voyage en pologne, russie, suede, danemark, etc.
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voyage en pologne, russie, suede, danemark, etc.
LIBRAIRIE ANCIENNE ROGER SIBLOT VOYAGE EN POLOGNE, RUSSIE, SUEDE, DANEMARK, ETC. LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE DU NORD À TRAVERS LES YEUX D’UN GRAND VOYAGEUR PASSIONNÉ C’est dans une très belle reliure d’époque en plein veau, parfaitement conservée, que nous proposon l’édition de 1787 du Voyage en Pologne, Russie, Suède, Danemark, etc. de William Coxe, bien complète de ses 19 magnifiques planches. William Coxe naquit à Londres en 1748. Élève brillant, il étudia à Eton et à Cambridge avant d’entrer dans les ordres en 1772. Il devint curé de Denham, mais seulement pour quelques mois, avant d’être appelé pour assurer l’éducation du fils du duc de Marlborough. Mais il fut forcé d’abandonner cette place pour cause de maladie. Il devint ensuite recteur de Bermerton en 1788, puis chapelain de la garnison de Portsmouth et de la Tour. De plus, en 1803, il possédait un canonicat dans la cathédrale de Salisbury et à partir de 1805, gagnait l’archidiaconat de Wilts. Mais William Coxe est resté dans les mémoires avant tout parce qu’il fut un incroyable voyageur, un explorateur du continent européen, qui relata ses excursions dans de nombreux ouvrages reconnus dès leur publication. En effet, il rencontra d’abord Lord Herbert avec qui il effectua son premier voyage à travers l’Europe. Il découvrit la Suisse, puis la Russie en 1779. Il fit un bref retour en Angleterre, mais bientôt la fièvre du voyage le gagna à nouveau. Il repartit pour trois autres excursions. En 1785-1786, il embarqua avec M. Whitbread pour l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et les pays du Nord. Puis entre 1786 et 1787, il parcourut la France et la Suisse avant de se rendre à la Haye pour finir par l’Irlande. Enfin, le troisième voyage l’amena à nouveau en Allemagne et aux Pays-Bas, ainsi qu’en Hongrie. Les divers ouvrages historiques qu’il publia à partir de ses voyages lui valurent d’être nommé membre du Collège royal à l’université de Cambridge, de la Société Royale de Londres, de la Société Impériale Économique de Saint-Pétersbourg et de l’Académie Royale des Sciences à Copenhague. Malheureusement, il perdit la vue en 1818, mais « cette affliction ne fit qu’aviver son zèle, et mettre dans tous leur éclat l’immensité de son érudition et la fidélité de sa mémoire » (Michaud, t. 9, p. 418). Bien qu’il ait pu regretter sur la fin de sa vie de ne pas avoir davantage écrit sur la théologie, ses ouvrages ont toujours reçu un accueil très positif et étaient souvent cités comme « autorités » (Michaud, t. 9, p. 418). Ce Voyage en Pologne, Russie, Suède, Danemark, relate le périple de William Coxe avec Lord Herbert, auquel il a d’ailleurs dédié l’ouvrage. C’est un véritable panorama historique et contemporain des différents pays qu’il visita que propose William Coxe. L’auteur relate l’histoire contemporaine de ces pays, les Révolutions de Pologne, la situation des prisons en Russie sur lesquels il a même pu recueillir les propos de l’Impératrice (Préface, VIII). En Pologne, il étudia les origines et les effets des révolutions du gouvernement, les élections de Stanislas-Auguste et l’abolition des privilèges par la diète de 1776, le partage de la Pologne et la situation actuelle. Il décrit ensuite sa découverte de Varsovie puis son départ pour le Duché de Lithuanie. Il se rendit ensuite à Moscou où débuta la partie la plus importante de son voyage. Il décrit la ville, le Kremlin, les nombreuses églises. Mais il propose également une passionnante étude sociologique et économique de l’état de la ville : ses relations avec la cour d’Angleterre, le commerce de détail, la police,… Puis il quitte Moscou pour Saint-Pétersbourg où il rencontre l’Impératrice, découvre l’Hermitage, la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Il offre ensuite une description de l’histoire de la famille impériale de Russie, Catherine I, le jugement et la condamnation du prince Alexis Petrovitch, Pierre III, la naissance et le parcours d’Ivan. Il décrit ensuite le commerce et la culture russe. Il poursuit ensuite son excursion par la Suède notamment Stockholm, l’ile de Sélande. Là encore il décrit les monuments, les costumes, l’histoire de la famille royale. Enfin, il part pour le Danemark où il se rend à Copenhague où il visite le Château et le Palais de Cronembourg, l’université, l’Académie royale des sciences et la Société Royale pour les langues et l’histoire du Nord. Enfin, son périple s’achève avec la découverte du Duché de Sleswick et Holftein. Un voyage en Norvège accompagne l’ensemble mais il est de la composition du traducteur. En effet, notre ouvrage, qui est ici la première édition française (l’anglaise date de 1784), fut traduit de l’anglais par Paul-Henri Mallet (Quérard, t. 2, p. 327). Paul-Henri Mallet était un historien suisse très reconnu, notamment par ses talents d’éducateur, très prisés des grandes familles d’Europe. Il refusa même l’invitation à Saint-Pétersbourg de la tsarine qui voulait qu’il assure l’éducation du comte du Nord, devenu ensuite Paul Ier. La reine d’Angleterre en fit sont correspondant, chargé de l’informer des nouvelles littéraires du continent et d’écrire l’histoire de la maison de Brunswick (Michaud, t. 26, p. 459). Mais Mallet était, comme Coxe, un grand voyageur, qui développa une passion pour les pays du Nord de l’Europe. Et ses travaux furent un tel succès qu’ils attirèrent l’attention du roi du Danemark qui décida de lui confier l’enseignement de la langue et des belles-lettres françaises du prince. En 1752, il fut donc nommé professeur royal de belles-lettres à l’Académie de Copenhague et devint percepteur du prince héréditaire du Danemark (Quérard, t. 5, p. 471). Toutefois, son enseignement n’a pas toujours eu le succès qu’il méritait car le français était alors peu en vogue au Danemark. Il aimait également les langues des anciens peuples du Nord dont il se plaisait aussi à retracer l’histoire, alors quasiment inconnue. Finalement il retourna à Genève en 1760 où il fut nommé professeur d’histoire à l’académie. Et en 1764, il devint membre des Deux-cents (GDU, t. 10, p. 1021). Enfin l’ouvrage de Coxe est remarquable également par ses 19 superbes planches dont certaines sont dépliantes : Carte de la Pologne (Th. Kitchin) - Portrait de StanislasAuguste (Töpfler) - Gravures de mésanges à nid - Carte de la Russie européenne (Th. Kitchin) - Plan de Moscou - Plan de Saint Pétersbourg - Portrait de Catherine II impératrice (Töpfler) - Portrait de Pugat Chef (Töpfler) - Carte des rives de la mer Caspienne - Plan du canal de Wischnei-Wolotschok qui joint la mer Caspienne à la mer Baltique - Carte des provinces méridionales de Suède - Plan de Stockholm - Dame suédoise et gentilhomme suédois, en habit de Cour - Canal de Trollhaetta - Carte du Danemark - Plan de Copenhague Plan du canal de Kiel (mer du Nord/mer Baltique) - Portrait de Gustave III (Töpfler) Une planche d’écriture manuscrite russe Exceptionnelle relation d’un voyage au Nord (Russie…). Exceptionnelle relation d’un voyage au Nord (Russie…). Exemplaire bien complet de ses 19 superbes planches. À Genève, chez Barde, Manget et Cie, 1787 4 vols in-8 – XII + 380 + 404 + 393 + 303pp – reliure de l’époque plein veau marbré. Dos à cinq nerfs, ornés de caissons et de fleurons dorés. Pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge et noir. Roulette dorée sur les champs. Tranches rouges. Quelques épidermures sur les plats. Nerfs frottés avec un léger manque sur la pièce de titre du t. 4. Epidermures sur la tomaison du t. 2. Coiffes légèrement frottées. Coiffe de tête du t. 4 un peu arrachée avec les mors supérieurs fendus sur 2 cm. Champs légèrement frottés et coins très légèrement émoussés. Intérieur frais orné de cartes géographiques, portraits, plans et figures en taille-douce. Une table des matières dans chacun des volumes. Nos ouvrages sont tous en bon état, sauf mentions expresses contraires. Aussi nos descriptions tentent-elles d’être exhaustives. En dépit des imperfections signalées, très bel exemplaire, agréablement relié, dans une jolie reliure du temps. Réf. : 4034 – Prix : 750 €