou Toulouse, car « nous sommes la seule région de France à ne pas avoir de centre de maintenance » s’indigne Nicolas Dorier, expert matériel à la direction déléguée TER Languedoc-Roussillon (SNCF). Et « quand un AGC (1) tombe en panne, son rapatriement est une énorme perte de temps, de sillon (2) et donc d’argent » juge-t-il. Du coup, ce sont les usagers qui en pâtissent : moins de wagons disponibles et un surcoût qui pourrait être attribué à autre chose, telle l’augmentation des fréquences aux heures de pointe, par exemple. C’EST UNE AMÉLIORATION ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET QUALITATIVE © SNCF ‘‘ UN CENTRE DE MAINTENANCE RÉGIONAL pour les TER ouvrira bientôt à Nîmes BERNARD CLÉMENT CADRE SNCF, CHARGÉ DE LA MAINTENANCE DES MATÉRIELS TER À NÎMES paration en bonne voie 1 million d’euros d’économie par an 30 nouveaux emplois 1000 sillons par an de gagné COÛT TOTAL 14 millions d’euros Il y a certes une actuelle unité de réparation sur Nîmes avec cinq personnes qui gèrent de la petite maintenance. Mais elle est complètement inadaptée pour accueillir la commande en cours des vingt et un nouveaux AGC (lire dossier journal n° 2, oct. 2004). Ce qui, ajouté au matériel actuel, composera à terme, un parc roulant de trente-deux rames (3) électriques à entretenir. Et sans centre de maintenance régional, le pari est impossible. Selon les experts, ce nouvel établissement permettra une économie d’un million d’euros par an. Une bonne nouvelle pour le contribuable. Et, en cas d’achat de nouveau matériel au-delà de 2009, il est même prévu une capacité d’extension permettant l’entretien de quarante rames. L’opportunité alors de réparer aussi les automotrices des régions voisines. « Le centre de Nîmes peut se spécialiser dans les AGC et nous optimiserions ainsi l’investissement » suggère Nicolas Dorier. Côté usagers, cette nouvelle unité induira une fiabilité plus élevée des trains. « Ce sera un atelier de maintenance dernier cri », précise-t-il. « On utilise les expériences acquises sur tous les ateliers de France. Technique de déplacement maximale, voie de remisage, machine à laver à rouleaux générant des résultats de propreté encore plus satisfaisants ». Coût total du projet : quatorze millions d’euros, avec un investissement rentable dans une dizaine d’années. (1) Automotrice grande capacité (les nouveaux TER au design intérieur innovant) (2) Espace-temps qui induit un coût économique (3) Une rame correspond à un train Languedoc-Roussillon ’’ « Ce centre de maintenance régional, c’est un bébé pour lequel je me bats depuis très longtemps. Et je crois avoir joué un rôle important en essayant de faire avancer le dossier auprès des services de l’État, pour obtenir au final, le permis de construire. Ils ont enfin reconnu le bien-fondé de cet outil désiré fortement par la SNCF et le Conseil régional. Car ce centre de maintenance représente la réponse qualitative par rapport à la grosse commande en cours des nouveaux AGC. Le fait de les envoyer encore sur Toulouse ou Marseille pour leur entretien régulier, nous coûte trop en immobilité et en réactivité par rapport aux usagers. Sans parler financièrement. Car leur acheminement utilise des sillons qui nous sont facturés par Réseau Ferré de France (RFF). Et puis, derrière tout ça, il y a aussi une grande satisfaction en terme de réponse sociale : nous allons être une équipe de trente personnes sur le site de Nîmes. Des personnes qui vont être formées à un métier différent lié à la technicité des nouvelles automotrices. Elles vont suivre des formations lourdes, en informatique embarquée, en aménagement intérieur, en freinage et traction mais aussi en électronique. Pour certains, c’est l’opportunité d’accéder à des évolutions de carrière. Pour cela, ils devront se déplacer dans les autres centres de maintenance de France afin de bénéficier d’une formation adaptée aux différentes séries de matériels. Mais on va mettre le turbo pour qu’en 2007, on ait des agents qualifiés. Enfin, ce centre de maintenance qui se situera près de la gare de triage, là où sera également construit le prochain viaduc de Courbessac, est symboliquement important aussi. Car il y a presque vingt ans, il existait déjà un dépôt de réparation de locomotives diesel, fermé depuis. C’est alors un peu comme une renaissance de ce site, socialement et économiquement. » Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 7 Pacte entreprises économie DES AIDES pour reprendre une U 8 n constat simple. Le LanguedocRoussillon, avec plus de 18 000 créations ou reprises d’entreprises par an, se place en deuxième position parmi les régions de l’hexagone. En revanche, en ce qui concerne la pérennité des entreprises créées, la région porte le bonnet d’âne avec près de 10 points en dessous de la moyenne nationale (46 % à 5 ans contre 54 % en France). Face à ce constat, la Région et ses partenaires économiques ont mis en place le Pacte, programme d’appui à la création et à la transmission d’entreprises, et dix millions d’euros ont été votés au budget 2005 pour la création d’activités, soit trois fois plus qu’en 2004. L’objectif de ce nouveau dispositif global, exigeant, est de mieux orienter les porteurs de projets, dès leurs premières démarches, en créant toutes les conditions de bonne réussite. Parce qu’une entreprise bien accompagnée a plus de chance de durer. C’est ce que nous confirme Claudette Pambianchi, chef de service développement économique de la chambre de métiers et de l’artisanat du Gard, qui connaît bien ce rôle majeur d’accompagnement. « Créer ou reprendre une entreprise représente une prise de risque. On a toujours crié haut et fort que notre fonction, ce n’est ni d’encourager ni de décourager l’installation. Nous sommes là pour donner au porteur de projet les moyens de mesurer la prise de risque. » Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon “10Avec M¤ en 2005, la Région a multiplié par trois le budget dédié à la création et à la transmission d’entreprise ” ANNE-YVONNE LE DAIN VICE PRÉSIDENTE DÉLÉGUÉE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE CONJUGUER QUANTITÉ ET QUALITÉ. L’ambition du Pacte est de conjuguer quantité et qualité. C’est-à-dire d’apporter à tous les demandeurs une réponse adaptée, en s’appuyant sur des critères de qualité. Ceci afin que les outils financiers régionaux servent à soutenir des projets ayant une maturation suffisante pour tenir dans la durée. Prenons l’exemple de la chambre de métiers et de l’artisanat du Gard. En moyenne 5 000 demandes sont déposées chaque année. Moins de 2000 entreprises sont au final inscrites au répertoire des métiers (1 800 en 2004). Et seulement 50 % atteignent leur 5 e année d’activité. Bien que ce taux d’échec soit à relativiser, car dû à de nombreux facteurs et non seulement à des raisons économiques, il est suffisamment parlant. L’originalité du Pacte réside dans le fait qu’il est le fruit d’une démarche concertée et cohérente entre deux compétences régionales : le développement économique et la formation professionnelle. Les organismes en charge de l’accompagnement des créateurs ou des repreneurs d’entreprises sont directement impliqués dans ce dispositif. Ce sont eux qui sont chargés d’examiner les dossiers, d’en mesurer le sérieux et la viabilité, (maturation du projet, compétence du candidat à la reprise ou à la création d’entreprise, prévision des coûts etc.) et de délivrer l’agrément, sous forme d’un visa, qui conditionne les aides financières de la Région. Ce n’est qu’au vu de ces garanties que le porteur de projet pourra bénéficier d’une avance remboursable ou d’une garantie de la Région sur son financement bancaire. © montpellier agglomération O’Sughrue FONDS RÉGIONAL DE GARANTIE pour la création et la transmission d’entreprise D r créer ou entreprise APPLIMECA: l’aventure continue UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL. Pour aider des projets qui ont une réelle chance d’aboutir et de durer dans le temps, ces nouvelles étapes doivent être respectées, car elles conditionnent la réussite. Comme le souligne Mustapha Fassouli, responsable de l’antenne de la Chambre de métiers et de l’artisanat, à Alès, « ce dispositif s’inscrit dans le cadre d’un accompagnement beaucoup plus pertinent, plus exigeant. L’objectif est de faire en sorte que les porteurs de projets aient une analyse, et que leurs projets aient un maximum de chances de survie. Plus la difficulté est perçue en amont, mieux on peut jouer pleinement notre rôle d’accompagnateur et donc prévenir la prise de risque. Le challenge est intéressant. En tant que technicien, le dispositif Pacte change notre état d’esprit ». Et là, la formation joue pleinement son rôle. À ce titre, le budget dédié au Pacte s’élève à 2 M€. Celle des candidats à la création ou à la reprise pour qu’ils assument au mieux leur futur métier de chef d’entreprise, et celle des prescripteurs. « La question des formations des équipes est essentielle. On doit apprendre à travailler différemment. Cela va nous amener à avoir un discours plus volontariste, plus professionnel, et nous obliger à revoir nos outils » précise Mustapha, qui, comme Claudette Pambianchi, se réjouit « d’être clairement engagé dans une démarche qualité pour offrir une prestation plus pertinente ». Une nouvelle dynamique, impulsée par la Région, qui fait le pari de l’exigence en amont des projets, pour mieux leur donner les moyens de se concrétiser et de perdurer, avec toujours un seul et même objectif, l’emploi pérenne. 44 ans, Patrice Bonnelye s’est lancé dans une nouvelle aventure. Reprendre l’entreprise gardoise, Applimeca, spécialisée dans les revêtements anti-usure de pièces mécaniques, et plus particulièrement la réparation de pièces usées. Auparavant, Patrice était cadre dans un grand groupe International à l’export. Après un licenciement, plusieurs pistes se sont ouvertes à lui. Ingénieur Arts et Métiers avec une A expérience avérée dans l’encadrement et la gestion d’entreprises industrielles, titulaire d’un MBA (Master business and administration, diplôme d’enseignement supérieur), il avait les qualités pour rebondir. Un tel profil, en effet, couplé à un savoir-faire dans le développement d’une activité industrielle, était une denrée rare. Pour avoir déjà travaillé avec Applimeca en tant que fournisseur, il connaissait bien l’entreprise, créée en 1978. Son fondateur, voulant partir à la retraite, souhaitait voir perdurer cette affaire pour laquelle il a donné plus de 25 ans de sa vie. « L’adéquation entre le cédant et le repreneur dans le cas d’une transmission est essentielle, et la relation doit être très étroite, notamment lors de la période de transmission », confie Patrice. Selon lui, « reprendre une entreprise plutôt qu’en créer une, représente un avantage majeur, car la difficulté de devoir se constituer une clientèle ne se pose pas. En revanche, pendant les deux premières années, une transmission d’entreprise reste un exercice délicat. Contrairement à un financement classique, le Pacte a l’énorme avantage de permettre un différé de 2 ans sur le remboursement du capital. Il vient de lui être accordé. Une bonne nouvelle qui tombe à point nommé ! Ce financement, assuré en partie par un Contrat de développement transmission mis en place par OSEO BDPME et la Région, représente pour lui un atout déterminant. C’est aujourd’hui, une des conditions de la réussite de cette transmission qui pérennise en région près de 20 emplois. Languedoc-Roussillon ans le cadre du F o n d s Régional de Garantie que gère Oseo BDPME via sa filiale OSEO sofaris régions, la collectivité a doté le Fonds régional de garantie à hauteur de 3 M€ , en versant en juin 2005 un complément de 1,5 M€. Destiné à alléger le risque bancaire dans les phases les plus risquées de la vie des PME, le FRG permet de porter la garantie proposée par OSEO sofaris de 40 à 70 %. Il répond ainsi à un objectif prioritaire de la Région, le soutien à la création d’entreprises innovantes. Le dynamisme de la région en la matière se traduit par son 3 e rang au Concours National de la Création d’entreprises organisé par le ministère de la recherche et des nouvelles technologies. Il permet également à la Région, aux côtés d’OSEO BDPME de cofinancer, aux côtés du système bancaire, les reprises d’entreprises via les contrats de développement transmission. Ce nouveau produit, innovant dans la palette des financements bancaires traditionnels, permet de financer sans aucune garantie et avec une franchise de 2 ans, une partie de la dette de reprise. Six entreprises ont bénéficié à ce jour d’un accord avec ce type de financement spécifique commercialisé depuis le début de l’été. L’objectif fixé en rythme de croisière est d’accompagner une cinquantaine de transmissions par an par la Région. Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 9 foires economie Cap sur le Canada Du 7 au 17 octobre, la 57 e foire internationale de Montpellier, met le cap sur le Canada ! Cette année, cette destination qui fait rêver les français est à l’honneur. Les liens francocanadiens sont très forts, tant sur le plan économique (notre pays est le 2 e investisseur étranger), qu’au niveau de l’amitié. Pour cette nouvelle édition, le stand de la région est aménagé en gare. L’occasion pour la Région de vous y attendre, pour un arrêt ludique et convivial, où l’on vous parlera économie et emploi, lycées, formation professionnelle, culture, sport, santé et prévention, actions pour la jeunesse… En un mot, tout ce qui fait votre vie en région. Alors prenez le train en marche et partez pour le Canada. www.enjoy-montpellier.com Le goût des terroirs à l’honneur de l’appellation Coteaux du Languedoc et de Slow Food France*, ce salon réunit les artisans du « bien boire » et du « bien manger », désireux de faire découvrir l’authenticité de leurs productions. Dans le cadre des Sentinelles du goût, « chefs d’œuvre » en péril du patrimoine alimentaire mondial, initiés par slow food, le navet noir de Pardailhan (Hérault, 34), au goût unique lié à la qualité de son terroir est un des 5 produits sélectionnés sur le plan national (article journal n° 9 - juin 2005). L’exemple même d’une des richesses du terroir que possède le Languedoc-Roussillon, et que la Région, à travers ses actions auprès des producteurs et son soutien aux filières agroalimentaire entend bien promouvoir. * Ce mouvement international combat l’uniformisation du goût. www.auxoriginesdugout.com Languedoc-Roussillon environ SÉRIGNAN. les arbres La Région à Shenzen Dans le cadre du développement des relations économiques avec la Chine, la région participera au salon international des hautes technologies, la China High Tech Fair, du 12 au 17 octobre 2005. Un rendez-vous professionnel incontournable que la Région compte bien ne pas manquer. La Région participe à la 2 e édition du salon aux origines du goût, du 28 au 31 octobre au parc des expositions de Montpellier. À l’initiative des vignerons 10 eau Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon À SÉRIGNAN, au beau milieu de la plage, 7 050 mètres de drains filtrants irriguent une végétation luxuriante et épurent les eaux usées de 6 000 personnes. Du pur écologique. E xiste t-il un moyen de gérer au moindre coût, les eaux usées et le reverdissement des régions pauvres où la sécheresse reste l’obstacle majeur ? Oui, soutient Étienne Amat, « ré-inventeur » d’un système d’assainissement testé avec succès depuis quarante ans au cœur de son camping à Sérignan (Hérault). « Réinventeur » car son procédé appelé « évapotranspiration » existait déjà dans l’Antiquité. Ce dernier permet de traiter naturellement les eaux sales par le sol, réemployées pour arroser au moindre coût. Pour le moins, ce système applicable sur terrain sablonneux et en nappes profondes, permet des économies conséquentes en terme d’irrigation et d’investissement. Grâce à cette technique appelée Géoassev, les utilisateurs convaincus se placent désormais au cœur de la logique du développement durable et transforment un site désertique en oasis. nnement . Sous le sable, Témoignage ÉLIANE BAUDUIN CONSEILLÈRE RÉGIONALE ET PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION REEVANVER (1) « Le système découvert par Étienne Amat est accepté dans le camping, par la Drass et les services de l’hygiène. Mais pour qu’une commune puisse appliquer au moindre coût cette ingéniosité écologique, il faut que le procédé soit reconnu et inscrit dans la loi sur l’eau. J’ai écrit à tous les ministres successifs de l’environnement. Tous ont été ELIANE BAUDUIN, Robert Navarro député européen, et Etienne Amat. D’où l’intérêt croissant des pays africains pour cette formule locale. Malika Trabelsi, professeur d’université, docteur en chimie et responsable du pôle « transfert de technologies » au centre international des technologies de l’environnement à Tunis, décrit bien la problématique. « La technique mise en place dans les stations d’épuration classiques, nous coûte bien trop cher en Tunisie. Dans les villages on ne peut absolument pas se permettre de se lancer dans de tels investissements. Nous avons déjà créé des stations gérées par des plantes macrophytes (1) mais il restait le problème de l’odeur. Or le système d’Etienne Amat est impressionnant : pas de boue, pas d’émanation pour un coût plus abordable. Du coup nous allons appliquer cette méthode dans le sud de la Tunisie où le manque d’eau est crucial. Un vrai transfert de technologie environnementale et complètement altruiste de la part de monsieur Amat ». Chaoui Bellassaf, président de la commune de Mouley Bousselham au Maroc, tient le même discours. « Je suis maire d’une commune très fragile sur le plan environnemental. Nous avons des sites identiques à celui de Sérignan. Mais pour construire de nouveaux lotissements, je suis obligé de lancer une étude d’impact sur l’environnement. J’ai donc moi aussi intégré le système du camping pour les mêmes raisons que ma consœur. » Quant à Tamsir Ndiaye, directeur de l’observatoire de l’environnement pour le bassin du fleuve Sénégal (2), « l’importance de ce procédé est double : nous gagnons sur le plan de l’assainissement et nous plantons des arbres en zone aride sans apport d’eau supplémentaire. Cela représente beaucoup d’avantages et les enjeux sont multipliés par dix par rapport à la Tunisie. C’est la technique la plus viable pour nos campagnes africaines ». L’idée de créer un « jumelage entre pays riches et pays pauvres en eau », cher à Étienne Amat, est déjà en bonne voie. (1) « mangeuses » de bactéries (2) qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée Languedoc-Roussillon convaincus. Mais on n’a jamais vu la suite. Dans notre pays, on préfère encore soutenir les multinationales pour construire de grosses stations d’épurations coûteuses plutôt que d’aider les petites villes. Étienne Amat essaye continuellement de faire infléchir l’Europe et la France. Pour l’instant, grâce à Robert Navarro, député européen et vice-président du Conseil régional, notre système a été sélectionné parmi 870 projets au forum mondial sur l’eau à Kyoto et nous avons bénéficié d’une aide financière dans le cadre du programme LifeEnvironnement 2 000 (2). Heureusement que notre combat quotidien profite déjà aux pays africains, mais nous ne baissons pas les bras. » (1) Reevanver (rêves en vert) : recyclage des eaux usées par évapotranspiration naturelle pour l’arrosage et le verdissement. Site pilote, camping le Sérignan-Plage : 04 67 32 68 30. Explications détaillées du procédé Geoassev sur www.reevanver.org (2) Life est L'instrument financier pour l'environnement mis en place par la Communauté Européenne dès 1992. Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 11 intégration société HANDICAP. Alchimie du socia et de la performan A 12 la question, comment pourriez vous qualifier votre entreprise, le directeur hésite. Économique, sociale, environnementale ? Les facettes d’APF industrie sont multiples. Cette entreprise qui ne se résume pas est comme les autres, avec juste un petit plus. Outre sa participation à la vie économique de la région, APF industrie, créée dès 1971 à Montpellier, favorise l’intégration professionnelle de personnes handicapées et développe une activité pour préserver, protéger et améliorer la qualité de notre environnement. Christophe Rey, directeur d’APF industrie depuis près d’une dizaine d’années, croit à cette alchimie. « Réussir à faire en sorte qu’à travers des actions liées à l’environnement on puisse permettre à des personnes reconnues handicapées de trouver un travail est notre force ». Car c’est de cela dont il s’agit. APF industrie est un atelier protégé, ou plutôt dès janvier prochain, (selon la loi de février dernier), une entreprise adaptée. Il était temps en effet de positionner les ateliers protégés, au nombre de vingt-cinq à l’échelle nationale, sur le plan du marché du travail. Après un parcours plus classique en entreprise, Christophe Rey se réjouit de « toute la complexité de son entreprise et de son charme » car pour qu’elle fonctionne, il doit allier Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon La recon“naissance que l’on a, c’est la confiance de nos clients” CHRISTOPHE REY DIRECTEUR D’APF INDUSTRIE les besoins d’un marché avec les potentiels de ses salariés. « Ce sont des salariés à part entière. Nos activités correspondent aux différents niveaux d’aptitudes de nos personnels », précise t-il à propos de l’adéquation des postes de travail avec les compétences des salariés. Avec déjà 2,3 millions de chiffre d’affaires en 2004 pour ses activités de recyclage (cartouches imprimantes, matériel informatique, câblage électrique, assemblage mécanique), APF industrie se lance depuis 2005, dans une action innovante : la rénovation de batteries. Une activité nouvelle, adaptée aux besoins du marché. APF industrie est une entreprise à part entière, performante. Depuis plus de dix ans, elle s’attache à diversifier ses activités pour tenter de sortir de la sous-traitance et s’adapter aux réalités économiques. « On a mis en place une organisation qui impressionnerait les entreprises du milieu ordinaire. On est professionnels et reconnus comme tels par nos clients qui nous font confiance. Il n’y a pas de meilleure récompense. Valides ou non, on est tous sensibles au fait d’être appréciés pour la qualité de notre travail » s’enthousiasme Christophe Rey. Tournée résolument vers son activité économique, APF industrie est l’exemple même d’une entreprise qui avance avec son temps, sans perdre son âme. Une entreprise multiple et riche. APF industrie - 335 rue Louis Lépine - Le Millénaire 34000 Montpellier - 04 67 92 87 19 MILITANT ACTIF au service du handicap H al nce enri Reboul sait de quoi il parle. Le handicap, il connaît. À 33 ans, alors cadre commercial, il devient tétraplégique à la suite d’un accident. Une situation qui le plonge dans un nouvel univers : celui du handicap, avec son lot d’obstacles à franchir et de barrières à faire tomber. Ce sont ces barrières et obstacles, qu’il a été luimême obligé de dépasser, qui lui ont donné la force de se lancer dans le militantisme. Dès 1991, il fonde l’association gardoise Handigard, défendant avec ardeur la nécessité de changer le regard porté sur le handicap. Fondateur d’Handigard, mais pas seulement. Délégué « cadre de vie et situation de handicap » à Aimargues dans le Gard et adjoint au maire, conseiller communautaire à la communauté de commune de Petite Camargue, membre de la commission permanente du conseil départemental consultatif des personnes handicapées représentant l’association des maires du département du Gard… ses responsabilités sont multiples et son implication toujours de mise. Car il n’est pas question pour lui que « les person- “ Rien pour les personnes handicapées sans les personnes handicapées” HENRI REBOUL PRÉSIDENT-FONDATEUR DE L’ASSOCIATION MILITANTE GARDOISE HANDIGARD nes en situation de handicap soient confinées au rôle d’acteurs passifs de la mise en place de la politique qui les concerne ». Bien au contraire. Il pense que la meilleure façon de sensibiliser au handicap, c’est que les personnes handicapées siègent dans toutes les instances décisionnelles. « Faire pren- dre conscience aux collectivités que les personnes en situation de handicap sont les mieux placées pour parler de leurs besoins » est un de ses combats prioritaires. Et avec conviction, il rappelle que « la personne handicapée doit être au cœur du dispositif, au cœur du débat, quel que soit son handicap. Rien pour les personnes handicapées sans les personnes handicapées » et d’insister, « nous sommes les meilleurs experts parce que nous vivons notre handicap 24 heures/24, 365 jours par an ». Avec Handigard, présidée aujourd’hui par son épouse, la preuve a été faite de l’importance d’une mise en réseaux des personnes en situation de handicap et des associations militantes. C’est par la mise en commun des ressources et des compétences, quels que soient le handicap et la spécificité de chacun, que le combat mené peut porter ses fruits. Et bien que le chemin à parcourir en région soit encore long, Henri Reboul ne va pas s’arrêter là, car il compte bien apporter le savoir-faire et la ténacité qui le caractérisent. Handigard - Place du 8 mai 1945 30470 Aimargues - 04 66 88 52 14 [email protected] CRÉONS LES CONDITIONS DU VIVRE ENSEMBLE ‘‘ JEAN PAUL BORÉ VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL CHARGÉ DE LA DÉLÉGATION HANDICAP S : Quelle est l’orientation générale de la politique régionale en matière de handicap ? J-P.B. : Georges Frêche a respecté l’engagement pris lors de la campagne des régionales. Tout en sachant que le handicap n’était pas une compétence obligatoire de la Région, nous avons souhaité avoir une action forte au niveau régional. Cette délégation, transversale avec les domaines de compétences de la Région, a fait le choix de travailler autour de l’idée généreuse du « vivre ensemble » et de « l’accès à tout pour tous ». La priorité est donc donnée à l’accessibilité, en complémentarité de ce qui se fait déjà. L’équipe régionale est une équipe qui milite pour l’égalité des hommes et des territoires. Sa première démarche est donc de favoriser, de valoriser toutes les actions qui œuvrent dans ce sens. ’’ S : Un observatoire régional du handicap se met en place. Comment va-t-il travailler ? J-P.B. : Il va travailler, dans un esprit de concertation et de coordination, avec les associations qui se battent depuis de nombreuses années. En effet, s’il n’y avait pas le mouvement associatif, on serait au Moyen-Âge. Pour l’essentiel de ce qui est fait en faveur des personnes en situation de handicap, nous devons beaucoup à l’extraordinaire générosité des bénévoles. Le rôle de cet observatoire, sans freiner quoique ce soit, est bien de mettre du liant, et de faire converger les énergies pour qu’elles soient le plus efficace possible. On va construire ensemble, en fonction des besoins exprimés au sein de l’observatoire. Languedoc-Roussillon SOMMET des sourds La Région LanguedocRoussillon est partenaire de la première édition du sommet méditerranéen et européen des sourds, qui se tiendra au Corum à Montpellier, du 11 au 13 novembre 2005. Ces trois jours seront l’occasion d’échanger lors des conférences et débats. Les questions de discrimination, d’éducation et de formation, la solidarité, mais aussi les 20 ans de l’union européenne des sourds seront au cœur des échanges. 04 67 65 62 40 www.smes-montpellier2005.fr.st CAP au large L’association Cap au large, en 2003, a fait le pari audacieux d’aménager une coque aluminium de 16,60 m pour réaliser des voyages éducatifs de longue durée dans le cadre de projets d’insertion. Pari gagné ! Baptisé en juillet dernier à Sète, ce voilier unique en son genre, le « Laisse Dire » a largué les amarres le mois dernier. C’est même une véritable armada de 4 à 5 voiliers qui a mis le cap sur Oran en Algérie avec une mission de poids : amener aux associations oranaises des fauteuils roulants neufs, du matériel scolaire et des médicaments. Le « Laisse Dire » prend le large, et montre l’exemple de la solidarité au-delà des frontières. Association Cap au large 04 67 43 20 85 www.capaularge.org ADAPTER les jardins au handicap « Je mène un combat pour valoriser le travail des handicapés et je me bats pour faire changer le regard porté sur les handicapés ». Un combat. Voilà ce qui résume, en un mot, l’action de Marcel Caillère, retraité à Vernet les Bains (Pyrénées -Orientales), passionné de jardinage (il fait partie des jardiniers de France), à l’initiative de la création de jardins adaptés à la hauteur du fauteuil pour des personnes en situation de handicap : les jardinières du Conflent. Du 19 au 23 octobre 2005, à Vernet les Bains, se déroulent les « rencontres jardinières intergénérationnelles et de personnes handicapées ». L’occasion pour près de 1 000 enfants de partager avec les personnes handicapées, un moment de jardinage. Plus qu’une simple leçon de botanique, une vraie rencontre à l’école de la vie. Marcel Caillère 06 10 64 67 81 Vernet les Bains (66) Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 13 lycées/CFAA éducation Au cœur de la GRATUITÉ Paroles d’élèves BRAHIM BELATTAR ET NAÏMI DERRADJ 16 ANS - ALÈS « Nos parents vont faire des économies. Car la rentrée, ça coûte cher. L’année dernière, pour nos livres de seconde, cela avait coûté 165 €. Là, on nous a donné onze livres neufs. » 7 millions d’euros en 2005 66400 lycéens concernés 1re et 2e année CAP et BEP ; 1re et 2e année bacs professionnels, premières et terminales bacs technologiques et d’enseignement général 5 500 apprentis concernés Pour les lycéens : 356 000 manuels scolaires 18 800 vêtements 9900 paires de chaussures 6100 valises et caisses à outils Pour les apprentis: 5 500 équipements professionnels 14 Languedoc-Roussillon 356 000 MANUELS SCOLAIRES sont distribués cette année à 66 400 élèves des lycées publics et privés. L undi 12 septembre. 15 heures. Centre de formation des apprentis (CFA) de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Les élèves de première année coiffure sont tous réunis dans une grande pièce, une réplique d’un vrai salon de coiffure, avec bacs de lavage pour les cheveux, grands miroirs et fauteuils confortables. Un par un, les élèves se voient donner par les professeurs un grand sac contenant tout le matériel propre à leur spécialisation (ciseaux, brosses, rasoir, bigoudis, tête mannequin, sèche cheveux, blouse, etc.). Dans cette classe, presque exclusivement féminine, les sourires sont radieux. Les fines mains des jeunes filles sortent avec délicatesse des sacs les outils de leur futur métier. Les commentaires enthousiastes fusent : « C’est déjà Noël. C’est un beau cadeau pour démarrer nos études. C’est très motivant. » « Les kits coiffure représentent 300 € par élève. Ce n’est pas rien ! », précise JeanPaul Salles, le directeur du CFA. « Chaque année, quand on donnait la liste du Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon matériel à acheter, on voyait certains parents qui faisaient la tête. Certains étaient même tentés d’acheter du matériel moins cher et de moins bonne qualité. Maintenant au moins, avec cette initiative du Conseil régional, les apprentis de première année démarrent leurs études avec du matériel neuf et de bonne qualité. Et le même matériel pour tous. Il n’y aura désormais plus de différence entre les élèves. » D’ici quelques jours, les élèves des douze sections de ce CFA (boulangers, bouchers, ébénistes, carrossiers, prothésiste dentaire, etc.) auront tous reçu leur matériel. Avec la même étincelle dans les yeux. Mardi 13 septembre. 15 heures. Lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès (Gard). Dans la salle polyvalente, des colonnes de livres sont disposées sur les tables. Une équipe de distributeurs apporte d’autres manuels scolaires, et se poste derrière les piles. Les élèves d’une classe de première STG (sciences et technologies de la gestion) arrivent dans la salle un par un et repartent avec une dizaine d’ouvrages, d’enseignement général (français, mathé- matiques, histoire, géographie, etc.) et d’enseignement technique (communication, économie, gestion). Dans un coin de la salle, un retardataire rend de son côté les livres qu’on lui a prêtés l’année dernière en terminale. Une demi-heure plus tard, une autre classe défile devant l’équipe de distribution. C’est une classe de première L (littéraire) « Maintenant il nous faut prendre soin des livres. C’est une bonne chose d’avoir des livres neufs. À nous d’être soigneux », précise une élève, son paquet de livres dans les bras. Il est déjà 16 heures, la distribution se termine pour aujourd’hui. Elle reprendra le lendemain dans ce lycée de plus de 3 000 élèves, dont une bonne partie bénéficie désormais de la gratuité des manuels et des matériels scolaires, comme plus de 70 000 lycéens et apprentis de la région. > Depuis plus de trente ans, la ville de Sète (Hérault) met gratuitement à disposition des lycéens scolarisés dans sa commune les manuels scolaires. Afin de pas perdre ce stock important d’ouvrages qui conservent toute leur actualité éducative, la ville de Sète vient de rétrocéder à la Région Languedoc-Roussillon l’ensemble des livres pour les classes de terminale, première et seconde pour l’Euro symbolique. LAURA BORGEOT 16 ANS - PERPIGNAN « C’est cool qu’on nous donne notre matériel d’apprenties coiffeuses. Ça fait vraiment plaisir, d’autant que c’est moi qui devais l’acheter avec mon argent cette année. » ELODIE RIERA 18 ANS - PERPIGNAN « La gratuité des matériels d’apprentissage, c’est une très bonne initiative. Et évidemment mes parents étaient ravis. En plus, on nous a fourni du très bon matériel. C’est très motivant pour démarrer sa première année d’apprentissage.» La Région nouvelles/ novelas /notícies/ nòvas /news Journal officiel Pacte Agriculture 16 Actualités 16 Agroalimentaire : la Région se mobilise. 17 Portrait délu : Fabrice Verdier 17 tribune 18 DEUX VISITES de lycées pour une rentrée en verve P our marquer la rentrée scolaire, le vendredi 2 septembre, Georges Frêche, très en verve, a visité la cité scolaire Diderot-Eiffel à Narbonne (Aude). Il s’est ensuite rendu au lycée professionnel Jacques-Brel à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault). Dans la matinée, le président du Conseil régional Languedoc-Roussillon a inauguré la rentrée scolaire dans les lycées Denis-Diderot et GustaveEiffel de Narbonne, l’une des plus grandes cités scolaires de la région avec près de 3 000 lycéens (sur les quelques 67 000 lycéens de la région). Accompagné de Max Lévita, président de la commission Enseignement au Conseil régional, et des élus Eric Andrieu, Maryse Arditi et Didier Codorniou (ces deux derniers siégeant aux conseils d’administration des deux lycées), Georges Frêche a été reçu à Narbonne par les proviseurs Suzanne Hadjeri et Pierre Jaubert. Une visite des deux établissements était organisée, avec notamment un passage dans la toute nouvelle « Maison des lycéens ». Cet espace deviendra prochainement le lieu de détente des élèves au cœur de la cité scolaire. Lors de la visite d’un atelier, Georges Frêche a affirmé qu’il fallait « revaloriser le travail manuel » et « redonner toute sa noblesse et sa fierté aux bacs professionnels lesquels intègrent de nos jours de plus en plus de qualités intellectuelles (informatique, robotique…)». Il a également précisé : « Le travail manuel est une de nos préoccupations premières. Il faut for- LES CHIFFRES de l’éducation Rénovations des lycées: 485 M¤ dont 128 millions d’euros en 2005 59 lycées concernés sur 87 lycées que compte la région Construction de lycées: 223 M¤ GEORGES FRÈCHE, accompagné des élus régionaux, Didier Codorniou, Maryse Arditi, Eric Andrieu et Max Lévita (de gauche à droite), a été reçu à Narbonne par les proviseurs Suzanne Hadjeri et Pierre Jaubert mer des jeunes qualifiés, ultra-pointus. J’ai beaucoup d’estime pour les ouvriers. Évidemment, il faut que les élèves puissent travailler durant leurs études sur du matériel de pointe. Nous nous attacherons à le leur fournir. » Le président de la Région a enfin affirmé : « Les bâtiments sont nécessaires, le matériel est important, mais les élèves, c’est notre priorité. Il faut leur donner les meilleures conditions d’enseignement possibles. » Lors de la conférence de presse qui a suivi la visite de la cité scolaire de Narbonne, Georges Frêche a ainsi détaillé l’énorme plan de rénovation des lycées (un budget d’un demi-milliard d’euros) mis en place par la nouvelle équipe régionale, et la construction de neuf nouveaux lycées (dont sept seront inaugurés d’ici 2010). Il a également insisté sur la gratuité des manuels et des matériels scolaires, qui concerne cette année plus de 70 000 lycéens et apprentis, et a expliqué les nouvelles mesures mises en place pour les élèves (abonnements TER, accompagnement éducatif, aide à l’hébergement et à la restauration, etc.). Dans l’après-midi, pour confirmer son attachement à l’enseignement professionnel, le président de Région, toujours accompagné de Max Lévita, a rejoint les élues régionales Michèle Comps et Marie-Christine Bousquet au lycée Jacques-Brel à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault). Dans ce petit établissement professionnel de 200 élèves, presque tous internes, Georges Frêche a affirmé à la proviseur Line Colle la nécessité de préserver les lycées de proximité, notamment dans les hauts-cantons, « des lycées à taille humaine ». « Un soutien particulier sera apporté à ces établissements, à SaintPons comme à Lodève. La grande majorité de la population de la région est concentrée sur le littoral méditerranéen, mais il faut continuer à aider l’arrièrepays, à le soutenir, à le préserver. » Le Président du Conseil régional a enfin rendu un vibrant hommage à l’admirable travail des proviseurs et des enseignants, un corps qu’il connaît bien puisqu’il entame sa dernière année de professorat à la faculté de droit de Montpellier. Il a loué « l’amour, l’intelligence et le soin » que les personnels éducatifs apportent chaque jour aux élèves et à leur intégration dans la société. > Neuf nouveaux établissements: Lézignan-Corbières (Aude); Villeneuve-lès-Avignon, SaintChristol-lez-Alès (Gard); Lunel, Montpellier - lycée professionnel, Montpellier lycée international, agglomération de Béziers (Hérault); Canet-en-Roussillon, Argelès-sur-Mer (PyrénéesOrientales). Accompagnement éducatif > Gratuité des manuels et des matériels scolaires: 7 M¤ en 2005 66400 lycéens et 5300 apprentis concernés > Soutien aux projets éducatifs: 130 000 ¤ en 2005 une centaine de projets soutenus Vie lycéenne > Lancement à la rentrée 2005 de l’opération “Lycéens au cinéma” (plus de 40 lycées et 4000 élèves concernés) > Lancement à la rentrée 2005 d’actions entre des organes de presse (télévision, presse écrite) et les lycéens Transports/Trains régionaux > Abonnement Via Études pour les lycéens > Abonnement Via Pro pour les apprentis (Lire en page 6) Vie quotidienne > Aide aux apprentis: 2 ¤ par repas (+ 80 %), 5 ¤ par nuitée (+ 65 %) Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 15 16/ Le journal du conseil régional du languedoc roussillon Octobre 2005 LA MATIERE GRISE au service de l’emploi. Le 9 septembre 2005, Anne-Yvonne Le Dain, vice-présidente de la Région Languedoc-Roussillon, chargée du développement économique et de la recherche, a participé à l’inauguration du nouveau bâtiment du Centre de Biochimie Structurale de Montpellier. La Région, qui mise avant tout sur la matière grise pour le développe- ment économique et l’emploi, est un partenaire essentiel de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Montpellier I, dans le projet d’extension et de rénovation de ce centre, construit à l’origine par l’Inserm en 1971. Elle a participé à cette opération d’envergure en apportant un financement à hauteur de 1 798 900 euros. INAUGURATION d’un nouveau hall au parc des expositions de Montpellier le 19 septembre dernier. Aux côtés de Georges Frêche, François Barbance directeur d’Enjoy Montpellier et Bernard Michel président de la Saeml Le Corum - Parc des expositions. GIGNAC. Vendredi 16 septembre, Jean Marcel Jover, maire de Gignac, a inauguré le tout nouvel espace culturel et sportif de sa ville, en présence notamment de Georges Frêche, président de la Région Languedoc-Roussillon, de MarieChristine Bousquet, conseillère régionale, et de l’ancien maire de Gignac, Guy Lassalvy AGRICULTURE. Un pacte pour l’avenir Le 27 août dernier, dans le cadre de la fête du cassoulet à Castelnaudary, Éric Andrieu, vice-président du conseil régional, a présenté le nouveau programme d’appui à la création et à la transmission d’exploitation en agriculture (Pacte). Ce programme est le fruit des travaux de la commission agriculture présidée par Damien Alary, vice-président du conseil régional. Dans un contexte de pression foncière forte et de crise de l’agriculture, l’installation des jeunes agriculteurs est aujourd’hui préoccupante en région. Pour préserver l’avenir de la ruralité, la Région met en place cet outil novateur, visant à favoriser l’installation des jeu- nes agriculteurs, acteurs économiques de la ruralité et à accompagner le développement d’une agriculture compétitive. Dans cette optique, le budget régional dédié à l’installation s’élève à 1 375 000 euros en investissement et 650 000 euros en fonctionnement. De gauche à droite : Gilles Dabezies directeur de l’économie rurale à la région, Guy Giva président du Comité régional de concertation des organisations agricoles, Éric Andrieu, Jacqueline Besset conseillère régionale et Patrick Maugard, maire de Castelnaudary. PORTES OUVERTES à l’hôtel de région À l’occasion de l’Antigone des associations, la Région, pour la deuxième année consécutive, a ouvert ses portes au public, dimanche 11 septembre 2005. Ce sont près de 5 000 personnes, qui, guidées par les élus régionaux, ont découvert l’hémicycle et la salle des commissions, où se prennent toutes les décisions politiques de la région. L’espace d’accueil a permis aux associations de jeunesse de présenter leurs actions et de faire découvrir aux visiteurs, accueillis en musique, la nouvelle politique jeunesse régionale. À l’issue de la visite commentée, moment de rapprochement entre les élus de l’institution et les citoyens, tous ont pu déguster les produits du terroir. AGROALIMENTAIRE. La Région se mobilise À l’initiative de la Région, les professionnels de la filière agroalimentaire du Languedoc-Roussillon se sont réunis, vendredi 16 septembre 2005, à l’Hôtel de Région, pour une présentation du premier contrat de filière agroalimentaire régional. Représentant près de 15 % des actifs régionaux, et avec un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros, la filière agroalimentaire est un atout économique considérable pour le Languedoc-Roussillon. La Région s’est engagée à accompagner les professionnels de cette filière. Elle souhaite, aujourd’hui, mettre en place le premier contrat de filière régional, visant à définir les priorités stratégiques et définir les actions collectives à mener en cohérence sur 3 ans. Phase essentielle de la concertation souhaitée avec les professionnels, ce rendez-vous a été l’occasion de présenter à l’ensemble des participants les objectifs relatifs à la mise en place du contrat de filière, en les impliquant dans les actions à engager prochainement. À cette occasion, tous ont été invités à se mobiliser afin de participer courant octobre, à des ateliers de travail, point de départ des actions à mener collectivement. Octobre 2005 Le journal du conseil régional du languedoc roussillon /17 portrait d’élu FABRICE VERDIER Nouvelle génération MASTERS. La Lettre M, lettre d’information économique du Languedoc-Roussillon, a décerné, le 19 septembre à Montpellier, ses Masters. Les lauréats : 15 entreprises, jugées les plus performantes de la région en 2005 par un jury composé de 25 experts économiques, entrepreneurs, banquiers, capitaux-risqueurs et représentants des collectivités territoriales. D FERIA DES VENDANGES. Dans le cadre de la Feria des vendanges à Nîmes, le 17 septembre, le président de la Région, Georges Frêche a assisté à une corrida, aux cotés notamment de Damien Alary, vice-président du Conseil régional et président du Conseil général du Gard, et de Patrick Malavieille, conseiller régional. INONDATIONS Le 9 septembre, Georges Frêche s’est rendu dans le Gard pour apporter son soutien aux populations des communes sinistrées à la suite des violentes inondations des 6 et 8 septembre. Il est ici en compagnie de Damien Alary, et d’Alain Martin maire d’Aubord. ans la vie de Fabrice Verdier, le lycée technique Les Eyrieux de Bagnolssur-Cèze (Gard) occupe une place singulière. Il y arrive à l’âge de six mois. Ses parents sont agents d’accueil. Il y grandit et y passe son bac. Quelques années plus tard, il est surveillant. Aujourd’hui, il représente la Région au conseil d’administration. Car Fabrice Verdier est conseiller régional de la majorité. Il est également maire de Fons-sur-Lussan, une commune rurale de deux cents habitants dans le Gard. Côté professionnel, ce jeune père de famille de trente-six ans est assistant parlementaire de Simon Sutour, sénateur PS du Gard. « C’est mon parrain en politique. » Politique, le mot est lâché. « Je suis tombé dedans quand j’étais petit », confie cet admirateur de Pierre Mendès-France. « On a toujours su qu’il ferait de la politique », assure Martine Brayde, son amie d’enfance. Retour sur son parcours. Enfance sans histoire entre un père socialiste, une mère protectrice et deux sœurs. Le garçon turbulent devient un adolescent rebelle, abonné aux heures de colle. Il décroche son bac (économie) et s’inscrit en faculté de droit à Montpellier. Il abandonnera après le Deug. « J’avais peur d’avoir des diplômes qui ne me serviraient à rien. Mais ce n’était pas forcément un bon choix de tout pla- quer », raconte ce passionné de football, supporter (frustré) des Crocos du Nîmes Olympique. Le jeune homme a besoin de concret. Il passe un BTS action commerciale. Diplôme en “La politique, je suis tombé dedans quand j’étais petit” poche, il trouve rapidement un boulot dans l’assurancevie. « J’aurais pu gagner beaucoup de fric, mais ça manquait de sens pour moi. » Il démissionne brutalement au bout de six mois, sans regret. Pour se consacrer à sa vraie passion : la politique. Mai 1988, Michel Rocard devient Premier ministre. « J’ai adhéré au Parti socialiste le jour de sa nomination. Son franc-parler me séduisait et me séduit toujours », affirme Fabrice Verdier qui à l’époque n’avait pas vingt ans. Il grimpe un à un tous les échelons, avant d’être élu, au congrès de Dijon en 2003, premier secrétaire de la fédération du Gard. Pourquoi faire de la politique ? (Il sourit) « J’ai le sentiment que c’est l’endroit où l’on peut encore changer les choses, pour que chacun puisse s’accomplir et vivre en harmonie », explique ce strauss-kahnien décomplexé, qui affirme « ne pas avoir de plan de carrière ». Même s’il ne rêve pas d’être ministre tous les matins en se rasant (« Je suis conscient de mes limites »), Fabrice Verdier ne cache pas une certaine ambition. À la Région, il préside la commission habitat-logement social. L’occasion pour ce pragmatique de mettre en œuvre une « vraie politique de gauche qui réponde aux besoins de la population ». Ajoutant : « Cette politique concrète va doper la construction et la réhabilitation de logements sociaux. C’est la première fois que la Région s’investit dans ce domaine et, croyez-moi, on va mettre le paquet ». Celui qui se décrit volontiers comme étant brutal, impatient, rancunier semble pourtant être unanimement apprécié. « C’est un homme de terrain, très présent dans sa commune, qui a su créer une entente fabuleuse à la mairie », témoigne une conseillère municipale de Fons-sur-Lussan. « Je fonctionne à l’affectivité. J’ai besoin de sentir que la démarche collective a un prolongement dans l’amitié et la convivialité », reconnaît cet amateur de polars et de bandes dessinées. Si on demande à sa fille Lila ce qu’elle veut faire quand elle sera grande, elle répond du haut de ses cinq ans : « de la politique, comme mon papa ». De quoi le remplir de fierté. Fabrice Verdier en 6 dates 16 décembre 1968 Naissance à Bagnols-surCèze (Gard) Mai 1988 Adhésion au Parti socialiste 24 juin 2000 Naissance de sa fille Lila Mars 2001 Devient maire de Fons-surLussan (Gard) Mai 2003 Premier secrétaire du PS dans le Gard 28 mars 2004 Devient conseiller régional suite à la victoire de Georges Frêche 18/ Le journal du conseil régional du languedoc roussillon Groupe socialiste et radical LOGEMENT SOCIAL : RÉPONDRE À L’URGENCE L es dramatiques incendies qui, en quatre mois, en plein cœur de Paris, ont provoqué la mort de quarante-huit personnes, nous font cruellement découvrir la gravité de la crise qui touche le logement social dans notre pays. Implacable réalité, les chiffres parlent d’euxmêmes. Selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, la France compte en 2005 plus de 3 millions de mallogés : 2 187 000 personnes vivent dans des conditions de logement très difficiles (immeubles insalubres, squats, campements précaires, baraquements de fortune) ; 809 000 personnes sont privées de domicile personnel et continuent d’être hébergées par des proches ou en foyers ; 86 500 personnes sont des SDF (sans domicile fixe). La pénurie de logements sociaux ne date pas d’aujourd’hui mais force est de constater qu’au-delà des effets d’annonce, la politique gouvernementale menée depuis trois ans ne permet en rien de résorber le déficit. Le plan de cohésion sociale de JeanLouis Borloo ou les mesures d’urgence du Premier ministre vont peut-être dans le bon sens mais se révèlent très insuffisants. La loi de solidarité et renouvellement urbain (SRU), votée par la gauche en 2000, qui impose aux communes une proportion de 20 % de logements sociaux dans leur parc immobilier n’est toujours pas appliquée par un tiers des villes concernées. (À cet égard, St-Clément-de-Rivière, à proximité de Montpellier, fait encore plus mal que Neuilly-sur-Seine, la ville emblématique de M. Sarkozy). En LanguedocRoussillon/Septimanie, les retards en matière de construction de logements sociaux sont manifestes et les besoins prévisionnels considérables. 300 000 habitants supplémentaires sont attendus d’ici 2015. La nouvelle majorité régionale, consciente qu’il s’agissait là d’un enjeu majeur, s’est engagée pour la première fois, en partenariat avec les autres collectivités locales, dans une politique de construction et de réhabilitation de logements sociaux. 2 800 à 3 200 logements devront être Octobre 2005 construits par an dans les dix prochaines années. Sous l’impulsion de Georges Frêche, notre région s’est dotée d’un outil foncier, l’Établissement public foncier régional, pour acheter les terrains et a initié la création d’un Groupement d’intérêt économique (Septimanie Habitat) pour la construction. Le problème de l’habitat qui touche aujourd’hui une grande majorité de nos concitoyens prend les proportions d’une véritable crise de société. Nous appelons à une politique volontariste au niveau de l’État afin de faire face à ce problème majeur en France et rendre effectif le droit à un logement décent pour tous. Il faut dès à présent engager au plan national un programme de 120 000 nouveaux logements sociaux et imposer, dans chaque ville et pour chaque opération urbaine, la mixité sociale ; rendre plus attractif le livret A pour dégager des ressources financières supplémentaires ; créer un établissement foncier national chargé de lutter contre la spéculation immobilière ; mettre en place une politique fiscale incitative pour faciliter la mise sur le marché de terrains destinés au logement social. ROBERT NAVARRO pour le groupe socialiste et apparentés Groupe communiste et citoyen RENTRÉE SCOLAIRE T out confirme que nous venons de vivre une rentrée scolaire dégradée. La rencontre des Conseillers Régionaux avec le Recteur d’Académie a justifié nos inquiétudes. D’un côté la Région amplifie ses efforts en direction des lycées. Livres gratuits pour les classes de 1re et de terminales, démarrage des travaux de réhabilitation, programme de construction de nouveaux lycées. De l’autre, un gouvernement qui poursuit le transfert des personnels sur la Région sans donner l’équivalent en moyens financiers, une augmentation de la précarité dans l’Éducation Nationale, et « cerise sur le gâteau » : le Recteur d’Académie nous informe que si nous avons le pouvoir de construire de nouveaux établissements (qui sont nécessaires) lui ne peut fournir les postes de personnel. Nous avons là deux logiques différentes, une consistant à tout faire pour un meilleur service public de l’éducation, l’autre impulsée par le gouvernement de destruction de ce service. Les élus communistes bien évidemment s’emploient pour la première, et seront au cœur des luttes des parents, des enseignants et des élèves qui exigent de véritables moyens pour l’Éducation Nationale. JEAN-LOUIS BOUSQUET Président du groupe communiste Groupe Verts et citoyens VISA POUR L’IMAGE ! V isa pour l'image est une manifestation qui s'est imposée à tous comme LA rencontre mondiale incontournable du photoreportage. Elle est ouverte gratuitement à tous et draine plus de 100 000 personnes dont 3 000 professionnels. Chacun peut y découvrir le quotidien de nombreuses populations, de l’Afrique à la Tchétchénie, et réfléchir aux réalités politiques d'un monde souvent violent, empreint d'inégalités où les droits de l'homme sont bafoués. Le devoir de notre majorité de gauche est de soutenir Visa pour l'image ; le refuser serait une erreur politique qu’il est encore temps d’éviter. Plus largement, la politique culturelle de la région doit être clarifiée pour ne pas prêter systématiquement le flan aux critiques. À partir des grandes orientations que notre majorité a affirmées, les élus doivent être en mesure de définir des critères d’exigence pour les manifestations culturelles demandant une aide. Un tel débat honorerait notre région et son Conseil Régional. MARYSE ARDITI Président du groupe Verts et citoyens MARIE MEUNIER conseillère régionale Groupe UMP LA FACTURE DE LA MÉGALOMANIE E n recevant leurs feuilles d’imposition, tous les habitants du LanguedocRoussillon peuvent enfin mesurer le matraquage fiscal que fait peser M. Frêche sur la région. Avec plus de 80 % d’augmentation, les petits propriétaires comme les entreprises sont très durement touchés. Chacun peut ainsi voir que la hausse est bien loin « du prix d’un paquet de cigarette », comme annoncé avec cynisme, désinvolture et démagogie. Cette folle inflation de l’impôt régional permet bien sûr de faire des dépenses somptuaires et de mener un train de vie méprisant pour la population, dont la presse locale et nationale fait d’ailleurs écho périodiquement. Mais en réponse aux critiques et aux questions, injures, menaces et chantages restent les maîtres mots de la politique de la coalition de gauche. Les résultats sont pourtant calamiteux. Malgré les cinquante millions d’euros d’argent du contribuable qui sont investis dans les opérations de propagandes politiques et la tentative de débaptiser notre région, les habitants ne se laissent pas impressionner. Ils refusent les lubies antidémocratiques. Comme les professionnels déjà victimes de ce brouillage de l’image du Languedoc-Roussillon. Cinquante millions d’euros, c’est aussi le prix de la construction de deux lycées. Sacrifiés sur l’autel de la Septimanie… et de la mégalomanie. JACQUES BLANC Président du groupe UMP Groupe FN important, en effet, la partie immergée des dépenses inconsidérées, reste sans conteste la communication : La « com », la réclame, la publicité, la propagande, les relations publiques, comme vous voudrez – destinée, non pas à vanter les atouts de la Région, mais les mérites de ceux qui la dirigent. Pour ce poste, dont l’importance est proportionnelle au secret qui l’entoure, point de chiffre officiel, aucun chapitre précis. Il s’infiltre partout, sous les titres les plus divers et les appellations les moins contrôlées : Protocole, gadgets, T-shirts, panneaux routiers, apéro-concerts, placards dans la presse et manifestations diverses, c’est là le domaine réservé de la majorité, la face cachée, inavouable, du budget. « Circulez y a rien à voir ! » Et si, justement, on nous cachait quelque chose ? ALAIN JAMET Président du Groupe Front National Groupe Noninscrits JE DIS CE QUE JE NE FAIS PAS G . Frêche communique à grands frais : tout est bon pour mettre en exergue la nouvelle ère septimanienne parée de toutes les vertus. En mars dernier, nous avions dénoncé la hausse pharaonique de la fiscalité régionale. Aujourd’hui, la note est là : Un jeune Narbonnais vient de recevoir sa taxe foncière 2005 pour un modeste appartement type 3 qu’il possède : part régionale : + 86,21 % ! Les citoyens se font une opinion non pas sur ce que disent les hommes, mais sur ce qu’ils font. Ils s’en souviendront le moment voulu. MICHEL MOYNIER Président du Groupe des Non Inscrits LE GRAND SECRET V oyages, procès, réceptions, ne sont que les parties les plus voyantes de la politique de gaspillage que nous avons entrepris de dénoncer. Le poste le plus tribune libre réservée à l’expression des groupes politiques V.O. catalan RUGBI i catalanitat L a Usap és una institució centenària, fundada el 1902, amb un gran palmarès, i és un dels cinc únics equips que sempre ha jugat a la màxima categoria a França. Originàriament, els colors de la Usap eren el blau cel i el blanc, però foren substituïts pel groc i el vermell de la senyera catalana, fet que palesa la identificació de l'equip amb la catalanitat del país. 'Sem catalans' i 'Sempre endavant', aquests són els lemes orgullosament proclamats per l'equip de rugbi de la Unió Esportiva Arlequins de Perpinyà, més conegut per la sigla Usap, un autèntic fenomen social que ultrapassa l’àmbit esportiu. En cada partit que juga la Usap, l'estadi Aimé Giral de Perpinyà s'omple de gent vestida de cap a peus amb banderes, gorres, bufandes i samarretes amb les quatre barres catalanes, que coreja el 'Fiers d'être catalans' i entona cançons carregades de simbologia catalanista, com ara 'L'estaca', de Lluís Llach, i la sardana 'Santa Espina'. La Usap de Perpinyà té una important xarxa de clubs de suporters, que s’estén als altres Països Catalans on l’equip de rugbi de Perpinyà és considerat “més que un club”, per reprendre la popular frase que defineix l’equip de futbol de Barcelona, el Barça. Reconeixent la seua impor- tància social a Catalunya Nord, i el seu valor tant esportiu com de defensa de la identitat catalana, el Consell Regional s’ha implicat financerament amb la Usap amb la suma de… UN LLIBRE : USAP 100 ans de passion G illes Navarro, J-Michel Canet et Marc Tournaire. Conté més de dues-centes fotos en color i blanc i negre, la majoria inèdites, i s’ha realitzat a partir d’entrevistes dels més grans jugaires que han marcat, amb el seu talent, l’èxit de l’equip català. Desclaux, Brazès, Sanac, Roucaries, Maso, Rodor, i també Foussat, Moly, Imbernon, Goze, Jefferson, Arlettaz i fins i tot Lièvremont, Droeux, Plana o Goutta… per citar-ne només alguns. Amb les seues explicacions fan reviure els més grans moments del rugbi català. Edicions Trabucaire de Perpinyà Allée Aimé Giral 66000 Perpignan Tél. : 0 892 68 66 15 (0,34 euros/min) Fax : 04 68 52 81 01 Email : [email protected] RUGBY et catalanité L’Usap est une institution centenaire, fondée en 1902, qui possède un large palmarès et qui fait partie des cinq équipes qui n’ont jamais quitté la plus haute catégorie du championnat de France. À l’origine les couleurs du club étaient le bleu ciel et le blanc, mais elles furent remplacées par le sang et or du drapeau catalan, symbole de l’identification de l’équipe à la catalanité du pays. 'Sem catalans' i 'Sempre endavant' sont les slogans proclamés avec orgueil par les supporters de L’Union Sportive des Arlequins de Perpignan, un authentique phénomène social qui dépasse le milieu sportif, À chaque match à Aimé Giral, le stade se remplit d’une foule vêtue de Tshirts, écharpes, bonnets et arborant des drapeaux aux couleurs catalanes et au slogan « Fiers d’être catalans », ou entonnant des chansons chargées d’un symbolisme catalaniste comme L’Estaca de Lluís Llach ou la sardane Santa Espina. L’Usap possède un réseau de supporters qui s’étend jusqu’aux autres pays catalans où l’équipe est considérée comme étant « plus qu’un club » pour reprendre la phrase qui qualifie le club de football de Barcelone, le Barça. C’est en reconnaissant cette importance sociale pour la Catalogne Nord, aussi bien sur le plan sportif que social que le Conseil Régional a décidé de s’impliquer financièrement avec l’Usap… UN LIVRE : Usap 100 ans de passion Gilles Navarro, J-Michel Canet et Marc Tournaire. Richement illustré avec plus de deux-cent photos noir et blanc et couleur pour la plupart inédites, il est construit autour d'interviews des plus grands joueurs qui ont marqué de leur talent la réussite catalane. Desclaux, Brazès, Sanac, Roucaries, Maso, Rodor ou encore Foussat, Moly, Imbernon, Goze, Jefferson, Arlettaz puis Lièvremont, Deroeux, Plana ou Goutta pour ne citer que certains d'entre eux vous feront revivre les plus grands moments du rugby catalan sous la plume de Gilles Navarro du quotidien l'Équipe. PALMARÈS de la Usap > Vicecampió d’Europa : 2003 > Campió de França : 1914, 1921, 1925, 1938, 1944, 1955 > Vicecampió de França : 1924, 1926, 1935, 1939, 1952, 1977, 1998, 2004 > Vencedor del Challenge Yves-duManoir : 1935, 1955, 1994 > Finalista del Challenge Yves-duManoir : 1936, 1937, 1938, 1956, 1965 Éditions Trabucaire de Perpignan Allée Aimé Giral 66000 Perpignan Tél. : 0 892 68 66 15 (0,34 euros/min) Fax : 04 68 52 81 01 Email : [email protected] Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 19 V.O. occitan TRABALHAR AMASSA per l’avenidor F oguèron numeroses a respondre a l’apèl lançat per la Region Lengadòc- Rosselhon los 3 e 4 de setembre. Dins los luòcs qu’aculhissson costumièrament la presidéncia e l’ensemble dels elegits regionals se tenguèt un seminari avent per tematica lo desenvolopament de la cultura d’òc. La consulta regionala dels actors de la vida culturala occitana èra la 3ena estapa del projècte elaborat pel cabinèt d’Eric Andrieu, vici- president dele- TRAVAILLER ENSEMBLE pour l’avenir I ls ont été nombreux à avoir répondu à l’appel lancé par la Région LanguedocRoussillon les 3 et 4 septembre. Dans les lieux qui accueillent habituellement la présidence et l’ensemble des élus régionaux s’est tenu un séminaire ayant pour thématique le développement de la culture d’oc. La consultation régionale des acteurs de la vie culturelle occitane constitue la troisième étape du projet élaboré par Éric Andrieu, vice- président délégué à l’Occitanie et président du Cirdoc. Le texte en gestation qui résultera de cette longue réflexion aura pour ambition de développer la visibilité et la disponibilité de la culture occitane sur son territoire et à long terme. Le tout en collaboration avec un comité de pilotage, un comité technique et les consultants extérieurs de Fidès Conseil, une entreprise établie à Carcassonne. « Le premier constat que nous avons fait est que les termes 20 Languedoc-Roussillon d’Occitanie, d’occitanisme ou d’occitanité ne sont guère visibles au premier regard,» commente Jo Raimondi, l’un de ces consultants, (…) «cependant, si l’on parvient à se faire « ouvrir la porte », on s’aperçoit que les gens ne sont pas peu fiers de cette histoire, de cette culture et de cette civilisation. » D’où le besoin d’impérativement organiser l’occitan territorialement pour les défis futurs tels que l’accroissement démographique en Languedoc prévu par l’Insee. Cela passera par le « partenariat tout azimuts » et la « création de liens ». Le premier impératif concerne le niveau institutionnel par l’ouverture du syndicat mixte de gestion du Cirdoc aux départements occitans du Languedoc ainsi qu’aux Régions occitanes voisines. Au niveau infra-régional, des clauses concernant l’occitan devront s’inclure dans les conventions entre Région, départements, agglomérations et pays. Le second impératif concernera les acteurs euxmêmes: « Chacun mène des actions avec une Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon implication et une motivation remarquables… De manière individualiste. » regrette Lydie Nguyen, collègue de M. Raimondi « il y a tout un tas d’associations qui font un travail admirable avec des bénévoles auprès de tous les publics. (…) Cette création de liens, cette impulsion de « faire ensemble » (de faire ce que chacun fait dans l’optique de le faire avec d’autres) peut se mettre en place avec l’aide de la Région… » Les séminaristes présents à la consultation se sont répartis en trois commissions thématiques (langue, culture, société) animées par les trois consultants. Chaque commission a accouché d’un texte synthétisant des propositions à l’échelle régionale… Des initiatives potentiellement en mesure de renforcer les structures déjà existantes et d’en constituer de nouvelles. Après un dernier affinage des données compilées et analysées par les “consultés”, le cabinet Fidès remettra sa copie début novembre. gat a Occitània e president del Cirdoc. Lo tèxte en gestacion que resultarà d’aquela longa refleccion aurà per ambicion de desenvolopar la visibilitat e la disponibilitat de la cultura occitana sul territòri sèu e sul tèrmi long. Lo tot en collaboracion amb un comitat de bailejage, un comitat tecnic e los consultaires exteriors de Fidès Conseil, entrepresa establida a Carcassona. “Lo primièr constat que faguèrem es que los tèrmis d’Occitània, d’occitanisme o d’occitanitat son gaire vesedors al primièr agach, » comentèt Jo Raimondi, l’un d’aqueles consultaires, (…) « pasmens s’òm parvén a se far “dobrir la pòrta”, òm s’apercèp que las personas son un chic ufanosas d’aquèla istòria, d’aquela cultura e d’aquela civilisacion.” D’ont lo besonh d’imperativament organisar territorialament l’occitan per las escomesas venentas coma lo crèis demografic en Lengadòc previst per l’Insee. Aquò passarà pel “partenariat de tot caire” e la “creacion de ligams”. Lo primièr imperatiu concernís lo nivèl institucional per la dobertura del sindicat mixte de gestion del Cirdoc als despartaments occitans de Lengadòc ansin qu’a las Regions occitanas vesinas. Al nivèl infraregional, de clausas concernissent la lenga nòstra dèvon de s’incluir dins las convencions entre Region, despartaments, agglomeracions e paises. Lo segond imperatiu concernirà los quites actors “Cadun mena d’accions amb una implicacion e una motivacion vertadièrament flamas… D’un biais individualiste.” Regretèt Lydie Nguyen collèga d’En Raimondi “ i a un fum d’associacions que fan un trabalh remirable amb de benevòles al prèp de totes los publics. (…) Aquela creacion de ligams, aquela impulsion de “far amassa”, (de far çò que cadun fa dins l’amira de lo far amb d’autres) se pòt metre en plaça amb l’ajuda de la Region…” Los seminaristes presents a la consulta se repartiguèron en tres comissions tematicas (lenga, cultura, societat) animadas pels tres consultaires. Cada comission enfantèt un tèxte sintetisant de prepausicions a l’escala regionala… D’iniciativas potencialament en mesura de renforçar las estructuras ja existentas e ne’n constituir de novèlas. Aprèp un darrièr refinage de las dadas computadas e analisadas pels “consultats”, lo cabinèt Fidès remetrà sa còpia a la debuta de novembre. rallye auto ©DPPI sports OPÉRATION SÉCURITÉ sur les Cévennes C KART TOUR ette 48 édition du critérium des Cévennes est placée sous le signe de la prévention routière. Les accidents de la circulation restent la première cause de mortalité chez les 15-25 ans. Ces derniers représentent 13 % de la population française mais 26 % des tués sur la route, et près du tiers des blessés graves. Conscientes de cette réalité inquiétante, l’Association sportive automobile (Asa) de l’Hérault, qui organise le critérium depuis des années, et la Région, qui soutient financièrement cette épreuve mythique, ont souhaité mener une action de sensibilisation à la prévention. « En créant la semaine de la sécurité routière, notre objectif est de sensibiliser les jeunes, conducteurs ou non, à la notion de respect des règles, que ce soit sur un circuit ou sur la route », explique Jean-Michel Depondt, le président de l’Asa Hérault. Pour cela, les organisateurs ont décidé d’accueillir l’opération Kart Tour du 2 au 5 novembre sur le parking du parc des expositions de Montpellier. Il s’agit d’un programme d’animations interactives sur le thème de la prévention routière destiné aux jeunes de 15 à 18 ans (lire ci-contre). Après une formation théorique suivie d’une mise en pratique, les apprentis pilotes reçoivent un diplôme leur donnant accès à la piste. Après avoir enfilé casque et combinaison, comme des coureurs de Formule 1, ils peuvent s’installer dans le siège baquet d’un kart (1) pour une dizaine de e minutes d’essais chronométrés, mais sans confrontation directe, sous la responsabilité des commissaires de piste. La Fédération française du sport automobile (FFSA) en profite pour détecter les meilleurs espoirs qui participent chaque année à la finale nationale. « Cette opération ludique et attractive permet de donner un crédit supplémentaire au message de prévention adressé aux jeunes », reconnaît Jean-Michel Depondt, ajoutant : « Elle permet également d’aborder des notions essentielles telles que les distances de sécurité, le freinage, la perte d’adhérence ou encore les dépassements ». Tous les acteurs de la sécurité routière s’accordent sur le fait que le sport est un excellent vecteur pour faire passer le message de prévention auprès des jeunes et leur faire comprendre l’importance de certaines règles de conduite primordiales. Des exemples ? Le respect de la signalisation : les drapeaux sur le circuit, les panneaux sur la route. Le respect des autorités : les commissaires de course, les forces de police ou de gendarmerie. Le respect des autres : comportement sportif du pilote vis-à-vis de ses concurrents, comportement citoyen du conducteur vis-à-vis des autres usagers de la route. Autant de règles qu’il ne faut pas hésiter à rappeler encore et encore si l’on veut un jour voir diminuer les chiffres dramatiques des accidents de la circulation. L ancée en 2001, l'opération Kart Tour est un circuit itinérant permettant d'effectuer des sélections sur sites et ainsi de détecter les jeunes et brillants pilotes. Les participants sont pris en charge dès leur arrivée et enchaînent les différentes étapes pendant environ 30 minutes. > atelier de prévention routière théorique (films, lunettes d’alcoolémie, explications techniques…) > atelier de prévention routière pratique : au volant d’un kart, chaque jeune subit une série d’épreuves sous la responsabilité d’un instructeur > équipements (gants, combinaison, casque et minerve) > formation théorique et pratique à la conduite d’un kart > séries d’essais chronométrés sur piste en vue de la détection FFSA (1) Les karts utilisés sont inspirés des monoplaces et disposent d'une carrosserie intégrale. Moteurs 4 temps et échappements spécifiques garantissent de faibles nuisances sonores. > Le critérium des Cévennes se déroulera du 4 au 6 novembre prochain. Départ et arrivée au parc des expositions de Montpellier. Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 21 … en bref sports Football Voile On l’appelle la « Mini » et pourtant c’est une épreuve tout ce qu’il y a de plus maxi sur l’échelle de la difficulté. La 15 e édition de la mini-transat 6,50 Charente-Maritime Bahia (journal n° 11 de septembre 2005), qui a appareillé le samedi 17 septembre à 17 h 17 de La Rochelle (Fort Boyard) à destination du Brésil, est une épreuve à part dans la course au large. Cette transatlantique, qui consiste tous les deux ans à relier en solitaire le port charentais à Salvador de Bahia via Lanzarote (Canaries) sur une coquille de carbone de 6,50 m sans aucun équipement d’aide à la navigation électronique ou informatique, relève de l’exploit sportif. À deux ans du trentième anniversaire de l’épreuve, un nouveau record vient d’être réalisé : 72 concurrents représentant onze nationalités sont au départ. Parmi eux, le skipper gardois Nicolas Marchand (notre photo) s’est élancé à la conquête de l’Atlantique sous les couleurs de l’IUT de Nîmes et de la Région. L’arrivée au Brésil est prévue pour fin octobre. ©Photo Fish’Eye Le 2 e tour de la coupe d’Europe féminine UEFA des clubs champions s’est déroulé à Villeneuve-lesMaguelone du 13 au 17 septembre dernier. Lors de l'ultime journée, les Montpelliéraines au terme d'une magnifique rencontre ont accroché les Allemandes de Potsdam, championnes d'Europe en titre. Paulette Charles, (notre photo) conseillère régionale, a félicité les joueuses du MHSC pour ce match qui fut d'une rare intensité. En quarts de finale, elles affronteront les Danoises de Brondby, vainqueur du groupe 4. Le match aller aura lieu en France en octobre. Rugby 22 Languedoc-Roussillon patrim Pour suivre la course en direct : www.nicolasmarchand.com © Yann G-Hauwell studios Après avoir retrouvé l’élite nationale en 2003, le Montpellier Hérault rugby club a gagné sa place dans le top 14. Une élite resserrée, des matches au couteau (quatre équipes qualifiées, deux descentes en Pro D2), un calendrier enchaînant onze matches, une coupe d’Europe (la parker pen cup) avec des équipes de haut niveau… Autant de défis que le MHRC devra relever cette saison. Mais le challenge ne se résume pas au top 14. La préparation de la coupe du monde 2007, avec le XV d’Australie peutêtre installé à Montpellier, et la construction du stade Yves-du-Manoir (12 000 places assises) doivent permettre au MHRC de devenir, d’ici trois ans, l’un des meilleurs clubs européens et de viser les premières places françaises. Côté supporters, le MHRC a signé la charte d’éthique instaurée par la Ligue nationale de rugby (LNR). Cette démarche citoyenne a pour but de préserver les valeurs fortes véhiculées par le rugby. La convivialité, l’esprit de famille et le respect confèrent encore au ballon ovale sa spécificité dans le paysage des sports professionnels. Pour combien de temps ? tautavel Tennis Le 4 novembre prochain, une centaine de jeunes de la région rencontreront leurs idoles pour une après-midi de découverte sous forme d’échanges de balles. Suivront des matches d’exhibition exceptionnels entre l’humour de Bahrami et la justesse de Wilander. Quatre joueurs à la renommée internationale ont répondu présents - Henri Leconte (France), Guillermo Vilas (Argentine), Mansour Bahrami (Iran) et Mats Wilander (Suède) - pour faire découvrir le tennis à des jeunes de tous milieux émerveillés de pouvoir jouer quelques instants avec ces grands champions. Tennis de Légende, le 4 novembre au Palais des Sports de Castelnau-le-Lez. Renseignements : 04 67 80 73 80 Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon RENCONTR avec la Préhistoire moine HENRY DE LUMLEY, l’homme de Tautavel D E ans la Caune de l’Arago, à Tautavel, les archéologues s’affairent. Au début du mois d’août, ils ont découvert, ravis, un biface d’une taille exceptionnelle, près de 40 cm, le plus grand d’Europe. L’outil date d’environ - 600 000 ans. En ce dernier jour de fouilles, il va être dégagé, avant d’être apporté au Centre européen de recherches préhistoriques, non loin de là. Car Tautavel est un haut lieu de Préhistoire : le chantier de fouilles, ouvert en 1964 par Henry et Marie-Antoinette de Lumley, a permis la naissance d’un musée en 1979 et d’un centre de recherches, où sont conservées les centaines de milliers d’objets mis au jour par les archéologues. Tautavel est ainsi un pôle actif de recherche offert aux scientifiques. Chercheurs et étudiants viennent du monde entier fouiller et étudier sur place le matériel archéologique provenant de la grotte ou d’autres sites de la région. Ils ont à leur disposition des laboratoires et des technologies de pointe. La particularité du centre est d’être interdisciplinaire : s’y croisent des spécialistes des sédiments, des pierres, de la faune, de l’homme, des outils, des plantes… Autre vocation du centre : former à des métiers de valorisation du patrimoine comme la muséographie, la restauration et le moulage. Rattaché au centre, un atelier de moulages produit des copies conformes d’objets trouvés lors des fouilles. Les moulages servent aux chercheurs, mais aussi aux scolaires. Car les chercheurs œuvrent aussi pour diffuser la culture scientifique auprès du grand public. L’atelier constitue des valises pédagogiques à l’intention des enseignants. À l’intérieur, des crânes ou des outils que l’on peut voir de près et manipuler. Le public peut aussi se rendre au musée, agrandi en 1992. Les vitrines présentent des moulages de crânes d’animaux chassés par nos ancêtres. On peut voir les outils qu’ils utilisaient pour dépecer ou trancher. Clou du musée, le crâne de l’Homme de Tautavel, vieux de 450 000 ans. Des dioramas permettent d’imaginer la vie des habitants de la grotte. Celleci est reconstituée et rendue vivante par une animation. Au total, plus de 10 000 visiteurs fréquentent chaque année le musée. Enfin, les chercheurs mettent au point des expositions itinérantes destinées à circuler dans la région ou à l’extérieur. Depuis 2000, une exposition temporaire de longue durée présente, au Palais des congrès de Tautavel, les premiers habitants de l’Europe. Elle va se déplacer en Géorgie, Espagne et Italie. C’est pour cette mission de diffusion du savoir que la Région soutient le Centre de recherches et le Musée, à hauteur de 41 000 €. Renseignements 04 68 29 07 76 www.tautavel.culture.gouv.fr O n ne l’arrête pas. Les années défilent, 7 millions d’années, 450 000 ans… On s’y perd un peu, mais ce n’est pas grave. Passionné par la préhistoire, Henry de Lumley sait se rendre passionnant. « Sa préoccupation principale est de diffuser ce qu’il sait. Invité un peu partout pour donner des conférences, en homme modeste, il ne refuse jamais » confie Sophie Grégoire, une collaboratrice. À 71 ans il monte toujours le chemin de la grotte où se déroulent les fouilles, alerte comme un gamin, pour suivre le travail des étudiants. « Il sait tout et connaît tout de la préhistoire et regardez-le, il s’émeut encore devant la découverte d’un simple biface » sourit Vincenzo Celiberti, son assistant. Il vit dans l’attente de voir apparaître quelque chose d’aussi exceptionnel que le fameux crâne de l’homme de Tautavel qu’il a découvert en juin 1971. « Il ne désespère jamais, il CAVERNE d’Ali Baba J uchée sur une corniche au cœur du massif des Corbières, la Caune de l’Arago fut occupée par les hommes il y a des centaines de milliers d’années. L’étude des strates, des sédiments, des restes d’animaux, des traces de plantes, des os humains, ont permis de reconstituer l’évolution de l’homme, de ses cultures, de son mode de vie. On sait notamment, par la date des Marseillais d’origine, Henry de Lumley aligne les titres : professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, directeur de l’institut de paléontologie humaine, membre de l’Académie des Sciences et président du centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel etc. Son CV est à rallonge : entré au CNRS à 21 ans, docteur en sciences naturelles, il est chargé dès 1981, du laboratoire de préhistoire du musée de l’Homme. À la tête de plus d’une douzaine de sites de fouilles sur plusieurs continents, il a également installé une dizaine de laboratoires ou centres de recherche en province, des musées didactiques, tout en étant auteur de moult films et prix scientifiques. Bref, c’est à se demander s’il est tombé dedans quand il était petit. Presque : « En 44, quand Marseille a été bombardée, on a fermé les classes. Ma mère m’a alors offert « La Guerre du feu » pour que je ne m’ennuie pas. Depuis, j’ai toujours voulu être préhistorien ». Marié avec une paléoanthropologue et père de quatre enfants, qui n’ont pas suivi le même chemin, il espère tout de même « que sur mes douze petitsenfants, il y en aura bien un qui deviendra comme moi ! ». Dernièrement sur des sites de fouilles en Inde, puis en Géorgie, en Mauritanie et enfin à Orce en Andalousie, il poursuit ses voyages toujours pour la même chose : des histoires… de préhistoire. restes calcinés, que les chasseurs de Tautavel ont su domestiquer le feu vers -400000. Les stries retrouvées sur les os et les crânes indiquent que les hommes récupéraient la moelle et le cerveau des animaux. Ceux-ci variaient selon l’évolution du climat: en cas de période chaude et humide, rhinocéros, éléphants, hippopotames, tigres, macaques, cerfs arpentaient la plaine; lorsque le froid revenait, c’était plutôt des ours, chevaux, sangliers, lynx, loups et renards, rennes, bœufs musqués, bisons et renards polaires. Les hommes de Tautavel étaient des Homo erectus européens, les Anténéandertaliens. Ils mesuraient environ 1,64 m. Leur visage a pu être reconstitué: un front bas et fuyant, à la face projetée en avant, aux orbites surmontées d’un épais bourrelet et au menton presque inexistant. Depuis sa découverte en 1828 par le professeur Marcel de Serres, les scientifiques considèrent la grotte comme un « livre ouvert ». Henry de Lumley la compare à un « disque dur » qui a gardé en mémoire des données vieilles parfois de 700000 ans. rebondit tout le temps. C’est un optimiste. On ne peut pas travailler médiocrement avec lui » rajoute Marie-Régine Merle des Isles, administratrice du centre de recherches. Et il travaille, « vingt-quatre heures sur vingt-quatre », selon Vincenzo. Henry de Lumley se considère pourtant toujours en vacances et dit s’amuser. Peut-être, cependant, il est la référence internationale dans le milieu de la préhistoire. “ je suis le détective du passé ” Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 23 culture ÉPISODE 1 DES ORIGINES AU XVIIIe SIÈCLE Histoire du vignoble et de la viticulture en Languedoc-Roussillon histoire I l y a environ 50 millions d’années, la vigne apparaît dans la région à l’état sauvage. Des em-preintes de feuilles ont été retrouvées dans des gisements géologiques, près de Castelnau-le-Lez. Mais c’est seulement vers 600 av. J.-C. que les Grecs plantent le premier vignoble dans le sud de la Gaule, lorsqu’ils fondent Massalia (Marseille). À cette époque, le vin est surtout une monnaie d’é-change : les Grecs l’exportent vers la Gaule contre de l’ambre ou de l’étain. Puis le vin devient une denrée de base de l’alimentation quotidienne et un aliment sacré, tout comme le pain et l’huile. Au II e s. av. J.-C., la conquête de la Gaule du sud par les Romains donne un élan au vignoble, à la viticulture et au commerce du vin dans la région, alors connue sous le nom de Province de Transalpine. lie, comme en témoignent les nombreuses amphores qui arrivent par la mer au port de Narbonne, avec les produits orientaux, les esclaves et les produits manufacturés. La Gaule fournit des métaux, du blé, de l’huile, des amphores et aussi des esclaves. Peu à peu, le vin gaulois prend de l’importance dans les échanges. Il est transporté dans des tonneaux en bois de sapin cerclés de fer, inventés par les Gaulois pour conserver la cervoise mais voués à supplanter les amphores à partir du IIIe s. apr. J.-C. Les vins circulent par la Via Domitia et la Via Aquitania, support d’un trafic reliant Narbonne à Bordeaux d’où les vins de la province partent vers l’Angleterre. Rome voit d’un mauvais œil l’essor de ces vins produits par les Gaulois qui concur- Rome contrôle le vignoble et le commerce du vin 24 Après la création de la province et son organisation autour de la Via Domitia, les légionnaires vétérans reçoivent des terres et commencent à cultiver la vigne. Le vignoble s’étend surtout autour des villes portuaires et le long des fleuves jusqu’aux Cévennes. Toutefois, à cette époque, le vin est en grande partie importé d’ItaLanguedoc-Roussillon AMPHORE GAULOISE du Ier-IIe s. apr. J.-C.. (Loupian) photo : Marc Lugand © Musée Villa-Loupian Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon rencent les vins italiens. L’administration romaine réglemente alors le vignoble de la province : les vignerons non Romains n’ont plus le droit de planter la vigne, ni l’olivier, pour donner plus de prix aux terres appartenant aux Romains. Au I er s. av. J.-C., Cicéron écrit dans le de Republica « nous sommes les plus justes de tous les hommes, nous qui défendons aux nations qui habitent au-delà des Alpes de cultiver l’olivier et la vigne : nous voulons ainsi augmenter la valeur de nos oliveraies et de nos vignobles. » Si la cause de cette mesure semble économique, elle est aussi politique : car, comme l’or ou l’argent, le vin sert à démontrer son faste dans les cadeaux réciproques et les fêtes qu’offrent les chefs gaulois. Dès le IIIe millénaire en Mésopotamie, le vin avait pris une fonction idéologique, boisson de l’élite et de l’hôte. Les restrictions s’accentuent à la fin du Ier s. apr. J.-C., en raison d’une surproduction de vin dans tout l’Empire : en 92, l’empereur Domitien promulgue un édit ordonnant l’arrachage en province et limitant la production en Italie. L’obligation d’arracher n’est que partiellement suivie. En 281, l’empereur Probus révoque l’édit et le vignoble est restructuré. Les vignerons vivent dans des villae, grandes propriétés entourées de domestiques. Dans la région, la plus célèbre est celle de Loupian, au bord de l’étang de Thau. La SARCOPHAGE PALÉOCHRÉTIEN en marbre du VIe s., provenant de la Chartreuse de Valbonne (Gard). Musée Archéologique de Nîmess. villa, décorée de mosaïques, possédait des thermes et son propre atelier de potiers. Dans la villa viticole de Vareilles près de Paulhan (Ier s. av. - IIIe s. apr. J.-C.) ont été découverts 350 dolia d’une capacité de 15 à 18 hectolitres chacun. Ces jarres ventrues, dont les parois intérieures sont enduites de poix pour en renforcer l’étanchéité, sont souvent enterrées jusqu’au col. À Vareilles, des chais ont été conservés, ce qui permet d’estimer la production entre 6 000 et 8 000 hectolitres. Le domaine devait dépasser les 120 hectares. Les Romains cultivent la vigne avec soin : dans son traité d’agronomie De re rustica, Columelle, pépiniériste et vigneron du I er s. apr. J.-C., explique qu’il faut préparer le sol d’octobre à décembre, aligner la vigne sur des rangées pour le passage des attelages de labour, laisser des intervalles égaux entre les ceps soutenus par des tuteurs… La vigne, considérée comme un arbre, est cultivée en hauteur. Les Gaulois prennent eux aussi grand soin de leur vignoble : les habitants de Narbonnaise évitent notamment de planter leurs vignes face au mistral ! Mais les Gaulois savent aussi comment augmenter la valeur commerciale de leurs vins en leur donnant des goûts artificiels. Ils altèrent la couleur et le goût du vin par l’ajout d’herbes et de plantes telles que la gentiane, l’aloès, la sarriette, la lavande, l’anis… Le vin est parfois fumé : la fumée des fourneaux est conduite par des canalisations jusque dans les pièces où l’on conserve le vin. Vins rouges ou blancs, cuits ou naturels, fumés, l’éventail proposé au consommateur est large. Au IV e s., les cépages les plus répandus sont le chasselas, le muscat et le carignan. L’expansion du VIGNOBLE vignoble est interrompue par les invasions « barbares » : le marché vinicole se désorganise et la viticulture régresse. Vignoble et viticulture au Moyen Âge Au début du Ve s., la région est occupée par les Wisigoths. Le vignoble romain est détruit par les attaques répétées des Francs sur la région. Quand Pépin le Bref parvient à s’en emparer, la situation économique est catastrophique. La vigne tente de survivre sur les coteaux. De surcroît, Charlemagne décide de limiter la culture de la vigne afin de reconstituer les terres céréalières indispensables à la survie. Ce sont les moines qui vont œuvrer à la conservation du vignoble. En effet, monastères et abbayes sont fondés sur des terres favorables à la viticulture. Car il faut assurer les besoins liturgiques et le devoir d’hospitalité. Les moines défrichent, cultivent et deviennent habiles dans l’art d’élaborer des vins et des liqueurs de qualité. Le Rivesaltes est produit par l’abbaye d’Elne et, un peu plus tard, le Banyuls est élaboré par les Templiers. Si cer- tains monastères ont interdit la consommation de vin, d’autres le considèrent comme un aliment de base. Le vin est utilisé pour le soin des malades et des vieillards. Les surplus de la production sont vendus et participent à la trésorerie du monastère. Lorsque l’empire carolingien se disloque, les terres conquises reprennent leur indépendance. Les paysans et les viticulteurs peuvent acquérir les parcelles qu’ils cultivent par le système du complant. Des corporations se forment, régies par des statuts démocratiques. Elles sont fidèles à trois principes : l’obligation pour le vigneron d’être domicilié, afin que l’on puisse contrôler ses installations et ses produits ; l’interdiction de mélanger vins blancs et vins rouges, suivant la volonté du roi Philippe le Hardi (1270-1285) qui sanctionne le coupage des vins ; le respect de l’appellation d’origine. Régies par ce « code du travail », les corporations nouent entre elles des relations interprofessionnelles qui favorisent le commerce. Les propriétaires de vignobles commanditent les « mercadiers », commerçants qui s’occupent de l’exportation des produits viticoles de la région (vins, eaux de vie) vers la France ENLUMINURE: psautier XIIe s., Lunel, Fonds Médard du Nord, l’Italie et l’Angleterre. Le vignoble de la région se développe en partie grâce aux croisés qui rapportent de Terre sainte des cépages inconnus en Europe. Au XIIIe s., la croisade contre les cathares se solde par la conquête du Languedoc par la France du Nord, le Roussillon faisant alors partie du royaume de Catalogne (voir encadré). Les vins naturels de la région sont désormais concurrencés par les vins de coupage fréquents dans certaines régions du nord. En 1350, le roi Jean II le Bon (1319-1364) promulgue un édit qui interdit ces pratiques frauduleuses. La Guerre de Cent ans amène les armées du Prince Noir dans le sud de la France. Le vignoble est dévasté par les razzias. L’expansion du XVI e au XVIII e s. En 1553, un édit de Charles IX (1560-1574) limite l’essor du vignoble occitan. Comme Charlemagne, le roi veut consacrer les bonnes terres aux céréales pour nourrir une population en croissance. Malgré cette mesure restrictive, le vignoble reste prospère et exportateur. Au XVIe s., à l’abbaye de SaintHilaire, un moine découvre la mutation du vin tranquille en vin effervescent. C’est la naissance du premier brut du monde, appelé aujourd’hui Blanquette ou Crémant de Limoux. Après les désastres provoqués par les guerres de religion, se développe un Languedoc de la vigne dont Béziers devient la capitale. L’essor de la viticulture est important sous Henri IV. Ce renouveau est attesté par l’agronome Olivier de Serres qui, dans son Théâtre de l’Agriculture et Ménage des champs paru en 1600, présente les méthodes de travail et les résultats obtenus par l’agriculture et la viticulture raisonnées. Sully, surintendant général des finances, développe la viticulture rationnelle et méthodique. Selon lui, le pays doit produire plus pour exporter davantage et assurer ainsi l’équilibre des échanges commerciaux avec l’étranger. L’essor de la viticulture se poursuit tout au long du XVII e s. Le Canal du Midi et le port de Sète permettent un transport plus rapide des vins et des alcools. D’Agde partent vers Gênes des barques remplies de barriques pleines. Colbert établit une taxe de circulation sur les boissons alcoolisées, afin de normaliser leur sortie de France. Au XVIII e s., la viticulture attire les ouvriers qui deviennent souvent des intermittents agricoles. Les riches propriétaires se font construire des maisons de plaisance, les « folies », entourées d’un domaine viticole. De nombreuses sociétés d’agriculture voient le jour et luttent contre le protectionnisme instauré par des villes soucieuses d’interdire les vins « étrangers » dans leur contrée. En 1776, Turgot, contrôleur général des finances, rétablit la libre circulation des vins.Le vignoble méridional est à cette époque en tête de la production mondiale. À suivre… À propos du ROUSSILLON M En 1258, à la suite du traité de Corbeil, le Roussillon sort du royaume de France pour entrer dans celui d’Aragon. Quelques années plus tard, le roi Jacques Ier le Conquérant attribue le Roussillon et la Cerdagne à son fils Jacques II de Majorque. Au XIVe s., le Roussillon est à nouveau rattaché à l’Aragon. En 1659, par le traité des Pyrénées, le Roussillon et le nord de la Cerdagne sont réintégrés à la France par Louis XIV. Languedoc-Roussillon La vigne et le vin en quelques dates -50 millions: la vigne apparaît à l’état sauvage; découverte d’empreintes de feuilles dans des gisements géologiques, près de Castelnau-le-Lez. -6000 : les hommes apprennent à cultiver la vigne en Orient -2500 : viticulture organisée en Mésopotamie et en Egypte -600: implantation de la vigne en Gaule du sud (colonie grecque de Massalia) -500: présence d’un vignoble en Inde -200: existence d’un vignoble en Chine Bibliographie … E. Leroy-Ladurie, Histoire du Languedoc, Puf, Paris, 2000. … Ph Wolff dir., Histoire du Languedoc, Privat, Toulouse, 1988. … D. Combes, L’épopée du vin. De Noé à l’an 2000, Presses du Midi, Lattes, 1991. … A. Nouvel, E. Maffre-Baugé, G. Vialette, 3 000 ans de viticulture en Occitanie, Éditions Tèrra d’oc, Montpellier, 1979. … A. Tchernia, Le vin de l’Italie romaine : essai d’histoire économique d’après les amphores, Rome, 1984. Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 25 culture Les missions de Musi Nouvelles orientations L ’association « Musique & Danse en LanguedocRoussillon » a désormais un nouveau président, Yves Larbiou, ancien adjoint à la culture à Montpellier, et un nouveau directeur, Pascal Champlon, qui prendra ses YVES LARBIOU 26 fonctions début novembre. Ce dernier a notamment travaillé comme délégué départemental à la musique et à la danse dans le Cantal, les Yvelines et la Haute-Garonne, avant de rejoindre l’Association des festivals d’influence jazz et de musiques actuelles (Afijma), et de diriger, enfin, le Centre d’art polyphonique de ChampagneArdenne. « Nous souhaitions un directeur extérieur à la région », précise Yves Larbiou. « Une personne qui peut se prévaloir d’une expérience équivalente, et surtout qui apportera un regard neuf sur le milieu artistique de notre région. L’association Musique & Danse est composée déjà d’une très bonne équipe de sept salariés, qui affiche des compétences reconnues dans les milieux artistiques. Le nouveau directeur devra dynamiser cette équipe tout en travaillant sur de nouvelles orientations. » Depuis sa création, en 1977, par une volonté de la Région et du Ministère de la Culture, Musique & Danse en Languedoc-Roussillon se structurait autour de quatre branches artistiques : danse, musiques actuelles, musiques anciennes, musiques et danses traditionnelles. Désormais, l’association intégrera de nouvelles disciplines - le théâtre, les arts du cirque et les arts de la rue - dans ses missions d’information, de formation et d’accompaLanguedoc-Roussillon gnement (lire ci-contre). « Musique & danse doit créer du lien et de la dynamique entre les acteurs culturels, et entre les acteurs culturels et les publics », explique Pascal Champlon. « Nous travaillerons aussi à la circulation des œuvres sur le territoire régional et hors du territoire. Et nous mettrons en place ou rénoverons des outils de communication pour transcrire toute la vitalité artistique de la région. Enfin, un état des lieux précis sur la formation et la création d’un pôle « métiers/formation » semblent indispensables. Je souhaite défendre un état d’esprit, d’écoute et d’accompagnement, une démarche en mouvement, une action dynamique et dynamisante. » Dotée d’un budget d’environ 1,3 millions d’euros, dont 600 000 € apportés par le Conseil régional et 500 000 € par la Direction régionale des affaires cul- PASCAL CHAMPLON turelles (Drac), l’association Musique & Danse en Languedoc-Roussillon repart sur de nouvelles bases, avec de nouvelles orientations et une approche plus globale de l’ensemble des arts vivants. Tout en restant au cœur du milieu culturel, comme point d’échanges, de rencontres et de mises en perspective de la richesse artistique de notre région. Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon arts vivants L e travail de l’association Musique & Danse en LanguedocRoussillon se fixe autour de trois grandes missions : l’information, la formation, l’accompagnement. Information L’action de Musique & Danse passe par une valorisation du travail des acteurs et des structures artistiques de la région. Régulièrement, l’association devient centre d’observation d’un secteur ou d’une thématique en particulier et mène des études sur le terrain régional. Récemment, Musique & Danse a ainsi constitué un important dossier sur la danse (80 pages), une enquête sur « Les diffuseurs de spectacle vivant en Languedoc-Roussillon » et « Studios et lieux de répétition des musiques actuelles ». L’ensemble de ces études est disponible sur le site Internet de l’association (www.musiquedanselr.com). Ce site Internet permet aussi d’avoir notamment des renseignements sur les formations dispensées (lire ci-dessous) et se veut un centre de ressources dynamique et en pleine rénovation. Musique & Danse dispose de plusieurs autres moyens de communication et d’information : édition de brochures (formations, stages d’été, etc.), publication de livres (« Molière et la musique », « Parcours croisé avec Dominique Bagouet », etc.), édition de la revue trimestrielle Mediteria (lettre d’informations du Centre Languedoc-Roussillon des musiques et danses traditionnelles). Par ailleurs, l’association a aidé avant l’été la Fédération régionale des arts de la rue pour la réalisation et la distribution d’une plaquette de présentation des compagnies et des festivals de la région Languedoc-Roussillon. Formation Trois types de formation professionnelle sont proposées par « Musique & Danse » : des stages de courte durée, des forma- UN STAGIAIRE DE LA FORMATION “Technicien polyvalent du spectacle vivant”dispensée cet été. culture ique & Danse DINE ET DÉON, trio cabaret jazz tsigane, au festival “Quand je pense à Fernande”. tions diplômantes et des enseignements dans le cadre de la formation continue. Ces formations concernent principalement les enseignants, les artistes et les personnes encadrantes de nouvelles pratiques artistiques ; mais certaines sont également ouvertes à tous. Les stages de courte durée sont programmés toute l’année. Cela représente une soixantaine de stages, de deux à six jours, dans des domaines comme les musiques classiques et baroques (voix chantée, adaptation de partitions, violon et hautbois baroques), les musiques actuelles (soundpainting, législation du spectacle), la danse (acrobatie et danse contemporaine, musique et bande son), les musiques et les danses traditionnelles (ronde chantée, improvisation dans la musique vocale). Des formations transversales sont également dispensées, notamment autour de la musique assistée par ordinateur. En 2005, ces stages de courte durée auront réuni environ cinq cents stagiaires sur l’ensemble du territoire régional. Ensuite, deux formations diplômantes, inscrites dans le Programme régional qualifiant (PRQ) du Conseil régional sont proposées. Ces formations, de six à neuf mois, concernent les techniciens polyvalents du spectacle vivant et les administrateurs de compagnies. Une quinzaine de stagiaires suit chacune de ces formations tous les ans. Enfin, dans le cadre de la formation continue, « Musique & Danse » a mis en place des formations de perfectionnement qui durent un à deux weekends pour les enseignants jazz ou les formateurs en danse hip-hop. Accompagnement « Musique & Danse en Languedoc-Roussillon n’a pas vocation à se substituer aux collectivités qui subventionnent les structures du secteur culturel », précise Yves Larbiou, le président de l’association. « Les actions d’accompagnement de Musique & Danse sont des aides complémentaires, accordées sur des projets bien précis. » Concernant la danse, Musique & Danse a ainsi accompagné depuis le début de l’année 2005, les compagnies des chorégraphes Bruno Pradet, Yann Lheureux, Anne-Marie Porras, Jackie Taffanel, Rita Cioffi, Laurence Wagner, Muriel Piqué, Ingeborg Liptay, etc. Ces compagnies étaient soutenues dans des opérations de diffusion en ou hors région, ou dans des actions de sensibilisation des scolaires, des personnes âgées ou des habitants d’une ville à leurs projets artistiques. Plusieurs groupes musicaux de la région ont aussi bénéficié en 2005 du soutien de Musique & Danse. Que ce soit dans des actions de diffusion ou dans des enregistrements. Les Acrobates, Aumja, SaintRémy, Arts Immédiats, Les Belles musettes, Les Marvellous Pig Noise, Fanga ont bénéficié, entre autres, d’accompagnement. Par ailleurs, Musique & Danse soutient aussi les festivals qui mettent en valeur des artistes régionaux. Le festival « Quand je pense à Fernande » à Sète a ainsi proposé cet été une soirée avec les artistes de la région Scotch & Sofa, Dine et Déon, Kirsie, Rue Rouge). De son côté, le festival « Montpellier à 100 % » vient d’être aidé pour proposer début octobre une « Journée musicale », avec des ateliers et des débats, suivie d’une soirée avec les groupes Les Madeleines, Marvin, Rue Rouge, Les Inédits tziganes et Pord. > Musique & Danse en Languedoc-Roussillon, 20 rue de l'Argenterie, 34000 Montpellier. 04 67 66 90 90 et www.musiquedanselr.com L’ORCHESTRE NATIONAL DE MONTPELLIER et Philippe Grison, son directeur délégué L’été ensoleillé du Pont du Gard P our célébrer le 20 e anniversaire de son classement au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, le Pont du Gard profitait de l’été pour proposer une série de manifestations de grande qualité artistique. Cet été au Pont du Gard était soutenu par le Conseil régional à hauteur de 100 000 €, pour que les soirées en plein air soient gratuites et ouvertes à tous. Un très large public a été touché par les trois soirées événementielles proposées : plus de 25 000 personnes ainsi ont assisté aux concerts donnés au pied du monumental édifice. Début juillet, le musicien producteur électronique américain Jeff Mills avait rendez-vous avec l’Orchestre national de Montpellier dirigé par Alain Altinoglu. Leur prestation commune, autour d’œuvres du DJ revisitées en version symphonique, se révéla audacieuse et capta l’audience. Mi-juillet, un grand concert de musiques du monde ravit les oreilles avec Angélique Kidjo, suivie par les adorables Amadou et Mariam. Enfin, la troisième soirée, fin juillet, était entièrement dédiée aux musiques électroniques, et aux fusions electro-rock et electro pop avec les très en vue groupes Hot Chip, « rinôçérôse » et LCD Soundsystem. Ce dernier concert se déroulait dans le cadre des concerts décentralisés du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, tout comme les deux récitals de piano de JeanFrédéric Neuburger et Cédric Pescia qui eurent Languedoc-Roussillon lieu dans l’auditorium du site. Par ailleurs, l’été du Pont du Gard accueillait également une grande exposition du plasticien et sculpteur africain Ousmane Sow. Durant deux mois, cet événement plastique fut visité par plus de 20 000 personnes. L’ensemble des manifestations artistiques proposées cet été, d’une richesse variée et d’une intelligente qualité, dopa la fréquentation du site du Pont du Gard. Plus de 430 000 visiteurs en juillet et août 2005 - soit une augmentation de 4 % par rapport à la même période en 2004 -, eurent le plaisir d’admirer le monument, de se régaler des concerts et expositions, et de profiter également des aménagements du site, au bord du Gardon ou dans les bâtiments (musée, ludothèque, médiathèque, cinéma, etc.). LE MONUMENTAL PONT DU GARD revêt toute sa splendeur au crépuscule. Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 27 culture agenda notre sélection du 15 octobre au 14 novembre 2005 lyrique / classique BURCU UYAR L’orchestre de Perpignan invite la soprano Burcu Uyar. 21 octobre, palais des congrès, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468663517. www.campler.org 29 octobre, Théâtre municipal, Béziers, Hérault. 0467368282. www.ville-beziers.fr L’orchestre interprète des œuvres de De Arriaga, Hummel et Beethoven. 26 octobre, espace culturel, Gignac, Hérault. 0467570383. 28 octobre, espace culturel des Corbières, Ferrals-Les-Corbières, Aude. 0468435630. 29 octobre, centre culturel El Mil. lénari, Toulouges, PyrénéesOrientales. 0630655016. 30 octobre, église Saint-Hippolyte, Fontès, Hérault. 0467251422. ORCHESTRE DE CHAMBRE DU WÜRTTEMBERG DE HEILBRONN L’orchestre interprète des œuvres de Debussy, Chostakovitch et Bruckner. Hérault. 0467746697. www.ville-sete.fr RAGA FOR THE RAINY SEASON/A LOVE SUPREME danse Deux pièces de la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, inspirées de mélodies traditionnelles indiennes, et de John Coltrane. 6 novembre, Le Cratère, Alès, Gard. 0466525264. www.lecratere.fr MADOLIKA ODILE DUBOC Un spectacle de danse indienne traditionnelle Kuchipudi. 15 octobre, Théâtre du Minotaure, Béziers, Hérault. 0467284528. www.minotaure.org Un « Hors-série » autour de la chorégraphe Odile Duboc. 8 novembre, Studio Bagouet (Centre chorégraphique national), Montpellier, Hérault. 0467600670. www.mathildemonnier.com EMMANUEL STROSSER L’Orchestre national de Montpellier invite le pianiste Emmanuel Strosser. 4 et 6 novembre, Opéra Berlioz, Montpellier, Hérault. 04 67616616. www.orchestre-montpellier.com CAHAGNE/MARIE/VAUDÉ ORCHESTRE NATIONAL DE MONTPELLIER œuvres de Bach, Marcello, Fauré, Satie, etc. 13 novembre, église, Grabels, Hérault. 0467841815. Alain Cahagne (clavecin), Florence Marie (violoncelle) et Henry Vaudé (flûte) interprètent des œuvres baroques de Bach, Barrière, Geminiani, etc. 5 novembre, Petit temple, Nîmes, Gard. 0466218899. UN MESSAGER A FAIT LE PRINTEMPS Un spectacle lyrique d’André Messager mis en scène par Mireille Larroche. 24 et 25 novembre, Opéra Comédie, Montpellier, Hérault. 04 67616616. www.opera-montpellier.com DE LURI/CRES Jean-Pierre de Luri (orgue) et Louison Cres (violoncelle) interprètent des POTOSI, LA MONTAGNE D’ARGENT Un spectacle de danse et cabaret de Leonardo Montecchia et de la compagnie de La Mentira. 21 octobre, théâtre du Périscope, Nîmes, Gard. 0466761056. CULTURES URBAINES Première édition de ce festival consacré au slam (27 octobre), à la danse hip-hop (28 octobre), au rap et à la musique hip-hop (29 octobre). Du 27 au 29 octobre, Théâtre Molière et La Passerelle, Sète, BÂCHE Un spectacle des Ballets C. de la B. entre ballet, danse contemporaine, breakdance, acrobatie de cirque, etc. 8 et 9 novembre, Théâtre Molière, Sète, Hérault. 0467746697. www.ville-sete.fr 10 novembre, Palais des congrès, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468663354. www.perpignan.fr ON DANSE Une chorégraphie poétique de José Montalvo et Dominique Hervieu bercée d’illusion comique. 9 novembre, Opéra Berlioz, Montpellier, Hérault. 0800600740. www.montpellierdanse.com autour de textes de Nina Bouraoui, Françoise Bujold, Andrée Chédid, etc. 12, 13, 16 octobre et 21 novembre, Espace La Jetée, Montpellier, Hérault. 0467582358. QUADRE RUFUS JOUE LES FANTAISISTES. David Ayala. Du 25 octobre au 5 novembre, Théâtre du Hangar, Montpellier, Hérault. 0467413271. www.theatreduhangar.com ONDINE Une pièce chorégraphique autour du flux signée Patrice Barthès. 10, 11 et 12 novembre, La Cigalière, Sérignan, Hérault. 04 67326326. www.ville-serignan.fr Le comédien interprète des sketches de Raymond Dévos, Michel Colucci, Alex Métayer, etc. 20 et 21 octobre, théâtre, Nîmes, Gard. 04 66 36 65 00. www.nimes.fr Une pièce de Jean Giraudoux, mise en scène par Jacques Weber, avec Laetitia Casta. 2 novembre, Palais des Congrès, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468340748. www.boitaclous.com TOUT BUFFO JARDINAGE HUMAIN théâtre VIVONS LE THÉÂTRE EN CORBIÈRES La compagnie gardoise Conduite intérieure propose ses spectacles et invite d’autres compagnies sous son chapiteau. Du 8 au 31 octobre, plusieurs villages (Villerouge-Termenès, Soulatgé, Vignevieille, Albières), Aude. 0466743846. DEUX FEMMES AU FIL DE L’EAU Une histoire construite et mise en scène par Jocelyne Carmichael Une pièce de Rodrigo Garcia, mise en scène par Eva Vallejo. 20 et 21 octobre, théâtre d’O, Montpellier, Hérault. 0467676666. www.cg34.fr LES AUTOMNALES Avec des pièces du Théâtre du Beau Parleur, du Théâtre Populaire du Midi, de la compagnie Les Didascalies, de la compagnie de L’Echarpe Blanche, etc. Du 24 octobre au 6 novembre, plusieurs lieux, Beaucaire, Gard. 0466031398. www.beaucaire.fr Un spectacle de théâtre visuel du clown, mime et ventriloque Howard Buten. 3 et 4 novembre, théâtre, Narbonne, Aude. 0468909020. www.letheatre-narbonne.com LA VIE RÊVÉE DE FATNA Une pièce de Rachida Khalil et Guy Bedos, mise en scène par Hélène Darche et interprétée par Rachida Khalil. 3 et 4 novembre, théâtre Jean-Vilar, Montpellier, Hérault. 0467404139. http://theatrejeanvilar.montpellier.fr TOTO LE MOMO LE ROI SE MEURT Une pièce, d’après Antonin Artaud, imaginée et interprétée par Une pièce de Eugène Ionesco mise en scène JAZZ EN LIBERTÉ au cœur de l’Aude D 28 epuis près de vingt ans, Conilhac Corbières, petit village de 600 habitants situé au cœur de l'Aude, organise un festival de jazz qui marie la convivialité de l'accueil à une programmation de grande qualité. Le festival a ainsi déjà accueilli des jazzmen aussi renommés que Steve Lacy, Liz McComb, Jacky Terrasson, Maurice Vander, Laurent de Wilde, Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon Kenny Garrett et Ravi Coltrane. Etalé sur plusieurs week-ends, le festival se déroule à la salle des fêtes, puis à la Cave à Jazz pour les après concerts. Cette année, Jazz en Terre d’Aude propose des soirées avec le duo Bruno Micheli à l’orgue et Dirk Van der Linden au piano (29 octobre), un « Trumpet Summit » avec Jacques Adamo, Tony Amouroux, Dominique Rieux, Claude Egea et Eric Le Lann (5 novembre), et un concert du chanteur David Linx avec le Diede- rick Wissels quartet (12 novembre). Les deux derniers concerts s’échappent un peu du jazz classique avec le trio du pianiste et percussionniste cubain Omar Sosa qui évolue entre jazz et world (19 novembre) et une grande soirée « Chicago Blues Festival » avec Jimmy Johnson, Chico Banks, Jesse Cross, Melvin Carlisle, Mary Lane et Eddie King (25 novembre). > Du 29 octobre au 25 novembre, salle des fêtes et la Cave à Jazz, Conilhac Corbières, A ude. 04 68 27 08 15 et www.ville-conilhac-corbieres.fr/jazz par Georges Werler et interprétée par Michel Bouquet. 4 novembre, Palais des congrès, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468663354. www.perpignan.fr LE PASSAGER DE L’ONDE Une pièce de Samad Behrangi mise en scène par Fabrice Andrivon. 4 et 5 novembre, théâtre de la Mauvaise tête, Marvejols, Lozère. 04 66 32 40 82. www.la mauvaisetete.com ILS S’AIMENT Deux pièces de Pierre Palmade et Muriel Robin adaptées et mises en scène par Gérard Mascot. Du 4 novembre au 31 décembre, L’Illustre Théâtre, Pézenas, Hérault. 04 67980991. www.illustretheatre.com LA DENT NOIRE Un spectacle d’intervention de la compagnie Les Fous à réaction. Du 3 au 8 novembre, plusieurs communes du Bassin de Thau, Hérault. 0467746697. www.ville-sete.fr LES TAMBOURS SAUTEURS Une pièce de Laurent Ruquier interprétée par Régis Laspalès. 8 et 9 novembre, Opéra Comédie, Montpellier, Hérault. 0467922353. www.ticketsud.com Un spectacle pour acrobates et musiciens de la compagnie franco-guinéenne Circus Baobab. Du 18 au 20 octobre, Domaine d'O, Montpellier, Hérault. 046763 6666. www.printempsdescomediens.com/auto mne/octobre.htm Une pièce sombre, tragique mais comique, écrite et mise en scène par Lionnel Astier. Du 8 au 19 novembre, Le Cratère, Alès, Gard. 0466525264. www.lecratere.fr LA ROSE ET LA HACHE Une pièce de Carmelo Bene, d’après « Richard III » de Shakespeare, mise en scène par Georges Lavaudant. Du 10 au 17 novembre, théâtre de Grammont, Montpellier, Hérault. 0467992500. www.theatre-13vents.com arts de la rue Un spectacle de marionnettes conçu et interprété par Nathalie Roques. Dés 3 ans. 9 novembre, Cuxac d’Aude, Aude. 0468909020. www.letheatrenarbonne.com LAISSEZ PORTER Un spectacle de cirque acrobatique de la compagnie Cirque XY. 15 octobre, La Genette verte, Florac, Lozère. 0466452360. www.lagenetteverte.com et www.addascenescroisees.fr jeune public FESTIVAL DE LA MARIONNETTE ET DES FORMES ANIMÉES Avec « Soliste » de la compagnie Rocamora (25 octobre); « Les Sorcières, ça n’existe pas! » du théâtre Patamouss (26 octobre), etc. Dès 3 ans. Du 25 au 28 octobre, centre Georges Brassens, Fourques, Gard. 0490931447. LETTRES D’AMOUR DE 0 À 10 Une pièce sur le temps de l’enfance de Susie MAXIME LE FORESTIER Chanson française. 15 octobre, Palais des Congrès, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468340748. www.boitaclous.com AU VOLEUR! cirque LANDRU LA VENGEANCE DU DÉMON DÉÇU Morgenstern mise en scène par Christian Duchange. Dès 7 ans. 4 et 5 novembre, salles des fêtes, Montreal, Aude. 0468714404. BRAD MEHLDAU TRIO Piano jazz. 15 octobre, théâtre, Nîmes, Gard. 0466366500. www.nimes.fr JUDE Folk rock. 20 octobre, salle Victoire 2, Saint-Jeande-Védas, Hérault. 0467479100. www.victoire2.com Mir, Pézenas, Hérault. 0467985423. www.stationmir.com BUMCELLO Electro jazz. 4 novembre, El Médiator, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0468516440. www.elmediator.org BEAU TEMPS POUR LES POÈTES Une création musicale de la compagnie Musicanu et de La Fanfare à mains nues. 4 et 5 novembre, théâtre municipal, Clermont-L’Hérault, Hérault. 0467575514. www.musicanu.com YURI BUENAVENTURA musiques MONTPELLIER À 100 % « Nuit électronique » avec Manu Le Malin, Zenzile, Weng Leï, etc. 15 octobre, sous chapiteau, Espace Grammont, Montpellier, Hérault. 0871394656. www.cocazine.com LES INTERNATIONALES DE LA GUITARE Soirée « Flamenco » avec Duquende, Joaquin Grilo et Tomatito (15 octobre, Zénith Sud, Montpellier); Convention des guitaristes professionnels (16 octobre, domaine du golf de Fontcaude, Juvignac). 15 et 16 octobre, Montpellier et Juvignac, Hérault. 0467663655. www. internationalesdelaguitare.com FESTIVAL JAZZÈBRE Avec Happy Apple + Tony Allen (15 octobre) ; Paolo Fresu Paf trio (21 octobre) ; Laurent de Wilde (21 octobre) ; Cheikh Tidiane Seck/Marque Gilmore (28 octobre), etc. Jusqu’au 28 octobre, Perpignan et plusieurs villes des PyrénéesOrientales. 0468511314. www.jazzebre.com Salsa. 21 octobre, Galion, Saint-Mathieu-deTréviers, Hérault. 0664545316. « TRANSE SAHARIENNE » World blues rock avec Le Chauffeur est dans le pré et des musiciens touaregs du Mali. 21 octobre, La Grande ourse, Villeneuve-lèsMaguelone, Hérault. 0467695800. JACK DEJOHNETTE QUARTET Jazz. 9 novembre, Jam, Montpellier, Hérault. 0467583030. www.lejam.com ARTHUR H Chanson française. 10 novembre, théâtre Jean-Vilar, Montpellier, Hérault. 0467404139. http://theatrejeanvilar.montpellier.fr GRAND NATIONAL + THE SUNDAY DRIVERS PITCH QUARTET Pop rock anglais et espagnol. 22 octobre, Rockstore, Montpellier, Hérault. 0467068000. www.rockstore.fr Jazz électronique. 10 novembre, Palais des Congrès, Perpignan, PyrénéesOrientales. 0468340748. www.boitaclous.com PIERS FACCINI LA FESTA D’HIVER Chanson jazz blues. 26 octobre, Antirouille, Montpellier, Hérault. 0467065168. www.anti.rouille.org Reggae, ragga, électro dub avec Patrice & Shashamani Band, Le Peuple de l’Herbe, Dub Incorporation, etc. 11 novembre, Parc des Expos, Perpignan, Pyrénées-Orientales. 0467030515. www.matoma.fr LES MANDOLINES DE LUNEL Avec notamment Mike Marshall, Josh & Jeff Pinkham, Carlo Aonzo, Grupo Entreverao, etc. Du 27 au 29 octobre, salle Georges-Brassens, Lunel, Hérault. 0467420681. www.mandolinesdelunel.com 100 % GUARANA Musiques brésiliennes. 29 octobre, La Station « MAROC EN FÊTE » Musiques marocaines avec Asri, Najat Aatabou, Rouicha, etc. 12 novembre, Zénith Sud, Montpellier, Hérault. 0467645000. www.enjoy-montpellier.com P our annoncer vos spectacles, expositions ou manifestations : Courrier : Hôtel de Région, Journal de la région / Agenda 201 avenue de la Pompignane, 34064 Montpellier Cedex 2. Email : [email protected] Fax: 04 67 22 81 59 Pour connaître la programmation complète des salles de spectacles ou des structures culturelles de la région, nous vous invitons à les contacter directement aux numéros de téléphone mentionnés ci-contre ou à consulter leurs sites Internet. EDOUARD PIGNON expositions NATURE, NATURES L’exposition présente des œuvres de Delphine GigouxMartin, Ienke Kastelein, Kaoru Katayama, etc. Jusqu’au 5 novembre, Galerie Esca, Milhaud, Gard. 0466742327. www.galerie-esca.com L’exposition présente des céramiques et des peintures de cet ami de Pablo Picasso. Jusqu’en janvier 2006, Musée d’art moderne, Céret, PyrénéesOrientales. 0468872776. www.musee-ceret.com autres SMAÏN PHILIPPE DUBUC L’exposition présente les nouvelles œuvres de ce spécialiste de la céramique. Jusqu’au 13 novembre, Galerie Terra Viva, Saint-Quentin-LaPoterie, Gard. 0466 22 4878. www.terraviva.fr GÉRARDIN/CRAUSAZ L’exposition présente des sculptures et des tableaux de Jeanne Gérardin et des monotypes de Valérie Crausaz. Jusqu’au 27 novembre, Galerie HD Nick, Aubais, Gard. 0466802363. www.hdnick.com JOHN BALDESSARI Une rétrospective importante de cette figure clef de l'art conceptuel américain. Jusqu’en janvier 2006, Carré d’Art, Nîmes, Gard. 0466763570. www.carredart.org Humour. 18 octobre, Théâtre, Mende, Lozère. 0466940023. www. ot-mende.fr LES IMAGIES Rencontres nationales autour de l’éducation à l’image. 20 et 21 octobre, Centre régional de documentation pédagogique (CRDP), Montpellier, Hérault. 0467600450. www.crdpmontpellier.fr PREMIERS NECTARS Un spectacle autour de la mythologie grecque avec deux conteurs et un musicien. 22 octobre, théâtre Gérard Philipe, Montpellier, Hérault. 04 67 58 71 96. CINEMA MEDITERRANEEN à Montpellier F in octobre, Montpellier sera pendant dix jours la capitale de la Méditerranée en images en accueillant les meilleures productions cinématographiques de ces derniers mois réalisées du Portugal au Moyen-Orient en passant par les rives de la mer Noire. La sélection officielle du 27e Festival de cinéma méditerranéen de Montpellier comprend ainsi plus de 130 films inédits (courts et longs métrages, documentaires, productions expérimentales film ou vidéo). Le festival propose aussi des hommages et des rétrospectives : « Espagne : femmes à la caméra », « Italie : Cinecittà-Hollywood », « Vittorio De Seta, un maître du documentaire », « Une nuit en enfer : Lucio Fulci, poète du macabre italien », « Cinéma d'animation : hommage au compositeur Christophe Héral », et les sections « Filmer en Région », « Cinéma expérimental », « Arts numériques et Languedoc-Roussillon cinéma », « Le Cinéma des lycéens » et « Les stages Classes L ». Le festival s’offre aussi des belles soirées événementielles avec la venue de la grande actrice Victoria Abril, pour un concert de bossa nova et la projection du nouveau film de Chus Gutiérrez. Une journée dédiée à la représentation du cirque avec la compagnie Marie-Paule B et Philippe Goudard est aussi prévue. > Du 21 au 30 octobre, Le Corum et salle Rabelais, Montpellier, Hérault. 04 99 13 73 73 et www.cinemed.tm.fr Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 29 nouvelle chaque mois, un écrivain et un illustrateur de la région… Le rire dePoséidon Raymond Alcovère vit à Montpellier. Il a publié un roman: Fugue baroque (N&B éditions, Prix 98 de la ville de Balma), participé au roman collectif: “13, cours des Chevaliers du mail”, publié une soixantaine d’articles dans différentes revues. Ancien rédacteur en chef de la revue “L’instant du monde”, il anime aujourd’hui un blog littéraire: http://raymondalcove re.hautetfort.com/ et prépare un “Dictionnaire littéraire et amoureux” Frédérique Azaïs Peintre de l’Imaginaire, elle nourrit sa toile d’émotions, d’instants de vie, de rencontres, de lectures… toujours en quête de petits bonheurs quotidiens dans un monde souvent incohérent! Elle préside l’association Présence des Arts. Elle travaille régulièrement avec Raymond Alcovère avec lequel elle a concocté une exposition sur le thème de la musique. (27 au 30 octobre 2005 Espace Jean Teissier à Vendargues). Contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91 frederique.azais@wa nadoo.fr 30 Languedoc-Roussillon T héo marche dans les rues de la ville, c’est le début de l’été. Une légèreté diffuse flotte partout, les nuages moutonnent. Il imagine les hommes qui vivaient là il y a trois mille ans. Pas si différents sans doute, avec l’envie d’une caresse sur la peau, d’une fille, du vent… Là pourtant, tout le monde court, la solitude en bandoulière, et des mots improbables s’enfuient dans tous les sens, happés par l’air moite. On dirait qu’ils font semblant. Des somnambules. Leurs corps ne sont pas libres, c’est évident. Ils jouent un rôle, mal pour la plupart. Mâchoires serrées, visages fermés. On les a persuadés qu’en allant vite ils seraient gagnants, ils sont esclaves. Bien déguisés, pourtant la contrainte, le faux transpirent sous l’uniforme. Nouveauté post-moderne, ils construisent eux-mêmes leur mise en scène : avec persévérance, détermination. Un bel esprit de corps. Envie de s’asseoir, de silence. D’ailleurs tout se ralentit dans la tête de Théo, malgré la vitesse autour. Le silence est magique. Le silence est lumière. Je voudrais voir le soleil rouge sang plonger dans la mer, sentir les embruns fouetter mon visage, le picotement viride de la Méditerranée. Partir. Loin de la vie des marionnettes. Il se dirige calmement vers la gare routière. La chance est avec lui. Un autocar part le soir même pour la Grèce. Prix abordable. Quelques achats, il ferme son appartement, laisse des messages. Emporte le seul livre qui ne le quitte jamais, les Illuminations de Rimbaud. Le surlendemain il est à Athènes. Comme un rubis il a vu miroiter l’Italie, fauve dans la nuit, et la côte dalmate, chapelet d’îles blanches, pains de sucre posés sur l’eau. À l’auberge de jeunesse, il prend une douche interminable, puis part se renseigner sur les bateaux. Atmosphère étouffante de la mégalopole, à croire que toute trace du passé a disparu. Plutôt grise. Décidément toutes ces villes du Sud se ressemblent, asphyxiées par les voitures. Théo cherche une île, pas trop lointaine, pas trop touristique. Spetsae, parfait. La patrie de Poséidon… Tous les soirs, paraît-il, au crépuscule, le géant se lève et avec lui la tempête puis le calme revient et la douceur de la nuit. Après l’aurore aux doigts de rose, le soleil vibre. Le bateau fend les flots. La lumière crépite à gros bouillons. Émeraude des pins parasols incurvés, collines trempées dans la mer. Ciel cuivré. Spetsae est en vue. Elle est assise à côté de lui, en train de lire des nouvelles de Paul Morand, tiens quelqu’un lit encore ces joyaux, déguste ces pépites de poésie aujourd’hui, se dit- Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon il, tant mieux. Il ne l’avait pas remarquée, tellement évidente peut-être. Il lui parle tout de suite. Léonore est française, venue ici rejoindre une amie. Yeux noirs plantés dans les siens. Il avait oublié son pays, sa langue, et voilà la magie recommence. Il écoute sa voix musicale. La musique est de la pensée en mouvement se dit Théo, bercé par la mer, le jour qui s’efface et cette mélodie qui glisse son étrave dans la nuit. Elle est sans doute Circé la magicienne. Ils parlent longtemps. Rendez-vous le soir au café du port. En attendant, il achète une carte de l’île, le tour n’est pas difficile. Dès qu’on quitte l’unique village, c’est la solitude, les sentiers serpentent dans les odeurs de basilic. Braiments des ânes, criques couffies de soleil. D’abord revoir Léonore. Il va lui demander de l’accompagner. Au rendez-vous, elle arrive seule, son amie ne viendra pas, invitée à une fête. La nuit tombe mollement. Ils bavardent, dans le ciel safran. Il lui propose, d’accord, je viens avec toi, on part tout de suite si tu veux, c’est la bonne heure pour marcher. Ils cheminent silencieux. Le soir réveille la menthe et le jasmin. Les oliviers se dressent, chenus et aériens en même temps. La terre rouge frange le vert pâle de leurs feuilles. Les criques défilent, frottées par une lune argentée. Envie de s’éloigner le plus possible des clameurs. Silence salin de la Méditerranée. L’archipel se dévoile dans le lointain. Côte en échancrures. Il est presque minuit quand ils s’arrêtent. La lune inonde la terre et la mer. Tout est calme. Comme un dieu qui dort. Ils se baignent. Les vagues projettent des confettis d’argent, papillotes en pluie au passage des mains. Leurs doigts se croisent. Ils allument un feu sur la plage. Leur peau a cette fraîcheur sucrée. Ils croquent des figues, des abricots. Les palmes d’eucalyptus se rapprochent et se penchent vers eux. Les criquets scandent le silence. La nuit est habitée. Chaque vague vient effleurer les galets, dans un frisson de coquillages. Ils se devinent, léchés par la rougeur des flammes. Q uand il la regarde, il a l’impression de voir à l’intérieur. Elle lui parle, je voudrais faire l’amour avec toi, et peut-être la terre s’arrêtera de tourner, le ciel s’ouvrira comme une vasque immense et une pluie de soleil se répandra sur nous et la vie sera alors ce qu’elle n’a jamais cessé d’être… Ils font l’amour, dans cette solitude étoilée. Leurs corps sont deux ondes de plaisir, au feulement des vagues. La nuit s’approfondit. A un moment Théo ne sait plus si Léonore est bien réelle, happé dans un univers plus vaste. Ils s’allongent, en scrutant les étoiles. Tu connais l’histoire de Tirésias, lui demandet-elle ? Il a été successivement homme et femme ; un jour que Héra et Zeus se disputaient pour savoir qui de l’homme ou de la femme éprouvait le plus de plaisir dans l’amour, ils font appel à Tirésias, qui seul pouvait comparer. Il répond que la jouissance de la femme est neuf fois plus forte que celle de l’homme. Héra, furieuse qu’il ait trahi ce secret, le punit en le rendant aveugle. Zeus alors donne à Tirésias le pouvoir, infaillible, de divination. Il est temps d’interroger ce devin, demande Théo, que nous réserve l’avenir ? Soudain, une vague gigantesque, un mur d’eau puissant et démesuré, bouillonnant d’écume, surgit dans un fracas de tonnerre et d’une seule bouchée engloutit toute la crique, les enveloppant tous les deux dans une immense goutte d’eau. À peine le temps pour Théo d’entrevoir dans un éclair, la barbe, le trident et le rire de Poséidon, à cheval sur l’onde, d’une ardeur juvénile. RAYMOND ALCOVERE Languedoc-Roussillon Le journal du Conseil régional Octobre 2005 du Languedoc-Roussillon 31 5 200 L’AN I I DE LA GRATUITÉ LIVRES ET MATÉRIELS GRATUITS POUR 6 0 000 NOUVEAUX ÉLÈVES Après les élèves de Terminale et ceux de CAP en 2004, ce sont aujourd’hui les lycéens de Première, les élèves de BEP et les apprentis de CFA qui vont se voir remettre pour la première fois leurs livres et matériels scolaires sans bourse délier. Ce nouvel acte du principe de gratuité établi par la majorité régionale portera à plus de 60 000 le nombre de ses bénéficiaires. A la rentrée 2006 enfin, avec son extension aux élèves de Seconde, ce seront tous les lycéens et les apprentis qui bénéficieront de la gratuité des livres et matériels pédagogiques obligatoires. Cette mesure incarne le choix d’une politique régionale fondée sur l’égalité des chances. Mais elle s’inscrit plus largement dans un plan de rénovation de notre équipement scolaire dont cette rentrée porte déjà les premiers effets dans 10 établissements. Et d’ores et déjà, le compte à rebours est lancé pour 9 des nouveaux lycées programmés par la nouvelle majorité régionale dont celui de Villeneuve – Lez –Avignon qui ouvrira à la Rentrée 2007. La Région Languedoc-Roussillon met ainsi tout en œuvre pour que cet An II de la Gratuité soit une nouvelle année de réussite pour vos enfants. Georges Frêche Président de la Région Languedoc-Roussillon Anatome - Direction de la communication de la Région Languedoc-Roussillon - Septembre 2005 - Photos : RMN - H. Lewandowski, Photodisc - S. Cole et C Squared Studios RENTRÉE