NEUVAINE DE L`IMMACULÉE avec Saint Daniel Comboni et les

Transcription

NEUVAINE DE L`IMMACULÉE avec Saint Daniel Comboni et les
NEUVAINE DE L'IMMACULÉE
avec Saint Daniel Comboni
et les sœurs de l'asservissement mahdiste
d’après les mémoires de sr. Bettina Venturini
"… le missionnaire apostolique ne peut que parcourir la voie de la Croix du divin Maitre
parsemée d'épines et de fatigues de chaque genre […] il ne peut avoir peur d'aucune difficulté et
non plus de la mort. La croix et le martyre sont son triomphe"…
(Daniel Comboni le 12 février 1879)
Premier Jour - Pleine de grâce
Parole de Dieu - Isaïe 61,10 - Je suis enthousiaste, oui enthousiasmée, à cause du Seigneur, mon âme
exulte à cause de mon Dieu, parce qu'il m'a revêtue de l’habit du salut, il m'a drapée dans le manteau de la
justice tel un fiancé qui, comme un prêtre, porte diadème, telle une promise qui se pare de ses atours.
Écrits Comboni - 262 – Marie, le précieux réconfort du missionnaire
D’après les Mémoires (mes 10 ans d'asservissement sous les tentes du Mahdi)
À l'arrivée de Monseigneur
Deux jours après notre arrivée, Monseigneur avec le P. Joseph Ohrwalder; et M. Rodolfo Slatin avec leur suite,
arrivèrent aussi à Kordofan [El-Obeid]. À l'arrivée de Monseigneur c’était une fête, une joie générale, non seulement
pour ceux qui appartenaient à la Mission, mais pour toute la ville. Monseigneur Comboni, avec sa manière de faire, et
avec son grand cœur embrassait tous, il aimait tous, il s’intéressait à tous, et il se prêtait à tous, et par conséquence, tous
l'aimaient et l’estimaient beaucoup.
Nous avons trouvé la mission de Kordofan très florissante, tout procédait avec bon ordre il y avait beaucoup de bons
espoirs. Ils étaient 3 Pères [G. Battista Fraccaro, Vincenzo Marzano] un Abyssinen [Antonio Dobale], 2 frères et 2
sœurs [Teresa Grigolini et Concetta Corsi], et 2 novices noires [Fortunata Quascè et Domitilla Bakhita], une a bien
réussi et a fait les vœux religieux, l’autre pas. (BV pag. 13)
Prions - Marie, aînée du peuple saint, devant toi Dieu s'est arrêté comme dans la première création
et "il vit qu'il c’était bon". Par ton intervention aide-nous à vivre en sainteté et pureté tous les jours
de notre vie.
Deuxième jour - Le mystère caché
Parole de Dieu - Eb 1, 1-2 – Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé autrefois aux
pères par les prophètes, Dieu, en la période finale où nous sommes, nous a parlé à nous en un Fils qu’il a
établi héritier de tout, par qui aussi il a créé les mondes.
Écrits Comboni - 1472 – Les croix sont inévitables
D’après les Mémoires - A Malbes
A Malbes il y avait une trentaine de familles toutes catholiques avec leurs enfants aussi catholiques. Chacune avait sa
maisonnette, et quand ils rentraient du travail tous se réunissaient dans la chapelle. Car un Père y allait toutes les fêtes,
et aussi quelquefois en semaine, pour célébrer la Sainte Messe, et pour réciter le Saint chapelet en commun. Et puis,
après le repas du soir, ils passaient la soirée gaiement ; il y avait qui jouait le rababa, qui chantait ; en somme ils étaient
tous gais et contents que c’était un plaisir à les voir. Ils pouvaient être vraiment contents, il ne leur manquait rien parce
que chaque famille pouvait cultiver le terrain tant qu'ils voulaient sans rien payer. Pendant les pluies du carif [saison des
pluies] ils semaient; qui semait plus recueillait plus de sorte qu’ils vivaient assez bien selon leur condition. Les plus
industrieux allaient dans la forêt couper du bois qu’ils venaient vendre en ville. (BV pag. 14)
Prions - Vierge sainte, appelée à collaborer au projet de Dieu, apprends-nous la stupeur du
mystère et guide-nous à contempler l'amour divin.
Troisième jour Ave Maria!
Parole de Dieu - Lc 1, 26-28 - L'ange entra auprès d’elle et lui dit: « Sois joyeuse, toi qui a la faveur de
Dieu, le Seigneur est avec toi. »
Écrits Comboni - 1639 - Je te dois, ô Marie!
D’après les Mémoires - Nous ne l'aurions plus revu
Les jours passaient et la santé de Monseigneur empirait toujours. Il ne pouvait plus rien prendre; nous avons fait de tout
pour lui faire prendre un peu de forces, mais ce fut inutile, il allait toujours de mal en pis. Enfin il s'est décidé de
retourner à Khartoum. Mais avant de partir il voulait fêter sa fête onomastique qui s’approchait. Et lui même en ce jour
du 20 juillet administra de sa propre main le baptême à 20 adultes, et la confirmation à 100, et plus que 150
communions et différents mariages. La fête fut splendide plus que jamais [cfr. S, 6893 ss]. Entretemps il se préparait
au départ. Quelquess jours après il partait pour Khartoum avec le Père Battista Fraccaro, le Père Vincenzo Marzano, un
frère laïque et quelques garçons. La saison était mauvaise pour voyager, mais on ne pouvait pas le retenir, il voulait
aller, pour ne plus le voir à jamais [= et nous ne l'aurions plus revu]. (BV pag.17)
Prions - Maria, bénie entre toutes les femmes, nous voyons en toi le modèle de l'humanité sortie
innocente des mains de Dieu créateur. Implore pour nous un regard limpide qui sache cueillir le
vrai projet de Dieu pour nous.
Quatrième jour –
Ne crains pas, Marie!
Parole de Dieu - Lc 1, 30-33 - L'ange lui dit: "Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de
Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et
sera appelé Fils du Très Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour
toujours sur la maison de Jacob et son règne n'aura pas de fin."
Écrits Comboni - 4773 - Les martyrs et tous les saints marchèrent sur ce chemin
D’après les Mémoires - Ils nous jetaient des pierres
Nous, les Sœurs, nous avions un peu peur parce qu’on nous jetait des pierres par-dessus les murailles de notre maison
de manière qu’il fallait se retirer dans la pièce. Un jour nous sommes sorties de la maison pour demander des nouvelles
à ceux que nous connaissions; sur la route les soldats nous ont maltraitées. Enfin nous sommes arrivées à la maison un
peu effrayées, nous avons raconté la chose au Père Supérieur, alors il s'est affairé pour partir en vitesse. On était en train
de se préparer pour le départ; nous avions les chameaux et les chameliers et depuis 15 jours tout était prêt dans la
maison; les choses de l'Église nous les avons brûlées pour qu’elles ne soient pas profanées, à exception des choses les
plus sacrées, celles-là on les emportait avec nous. La voix s'est répandue dans la ville que les gens de l’Eglise partaient.
Ceux qui avaient l’intention de partir et avaient peur parce que les rues n'étaient pas sûres, s'unirent à nous : des Grecs,
des Syriens, etc. On a réuni une caravane de 300 gens, dont 100 étaient aptes à combattre en cas de besoin.
Tout était prêt pour le départ, je ne me rappelle pas la date précise ; il me semble, si je ne me trompe pas, au début du
mois de Juillet de 1882.
Quelque soirs avant de partir le Père Supérieur voulut aller faire une dernière visite au gouverneur [Muhammad Sa'id]
pour le remercier beaucoup pour le bien qu'il avait fait à la Mission; et aussi pour prendre congé. Le gouverneur n'était
pas très favorable au départ, parce qu'il disait que les routes n'étaient pas sûres, et qu'il n'avait pas de soldats d'escorte à
nous donner en aide, et qu'il ne prenait pas la responsabilité; cependant il nous laissait libres, soit d’aller soit de rester.
Le Père Losi lui non plus ne se sentait pas de prendre cette responsabilité, ainsi nous sommes restés. Le pauvre père
était plus mort que vif par le regret, mais quoi faire ? Il était maintenant trop tard, on ne pouvait pas remédier, il n'y
avait qu’à se résigner au vouloir de Dieu.
Après quelques jours nous avons entendu qu’il y avait 4000 Arabes à deux jours de Kordofan qui nous attendaient pour
nous tuer. Alors nous avons compris pourquoi le gouvernement ne voulait pas qu'on partait. Depuis ce moment nous
vivions toujours avec la peur. Les victuailles devenaient de plus en plus chères, parce que rien n'entrait plus en ville.
Les Arabes se rapprochaient toujours plus et le gouvernement n'avait plus de forces suffisantes pour se défendre ; aussi
il donnait l’ordre que qui veut aller avec le Mahdi y aille, et qui veut rester avec le gouvernement, se retire au moment
donné dans une enceinte. (BV pag. 18)
Prions - Marie, Vierge de l'écoute, aide -nous à cueillir toujours la voix de Dieu qui nous invite à
accueillir sa volonté et ses projets.
Cinquième jour – Voici la servante du Seigneur
Parole de Dieu - Lc 1,38 - Marie dit alors: "Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi
comme tu l’as dit." Et l'ange la quitta.
Écrits Comboni - 4003 - Vierge Immaculée venez au milieu de nous
D’après les Mémoires - On allait de l’avant toujours avec l’espoir que nous vienne une aide.
Le jour du 8 septembre [1882] les Arabes sont entrés en ville; ils ont donné le premier assaut, mais ils n'ont pu faire
rien, parce qu'ils avaient seulement des lances. Par contre les soldats de dedans avaient fait des trous dans les
murailles de l’enclos pour les canons et les fusils. Depuis 4 heures du matin, jusqu'à 11 avant de déjeuner, ils ont
continué à tirer au le canon et au fusil; ceux de dehors mouraient en chantant et en dansant; parce qu'ils disaient que les
balles des infidèles ne faisaient pas mourir, et d’autres venaient à leur suite. Nous étions à la distance d'environ 30
mètres de ce massacre; on voyait tout. Nous nous sommes bien préparés pour mourir, ayant fait la confession et
communié comme si ce fût pour la dernière fois. Puis les assaillants se sont retirés, ils voyaient qu'ils mouraient.
Plus tard, avec la mauvaise nourriture et le mauvais air, la maladie du scorbut est venue. Pour soigner ce mal, il fallait
changer d’air et avoir de la bonne nourriture; on ne pouvait pas faire ni l’un ni l'autre; il fallait seulement être là.
Entretemps la faim se faisait sentir de plus en plus, la maladie aussi se faisait de plus en plus acharnée, elle faisait un
massacre de victimes tous les jours. Il y avait de l'argent et les gens mouraient de faim. Pauvres soldats et pauvres nous
aussi, on allait de l’avant toujours avec l’espoir que nous vienne une aide.
Deux fois les soldats ont pillé les maisons, mais ils ne trouvaient rien, ils étaient comme des spectres, ils faisaient peur.
Si on voulait dire tout ce que nous avons passé en ces peu des mois, on ne terminerait plus. (BV pag. 19)
Prions - Vierge du « me voici », soutiens nos "oui" quotidiens, élargis notre cœur à la foi profonde.
Sixième jour –
L'humilité de Marie
Parole de Dieu - Cant 2, 14; 8,6 - Ma colombe au creux d’un rocher, au plus caché d’une falaise, fais-moi
voir ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est agréable et ton visage est joli. Mets-moi comme un
sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car fort comme la Mort est l'Amour.
Écrits Comboni - 5075 - Jésus Christ aimait Marie, sa Mère Très sainte, mais Dieu voulut qu’elle fût la
Reine des Martyrs!
D’après les Mémoires - Courageuse comme tout!
Entretemps nous avons entendu que les nôtres de Delen étaient déjà pris, qu'ils étaient dehors à peu de distance de nous,
venues de Nouba avec le camp du Mahdi. Ils étaient tous malades de dysenterie etc. et n'avaient pas la force de se tenir
debout. On peut imaginer en quel état ils sont arrivés après tant de souffrances. Le Père Losi qui était le Supérieur
voulait les aider mais il ne savait pas comment. Heureusement nous avions avec nous une certain noire Marietta
Quascè ? Combatti ?[Maragasque] bien élevée à Vérone dans l'institut Mazza, courageuse comme tout ; elle même
s'est offerte pour nous apporter un peu d'argent.
Les noirs n'étaient pas très observés comme les blancs, ainsi elle a pu le faire très bien. Pendant la nuit elle a chevauché
le mur de l’enceinte et l’a franchi; et au lendemain elle est revenue entre nous toute contente d'avoir réussi encore.
Entretemps avec ce peu d'argent ces gens ont pu vivre un peu moins mal. Mais ils étaient tellement affaiblis par tant de
souffrances, que trois d’entre eux ont succombé, à savoir Sœur Amalia Andreis, Sœur Eulalia Pesavento et le Frère
Gabriele Mariani. Ces trois n'eurent pas l'honneur du martyre du sang, mais je crois qu'ils en aient peut-être le mérite
plus grand. (BV pag. 20)
Prions - Maria, vierge humble et chaste, aide-nous à être humbles et silencieux comme une lampe qui reçoit
de Jésus la lumière; fais que nous puissions éclairer avec cette lumière les frères.
Septième jour Le magnificat
Parole de Dieu - Lc 1, 46-48 - Alors Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli
d’allégresse à cause de Dieu, mon sauveur. parce qu'il a porté son regard sur son humble servante. Oui,
désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse ( Lc 1, 46-48)
Écrits Comboni - 5898 - Mille croix et épines
D’après les Mémoires - Se rapprochait la fête de l'Immaculée
Entretemps se rapprochait la Fête de l'Immaculée, et nous étions toutes prêtes pour la rénovation des saints vœux. Le
Père Losi qui était le supérieur, connaissant les dangers auxquels nous étions exposées, a cru bien de nous conseiller, de
les renouveler de jour en jour ou chaque 8 ou 15 jours et pas plus. Nous avons fait ainsi.
Mais le Père Losi n’était pas bien, il avait le mal du scorbut, et il allait toujours plus mal ; il n'y avait maintenant plus
d'espoir pour sa guérison. Nous tous avions surmonté la maladie, mais lui en est resté victime. Il savait bien qu'il avait
très peu des jours à vivre, il était content de mourir, mais la douleur la plus grande qu'il avait, c’était de nous laisser en
des conditions si tristes.
Il nous encourageait et nous exhortait à être fortes et à prier beaucoup car avec la prière, disait-il, on obtient tout.
Le jour de sa mort 28 [27] décembre, le matin il nous a appelé tous, il a voulu être habillé des parement sacrés, comme
s'il eût à célébrer, et puis le Père Paolo Rosignoli a célébré la sainte Messe dans le même taudis. À la communion du
célébrant il a fait la sainte communion lui et nous tous ensemble, parce que plus tard on ne pouvait pas la faire, pour le
motif que on ne pouvait pas conserver l’Eucharistie par manque d'une place apte. Après la sainte Messe il a reçu
l'extrême onction en pleine connaissance. Un peu plus tard il nous a voulus de nouveau tous ensemble, il nous a
demandé pardon, il nous a bénis, et puis au Père qui était présent il a dit : « Maintenant il est l'heure que tu
recommandes mon âme » et en pleine connaissance sur la terre nue il expira. Il a fait vraiment la mort des saints. Il était
réellement une âme toujours unie au Seigneur, avec beaucoup de pénitences et de grandes mortifications. On peut plus
imaginer que décrire la douleur qui est restée en tous, le supérieur nous manquant et cela dans les conditions tristes où il
nous a laissées. Il n'y avait qu’à nous résigner aux dispositions du Seigneur. ( BV pp.20-21)
Prions - Nous te bénissons Père , pour l'humanité et la simplicité avec lesquelles Jésus et Marie ont traversé
notre histoire et notre mort.
Huitième jour - Marie Mère de l'Église
Parole de Dieu - Lc 1,39 - Bienheureuse celle qui a cru (Lc 1, 45).
Écrits Comboni - 6653-55 – La Grande Mère de Dieu Immaculée est un talisman sûr
D’après les Mémoires - Par grâce du Seigneur nous sommes restées toutes fortes
Entretemps, en avançant, la population était de plus en plus fatiguée, il n’y avait plus rien à manger, tous les jours des
gens s'échappaient hors du Mahdi [en se rendant] pour ne pas mourir de faim.
À la fin du 21 Janvier 1883, fête de sainte Agnès, le gouvernement a dû céder, il ne pouvait plus tenir. Jour mémorable
pour nous.
À peine entrés comme autant de fauves furieux, [quelques mahdistes] nous ont pris les garçons et les filles que nous
avions avec nous, sans nous en laisser un seul. Et puis en vitesse ils sont allés chez le Père et le frère, ils les ont
menacés et effrayés que s’ils ne se faisaient pas musulmans ils leur auraient coupé la tête; tout de suite ils ont pris peur
et ils ont abjuré sans faire la moindre résistance…..
Entretemps les Arabes qui étaient avec eux se sont aperçus que nous les avons réprimandés pour ce mauvais pas. Alors
ils se sont adressés à nous pour nous faire dire la formule. Par la grâce du Seigneur nous sommes restées toutes fortes,
et nous avons franchement répondu, qu'ils fassent de nous ce qui voulaient, mais que jamais nous ne renoncerions à
notre religion pour tout l'or du monde.
En nous trouvant ainsi fortes ils se sont enragés et retournés contre nous en nous mettant les mains dessus avec toute
sorte de mépris, de gifles, de coups de tout genre, et plus que toutes à la supérieure parce qu'ils disaient que si elle se
rend les autres se rendront aussi.
Etant tout près du Père Paolo Rosignoli et du frère Isidoro Locatelli, nous avons entendu qu'ils s’étaient faits
musulmans. On avait du mal à le croire, et on ne l’aurait pas voulu, mais cela était malheureusement vrai, et tous les
deux avec une certaine indifférence sont venus chez nous accompagnés par cette laide racaille comme pour nous inciter
afin que nous aussi nous fassions autant. On peut ici imaginer combien cette douleur était plus grande que celle de la
mort du pauvre Père Losi, peu de temps avant.
Pour le moment ils nous ont laissées , en fêtant les autres deux, en les menant dehors avec les autres qui s'étaient faits
musulmans. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient après pour nous tuer si nous ne voulions pas nous faire musulmanes.
Nous sommes restées toutes seules sans aucun appui humain. Nous étions à 5: Sr. Teresa Grigolini qui était la
supérieure, Sr. Concetta Corsis, Sr. Caterina Chincherini Sr. Fortunata Quascè qui était noire et Sr. Elisabetta Venturini.
Nous nous sommes mises dans les mains de la providence, en attendant notre destin, en pensant que bientôt ils seraient
revenus. En attendant on priait avec ferveur, en pensant qu'ils nous auraient tuées pour la foi. (BV pag. 21)
Prions - Nous voulons te remercier, Vierge Mère de Dieu et notre Mère très chère, pour ton intervention
pour l'Église. Toi qui, en embrassant sans réserves la volonté divine, t'es consacrée avec ton énergie à la
personne et à l'œuvre de ton Fils, enseigne-nous à garder dans le cœur et à méditer en silence, comme tu as
fait, les mystères de la vie du Christ (Benoit XVI le 8 décembre 2005).
Neuviéme jour Marie Mère de la sainteté
Parole de Dieu - Gv 2,5 – La mère dit aux serviteurs: "Faites tout ce qu’il vous dira."
Écrits Comboni -3992 - La clé mystique
D’après les Mémoires - Cela nous semble un rêve
C’était le soir, à la tombée de la nuit, quand ils nous ont conduites avec les nôtres. Dans ce trajet ils ne nous ont pas
maltraitées. Quand nous sommes arrivées ils nous ont remises au Père Bonomi. On peut imaginer en quel état après
cette journée. Entretemps ils sont partis.
En nous trouvant tous ensemble après tant de malheurs, cela nous semblait un rêve, et grâce à Dieu c’était aussi vrai. Il
faudrait un bon écrivain ici pour décrire la scène.
Nous avons avant tout remercié le Seigneur, mais vraiment de cœur, qu'il nous avait libérées de ces mains.
Il fallait voir en quel état nous les avons trouvés eux aussi, les pauvres; on ne pourrait pas le croire si nous ne l’avions
pas vu avec nos yeux. Nous en avons trouvés 3 de moins : les deux Sœurs et le frère qui étaient morts, ce que nous ne
savions pas encore. De toute façon nous étions tous contents, eux comme nous, d'être unis, et de ne pas voir ces visages
hideux. Nous étions en tout : le Père Luigi Bonomi, le Père Giuseppe Ohrwalder et le frère Giuseppe Regnotto et Sœur
Marietta Caprini la seule parmi les sœurs qui restait, et nous 5.
Tous étaient malades de voir en quelles conditions ils se trouvaient. Pleins de saleté en n'ayant ni les moyens ni la
force pour se libérer [des parasites]. Ils avaient une recuba [baraque] faite de paille pour être abrités contre les gens,
mais pas contre les intempéries. En somme c'était une petite place, qui ne nous contenait pas tous. On dormait sur la
terre nue, sans rien pour nous couvrir, sinon le seul vêtement qu'on avait sur le dos; tous ensemble dans le même taudis,
on ne pouvait pas s’allonger non plus parce qu'il n’y avait pas assez de place. Nous étions ainsi quelque temps, mais
puis doucement avec l’aide de quelque bonne personne, nous nous sommes remis en forme, de manière qu'on pouvait
se débrouiller nous-mêmes.
Plus tard Giorgi Stambulia qui était déjà procureur de la Mission, nous a fait faire une maison un peu plus confortable
avec deux dordor, [cabanes recouvertes de paille] une pour les Pères et l'autre pour les Sœurs, et entre les deux dordor
un réduit qui nous servait de réfectoire et de tout, avec une haie d’épines tout autour pour tenir loin les bêtes. Chacun
avec son angareb [brancard] pour dormir un peu à la fois, nous devenions peu à peu nous-mêmes. Nous faisions un peu
de cuisine pour manger, et aussi le ménage, nous le faisions pour être un peu occupées, car on n'avait rien d’autre à
faire. (BV pag. 22)
Prions - Marie, notre avocate, guide nos pas vers l'amour de ton Fils Jésus, aide-nous à vaincre la
médiocrité; que ton soutien maternel nous donne le courage de devenir saints.
La solennité de Marie Immaculée
Écrits - 2313-14 - Comme une perle brune
D’après les Mémoires - Elle seule a été forte entre beaucoup
Dans ce temps une fille des nôtres qui était très attachée à la Mission et aussi aux Sœurs, a profité d’une occasion, et a
pu s'échapper des Arabes et venir chez nous. Parce qu’elle était blanche, ils l’ont laissée. Pourtant elle était fille de
parents noirs, un phénomène. Elle a toujours été bonne et très fervente. Son nom de baptême était Bianca Limona. Elle
disait toujours aux Arabes qu’elle voulait mourir chez les Sœurs, qu'elle était chrétienne. Ils l'ont menacée pour la
religion etc. elle a été forte parmi beaucoup et le Seigneur l'a exaucée. Elle est morte là assistée par le Père et par nous
c’est-à-dire avec les réconforts de notre religion sainte, excepté la communion et l'extrême onction. ( BV pag. 24)
Enfin, en voyant qu'après beaucoup de questions ils ne pouvaient rien obtenir, que grâce à Dieu nous étions toujours
comme avant, ils se lèvent irrités et prennent à l'écart Sœur Fortunata la noire et à distance de nous, peut-être à dix pas,
la lient à un poteau et puis ils lui disent: au moins toi qui es noire comme nous, rends-toi, ne fais pas comme les
autres ; tu t’en repentiras, tu verras demain ce que nous leur ferons si elles ne disent pas la formule. Et la sœur qui
savait bien l'Arabe répond franchement: faites ce que vous voulez de moi qui suis comme elles, et jamais que je ne
renoncerai à ma religion. (BV p.24)
Avec 4 chameaux nous sommes partis à 7 personnes, deux sur un chameau, seul le chef était seul sur son chameau. On
se préparait pour le départ le 30 Novembre lorsqu’à l’improviste, le 29 Novembre au soir les chameliers nous
surprenaient en nous disant que dehors à peu de distance il y avait les chameaux prêts à monter. Etait-ce un malentendu
ou non ? Toujours est-il qu’il n’y avait pas temps à perdre mais nous regrettions de partir sans pouvoir saluer la
Grigolini aussi. Comment faire?
Le Père Giuseppe a pensé aller chez elle à demander un peu de laudanum, comme il avait l'habitude de faire quand il
en avait besoin. Pendant qu'il nous donnait le laudanum, il l'a saluée avec des signes, il ne pouvait pas faire autrement,
parce que Cocorombo était présent. Elle a compris tout. Le Père est revenu, et tout de suite nous sommes partis.
Plus tard nous avons compris que c’était vraiment la Sainte Vierge Immaculée à nous sauver. Parce que le jour premier
de la neuvaine nous sommes partis, et le jour du 8 Décembre Fête de l'immaculée nous sommes arrivés à Morad hors de
danger. ( BV pagg. 40-41)
- Oh Dieu, qui en tournant le regard vers l'humilité de la Vierge Maria l'as élevée à la dignité
sublime de mère de ton unique Fils, fait homme, et l’as couronnée de gloire incomparable, fait qu'insérés
dans le mystère de salut, nous aussi pouvions par son intervention parvenir jusqu'à toi dans la gloire du ciel.
Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Prions